21.07.2015 Views

téléchargement en PDF ici. - Silence

téléchargement en PDF ici. - Silence

téléchargement en PDF ici. - Silence

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

N ° 3 6 4 j a n v i e r2009- 4,60 € - 7 FSé c o l o g i e • a l t e r n a t i v e s • n o n - v i o l e n c eAlternatives<strong>en</strong> SavoiesDésobeissanceSemons la biodiversitéPays BasqueChambre d’agriculture m<strong>en</strong>acée


Lasserpe pique une crise !Avant le procès AZF à Toulouse,questions à...3 duS!l<strong>en</strong>ce : 7 ans après l’explosion d’AZF, le 21 septembre2001, qu’y a-t-il de changé ?Sur le plan local, l’usine AZF a été démolie, remplacée par un“cancéropôle” installé sur un site dont la dépollution, même si elle aété plus importante que ce que la réglem<strong>en</strong>tation impose, resteinsuffisante. Ce qui permet de raviver le slogan « du producteur auconsommateur »…Il reste de l’autre côté d’un bras de la Garonne l'usine de la SNPE,plus dangereuse a priori qu’AZF. Si elle a abandonné, sous la pressionpopulaire (et le choix politique), la production locale de phosgène(l’augm<strong>en</strong>tant sur ses autres sites, français et étrangers,Gr<strong>en</strong>oble, République Tchèque…) elle continue sa production decarburants (d’Ariane, mais aussi des “fameux” missiles à têt<strong>en</strong>ucléaire M51) à base de perchlorate ou d’hydrazine.Les Ballastières de la Garonne, proches du site, rest<strong>en</strong>t, et certainem<strong>en</strong>tpour longtemps <strong>en</strong>core, malgré les forts discours politiqueset technocratiques, des dépotoirs à milliers de tonnes de nitrocellulose,résidus de stockage de la seconde guerre mondiale. Celle-ci<strong>en</strong>tre dans la composition, <strong>en</strong>tre autres, du vernis à ongles, des balles2 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009Pascal Desjourscollectif Plus jamais çaV<strong>en</strong>ez nous voirles 22 et 23 janvier !Vous pouvez v<strong>en</strong>ir discuter avec nous lors desexpéditions de la revue. Cela se passe un jeudide 17 h à 20 h et c'est suivi par un repas pris<strong>en</strong>semble offert par Sil<strong>en</strong>ce. Cela se poursuit lev<strong>en</strong>dredi de 10 h à 18 h et le repas de midi vousest offert. Le nouveau numéro vous est aussioffert. Prochaines expéditions : 22 et 23 janvier,19 et 20 février, 19 et 20 mars…Les prochaines réunions du comité de rédactionse ti<strong>en</strong>dront à 10 h les samedis 31 janvier (pourle numéro de mars), 28 février (pour le numérod'avril), 28 mars (pour le numéro de mai)…Vous pouvez proposer des articles à ce comitéde rédaction jusqu'au mercredi qui le précède,avant 16 h. Vous pouvez proposer des informationsdestinées aux pages brèves jusqu'au mercrediqui le suit, avant 12 h.Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéro ont étéarrêtées le 26 novembre 2008.Carnets de routeDu fait de l'importance du dossier de ce mois,nous avons reporté au mois suivant la suite desreportages <strong>en</strong> dessin de Sébasti<strong>en</strong> Valette et lesr<strong>en</strong>contres faites par Pablo, Tchandra et Juli<strong>en</strong>qui, fin novembre, sont à l'est de la Turquie.Lyon> Recherche de bénévoles. Pour animer lestand de Sil<strong>en</strong>ce lors du salon Primevère qui seti<strong>en</strong>dra à Eurexpo les 20, 21 et 22 février, nouscherchons des bénévoles pour nous aider. Cetteannée sera particulière : nous y diffuserons unebière biologique <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à la revue. Si vousdisposez de 2 à 6 h pour nous aider p<strong>en</strong>dant cestrois jours, vous pouvez pr<strong>en</strong>dre contact avec legroupe local : Patrick, patrick.sil<strong>en</strong>ce@orange.frou Clém<strong>en</strong>ce, tél. : 04 78 28 07 83.de ping-pong et… de la poudre explosive, et a la particularité des’<strong>en</strong>flammer à l’air, voire d’exploser si l’on sait s’<strong>en</strong> servir.Que peut-on att<strong>en</strong>dre du procès ?Sur le plan de la “gestion” de l’accid<strong>en</strong>t et de ses retombées,contrairem<strong>en</strong>t à ce qui s’est passé lors des diverses marées noires surv<strong>en</strong>uesces dernières années, aucune collectivité locale ou territorialesinistrée ne s’est portée partie civile dans le cadre de l’<strong>en</strong>quête m<strong>en</strong>ée<strong>en</strong> vue d’un procès <strong>en</strong> responsabilité. Total a grassem<strong>en</strong>t dédommagéles dégâts causés par l’explosion de sa succursale, et ce ne sontque quelques associations de riverains habilitées et des individus quiport<strong>en</strong>t le fer pour t<strong>en</strong>ter de forcer les rouages de la justice à mettre<strong>en</strong> cause la gestion insuffisante de la sécurité de l’usine, dilig<strong>en</strong>téepar la maison-mère Total, comme <strong>en</strong> atteste des docum<strong>en</strong>ts internesversés au dossier mais non repris dans les att<strong>en</strong>dus du procès, quipermett<strong>en</strong>t ainsi à Total de ne pas apparaître dans le procès. C’est cequi a provoqué l’action massive de recueil de demandes de citationdirecte de Total lors du procès qui devrait démarrer <strong>en</strong> février 2009.Ce dernier recours a pour objectif de placer Total <strong>en</strong> avant, sachantque, suivant les att<strong>en</strong>dus du procès, le risque maximal pour legroupe est de devoir payer une am<strong>en</strong>de de l’ordre de 40 000 €, soità peine deux minutes de ses bénéfices, et des milliers de fois moinsque les investissem<strong>en</strong>ts nécessaire à la sécurisation de ses sites.Aujourd’hui, avec l'essoufflem<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts premiers etdes reconstructions même imparfaites, on constate une sorte de statuquo ou de fatalisme, <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant peut-être le procès prévu <strong>en</strong> 2009qui ravivera certainem<strong>en</strong>t des douleurs <strong>en</strong>fouies.quoi de neuf ?> Concert de souti<strong>en</strong> à S!l<strong>en</strong>ce. Un concertde souti<strong>en</strong> à S!l<strong>en</strong>ce est organisé le v<strong>en</strong>dredi 30janvier à partir de 18h30 avec La bande à Balk'(musique des pays de l’est), le spectacle ChaosAnatomique de La compagnie Scolop<strong>en</strong>dre suivid'un concert surprise. Buffet à prix libre surplace. Tarif à 3 et 5 €. Cela se passe à L'autrecôté du pont, 25, cours Gambetta, 69003 Lyon,tél. : 04 69 16 93 84.Site internetSil<strong>en</strong>ce s'est doté d'un site internet (www.revuesil<strong>en</strong>ce.net).Ce site est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t animé pardes bénévoles. On y trouve déjà nos points dev<strong>en</strong>te, un bulletin d'abonnem<strong>en</strong>t et progressivem<strong>en</strong>tnous espérons y mettre <strong>en</strong> ligne desarticles prov<strong>en</strong>ant de numéros épuisés. Nous yavons égalem<strong>en</strong>t mis un formulaire courriel pourque vous puissiez nous <strong>en</strong>voyer des informationspar ce biais.


HLM Solaires à ChambéryGite La CordéeD.R.Marie Clem’seditorialViragesLes deux départem<strong>en</strong>ts de Savoie qui constitu<strong>en</strong>t la Savoie historique 1form<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t la région la plus haute de France : la moitié setrouve à plus de 2000 m d’altitude 2 avec le sommet de l'Europe <strong>en</strong>prime : le mont Blanc qui culmine à 4807 m.A part quelques c<strong>en</strong>tres urbains, les Savoies sont constituées d'une multitudesde petits villages 3 . Villages où les résid<strong>en</strong>ces secondaires pouss<strong>en</strong>tcomme des champignons sous la poussée d'un tourisme international avidede champs <strong>en</strong>neigés et d'alpinisme.Cela a comme conséqu<strong>en</strong>ces que dans plusieurs vallées, dans les stations deski et au bord des lacs, les prix de l'immobilier sont supérieurs à ceux duc<strong>en</strong>tre de Paris… et comme chaque fois que la place est chère, les alternativesont bi<strong>en</strong> du mal à s'y développer.Alors, même s'il faut pas mal de virages avant d'arriver à les rejoindre, ellesrest<strong>en</strong>t aussi créatives que dans d'autres régions : énergies r<strong>en</strong>ouvelables,agriculture biologique, accueil paysan, coopératives d'activités, plantes méd<strong>ici</strong>nales,groupem<strong>en</strong>ts d'achats, solidarités diverses…De là à ce que cela <strong>en</strong>traîne un virage économique et politique, il y a <strong>en</strong>coredu chemin à parcourir, mais c'est <strong>en</strong> avançant que l'on découvre de nouveauxhorizons.Nous sommes loin d'avoir exploré tous les itinéraires possibles dans ce dossier,mais les adresses <strong>ici</strong> communiquées devrai<strong>en</strong>t vous permettre de remonterle fil si vous vivez ou passez par cette région.1. La Savoie a été rattachée à la France <strong>en</strong> 1860 et séparée alors <strong>en</strong> deux départem<strong>en</strong>ts.2. Et donc presque vide d'humains.3. Les deux départem<strong>en</strong>ts totalis<strong>en</strong>t 1 100 000 habitants. Seules onze agglomérationsont plus de 10 000 habitants, les 600 autres communes <strong>en</strong> ont 470 <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne.Michel Bernard ■Ferme des BaraquesJardin des CimesMichel Bernardd o s s i e rMarie Clem’sASDER, Un pot<strong>en</strong>tiel d'énergies 5Oxalis,Vivre et travailler autrem<strong>en</strong>t 10Bivouac,un immeuble sain et social 14A la découvertedes plantes sauvages 16La Maison mosaïque 19La Cordéeou la recherche de cohér<strong>en</strong>ce 20La ferme des Baraques 22Le jardin des cimes 25Une Farandole 26Lion des neiges Mont blanc 28EquiThés, atelier d'alternatives 30Une écologie contemplative ? 32


SavoiesASDERASDERUn pot<strong>en</strong>tiel d'énergiesDepuis 1981, l'Associationsavoyarde pour le développem<strong>en</strong>tdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables(ASDER) conseille, aide etpermet la concrétisationde nombreuses réalisations dansle secteur de l'efficacité énergétique, avec ou sans énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, faisant de la Savoie un des départem<strong>en</strong>tspilotes <strong>en</strong> ce domaine.Tourisme et maîtrise de l'énergie. En Savoie, le tourisme génère 50 % de la richesse du départem<strong>en</strong>t.La France a développé des programmes immobiliers <strong>en</strong> altitude nécessitant des besoins de chauffageet des transports gourmands <strong>en</strong> énergie. Si un certain nombre de stations s’interrog<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t,c’est surtout au niveau des gîtes et des chambres d’hôtes que l’on trouve des sites exemplaires du pointde vue de la maîtrise de l’énergie. L’ASDER accompagne les propriétaires dans leur projet d’économiserl’énergie pour les guider vers des solutions adaptées (valoriser leur patrimoine, l’intégrer dans l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tlocal, r<strong>en</strong>dre leur bâtim<strong>en</strong>t éco-performant) et les aider à demander des subv<strong>en</strong>tions. En Savoie,outre des campings, hôtels, auberges, restaurants ou c<strong>en</strong>tres de vacances, une c<strong>en</strong>taine de gîtes ou chambresd’hôtes, dont une partie <strong>en</strong> agro-tourisme, s’est <strong>en</strong>gagée dans ce g<strong>en</strong>re de démarche.Didier Chomaz.> ASDER, Maison des énergies,562, av<strong>en</strong>ue du Grand-Ariétaz, BP99499, 73094 Chambéry Cedex 9,tél. : 04 79 85 88 50,www.asder.asso.fr.EN 1974, LA FRANCE A TOUT MISÉ SUR LEDÉVELOPPEMENT DE L'ÉNERGIE NUCLÉAIRE. UNchoix contesté par beaucoup car n'étant ni durable(peu d'uranium), ni sûr (risque d'accid<strong>en</strong>t, déchetsradioactifs), ni <strong>en</strong> faveur de l'indép<strong>en</strong>dance nationale(cela ne remplace ni le pétrole ni le gaz).D'autres choix aurai<strong>en</strong>t été possibles dès cetteépoque, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> agissant pour la maîtrisedes consommations d'énergie et <strong>en</strong> développant lerecours aux énergies r<strong>en</strong>ouvelables.L'ASDER a vu le jour <strong>en</strong> Savoie comme d'autresstructures équival<strong>en</strong>tes dans d'autres départem<strong>en</strong>ts.Mais <strong>en</strong> Savoie, du fait des personnalitésqui anim<strong>en</strong>t l'association (<strong>en</strong> particulier GérardSavatier, fondateur puis salarié de 1982 à 2006) ducontexte politique (des élus de droite et de gauchequi, au départ, accept<strong>en</strong>t de faire des expérim<strong>en</strong>tations,puis qui sont convaincus que cela marche,une implication du conseil général puis du conseilrégional), d'un développem<strong>en</strong>t industriel, le développem<strong>en</strong>tdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables va y êtreplus rapide qu'ailleurs <strong>en</strong> France.Ainsi, l'ASDER a part<strong>ici</strong>pé à des études dedim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t des installations et de suivis desperformances, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec un fabriquantlocal, Clipsol 1 qui a industrialisé le planchersolaire direct 2 .L'ASDER va être moteur dans la naissance duComité de liaison énergies r<strong>en</strong>ouvelables (CLER),qui cordonne les groupes, les bureaux d'études etles petits industriels dans une optique de maîtrisede l'énergie et non d'augm<strong>en</strong>tation de la productionénergétique 3 .Très tôt, l'ASDER met <strong>en</strong> place un point infoénergieà Chambéry, avec le souti<strong>en</strong> de la ville, dudépartem<strong>en</strong>t et de la région. Il permet aux particuliers,aux collectivités, aux <strong>en</strong>treprises d'avoir desconseils pour maîtriser et produire leur énergie.Cette expéri<strong>en</strong>ce pilote contribuera à la mise <strong>en</strong>place, à partir de 2000-2001, d'un réseau nationalcoordonné par l'ADEME 4 et plus spécifiquem<strong>en</strong>tdestiné au grand public. Ces points info-énergie,300 conseillers sur toute la France aujourd'hui,s'appui<strong>en</strong>t sur trois principes : la gratuité, l'indép<strong>en</strong>danceet l'impartialité 5 .1. Clipsol, chemin Combaruche,73100 Aix-les-Bains, tél. : 04 7934 35 36, www.clipsol.com.2. Le plancher solaire directe ou PSDfonctionne ainsi : dans uneconstruction neuve, on fait passerdans le sol un serp<strong>en</strong>tin où circulede l'eau, un fluide <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ancedirecte d'un capteur solaire, assurantune chaleur de base, qu'il faut<strong>en</strong>suite compléter par un chauffageclassique (gaz, fioul ou bois) lesjours sans soleil. L'économie dechauffage est d'<strong>en</strong>viron la moitié dela consommation pour une maisonbi<strong>en</strong> isolée.3. Voir prés<strong>en</strong>tation du CLER dans l<strong>en</strong>° 359 de Sil<strong>en</strong>ce, spécial Seine-Saint-D<strong>en</strong>is.4. Ag<strong>en</strong>ce de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de lamaîtrise de l'énergie (ADEME).Une ag<strong>en</strong>ce du ministère del'Ecologie, www2.ademe.fr.5. Ce qui oblige par exemple à communiquerla liste des installateursde capteurs solaires… sans dire ceque l'on p<strong>en</strong>se de la qualité desservices de chacun.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20095


Savoies> Énergie■ De Toit à moi, 325, av<strong>en</strong>ue duComte-Vert, 73000 Chambéry,www.detoitamoi.fr. Associationqui propose d'acheter de manièrecollective des installationsphotovoltaïques■ Cithélia, chef-lieu, 73000Montagnole, www.cythelia.fr.Ont réalisé <strong>en</strong> 2004 une maisonzéro énergie .■ Sortir du nucléaire, Maisondes associations, boîte M6, 67,rue Saint-François-de-Sales,73000 Chambéry.■ Forces motrices du Gélon, LaGorge, 73110 La Rochette, tél. :04 79 25 52 40. Producteurd'électr<strong>ici</strong>té à partir d'un barragemicrohydraulique.■ Incub, Pascal L<strong>en</strong>ormand,Fut<strong>en</strong>ex, 73410 Alb<strong>en</strong>s, tél. : 0479 88 07 18. Bureau d'étude né<strong>en</strong> 2007 pour accompagner desprojets liés à la basse énergie.■ Minergie, Prioriterre, 30,route des Creusettes, 74330Poisy, tél. : 04 50 67 92 43.Promotion des maisons basseénergie.ASDERL’agriculture, un vaste champ pot<strong>en</strong>tiel pour les économies d’énergie et les énergies r<strong>en</strong>ouvelables. L’ASDER a été missionnée pour réaliserun travail de diagnostic et de conseil énergétique auprès d’exploitants agricoles, faire le point sur les consommations d’énergie et avancer despropositions sur des projets d’équipem<strong>en</strong>ts économes <strong>en</strong> énergie, ou utilisant les énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Par exemple, sur une ferme ovinesavoyarde, le fioul représ<strong>en</strong>tait 67 % de l’énergie consommée et l’électr<strong>ici</strong>té 37 %, énergie <strong>en</strong> majorité destinée au bloc de traite et à latransformation fromagère. S’il est diff<strong>ici</strong>le de préconiser des économies d’énergie sur les transports (tracteurs et véhicules), un pot<strong>en</strong>tield’économies existe sur l’électr<strong>ici</strong>té avec des installations de chauffe-eau solaires et de chaudières automatiques à bois déchiqueté.Michaëlle Rabiller.Pionnier de la formationEn 1989, l'ASDER lance le premier stage professionnelde longue durée sur les énergies r<strong>en</strong>ouvelables.Il se déroule sur neuf mois et accueille despersonnes sur dossier de motivation et non <strong>en</strong>fonction des diplômes. Depuis sa création, cetteformation a été suivie par plus de 700 personnesdont la plupart ont <strong>en</strong>suite trouvé du travail dansce secteur : artisans, technico-commerciaux,conseillers techniques, ag<strong>en</strong>ts des collectivités territoriales,techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>s ou ingénieurs de bureauxd'étude… De nombreux stagiaires ont aussi crééleur <strong>en</strong>treprise.La formation se déroule <strong>en</strong> six mois de coursde janvier à juin à la Maison des Energies, suivi detrois mois de stage <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise p<strong>en</strong>dant l'été et<strong>en</strong>fin une sout<strong>en</strong>ance <strong>en</strong> octobre.Plus de 700 personnes ont été forméesà l'ASDER et la plupart ont <strong>en</strong>suitetrouvé du travail dans ce secteur.Depuis 2004, l'ASDER a ouvert d'autres formationsplus courtes pour répondre à des besoinsémerg<strong>en</strong>ts dans les domaines de l'efficacité énergétiqueet de l'écoconstruction.En Savoie, il existe maint<strong>en</strong>ant un autre pôlede formation à Savoie-Technolac 6 où se déroul<strong>en</strong>td'autres stages dans ce domaine : les Compagnonsdu Solaire, Polytech’Savoie ou <strong>en</strong>core l’INES,Institut national de l’énergie solaire.ASDERMaisons Basse Energie. La région Rhône-Alpes a lancé un appel à projets s'adressant aux particuliersvisant à générer la construction ou la rénovation de 100 logem<strong>en</strong>ts individuels répondant à des critèrestechniques très ambitieux favorisant les économies d'énergie. Les objectifs à atteindre étai<strong>en</strong>t de 50kWh/m 2 /an dans le neuf et 60 kWh/m 2 /an dans la rénovation (trois fois moins qu’une construction neuveconforme à la réglem<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> vigueur). Une c<strong>en</strong>taine de maisons a été sélectionnée dont quatorze <strong>en</strong>Savoie. Chaque opération bénéf<strong>ici</strong>e d’un appui technique et administratif, puis d’un suivi des travaux et desperformances énergétiques réalisé par l’ASDER. Les maîtres d’ouvrages ont adopté différ<strong>en</strong>tes techniquesou technologies : briques monomur, ossature bois, isolation, traitem<strong>en</strong>t des ponts thermiques, triple vitrage,étanchéité à l’air, VMC double flux, énergies r<strong>en</strong>ouvelables, matériaux naturels, récupération d’eau depluie, toilettes sèches… Delphine Mugnier.La maison des énergiesPour l’ASDER, il était important de disposerd’un bâtim<strong>en</strong>t démonstratif pour être <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ceavec les conseils prodigués auprès du public. Avecla mairie de Chambéry, le projet de la Maison desEnergies a pu voir le jour <strong>en</strong> 2003. Un cahier descharges a été élaboré selon les principes du bioclimatiqueet avec l'<strong>en</strong>vie que le bâtim<strong>en</strong>t puisse prés<strong>en</strong>terle maximum de techniques différ<strong>en</strong>tes, aussibi<strong>en</strong> au niveau des matériaux que de l'efficacitéénergétique et de l'emploi des énergies r<strong>en</strong>ouvelables.Cette maison de 650 m 2 est à ossature bois. Des"f<strong>en</strong>êtres" dans les murs permett<strong>en</strong>t de voir les isolants.Le bois utilisé est local, le charp<strong>en</strong>tier v<strong>en</strong>antde Haute-Savoie. Tout le bâtim<strong>en</strong>t est équipé <strong>en</strong>basse consommation. Au final, on a un bâtim<strong>en</strong>t à65 kWh/m 2 /an pour le chauffage et de 40kWh/m 2 /an pour l'électr<strong>ici</strong>té.Il compr<strong>en</strong>d au rez-de-chaussée une salle pourl'accueil du public avec de nombreux prés<strong>en</strong>toirs,6 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


SavoiesÜFront<strong>en</strong>ex vue généraleDes efforts communaux de maîtrisede l’énergie probants. Des communess’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t, avec le souti<strong>en</strong> del’ASDER, dans des programmesde maîtrise de l’énergie par l’améliorationde l’efficacité énergétiquede ses bâtim<strong>en</strong>ts. Ici, à Front<strong>en</strong>ex(1700 habitants, à 10 kmd’Albertville), les travaux d’isolationet de remplacem<strong>en</strong>t de chaudièresde bâtim<strong>en</strong>ts communaux, undiagnostic de l’éclairage public, etc.,ont permis de diminuer de 16 % laconsommation énergétique annuellede la collectivité depuis 2002. Ladiminution d’émission de gaz à effetde serre induite est estimée à prèsde 30 tonnes d’équival<strong>en</strong>t CO 2 /an,soit 13 % des émissions de 2002.Pour conforter sa démarche <strong>en</strong>faveur de la maîtrise de l’énergie,la commune dispose d’un log<strong>ici</strong>elspécifique pour suivre ses consommations<strong>en</strong> énergie et réagirrapidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas de dérive.Hervé Rychtarik.maquettes et prés<strong>en</strong>tations de matériaux, ainsi qu'unesalle de formation. Au nord, une chaufferie à vocationpédagogique où l'on peut voir une forêt de raccordem<strong>en</strong>tscorrespondant à de multiples méthodes dechauffage mises <strong>en</strong> place dans le bâtim<strong>en</strong>t. Un panneauexplique, fort jud<strong>ici</strong>eusem<strong>en</strong>t, que ceci ne correspondpas à ce que l'on installe réellem<strong>en</strong>t. Cestuyaux reli<strong>en</strong>t capteurs solaires thermiques placés <strong>en</strong>toiture, chaudière à bois déchiqueté, v<strong>en</strong>tilation mécanique,circulation d'eau de la nappe phréatique pourla climatisation <strong>en</strong> été, le pré-chauffage <strong>en</strong> hiver…A l'étage, on a une série de bureaux avec pourchacun une f<strong>en</strong>être prés<strong>en</strong>tant différ<strong>en</strong>ts volets isolants.Il y a un réservoir pour la récupération deseaux de pluie, qui alim<strong>en</strong>te les toilettes. Sur le toit,outre les capteurs solaires thermiques, 68 m 2 dephotopiles fourniss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron 30 % de l'électr<strong>ici</strong>tédu bâtim<strong>en</strong>t. Une partie de la toiture est <strong>en</strong> terrassevégétalisée permettant de réduire les surfacesimperméabilisées trop prés<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> milieu urbainet r<strong>en</strong>forçant l’isolation du bâtim<strong>en</strong>t.áHLM Calamine à Chambéry.Des garanties de résultats sur les installations solaires collectives (bailleurs sociaux, copropriétés, etc.). Pour toute installationsolaire de plus de 50 m2 de capteurs thermiques de production d’eau chaude sanitaire, l’ADEME demande la mise <strong>en</strong> place d’un contratde garantie de résultat solaire. L’ASDER propose une prestation de suivi m<strong>en</strong>suel de ces contrats. Elle alerte le maître d’ouvragedès qu’un défaut est constaté. En plus d'offrir une certaine réactivité de maint<strong>en</strong>ance, ces suivis permett<strong>en</strong>t un bon retour d'expéri<strong>en</strong>cequi rassure les maîtres d'ouvrage. En 2008, cinq contrats de garantie de quatre ans arrivai<strong>en</strong>t à terme pour des immeubles gérés pardes bailleurs sociaux. Résultat : un taux de couverture moy<strong>en</strong> par le solaire de 60 % de la production d'eau chaude, soit autant d’économiesfinancières pour les locataires et de rejet de gaz à effet de serre pour la planète. Sabine Roea.Ville de Front<strong>en</strong>exASDER> Habitat■ Réseau Ecobâtir, BernardLab, 23, résid<strong>en</strong>ce des Alpes73000 Jacob-Bellecombette.■ Tang<strong>en</strong>tes, 45, routed'Apremont, 73000 Barberaz,tél. : 04 79 33 28 73.Regroupem<strong>en</strong>t d'architectes etd'artisans spécialisés dans laconstruction écologique et basseénergie.■ Alain et Pascale Ricaud,73000 Montagnole, tél. : 04 7968 96 47. Maison, conçue parlui architecte, pour être passive.■ Philippe Perrin, bâtim<strong>en</strong>t“les Fougères”, 3, rue Hector-Berlioz, 73100 Aix-les-Bains,tél. : 04 79 88 99 67. Eco-infirmier,spécialiste de la santédans le bâtim<strong>en</strong>t, administrateurde la CRII-Rad, laboratoireindép<strong>en</strong>dant d'information surla radioactivité (Val<strong>en</strong>ce).■ Atelier Dédales, MireilleBonnaz-Martinet, La Chaz,73110 Arvillard, tél. : 04 79 4428 58. Architecte s<strong>en</strong>sibiliséehabitat sain.■ Maison nature, ZA duChiriac, 120, rue Louis-Armand,73200 Albertville, tél. : 04 7932 62 36,http://maisonnature.free.fr.Magasin qui fournit tous lesproduits nécessaires pour l'habitatsain, égalem<strong>en</strong>t sem<strong>en</strong>cesKokopelli, produits de jardinagebio, papier recyclé, papierspeints écologiques, couchesbébés écologiques, literies,ust<strong>en</strong>siles de cuisine…■ Habitat bi<strong>en</strong>-être, ChristopheBelet, La Thieulaz, 73200Plancherine, tél. : 06 10 40 7834. Conseils et fournitures pourconstruire, rénover ou décorer<strong>en</strong> matériaux sains.■ Atelier du vivant, Corinne etChristian Post, 58, av<strong>en</strong>ue deG<strong>en</strong>ève, 74000 Annecy, tél. : 0450 67 74 39, www.habitatsain74.com.Conception et réalisationpour une architectureécologique : matériaux écologiques,énergies r<strong>en</strong>ouvelables.■ Maison nature, ZI Pringy-Argonnay, 459, route de Rutys,74370 Pringy, tél. : 04 50 6460 53, www.maison-nature.com.Tous matériaux pour l'habitatécologique.6. Savoie-Technolac, BP 234,73374 Le Bourget-du-Lac Cedex,tél. : 04 79 25 36 36,www.savoie-technolac.com.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20097


SavoiesASDERValorisation des ressourceslocales <strong>en</strong> milieu rural, l’exempled’une chaufferie bois communalepour alim<strong>en</strong>ter unedizaine de bâtim<strong>en</strong>ts. Saint-Alban-des-Villards est une petitecommune située à 1100 m d’altitude<strong>en</strong> Mauri<strong>en</strong>ne. L’ASDER aaccompagné les élus mun<strong>ici</strong>pauxdans leur réflexion de valorisationde la forêt communale (200ha de résineux) comme sourced’énergie r<strong>en</strong>ouvelable. Unréseau de chaleur bois de 220kW alim<strong>en</strong>te maint<strong>en</strong>antplusieurs bâtim<strong>en</strong>ts communaux(épicerie, salles communales,mairie, gîte) et privés (logem<strong>en</strong>ts).Outre ce type de projetsruraux, l’ASDER accompagnedes installations d’une touteautre ampleur comme celui del’union de copropriétés à LaPlagne, qui prévoit une chaufferiebois de 3000 kW, ou celuidu c<strong>en</strong>tre technique mun<strong>ici</strong>pal deChambéry, de 750 kW, qui alim<strong>en</strong>teateliers et serres de laville. Gaëlle Vaugeois.Le prix de revi<strong>en</strong>t du bâtim<strong>en</strong>t a été de1300 € par m 2 (1100 sans le photovoltaïque) : lemême que celui d'un bâtim<strong>en</strong>t classique.Une équipe dynamiqueAujourd'hui, l'ASDER compte une vingtaine desalariés ayant chacun une spécialisation dans undomaine précis (voir les illustrations). L'équipe desalariés conseille et accompagne les particuliers,<strong>en</strong>treprises ou collectivités dans leurs projetsd’économies d’énergie ou d’équipem<strong>en</strong>ts d’énergiesr<strong>en</strong>ouvelables (informations techniques, informationssur les aides financières possibles, listesd’installateurs agréés…).L'association met <strong>en</strong> place régulièrem<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ouvelles activités comme la promotion du labelbasse consommation pour les particuliers, l'expertiseau cours de débat sur les écoquartiers avec lescommunes, ce qui nécessite d'ouvrir des dossierssur la place des transports collectifs, sur uneapproche plus globale que la seule question énergétique.Concernant l'urbanisme, l'ASDER apporte sescompét<strong>en</strong>ces dans le souti<strong>en</strong> à la d<strong>en</strong>sification.Celle-ci favorise les économies de terrain, d'énergieet de gestion des réseaux. Ceci se fait dans le cadredu SCOT, schéma directeur qui, <strong>en</strong> Savoie, bloqueles surfaces constructibles, <strong>en</strong> particulier dans lesecteur Aix-Chambéry-Montmélian, où se trouv<strong>en</strong>tles deux tiers de la population du départem<strong>en</strong>t.L'ASDER travaille égalem<strong>en</strong>t à l'améliorationde l'efficacité énergétique des stations de ski. C'estun problème complexe : ces stations ont vu le jourdans un contexte d'énergie peu chère et gaspill<strong>en</strong>ténormém<strong>en</strong>t. Certaines stations ont pour uniquesource d’énergie l'électr<strong>ici</strong>té. La prés<strong>en</strong>ce de trèsnombreuses résid<strong>en</strong>ces secondaires, de copropriétéscomplexes, avec logem<strong>en</strong>ts minuscules qui nepeuv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir des logem<strong>en</strong>ts principaux, toutcela concourt à un gaspillage d'énergie. Une prisede consci<strong>en</strong>ce est <strong>en</strong> train de s’opérer et des communesde montagne soll<strong>ici</strong>t<strong>en</strong>t l’accompagnem<strong>en</strong>tàScierie de Saint-Martin-la porte-<strong>en</strong>-Mauri<strong>en</strong>ne,Gilles Charpin, architecteFort développem<strong>en</strong>t des photopiles. Beaucoup de réalisations etprojets sont <strong>en</strong> cours <strong>en</strong> Savoie, allant du projet individuel à desprojets de grande ampleur. Une véritable <strong>en</strong>volée, puisque lapuissance installée <strong>en</strong> photopiles <strong>en</strong> Savoie, avec une c<strong>en</strong>tained'installations supplém<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> 2007, est supérieure au cumulde toutes les années précéd<strong>en</strong>tes. La c<strong>en</strong>trale photovoltaïque dela ville de Chambéry de 1000 m 2 va être dépassée par la c<strong>en</strong>traleintercommunale <strong>en</strong> construction à Saint-Martin-la Porte<strong>en</strong>-Mauri<strong>en</strong>ne.Ses 1500 m2 produiront annuellem<strong>en</strong>t 164 500kWh. Cette toiture solaire est installée sur une scierie construiteà 100 % <strong>en</strong> bois issu de forêts gérées durablem<strong>en</strong>t. Une partiedes déchets de la scierie alim<strong>en</strong>tera, à 4 km, une usine fabriquantdu sil<strong>ici</strong>um destiné, à terme… à la production de modulesphotovoltaïques. L’ASDER a apporté ses conseils tout au longdu projet à la communauté de communes Mauri<strong>en</strong>ne Galibierqui <strong>en</strong> est maître d’ouvrage. D’autres projets d’<strong>en</strong>vergure issusdu secteur privé sont <strong>en</strong> cours <strong>en</strong> Savoie.Thierry Pottier.CAUE Savoie vivante8 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


SavoiesGilles Garofolin pour Chambéry métropoleáAgglomération Chambéry-Le-Bourget-Aix-les-BainsPlan climat pour réduire l’empreinte écologique d’un territoire. Initialem<strong>en</strong>t lancés au niveau national, les plans Climat s'adapt<strong>en</strong>taujourd'hui localem<strong>en</strong>t : le départem<strong>en</strong>t de la Savoie, comme l'agglomération de Chambéry (Chambéry Métropole) ont lancé un planClimat territorial. L'objectif est d'id<strong>en</strong>tifier, sur le territoire, les principales activités responsables d'émissions de gaz à effet de serrepour mettre au point des plans d'action allant dans le s<strong>en</strong>s d'une politique climatique.L'ASDER appuie techniquem<strong>en</strong>t ces collectivités lors de l'élaboration de leurs plans Climat. L'expéri<strong>en</strong>ce de l'ASDER <strong>en</strong> matièred'économies d'énergie et d'utilisation des énergies r<strong>en</strong>ouvelables aide à l'id<strong>en</strong>tification des priorités d’action, notamm<strong>en</strong>t concernantl'habitat. Karine Le Diouron.CAUE Savoie vivanteRéunion de concertation pour une démarche d’écoquartier.Un projet d’écoquartier (1200 logem<strong>en</strong>ts) a été lancé par lacommune de Cognin (agglomération chambéri<strong>en</strong>ne) sur unplateau de 40 ha. Une concertation citoy<strong>en</strong>ne a été animéepar le CAUE 73 et Savoie vivante (CPIE de Savoie). Lescitoy<strong>en</strong>s de la commune et les voisins du plateau concerné ontété invités à s’exprimer, ainsi que le réseau associatif local :promotion des déplacem<strong>en</strong>ts doux, protection du patrimoine,associations naturalistes et l’ASDER pour les aspects demaîtrise de l’énergie dans les bâtim<strong>en</strong>ts.Résultat : des exig<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> terme d’énergie et de bâtim<strong>en</strong>t(consommation de moins de 50 kWh/mÇ/an, matériauxnaturels favorisés), au niveau des déplacem<strong>en</strong>ts (accèsroutier et parkings voitures <strong>en</strong> périphérie, ligne de bus etpistes cyclables demandées …) et des services sur place(école, commerces, lieu d’échange…).Yohann Didier.technique de l’ASDER pour des audits énergétiquesglobaux.L'ASDER travaille aussi avec les offices d'HLM,qui ont pris consci<strong>en</strong>ce de la faible isolation deleur parc et de l'impasse du chauffage électrique :cela <strong>en</strong>traîne pour les locataires des notes dechauffage importantes alors qu'ils ont de petitsbudgets. L'ASDER mène une action de s<strong>en</strong>sibilisationpour limiter l'usage du chauffage électrique etfavoriser des rénovations de bâtim<strong>en</strong>ts avec unebonne isolation.Même si le départem<strong>en</strong>t de la Savoie est classé<strong>en</strong> tête pour les réalisations solaires, il reste unénorme travail à faire. Le bâtim<strong>en</strong>t est un secteurqui se r<strong>en</strong>ouvelle très l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t et l'isolationpourrait largem<strong>en</strong>t contribuer à diminuer la factureénergétique et limiter les impacts <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux,pour peu que les promesses du Gr<strong>en</strong>ellede l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t ne rest<strong>en</strong>t pas lettre morte.Pour Gaëlle Vaugeois, conseillère Energieauprès des collectivités locales, qui nous a reçus,la question des énergies r<strong>en</strong>ouvelables n'est plusaujourd'hui un problème technique, mais unequestion de comportem<strong>en</strong>t et de choix des décideurset des consommateurs.■àVue sud de la Maison des énergiesàEspace info énergie à la Maison des énergiesMarie Clem’sASDERS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20099


SavoiesVivre et travailler autrem<strong>en</strong>tAprès avoir connu plusieurs statuts, Oxalis est dev<strong>en</strong>u depuis il y a années une coopératived'activités qui permet à de nombreuses personnes de démarrer une activité originale.Marie Clem’s> Oxalis SCOP, 73340 Bellecombe<strong>en</strong>-Bauges,tél. : 04 79 63 31 11Béatrice Poncin, fondatrice…sur le départ.1. Les CIGALE sont nées dans lesannées 1980. Chacune regroupedes personnes ayant des économies.Le club décide d'investirdans le capital d'<strong>en</strong>treprises solidairespour leur donner un coupde pouce dans un délai limité (aumaximum cinq ans). Une Cigale nepeut investir seule dans un projet,ni dans un seul projet. Sesmembres se trouv<strong>en</strong>t impliquésdans la vie de l'<strong>en</strong>treprise et constitu<strong>en</strong>tde fait un réservoir d'aides detoute sorte (compét<strong>en</strong>ces, savoirs,économie, relations sociales…).Pour <strong>en</strong> savoir plus : Fédérationdes Cigales, 61, rue Victor-Hugo,93500 Pantin, tél. : 01 49 91 9091, www.cigales.asso.fr.LE PREMIER DÉBAT QUI VA SERVIR À INITIEROXALIS REMONTE À 1986. UNE DIZAINE DE PERsonnesde Chambéry et d'Aix-les-Bains, impliquéesdans l'éducation populaire, s'interrog<strong>en</strong>talors sur la façond’incarner cesvaleurs dans la viequotidi<strong>en</strong>ne etleur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tp ro f e s s i o n n e l .Dans un premiertemps, ils initi<strong>en</strong>tdeux clubs d'investissem<strong>en</strong>tpourla gestion alternativeet locale del'économie, ouCIGALE 1 , et organis<strong>en</strong>tdes débatssur ce que pourraitêtre l'<strong>en</strong>trepriseidéale.Plusieurs deces personnesviv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>sembledans une ZUP, le "vivre <strong>en</strong>semble" permettant d'expérim<strong>en</strong>terce que peut être le "faire <strong>en</strong>semble".Investissem<strong>en</strong>t dans les BaugesIls trouv<strong>en</strong>t une maison à louer dans lesBauges. Le lieu va leur permettre d'organiser descamps de jeunes pour y faire du sport de plein air,mais égalem<strong>en</strong>t des chantiers de rénovation desbâtim<strong>en</strong>ts. Tout est fait bénévolem<strong>en</strong>t. Une premièreassociation voit le jour : Presqu'île. Sept personness'install<strong>en</strong>t dans la ferme avec la volonté d'yaccueillir <strong>en</strong> vacances ou <strong>en</strong> stages un mélange dejeunes <strong>en</strong> difficulté sociale et de jeunes locaux. Ilsespèr<strong>en</strong>t que le mélange permettra de faire naîtredes réflexions. Cela se fait <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le travail decertains, éducateurs dans des services sociaux.Marie Clem’sLes allers-retours <strong>en</strong>tre Chambéry et les Baugessont nombreux et longs et, <strong>en</strong> 1991, le groupechoisit de ne plus vivre que sur les Bauges. Deuxinstituteurs ont trouvé un poste à proximité, lesautres essai<strong>en</strong>t de se financer par de l'accueil. Celalance une réflexion sur l'articulation bénévolat-professionnalisation.Et quand la ferme est mise <strong>en</strong>v<strong>en</strong>te, un débat porte sur l'opportunité de l'acheter…alors qu'elle ne prés<strong>en</strong>te pas les caractéristiquesrecherchées pour un projet collectif. Legroupe éclate et seuls rest<strong>en</strong>t Béatrice Poncin etJean-Luc Chautagnat qui achèt<strong>en</strong>t la ferme. Ils vontessayer de se rémunérer <strong>en</strong> diversifiant leurs activités: élevages d'ânes de randonnées, jus de fruits,accueil de classes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, accueil socialavec activités <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t… et formation professionnelle.Le projet est alors défini ainsi : onappr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> faisant, on investit ce que l'on gagne(pas d'emprunt), on développe des activités complém<strong>en</strong>taires.Ils ont la volonté de travailler <strong>en</strong> collectifet alors que de nouvelles personnes arriv<strong>en</strong>t,l'association Oxalis (du nom d'une plante de sousbois)voit le jour.Oxalis bénéf<strong>ici</strong>e alors d'emplois aidés (objecteursde consci<strong>en</strong>ce, contrat de formation) pouranimer des chantiers de jeunes (toujours pourrénover le bâtim<strong>en</strong>t) et m<strong>en</strong>er des actions de développem<strong>en</strong>tlocal. Jusqu'<strong>en</strong> 1997, l'associationtourne ainsi avec une moy<strong>en</strong>ne de cinq personnes,<strong>en</strong> cogestion, sans hiérarchie, avec des roulem<strong>en</strong>tsdans les activités.Limites de l'autogestionCe fonctionnem<strong>en</strong>t horizontal permet d'avoirdes relations intéressantes <strong>en</strong>tre les personnes, créeune dynamique positive, mais pose d'autres problèmes: la rotation des tâches est très diff<strong>ici</strong>le àappréh<strong>en</strong>der pour des structures extérieures quicherch<strong>en</strong>t à conserver le même interlocuteur ; ausein du groupe, il y <strong>en</strong> a qui aim<strong>en</strong>t mieux certainestâches que d'autres… ainsi, par exemple, lacomptabilité sera négligée.1 0 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


SavoiesL’anci<strong>en</strong>ne ferme aménagée<strong>en</strong> nombreux bureauxd'une coopérative. Cela suppose de favoriser lesr<strong>en</strong>contres donc par exemple de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> chargecollectivem<strong>en</strong>t les frais de déplacem<strong>en</strong>t. Ces r<strong>en</strong>contrespeuv<strong>en</strong>t se faire <strong>en</strong>tre tous les coopérateurslorsqu'il s'agit de questions générales comme defixer le pourc<strong>en</strong>tage reversé dans le pot commun 3 ;ou par petits groupes, par exemple pour discuterdu développem<strong>en</strong>t d'un métier ou de la complém<strong>en</strong>taritéde divers métiers. Toute une réflexion estm<strong>en</strong>ée autour de l'articulation autonomie-coopération.Une coopérative d'activité propose à des personnes ayant un projet économique,le plus souv<strong>en</strong>t individuel, de le tester dans le cadre de la coopérative.> Autour d'Oxalis■ Anes et compagnies, LesDalphins, 73340 La Motte-<strong>en</strong>-Bauges, tél. : 04 79 63 80 01.Randonnées avec ânes.■ Editions du Croquant, AlainOriot, Broissieux, 73340Bellecombe-<strong>en</strong>-Bauges, tél. : 0689 21 35 25. Maison d'éditionspécialisée <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ces sociales.■ Marc Maurice Sage-Segard,Le Buisson, 74540 Gruffy, tél. :04 50 77 66 49. Artisanmembre d'Oxalis qui aide à laréalisation à la chaux, accompagnem<strong>en</strong>tà l'autoconstruction.Marie Clem’sEn janvier 1997, ils décid<strong>en</strong>t de créer unesociété coopérative ouvrière de production (SCOP)pour <strong>en</strong>cadrer les activités économiques (confitures,ânes, accueil à l'époque). Par ailleurs, l'associationest maint<strong>en</strong>ue pour les activités dechantiers de jeunes, la formation et les activitésbénévoles. Au début, c'est un peu formel, les personnesétant salariées des deux structures.En 1998, une rupture avec un part<strong>en</strong>aire pourla formation professionnelle provoque la nécessitéde développer de nouvelles activités. L'associationse tourne alors vers la région et vers l'Europe pourobt<strong>en</strong>ir le financem<strong>en</strong>t d’une initiative d'accompagnem<strong>en</strong>tà la création d'activité, dans les Bauges.Elle bénéf<strong>ici</strong>e de l'aide de Peuple et culture 2 . Aprèsune première année d'étude de faisabilité, un séminairecollectif est organiser pour définir ce que doitêtre une démarche cohér<strong>en</strong>te. On distingue alorstrois niveaux : on définit ce qui nous fait plaisirindividuellem<strong>en</strong>t ; on définit <strong>en</strong>suite ce que l'onaime faire <strong>en</strong>semble ; ce n'est qu'<strong>en</strong>suite qu'arrivel'économique. Or le bilan révèle que tous lesaccompagnem<strong>en</strong>ts effectués sont des projets individuelset non collectifs. Les membres s'interrog<strong>en</strong>talors sur la manière de mettre du collectif dans cespratiques. Un débat avec l'Union régionale desSCOP les incite alors à se transformer <strong>en</strong> coopératived'activité. Le virage administratif est pris <strong>en</strong>2001.Une coopérative d'activitéUne coopérative d'activité propose à des personnesayant un projet économique, le plus souv<strong>en</strong>tindividuel, de le tester dans le cadre de lacoopérative : la personne devi<strong>en</strong>t coopératrice. Ellebénéf<strong>ici</strong>e alors d'un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t administratif,d'un salaire… <strong>en</strong> échange du reversem<strong>en</strong>t d'unepartie de son chiffre d'affaires.Cela intéresse de nombreuses personnes qui ner<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans les normes administratives ouqui ne veul<strong>en</strong>t plus travailler seules. Par exemple,des intermitt<strong>en</strong>ts du spectacle qui veul<strong>en</strong>t avoir <strong>en</strong>complém<strong>en</strong>t une activité qui ne r<strong>en</strong>tre pas dansleur statut ; ou <strong>en</strong>core un maraîcher bio qui n'a pasla surface nécessaire pour avoir le statut d'agriculteur,et de manière plus générale tous ceux qui sontpluriactifs.En 2001, la structure de coordination compr<strong>en</strong>ddeux salariés pour une dizaine de coopérateurs.Devant l'indiffér<strong>en</strong>ce des élus locaux, Oxalis r<strong>en</strong>oncealors à rester uniquem<strong>en</strong>t sur les Bauges et propose àqui le veut de rejoindre la coopérative. Le succès serarapide : le nombre de coopérateurs atteint 160 fin2008. Des ant<strong>en</strong>nes régionales comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à s'ouvrirdans le Limousin, <strong>en</strong> Aquitaine… le nombre desalariés perman<strong>en</strong>ts — compr<strong>en</strong>dre autres que lescoopérateurs — est passé à 15.L'augm<strong>en</strong>tation de taille s'est accompagnée detoute une réflexion pour que soit maint<strong>en</strong>u l'espritLa coopérative d'activité représ<strong>en</strong>te une vraiesolidarité économique et humaine avec unemutualisation de moy<strong>en</strong>s. Chacun développe sonactivité, ce qui respecte la personne et ses <strong>en</strong>vies,mais chacun part<strong>ici</strong>pe à la vie coopérative pourfavoriser la coopération. Même avec 160 personnes,il n'y a pas de délégation : tout le mondepart<strong>ici</strong>pe aux réunions générales. Pour l’affirmerQui sont les coopérateurs ?Au total, 45 des 160 coopérateurs ont uneresponsabilité. On compte une cinquantainede consultants :Ü <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t durable, ag<strong>en</strong>da 21,pour les collectivitésÜ <strong>en</strong> accompagnem<strong>en</strong>t d'associationsÜ <strong>en</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tÜ <strong>en</strong> informatiqueÜ <strong>en</strong> communicationIl y aussi 6 boulangers bio qui v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong>marché ou <strong>en</strong> AMAP. Plusieurs artisans commem<strong>en</strong>uisier ossature bois, coiffeur à dom<strong>ici</strong>le,artistes, et des pluriactifs : un tailleur de pierrefossoyeur-animateur,un régisseur son-réparateurd'asc<strong>en</strong>seur…La moy<strong>en</strong>ne d'âge est de 40 ans (de 21 à 55ans). Il y a autant d'hommes que de femmesmais avec un écart homme-femme au niveau desrémunérations : les femmes gagn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>nedeux fois moins que les hommes. Ceci s'expliquepartiellem<strong>en</strong>t par une moindre recherched'arg<strong>en</strong>t de leur part, mais aussi par la reproductiondu modèle de la société (métiers fémininsmoins rémunérés).> A lire■ Salarié sans patron ?,Béatrice Poncin,éd. du Croquant,2004, 240 p. 12 €.Le mouvem<strong>en</strong>t coopératif amontré la voie des salariés sanspatron. L'une des fondatricesd'Oxalis montre <strong>ici</strong> la richessequ'offr<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant les coopérativesd'emploi et d'activitépour ceux et celles qui se lanc<strong>en</strong>tdans des métiers originaux ouavec des démarches alternatives.■ Trajectoires ind<strong>ici</strong>bles,Oxalis, la pluriactivité solidaire,de Béatrice Poncin,éd. du Croquant,2002, 190 p. 9 €.Une histoire détaillée de la g<strong>en</strong>èsed'Oxalis, de ses remises <strong>en</strong>question, de ses ori<strong>en</strong>tations jusqu'àla coopérative d'aujourd'hui.2. Peuple et culture est un réseau d'associationsd'éducation populaire.Actuellem<strong>en</strong>t 34 associations yadhèr<strong>en</strong>t. 108-110, rue Saint-Maur,75011 Paris, tél. : 01 49 29 42 80,www.peuple-et-culture.org.3. Ce montant est égal actuellem<strong>en</strong>t à15 % de la valeur ajoutée, ce qui,selon les marges faites dans les différ<strong>en</strong>tssecteurs, se situe <strong>en</strong>tre 3 %et 14 % du chiffre d'affaires.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20091 1


Savoies> A voir■ Trajectoires,de Laet<strong>ici</strong>a Chal<strong>en</strong>don,DVD, éd. du Croquant, 2007,36 mn, 9 €.Reportage sur Oxalis à partir detémoignages de coopérateurs.> Politique■ Chiche 73, Maison des associations,boite A5, 67, rue Saint-François-de-Sales, 73000Chambéry, (Mickaël Chambru,tél. : 06 23 48 64 10)■ Les Verts région Savoie, 45,rue Dacquin, 73000 Chambéry,tél. : 04 79 33 71 04.■ Collectif Lambda vote,Maison des associations, 67, rueSaint-François-de-Sales, 73000Chambéry, www.lambdavote.com.Collectif d'incitation à la part<strong>ici</strong>pationà la vie politique et auxélections.■ La Libre p<strong>en</strong>sée, Maison desassociations, N2, 67, rue Saint-François-de-Sales, 73000Chambéry.■ Attac Savoie, Jean-ClaudeMancini, 2411, route dePontfet, 73200 Mercury,tél. : 04 79 32 86 16.■ Alarme citoy<strong>en</strong>s, espaceassociatif, 21-23, rue desFleurs, 73200 Albertville, tél. :04 79 37 05 43 (Claude Vial).■ Fédération anarchiste,www.fa73.lautre.net.■ Attac Haute-SavoieG<strong>en</strong>evois, maison des associations,rue Docteur-Baud, 74100Annemasse, www.local.attac.org/attac74■ Gilles Maistre, maire Vert,74130 Entremont.■ Cellule verte Haute-Savoie,395, route des Perrières, 74260Les Gets, tél. : 08 75 35 19 97,www.celulle-verte.org. C<strong>en</strong>tre deressources pour les ménagesautour des concepts du développem<strong>en</strong>tdurable. Réseau pour favoriserles débats et les initiatives.■ L'Institut CGT d'histoiresociale de Haute-Savoie, 29,rue de la Crête, BP 55, 74963Cran-Gevrier cedex, tél. : 04 5067 92 09.4. Jean-Luc siège toujours au conseild'administration de l'associationqui, elle, a déplacé son siège auChâtelard avec toujours commebut l'aide à l'émerg<strong>en</strong>ce de projetslocaux. Elle a ainsi part<strong>ici</strong>pé à lamise <strong>en</strong> place d'une radio, d'uneplate-forme bio. Comme les g<strong>en</strong>sadhèr<strong>en</strong>t pour aider à créer unprojet, l'association connaît deshauts et des bas. Elle fonctionneactuellem<strong>en</strong>t avec deux salariés.Mode de décisionComm<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre des décisions de manièrecons<strong>en</strong>suelle lorsqu'on est un groupe important? Une des méthodes actuelles prévoit quechacun dispose de cartons de couleurs qu'il placedevant lui :Ü vert : je me s<strong>en</strong>s bi<strong>en</strong> avec cette décisionÜ bleu : je suis d'accord pour laisser adoptercette décisionÜ jaune : j'aimerais avoir plus d'explicationsÜ violet : j'aimerais exprimer des réserves etfaire d'autres propositionsÜ rouge : je ress<strong>en</strong>s le besoin de modificationLorsque tout le monde affiche du bleu ou du vert,la décision est adoptée.plus clairem<strong>en</strong>t, Oxalis a <strong>en</strong>core une fois changé destatut passant d'une SCOP-SARL, dans laquelle ladirection est confiée à un gérant, à une SCOP-SAoù cette direction est confiée à un conseil d'administration.De même fin 2008, Béatrice Poncin aquitté son poste de directrice, remplacée par unedirection collégiale de quatre personnes.Des groupes de projet se sont mis <strong>en</strong> place surl'informatique, l'accompagnem<strong>en</strong>t, la communication,le développem<strong>en</strong>t, l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t…Chaque groupe élabore des propositions qui sontfaites à tous, adoptées, am<strong>en</strong>dées ou r<strong>en</strong>voyées augroupe (voir <strong>en</strong>cart). Actuellem<strong>en</strong>t, il y a troisréunions annuelles : une sur les décisions stratégiqueset deux à thèmes <strong>en</strong> fonction de ce que propos<strong>en</strong>tles groupes.Dans la SCOP-SA actuelle, Jean-LucChautagnat 4 continue de s'occuper de la formation,deux postes sont consacrés à la comptabilité, un àl'accompagnem<strong>en</strong>t administratif, un demi à lacommunication, etc.L'égalité des salaires a été un temps appliquéepuis, par décision collective, un différ<strong>en</strong>tiel a étémis <strong>en</strong> place, t<strong>en</strong>ant compte des responsabilités :les salaires actuels vont de 1500 à 2300 euros nets.Le conseil d'administration regroupe une quinzainede personnes : des <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs représ<strong>en</strong>tantdiffér<strong>en</strong>ts types de métiers et quelques salariés.On ne naît pas solidaire,on le devi<strong>en</strong>tLa solidarité implique la réciprocité. Pour certains,c'est une révélation de savoir que l'on peuttravailler ainsi. C'est la découverte de nouvellesvaleurs.Quand on adhère à la coopérative, on <strong>en</strong>devi<strong>en</strong>t salarié dès le premier mois, souv<strong>en</strong>t avecun statut CAPE, Contrat d'appui au projet d'<strong>en</strong>treprise,un cadre juridique qui permet de tester <strong>en</strong>grandeur réelle l'activité et de valider sa viabilitééconomique, un contrat aidé. Certains mett<strong>en</strong>tlongtemps à atteindre un chiffre d'affaires suffisantpour <strong>en</strong> vivre. Cela implique que les autres coopérateurscomp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t.Quand une initiative atteint un fort développem<strong>en</strong>téconomique, le risque existe que la personnesoit t<strong>en</strong>tée de se retirer de la structure collectivepour bénéf<strong>ici</strong>er <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t des retombées de sonactivité.Le risque inverse est qu'il y ait trop d'activitésqui ne fonctionn<strong>en</strong>t pas et que cela plombe économiquem<strong>en</strong>tla structure.Les deux se produis<strong>en</strong>t. En 2007, deuxmembres sont partis après avoir réussi le développem<strong>en</strong>tde leur activité, ne supportant plus l'espritde coopération. De l'autre côté, une vingtaine dedéparts ont été motivés par le manque de réussitede l'<strong>en</strong>treprise t<strong>en</strong>tée. Il convi<strong>en</strong>t de rajouter deuxdéparts à la retraite.Le collectif, développé à tous les niveaux dedécision, aide à pr<strong>en</strong>dre la bonne décision lorsquel'esprit coopératif fait défaut ou quand l'activitééconomique est trop faible. Mais bi<strong>en</strong> sûr, ce n'estpas une garantie et toute la difficulté pour le collectifest de bi<strong>en</strong> gérer l'équilibre <strong>en</strong>tre les désirs dechacun et la réalité.La coopération montre quand même que desprojets a priori jugés non r<strong>en</strong>tables peuv<strong>en</strong>t ledev<strong>en</strong>ir : le collectif permet une dynamique, unemise <strong>en</strong> valeur. Les réunions par thèmes, souv<strong>en</strong>tpragmatiques, permett<strong>en</strong>t à tous de pr<strong>en</strong>dre laparole, quel que soit leur niveau d'étude. Cetteprise de parole est parfois une révélation. Lacoopérative d'activité tire les projets vers le haut.La complém<strong>en</strong>tarité des projets individuels joue àfond. Et certains n'exist<strong>en</strong>t que parce que le collectifest là.Partage du repas et des idées.Marie Clem’s1 2 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


SavoiesAtelier d’organisation du travail <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise> Solidarités locales■ Les Triandines, route deSaint-Cassin, 73160 Cognin,tél. : 04 79 96 33 32, http://lestriandines.free.fr.Jardin solidaire,membre du réseau Cocagne.■ La Nef, BP 411 74013Annecy cedex, tél. : 04 50 51 8622. Banque alternative.■ Sel du G<strong>en</strong>evois, MJC Sud,salle MC Solaar, av<strong>en</strong>ue deVerdun, 74100 Annemasse, tél. :04 50 38 27 96 (Véronique).■ RESF 74, Réseau éducationsans frontière, 7, rue du Môle,74100 Annemasse,resf74@yahoo.fr. Pour quechaque <strong>en</strong>fant puisse suivre sascolarité sans être m<strong>en</strong>acé d'expulsion.■ CLIC-Faucigny, Comité deliaison et d'initiatives contre leracisme, la xénophobie et touteforme de discrimination,BP 18, 74301 Cluses cedex,http://clic-faucigny.org. Organisechaque année, le dernier week<strong>en</strong>dd'avril, une fête du métissageà Cluses, avec différ<strong>en</strong>tesassociations.■ Solidarité dép<strong>en</strong>dance 74,rue du Val Vert, 74600 Seynod,tél. : 04 50 51 76 54. Demandeque la dép<strong>en</strong>dance des personnesâgées soit prise <strong>en</strong> chargepar la Sécurité sociale.OxalisOxalisCoopération et décroissanceLa coopérative d'activité attire plus de 80 % depersonnes installées à la campagne, très souv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>gagées dans une logique de décroissance.Beaucoup font par exemple le choix d'une activitéindividuelle pour éviter d'avoir un patron, quitte àgagner moins, à travailler moins ou les deux.Alors que, dans le système économique, il n’estpas toujours possible de développer une activitémoins rémunératrice ou un travail à temps partiel,c'est <strong>en</strong>visageable dans une coopérative d'activité.La prise <strong>en</strong> charge des questions administrativespar les salariés d'Oxalis permet ainsi d'éviterdes limites d'échelles. Elle permet de p<strong>en</strong>ser l'<strong>en</strong>treprisedans un contexte de décroissance.■Réunion d’une commission thématiqueL'association OxalisAujourd'hui l'association Oxalis propose différ<strong>en</strong>tesactivités : des formations à l'écoconstruction(construction paille, isolation ouatede cellulose, cloisons <strong>en</strong> chanvre banché, <strong>en</strong>duitsterre, <strong>en</strong>duits chaux, tadelakt…). Elle proposetout un panel d'activités autour de l'éducation àl'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (découvertes des plantes méd<strong>ici</strong>naleset aromatiques, étude du milieu naturel,développem<strong>en</strong>t des énergies r<strong>en</strong>ouvelables…).Elle est adhér<strong>en</strong>te du réseau régional d'éducationà l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t Graine. Elle anime un caféassociatif où se déroul<strong>en</strong>t de multiples événem<strong>en</strong>tsculturels.> Oxalis association, place du Vieux-Bourg,73630 Le Châtelard, tél. : 04 79 63 31 07,www.oxalis-asso.org.> Librairies■ Librairie Jean-JacquesRousseau, 175, rue Croix-d'Or,73000 Chambéry, tél. : 04 7970 18 10.■ Librairie le Bois d'Amarante,37, rue Jean-Pierre-Veyrat,73000 Chambéry, tél. : 04 7933 06 84.■ Librairie Ecolibri, 2, chemindes Sapins, 74100 Vetraz, tél. :04 50 38 79 25.■ Editions Jouv<strong>en</strong>ce, BP90107, 74161 Saint-Juli<strong>en</strong>-<strong>en</strong>-G<strong>en</strong>evois, tél. : 04 50 43 28 60.> À lire■ Panique à l'Impérial palace,Michel Carvallo,éd. Asile, 59, route desFrassettes, Ferrières, 74370Prinay, 2007,288 p. 23 €.L'histoire d'Annecy Jazz Action,un mouvem<strong>en</strong>t mus<strong>ici</strong><strong>en</strong> déjantéqui jusqu'<strong>en</strong> 1975 a poursuivil'action de mai 1968 à Annecyet ailleurs.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20091 3


SavoiesBivouac, un immeublesain et socialEn bordure de Chambéry,Pascale et Laur<strong>en</strong>t ont donnéla moitié de leur jardin pourla construction d'un bâtim<strong>en</strong>tsain à loyer très réduit.Image virtuelle - Cabinet d’architecture Louis et Perino> Association Bivouac,70, impasse de Belledonne,73000 Bass<strong>en</strong>s, tél. : 04 79 85 51 90.> Habitat et humanisme Savoie,maison des associations,67, rue Saint-François, 73000Chambéry, tél. : 04 79 33 95 86.> La MandragoreLa Mandragore se prés<strong>en</strong>tecomme une association pourl'information, la promotion et ledéveloppem<strong>en</strong>t d'alternatives devie.Cela passe par différ<strong>en</strong>tsdomaines comme l'alim<strong>en</strong>tation,l'éducation, l'épargne solidaire,les Sel, des repas partagés, desprêts, du troc, l'écoconstruction,le recyclage, les économiesd'énergie… bref tous les sujetsdéveloppés dans S!l<strong>en</strong>ce. Ilsorganise l'Ecofestiv un samedide mai avec la part<strong>ici</strong>pation d<strong>en</strong>ombreuses initiatives locales.■ La Mandragore, maison desassociations, 67, rue Saint-François-de-Sales 73000Chambéry, tél. : 04 79 65 37 98(Eti<strong>en</strong>ne) ou 04 79 28 26 08(Pascale) ou 04 79 44 19 83ou 06 23 81 01 20 (GuillaumeGardette),www.lamandragore.net.1 4 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009LAURENT EST MEMBRE DE LA COMMU-NAUTÉ D'EMMAÜS PROCHE DE CHEZ LUI, QUAND, ENfévrier 2004, est fêté le cinquantième anniversaire del'appel de l'abbé Pierre. A cette occasion, cette communautéorganise une journée portes ouvertes p<strong>en</strong>dantlaquelle, à de nombreuses reprises, revi<strong>en</strong>t laquestion du manque de logem<strong>en</strong>ts pour les pluspauvres. Banalisation des chiffres : il y a <strong>en</strong> Franceautant de mal-logés que de résid<strong>en</strong>ces secondaires !De retour le soir chez lui, il discute avec sa femmePascale : à part trouver cela scandaleux, que peuv<strong>en</strong>tilsfaire ? Ils dispos<strong>en</strong>t d'une maison sur une commune<strong>en</strong> pleine révision de son PLU, Plan locald'urbanisme et qui réfléchit à comm<strong>en</strong>t arriver à respecterl'obligation des 20 % de logem<strong>en</strong>ts sociaux.Cette maison dispose d'un terrain de 990 m 2 . Cela aété le terrain de jeux de leurs <strong>en</strong>fants. Mais ceux-ciétant maint<strong>en</strong>ant grands, ils se pos<strong>en</strong>t alors la questionde savoir s'ils ne pourrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> donner une partie poury construire un petit bâtim<strong>en</strong>t avec des logem<strong>en</strong>tssociaux. Ils consult<strong>en</strong>t alors les règlem<strong>en</strong>ts d'urbanismeet constat<strong>en</strong>t qu'il est possible de construire150 m 2 habitables sur une telle surface.D'un projet individuel…Lecteurs de Sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre autres, ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>td'abord pr<strong>en</strong>dre une année sabbatique pourconstruire une maison <strong>en</strong> paille <strong>en</strong> autoconstruction,avec deux logem<strong>en</strong>ts qu'ils louerai<strong>en</strong>t à bas prix. Ils <strong>en</strong>parl<strong>en</strong>t autour d'eux. A leur grand étonnem<strong>en</strong>t, plusieurspersonnes exprim<strong>en</strong>t leur <strong>en</strong>vie de partager ceprojet avec eux : part<strong>ici</strong>pation technique, de réflexion,<strong>en</strong> investissant leurs économies.Cela pose vite la question de savoir à qui apparti<strong>en</strong>tle projet, ce que cela signifie pour leurs <strong>en</strong>fants(25, 23 et 19 ans aujourd'hui) dont c'est l'héritage…L'association Bivouac voit le jour <strong>en</strong> 2005. Dessoirées de réflexion sont mises <strong>en</strong> place, les débatssont vifs comme par exemple celui à propos de lamise <strong>en</strong> place de toilettes sèches : "les futurs habitantsn'ont pas à s'adapter à nos choix. Ce sont euxqui vont y vivre et pas nous".Ils décid<strong>en</strong>t finalem<strong>en</strong>t de couper le terrain <strong>en</strong>deux et les <strong>en</strong>fants accept<strong>en</strong>t que le terrain donnéne soit plus dans leur patrimoine. Plusieurs personnescomm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à donner des aides concrètesgratuitem<strong>en</strong>t : un géomètre pour les modificationscadastrale, un architecte qui travaille dans le logem<strong>en</strong>tsocial pour les accompagner jusqu'au permisde construire… Celui-ci est très intéressé par laquestion des bâtim<strong>en</strong>ts basse consommation :c’est, selon lui, un moy<strong>en</strong> intéressant de faire baisserles charges pour les plus démunis.… à un projet collectifLes débats abord<strong>en</strong>t des questions importantes.Comm<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ir les choix de maîtrise d'ouvrage(écologiques) et ne pas être prés<strong>en</strong>ts dans ladécision de qui habitera ces logem<strong>en</strong>ts ("on ne vapas choisir nos pauvres") ? L'association choisitalors de co-construire avec un organisme extérieur.Ce sera Habitat et Humanisme, associationdont l'objet est, <strong>en</strong>tre autres, la réhabilitation, laconstruction de logem<strong>en</strong>ts à caractère social, ainsique l'év<strong>en</strong>tuel accompagnem<strong>en</strong>t social des personneslogées. Ils se mett<strong>en</strong>t d'accord pour avoirun bâtim<strong>en</strong>t sain, économe avec un chantierpropre.De longues discussions ont lieu pour définircomm<strong>en</strong>t, administrativem<strong>en</strong>t, on passe de l'associationBivouac – qui a défini le projet – à la remisedes clés à Habitat et Humanisme.


SavoiesAu départ, sont prévus un F2 pour un jeunecouple et un F4 pour une famille. Après réflexion, ony ajoute un F2. Cela augm<strong>en</strong>te la d<strong>en</strong>sité et fait baisserle prix au m 2 .Ils se pos<strong>en</strong>t la question de la reproductibilité del'opération, pas tant technique que comme unexemple de "quelque chose de possible à un groupede personnes".Dans les réunions, les débats n'ont pas échappé àcertaines caricatures : la s<strong>en</strong>sibilité féminine, le pragmatismemasculin, les intellectuels, les techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>s…L'<strong>en</strong>fer des normesIls butt<strong>en</strong>t un temps sur l'articulation financière :ils p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t fonder une société civile immobilière(SCI ) où Pascale et Laur<strong>en</strong>t aurai<strong>en</strong>t mis le terrain.Des amis et Habitat et humanisme aurai<strong>en</strong>t apporté ducapital. Malgré des statuts réalisés <strong>en</strong> commun <strong>en</strong>treHabitat et Humanisme et Bivouac, garantissant lavolonté non lucrative de l'opération, ils se heurt<strong>en</strong>t àl'impossibilité d'obt<strong>en</strong>ir des financem<strong>en</strong>ts publics :"Une SCI est forcém<strong>en</strong>t à but lucratif" !Finalem<strong>en</strong>t, la maîtrise d'ouvrage est transférée àHabitat et humanisme, celle-ci et Bivouac continuant àco-construire l'opération jusqu'à la remise des clés.Devant le fait que donner le terrain est impossible sansévaluation de prix — taxes oblige — Pascale etLaur<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le terrain à Habitat et Humanisme etrevers<strong>en</strong>t l'arg<strong>en</strong>t de la v<strong>en</strong>te <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant des partssociales d’Habitat et humanisme qui doit elle-mêmemodifier son fonctionnem<strong>en</strong>t puisque, habituellem<strong>en</strong>t,les g<strong>en</strong>s qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des parts le font au niveaudépartem<strong>en</strong>tal et non sur un projet.Dans l'association, ils sont rejoints par PhilippeVachette, à l'origine des déchetteries <strong>en</strong> Savoie, luimême<strong>en</strong> réflexion dans un projet d'habitat groupéécologique qui a les mêmes problèmes de structure,de li<strong>en</strong> avec le social 1 …La réflexion se fait égalem<strong>en</strong>t avec la commune : lecode d'urbanisme impose normalem<strong>en</strong>t deux placesde parking par logem<strong>en</strong>t (soit <strong>ici</strong> 6 places). Le réseaude bus est d<strong>en</strong>se. Ils obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une dérogation pourune seule place par logem<strong>en</strong>t, dont une couverte. LeF2 adapté pour des personnes à mobilité réduite, aurez-de-chaussée, ainsi que le F4 dispos<strong>en</strong>t d'un jardin,le F2 <strong>en</strong> étage, d'une terrasse.Ils projett<strong>en</strong>t de construire avec ossature bois, isolationde chanvre, huisserie <strong>en</strong> bois, bardage <strong>en</strong> robinier.Sur ce dernier point, l'architecte rappelle quedans bi<strong>en</strong> des esprits le bois vieilli naturellem<strong>en</strong>t au fildu temps "c'est moche et ça fait sale". Celui-ci proposeun vitrage anti-effraction pour économiser sur lesvolets. Une réflexion leur fait préférer les volets, quipermett<strong>en</strong>t de se s<strong>en</strong>tir plus chez soi.Malgré leur inquiétude, car l'opération est <strong>en</strong> zoneclassée, le projet, avec sa toiture terrasse végétaliséereçoit l'accord de l'architecte des bâtim<strong>en</strong>ts de France.Réunir le capitalLe projet coûte <strong>en</strong>viron 380 000 €. Pour réunircette somme, l'association Bivouac va communiquerdans des fêtes locales 2 , organiser des débats, r<strong>en</strong>contrerd'autres associations. Certains offr<strong>en</strong>t des services(cours de qi gong par exemple) dont la rémunération vaau projet… Malgré cela, il manque <strong>en</strong>core de l'arg<strong>en</strong>t.Marie Clem’sPour financer la différ<strong>en</strong>ce, il est proposé de passerde la notion de loyer à celle de coût global, compr<strong>en</strong>antles charges qui, dans ce cas, sont plus réduitesdu fait de la performance thermique du bâtim<strong>en</strong>t.Des voisins comme les autres ?Le montage financier fait que les futurs habitantsne connaîtront qu'Habitat et humanisme comme interlocuteur.Ils ne sauront pas quel rôle a joué l’un desvoisins.Et les autres voisins ? La question de les informera été posée de multiples fois. C'est au cours d'une fêtede quartier, <strong>en</strong> 2007, que la question est abordée, sansque son côté social soit mis <strong>en</strong> avant : faut-il <strong>en</strong> parleret stigmatiser les prochains habitants ou ne pas <strong>en</strong> parlerpar crainte que ce soit stigmatisant ?En janvier 2008, le permis de construire est affiché.Le processus qui a conduit à cette constructionn'est pas m<strong>en</strong>tionné, seul Habitat et humanisme apparaît.Les travaux sont <strong>en</strong> cours. La résid<strong>en</strong>ce Buissonsera habitée <strong>en</strong> 2009.Que devi<strong>en</strong>t Bivouac ?Après quatre ans de discussions et la concrétisationdu projet, que va faire l'association Bivouac ?C'est une question qui s'est posée dès le début,l'objet de l'association lors de sa déclaration off<strong>ici</strong>elle leprécise : "(…) L'association a égalem<strong>en</strong>t pour but depromouvoir auprès du public et des organisationsdiverses son action ou celles de ses part<strong>en</strong>aires, afinque d'autres expéri<strong>en</strong>ces de ce types puiss<strong>en</strong>t voir lejour".Bivouac et ses trois logem<strong>en</strong>ts sont un objetconcret issu de la réflexion et de l'histoire de chacundes protagonistes qui étai<strong>en</strong>t déjà <strong>en</strong>gagés depuis dixou vingt ans dans d'autres associations : Ligue desdroits de l'Homme, Emmaüs, Attac, association depar<strong>en</strong>ts d'élèves, déf<strong>en</strong>se de la culture, syndicats…Ils ont donc depuis longtemps la volonté de serappeler <strong>en</strong>semble que la complication, source dedécouragem<strong>en</strong>t, n'est pas la même chose que la complexité,source de créativité et que, si l'article premierde la déclaration des droits de l'Homme et du citoy<strong>en</strong>disait <strong>en</strong> août 1789 : "les hommes naiss<strong>en</strong>t et demeur<strong>en</strong>tlibres et égaux <strong>en</strong> droit…" la bataille pour le "etdemeur<strong>en</strong>t" reste <strong>en</strong>gagée.L'association Bivouac souhaite que cette histoireparticulière donne <strong>en</strong>vie pour d'autres histoires particulières,malgré et grâce au contexte paradoxale del'urg<strong>en</strong>ce vitale d'un toit et la complexité de sa mise <strong>en</strong>œuvre.■Pascale et Laur<strong>en</strong>t, initiateursdu projet Bivouac.> Femmes■ Collectif Droits des femmes73, boîte R1, maison des associations,67, rue Saint-Françoisde-Sales,73000 Chambéry,tél. : 04 79 62 43 94 (Muriel).■ CIDFF, C<strong>en</strong>tre d'informationsur les droits des femmes et desfamilles, maison des associations,67, rue Saint-François-de-Sales, 73000 Chambéry, tél. :04 79 33 96 21.■ SOS Femmes viol<strong>en</strong>ces, maisondes associations, 67, rueSaint-François-de-Sales, 73000Chambéry, tél. : 04 79 33 9585.■ Contact Savoie, maison desassociations, 67, rue Saint-François-de-Sales, 73000Chambéry, tél. : 06 22 78 9617. Groupe de paroles pourpar<strong>en</strong>ts, familles et ami-e-sd'homosexuel-le-s ou bisexuelle-s.■ Cœurs de femmes, AïchaDemonnaz, 42, av<strong>en</strong>ue du Préde-Foire,73600 Moutiers, tél. :06 60 72 85 69.■ La Margelle, 14, chemin duMartinet, 74200 Thonon-les-Bains, tél. : 04 50 70 00 08.C<strong>en</strong>tre d'accueil pour femmesvictimes de viol<strong>en</strong>ces.1. Philippe Vachette a passé unaccord avec Habitat et humanismepour concrétiser un projet d'habitatgroupé écologique, avec intégrationde logem<strong>en</strong>ts sociaux.2. Notamm<strong>en</strong>t lors de l'Écofestiv deChambéry organisé par l'associationLa Mandragore, voir page précéd<strong>en</strong>te.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20091 5


SavoiesA la découvertedes plantes sauvagesEt si, localem<strong>en</strong>t, la nature nous offrait de quoi nous nourrir et nous maint<strong>en</strong>ir<strong>en</strong> bonne santé ? Annie Dijoud-Richel nous fait découvrir le pot<strong>en</strong>tielde notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t local.Découverte des plantes sur le terrain> Annie Dijoud-Richel, Bande,73360 Saint-Pierre-de-G<strong>en</strong>ebroz,tél. : 04 79 36 54 98.1. Elle a publié Tisanes, recettes etremèdes d'autrefois, éd. Le Mercuredauphinois, 2002.2. Auteur de L'<strong>en</strong>cyclopédie desplantes comestibles <strong>en</strong> Europe,2 volumes, éd. Debard, 1983.3. Ecole lyonnaise des plantes méd<strong>ici</strong>nales,13, rue Alsace-Lorraine,69001 Lyon, tél. : 04 78 30 84 35.ANNIE DIJOUD-RICHEL S'EST INTÉRESSÉEÀ L'ÉCOLOGIE DÈS SON ADOLESCENCE.Lorsqu'elle a eu des <strong>en</strong>fants, elle s'est interrogée surle rôle anci<strong>en</strong> de la mère qui soigne. Jeune, elleavait été malade et avait constaté les limites de l'allopathie(médecine classique). Elle avait alorsessayé l'homéopathie, mais <strong>en</strong> a aussi trouvé leslimites. Elle s'est alors plongée dans les livres pourdécouvrir d'autres formes de médecine.En 1981, à la naissance de sa fille aînée, ellecomm<strong>en</strong>ce à appr<strong>en</strong>dre les plantes et découvre quecela correspond à des remèdes simples, peu coûteux,bi<strong>en</strong> adaptés à l'usage familial avec <strong>en</strong> primele plaisir de la cueillette dans la nature. Elle sedocum<strong>en</strong>te sur la diététique et la naturopathie,consci<strong>en</strong>te que pour éviter de tomber malade, ilfallait faire du prév<strong>en</strong>tif.Elle r<strong>en</strong>contre différ<strong>en</strong>tes personnes commeMarie Delmas, <strong>en</strong> 1985, à Gr<strong>en</strong>oble. Cetteanci<strong>en</strong>ne herboriste a écrit le livre Vivre sans glut<strong>en</strong> 1 .Elle l'accompagne sur le terrain et pr<strong>en</strong>dconsci<strong>en</strong>ce de l'importance de la transmissionorale. Elle découvre avec elle les plantes sauvagescomestibles et le travail de François Couplan 2 .Elle se met à cuisiner <strong>en</strong> intégrant ces plantes.Les jeunes pousses de printemps sont un régal : aumom<strong>en</strong>t où le potager est vide, elles nourriss<strong>en</strong>t etrassasi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> plus que les légumes du commerce.En plus, elles sont parfaitem<strong>en</strong>t adaptées aux besoinsde notre corps, à la sortie de l'hiver. Ail de l'ours, piss<strong>en</strong>litet ortie nettoi<strong>en</strong>t notre corps <strong>en</strong> douceur tout<strong>en</strong> apportant vitamines et minéraux <strong>en</strong> quantité.De plus <strong>en</strong> plus passionnée, Annie décide de seformer <strong>en</strong> phytothérapie et suit la formation del'Ecole lyonnaise des plantes méd<strong>ici</strong>nales <strong>en</strong> 1988 3 .Cela lui donne des bases théoriques et lui permetde découvrir les huiles ess<strong>en</strong>tielles, la gemmothérapie(soins à partir des bourgeons des arbres) etles fleurs de Bach (ou élixirs floraux). Elle appr<strong>en</strong>dainsi à soigner par les plantes, mais aussi à les cultiver,à les cueillir… Elle croise ses connaissancesavec des amies ethnobotanistes. Elle applique sesDR1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


SavoiesUn éco-hameauMarie Clem’sMaison et gîte de Jacques et Annié Dijoud-RichelAnnie Dijoud, avec son mari Jacques Richel, actuel présid<strong>en</strong>tde l'ASDER (voir p. 5), ont aménagé leur maison de lamanière la plus écologique possible. En 1993, ils install<strong>en</strong>t unchauffe-eau solaire sur leur toit (4,4 m 2 ) relié à un ballon de 300litres. En 1999, ils ont été les premiers <strong>en</strong> Savoie à installer un toitphotovoltaïque. Les capteurs occup<strong>en</strong>t 17,3 m 2 sur le toit pourune puissance maximale de 1800 W. Ils ont fait l'installation euxmêmes,ce qui, subv<strong>en</strong>tions déduites, ne leur a coûté que 7380 €.La moy<strong>en</strong>ne sur huit années de fonctionnem<strong>en</strong>t est de 1735 kWhpar an. Le bâtim<strong>en</strong>t a été rénové et isolé avec du chanvre pour lesmurs et de la laine de lin pour la toiture. Les peintures et vernissont biologiques. L'éco-gîte peut accueillir une dizaine de personnes.Il est équipé de sanitaires avec eau chaude solaire et toilettessèches. L'éclairage est à basse consommation.Leur fille Lydie et son compagnon vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de faireconstruire, sur une parcelle voisine, une maison de 135 m 2 , <strong>en</strong>briques autoisolantes de 37,5 cm d'épaisseur. Un chauffage à granulésde bois performant alim<strong>en</strong>te un plancher chauffant au rezde-chausséeet des radiateurs à l'étage. La toiture est isolée par 20cm de ouate de cellulose. Il y a aussi un puits canadi<strong>en</strong>* et unerécupération des eaux de pluie. Lydie, formée <strong>en</strong> diététique et <strong>en</strong>naturopathie, travaille au magasin bio Casabio de Chambéry etanime un cours de cuisine biologique.Sur une troisième parcelle, Pierre-Yves et G<strong>en</strong>eviève Pélossesont <strong>en</strong> passe de terminer l'autoconstruction d'une maison basseénergie à faible empreinte écologique (matériaux sains et locaux,ossature bois <strong>en</strong> épicéa local, remplissage des murs avec la terredes fondations mélangée selon les <strong>en</strong>droits avec de la paille, descailloux, des roseaux, du bois déchiqueté… le tout prov<strong>en</strong>ant duvoisinage). La maison a une surface de 178 m 2 . Elle prés<strong>en</strong>te uneMarie Clem’sMaison de Lydie Dijoud-RichelMaison de Pierre-Yves et G<strong>en</strong>eviève Pélosseimportante serre solaire plein sud (35 m 2 de vitrage), L'inertie estassurée par un mur sud <strong>en</strong> banchage de roseaux, terre et copeauxde bois et des cloisons internes <strong>en</strong> terre. Tous les murs sont protégéspar des <strong>en</strong>duits à la chaux. Les finitions sont à base de badigeonsà la chaux, peintures et lasures naturelles ou d'<strong>en</strong>duits deterre. Des "f<strong>en</strong>êtres" dans les murs permett<strong>en</strong>t aux visiteurs d’<strong>en</strong>voir les constituants. Un puits canadi<strong>en</strong> assure le pré-chauffage del'air <strong>en</strong>trant et la v<strong>en</strong>tilation. Un simple poêle à bûches de 7 kWcomplète le chauffage, les besoins étant très limités. Un capteursolaire eau devrait compléter le dispositif. La maison dispose detoilettes sèches. La maison a bénéf<strong>ici</strong>é d'aides dans le cadre duprogramme 100 maisons basse énergie lancé par la région Rhône-Alpes. Pierre-Yves a travaillé 24 mois à temps plein sur laconstruction… moy<strong>en</strong>nant quoi le coût final n'est que de 850euros/m 2 .(*) Le puits canadi<strong>en</strong> est un tuyau <strong>en</strong>terré sur une grande longueur. L'air extérieurest aspiré par un v<strong>en</strong>tilateur. Il se tempère au contact du sol, qui est à températurequasi constante à 2 m de profondeur, avant d'arriver dans l'habitation.Marie Clem’sconnaissances <strong>en</strong> famille, avec ses <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>corejeunes, <strong>en</strong> essayant ainsi de se nourrir et de se soignerle plus naturellem<strong>en</strong>t possible.Au départ, elle p<strong>en</strong>sait que cela ne pouvait soignerque les petits bobs, mais un sérieux problèmede santé d'une de ses filles lui a démontré lecontraire.La richesse de la natureA partir de 2001, elle décide de transmettre cesavoir pratique. Elle organise dans son village unepremière formation de deux ans à raison d'unsamedi après-midi par mois.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20091 7


SavoiesSalon avec poêle à bûcheschez Pierre-Yves et G<strong>en</strong>eviève Pélosse> Santé■ Naturess<strong>en</strong>ce, Le bar à thym,22, place de Monge, 73000Chambéry, tél. : 04 79 70 9640, www.naturess<strong>en</strong>ce.fr. Lieud'échange et de r<strong>en</strong>contreautour des élixirs floraux, del'aromathérapie, stages et sortiesbotaniques…■ Association Cal<strong>en</strong>duline,441, chemin des Baraques,73190 Challes-les-Eaux, tél. :04 79 31 44 42, http://cal<strong>en</strong>duline.free.fr.Association pour ladiffusion des savoirs et traditionssur les plantes sauvages :plantes méd<strong>ici</strong>nales et plantescomestibles avec des stages decuisine notamm<strong>en</strong>t.■ Nature et santé, 14, rueGambetta, 73200 Albertville,tél. : 04 79 37 14 24. Boutiquede produits bio, avec conseilssur les complém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires.■ Atelier des Lutins, MartineVallet, La Croix, 73400Marthod, tél. : 04 79 31 25 67.Martine Vallet donne des stagespour appr<strong>en</strong>dre à chacun à travaillerle feutre et à faire de lateinture végétale.■ L'art de marcher, DanielZanin, Le Collomb, 73610Saint-Alban-de-Montbel, tél. :04 79 60 67 28, www.marcheconsci<strong>en</strong>te.com.La marche estun moy<strong>en</strong> de méditer dans l'action.Avec la marche consci<strong>en</strong>teou marche afghane, c'est unvéritable yoga que l'on fait <strong>en</strong> sedéplaçant, le yoga du son permetde compléter et d'assureréquilibrage énergétique et paixintérieure.■ Groupe Santé, 17, av<strong>en</strong>ue duStand, 74000 Annecy, tél. : 0450 08 05 15.4. Elle s'est lancée dans la v<strong>en</strong>te deplantes séchées, de tisanes et desirops : Terres du lac, ChristineMuscat, Le Rocheray, 73610 Lépinle-Lac,tél. : 04 79 36 25 24.1 8 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009Elle met l'acc<strong>en</strong>t sur ce que l'on peut trouverdans l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t local. Elle interroge ainsi lesanci<strong>en</strong>s qui ont souv<strong>en</strong>t des souv<strong>en</strong>irs du g<strong>en</strong>re"ma mère me soignait avec…". Elle reconstitueainsi des savoirs locaux. Elle diversifie les stages :cueillettes et cuisines de plantes sauvages sur unweek-<strong>en</strong>d, stages d'herboristerie familial…Le public est très varié, de tout âge et de toutmilieu, mais avec ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des femmes. Lesmotivations pour v<strong>en</strong>ir suivre un stage sont égalem<strong>en</strong>tdiverses, d'où des échanges très riches.Certains cherch<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t à redécouvrir unecompl<strong>ici</strong>té avec la nature, d'autres à utiliser lesplantes dans leur quotidi<strong>en</strong>, d'autres à résoudredes problèmes de santé dans leur famille…Plusieurs stagiaires <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite une reconversionprofessionnelle, soit dans le domaine de lasanté, soit pour s'installer <strong>en</strong> agriculture. C'est lecas de Christine Muscat 4qui, aujourd'hui, laseconde dans son travail.Elle s'intéresse à la théorie des signatures : laforme d'un organe de plante indiquerait quelorgane il soigne : la pulmonaire soigne le poumon,Confér<strong>en</strong>ce d’Annie Dijoud-RichelD.R.la noix le cerveau… Habitant dans un hameau <strong>en</strong>hauteur, elle a vu ces dernières années s'installerdes relais de téléphonie mobile qui émett<strong>en</strong>t defortes ondes électromagnétiques. Après avoir testéL'important, dans l'appr<strong>en</strong>tissage de laconnaissance des plantes, est de savoirrepr<strong>en</strong>dre contact avec la nature, avec sas<strong>en</strong>sibilité, de remettre les pieds sur terre.différ<strong>en</strong>tes plantes, il semblerait que l'achillée millefeuille,qui prés<strong>en</strong>te une structure d<strong>en</strong>teléecomme de petites ant<strong>en</strong>nes, permette de diminuerl'électros<strong>en</strong>sibilité. Elle cherche aussi à trouver desplantes qui aid<strong>en</strong>t à éliminer les toxiques issus d<strong>en</strong>otre alim<strong>en</strong>tation. La championne toute catégorieest l'ortie. L'ortie se déplace avec les activitéshumaines. Les "mauvaises herbes" sont des plantesque l'on ne connaît pas assez. Elles sont indicatricesde l'état du sol.Ayant une formation initiale de phys<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne,elle est <strong>en</strong>chantée d'avoir trouvé aujourd'hui uneautre manière d'<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> relation avec la vie et sesmystères. Elle constate que l'analyse biochimiquedes plantes ne donne pas beaucoup d'indicationssur les vertus de celles-ci. On peut <strong>en</strong> appr<strong>en</strong>dresouv<strong>en</strong>t plus <strong>en</strong> s'intéressant à l'origine de sonnom, aux lég<strong>en</strong>des qui y sont associées, aux dictonsd'autrefois.Elle a découvert l'importance des rituels decueillette ainsi que l'importance de l'att<strong>en</strong>tion quel'on porte à la préparation artisanale des remèdes.Une plante fraîche peut se manger, être infusée<strong>en</strong> tisane ; ce sont les manières les plus simples etles plus efficaces. Les huiles ess<strong>en</strong>tielles ou la gemmologie(conservation des bourgeons d'une plante)sont des méthodes d'urg<strong>en</strong>ce, très puissantes, à utiliser<strong>en</strong> curatif et non <strong>en</strong> prév<strong>en</strong>tif.L'important, dans l'appr<strong>en</strong>tissage de laconnaissance des plantes, est de savoir repr<strong>en</strong>drecontact avec la nature, avec sa s<strong>en</strong>sibilité, deremettre les pieds sur terre, dans une société bi<strong>en</strong>trop "hors-sol".■Marie Clem’s


SavoiesD.R.> Maison mosaïque,5, rue du Champet, 73000Chambéry, tél. : 04 79 71 94 90La Maison mosaïquePlutôt que de vieillir <strong>en</strong> maison de retraite, cette associationporte un projet d'habitat groupé intergénérationnel autogéré.ASSOCIATION MAISON MOSAÏQUE A VU LEL' JOUR EN 2001 À CHAMBÉRY. SON PROJET EST DEmettre <strong>en</strong> place des lieux de vie pour 12 à 15 personnesdésirant développer une dynamique collectiveet sociale <strong>en</strong>tre les générations. Ces lieux de viedoiv<strong>en</strong>t permettr<strong>en</strong>t un équilibre <strong>en</strong>tre les générationsqui ti<strong>en</strong>ne compte des besoins, des aspirationset des rythmes de vie des uns et des autres. Cemode de fonctionnem<strong>en</strong>t offre aux personnes quile choisiss<strong>en</strong>t une alternative à notre société individualisteet consumériste.Ces lieux de vie doiv<strong>en</strong>t permettr<strong>en</strong>tun équilibre <strong>en</strong>tre les générations.Ce projet s'inspire d'une réalisation déjà existanteà Saint-Péray (Ardèche, face à Val<strong>en</strong>ce). Là,une résid<strong>en</strong>te est propriétaire, les autres locataires.La maison accueille deux jeunes par<strong>en</strong>ts avec trois<strong>en</strong>fants, deux personnes vieillissantes, une femme<strong>en</strong> activité professionnelle. Tous ont un espace devie "privé". Des locaux collectifs ainsi qu'un grandjardin permett<strong>en</strong>t les r<strong>en</strong>contres, les activités, lesfêtes. Cette réalisation a bénéf<strong>ici</strong>é d'aides de laFondation de France et du conseil régional Rhône-Alpes.Plus de coopérationsLe projet de Chambéry est conçu <strong>en</strong> relationavec un organisme de HLM et devrait ouvrir <strong>en</strong>2009. Il s'agit de logem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> location au seind'une résid<strong>en</strong>ce HLM. Le part<strong>en</strong>ariat avec les HLMpermet d'éviter l'écueil de l'arg<strong>en</strong>t : les locationssont <strong>en</strong> fonction des rev<strong>en</strong>us.La différ<strong>en</strong>ce avec le reste de la résid<strong>en</strong>ce provi<strong>en</strong>drade la mise <strong>en</strong> place de locaux collectifs(une laverie-buanderie, une salle de bricolage, unebibliothèque, une salle de réunion, un bureau, unecuisine, un garage) pour la mise <strong>en</strong> place d'activitésouvertes à tous et animées par ses membres. Ungrand potager permettra de recueillir quelqueslégumes du jardin. Ces activités seront ouvertes surle quartier pour élargir le li<strong>en</strong> social. Ce projetbénéf<strong>ici</strong>e de l'aide des mêmes part<strong>en</strong>aires que lapremière maison.Il est <strong>en</strong>visagé un groupem<strong>en</strong>t d'achat de nourriturepour disposer de produits frais et sains, <strong>en</strong>li<strong>en</strong> avec des producteurs locaux. Un studio seraaffecté à l'accueil provisoire (jusqu'à 6 mois) depersonnes <strong>en</strong> difficulté.■> Médias■ La Voix des Allobroges, 377,av<strong>en</strong>ue du Comte vert, 73000Chambéry, tél. : 09 50 58 73 74,www.lavoixdesallobroges.com.Le canard savoyard qui ouvreson bec. Trimestriel tiré à 3000ex. depuis 2003.■ Radio Alto, résid<strong>en</strong>ce LaMadeleine, 73340 Lescheraines,tél. : 04 79 54 19 89, sur 94,8FM ou sur internet www.radioalto.info.■ Le Journal, Aaple, BP 27,74001 Annecy cedex, tél. : 0681 17 45 71. Trimestrielsavoyard édité depuis plus devingt ans, coordonné par GérardFumex.■ …et faits planète, 59, rue duPont, 74130 Bonneville.Association née <strong>en</strong> 2007 pour lamise <strong>en</strong> réseau d’acteurs de lasolidarité ; pour l'informationcitoy<strong>en</strong>ne et l'éducation au développem<strong>en</strong>tafin de promouvoir ledéveloppem<strong>en</strong>t durable.■ Le Crétin des Alpes, 1731route d'Agy, 74300 Saint-Sigismond, tél. : 04 50 34 3475. Revue petite mais précieuseautour des réflexions d'IvanIllich.■ www.fsd74.org : site duforum social départem<strong>en</strong>tal deHaute-Savoie. Ce forum se ti<strong>en</strong>ttous les deux ans, les annéespaires, au début de l'été.Ag<strong>en</strong>da local.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20091 9


SavoiesMarie Clem’sLa Cordéeou la recherchede cohér<strong>en</strong>ceLe gîte de la Cordée,au-dessus de Beaufort,est construit de manièresaine et fonctionne demanière économe grâceaux efforts de Claudeet Danielle Rabiller.Auprès de mon arbreAssociation née <strong>en</strong> 2003 dans lebut de s<strong>en</strong>sibiliser à la magiedes arbres et les protéger. Ils ontm<strong>en</strong>é des actions non-viol<strong>en</strong>tecomme l'occupation d'arbres :parc Paul-Mistral à Gr<strong>en</strong>oble(hiver 2003 - 2004), bois deFerney-Voltaire face à l'aéroportde G<strong>en</strong>ève (avril à juin2004), acacias à Thonon-les-Bains (été 2004), gingkos bilobasà Evian (mars-avril 2007).L'association anime une pépinièreassociative.■ Auprès de mon arbre,383, route d'Excuvilly,74140 Sciez,tél. : 04 50 72 20 52,admarbre@gmail.com.1. Au Pérou, ils avai<strong>en</strong>t découvert lamise <strong>en</strong> place d'une filière lait industrielleavec des vaches Holstein (originairedes Pays-Bas) ; elle nefonctionnait pas car, du fait du mauvaisétat des routes, le lait tournaitp<strong>en</strong>dant les transports ! Et ceci audétrim<strong>en</strong>t des cultures vivrières.2. Actuellem<strong>en</strong>t, des formations aubois cordé sont assurées par AlainRichard, Spirale, 5, rue de laLibération, 17480 Le Châteaud'Oléron,tél. : 05 46 47 84 91.3. Les panneaux ont été placés dans uncoin du potager pour avoir un r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>toptimum, les p<strong>en</strong>tes destoits étant localem<strong>en</strong>t mal ori<strong>en</strong>tées.Cela a provoqué un problème administratif,du fait de l'obligation de lesintégrer normalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> toiture.Depuis, leur exemple a été suivi pard'autres.4. Bolivia inti, 1, rue Juli<strong>en</strong> Grolleau,44200 Nantes, tél. : 02 51 86 04 04,www.boliviainti-sudsoleil.org.5. Accueil paysan, MIN, 117 rue desAlliés, 38030 Gr<strong>en</strong>oble cedex 2,tél. : 04 76 43 44 83, www.accueilpaysan.com.6. voir page 5.7. 3 tasses à thé de c<strong>en</strong>dre de bois + 2litres d'eau, on laisse macérer, onajoute du bicarbonate de soude : ona une lessive liquide prête à l'emploi.2 0 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009CLAUDE RABILLER ÉTAIT AGRICULTEURDANS LA MAYENNE. IL ÉTAIT ASSOCIÉ À UN AUTREcouple sur une exploitation d'une quarantained'hectares <strong>en</strong> polyculture élevage : bovins lait,céréales et une tr<strong>en</strong>taine de truies.Claude et Danielle étai<strong>en</strong>t impliqués dans lesyndicalisme agricole au sein de la Confédérationpaysanne et dans plusieurs associations <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales.Un jour, ils ont vu une annonce dans larevue du syndicat, Campagnes solidaires : "coupled'agriculteurs <strong>en</strong> Beaufortin, Savoie, cherche associés…".Ils connaissai<strong>en</strong>t déjà ce couple avec lequelils avai<strong>en</strong>t milité au sein d'une association decoopération avec l'Amérique latine 1 et avai<strong>en</strong>tpassé des vacances chez eux.Bi<strong>en</strong> que Claude ait 50 ans, la discussion s'<strong>en</strong>gageau sein de la famille et <strong>en</strong> janvier 1990, ils'installe au-dessus de Beaufort. Danielle, alorssecrétaire, le rejoint avec les <strong>en</strong>fants (19, 16 et 13ans à l'époque) à la fin de l'année scolaire.Pains et fromagesEn Savoie, ils s'associ<strong>en</strong>t avec Gilles et Marie <strong>en</strong>formant un Groupem<strong>en</strong>t agricole d'exploitation <strong>en</strong>commun (GAEC). Gilles et Marie ont un troupeaude brebis laitière <strong>en</strong> agriculture biologique avectransformation <strong>en</strong> tome. Le cheptel est augm<strong>en</strong>téet, afin de permettre aux deux familles de vivre, leGAEC va faire du pain biologique au levain et s'<strong>en</strong>gagerdans une diversification au niveau des fromages.Danielle pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge l'activité de boulangeriebio, <strong>en</strong> utilisant au départ l'anci<strong>en</strong> four communal,qui date du 18 e siècle, ce qui évite uninvestissem<strong>en</strong>t au cas où l'activité ne se développeraitpas. La v<strong>en</strong>te se fait sur la ferme, sur un marchéde Beaufort et lors de fêtes estivales. A ladiffér<strong>en</strong>ce du fromage, qui nécessite d'avoir descaves pour gérer les stocks (au moins cinqsemaines d'affinage), le pain est fabriqué et v<strong>en</strong>du<strong>en</strong> 24 heures. Cette activité lui permet de dégagerpresque un SMIC.Un toit à construireLe problème n° 1 pour tout arrivant <strong>en</strong> Savoiereste le logem<strong>en</strong>t. Du fait d'un tourisme de montagneimportant, il y a peu de logem<strong>en</strong>t à louer àClaude et Danielle, actifs retraitésDanielle : "Oser, c'est <strong>en</strong>corele meilleur moy<strong>en</strong> de réussir !".l'année : les propriétaires préfèr<strong>en</strong>t les louer <strong>en</strong> saisonstouristiques. A son arrivée, la famille logedans un gîte de 53 m 2 loué exceptionnellem<strong>en</strong>t àl'année. Ne trouvant pas de maison plus grande àlouer ou à acheter, ils décid<strong>en</strong>t alors d'acheter unterrain agricole pour construire eux-mêmes leurmaison (un agriculteur peut construire sur un terrainagricole). La seule possibilité est un terrain de1800 m 2 <strong>en</strong> forte p<strong>en</strong>te, à 200 m de la ferme. Ilsdécid<strong>en</strong>t alors de faire une maison la plus écologiquepossible.Un ami de May<strong>en</strong>ne leur avait parlé du boiscordé. Cette technique, importée du Québec, permetde monter des murs avec des bûches <strong>en</strong> boisbi<strong>en</strong> sec, que l'on scelle avec un mortier de chauxsable et sciure, de chaque côté (intérieur et extérieur).Entre les deux mortiers, on isole avec descopeaux de bois. Le bois cordé se prête bi<strong>en</strong> à l'autoconstruction,à leur projet de maison écologique…même si c'est très long à mettre <strong>en</strong> œuvre.Manuel, leur fils aîné, va pr<strong>en</strong>dre une année sabbatiquepour suivre le projet et s'improviser "chefde chantier". Les plus jeunes, David et Michaëlles'investiss<strong>en</strong>t aussi beaucoup dans le chantier :maçonnerie, électr<strong>ici</strong>té, plomberie, isolation n'ontbi<strong>en</strong>tôt plus de secret pour eux.Marie Clem’s


Intérieur de la maison,spacieuse et économeSavoiesAprès deux jours de formation au Biolopin,dans le Jura 2 , le chantier peut comm<strong>en</strong>cer. Uneossature bois est mise <strong>en</strong> place par un charp<strong>en</strong>tier.P<strong>en</strong>dant les deux étés qui suiv<strong>en</strong>t, les murs de boiscordés seront montés avec l'aide de plus de 60 personnes,jeunes pour la plupart, v<strong>en</strong>us se faire lamain sur ce chantier peu ordinaire. La maisonn'aurait jamais pu être construite sans ces aidesimprovisées et bénévoles.Pour le financem<strong>en</strong>t, comme ils sont limités, ilsimagin<strong>en</strong>t une méthode astucieuse : le terrain étant<strong>en</strong> p<strong>en</strong>te, ils font un premier niveau ori<strong>en</strong>té au sudqui sera un gîte et prévoi<strong>en</strong>t au-dessus leur appartem<strong>en</strong>tavec une <strong>en</strong>trée de plein pied côté est. Dejuillet 1993 à février 1994, ils construis<strong>en</strong>t le gîtede 73 m 2 , prêt à être loué pour les vacances defévrier. Ils s'y install<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite p<strong>en</strong>dant qu'ilsconstruis<strong>en</strong>t l'étage. Début juillet 1994, ils mont<strong>en</strong>tà l'étage, ce qui permet de louer le gîte p<strong>en</strong>dantl'été… mais les oblige à vivre avec une partiedes murs remplacés par des bâches. Ils finiss<strong>en</strong>t lesmurs à la Toussaint 1994, juste à temps pour seprotéger de la neige et du froid.La location rapide du gîte a assuré dès le débutle remboursem<strong>en</strong>t de l'emprunt. Un atelier pour lepain est organisé près de la chaufferie, ce qui donneraplus de confort à la pratique de cette activité.Une démarchede plus <strong>en</strong> plus économeLa première chaudière bois-bûches les lâchep<strong>en</strong>dant l'hiver 2002. Elle sera remplacée par unechaudière à granulés de bois. Si le solaire thermiqueétait <strong>en</strong>visagé dès la construction, ce n'estqu'<strong>en</strong> 2001 qu'il a été installé grâce aux aides descollectivités locales : 12 m 2 de capteurs thermiquesassur<strong>en</strong>t l'eau chaude sanitaire de la maison et dugîte d'avril à novembre et un préchauffage le restede l'année 3 .En novembre 2006, une nouvelle étape a étéfranchie avec la pose, sur le toit, de 20 m 2 de capteursphotovoltaïques pour l'électr<strong>ici</strong>té.L'installation produit <strong>en</strong>viron 2300 kWh par ansoit <strong>en</strong>viron 50 % de leur consommation et de celledu gîte. La maison bénéf<strong>ici</strong>e de lampes basseconsommation, de coupe-veille électriques, derécupération des eaux de pluie pour le potager, deréducteurs de pression sur les robinets. Les vieuxappareils électroménagers sont remplacés à chaquefois par ce qu'il y a de plus performant. Il y a tri desdéchets chez eux et dans le gîte, avec compostagedes restes alim<strong>en</strong>taires. Ils ont égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong>place un cuiseur solaire pour les jours <strong>en</strong>soleillés etun poêle économe prov<strong>en</strong>ant de l'associationBolivia Inti 4 permettant une cuisson avec très peude bois. Des toilettes sèches devrai<strong>en</strong>t voir le jour<strong>en</strong> 2009.Accueil paysanL'association Accueil paysan existe depuis1987. Elle a son siège à Gr<strong>en</strong>oble 5 . L'association estimplantée <strong>en</strong> Savoie depuis 1992. Ils y ont adhérédès le début. Ce choix n'est pas un hasard, c'estparce que cette forme d'accueil donne la prioritéaux relations humaines et non au confort standard.Danielle <strong>en</strong> a été administratrice, puis responsablede la fédération régionale de 2000 à 2007. La fédérationavait l'aide d'un animateur à mi-temps quiassurait des formations pour les agriculteurs voulantse lancer dans le processus d'accueil et obt<strong>en</strong>irl'agrém<strong>en</strong>t. La Fédération a égalem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>é toutun travail <strong>en</strong> direction des institutions pour quecelles-ci leur accord<strong>en</strong>t les mêmes aides qu’auxautres réseaux comme Gîtes de France. Cela n'estpas complètem<strong>en</strong>t satisfaisant, car l'obt<strong>en</strong>tion desubv<strong>en</strong>tions est liée à un niveau de prestations, etcertains préfèr<strong>en</strong>t y r<strong>en</strong>oncer.Retraite activeClaude a pris sa retraite <strong>en</strong> 2002, Danielle <strong>en</strong>2007. Les <strong>en</strong>fants ont quitté la maison, pas dégouttéspar l'autoconstruction puisqu'actuellem<strong>en</strong>t, ilssont tous les trois <strong>en</strong> chantier : Manuel rénove unemaison <strong>en</strong> Bretagne, David fait un agrandissem<strong>en</strong>tà ossature bois et bottes de paille à R<strong>en</strong>nes, etMichaëlle, qui travaille à l'ASDER 6 , rénove unappartem<strong>en</strong>t à Chambéry. Tous les trois utilis<strong>en</strong>tdes matériaux naturels : chaux, terre, fibre de bois,ouate de cellulose, paille, chanvre…Claude et Danielle aid<strong>en</strong>t sur ces nouveauxchantiers et consacr<strong>en</strong>t beaucoup de leur tempspour l'accueil au gîte, un important mode de communicationet de s<strong>en</strong>sibilisation. Ils se passionn<strong>en</strong>tpour multiplier les alternatives écologiquesconcrètes. Ils ont ainsi installé deux ruches <strong>en</strong>2006, adopté la lessive à la c<strong>en</strong>dre de bois 7 et vousatt<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pour échanger des idées autour de nouvellesdémarches. Car comme le dit Danielle :"Oser, c'est <strong>en</strong>core le meilleur moy<strong>en</strong> de réussir !".■> Claude et Danielle Rabiller, gîte La Cordée,Le Bers<strong>en</strong>d, 73270 Beaufort-sur-Doron, tél. : 04 79 38 71 90,http://gitelacordee.free.frMarie Clem’s> Environnem<strong>en</strong>t■ Roue libre, maison des associations,67, rue Saint-Françoisde-Sales,73000 Chambéry, tél. :04 79 33 96 30, http://rouelibre.free.fr.Promotion dudéplacem<strong>en</strong>t à vélo.■ Ecomobilité, 217, place de laGare, 73000 Chambéry, tél. : 0479 96 34 13. Gère la vélostationet un service de covoituragesur l'agglomération.■ Frapna-Savoie, 26, passageSébasti<strong>en</strong>-Charléty, 73000Chambéry, tél. : 04 79 85 3179. Section départem<strong>en</strong>tale dela Fédération Rhône-Alpes deprotection de la nature.■ Ecovolontariat, MichaëlBiehler, 275, av<strong>en</strong>ue de la Boisse,73000 Chambéry, tél. : 06 71 6775 38 ou 06 03 76 26 79.■ Gre<strong>en</strong>peace, Maison desassociations, boite M6, 67, rueSaint-François-de-Sales, 73000Chambéry.■ Planète vivante, CyrilDeloche, 33, rue des Combes,73000 Chambéry.■ Amis de la Terre Savoie, 31bis, rue Jacotot, 73100 Aix-les-Bains, tél. : 06 37 54 47 60.■ Vivre <strong>en</strong> Mauri<strong>en</strong>ne,Villarbernon 73140 Saint-Michel-de-Mauri<strong>en</strong>ne, tél. : 0479 56 57 40.■ ACALP, Association citoy<strong>en</strong>neactive de lutte contre lespollutions, Mairie, CD 925,73200 Grignon, tél. : 06 87 4964 06. Lutte pour la reconnaissancedes victimes de l'incinérateurde Gilly-sur-Isère qui aémis des dioxines <strong>en</strong> quantitép<strong>en</strong>dant des années.■ Alliance paysans, écologistes,consommateurs, BernardMolliex, 138, rue Suarez, 73200Albertville, tél. : 04 79 32 38 61.■ Vivre <strong>en</strong> Tar<strong>en</strong>taise, LeVillard d'Amont, 73210 Landry,tél. : 04 79 07 29 30.■ Eko Tignes & co, LaRavirette, appt. 8, 73320 Tignes.Association qui cherche à s<strong>en</strong>sibilisersur les questions d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t…<strong>en</strong> station de ski.■ Frapna-Haute-Savoie,58, av<strong>en</strong>ue de G<strong>en</strong>ève, 74000Annecy, tél. : 04 50 67 37 34.■ Vivre <strong>en</strong> vallée verte, Mairie,74420 Burdignin, tél. : 04 5031 01 13.■ Association pour le respect dusite du Mont-Blanc, tél. : 06 1051 80 53, www.arsmb.com.Dénonce les nuisances provoquéespar le passage des poids lourdspar le tunnel du Mont-Blanc.Pose des photopiles par les <strong>en</strong>fantsS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20092 1DR


SavoiesMichel BernardLa fermedesBaraquesPierre Gallet dans la fromagerie> Ferme des Baraques,Pierre Gallet, 441, chemin desBaraques, 73190 Challes-les-Eaux,tél. : 04 79 72 91 00.> Couleur saisons,tél. : 04 79 75 17 80.Les p'tites pointuresdans la natureAssociation d'éducation à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tqui dispose d'un jardinsauvage qui permet d'initierles <strong>en</strong>fants à la cueillette desplantes sauvages, au jardinagebio, à utiliser l'argile, le bois,l'eau… Ateliers de papier recyclé,eau chaude solaire, marmit<strong>en</strong>orvégi<strong>en</strong>ne, compost, gestesécologiques, art dans la nature…■ Les p'tites pointuresdans la nature,Les Moulins, passage des Fleurs,74290 M<strong>en</strong>thon-Saint-Bernard,tél. : 04 50 60 18 53.1. Sur 50 000 euros de chiffre d'affairesannuel, cela ne représ<strong>en</strong>te qu'<strong>en</strong>viron3000 euros aujourd'hui.2 2 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009LES PARENTS DE PIERRE GALLET ÉTAIENTAGRICULTEURS À PROXIMITÉ DE CHAMBÉRY. ILS ONTété expulsés lors de la construction d'une ZUP.Avec l'indemnisation, ils ont pu acheter la fermedes Baraques à Challes-les-Eaux <strong>en</strong> 1972. Le pèrede Pierre avait alors 60 ans. Pierre et sa femmeOdile repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la ferme <strong>en</strong> 1980. Ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>tdes agriculteurs de Nature et Progrès et sont viteconvaincus de l'intérêt de l'agriculture biologique.La ferme se reconvertit et devi<strong>en</strong>t off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t bio<strong>en</strong> 1986. Il y a assez peu de changem<strong>en</strong>t car le pèrede Pierre utilisait très peu de produits chimiques.De 12 ha, la ferme va progressivem<strong>en</strong>t s'agrandirpour atteindre 19 ha aujourd'hui. Au départ, il yavait douze vaches avec v<strong>en</strong>te du lait. En 1983,Odile se lance dans l'élevage de chèvres avec untroupeau de 25 bêtes. Les chèvres font une saison<strong>en</strong> alpage, avec transformation du lait <strong>en</strong> fromage.Peu après, ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t la transformationdu lait de vaches.Militants écologistes, ils cherch<strong>en</strong>t des associéspour développer de nouvelles activités à la ferme.Au fil des ans, différ<strong>en</strong>ts projets vont voir le jourmais jamais de manière durable (l'expéri<strong>en</strong>ce laplus longue durera quatre ans).A partir de 1990, ils mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place l'accueilde groupes, d'<strong>en</strong>fants, d'handicapés, qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t àla ferme à la journée. Cela reste assez marginal 1 . En1999, les chèvres sont v<strong>en</strong>dues et Odile remplaceMichel BernardPierre Gallet, éleveur bio,a réussi à fédérer autourde sa ferme plusieurs projetsalternatifs : magasin de v<strong>en</strong>tedirecte, boulangerie, classesvertes, école Steiner…ce rev<strong>en</strong>u par une activité de boulangerie bio. Unbâtim<strong>en</strong>t est aménagé pour accueillir le four, ainsiqu’un point de v<strong>en</strong>te de produits de leur ferme etd'autres exploitations bio des <strong>en</strong>virons.Réflexions sur le retourdu chevalEn 2005, le couple se sépare. Pierre comm<strong>en</strong>ceà <strong>en</strong>visager un nouveau projet.


SavoiesMichel BernardBâtim<strong>en</strong>t abritant la fromagerie, la boulangerie et le groupem<strong>en</strong>t Couleurs SaisonsIl a suivi l'évolution de la question du retour ducheval de trait et p<strong>en</strong>se qu'avec la hausse du prixdes carburants, la traction animale va redev<strong>en</strong>ird'actualité pour de nombreux usages, agricoles ounon. Il p<strong>en</strong>se que le cheval va avoir un rôle de plus<strong>en</strong> plus important pour le débardage du bois <strong>en</strong>forêt, mais égalem<strong>en</strong>t pour les transports lors defêtes ou même pour des services mun<strong>ici</strong>paux 2 .A 49 ans, il cherche donc à créer son activitédans ce domaine…Une école dans la fermePierre a mis <strong>en</strong> place, avec des écoles voisines,des journées à la ferme. La ferme est utiliséecomme outil pédagogique : l'<strong>en</strong>fant y compr<strong>en</strong>dl'importance des saisons et donc des rythmes. Il ydécouvre ses relations avec l'animal et une certaineforme de sécurité dans l'action concrète. Pouraccueillir les classes lorsque le temps n'est pas clém<strong>en</strong>t,un bâtim<strong>en</strong>t a été construit <strong>en</strong> bois cordé 3aménagé pour recevoir une classe.<strong>en</strong>fants vont v<strong>en</strong>ir de plus <strong>en</strong> plus de Challes-les-Eaux et de Chambéry, les effectifs augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. A lar<strong>en</strong>trée 2008, s'est ouverte une classe de jardind'<strong>en</strong>fants pour les 3 à 6 ans.Le choix de la classe unique permet de développerle s<strong>en</strong>s de l'<strong>en</strong>traide <strong>en</strong>tre les plus grands etles plus petits : c'est un facteur de mélange socialimportant et donc un appr<strong>en</strong>tissage de la tolérance.Il y a quinze <strong>en</strong>fants cette année dans l'école> Education■ Etre par<strong>en</strong>ts, le jardin despartages, C<strong>en</strong>tre d'animation,73110 La Rochette, tél. : 04 7925 32 37 (Christelle Guinand)04 79 44 27 93 (MarieEsneault). Association qui animeun lieu d'échanges et de partagesd'expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>trepar<strong>en</strong>ts sur l'éducation, la famille,la par<strong>en</strong>talité. Ateliersd'échanges de savoir-faire, atelierscréatifs, docum<strong>en</strong>tation…■ Ecole Steiner, 397, route dela Fontaine-Lamée, 73190Saint-Baldoph, tél. : 04 79 2824 21.■ Ecole Montessori, 117, ruedes Ecoles, 73420 Méry,tél. : 04 79 63 61 77.■ Université populaire Savoie-Mont-blanc, 273, av<strong>en</strong>ue Victor-Hugo, 74803 La Roche-sur-Foron cedex, tél. : 04 50 03 3047, www.upsavoie-mb.fr. Fédèrehuit universités locales àAnnemasse-G<strong>en</strong>evois,Bonneville, Cluses, Paysrochois, Sallanches, Thônes-Aravis, Vallée verte et Vuache-Salève.Pierre Gallet p<strong>en</strong>se qu'une ferme<strong>en</strong> polyculture-élevage est pluséconome <strong>en</strong> énergie, prés<strong>en</strong>teune bonne empreinte écologiqueet peut permettre le passageà l'après-pétrole.En 2004, quatre familles dont celle de Pierrecherchai<strong>en</strong>t une école différ<strong>en</strong>te, d'inspirationSteiner 4 . Elles décid<strong>en</strong>t alors d'utiliser le bâtim<strong>en</strong>t.Une association se met <strong>en</strong> place : La ferme desquatre saisons. L'école hors-contrat est agréée <strong>en</strong>décembre 2005. On embauche Chantal, formée <strong>en</strong>Angleterre, qui a déjà <strong>en</strong>seigné p<strong>en</strong>dant 14 ans. Lapremière r<strong>en</strong>trée accueille les <strong>en</strong>fants de ces quatrefamilles locales, plus ceux de deux autres famillesqui habit<strong>en</strong>t à Albertville. Il s'agit d'une classeunique pour les 6 à 12 ans. Au fil des années, lesMichel Bernardprimaire. Les premiers élèves sont partis : deuxpoursuiv<strong>en</strong>t leurs études dans l'école Steiner deSaint-G<strong>en</strong>is-Laval, près de Lyon, un autre est aulycée Steiner de Sorgues, près d'Avignon, deuxautres ont rejoint un lycée local.Dans une classe unique, l'institutrice travaillepar niveau : p<strong>en</strong>dant qu'elle s'adresse à quelques<strong>en</strong>fants, les autres doiv<strong>en</strong>t être autonomes et lesplus grands aid<strong>en</strong>t les plus petits. Le fait que l'écolese situe au sein de la ferme permet de relier lesL’école construite <strong>en</strong> bois cordé2. Il existe ainsi déjà des collectes d'ordurepar attelage à cheval dans desparcs publics de Lyon ou des ramassagesscolaires <strong>en</strong> Normandie.3. Sur la technique du bois cordé voirpage 20.4. Sur la pédagogie Steiner voirwww.steiner-waldorf.org.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20092 3


SavoiesLe jardin est un excell<strong>en</strong>tsupport pédagogique> Magasins bio■ Biocoop Aquarius,95, route d'Annecy,74370 Pringy,tél. : 04 50 27 22 84.■ Biocoop Aquarius,6, rue du 11e-BCA,74000 Annecy,tél. : 04 50 57 34 23.■ Biocoop Aquarius,2, rue Perrine,74800 La Roche-sur-Foron,tél. : 04 50 27 22 84.■ Satoriz,100, allée des Frênes,73460 Sainte-Hélène-sur-Isère,tél. : 04 79 38 54 39.■ Satoriz,310, rue Louis-Armand,ZA du Chiriac, 73200 Albertville,tél. : 04 79 32 35 71.■ Satoriz,2577, av<strong>en</strong>ue Landiers,73000 Chambéry,tél. : 04 79 68 63 86.■ Pause nature,21, rue Suarez,73200 Albertville,tél. : 04 79 32 82 81.■ Satoriz,53, rue des Roseaux,74330 Epagny,tél. : 04 50 24 20 02.■ Satoriz,44, rue de G<strong>en</strong>ève,74100 Ambilly,tél. : 04 50 38 88 08.■ Satoriz,1894, av<strong>en</strong>ue de G<strong>en</strong>ève,74700 Sallanches,tél. : 04 50 58 48 29.■ Satoriz,10, av<strong>en</strong>ue d'Evian,74200 Thonon-les-Bains,tél. : 04 50 70 15 81.■ Satoriz,Zac Pré Bolliat,74200 Anthy-sur-Léman,tél. : 04 50 81 91 25.■ Casabio,26, quai de la Rize,73000 Chambéry,tél. : 04 79 60 72 50.DR<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts théoriques aux <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts pratiques.Dans le programme de l'Education nationale,selon Chantal, "il y a trop à savoir pour la têteet pas assez pour les mains et le cœur". De nombreuxexercices ou appr<strong>en</strong>tissages sont ainsi adaptéspour être <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le jardinage ou l'élevage.Les <strong>en</strong>fants ont la responsabilité de la collecte desœufs ; le potager est suivi toute l'année, <strong>en</strong>fin il y ades observations dans la nature, la ferme étantlimitrophe d’une zone de marais classée espac<strong>en</strong>aturel protégé.L'école se fait connaître à travers des journéesportes ouvertes, des confér<strong>en</strong>ces, des fêtes (commeles changem<strong>en</strong>ts de saison), des chantiers, desrepas partagés. Cela a permis d'étoffer l'associationqui anime l'école et compte aujourd'hui unesoixantaine d'adhér<strong>en</strong>ts. Certaines activités sontProchains r<strong>en</strong>dez-vousà la ferme des 4 saisons■ Jouer avec nos <strong>en</strong>fants (9 janvier),■ Vivre <strong>en</strong> famille (10 et 11 janvier),■ Se relier à soi et aux autres(approche Jacques Salomé)(21 janvier, 4 mars, 29 avril et 3 juin),■ Éducation de l'<strong>en</strong>fant <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir(31 janvier),■ Massage s<strong>en</strong>sitif(24 janvier, 28 mars, 6 juin),■ Rester un couple dans l'exercicede la par<strong>en</strong>talité (12 mars),■ Fête de printemps et journée portesouvertes (4 avril).spécialem<strong>en</strong>t destinées aux par<strong>en</strong>ts qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>ici</strong>pour des réflexions communes (voir les prochainsr<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong> <strong>en</strong>cart).Les par<strong>en</strong>ts s'interrog<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t sur l'arrivéed'un nouvel exploitant agricole et et réfléchiss<strong>en</strong>tà des formes de souti<strong>en</strong> concrètes àl'activité de production alim<strong>en</strong>taire qu'ils souhait<strong>en</strong>tlaisser au c<strong>en</strong>tre de cette ferme.Couleurs saisonEnfin, Couleurs saisons est un groupem<strong>en</strong>t deproducteurs. Cette association gère la boulangerieet le magasin adjac<strong>en</strong>t qui n'est pour le mom<strong>en</strong>touvert qu'un après-midi par semaine et sert depoint de dépôt à Terres solidaires, un jardin d'insertionqui y distribue des paniers de légumes bio 5 . Laferme des Barraques est ainsi un lieu de converg<strong>en</strong>cepour de multiples alternatives.■5. Terre Solidaire, Carmintran, 73800Planaise, tél. : 04 79 84 41 23,www.promos-savoie.com.2 4 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009Repas par<strong>en</strong>ts-<strong>en</strong>fants lors d’une fête de l’écoleDR


SavoiesLe jardin des cimes> Champ des cimes,1133, av<strong>en</strong>ue Jacques-Arnaud,plateau d'Assy, 74190 Passy,tél : 04 50 53 44 75.Pour r<strong>en</strong>dre visible son champd'activité, une <strong>en</strong>treprised'insertion a mis <strong>en</strong> placeun jardin qui reconstitueles différ<strong>en</strong>ts étages dela végétation alpine.ASSOCIATION EN PASSANT PAR LA MON-L' TAGNE A VU LE JOUR EN 1995 POUR VENIR EN AIDEaux jeunes <strong>en</strong> difficultés sociales (protection del'<strong>en</strong>fance, prév<strong>en</strong>tion de la délinquance, toxicomanie,échec scolaire…). Après quelques années defonctionnem<strong>en</strong>t, l'association s'est aperçue que ladifficulté à trouver du travail localem<strong>en</strong>t était unecause importante des problèmes r<strong>en</strong>contrés. Elle aalors réfléchi à un projet favorisant l'insertion professionnelle.Champ des cimes voit le jour <strong>en</strong> 2005. C'est unesociété coopérative d'intérêt collectif (SCIC) 1 qui ale souti<strong>en</strong> de plusieurs communes. Elle intervi<strong>en</strong>tpour la valorisation des espaces naturels, paysagerset du patrimoine montagnard, dans la vallée deChamonix. Des professionnels <strong>en</strong>cadr<strong>en</strong>t des personnes<strong>en</strong> formation. Les services proposés auxparticuliers sont variés : nettoyage de cours d'eau,tonte et fauchage, abattage et élagage, taille dehaies, plantation, <strong>en</strong>rochem<strong>en</strong>t, construction demurs <strong>en</strong> pierre sèche, création paysagère…L'<strong>en</strong>treprise propose égalem<strong>en</strong>t aux communes desservices comme l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des chemins de randonnéesou des alpages, le nettoyage de berges, ledémontage d’installations obsolètes, le déneigem<strong>en</strong>t…Un jardin de démonstrationPour valoriser son savoir-faire, un "jardin descimes" a été ouvert <strong>en</strong> juin 2008, <strong>en</strong> accord avec lacommune de Passy, village célèbre pour son égliseaux vitraux modernes ; là, le visiteur peut découvrir,sur deux hectares, un circuit qui reconstitueles différ<strong>en</strong>ts niveaux de la végétation alpestre. Lesite grandiose, face au mont Blanc, accueille d<strong>en</strong>ombreuses animations pour le grand public oules scolaires, <strong>en</strong> particulier des démonstrations desmétiers nécessaires au fonctionnem<strong>en</strong>t de l'<strong>en</strong>treprise.Ouvert seulem<strong>en</strong>t quatre mois par an, altitudeoblige, il emploie une dizaine de personnes.Il a été mis <strong>en</strong> place par le cabinet d'architecturepaysagiste l'Atelier, avec l'aide de Boris Jollivet,spécialiste de la prise de sons naturalistes et leC<strong>en</strong>tre de recherches sur les écosystèmes d’altitude(CREA), association spécialisée dans la vulgarisationsci<strong>en</strong>tifique 2 .Une manière assez ludique de pratiquer la réinsertiondans un cadre agréable.■Marie Clem’s> AMAP■ Amap Les paniers du Corti,case 61, maison des associations,rue du Docteur-Baud,74100 Annemasse, tél. : 06 0662 88 48 ou 06 35 91 22 51.■ Amap Les carottes sauvages,case 70, maison des associations,rue du Docteur-Baud,74100 Annemasse, tél. : 04 5039 13 81.■ Amap La Coccinelle deHaute-Savoie, Céline Santos,coccinelle.hautesavoie@gmail.com■ Amap Les Trois jardins, Jean-Jacques et Robert, Gaec des 3jardins, La Tour de Molat,74130 Faucigny, tél. : 04 50 0367 44.■ Amap Le potager balmontain,Odile Hameau, 10, rue dela Donzière, 74600 Seynod, tél. :04 50 67 58 92.■ Amap Faverges, Joël et SylvieGuazzoni, Les Clues, 600, routede Lachat, 74210 Faverges,tél. : 06 22 78 79 16.■ Amap Les paniers duChablais, chambre d’agriculture,16, rue d’Hirm<strong>en</strong>taz, 74200Thonon, tél. : 04 50 94 24 84,www.lespaniersduchablais.fr.1. Une SCIC est une structure desociété coopérative qui permetd'avoir à la fois des salariés, desactionnaires, des bénévoles et desreprés<strong>en</strong>tants des collectivités localesdans une même structure. Ce statutest assez réc<strong>en</strong>t (2005). Comme lesassociations, les SCIC sont à but nonlucratif. Champ des cimes est la premièredans le départem<strong>en</strong>t. Pour <strong>en</strong>savoir plus : www.scic.coop.2. CREA, Observatoire du mont Blanc,67, lacets du Belvédère, 74400Chamonix, tél. : 04 50 53 45 16.Entrée des jardinsMarie Clem’sS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20092 5


SavoiesUne cave <strong>en</strong> libre-serviceUne FarandoleCette association essaie de promouvoir desrelations d'<strong>en</strong>traide et de coopération dansun cadre rural… m<strong>en</strong>acé par le tourisme.> Une Farandole,impasse des Anci<strong>en</strong>s, Les Plagnes,74190 Passy, tél. : 04 50 78 14 69,http://unefarandole.chez-alice.fr.EN 1992, PASCAL ET CÉCILE BÉNÉFICIENTD'UN COUP DE CHANCE : ILS TROUVENT UNEanci<strong>en</strong>ne ferme à Passy, à quelques kilomètres deChamonix, à un prix très bas. La ferme dispose de720 m 2 de terrain et de 5500 m 2 loués à proximité.Pascal <strong>en</strong>visage d'y m<strong>en</strong>er une activité maraîchère.Une Farandole est un lieu d'expérim<strong>en</strong>tation de pratiquesd'<strong>en</strong>traide et de coopération, de développem<strong>en</strong>t des alternativesconcrètes ; c'est égalem<strong>en</strong>t un outil pédagogique de transmissiondes connaissances ainsi acquises.Marie Clem’spermettant une animation sur la journée. Lematin, chaque <strong>en</strong>fant doit am<strong>en</strong>er une bûche pouralim<strong>en</strong>ter le four. P<strong>en</strong>dant que celui-ci chauffe, les<strong>en</strong>fants prépar<strong>en</strong>t la pâte à pain. Celle-ci lève p<strong>en</strong>dantles heures du repas. La cuisson se fait p<strong>en</strong>dantl'après-midi pour que chacun reparte <strong>en</strong>suiteavec sa production.Ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi dans les écoles avec un pressoirà pommes manuel et propos<strong>en</strong>t une animationautour de la pomme avec, à la fin de la journée, laproduction de jus de pomme, chaque <strong>en</strong>fantrepartant avec sa bouteille. Même si c'est physique,les <strong>en</strong>fants ador<strong>en</strong>t tourner la manivelle. Cette animationest aussi faite dans de nombreuses fêtes devillage.Ils propos<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t une action de pluslongue durée : le suivi de la vie de poussins depuisla mise <strong>en</strong> place d'œufs dans une couveuse jusqu'àleur autonomie, ce qui nécessite 21 jours pour lacouvée et autant pour suivre les progrès des poussins…Cela suppose que l’on ti<strong>en</strong>ne compte desvacances scolaires. Il faut aussi un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dela part de l'<strong>en</strong>seignant qui doit s'occuper des poussinsle week-<strong>en</strong>d.L'évolution des normes de sécurité r<strong>en</strong>d lesécoles de plus <strong>en</strong> plus fermées à ce g<strong>en</strong>re d'animation.On <strong>en</strong> est arrivé à une situation absurde : parexemple, les par<strong>en</strong>ts ne peuv<strong>en</strong>t plus confectionnerdes gâteaux pour les v<strong>en</strong>tes à l'école <strong>en</strong> souti<strong>en</strong>à une sortie ou une autre activité !Marie Clem’sIl s'avère que les 5500 m 2 <strong>en</strong>tre la voie de cheminde fer et l'autoroute sont peu utilisables et il négocierala reprise de petits potagers autour de chezlui pour disposer d'un minimum de surface(aujourd'hui 2300 m 2 ). Comme cela ne permet pasde dégager un rev<strong>en</strong>u déc<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> 1994, à quatrepersonnes, ils réfléchiss<strong>en</strong>t à l'idée de mettre <strong>en</strong>place une ferme pour <strong>en</strong>fants. Mais la pressionimmobilière est telle qu'il est impossible d'agrandirle lieu. Une association voit alors le jour, UneFarandole, qui, au lieu de faire v<strong>en</strong>ir les <strong>en</strong>fants à laferme, propose des activités de la ferme dans lesécoles.Des animationspour les scolairesThierry et Pascal, les deux animateurs d'UneFarandole mett<strong>en</strong>t au point un four à pain itinérantAdeline et PascalDes méfaits du salariatDans un premier temps, Pascal et Thierry sontsalariés de l'association pour assurer ces animations.Mais pour dégager un salaire, il faut tout letemps courir après les animations et comme lesécoles locales ne sont pas assez demandeuses, ilsdoiv<strong>en</strong>t aller parfois fort loin (de Strasbourg àMontpellier), ce qui est peu intéressant et épuisant.En 2001, ils décid<strong>en</strong>t de changer de fonctionnem<strong>en</strong>t.Thierry déménage.Marie Clem’s2 6 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


SavoiesPascal dans son magnifique jardinPascal n'est plus salarié mais il ne peut nonplus prét<strong>en</strong>dre à un statut d'agriculteur. Il trouvealors un statut qui lui assure une exist<strong>en</strong>ce légale :cotisant solidaire à la Mutuelle sociale agricole(350 € de cotisation par an). Ce statut lui donne ledroit de v<strong>en</strong>te et couvre les accid<strong>en</strong>ts du travail. Ilest généralem<strong>en</strong>t réservé aux agriculteurs retraitésqui veul<strong>en</strong>t continuer à faire un peu de v<strong>en</strong>tedirecte. Ainsi, il ne cotise ni pour la sécurité sociale(il est couvert par sa femme), ni pour la retraite.Plusieurs personnes au sein de l'associationassur<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant les animations <strong>en</strong> milieu scolaireavec lui, rémunérées au coup par coup, ce quilui assure un complém<strong>en</strong>t de rev<strong>en</strong>us. Les animationsse font localem<strong>en</strong>t et même sur place lorsquec'est possible, comme pour le pain. Le four à painde la maison accueille non seulem<strong>en</strong>t des écoles,mais aussi des c<strong>en</strong>tres d'adaptation par le travail(handicapés) ou des maisons de retraite. Pascalpropose des cours de gestion des vergers (taille,greffe et production de jus). Il s'est aussi lancédans le maraîchage (m<strong>en</strong>tion Nature & Progrès) <strong>en</strong>privilégiant la biodiversité (une vingtaine de sortesde courges). Pour les sem<strong>en</strong>ces, l'association estmembre de Kokopelli 1 .Avec le prêt de parcelles voisines, Pascal a pudévelopper une petite activité de poules pondeuses.Globalem<strong>en</strong>t, la Farandole affiche un chiffred'affaires modeste, de l'ordre de 10 000 € par an,mais cela permet à Pascal de fournir des alim<strong>en</strong>tsbio aux adhér<strong>en</strong>ts. Chacun vi<strong>en</strong>t se servir dans lacave de la maison, <strong>en</strong> totale autogestion : on noteles quantités pesées et prises, le prix correspondantet on met l'arg<strong>en</strong>t dans une caisse prévue à ceteffet. Tout est v<strong>en</strong>du à un prix unique… mais avecl'obligation de pr<strong>en</strong>dre un peu de tout. Ce prix(1,80 à 2 € le kilo <strong>en</strong> 2008) est calculé selon lesheures de travail divisées par le poids de la production.Le prix est <strong>en</strong>suite modulé <strong>en</strong> fonctiondes rev<strong>en</strong>us de celui qui se sert. Ce réseau alim<strong>en</strong>tairesert de liant <strong>en</strong>tre les alternatifs locaux. Ilssont une cinquantaine à v<strong>en</strong>ir se servir.Marie Clem’sDonner du s<strong>en</strong>s à ses pratiquesAdeline est nantaise. Elle a connu l'association<strong>en</strong> 2002 et y a donné un coup de main régulièrem<strong>en</strong>t,se chargeant parfois de faire des animations<strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t de l'activité de Pascal. Elle a finipar v<strong>en</strong>ir s'installer sur place <strong>en</strong> 2006, avec uneforte motivation pour la décroissance et une hostilitéau salariat. Elle vit donc de très peu, assurantun minimum à travers les animations proposéespar Une Farandole. Elle remplace égalem<strong>en</strong>t Pascalau potager lorsque celui-ci doit s'abs<strong>en</strong>ter et bénéf<strong>ici</strong>e<strong>en</strong> échange de nourriture. Elle cherche pourle mom<strong>en</strong>t à se former au maximum de techniquespossible. Son but est de se lancer dans un projetd'installation collective permettant d'assurer unmaximum d'autonomie alim<strong>en</strong>taire, et doncd'avoir un minimum d'activités <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le systèmeéconomique dominant.Pour Adeline, aujourd'hui présid<strong>en</strong>te de l'association,Une Farandole a un double rôle : c'est unlieu d'expérim<strong>en</strong>tation de pratiques d'<strong>en</strong>traide etde coopération, de développem<strong>en</strong>t des alternativesconcrètes ; c'est égalem<strong>en</strong>t un outil pédagogiquede transmission des connaissances ainsi acquises.Elle a quitté la ville car elle p<strong>en</strong>se que celle-cine permet pas d'aller assez loin dans sa recherchede cohér<strong>en</strong>ce. Si, <strong>en</strong> milieu rural, le travail physiqueest parfois pénible, il peut dev<strong>en</strong>ir plaisants'il est p<strong>en</strong>sé pour être assuré de manière collective.Ce travail collectif permet un équilibre naturel<strong>en</strong> fonction de la force et de l'énergie de chacun-e.Il permet <strong>en</strong>suite une distribution <strong>en</strong> fonction desbesoins.Dans une vallée où la spéculation immobilièreest massive (comparable à l'Ile-de-France), lesterres sont surtout destinées à être rev<strong>en</strong>duescomme terrains constructibles pour les résid<strong>en</strong>cessecondaires (53 % du bâti !). Il ne reste donc plusbeaucoup d'espace pour des activités agricoles.Adeline p<strong>en</strong>se qu'il ne faut pas avoir peu de radicaliserle message <strong>en</strong> montrant que la recherche decohér<strong>en</strong>ce au niveau écologique ne peut se fairesans une remise <strong>en</strong> cause du système capitaliste.■> Agri bio■ Collectif des faucheurs volontaires,c/o Michaëlle Rabiller, 6,rue D<strong>en</strong>fert-Rochereau, 73000Chambéry, camirellibar@nolog.org.■ Philippe et Sylvie Turchet,Miellerie de Saint-Hugon, LeMolliet, 73110 Arvillard, tél. :04 79 65 60 91 ou 06 22 0577 96.■ Maurice Pichon, LaBaraterie, 73800 Cruet, tél. :04 79 84 13 80. Adhér<strong>en</strong>t deNature et Progrès depuis 1985,ce producteur de légumes, vin etplants potagers, a décidé de neplus avoir le label AB.■ Orbis, zone artisanale, 74210Lathuile, tél. : 06 08 06 98 87.Devant la montée des allergiesau glut<strong>en</strong>, Laur<strong>en</strong>ce Ferreira etGuy Communal ont créé cettesociété pour produire des "gourmandisesbio sans glut<strong>en</strong>".■ Gaec Les Fougères, AndréGerjaux et Gérard Fournier,74230 Serraval. Producteur duseul reblochon bio.■ Graine de jardin, 11, alléedes Bergeronnettes, 74600Vieugy, www.grainedejardin.fr.Promotion du jardinage biologique.■ La Belle verte, Marion,Cédrick, Jérôme, Les Granges,74930 Sci<strong>en</strong>trier, tél. : 04 50 2588 83. Jardin de plantes aromatiqueset méd<strong>ici</strong>nales, cueillettede fruits rouges (fraises, framboises,mûres, groseilles, cassis)<strong>en</strong> libre-service.■ Adabio, maison de l'agriculture,52, av<strong>en</strong>ue des Iles, 74994Annecy cedex 9, tél. : 04 50 4585 70, www.adabio.com.Promotion de l'agriculture biologique.DR1. Kokopelli, Oasis, 131, impasse desPalmiers, 30100 Alès, tél. : 04 6630 64 91, www. kokopelli.asso.fr.Animation painS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20092 7


SavoiesLion des neiges Mont blancLorsque l'on est passionné de montagne, comm<strong>en</strong>t rester indiffér<strong>en</strong>t à la situationde ce qui passe sur les plus hauts plateaux de la planète : le Tibet ?DR> Lion des Neiges Mont-Blanc,Mairie, BP1, 74310 Les Houches,tél. : 04 50 54 55 20,www.tibet-montblanc.org.> A lire■ Où la neige ne fond jamais,tomes 1 et 2, Olivier Ferra,62 p., 2005 et 2008, 15 € +5 € de port pour chaque volume,à commander à Lion desNeiges Mont-Blanc.> R<strong>en</strong>dez-vous■ du 20 au 22 février 2009,sera célébré le Nouvel AnTibétain, Lhossar 2136, annéedu Buffle de Terre, à l’EspaceOLCA des Houches, sur le thèmede la résistance. Ce sera le 50eanniversaire du soulèvem<strong>en</strong>t dupeuple tibétain et, <strong>en</strong> octobre decette même année, les 60 ans del’invasion du Tibet par l’arméechinoise.NOUS SOMMES LE DIMANCHE 24 AOÛT2008, AUX HOUCHES, DANS LA VALLÉE DEChamonix. Une équipe de France 3 filme la dernièreétape de la Kora, marche de souti<strong>en</strong> aupeuple tibétain qui s'est faite autour du massif duMont-Blanc, p<strong>en</strong>dant la durée des jeux olympiquesde Pékin. Soudain, la caméra bascule dans le cielpour filmer un parap<strong>en</strong>te qui survole les marcheurset où s'étale un énorme drapeau tibétain.L'image est saisissante.Philippe Serpolet et sa sœur Carine sont auxcommandes du parap<strong>en</strong>te qui finit sa course dansla vallée. Le l<strong>en</strong>demain, ils nous expliqu<strong>en</strong>t l'idée.Ce parap<strong>en</strong>te a été p<strong>en</strong>sé comme un outil de s<strong>en</strong>sibilisation.Un appel a été lancé auprès des fabricantsfrançais et Nervures a accepté de le fabriquer,malgré la complexité du dessin du drapeau tibétain(il a fallu 100 heures de coutures pour le réaliser).Ce parap<strong>en</strong>te est bi-place afin de faire des baptêmes"solid'air" proposés au prix pratiqué localem<strong>en</strong>t.La somme est versé intégralem<strong>en</strong>t àl'association.Les montagnards solidairesLa première association Lion des neiges est née àLyon pour dénoncer l'occupation du Tibet par laChine et le massacre culturel, spirituel, politique,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal qui s’y déroule depuis octobre1959. L'association lyonnaise a organisé desactions sur le long terme comme de demander,mairie par mairie, d'apposer le drapeau tibétain aufronton des hôtels de ville. A plusieurs occasions,des alpinistes sont v<strong>en</strong>us sout<strong>en</strong>ir l'associationpour accrocher des banderoles ou des drapeauxgéants lors de visites de politiques chinois <strong>en</strong>France. Ces alpinistes v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t deHaute-Savoie. Ce sont eux qui ont décidé, <strong>en</strong>novembre 2001, avec le souti<strong>en</strong> de plusieurs personnesde la région, de créer un groupe local auxHouches. L'association Lion des Neiges Mont-Blancétait lancée.Sa première action a été d'escalader la tourEiffel à Paris, le 10 mars 2002. Pour marquer le 43 eanniversaire du soulèvem<strong>en</strong>t du peuple tibétain du10 mars 1959, ils s'y sont mis à 43 pour accrocherun drapeau tibétain géant. Bi<strong>en</strong> que l'on soit àquelques jours de l'élection présid<strong>en</strong>tielle et <strong>en</strong>plein plan vigipirate, ils ont réussi leur action. Lajournée s’est terminée <strong>en</strong> rejoignant, devant l’ambassadede Chine, la manifestation organiséeDR2 8 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009Départ de la Kora autour du Mont Blanc


Savoieschaque 10 mars partoutdans le monde.A partir de 2002, auxHouches, chaque année finfévrier, une fête est organisée pourmarquer le nouvel an tibétain (Lhossar).La vitrine des jeux OlympiquesL'année 2008 a été marquée par la question desjeux Olympiques de Pékin. Fallait-il ou non sout<strong>en</strong>irle boycott alors que le Dalaï Lama n’y appelaitpas ? Il demandait seulem<strong>en</strong>t un plus grand respectdes droits humains <strong>en</strong> Chine.Différ<strong>en</strong>tes réunions publiques ont été organiséespar exemple sur le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre le sport et l'apologied'un régime politique, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> comparantavec les jeux Olympiques de Berlin <strong>en</strong> 1936.Certains sont allés à Paris pour le passage de laflamme olympique. De quoi constater que, politiquem<strong>en</strong>t,la France s'est totalem<strong>en</strong>t écrasée devantles autorités chinoises. Le "pays des droits del'homme" semble avoir totalem<strong>en</strong>t oublié à cetteoccasion le slogan qui orne ses bâtim<strong>en</strong>ts off<strong>ici</strong>els :"liberté, égalité, fraternité".Philippe Serpolet, toujours très actif, a ainsiporté une flamme du Tibet, contre-feu de celle desJO, p<strong>en</strong>dant toute la durée de l'Alter-Tour, <strong>en</strong>juillet 1 . Cette flamme a permis d'annoncer la t<strong>en</strong>uede la Kora 2 , une marche de trois semaines autourdu massif du mont Blanc, p<strong>en</strong>dant la durée desJeux.Cet été, la Kora, marche autourdu Mont-Blanc a été le plus grosévénem<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong> à la causetibétaine <strong>en</strong> Europe.108 personnes, dont des Tibétains, ont faitcette marche rythmée d’étapes avec de nombreusesactions et soirées de solidarité. 108 comme l<strong>en</strong>ombre de grains sur les chapelets boudhistes.Cette marche a nécessité un an et demi de préparation.De fait, cela a été le plus gros événem<strong>en</strong>t desouti<strong>en</strong> à la cause tibétaine <strong>en</strong> Europe. Elle s'estachevée par une représ<strong>en</strong>tation théâtrale donnéepar le Gu Chu Sum, une association d'anci<strong>en</strong>s prisonnierspolitiques tibétains, v<strong>en</strong>ant de Dharamsala<strong>en</strong> Inde.Le Tibet <strong>en</strong> voie de destructionLion des neiges ne cherche pas à donner unevision angélique des Tibétains. Il s'agit de prés<strong>en</strong>terce qui se passe concrètem<strong>en</strong>t au Tibet et comm<strong>en</strong>tun peuple résiste pacifiquem<strong>en</strong>t.Le Tibet est constitué de hauts plateaux avecdes habitations jusqu'à 5000 m d’altitude. Depuisl'invasion chinoise, <strong>en</strong> 1959, Pékin a tout fait pouressayer de détruire l'unité de ce pays, notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> y <strong>en</strong>voyant des "colons". On y trouve aujourd'huiplus de Chinois que de Tibétains. Pékin aégalem<strong>en</strong>t choisi d'exploiter les sous-sols riches <strong>en</strong>minerais et notamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> uranium. Des basesmilitaires ont été installéesavec des missiles nucléairespointés sur l'Inde, le grand voisin.Ces activités ont provoqué une importantedéforestation et une pollution des sols et de l'eau.Cette dernière est dramatique car c’est du Tibetque part<strong>en</strong>t la plupart des cours d'eau alim<strong>en</strong>tantle sud-est asiatique 3 .Lion des neiges fait bi<strong>en</strong> la distinction <strong>en</strong>tre lesChinois et le gouvernem<strong>en</strong>t de la Républiquepopulaire de Chine et repr<strong>en</strong>d à son compte laphrase du Dalaï Lama : "Quelle que soit votrevénération pour les maîtres tibétains et votreamour pour le peuple tibétain, ne dites jamais demal des Chinois. Le feu de la haine ne s'éteint quepar l'amour et, si le feu de la haine ne s'éteint pas,c'est que l'amour n'est pas <strong>en</strong>core assez fort".Être prés<strong>en</strong>t aux côtésd'autres thèmesComme pour l'Alter-Tour, Lion des neiges essaied'insérer la problématique du Tibet dans d'autresdébats de société. Pour la journée sans achat lancéepar Casseurs de pub, l'association a expliqué comm<strong>en</strong>tles prisonniers et les <strong>en</strong>fants chinois et issusdes minorités sont exploités <strong>en</strong> Chine pour nousprocurer des objets-gadgets à bas prix, combi<strong>en</strong> letransport depuis la Chine est coûteux écologiquem<strong>en</strong>t…Elle a égalem<strong>en</strong>t part<strong>ici</strong>pé à la campagneDe l'éthique sur l'étiquette qui dénonce les délocalisationsdans des pays qui n’appliqu<strong>en</strong>t pas unminimum de conditions sociales.S'appuyer sur le symboliquePour le gouvernem<strong>en</strong>t chinois, l'occupation duTibet n'est que la poursuite d'une relation anci<strong>en</strong>nequi a bi<strong>en</strong> existé mais comme il le prés<strong>en</strong>te. Si laChine et le Tibet ont bi<strong>en</strong> été un mom<strong>en</strong>t dans lemême pays, c'était lors de leur occupation par laMongolie.Dans les projets de Lion des neiges, il y a lavolonté de reproduire un texte de 822 : un traité depaix <strong>en</strong>tre la Chine et le Tibet qui étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> alorsdeux pays distincts. Ce texte ait été gravé dans lapierre <strong>en</strong> trois exemplaires, un dans chaque capitaleet un à la frontière. Il est <strong>en</strong>core visible àLhassa.Elle diffuse plusieurs films qui ont été réaliséssur la question tibétaine, <strong>en</strong> français ou <strong>en</strong> versionsous-titrée.Olivier Ferra, dev<strong>en</strong>u membre de l'association,a réalisé une très belle bande dessinée sur la situationau Tibet aujourd'hui. Deux tomes sont déjàparus et l'auteur réfléchit à un troisième tome quiaurait pour cadre les importantes manifestationsqui se sont déroulées au début de 2008 et larépression viol<strong>en</strong>te qui a suivi.En mars 2009, cela fera cinquante ans que durel'occupation chinoise, l'occasion de nouvellesmanifestations de souti<strong>en</strong> auxquelles vous êtesbi<strong>en</strong> sûr invités à part<strong>ici</strong>per.■> Espéranto■ Leman Esperanto Asociacio,Jean-Loup Gaudin, 53, av<strong>en</strong>uede G<strong>en</strong>ève, 74140 Douvaine,tél. : 04 50 35 48 01.■ Annecy Espéranto, MmeQuirantes-Darnaud, 74960Cran-Gevrier, tél. : 04 50 57 7866.> Solidarités internationales■ Hydraulique sans frontières,14, rue Louis de Vignet, 73000Chambéry, tél. : 04 79 69 3508, www.hsf-h2o.org.■ Arcade, c<strong>en</strong>tre d'animation,rue du 11-Novembre, 73110 LaRochette. Actions de solidaritéavec des villages du Mali : creusem<strong>en</strong>tde puits, mises <strong>en</strong> placede banques de céréales, panneauxsolaires…■ Terre des hommes,21-23, rue des Fleurs,73200 Albertville,tél. : 04 79 32 08 97.■ France Palestine solidarité,4, passage Bellevue, 74000Annecy, tél. : 04 50 57 13 82 ou04 50 94 33 05.■ Une toile contre un mur, 77,route de Bonneville, 74100Annemasse. Création d'uneécole du cirque avec des jeunesde Naplouse (Palestine). Actionculturelle de solidarité avec laPalestine.■ Grad, groupe Ritimo, 228 ruedu Manet, 74130 Bonneville.■ Tsampa Equita, Le Villard,73460 Montailleur, tél. : 04 7937 14 53,http://tsampa.equita.free.fr.Tsampa est une farine d'orgegrillée, base de l'alim<strong>en</strong>tationtibétaine. Association qui fait lapromotion des énergies r<strong>en</strong>ouvelables,du papier recyclé, depratiques écologiques, principalem<strong>en</strong>tdans la région himalay<strong>en</strong>ne.■ Agir <strong>ici</strong> 74, Joël Perroud,joperroud@hotmail.com.1. Sur l'Alter-Tour, voir le compter<strong>en</strong>dudans Sil<strong>en</strong>ce n°361.2. Le mot Kora a deux s<strong>en</strong>s <strong>en</strong> tibétain: "manifestation populaire" et"procession religieuse autour desmonum<strong>en</strong>ts sacrés".3. L'Indus vers l'Inde et le Pakistan,le Brahmapoutre vers l'Inde et leBangladesh, le Mékong vers laChine, la Birmanie, le Laos, leCambodge, la Thaïlande et le Viêt-Nam, le Yangzi Jiang ou fleuveBleu et le Huang He ou fleuveJaune vers la Chine.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20092 9


SavoiesÀ l’étage, un largeespace convivial.L'équité se différ<strong>en</strong>cie de l'égalité,dans la mesure où cela signifie quel'on cherche à partager de manièreà respecter les besoins de chacun.> EquiThés,65, route des S'Nailles, 74310 LesHouches, tél. : 04 50 54 55 20.Marie Clem’sEquiThés,atelier d'alternativesUn chalet au pied des pistes de ski, à Houches : c'est EquiThés,un lieu alternatif où se crois<strong>en</strong>t avec bonheur de multiplesactivités écologiques et sociales.Le repas du jeudi soir> Vie simple■ Magalie Cathand et JérômeTuduri, La Bosse, 74230 LesVillards-sur-Thônes, tél. : 04 5001 30 72 ou 06 50 66 47 92.Expéri<strong>en</strong>ce familiale de viesimple et de recherche d'autonomie,financée par aide d'uneCigale dans le cadre d'Equithés.1. C'est très divers : le vélo couché,la pédagogie Montessori, lamarche consci<strong>en</strong>te, internet… desdossiers de Sil<strong>en</strong>ce sont débattus.2. Jardins de gaïa, 6, rue de l'Ecluse,67820 Wittisheim, tél. : 03 88 8588 30, www.jardinsdegaia.com.3. Voir Sil<strong>en</strong>ce n° 316.DIDIER GATTIGNI A UNE FORMATION DEMENUISIER ET DÉVELOPPE UN ARTISANAT BOIS AVECdes objets faits au tour. Lorsque Didier cherche às'installer dans la région, il découvre le prix exorbitantde l'immobilier. Avec l'aide de Thierry, unami, il décide alors d'acheter une parcelle et d'yconstruire son propre atelier d'artisanat du bois.Celui-ci compr<strong>en</strong>d, à l'origine, un atelier <strong>en</strong> soussol,un magasin d'exposition au rez-de-chaussée etdes zones de rangem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> soup<strong>en</strong>tes, le tout sur80 m 2 au sol.Didier milite au sein de plusieurs associationslocales. Celles-ci ont du mal à se réunir. Avecd'autres, ils discut<strong>en</strong>t de la possibilité d'ouvrir unlieu alternatif où elles puiss<strong>en</strong>t se réunir.Un carrefour d'alternativesA chaque fois qu'un lieu est <strong>en</strong>visagé, le problèmedu loyer vi<strong>en</strong>t tout bloquer. En 2005, aprèsavoir beaucoup réfléchi, Didier propose de prêterDRson atelier. Après une transformation complète del'intérieur du bâtim<strong>en</strong>t, avec isolation liège, matériauxsains, chauffage au bois, le lieu — magnifique— permet d'accueillir les visiteurs dans lemagasin. Repas, boissons, v<strong>en</strong>te de produits biologiqueset équitables : légumes, articles <strong>en</strong> céramiqueou bois, chocolats, thés, T-shirts…,produits de proximité, lorsque c’est possible, sontproposés, au rez-de-chaussée.Didier continuera à travailler au sous-sol.L'étage sera aménagé <strong>en</strong> salle de réunion avec unsalon de thé, une médiathèque, un espace internet,une zone de prêt, un lieu pour les confér<strong>en</strong>cesdébats.Pour gérer le lieu, l'association Atelier EquiThésvoit le jour.Plusieurs associations s'y retrouv<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t: Lion des neiges (voir page 28), des groupes<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux locaux, des groupes de solidarités,un groupe non-viol<strong>en</strong>t… C'est un point dev<strong>en</strong>te des produits d'Une Farandole (voir page 26).Un système d’échange local (SEL) permet de fairele li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la plupart des militants, au total unecinquantaine de personnes.Pour animer le lieu et <strong>en</strong> faire un <strong>en</strong>droit libre,l'association ne soll<strong>ici</strong>te aucune subv<strong>en</strong>tion. Lesactivités de v<strong>en</strong>te doiv<strong>en</strong>t permettre d'assurer lefonctionnem<strong>en</strong>t du lieu et prochainem<strong>en</strong>t d'employerune personne. L'adhésion annuelle est àprix libre à partir de 1 euro pour que chacunpuisse adhérer selon ses moy<strong>en</strong>s.Les repas biologiques du jeudi soir, cuisinés etdégustés sur place, sont le point de départ d<strong>en</strong>ombreuses discussions introduisant une soiréethématique 1 , toujours à part<strong>ici</strong>pation libre. Cemême jour, des fournées de pain sont à dispositionsur la cuisinière à bois installée derrière le bar. Deseptembre à décembre, c'est aussi le jour où arriv<strong>en</strong>tles légumes d’Une Farandole. On y dégustedes thés des Jardins de gaïa 2 . Chacun peut y v<strong>en</strong>irpour proposer d'autres activités.3 0 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


SavoiesRepas débat devant le chalet> Commerce équitable■ Ailleurs & Ici, VéroniqueDardion, 15, faubourgMontmélian, 73000 Chambéry,tél. : 04 79 33 78 55. Boutiquemembre du réseau Minga.■ Artisans du monde, 5, rueSainte-Barbe, 73000 Chambéry,tél. : 04 79 69 77 33.■ Artisans du monde, 144, rueSaint-Antoine, 73300 Saint-Jean-de-Mauri<strong>en</strong>ne, tél. : 04 7964 26 08.■ Artère, 967, av<strong>en</strong>ue Jules-Bianco, 73400 Ugine, tél. : 0672 43 51 94, www.artere-boutiquesolidaire.fr.Commerce équitable,bio et solidaire.■ Aart Friperie, 83, rue de laBourgeat, 73700 Bourg-Saint-Maurice, tél. : 04 79 07 91 51.■ Sucré salé, Les Granges,anci<strong>en</strong>ne poste, 73800 LesMollettes, tél. : 04 79 36 78 77,www.sucresale-alpes.com.Epicerie équitable, bio et de terroir.■ Artisans du monde, 1, côtePerrière, 74000 Annecy, tél. : 0450 45 38 30.■ Alter Mundi, 9, rue Royale,galerie de l'Evêché, 74000Annecy, tél. : 04 50 45 73 71.■ Artisans du monde, 32, av<strong>en</strong>uede la Gare, 74100Annemasse, tél. : 04 50 38 4699.■ Planète nette, rue de laLiberté, 74140 Yvoire, tél. : 0643 81 46 31.■ Artisans du monde, 8, rueChante-Coq, 74200 Thonon-les-Bains, tél. : 04 50 26 06 01.DRDeux projets sont <strong>en</strong> cours : la création de toilettessèches et la mise <strong>en</strong> place d'un espace "donset circulation de bi<strong>en</strong>s". Un projet de groupem<strong>en</strong>td'achat pour acheter des alim<strong>en</strong>ts bio <strong>en</strong> vrac est<strong>en</strong> discussion.Le lieu a aussi permis, dans une vallée <strong>en</strong>vahiepar les transports internationaux (nous sommes àquelques kilomètres du tunnel du mont Blanc) deréfléchir à la façon de se passer de la voiture individuelle<strong>en</strong> montagne. Si le local est à quelquesc<strong>en</strong>taines de mètres d'une gare SNCF et d'une gareroutière, hors saison touristique, il y a si peu detrains et de bus que cela ne permet pas de remplacertotalem<strong>en</strong>t la voiture.Après lecture du dossier de Sil<strong>en</strong>ce sur le s<strong>en</strong>sde la fête 3 , ils ont décidé de remettre au goût dujour les fêtes cardinales à chaque changem<strong>en</strong>t desaison.L'équilibre est égalem<strong>en</strong>t réfléchi <strong>en</strong>tre unmagasin qui cherche à montrer le maximum d'alternativesqui exist<strong>en</strong>t et un étage où l'on discuteautour des valeurs qui se retrouv<strong>en</strong>t dans ces alternatives.C'est un lieu unique <strong>en</strong> Haute-Savoie : un lieude décroissance au milieu d'une montagned'arg<strong>en</strong>t et de consommation à outrance.Contrairem<strong>en</strong>t à certains magasins de commerceéquitable, il s'agit bi<strong>en</strong> là de créer du li<strong>en</strong> social etde faire du lieu un c<strong>en</strong>tre de résistance.■Equité ?Le choix du nom a fait l'objet d'un importantdébat. Equité se différ<strong>en</strong>cie <strong>en</strong> effet d'égalité, dansla mesure où cela signifie que l'on cherche à partagerde manière à respecter les besoins de chacun.Cette notion de partage a conduit au choix despart<strong>ici</strong>pations libres : si vous mangez, vous estimezvous-même l'équival<strong>en</strong>t financier que vous semblele plus juste.Cette notion d'équité se retrouve aussi dans lepartage de la parole. Il ne sert pas forcém<strong>en</strong>t àgrand-chose de donner une égalité de temps deparole à tout le monde… par contre, il est importantde s'assurer que tout le monde a pu s'exprimer.Il a été t<strong>en</strong>té d'animer les réunions avec unmodérateur, mais, concrètem<strong>en</strong>t, cela s'est avéréinutile. Si les personnes font att<strong>en</strong>tion, l'équilibrepeut être trouvé… quitte à signaler à quelqu'unqu'il doit laisser parler les autres.DRUne boutique écologique et solidaireS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20093 1


SavoiesEntrée de l’anci<strong>en</strong>ne chartreuseMarie Clem’spetite c<strong>en</strong>taine de personnes viv<strong>en</strong>t sur place. Enhiver, les cours et les activités publiques s'interromp<strong>en</strong>tet le nombre de résid<strong>en</strong>ts desc<strong>en</strong>d à unequarantaine.Bouddha et l'écologieL'institut Karma Ling, d'inspiration tibétaine,<strong>en</strong>seigne le bouddhisme. On y trouve un départem<strong>en</strong>técologie contemplative et, dans les docum<strong>en</strong>tsde prés<strong>en</strong>tation, le lieu est prés<strong>en</strong>té commeun éco-site sacré. De quoi nous interroger.Le chef spirituel des lieux, le lama D<strong>en</strong>ysRinpoché, écrit dans une brochure de prés<strong>en</strong>tation: "Spiritualité et écologie ont un mêmedomaine, celui des élém<strong>en</strong>ts omniprés<strong>en</strong>ts : terre,eau, feu, air et espace ; et une même fonction :favoriser leur harmonie naturelle source de santé etde bonheur".Une écologiecontemplative ?L'institut Karma Ling, qui propose une formationbouddhiste, s'intéresse depuis plusieurs années àla question écologique.> Institut Karma Ling,domaine d'Avallon, hameau de Saint-Hugon, 73110 Arvillard,tél. : 04 79 25 78 00,www.karmaling.org.1. WWF (Fonds mondial pour lanature), 1, carrefour deLongchamp, 75116 Paris, tél. : 0155 25 84 84, www.wwf.fr.2. Terres solidaires, Carmintran,73800 Planaise, tél. : 04 79 84 4123, www.promos-savoie.com.3. Pierre Rabhi, Terre et Humanisme,Mas de Beaulieu, BP 19, 07230Lablachère, tél. : 04 75 36 65 40,www.terre-humanisme.org.NOUS SOMMES DANS UNE VALLÉE, À LALIMITE DES DÉPARTEMENTS DE LA SAVOIE ET DEl'Isère, à 800 m d'altitude. L'institut Karma Lings'est installé <strong>en</strong> 1979 dans un anci<strong>en</strong> couv<strong>en</strong>t chartreux,abandonné par les religieux depuis sonpillage p<strong>en</strong>dant la Révolution française. Un desanci<strong>en</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>core debout a été restaurépour regrouper les services administratifs, les sallesde travail, une bibliothèque, deux temples, la cuisineet le réfectoire. A l'extérieur, sur l’un des raresespaces plats, on trouve la maison de la sagesse,construction contemporaine où se déroul<strong>en</strong>t desrites comparables aux messes des catholiques. Ony trouve égalem<strong>en</strong>t un monum<strong>en</strong>t dédié au bouddha(un shupa, comme dans Tintin au Tibet) où setrouv<strong>en</strong>t un moulin à prière et un énorme gong quirythme la journée. Plus haut, sous les bois, unesérie de petits chalets serv<strong>en</strong>t d'habitation, et deuxcamps retranchés (style camp romain dans Astérix)sont des lieux de sil<strong>en</strong>ce où se form<strong>en</strong>t et médit<strong>en</strong>tles futurs lamas, hommes et femmes. Pour dev<strong>en</strong>irlama, il faut y rester <strong>en</strong>fermé p<strong>en</strong>dant trois ans ! Aupied des chalets, un bâtim<strong>en</strong>t plus réc<strong>en</strong>t sert d'hôtelleriepour ceux et celles qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t suivre desformations et s'initier au bouddhisme. En été, uneBouddha a transmis deux messagesfondam<strong>en</strong>taux. Le premier est que toutest interdép<strong>en</strong>dance. Les habitants(la société) n'exist<strong>en</strong>t pas sans leur<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (la biosphère).Le deuxième est qu'il faut choisirla voie de la non-viol<strong>en</strong>ce.Quels li<strong>en</strong>s y a-t-il <strong>en</strong>tre cette "tradition laïqueori<strong>en</strong>tale" et l'écologie ? Pour le lama Lhundroup,directeur de l'institut, Bouddha a transmis deuxmessages fondam<strong>en</strong>taux. Le premier est que toutest interdép<strong>en</strong>dance. L'habitant n'existe pas sansson habitat. Les habitants (la société) n'exist<strong>en</strong>t passans leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (la biosphère). Ledeuxième est qu'il faut choisir la voie de la nonviol<strong>en</strong>ce.Celle-ci doit conduire à la protection dela vie sous toutes ses formes.Le lama D<strong>en</strong>ys Rinpoché affirme que "l'expéri<strong>en</strong>cerassemble, les concepts divis<strong>en</strong>t". Et donc sil'on veut mettre <strong>en</strong> application les principes deBouddha, il faut aller vers un changem<strong>en</strong>t personnel,mais aussi collectif <strong>en</strong> respect avec l'écologie.Pour cette communauté, le passage de laréflexion à la pratique a pris du temps, mais cettevolonté a toujours été prés<strong>en</strong>te depuis le début.Appliquer interdép<strong>en</strong>dance et non-viol<strong>en</strong>ce au site(55 hectares), doit permettre de favoriser l'harmoniequi est <strong>en</strong> nous (écologie contemplative) etdonc pacifier nos relations avec les autres.Des mesures concrètesPour avancer concrètem<strong>en</strong>t, l'institut a tissé desli<strong>en</strong>s avec des mouvem<strong>en</strong>ts écologistes comme leWWF 1 avec qui plusieurs r<strong>en</strong>contres ont été organiséessur le thème "écologie et spiritualité". LeWWF a fait une étude de l'empreinte écologiquedu lieu. Du fait de la sobriété des habitants, elleétait, au départ, deux fois moins lourde que lamoy<strong>en</strong>ne française. Le WWF leur a donné des3 2 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


Mini-déchetterieSavoiesMarie Clem’sconseils pour aller vers une décroissance de cetteempreinte.Ils ont ainsi mis <strong>en</strong> place des repas <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>tà partir de produits biologiques avec une prioritéaux produits locaux (dans un rayon d'une tr<strong>en</strong>tainede kilomètres si possible). Ils ont passé unaccord avec Terre Solidaire, un jardin d'insertion 2 ,pour une livraison à l'année de paniers biologiques.Ils ont comm<strong>en</strong>cé un potager, pour disposerde nourriture sur place, mais c'est <strong>en</strong>coreanecdotique. Ils cultiv<strong>en</strong>t des pommes de terre etont comm<strong>en</strong>cé un verger à l'automne 2008, sur lesconseils de Pierre Rabhi, <strong>en</strong>tre autres 3 . Il y a unprojet de part<strong>en</strong>ariat avec une ferme de la vallée carle site est trop haut sur un versant nord pour produirebon nombre de fruits et légumes.De même, les produits d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> sont écologiquespour éviter la pollution.Concernant l'énergie, ils ont bénéf<strong>ici</strong>é de l'aided'ingénieurs sympathisants qui les ont aidés àmettre <strong>en</strong> place un plan de panachage énergétique,l'objectif étant d'arriver dans quelques années àl'autonomie. Pour cela, sont <strong>en</strong>visagés : un barragehydroélectrique sur une cascade, prés<strong>en</strong>te sur lesterrains de la communauté ; un forage géologiquepour le pré-chauffage des bâtim<strong>en</strong>ts ; un réseau dechaleur alim<strong>en</strong>té par une chaudière au bois pourcompléter le chauffage. Du fait de l'ori<strong>en</strong>tation<strong>en</strong>caissée au nord, avec seulem<strong>en</strong>t deux heures desoleil <strong>en</strong> hiver, l'énergie solaire n'est p<strong>en</strong>sée quecomme un apport passif. Les chalets, installés àpartir du début des années 1980, sont mal isolés.Il est <strong>en</strong>visagé de les remplacer progressivem<strong>en</strong>tpar des bâtim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> habitat sain, avec un hautniveau d'isolation. Le chauffage dans les bâtim<strong>en</strong>tsest limité à 15° C.Un plan a été conçu pour faire évoluer la forêt.Celle-ci a été plantée de résineux au l<strong>en</strong>demain dela guerre, <strong>en</strong> 1945, pour alim<strong>en</strong>ter une usine depâte à papier de la vallée. On prévoit, au fur et àmesure des coupes, de replanter <strong>en</strong> feuillus avecdes espèces diversifiées (tilleul, hêtres, châtaigniers…)et des parcours avec clairières pour faciliterla méditation <strong>en</strong> pleine nature, mais aussipour favoriser le développem<strong>en</strong>t de la biodiversité.La cueillette des plantes sauvages pour l'alim<strong>en</strong>tationreste limitée du fait du statut du site, établissem<strong>en</strong>taccueillant du public.Un effort a été fait pour diminuer le volume desdéchets et une collecte sélective a été mise <strong>en</strong> placeà l'<strong>en</strong>trée.Pour les déplacem<strong>en</strong>ts, il y a déjà du co-voiturage<strong>en</strong>tre les résid<strong>en</strong>ts, avec un panneau dedemandes et de propositions près de l'accueil. Lorsde leur bilan-carbone, ils se sont aperçus que ceposte pesait lourd. Depuis 2007, ils ont mis <strong>en</strong>place une navette avec la gare de Poncharra, à 20km, et ont constaté que les g<strong>en</strong>s appréci<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> train.Le but de ces démarches est d'arriver à être unecommunauté "écologiquem<strong>en</strong>t viable" et de favoriserla s<strong>en</strong>sibilisation des visiteurs qui pass<strong>en</strong>t.Le lama Lhundroup explique que l'écologiecontemplative vise à relier l'intérieur (la connaissancede soi) à l'extérieur (la connaissance de l'écosystème).Pour lui, cela conduit à une vie desobriété et de cont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, et à un changem<strong>en</strong>tde m<strong>en</strong>talité.L'Institut reçoit des interv<strong>en</strong>ants comme PierreRabhi, sur la question de la sobriété, ThierryThouv<strong>en</strong>ot du WWF pour des stages sur la botaniqueet la biodiversité, Mohamed Thaleb surl'éducation à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t…Des week-<strong>en</strong>ds sur les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre écologie etspiritualité sont régulièrem<strong>en</strong>t organisés pouraccueillir un plus large public.Tradition et non-viol<strong>en</strong>ceL'écologie contemplative n'est qu'un des axesdu lieu. La r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre les traditions est unautre axe important. Pour l'Institut, le bouddhismeest une tradition laïque. Les religions monothéisteset la franc-maçonnerie serai<strong>en</strong>t d'autres formes detradition.Comme nous nous étonnons de ce rapprochem<strong>en</strong>t,un débat se fait sur la franc-maçonnerie : siau départ il s'agit d'une fraternité avec une éthique> Culture■ Arc <strong>en</strong> cirque, 9, rue duG<strong>en</strong>evois, 73000 Chambéry,tél. : 04 79 60 09 20. C<strong>en</strong>tre deformation aux métiers du cirqueet c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tation.■ Chapeaux pointus, Jean-Charles Haillus, FaubourgReclus, 73000 Chambéry,tél. : 06 32 75 29 64,http://asso.chapeauxpointus.free.fr. Association de jonglerie.Organise depuis 2000, fin juin,Turlututu, une conv<strong>en</strong>tion dejonglerie.■ Am Slam gram, FrédéricLeblanc, 60, rue du Nivolet,73000 Chambéry. Associationnée <strong>en</strong> 2007 pour faire la promotiondu slam, poésie scandéeet déclamée.■ Le Café des Bains, 9, rue desBains, 73100 Aix-les-Bains,tél. : 04 79 34 89 36. Lieu chaleureuxqui expose de jeunesartistes et organise quelquesconcerts.■ Compagnie du Tournemire,Lucile Changeur, 866, montée dela Boiserette, 73190 Saint-Jeoire-Prieuré, tél. : 06 17 5135 29.■ Brigade des clowns affranchis,http://baca73.free.fr. Unebrigade pour ne plus faire de lapolitique sans humour.Recrutem<strong>en</strong>t toute l'année parinternet. Grade au choix.■ Cawa, café associatif de lavallée de l'Arve, 74300 Nancysur-Cluses,tél. : 06 03 44 68 27(Tuulikki) ou 06 82 11 29 35(Maud). Le café s'est mis <strong>en</strong>place à la suite de r<strong>en</strong>contres<strong>en</strong>tre associations désireusesd'avoir un lieu convivial où seretrouver, r<strong>en</strong>contrer desartistes de la région, écouter dela musique d'<strong>ici</strong> ou d'ailleurs,part<strong>ici</strong>per à des débats.■ Eti<strong>en</strong>ne Favre, L'Envers duBouchet, 74450 Le GrandBornand, tél. : 06 81 50 24 97ou 04 50 02 24 88, www.structuresmusicales.com.Universmusical ludique et pédagogique.■ Zik'Oz, tél. : 06 61 32 98 84,herve@zikoz.org,regisseur@zikoz.org,www.zikoz.org. Association fondée<strong>en</strong> 2005 qui organise desévénem<strong>en</strong>ts culturels et <strong>en</strong> particulierdes manifestations musicalesdans les pays du Mont-Blanc et du Faucigny. Zik'Ozcoproduit plusieurs groupeslocaux.Marie Clem’sLa maison de la Sagesseface à un vaste paysageS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20093 3


Savoies> Compagnie des g<strong>en</strong>s d'<strong>ici</strong>Cette compagnie s'est fixécomme objectif d'am<strong>en</strong>er lethéâtre au cœur des villages.Ceci <strong>en</strong> dialoguant avec lespopulations locales pour choisirdes lieux : place publique, quartiers,fermes, usines et quandmême… théâtres. Comédi<strong>en</strong>s,mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s et conteurs font partager,aux petits comme auxgrands, des spectacles, des atelierset diverses interv<strong>en</strong>tionsdans le village.La compagnie des g<strong>en</strong>s d'<strong>ici</strong>,tél. : 06 86 93 40 42,http://lad<strong>ici</strong>.free.fr.> Paix■ Yann Forget, www.forgetme.net,animateur de la campagnepour l'indép<strong>en</strong>dance del'OMS, artisan de paix.■ Mouvem<strong>en</strong>t de la paix,Michel Gassilloud, 788, route deChambéry, 73200 Gilly-sur-Isère.■ Collectif de l'Appel des C<strong>en</strong>tpour la Paix, François D<strong>en</strong>izot,16, rue des Ranes,74700 Sallanches,tél. : 04 50 58 11 61.> A lire■ Ecologie, spiritualité : la r<strong>en</strong>contre: des sages visionnairesau chevet de la planète, éd.Yves Michel, 2007, 254 p.,19 €. Compte-r<strong>en</strong>du d'un colloquequi s'est t<strong>en</strong>u à KarmaLing <strong>en</strong> octobre 2004, avecnotamm<strong>en</strong>t des interv<strong>en</strong>tions dePhilippe Desbrosses, MohamedTaleb, Jean-Marie Pelt, PierreRabhi, Edouard Goldsmith,Thierry Thouv<strong>en</strong>ot…4. Nous sommes passés le l<strong>en</strong>demainde l'arrivée de la Kora (voir page28). Ils <strong>en</strong> ignorai<strong>en</strong>t l'exist<strong>en</strong>ce,tout comme ils ne connaissai<strong>en</strong>t nile Mouvem<strong>en</strong>t pour une alternativ<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>te (MAN), ni Jean-Marie Muller…5. CPNS, Le Prieuré, BP 51,73372 Le Bourget-du-Lac cedex,tél. : 04 79 25 20 32.humaniste, comm<strong>en</strong>t peut-on accorder leurs pratiquessecrètes avec la non-viol<strong>en</strong>ce ? La non-viol<strong>en</strong>c<strong>en</strong>e rejette-t-elle pas toute forme d'actionscachées ?Nous demandons au lama D<strong>en</strong>ys quelle différ<strong>en</strong>ceil fait <strong>en</strong>tre spiritualité et philosophie : ilnous explique qu'au départ, du temps des Grecs,c'était la même chose, mais qu'aujourd'hui la philosophiereste dans les concepts alors que la spiritualitéa le devoir de s’appliquer dans le quotidi<strong>en</strong>.Nous demandons comm<strong>en</strong>t alors la non-viol<strong>en</strong>ce,<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t du Bouddha, peut être compatibleavec leur pratique extrêmem<strong>en</strong>t hiérarchisée,proche justem<strong>en</strong>t des religions et des rites <strong>ici</strong> critiqués.Accepter d’avoir un maître, n'est-ce pasoublier que chacun a quelque chose à apporter àl'autre, que nous pouvons vivre dans la réciprocité…et donc dans la non-viol<strong>en</strong>ce ? Pourquoi a-t-on des photos du lama D<strong>en</strong>ys dans toutes lespièces ?Nous sommes aussi étonnés de leur manque deconnaissance de la non-viol<strong>en</strong>ce politique. C'estpourtant bi<strong>en</strong> une concrétisation de la spiritualité? 4 .Nous leur avons demandé pourquoi, alors quela non-viol<strong>en</strong>ce est l'un des piliers de l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tdu Bouddha, il n'avait pas de programmeconcret dans leur institut. Cela les a interrogés.L’un des temples du lieuVivre <strong>en</strong> citoy<strong>en</strong>s ?La gestion du lieu est complexe et demandebeaucoup de temps, ce qui peut expliquer certainsmanques. Toutefois, ses membres insist<strong>en</strong>t sur leurvolonté de s'ouvrir à l'extérieur. Au fur et à mesuredes années, ils ont ainsi fait connaissance avec lesélus. Si pour les habitants, ils rest<strong>en</strong>t des g<strong>en</strong>sbizarres, les acteurs économiques sont bi<strong>en</strong> obligésde constater que la moitié des taxes de séjour dansla vallée provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de chez eux, ce massif étantquasi-exempt de tourisme. Ils sont une quarantaineà voter dans une commune de 330 habitants,mais n'ont pas pour le mom<strong>en</strong>t de siège d'élus.L'écosite devrait bénéf<strong>ici</strong>er de part<strong>en</strong>ariatlocaux pour que les s<strong>en</strong>tiers soi<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tées dansdes parcours de randonneurs, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec leConservatoire du patrimoine naturel de Savoie(CPNS) 5 , la faune et la flore locale étant particulièrem<strong>en</strong>tintéressantes.Le programme de recherche pour l'autonomieénergétique bénéf<strong>ici</strong>e d'une aide du départem<strong>en</strong>t etde la région, car c'est le premier projet <strong>en</strong> milieucollectif.Ils ont contribué à mettre <strong>en</strong> place les scoutsbouddhiques après une r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>richissanteDRUn des chalets d’habitationavec le fondateur des scouts musulmans. Ils espèr<strong>en</strong>tainsi mettre <strong>en</strong> avant, auprès des <strong>en</strong>fants, lesvaleurs d'interdép<strong>en</strong>dance et de compassion, maisaussi les préserver contre les religions et les rites, lasociété étant appelée à évoluer.Ils ont égalem<strong>en</strong>t décidé de sout<strong>en</strong>ir la positionactuelle du Dalaï lama à propos du Tibet : rev<strong>en</strong>diquerla création d'une zone de préservation naturelleet culturelle, même au sein de la Chine.Si la démarche écologique est bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>gagée, ilreste que, étrangem<strong>en</strong>t, c'est dans le domaine de lanon-viol<strong>en</strong>ce que nous émettrons le plus deréserves au vu de leur mode de vie. Cette vie extrêmem<strong>en</strong>trythmée par les temps de méditation etune organisation hautem<strong>en</strong>t hiérarchisée peut semblerd'un autre temps.■Marie Clem’sMarie Clem’s3 4 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009Le shupa


politiqueFontaineWallaceà ParisLa priorité numéro 1, c'est de s'assurer que lesrouages du système capitaliste fonctionn<strong>en</strong>t.Barack Obama, le 1 er novembre 2008 sur CNN, deux jours avant son élection.Casse-toipauvre con !Pour avoir brandi, <strong>en</strong> août 2008,une pancarte repr<strong>en</strong>ant un conseilde notre présid<strong>en</strong>t de laRépublique sur le passage decelui-ci, Hervé Eon, chômeur deLaval, a été condamné, le 7novembre 2008, à une am<strong>en</strong>de de30 €. Le procureur avait demandé1000 €. Hervé Eon a faitappel le 14 novembre 2008.Parisremun<strong>ici</strong>paliseson eau<strong>en</strong> janvier 2009… après 25 ansde privatisation. En 1984,Jacques Chirac avait partagé lemarché <strong>en</strong> trois : une partie restantmun<strong>ici</strong>pale, une partieconfiée à Veolia, la dernière àGDF Suez. Le personnel associésera réembauché dans le nouvelétablissem<strong>en</strong>t public.Gr<strong>en</strong>obleComité antiolympiqueOù est le terrorisme ?Avec l'arrestation, mi-novembre 2008, à Tarnac, d'"anarchistes"de l'"ultra-gauche" accusés d'avoir saboté des lignes du TGV,les journaux ont emboîté le pas au gouvernem<strong>en</strong>t pour titrersur le terrorisme. S'il est possibleque des personnes arrêtées ai<strong>en</strong>tsaboté des caténaires, il seraitimportant de définir ce qu'est le terrorisme: il n'y a aucune victimedans ces actions qui n'ont provoquéque des retards de trains et desdégâts matériels.Si provoquer des pertes financièresest un acte de terrorisme, il va falloirinculper de nombreux responsablesbancaires.En général, un gouvernem<strong>en</strong>temploie le mot "terrorisme" pouramplifier un événem<strong>en</strong>t mineur…ceci dans le but d'allumer uncontre-feu. P<strong>en</strong>dant ce temps, onparle un peu moins du hold-up desbanques et des <strong>en</strong>treprises sur l'arg<strong>en</strong>tpublic.La plupart des personnes arrêtéesvivai<strong>en</strong>t sur le plateau de Millevaches, dans le Limousin, un plateauoù se sont développées de très nombreuses alternatives. Elles étai<strong>en</strong>tdans un groupe essayant de refaire vivre une démarche communiste.Le côté spectaculaire des interpellations a choqué le voisinage et uncomité de souti<strong>en</strong> a vu le jour très rapidem<strong>en</strong>t, présidé par ThierryLetellier, maire de la commune de La Villedieu et Jean Piazanet,anci<strong>en</strong> maire communiste de la commune de Tarnac, ayant accueilli legroupe à son origine. Il compte fin novembre plus de 200 personnes.■ Comité de souti<strong>en</strong> aux inculpés de Tarnac, 12, rue du Tilleul,19170 Tarnac, tél. : 06 78 70 15 52, 11novembre-souti<strong>en</strong>@gmx.com.■ On peut lire l'instructif article publié sur le site de Mille Babords,local alternatif de Marseille, "L'ultra-gauche bi<strong>en</strong>tôt accusée d'avoirfom<strong>en</strong>té la crise financière" :www.millebabords.org/spip.php?article9507.DRLe 24 novembre 2008, le conseilde Paris a voté la remun<strong>ici</strong>palisationde la gestion de l'eaupotable. La mesure sera effectiveLa ville de Gr<strong>en</strong>oble postule pouraccueillir les Jeux olympiquesd'hiver de 2018, cinquante aprèsles avoir déjà accueillis. SelonGilles Dumolard, présid<strong>en</strong>t de laChambre de commerce et d'industrie,déclare, le 9 septembre 2008,DRsur France 3 : "Les JO, c'est leBTP, c'est les infrastructures routières".Quel merveilleux parav<strong>en</strong>tque le sport pour justifier le projetde rocade nord <strong>en</strong> tunnel sous LaBastille, une autoroute au sud(A51), l'élargissem<strong>en</strong>t d'une autre(A480), l'édification d'un nouveauc<strong>en</strong>tre ville (projet Giant) et l'accélérationdu Sillon alpin (projetde continuité urbaine de G<strong>en</strong>ève àVal<strong>en</strong>ce sur 220 km !). Un Comitéanti-olympique vi<strong>en</strong>t de se constituerpour dénoncer la candidature: Comité Anti-Olympique, chezles Bas Côtés, 59, rue NicolasChorier, 38000 Gr<strong>en</strong>oble,http://cao38.eu.org.T<strong>en</strong>dancesVertesLe 16 novembre2008, les adhér<strong>en</strong>tsdes Vertsont voté pourchoisir leurs déléguéspour le prochaincongrès. Sur8105 inscrits, il y a eu5032 votants (65 %). Si aucunede ces motions ne remet <strong>en</strong> causele projet de liste Europe-Ecologieemm<strong>en</strong>ée par Daniel Cohn-B<strong>en</strong>dit, elles diverg<strong>en</strong>t sur lessuites à donner.> Espoir <strong>en</strong> actes, 27,7 %. AvecCécile Duflot, secrétaire nationalesortante, pour un mise <strong>en</strong> cohér<strong>en</strong>ceinterne, privilégier les actes,affirmer l'id<strong>en</strong>tité des Verts. Pluspour une autonomie que pourune refondation.> OAI, 25,4 %. AvecDominique Voynet, Jean-Louis Roumégas, AnneSouyris, motion pour lareconstitution de lagauche plurielle autourdu PS. Opposé à un rapprochem<strong>en</strong>tavec ce qui estplus à gauche, contre le conceptde décroissance. Très électoraliste.> Unir, 14,6 %. Avec D<strong>en</strong>isBaupin, Yves Cochet, MireilleFerri, motion pour refonder lesVerts dans un parti écologisteplus large, avec un rappel des fondam<strong>en</strong>tauxde l'écologie, notamm<strong>en</strong>tla lutte antiproductiviste, ladécroissance, la sobriété.> Urg<strong>en</strong>ce écologique, urg<strong>en</strong>cesociale, 14,2 %. Avec Jean-MarcBrulé, Hugues Stœkel, Eti<strong>en</strong>neTête, pour une décroissance solidaireet démocratique, pour unerefondation du parti dans unestructure plus large, proche de lamotion précéd<strong>en</strong>te.> Adep, 11,9 %.Altermondialisme, décroissance etécologie populaire. Avec MartineBillard, Yves Contassot, FrancineBavay, cette liste regroupe lespartisans du non au traité constitutionneleuropé<strong>en</strong>, favorables àune ouverture plus à gauche, porteurd'une certaine radicalité ausein des Verts, les plus opposés àla démarche Cohn-B<strong>en</strong>dit.> RECV, 6,3 %. Motion pour unerefondation des Verts… mais plutôt<strong>en</strong> allant vers les écologistesstyle Gr<strong>en</strong>elle de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,Nicolas Hulot.On notera que la décroissance estdev<strong>en</strong>u un <strong>en</strong>jeu important dudébat. Elle totalise 40,7 % desvoix sur trois motions, une seulemotion est contre. La question dela refondation d'un parti écologisteest aussi au c<strong>en</strong>tre des débats,mais avec des visées différ<strong>en</strong>tesselon les courants : <strong>en</strong> s'ouvrantdu côté des écologistes duGr<strong>en</strong>elle (donc dans la suite de ladémarche Cohn-B<strong>en</strong>dit) ou <strong>en</strong>ouvrant du côté des écologistesplus à gauche (Alternatifs, Chiche,objecteurs de croissance…).S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20093 5


décroissanceDRPrix dupétrole"Au bout du compte,nous connaîtronsavec certitude le mom<strong>en</strong>t du picde production pétrolière mondialeaprès que celui-ci aura eu lieu :au cours d’une année, nousremarquerons une augm<strong>en</strong>tationrapide des prix à la pompe, et <strong>en</strong>observant les chiffres de productiondes années précéd<strong>en</strong>tes, nousnous apercevrons qu’ils sont <strong>en</strong>baisse. Il est possible que ladéc<strong>en</strong>nie suivante soit une périodede « plateau » durant laquelle lesrécessions économiques <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drerontdes baisses de demande <strong>en</strong>énergie, ces dernières masquanttemporairem<strong>en</strong>t la t<strong>en</strong>dance sousjac<strong>en</strong>tede la déplétion".Richard Heinberg, dans Pétrole :la fête est finie ! (éd. Demi-Lune).Texte écrit <strong>en</strong> 2003.Nouveaudocum<strong>en</strong>taireUtopimages vi<strong>en</strong>t de réaliser undeuxième film docum<strong>en</strong>taire surla question de la décroissanceavec des <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avec PierreRabhi, Miguel B<strong>en</strong>assayag,LilleBouquinerie OxfamFrançoise Gollain, Alain Gras,Serge Latouche et la prés<strong>en</strong>tationd'expéri<strong>en</strong>ces concrètes.Utopimages, BP 4, 34650 Lunas,tél. : 04 67 95 43 84, www.utopimages.org.EcologieplanétaireAlain-Claude Galtié, qui a untemps publié de nombreuxarticles dans Sil<strong>en</strong>ce, a mis <strong>en</strong>place un site internet www.ecologieplanetaire.frsur lequel voustrouverez de très nombreux textesde réflexion sur la crise écologiqueet les fausses solutions quisont souv<strong>en</strong>t avancées. Dans unarticle "La décroissance, dansquel contexte ?" il montre lesnombreux écueils que peut posercette démarche : "Prôner ladécroissance, c'est accorder à lacroissance une certaine réalité"(…) "Moins de ceci, moins decela... C'est beaucoup mieux quel'assujettissem<strong>en</strong>t et la résignation.Néanmoins, c'est très insuffisantcar la diminution des quantitésconsommées et produites nepeut, seule, changer la logique dusystème. Même à faibles doses,les facteurs de destruction rest<strong>en</strong>tnuisibles".alternativesxfam est une organisation de solidarité internationale. Elle aouvert son premier magasin <strong>en</strong> France, à Lille, <strong>en</strong> avril 2007.OCette bouquinerie est d'abord un espace d'information, de s<strong>en</strong>sibilisationet de mobilisation de proximité. Elle propose une largesélection de livres, CD et DVD d'occasion dont les recettes serv<strong>en</strong>t àfinancer des activités de mobilisation de l'association. Elle cherche àfaire évoluer les habitudes de consommation, à offrir un accès à laculture à prix peu élevé et proposer de nouveaux modes d'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts.On peut part<strong>ici</strong>per <strong>en</strong> donnant des ouvrages, <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant la boutiqueou <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ant faire ses courses culturelles. Bouquinerie Oxfam,19 ter, rue de l'Hôpital-Militaire, 59800 Lille, tél. : 03 20 54 40 31.OxfamEntropiaDans son cinquième numéro, cetterevue semestrielle de réflexion surla décroissance, propose une critiquede l'utilitarisme. Celui-ciprét<strong>en</strong>d que ce qui fait la valeurdes choses, c'est son utilité. C'estnier qu'une bonne partie de notrevie repose sur la gratuité, que las<strong>en</strong>sibilité ne relève pas de l'utilité,que ce qui a de la valeur pourl'un ne l'a pas forcém<strong>en</strong>t pourd'autres. A force de ne privilégierque l'utile, la société est <strong>en</strong> trainde détruire la planète. En complém<strong>en</strong>tdes réflexions m<strong>en</strong>ée par leMAUSS, Mouvem<strong>en</strong>t anti-utilitaristedans les sci<strong>en</strong>ces sociales,dans le domaine économique, l'objectionde croissance permet dediversifier la critique. Avec destextes de Françoise Gollain,Fabrice Flipo, Serge Latouche,Jacques Godbout, Alain Caillé,Marc Humbert, François Gauthier,Onafrio Romano, Jean-ClaudeBesson-Girard. Entropia, éditionParangon, 31, rue de Brest,69002 Lyon, tél. : 04 92 53 5962, automne 2008, 208 p. 15 €.Marcheton rêveAprès la "marche du vivant" quiavait pris la route au printemps2007 pour relier les Pyrénées àParis (voir reportage photo dansS!l<strong>en</strong>ce n°351), une nouvellemarche est <strong>en</strong> préparation"marche ton rêve" qui devraits'élancer sur les routes de Francele 9-9-9 (9 septembre 2009) etpromouvoir la paix, le rêve, et leplus grand des arts : celui devivre. La marche pourrait <strong>en</strong>suitese poursuivre à l'étranger sil'énergie s'<strong>en</strong> fait s<strong>en</strong>tir. Voir :www.lamarcheduvivant.org.Loire-AtlantiqueCoursd'espérantoL'association Herbignac Esperantopropose des cours à la maison desassociations d'Herbignac et reçoitrégulièrem<strong>en</strong>t des espérantistesinternationaux.Plus d'infos : Jean-YvesSanterre, tél. : 02 40 88 96 98ou 02 40 88 91 94,et pour le reste du départem<strong>en</strong>t :http://esperanto44.free.fr.V<strong>en</strong>déeHandirockHandirock est une association née<strong>en</strong> 2003 qui a mis <strong>en</strong> place uneméthode de danse permettantd'associer des personnes <strong>en</strong> chaiseroulante et des "marchants". Dessoirées dansantes sont organisées<strong>en</strong> Bretagne et <strong>en</strong> Pays-de-Loireet des stages de formations sontorganisés pour appr<strong>en</strong>dre la techniqueun peu partout.Handirock, La R<strong>en</strong>audière,85150 Sainte-Flève-les-Loups,www.handirock.asso.fr.Deux-SèvresPas à pas…l'aube !Juli<strong>en</strong> Corti cherche à promouvoirl'idée de non-viol<strong>en</strong>ce à travers lapoésie et la peinture. Il a édité àcompte d'auteur un recueil Pas àpas… l'aube ! Il est disponiblecontre 18 €. Juli<strong>en</strong> Corti, 4,allée du Champ-Ruault, 79300Bressuire, tél. : 06 72 70 47 12.MontpellierBiodiversité,échangeset diffusiond'expérim<strong>en</strong>tationBéde, Biodiversité, échanges et diffusiond'expérim<strong>en</strong>tation, est uneassociation de solidarité internationalequi a vu le jour <strong>en</strong> 1994.En li<strong>en</strong> avec une cinquantained'organisations de différ<strong>en</strong>tsréseaux français, europé<strong>en</strong>s et3 6 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009DR


alternativesDrômeVivre simplem<strong>en</strong>tpour que d'autres viv<strong>en</strong>tLes r<strong>en</strong>contres de l'écologie au quotidi<strong>en</strong>,à Die, se dérouleront cetteannée du 23 janvier au 2 février2009 sur le thème : Vivre simplem<strong>en</strong>tpour que d'autres viv<strong>en</strong>t.Extraits de l'abondant programme :> Jeudi 22 à 21 h, film d'ouvertureUn monde sans eau.> V<strong>en</strong>dredi 23, 16h, film Out foxed,suivi d'un débat sur l'écologie dansla presse (avec S!l<strong>en</strong>ce,Acrimed…) ; 20h : débat Lesvaleurs au féminin ; 21h30 : concertMôrice Bénin.> Samedi 24, 12h , repas partagé ;14 h : défilé de mode écologique, bioet équitable ; 16 h : débat vers unebio-vallée ; 20 h : confér<strong>en</strong>ceFrançois Plassard : crise écologique ou crise sociale ?> Dimanche 25, 10 h : ateliers CNV, Simpl<strong>ici</strong>té volontaires ; 14 h :confér<strong>en</strong>ce Victor Hugo Espinosa Pollution de l'air ; confér<strong>en</strong>ce d'Yvescochet Après pétrole et décroissance ; 20h30 : confér<strong>en</strong>ce de Paul ArièsLa décroissance, projet de société ?DR> Lundi 26, 17 h : film Un monde pas tout à fait parfait ; 20h30 :confér<strong>en</strong>ce Impact des métaux toxiques sur la santé et l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.> Mardi 27, 16h : film La maison 3E, <strong>en</strong>traide économique écologiquesuivi d'un débat sur l'habitat passif, social et l'autoconstruction ;20h30 : confér<strong>en</strong>ce d'Yves Paccalet, Issue de secours.> Mercredi 28, 14h : spectacle <strong>en</strong>fants, goûter bio, 17h30 : film <strong>en</strong>fantUn été avec Coo ; film adultes La marche des gueux et débat avec leréalisateur François Verlet ; 20h30 : confér<strong>en</strong>ce La faim, le blé, labagnole avec Fabrice Nicolino.> Jeudi 29, 17h30 : film Arg<strong>en</strong>t, dette et monnaies solidaires ; 20h30 :théâtre-forum Vivre simplem<strong>en</strong>t ?> V<strong>en</strong>dredi 30, 14 h : film Carapa, créer et vivre <strong>en</strong> écovillage ; 16h30 :film Cultivons la Terre ; 17h30 : confér<strong>en</strong>ce-débat de Xavier R<strong>en</strong>ou Lemanifeste des désobéissants ; 20h30 : soirée OGM avec Christian Velotet Michèle Rivasi.> Samedi 31, 10 h : atelier formation à l'action non-viol<strong>en</strong>te ; 14 h :débat Simpl<strong>ici</strong>té volontaire avec Alexis Robert ; 21 h : bal folk.> Dimanche 1 février, 10 h : ateliers Ecologie intérieure, Sociocratie, alim<strong>en</strong>tationvivante ; 10 h : ateliers PLU, PLD et ZPPAUP, Educationautrem<strong>en</strong>t ; 14 h : confér<strong>en</strong>ce Irradiation des alim<strong>en</strong>ts avec RolandDesbordes ; 16 h : confér<strong>en</strong>ce Manger bio, c'est pas du luxe avec LilianLe Goff et Agribiodrôme ; 20h30 : Confér<strong>en</strong>ce La maladie a-t-elle uns<strong>en</strong>s ?> Lundi 2, 16h30 : film Les animaux amoureux ; 18 h : cercle de paroleet repas citoy<strong>en</strong>s.> Mardi 3, 17h : film Nos <strong>en</strong>fants nous accuseront ; 21 h : film Lafièvre de l'or.R<strong>en</strong>contres de l'écologie, Le Chastel, 26150 Die,tél. : 04 75 21 00 56, annetesson@free.fr.L'homme construit trop de murs,pas assez de pontsIsaac Newtoninternationaux, elle fait la promotiondes agricultures paysannes <strong>en</strong>sout<strong>en</strong>ant les initiatives allantdans le s<strong>en</strong>s d'une gestion respectueusedu vivant. Béde organisedes ateliers, des r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong>trepaysans, chercheurs et société civile,<strong>ici</strong> et ailleurs (Europe,Maghreb, Afrique de l'Ouest). Avecle souti<strong>en</strong> de fondations et de collectivités,elle a édité récemm<strong>en</strong>tdeux livres-CD : Promouvoir uneagriculture paysanne écologique etsolidaire <strong>en</strong> Europe (10 €) etSem<strong>en</strong>ces paysannes, fondem<strong>en</strong>tde la souveraineté alim<strong>en</strong>taire <strong>en</strong>Afrique (7 €), compte-r<strong>en</strong>du d'uncolloque international qui s'estt<strong>en</strong>u à Bamako <strong>en</strong> février 2007.Béde, 47, place du Millénaire,34000 Montpellier, tél. : 04 6765 45 12, www.bede-asso.org.GardLa FailleLa Faille est une compagnie dethéâtre associative qui a vu lejour <strong>en</strong> 2007 avec comme volontéde proposer des techniques permettantune réflexion philosophiqueet d'aller vers une organisationde modes de vie plushumanistes, plus durables. Deuxspectacles sont actuellem<strong>en</strong>t proposés: Faim, un spectacle poético-burlesqueadapté d'un romanéponyme de Knut Hamsun et SOSj'étouffe, un spectacle jeunepublic de s<strong>en</strong>sibilisation à l'écologie(déchets, éco-systèmes, air,eau). La compagnie propose defaire suivre les représ<strong>en</strong>tations dedébats ou d'ateliers pédagogiques.La Faille, BP, 10, boulevardGambetta, 30400 Vill<strong>en</strong>euve-lès-Avignon, tél. : 06 74 86 12 51.MarseilleRecherches surl'anarchismeLe CIRA, C<strong>en</strong>tre international derecherches sur l'anarchisme est néà Marseille <strong>en</strong> 1965. A l'origine, ils'agissait d'un dépôt annexe duCIRA de Lausanne, <strong>en</strong> Suisse, nélui <strong>en</strong> 1957. Il est <strong>en</strong>suite dev<strong>en</strong>uautonome. Il a pour but d'archiver,de classer tout ce qui a unrapport avec l'anarchisme. Celareprés<strong>en</strong>te aujourd'hui plusieursmilliers de livres et plusieurs c<strong>en</strong>tainesde collections de brochures.Une bibliothèque de prêtpermet d'emprunter ces docum<strong>en</strong>ts.Le CIRA organise régulièrem<strong>en</strong>tdes débats, annoncé dansson bulletin. Le CIRA est affilié àun réseau international regroupant70 c<strong>en</strong>tres dans une vingtainede pays. Actuellem<strong>en</strong>t, le CIRAa <strong>en</strong>gagé l'informatisation ducatalogue des livres et un projetd'achat d'un local est <strong>en</strong> cours. Onpeut part<strong>ici</strong>per <strong>en</strong> faisant un don.CIRA, 3, rue Saint-Dominique,13001 Marseille, tél. : 09 50 5120 89.Hautes-AlpesFormation àl'autonomieL'autonomie, dans toutes sesdim<strong>en</strong>sions, et la recherche des<strong>en</strong>s font l'objet d'une formation àEourres (Hautes-Alpes). Celle-cis'adresse prioritairem<strong>en</strong>t à dejeunes adultes de 18 à 25 ans :autonomie pratique (alim<strong>en</strong>taire,logem<strong>en</strong>t…), intellectuelle (lecturescollectives, docum<strong>en</strong>taires,ateliers de réflexion sur la société…)développem<strong>en</strong>t de nospropres médias (radio, internet,journal…) et activités liées au villaged'accueil. Cette formation seti<strong>en</strong>dra du 16 mars au 16 juin.Plus d'infos : Emmanuelle etMichel Philippe, tél. : 04 92 49 6593, http://s<strong>en</strong>setautonomie.free.fr.IsèreLa fabricà-sonsLa fabric-à-sons est un espace decréations musicales utilisant desinstrum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t fabriquésà partir de matériaux de récupération.A l'origine du projet, LucPerrin, m<strong>en</strong>uisier, mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>, éducateur,a mis au point une techniqueet un savoir-faire pour obt<strong>en</strong>irdes r<strong>en</strong>dus sonores de qualité.L'atelier de récupération et defabrication est mobile et permetaux <strong>en</strong>fants de concevoir leursinstrum<strong>en</strong>ts, avant de t<strong>en</strong>ter dejouer <strong>en</strong>semble. La fabric-à-sons,Chapeau percé, domaine deTalon, 38710 Saint-Sébasti<strong>en</strong>,tél. : 04 76 34 90 40.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20093 7DR


nucléaireTransports chahutésUn nouveau "Castor", convoi dedéchets radioactifs par train— le onzième — a traversé laFrance, depuis l'usine Areva de LaHague (Manche) pour rejoindre lesite d'<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t de Gorleb<strong>en</strong>, <strong>en</strong>Allemagne, le 7 novembre 2008.Plusieurs groupes de militants ontt<strong>en</strong>té d'<strong>en</strong> bloquer le passage. Ils <strong>en</strong>ont été empêchés par les forces depolice à Réding (Moselle) et àHo<strong>en</strong>heim, <strong>en</strong> banlieue de Strasbourg(Bas-Rhin). Côté allemand, plusieursmilitants ont été interceptés "prév<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t".Malgré cela, un blocage aréussi à Berg, juste après la frontière,obligeant le convoi à stationnerprès de 12 heures à Lauterbourg(Bas-Rhin).Cette journée de blocage intervi<strong>en</strong>t, jour pour jour,quatre ans après le décès de Sébasti<strong>en</strong> Briat, écrasépar un tel transport.Le 8 novembre, <strong>en</strong>viron 14 000 manifestants et 350tracteurs ont m<strong>en</strong>é des actions diverses près deGorleb<strong>en</strong> pour ral<strong>en</strong>tir l'arrivée du convoi transférésur route à 200 km de l'arrivée. Les déchets étai<strong>en</strong>tvéloDRprotégés par 16 000 pol<strong>ici</strong>ers. Leconvoi est arrivé avec 14 heures deretard.Les manifestants rappell<strong>en</strong>t qu'unconvoi Castor (onze cont<strong>en</strong>eurs)représ<strong>en</strong>te la moitié de la radioactivitédu cœur d'une c<strong>en</strong>trale nucléaire.A noter que pour la première fois, unreprés<strong>en</strong>tant d'IG Metall, un des plusgros syndicats allemands, est v<strong>en</strong>upr<strong>en</strong>dre la parole p<strong>en</strong>dant un meetingpour dénoncer le nucléaire "une technologievieillissante et arriérée".DRRisquesd'explosionLe 13 novembre 2008, l'ASN,Autorité de sûreté nucléaire, apublié un rappel à EDF et à Arevapour dénoncer des dysfonctionnem<strong>en</strong>tsdans l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de conduitesoù pass<strong>en</strong>t de l'hydrogène. Cedéfaut d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> pourrait provoquerdes fuites et une explosionsusceptible "d'<strong>en</strong>dommager des élém<strong>en</strong>tsess<strong>en</strong>tiels au mainti<strong>en</strong> de lasûreté ou de conduire à une rupturedu confinem<strong>en</strong>t". Il a été détectédans plusieurs réacteurs : Cruas-Meysse (Ardèche), Blayais(Gironde), Golfech (Tarn-et-Garonne) et Civaux (Vi<strong>en</strong>ne). LeRéseau Sortir du nucléaire rappellelui que cet avertissem<strong>en</strong>t a étér<strong>en</strong>ouvelé de nombreuses foisdepuis 1999 et que le gouvernem<strong>en</strong>tn'a pris aucune mesure pourqu'EDF soit obligé de faire les travauxnécessaires. Il rappelle égalem<strong>en</strong>tque d'autres rapports del'ASN ont pointé d'autresdéfaillances qui, au fil des ans, perdur<strong>en</strong>t.Et d'interroger : qui nousdirige ? L'Etat, EDF ou Areva ?Les véloroutesau ral<strong>en</strong>ti…Un schéma national de vélorouteset voies vertes avai<strong>en</strong>t été adopté le15 décembre 1998, prévoyant lacréation de 7000 à 9000 km devoies réservées aux vélos <strong>en</strong> France.Dix ans après, les associationsnationales de cyclistes s'étonn<strong>en</strong>t dela l<strong>en</strong>teur de la procédure : <strong>en</strong>vironun quart des itinéraires seulem<strong>en</strong>t aété réalisé. L'inv<strong>en</strong>taire de ces voieset les projets sont sur le sitehttp://voiescyclables.free.fr.Prime detransport pourles vélos ?Alors que de plus <strong>en</strong> plus de personnesse r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vélo à leurtravail (3,5 % de la population<strong>en</strong> Ile-de-France), les députés quidébattai<strong>en</strong>t d'une prime transportpour aider les salariés confrontésà une hausse du prix du pétrole,ont décidé, le 3 novembre 2008,d'ét<strong>en</strong>dre la prime "aux servicespublics de location de vélo". Fortbi<strong>en</strong>, mais qu'est-ce que celasignifie ? Les vélos du publ<strong>ici</strong>taireDecaux relèv<strong>en</strong>t-ils d'un servicepublic ? Et quid de ceux qui,<strong>en</strong>core plus fidèle au vélo, ont leurpropre deux roues ?ParisDes Velibpeu sociauxDerrière le libre-service des vélosDecaux, il y a un grand nombre desalariés pour remettre les vélos <strong>en</strong>place et les réparer. Et tout ne sepasse pas de manière idéale sur leToulouseAcharnem<strong>en</strong>tcontre un militantEn 2002, Olivier Theron créé l'associationVélorution ! Olivier Theron est verbalisé pourun feu rouge grillé, le 8 août 2002.L'association occupe <strong>en</strong> juin 2003 une maison abandonnéepar l'Opac pour y ouvrir un atelier de collecteet de réparations de bicyclettes. Cela leur vautquelques démêlés avec la justice. Lors d'une visite duministre de l'intérieur de l'époque, Sarkozy, le 2février 2004, Olivier est accusé d'"outrage par jets deyaourts". En décembre 2004, il est verbalisé pour"refus de circuler sur une bande cyclable". Le 2 avril2005, il est verbalisé pour "<strong>en</strong>trave à la circulationplan social. Dans un tract diffuséle 16 juin 2008, des salariés indiqu<strong>en</strong>tque 60 % des personnes<strong>en</strong>gagées <strong>en</strong> juin 2007 ont déjàquitté l'<strong>en</strong>treprise.de bus" pour avoir roulé dans un couloir de bus…alors qu'il n'y a pas de bus à ce mom<strong>en</strong>t-là du faitd'une manif anti-CPE. A partir de là comm<strong>en</strong>ce uneescalade jud<strong>ici</strong>aire. Comme il se permet de critiquervertem<strong>en</strong>t par des lettres ouvertes les méthodes de lajustice, il est poursuivi pour "outrages" et "rébellion"et il finit par récolter sept mois de prison fermes <strong>en</strong>janvier 2006 qu'il effectue du 29 novembre 2007 au27 mai 2008. Son père et sa compagne se voi<strong>en</strong>tinterdits de parloir p<strong>en</strong>dant les deux premiers mois.Il est changé huit fois de cellule. L'associationVélorution et le collectif d'artistes Mix-Art Myrisqui dispos<strong>en</strong>t d'une anci<strong>en</strong>ne usine où sièg<strong>en</strong>t l'ateliervélo, intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour le sout<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> vain. De nouveaulibre, il est <strong>en</strong>core poursuivi pour "outrages" et"rébellion" après avoir publié le récit de son emprisonnem<strong>en</strong>t.Vélorution, Mix-Art Myris,12, rue Ferdinand-Lassalle, 31200 Toulouse,http://olivierlibre.bloguez.com/DR3 8 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


énergiesDREtats-UnisChangem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> vue ?L'élection de Barack Obama va-tellechanger quelque chose dansle domaine de l'énergie (et du climat)? Le nouveau présid<strong>en</strong>t apromis de signer le protocole deKyoto et d'arriver comme le proposeAl Gore, à diminuer les gaz àeffet de serre dans le pays de80 % d'<strong>ici</strong> 2050. Pour cela, il aaffirmé p<strong>en</strong>dant sa campagnequ'il n'aura pas recours aunucléaire, mais aux énergiesr<strong>en</strong>ouvelables. Il a promis 150milliards d'investissem<strong>en</strong>ts dansce domaine… pour assurer l'indép<strong>en</strong>danceénergétique du pays.Toutefois, cela inclut pour lemom<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>t à hautedose des agrocarburants… ce quiaura de nombreuses conséqu<strong>en</strong>cesnégatives à l'étranger (hausse desprix alim<strong>en</strong>taires). Mais comme ila reçu beaucoup d'arg<strong>en</strong>t dulobby nucléaire p<strong>en</strong>dant sa campagneet qu'il est sénateur dansl'Etat le plus nucléarisé du pays,il faudra att<strong>en</strong>dre ses actes pour<strong>en</strong> savoir plus !EDF achète654 éoli<strong>en</strong>nes !Le 5 novembre 2008, EDF aacheté 654 éoli<strong>en</strong>nes pour unepuissance totale de 981 MW…mais c'est aux Etats-Unis ! EDFdevi<strong>en</strong>t ainsi un des plus gros producteursd'énergie éoli<strong>en</strong>ne outre-Atlantique avec 4500 éoli<strong>en</strong>nespour plus de 3000 MW. Dans lepays du libre-marché, leséoli<strong>en</strong>nes sont plus r<strong>en</strong>tables quele nucléaire !EspagnePic deproductionéoli<strong>en</strong>Le 24 novembre 2008, l'Espagnea <strong>en</strong>registré un record de productiond'électr<strong>ici</strong>té éoli<strong>en</strong>ne. Leséoli<strong>en</strong>nes ont fourni pour cettejournée 43 % de la consommation.En moy<strong>en</strong>ne, sur 2008, leséoli<strong>en</strong>nes auront fourni 11 % dela production électrique. Le gouvernem<strong>en</strong>tprévoit un triplem<strong>en</strong>tde cette production d'<strong>ici</strong> 2020.Gre<strong>en</strong>peacepour le toutr<strong>en</strong>ouvelableGre<strong>en</strong>peace a prés<strong>en</strong>té le 27octobre 2008 à Berlin une étudequi montre qu'il est possible depasser au tout r<strong>en</strong>ouvelable aveccomme objectif 50 % <strong>en</strong> 2050,100 % <strong>en</strong> 2090. L'étude montreque cela coûterait 10 à 12 000milliards d'Euros pour l'<strong>en</strong>semblede la planète… soit 120 milliardspar an, une paille si on compare àIlluminations de Noël :Emissions de CO 2 maximaleses illuminations de Noël dur<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus longtemps, sont deplus plus nombreuses… et tomb<strong>en</strong>t <strong>en</strong> période de chauffageLint<strong>en</strong>sif. C'est traditionnellem<strong>en</strong>t la semaine avant Noël où les jourssont les plus courts, que l'on atteint des records de consommation.Conséqu<strong>en</strong>ce : à cette époque de l'année, toute consommation supplém<strong>en</strong>taireest assurée par la production de c<strong>en</strong>trales thermiques car lesc<strong>en</strong>trales nucléaires ne peuv<strong>en</strong>t couvrir les pointes de consommation. Etdonc, c'est une émission maximale de CO 2 qui s'<strong>en</strong>suit. Même sans interdirecette débauche de lumière, il serait sans doute possible de p<strong>en</strong>ser <strong>en</strong>lampes à diode électroluminesc<strong>en</strong>tes qui consomm<strong>en</strong>t beaucoup moins,de limiter la période d'éclairage, <strong>en</strong> jours (pas avant début décembre) et<strong>en</strong> horaires (ri<strong>en</strong> ne sert d'éclairer à 3 h du matin).L'électronique va détruirele monde !ne étude du NaturalResources Def<strong>en</strong>se CouncilU(Etats-Unis), publié le 14novembre 2008, a estimé que laconsommation des consoles de jeuxsur la planète est de 16 milliards dekWh par an soit l'équival<strong>en</strong>t de laconsommation de la ville de SanDiego (1,2 million d'habitants).Une étude allemande citée parFrance-Info le 26 mars 2008(www.france-info.com/spip.php?article113843&theme=81&sous_theme=184#) annonceque si internet continue sa croissance actuelle, il consommeraà lui tout seul dans 20 ans autant d'électr<strong>ici</strong>té que l'<strong>en</strong>semble de nosactivités actuellem<strong>en</strong>t ! Selon l'université de Standord (USA), internetconsomme déjà aux Etats-Unis l'équival<strong>en</strong>t de la production de14 c<strong>en</strong>trales thermiques (180 milliards de kWh <strong>en</strong> 2007).ce que l'on met aujourd'hui poursauver le milieu bancaire. LeGIEC, Groupem<strong>en</strong>t intergouvernem<strong>en</strong>tald'experts sur l'évolutiondu climat, a jugé cette étude"rigoureuse". Gre<strong>en</strong>peace va maint<strong>en</strong>antfaire campagne pour qu'ellesoit prise <strong>en</strong> compte d'<strong>ici</strong> laConfér<strong>en</strong>ce sur le climat prévue<strong>en</strong> décembre 2009 à Cop<strong>en</strong>hague.Dérapagedans legigantismeLes prix de rachat de l'électr<strong>ici</strong>tésolaire étant élevé, les investisseursse lanc<strong>en</strong>t dans la constructionde c<strong>en</strong>trales photovoltaïques.Bi<strong>en</strong> que le coût de rachat soitplus important pour une installationposée sur un toit que pourune installation au sol, cette dernièrea la préfér<strong>en</strong>ce des grosinvestisseurs car les conditionsd'investissem<strong>en</strong>t (assurances,législation) sont plus faciles àréunir : il suffit d'obt<strong>en</strong>ir un permisde construire de la part de lacommune. Sont actuellem<strong>en</strong>tvisées les terres <strong>en</strong> jachères et unprojet de 180 hectares est <strong>en</strong> projetà Fourques dans le Gard (45MWc). D'autres projets autour deManosque (Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce), concern<strong>en</strong>t au total1500 ha (375 MWc). Les mairiessign<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lorgnant la taxe professionnelle(de l'ordre de 18 000euros à l'hectare, par an). Au lieudes 180 hectares prévus àFourques, on pourrait obt<strong>en</strong>ir lamême production électrique avecseulem<strong>en</strong>t une douzaine d'éoli<strong>en</strong>nes…Ces éoli<strong>en</strong>nes r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tinconstructibles <strong>en</strong>viron 2 hectares,mais ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au sol queGrande roue de LondresDR DRPour faire fonctionner Internet, il faut desmilliers de placards électroniquesquelques dizaines de m2.Encore faut-il discuter de lamanière d'implanter ceséoli<strong>en</strong>nes. Si l'on avait unedémarche de déc<strong>en</strong>tralisation, leséoli<strong>en</strong>nes serai<strong>en</strong>t gérées par lescollectivités et non par des firmeset serai<strong>en</strong>t dispersées pour éviterde conc<strong>en</strong>trer l'énergie puis de laChamp solaire <strong>en</strong> Californieredistribuer. Mais la logiquefinancière pousse à la conc<strong>en</strong>tration.Une conc<strong>en</strong>tration qui vaaller s'accélérant du fait desrev<strong>en</strong>dications des anti-éoli<strong>en</strong>s :pour protéger le paysage, le gouvernem<strong>en</strong>tqui souti<strong>en</strong>t un programmed'implantation de 6 000éoli<strong>en</strong>nes d'<strong>ici</strong> 2020, vi<strong>en</strong>t d'adopterun principe de "regroupem<strong>en</strong>tdes nuisances" qui va favoriser legigantisme des parcs éoli<strong>en</strong>s.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20093 9


santén°363Téléphonie mobile> Etats-Unis : le Congrèsinquiet. Le Congrès des Etats-Unis (le Parlem<strong>en</strong>t) a <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du desexperts sur la question des téléphonesmobiles lors d'une commissiond'<strong>en</strong>quête qui s'est t<strong>en</strong>uefin septembre 2008. Certainsexperts y ont expliqué que la plupartdes études concluant à l'innocuitéde la technique ne sont passci<strong>en</strong>tifiques, mais commandéespar les opérateurs pour retarderles mesures sanitaires à pr<strong>en</strong>dre.Un des experts a fait le parallèleavec le tabac et l'amiante.Plaidant pour le principe de précaution,il a demandé que l'on nerefasse pas la même erreurqu'avec l'amiante (90 ans pourarriver à son interdiction), avec leplomb dans les peintures (70 ans),ou sur le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre cigarettes etcancers (50 ans de polémiques).> Belgique : interdiction desportables pour <strong>en</strong>fants.Annoncés par un article paru dansLe Soir du 4 novembre 2008,deux nouveaux portables pour<strong>en</strong>fants que voulai<strong>en</strong>t commercialiserDisney et Belgacom ont étéimmédiatem<strong>en</strong>t interdits par PaulMagnette, ministre <strong>en</strong> charge dela protection des consommateurs.Il fonde son interdiction sur leprincipe de précaution : les téléphonesportables sont suspectéesd'être d'autant plus dangereux quel'utilisateur est jeune. L'année dernière,<strong>en</strong> France, le ministère de lasanté avait pris une mesure similaire…le 2 janvier 2008, laissantles téléphones se v<strong>en</strong>dre commecadeaux de Noël.> Les jeunesdévelopp<strong>en</strong>tdes cancers.Une étude réalisée par laRoyal Society de Londres comparantdes jeunes ayant utilisé le portableavant vingt ans avec d'autresjeunes qui l'utilis<strong>en</strong>t pas montrequ'à 30 ans, on observe un taux decancer cinq fois plus important surle groupe des utilisateurs.> Les assurances ne veul<strong>en</strong>tplus payer. Les Etats-Unis ontutilisé le téléphone portablequelques années avant nous… etles problèmes sanitaires y ont doncquelques années d'avance. Devantla multiplication des plaintes pourraison de santé, les assurances ontdécidé de se retourner contre lamarque Nokia, estimant qu'ellesn'avai<strong>en</strong>t pas été correctem<strong>en</strong>tinformées des risques que provoqu<strong>en</strong>tles téléphones portables.D'autres compagnies ont purem<strong>en</strong>tet simplem<strong>en</strong>t rompu les contratsavec les opérateurs. (Politis, 25septembre 2008)> Nouveaux problèmes desanté. Une étude épidémiologiqueréalisée aux Etats-Unis et auDanemark portant sur le suivi deplus de 13 000 <strong>en</strong>fants danoisconfirme que l'exposition auxondes des téléphones portablesp<strong>en</strong>dant la grossesse et p<strong>en</strong>dantleur <strong>en</strong>fance, conduit à l'âge de 7ans à avoir plus de problèmescomportem<strong>en</strong>taux et d'hyperactivité.Cela est conforme avec de nombreusesétudes qui ont toutes montréles dangers de ces ondes sur lecerveau des jeunes <strong>en</strong>fants.Les antiridespour vieillirplus vite !Le c<strong>en</strong>tre hospitalier universitairede Québec a m<strong>en</strong>é une <strong>en</strong>quête surla durée à propos des produits antirides.Il ressort de cette étude unvieillissem<strong>en</strong>t accéléré des couchescutanées et une s<strong>en</strong>sibilité accruede la peau aux agressions extérieures.Cela s'explique par unral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t important de la divisioncellulaire et la mort d'unnombre significatif de cellules.Conclusion : ces produits qui n'exist<strong>en</strong>tque par le matraquage publ<strong>ici</strong>tairepermett<strong>en</strong>t de reculer pourmieux sauter ! (60 millions deconsommateurs, décembre 2007)TéfloncancérigèneLe Téflon (de son vrai nom polytétrafluoroéthylèneou PTFE) existedepuis 1938. Il a longtemps étésuspecté d'être cancérigène.En 2005, les laboratoires DuPontqui le commercialis<strong>en</strong>t ont étécondamnés à payer plus deDR16 millions de dollars aux autoritéssanitaires des Etats-Unis pouravoir dissimulé certains risquespot<strong>en</strong>tiels. Des études ont montréque le PFOA, un ag<strong>en</strong>t chimiqueutilisé pour la fabrication duTéflon, provoque des cancers chezl'animal. Les Etats-Unis vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tde classer le Téflon comme cancérigènepossible. (60 millions deconsommateurs, octobre 2008)La paroleplus efficaceque les antidépresseursUne équipe de chercheurs dudépartem<strong>en</strong>t de psychologie del'université d'Hull <strong>en</strong> Grande-Bretagne, a comparé les résultatsde 35 études sci<strong>en</strong>tifiques portantsur l'efficacité des six principauxantidépresseurs. Résultats : ilsn'ont pas plus d'effet que les placebos(fausse pilule necont<strong>en</strong>ant aucunprincipeactif)sauf pourquelques cas dedépressionsgraves. Ilressort de cesétudes qu'il existe unbi<strong>en</strong> meilleur remède : laparole. Le gouvernem<strong>en</strong>t britanniquea lancé un programme deformation auprès de 3600 thérapeutespour les inciter à écouterleurs pati<strong>en</strong>ts plutôt que de prescriredes molécules chimiques.(Alternatives Santé, avril 2008)DROGMIndeGénocidepaysanLes OGM permett<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong>richirles firmes comme Monsanto.Alors que les paysans avai<strong>en</strong>tl'habitude de produire leurspropres sem<strong>en</strong>ces, ils se laiss<strong>en</strong>tconvaincre d'acheter ces sem<strong>en</strong>cesqui doiv<strong>en</strong>t donner des résultatsextraordinaires. Mais quand lesrésultats ne sont pas là (souv<strong>en</strong>tparce que les OGM sont trèsgourmands <strong>en</strong> eau), le paysan seretrouve <strong>en</strong>detté et n'a plus desem<strong>en</strong>ces, la plupart des OGMétant stériles. Depuis l'arrivée desOGM <strong>en</strong> Inde, on estime que plusde 125 000 paysans se sont su<strong>ici</strong>dés,croulant sous les dettes, etcela se poursuit au rythme affolantde 1000 par mois. La situationa été dénoncée par le PrinceCharles, <strong>en</strong> Grande-Bretagne etdepuis les reportages se multipli<strong>en</strong>t.Pour le mom<strong>en</strong>t Monsantoqui v<strong>en</strong>d <strong>en</strong> inde du coton Btreconnaît qu'il y a un problème dedettes, mais ne va pas plus loin.Les autorités indi<strong>en</strong>nes qui ontdonné leur feu vert se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tde confirmer les chiffres. Unarticle paru dans le Daily Maildu 3 novembre 2008 a été traduitet mis <strong>en</strong> ligne sur le site desAmis de la Terre(www.amisdelaterre.org/Le-g<strong>en</strong>ocide-OGM.html)Risquede retourdu maïsMon810 ?Le 31 octobre 2008, l'Ag<strong>en</strong>ceeuropé<strong>en</strong>ne de sécurité des alim<strong>en</strong>ts,Efsa,a r<strong>en</strong>du unavis sur laclause de sauvegardefrançaiseconcernant le maïs810 activée <strong>en</strong> février2008. Elle considère la décisioninjustifiée. Gre<strong>en</strong>peace relève quel'Efsa a toujours pris position <strong>en</strong>faveur des OGM ce qui laisse douterde son objectivité. Cet avis del'Efsa doit <strong>en</strong> principe ori<strong>en</strong>ter ladécision du Conseil de l'Europequi peut demander à la France demettre fin à la clause de sauvegarde…ce qui peut provoquer unretour à la situation antérieure.En att<strong>en</strong>dant le Mon810 resteinterdit <strong>en</strong> France.4 0 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009DRRécolte du coton <strong>en</strong> Inde


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tAmazonieAccélérationde ladéforestationEn 2008, les surfaces défrichéesdans la forêt amazoni<strong>en</strong>ne aurontplus de doublé par rapport à2007 d'après les estimationsfaites par satellite. Les agriculteursbrûl<strong>en</strong>t la forêt à grandeéchelle. A cette allure, il n'y auraplus de forêt vers 2030.Transports> Rénovation du chemin de fer.L'Etat et RFF, Réseau ferré deFrance, ont signé un contrat deplan allant jusqu'à 2015 et prévoyantun investissem<strong>en</strong>t de l'Etatde 13 milliards d'euros pourmoderniser le chemin de fer. Il nes'agit qu'à moitié d'une bonn<strong>en</strong>ouvelle car tout dép<strong>en</strong>dra de ladestination de ces investissem<strong>en</strong>ts.RFF annonce déjà vouloirdoubler son réseau TGV et améliorerla desserte <strong>en</strong> région Ile-de-France, ce qui est sans doute leplus r<strong>en</strong>table, mais ne correspond<strong>en</strong> ri<strong>en</strong> à la notion de servicepublic : l'urg<strong>en</strong>t est d'investirdans l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des petites lignespour éviter leur désaffection quisert <strong>en</strong>suite de prétexte à leur fermeture.Cette logique prôné<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t par la Fnaut,Fédération nationale des associationsd'usagers des transports, acep<strong>en</strong>dant peu de chance d'être<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du. Ces investissem<strong>en</strong>tsvis<strong>en</strong>t avant tout à ouvrir lesvoies à la concurr<strong>en</strong>ce europé<strong>en</strong>nedès 2010. Or cette concurr<strong>en</strong>cesera surtout effective sur lesgrandes liaisons <strong>en</strong>tre grandesvilles.IrlandeLutte contre Shell> Puissance sous le capot. Lesvoitures haut de gamme, qui souv<strong>en</strong>tn'ont que deux placesassises, développ<strong>en</strong>t sous leurcapot des puissances pouvantaller jusqu'à 600 chevaux. Parcomparaison, un bus articuléMAN de la RATP, longueur de 18m, 44 à 56 places assises + d<strong>en</strong>ombreuses debout), ne nécessitequ'un moteur de 270 chevaux.(FNAUT-Infos, novembre 2008)Le 17 mars 2008, les opposants au projet retourn<strong>en</strong>tle pipe-line au siège de Shell à DublinDRa hausse des coûts dans le secteur énergétiquefait que des gisem<strong>en</strong>ts diff<strong>ici</strong>les d'accèsLdevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>tables à exploiter. C'est ce quise passe <strong>en</strong> mer, dans la baie de Broadhav<strong>en</strong>, àl'ouest de l'Irlande, au large du comté de Mayo oùShell veut exploiter des richesses gazières. Shell,avec la compagnie norvégi<strong>en</strong>ne Statoil ont obt<strong>en</strong>ules droits de concession <strong>en</strong> 2002. Ils comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t àvouloir mettre <strong>en</strong> place un gazoduc pour rejoindrela terre ferme et plus loin une raffinerie. Une forteopposition apparaît sur le trajet de la conduite,avec manifestation, répression… En 2005, cinqhabitants de Rossport sont condamnés à 94 joursde prison pour avoir t<strong>en</strong>té de bloquer les travaux.Cela conduit à médiatiser la lutte qui devi<strong>en</strong>t nationale.La résistance non-viol<strong>en</strong>te multiplie alors lesactions dénonçant le choix du site (<strong>en</strong> zone naturelleclassée), le tracé du pipeline (qui passerait prèsdu lac de Carrowmore, réservoir d'eau potable pour10 000 habitants de la région), la m<strong>en</strong>ace pour lesactivités de pèche, pour la langue gaélique. Ilsdénonc<strong>en</strong>t les termes de la concession à l'avantagedes firmes. La coordination qui a vu le jour, Shell tosea, demande une exploitation <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mer,plus au large, mieux contrôlée par le gouvernem<strong>en</strong>tirlandais et les cantons. En Irlande, la campagneorganise régulièrem<strong>en</strong>t des blocages des stationsShell et du siège de la firme à Dublin. Des relaisont été trouvés <strong>en</strong> Norvège pour des actions similairescontre Statoil. Malgré cela, <strong>en</strong> septembre2008, Shell a comm<strong>en</strong>cé la pose du pipeline… Desjeûnes ont été <strong>en</strong>gagés, des blocages et des affrontem<strong>en</strong>tsont eu lieu et le 17 octobre 2008, Shell a annoncé le report du chantier à 2009. On peut <strong>en</strong> savoir plusauprès de Solidarité Irlande Paris (solidarité.irlande@live.fr) ou <strong>en</strong> anglais sur le site : www.corribsos.com.> Coût du ramassage desordures. La commune deCastelbuono, 10 000 habitants, <strong>en</strong>S<strong>ici</strong>le, a choisi, <strong>en</strong> 2007, d'utiliserdes ânesses pour ramasser lesordures ménagères. Le maireexplique ainsi son choix : uncamion vaut 30 000 €, coûte9000 € par an et doit être changétous les cinq ans. Un âne detrois ans coûte <strong>en</strong>tre 800 et1600 €, coûte 2300 € par an etpeut travailler <strong>en</strong>viron 20 ans.6 ânesses remplac<strong>en</strong>t ainsi 4camions. A l'arrivée, les ânessescoût<strong>en</strong>t quatre fois moins chères,elles se gliss<strong>en</strong>t plus facilem<strong>en</strong>tdans les ruelles. Elles travaill<strong>en</strong>tcinq heures par jour sauf ledimanche et la mun<strong>ici</strong>palité acouplé cela avec un programmed'embauche pour anci<strong>en</strong>s toxicomanes,l'âne ayant un rôle thérapeutique.> Prix d'un transport <strong>en</strong>voiture ? Vous faites du covoiturage,combi<strong>en</strong> faut-il payer aukilomètre pour indemniser le propriétairede la voiture ? Uneétude de l'Ademe, Ag<strong>en</strong>ce de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet de la maîtrise del'énergie, indique que pour unepetite voiture de ville de type Clio,le prix du carburant ne représ<strong>en</strong>teque 17 à 19 % du vrai prix dutransport (il faut ajouter 10 %pour l'assurance, 13 à 20 % pourl'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, 40 % pour l'achat, lereste pour les péages, les frais destationnem<strong>en</strong>t, les am<strong>en</strong>des…).Gr<strong>en</strong>elle del'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t :ne pas nuire… àla compétitivitéLa loi du Gr<strong>en</strong>elle de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tprévoit une écoredevancesur les poids lourds… mais pourne pas nuire à la consommation,la loi prévoit qu'elle "pourrait"exister (conditionnel) accompagnéede mesures d'exonérationlorsque la compétitivité est <strong>en</strong> jeu(autant dire tout le temps !).DRS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20094 1


nord-sudCe qui ruinel'AfriqueSelon Nicolas Sarkozy, nous n'aurionsplus besoin de l'Afrique…Mais dans la réalité, il faut bi<strong>en</strong>écouler nos armes et déf<strong>en</strong>dre ceuxqui y pill<strong>en</strong>t les ressources car laconcurr<strong>en</strong>ce est dure. JeuneAfrique, repr<strong>en</strong>ant des chiffres duCongrès américain, estime qu'<strong>en</strong>quinze ans, les guerres sur le contin<strong>en</strong>tlui ont coûté plus de 300 milliardsde dollars. Ce chiffre totalisece que dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les gouvernem<strong>en</strong>tsafricains et pas les forcesd'occupation : la France y disposede plus de 10 000 soldats (dontune bonne part à Djibouti), devantl'Espagne (au Maroc), et lesEtats-Unis (aussi à Djibouti). Ilfaut <strong>en</strong>core ajouter le coût pris <strong>en</strong>charge par l'ONU pour les différ<strong>en</strong>tesforces internationalesdéployées <strong>ici</strong> ou là (avec <strong>en</strong>corebeaucoup de militaires français).Côte d'IvoireJusticecolonialeLe 23 octobre 2008, la cour d'assisesd'Abidjan a condamné lepatron de la firme qui avait déversédes produits toxiques prov<strong>en</strong>antdu navire Probo Koala à 20 ansde prison ferme. Le déversem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> août 2006 de 500 m 3 de bouestoxiques avait provoqué 17 mortset plus de 100 000 cas d'intoxication.Une justice coloniale : lesresponsables de la société qui afait v<strong>en</strong>ir le navire <strong>en</strong> Côted'Ivoire, interpellés un mom<strong>en</strong>t,ont été relâchés contre un groschèque. Aucun occid<strong>en</strong>tal n'a étépoursuivi à Abidjan. L'affairepourrait toutefois rebondir puisqu'àAmsterdam, d'où est parti l<strong>en</strong>avire, plusieurs plaintes sontactuellem<strong>en</strong>t instruites.BrésilSyng<strong>en</strong>tas'<strong>en</strong> va… celane suffit pasDans notre n°361, nous rapportionsla campagnem<strong>en</strong>ée par plusieurs ONGsuisses <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> au MST,Mouvem<strong>en</strong>t des sans terres <strong>en</strong>conflit avec Syng<strong>en</strong>ta au Brésil.Le MST avait occupé des terrainsde Syng<strong>en</strong>ta pour dénoncer lesexpérim<strong>en</strong>tations illégales d'OGM.Le 21 octobre 2007, 40 ag<strong>en</strong>ts dela milice privée ouvrai<strong>en</strong>t le feu sur quelque 200 manifestants, tirantplus de 300 balles, tuant deux personnes, <strong>en</strong> blessant cinq.Le 14 octobre 2008, Syng<strong>en</strong>ta faisait don de 127 hectares de sa propriétéà l'Etat du Paranã pour <strong>en</strong> faire un c<strong>en</strong>tre de recherche sur l'agriculturebiologique, une rev<strong>en</strong>dication du MST. Mais les avocats des personnestuées demand<strong>en</strong>t justice et le départ de la multinationale ne metpas un terme aux procès <strong>en</strong>gagés. Englués dans les procédures, les avocatscraign<strong>en</strong>t que cela dure des années.DRpaixGuerres des Etats-Unis> Soldats sous calmants. Selon un rapport de la direction de la santémilitaire des Etats-Unis, repris dans le magazine Time du 6 juin 2008,12 % des troupes combattantes <strong>en</strong> Irak et 17 % <strong>en</strong> Afghanistan sontsous antidépresseurs. 60 % des soldats pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des somnifères. Il s'agitdes prises de médicam<strong>en</strong>ts délivrés par les services médicaux de l'armée…et le rapport estime que la réalité est sans doute bi<strong>en</strong> supérieure sil'on y ajoute les drogues illégales et autres calmants.> Un pays de veuves. Dans une société très patriarcale, les combatscontre les armées occid<strong>en</strong>tales sont quasi-exclusivem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>és par deshommes. Avec près d'un million de morts iraki<strong>en</strong>sselon certaines sources, des psychiatres étatsuni<strong>en</strong>sont annoncé que dans ce "pays de veuves",on peut s'att<strong>en</strong>dre à une montée progressive desatt<strong>en</strong>tats kamikazes par des femmes.> Chasse aux déserteurs. Déserter à l'occasiond'une permission pour ne plus retourner sur lefront <strong>en</strong> Irak ou <strong>en</strong> Afghanistan est actuellem<strong>en</strong>tpuni d'une peine de prison ferme de 15 mois.Environ 300 déserteurs états-uni<strong>en</strong>s aurai<strong>en</strong>t quittéle pays pour le Canada. Ce dernier qui avaitaccueilli les déserteurs p<strong>en</strong>dant la guerre du Viêt-Nam, collabore cette fois avec les Etats-Unis auprétexte que dans les années 1970, il s'agissait deconscrits, alors que cette fois, ce sont des <strong>en</strong>gagésvolontaires.Instits augarde-à-vous !Les directeurs et directrices desécoles primaires d'Ile-de-Franceont reçu un courrier de MichelSoussan, directeur de l'académie,le 10 novembre 2008. Celui-cileur rappelle les accords decoopération <strong>en</strong>tre l'éducationnationale et la déf<strong>en</strong>se : "laNation a confié au système éducatifla mission émin<strong>en</strong>te demaint<strong>en</strong>ir et r<strong>en</strong>forcer les li<strong>en</strong>squi l'uniss<strong>en</strong>t et son armée" (loide 1995). Il leur demande : "à cetitre, l'association Solidaritédéf<strong>en</strong>se, présidée par l'AmiralJacques Lanxade, propose auxélèves des classes primaires demanifester leur souti<strong>en</strong> aux forces<strong>en</strong>gagées dans des opérationsextérieures <strong>en</strong> leur adressant desdessins à l'occasion des fêtes defin d'année".V<strong>en</strong>tesd'armes,quelletranspar<strong>en</strong>ce ?Nos élus ont-ils le droit de savoircomm<strong>en</strong>t se font les v<strong>en</strong>tesd'armes <strong>en</strong> France ? Déjà auparavant,c'était assez obscur… maisle rapport sur le sujet communiquéau Parlem<strong>en</strong>t fin octobre2008 subit <strong>en</strong> plus une sérieusecure d'amaigrissem<strong>en</strong>t : 81 pagesau lieu de 269 l'année précéd<strong>en</strong>te.Un rapport tourné vers les ambitionsde la France, la recherche d<strong>en</strong>ouveaux marchés… et pas dutout expl<strong>ici</strong>te sur ce qui est réellem<strong>en</strong>tv<strong>en</strong>du. On y appr<strong>en</strong>d simplem<strong>en</strong>tque les commandes <strong>en</strong> 2007auront été de 5,66 milliardscontre 5,74 <strong>en</strong> 2006, que leslivraisons ont été de 4,81 milliardscontre 4,03 <strong>en</strong> 2006. Onretrouve dans les cli<strong>en</strong>ts desmodèles de démocratie : Libye,Israël, Colombie, Indonésie,Pakistan, Irak. Les élus curieux,s'il y <strong>en</strong> a sur ce sujet, devrontappr<strong>en</strong>dre à naviguer sur internetpour espérer <strong>en</strong> savoir plus.L'Observatoire des armem<strong>en</strong>tsdemande que soit au moinspubliée une fiche par pays destinataireavec la liste du matérielv<strong>en</strong>du et que la loi déposée <strong>en</strong>2001 pour le contrôle des intermédiairessoit mise à l'ordre dujour. Observatoire des armem<strong>en</strong>ts,187, montée de Choulans, 69005Lyon, tél. : 04 78 36 93 03.StrasbourgManifestationcontre l'OtanL'Otan, Organisation du traité del'Atlantique nord, sous commandem<strong>en</strong>tdes Etats-Unis, fêtera sessoixante ans à Strasbourg(France) et Kehl (Allemagne),deux villes reliées par le pont del'Europe, les 3 et 4 avril 2009.D'ores et déjà de nombreusesorganisations se mobilis<strong>en</strong>t pourorganiser une manifestation deprotestation : http://sommet-otan-2009.blogspot.com.4 2 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


sociétéLa véritéest dansles fripesDans son rapport annuel 2007,Emmaüs relève une évolution dansles vêtem<strong>en</strong>ts collectés : ceux-ciarriv<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus usés et ilssont donc moins nombreux à être<strong>en</strong>suite remis <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te d'occasion.Preuve s'il <strong>en</strong> est que les g<strong>en</strong>s économis<strong>en</strong>tsur leurs vêtem<strong>en</strong>ts… etdonc ont moins d'arg<strong>en</strong>t pour lesr<strong>en</strong>ouveler.Lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>tsbancairesAvec la crise bancaire actuelle, d<strong>en</strong>ombreux cadres financiers et"gold<strong>en</strong>s boys" de la Bourse seretrouv<strong>en</strong>t au chômage… où leursindemnités sont plafonnéesà…6366 €.La culture est-elle une marchandise ?Le projet de loi contre le "piratage" de la musiqueou des films, notamm<strong>en</strong>t par internet, sous<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dque la culture est une marchandise etqu’elle peut donc se v<strong>en</strong>dre. Cette vision n'est paspartagée par tous. Le groupe musical Combo colombo,comme d'autres groupes, rev<strong>en</strong>dique au contraireque la culture est un bi<strong>en</strong> commun et qu'elle doit restergratuite.Rappelons quelques citations célèbres. Freud : "Toutce qui promeut le développem<strong>en</strong>t culturel œuvre dumême coup contre la guerre ". Plus précis <strong>en</strong>core,Victor Hugo, dans son discours inaugural du congrèslittéraire international <strong>en</strong> 1878 : "Le livre, commelivre, apparti<strong>en</strong>t à l’auteur, mais comme p<strong>en</strong>sée, ilapparti<strong>en</strong>t — le mot n’est pas trop vaste — au g<strong>en</strong>rehumain. Toutes les intellig<strong>en</strong>ces y ont droit. Si l’un desdeux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’espritdevait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain,car l’intérêt public est notre préoccupationunique, et tous, je le déclare, doiv<strong>en</strong>t passer avantnous". Enfin, Thomas Jefferson, troisième présid<strong>en</strong>tdes Etats-Unis et philosophe, qui précise sans ambiguïtéque "Les œuvres de l’esprit sont la chose lamoins susceptible d’un droit de propriété".Dans le projet de loi contre le "piratage", ce sont bi<strong>en</strong>ces œuvres de l'esprit que les commerçants voudrai<strong>en</strong>ts'approprier. Il s'agit de la même dérive quel'on observe avec le brevetage du vivant dans ledomaine de la santé ou du combat contre des médicam<strong>en</strong>tsgénériques par les firmes pharmaceutiques.Il est clair que pour les commerçants, il s'agit de protégerleurs "artistes", certains étant <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>séscomme des produits médiatiques, avec ou sanstal<strong>en</strong>t. Il est donc grand temps de rappeler avec forcecette formule de Proudhon "La propriété, c'est le vol",...et celle de Tolstoï : "Admettre la propriété, c’estadmettre la viol<strong>en</strong>ce et le meurtre ".Il n'est sans doute pas inopportun de rappeler qu<strong>en</strong>os élus pourrai<strong>en</strong>t s'intéresser à protéger les pluspauvres et non pas les plus riches. 854 millions depersonnes dans le monde sont sous-alim<strong>en</strong>tés, aucun<strong>en</strong>e gère une compagnie de disque. PM.> téléchargem<strong>en</strong>t gratuit :http://comboquilombo.online.fr.> du bon usage de la piraterie : http://host.covertprestige.info/piraterie/OO-titres.html.> histoire des droits d'auteurs :www.temps-reels.net/article1178.html.> déf<strong>en</strong>se du droit à la copie privée :www.audionautes.net.> "Pour le libre accès à la musique", S!l<strong>en</strong>ce n°322,avril 2005.DRBourse de Wall Street à New-YorkJusticedébordéeC'est bi<strong>en</strong> connu, la justice estdébordée… mais c'est surtout àcause de la répression contre lessans-papiers. En 2007, <strong>en</strong>viron untiers des dossiers traités par lestribunaux administratifs desgrandes villes ont été consacrésaux recours contre les expulsions.Ainsi, à Lyon, 3017 des 9447jugem<strong>en</strong>ts l'ont été pour cela, <strong>en</strong>hausse de 11% par rapport à2006. Si le ministère de la justiceveut faire des économies, il peutcontacter le ministère de l'immigration.Publ<strong>ici</strong>té> Bruxelles : Cacheurs de pub.Un collectif Cacheurs de pub s’estcrée à Bruxelles pour la reconquêtede l'espace public. Ils organis<strong>en</strong>tdes manifestations festivesp<strong>en</strong>dant lesquelles ils recouvr<strong>en</strong>tdes affiches publ<strong>ici</strong>taires avec desdraps blancs. Lors de leur premièreaction le 24 mai 2008, ils ontcroisé le défilé d'<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t d'unartiste. Julos Beaucarne et BrunoPoelvoorde qui étai<strong>en</strong>t dans leconvoi sont alors v<strong>en</strong>us discuteravec les militants, approuvantl'action. www.cacheursdepub.be.> Déboulonneurs : condamnations.Trois déboulonneurs parisi<strong>en</strong>sont été condamnés le 17octobre 2008 à des peines de 100euros pour avoir fait un barbouillagepublic à Noël 2006. Letribunal n'a accordé aucuneindemnité à l'afficheur. Le jugem<strong>en</strong>trefuse la disp<strong>en</strong>se de peine,estimant que les militants "n'ontpas apporté la preuve qu'ilsavai<strong>en</strong>t épuisé les autres voiesd'action démocratiques et légales(confér<strong>en</strong>ce de presse, interpellationdes politiques, interv<strong>en</strong>tionsdans les médias". Après ce troisièmeprocès dans la capitale, le 25octobre 2008, la tr<strong>en</strong>tième opérationde barbouillage s'est dérouléeà Paris, avec toujours des volontairespour passer <strong>en</strong> procès.www.deboulonneurs.org.Baisse de ladélinquance ?La droite promet toujours unebaisse de la délinquance et leschiffres off<strong>ici</strong>els vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t appuyerl'idée qu'effectivem<strong>en</strong>t sous ungouvernem<strong>en</strong>t de droite, elle baisse…L'observatoire national de ladélinquance a fait une <strong>en</strong>quêteauprès de 22000 personnes d'oùil ressort que seulem<strong>en</strong>t 20 % desfaits de délinquance ont fait l'objetd'une plainte <strong>en</strong> 2007. Dans laréalité, la délinquance continue àaugm<strong>en</strong>ter, c'est le nombre deplaintes qui baisse. Cela interroge: les victimes n'aurai<strong>en</strong>t-ellesplus confiance <strong>en</strong> la police et lajustice ?Le Taserpeut tuerLe pistolet à décharge électriquepeut effectivem<strong>en</strong>t tuer. Pouravoir repris les conclusions d'unrapport d'Amnesty Internationalcomptabilisant 150 morts auxEtats-Unis après usage de cettearme, Olivier Besanc<strong>en</strong>ot a étéattaqué <strong>en</strong> procès par la firmeTaser. Le 24 novembre 2008, letribunal a estimé que les proposdu leader de la LCR n'étai<strong>en</strong>t pasdiffamatoires.JStarAlain BachellierLes mal-logésassimilés àdes détritus !Le 24 novembre 2008, l'associationDAL, Droit au logem<strong>en</strong>t, s'estvu condamner par le tribunal depolice de Paris à une am<strong>en</strong>de de12000 euros pour "dépôts d'immondicessur la voie publique".L'am<strong>en</strong>de vise <strong>en</strong> fait le camp det<strong>en</strong>tes installées sur les trottoirs,rue de la Banque, dans le 2e, <strong>en</strong>octobre 2007. Le maire Vert del'arrondissem<strong>en</strong>t, JacquesBoutault, s'est dit "consterné" : "ilest scandaleux que les militants etles mal-logés soi<strong>en</strong>t traités, du faitde ce jugem<strong>en</strong>t, comme des délinquantsqui <strong>en</strong>combrerai<strong>en</strong>t l'espacepublic par simple néglig<strong>en</strong>ce". Ildénonce une démarche politique :"un mauvais signal" face à l'actuellecrise du logem<strong>en</strong>t.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20094 3


ag<strong>en</strong>dae n v i r o n n e m e n tp o li t i q u e / s o c i é t éf e m m e sé n e r gi ed é c r o i s s a n c ef ê t e s / foi r e s / s a l o n ss a n t ép a i xJanvierGard : éduquer dans la nature.Du 4 au 7 janvier, à Saint-Jean-du-Gard, r<strong>en</strong>contres duRéseau Ecole et Nature abordant lesquestions : freins et leviers de l'éducationdehors, comm<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dre l'action d'uneéducation dans la nature, produire desactions pour faire l'éducation dans lanature, échanges de pratiques. RéseauÉcole et Nature, 474, allée H<strong>en</strong>ri-II-de-Montmor<strong>en</strong>cy, 34000 Montpellier, fax : 0467 92 02 58.Mâcon : pour <strong>en</strong> finir avec lafabrique de l'impuissance. 7janvier à 20h30 à l'AIAPEC,projection d'un film interview de Chomsky,film d'Olivier Azam et Daniel Mermet.AIAPEC, Association pour une informationalternative populaire, éducative et citoy<strong>en</strong>ne,44, rue Dufour, 71000 Mâcon, tél. : 06 1103 07 56, http://iprd.typepad.fr/aiapec/Paris : pas de pub à la télépour les <strong>en</strong>fants. 11 janvier aumarché bio Raspail, de 11h à 12h(métro R<strong>en</strong>nes), heure de sil<strong>en</strong>ce pour lasuppression de la pub à la télé à destinationdes <strong>en</strong>fants, organisée par le MAN Ilede-France,114 rue de Vaugirard, 75006Paris, 01 45 44 48 25.Montpellier : Générationcancer ? 12 janvier à 20h30,Brasserie Le Dôme, angleClem<strong>en</strong>ceau-Gambetta, café Vert sur ledéveloppem<strong>en</strong>t du cancer, des maladieschroniques, des allergies… nouvelles épidémiesdes pays industrialisés. Les Verts,7, boulevard Ledru-Rollin, 34000 Montpellier,tél. : 04 67 34 07 29.Mâcon : féminisme etdémocratie sexuelle. 14 janvierà 20h30 à l'AIAPEC, troisfilms <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s de Thomas Lacoste avecElsa Dorlin et Eric Fassin. AIAPEC,Association pour une information alternativepopulaire, éducative et citoy<strong>en</strong>ne, 44,rue Dufour, 71000 Macon, tél. : 06 11 0307 56, http://iprd.typepad.fr/aiapec/Montreuil : le droit à lafolie. 14 janvier à 20h, au cinémaLe Méliès, projection de «La borde ou le droit à la folie » d'IgorBarrère suivi de Min Tanaka à la Bordede Joséphine Guattari et François Pain,suivi d'un débat avec ce dernier et Jean-Claude Polack, psychanalyste, directeurde la revue Chimères. www.lepeuplequimanque.org.Reims : la lutte de Chooz. 15janvier, de 19h30 à 22h, à lamaison de la vie associative,projection du film « L'explosion » deJérôme Champion sur la lutte de Choozcontre la construction d'un réacteurnucléaire. Attac Reims, maison de la vieassociative, 122, rue du Barbâtre, 51100Reims.Namur : olfactothérapie. 15janvier à 20h, à la maison del'écologie, confér<strong>en</strong>ce d'AlainFaniel : le rôle de l'odorat et notremémoire profonde. La Maison de l’Écologie,26, rue Basse-Marcelle, B 5000Namur, tél. : 081 22 76 47.Paris : vers un monde sansarmes nucléaires ? 16 janvier,salle Clem<strong>en</strong>ceau du Sénat.Evolution des stratégies de déf<strong>en</strong>se,place des armes nucléaires, positions surle désarmem<strong>en</strong>t, analyse des blocagesautour du traité de non-prolifération quiprévoit le désarmem<strong>en</strong>t nucléaire descinq grands contre l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t desautres à ne pas avoir la bombe. Abolitiondes armes nucléaires, Stop essais, 114, ruede Vaugirard, 75006 Paris.Arles : Décroissance. 17 janvierde 15h à 23h, salle desfêtes, boulevard des Lices, àl'initiative d'Attac, de la Confédérationpaysanne et d'Upop'Arles, table-ronde à15 h avec Paul Ariès, Jean-MarieHarribey, Jean-Claude Besson-Girard etClaude Ll<strong>en</strong>a ; à 18 h : pratiques dedécroissance avec Les casseurs de pub,Longo Maï, Les marais du Vigueirat,Oasis Carapa ; 20 h : repas proposé parLa Kuizin. Attac, Maison de la vie associative,boulevard des Lices, 13200 Arles,www.local.attac.org/13/arles/Lyon : expédition deSil<strong>en</strong>ce. 22 et 23 janvier, voir<strong>en</strong> page 2.Drôme : 7 e r<strong>en</strong>contres del'écologie au quotidi<strong>en</strong>. Du23 janvier au 2 février, à Die.Voir programme détaillé <strong>en</strong> page 37.Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce : jouerpour appr<strong>en</strong>dre à coopérer.24 et 25 janvier. Formation à lacoopération : comm<strong>en</strong>t les jeux peuv<strong>en</strong>taider les par<strong>en</strong>ts, les <strong>en</strong>seignants et lesformateurs, <strong>en</strong> favorisant l'écoute et lerespect de l'autre. IFMAN Méditerranée,Le Pey gros, route des Estrets, 13490Jouques, tél. : 04 42 67 66 40.Lyon : Chréti<strong>en</strong>s et pic depétrole. 24 et 25 janvier,domaine Saint-Joseph, àSainte-Foy-lès-Lyon. Colloque avecPaul Ariès, Yves Cochet, François Brune,Bernard Ginisty, Jacques Muller, MajidRahnema, François de Ravignan,Nicolas Ridoux… Le samedi, une analysede la société de l'après-pétrole, ledimanche, une réflexion sur les positionsdes Eglises face à la croissance.Chréti<strong>en</strong>s et pic de pétrole, Espace Saint-Polycarpe, 25, rue R<strong>en</strong>é-Leynaud, 69001Lyon, www.chreti<strong>en</strong>s-et-pic-de-petrole.org.Lyon : rev<strong>en</strong>u de citoy<strong>en</strong>neté.24 janvier à 15 h au Cedrats,débat avec Marina Casalegno,Baptiste Mylondo, François M<strong>en</strong>undi…Cedrats, 27, montée Saint-Sébasti<strong>en</strong>,69001 Lyon, tél. : 04 78 29 90 67.Bayonne : Eco'Vie. 30 janvieret 1 er février, à la Maison desassociations, premier salon de lavie écologique du Pays Basque et desLandes. V<strong>en</strong>t d'idées, 2, rue Jean-Mermoz,40130 Capbreton, tél. : 05 58 41 82 56,www.salonecovie.com.R<strong>en</strong>nes : 9 e plumes rebelles.31 janvier et 1 er février, HalleMartinot, place des Lices.Thèmes de l'année : le travail, l'Occid<strong>en</strong>tet les autres, l'ingér<strong>en</strong>ce humanitaire, lapolitique migratoire europé<strong>en</strong>ne, leRwanda, une démocratie asphyxiée etles droits humains <strong>en</strong> France. PlumesRebelles, Amnesty international, c/oDominique Evanno, 5, rue Le Boulais,35690 Acigné, www.plumesrebelles.org.annoncesEntraide■ Auvergne. Femme demande aidepour réparation lieu de vie, fermette etarbres fruitiers, à partager avec la propriétairequi souhaiterait un retour à lacampagne au printemps, avec une possibilitéde location et création micro<strong>en</strong>treprise, avec la ou les personnes intéressées.Tél. : 06 23 79 70 20.Vivre <strong>en</strong>semble■ Côtes-d'Armor. J'ai comm<strong>en</strong>cé l'écorénovationde bâtim<strong>en</strong>ts agricoles (voirhttp://hotellerie.monsite.wanadoo.fr) surun terrain de 1,5 ha. Je v<strong>en</strong>ds un bâtim<strong>en</strong>t(50 m 2 ) et un fournil à rénover, avec terrain(2000 m 2 ou +), 30 000 €. Je propose aussid'accueillir yourtes et autres roulottes.Possibilité partage phytoépuration, réseauchaleur (base solaire), puits, jardin collectif,bâtim<strong>en</strong>ts. J'ai deux <strong>en</strong>fants de 2 et 6ans. Possibilité <strong>en</strong>traide et hébergem<strong>en</strong>tp<strong>en</strong>dant les travaux. magor<strong>en</strong>@laposte.net,tél. : 09 51 81 75 00.■ J'ai comm<strong>en</strong>cé un périple : une balade<strong>en</strong> France où je r<strong>en</strong>contre de trèsbelles personnes, de très beaux paysages.Je cherche des lieux qui accept<strong>en</strong>tde me loger et de me nourrir, alors sivous voulez m'accueillir… J'aimeraisaussi partager cela avec personne masculineou féminine qui aime la marche, lasimpl<strong>ici</strong>té. Béatrice Séguinot, Charde,16300 Guimps, beatrice-des-char<strong>en</strong>tes@laposte.net,pas de téléphone.■ Désirons créer un lieu de vie humaniste<strong>en</strong> accord avec la nature autour d'activitéstelles que maraîchage et petit élevagebio ; psychothérapies ; activitésartistiques ; réflexion spirituelle non religieuses: massages. Offrons compét<strong>en</strong>cesagricoles solides ; capacités d'écoute etde compréh<strong>en</strong>sion de l'autre ; désird'amitiés de partage et d'<strong>en</strong>traide ;passion et respect des animaux.Cherchons des familles ou couplessérieux désireux de partager nos projets.Isabelle et Fabi<strong>en</strong> Puvilland, tél. : 04 7451 12 19, après 20h30, isabelle-etfabi<strong>en</strong>.puvilland@laposte.net.■ Notre famille homopar<strong>en</strong>tale souhaites'agrandir. Agés de 37 ans et agri'cultivés,nous souhaitons imaginer un projet,sorti des s<strong>en</strong>tiers battus, avec un"homo" solo ou <strong>en</strong> couple et partager unmême s<strong>en</strong>s de la vie, qui donnerait beaucoupde place à la créativité, à l'écoutede soi et des autres, au partage et au respectdu vivant. Nous proposons une viede tribu, le lieu de vie nous importantpeu, s'il est naturel et <strong>en</strong> Bretagne. turlututu@no-log.org.R<strong>en</strong>contre■ Réf.364.01. Grande jeune femme,aimant surtout rire et partager, seraitheureuse de r<strong>en</strong>contrer un homme sincèrepour faire <strong>en</strong>semble un chemin vivifiant.Ecrire à la revue qui transmettra.■ Femme, 49 ans, parisi<strong>en</strong>ne, chercheâme sœur et/ou projet de vie <strong>en</strong> province(à intégrer ou à construire) avec respectde l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et de la personnehumaine et animale. Très motivée,mais sans expéri<strong>en</strong>ce, je désire changerde voie et pr<strong>en</strong>dre des contacts pour sortirdu système hyper consommateur etdestructeur d'énergie dans lequel jetourne <strong>en</strong> rond… Merci de vos réponsessur mimiama@laposte.net.Emplois■ Lille. La Scop Café Citoy<strong>en</strong> rechercheun(e) associé(e) gérant(e) salarié(e).Grande motivation demandée pour l'universdes bistrots, l'économie solidaire,les Scop et l'agriculture bio. CDI tempsplein au smic + sociétariat. Poste à pourvoir<strong>en</strong> mars 2009. Annonce complète :http://cafecitoy<strong>en</strong>.org. Nous consulterpour toute question : laur<strong>en</strong>t@cafecitoy<strong>en</strong>.org.■ Nord-Pas-de-Calais. Cherche journaliste-associépour futur m<strong>en</strong>suel régionalindép<strong>en</strong>dant démarrant sous formed'<strong>en</strong>treprise coopérative. Expéri<strong>en</strong>cecomme journaliste ou formation <strong>en</strong> journalisme.Implication dans le mondeassociatif, l'écologie et l'économie socialeet solidaire… En tant que salarié,vous part<strong>ici</strong>pez à l'élaboration du cheminde fer, à la rédaction d'articles et àla mise <strong>en</strong> forme du journal. En tantqu'associé (part sociale à définir), vouspart<strong>ici</strong>pez à toutes les prises de décisionconcernant la vie et le fonctionnem<strong>en</strong>tde l'<strong>en</strong>treprise coopérative. ContactZoé : 06 12 50 45 22 ou 03 28 36 0628 ou zoe.busca@laposte.net.Recherche■ Cherche une copie de l'émission passéesur Arte le 10 juin 2008 à 20h40"Planète bleue, bilan de santé". Merci deme contacter au 03 89 82 14 75 (tél.,fax, rép) ou walteranda@aol.com.■ Cherche le n° de S!l<strong>en</strong>ce sur le Poitou-Char<strong>en</strong>tes. Tél. : 06 14 14 68 94.Immobilier■ Famille au RMI cherche hameau ouvillage à l'abandon avec habitations,bâtim<strong>en</strong>ts, terrains <strong>en</strong> location ou location-v<strong>en</strong>tepour créer lieu de vie et élevagebio <strong>en</strong> production-v<strong>en</strong>te. SergeBedessem, rue des 3-Portails, 12170Dur<strong>en</strong>que, tél. : 05 65 78 48 69 ou 0631 41 12 59.■ Nord de l’Ardèche, 15 km sudd'Annonay, propose partage appartem<strong>en</strong>tdans ferme avec dép<strong>en</strong>dances àfemme retraitée, dynamique, espritS!l<strong>en</strong>ce, non fumeuse, simple et proch<strong>en</strong>ature. Peu <strong>en</strong>combrée choses matérielles,mais pleine d'idées et de projets.Pour vie <strong>en</strong> simpl<strong>ici</strong>té volontaire, sansstress, détachés des modes et des t<strong>en</strong>dancesqui ne mèn<strong>en</strong>t à ri<strong>en</strong>. Pour vivrel'ess<strong>en</strong>tiel. Pour <strong>en</strong> parler : 04 75 32 1342 le soir.Gratuites : Les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés. Elles sont égalem<strong>en</strong>t gratuites pour les offres d'emplois. Pour passer une annonce, joindre le bandeau d'expédition qui <strong>en</strong>tourela revue ou joindre un chèque correspondant à un abonnem<strong>en</strong>t. Taille des annonces : Nous vous demandons de faire le plus concis possible. Au delà de 500 signes, nous nous réservons le droit defaire des coupes. Délais : Les dates de clôture sont indiquées <strong>en</strong> page "Quoi de neuf", page 2. Prévoir <strong>en</strong>viron deux mois <strong>en</strong>tre l'<strong>en</strong>voi d'une annonce et sa publication. Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ce accepteles annonces dom<strong>ici</strong>liées à la revue contre une part<strong>ici</strong>pation de 5 € <strong>en</strong> chèque. Pour répondre à une telle annonce, mettre votre réponse dans une <strong>en</strong>veloppe. Ecrire sur cette <strong>en</strong>veloppe au crayon lesréfér<strong>en</strong>ces de l'annonce, puis mettre cette <strong>en</strong>veloppe dans une autre et <strong>en</strong>voyer le tout à la revue. Sélection : Sil<strong>en</strong>ce se réserve le droit de ne pas publier les annonces qui lui déplais<strong>en</strong>t.4 4 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


DésobéissanceLe S<strong>en</strong>s de l’HumusSemons la biodiversitéAlors que la législation française accorde de plus <strong>en</strong> plus de droits au lobbysem<strong>en</strong>cier, une campagne de désobéissance civile est <strong>en</strong> train d'essaimer unpeu partout. Un exemple <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne.MONTREUIL (SEINE-SAINT-DENIS), DANSALE QUARTIER DES MURS À PÊCHES, ÀL'APPEL DEl'association "Le S<strong>en</strong>s de l'Humus" et du collectif"Semons la biodiversité", une vingtaine de semeursvolontaires se sont r<strong>en</strong>dus sur la parcelle de l'associationle 2 novembre 2008.Réchauffés par une ambiance conviviale et bon<strong>en</strong>fant, ces quelques courageux ont part<strong>ici</strong>pé à uneaction symbolique de désobéissance civile <strong>en</strong>semant du blé issu de sem<strong>en</strong>ces paysannes. Par cetacte, ils se sont r<strong>en</strong>dus coupables de semer desgraines non manipulées, libres de tout droit privéet bi<strong>en</strong> sûr interdites, car non inscrites au catalogueoff<strong>ici</strong>el. En effet, le lobby sem<strong>en</strong>cier impose un prixexorbitant pour une inscription dans ce catalogue,inaccessible aux petits paysans. De plus, il faut queces variétés de sem<strong>en</strong>ces soi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dues stables ethomogènes, ce qui <strong>en</strong>traîne une normalisation decelles-ci et inévitablem<strong>en</strong>t, une réduction de la biodiversité.Le lobby sem<strong>en</strong>cier cherche aussi à interdiretout échange de ces graines <strong>en</strong> vue d’uneutilisation pour l’auto-consommation, et à interdirele droit des agriculteurs d’<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cer leurschamps avec les sem<strong>en</strong>ces qu’ils ont sélectionnéesdans leur jardin.Ils se sont r<strong>en</strong>dus coupables desemer des graines non manipulées,libres de tout droit privé et bi<strong>en</strong> sûrinterdites…Rajoutons que si le jardinier ou l’agriculteurqui les a récoltées les sème sans payer de royaltiesà l’industrie sem<strong>en</strong>cière, il devi<strong>en</strong>t un contrefacteuret selon le projet de loi voté par le Sénat, la récoltepeut alors être saisie. Il est interdit d’échanger, dedonner ou de v<strong>en</strong>dre ces sem<strong>en</strong>ces. Celui qui lesconserve peut être poursuivi pour recel.Une réglem<strong>en</strong>tation abusiveLe collectif dénonce cette réglem<strong>en</strong>tation abusive,ce droit de propriété intellectuelle sur levivant, le brevet ou certificat d'obt<strong>en</strong>tion végétale,le fichage génétique des plantes ou des animauxdans le seul but de faciliter ces formes légales d'appropriationprivée des bi<strong>en</strong>s communs. Lessem<strong>en</strong>ces industrielles sont manipulées, grossesconsommatrices d'<strong>en</strong>grais et de pest<strong>ici</strong>des chimiquesqui réchauff<strong>en</strong>t la planète. Elles affam<strong>en</strong>tles peuples pauvres pour nourrir les animaux et lesvoitures des riches !Prochaine étape pour les Montreuillois : unsemis de maïs et de tournesol au printemps 2009avec un appel à part<strong>ici</strong>pation de la maire deMontreuil, Dominique Voynet, <strong>en</strong> espérant qu'ellesera à la hauteur des élus parisi<strong>en</strong>s : JacquesBoutault, maire du 2 e arrondissem<strong>en</strong>t, D<strong>en</strong>isBaupin, adjoint au Maire de Paris chargé duDéveloppem<strong>en</strong>t durable, de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et duPlan-climat, et Fabi<strong>en</strong>ne Giboudeaux, adjointe auMaire de Paris <strong>en</strong> charge des espaces verts sont touttrois dev<strong>en</strong>us receleurs <strong>en</strong> acceptant des sachets desem<strong>en</strong>ces paysannes remis par le collectif "Semonsla Biodiversité" ! Ils se sont <strong>en</strong>gagés à soumettre unprojet de délibération au vote du Conseil de Parisde novembre 2008 qui :- invite la France à traduire effectivem<strong>en</strong>t leTIRPAA (Traité international pour l'agricultureet l'alim<strong>en</strong>tation) dans notre législationnationale <strong>en</strong> vue de reconnaître aux agriculteurset jardiniers le droit de conserver, d’utiliser,d’échanger et de v<strong>en</strong>dre les sem<strong>en</strong>ces oudu matériel de multiplication reproduits à laferme sur son territoire ;- invite les parlem<strong>en</strong>taires à faire respecter leurvote <strong>en</strong> interdisant tout droit de propriétéintellectuelle sur le vivant et <strong>en</strong> limitant lesnormes commerciales et les droits des obt<strong>en</strong>teurslà où comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t ceux des agriculteurs.Frédéric Géral ■> Pour part<strong>ici</strong>pez aux prochainesactions de semis volontaire et signezl'appel "Semons la Biodiversité, contrele fichage génétique et la privatisationdu vivant" et pour plus d'infos :http://semonslabiodiversite.orget pour contacter l'association"Le S<strong>en</strong>s de l'Humus" :http://s<strong>en</strong>shumus.wordpress.com/S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20094 5


Pays basqueQuand l’Etat chambrel’agriculture localeL'association Euskal Herriko Laborantza Ganbara, créée <strong>en</strong> 2005, s’est constituée<strong>en</strong> une véritable Chambre d’agriculture alternative et autonome du Pays basque.Aujourd’hui, elle est citée à comparaître devant la justice au motif d’une possible« confusion avec la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques ». MichelBerhocorigoin, présid<strong>en</strong>t de l'association, paysan dans le village de Gamarthe,est un militant convaincu de la non-viol<strong>en</strong>ce. Il risque un an de prison fermeet l’assume pleinem<strong>en</strong>t.le Pays basque) et dix ans de mobilisation ininterrompue,le gouvernem<strong>en</strong>t va camper sur un refusintransigeant.Dès 2004, la branche locale de la Confédérationpaysanne (qui s’appelle <strong>ici</strong> ELB) mobilise la sociétécivile du Pays basque et le pari est t<strong>en</strong>u : EuskalHerriko Laborantza Ganbara (EHLG) est créée le 15janvier 2005, installée dans des locaux situés dansle petit village d’Ainhice Mongelos.DRMichel BerhocorigoinPourquoi et dans quelles circonstances a étécréée l’association ?Michel Berhocorigoin : Euskal HerrikoLaborantza Ganbara (« Chambre d’Agriculture duPays basque » <strong>en</strong> langue basque) est une associationqui a pour objet le développem<strong>en</strong>t d’une agriculturepaysanne et durable <strong>en</strong> Pays basque. Ellecompte aujourd’hui dix salariés et est forte du souti<strong>en</strong>de mille deux c<strong>en</strong>t membres-donateurs.Les paysans basques membres de la Confédérationpaysanne, majoritaires <strong>en</strong> Pays basquemais minoritaires dans le départem<strong>en</strong>t desPyrénées-Atlantiques, demandai<strong>en</strong>t depuis dix ansune chambre d’agriculture spécifique du Paysbasque pour m<strong>en</strong>er une politique favorable auxpetites et moy<strong>en</strong>nes exploitations et pour donnerau Pays basque ses propres outils de développem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> matière agricole.La Chambre d’agriculture off<strong>ici</strong>elle desPyrénées-Atlantiques est positionnée sur unelogique d’agriculture industrielle et int<strong>en</strong>sive.Malgré le caractère largem<strong>en</strong>t majoritaire decette demande (appuyée par 110 maires — toutest<strong>en</strong>dances confondues — sur les 159 que compteQuelles ont été les réalisations d’EHLGdepuis sa création ?Nos missions et actions concrètes sont d'assurerun suivi des différ<strong>en</strong>tes politiques agricoles,apporter une aide aux paysans dans la gestion deleurs dossiers administratifs et juridiques, réaliserdes diagnostics <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et énergétiquesdes exploitations, favoriser la transmission desexploitations, susciter et sout<strong>en</strong>ir l’installation d<strong>en</strong>ouveaux agriculteurs, part<strong>ici</strong>per à la promotiondu métier de paysan. Nous agissons pour <strong>en</strong>couragerles systèmes de production et les pratiques culturaleséconomes et autonomes, respectueuses dela ressource <strong>en</strong> eau et de la biodiversité. Plus largem<strong>en</strong>t,nous part<strong>ici</strong>pons à la réflexion globale degestion du territoire, et <strong>en</strong> particulier des espacespastoraux, et agissons pour initier et favoriser lesvoies de collaboration transfrontalière.Comm<strong>en</strong>t se situ<strong>en</strong>t les initiateurs de ce projet,<strong>en</strong>tre jacobinisme, indép<strong>en</strong>dantisme etrégionalisme ?ELB, qui a été le fer de lance de la rev<strong>en</strong>dicationd’une chambre d’agriculture du Pays basque, aété créé <strong>en</strong> 1982 et adhère à la Confédération paysannemais avait fait le choix de s’organiser auniveau d'un Pays basque qui n’existe pas off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t,mais que l’on veut faire exister !ELB se définit comme un syndicat paysan (avectoute la dim<strong>en</strong>sion sociale que cela signifie), auPays basque (avec son histoire, sa culture, savolonté de construire son av<strong>en</strong>ir) et membre de lacommunauté internationale (ce qui suppose unpositionnem<strong>en</strong>t clair et cohér<strong>en</strong>t par rapport auxpolitiques agricoles, à la notion de souveraineté ali-4 6 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


Pays basquem<strong>en</strong>taire, et un <strong>en</strong>couragem<strong>en</strong>t aux systèmes deproductions moins dép<strong>en</strong>dants vis-à-vis desimportations de soja, par exemple). ELB affirmeégalem<strong>en</strong>t sa stratégie non viol<strong>en</strong>te.La rev<strong>en</strong>dication d’une chambre d’agriculturedu Pays basque <strong>en</strong>tre dans un processus plus globalde « construction du Pays basque », <strong>en</strong> relationet <strong>en</strong> ouverture sur les autres territoires et pays.Nous savons qu’au-delà des <strong>en</strong>jeux agricoles,cette rev<strong>en</strong>dication pose la question qui fâche :celle du début de reconnaissance institutionnelledu Pays, puisqu’une chambre d’agriculture est unétablissem<strong>en</strong>t public !A part les jacobins de droite et de gauche, cetteidée de réclamer pour le Pays basque des outils quilui permett<strong>en</strong>t de maîtriser son destin (unechambre d’agriculture, un cadre institutionnel, uneuniversité de plein droit, la co-off<strong>ici</strong>alisation de lalangue basque…) est partagée et portée par unmouvem<strong>en</strong>t politiquem<strong>en</strong>t pluraliste : des indép<strong>en</strong>dantistes,des régionalistes, des démocrates detoute appart<strong>en</strong>ance politique (verts, socialistes,modem, UMP et PCF)"Donner au Pays basque la maîtrise de son destindans le part<strong>en</strong>ariat avec les autres territoires etpeuples" résume la ligne d’horizon des initiateursdu projet d’EHLG. Chacun donne à ça le qualificatifqu’il veut…Peut-on parler d’une t<strong>en</strong>tative d’auto-gouvernem<strong>en</strong>tparallèle face à l’abs<strong>en</strong>ce de reconnaissancede l’Etat <strong>en</strong>vers les rev<strong>en</strong>dicationsdu peuple basque, dans la tradition de la noncoopérationet du programme constructif ?Il ne s’agit pas d’une t<strong>en</strong>tative, il s’agit d’uneaction, d’une réalisation ! Le pas que nous avonsfranchi le 15 janvier 2005 <strong>en</strong> créant EHLG porteplusieurs messages. D’abord une rev<strong>en</strong>dicationforte, majoritaire, portée pacifiquem<strong>en</strong>t depuisplus de 10 ans, ne peut pas, ne doit pas être réduiteà néant, au prétexte que les pouvoirs publics ontdécidé de l’ignorer. Il y a une question c<strong>en</strong>trale dedémocratie. Pour éviter l’essoufflem<strong>en</strong>t et la démobilisation,il fallait rebondir fortem<strong>en</strong>t, de façonoff<strong>en</strong>sive, et démontrer qu’<strong>en</strong>tre la capitulation etla clandestinité, il doit y avoir une autre voie !Cette autre voie, pour nous, a été déclinée <strong>en</strong> créationd’EHLG.EHLG passera <strong>en</strong> procès le 29 janvier 2009.Pour quels motifs ?Le 29 janvier 2009, je suis appelé devant leTribunal correctionnel de Bayonne car, <strong>en</strong> présidant« l’association dont l’objet, les missions, l’organisationet la dénomination prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t desressemblances avec la chambre d’agriculture desPyrénées-Atlantiques, et ce, malgré les avertissem<strong>en</strong>tsde l’autorité préfectorale », j’ai « exercé uneactivité dans des conditions de nature à créer dansl’esprit du public une confusion avec l’exerciced’une fonction publique ou d’une activité réservéeaux off<strong>ici</strong>ers publics ou ministériels, et <strong>en</strong> l’espèceune confusion avec la chambre d’agriculture desPyrénées-Atlantiques, établissem<strong>en</strong>t public professionnelplacé sous tutelle de l’Etat ». En fait ce quiest reproché, c’est le nom et l’objet de l’association.Pour nous, les choses sont claires : le nom traduitla rev<strong>en</strong>dication et l’objet de promotion de l’agriculturepaysanne et durable. Ce qui gêne, c’est larev<strong>en</strong>dication, c’est le travail que nous réalisons, laplace que nous pr<strong>en</strong>ons et le choix de la non-viol<strong>en</strong>cequi complique le traitem<strong>en</strong>t des questionsposées au Pays Basque.Propos recueillis par Guillaume Gamblin ■Pour sout<strong>en</strong>ir EHLG, il est possiblede signer et faire signer une pétition,et de se r<strong>en</strong>dre au tribunal deBayonne le 29 janvier 2009. Lespeines prévues par les articles duCode pénal peuv<strong>en</strong>t aller jusqu’à15 000 € d’am<strong>en</strong>de et un an d’emprisonnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> ce qui concerne MichelBerhocorigoin <strong>en</strong> tant que Présid<strong>en</strong>t,et cinq ans ou plus d’arrêt des activitésd’EHLG.Pour <strong>en</strong> savoir plus et pour voirles différ<strong>en</strong>tes formes possiblesde souti<strong>en</strong>, voir le blog :http://www.ehlgdoitvivre.org/> Euskal Herriko LaborantzaGanbara, 64 220 Ainhice Mongelos,tél. : 05 59 37 18 82.La rev<strong>en</strong>dication d’une chambre d’agriculture du Pays basque<strong>en</strong>tre dans un processus plus global de « construction duPays basque », <strong>en</strong> relation et <strong>en</strong> ouverture sur les autresterritoires et pays.Michel Berhocorigoin reçoitle souti<strong>en</strong> d’Albert JacquardDRS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20094 7


Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tDe la croissance,<strong>en</strong>core de la croissance,toujours de la croissance...Le projet de loi issu du Gr<strong>en</strong>elle de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t qui a été examiné cetautomne 2008 par les parlem<strong>en</strong>taires donne la dim<strong>en</strong>sion de l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>técologique de l'Etat français. Il suffit de lire l'exposé des motifs du projetde loi pour compr<strong>en</strong>dre aisém<strong>en</strong>t quelle est la t<strong>en</strong>eur du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal de nos dirigeants.4 8 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009DRCE PROJET COMMENCE PLUTÔT BIEN PARUN PARAGRAPHE LIMINAIRE NOMMANT "LES DEUXconstats fondam<strong>en</strong>taux largem<strong>en</strong>t partagés par lesdiverses parties pr<strong>en</strong>antes du Gr<strong>en</strong>elle. (..) Le premierest celui des risques liés à la dégradation de l'état de laplanète, (...) le second constat partagé est celui de l'urg<strong>en</strong>ce".Le gouvernem<strong>en</strong>t semble donc avoir bi<strong>en</strong><strong>en</strong>t<strong>en</strong>du que la planète va mal et qu'il faut se dépêcherde pr<strong>en</strong>dre des mesures.... Mais :"(...) Il s'<strong>en</strong>suit une double conséqu<strong>en</strong>ce :D'une part (...) alors que la population planétaireaugm<strong>en</strong>te et que le niveau de vie moy<strong>en</strong> s’élève presquepartout, les ressources considérées depuis longtempscomme abondantes et pér<strong>en</strong>nes devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus rares etincertaines : les énergies fossiles, l’eau potable, lesterres fertiles, les systèmes vivants robustes, etc.Aujourd’hui, le r<strong>en</strong>chérissem<strong>en</strong>t des énergies et de l’alim<strong>en</strong>tationpèse sur le pouvoir d’achat.(...) D’autre part, les secteurs d’activité les plusdynamiques compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’ores et déjà que leur capacitéà réduire ces dégradations, à alléger les pressionssur les écosystèmes et à absorber les impacts déjà inévitablesdu changem<strong>en</strong>t climatique, sera rapidem<strong>en</strong>t labase de leurs avantages concurr<strong>en</strong>tiels".Il devi<strong>en</strong>t donc assez clair dès la page 3 du projetde loi que, dans les t<strong>en</strong>sions prévisibles pour lesprochaines déc<strong>en</strong>nies <strong>en</strong>tre les modes de vie deshumains et l'écosystème planétaire, ce qui intéressele gouvernem<strong>en</strong>t français, ce sont principalem<strong>en</strong>tles conséqu<strong>en</strong>ces économiques, et plus précisém<strong>en</strong>tles opportunités françaises de se sortir de lacrise marchande.En conclusion du chapitre sur l'exposé desmotifs :"Une loi pour une économie écologique.En se fondant sur le cons<strong>en</strong>sus social forgé par leprocessus du Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, le projet deloi <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d favoriser et accélérer la prise <strong>en</strong> compte deces nouveaux défis par tous les acteurs, simultaném<strong>en</strong>t,grâce à la mobilisation cohér<strong>en</strong>te des moy<strong>en</strong>s disponibles,afin de garantir à la société et à l’économie unfonctionnem<strong>en</strong>t durable, et de préserver sur la durée lepouvoir d’achat des ménages. La réalisation des investissem<strong>en</strong>tscorrespondant à ces objectifs pourra susciterune importante activité supplém<strong>en</strong>taire pouvantatteindre plusieurs c<strong>en</strong>taines de milliers d’emplois dansdes secteurs à forte int<strong>en</strong>sité de main d’œuvre et faiblem<strong>en</strong>taffectés par les délocalisations. Ainsi, grâce à lagénéralisation des contrats de performance énergétiqueadossés à des mécanismes de financem<strong>en</strong>ts innovants,le coût des travaux de rénovation sera lissé sur plusieursannées et sera, <strong>en</strong> large partie, financé par leséconomies d’énergie résultant des ces travaux. Lesménages et les <strong>en</strong>treprises bénéf<strong>ici</strong>eront <strong>en</strong>suite pleinem<strong>en</strong>tde la totalité des économies d’énergie : leurrev<strong>en</strong>u disponible sera augm<strong>en</strong>té d’autant.En ville : Isolation <strong>en</strong> paille d’un toit de la Friche Belle-de-Mai à Marseille(...) Par ailleurs, les investissem<strong>en</strong>ts correspondantaux objectifs de ce projet de loi permettront aux <strong>en</strong>treprisesconcernées de trouver des relais de croissancesignificatifs dans des segm<strong>en</strong>ts de marché à forte valeurajoutée (efficacité énergétique et équipem<strong>en</strong>ts intellig<strong>en</strong>tsde production et de gestion de l’énergie). Ainsi, <strong>en</strong>donnant aux <strong>en</strong>treprises françaises <strong>en</strong> pointe sur lesmarchés du bâtim<strong>en</strong>t des perspectives de développem<strong>en</strong>tnouvelles, la mise <strong>en</strong> œuvre des objectifs de laprés<strong>en</strong>te loi souti<strong>en</strong>dra leur positionnem<strong>en</strong>t sur desmarchés stratégiques à moy<strong>en</strong> terme dont elles bénéfi-


Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tcieront <strong>en</strong>suite à l’export dans tous les pays qui sont <strong>en</strong>train de mettre au point de nouvelles normes pour laconstruction et la rénovation de bâtim<strong>en</strong>ts.Peut-on être plus clair ? Equiper les logem<strong>en</strong>tsde chauffage solaire et d'isolation performante, c<strong>en</strong>'est ni pour le confort des habitants, ni pour laréduction des émissions de gaz à effet de serre,c'est pour la compétition économique ! Le crash<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal à v<strong>en</strong>ir n'est pris <strong>en</strong> compte quesous l'angle de son impact sur l'activité économiquedes <strong>en</strong>treprises françaises et de leurs cli<strong>en</strong>ts.On ne peut cep<strong>en</strong>dant pas s'étonner: “la croissance,j'irai la chercher avec les d<strong>en</strong>ts”, avait-on pu <strong>en</strong>t<strong>en</strong>drep<strong>en</strong>dant la campagne électorale de 2007.Des visions qui s'oppos<strong>en</strong>tOn peut nous faire remarquer <strong>ici</strong> que peuimporte que ce soit pour des raisons marchandesqu'on isole les logem<strong>en</strong>ts, si c'est fait et que c'estefficace.Certes, mais tout d'abord si c'est vraim<strong>en</strong>t lecas, pourquoi ne pas le faire pour des raisonsd'abord <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales puis év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tmarchandes, et d'autre part, malheureusem<strong>en</strong>t, sila future loi Gr<strong>en</strong>elle s'annonce sous une paruremarchande, il y a de fortes chances pour que ce nesoit pas par hasard...En effet, tout le monde est d'accord pour queles bâtim<strong>en</strong>ts soi<strong>en</strong>t mieux isolés. Là-dessus, larecommandation est unanime. Mais sur les techniquesmises <strong>en</strong> œuvre, selon qu'il s'agit d'unevolonté <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale ou d'une volonté marchande,les prescriptions vont quand même êtrediffér<strong>en</strong>tes.La voie promue par la loi Gr<strong>en</strong>elle s'appuie surla filière industrielle de l'isolation. Le rythmed'amélioration de l'efficacité énergétique du bâtim<strong>en</strong>tneuf comme de l'existant se calera à la foissur la capacité de production des industries, sur lescapacités de financem<strong>en</strong>t privées des banques etsur la capacité du milieu professionnel à se formeraux nouveaux standards.Une alternative possibleMais une autre voie possible est de s'appuyeraussi puis de plus <strong>en</strong> plus, sur les écomatériaux, lesouti<strong>en</strong> financier de la collectivité et l'autoconstruction.On peut <strong>en</strong> effet isoler le neuf commel'existant avec de la paille, financer ces améliorationsénergétiques avec un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de l'état etutiliser la main d'œuvre des habitants volontaires,qu'ils soi<strong>en</strong>t professionnels ou non 1 . Une telle stratégieserait plus rapide à mettre <strong>en</strong> œuvre, donc <strong>en</strong>économie cumulée d'énergie dans le temps, l'objectifde mettre <strong>en</strong> œuvre le facteur 4 serait atteintplus rapidem<strong>en</strong>t. Il permettrait aux ménages lesplus défavorisés, souv<strong>en</strong>t logés dans les immeublesles moins efficaces thermiquem<strong>en</strong>t, de sortir plusvite de la pauvreté énergétique. Il économiseraitune quantité non négligeable d'énergie <strong>en</strong> évitantla fabrication d'isolants industriels, et serait un formidablepuits fixateur de carbone.Sur ces deux derniers points, l'énergie incorporéeet l'émission de gaz à effet de serre, indicateursd'un auth<strong>en</strong>tique souci écologique, <strong>en</strong> considérantqu'il faut <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne très approximative 250 m 2d'isolation (murs et toiture) par logem<strong>en</strong>t, que l'onconstruit 400 000 logem<strong>en</strong>ts par an, et si l'on compareune proposition industrielle (20 cm de lainede verre) et une proposition végétale (35 cm depaille <strong>en</strong> bottes), on obti<strong>en</strong>t les résultats suivantspour une année :Enjeu <strong>en</strong>tre laine de verre et paille pour l'isolationde l'<strong>en</strong>semble des logem<strong>en</strong>ts neufs <strong>en</strong> France chaqueannée :Laine de verre20 cm, R = 5Paille35 cm R = 5,8En millions detonnes équival<strong>en</strong>tpétrole1,03 2,800,03 -7,05Solde -1 -9,85En millions detonnes équival<strong>en</strong>tCO 2L'on voit donc <strong>ici</strong> que la proposition végétaleéconomise un million de tonnes d'équival<strong>en</strong>tpétrolepar rapport à la proposition industrielle. Enoutre, si l'on isole <strong>en</strong> paille, non seulem<strong>en</strong>t on évitepresque 3 millions de tonnes de gaz carboniquequi serai<strong>en</strong>t émises pour la fabrication de la lainede verre, mais on <strong>en</strong> fixe 7 millions de tonnes quela paille a capturées pour sa croissance, ce qui faitque l'impact climatique est inférieur de près 10millions de tonnes de CO 2 . En rapprochant cettevaleur des 123 millions de tonnes de CO 2 émises,selon la loi Gr<strong>en</strong>elle, chaque année <strong>en</strong> France parl'usage du bâtim<strong>en</strong>t, on peut se r<strong>en</strong>dre compte del'intérêt non négligeable qu'il y a à s'interroger surune stratégie uniquem<strong>en</strong>t industrielle... On peutnoter que la paille est une ressource dès aujourd'huiabondante, puisqu'on <strong>en</strong> produit 40 millionsde tonnes (2005) <strong>en</strong> France et que le besoin pourla construction neuve serait de 5 millions detonnes <strong>en</strong>viron.Aux rêveurs d'un Gr<strong>en</strong>elle comme réplique dela Révolution de 1789 aboutissant à une déclarationuniverselle des droits de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, lemessage adressé est plutôt: “le changem<strong>en</strong>t climatique,combi<strong>en</strong> d'euros ?”... de profit. Certes “fairede la politique, c'est faire de l'inévitable, l'utilisable”,mais la posture du gouvernem<strong>en</strong>t est plutôtarrogante et cynique, particulièrem<strong>en</strong>t pour leslanceurs d'alerte <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux qui, depuisquarante ans, dénonc<strong>en</strong>t une économie ravageusede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. C'est d'autant plus consternantque ceux-là mêmes qui ont dénié longtempstoute implication de l'économie dans la dégradationde l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>antavoir trouvé la réponse à un défi dont ils sont <strong>en</strong>grande partie responsables.Alain Marcom ■Membre de la coopérative Inv<strong>en</strong>terreet animateur du sitehttp://terrecooperative.ouvaton.orgDRÀ la campagne : toiture isolée <strong>en</strong>paille au hameau des buis, à laFerme des Enfants, à Lablachère(Ardèche)1. Voir le dossier de Sil<strong>en</strong>ce n°360,septembre 2008, "autoproduirepour se reconstruire" et <strong>en</strong> particulierl'article "Isolation, salubritéet maîtrise de l'énergie" de DanielCérézuelle.S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20094 9


Noir et blancVers unesociétémulticolore ?Au mom<strong>en</strong>t où les Etats-Unis ont éluleur premier présid<strong>en</strong>t noir, un pointsur la situation des Noirs <strong>en</strong> Franceavec le CRAN, Conseil représ<strong>en</strong>tatifdes associations noires.Qu'est-ce que le CRAN ? Qui sont les "Noirs"<strong>en</strong> France ?Patrick Lozès, Présid<strong>en</strong>t du CRAN : Le CRAN,fondé le 26 novembre 2005, rassemble aujourd’huiplus de 150 associations. Cette fédération <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dlutter contre les discriminations à l’<strong>en</strong>contre despopulations noires, et valoriser la richesse et ladiversité des cultures afro-antillaises. Le CRANpose la question de la discrimination dite racialecomme d’autres groupes pos<strong>en</strong>t la question duhandicap, la question de l’antisémitisme ou laquestion de l’homophobie dans le cadre de laRépublique.Les adhér<strong>en</strong>ts du CRAN sont blancs, noirs oumétis, musulmans, juifs, catholiques ou protestants,PS, UMP, Modem, Verts ou PC, etc.Nous avons créé un espace démocratique pourdébattre sereinem<strong>en</strong>t de questions qui cré<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>sion.A la question "qui est noir?" nous ne répondonsni par des argum<strong>en</strong>ts de nature (qui r<strong>en</strong>verrai<strong>en</strong>tà une conception biologisante de la race) nipar des argum<strong>en</strong>ts de culture mais par des argum<strong>en</strong>tssociopolitiques : dans les sociétés où ils sontminoritaires, est noir celui qui est réputé tel, estnoire, a minima, une population d'hommes et defemmes dont l'expéri<strong>en</strong>ce sociale partagée est cellede discriminations subies <strong>en</strong> raison de la couleurde leur peau. Les Noirs ont <strong>en</strong> commun de vivredans des sociétés qui les considèr<strong>en</strong>t comme tels.Le plus souv<strong>en</strong>t, ils n'ont pas le choix d'être ou d<strong>en</strong>e pas être tels qu'on les voit. Pour paraphraser lespropos de Sartre, un Noir est un homme que lesautres hommes ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour noir.Où se font les discriminations actuellem<strong>en</strong>t ?Comm<strong>en</strong>t s'exprim<strong>en</strong>t-elles ?En France, les discriminations ne sont pas réellem<strong>en</strong>tmesurées. Si on devine que les discriminationssont nombreuses dans l’emploi, le logem<strong>en</strong>tou le monde politique, les données sur le phénomèneou sur son évolution font défaut. Noussommes maint<strong>en</strong>us dans une double invisibilité :<strong>en</strong> France, il n’y a que des citoy<strong>en</strong>s, il n’y a pas deNoirs donc pas de discriminations <strong>en</strong>vers lesNoirs !Il serait indigne de continuer à se réfugier dansle déni ou la dénégation des discriminations,notamm<strong>en</strong>t celles liées à la couleur de la peau.C’est pourquoi le CRAN propose d’abord undiagnostic aussi précis que possible de la situationdes discriminations, à l’aide des statistiques de ladiversité (anonymes, facultatives, autodéclarativeset sans constitution de fichier) et <strong>en</strong>suite unemobilisation collective de la nation sous la formed’une action positive maîtrisée pour lutter contreles inégalités évaluées (mesures concrètes adoptéespour un temps limité dans l'éducation, le logem<strong>en</strong>t,la représ<strong>en</strong>tation politique etc...)Qu'est-ce qui peut am<strong>en</strong>er à une améliorationde la situation ?La mobilisation des responsables politiques etsurtout de la société française dans son <strong>en</strong>semble.C’est une question qui concerne tous nos concitoy<strong>en</strong>s.Ce sont les politiques publiques françaises,qui permettront, <strong>en</strong>fin, de réaliser le rêve françaisd'égalité.Rappelons que Nicolas Sarkozy s’est déclaréfavorable aux statistiques de la diversité et qu’ils’est <strong>en</strong>gagé à sout<strong>en</strong>ir l’« affirmative action » (discriminationpositive) à la française.L'élection de Barack Obama peut-elle avoirune influ<strong>en</strong>ce sur l'image des "Noirs" et desautres "non-blancs" <strong>en</strong> France ?Oui, <strong>en</strong> réduisant les stéréotypes et poussantles responsables politiques à adopter des mesurespropres à permettre l’éclosion de responsables devaleur et de tal<strong>en</strong>t, blancs, noirs et beurs.L’élection de Barack Obama est le fruit d’unlong processus, celui de la lutte pour les droitsciviques, celle de l'affirmative action, qui a permisaux Etats-Unis l'émerg<strong>en</strong>ce d'une classe moy<strong>en</strong>n<strong>en</strong>oire et d'une élite politique et intellectuelle noire,avec Colin Powell ou Condoleeza Rice. On a prisconsci<strong>en</strong>ce très tôt, aux Etats-Unis, de la nécessitéde donner de la visibilité aux minorités dans l'espacepublic, politique, et l'action affirmative n'estqu'un des moy<strong>en</strong>s pour y parv<strong>en</strong>ir, mais c'est unmoy<strong>en</strong> nécessaire.Propos recueillis par Michel Bernard ■5 0 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


CourrierCrise : le rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce !(…) Avec la crise actuelle du système financier international, malade, allons-nouspr<strong>en</strong>dre le parti de l'acharnem<strong>en</strong>t thérapeutique pour t<strong>en</strong>ter de sauver le malade<strong>en</strong> vidant les poches du peuple (les richesses de la nation) pour redonner vigueuret suprématie aux puissances financières irresponsables ? C'est la voie que choisitla puissance publique <strong>en</strong> « volant » au secours des banques à coups de milliards<strong>en</strong> application de la loi non-écrite, mais constante du néolibéralisme : socialisationdes risques, privatisation des profits... En att<strong>en</strong>dant la prochaine crise !Où allons-nous, par une mobilisation populaire qui gronde certainem<strong>en</strong>t dans lescœurs, mais tarde à trouver ses voies d'expression collective, imposer le début d'unchangem<strong>en</strong>t de logique, qui serait un début de révolution ?En exigeant, par exemple, (…) une priorité absolue à l'instauration d'un boucliersocial, qui devra perdurer après la tempête, pour marquer une première étapedans le passage d'une logique de compétitivité à une logique de solidarité.La logique de compétitivité, base idéologique et ressort d'action du capitalisme,transforme le monde <strong>en</strong> champ de bataille économique et chacun de nous <strong>en</strong> petitsoldat d'une guerre qui n'est pas la nôtre.La logique de solidarité construite dans les luttes sociales du passé, toujoursm<strong>en</strong>acée de dissolution par la morale individualiste de la société de marché,respecte <strong>en</strong> chacun sa dim<strong>en</strong>sion d'humain, qui ne saurait se réduire à son statutde producteur ("travailleur") /consommateur !Cette logique de solidarité, chaque génération a dû la p<strong>en</strong>ser <strong>en</strong> fonction ducontexte de son époque. Ainsi les rev<strong>en</strong>dications étai<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t decaractère salarial et quantitatif <strong>en</strong> période de plein emploi et d'essor de laconsommation de masse. Le "progressisme" d'hier ne peut être celui d'aujourd'hui,où l'emploi — et donc le salaire — est dev<strong>en</strong>u aléatoire, où le productivismeindustriel a révélé l'ét<strong>en</strong>due de son <strong>en</strong>vers destructeur. Par conséqu<strong>en</strong>t ilapparti<strong>en</strong>t à notre génération d'inv<strong>en</strong>ter un nouveau progressisme, associantexig<strong>en</strong>ce de justice sociale (<strong>en</strong> termes de rev<strong>en</strong>u pour tous et de réduction desinégalités) et prise <strong>en</strong> compte de l'impératif écologique, qui, lui, impose l'arrêt dela spirale de la croissance économique et de l'expansion de notre modèle dedéveloppem<strong>en</strong>t non « sout<strong>en</strong>able ». (…) La multiplication des minima sociauxprofilés au cas par cas <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t une idéologie culpabilisante d'assistance qui nerespecte pas le droit premier des personnes à la sécurité d'un niveau de vie sobre,mais déc<strong>en</strong>t et stable, indép<strong>en</strong>dant des aléas du « marché du travail ». On n'éviterapas d'ouvrir la question du « rev<strong>en</strong>u d'exist<strong>en</strong>ce » , qu'il serait légitime d'appeler« de citoy<strong>en</strong>neté » : rev<strong>en</strong>u universel (assuré pour tous, égal pour tous),inconditionnel, déconnecté de l'emploi (mais non de l'imposition progressive sur lerev<strong>en</strong>u, qui s'<strong>en</strong> trouvera revalorisée), assez substantiel <strong>en</strong>fin (autour de 12000 €par an ?) pour ne pas servir de trappe à pauvreté ni favoriser la création depostes de travail sous qualifiés et sous rémunérés dans les <strong>en</strong>treprises, mais aucontraire offrir plus de liberté (et de marge d'exig<strong>en</strong>ce) aux chercheurs d'emploiou pot<strong>en</strong>tiels créateurs d'activité.L'objection souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>due sur le coût financier d'une telle proposition devi<strong>en</strong>tdérisoire, quand on la rapproche des sommes faramineuses que la puissancepublique s'<strong>en</strong>gage aujourd'hui à débourser, s'il le faut, pour r<strong>en</strong>flouer un systèmebancaire qui a pris la forme d'un « tonneau des danaïdes » !Cerise sur le gâteau : l'ouverture du débat politique sur le rev<strong>en</strong>u d'exist<strong>en</strong>ce etsur ses sources de financem<strong>en</strong>t ne manquerait pas d'ouvrir, <strong>en</strong> corollaire, un autredébat de fond : celui que suggère l'obscénité des fortunes générées par l'hypercapitalisme financier sur la nécessité d'instaurer aussi ce que Hervé Kempf appelleun « rev<strong>en</strong>u maximum admissible » dont l' économiste, Jean Vassileff a démontréla parfaite faisabilité par voie fiscale (dans son livre Le partage contre lacroissance). Au nom de la déc<strong>en</strong>ce, du s<strong>en</strong>s de la mesure... valeurs sans lesquellesil n'est pas de cohésion sociale. Or, seule une réforme radicale de l'impôt sur lerev<strong>en</strong>u, réhabilitant et r<strong>en</strong>forçant sa progressivité, pourrait donner corps à cetteidée de rev<strong>en</strong>u maximum et, du même coup, dégager les ressources utiles aufinancem<strong>en</strong>t du rev<strong>en</strong>u d'exist<strong>en</strong>ce. (…)Jacques BonnetDrômeOutrances ?On peut n’être carrém<strong>en</strong>t pas d’accord, par exemple avecles accusations outrancières de Survie sur l’Afrique. Ausujet de Max Havelaar et de ses subv<strong>en</strong>tions, d’où tirezvousl’info ?D. LanzRhôneS!l<strong>en</strong>ce : On peut se r<strong>en</strong>seigner sur les subv<strong>en</strong>tions reçues par Max Havelaar<strong>en</strong> contactant soit la firme, soit le ministère des Affaires étrangères. Noussommes prêts à rectifier d’év<strong>en</strong>tuelles « accusations outrancières » dans lamesure où vous nous indiqueriez les points précis sur lesquels elles port<strong>en</strong>t.Souti<strong>en</strong>Ci-joint un chèque de 20€. Je suisRMIste, pourtant cette somme nepeut ni me sauver ni me ruiner. Noussommes 4000 abonnés ? 4000 x 20=… 80 000 ! Alors ?! (mais que lagénérosité de ceux qui ont plus ne sereti<strong>en</strong>ne pas !).Martine LionnetHaute-SaôneSouti<strong>en</strong> <strong>en</strong>coreVo<strong>ici</strong> quelques années maint<strong>en</strong>antque j’ai le bonheur de recevoirS!l<strong>en</strong>ce, de le faire partager, desavourer sa force, son énergie… Etvoilà que ce n’est plus possible pourvous de vivre et faire vivre cetteperle de papier ! C’est fou et <strong>en</strong>même temps c’est l’occasion de voirl’investissem<strong>en</strong>t (pas monétaire, <strong>en</strong>tout cas pas que…) que noussommes prêts à vous r<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>retour et pour que d’autres puiss<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core accéder à tout cela !Lucie BaretAlpes-MaritimesS!l<strong>en</strong>ce : Comme vous nous leproposez vous-même dans la suite devotre lettre, il est possible à toutelectrice et tout lecteur de proposerS!l<strong>en</strong>ce à sa médiathèque, à deslieux de dépôt pot<strong>en</strong>tiel, ou de nousproposer de t<strong>en</strong>ir des tables depresse au cours d’évènem<strong>en</strong>tsmilitants qui ont lieu près de chezvous ! Pour cela appeler le lundi oumardi de préfér<strong>en</strong>ce au 04 78 39 5533. Pour les personnes qui ont unblog ou un site internet, vous pouvezintégrer un li<strong>en</strong> dessus vers le siteinternet de S!l<strong>en</strong>ce,www.revueseil<strong>en</strong>ce.net . Merci !DRAgro-écologieau SahelChers amisrédacteurs, dansvotre n°360 vousavez bi<strong>en</strong> voulupublier unarticle sur notretravail auSénégal (p.36).Nous vous <strong>en</strong>remercionsbeaucoup. Adroite del’article, sousle titre « Endébat », nouspouvons lire « mais lefonctionnem<strong>en</strong>t n’est-il pas le mêmeque bon nombre d’ONGdéveloppem<strong>en</strong>tistes ». Notre travailne ressemble nullem<strong>en</strong>t à cetteobservation de votre part. En effet,nous ne faisons que : 1) essayer delutter contre la désertificationgalopante, 2) r<strong>en</strong>dre les famillespaysannes autonomes et maîtressesde leur destin. Lorsque des milliersd’oasis seront créées, le payscomm<strong>en</strong>cera à ressembler à celuiqu’<strong>en</strong> colonisant nous avons mis àmal, voire détruit. Il y a cinquanteans le Sahel était <strong>en</strong>core vert etl’eau disponible à faible profondeur,il est de notre devoir de réparer lemal qu’on leur a fait. C’est un travailgratifiant qui se fait dans la joie etnous n’avons qu’une idée, une foisleur autonomie retrouvée, c’est deleur laisser gérer leur pays commeils l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t. Avec nos p<strong>en</strong>sées lesplus cordiales.Pierre GevaertSahel People ServiceGirondeCrise : fairecotiser lesmachines ?La crise économique nousoblige à pr<strong>en</strong>dre le tempsde réfléchir à ses causesprofondes. (…) Tout le monde se demande aujourd’hui où trouver travail. (…)Pourquoi ceux qui exploit<strong>en</strong>t le travail des machines — cela se passedésormais à presque tous les niveaux de l’activité économique — sont-ilexonérés des contributions sociales qu’ils paierai<strong>en</strong>t à la collectivité s’ilsemployai<strong>en</strong>t le travail humain ?Actuellem<strong>en</strong>t la t<strong>en</strong>dance est plutôt à la suppression d’impôts et taxes quipourrai<strong>en</strong>t freiner les investissem<strong>en</strong>ts de l’industrie et la « croissance ».Devons-nous donc r<strong>en</strong>oncer à tout espoir de ne pas dev<strong>en</strong>ir les esclavesmodernes de qui a les moy<strong>en</strong>s d’investir dans la robotisation ?Pourquoi ne pas faire cotiser les machines, proportionnellem<strong>en</strong>t à leurcapacité de production ? (…)Il reste étonnant de constater que dans les débats des médias ce sujet n’estjamais abordé. Pourtant il s’agit là d’une question de base qu’un jour ilfaudra affronter : si des lois fiscales exist<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, elles devrai<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>compte cette optique.Luisa ZerialHaute-SaôneS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20095 1


CourrierANPE : les WC étai<strong>en</strong>t fermésde l’extérieur !DRNi travailler plus, ni gagner plus,mais vivre autrem<strong>en</strong>tC’était l’un des jours les plusimportants de ma vie quicomm<strong>en</strong>çait. J’étais convoqué àl’ANPE pour ma premièreinscription, et c’étai<strong>en</strong>t peut-êtredes perspectives professionnellespassionnantes qui s’ouvrai<strong>en</strong>t àmoi. J’avais été convoqué à 8h dumatin, « pour deux heuresmaximum » m’avait dit laconseillère au téléphone. Première surprise : mon <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> est collectif. Noussommes une vingtaine de prés<strong>en</strong>ts, sommés de déclamer tout haut nosqualités professionnelles, assis sur des pupitres d’<strong>en</strong>fants. Il y a un écritoireattaché… à droite. Ma voisine, qui fait dans la cosmétique, s’inquiète :« mais comm<strong>en</strong>t je fais, je suis gauchère ? ». « Estime-toi heureuse qu’on net’attache pas la main derrière ta chaise », p<strong>en</strong>sais-je <strong>en</strong> regrettantl’ingratitude de cette jeune chômeuse. Au bout d’un mom<strong>en</strong>t d’unepassionnante séance d’information avec film à l’appui, nous sommes toujourslà. Le thé du matin comm<strong>en</strong>ce à se faire s<strong>en</strong>tir dans ma vessie. Je me dirigevers les toilettes, dont la porte est condamnée. Je m’adresse alors au vigilequi fait planton à l’<strong>en</strong>trée du bâtim<strong>en</strong>t, m’att<strong>en</strong>dant à ce qu’il me guide versdes toilettes plus privatives utilisées durant la durée des travaux. Mais non :il va pr<strong>en</strong>dre derrière un guichet la poignée métallique de la porte destoilettes et vi<strong>en</strong>t l’insérer dans le trou béant de la serrure. « C’est pour lasécurité, plan vigipirate r<strong>en</strong>forcé », m’explique-t-il. « C’est une blague ? ». çan’<strong>en</strong> a pas l’air, à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre sa réponse négative et dénuée de tout humour.Une fois terminé le délicat exercice, je t<strong>en</strong>te de sortir, mais la porte estfermée. Je dois tambouriner afin que le colosse vi<strong>en</strong>ne remettre la poignéedans la porte et m’ouvre.Au bout de 3h30 <strong>en</strong>viron, voilà que ma vessie se rappelle à moi ! Je ressors,prêt à pratiquer de nouveau l’étrange commerce qui vi<strong>en</strong>t d’être décrit. Maispas de chance : le planton avec lequel je comm<strong>en</strong>çais juste à sympathiser,n’est plus là. Je sors dans la rue, et j’aperçois <strong>en</strong> face un espace réservé pourles « besoins » des chi<strong>en</strong>s de compagnie. Un autre chômeur est <strong>en</strong> train d’yfaire ses besoins tandis qu’un autre fait la queue derrière lui. Je me joinsalors à la file… « la suite serait délectable/mais rigoureusem<strong>en</strong>t mamère/m’a déf<strong>en</strong>du d’la raconter <strong>ici</strong> ».Je remercie l’ANPE de m’avoir aidé à retrouver mon s<strong>en</strong>s de l’humanité,perdu par la dégradation morale <strong>en</strong>traînée par le chômage. Je me s<strong>en</strong>smaint<strong>en</strong>ant un homme nouveau. A nous deux Diogène !André CroutantRhône(…) Travailler plus pour gagnerplus n’a aucun s<strong>en</strong>s, à tous lesniveaux. (…) Le niveau de vie desFrançais moy<strong>en</strong>s est incompatibleavec la survie générale, avec lasauvegarde de la biodiversité, avecla paix, avec un partage équitabledes ressources restantes <strong>en</strong>tre tousles humains. Les pays riches dansleur <strong>en</strong>semble ont un niveau de vieincompatible avec la vie, avec unav<strong>en</strong>ir pour notre planète et tousses habitants.Le tiers des Français <strong>en</strong> difficultérejoint à grands pas les payspauvres de tous les paysdéfavorisés. La guerre aux pauvresfait rage. Cette guerre fait rage <strong>ici</strong><strong>en</strong> France, <strong>en</strong> Europe, tout autantque partout dans le monde. (…)Ceux qui ne travaill<strong>en</strong>t pas(Rmistes, chômeurs, handicapés,personnes âgées) font moins dedégâts, sont moins nocifs pour laplanète que les autres. Pour êtreprovoquant je dirais que prônerune paresse intellig<strong>en</strong>te estsalutaire pour la planète. Il vautmieux ne ri<strong>en</strong> faire que nuire à lavie. D’abord ne pas nuire, disaitdéjà Hyppocrate.Il vaut mieux chanter, danser, rêver,converser, s’adonner aux arts,partager ce que l’on a, que de selever à cinq heures du matin pouraller bosser, polluer, produire desgadgets, exploiter les ressourcesdes autres, s’accaparer desrichesses qui apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à tous.Tout être humain a besoin pours’épanouir d’avoir une activitésociale, c’est-à-dire d’être utile auxautres tout <strong>en</strong> réalisant une œuvrequi le r<strong>en</strong>d heureux, qui lui donnedu plaisir, des satisfactions. C’estsa meilleure façon d’être reconnu,apprécié, valorisé. L’activitésociale peut se concrétiser dans untravail, un emploi, mais aussi demille autres façons. (…)Pourquoi ne pas t<strong>en</strong>ter de vivreautrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> travaillantautrem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> gagnant moins ?Pourquoi ne pas pratiquer lasimpl<strong>ici</strong>té volontaire, ladécroissance, au niveau individuelet collectif ?Pourquoi ne pas t<strong>en</strong>ter de partageréquitablem<strong>en</strong>t les richesses de laterre, les terres cultivables, ce qu<strong>en</strong>ous produisons d’utile, nosconnaissances, nos techniques, nosarts, nos rêves ?Pourquoi ne pas fonder notresociété sur la coopération plutôtque sur la compétition ?Est-ce que je préconisel’impossible ? (…)Est-ce surhumain de s’<strong>en</strong>traider ?Est-ce insupportable de partagerdes bons mom<strong>en</strong>ts avec les autressans chercher à les posséder, à lesexploiter ?Est-ce si indisp<strong>en</strong>sable de bousillersa vie pour acquérir ces tonnes dechoses que nous accumulons à lamaison ?Est-ce si fou cela que je vousécris ?Alexis RobertIlle-et-VilaineCrise : le pouvoir des pauvresVo<strong>ici</strong> une actualité où se donne à voir la faillite du système capitalistemondialisé et ultra-financiarisé qui- d’un côté privatise, internalise les bénéfices au profit des actionnaires del’élite mondiale des maîtres du monde, millionnaires et millliardaires ;- de l’autre socialise, externalise les pertes (coûts cachés) <strong>en</strong> faisant racheterles faillitaires par l’arg<strong>en</strong>t public via des Etats à la solde de cette élite. (…)La politique keynési<strong>en</strong>ne d’interv<strong>en</strong>tion de l’Etat dans l’économie a sauvé lesystème d’une faillite totale. C’est ce que t<strong>en</strong>te le gouvernem<strong>en</strong>t des USA quivole au secours des actionnaires privés, et rachète (nationalise, incroyablemais vrai) les compagnies d’assurance (…) et banques <strong>en</strong> très grandedifficulté (déjà des c<strong>en</strong>taines de milliards volatilisés) et ce, à hauteur —ahurissante — de 1000 milliards de dollars, soit un quart du budget du pays(…).En France, le Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t a été celui des dupes. Le capital etson champion de présid<strong>en</strong>t s’oppos<strong>en</strong>t aux quelques mesures positives… Oualors ils veul<strong>en</strong>t appliquer les recettes du marché et des privatisations pourfaire des affaires même avec la maladie qu’ils ont <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée. (…)Il est probable que la dynamique du réchauffem<strong>en</strong>t climatique accéléré, <strong>en</strong>« boule-de-neige » , ne puisse plus être r<strong>en</strong>versée (…). A cette accélérationdu réchauffem<strong>en</strong>t par effet de serre, les pauvres n’ont pas pris part au Sud,mais ils <strong>en</strong> sont déjà les principales victimes (…).Ce sont les « sans », les pauvres (économiques, <strong>en</strong> « avoir ») qui ont <strong>en</strong>puissance la capacité de dev<strong>en</strong>ir les meilleurs déf<strong>en</strong>seurs de la nature et dela vie même s’ils n’<strong>en</strong> sont pas toujours là consciemm<strong>en</strong>t, les plus concernéspour expérim<strong>en</strong>ter nombre d’autres façons de vivre, de produire, deconsommer, d’habiter, d’éduquer, de se soigner, les plus concernés pourpr<strong>en</strong>dre pouvoir sur leur réalité locale et arracher leur pouvoir aux élites.N’est-il pas nécessaire qu’un mouvem<strong>en</strong>t massif de la société civile pr<strong>en</strong>nepouvoir dans une sorte de mouvem<strong>en</strong>t horizontal de toutes les forces vivanteset diverses rassemblées ? Evitons la forme de nouveaux partis (…) viteavalés par le système comme tous les partis, mais faisons que s’organiselocalem<strong>en</strong>t une société civile comme actrice politique directe (voir la"démocratie générale" de Fotopoulos), incluant la tradition syndicale etpartidaire dans sa dynamique. Il faut faire <strong>en</strong>fler à la base les luttes, lesexpérim<strong>en</strong>tations alternatives et les assemblées de la démocratie de codécisionlocale pour la montée de l’autonomie de la société pour convertirprogressivem<strong>en</strong>t le système, si possible pacifiquem<strong>en</strong>t, dans une toute autredémocratie qui comm<strong>en</strong>ce localem<strong>en</strong>t et s’expérim<strong>en</strong>te <strong>ici</strong> et là, unedémocratie de co-décision depuis l’assemblée locale (et dans l’<strong>en</strong>trepriserelocalisée) jusqu’à la fédération des assemblées arrachant progressivem<strong>en</strong>tle pouvoir économique, culturel, politique à l’élite possédante. Pour ce faire,une autre éducation populaire est donc nécessaire…André DunyArdèche5 2 S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009


l e l i v r e d u m o i sManger bioPourquoi ? Comm<strong>en</strong>t ?Pascal Pavie et MoutsieEd. Edisud2008 - 144 p. - 18 €Choisir l'agriculture et l'alim<strong>en</strong>tation biologique nepeut pas se faire sans changer un certain nombred'approches dans la société actuelle. La granderichesse de ce nouveau livre sur l'agriculture biologique estd'<strong>en</strong> montrer les <strong>en</strong>jeux politiques. Ainsi les labels ne sontpas toujours gage de qualité. Les sem<strong>en</strong>ces ne sont pas <strong>en</strong>v<strong>en</strong>te libre donc il est diff<strong>ici</strong>le de diversifier ses productions.L'agriculture est aujourd'hui sous contrôle des industriesqui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> amont (pest<strong>ici</strong>des, <strong>en</strong>grais) et <strong>en</strong> aval(transformation, distribution). Le livre appelle à avoir uncomportem<strong>en</strong>t éco-responsable : non seulem<strong>en</strong>t, il faut privilégierle bio, mais égalem<strong>en</strong>t le local et s'intéresser auxcritères sociaux (boussole Neso). Pour faciliter la progressionde la bio, on peut s'impliquer dans les Amap, les jardins solidaires, les groupem<strong>en</strong>tsd'achats, les coopératives agricoles, les foires et salons bio… Les auteurs dénonc<strong>en</strong>t demultiples dérives : légumes v<strong>en</strong>dus hors saison, emballages inutiles, bouteilles et sacs <strong>en</strong>plastique… un bon critère de choix est de savoir combi<strong>en</strong> pèse notre poubelle aprèscompostage. Beaucoup de très bonnes réflexions pour remettre la nourriture au c<strong>en</strong>tredes débats. MB.B. D.L'héritage du colonelCarlos Trillo et Lucas VarelaEd. Delcourt2008 - 102 p. - 15 €Le héros, fils d'un colonel quitorturait de jolies femmes àdom<strong>ici</strong>le p<strong>en</strong>dant la dictaturearg<strong>en</strong>tine, cultive un fantasmepour une poupée. Dans un stylegraphique d'une grande maîtrise,les auteurs nous plong<strong>en</strong>tdans sa folie. L'arrivée d'uneanci<strong>en</strong>ne victime du père va lepousser au paroxysme. Unedénonciation réussie desconséqu<strong>en</strong>ces de la dictature sur la sociétéd'aujourd'hui. Une BD qui vous pr<strong>en</strong>d auxtripes. MB.Climax 2 - VostokBrahy, Corbeyran, BraquelaireEd. Dargaud2008 - 48 p. - 10,40 €Dans le premier tome, l'héroïnerejoint une mission d'explorationsur le climat <strong>en</strong>Antarctique. Ayant découvertdes données faussées, elle seretrouvait <strong>en</strong> panne <strong>en</strong> pleinetempête. Elle est <strong>ici</strong> sauvée parune mission russe où elleretrouve un de ces anci<strong>en</strong>s collègues.Après plusieurs rebondissem<strong>en</strong>ts,l'affaire des donnéesfaussées se révèle plus complexe queprévu. Dans cette série prévue <strong>en</strong> quatretomes, les référ<strong>en</strong>ces sci<strong>en</strong>tifiques sur leclimat sont, elles, bi<strong>en</strong> docum<strong>en</strong>tées. Larecherche n'est pas toujours aussi simpleque cela, surtout quand il y a des multinationalespas loin. FV.C. D.Du v<strong>en</strong>t dans un bocalLa Roulette RustreL’Art ou l’Etre production2008La Roulette Rustre, dans la plus pure lignéedes groupes à chansons françaises <strong>en</strong>gagées,trait<strong>en</strong>t des problèmes politiquesactuels sous couvert de jolis mots.L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t est large, touche à plusieurssujets, mais sait rester de bonne facturequant à la définition des mauxdu système. À travers desrythmes et intonationsproches des Têtes Raides,mais <strong>en</strong> développant leurpropre son et style littéraire,le groupe nous convie à unparcours tout <strong>en</strong> finesse etdénonciation à travers un monde où, certainsjours, on préférerait garder la têtedans le bocal. D’une excell<strong>en</strong>te facturesonore, ce deuxième album est à découvrir,pour ne pas passer à côté de la nouvellescène de la chanson française. JP.Alles is durv<strong>en</strong>SemtazoneLabel Irfan, www.irfan.fr2008 - 12 titresCe combo mâconnais, produitsur le label des Ogres deBarback, nous prés<strong>en</strong>te douzecompositions qui surf<strong>en</strong>t surdes ambiances énervées,étouffées, <strong>en</strong>veloppantes etraffinées. La multipl<strong>ici</strong>té desinstrum<strong>en</strong>ts, associée à deuxvoix aux timbres complices, crée dans lemême temps des ambiances chaudes etintimes. Un groupe qui doit développer toutson charme sur scène où doiv<strong>en</strong>t exploser deprés<strong>en</strong>ce leurs scénettes de vie. Un abordagesonore tout <strong>en</strong> douceur qui vi<strong>en</strong>t vous titiller,et là vous choisissez d’écouter à nouveau cetalbum qui pourrait faire partie de ces petitschefs-d’œuvre qui rest<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dants desmajors production. C’est <strong>en</strong>voûtant, <strong>en</strong>traînant,changeant, plein d’inv<strong>en</strong>tivité et devolupté littéraire. Un groupe dont la vitalitéet les compositions doiv<strong>en</strong>t exploser surscène ! JPLivreslivresLa stratégie du colibriSéverine MilletEd. Minerva (G<strong>en</strong>ève)2008 - 284 p - 15 €Préfacé par Pierre Rabhi, dontelle emprunte <strong>en</strong> titre une de sesimages favorites, ce livre proposeune réflexion sur ce que l'onpeut faire soi-même, à sa mesure.Et pour une fois, cela va audelàdes simples démarches individuellesque l'on trouve déjàdans de multiples guides : organiserle covoiturage, créer uneligne de pédibus (ramassage scolaireà pied), monter une cantinebio, créer une Amap, réduire lesdéchets… L'approche de ces quelques actionsest finem<strong>en</strong>t détaillée et l'auteure pr<strong>en</strong>d letemps de donner la parole, à travers de multiplescitations, à des acteurs de changem<strong>en</strong>t(de Gre<strong>en</strong>peace à Nelson Mandela <strong>en</strong> passantpar Patrick Viveret). Elle avance aussi demanière résolum<strong>en</strong>t positive <strong>en</strong> abordantl'importance psychologique de se s<strong>en</strong>tir bi<strong>en</strong>dans les actions. Cela reste toutefois un peudéconnecté de la réalité politique parfois : sebattre pour, c'est plus plaisant que se battrecontre, mais dès fois il faut aussi intégrer qu'ilfaut agir contre (OGM, nucléaire…). FV.Les couches lavableset autres alternativesaux couches jetablesCollectifEd. Grandir autrem<strong>en</strong>t(38400 Saint-Martin-d'Hères)2008 - 300 p. - 12,50 €Les couches lavables,ça change tout !Christelle B<strong>en</strong>eytoutEd. La Plage (Sète)2008 - 96 p - 5 €Les couches lavables modernes ont desformes adéquates, sont lavables <strong>en</strong> machine,sont faites de matériaux sains (coton,chanvre, bambou), sont évidemm<strong>en</strong>t plus économiques(avec des prix très variables), évit<strong>en</strong>td'accumuler des déchets (huit foismoins), économis<strong>en</strong>t l’énergie (deux foismoins) et la matière première (trois foisS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20095 3


5 4livresmoins), … et propos<strong>en</strong>t uneautre relation à l'<strong>en</strong>fant : quandje choisis de balancer lescouches, est-ce que je ne jettepas autre chose avec ? Le premierlivre écrit par des par<strong>en</strong>tsqui ont adopté ces couches, prés<strong>en</strong>tede très nombreux témoignages,très bi<strong>en</strong> illustrés <strong>en</strong>couleur, avec une multitude dedonnées précieuses. Mais alorsla condition des femmes ? Le débat est prés<strong>en</strong>té: quel que soit le par<strong>en</strong>t qui gère lescouches, qu'est-ce qui pr<strong>en</strong>d le plus detemps : laver les couches ou courir lesmagasins pour acheter une tonne decouches jetables, quantitémoy<strong>en</strong>ne dép<strong>en</strong>sée par <strong>en</strong>fant.Le deuxième livre est plussobre, prés<strong>en</strong>te aussi rapidem<strong>en</strong>tles argum<strong>en</strong>ts et seconsacre ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à lapratique. Les deux prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tcomm<strong>en</strong>t coudre et plier seslanges soi-même. Deux minesd'informations à petit prix. MB.La décroissance,rejet ou projetsFrédéric DurandEd. Ellipses2008 - 230 p. - 14,50 €L'auteur, géographe, retrace rapidem<strong>en</strong>tl'historique de la notion de "développem<strong>en</strong>t",les avertissem<strong>en</strong>ts du Club de Rome<strong>en</strong> 1972, l'approche des limitesde la planète que l'on peutconstater aujourd'hui, avant des'interroger sur le concept dedécroissance. Avec une bonnevue de la littérature disponible,il <strong>en</strong> définit précisém<strong>en</strong>t lescontours, expliquant qu'il s'agitd'une ori<strong>en</strong>tation à pr<strong>en</strong>dre quipeut <strong>en</strong>suite fortem<strong>en</strong>t divergerselon les <strong>en</strong>vies des citoy<strong>en</strong>sd'où l'importance de la politique et de lacitoy<strong>en</strong>neté. Il approfondit quelques élém<strong>en</strong>tsde débats dans des annexes fort intéressantes.Une excell<strong>en</strong>te synthèse. MB.Non c'est nonIrène ZeilingerEd. Zones / La Découverte2008 - 245 p. - 14,50 €Le sous-titre est éloqu<strong>en</strong>t : "Petit manueld'autodéf<strong>en</strong>se à l'usage de toutes les femmesqui <strong>en</strong> ont marre de se faire emmerder sansri<strong>en</strong> dire". L'auteure, sociologue est aussi formatrice<strong>en</strong> autodéf<strong>en</strong>se pour lesfemmes, prés<strong>en</strong>te les attitudes quiface à la viol<strong>en</strong>ce ne sont guèreefficaces et <strong>en</strong> propose d'autresdont la première est… la fuite (nepas être là où l'autre frappe). Elleanalyse <strong>en</strong>suite les formes de viol<strong>en</strong>ceque subiss<strong>en</strong>t les femmes etprés<strong>en</strong>te les théories sur l'originede la viol<strong>en</strong>ce des hommes. ElleS!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 2009affirme, si nécessaire, que se déf<strong>en</strong>dre est undroit et qu'échanger avec d'autres permet dedévelopper des solidarités, de se donner dusavoir et de trouver des solutions. Elle donne<strong>en</strong>suite des conseils de prév<strong>en</strong>tion (faire baisserla pression), savoir dire non, comm<strong>en</strong>tparler, l'importance des gestes, du non-verbal,et si tout cela n'a pas réussi, reste la déf<strong>en</strong>sephysique : messieurs, att<strong>en</strong>tion à vos articulations! Un livre qui ne r<strong>en</strong>d pas parano, maisau contraire redonne confiance <strong>en</strong> soi. FV.Autoconstructiond'un poêle de masseIgnatz HeizmausEd. Chauffe-souris, La Bitaque,34390 Saint-Eti<strong>en</strong>ne d'Alb2008 - 164 p. - 12 €Le poêle de masse permet uneaccumulation de chaleur : aprèsun feu vif, on peut <strong>en</strong> profiterp<strong>en</strong>dant une journée sansremettre de bois. Problème :dans le commerce ça coûte cher.Ici, dans une style littérairepost-hyppie, toutes les données àpr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte, les plans, lesconseils pour s'<strong>en</strong> faire un soi-même. FV.Dictionnairede l'anarchieMichel RagonEd. Albin Michel2008 - 662 pages - 23 €Michel Ragon est un grand bonhomm<strong>en</strong>é <strong>en</strong> 1924 à Marseille.Romancier, critique d'art et un desexperts majeurs de la littératureprolétari<strong>en</strong>ne, il est aussi un de ces« compagnons » de l'anarchismequi régulièrem<strong>en</strong>t mett<strong>en</strong>t à disposition dumouvem<strong>en</strong>t leurs connaissances, savoir etsavoir-faire. Je ne connais pas les raisons quil'ont poussé à publier Dictionnaire de l'anarchie,s'agit-il d'une commande de l'éditeur oubi<strong>en</strong> l'<strong>en</strong>vie d'aider à mieux faire connaître les« hommes » et les idées anarchistes « dans lemonde contemporains, de son influ<strong>en</strong>ce, souv<strong>en</strong>tméconnue, voire occultée », ainsi qu'onpeut le lire <strong>en</strong> quatrième de couverture ? Enréalité, peu importe. Voilà un objet agréable àt<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>tre ses mains, facile à consulter, qui deL'Abbaye de Thélème à Emile Zola nous r<strong>en</strong>seignesur les noms et les événem<strong>en</strong>ts « ess<strong>en</strong>tiels» pour « cerner l'anarchisme ». Tâche ôcombi<strong>en</strong> diff<strong>ici</strong>le, car comme le reconnaîtl'auteur, ce mouvem<strong>en</strong>t n'est pas un parti(politique), mais « l'association parfoistumultueuse, de nombreuses t<strong>en</strong>dances. »Alors, si vous avez des ami/e/s qui n'ont <strong>en</strong>coreri<strong>en</strong> lu au sujet des anarchistes et de l'anarchisme,vous pouvez toujours leur offrir celivre... Si par contre vous voudriez <strong>en</strong> savoird'avantage parce que vous connaissez un peule milieu libertaire et ses acteurs, alors il fautaller chercher dans les librairies alternativeset libertaires d'autres ouvrages plus complets.MP.Nous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...■ La nature nous sauvera, François Couplan, éd.Albin Michel, 2008, 290 p. 19,50 €. Sous formed'une longue interview par Patrick Van Eersel, prés<strong>en</strong>tationde l'ethnobotaniste, de son parcours et desconvictions : les plantes sauvages peuv<strong>en</strong>t nousnourrir ; c'est l'agriculture qui <strong>en</strong> appauvrissant labiodiversité est couplée avec les famines.■ No kid, Corinne Maier, éd. J'ai lu, 2008, 160 p.4,80 €. L'auteure de Bonjour paresse sous couvertd'un pamphlet avec quarante argum<strong>en</strong>ts pour neplus avoir d'<strong>en</strong>fant, s'oppose aux anti-natalistes.■ Collaborer avec les bactéries et autresmicroorganismes, Jeff Low<strong>en</strong>fels et Wayne Lewis,éd. du Rouergue, 2008, 208 p. 21,50 €. Les produitschimiques tu<strong>en</strong>t la microfaune et la microfloredu sol : une catastrophe ! La vie microbi<strong>en</strong>ne dusol contribue à sa bonne santé et les vraies techniquesde jardinage doiv<strong>en</strong>t s'appuyer sur lesconnaissances de ces microorganismes.■ De gré ou de force, Jules Falquet, éd. LaDispute, 2008, 213 p. 21 €. En rev<strong>en</strong>diquant ledroit au travail, les femmes se sont retrouvées instrum<strong>en</strong>taliséespar le système néolibéral. Elles onttroqué une forme de domination pour une autre, seretrouvant <strong>en</strong>gagées au sein de la guerre économique.Les femmes développ<strong>en</strong>t donc des luttessociales spécifiques ou non contre cette exploitation.■ La fracture agricole, Vinc<strong>en</strong>t Gallon et SylvieFlatrès, éd. Delachaux et Niestlé, 2008, 270 p.19 €. L'agriculture productiviste détruit l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,au risque d'un épuisem<strong>en</strong>t de la production.Alors que des alternatives sont <strong>en</strong> cours un peu partout,les lobbies font de la résistance.■ Pour <strong>en</strong> finir avec la psychiatrie, NicoleMaillard-Déch<strong>en</strong>ans, éd. Libertaires, 2008, 290 p.14 €. Le Groupe information asiles s'est mis <strong>en</strong> placeà l'initiative d'anci<strong>en</strong>s pati<strong>en</strong>ts internés <strong>en</strong> psychiatriepour dénoncer les abus et l'arbitraire <strong>en</strong> ce domaine.Actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron 300 000 personnes font desséjours dans des services hospitaliers. La loi permetaux autorités de faire interner toute personne prés<strong>en</strong>tantdes "troubles m<strong>en</strong>taux", une loi dangereuse …qui peut être exploitée politiquem<strong>en</strong>t contre lesemmerdeurs. Un appel à résister aux camisoles chimiqueset à développer des méthodes alternatives.■ Une histoire de la viol<strong>en</strong>ce au Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t,Hamit Bozarslan, éd. La Découverte, 2008, 318 p.24 €. Le Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t a connu trois épisodes viol<strong>en</strong>ts: le nationalisme arabe (1920-1940), les luttesmarxistes (1950-1970) et l'islamisme (depuis lesannées 1990). L'auteur propose une lecture de cesviol<strong>en</strong>ces sur la durée et montre les limites desapproches sécuritaires actuelles.■ Du Cep à la maison des Passages, collectif, éd.Révoltes, c/O Cedrat (Lyon), 2008, 68 p. 8 €. Lesmilitants lyonnais connaiss<strong>en</strong>t cette adresse : le 44,rue Saint-Georges. C'est là qu'<strong>en</strong> 1970, le PSU aacheté des locaux qui se sont transformés <strong>en</strong>suite <strong>en</strong>Cep, C<strong>en</strong>tre d'expression populaire dans les années80 puis <strong>en</strong> Maison des Passages aujourd'hui, avecdes hauts et des bas. Plusieurs dizaines d'associationsy ont eu leurs locaux ou des réunions. Cetouvrage nous raconte la gestion du lieu, les conflits,les difficultés financières et la succession des projets.Fort utile pour ceux et celles qui veul<strong>en</strong>t fairevivre un local alternatif.■ Dopez votre pouvoir d'achat, dép<strong>en</strong>sez moins,consommer mieux, Marjorie Dodermann et FabriceVernoit, éd. Grancher, 2008, 156 p. 11 €. Livreopportuniste qui vous conseille d'aller faire vos coursesdans les hard-discounters (consommer mieux ?)…mais surtout pas de manger équilibré. A éviter.■ Il ne faut pas rêver <strong>en</strong> Inde, Claire Landais, éd.Paupières de terre (BP 36, 92122 Montrouge cedex),2008, 68 p. 9 €. Petites touches poétiques sur unvoyage <strong>en</strong> Inde où tout n'est pas que rêve et volupté.■ Les séquoias, H<strong>en</strong>ri Gourdin, éd. Actes Sud,2008, 96 p. 12 €. Ces arbres qui peuv<strong>en</strong>t vivre 4000ans ont été témoins de l'histoire humaine. Ils peuv<strong>en</strong>tabriter deux c<strong>en</strong>ts espèces d'oiseaux. Ils ont étéexploités au dix-neuvième siècle avant d'être <strong>en</strong>finprotégés aujourd'hui. Brève histoire de ces arbres.


357 359 360 361 362 363Commanderun anci<strong>en</strong> numéroAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles.Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (4€ l’exemplaire, 4,60€ à partir du n° 352).Les frais de port sont de 2 € pour un ex ■ , 3 € pour 2 ex ■ , 4 € pour 3 ex et plus ■ .s’abonner àNuméros régionaux■ 325-326 Nord-Pas-de-Calais■ 331 Ariège et Hautes-Pyrénées■ 337 Paris■ 342 Var et Alpes-Maritimes■ 348 C<strong>en</strong>tre■ 353 Haute-Garonne et Gers■ 359 Seine-Saint-D<strong>en</strong>isAutres numéros■ 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin.OGM : faucheurs volontaires.■ 320 Ecologie et alternativesPétrole et géologie politique. Imaginerune banque transpar<strong>en</strong>te. Bureautiqueet économies d’énergie.■ 324 Voyages au pays de chez soiLa bio au cœur de l’écologie. Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>tsur la maison qui brûle. La pile à combustible.■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson.Energie : L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire.■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance.■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl. Autonomadisme contrelibéralisme. Dix ans de sevrage radiophonique.■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ?Biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci !■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox.■ 339 Handicap et alternativesSeveso.L’action non-viol<strong>en</strong>te ça s’appr<strong>en</strong>d !Déboulonneurs, Massage café, AlternativeSanté.■ 340 Pour des innovationsfrugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maisondes Femmes. Le café du soleil. OK Chorale.■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, la petite Rockette. Commerce équitable.■ 343 Changeons la recherche !Politique : Paul Ariès, révolution et décroissance.Paix : Parole et démocratie part<strong>ici</strong>pative.■ 344 Maghreb à quandl’indép<strong>en</strong>dance ?Belgique : Chasse aux bombes. Chauffe-eausolaire. Association d’éducation populaire.Jean Van Lierde.■ 345 Les nouveaux horizonspaysansPolitique : La déliquesc<strong>en</strong>ce. Energie 21.Après la fin du pétrole.■ 346 Quelles relations Sud-nord ?OGM: procès des faucheurs volontaires.Paix : guerre et nouvelles technologies.Décroissance : dissid<strong>en</strong>ce de la broussaille.■ 347 Libertés : le combat continueBiocarburants : impossible à grande échelle.Irradiation des alim<strong>en</strong>ts : combi<strong>en</strong> de fraudes?Munich : la bio protège l’eau.■ 349 Quand l’écologie fait la foireJapon : le réacteur ne résiste pas au séisme.Education : Célestin et l’école moderne.■ 350 Décroissance côté femmesFamine : manger ou conduire, il faut choisir.Contrôle : passe Navigo et vie privée.Politique : des voies pour une régénération.■ 351 : 25 ans de sil<strong>en</strong>ceVoyageurs des possibles. Ecologie politique <strong>en</strong>questions. Fausses solutions. Excès de vitesse.■ 352 Sortir de l’industrialismeInspections citoy<strong>en</strong>nes : Un festival “missilemi-raisin”. Gr<strong>en</strong>elle : Des promesses pourplus tard... ou pour jamais.■ 354 Mun<strong>ici</strong>pales :être maire autrem<strong>en</strong>tAlternatives : une autre Villa est possible.Décroissance : Colporteurs de santé. Islande :les géants de l'aluminium. Lobby nucléaireet politique.■ 355 Sortir des pest<strong>ici</strong>desSans papiers : pour la liberté de vivre.OGM : ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core joué ! Transports :une énergie écologique sur quatre pattes.Alternatives à S!l<strong>en</strong>ce : des lecteurs <strong>en</strong> action.j e r è g l e u n t o t a l d e :N O MP r é n o mA d r e s s eC o d e p o s t a lC o m m u n e■ 356 Comm<strong>en</strong>t les arméesdétruis<strong>en</strong>t la planèteInde du sud : voyage <strong>en</strong> biodynamie.Décroissance : cultivons le désir de créer.Energies : marche pour un futur sansnucléaire. Alternatives : un bar autogéré :de l’Autre CôTé du PonT.■ 357 Amap, dynamiques et limitesDécroissance : le tourisme, une pratiqueprédatrice. Vivre autrem<strong>en</strong>t : habitat nomade,une large route des possibles.Santé :l’Embellie. Israël-Palestine : le meurtreest la question posée.■ 360 Autoproduire pourse reconstruireTricastin <strong>en</strong> eaux troubles. Enercoop.Commune de la Colline. Politique destransports. Neso. Agroécologie au Sud.■ 361 Les nouvelles formesde colonialismeAltertour. AMAP : maraîchers <strong>en</strong> quête deterres. Journées mondiales végétari<strong>en</strong>nes.■ 362 Les jardins partagésAlternative : La Rôtisserie. Immigration, lasaignée du contin<strong>en</strong>t africain continue. Lesécologistes peuv<strong>en</strong>t-ils s’inspirer de Mai 68 ?Pour la croissance du bonheur.■ 363 Téléphone (insup)portableCrise économique : de gré ou de force, ladécroissance. Agriculture bio, sortir de ladérive mercantile. Quinze ans d’évolutionsdans le Chiapas.Et si vous optiez pourle virem<strong>en</strong>t automatique ?Voir dépliant <strong>en</strong> page c<strong>en</strong>trale.Francemétropolitaine■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 20 €■ Particulier 1 an 46 €■ Institution 1 an 92 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 74 €■ Groupés par 3 ex 1 an 115 €■ Groupés par 5 ex 1 an 173 €■ Petit budget 1 an 28 €Suisse■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 45 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 27 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 85 €■ Petit budget 1 an 35 €Fr a n c e : r è g l e m e n t àS il e n c e, 9 , r u e D u m e n g e,6 9 3 1 7 Lyo n c e d ex 0 4C C P 5 5 0 - 3 9 - Y Lyo nVi r e m e n t s b a n c a i r e s :C C P 5 5 0 3 9 Y LYO NB e l g i q u e : r è g l e m e n t àB r a b a n t - E c o l o gi e,3 3 r o u t e d e R e ni p o n tB - 1 3 8 0 O h a i nt é l . : 0 0 3 2 2 6 3 3 1 0 4 8C C P O O O - 1 5 - 1 9 - 3 6 5 - 5 4S u i s s e : r è g l e m e n t àC o n t r a t o m C P 6 5 -C H 1 2 1 1 G e n è v e 8t é l . : ( 4 1 ) 2 2 7 4 0 4 6 1 2C C P 1 7 - 4 9 7 6 9 6 - 4C o u r r i e r s : 9 r u e D u m e n g e , F 6 9 3 1 7 Ly o n C e d e x 0 4 T é l é p h o n e : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 A b o n n e m e n t s e t d é p o s i t a i r e s : m a r d i e t j e u d i , 1 0 h - 1 2 h , 1 4 h - 1 7 hR é d a c t i o n : l u n d i e t m e rc r e d i , 1 0 h - 1 2 h , 1 4 h - 1 7 h S t a n d s : l u n d i , 1 0 h - 1 2 h , 1 4 h - 1 7 h . L e s t e x t e s s o n t s o u s l a r e s p o n s a b i l i t é d e l e u r s a u t e u r s . L e s b r è v e ss o n t d e s r é s u m é s d e s i n f o r m a t i o n s q u e l ’ o n n o u s c o m m u n i q u e . Tex t e s : s a u f m e n t i o n c o n t r a i re , l a re v u e a u t o r i s e , s o u s r é s e r v e d e c i t e r l a s o u rc e , l a c o p i ei l l i m i t é e à u s a g e p r i v é d e s t e x t e s . L e s u t i l i s a t i o n s à u s a g e p é d a g o g i q u e s o n t é g a l e m e n t a u t o r i s é e s . To u t u s a g e c o m m e rc i a l e s t s o u m i s à n o t re a u t o r i s a t i o n .I l l u s t r a t i o n s : L e s p h o t o s e t d e s s i n s r e s t e n t l a p r o p r i é t é d e l e u r s a u t e u r s . N ° d e c o m m i s s i o n p a r i t a i r e : 0 9 1 0 G 8 7 0 2 6 N ° I S S N : 0 7 5 6 - 2 6 4 0 D a t e d ep a r u t i o n : 1 e r t r i m e s t r e 2 0 0 9 T i r a g e : 6 5 0 0 e x . E d i t e u r : A s s o c i a t i o n S i l e n c e A d m i n i s t r a t e u r s : P a t r i c k A l l a m e l , M i c h e l B e r n a r d , P a t r i c e B o u v e r e t ,M y r i a m C o g n a r d - D e c h a v a n n e , C l é m e n c e E m p r i n , E s t e b a n , G u i l l a u m e G a m b l i n , J e a n - P i e r r e L e p r i , P i e r r e L u c a r e l l i , J e a n - M a rc L u q u e t , P a s c a l M a r t i n ,C h r i s t o p h e R a s t o l l D i r e c t e u r d e p u bl i c a t i o n : J e a n - P i e r re L e p r i C o m i t é d e r é d a c t i o n : M i c h e l B e r n a rd , P a t r i c e B o u v e re t , E s t e b a n , G u i l l a u m e G a m b l i n ,J e a n - P i e r r e L e p r i , M i m m o P u c c i a r e l l i P i l o t e s d e r u b r i q u e s : P a t r i c e B o u v e r e t , A d e l i n e C h a r v e t , C h r i s t i a n D a v i d , S o p h i e D o d e l i n , M a r i o n G i l l i e r- R e -b a u d , A n n e G i r a rd , P i e r re - M a r i e J a c q u i e r, D a n i e l J u l i e n , S t e p h e n K e rc k h o v e , K o t o p o , J e a n - P i e r re L e p r i , X a v i e r L h e r m i t t e , P i e r re L u c c a re l l i ,E v e l i n e M a n a , P a s c a l M a r t i n , B a p t i s t e M y l o n d o , M a r i e - P i e r r e N a j m a n , F a b r i c e N i c c o l i n o , J o c e l y n P e y r e t , X a v i e r S e r e d i n e , F r a n c i s Ve r -g i e rG e s t i o n e t a b o n n e m e n t s : B é a t r i c e B l o n d e a u M a q u e t t e : D a m i e n B o u v e r e t D e s s i n a t e u r : L a s s e r p e C o r r e c t e u r s : E m m a n u e l l e P i n -g a u l t , S a r a M a r t i n e z , S y l v i e M i c h e l , R a y m o n d Vi g n a l , F r a n ç o i s e We i t é P h o t o g r a p h e s : A S D E R , A l a i n B a c h e l l i e r, M i c h e l B e r n a rd , C a b i n e td ’ a rc h i t e c t u re L o u i s e t P e r i n o , M a r i e C l e m ’s , C A U E S a v o i e v i v a n t e , G i l l e s G a ro f o l i n / C h a m b é r y M é t ro p o l e , L e S e n s d e l ’ h u m u s , O x f a m ,J . S t a r, Vi l l e d e F ro n t e n e x , P i e r r e - E m m a n u e l We c k E t p o u r c e n ° : P a s c a l D e s j o u r s , F r é d é r i c G é r a l , A l a i n M a rc o m Couverture : ASDER.I m p r i m é s u r p a p i e r 1 0 0 % r e c y c l é bl a n c h i s a n s c h l o r e p a r A t e l i e r 2 6 - L o r i o l T é l . : 0 4 7 5 8 5 5 1 0 0S!l<strong>en</strong>ce n°364 janvier 20095 5


Logem<strong>en</strong>tPour l'application de la loi de réquisitionLe 8 novembre 2007, Christine Boutin déclarait "Si la situation l<strong>en</strong>écessite, je ferai appel aux réquisitions" (Le Figaro, 8 novembre2007). Ne voyant ri<strong>en</strong> v<strong>en</strong>ir, le 1 er mai 2008, le collectif Jeudi noirorganisait à Paris une action de réquisition pour demander l'applicationde la loi, rappelant qu'il y a 130 000 logem<strong>en</strong>ts vides dans lacapitale. Christine Boutin r<strong>en</strong>ouvelait alors sa promesse. Ne voyanttoujours ri<strong>en</strong> v<strong>en</strong>ir, le 1 er novembre 2008, plus d'une c<strong>en</strong>taine demilitants ont <strong>en</strong>vahi un nouvel immeuble, av<strong>en</strong>ue Kléber, dans letrès huppé 16 e arrondissem<strong>en</strong>t de Paris. L'ordre républicain a étérétabli quelques heures plus tard par les casques bleus.Pour <strong>en</strong> savoir plus : www.jeudi-noir.org.Reportage de Pierre-Emmanuel Weck ■12435Pierre-Emmanuel Weck / weck.fr1 : 14h, départ de l'action devant la Bourse de Paris. Après un échauffem<strong>en</strong>t avec unebataille de pavés <strong>en</strong> mousse, lecture d'un message à tous les chroniqueurs économiques quin'ont pas vu v<strong>en</strong>ir l'effondrem<strong>en</strong>t boursier.2 : Devant des pol<strong>ici</strong>ers amusés, les manifestants organis<strong>en</strong>t une bataille de pavés demousse devant l'immeuble vide du 16, boulevard Montmartre, dans le 2e arrondissem<strong>en</strong>toccupé six mois plus tôt. Il s'agit <strong>en</strong> fait d'une opération de diversion.4 : L'immeuble étant fermé depuis longtemps, les nouveaux occupants ouvr<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>tles f<strong>en</strong>êtres et les décor<strong>en</strong>t. Les autres militants après avoir joué au chat et à la souris dansle métro avec la police, arriv<strong>en</strong>t devant l'immeuble.5 : Vers 17 h, les g<strong>en</strong>darmes mobiles arriv<strong>en</strong>t pour faire respecter l'ordre… mais pas laloi sur les réquisitions. On est le 1er novembre, <strong>en</strong> principe premier jour de la trève hivernale.Tout le monde se retrouve, plus ou moins violemm<strong>en</strong>t sur le trottoir.3 : P<strong>en</strong>dant ce temps, une vingtaine de militants pénètr<strong>en</strong>t au 83, av<strong>en</strong>ue Kléber, dans unimmeuble appart<strong>en</strong>ant à un groupe hôtelier de luxe. Les militants découvr<strong>en</strong>t que pouréviter un év<strong>en</strong>tuel squat, les planchers de l'immeuble ont été <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dévastés.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!