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sommairerésonance, avec le souti<strong>en</strong> de c<strong>en</strong>taines d’associations diverses dansle monde, sympathisantes de la cause tibétaine pour différ<strong>en</strong>tesraisons : intérêt intellectuel ou spirituel, solidarité active avec lesexilés et les oubliés du ‘développem<strong>en</strong>t’ à la chinoise, souci politiquedu respect des droits de l’homme au Tibet et <strong>en</strong> Chine, désir d’unmonde mieux équilibré pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> compte les aspirations de toutpeuple à l’autodétermination.Les Jeux Olympiques peuv<strong>en</strong>t-ils être un mom<strong>en</strong>t pour mettre<strong>en</strong> avant la question tibétaine ? Quelles pistes d’actions<strong>ici</strong> et là-bas ?Sans doute, puisque c’est <strong>en</strong> quelque sorte l’approche des JO quia servi de déclic aux réc<strong>en</strong>ts événem<strong>en</strong>ts. Il est vrai que chaqueannée, les Tibétains se souvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l’écrasem<strong>en</strong>t du soulèvem<strong>en</strong>tpopulaire anti-chinois de 1959 qui a <strong>en</strong>traîné un net durcissem<strong>en</strong>tde la répression et l’exil du Dalaï-lama suivi par des c<strong>en</strong>taines deses compatriotes, mais cette fois, la perspective de la grand-messeolympique a permis à l’opinion internationale de prêter davantageatt<strong>en</strong>tion à ce qui se passe au Tibet et <strong>en</strong> Chine. Les associationsmett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> réseau leurs informations et leurs contacts, surtout aprèsce qui vi<strong>en</strong>t de se passer, afin que l’att<strong>en</strong>tion ne se détourne pas de cequi se déroule autour d’une mise <strong>en</strong> scène soigneusem<strong>en</strong>t orchestréepar le régime, alors que la propagande off<strong>ici</strong>elle s’efforce de fairecroire que tout va pour le mieux dans la meilleure des Chinespossible : à tant vouloir imposer sa vision au monde, la grandedictature chinoise peut aussi se gripper <strong>en</strong> raison d’un grain de sable.Et du sable, il y a <strong>en</strong> jusqu’au Tibet… Sans oublier toutefois que laquestion tibétaine est aussi une épreuve morale pour les dirigeantsdes pays démocratiques, qui font preuve d’une frilosité exemplairedès qu’il s’agit d’affronter les autorités chinoises sur les principes deliberté et d’universalité des droits de l’homme dont ils se réclam<strong>en</strong>t.dossier du moisAmap : dynamiques et limitespages 5 à 16décroissanceLe tourisme,une pratique prédatricede Bertille Darragon 38vivre autrem<strong>en</strong>tHabitat nomade : une largeroute des possiblesde Yann Marty 41santéL’embelliede Michel Bernard 44Israël-PalestineLe meurtre est la question poséede Jean-Marie Muller 46brèves17 alternatives18 décroissance20 agri-bio22 habitat24 énergies25 nucléaire27 climat28 <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t29 vélo29 politique31 femmes-hommes32 santé33 OGM34 société35 nord-sud36 paix37 annonces50 courrier51 livrespouvoir le faire, le tarif normal de l’abonnem<strong>en</strong>test de 46 €. Si vous avez des difficultésà joindre les bouts, vous pouvez opter pourle petit budget… ou le petit futé.Appel à bénévolesNous avons besoin de bénévoles pour t<strong>en</strong>ir unstand (prés<strong>en</strong>tation et v<strong>en</strong>te de la revue) :> du 2 au 4 mai à Nyons (Drôme)pour Naturellem<strong>en</strong>t.> les 3 et 4 mai à Chateldon (Haute-Loire)pour Humus.> le 11 mai à Signes (Var)pour le salon biologique.> les 11 et 12 mai à Gaillac (Tarn)pour Biocybèle.> le 18 mai à Aspet (Haute-Garonne)pour la foire bio et terroir.> les 2 et 3 juin à Mérindol (Bouches duRhône) pour le salon des éco-énergies.Contactez Dorothée le mardi ou laissez voscoordonnées les autres jours au 04 78 39 5533. Merci d’avance.Offrir S!l<strong>en</strong>ce !Si vous offrez cinq abonnem<strong>en</strong>tsdécouverte pour six mois (20 x 5 = 100 €),vous bénéf<strong>ici</strong>ez de votre réabonnem<strong>en</strong>t gratuitpour un an.Aider à la diffusionVous pouvez nous aider à mieux diffuser larevue et à toucher ainsi d’autres publics. Vouspouvez proposer S!l<strong>en</strong>ce à votre bibliothèque,au c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tation d’un lycée ou d’uneuniversité. Cet abonnem<strong>en</strong>t par des institutionspubliques donne aux pauvres, aux chercheurs,aux étudiants, aux activistes locaux un accèsfacile et utile à “une voix différ<strong>en</strong>te”, critiqueet optimiste que peut être S!l<strong>en</strong>ce. Adressezvousaux établissem<strong>en</strong>ts de votre commune.Ev<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t demandez-nous deux numérosde votre choix (celui de votre région s’il existe)pour vos futurs démarchages par téléphoneles lundis ou mardis. Merci.Appel aux Savoyards !Pour les lecteurs et les lectrices de Savoie etHaute-Savoie, nous sommes <strong>en</strong> recherche d’alternativesdans votre région <strong>en</strong> vue de la publicationd’un numéro prévu <strong>en</strong> janvier 2009. Lesreportages se feront fin août 2008. C’est doncle mom<strong>en</strong>t de nous <strong>en</strong>voyer des adresses, destracts de prés<strong>en</strong>tation, des dépliants… Mercid’avance.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008 3


editorialUn nouveau foyerd’expérim<strong>en</strong>tationDRFrancis BlaiseAu départ, les AMAP, associations pour le mainti<strong>en</strong> d’uneagriculture paysanne, sont nées d’une réflexion pour v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aideà des maraîchers <strong>en</strong> difficulté. Mais dans la pratique, le brassagedes idées qui <strong>en</strong> sort permet d’<strong>en</strong>visager beaucoup plus…Car les AMAP part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t au débat sur la nécessaire relocalisationde l’économie. Une démarche qui dépasse le cercle des mouvancesaltermondialiste, écologiste, décroissante… Ceci afin de diminuer notreempreinte sur la planète, mais aussi pour diminuer l’exploitation despeuples du sud (néocolonialisme). Aujourd’hui, la relocalisation sembleun instrum<strong>en</strong>t plus efficace que les t<strong>en</strong>tatives pour redéfinir un commerceéquitable ou un tourisme solidaire.Comme le souligne Claire Lamine dans l’interview page 12, il y a degrandes similitudes <strong>en</strong>tre les groupes qui sont impliqués dans les AMAPet les SEL, Systèmes d’échanges locaux. Certaines AMAP réfléchiss<strong>en</strong>tmême à la possibilité d’échanger du travail agricole contre des panierspour lever le frein financier que peut représ<strong>en</strong>ter l’achat à l’avance dela nourriture.Dans un contexte où l’agriculture mondialisée se veut industrielle, lesAMAP se multipli<strong>en</strong>t et se diversifi<strong>en</strong>t, <strong>ici</strong> comme dans d’autres pays.En écologie sci<strong>en</strong>tifique, c’est un signe de bonne santé : plus un milieuest complexe, plus il est capable de s’adapter, d’évoluer, de progresser.On peut dès lors s’interroger sur la volonté de déposer le nom commeune marque. A vouloir protéger la démarche, on risque de la stériliser.Le dossier que nous proposons sur les AMAP cherche à favoriserles réflexions et expérim<strong>en</strong>tations politiques <strong>en</strong>tre ces pratiques.Michel Bernard ■Tout autourde la Terrepage 5La plupart des photos qui illustr<strong>en</strong>t ce dossier sont de Francis Blaise,photographe à Marseille et membre du collectif Contre-Faits.www.contre-faits.orgPhotos : Francis BlaiseFrancis BlaiseUn mouvem<strong>en</strong>tsocial ?page 12Tout autour de la Terrede Christophe Goby 5A chacun sa grande distributionde Jean Tonnerre 9Démarquons-nousde Michel Bernard 11Un mouvem<strong>en</strong>t social ?Entreti<strong>en</strong> avec Claire Lamine 12d o s s i e r4 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


amap(1) Elu au comité international avecElisabeth At<strong>en</strong>gana du Cameroun.Francis BlaiseSupprimer les intermédiairesLe facteur biologique semble inversem<strong>en</strong>t proportionnelà l’industrialisation du pays. Ainsi lesTeikei japonais, qui pour nombre d’<strong>en</strong>tre eux sontrestés de petites structures, malgré la taille de certainscompr<strong>en</strong>ant pas moins de 10 000 personnestrahissant l’esprit des fondatrices, sonttous <strong>en</strong> bio mais sont opposés à la certificationdécidée par l’Etat. Teikei signifie « part<strong>en</strong>ariat »et s’interdit les intermédiaires et les organismesde contrôle qui coût<strong>en</strong>t cher. Le Teikei s’appuiecomme dans la tradition japonaise sur troispiliers reconvertis <strong>en</strong> trois grands principes ;recycler, réutiliser et réduire. Comme la miniaturisationdont est le fer de lance ce pays à l’étroitsur ses quatre îles. Les Teikei naiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1965,suite au scandale de Minamata, du mercureretrouvé dans le lait et qui fait ses premières victimesalors. “Le visage du paysan” sur la bouteillede lait devi<strong>en</strong>t le symbole d’un nouveau rapprochem<strong>en</strong>tdu consommateur avec le producteur.Un foyer sur quatre au Japon s’alim<strong>en</strong>te avec cesystème.Comme l’explique Shinji Hashimoto, un livre abouleversé les Japonais <strong>en</strong> 1975 : “Fukugouos<strong>en</strong>”,Pollution Complexe. Depuis, leur regard a changéet la méfiance s’est installée vis-à-vis des institutions.Ils ne perçoiv<strong>en</strong>t donc ni subv<strong>en</strong>tions, niressources du monde des affaires. Shinji Hashimotoest fermier. Il s’oppose aux grands Teikei,sortes de c<strong>en</strong>trales d’achats dérivées de ces structures.Il a été élu au comité international qui secompose d’au moins un membre de quatre contin<strong>en</strong>ts.On est moins exigeant du côté d’AllianceProv<strong>en</strong>ce qui reçoit des aides des conseils régionauxet généraux. Mais la France mêle la politiqueà tout, comme le reproche les Québécoisd’Equiterre qui ont mis <strong>en</strong> place les ASC(Agriculture sout<strong>en</strong>ue par la communauté) desfermes <strong>en</strong> réseau ou les consommateurs avanc<strong>en</strong>tl’arg<strong>en</strong>t et devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t donc des part<strong>en</strong>aires. Il fautreconnaître que si le succès — par exemple <strong>en</strong>Estrie — des paniers bio se confirme, c’est aussiparce que le Canada a souffert très tôt de la contaminationOGM.“Les Occid<strong>en</strong>taux inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t cequ’ils ont supprimé chez nous !”En Afrique le démarrage des Amap est plus l<strong>en</strong>t.On compte le Cameroun, le Mali et le Togo d’oùvi<strong>en</strong>t Pierre Kpebou qui est dev<strong>en</strong>u agriculteuraprès une formation de comptable. Sans travail ilest rev<strong>en</strong>u à la terre près d’Amlamé. “On livre legombo, le pim<strong>en</strong>t et le haricot sous un Apacam”.Quatre de ces « deuxièmes bureaux » sont àHietro, Adiva, Agadi et Amlamé. C’est à EdithVuillon que le Togo doit <strong>en</strong> partie son lancem<strong>en</strong>tdans l’Amapisme, discipline non-olympique maisoù l’on bat aussi des records. Dans ce pays longcomme un haricot et dirigé par une main de ferpar le clan Eyadema, des mains vertes se fontjour : 102 agriculteurs fourniss<strong>en</strong>t 162 familles !“C’est que chez nous, une famille c’est au moins dixpersonnes » s’esclaffe Oumar Diabaté (1), qui estv<strong>en</strong>u, lui, du Mali. Installé à Bamakoro, il est v<strong>en</strong>uobserver et compr<strong>en</strong>dre car ils n’ont fait qu’unedistribution dans son Amap. Oumar s’étonne desSEL, Systèmes d’échanges locaux, et explique àPierre qui s’écrie “C’est quoi ça ? Les Sels, c’est ceque les Occid<strong>en</strong>taux ont supprimé <strong>en</strong> arrivant cheznous : le troc !”.Oumar semble très critique vis-à-vis de la politiqueagricole. Ce vétérinaire constate les dégâtsde la révolution verte sout<strong>en</strong>ue par AmadouToumani, le présid<strong>en</strong>t mali<strong>en</strong>, et financée par lanébuleuse fondation Sasakawa Global 2000.Essais sur les hybrides, bateaux d’<strong>en</strong>grais qui arriv<strong>en</strong>tau Port autonome de Lomé, 4X4 de cetteONG qui sont légion dans toute l’Afrique del’Ouest, inquièt<strong>en</strong>t grandem<strong>en</strong>t nos cultivateurs.Il y a de quoi quand on sait que cette fondation,la plus riche du monde, est l’œuvre selon certainessources d’un anci<strong>en</strong> criminel de guerre quise nommait lui-même “Le fasciste le plus riche dumonde”. Pas précisém<strong>en</strong>t un ami de l’Afrique.D’autant que la révolution verte prônée par unesprit fort tel que Normand Borlaug, <strong>en</strong>core unprix Nobel, n’est révolutionnaire que par lescycles de ses échecs et n’a de vert que la couleur6 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


à lireLes filsde la TerreJinpachi Môriet Hideaki HatajiEd. Delcourt2007 - 634 p.(<strong>en</strong> trois volumes)Francis Blaisedu billet d’un dollar, puisque ce concept ne poursuitqu’un objectif : la productivité. “ Deux typesde culture exist<strong>en</strong>t au Mali : le coton industriel etles cultures vivrières tels que le sorgho ou le riz”. Cecoton qui appauvrit tant les sols. D’après lui, unphénomène comparable à ce qui s’est passé <strong>en</strong>France se produit : “Mes <strong>en</strong>fants ne veul<strong>en</strong>t plusmanger du Tô [ndlr : galette traditionnelle à base demaïs ou de mil], ils veul<strong>en</strong>t du riz !” Au Togo,Pierre Kpebou rappelle que tous les membres del’Amap sont des fonctionnaires, pas <strong>en</strong>core desbobos comme il est de coutume d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>France.Gre<strong>en</strong> GuerillasPlus au nord et plus urbanisés, nos voisins belgesont créé une fois les Foodteams, des sortesd’équipes de food décidées à résister au marchélibre. Mais la partie est à trois, les paysans dansleurs buts, les consommateurs dans les cages <strong>en</strong>face et l’arbitre Foodteam, lui-même. La crise dela dioxine <strong>en</strong> 1999 <strong>en</strong> Belgique a donné le coupd’<strong>en</strong>voi des foodteams qui se compt<strong>en</strong>t par c<strong>en</strong>tainesdésormais. Le plat pays n’étant guère plusgrand que quelques terrains de foot, il y est assezdiff<strong>ici</strong>le de trouver du foncier.New-York fait figure de tête de pont au pays deMac Donald et de Monsanto. Des CSA (CommunitySustained Agriculture), prédécesseursdes AMAP, patronnés par l’organisation Just Foodorganis<strong>en</strong>t des relations paysans-producteursmais install<strong>en</strong>t aussi des jardins communautairesavec l’aide de groupes tels que les Gre<strong>en</strong> Guerillas.Les habitants du Bronx ou de Manhattandéplor<strong>en</strong>t la disparition de 67 % desexploitations agricoles <strong>en</strong> 20 ans. Si près de labourse de New-York, ils ont maint<strong>en</strong>u un systèmed’achats d’actions et développ<strong>en</strong>t des villespoulets afin de relancer ces fameux “Chick<strong>en</strong>”.Plus de 1000 CSA s’étal<strong>en</strong>t sur le contin<strong>en</strong>t nordaméricain.La bataille du foncierDans les salles de travail on s’oppose parfois.Alliance Prov<strong>en</strong>ce, dépositaire du terme AMAP,souhaite des certifications plus strictes, alors queSous forme d’un manga, avec laviol<strong>en</strong>ce des relations, les dessinssimplifiés, une passionnantehistoire : un jeune fonctionnaireest <strong>en</strong>voyé par son ministèredans un lycée agricole pourmettre <strong>en</strong> place un programmequi inciterait les jeunes àdev<strong>en</strong>ir agriculteur, le Japondép<strong>en</strong>dant de plus <strong>en</strong> plusd’importations pour sonalim<strong>en</strong>tation. Dans le premiertome, Shuntaro Natsumese heurte aux villageois etdécouvre que les anci<strong>en</strong>spaysans font tout pour découragerles jeunes. Dans le deuxièmevolume, il part avec un jeune àla recherche d’exploitationsqui fonctionn<strong>en</strong>t et découvrel’agriculture biologique, lespaniers <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te directe comm<strong>en</strong>os AMAP, l’accueil paysan…Dans le troisième volume, ilrevi<strong>en</strong>t au premier villageet découvre que de jeunesfemmes ont mis <strong>en</strong> place unecoopérative et un accueil à laferme. Il quitte alors son travailpour lui aussi s’installer à lacampagne. Bizarre par la forme(viol<strong>en</strong>te), mais fort intéressantsur le fond. MB.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20087


amapUn mouvem<strong>en</strong>t social ?Entreti<strong>en</strong> avec Claire Lamine, auteure du livre Les Amap, un nouveau pacte<strong>en</strong>tre producteurs et consommateurs ?> Ile-de-FranceFête des AMAPLe 24 mai 2008 se ti<strong>en</strong>dra lapremière fête des AMAP d’Ilede-Francede 15 h à 22 h auc<strong>en</strong>tre culturel La Clef, 21,rue de la Clef, 75005 Paris(M° C<strong>en</strong>sier ou Monge). 15 h :Musique, stands d’informationssur les AMAP, l’écologie,atelier de fabrication deconserves naturelles, murd’expression libre, peinture pour<strong>en</strong>fants, expo photos des AMAP.16h : Table-ronde animée parRuth Stegassy avec des représ<strong>en</strong>tantsdes AMAP, de Terre deli<strong>en</strong>s, des élus au conseil régional…Repas partagé, musique,projection du film HomoAmapi<strong>en</strong>s et débat avecla réalisatrice BénédicteMourgues. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :tél : 01 45 23 42 19,www.amap-idf.org.S!l<strong>en</strong>ce : On assiste à une explosion des Amapdepuis la création de la première d’<strong>en</strong>tre elles<strong>en</strong> 2001. Quelles <strong>en</strong> sont les raisons et comm<strong>en</strong>tse déroule ce développem<strong>en</strong>t ?Claire Lamine : L’essor des Amap est indéniable(500 à 700 aujourd’hui, certains parl<strong>en</strong>t d’un millier),mais il est très différ<strong>en</strong>t d’une région à l’autre :130 <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côte d’Azur, une cinquantaine<strong>en</strong> Ile-de-France, <strong>en</strong> Rhône-Alpes, <strong>en</strong> Midi-Pyrénées, une vingtaine <strong>en</strong> Languedoc-Roussillonou <strong>en</strong>core <strong>en</strong> Alsace, le décompte est diff<strong>ici</strong>le à faire.Ces écarts d’une région à l’autre ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>tà l’histoire du réseau et de ses protagonistes: le phénomène a émergé <strong>en</strong> Paca, régionaujourd’hui <strong>en</strong>core la plus riche <strong>en</strong> Amap, et parlaquelle sont passés certains des animateursactuels des autres réseaux régionaux, ce qui a puy faciliter leur essor rapide. Cela ti<strong>en</strong>t aussi aupot<strong>en</strong>tiel de la demande locale : les régions plusurbanisées sont plus représ<strong>en</strong>tées, d’où la forteprés<strong>en</strong>ce des Amap dans les trois régions Paca,Ile-de-France et Rhône-Alpes, à l’échelle nationale,et dans les villes de manière générale.La diffusion des Amap ne ti<strong>en</strong>t ni du miracle nide la génération spontanée. Elle résulte de l’investissem<strong>en</strong>tde dizaines de bénévoles et de celuides producteurs. Les modes d’« essaimage » desAmap sont divers : parfois une ou quelques personnes,déjà membres d’une Amap, s’<strong>en</strong> dissoci<strong>en</strong>tpour créer un autre groupe et une autreAmap sur un secteur plus proche de leur proprelieu de résid<strong>en</strong>ce ou sur le même secteur lorsqu’ily a une liste d’att<strong>en</strong>te importante et que le producteurne peut fournir suffisamm<strong>en</strong>t de panierspour répondre à cette demande. Parfois, unconsommateur intéressé par les Amap se met <strong>en</strong>contact avec une Amap existante ou avec la structurerégionale les animant, lorsqu’il <strong>en</strong> existe une,pour <strong>en</strong>visager de créer une nouvelle Amap.Certaines Amap sont créées à partir de réseauxmilitants locaux, d’autres s’y reli<strong>en</strong>t après coup,certaines émerg<strong>en</strong>t aussi dans des <strong>en</strong>treprises.Qui sont ces adhér<strong>en</strong>ts ? Seulem<strong>en</strong>t des personnesriches et /ou <strong>en</strong>gagées ?Uniquem<strong>en</strong>t des personnes riches non, mais plutôt— comme c’est aussi le cas pour la consommationbio — des personnes qui ont un niveau dediplôme et de qualification assez élevé, <strong>en</strong> toutcas supérieur à la moy<strong>en</strong>ne nationale. Qui apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tà des professions assez caractéristiques:les milieux <strong>en</strong>seignant et socio-culturel sont surreprés<strong>en</strong>tés,mais ne sont pas forcém<strong>en</strong>t majoritaires.Il faut dire aussi que les Amap et les amapi<strong>en</strong>ssont souv<strong>en</strong>t citadins, même si ce sont descitadins qui ont bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t gardé un li<strong>en</strong> fort àla campagne, et même pour certains au milieuagricole, par leur origine familiale.En revanche, les Amap ne concern<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>tpas, ou très peu, des ménages défavorisés. Ellessont, on s’<strong>en</strong> doute, abs<strong>en</strong>tes de nombreux quartiers.L’ext<strong>en</strong>sion possible du système à d’autresgroupes sociaux est souv<strong>en</strong>t évoquée dans lesdébats des Amap et de leurs régions. Mais pour“démocratiser” l’accès aux Amap, il faut pouvoirrepérer et toucher des publics qui spontaném<strong>en</strong>tn’iront pas d’eux-mêmes vers elles, et <strong>en</strong>suite,leur r<strong>en</strong>dre le système concrètem<strong>en</strong>t et financièrem<strong>en</strong>taccessible.Est-ce que les Amap regroup<strong>en</strong>t uniquem<strong>en</strong>t despersonnes <strong>en</strong>gagées, ça c’est une question clé.Dans le livre, je montre qu’il y a trois formes d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,correspondant à trois visions dupanier :> un degré disons minimal d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t danslequel le panier représ<strong>en</strong>te surtout un moded’achat original de bons produits. Ce sont desg<strong>en</strong>s qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l’Amap pour leur santé, oupar curiosité, mais qui ne s’intéresseront pas àd’autres formes de consommation responsable,> pour d’autres, qui recherch<strong>en</strong>t plutôt uneconsommation locale et des li<strong>en</strong>s de proximité,l’Amap est un mode d’échange original avec un“fermier de famille”, et l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t réside surtoutdans le développem<strong>en</strong>t de li<strong>en</strong>s interpersonnels<strong>en</strong>tre consommateurs et producteurs.> <strong>en</strong>fin, pour les consommateurs les plus <strong>en</strong>gagés,le panier est à la fois un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t au côtédes agriculteurs, et un acte de consommationcitoy<strong>en</strong>.Mais ces formes d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t ne sont pas figéeset le pari des Amap peut être d’am<strong>en</strong>er lesconsommateurs les moins <strong>en</strong>gagés à aller versplus d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. En outre, le fait même que lesAmap ne prêch<strong>en</strong>t pas que des convaincus maistouch<strong>en</strong>t aussi des g<strong>en</strong>s moins <strong>en</strong>gagés n’est pasla moindre de leurs forces, car ce sont ces adhér<strong>en</strong>ts-làqui font « masse » et r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t visible lemouvem<strong>en</strong>t.1 2 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


Francis BlaiseVous parlez d’une “re-qualification” desconsommateurs par rapport au système de lagrande distribution. Qu’est-ce que cela signifie?Pas seulem<strong>en</strong>t la grande distribution, mais pluslargem<strong>en</strong>t le système agro-alim<strong>en</strong>taire « conv<strong>en</strong>tionnel» vise basiquem<strong>en</strong>t à dé-qualifier lesconsommateurs pour imposer ses produits. Parexemple, le développem<strong>en</strong>t des produits semipréparéscomme les pâtes à tarte, ou plus <strong>en</strong>coreles plats cuisinés, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t uneperte des capacités culinaires chez les consommateurs.Même l’affichage de toujours plus d’informationnutritionnelle et touchant au mode deproduction sur les emballages de nos alim<strong>en</strong>ts estfinalem<strong>en</strong>t peut-être plus une manière de sélectionnerce qu’on veut dire et ne pas dire auxconsommateurs, pour leur v<strong>en</strong>dre ce que l’onveut leur v<strong>en</strong>dre, qu’une manière d’accroître leurscompét<strong>en</strong>ces. On peut faire le parallèle avec la déqualificationdes travailleurs qui s’est opérée dansle processus de taylorisation des activités industrielles.Dans le système des Amap au contraire, lesconsommateurs sont am<strong>en</strong>és à de nouveauxappr<strong>en</strong>tissages tant sur les aspects culinaires quesur les questions liées à l’agriculture. Ils découvr<strong>en</strong>tou compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t mieux les modes de culture,leurs étapes, leurs contraintes, ou <strong>en</strong>core lesproblèmes de protection des plantes. Tous lesconsommateurs r<strong>en</strong>contrés – <strong>en</strong> tout cas ceux quirest<strong>en</strong>t dans le système ! – racont<strong>en</strong>t qu’ils ontappris ou réappris à cuisiner certains légumes (cequi leur a permis de se convaincre qu’ils n’étai<strong>en</strong>tpas si mauvais que dans leurs souv<strong>en</strong>irs d’<strong>en</strong>fance).Cela est d’ailleurs facilité par l’échange derecettes, au travers <strong>en</strong> particulier des bulletins oufeuilles de chou qui chaque semaine accompagn<strong>en</strong>tle panier de quelques recettes et de nouvellesde la ferme et de l’avancem<strong>en</strong>t des culturesainsi que des év<strong>en</strong>tuelles difficultés.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20081 3


amapà lireLes Amapun nouveaupacte <strong>en</strong>treproducteurs etconsommateurs?Claire LamineEd. Yves Michel2008 - 163 p. - 14 €Fruit d’une étude sociologique delongue haleine sur le sujet, ce premierouvrage sur les Amap vi<strong>en</strong>tanalyser l’émerg<strong>en</strong>ce d’un phénomènede société qui ne cesse depr<strong>en</strong>dre de l’ampleur. ClaireLamine dresse le portrait de cett<strong>en</strong>ouvelle forme d’échange marchandde proximité que constitu<strong>en</strong>tces systèmes de “paniers”locaux.Cette <strong>en</strong>quête invite à approfondirle questionnem<strong>en</strong>t : quel est leprofil des “amapi<strong>en</strong>s”? Quelleinflu<strong>en</strong>ce a ce mode d’alim<strong>en</strong>tationsur leurs pratiques alim<strong>en</strong>taires,leurs modes de vie, leurs<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts politiques ? Quellestrajectoires mèn<strong>en</strong>t des producteursà s’y <strong>en</strong>gager et quels sontles effets de cette pratique surleurs modes de production ?Quelles sont les valeurs qui sontmises <strong>en</strong> avant par les usagers ?Claire Lamine examine aussi leslimites de ces systèmes d’échangeset les questions qui se pos<strong>en</strong>tà leurs acteurs (les questions du“bio”, de la mise <strong>en</strong> réseau...).L’étude permet de pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce de la diversité interneà ce vaste mouvem<strong>en</strong>t et des<strong>en</strong>jeux qui le travers<strong>en</strong>t, parmilesquels ceux-ci : quelles conditionspour un développem<strong>en</strong>t àplus vaste échelle ? En quoi lesAmap part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t-elles d’unedynamique politique plus large ?Un livre qui se lit avec facilité etgrand intérêt. GG.Les Amap permett<strong>en</strong>t-elles concrètem<strong>en</strong>t lemainti<strong>en</strong> d’une agriculture paysanne ? (moinsd’un millier d’Amap pour plusieurs c<strong>en</strong>tainesde milliers de paysans m<strong>en</strong>acés)Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du on peut voir les Amap comme unepetite goutte dans l’océan agricole, peut-être plutôtcomme de frêles esquifs bi<strong>en</strong> à mal de contrerles courants dominants. D’autant que les Amappeuv<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>t concerner tous les secteursde l’agriculture, les grandes cultures notamm<strong>en</strong>tétant diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>t concernées par ce mode decommercialisation, même si des agriculteurs peuv<strong>en</strong>ts’y impliquer pour une petite partie de leurproduction (de blé, par exemple). Au sein mêmedes cultures maraîchères, les plus représ<strong>en</strong>tées ausein des Amap, il est diff<strong>ici</strong>le d’imaginer que cetteformule soit une solution pour les dizaines de serristesqui font faillite à cause de la concurr<strong>en</strong>cedes légumes espagnols ou d’ailleurs (même siindividuellem<strong>en</strong>t, il s’est vu des paysans qui parv<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>tà se convertir <strong>en</strong> Amap à partir d’un telsystème). Il <strong>en</strong> va de même pour les gros arboriculteursqui ont des dizaines d’hectares depêchers avec un nombre de variétés très limité,d’autant que contrairem<strong>en</strong>t au maraîchage, l’arboriculturefonctionne par définition sur untemps assez long qui r<strong>en</strong>d plus diff<strong>ici</strong>le uneconversion.En revanche, les Amap ont fait la preuve qu’ellespouvai<strong>en</strong>t permettre à des paysans assez diversifiésde bi<strong>en</strong> s’<strong>en</strong> sortir. Est-ce qu’ils ne s’<strong>en</strong>serai<strong>en</strong>t pas sortis tout aussi bi<strong>en</strong> avec d’autresformes de v<strong>en</strong>te directe, telles que les marchés deproducteurs ou les v<strong>en</strong>tes à la ferme, ou <strong>en</strong>coreles magasins collectifs, il est diff<strong>ici</strong>le de le dire. Laplupart de ceux que nous avons interrogés appréci<strong>en</strong>t<strong>en</strong> tout cas ce mode qui les <strong>en</strong>gage plusdirectem<strong>en</strong>t avec les mangeurs (j’aime bi<strong>en</strong> parlerde mangeur citoy<strong>en</strong> plutôt que de consommateurou consom’acteur). Sur le long terme néanmoins,il est clair que la v<strong>en</strong>te directe a globalem<strong>en</strong>tdiminué pour les paysans.Mais il faut dire aussi que si les Amap représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tune garantie d’écoulem<strong>en</strong>t pour les producteurs,c’est aussi une charge de travail assez énorme,liée notamm<strong>en</strong>t au besoin de diversificationdes cultures. En outre, si la formule épargne apriori le calibrage des produits, l’emballage estparfois nécessaire dans le cas de produits fragiles(comme les mescluns, les haricots verts, etc.) quisont diff<strong>ici</strong>les à distribuer <strong>en</strong> vrac aux consommateurs,ou <strong>en</strong>core parce que l’éthique des distributionsde paniers qui voudrait que chaque adhér<strong>en</strong>tévite de se jeter sur les plus beaux légumesreste plus théorique que pratique… et cela peutpr<strong>en</strong>dre beaucoup de temps.La vraie question, c’est quel est le pot<strong>en</strong>tiel desAmap. Un levier majeur peut être le passage del’approvisionnem<strong>en</strong>t de ménages à celui de la restaurationcollective, scolaire ou hospitalière.Dans le livre, j’essaie de montrer que des formesd’organisation collective <strong>en</strong>tre producteurs permettrai<strong>en</strong>tde conserver une certaine spécialisationet donc d’optimiser organisation, matériel ettemps de travail, mais aussi de continuer, pourcertains producteurs, à assurer des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsvis-à-vis de cli<strong>en</strong>ts plus “classiques” (grossistes,grande distribution), notamm<strong>en</strong>t lorsqu’ils ontdes surfaces trop importantes pour les seulesAmap. C’est certes s’éloigner de la pureté duconcept mais c’est <strong>en</strong> tout cas un débat qui mérited’être t<strong>en</strong>u, et contribuer à changer la nourriturede nos écoles et de nos hôpitaux peut être unchall<strong>en</strong>ge qui tolère un peu d’impureté (<strong>en</strong>corefaudrait-il sur ce point aussi, veiller à la justicesociale et à l’équité territoriale d’une telle <strong>en</strong>treprise).Y a-t-il des échecs et à quoi sont-ils dus ?Oui, il faut dire et répéter que les Amap ne sontpas la panacée, qu’elles ne sauv<strong>en</strong>t pas tous lesagriculteurs qu’elles pourrai<strong>en</strong>t attirer, et mêmeque certains producteurs <strong>en</strong> Amap ont échoué etfait faillite. Les consommateurs ne sont pas toujoursassez pati<strong>en</strong>ts pour donner à un agriculteurqui s’installe ou qui change radicalem<strong>en</strong>t de système,le temps nécessaire pour acquérir les compét<strong>en</strong>cesnécessaires à une telle diversification, àune organisation très spécifique. Les agriculteursne se souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas toujours suffisamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre eux. Les agriculteurs <strong>en</strong> difficulté euxmêmesont parfois du mal à demander de l’aide àleurs collègues ou à leurs consommateurs. Aussion pourrait dire <strong>en</strong> forçant un peu le trait que lesAmap sont un peu tiraillées <strong>en</strong>tre deux profilsd’agriculteurs, ceux qui réussiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> s’adaptantrapidem<strong>en</strong>t à cette nouvelle donne, et ceux quiéchou<strong>en</strong>t. On retrouve là un vieux poncif des discourssur la modernisation de l’agriculture. Saufque dans notre cas il n’oppose plus des agriculteursmodernistes et des agriculteurs traditionnels<strong>en</strong> retard d’une moissonneuse batteuse, maisplutôt des agriculteurs compét<strong>en</strong>ts et solides,adaptables (même s’ils ont pu passer antérieurem<strong>en</strong>tpar des phases diff<strong>ici</strong>les), et des agriculteursplus précaires, qui n’ont pas toujours les compét<strong>en</strong>cesadéquates pour assurer rapidem<strong>en</strong>t lasatisfaction de leurs consommateurs.Il peut sembler dommage que les Amap commeprojet alternatif, ne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas vraim<strong>en</strong>t àdépasser cette opposition, et que le modèle alternatifgénère <strong>en</strong> quelque sorte ses propres exclus.On peut aussi se demander si création d’Amap etrepérage pour appui aux paysans <strong>en</strong> difficulté nedevrai<strong>en</strong>t pas être des démarches mieux articulées.Il arrive aussi que ce soit les collectifs de consommateursqui soi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> échec, bi<strong>en</strong> qu’<strong>en</strong> ce cas ils’agisse plus de conflits qui se résoudront par deschangem<strong>en</strong>ts dans les structures de décision,1 4S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


comme dans toute organisation un tant soit peuformelle, que de faillite comme dans le cas d’unproducteur. Ce qui incite aussi à rappeler que lesrisques que pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les consommateurs et lesproducteurs dans cette formule ne sont pas toutà fait symétriques…Les Amap sont-elles une alternative à l’économiede marché ? Un li<strong>en</strong> possible avec les monnaiesalternatives ?La question du li<strong>en</strong> aux monnaies alternatives estintéressante, elle est d’ailleurs posée dans certainesAmap. Dans une Amap qu’a suivi ma collègueNathalie Perrot avec qui j’ai travaillé sur lesujet, des adhér<strong>en</strong>ts qui appart<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t et apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core à un Sel (système d’échangeslocaux) exprimai<strong>en</strong>t une forte continuité <strong>en</strong>treles deux modes d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t.Les points communs et les li<strong>en</strong>s possibles nemanqu<strong>en</strong>t pas : l’abs<strong>en</strong>ce de transaction monétaireau mom<strong>en</strong>t de l’échange des bi<strong>en</strong>s, le réseauet le collectif comme base des échanges, l’importancedes appr<strong>en</strong>tissages.On peut imaginer que certaines part<strong>ici</strong>pationsaux travaux à la ferme soi<strong>en</strong>t rémunérés sousforme de panier, comme certaines Amap l’ontd’ailleurs <strong>en</strong>visagé <strong>en</strong> réfléchissant à de possiblesformes de solidarité <strong>en</strong>vers des ménages défavorisés,mais il ne faut ni être trop limite par rapportaux règles juridiques, ni, plus fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t,remettre trop <strong>en</strong> question le principe depart<strong>ici</strong>pation “égale” des adhér<strong>en</strong>ts aux tâchescollectives, ce qui pourrait am<strong>en</strong>er à recréer desinégalités internes, avec des g<strong>en</strong>s qui accept<strong>en</strong>tde payer un peu plus leur panier pour que surtouton ne leur demande pas de part<strong>ici</strong>per et viceversa.Les Amap sont-elles une réelle alternative à l’économiede marché, c’est aussi un vaste débat à lafois théorique, et très politique bi<strong>en</strong> sûr. Si l’onregarde rigoureusem<strong>en</strong>t leur fonctionnem<strong>en</strong>t,n’<strong>en</strong> déplaise à certains militants, les Amap nesont pas totalem<strong>en</strong>t « hors marché », loin s’<strong>en</strong>faut. J’ai montré avec une collègue plus spécialisteque moi des questions marchandes, SophieDubuisson-Quellier, qu’elles s’appuyai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>sur des fonctionnem<strong>en</strong>ts et des artefacts marchands(le prix moy<strong>en</strong> constaté sur le marché,par exemple).Les Amap font même parfois l’objet de retours flagrantsvers des fonctionnem<strong>en</strong>ts de marché classiques,comme lorsque les consommateurs compar<strong>en</strong>tles paniers de différ<strong>en</strong>tes Amap de leurville avant de choisir celle à laquelle ils vont adhérer!Cette réserve posée, les Amap form<strong>en</strong>t un systèmemarchand auth<strong>en</strong>tiquem<strong>en</strong>t alternatif au systèmede marché classique parce que le consommateurne peut choisir ses produits, il s’<strong>en</strong>gagesur la durée, ce qui est toutde même inhabituel <strong>en</strong>matière d’achats alim<strong>en</strong>taires,parce que le système,bi<strong>en</strong> qu’il y ait contratindividuel, suppose un collectifde consommateurs, et<strong>en</strong>fin parce que les conditions deproduction peuv<strong>en</strong>t être discutées et <strong>en</strong> parti<strong>en</strong>égociées par les producteurs et les consommateurs,même si dans les faits ces négociations sontd’ampleur très variable. L’échange marchand estdonc doublem<strong>en</strong>t recadré, dans la durée et àl’échelle d’un collectif de consommateurs (ou demangeurs citoy<strong>en</strong>s !) et non plus d’individus.Les AMAP, un mouvem<strong>en</strong>t politique ? Peut-onfaire un projet politique basé sur la consommation?Que la consommation soit lieu d’expression et delutte politique n’est pas nouveau, les mouvem<strong>en</strong>tsconsuméristes et coopératifs du dix-neuvièmesiècle sont par exemple là pour nous le rappeler.A minima, même si cela demanderait d’être discutéplus <strong>en</strong> finesse, on peut dire que la consommation<strong>en</strong> Amap est pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t un acte d<strong>en</strong>ature politique car ce qui est visé n’est plusseulem<strong>en</strong>t l’intérêt individuel du consommateurmais à la fois un intérêt partagé col-Francis BlaiseS!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20081 5


amapFrancis Blaiselectivem<strong>en</strong>t par un groupe de consommateurs etde producteurs et un intérêt général, associé à lapréservation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et au choix decertains types de pratiques agricoles. Cela restepot<strong>en</strong>tiel puisque pour beaucoup de g<strong>en</strong>s, le choixde l’Amap reste largem<strong>en</strong>t individuel.Mais à l’échelle plus large, celui d’une Amap,plus <strong>en</strong>core celui de leurs réseaux régionaux ounationaux, cette puissance politique est réelle etne passe d’ailleurs pas inaperçue. Ensuite, il y apeut-être un choix à faire, <strong>en</strong>tre continuer à instillerdu politique au cœur même du quotidi<strong>en</strong>, ycompris du quotidi<strong>en</strong> de g<strong>en</strong>s qui n’aurai<strong>en</strong>tjamais p<strong>en</strong>sé qu’acheter leurs légumes pouvaitjustem<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre une dim<strong>en</strong>sion politique, etessayer de pr<strong>en</strong>dre place dans des débats politiquesau s<strong>en</strong>s plus classique et plus institutionnel.Ou bi<strong>en</strong>, se donner les moy<strong>en</strong>s de m<strong>en</strong>er defront les deux types d’action politique, exist<strong>en</strong>tielleet institutionnelle.Une autre raison pour laquelle le système pr<strong>en</strong>dun s<strong>en</strong>s politique c’est qu’il redistribue <strong>en</strong> partieet là aussi pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t le pouvoir de décision<strong>en</strong>tre ceux qui produis<strong>en</strong>t et ceux qui consomm<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> tout cas, et là ce n’est pas que pot<strong>en</strong>tiel,<strong>en</strong> écartant les intermédiaires habituels des circuitsliés à la grande distribution. Mais changervraim<strong>en</strong>t les pratiques de consommation à grandeéchelle supposerait de mailler le territoireaussi bi<strong>en</strong> que le font les grandes surfaces, <strong>en</strong> brefd’occuper le terrain, sans parler de la question dela couverture des besoins “ess<strong>en</strong>tiels” et d’uneréflexion, elle aussi politique, sur le déplacem<strong>en</strong>tde la frontière des besoins “ess<strong>en</strong>tiels” et “superflus”.Enfin les Amap ont la vertu politique d’inciterdes g<strong>en</strong>s pas forcém<strong>en</strong>t très politisés, justem<strong>en</strong>t,à se poser des questions et débattre sur leprés<strong>en</strong>t et l’av<strong>en</strong>ir de notre système agro-alim<strong>en</strong>taire.Tout ceci étant dit, et trop vite dit, pour rev<strong>en</strong>ir àvotre question, je ne p<strong>en</strong>se pas qu’un projet politiquepuisse être basé sur la seule consommation,mais un projet comme celui des Amap est paress<strong>en</strong>ce politique, et peut certainem<strong>en</strong>t, grâce auxalliances et aux réseaux, grâce aux continuités etcontiguïtés militantes, se relier à des projets politiquesplus larges.Entreti<strong>en</strong> réalisé par Guillaume Gamblin ■Francis Blaise1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


alternativesDRAprès Kokopelli,Guayapi tropical ?uayapi Tropical est une <strong>en</strong>treprise de commerce équitablespécialisée dans les complém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires tirés de plantesGamazoni<strong>en</strong>nes. Depuis 1992, Guayapi Tropical commercialisede la stévia <strong>en</strong> poudre, une plante qui procure une s<strong>en</strong>sation de sucréalors qu’elle ne conti<strong>en</strong>t pas de saccharose. De fait, elle peut être utiliséepar des diabétiques comme substitut au sucre de canne ou de betterave.Cette plante est utilisée depuis longtemps <strong>en</strong> Amérique du Sud et sev<strong>en</strong>d dans de nombreux pays. La sévère Food and drug administrationl’autorise aux Etats-Unis depuis 1995. Mais <strong>en</strong> France, le conseilsupérieur d’hygiène publique r<strong>en</strong>d un avis négatif <strong>en</strong> 1998 pour “manqued’études et de données sci<strong>en</strong>tifiques suffisantes concernant l’innocuité dela stévia pour les consommateurs”. Au nom de cet avis, Guayapi Tropicalest condamné une première fois <strong>en</strong> 2005 à 37 000 € d’am<strong>en</strong>des. Commel’<strong>en</strong>treprise décide de continuer à diffuser la stévia, elle vi<strong>en</strong>t à nouveaude faire l’objet d’une procédure jud<strong>ici</strong>aire. Guayapi Tropical faitremarquer aux autorités qu’<strong>en</strong> juin 2007, l’OMS, Organisation mondialede la santé, a publié un rapport concluant que la stévia et ses dérivésne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas de risque pour la santé.Et qu’il serait bon que la législation françaisesuive… Pourquoi un tel blocage ?La réponse vi<strong>en</strong>t peut-être du Japonqui a récemm<strong>en</strong>t interdit l’aspartame, unédulcorant chimique suspecté de nombreuxmaux. L’aspartame est produit par…Monsanto. Laisser se diffuser la stévia,pourrait permettre d’interdire l’aspartame,et égalem<strong>en</strong>t cela pourrait nuire à l’industriefrançaise sucrière. Il s’agit donc d’unehistoire de gros sous… qui pourrait secompliquer car des jardiniers français <strong>en</strong>ont fait l’expéri<strong>en</strong>ce : il est tout à faitpossible de faire pousser de la stévia chezsoi, <strong>en</strong> pot, pour être autonome <strong>en</strong> sucre.Guayapi Tropical, 55, rue Traversière,75012 Paris, tél : 01 43 46 52 43.Culture de Stévia <strong>en</strong> pot.La Nef20 ans etun projetinternationalLa société financière La Nefs’apprête à fêter ses 20 ans.Depuis un an, elle mène différ<strong>en</strong>tsdébats avec ses coopérateurs pourétudier la possibilité de s’associeravec d’autres organismes éthiquesd’Europe et constituer une véritablebanque alternative. Un part<strong>en</strong>ariatavec Banca ethica qui adéjà le statut de banque <strong>en</strong> Italieest à l’étude. Disposer du statutde banque permettrait à La Nefune plus grande autonomie etd’interv<strong>en</strong>ir pour des prêts dansde nouveaux domaines. La Nefti<strong>en</strong>dra son assemblée généraleà Paris le 24 mai 2008. La Nef,114, boulevard du 11-Novembre-1918, 69626 Villeurbanne cedex,tél : 0811 90 11 90,www.lanef.com.Ateliersd’écologieprofondeDRLes Arts Vertsa compagnie les Arts Verts est née <strong>en</strong> 2002avec la volonté de lier les arts et l’éducationLà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Elle produit des spectacleset des interv<strong>en</strong>tions. Début 2008, elle a lancé unappel pour mettre <strong>en</strong> place un réseau avec d’autresstructures déf<strong>en</strong>dant les mêmes valeurs : développerla pédagogie art et nature, respecter une chartede qualité, part<strong>ici</strong>per à une dynamique d’échangeet de partage. Les Arts Verts & Cie, Gîte “LaVerne”, 38112 Méaudre, tél : 08 70 44 46 77.Comm<strong>en</strong>t expliquer qu’alors qu<strong>en</strong>ous savons tous que nous allonsvers une catastrophe planétaire,nous continuons à vivre si commede ri<strong>en</strong> n’était ? C’est parce quela société actuelle coupe les personnesde leur s<strong>en</strong>sibilité provoquantun refoulem<strong>en</strong>t collectif.Celui-ci empêche une réponsesaine, coupe le li<strong>en</strong> avec les autresespèces et la Terre, étouffe l’id<strong>en</strong>titéécologique. Des ateliers d’écologieprofonde sont mis <strong>en</strong> placepour faire découvrir ce li<strong>en</strong> avecla planète, distinguer comm<strong>en</strong>tnous sommes am<strong>en</strong>és à vivre dansdes paradoxes, à agir pour allerdans le s<strong>en</strong>s d’une vie plus harmonieuse,plus durable. Il s’agit deretrouver un désir de survie et defavoriser la mise <strong>en</strong> place d’unréseau d’<strong>en</strong>traide et des actionscollectives. Des ateliers sontprévus du 2 au 4 mai, <strong>en</strong> forêtde Brocéliande, à la Guette<strong>en</strong>-Beauvais,35380 Paimpont(Alexis, tél : 02 99 07 87 83),du 16 au 18 mai chez Christian,à Combaillaux, près deMontpellier (Françoise, tél :04 67 72 43 87), du 30 maiau 1er juin au C<strong>en</strong>tre DharmaHouse, route de Saint-Sauveurde-Cruzières,Mallemontade,30500 Saint-Brès(Tél : 04 66 84 72 15).R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tscomplém<strong>en</strong>-taires : Claire,tél : 01 43 75 45 72,clou.carre@free.fr.Esperanto> Espéranto G<strong>en</strong>ève-Région. Un groupe franco-suisse d’espéranto vi<strong>en</strong>tde voir le jour pour faciliter les échanges transfrontaliers <strong>en</strong> pays de Gex,bord du lac Léman et Rhône-Alpes. Il ti<strong>en</strong>t réunion tous les lundisà la Brasserie des cheminots à G<strong>en</strong>ève à 18h. www.esperanto-g<strong>en</strong>everegions.infoou contacter Charmian, tél: 04 50 42 28 02 ou Marie :04 50 42 19 56.> Martigues : r<strong>en</strong>contre nationale. Du 9 au 12 mai, une r<strong>en</strong>contredes principales associations et fédérations espérantistes se ti<strong>en</strong>draà Martigues (Bouches-du-Rhône) sur le thème “langue et cultureméditerrané<strong>en</strong>ne”. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Pierre Oliva, Ed<strong>en</strong> Parc 99,2772 montée du Vieux-Camp, 83330 Le Castelet,http://esperantomartigues2008.unblog.fr.DRCév<strong>en</strong>nesPrintempsdes créatifsculturelsSelon une étude réalisée<strong>en</strong> France, plus de 17% dela population française âgéede plus de 15 ans se retrouv<strong>en</strong>tdans les valeurs des créatifsculturels : l’écologie, le développem<strong>en</strong>tdurable, le développem<strong>en</strong>tpersonnel, l’ouverture multiculturelle,l’<strong>en</strong>traide, lacoopération et l’implicationsociétale pour les incarnerdans le monde. C’Mai C’V<strong>en</strong>nespropose une r<strong>en</strong>contre de ceuxet celles qui se reconnaiss<strong>en</strong>tdans ces valeurs, le week-<strong>en</strong>ddu 31 mai et 1er juin, au MontAigual, dans le parc nationaldes Cév<strong>en</strong>nes, à la Bécède.Logem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gîte ou <strong>en</strong> camping.Repas végétali<strong>en</strong>s et biologiques.Débats autour de la question“comm<strong>en</strong>t favoriser notre<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t commun à incarnernos valeurs ?” avec des tempsde sil<strong>en</strong>ce, de fêtes, de méditation,d’échanges, de trocs, de donsde “richesses” matérielleset immatérielles...R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts au04 67 86 79 05ou 06 15 64 17 96,www.cmai.cc.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20081 7


décroissanceSeine-Saint-D<strong>en</strong>isEx-croissanceLa cinquième édition du festivalpart<strong>ici</strong>patif Ex-croissanceorganisé par l’Adada et Riv’Nordse ti<strong>en</strong>dra à Saint-D<strong>en</strong>is <strong>en</strong> maisur le thème “l’esprit de mai, etpatati et patata”. Un hommagecritique et artistique à Mai 68.24 plast<strong>ici</strong><strong>en</strong>s et 5 danseurs etacteurs expos<strong>en</strong>t au local del’Adada du 7 mai au 7 juin 2008.Le festival se met au vert p<strong>en</strong>dantdeux jours, les 17 et 18 mai,dans l’Oise, dans les locaux del’association Arc <strong>en</strong> terre,au hameau de Corbeauval,à 25 km à l’ouest de Beauvais.Une projection d’un film surles désobéissants se ti<strong>en</strong>dra lemercredi 21 mai à 20 h, suivid’une autre projection avec débatsur l’esprit de mai 68, le v<strong>en</strong>dredi23 mai à 20 h. Un week-<strong>en</strong>d deformation à la désobéissance est<strong>en</strong>suite organisé le week-<strong>en</strong>ddu 24 et 25 mai. Une fête sur lethème “jouissons sans <strong>en</strong>traves”se ti<strong>en</strong>dra le samedi 31 maiBrésilNadismoLà 21 h à Adada. Le jeudi 5 juin,à 20h30, sera l’occasion d’unesoirée vidéo, le v<strong>en</strong>dredi 6 juinà 20 h, une confér<strong>en</strong>ce sur lamusique <strong>en</strong>gagée… CollectifAdada, 60, rue Gabriel-Péri,93200 Saint-D<strong>en</strong>is, H<strong>en</strong>ri Bokilo,tél : 01 42 35 31 09et Riv’nord, c/o Bateaux lavoirs,1, quai du square, 93200 Saint-D<strong>en</strong>is, tél : 01 42 43 00 45après-midi.e mouvem<strong>en</strong>t Nadismo (ne ri<strong>en</strong> faire <strong>en</strong> portugais) est né à PortoAllegre, à l’initiative d’un anci<strong>en</strong> designer victime d’un épuisem<strong>en</strong>tprofessionnel. Ce mouvem<strong>en</strong>t essaie de faire pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ceque “ne ri<strong>en</strong> faire” peut être très positif pour soi et pour les autres.Il organise des r<strong>en</strong>contres où les g<strong>en</strong>s se retrouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sil<strong>en</strong>ce, p<strong>en</strong>dant45 minutes, dans un lieu public où ils essai<strong>en</strong>t au maximum de ne ri<strong>en</strong>faire. Le mouvem<strong>en</strong>t se prés<strong>en</strong>tecomme plus radical que les groupes“slow” (l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t) qui existai<strong>en</strong>tdéjà. Le mouvem<strong>en</strong>t Nadismo existemaint<strong>en</strong>ant aussi <strong>en</strong> Arg<strong>en</strong>tine. Plus :www.marboh.com.br/clubed<strong>en</strong>adismo.R<strong>en</strong>contresde la Batailleuse12 au 15 juillet 2008Une r<strong>en</strong>contres des objecteurs de croissance est organisée à laferme de la Batailleuse, à Rochejean, dans le Doubs, du 12au 15 juillet 2008. Cette r<strong>en</strong>contre, comme celle deVassivières l’année dernière, se veut ouverte à toutes les s<strong>en</strong>sibilitésafin d’échanger, de tisser des li<strong>en</strong>s, de construire des initiativescommunes. La r<strong>en</strong>contre se terminera par un accueil de la marcheantinucléaireLondres-G<strong>en</strong>ève avecla possibilité pourtous de repr<strong>en</strong>dre laroute avec eux pourles derniers jours demarche. Chacun peutproposer à l’avancedes ateliers <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>antcontact avecl’un des organisateurs: Jean-LucPasquinet, 40, quaterB, rue des Ursulines,78100 Saint-Germain-<strong>en</strong>-Laye,jlp38@wanadoo.fr ouAngéline Delbos, 44,rue de la Favorite69005 Lyon ouPierre Lucarelli pierre@rocade.info.“Aujourd’hui, les trois-quarts du g<strong>en</strong>re humaindoiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core leur survie à l’habileté deleurs mains. Ils sont de fait beaucoup moinsvulnérables et dép<strong>en</strong>dants à l’égard de l’énergiecombustible dont l’épuisem<strong>en</strong>t ferait s’effondrerles pays dits développés, angoissés commeon le sait par cette m<strong>en</strong>ace”Pierre Rabhi - Terre & Humanisme, octobre 2007.DRVal<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nesUniversitépour tousL’Université pour tous deVal<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes organise le jeudi29 mai 2008 à 18 h, à la sallede confér<strong>en</strong>ces Les Tertiales de lafac de Droit, une confér<strong>en</strong>ce surla décroissance avec Juli<strong>en</strong> Piletteet Erwan Taverne, de Gre<strong>en</strong>peace.L’Université pour tous, LesTertiales, fac de Droit, rue desC<strong>en</strong>t-Têtes, 59300 Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes,www.univ-val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes.fr.LilleSimpl<strong>ici</strong>tévolontaire etcoopérationL’association Le pas de côtéorganise une confér<strong>en</strong>ce-débatsur ce thème le jeudi 22 mai2008 à 19 h, à la salle sous leBeffroi de l’Hôtel-de-Ville deLille. Le Pas de Côté, MRES,23, rue Gosselet, 59000 Lille,tél : 03 20 52 18 48.1 8 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


agri-bioPest<strong>ici</strong>desLes vinstrinqu<strong>en</strong>t !Une étude m<strong>en</strong>ée par PAN-Europe, réseau europé<strong>en</strong> pourdes alternatives aux pest<strong>ici</strong>des,sur quarante vins prov<strong>en</strong>antde France, Autriche, Allemagne,Italie, Portugal et Afrique duSud donne que 100 % des vinsclassiques conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des résidusde pest<strong>ici</strong>des. Sur six vinsbiologiques testés, un Bourgogneprés<strong>en</strong>tait une pollution aupyriméthanil. Lors de la remisedes résultats à la presse, le 26mars 2008 à Bruxelles, il a étéprécisé que le niveau decontamination des vins est jusqu’à5800 fois plus élevé que leslimites autorisées… pour l’eau.Mais l’équival<strong>en</strong>t des normespour la potabilité de l’eau n’existepas pour les vins ! MRDGF, 40rue de Malte, 75011 Paris, tél :01 45 79 07 59, www.mdrgf.org.PrintempsBioLa 9e édition du Printemps bio sedéroule du 1er au 15 juin 2008dans toute la France, avec l’<strong>en</strong>sembledes acteurs de l’agriculturebiologique. Plus de 200 fermesorganis<strong>en</strong>t des journées portesouvertes. De nombreux magasinsorganis<strong>en</strong>t des animations. Celaest coordonné par Ag<strong>en</strong>ce Bio, 6,rue Lavoisier, 93100 Montreuilsous-Bois,tél : 01 48 70 48 30.> Haute-Marne : portesouvertes. Une visite d’exploitationbio est organisée chezPatrick Thiriot, producteur ettransformateur de lait à Planrupt(près du Der), le dimanche 1erjuin à partir de 10h. Mini-marchébio et restauration sur place.GAB52, Chambre d’agriculture,13, rue Mauclère, 52300Joinville, tél : 03 25 94 69 94.> Aude : journée bio. Unejournée bio se ti<strong>en</strong>t le dimanche8 juin au domaine de Bonnafous,stands de producteurs bio, habitatécologique, énergies r<strong>en</strong>ouvelables,artisans… MarianneBancal, 10, rue des Infidèles,11110 Coursan,tél : 04 68 46 27 51.> Prov<strong>en</strong>ce : Floraison bio. Les7 et 8 juin 2008, les agriculteursbio de la région Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côte d’Azur ouvriront leur fermeau grand public. Dégustations deproduits biologiques, circuits dedécouverte et échanges <strong>en</strong>richissantsseront au r<strong>en</strong>dez-vous !Environ 70 fermes accueillerontle public p<strong>en</strong>dant ce week-<strong>en</strong>d.Les adresses sont disponibles surwww.bio-prov<strong>en</strong>ce.org ou <strong>en</strong> ledemandant à Bio de Prov<strong>en</strong>ceAlpes Côte d’Azur, Maison dela bio, Agroparc, BP 1221,84911 Avignon cedex 09,tél : 04 90 84 03 34.Pest<strong>ici</strong>des“Pestition” nationaleingt-deux associations nationales (Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,Mouvem<strong>en</strong>t pour le respect des droits des générations futures,VLigue pour la protection des oiseaux, Confédération paysanne,Biocoop, Eaux et Rivières de Bretagne, Aspas, Ciele, Fédération nationalede l’agriculture biologique, Réseau agriculture durable, Fédérationnationale des foyers ruraux, Fédération nationale des Civam, Unionnationale des apiculteurs de France, Mouvem<strong>en</strong>t rural de la jeunessechréti<strong>en</strong>ne, Nature et progrès, Bio consom’acteurs, Familles de France,Ligue de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, Fédération nationale des jardins familiaux etcollectifs, Ecoute de la nature, Association pour un contrat mondial del’eau, Institut europé<strong>en</strong> d’écologie) ont lancé durant la semaine sans pest<strong>ici</strong>de,fin mars 2008, une “pestition” nationale. Ces associations constatantque les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts du Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sont bafoués(loi OGM laxiste, autorisation d’un nouveau pest<strong>ici</strong>de, le Cruiser) demand<strong>en</strong>taux ministères concernés de pr<strong>en</strong>dre des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts forts et précis<strong>en</strong> matière de réduction de l’usage des pest<strong>ici</strong>des, de formation desagriculteurs et de souti<strong>en</strong> aux alternatives telles les agricultures biologiqueet intégrée. Le collectif demande égalem<strong>en</strong>t à la Fédération des<strong>en</strong>treprises du commerce et de la distribution de retirer des rayons desmagasins les produits dangereux et de proposer des alim<strong>en</strong>ts exempts derésidus de pest<strong>ici</strong>des. Les docum<strong>en</strong>ts de campagne sont disponibles surles sites des associations comme www.agirpourl<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.org.DRDémonstration du désherbage thermique d’un chemin au CPIE de Br<strong>en</strong>ne (Indre).Manifestation à vélo à Toulouse.DRAlterTour de la biodiversitéour une agriculture sans dopage et une planète non dopée, la FNAB,Fédération nationale de l’agriculture biologique, Accueil paysan , lesPAmis de la Confédération paysanne, Attac, Sem<strong>en</strong>ces paysannes, avec lesouti<strong>en</strong> des Verts et de nombreux groupes locaux organis<strong>en</strong>t un Tour de Francecycliste alternatif aux mêmes dates (3 au 27 juillet 2008) que la course dumême nom. Comme il s’agit de créer un événem<strong>en</strong>t festif et non sportif, lesétapes sont effectuées <strong>en</strong> relais, le plus souv<strong>en</strong>t possible sur des voies vertes oudes itinéraires peu fréqu<strong>en</strong>tés par les véhicules motorisés, avec l’idée de fairela part belle aux initiatives alternatives qui donn<strong>en</strong>t la priorité à la coopérationplutôt qu’à la compétition : agriculture biologique, AMAP, slow food, jardins2 0 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008partagés, sem<strong>en</strong>ces paysannes, accueil paysan… La grande boucle tourneraautour du massif c<strong>en</strong>tral <strong>en</strong> évitant les trop grands reliefs. Elle passera par desfestivals : le Festival de la Terre et Dialogue <strong>en</strong> Humanité, à Lyon le 7 juillet,l’école d’été des Amis de la Confédération Paysanne le 19 juillet (étape derepos physique mais pas intellectuel), le Festival sur péniche Conviv<strong>en</strong>cia sur leCanal du Midi, les 25 et 26 juillet… Les relais se passeront tranquillem<strong>en</strong>t,chacun v<strong>en</strong>ant pour dialoguer <strong>en</strong>tre cyclistes, avec les personnes r<strong>en</strong>contrées,avec les lieux alternatifs qui serviront d’étapes. Les relais se font sur une quinzainede kilomètres, une distance accessible à tous, tout le monde portera unmaillot vert. Il y a plusieurs relais par jour, pour un total parcouru d’<strong>en</strong>viron2600 km. L’événem<strong>en</strong>t sera suivi médiatiquem<strong>en</strong>t comme l’autre Tour avec laréalisation d’un long métrage p<strong>en</strong>dant l’<strong>en</strong>semble du tour. Le départ se fera àSaint-Jean-du-Gard le 4 juillet pour y rev<strong>en</strong>ir le 27 juillet. Le circuit tournedans le s<strong>en</strong>s inverse des aiguilles d’une montre et arrivera le soir à Valgorge(4), La Rôche-sur-Grâne (5), Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce (6), Vi<strong>en</strong>ne (7), Lyon (8), LeCreusot (9), Clamecy (10), Tigy (11), V<strong>en</strong>dôme (12), Le Mans (13), Laval(14), Treffieux (15), La Roche-sur-Yon (16), Niort (17), Mortagne-sur-Giron(18), Journée Confédération paysanne (19), Saint-Emilion (20), Vill<strong>en</strong>euvesur-Lot(21), Vill<strong>en</strong>euve-de-Marsan (22), Pau (23), Aurignac (24), Toulouse(25), Olonozac (26), Clermont-l’Hérault (le 27). Pour le départ, il est possiblede v<strong>en</strong>ir avec son vélo dans le train jusqu’à Alès, de rejoindre Anduze (20km)puis d’emprunter le train à vapeur des Cév<strong>en</strong>nes. Il faut 80 cyclistes par étape.Les non-inscrits se verront proposer des points de converg<strong>en</strong>ces à midi et lesoir. Pour <strong>en</strong> savoir plus, tous les détails sont sur le site : www.altertour.net.


habitatGersAu pieddu murLe collectif au pied du murpropose différ<strong>en</strong>ts stages :conception bioclimatique(2 et 3 mai), initiation ossaturebois (5 au 9 mai), charp<strong>en</strong>tetraditionnelle (12 au 16 mai),construire <strong>en</strong> paille (19 au 23mai), la terre comme matériau(2 au 6 juin puis 9 au 13 juin),<strong>en</strong>duits terre (13 et 14 juinou 27 et 28 juin), <strong>en</strong>duitschaux (19 au 21 juin ou 17 au19 juillet), outils manuels bois :conception japonaise ettechniques d’affûtage (28 et29 juin), assainissem<strong>en</strong>técologique (4 juillet), murschauffants (11 et 12 juillet).Collectif au pied du mur,Au village 32270 L’Isle Arné,tél : 05 62 67 66 17.Hautes-alpesLe GabionLe Gabion propose des stages <strong>en</strong>habitat sain : maçonnerie pierre,calades et murs <strong>en</strong> pierres sèches(12-16 mai), <strong>en</strong>duits et peintureterre (9 au 13 juin), découvertedu plâtre (16-20 juin), planchermassif <strong>en</strong> planches clouées(27 juin). Le Gabion, Domaine duPont-Neuf, route de Saint-André,05200 Embrun, tél : 04 92 4389 66, http://gabionorg.free.fr.TarnFestipailles2008Festipailles, les r<strong>en</strong>contresdu réseau français de laconstruction <strong>en</strong> paille“Les Compaillons” se ti<strong>en</strong>dradu 10 au 12 mai à Gaillacà l’invitation d’Areso et Ecorce,les associations régionales.Au programme : interv<strong>en</strong>tiond’acteurs, démonstration sur lafoire Biocybèle, prés<strong>en</strong>tationsde réalisations, débat sur lesbesoins <strong>en</strong> formation… Visitesde construction et de chantierle 12 mai. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Les Compaillons, c/o PhilippeLiboureau Lachaud, Fauvet,23340 G<strong>en</strong>tioux,tél : 09 64 42 90 04,www.compaillons.fr.CorsePhytoépurationet toilettessèchesL’association Eau vivante proposeun stage pratique de constructionde phytoépuration et de toilettessèches et valorisation des eaux depluie, à Tallone, les 24 et 25 mai2008. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : SylvainDworczak, tél : 06 23 74 39 70.ArdècheR<strong>en</strong>contresHabitatDeux journées de r<strong>en</strong>contressur l’habitat écologique et socialse ti<strong>en</strong>dront à Caracole-le-Suc,dans la vallée de l’Heyrieux, àl’initiative de la CEN, Coopérativede la nouvelle éducation populaire.P<strong>en</strong>ser <strong>en</strong>semble comm<strong>en</strong>tconstruire, habiter, vivre autrem<strong>en</strong>taux temps des fracturessociale et climatique ? Partagerles expérim<strong>en</strong>tations <strong>en</strong> cours etsavoirs oubliés pour se loger demanière écologique et économique,construire avec le peupledans une démarche part<strong>ici</strong>pative,habiter <strong>en</strong>semble dans un contratsolidaire… Logem<strong>en</strong>t sous t<strong>en</strong>te,restauration autogérée avec d<strong>en</strong>réesapportées, prix <strong>en</strong> fonctiondes rev<strong>en</strong>us. CEN, 21, rue desMouettes, 07130 Cornas, tél :André Duny, 06 75 80 05 79 ou04 75 25 33 79, www.la-c<strong>en</strong>.org.MancheEcotaupiL’association Ecotaupipropose des chantiers-écoles,des visites, desformations autour des thèmessuivants : montage d’un chauffe-eausolaire (17 mai), l’eau dans tousses états (22 au 24 mai), l’isolationnaturelle avec le lin (4 et 5 juillet),l’isolation phonique (25 et 26juillet), la bioélectr<strong>ici</strong>té (6 septembreet 8 novembre), techniquesdécoratives à la chaux (21 juinou 27 septembre)… Ecotaupi,9, route de Sainte-Marguerite,50290 Bricqueville-sur-Mer,tél : 02 33 50 69 96.LoireHabitatécologieartisanatLa FRAPNA, Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature,organise le dimanche 4 mai 2008une journée “habitat, écologie,artisanat” à la Maison de laréserve naturelle de Condaminesune journée avec ateliers (recyclage,lombri-compost, pigm<strong>en</strong>tsnaturels), sortie land art, baladecontée, artisans, exposants, associations…Maison de la réserv<strong>en</strong>aturelle, Condamines,42230 Saint-Victor-sur-Loire,tél : 04 77 90 86 83.DRMise <strong>en</strong> place d’un systèmed’épuration par les plantes.RhôneCoopérativesd’habitantsUne confér<strong>en</strong>ce internationalese ti<strong>en</strong>dra le 30 mai 2008 àl’ENTPE, Ecole nationale detravaux publiques, à Vaulx-<strong>en</strong>-Velin, sur le thème “les coopérativesd’habitants <strong>en</strong> Europe, unetroisième voie pour le logem<strong>en</strong>tpopulaire”. Au programme :coopératives d’habitants<strong>en</strong> Italie, coopératives d’<strong>en</strong>traide<strong>en</strong> Arg<strong>en</strong>tine, autoconstructionà Londres et occupationrésid<strong>en</strong>tielle à Rotterdam,coopératives d’habitants auQuébec, quel av<strong>en</strong>ir pour lescoopératives d’habitants <strong>en</strong>France. Entrée gratuite surpréinscription. David-AlbertBilliotte, Anne Baille-Barrelle,ENTPE, rue Maurice-Audin,69518 Vaulx-<strong>en</strong>-Velin,tél : 04 76 15 00 18.OïkosL’association Oïkos proposediffér<strong>en</strong>tes formations et stagestout au long de l’année :formation à l’écoconstruction(19 au 23 mai), balade <strong>en</strong>fantspour la découverte des matériauxnaturels (21 mai), formationperformance énergétique desbâtim<strong>en</strong>ts (26 au 28 mai),formation rénovation et isolation(2 et 3 juin), atelier <strong>en</strong>fants :fabriquer un cadran solaire(18 juin), formationcomm<strong>en</strong>t monter son projetd’écoconstruction / écorénovation(20 juin). R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Oïkos, 150, rue du 4-Août-1789,69100 Villeurbanne,tél 04 78 94 09 65.DR2 2 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


alternativesRhôneFestival des Dindes follesSur le thème “sous les fourrés, la plage”, l’association Hippotouferpropose les 30, 31 mai et 1er juin son 11e petit festival desDindes folles à Rivolet (10 km de Villefranche-sur-Saône). Sixscènes musicales construites <strong>en</strong> bois locaux et de récupération, un barà jeux, un espace massage, des toilettes sèches, un tri sélectif, des verresréutilisables et consignés, restauration à base de produits paysans et/oubio et/ou locaux, affiches et tracts <strong>en</strong> papier recyclé… Le festival estprécédé d’une caravane artistique qui se produit dans plusieurs villagesdu Beaujolais. Association Hippotoufer, Pierre Filant 69640 Rivolet,tél : 04 37 55 19 54.ChambéryEcofestivL’association La Mandragoreorganise la troisième Ecofestiv,samedi 24 mai de 9 h à minuit auparc du Verney, à Chambéry. Avecla part<strong>ici</strong>pation de nombreusesassociations locales, l’Ecofestiv apour but la promotion d’alternativesde vie solidaires et respectueusesde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Lieud’échange et de convivialité, ellepropose de nombreuses animationstout au long de la journée,un village associatif, un marchépaysan bio et local, des jeux part<strong>ici</strong>patifs,des confér<strong>en</strong>ces flash…Des ateliers sont prévus sur les<strong>en</strong>duits terre/chaux (avec Oxalis),les matériaux sains (Asder),le vélo électrique, la cuissonsolaire (Asder), faire du pain bio(Ferme des quatre saisons),jardiner bio, couches lavables(Mandragore)… La Mandragore,Maison des associations X13,67, rue Saint-François-de-Sales,73000 Chambéry,www.lamandragore.net.LyonCréations civilesLa compagnie chorégraphiquePierre Deloche organise les 22mai, 30 mai, 31 mai et 5 juin2008, sur la place des Terreaux,à Lyon, la 8e création civile dedanse. Depuis 2000, cette compagnieinvestit les grandes placesdes villes et propose aux habitantsde part<strong>ici</strong>per à un rituelartistique. Encadrés par quelquesdanseurs professionnels, les habitantssont invités à se réapproprierl’espace à travers leurs ress<strong>en</strong>tis,dans un acte que PierreDeloche prés<strong>en</strong>te comme poétiqueet politique. Un espace publicanonyme devi<strong>en</strong>t alors une œuvred’art co-créée par l’<strong>en</strong>sembledes part<strong>ici</strong>pants. Pour part<strong>ici</strong>per,il faut suivre <strong>en</strong> amont deux outrois ateliers de répétition. Pourpart<strong>ici</strong>per : Compagnie Pierre-Deloche, maison Ravier,7, rue Ravier, 69007 Lyon,tél : 04 72 73 48 30.AinFête / faitesautrem<strong>en</strong>tLe dimanche 25 mai, au châteaude Salvert, à Attignat, 15 kmau nord de Bourg-<strong>en</strong>-Bresse, seti<strong>en</strong>dra la troisième édition dela Fête/faites autrem<strong>en</strong>t. Thèmede l’année : les énergies, motrices,créatrices, formatrices, sociales,humaines… Fête autrem<strong>en</strong>t,Château de Salvert, 01340Attignat, tél : 04 74 30 97 20Serge-Patrick Audoll<strong>en</strong>t.Fêtes, foires salons> Alsace : 27e foire écobio. 1er au 5mai au parc des expositions de Colmar.Thème de l’année : l’av<strong>en</strong>ir sera bio.400 exposants. Extrait du programmedes confér<strong>en</strong>ces : Jeudi 1er mai : Agribio et changem<strong>en</strong>t climatique (13h),manger local, p<strong>en</strong>ser global (13 h),table-ronde l’av<strong>en</strong>ir sera bio (15h),droits paysans, sem<strong>en</strong>ces et nouvellestechnologies (17h), film We feed theworld (19h30). V<strong>en</strong>dredi 2 : le m<strong>en</strong>song<strong>en</strong>ucléaire (13h), table-ronde :quelles énergies pour demain ? (15h),bio et commerce équitable (17h), mai68, mai 2008, mais 2048 ? (17h).Samedi 3 : l’<strong>en</strong>fant et la nature, uneécole à la ferme (13h), table-rondejeunes et nature, quelle place pourl’éducation ? (15h), des mots pour vivrela démocratie (17h). Dimanche4: legrand méchant lait (13h), quelle placepour la construction écologique <strong>en</strong> bois(13h), table-ronde : habitat écologique,individuel ou collectif ? (15h), vaccinationset santé publique (17h). Eco BioAlsace, 27, rue du Canal, 68570Soultzmatt, tél : 03 89 47 67 54,www.foireecobioalsace.fr.> Loire : Aquaviva. 1er au 4 mai, salleLouis-Daquin, La Valette, à Ricamarie(Saint-Eti<strong>en</strong>ne). C<strong>en</strong>tre France organisation,8, Champ Montillet, 71800Gibles, tél : 03 85 28 06 18.> Indre : 6e Chapitre nature. Du 1erau 4 mai, au cœur du parc naturel régionalde la Br<strong>en</strong>ne, festival du livre natureet <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, sur le thème “migration(s)”.Une quarantaine d’auteurs invités,confér<strong>en</strong>ce d’Albert Jacquard, expositions,ateliers d’artistes, forum desassociations, sortie nature. FOL, 23, boulevardde la Valla, BP 77, 36002Châteauroux cedex, tél : 02 54 61 34 67.> Drôme : 17e Naturellem<strong>en</strong>t. 2 au 4mai sur la prom<strong>en</strong>ade de la digue àNyons, thème de l’année : village écobiologique.Stands, confér<strong>en</strong>ces, ateliers.Ceder, 15, av<strong>en</strong>ue Paul-Laur<strong>en</strong>s, 26110Nyons, tél : 04 75 26 22 53.> Bouches-du-Rhône : 12e forumnature. 3 et 4 mai sur le cours Foch, àAubagne. Thème de l’année : bio, gourmandiseet bonne humeur. Stands, confér<strong>en</strong>ces,animations. Annie Bousquet,673, chemin des Manaux-G<strong>en</strong>tioux,13360 Roquevaire, tél : 04 42 04 04 57.> Puy-de-Dôme : 2e Humus. 3 et 4 maià Châteldon. 150 exposants proposantdes alternatives écologiques, cohér<strong>en</strong>teset solidaires ; animations, démonstrations,20 confér<strong>en</strong>ces. Extrait du programme: samedi 3 mai :L’agroécologie(11h), Le nucléaire peut-il être uneénergie propre ? (13h), Forêts tropicales,<strong>en</strong>jeux, m<strong>en</strong>aces, espoirs (15 h).Dimanche 4 mai : réaliser son poële demasse (10h), Le scandale des agrocarburants(11h), Croissance ou décroissance,il faut choisir ! (13h), Le Boisraméal fragm<strong>en</strong>té (15h), L’écologie estellesoluble dans le capitalismevert ?(17h). Humus, chez Marioton,63290 Chateldon, tél : 04 73 94 68 08.> Yonne : Ecofestival de Toucy. 9 au11 mai 2008 au domaine des Gilats surle thème “éco-hameaux, écoc<strong>en</strong>tres, lesbâtisseurs de l’av<strong>en</strong>ir”. 150 stands avecde nombreuses démonstrations degestes pratiques, des expositions sur desréalisations existantes, des animationspour les <strong>en</strong>fants, des soirées festives…Ecodomaine des Gilats, Anne ou JeanLuc Delmotte, 89130 Toucy, tél : 03 8644 20 62, gilats@ecodomaine.org.> Maine-et-Loire : 18e Festi-Bio.10-12 mai à Durtal, place des Terrasses.100 exposants. Les Pionniers de la Bio,La Métairie-de-Léchet, 44350 Guérande,tél : 02 40 24 93 89.> Var : 20e salon biologique. 11 maià Signes. Stands, confér<strong>en</strong>ces de RobertMasson, Marion Kaplan, Valérie Cupillard…Nature et Progrès, NicoleCaré, 1601, chemin Saint-Augustin, LaMoutonne, 83260 La Crau, tél : 04 9441 71 05.> Gard : Trucs et astuces du jardinier.11 mai, Saint-Jean-du-Gard. Gestesécologiques au jardin et à la maison,visite de jardins, trocs de graines, ateliers,balade botanique, apiculture, et 80stands. Les Dimanches Verts, 4, av<strong>en</strong>uede la Résistance, 30270 Saint-Jean-du-Gard, tél : 04 66 85 32 18.> Tarn : Biocybèle. 11 et 12 mai àGaillac, Stands, confér<strong>en</strong>ces de PaulAriès, Hervé R<strong>en</strong>é Martin, CRII-Rad,Minga, Sem<strong>en</strong>ces paysannes, Moutsie…Nature et Progrès, Cazal<strong>en</strong>s, 81600Br<strong>en</strong>s, tél : 05 63 57 60 00.> Ain : 3e Un autre monde. 16, 17 et18 mai à La Boisse à Montluel, festivalsur les thèmes de l’écologie, l’économie,la prév<strong>en</strong>tion, la solidarité, avec accueild’arts des rues, jeux coopératifs, villageassociatif, débats… MJC de la 3CM,chemin de la Portelle, 01120 Montluel,tél : 04 72 25 75 07.> Bouches-du-Rhône : 5e Eco-forum.17 et 18 mai au C<strong>en</strong>tre d’initiation à larivière de Fontvieille. Thème : le jardinageau naturel. Stands, expositions,confér<strong>en</strong>ces… Frédérique Salze, 7, rueH<strong>en</strong>ri-Girard, 13990 Fontvieille.> Gap : 1er Savoirs et saveurs deMontagne. 17 et 18 mai à la salle polyval<strong>en</strong>tede la Blache, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avecle mouvem<strong>en</strong>t Slow food. Un marchédes saveurs, un espace “manger slow”,des ateliers du goût, des débats et confér<strong>en</strong>cessur les terroirs, les origines desproduits, comm<strong>en</strong>t le consommateurdevi<strong>en</strong>t co-producteur… ChristineGatineau/Slow Food Coolporteur et éditionsYves Michel, tél : 04 92 65 52 26ou 06 32 65 81 34.> Haute-Garonne : 2e foire bio et terroir.18 mai. Producteurs bio, éco-habitat,énergies r<strong>en</strong>ouvelables, artisanatd’art, librairie, textiles, stands associatifs,confér<strong>en</strong>ces, expositions. Tél : 06 2949 36 62 ou 05 61 90 44 06.> Gard : 6e Bioregard. 18 mai àBouillargues. Nature & Progrès, 23 bis,boulevard Triaire, 30000 Nîmes, tél :04 66 64 77 18.> Haute-Loire : 5e foire bio deLangeac. 18 mai. Haute-Loire biologique,hôtel interconsulaire, 16, boulevardBertrand, BP 343, 43012 Le Puy<strong>en</strong>-Velaycedex, tél : 04 71 07 21 19.> Côtes-d’Armor : 5e fête du jardinage.18 mai au C<strong>en</strong>tre régional d’initiationà la rivière, à Belle-Isle-<strong>en</strong>-Terre.Echanges de plants, de sem<strong>en</strong>ces, desavoir-faire, méthodes alternatives dedésherbage, initiation au jardin naturel,atelier gestion de l’eau, initiation aucompostage, s<strong>en</strong>sibilisation des <strong>en</strong>fants.C<strong>en</strong>tre régional d’initiation à la rivière,22810 Belle-Isle-<strong>en</strong>-Terre, tél : 02 9643 08 39.> Orne : 11e fête de la bio. 31 maiet 1er juin, au GAEC du Boistier, àPréaux-du-Perche, <strong>en</strong>tre Bellême etNog<strong>en</strong>t-le-Rotrou. Confér<strong>en</strong>ces d’AlbertJacquard “impact des activités del’homme sur Terre”, de Claude Aubert,“place de l’élevage dans l’agriculture”,François Veillerette “pest<strong>ici</strong>des etsanté”, tables-rondes sur l’écohabitat etsur la relocalisation de l’économie. GAB61, 52 boulevard du 1er chasseur, BP36, 61001 Al<strong>en</strong>çon cedex, tél : 02 3331 47 82.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20082 3


énergies2 4DR1.Batterie de cuisine à Mount Abo (Inde).DR2. Soleil et confitures à Fribourg (Allemagne). 3.Cuisine ambulante à G<strong>en</strong>ève (Suisse).Le tour du monde de la cuisson solaire4.Cuiseurs solaires <strong>en</strong> Inde.a cuisson solaire est <strong>en</strong>core peu développée <strong>en</strong> France. Mais à l’étranger, cela bouge partout ! Ainsià Barcelone, le Musée des sci<strong>en</strong>ces et de la technologie de Catalogne propose sur la terrasse de sonLrestaurant, deux fois par semaine, une paella cuite à l’aide de cuiseurs solaires paraboliques. En Suisse,le C<strong>en</strong>tre de cuisine solaire de G<strong>en</strong>ève propose une cuisine solaire ambulante pour les camps de vacances etles festivals. Deux capteurs paraboliques de 2m2 permett<strong>en</strong>t de cuire 30 crêpes à l’heure [photo 3]. En Inde,la cuisson solaire <strong>en</strong> est au stade industriel : des écoles, des <strong>en</strong>treprises, des ashrams prépar<strong>en</strong>t des repascollectifs avec des réflecteurs alignés les uns à côté des autres [photo 4]. A Mount Abo, 84 réflecteurs de10 m2 fourniss<strong>en</strong>t la vapeur nécessaire pour préparer 38 000 repas par jour [photo 1]. En Arg<strong>en</strong>tine, cinqvillages de l’Altiplano ont mis <strong>en</strong> place un capteur solaire pour chauffer le four d’une boulangerie publique.D’autres boulangeries solaires exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Namibie. En Afrique du Sud, l’<strong>en</strong>treprise à but non-lucratif Elnatan,située à Claitzdorp utilise un séchoir solaire sous forme d’un tunnel plastique pour y sécher des fruits toutel’année et produire des tablettes de fruits. Sept personnes y sont salariées à l’année, six de plus <strong>en</strong> saison laplus <strong>en</strong>soleillée. Cette technique de séchage des fruits se développe très rapidem<strong>en</strong>t dans de nombreux pays<strong>en</strong>soleillés. En Allemagne, Ulog, une petite <strong>en</strong>treprise de Friburg, s’est lancé dans la production solaire deconfitures et de gâteaux. Les fruits vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à une période où l’<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t est bon. Un capteur de 8 m2est utilisé pour cuire les fruits [photo 2]. Au Mexique, Chocosol, une coopérative de 15 personnes fondée<strong>en</strong> 2004 produit du chocolat biologique. Pour la torréfaction des grains de cacao, la coopérative utilisedes cuiseurs solaires. Ils serv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t à préparer la tejate, une boisson traditionnelle. La productionest v<strong>en</strong>due sur les marchés de Oaxaca. Aux Etats-Unis, Solar Roast Coffee est une <strong>en</strong>treprise familiale quiavec des miroirs de 7m2 torréfie 2,5 kg de café biologique <strong>en</strong> 20 minutes. Un magasin a ouvert au Colorado<strong>en</strong> 2007. Tous ces g<strong>en</strong>s sont membres de l’Ises, Société internationale de l’énergie solaire, Villa Tannheim,Wies<strong>en</strong>talstrasse, 50, D 79115 Freiburg, www.ises.org.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008DRDRéchange publ<strong>ici</strong>taireRénovationthermiquede monlogem<strong>en</strong>tAujourd’hui le chauffage devi<strong>en</strong>tcoûteux et nos maisons anci<strong>en</strong>nesconsomm<strong>en</strong>t trop d’énergie etémett<strong>en</strong>t trop de gaz à effet deserre. Pour connaître les pistesà suivre pour rénover sa maisonou sa copropriété, les Amis dela Terre ont publié une excell<strong>en</strong>tepetite brochure qui donne lespistes à suivre pour faire lediagnostic, pour étudier lestravaux nécessaires, pourconnaître les aides financières,pour se r<strong>en</strong>seigner plus précisém<strong>en</strong>t.Amis de la Terre, 2 B, rueJules-Ferry, 93100 Montreuil,tél : 01 48 51 32 22.PerpignanPremière villeà électr<strong>ici</strong>tépositive ?Dans le cadre d’une conv<strong>en</strong>tionsignée avec l’Etat le 18 janvier2008, l’agglomération dePerpignan (200 000 habitants)se lance dans une vaste réflexionsur sa consommation énergétiquequi devrait la conduire à dev<strong>en</strong>irla première ville à électr<strong>ici</strong>tépositive d’<strong>ici</strong> 2015. D’une part laville devrait investir dans les économieset d’autres part miser surles énergies r<strong>en</strong>ouvelables. D’oreset déjà, il est prévu de couvrir lemarché Saint-Charles de photopiles(70 000 m2, 2,3 MW,


énergiesDR10 MWh/an). Un projetd’Ecoparc <strong>en</strong>visagé à l’ouest de laville compr<strong>en</strong>drait un incinérateuravec récupération d’énergie (!),un réseau de chaleur pouralim<strong>en</strong>ter 20 à 40 hectares deserres, un parc éoli<strong>en</strong> avec40 machines de 3 MW et jusqu’à40 MW de photopiles sur40 hectares. Cet Ecoparcatteindrait 135 MW couvrant75% des besoins électriques del’agglomération. Deux autresparcs de photopiles sont prévusprès de la côte : 15 ha à Saint-Laur<strong>en</strong>t, 20 ha à Saint-Hippolyte.Les bâtim<strong>en</strong>ts publics devrai<strong>en</strong>têtre pour les nouveaux auxnormes “basse consommation”(moins de 50 kWh/an/m2) et lesanci<strong>en</strong>s faire l’objet d’un bilanpour être progressivem<strong>en</strong>t rénovés.La signature de la conv<strong>en</strong>tion<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Jean-Louis Borlooa été l’occasion pour les éluslocaux de rappeler leur oppositionau projet de ligne THTà travers les Pyrénées.RhôneMaisonsbasse énergieDanielle Mitterrand v<strong>en</strong>ue faireune vigile le 28 mars 2008.La région Rhône-Alpes s’est lancéedans un programme de 100maisons basse énergie et 70 sontactuellem<strong>en</strong>t déjà <strong>en</strong> fin de chantier.L’Ag<strong>en</strong>ce lyonnaise del’énergie et Hespul organis<strong>en</strong>tdes visites de ces maisons.Ainsi, le samedi 24 mai à 10h,à Fontaine-Saint-Martin, visited’une maison à structure panneaux<strong>en</strong> bois, puits canadi<strong>en</strong>,v<strong>en</strong>tilation double flux, eauchaude et chauffage solaire,récupération des eaux de pluie,consommation att<strong>en</strong>due : moinsde 30kWh/m2/an. Le samedi14 juin à 10 h à Saint-Didierau-Mont-d’Or,visite d’une maisonà ossature bois, chauffagesolaire, électr<strong>ici</strong>té photovoltaïque,toiture végétalisée,consommation att<strong>en</strong>due : moinsde 40kWh/m2/an. Samedi 27 septembreà 10 h à D<strong>en</strong>icé, visited’une maison à ossature bois etpaille, <strong>en</strong> partie autoconstruite,puits canadi<strong>en</strong>, chauffe-eau solaire,poêle à granulés de bois,consommation att<strong>en</strong>due : moinsde 50kWh/m2/an. Samedi 25octobre à 10 h à Cublize, maisonà ossature bois et isolants sains,chauffe-eau solaire, puits canadi<strong>en</strong>,récupération des eaux depluie, consommation att<strong>en</strong>due :moins de 25kWh/m2/an.Inscription à l’avance surwww.info<strong>en</strong>ergie69.org, si voushabitez le Grand Lyon, ALE,tél : 04 37 48 25 90, dansle reste du départem<strong>en</strong>t :Hespul, tél : 04 37 47 80 90.OMSLa c<strong>en</strong>suresur TchernobylAgro-carburants> Conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> chaîne. Pour alim<strong>en</strong>ter les usines d’éthanoldans la plaine du Mississipi, aux Etats-Unis, les agriculteurs ontint<strong>en</strong>sifié la monoculture du maïs et augm<strong>en</strong>té les quantités d’<strong>en</strong>grais.Conséqu<strong>en</strong>ce : une partie des <strong>en</strong>grais passe dans la nappephréatique puis dans le Mississipi, pour rejoindre le golfe duMexique. Non seulem<strong>en</strong>t le fleuve est sévèrem<strong>en</strong>t pollué, mais cetexcès d’azote provoque une “zone morte” à l’estuaire qui s’ét<strong>en</strong>dd’année <strong>en</strong> année. Elle a atteint 20 000 km2 durant l’été 2007.> Nestlé contre lesagrocarburants. Dans uneinterview, le 23 mars 2008,au journal dominical NZZam Sonntag, le directeurde Nestlé, Peter Brabeck adéclaré “Si l’on veut couvrir20% du besoin croissant <strong>en</strong>produits pétroliers avec desbiocarburants, comme celaest prévu, il n’y aura plus ri<strong>en</strong>à manger”. Non seulem<strong>en</strong>t,on tire les prix des produitsalim<strong>en</strong>taires vers le haut,mais le directeur de Nestléestime que cela consommeraitd’énormes quantités d’eau :4000 litres pour fabriquerun litre de bioéthanol.Quand un géant del’alim<strong>en</strong>taire s’inquiètepour ses propres intérêts…u 20 au 23 novembre 1995, une importante confér<strong>en</strong>ceinternationale sur les conséqu<strong>en</strong>ces de l’accid<strong>en</strong>t de TchernobylDs’est t<strong>en</strong>ue à G<strong>en</strong>ève. Une autre confér<strong>en</strong>ce internationales’est t<strong>en</strong>ue à Kiev <strong>en</strong> 2001. Dans les deux cas, l’OMS, organisatricedes r<strong>en</strong>contres, n’a publié que de brefs résumés d’une douzained’interv<strong>en</strong>tions sur une c<strong>en</strong>taine. L’ess<strong>en</strong>tiel du cont<strong>en</strong>u des rapportsmédicaux qui ont été prés<strong>en</strong>tés lors de ces deux r<strong>en</strong>contres a étéc<strong>en</strong>suré par l’AIEA, Ag<strong>en</strong>ce internationale de l’énergie atomique, aunom d’un accord de 1959 qui soumet toute publication de l’OMSau contrôle de la très pro-nucléaire ag<strong>en</strong>ce de l’AIEA. Un excell<strong>en</strong>tarticle montrant comm<strong>en</strong>t s’exerce cette c<strong>en</strong>sure alors qu’exist<strong>en</strong>tdes c<strong>en</strong>taines d’études montrant comm<strong>en</strong>t des millions de personnessouffr<strong>en</strong>t aujourd’hui de l’accid<strong>en</strong>t, a été publié sous la signatured’Alison Katz, anci<strong>en</strong>ne fonctionnaire à l’OMS, dans le Mondediplomatique de mars 2008.Depuis le 26 avril 2007, date anniversaire de l’accid<strong>en</strong>t deTchernobyl, des militants se relai<strong>en</strong>t sil<strong>en</strong>cieusem<strong>en</strong>t devant l’<strong>en</strong>tréede l’OMS et dénonc<strong>en</strong>t l’accord de 1959. L’action se poursuit aumoins jusqu’à l’automne. Les personnes qui peuv<strong>en</strong>t se libérerquelques jours sont invitées à réserver leur prés<strong>en</strong>ce.Contacts <strong>en</strong> France : André Larivière, tél : 04 71 76 36 40ou 06 76 69 54 98, Yann Forget, tél : 04 50 92 64 69,<strong>en</strong> Suisse : Philippe de Rougemont, 022 344 38 31.nucléaireDRCanadaDu nucléairepour extrairedu pétroleL’Etat canadi<strong>en</strong> d’Alberta a dansses sous-sols d’énormes stocksde sables bitumineux. Ce bitumepeut être transformé <strong>en</strong> pétroleselon un procédé compliqué quijusqu’alors n’était pas r<strong>en</strong>table.Avec un pétrole à plus de 100dollars, il devi<strong>en</strong>t intéressant dechauffer les sols pour r<strong>en</strong>dre lebitume liquide et pouvoir le pomper.La compagnie Bruce Powervi<strong>en</strong>t de déposer, mi-mars 2008,un permis pour construirequatre réacteurs nucléairestotalisant 4400 MW pour chaufferles sols ! L’extraction pourraitalors comm<strong>en</strong>cer vers 2015.La recherche de pétrole à toutprix risque de nous réserver bi<strong>en</strong>d’autres mauvaises surprises.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20082 5


nucléaireMarche Londres-G<strong>en</strong>ève 26 avril -17 juillet 2008Pour cette marche à traversla Grande-bretagne, la Franceet la Suisse (voir article dansnuméro 356), vo<strong>ici</strong>les personnes à contacter :> Marcus,marcus@footprintforpeace.net(<strong>en</strong> anglais)> Jocelyn, Jocelyn.peyret@sortirdunucleaire.fr04 79 36 13 19 (pour hôtes)> André, andre.lariviere@sortirdunucleaire.fr04 71 76 36 40(pour marcheurs)NigerMinesd’uraniumà tout vaEn 2007, le Niger a accordé122 nouveaux permisd’exploitation pour des minesd’uranium. Les populationstouareg qui voi<strong>en</strong>t peu à peuleur territoire <strong>en</strong>vahi par descompagnies minières n’ont aucunpouvoir pour s’y opposer. Lest<strong>en</strong>tatives de rébellion ont étéréprimées par l’armée avec lesouti<strong>en</strong> de la France, de laChine et des Etats-Unis,les bénéf<strong>ici</strong>aires de l’exploitationde l’uranium.BureFestival 2008A l’occasion du passage de lamarche antinucléaire Londres-G<strong>en</strong>ève (voir Sil<strong>en</strong>ce d’avril),les opposants à l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>tdes déchets radioactifs à Bure,organise une fête le samedi28 juin 2008 sur le terrain del’anci<strong>en</strong>ne gare de Luméville<strong>en</strong>-Ornois(à 6 km de Bure),àpartir de 14 h. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Vosges An, Hélène et StéphaneMaimbourg, 7, rue Leclerc,88190 Golbey,tél : 06 72 55 56 96,http://vosges-a.n.over-blog.org.Fess<strong>en</strong>heimJusqu’àl’accid<strong>en</strong>t ?Alors qu’EDF fait actuellem<strong>en</strong>t leforcing pour obt<strong>en</strong>ir l’autorisationde poursuivre l’exploitation de sesréacteurs jusqu’à l’âge de 40 ans(ils étai<strong>en</strong>t initialem<strong>en</strong>t prévuspour durer 25 ans), on peutconstater qu’à Fess<strong>en</strong>heim oùse trouv<strong>en</strong>t les réacteurs les plusanci<strong>en</strong>s (1977), le vieilllissem<strong>en</strong>test bi<strong>en</strong> une réalité : <strong>en</strong> 2007,il y a eu 42 pannes dont 8 classéesniveau 1. L’Autorité de sûreténucléaire a demandé à plusieursreprises à EDF plus de rigueurdans la gestion des deux réacteurs…Il n’est pas diff<strong>ici</strong>le decompr<strong>en</strong>dre que comme pourtoute vieille machine, les pannesvont <strong>en</strong> s’accélérant…avec le risque d’une pann<strong>en</strong>on maîtrisée à temps.EPRPressions sur le RéseauSortir du nucléaireLe 25 mars 2008, Stéphane Lhomme, porte parole du Réseau Sortirdu nucléaire (820 associations), a été convoqué une nouvelle fois àla DST, Direction de la sûreté du territoire. Il y a été gardé à vuep<strong>en</strong>dant une dizaine d’heures et interrogé sur l’origine du docum<strong>en</strong>t“secret déf<strong>en</strong>se” r<strong>en</strong>du public par le Réseau Sortir du nucléaire, docum<strong>en</strong>ttransmis par une personne sans doute haut placée à EDF. Dans cerapport, on peut appr<strong>en</strong>dre que l’actuel réacteur nucléaire EPR <strong>en</strong>construction à Flamanville, dans la Manche, ne résisterait pas à la chuted’un avion de ligne comme lors des att<strong>en</strong>tats perpétrés le 11 septembre2001 à New-York. Un tel att<strong>en</strong>tat provoquerait la libération d’un nuageradioactif qui pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t peut être plus toxique que celui deTchernobyl.Bi<strong>en</strong> que sachant qu’il <strong>en</strong>court jusqu’à 75 000 € d’am<strong>en</strong>des et un risquede cinq ans de prison pour ses responsables, le Réseau a remis <strong>en</strong> lignesur internet le docum<strong>en</strong>t déjà publié. Une copie du docum<strong>en</strong>t avait étésaisie par la même DST au dom<strong>ici</strong>le de Stéphane Lhomme lors d’uneperquisition le 16 mai 2006. A l’époque le docum<strong>en</strong>t avait été mis <strong>en</strong>ligne par le Réseau mais aussi par plusieurs élus estimant qu’un teldocum<strong>en</strong>t doit être r<strong>en</strong>du public.Différ<strong>en</strong>tes manifestations de souti<strong>en</strong>ont eu lieu à Levallois-Perret, <strong>en</strong>région parisi<strong>en</strong>ne, devant le siège dela DST (avec la prés<strong>en</strong>ce de JoséBové et du sénateur Vert JacquesMuller), à Bordeaux (avec pose d’unebanderole devant les bureaux de laDST)… A Toulouse, huit militantsantinucléaires ont simulé une attaquekamikaze sur un bâtim<strong>en</strong>t public pourrappeler quel est l’<strong>en</strong>jeu du débat.On peut s’interroger sur les rebondissem<strong>en</strong>tsde cette <strong>en</strong>quête : s’agit-il defaire peur au Réseau ou au contrairede l’aider à r<strong>en</strong>dre public cette informationcapitale ?Stéphane Lhomme, porte-paroledu Réseau Sortir du nucléaire.> Finlande : nouveaux retards. après dix-huit mois de chantier, <strong>en</strong> juin 2007, le constructeur finlandaisannonçait que le chantier de l’EPR v<strong>en</strong>du par la France comptait dix-huit mois de retard. Le 28 décembre2007, un nouveau communiqué indique maint<strong>en</strong>ant deux ans de retard. Autant dire que le chantierest totalem<strong>en</strong>t bloqué et que les conflits financiers se multipli<strong>en</strong>t.> Une vigie devant le chantier. Les travaux du réacteur EPR à Flamanville dans la Manche ont débuté. Afind’informer les touristes et les locaux, afin de surveiller le chantier du réacteur, afin de promouvoir les alternativesà l’EPR… le Collectif Grand Ouest EPR non merci, ni ailleurs ni <strong>ici</strong> lance une souscription pour installerun poste de Vigie. Le but de cette souscription est de financer cette opération (salarié à mi-temps, docum<strong>en</strong>tation,véhicule ou bureau proche des travaux, etc.). Le Collectif compte sur les souti<strong>en</strong>s des associationsanti-nucléaires et sur les souscriptions individuelles. Pour plus d’informations : Crilan, 50340 Les Pieux,tél : 02 33 52 45 59.> THT : dangers confirmés. L’<strong>en</strong>quête comm<strong>en</strong>cée avec l’aide de volontaires de 80 associations le long de laligne THT <strong>en</strong>tre Flamanville (Manche) et Domloup (Maine-et-Loire) a permis à la Crii-Rem, Commission derecherche et d’information indép<strong>en</strong>dante, de mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce déjà quelques conséqu<strong>en</strong>ces de la prés<strong>en</strong>ce deschamps électromagnétiques. Ainsi les dysfonctionnem<strong>en</strong>ts d’appareils électriques sont deux fois plus nombreuxque la normale. Les personnes interrogées signal<strong>en</strong>t plus de problèmes de sommeil, de mémoire, d’audition, demaux de tête, d’états dépressifs que la normale. De nombreuses personnes constat<strong>en</strong>t la disparition de ces phénomènesquand elles s’éloign<strong>en</strong>t de la ligne THT. Les maladies graves (leucémie, cancers du sein, cancers de lathyroïde…) sont détectées de manière significative <strong>en</strong> plus grand nombre. La Crii-Rem constate que celaconcorde avec d’autres études sci<strong>en</strong>tifiques publiées par ailleurs et <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d poursuivre ses investigations. Lescollectifs opposés à la construction d’une nouvelle ligne THT à partir de l’EPR <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t s’y opposer.May<strong>en</strong>ne SurVOLTée, Mairie, 53380 Saint-Hilaire-du-Maine, www.stop-tht.org.> Flamanville pas mieux que la Finlande ? Une visite de l’Autorité de sûreté nucléaire, l’ASN, le 5 mars2008, sur le chantier de l’EPR à Flamanville (Manche), pourrait marquer le début des retards du côtéfrançais. L’ASN a dressé une longue liste de malfaçons et met <strong>en</strong> demeure EDF de pr<strong>en</strong>dre des mesurescorrectives le plus rapidem<strong>en</strong>t possible.DR2 6S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


Observatoiredes saisonsDe très nombreuses observationsm<strong>en</strong>ées par des organismes off<strong>ici</strong>elsmontr<strong>en</strong>t des évolutions dansle comportem<strong>en</strong>t de la flore <strong>en</strong>France du fait du réchauffem<strong>en</strong>tclimatique : floraison plus précoce,poursuite de la croissance <strong>en</strong>automne, avancées des dates derécolte… A l’initiative du CNRS,de l’Inra et autres organismes, unAutomobilesPubl<strong>ici</strong>tésillégalesne directive europé<strong>en</strong>ne1999/94/CE préciseUque la consommation desvéhicules et leurs émissions de CO 2doiv<strong>en</strong>t être “facilem<strong>en</strong>t lisibles etau moins aussi visibles que la partieprincipale des informations figurantdans [la publ<strong>ici</strong>té]”. Cette directivede 1999 a été détournée de son s<strong>en</strong>spar les publ<strong>ici</strong>taires qui se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tde donner ces indications <strong>en</strong> tout petit.En octobre 2007, le Parlem<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> est rev<strong>en</strong>u à la charge <strong>en</strong>précisant “qu’un pourc<strong>en</strong>tage minimumde 20% de l’espace publ<strong>ici</strong>taire soitréservé à des informations relativesà la consommation d’énergie et auxémissions de CO 2 ”. Les Amis de laTerre, Gre<strong>en</strong>peace, Inter-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tWallonie, la revue belge Imagine, leRéseau Action climat… ont décidéde lancer une campagne de plaintesauprès des services de contrôle belgespour demander le respect de ladirective. La démarche est expliquéesur le site www.advertiseco2.eu.appel a été lancé auprès desjardiniers et des agriculteurs poursuivre cette évolution dans leurschamps et leurs jardins. Ceci afind’avoir des informations les plusprécises dans le temps et dansl’espace. Pour part<strong>ici</strong>per à ceréseau d’observation, il fauts’inscrire sur www.obs-saison.fr.Luttesd’influ<strong>en</strong>ceLes rapports des sci<strong>en</strong>tifiquesconverg<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus versune certitude du réchauffem<strong>en</strong>tclimatique et sur sa cause, lesémissions de gaz à effet de serre,dont l’origine est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tla combustion des énergiesfossiles. Le risque pour lesmarchands de pétrole est grandque cela finisse par débouchersur des restrictions concernantl’usage des carburants. Depuis1989, Exxon Mobil, Texaco,G<strong>en</strong>eral Motors, Ford, BritishPetroleum… se sont unis ausein du Global climate coalitionpour essayer de contrer lediscours sci<strong>en</strong>tifique. Ils offr<strong>en</strong>tnotamm<strong>en</strong>t des financem<strong>en</strong>tsaux sci<strong>en</strong>tifiques qui voudrai<strong>en</strong>tpublier des articles à contrecourant.La prise <strong>en</strong> chargefinancière peut aller jusqu’à300 000 dollars. Largem<strong>en</strong>tde quoi attirer les chercheurscupides. 16 millions de dollarsont ainsi été versés de 1998à 2005 par ce lobby pourretarder des décisionspourtant urg<strong>en</strong>tes.Comp<strong>en</strong>sation CO 2Un double dénide responsabilitéclimatepuis quelques années, on assiste à la multiplication des“comp<strong>en</strong>sations COD2 ”. Par exemple pour quelqu’un qui pr<strong>en</strong>dl’avion, il accepte de payer un peu plus pour financer ailleursdans le monde la construction d’éoli<strong>en</strong>nes, de capteurs solaires, laplantation d’arbres… L’Institut de politiques territoriales etd’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t urbain de l’université de Lausanne, <strong>en</strong> Suisse, a publiéune étude qui dénonce la perversité du système : “Le lexique utilisélaisse <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre qu’il est possible d’annuler l’effet néfaste de nosactivités <strong>en</strong> payant une somme modeste à un prestataire. Cette logiquede délégation n’est pas sans conséqu<strong>en</strong>ces. Par son fonctionnem<strong>en</strong>t, lacomp<strong>en</strong>sation est <strong>en</strong> effet un système de mise à distance dans le tempset dans l’espace. Dans le temps, parce que les réductions correspondantaux émissions comp<strong>en</strong>sées ne sont parfois effectuées que plusieursdéc<strong>en</strong>nies plus tard, et dans l’espace, parce que ces mêmes réductionssont <strong>en</strong> général mises <strong>en</strong> œuvre dans les pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t. Celarevi<strong>en</strong>t donc à dire que les pays europé<strong>en</strong>s cons<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t à réduire leursémissions de CO 2 , mais ailleurs et à un autre mom<strong>en</strong>t. C’est un doubledéni de responsabilité. Envers les générations futures d’abord parce quecela signifie un report de l’action et que les gaz émis att<strong>en</strong>dant leurcomp<strong>en</strong>sation contribu<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant ce temps au réchauffem<strong>en</strong>t climatique.Envers les pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite, parce que les grandesquantités de CO 2 émises par personne <strong>en</strong> Occid<strong>en</strong>t, la responsabilité historiquedes anci<strong>en</strong>s pays industriels dans le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de l’effet deserre et leur position économique <strong>en</strong>core dominante, voudrai<strong>en</strong>t qu’ilspr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à leur charge, et <strong>en</strong> premier lieu chez eux, les mesures deréduction des émissions. Une logique élém<strong>en</strong>taire et un certain devoirmoral imposerai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet aux pays les plus riches de la planète deréduire drastiquem<strong>en</strong>t leurs rejets de gaz carbonique, tout <strong>en</strong> aidant lespays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t à passer directem<strong>en</strong>t à des énergies propres. Orla logique de la comp<strong>en</strong>sation va à l’<strong>en</strong>contre de cela. Elle investit dansles pays les plus pauvres à condition que cela permette aux Occid<strong>en</strong>tauxde continuer leurs activités polluantes. En cela, elle est un système égoc<strong>en</strong>trique,qui va à rebours du bon s<strong>en</strong>s <strong>en</strong> réduisant les émissions là oùelles sont déjà faibles pour permettre de continuer à émettre là où ellessont les plus hautes”.Croissance du recours au charbones c<strong>en</strong>trales thermiques sont responsables d’une bonne partie des gaz à effet de serre. Toutecombustion (pétrole, gaz ou charbon) libère <strong>en</strong> effet du COL2 . Les filtres puissants mis <strong>en</strong> place surles c<strong>en</strong>trales filtr<strong>en</strong>t les particules solides mais n’arrêt<strong>en</strong>t pas ce gaz. Alors que nous sommes aumaximum de la production du pétrole et sans doute pas très loin du maximum pour le gaz, les ressources<strong>en</strong> charbon sont <strong>en</strong>core énormes. Dans ces conditions, l’évolution de la consommation de charbon dans lemonde est plus qu’inquiétante : <strong>en</strong>tre 1980 et 2005, la consommation a augm<strong>en</strong>té de 78 %. En 2006,la hausse a été de 8,8 %. Elle devrait être au moins aussi importante <strong>en</strong> 2007. Dans les pays <strong>en</strong> fortecroissance comme la Chine ou l’Inde, malgré un développem<strong>en</strong>t rapide des énergies r<strong>en</strong>ouvelables, c’estle charbon qui permet d’alim<strong>en</strong>ter la machine économique. Le charbon fournit aujourd’hui 80 % del’électr<strong>ici</strong>té <strong>en</strong> Chine, 65 % <strong>en</strong> Inde. Dans ce contexte, vouloir diviser par quatre nos émissions de gazà effet de serre semble relever du rêve.DRFausse publ<strong>ici</strong>té parue dansla revue belge Imagine, pour donnerune idée de ce qu’est une publ<strong>ici</strong>térespectant les textes législatifs.DRC<strong>en</strong>trale thermique <strong>en</strong> Allemagne.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008 2 7


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tTransportDR> Lyon-Turin : bataille juridique. L’opposition au projet de liaisonferroviaire Lyon-Turin suscite toujours une vive mobilisation du côtéitali<strong>en</strong>. Comme les déclarations d’utilité publique n’y sont pas <strong>en</strong>coreprises, les opposants ont mis <strong>en</strong> place des sociétés civiles qui achèt<strong>en</strong>tdes parcelles de terrain minuscules dans les lieux présumés du passagede la ligne, ce qui devrait <strong>en</strong>suite nécessiter d’âpres batailles juridiquespour pouvoir les expulser.Manifestation à Chambéry contre la liaison ferroviaire Lyon-Turin.> Pays Basque : référ<strong>en</strong>dum sur la ligne à grande vitesse. Profitantdes élections mun<strong>ici</strong>pales, plusieurs associations ont organisé un référ<strong>en</strong>dumd’initiative populaire sur deux des communes m<strong>en</strong>acées. Des urnesétai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tes devant chaque bureau de vote, ce qui explique un tauxde part<strong>ici</strong>pation s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t égal à la part<strong>ici</strong>pation aux électionsmun<strong>ici</strong>pales. A Mouguerre, le taux de part<strong>ici</strong>pation a été de 63 % et l<strong>en</strong>on à la ligne à grande vitesse atteint 91,3 % (2077 voix). A Ustaritz,la part<strong>ici</strong>pation a été de 60 % et le non atteint 92,05 % (2386 voix).Les élus locaux vont-ils faire respecter le souhait de leurs administrésau nom de la démocratie ?> Lyon : Charte pour une mobilité durable. L’<strong>en</strong>semble des projetsautoroutiers <strong>en</strong>visagés autour de Lyon contribue dans les faits à<strong>en</strong>courager l’utilisation de toujours plus de voitures et camions, favoriserl’étalem<strong>en</strong>t urbain avec toujours plus de distances à parcourir, de gaz àeffet de serre et autres pollutions, <strong>en</strong>combre la région et finalem<strong>en</strong>t lecouloir rhodani<strong>en</strong>. Ces projets sont dépassés et <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à revoir car<strong>en</strong> contradiction avec notre <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t international de diviser parquatre nos émissions de gaz à effet de serre d’<strong>ici</strong> 2050, avec le PDU(déplacem<strong>en</strong>ts urbains), le PPA (protection de l’atmosphère), le planClimat… La solution alternative est la mise <strong>en</strong> place d’un véritable RERdans la région lyonnaise et un contournem<strong>en</strong>t par ferroutage du fret surgrandes distances. Il faut favoriser un “produire et consommer local”,un “vivre et travailler dans sa ville, dans son quartier” ce qui signifiela fin des zones spécialisées, faire un effort int<strong>en</strong>se de construction et derénovation immobilière évitant l’étalem<strong>en</strong>t afin de pouvoir se loger auplus près de son travail à un prix abordable. Il faut protéger les espacesnaturels restants. Une charte détaillant cela est actuellem<strong>en</strong>t diffusée pardiffér<strong>en</strong>tes associations : Altern’Info, Darly, Frapna, Pour la cité humaine,Sauvegarde des coteaux du Lyonnais, Sauvegarde des coteaux du Jarez,Sevdor, SRG… Pour <strong>en</strong> savoir plus : Darly, Pour se déplacer autrem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> région lyonnaise, 6, Le Mont Lory, 69230 Saint-G<strong>en</strong>is-Laval,tél : 04 74 72 89 99.Marais poitevinParc naturel susp<strong>en</strong>du !e 20 février 2008, Jean-Louis Borloo a annoncé qu’il rejetaitle projet de charte pour le parc naturel régional du maraisLpoitevin. En 1979, le Marais poitevin avait obt<strong>en</strong>u le label parcnaturel régional permettant la protection de 100 000 hectares à chevalsur trois départem<strong>en</strong>ts et deux régions (V<strong>en</strong>dée, Char<strong>en</strong>te-Maritime etDeux-Sèvres). Cela protégeait ainsi la deuxième plus grande zonehumide après la Camargue. Le manque de rigueur dans la gestion del’agriculture int<strong>en</strong>sive locale et la pollution des eaux par les nitrates etles pest<strong>ici</strong>des provoquai<strong>en</strong>t la perte du label <strong>en</strong> 1997. En 2002, l’Europecondamnait la France à 150 000 € d’am<strong>en</strong>des par jour pour avoir laissépolluer ce lieu. Depuis, de nombreuses réunions ont été mises <strong>en</strong> placepour arriver à une nouvelle charte qui assure la protection des eaux,condition mise par Bruxelles pour susp<strong>en</strong>dre les am<strong>en</strong>des. Jean-LouisBorloo a prétexté la fragilité du montage juridique pour refuser deredonner le label… mais dans les faits, il s’agit surtout d’une v<strong>en</strong>geancepolitique : au départ, les démarches étai<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>ées par le présid<strong>en</strong>t de larégion Poitou-Char<strong>en</strong>tes, Jean-Pierre Raffarin. Mais celui-ci a été battupar Ségolène Royal. Le 30 mars, plus de 4000 personnes ont manifestédans le cadre d’une rando-manif organisée à la limite de la Vi<strong>en</strong>neet des Deux-Sèvres. Ségolène Royal et son homologue des Pays-de-Loire,Jacques Auxiette, étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts.Pisciculture,foyer d’infectionLes fermes d’élevage de saumons au Canadasont infectées par des poux marins, un parasitemortel. Pire : une étude montre que cesélevages favoris<strong>en</strong>t la multiplication des parasiteset contribu<strong>en</strong>t à contaminer les saumons sauvages.Comme pour les élevages sur terre, la conc<strong>en</strong>trationde bêtes <strong>en</strong> mer est source d’épidémie.DRRetourà la natureLes urbanistes ont souv<strong>en</strong>t du malà définir ce que peuv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>irdes terrains laissés à l’abandon <strong>en</strong>zone urbaine. Une étude a été lancéeà Berlin <strong>en</strong> 1968 sur cinqparcelles dans le jardin expérim<strong>en</strong>talde Kheler Weg. Au départ,les cinq terrains de nature différ<strong>en</strong>teont été rasés. Sont apparues<strong>en</strong> premier des plantes herbacées<strong>en</strong>vahissantes, lesquelles ont peu àpeu laissé la place à des arbres,lesquels sont dev<strong>en</strong>us dominantau bout de vingt ans. Aujourd’hui,après 40 ans d’abandon, tr<strong>en</strong>tetroisespèces d’arbres et d’arbustessont prés<strong>en</strong>ts. Les espèceslocales (érables, bouleaux,chênes) domin<strong>en</strong>t les espèces exotiques.Plusieurs plantes m<strong>en</strong>acéesde disparition sont prés<strong>en</strong>tessur les parcelles. Conclusion :laissons vivre les terrains vagues,cela nous fera des forêts urbainesdans quelques déc<strong>en</strong>nies.(La Garance voyageuse,printemps 2008)Gr<strong>en</strong>obleFilm nature et<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tLe 22e festival international dufilm nature et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t seti<strong>en</strong>dra sous chapiteau dans leparc Paul-Mistral, du 14 au18 mai 2008. Organisé par laFrapna, Fédération Rhône-Alpesde protection de la nature, il prés<strong>en</strong>teau public une vingtaine defilms <strong>en</strong> compétition sur le thème“la nature r<strong>en</strong>ouvelle l’énergie”.Un concours de vidéos amateur aété organisé cette année sur lethème “maîtrise de l’énergie,regardez comm<strong>en</strong>t j’agis !”. Lefestival se poursuit <strong>en</strong>suite dansle départem<strong>en</strong>t. Frapna, MNEI,5, place Bir-Hakeim, 38000Gr<strong>en</strong>oble, tél : 04 76 42 64 08.2 8 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


vélo7 et 8 juin 2008Fête du véloLa 12e fête du vélo se déroulerales 7 et 8 juin, à l’appel du clubdes villes cyclables, l’Associationdes départem<strong>en</strong>ts cyclables, laFédération française de cyclisme (FFC),la Fédération française de cyclotourisme(FFCT), la Fédération des usagers de labicyclette (FUBicy), Tous à vélo! leconseil national des professions du cycle.Des événem<strong>en</strong>ts ont lieu dans plusde 300 villes.PakistanLe partidu véloLe 17 février 2008, pour les électionslégislatives, le parti du véloa gagné seulem<strong>en</strong>t 38 sièges sur272. Il est de tradition pour lespartis politiques de se choisir unobjet de la vie quotidi<strong>en</strong>ne poursymboliser leur politique. Le partiqui a choisi le vélo blanc commesymbole de sa politique est celuidu présid<strong>en</strong>t sortant Musharraf,militaire v<strong>en</strong>u au pouvoir par uncoup d’Etat. On ne va donc pas seplaindre de sa défaite.Pour desvélos sanspubl<strong>ici</strong>téContrairem<strong>en</strong>t à ce qui est prés<strong>en</strong>tédans les grands médias, lesvélos <strong>en</strong> libre service mis <strong>en</strong> placemaint<strong>en</strong>ant dans de nombreusesvilles, ne sont pas gratuits. Dansla plupart de cas, il y a un contrat<strong>en</strong>tre la commune et le prestatairede service… le plus souv<strong>en</strong>t unpubl<strong>ici</strong>taire. L’associationRésistance à l’agression publ<strong>ici</strong>tairea lancé une pétition pourdemander que les appels d’offredes communes concernant lesvélos <strong>en</strong> libre service ne li<strong>en</strong>t pascette demande avec des contratssur les emplacem<strong>en</strong>ts publ<strong>ici</strong>tairesdans la ville. RAP, 53 rue JeanMoulin, 94300 Vinc<strong>en</strong>nes,www.antipub.net.Le casqu<strong>en</strong>e sera pasobligatoireMontrant que les cyclistes ontmoins d’accid<strong>en</strong>ts que les piétonset les automobilistes, les associationsde cyclistes regroupées ausein de la Fubicy, Fédération desusagers de la bicyclette, ont réussià convaincre le Comité interministérielde la sécurité routière quele port du casque se devrait d’êtreDRobligatoire d’abord pour ceuxpour qui c’est le plus utile ! Lesassociations ont égalem<strong>en</strong>t rappeléles effets pervers du casqueobservé dans d’autres pays : partout,le port du casque obligatoirea <strong>en</strong>traîné une hausse des blessés(car alors les automobilistespr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t moins de précaution) etune baisse de l’usage du vélo particulièrem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> ville. Par contre,le même comité va proposer undécret r<strong>en</strong>dant obligatoire le giletréfléchissant de nuit hors agglomérationdès septembre 2008.Fubicy, Fédération française desusagers de la bicyclette, 12, ruedes Bouchers, 67000 Strasbourg,tél : 03 88 75 71 90.ChambéryRoue libreL’association Roue libre poursuitses vélorutions. R<strong>en</strong>dez-vous lepremier v<strong>en</strong>dredi du mois à 18 h,place du Palais-de-Justice, àChambéry. Prochaines dates :2 mai, 6 juin… L’associationcherche égalem<strong>en</strong>t un local d’aumoins 100 m2 pour y installer unatelier de maint<strong>en</strong>ance des vélos.Roue libre, maison des associations,67, rue Saint-Françoisde-Sales,73000 Chambéry,tél : 04 79 33 96 30.AmnestyTibetManifestations et répressionsDe nombreux Tibétains ont manifesté <strong>en</strong> Chine, <strong>en</strong> Inde et ailleursà partir du 10 mars 2008, quarante-neuvième anniversaire del’invasion de leur pays par la Chine. En Inde, une manifestationdevant l’ambassade de Chine à New-Delhi, le 12 mars 2008, a étéviolemm<strong>en</strong>t réprimée. Une marche de Tibétains partie <strong>en</strong> directionde la frontière chinoise a été bloquée par les autorités indi<strong>en</strong>nesle 14 mars 2008. 150 personnes ont été arrêtées.A Lhassa, capitale du Tibet, des monastères ont été fermés le 14 mars2008, par les autorités chinoises suite à une manifestation annonçantle lancem<strong>en</strong>t d’une grève de la faim collective par 500 moines.Deux moines ont t<strong>en</strong>té de se su<strong>ici</strong>der. Au moins 80 personnes serai<strong>en</strong>tmortes lors de la répression <strong>en</strong>tre le 14 et le 17 mars. Les chars del’armée sont desc<strong>en</strong>dus dans les rues. Des manifestations de souti<strong>en</strong> onteu lieu dans plusieurs grandes villes chinoises, <strong>en</strong> bordure du Tibet,là aussi violemm<strong>en</strong>t réprimées.politiqueAlors que la Chine <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d hisser la flamme olympique au sommet del’Everest, quatre alpinistes américains ont été interpellés pour avoirdéployé une banderole <strong>en</strong> faveur du Tibet, au camp de base, lors d’unerépétition de l’événem<strong>en</strong>t. D’autres <strong>en</strong> ont fait de même sur la muraillede Chine. Tous ont été expulsés. La Chine a interdit toute expéditionsur l’Everest jusqu’à nouvel ordre.L’approche des jeux Olympiques provoque une multiplication des actionsde souti<strong>en</strong> au peuple tibétain, ce qui exaspère les autorités chinoises.Amnesty international a demandé à l’ONU d’<strong>en</strong>voyer sur place unemission d’<strong>en</strong>quête indép<strong>en</strong>dante. Le 16 mars, le Dalaï-Lama a dénoncéle régime de terreur que mène la Chine.Le 23 mars, plusieurs marches convergeant sur la frontière tibétaineont été arrêtées par les pol<strong>ici</strong>ers que ce soit <strong>en</strong> Inde (500 marcheurs),ou au Népal (400 personnes).Les autorités chinoises mani<strong>en</strong>t la langue de bois : selon elles,600 Tibétains se serai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus aux autorités après les manifestations.Le gouvernem<strong>en</strong>t chinois n’a donc pas eu à les arrêter.Pour essayer de stopper les comm<strong>en</strong>taires négatifs dans les médiasétrangers, le gouvernem<strong>en</strong>t chinois a invité 26 journalistes célèbres à ser<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> visite au Tibet. Le 27 mars, au programme, il y avait la visitedu prestigieux temple du Jokhand, dans le cœur du vieux Lhassa. Unetr<strong>en</strong>taine de moines bouddhistes ont alors crié des slogans anti-chinois,dénonçant la manipulation de cette tournée… avant que les pol<strong>ici</strong>ersn’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans le temple et les arrêt<strong>en</strong>t.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20082 9


politiqueDRElections mun<strong>ici</strong>pales> Maires interrogés dans S!l<strong>en</strong>ce. Nous avions interrogé sept maires dansnotre numéro de mars 2008. Quels sont leurs résultats dans les urnes?R<strong>en</strong>éBalme, à Grigny, Rhône, a introduit dans sa commune la démocratie part<strong>ici</strong>pative.Au premier tour, il a recueilli 48,13% des voix. Il a été réélu ausecond tour avec 52,18% des voix. Gérard Perrier, à La Motte-Servolex,Savoie, a fait 46,44% au premier tour, il a été battu au deuxième tour, netotalisant que 48,24% des voix. Jacques Boutault, seul maire d’arrondissem<strong>en</strong>tVert de Paris, bi<strong>en</strong> que totalisant 29,93% des voix (contre 16,78%<strong>en</strong> 2001) a été battu au premier tour par la liste PS (33,12%). Il réalisele meilleur score des Verts dans la capitale. La négociation globale sur lacapitale lui a permis de m<strong>en</strong>er la liste commune PS-Verts au deuxièmetour. Il a été alors réélu avec 68,34% des voix. M<strong>en</strong>ant une liste d’unionà Loos-<strong>en</strong>-Gohelle, Nord, Jean-François Caron est réélu dès le premier touravec 82,09%. Luc Coppin, à Fresnes-sur-Escault, fait 37,39% des voix aupremier tour. A l’issue d’une triangulaire, il est réélu au second tour avec43,30% des voix. A l’Ile-Saint-D<strong>en</strong>is, Michel Bourgain fait 35,05% aupremier tour et arrive <strong>en</strong> tête devant une liste PC et une liste PS. Il estréélu devant le candidat PC avec 50,83%. Enfin Gilles Maistre, àEntremont (Haute-Savoie) a eu 248 voix (69%) avec un scrutin où l’onpeut panacher les listes comme on le veut.> Verts, résultats variés. Les Verts n’ont été prés<strong>en</strong>ts sur des listes autonomesque dans 22% des villes de plus de 20 000 habitants contre 26%<strong>en</strong> 2001. Parmi les bons scores des listes indép<strong>en</strong>dantes : Landerneau,Finistère (14,55%), Plougastel-Daoulas, Finistère (12,18%), Quimper,Finistère (16,80%), Pontarlier, Doubs (14,38%), Noisiel, Seine-et-Marne(17,98%), Villejuif, Val-de-Marne (14,15%), Vinc<strong>en</strong>nes, Val-de-Marne(13,20%), Montpellier, Hérault (11,12%), Lille, Nord (11,58%),Ronchain, Nord (14,20%), Roubaix, Nord (13,67%), Achicourt, Pas-de-Calais (12,84%), Avion, Pas-de-Calais (23,04%), Géménos, Bouches-du-Rhône (21,42%), Val<strong>en</strong>ce, Drôme (19,30%), Gr<strong>en</strong>oble, Isère (15,57%),Saint-Martin-d’Hères, Isère (14,79%), Caluire-et-Cuire, Rhône(13,01%), Saint-Foy-lès-Lyon, Rhône (11,61%)…> Objecteurs de croissance. SophieDivry, journaliste de la revue LaDécroissance, était tête de liste dans le1er arrondissem<strong>en</strong>t de Lyon pour laliste Audaces, une liste regroupantobjecteurs de croissance, LCR etgauche alternative. Elle réalise13,13% (1324 voix), meilleur scoreactuel pour les décroissants <strong>en</strong> milieuurbain. Outre Lyon, des objecteurs decroissance étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts sur une listepour les mun<strong>ici</strong>pales à Bar-le-Duc, surSophie Divry.une liste emm<strong>en</strong>ée par la LCR(9,88 %). Aux cantonales, Juli<strong>en</strong> Gonzales, dans la Nièvre, fait 7,9%.Egalem<strong>en</strong>t candidat dans sa commune de Var<strong>en</strong>nes-Vauzelles, il a été éluavec 17 %. Avec un texte très décroissant, le candidat des Verts, HuguesStoekel, sur le canton de La Petite-Pierre a fait 42 %.> Paris : Verts <strong>en</strong> baisse. Dans le vingtième, D<strong>en</strong>is Baupin, tête de listepour Paris, fait 9,47%. Si les Verts sont <strong>en</strong> baisse par rapport à 2001(6,78% contre 12%), ils se mainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à un niveau suffisant pour négocier<strong>en</strong> force avec le maire sortant.> Seine-Saint-D<strong>en</strong>is : Voynet bat Brard. Bi<strong>en</strong> que laliste d’union m<strong>en</strong>ée par Dominique Voynet (32,50%)n’ait pas réussi à devancer la liste du maire sortant,appar<strong>en</strong>té PC, Jean-Pierre Brard, au premier tour, ellel’a emporté au deuxième tour (54,2%). DominiqueVoynet devi<strong>en</strong>t la première maire verte d’une ville deplus de 100 000 habitants, la troisième plus grosse commune<strong>en</strong> Ile-de-France. Au deuxième tour, la liste deVoynet “sans étiquette” était opposée à la liste du mairesortant sout<strong>en</strong>ue par le PS et le PC. Il n’y avait pasd’autres listes… il est donc évid<strong>en</strong>t que les électeurs dedroite ont permis l’élection de Dominique Voynet.A noter que les règles internes des Verts limitant lecumul des mandats, Dominique Voynet ne peut être à lafois maire d’une grande ville et sénatrice et qu’elledevrait choisir <strong>en</strong>tre le deux. A moins que les Verts,comme c’est déjà le cas pour Noël Mamère (maire etdéputé) ne ferm<strong>en</strong>t les yeux.Dominique Voynet lors de sonpremier discours à la mairie.> Manche : 0% de part<strong>ici</strong>pation. Pour protester contrele passage sur la commune de Chèvrefeuille d’une ligne très haute t<strong>en</strong>sion<strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance du futur réacteur EPR, aucun des 168 électeurs n’a part<strong>ici</strong>péaux votes pour les élections mun<strong>ici</strong>pales et communales du 9 et 16mars 2008. Le bureau de vote a été t<strong>en</strong>u comme le spécifie la loi.> Listes antilibérales. Si la gauche a fait globalem<strong>en</strong>t un bon score, il està noter d’excell<strong>en</strong>ts scores pour les listes plus à gauche : la LCR dépasseles 10% dans 29 communes (dont Quimperlé, Clermont-Ferrand,Louviers…). A Allauch (Bouches-du-Rhône), la liste collective “Enfin lagauche” fait 18,85%. Les deux listes antilibérales de Toulouse font un peuplus de 5% chacune. “Label gauche” à Saint-Nazaire fait 12,24%.“Montauban Citoy<strong>en</strong>ne” fait 10,47%. “La gauche autrem<strong>en</strong>t” à Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-D<strong>en</strong>is) sout<strong>en</strong>ue par les Verts, la LCR et lesAlternatifs fait 17,84%.> Beaucoup n’y croi<strong>en</strong>t plus ! Si le taux de part<strong>ici</strong>pation off<strong>ici</strong>el pour lepremier tour des élections mun<strong>ici</strong>pales est de 66,5% (déjà le plus faiblepour ce niveau d’élection), il est au-dessus de la vérité… car il ne ti<strong>en</strong>t pascompte de ceux qui ne s’inscriv<strong>en</strong>t plus sur les listes électorales. L’Inseeles estime à <strong>en</strong>viron 30% des personnes <strong>en</strong> âge de voter. Faites le calcul :cela fait <strong>en</strong>viron 47% de taux réel de part<strong>ici</strong>pation d’où il faut <strong>en</strong>core <strong>en</strong>leverautour de 2% de blancs ou nuls.DREtats-UnisMumiaAbu-Jamaln’est pluscondamnéà mortLe 27 mars 2008, la cour d’appelfédérale américaine a annuléla condamnation à mort deMumia Abu-Jamal, <strong>en</strong> prisondepuis 1982. L’anci<strong>en</strong> journalisteproche des Black Panthers restetoutefois condamné à viepour le meurtre d’un pol<strong>ici</strong>er.L’accusation peut demanderun nouveau procès… mais avecle risque de devoir y intégrerles élém<strong>en</strong>ts trouvés parles avocats de la déf<strong>en</strong>se : destémoins ont été m<strong>en</strong>acés parla police pour charger MumiaAbu-Jamal et surtout l’aveud’un prisonnier comme quoiil est le meurtrier du pol<strong>ici</strong>er.Mumia Abu-Jamal, commede nombreux militants noirs del’époque, a sans doute été victimed’une machination du FBI.SuissePour le mainti<strong>en</strong>du service publicDeux importants référ<strong>en</strong>dumsont été soumis au vote le16 décembre 2007 dans le cantonde G<strong>en</strong>ève l’un portant sur ladistribution de l’eau, l’autre surcelle d’énergie. Dans les deux cas,le vote populaire s’est exprimé(à 59% et 76%) pour que cesservices rest<strong>en</strong>t dans le domainepublic. Pour l’énergie, celaempêche de remettre <strong>en</strong> causela loi actuelle qui, à G<strong>en</strong>ève,interdit le recours à l’électr<strong>ici</strong>ténucléaire.Paris4e salondu livrelibertaireLa librairie Publico et les éditionsdu Monde libertaire organis<strong>en</strong>tles 31 mai et 1er juin 2008,à l’Espace d’animation desBlancs-Manteaux, 48, rue Vieilledu-Temple,le 4e salon du livreanarchiste. Entrée à prix libre.Publico, 145, rue Amelot, 75011Paris, tél : 01 48 05 34 08.Autourde Mai 68Deux jours de débats sontorganisés les 17 et 18 mai 2008au CICP, 21 ter, rue Voltaire,Paris 11e “autour de mai 68”.Samedi matin : les prémices,luttes étudiantes, lycé<strong>en</strong>nes,ouvrières. Après-midi : le mouvem<strong>en</strong>tdu 22 mars, l’autogestion.Le soir : films. Dimanche matin :l’héritage de mai 68, après-midi :réinterprétation et récupération,la mémoire tronquée. A cetteoccasion sera publié un numérocommun des revues Off<strong>en</strong>siveet Courant alternatif. Off<strong>en</strong>sivelibertaire et sociale, 21 ter,rue Voltaire, 75011 Paris.3 0 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


femmes-hommesFemmes romsL’accueilcatastrophiquedes hôpitauxMédecins du monde dresse unbilan inquiétant sur l’incapacitédes structures de soins <strong>en</strong> Franceà accueillir les femmes roms.Les chiffres sont spectaculaires :17 ans pour l’âge moy<strong>en</strong> de lapremière grossesse ; près d’unefemme sur deux (43%) a déjàavorté à 22 ans. Médecins dumonde assure que “la pressionpol<strong>ici</strong>ère” et les vagues d’expulsionhypothèqu<strong>en</strong>t un peu plus<strong>en</strong>core le suivi de ces femmes quine sont que 10 % à recourirà la contraception. Les failles dela prise <strong>en</strong> charge par le systèmefrançais ont parfois des conséqu<strong>en</strong>cestragiques :erreurs de traitem<strong>en</strong>t,avortem<strong>en</strong>ts non demandés,accusation erronée d’abandon.Médecins du Monde déplorele manque de bonne volonté decertaines structures à améliorerla communication avec cesfemmes et précise que la qualitéde la prise <strong>en</strong> charge varie <strong>en</strong> faitconsidérablem<strong>en</strong>t d’un service àl’autre, parfois y compris ausein d’un même hôpital. Pourle Dr Jeanine Rochefort, lespréjugés rest<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>aces alors queces femmes ne serai<strong>en</strong>t finalem<strong>en</strong>tpas si rétives à un suivi médical.Elles parl<strong>en</strong>t le roumain et ilexiste un service de traductiongratuite par téléphone, accessibleaux hôpitaux publics.Prix Macho et Femino 2008Les femmes de l’association La Meute qui dénonce les publ<strong>ici</strong>téssexistes ont décerné les prix Macho et Femino 2008 à l’occasionde la journée internationale de la femme, le 8 mars 2008.470 femmes ont voté. La marque Dolce & Gabbana a été déclaréehors concours : depuis des années, elle développe des publ<strong>ici</strong>téspornographiques jouant sur le fantasme du viol et de la sexualité degroupe. Dans la catégorie “clichés sexistes”, le prix Macho 2008 a étéattribué à Volkswag<strong>en</strong> pour sa publ<strong>ici</strong>té pour la voiture Polo Club oùune ravissante idiote estime que la couleur de la voiture va bi<strong>en</strong> aveccelle de ses chaussures. Citroën emporte le deuxième prix pour sapubl<strong>ici</strong>té <strong>en</strong> faveur d’une grosse familiale où un nourrisson soulèvele haut du corps d’une femme qui apparaît comme vide, une simplecoquille. Dans la catégorie nudité et sexualité sans rapport avec leproduit, le prix Macho 2008 a été décerné à Triumph pour une publ<strong>ici</strong>tépour des sous-vêtem<strong>en</strong>ts avec le slogan “Enfin une candidature bi<strong>en</strong>sout<strong>en</strong>ue” sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant que les candidates aux élections le sont pourleur corps. Egalem<strong>en</strong>t récomp<strong>en</strong>sé le départem<strong>en</strong>t des Yvelines où unepubl<strong>ici</strong>té pour vanter le côté technologique du départem<strong>en</strong>t montre unefemme aux seins siliconés, cadrée de la bouche au pubis, portant <strong>en</strong> gros“I ❤ techno”. Dans la catégorie prostitution et pornographie, des cartespostales diffusées par la région Flandre avec des reproductions demorceaux de corps féminin et le slogan “La Flandre, desc<strong>en</strong>dez <strong>en</strong> terreirrégulière”. Prix partagé avec Skyeurope, pour une publ<strong>ici</strong>té pour unvol vers des capitales de l’Est qui sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d que la prostitution estmoins chère là-bas et avec Cesare Paciotti qui a réalisé une affiche oùl’on voit une femme victimede viol<strong>en</strong>ce. Le prixFemino d’or (publ<strong>ici</strong>térespectant la femme) aété remis à une affichedu mouvem<strong>en</strong>t du Nid,mouvem<strong>en</strong>t de luttecontre la prostitution,le Femino d’arg<strong>en</strong>t estallé à une publ<strong>ici</strong>té deVinci (promoteur), leFemino de bronze à unepubl<strong>ici</strong>té de l’associationAide et action.La Meute, Maisondes femmes, 163 ruede Char<strong>en</strong>ton 75012Paris, www.lameute.fr.Homophobie<strong>en</strong> <strong>en</strong>treprisesLa Halde, Haute autorité delutte contre les discriminationset pour l’égalité, acommandé une étude surl’homophobie <strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise. Cetteétude réalisée fin 2006 et publiéele 6 mars 2008, porte sur1413 salariés gays et lesbi<strong>en</strong>nesde quatorze grandes <strong>en</strong>treprises.(78% des personnes interrogéessont des hommes. 63% viv<strong>en</strong>t<strong>en</strong> couple, 43% viv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Ile-de-France. 60% ont un li<strong>en</strong> faibleavec le milieu militant homosexuel.43% dis<strong>en</strong>t avoir choisileur lieu de travail le percevantcomme amical pour les homosexuels.L’étude montre que 85%des homosexuels ont déjà ress<strong>en</strong>tiau moins une fois une ambiancehomophobe expl<strong>ici</strong>te sur leur lieude travail, 40% dis<strong>en</strong>t avoir étévictimes de blagues, insultes,viol<strong>en</strong>ce, chantage ou lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t.Deux sur trois dis<strong>en</strong>t cacherleur homosexualité. Pour ceux qui<strong>en</strong> parl<strong>en</strong>t, cela se passe malune fois sur trois, avec unedégradation insidieuse des conditionsde travail de la personne.Rapport complet :http://www.halde.fr/actualite-18/ag<strong>en</strong>da-haute-autorite-38/homophobie-dans-<strong>en</strong>treprise-11051.html.Pétitioncontreun psyLe Docteur Michel Dubec, a écritun livre, Le Plaisir de tuer, auxéditions du Seuil, <strong>en</strong> 2007.L’auteur est psychanalyste, maisil est surtout un expert psychiatr<strong>en</strong>ational auprès des tribunaux,toujours <strong>en</strong> exercice etfréquemm<strong>en</strong>t cité. Il consulteégalem<strong>en</strong>t dans son cabinetlibéral, à Paris.Le dernier chapitre du livre estconsacré au violeur et tueur <strong>en</strong>série : Guy Georges. Si l’expertdénonce sans ambiguïté lesmeurtres de ce dernier, ilrev<strong>en</strong>dique une solidarité de sexequi lui permet de s’id<strong>en</strong>tifier avecune complaisance indéc<strong>en</strong>te auvioleur, sans aucun respect pourles proches et les familles des victimes.La citation de la page213 (pas triste !) est à lire sur lesite de la pétition dont les signatairesdemand<strong>en</strong>t à ce que lagarde des sceaux, Rachida Dati,condamne avec force les proposindignes du Docteur Dubec etdécide de sa radiation.Pour <strong>en</strong> savoir plus :http://sisyphe.org/article.php3?id_article=2886, pétitionà signer <strong>en</strong> <strong>en</strong>voyant un courrielà contrelepsyquijustifieleviol@voila.frParisC<strong>en</strong>tre lesbi<strong>en</strong>, gay, bi, transAla veille des élections mun<strong>ici</strong>pales, le 26 février 2008, BertrandDelanoë a inauguré les nouveaux locaux du c<strong>en</strong>tre lesbi<strong>en</strong>, gay,bi, trans de Paris. Ce c<strong>en</strong>tre qui héberge une cinquantained’associations est égalem<strong>en</strong>t un lieu d’accueil et de souti<strong>en</strong> et un lieude lutte contre l’homophobie. Les animateurs du lieu rappell<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong>France, un tiers des su<strong>ici</strong>des des adolesc<strong>en</strong>ts provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l’incapacitéde vivre son homosexualité. C<strong>en</strong>tre LGBT, 63, rue Beaubourg,75003 Paris, tél : 01 43 57 21 47.DRS!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008 3 1


santéDRSelPierre M<strong>en</strong>etongagne son procèsAmianteCondamnationset procèsà v<strong>en</strong>irLes tribunaux multipli<strong>en</strong>t lescondamnations d’<strong>en</strong>treprises quiont continué à utiliser l’amianteau-delà de sa date d’interdiction<strong>en</strong> 1997. Ainsi la direction del’usine Alstom de Lys-lez-Lannoy(Nord), a été condamnée <strong>en</strong> appelle 6 mars 2008 à l’am<strong>en</strong>de maximale(75 000 €) et à verser10 000 € à chacun des 160 salariésexposés à l’amiante jusqu’<strong>en</strong>2001. Dix anci<strong>en</strong>s travailleurs del’usine sont déjà morts et unec<strong>en</strong>taine sont actuellem<strong>en</strong>tmalades. La plupart ont contractéla maladie avant l’interdiction del’amiante et demand<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>antun procès pour la périodeMarais salantsierre M<strong>en</strong>eton, chercheur à l’Inserm, Institut national dela santé et de la recherche médicale, avait dans une interviewP<strong>en</strong> 2006 au m<strong>en</strong>suel Toc déclaré que “le lobby des producteursde sel et du secteur agroalim<strong>en</strong>taire (était) très puissant” et“désinform(ait) les professionnels de la santé et les médias”.L’article titrait “Scandale alim<strong>en</strong>taire : sel, le vice caché”et une photo montrait une boîte de sel avec la m<strong>en</strong>tion “Le sel tue”.Attaqué <strong>en</strong> justice pour diffamation par le Comité des salines deFrance, syndicat qui regroupe la majorité des producteurs de sel<strong>en</strong> France, il est passé <strong>en</strong> procès le 31 janvier 2008 devant la 17echambre du tribunal de grande instance de Paris. Le tribunal a r<strong>en</strong>duson jugem<strong>en</strong>t le 13 mars 2008 : il a refusé d’<strong>en</strong> v<strong>en</strong>ir au fond, estimantque le propos incriminé est une “appréciation critique portée parun sci<strong>en</strong>tifique” et non “une diffamation”. Lors de l’audi<strong>en</strong>ce, PierreM<strong>en</strong>eton avait rappelé que le sel est responsable de c<strong>en</strong>t morts parjour, que nos besoins <strong>en</strong> sel sont de quatre grammes par jour pourun adulte et que les Français <strong>en</strong> consomm<strong>en</strong>t deux à trois fois plus.Pierre M<strong>en</strong>eton a rappelé que le CSF avait déjà attaqué <strong>en</strong> justicedes chercheurs états-uni<strong>en</strong>s <strong>en</strong> 2003 et britanniques <strong>en</strong> 2005,perdant à chaque fois leur procès.précéd<strong>en</strong>te… et là les tribunauxsont beaucoup plus rétic<strong>en</strong>tsà ouvrir ces dossiers.Téléphonie mobileEncore pire !Le 11 mars 2008, l’Autorité derégulation des communicationsélectroniques et des postes,l’Arcep, a autorisé les opérateursde téléphonie mobile à utiliserles fréqu<strong>en</strong>ces 900 MHz poury diffuser la téléphonie detroisième génération. Les argum<strong>en</strong>tsde l’Arcep font froid dansle dos : “ces fréqu<strong>en</strong>ces ont desmeilleures propriétés de propagationet pénètr<strong>en</strong>t mieux dans lesbâtim<strong>en</strong>ts que les fréqu<strong>en</strong>ces dela bande 2,1 GHz dans lesquellesla 3G fonctionne actuellem<strong>en</strong>t”.Dit autrem<strong>en</strong>t, ceux qui sont dansles bâtim<strong>en</strong>ts vont être soumis àun champ électromagnétiqueNanotechnologies dangereuseselon un rapport du CNRS, C<strong>en</strong>tre national de la recherchesci<strong>en</strong>tifique, et du CEA, Commissariat à l’énergie atomique,Sr<strong>en</strong>du public le 7 février 2008, plus de 1300 nanoparticulessont déjà utilisées dans plusieurs c<strong>en</strong>taines de produits, sans aucunétiquetage particulier : cosmétiques, crèmes solaires, produitsde nettoyage, carburants, <strong>en</strong>cres d’imprimante, textiles, et mêmedans certains alim<strong>en</strong>ts.Or ce rapport révèle que les études qui sont publiées dans le monde nesont pas rassurantes. Ainsi, des rats placés dans un lieu confiné où sontprés<strong>en</strong>ts des nanotubes de carbones — parmi les produits les plusutilisés actuellem<strong>en</strong>t dans l’industrie — développe une altération auniveau de la rate (non pas la femelle du rat, mais l’organe !). D’autresétudes sur des poissons ont montré que les nanoparticules ont lapropriété de conc<strong>en</strong>trer des produits toxiques (ars<strong>en</strong>ic, cadmium…)provoquant une conc<strong>en</strong>tration le long de la chaîne alim<strong>en</strong>taire.Les deux organismes de recherche n’<strong>en</strong> tir<strong>en</strong>t aucune conclusion si c<strong>en</strong>’est qu’il faut faire plus de recherche — compr<strong>en</strong>dre qu’ils veul<strong>en</strong>tdes crédits —. Le principe de précaution ? Il est toujours dansla Constitution, bi<strong>en</strong> au chaud.plus int<strong>en</strong>se. Cette fréqu<strong>en</strong>cea fait l’objet d’études sanitaires(<strong>en</strong> France, étude sous la directiondu Pr Ledoigt de l’Universitéde Clermont-Ferrand) et montrequ’elle provoque au minimumdes situations de stress chezles habitants.Hautes-PyrénéesAteliersdu Bi<strong>en</strong> êtreL’association Les Ateliers dubi<strong>en</strong>-être organise tous les mois,sur un thème différ<strong>en</strong>t, un coursde cuisine végétari<strong>en</strong>ne. Elleorganise égalem<strong>en</strong>t des récoltesde plantes sauvages qui serv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite à la confection d’unbuffet “sauvage” avec échangede recettes. Une sortie aura lieule dimanche 15 juin 2008. LesAteliers du Bi<strong>en</strong>-Être, 65300Clar<strong>en</strong>s, tél : 05 62 39 16 24.Saveursde vieL’association Saveurs de viepropose le dimanche 18 mai2008 une journée accessibleà tous sur le yoga de l’énergie etla naturopathie, avec prés<strong>en</strong>tationd’une vidéo sur l’eau.Saveurs de vie, 65240 Jézeau,tél : 05 62 39 92 60.Tabac et infarctuséchange publ<strong>ici</strong>taireMarseilleRéseau SantéLe Réseau Santé de Marseilleaccueille deux formations :infection VIH, stratégies thérapeutiqueset effets secondaires(23 et 24 mai), de l’hépatite Caux hépathopathies (24 et 25mai). Réseau Santé, 126, rueSainte-Cécile, 13005 Marseille,tél : 04 91 92 74 84.Il existe une forte corrélation <strong>en</strong>tre le décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t desinfarctus (crise cardiaque) et l’exposition à la fumée de cigarettes. Lesstatistiques off<strong>ici</strong>elles indiqu<strong>en</strong>t sur les trois premiers mois de l’année2008, une baisse de 15 % des infarctus, ce qui selon les médecinspeut prov<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> grosse partie de l’interdiction du tabac dans les barset restaurants… et de la baisse de consommation qui s’<strong>en</strong> est suivie.3 2 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


ogmRoumanieClause desauvegardeLa Roumanie a lancé la clausede sauvegarde contre le maïsMon810 dev<strong>en</strong>ant le septièmeEtat europé<strong>en</strong> à <strong>en</strong> interdire laculture. 300 hectares de maïsOGM avai<strong>en</strong>t été cultivés <strong>en</strong>2007. Il n’y <strong>en</strong> aura pas <strong>en</strong> 2008.En Europe, le maïs de Monsanton’est plus cultivé qu’<strong>en</strong> Espagne.Conseil d’EtatLa susp<strong>en</strong>siondu maïsMon810est légaleSaisie par le lobby pro-OGM etpar Monsanto, le Conseil d’Etat aestimé le 19 mars 2008 que l’arrêtélançant la susp<strong>en</strong>sion d’autorisationdu maïs Mon810 estlégale. Le Conseil d’Etat a rejetél’argum<strong>en</strong>tation selon laquellecette décision ne s’appuyait suraucun fondem<strong>en</strong>t sci<strong>en</strong>tifique.CombatMonsantoMonsanto est la principale firmequi essaie de nous imposer sesOGM. A la suite de la sortie duManifestationsLe 29 mars 2008, à la veille de l’ouverture desdébats sur le projet de loi, cinq manifestationsont été organisées <strong>en</strong> France pour demanderaux élus de veiller à ce que la loi garantissel’exist<strong>en</strong>ce des autres cultures. Il y a eu <strong>en</strong>viron10 000 manifestants à R<strong>en</strong>nes [photo ci-dessous],3000 à Clermont-Ferrand, 1000 à Avignon, 500 àToulouse et quelques c<strong>en</strong>taines à Bordeaux, Lille…Au total, plus de 20 000 personnes ont manifesté.Le 31 mars 2008, Gre<strong>en</strong>peace a déversé neuf tonnesde maïs (non OGM) devant le siège de l’UMP pourleur rappeler les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts pris lors du Gr<strong>en</strong>ellede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t [photo ci-contre]. Le même jour,les députés Verts ont organisé une projection du film“Le monde selon Monsanto” à l’Assemblée nationale.DVD et du livre “Le monde selonMonsanto”, la Confédérationpaysanne, Les Amis de la Terre,Attac, la Fondation Sci<strong>en</strong>cecitoy<strong>en</strong>ne, Gre<strong>en</strong>peace, Sherpaont mis <strong>en</strong> place un site internetd’information sur la firme :www.combat-monsanto.org quiprés<strong>en</strong>te aussi les autres activitésde la multinationale : productiondes PCB, de l’hormone laitière,du Round up…DRDes députés sous influ<strong>en</strong>celusieurs députés UMP ont émis des doutes sur l’honnêteté desélus sur la question des OGM. Pour Jean-François Le Grand,Pdéputé de la Manche, qui présidait le comité de préfiguration dela Haute Autorité sur les OGM, interviewé dans Le Monde du 2 avril2008, “Certains ont fait main basse sur l’UMP afin de déf<strong>en</strong>dre desintérêts mercantiles, ‘ripolinés’ pour les r<strong>en</strong>dre sympathiques : on a parléde l’av<strong>en</strong>ir de la sci<strong>en</strong>ce, de celui de la recherche... La force de frappe deMonsanto et des autres sem<strong>en</strong>ciers est phénoménale. Il fallait voir laviol<strong>en</strong>ce des réactions de Bernard Accoyer (présid<strong>en</strong>t de l’Assemblé<strong>en</strong>ationale) et d’autres au l<strong>en</strong>demain de l’avis r<strong>en</strong>du par le Comité de préfiguration.Il suffit de comparer les argum<strong>en</strong>taires des uns et des autres— id<strong>en</strong>tiques — pour compr<strong>en</strong>dre l’origine de leur colère. Ils ont étéactionnés. J’ai été approché par Monsanto, et j’ai refusé de leur parler.Je veux rester libre”. Dans Chall<strong>en</strong>ges d’avril 2008, un autre députéUMP, François Grosdidier, <strong>en</strong>fonce le clou, il dénonce des “démarchesindividuelles faites auprès des députés ruraux, qui constitu<strong>en</strong>t la majoritédes députés de la majorité, par les branches départem<strong>en</strong>tales de laFNSEA avec plus ou moins, disons, de véhém<strong>en</strong>ce”.Gre<strong>en</strong>peaceDRVigilance !Les semis de maïs se font <strong>en</strong>tre la mi-avril et la mi-mai.Certains agriculteurs du Sud-Ouest ayant annoncé leur volontéde “désobéir” <strong>en</strong> plantant du maïs OGM malgré l’interdiction, lesFaucheurs volontaires et Gre<strong>en</strong>peace <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t de poursuivreles contrôles pour repérer d’év<strong>en</strong>tuels champs OGM.Ce coup-ci, ce sont les g<strong>en</strong>darmes qui devrai<strong>en</strong>t faucher.Arbres mouset appr<strong>en</strong>tissorciersPour faire des agrocarburantsdits de deuxième génération(compr<strong>en</strong>dre qui ne provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas de plantes alim<strong>en</strong>taires),l’INRA, Institut national de larecherche agronomique, travaillesur la mise <strong>en</strong> place de peupliersOGM dont le génome a été modifiépour les r<strong>en</strong>dre plus mous, cequi <strong>en</strong> facilite <strong>en</strong>suite le traitem<strong>en</strong>tpour <strong>en</strong> tirer l’agrocarburant.Mais la question est desavoir si ces arbres peuv<strong>en</strong>t êtredangereux pour leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Comm<strong>en</strong>t savoir ? En juillet2007, le gouvernem<strong>en</strong>t a autoriséun laboratoire de l’INRA dans leLoiret a relâcher des poll<strong>en</strong>s depeupliers OGM pour mesurer lesconséqu<strong>en</strong>ces ! Ce n’est pas lapremière fois qu’une telle méthodea été utilisée : dans les années1950-1960, plusieurs expéri<strong>en</strong>cesde relâchem<strong>en</strong>t de radioactivitéont été effectuées légalem<strong>en</strong>tpour étudier les conséqu<strong>en</strong>cesd’un nuage radioactif ! Faut-il sepréparer à un Tchernobyl OGM ?S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20083 3


sociétéLe taser.Handicapés<strong>en</strong> révolteActuellem<strong>en</strong>t, 810 000 personneshandicapées ne pouvant pas ouplus travailler viv<strong>en</strong>t avec 628 €par mois, soit moins que le seuilde pauvreté. Alors que Sarkozyavait promis une hausse de 25 %des minima d’<strong>ici</strong> 2012, la haussede 1,1 % accordée au 1er mars2008 a été perçue comme uneinsulte. Alors qu’un sondage réalisépour le compte de l’Associationdes paralysés de France indiqueque 90 % des Français estimerai<strong>en</strong>tnormal que les handicapéspuiss<strong>en</strong>t bénéf<strong>ici</strong>er d’un rev<strong>en</strong>u aumoins égal au SMIC, <strong>en</strong>viron25 000 handicapés ont défilé dansles rues de Paris le 29 mars 2008pour demander une hausse deleurs rev<strong>en</strong>us.Le Taser,une armede torturePour avoir dénoncé les “victimes”de cette arme qui <strong>en</strong>voie du courantélectrique p<strong>en</strong>dant sa campagneélectorale, OlivierBesanc<strong>en</strong>ot est attaqué <strong>en</strong> justicepar le fabricant qui conteste queson arme puisse être létale.Olivier Besanc<strong>en</strong>ot devrait bénéf<strong>ici</strong>erdu rapport du Comité del’ONU contre la torture qui, le 23novembre 2007, a décidé de classercette arme comme “arme detorture”. Le rapport précise :“L’usage de ces armes provoqueune douleur aiguë, pouvant allerjusqu’à causer la mort, ainsi quel’ont révélé des études fiables etdes faits réc<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us dans lapratique”. 3000 pol<strong>ici</strong>ers <strong>en</strong> sontéquipés <strong>en</strong> France.J.StarPubl<strong>ici</strong>té> Allergie à la publ<strong>ici</strong>té. En li<strong>en</strong> avec une étuded’Ipsos, CBNews, magazine spécialisé dans lapubl<strong>ici</strong>té estime que 2007 marque un décrochage desFrançais vis-à-vis de la publ<strong>ici</strong>té : 30% se déclar<strong>en</strong>tpubliphobes (un pourc<strong>en</strong>tage jamais atteint), 79%jug<strong>en</strong>t la publ<strong>ici</strong>té “<strong>en</strong>vahissante”, 65% “banale”,58% “agressive”, 51% “dangereuse”… Espéronsque cette prise de consci<strong>en</strong>ce s’accompagned’un recul des flots publ<strong>ici</strong>taires.> Paris : peine symbolique confirmée. Septmilitants du collectif des Déboulonneurs sont passés<strong>en</strong> appel le 5 mars 2008. Le tribunal a confirmé lejugem<strong>en</strong>t du 9 mars 2007 : un euro d’am<strong>en</strong>desymbolique pour avoir “barbouillé” des panneauxpubl<strong>ici</strong>taires publiquem<strong>en</strong>t le 28 octobre 2006.AlbiSauvonsnos optionsAlors que le gouvernem<strong>en</strong>tpratique des coupes sombres dansles matières qu’il n’estime pas“r<strong>en</strong>tables”, les élèves du lycéeBellevue à Albi ont réalisé unesuperbe action, le 19 mars 2008 :lors de la v<strong>en</strong>ue d’inspecteursd’académie, ils se sont placés,tous habillés <strong>en</strong> noir, le long descouloirs du lycée, t<strong>en</strong>ant une bougieà la main. Lors du passage desreprés<strong>en</strong>tants du ministère del’éducation nationale, les élèvessoufflai<strong>en</strong>t la bougie qu’ilst<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t, le tout dans un impressionnantsil<strong>en</strong>ce. On peut voir l’actionsur internet :http://tvbruits.org/spip.php?article878.DRSans-papiers> Paris : nouvelle forme de procès à v<strong>en</strong>ir. Le8 octobre 2007, Alexandre Baret est interpellé alorsqu’il vi<strong>en</strong>t de coller un autocollant antipubl<strong>ici</strong>tairesur une publ<strong>ici</strong>té dans une rame du RER. Aprèséchanges de correspondances, la SNCF lui <strong>en</strong>voie,le 21 février 2008, une am<strong>en</strong>de à payer de 45 € etlui indique qu’à défaut de paiem<strong>en</strong>t, le procès-verbalserait transmis aux autorités jud<strong>ici</strong>aires. AlexandreBaret a alors répondu qu’il préférait passer <strong>en</strong> procèspour expliquer son geste. Donc procès <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te.Contact : La Barbe !, CDD, 24, rue Louis-Blanc,75010 Paris.> Paris : publ<strong>ici</strong>té innovante. Le 14 mars 2008,devant des milliers de personnes, quelques dizainesde militants ont ouvert les panneaux publ<strong>ici</strong>tairesdans plusieurs stations et ont remplacé les affichespubl<strong>ici</strong>taires par des affiches de libre expression.[photos ci-dessous]> Laissez-les grandir <strong>ici</strong>. En mars 2007, un collectif de 307 cinéastesprés<strong>en</strong>tait un film collectif où 16 <strong>en</strong>fants filmés <strong>en</strong> gros plan lisai<strong>en</strong>t letexte qu’ils avai<strong>en</strong>t écrit sur le thème “Laissez-nous grandir <strong>ici</strong>”. En unan, le film a été vu par plusieurs c<strong>en</strong>taines de milliers de personnes etplus de 110 000 personnes ont signé l’appel. Le film a été diffusé auniveau international <strong>en</strong> 15 langues. Depuis trois des <strong>en</strong>fants ont eu lajoie de voir la situation de leurs par<strong>en</strong>ts régularisée. Un autre a étéinvité à quitter la France. Les autres continu<strong>en</strong>t à vivre dans la peur dela clandestinité. Deux des cinéastes ont assisté à un embarquem<strong>en</strong>tforcé dans un avion. Interv<strong>en</strong>ant pour protester, ils ont été débarqué etont connu une garde à vue. La situation reste malheureusem<strong>en</strong>t inchangéeet on peut continuer à signer l’appel sur le site de Resf, Réseauéducation sans frontière, http://resf.info/petitions.> Jeunes sans papiers. De très nombreux jeunes se trouv<strong>en</strong>t sanspapiers au mom<strong>en</strong>t où ils atteign<strong>en</strong>t la majorité et certains se voi<strong>en</strong>tbrutalem<strong>en</strong>t expulsés alors qu’ils sont <strong>en</strong> plein cycle d’études. Pourdébattre et se sout<strong>en</strong>ir, plusieurs d’<strong>en</strong>tre eux, à Lyon, ont lancé un bulletinque l’on peut obt<strong>en</strong>ir auprès de RESF Jeunes majeurs, c/o Sud-Education, 10, rue du gazomètre, 69003 Lyon.DR3 4 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


nord-sudDakarDésert Atacama.DRLes Andes ripost<strong>en</strong>t...Les organisateurs du Paris-Dakar p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t sans doute que déplacer leur course dans les Andes se ferait<strong>en</strong> douceur. C’est oublier que le Chili et l’Arg<strong>en</strong>tine sont des pays démocratiques avec des associationsfort actives. Et le parcours <strong>en</strong>visagé fait lever bi<strong>en</strong> des boucliers : les fous de mécanique <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t <strong>en</strong>effet d’emprunter des pistes <strong>en</strong> altitude, pistes fragiles et précieuses pour les populations locales. Le rallye veutpasser par San Pedro d’Atacama, une ville <strong>en</strong> plein désert, déjà ravagée par les 4x4. Deux spéciales y sont prévues…dans des zones protégées dont la gestion a été confiée aux Indi<strong>en</strong>s. Une incursion dans la réserve naturellede Laguna Brava et la réserve de biosphère de San Guillermo est égalem<strong>en</strong>t au programme, bi<strong>en</strong> que placéesous l’égide de l’Unesco. Il n’est pas sûr que les autorités donn<strong>en</strong>t le feu vert.FrançafriqueintouchableLors du remaniem<strong>en</strong>t ministérielqui a suivi les électionsmun<strong>ici</strong>pales, Jean-Marie Bockel,ministre d’ouverture, chargé dusecrétariat d’Etat à la coopérationa été chargé de s’occuperdes anci<strong>en</strong>s combattants. NicolasSarkozy n’aurait semble-t-il pasapprécié que son ministre luirappelle, dans une tribune publiéedans Le Monde du 15 janvier2008, ses <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> faveurd’une remise <strong>en</strong> cause dessouti<strong>en</strong>s de la France auxdictatures des anci<strong>en</strong>nes colonies.Dans sa tribune, l’anci<strong>en</strong>socialiste dénonçait une ambianceoù prospèr<strong>en</strong>t “trop de r<strong>en</strong>tes desituation, trop d’intermédiairessans utilité claire,trop de réseaux parallèles”.Des propos qui avai<strong>en</strong>tpourtant été relus avantpublication par ClaudeGuéant, secrétaire généralde l’Elysée… et repr<strong>en</strong>antpresque mot pour mot undiscours prononcé parNicolas Sarkozy, <strong>en</strong> mai2006, à Cotonou (Bénin). Ilsemblerait que Paul Biya(Cameroun), D<strong>en</strong>is SassouNguesso (Congo) et OmarBongo (Gabon) se soi<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>tis visés par cette tribuneet qu’ils ai<strong>en</strong>t bombardél’Elysée de protestations.Omar Bongo a dans lesjours qui ont suivi expulsédeux Français de Libreville,annonçant qu’il <strong>en</strong>visageait detrouver “des part<strong>en</strong>aires plus respectueuxde la dignité de sonpeuple”. Sassou Nguesso a faitpression sur Bolloré, proche deSarkozy, m<strong>en</strong>açant de ne pas luiconfier la concession d’une lignede chemin de fer Congo-Océan etla gestion du port de cont<strong>en</strong>eursde Pointe-Noire. Le Canard<strong>en</strong>chaîné du 26 mars 2008 révèleque le même Omar Bongo estégalem<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>u pour éviterque Bockel soit remplacé parRama Yade… laquelle avait osédire <strong>en</strong> juillet 2007, lors du voyagede Sarkozy au Gabon que“Bongo a plus d’influ<strong>en</strong>ce queFillon dans la composition dugouvernem<strong>en</strong>t français”.La preuve…LilleCommerceéquitable,progrèsou mirage ?Mois contre la FrançafriqueLa Françafrique aura cinquante ans le 13 mai. Le 13 mai 1958, laconstitution de la cinquième République permettait <strong>en</strong> effet de définir ceque serai<strong>en</strong>t les relations futures avec les anci<strong>en</strong>nes colonies. Depuis cinquanteans, tout a été fait pour que la France puisse continuer à exploiterles ressources de ces pays. Survie-France avec le souti<strong>en</strong> de différ<strong>en</strong>tesassociations, a organisé du 7 avril au 13 mai, un “mois contre laFrançafrique”. Vo<strong>ici</strong> la fin du programme :> Toulouse : le 6 mai, projection du film “La voie est libre” de V. Muniéau cinéma Le Mermoz, à Muret et débat sur la privatisation des servicespublics <strong>en</strong> Afrique. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : http://survie31.over-blog.com.> Montauban : le 6 mai, concert de Tik<strong>en</strong> Jah Fakoly.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : idem.> Besançon : le 6 mai, confér<strong>en</strong>ce “Nicolas Sarkozy, la Françafriquedécomplexée”. Le 13 mai, projection du film “L’Or du Mali”.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Lucile Mouquod, tél : 03 81 83 01 35.Survie, 210, rue Saint-Martin, 75003 Paris, tél : 01 44 61 03 25,www.survie-france.org.Plusieurs associations (EDA,CRDTM, Peuples solidaires,Artisans du monde, UFCQueChoisir, Cedapas, CapSolidarités) organis<strong>en</strong>t le jeudi 15mai 2008, une confér<strong>en</strong>ce-débatsur ce thème de 10 h à 21 h à laMRES, Maison régionale de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet de la solidarité,23, rue Gosselet, 59000 Lille. Auprogramme : Le commerce équitableest-il un atout pour la souverainetéalim<strong>en</strong>taire ? Quelsretours pour les petits producteurs(emplois, rev<strong>en</strong>us stables) ?Face à l’<strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t pour cesproduits, les grandes surfaces respect<strong>en</strong>t-ellesles cahiers descharges notamm<strong>en</strong>t sur le volet“marges réduites” ? Quellesgaranties de qualité pour lesconsommateurs ?R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :tél : 03 20 94 07 84.BretagneSalondu commerceéquitableIngalañ, association bretonnepour la promotion et le développem<strong>en</strong>tdu commerce équitable,organise la seconde édition duSalon Reizh e Pep Lec’hR<strong>en</strong>contres du commerce équitable,les 9, 10 et 11 mai 2008, àLanester (56). Plus de 100 exposantsdu commerce équitable d’<strong>ici</strong>et d’ailleurs. Ingalañ, 9, route duVieux Bourg, 56220 Rochefort<strong>en</strong>-Terre,tél : 02 97 43 48 41.MontpellierColloqueinternationalsur le commerceéquitableLe 3e colloque internationalsur le commerce équitablese ti<strong>en</strong>dra à Montpellier du 14 au16 mai 2008, à SupAgro, écolesupérieure d’agronomie, 2, placePierre-Viala, 34060 Monpelliercedex 01. Très universitaire, maisà noter dans les interv<strong>en</strong>tions,une prés<strong>en</strong>tation de l’évolutiond’Artisans du monde et de saréflexion sur les échanges locauxnord-nord et sud-sud, la questionde la concurr<strong>en</strong>ce avec lesagriculteurs du nord, les dérivesdans les démarches, les limitesdes conséqu<strong>en</strong>ces pour ledéveloppem<strong>en</strong>t local, la questiondes supermarchés : pour le cœurou pour l’arg<strong>en</strong>t ? le cas duquinoa… Nicolas Bricas etIsabelle Vagneron, UMR Moisa,CIRAD, Av<strong>en</strong>ue Agropolis,34398 Montpellier cedex 5,www.ftis2008.org.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20083 5


paixParisSalon desinitiatives de paixe 3e salon international desinitiatives de paix se ti<strong>en</strong>dra à la CitéLdes sci<strong>en</strong>ces de la Villette, les 30,31 mai et 1er juin. 300 organisations serontprés<strong>en</strong>tes. Des tables-rondes porteront surles thèmes suivants : Comm<strong>en</strong>t éduquerà la non-viol<strong>en</strong>ce et à la paix <strong>en</strong> milieuscolaire ? Quel <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t non-viol<strong>en</strong>tdu citoy<strong>en</strong> dans la vie sociale ? La misère,première cause de la viol<strong>en</strong>ce, peut-onla combattre et avec qui ? Droit d’ingér<strong>en</strong>ce,interv<strong>en</strong>tion civile de paix : quel rôle dela communauté internationale ? Face àla viol<strong>en</strong>ce des médias, quelle éducation ?Des expositions, films, ateliers… sont égalem<strong>en</strong>tprévus.Coordination française pour la déc<strong>en</strong>nie,148, rue du Faubourg-Saint-D<strong>en</strong>is,75010 Paris, tél : 01 46 33 41 56.AlgérieSéquellesde RegganeUn article paru le 14 février2008 dans le journal algéri<strong>en</strong>L’Expression indique que lesessais nucléaires français <strong>en</strong>tre1960 et 1967 ont <strong>en</strong>core desconséqu<strong>en</strong>ces sanitaires aujourd’hui.Ainsi 30% des personnesvivant dans la région de Regganeont <strong>en</strong>core des troubles visuels.Le nombre d’<strong>en</strong>fants naissantavec des malformationscongénitales reste toujoursau-dessus des normales. Des personnessont stériles. 17 essais <strong>en</strong>plein air ont été réalisés parl’armée française… Bi<strong>en</strong> aprèsl’indép<strong>en</strong>dance du pays, desmilliers d’Algéri<strong>en</strong>s ont étéutilisés comme cobayes pourétudier les effets des radiations.Le gouvernem<strong>en</strong>t algéri<strong>en</strong> estimequ’au moins 30 000 personnessouffr<strong>en</strong>t aujourd’hui de cesessais. Une situation sanitaire quele gouvernem<strong>en</strong>t français refusede reconnaître. Celui-cia seulem<strong>en</strong>t accepté, fin février2008, de fournir au gouvernem<strong>en</strong>talgéri<strong>en</strong> des données sur lesretombées radioactives des essaisréalisés dans le Sahara <strong>en</strong>tre1960 et 1966. Au moins quatreessais ont été l’occasion de gravespollutions radioactives. La Francese dit prête à aider à la décontaminationdes lieux…Bi<strong>en</strong> trop tard.3 6 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008EurosatoryInitiativesdistinctesAprès le débat que nous avionsamorcé dans le numéro d’avril2008, nous espérions qu’un<strong>en</strong>ouvelle converg<strong>en</strong>ce se feraitpour contrer le salon Eurosatory.Cela n’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d pas le chemin :> les libertaires et pacifistesdevrai<strong>en</strong>t se retrouver le mardiBelgiqueBlocage de l’Otan17 juin au Carrousel du Louvrespour protester contre le repasoffert aux marchands d’armesdans le plus grand muséede France.> les Quakers (non-viol<strong>en</strong>tsprotestants) appell<strong>en</strong>t à la t<strong>en</strong>ued’une vigile à Villepinte, devantl’<strong>en</strong>trée du salon p<strong>en</strong>dant la duréedu salon (du 16 au 20 juin).> le mouvem<strong>en</strong>t de la Paix(communistes) préfère lutter deloin <strong>en</strong> organisant un pique-niquele samedi 14 juin, de 16 h à 22 hsur la pelouse de la Villette.EuropeObjectionoff<strong>ici</strong>elleLe 12 décembre 2007, leParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a adoptédéfinitivem<strong>en</strong>t la charteeuropé<strong>en</strong>ne des droits del’homme. A noter que son article10 stipule que, par liberté deconsci<strong>en</strong>ce, il est possible derefuser de servir dans uneorganisation militaire. Celadevrait nous mettre à l’abri desordonnances de 1959, toujours<strong>en</strong> vigueur aujourd’hui, quiprévoi<strong>en</strong>t la possibilité, <strong>en</strong> casd’état d’urg<strong>en</strong>ce, de pouvoirmobiliser n’importe qui selonles <strong>en</strong>vies du gouvernem<strong>en</strong>t.FinistèreMissilesdans le ravinLa route est dangereuse. Lundi17 mars, un camion affrété parla Marine nationale et quitransportait trois missiles conv<strong>en</strong>tionnels<strong>en</strong>tre Brest et Toulonest tombé dans un fossé à Plémet,dans le c<strong>en</strong>tre de la Bretagne,suite à un malaise du chauffeur.Des missiles suffisamm<strong>en</strong>tdangereux pour nécessiter uneévacuation des habitants dansun rayon de 800 m, le tempsde neutraliser les <strong>en</strong>gins.lus d’un millier de manifestants prov<strong>en</strong>ant de 17 payseuropé<strong>en</strong>s ont manifesté devant le siège de l’Otan à Evere,Pdans la banlieue de Bruxelles, le 22 mars 2008, pour demanderde fermer ce siège militaire et de neutraliser tous les missilesnucléaires prés<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> Europe. Les manifestants ont rappelé que54 000 militaires US sont <strong>en</strong>core stationnés <strong>en</strong> Europe dont les deux tiers ont part<strong>ici</strong>pé depuis 2003à des opérations <strong>en</strong> Irak et <strong>en</strong> Afghanistan, l’Europe servant de base arrière pour le ravitaillem<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ombreux avions part<strong>ici</strong>pant aux bombardem<strong>en</strong>ts. Plus de 500 personnes ont réussi à franchir brièvem<strong>en</strong>tles grillages et ont été interpellées. La police a utilisé des canons à eau pour t<strong>en</strong>ir les manifestants à distance.S<strong>en</strong>ne Van der V<strong>en</strong>S<strong>en</strong>ne Van der V<strong>en</strong>


Gratuites : les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés et les offres d’emplois.Pour passer une annonce, joindre le bandeau d’expédition qui <strong>en</strong>toure la revue ou un chèquecorrespondant à un abonnem<strong>en</strong>t. Taille des annonces : soyez le plus concis possible. Au delàde 500 signes, nous nous réservons le droit de faire des coupes. Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ceaccepte les annonces dom<strong>ici</strong>liées contre une part<strong>ici</strong>pation de 5 € <strong>en</strong> chèque.annoncesEntraide■ La ferme conservatoire de Leyssart(Gironde) est une structure agricole etassociative qui s’occupe de grands troupeauxd’ovins, caprins, bovins (et autres)de races m<strong>en</strong>acées à faibles effectifs.Gérant ces animaux de manière quasinomade, elle fonctionne grâce à des bénévolesdepuis quinze ans. La ferme offre lapossibilité de s’initier aux métiers del’élevage, de découvrir des méthodes deplein air. Lieu de partage d’expéri<strong>en</strong>ce,on peut v<strong>en</strong>ir y donner un coup de mainet vivre les av<strong>en</strong>tures de la ferme.Leyssart, 33660 Puynormand, tél : 0557 49 62 82.■ En cours d’installation dans lePérigord-Limousin, au milieu des bois etdes étangs, dans une nature préservée, jevous invite à v<strong>en</strong>ir poser votre t<strong>en</strong>te et àpartager le repas contre un peu d’aide, decompagnie aussi. Au programme : maraîchage,constructions (bois/paille) etautres travaux variés… balades, baignades…Ni dieu, ni maître, ni viande.Cordialem<strong>en</strong>t. Stéphane Slopi<strong>en</strong>,Villemercier, 24360 Saint-Barthélémyde-Bussière,slop31@hotmail.com.■ Vous devez vous abs<strong>en</strong>ter, vous avezbesoin d’aide pour quelques jours, je peuxsûrem<strong>en</strong>t vous dépanner, garder votrehabitation et vos animaux ou vous donnerun coup de main. Retraité, 52 ans,disponible. Tél : 06 79 05 15 93, ricfor@orange.fr.■ En vue réalisation projet pour2009/2010, cherche part<strong>ici</strong>pation chantier(s)de maison paille/ossaturebois/terre pour découvrir, échanger, s’<strong>en</strong>traidersur départem<strong>en</strong>ts 30-07-12-13-26-34-48. Adhér<strong>en</strong>t à la charte desCompaillons. Tél : 04 66 24 17 01(Gard), thcosson@tele2.fr.■ Confions trois chèvres saan<strong>en</strong>-alpine“de compagnie”, aimant la proximité del’être humain, ayant vécu nombre desituations très diverses <strong>en</strong> compagnied’animaux variés. Deux d’<strong>en</strong>tre ellesayant eu des mammites, elles ne sont plus“fiables” pour le lait, mais peuv<strong>en</strong>t êtrede bonnes débroussailleuses et amies.Franck et Marina, Le Bourg, 42430Champoly, tél : 04 77 65 09 26, fianhe@no-log.org.■ Chantier collectif de restauration auhameau de Tanaron, à 10 km de Dignes(Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce) tout l’été. Lehameau est destiné à accueillir un écovillaged’artistes. Lamouche Michel,Tanaron, 04000 La Robine-sur-Galabre, tél : 04 92 32 56 91.■ Chantier collectif de restauration auhameau du Vieux-Bras d’Asse <strong>en</strong> vue del’ouverture d’un hameau coopératif.Autoconstruction du Vieux-Brasse,04270 Bras d’Asse, tél : 04 92 34 48 91.Agir <strong>en</strong>semble■ Hautes-Alpes. Nous, deux jeunescouples avec autant d’<strong>en</strong>fants et familleproche, recherchons un lieu autour deGap dans les Hautes-Alpes. Nous l’imaginonssuffisamm<strong>en</strong>t proche du c<strong>en</strong>treville pour s’y r<strong>en</strong>dre à vélo, avec ou sanshabitation, pour un projet de vie <strong>en</strong> harmonieavec la nature, construction écologiqueet culture biologique. Si certainslecteurs sont intéressés par de l’habitatgroupé, nous serions très heureux dem<strong>en</strong>er ce projet avec eux. Enfin, nousserions ravis de pr<strong>en</strong>dre contact avec desamis de S!l<strong>en</strong>ce dans cette région.A bi<strong>en</strong>tôt. rodolph.b@gmail.com.■ Hautes-Alpes. Couple avec <strong>en</strong>fants de6 et 12 ans cherche part<strong>en</strong>aires pour unprojet d’écohameau dans le 05, secteurVeynes/aspres. Michel Gobet, té l : 04 9257 98 48.■ Carcassonne. Jeune homme (29 ans),cherche contact de personnes à l’espritsil<strong>en</strong>cieux autour de Carcassonne, detoute catégorie d’âge, afin de me permettrede tisser un réseau social dansune région où je suis nouveau v<strong>en</strong>u.J’aimerais si possible m’intégrer dans ungroupem<strong>en</strong>t écologique, voire un écovillage.Contact : ced.etn@gmail.com ou 0630 68 61 22.■ La route du pain, association de s<strong>en</strong>sibilisationà la fabrication du pain bio aulevain naturel, cherche des animateursboulangers. Associant un four à boismonté sur une remorque ainsi que dumatériel pédagogique et éducatif, c’estune véritable boulangerie mobile quisillonne les routes de France, <strong>en</strong> incitantles part<strong>ici</strong>pants à “mettre la main à lapâte”. Nous cherchons des personnesayant des notions <strong>en</strong> boulangerie et s<strong>en</strong>siblesà l’éducation à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,intéressées pour réaliser des journéesd’animation. Plus de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts surwww.laroutedupain.fr ou par téléphone :05 55 96 71 84.■ Marseille. L’association Mains libresvous propose des ateliers de pratiques demusiques du monde : luth ori<strong>en</strong>tal, banjo,mandole, guitare, derbouka, sarode,accordéon diatonique… Nous invitonsaussi vos <strong>en</strong>fants à v<strong>en</strong>ir part<strong>ici</strong>per à la“gaâda des <strong>en</strong>fants”, atelier d’éveil auxmusiques du monde. Par le médium de lamusique, nous créons un espace de transmission,d’expression, de r<strong>en</strong>contres, etsurtout de rêve et de voyage. AssociationMains libres, tél : 06 60 13 15 84,mainslibres@yahoo.fr.■ En c<strong>en</strong>tre Creuse, je propose depetites sessions d’appr<strong>en</strong>tissage demaraîchage naturel, respectant les pratiquesbio. Suivant la demande, je proposedeux formules : une session de 3 joursuniquem<strong>en</strong>t consacrée au maraîchage (7au 9 juillet, 28 au 30 juillet, 25 au 27août) ou une de cinq jours avec maraîchageet transformation fromagère(mêmes dates + deux jours). Hébergem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> camping écologique (toilettessèches, eau chaude solaire). Gîtes àproximité. Repas omnivore ou végétari<strong>en</strong>possible. Marianne Soyer, La Source dessaveurs, 13, les Chezades, 23150 Saint-Martial-le-Mont, tél : 06 29 52 10 81.R<strong>en</strong>contres■ Réf 357.01. Retraitée 61 ans, cherchehommes et femmes sans famille pourcréer groupe se retrouvant pour fêtes,vacances, dans le but de partager,d’échanger dans le respect des valeurs deS!l<strong>en</strong>ce et à terme, vivre <strong>en</strong> écovillage oucolocation, dans le Sud-Ouest. Ecrire à larevue qui transmettra.■ JH, la quarantaine, mais toujoursjeune de corps et d’esprit souhaiteraitr<strong>en</strong>contrer jeune femme prête à vivre <strong>en</strong>accord avec la terre, pour la terre. Je prépare<strong>en</strong> ce mom<strong>en</strong>t un projet <strong>en</strong> agroécologie.J’aimerais partager un bout dechemin voire ma vie dans la joie et lasérénité, avec celle qui se s<strong>en</strong>tira bi<strong>en</strong>,protégée par un homme s<strong>en</strong>sible, passionnéet volontaire. J’habite dans lesBouches-du-Rhône et tu peux me joindreau 06 25 49 59 71.■ Ille-et-Vilaine / Loire-Atlantique. H,44 ans, homo, non fumeur, végétari<strong>en</strong>…et lecteur de Sil<strong>en</strong>ce depuis quinze ans.J’appelle de mes vœux la r<strong>en</strong>contre ducompagnon qui voudra me rejoindre etpeut-être partager l’av<strong>en</strong>ture humainedans laquelle je me suis investi <strong>ici</strong>. Siteremarquable <strong>en</strong>tre autres par sa naturepréservée, lieu de vie collectif et projet oùse r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t “chercheurs/euses decohér<strong>en</strong>ces”, <strong>en</strong>tre nous, avec nos semblables,la nature et soi-même. Tél : 0632 70 85 29.Recherche■ Cherchons l’ouvrage Comm<strong>en</strong>t faire dela bonne bière chez soi de Jean-FrançoisSimard, éd. Trécarré, <strong>en</strong> français. Si vousl’avez, pouvez-vous nous le prêter, nous ledonner, nous le v<strong>en</strong>dre. Sylvie et PhilippeMasurel, 6, rue Saint-Bernard, 57000Metz, tél : 03 87 66 96 98.■ Cherche coupe bois de chauffage chênevert, autour d’Alès. Petite quantité possible.Troc possible. Tél : 04 66 52 15 62.Logem<strong>en</strong>t - Terrain■ Montpellier. Cherche lieu de vieautour de Montpellier, 5000 m2 de terreagricole minimum + lande ou bois, ougarrigue + eau avec bâtisse ou ruine.Location, location-v<strong>en</strong>te ou v<strong>en</strong>te.Départem<strong>en</strong>ts limitrophes possibles.Tél : 04 67 69 12 32 ou 06 89 52 90 44,mars1001@free.fr.■ Homme, 57 ans, chômeur <strong>en</strong> ASS, disp<strong>en</strong>sérecherche d’emploi, idées libertaireset décroissantes, cherche tanière,meublée ou non, 250 à 300 € par mois,30 à 35 m2. J’ai le droit à l’allocationlogem<strong>en</strong>t. Sans caution ou mois d’avanceà verser, ou alors avec arrangem<strong>en</strong>tpossible. Y a-t-il quelque part un propriolibertaire et décroissant ? Tél : 06 33 7594 53.■ V<strong>en</strong>ds maison alsaci<strong>en</strong>ne typique160 m2, chauffage écologique pellets +solaire, puits, box cheval, poulailler,terrain 2000 m2, arbres fruitiers,village de Bremmelbach, pot<strong>en</strong>tiel gîteCompostelle, grange. 300 000 €. Tél :06 19 92 77 51. Possibilité transfertsavoir-faire plantes, pain, parfum… <strong>en</strong>att<strong>en</strong>dant, location possible d’une partieavec petite rétribution.■ Auch et al<strong>en</strong>tours. Je cherche un boutde terrain, une grange ou un abri poury poser une caravane, pour une période dehuit mois, d’avril à décembre.Part<strong>ici</strong>pation financière à discuter. Tél :06 26 64 70 49.■ Cherche maison sur grand terrain avecpoint d’eau (source, puits…) dans <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tpréservé, accessible partransport <strong>en</strong> commun, dans un rayon de5 km (gare, arrêt car…). Secteur C<strong>en</strong>tre,Limousin, Bourgogne, Franche-Comté.Voisinage esprit Sil<strong>en</strong>ce, agriculture/maraîchage bio bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us, souhaitantmoi-même faire jardin et fruitiers.Tous types d’association, coopération,part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>visageables. Budget :100 000 €(+ ou - selon travaux). Tél :01 43 21 46 28 (le matin).■ Jeune homme <strong>en</strong> formation au CFPPAde Die, projette de s’installer <strong>en</strong> maraîchagebio (v<strong>en</strong>te paniers) et apiculture.Recherche avec ma compagne terrainà cultiver et à habiter (1 ha minimum,altitude 900 m maxi) dans région Sud-Est (Drôme, Ardèche, Vaucluse, Hautes-Alpes). Travail de la terre sans matériellourd, eau de source bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue. Tél :04 75 57 23 82 ou br-i-ce@hotmail.fr.■ Cherche terre cultivable + eau + ruine+ bois év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t. Projet individuelou plus selon surface. Départem<strong>en</strong>ts 07-09-12-26-30-34-48-81. Etudie touteproposition. deliieredaniel@voila.fr, tél :04 66 52 15 62.■ Soucieux de vivre dans une logiqued’<strong>en</strong>traide, nous aimerions œuvrer àcréer une ferme pédagogique et une tabled’hôtes alim<strong>en</strong>tée par les légumes et lesplantes du jardin, les œufs et peut-être lelait des animaux, voire leurs viandesquand cela est nécessaire. Nous (famillede quatre humains) cherchons un espaceterrestre pouvant accueillir cet à v<strong>en</strong>iragricologique. Franck et Marina, LeBourg, 42430 Champoly, tél : 04 77 6509 26, fianhe@no-log.org.Emploi■ Jeune homme, 33 ans, berger-chevrier,cherche place de berger ou chevrier àl’année dans les départem<strong>en</strong>ts 12, 30,34, 81, 82, 46, 15 ou 48. Faire offre autél : 06 07 48 07 94.■ Association de danse sout<strong>en</strong>ant l’écologie,cherche un professeur de dansepartageant notre s<strong>en</strong>sibilité et aspirant àdes échanges humains plus harmonieux.Vous <strong>en</strong>seignerez la danse à tous types depublics. Hébergem<strong>en</strong>t provisoire possible.Aimant le travail <strong>en</strong> équipe, éligibleau contrat d’av<strong>en</strong>ir ou CAE serait unplus. Association Musique Mouvem<strong>en</strong>t,pays d’Aix Associations, Le Ligourès,place Romée-de-Vill<strong>en</strong>euve, 13090 Aix<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce,amm13@free.fr, tél : 0442 66 00 49.■ La ressourcerie culturelle “Le mondeallant vers”, association d’éducation àl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t créée <strong>en</strong> 2002, chercheun(e) coopérateur(trice) désirant s’impliquerfortem<strong>en</strong>t. L’emploi sera <strong>en</strong>viron25 % <strong>en</strong> gestion d’atelier, 25 % <strong>en</strong> collectede déchets, le reste réparti <strong>en</strong>v<strong>en</strong>tes, réunions, travail administratif.Travail <strong>en</strong> équipe, partage des responsabilités.Permis poids lourd et/ou des compét<strong>en</strong>cescomptables serai<strong>en</strong>t un plus.Temps plein souhaité, rémunération :SMIC + 10 %. Poste à pourvoir de suite.CDD 6 mois + CDI à suivre.Le Monde allant vers… 2, av<strong>en</strong>ue Foch,87120 Eymoutiers,contact@lemondeallantvers.org.Divers■ V<strong>en</strong>ds cuiseurs solaires neuf, 120 € ;broyeurs électriques de végétaux, petitsmodèles, 80 €. Maurice Langlois,Martigné, 35300 Le Chatellier, tél : 0299 95 44 16.Vacances■ Bretagne. Loue petit gîte rural pourdeux personnes, près de Fougères, à70 km de Saint-Malo, 240€ la semaine <strong>en</strong>été, 220€ <strong>en</strong> juin et septembre. MauriceLanglois, Martigné, 35300 Le Chatellier,tél : 02 99 95 44 16.■ Sud-Aveyron. Loue maison indép<strong>en</strong>dante,six personnes. Cachet, belle vue,relief, grande tranquillité, nature vierge,arboré, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t très sain etagréable, sérieux assuré. De 295 à 450 €par semaine, toutes charges comprises.Tél : 05 61 51 07 52,adbrousse@wanadoo.fr.■ Sud-Ardèche. Loue maison traditionnelledans jardin <strong>en</strong> bordure d’un villagetrès tranquille, rivières proches, prom<strong>en</strong>ades.2 niveaux, 2 chambres (dont unepour deux <strong>en</strong>fants), salle de bain, cuisine,salle de séjour, piscine <strong>en</strong>fants. 350 € lasemaine <strong>en</strong> juillet-août, 300 € <strong>en</strong> septembre.Tél : 04 75 39 01 37,pierre.gaude@free.frS!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20083 7


décroissanceLe tourisme,une pratique prédatriceL’interrogation autour de tourisme et décroissance porte sur ces deux dim<strong>en</strong>sions.D’une part le projet politique : quels impacts ont les infrastructures et l’idéologieactuelles du tourisme sur la société, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, les populations autochtones?Quelle alternative proposer ?D’autre part, l’expéri<strong>en</strong>ce individuelle : que projetons-nous dans l’acte touristique etqu’y vivons-nous effectivem<strong>en</strong>t ? Quelle serait la posture éthique vers laquelle t<strong>en</strong>dre ?> DécroissanceLa décroissance est heuristique<strong>en</strong> ce qu’elle remet <strong>en</strong> cause ledogme de la croissance surlaquelle est fondé notre systèmeéconomique et plus largem<strong>en</strong>tnotre contrat social.Cette remise <strong>en</strong> cause permet dedessiner un projet politique baséess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à mes yeux surla relocalisation de l’économieet du pouvoir, la prépondérancede la richesse culturelle etrelationnelle sur la richessematérielle, l’intégrationde l’homme dans son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tplutôt que la prédation.Mais cette utopie se vitégalem<strong>en</strong>t <strong>ici</strong> et maint<strong>en</strong>ant,par des expéri<strong>en</strong>ces qui <strong>en</strong>gag<strong>en</strong>tl’individu et incit<strong>en</strong>t à lacréation collective. Il s’agitd’infléchir sa vie quotidi<strong>en</strong>ne àl’aune de valeurs telles que : lasobriété dans la consommation,l’autonomie, l’implication et laresponsabilité, le respect del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et des autrespeuples, la coopérationet la solidarité. BD.DRLe tourisme est un facteur évid<strong>en</strong>t de croissance,car <strong>en</strong> plus de déplacer une dép<strong>en</strong>sed’une région vers une autre, il induit desdép<strong>en</strong>ses supplém<strong>en</strong>taires : transport, dép<strong>en</strong>sed’hébergem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> plus du logem<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>,loisirs divers grâce à une offre abondante et autemps « libre », création <strong>en</strong> amont d’équipem<strong>en</strong>ts(hôtels, remontées mécaniques, autoroutes,etc.). Lorsque la région d’accueil connaîtun niveau de vie bi<strong>en</strong> inférieur à la région dedépart, cet effet est démultiplié. Les gains sur lecourt terme incit<strong>en</strong>t les pays et les populations àappeler le tourisme de leurs vœux et à tout mettre<strong>en</strong> place pour l’attirer.Multiples effets négatifsPassé au crible de la décroissance, le tourismeprés<strong>en</strong>te un tout autre visage, dont nous brossons<strong>ici</strong> un rapide portrait. Il met <strong>en</strong> place une économiede dép<strong>en</strong>dance, dont l’instabilité apparaît parexemple lorsque des att<strong>en</strong>tats tariss<strong>en</strong>t mom<strong>en</strong>taném<strong>en</strong>tl’afflux de touristes. Il ponctionne lesressources locales au détrim<strong>en</strong>t des populationsdans des régions où l’équilibre <strong>en</strong>tre l’homme etson milieu est précaire : le problème de l’eau sepose dans les zones désertiques, mais égalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> France où les piscines des résid<strong>en</strong>ces secondairessont parfois <strong>en</strong> concurr<strong>en</strong>ce avec le maraîchage! En outre, l’afflux d’arg<strong>en</strong>t déstructurel’économie et les relations sociales locales, lespossibilités de gains rapides incitant à abandonnerla production vivrière. Pourtant, cet arg<strong>en</strong>tprofite surtout aux grandes firmes (chaînes hôtelières,compagnies aéri<strong>en</strong>nes), ce qui contribue àéloigner la réalité du pouvoir des populations.Enfin, le tourisme du Nord vers le Sud constituele meilleur cheval de Troie imaginable du modèleéconomique et social occid<strong>en</strong>tal. Sur le longterme, il part<strong>ici</strong>pe au néocolonialisme et à laconquête idéologique des pays dits <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t.La limitation drastique du transport aéri<strong>en</strong> seraitla première réponse politique à apporter pour éviterles flux touristiques les plus caricaturaux.Concernant les solutions à imaginer sur notre territoire,je n’ai pas de réponse toute faite. Tout auplus puis-je proposer quelques objectifs : r<strong>en</strong>dreprioritaire les utilisations vivrières des ressources(eau, foncier, énergie) par la population localepar rapport aux utilisations de loisir ; privilégierla l<strong>en</strong>teur dans les transports et l’économie ; relocaliserla production et les services publics pourpermettre à des régions sinistrées de vivre autrem<strong>en</strong>tque par le tourisme.3 8 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


R<strong>en</strong>contre des Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ce 2008L’association des Ami-e-sde Sil<strong>en</strong>ce a ret<strong>en</strong>u le villagede Saint-Michel-de-Chabrillanoux<strong>en</strong> Ardèche pour organisersa prochaine r<strong>en</strong>contre annuelle.Le village de Saint-Michel-de-Chabrillanoux (cemot est de même origine que “chevrette”) estsitué à 550 mètres d’altitude sur les coteaux del’Eyrieux. Au cœur de l’Ardèche, cette petite communerurale de 340 habitants se trouve à 40 km de Val<strong>en</strong>ceet 25 km de Privas, la préfecture du départem<strong>en</strong>t.Bi<strong>en</strong> que de petite taille, la commune prouve son dynamismeéconomique par ses activités agricoles traditionnelles commela châtaigne, l’élevage pour la viande et le fromage,le maraîchage dont une partie de la production de légumesest distribuée <strong>en</strong> Amap.On y trouve aussi une activité intéressante dans le domainede l’exploitation forestière. Suite à la prolifération des arbressur les échamps (ou terrasses) de la région, une <strong>en</strong>treprise detransformation du bois de résineux <strong>en</strong> plaquettes procure uneressource très appréciée de combustible local. Cette <strong>en</strong>treprisealim<strong>en</strong>te la chaufferie des bâtim<strong>en</strong>ts mun<strong>ici</strong>paux depuis plusde dix ans et fournit plusieurs dizaines de chaufferies dansla région. La commune publie un bulletin trimestriel“La Chabriole”, publication riche <strong>en</strong> reportages et témoignagesde cette activité locale.Saint-Michel-de-Chabrillanoux développe actuellem<strong>en</strong>tun projet d’éco-lotissem<strong>en</strong>t.Que ce soit <strong>en</strong> salle communale ou sur le terrain d’accueil(équipés de toilettes sèches) proche du camping, les habitantsse mobilis<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t pour organiser fêtes annuelleset r<strong>en</strong>contres exceptionnelles : fête annuelle du village, r<strong>en</strong>contredes communes Saint-Michel de France, r<strong>en</strong>contre de la fédérationsyndicale unitaire Ardèche, fête de la randonnée, Festival jeunepublic. La fête, la convivialité sont <strong>en</strong>racinés culturellem<strong>en</strong>tdans le mode de vie du village.C’est la première fois qu’une équipe mun<strong>ici</strong>pale accueillel’association des Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ce. R<strong>en</strong>forcée par la prise deconsci<strong>en</strong>ce de sa pleine maturité sociale et politique, notre humbleassociation offrira, pour cette r<strong>en</strong>contre estivale, l’occasiond’un part<strong>en</strong>ariat réussi avec les habitants de Saint-Michel,dans la quiétude des monts ardéchois.Gérald Almarcha ■Comm<strong>en</strong>t ça se passe ?R<strong>en</strong>contres des Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Périgord vert, <strong>en</strong> 2005.Cette r<strong>en</strong>contre autogérée, c’est vivre <strong>en</strong>semble dans la simpl<strong>ici</strong>tévolontaire, c’est partager nos expéri<strong>en</strong>ces d’autogestion et nos savoirs.La semaine du mercredi 23 juillet au mardi 29 juillet sera consacréeà la préparation et au montage. La semaine du mercredi 30 juillet aumercredi 6 août sera faite d’ateliers part<strong>ici</strong>patifs et interactifs proposéset organisés par chacun-e autour des thèmes développés dans la revue :énergie et habitats alternatifs, alim<strong>en</strong>tation, non viol<strong>en</strong>ce, décroissance,désobéissance civile, politique des groupes...L’adhésion à l’association est de 10 € par adulte et le prix des repasvégétari<strong>en</strong>s préparés collectivem<strong>en</strong>t est de 6 € par jour et par personne,demi-tarif pour les <strong>en</strong>fants de moins de 12 ans. Il y a aussi possibilité des’organiser de façon autonome pour les repas. Apportez votre matérielde camping et votre vaisselle, vos infusions, pots de confitures, miel pourles petits déjeuners. Si vous <strong>en</strong> possédez, vos marabouts, chapiteaux,grandes t<strong>en</strong>tes, yourtes, abris bambous, seront les bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us ainsique vos instrum<strong>en</strong>ts de musique.Pour s’inscrire :Si vous avez accès à internet, aller sur le site : http://amisil<strong>en</strong>ce.apinc.orget rubrique r<strong>en</strong>contres 2008.Si vous n’avez pas accès à internet contacter l’un des correspondantsrégionaux suivants :Pour les numéros de téléphone <strong>en</strong> 01 et 02 : Claire au 01 49 84 06 23,Pour les numéros de téléphone <strong>en</strong> 05 : Stéphanie au 05 59 05 73 93,Pour les numéros de téléphone <strong>en</strong> 03 et 04 : Monique au 04 90 09 66 95.Les inscriptions seront closes le 21 juin 2008.Accès et covoiturageL’accès au lieu par transport <strong>en</strong> commun est possible jusqu’à Ollières-sur-Eyrieux, <strong>en</strong>suite on monte 7 km sur route ou chemin.Pour vous organiser <strong>en</strong> covoiturage, consulter égalem<strong>en</strong>t le site internetà la rubrique r<strong>en</strong>contres 2008. Les chi<strong>en</strong>s ne sont pas admis.Att<strong>en</strong>tionLa mairie de Saint-Michel-de-Chabrillanoux et la revue S!l<strong>en</strong>ce ne s’occup<strong>en</strong>tpas de l’organisation des r<strong>en</strong>contres. Contactez directem<strong>en</strong>t les Ami-e-ssur internet ou par téléphone pour tout r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t et inscription.Bruno GuilleminUne domination uniformisanteQuant à l’exploration intime du tourisme, ellerévèle sous des abords humanistes une relation àl’autre et au monde qui est empreinte de consommation.Le tourisme permettrait l’ouverture auxautres cultures. Or, l’industrie touristique est <strong>en</strong>croissance perman<strong>en</strong>te et l’effet observé n’est pasl’ouverture mais l’uniformisation des cultures, oumême la destruction des cultures au profit dumarché. Le tourisme remplace la culture, qui estune création collective vivante, par le folklore,figé, dont on est le spectateur. Comme a écrit GuyDebord, le tourisme c’est aller voir ailleurs ce quiest dev<strong>en</strong>u pareil partout.Le tourisme serait égalem<strong>en</strong>t un vecteurd’échanges <strong>en</strong>tre les humains. Cette assertionocculte la nécessité de l’égalité comme préalableà un échange équitable. Dans la relation du touristeà l’autochtone <strong>en</strong>tre presque systématiquem<strong>en</strong>tune dim<strong>en</strong>sion marchande, où l’inégalité estaggravée par le différ<strong>en</strong>tiel de pouvoir économique.La noblesse du tourisme résiderait aussi dans sacapacité à aiguiser la curiosité, déconstruire lespréjugés, bref compr<strong>en</strong>dre le monde ! Loin de cesbelles aspirations, ce qu’offre réellem<strong>en</strong>t le tourisme,c’est un zapping du monde, une confirmationde prêts à p<strong>en</strong>ser, une consommationd’images d’Epinal.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20083 9


alternatives> D’où je parleMa modeste contributionà la réflexion sur tourismeet décroissance est issuede quelques expéri<strong>en</strong>cesprofessionnelles et personnelles.Tout d’abord, j’ai part<strong>ici</strong>pé aumontage du premier — et seulà ce jour — c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tationsur le vélo et les modesde déplacem<strong>en</strong>ts non motorisés,au sein de la fédérationd’associations Pignonsur Rue à Lyon. Il compr<strong>en</strong>dun rayon bi<strong>en</strong> achalandé surles balades autour de Lyonou autour du monde, qui attireles cyclotouristes et voyageurspédaleurs.Dans cette maisondu vélo, sont organisées dessoirées projection et r<strong>en</strong>contreavec des voyageurs à vélo ainsiqu’un forum désormais annueldu voyage à vélo. L’occasion decolporter l’idée que les vacancessans pétrole, c’est possible !Nous avions égalem<strong>en</strong>t accueilli– et nous arrivons au cœur dusujet – une soirée “tourisme etdécroissance”, dans le cadred’une semaine de r<strong>en</strong>contresorganisée énergiquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>février 2006 par quelquesmilitants du réseau lyonnais surla décroissance. Des personnesse s<strong>en</strong>tant proches de cettemouvance avai<strong>en</strong>t partagé leursperceptions et leurs pratiquesdu tourisme et du voyage dansune optique de décroissance.Enfin, faisant mi<strong>en</strong>nes cesremises <strong>en</strong> question, j’ai fait lechoix ces dernières années de nepas <strong>en</strong>visager de pr<strong>en</strong>dre l’avion– de même qu’au quotidi<strong>en</strong> j’aiévacué la voiture de l’év<strong>en</strong>taildes possibles. Train, vélo, bateauet chaussures de marchem’emmèn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> week-<strong>en</strong>det <strong>en</strong> vacances, donnant à mespas un peu de légèreté.Ces expéri<strong>en</strong>ces m’ont am<strong>en</strong>éeà quelques questionnem<strong>en</strong>tssans prét<strong>en</strong>tion, que j’aimeraispartager <strong>ici</strong>. BD.Avec ce constat <strong>en</strong> poche, doit-on conclure à l’impossibilitémême d’un « tourisme décroissant »,tant dans les pratiques que dans un projet politique? La décroissance implique-t-elle de r<strong>en</strong>oncerà ce loisir et secteur économique parce qu’ilest intrinsèquem<strong>en</strong>t prédateur ?Pour répondre aux besoins d’échanges, d’ouvertureet de découverte, il faudrait alors ouvrir d<strong>en</strong>ouveaux horizons <strong>en</strong> prônant par exemple :> le tourisme par procuration, à travers les récits,films, docum<strong>en</strong>taires et photos rapportés par dessortes d’explorateurs mandatés par la communautéet par des correspondants locaux à traversle monde ;> le tourisme au quotidi<strong>en</strong>, ou comm<strong>en</strong>t découvriravec un nouvel œil sa propre culture et lespoches d’inconnu que son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t prochedissimule ;> le tourisme historique et sci<strong>en</strong>tifique, qui nourritla curiosité par l’exploration du temps et desconnaissances sur l’univers ;> le tourisme inversé, qui consiste à profiter decette chance extraordinaire qu’est la prés<strong>en</strong>ceautour de soi de personnes du monde <strong>en</strong>tier.Passer du tourisme au voyageFaire le deuil du déplacem<strong>en</strong>t n’est toutefois pasaisé, tant sont puissants les rêves et les émotionsrattachés à l’exploration du vaste monde. Quelserait-il alors, ce tourisme décroissant à inv<strong>en</strong>ter?En résumé, il consisterait à abandonner le tourismeau profit du voyage.La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre ces deuxapproches ne réside pas dansl’objet : r<strong>en</strong>contre humainepour le voyage versus visite delieux pour le tourisme. On peutfaire un voyage dans le passéd’une civilisation, dans un sanctuaired’où l’homme est abs<strong>en</strong>t.Un voyage peut être esthétique,érudit. La mise <strong>en</strong> avant de lar<strong>en</strong>contre humaine commevaleur suprême du voyage estparfois naïve et hypocrite.Une des distinctions fondam<strong>en</strong>talesest le statut du trajet : letourisme advi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre deuxtrajets, alors que l’ambiguïté dumot voyage montre combi<strong>en</strong> letrajet est partie intégrante del’av<strong>en</strong>ture. Le trajet laisse letemps de l’acculturation, de laprise de consci<strong>en</strong>ce de la tailledu monde et de sa propre petitesse.Il favorise une attituded’humilité propice à la r<strong>en</strong>contreet au regard.DRLié au trajet, le temps long caractérise égalem<strong>en</strong>tle voyage. L’expéri<strong>en</strong>ce reste alors unique, mêmesi elle est répétée. Ce temps long implique unavant et un après, une préparation et une maturation,qui s’oppose à la logique consommation /frustration. Il ouvre la possibilité d’une recherched’égalité avec les « voyagés » : appr<strong>en</strong>dre leurlangue et leurs usages, accoutumer son corps àpartager la même nourriture et la même eau.Dans cette sorte de charte du voyageur, j’introduiraisla notion de légèreté : ne pas part<strong>ici</strong>per àla création d’une offre spécifique de services et deproduits, ne pas imposer un modèle économiquedominant <strong>en</strong> étalant des possessions matérielles.L’autonomie est aussi au coeur du voyage : dansle moy<strong>en</strong> de transport (le vélo bi<strong>en</strong> sûr !), dans lechoix du trajet et des lieux, hors des balisagesdessinés par les infrastructures touristiques.La ligne de fuite de cette définition du voyage estfinalem<strong>en</strong>t la diminution volontaire de sonpropre pouvoir financier et culturel. Cep<strong>en</strong>dant,p<strong>en</strong>ser qu’une attitude de voyageur suffit à aplanirles inégalités est d’une dangereuse naïveté. Entant qu’occid<strong>en</strong>taux, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t mâles etblancs de surcroît, ayant le luxe de voyager quandle reste de l’humanité émigre, nous faisons partiede la classe des dominants. Pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce decette domination véhiculée même malgré nousest le premier pas sur un long chemin.Bertille Darragon ■4 0 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


vivre autrem<strong>en</strong>tHabitat nomadeune large route de possiblesAujourd’hui, l’habitat nomade, léger – qu’il s’inspire des tipis, des yourtes, t<strong>en</strong>tesberbères ou roulottes – est dev<strong>en</strong>u un sujet d’actualité des plus sérieux,un chemin à approfondir...Les retours à la terre des années soixante dix,les déclarations des représ<strong>en</strong>tants despeuples traditionnels, l’inconséqu<strong>en</strong>ce deschoix industrialo-financiers, tout cela a porté unepartie de la population à faire le choix d’une autreapproche de la vie et d’un autre rapport au vivant.Le sujet c<strong>en</strong>tral qui met l’exist<strong>en</strong>ce de l’humanité<strong>en</strong> question, qui fait vaciller et basculer tous lesplus grands équilibres que l’on p<strong>en</strong>sait immuables,à comm<strong>en</strong>cer par le climat, ce sujet estla question de notre relation au vivant : peut-oncontinuer dans cette quête de maîtrise du vivant,où l’on croit toujours au rapport de soumissiondu vivant à l’humain ?L’homme se verrait-il comme un dieu ? La questionse pose très sérieusem<strong>en</strong>t aujourd’hui quandon voit les ori<strong>en</strong>tations prises avec les OGM etplus largem<strong>en</strong>t avec les nanotechnologies par lebiais desquels on nous prépare, dans un sil<strong>en</strong>cesavamm<strong>en</strong>t orchestré, une vraie grande dériveautodestructrice.Dieux ou humains ? Pour certains, de plus <strong>en</strong>plus nombreux, la décision de considérer l’humanitécomme une des différ<strong>en</strong>tes expressions duvivant, de vivre concrètem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> accord aveccette donnée fondam<strong>en</strong>tale est claire et déterminée: l’humain fait partie de la nature. S’il veut rester<strong>en</strong> équilibre avec elle, il ne peut occulter ce faitélém<strong>en</strong>taire !Les portes d’<strong>en</strong>trée à cette constatation sont nombreuses: décroissance, retour à la nature, spiritualité,recherche d’une temporalité humaine,refus de cette énergie autodestructrice aujourd’huinormalisée.Une responsabilisationde nos choixL’habitat nomade, dans tout cela ? Il va tout simplem<strong>en</strong>tde soi, tout comme la “cabanisation”qui, a y regarder de plus près, est un courant trèsproche ! Cela paraît évid<strong>en</strong>t, il est diff<strong>ici</strong>le d’êtredes deux côtés à la fois : dans la maîtrise du vivantet... dans le vivant !L’habitat nomade, c’est une façon de ne plus seprotéger. C’est une façon d’exprimer d’instant <strong>en</strong>instant que nous sommes sur terre, que nousDRsommes humains, que la nature, le vivant, l’extérieur,ne sont pas un danger pour nous, mais uneforce dont nous faisons partie.Dans cette non protection, nous devons réappr<strong>en</strong>drel’élém<strong>en</strong>taire : l’eau, la chaleur, la proximitéhumaine, les cycles, grands et petits, dans untel mode de vie, la relation humaine pr<strong>en</strong>d uneautre dim<strong>en</strong>sion et les <strong>en</strong>fants (si je ti<strong>en</strong>s comptede mon expéri<strong>en</strong>ce) s’y retrouv<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> : <strong>en</strong>fin desadultes qui font ce qu’ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t et dis<strong>en</strong>t, quisembl<strong>en</strong>t moins détruire la vie !Evidemm<strong>en</strong>t, tout cela suppose de profondschangem<strong>en</strong>ts dans notre approche des choses et,<strong>en</strong> premier lieu, une consci<strong>en</strong>tisation et une responsabilisationdans nos choix : il s’agit tout simplem<strong>en</strong>tde s’éloigner d’un état d’esprit deconsommateur victime et manipulé où le choixn’est que celui qu’on nous propose.Ici on rêve, on imagine, on inv<strong>en</strong>te et on choisitd’expérim<strong>en</strong>ter... <strong>en</strong> mesurant consciemm<strong>en</strong>t si leprojet, dans ses bonheurs et ses malheurs pot<strong>en</strong>tiels,nous est bi<strong>en</strong> ajusté et donc sans risque. Car,finalem<strong>en</strong>t, quel danger dans une telle quête ?Celui que l’on décide, tout simplem<strong>en</strong>t. L’importantétant juste de ne pas sous-estimer laphase d’évaluation avant la mise <strong>en</strong> pratique...Juste une question d’équilibre <strong>en</strong>tre ce que l’onest et ce que l’on rêve.Intérieur d’un zôme <strong>en</strong> toile.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20084 1


alternativesIntérieur d’un tipi.DRChoisir un lieuDeux situations <strong>en</strong> exemple.> Une yourte dans un jardin citadin, c’est l’assurancede très nombreuses relations humaines,mais aussi d’un rapport à l’extérieur qui peut êtrediff<strong>ici</strong>le (peu d’espace naturel, cerné de bitume,pression urbaine, bruit...). Cette situation extrêmeest donc totalem<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>tée vers l’échange<strong>en</strong>tre humain.> Un “ermitage” <strong>en</strong> montagne, une yourte isolée<strong>en</strong> alpage, c’est un énorme plongeon dans labeauté de la vie sur Terre, c’est aussi très probablem<strong>en</strong>tun fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> circuit fermé, etdonc une forme ou une autre de solitude.Entre ces deux extrêmes, quelle décision de prisede risque choisissons-nous ? En excluant les possibilitésportant un risque pot<strong>en</strong>tiel qui nousserait insupportable, quelle situation noussemble réellem<strong>en</strong>t conv<strong>en</strong>ir ? La réponse apparti<strong>en</strong>tà chacun, à chacun son propre équilibre, <strong>en</strong>fonction de ce qu’il est.Choisir un type d’habitatTipi, yourte, roulotte... cette liste (non exhaustive)donne bi<strong>en</strong> le ton : quel type de relation/protectionsouhaite-t-on vis-à-vis de l’extérieurimmédiat ? Là <strong>en</strong>core, évaluation des bonheurs etmalheurs pot<strong>en</strong>tiels :> le tipi : ce qui détermine la limite <strong>en</strong>tre l’intérieuret l’extérieur est juste une toile, il y a uneouverture directe sur le ciel au sommet.> la yourte : la limite <strong>en</strong>tre intérieur et extérieur(murs et toit) est <strong>en</strong>richie de feutre, l’<strong>en</strong>tréeest une porte <strong>en</strong> bois.> la roulotte : construction <strong>en</strong> bois, donc <strong>en</strong>dur, moins s<strong>en</strong>sible aux coups de v<strong>en</strong>t.Evidemm<strong>en</strong>t, le choix du type d’habitat est déterminantet le critère principal est, à mon s<strong>en</strong>s,“jusqu’où nous voulons vivre dedans ou dehors”,“où se trouve l’équilibre <strong>en</strong>tre l’immersion dansl’extérieur, et le c<strong>en</strong>trage de l’intérieur”.Là <strong>en</strong>core, pas de réponse préfabriquée : à chacunde se sonder suffisamm<strong>en</strong>t pour être consci<strong>en</strong>t etresponsable de son choix.ner” notre consci<strong>en</strong>ce, notre p<strong>en</strong>sée, notre dire etnotre action. Travail, il est vrai, pas forcém<strong>en</strong>tsimple mais qui, généralisé, résoudrait certainem<strong>en</strong>tgrand nombres de nos vertigineux déséquilibrescontemporains.Douche, eau courante ou eau du torr<strong>en</strong>t ?Electr<strong>ici</strong>té, éoli<strong>en</strong>, bougies ? Réfrigérateur ?Garde-manger ? Lavage du linge ? Chauffage ? Ya-t-il du bois dans la région ? Avoir des poules,acheter des œufs chez le fermier, au magasin ? Lessujets à clarifier ne manqu<strong>en</strong>t pas... et nous mett<strong>en</strong>tsingulièrem<strong>en</strong>t à jour avec nous-mêmes !La vogue des yourtesAujourd’hui, les yourtes pouss<strong>en</strong>t comme despetites roses dans les champs. Là <strong>en</strong>core, avant dese lancer dans un rêve mal évalué, quelques élém<strong>en</strong>tsde bases.L’origine. Une yourte d’origine mongole, c’estsuper, plein d’exotiques dessins et tout et tout,mais c’est aussi du déboisem<strong>en</strong>t (dans un paysqui n’a presque pas d’arbres), des t<strong>en</strong>sionssociales locales dues à des apports financiersextérieurs très importants qui déséquilibr<strong>en</strong>t lesrelations préexistantes, la contribution au dérèglem<strong>en</strong>tclimatique par des transports longs. Bref,si l’idée est de s’approcher du vivant, la yourtemongole peut être un choix plus économe, maisaussi finalem<strong>en</strong>t un peu égoïste.En effet, il est pour le moins curieux de faire v<strong>en</strong>irdes habitats de l’autre bout de la planète quandquelqu’un proche de chez vous peut réaliserquelque chose de plus adapté à nos climats avecle bois du coin et sans mettre le bazar ailleurs.La toile. Là <strong>en</strong>core, att<strong>en</strong>tion aux idées reçues.On a tout de suite t<strong>en</strong>dance à aller vers du 100%coton, mais... un jour, c’est mon cas, on appr<strong>en</strong>dque les fabriques trait<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t les toiles100% coton pour ignifuger et imperméabiliserqu’elles doiv<strong>en</strong>t payer des taxes de pollution. NeEvaluer le nécessaireAutres questions de base : quel confort nousconvi<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>t, que devons réellem<strong>en</strong>tconserver, qu’est-ce que le “fatras” dont parlaitThéodore Monod ? Vu le type d’espace, cettequestion n’est surtout pas superflue ! Le propos,<strong>ici</strong>, n’étant absolum<strong>en</strong>t pas d’influ<strong>en</strong>cer pour uneréponse radicale, mais bi<strong>en</strong> d’inciter chacun àréfléchir réellem<strong>en</strong>t au cont<strong>en</strong>u de ses rêves, deles comparer à ce qu’il est prêt à expérim<strong>en</strong>ter.Quand on <strong>en</strong>visage une vie <strong>en</strong> habitat nomade,c’est tout simplem<strong>en</strong>t la question de “re-étalon-DRUne yourte habitable toute l’année.4 2S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


faut-il mieux pas, dans ce cas, choisir une toile40 % polyester (pétrole, donc)/60 % coton quinécessite peu de traitem<strong>en</strong>t ?Le nomadisme est-ilun chapelet d’illusions ?Mais au fait, quel s<strong>en</strong>s peut-on voir aujourd’huidans le “nomadisme”, quand les locataires d’appartem<strong>en</strong>tssembl<strong>en</strong>t beaucoup plus “nomades”que ces habitants de yourtes qui ne boug<strong>en</strong>tjamais ?Il y a quelques années, je travaillais avec les “g<strong>en</strong>sdu voyages”. Un fait m’avait frappé : t<strong>en</strong>ant absolum<strong>en</strong>tà vivre <strong>en</strong> caravane, leur nomadismeconsistait à circuler dans un rayon de tr<strong>en</strong>te kilomètresautour de la ville. Constatant cela, j’avaisbi<strong>en</strong> dû accepter que le nombre de kilomètres deleur déplacem<strong>en</strong>t n’avait que peu d’importancepour eux qui s’id<strong>en</strong>tifiai<strong>en</strong>t pourtant bi<strong>en</strong> comme“nomades”.Certainem<strong>en</strong>t, une autre notion, plus conceptuelle,fondam<strong>en</strong>tale, déterminait donc ce modede vie. Cette “notion” est bi<strong>en</strong> rarem<strong>en</strong>t étudiée.De mon point de vue (qui n’est surtout pas universel),il y a dans le “nomadisme” un élém<strong>en</strong>tdéterminant que notre société conv<strong>en</strong>tionnelleveut oublier : c’est l’inconnue, ces possibles, audelàdes routes visibles devant eux.C’est une donnée simple qui ouvre cep<strong>en</strong>dant unchamp singulièrem<strong>en</strong>t vaste... car la “reconnaissancede l’inconnu” a une sœur jumelle, jamaisloin d’elle : on pourrait l’appeler “v<strong>en</strong>t de liberté”.Autant d’inconnues acceptées, autant de possiblesqui chant<strong>en</strong>t aux oreilles.Pour imager, on pourrait dire qu’une personnequi regarde l’horizon de l’océan éprouve un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>tcommun avec les nomades : elle est face àl’imm<strong>en</strong>sité des inconnues (cont<strong>en</strong>ues dans cetteligne) et ress<strong>en</strong>t ce “v<strong>en</strong>t de liberté” devant toutesces possibilités ouvertes à elle. A travers ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t,elle se trouve reliée à la planète et à la vie.Ce ress<strong>en</strong>ti est, à mon s<strong>en</strong>s, l’ess<strong>en</strong>ce de la natur<strong>en</strong>omade.Et alors ? Cette “ouverture à l’inconnue” changetout simplem<strong>en</strong>t tout ! Si l’humain de la civilisationoccid<strong>en</strong>tale s’id<strong>en</strong>tifie à un dieu unique etlointain, c’est bi<strong>en</strong> par manque d’ouverture à l’inconnu! Ce qui est <strong>en</strong> question <strong>ici</strong>, c’est finalem<strong>en</strong>tle sujet de la peur, la peur de l’inconnu, lapeur de ce qui est autre. Ce qui est <strong>en</strong> question,c’est une des grandes raisons pour laquelle notresociété veut absolum<strong>en</strong>t maîtriser le vivant : lapeur de la grande inconnue : la mort. Par peur dela mort, nous voulons maîtriser, donc noustuons ! Maîtriser ou subir... Vision dualiste, viol<strong>en</strong>te: donner un coup ou le recevoir.Je p<strong>en</strong>se que l’aspect conceptuel du nomadismeest une belle porte d’<strong>en</strong>trée à la non-ret<strong>en</strong>ue, lanon-crispation : la non-possession. Une porte quiouvre sur le flux de la vie dans laquelle on peuts’immerger... dans laquelle il faudra de toutefaçon s’immerger pour des questions de survie.Concrètem<strong>en</strong>t ? Habitant dans une yourte, jemaîtrise une partie de ce qui fait ma vie, et j’acceptevolontairem<strong>en</strong>t une part d’inconnues (liéesau climat, au lieu de vie, à l’eau, aux animaux, audéplacem<strong>en</strong>t pot<strong>en</strong>tiel de l’habitat...) : je décidede ne pas me protéger du vivant, de l’extérieur quichange, je reconnais les inconnues et les possibles.Ceci me procure réellem<strong>en</strong>t un profondbonheur. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, je ne prét<strong>en</strong>ds surtout pasà une forme ou une autre de “perfection”.Le nomadisme ? Si on le compr<strong>en</strong>d comme undéplacem<strong>en</strong>t physique, il est aujourd’hui une illusion,car le temps, le rythme créé par l’homme aréduit l’espace à une notion inconséqu<strong>en</strong>te. C’estlà notre réalité actuelle... qui pourrait toutefoisêtre de courte durée ! Nous nous rappelleronscertainem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>tôt que c’est celle de ce temps,artif<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t conçu par l’homme qui est illusion.DRRoulottes, appelées aussi “verdines”.La vie n’est durablem<strong>en</strong>t possible que dans unespace et un temps qui est le si<strong>en</strong>... et nous <strong>en</strong> faisonspartie ! Espérons juste que nous n’att<strong>en</strong>dronspas un contexte trop douloureux pour fairecette “incroyable découverte”.Si on conçoit le nomadisme comme une ouvertureà l’inconnu, comme un chemin dans et avec levivant, une acceptation de notre passage dans leflux de la vie terrestre, c’est un élém<strong>en</strong>t déterminantdès aujourd’hui qui est déjà une réponse à lagrande dérive actuelle !Yann Marty ■Habitant sur TerreL’auteur est réalisateur de dômes nomadesyann.marty1@free.frhttp://dome.nomade.free.frS!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20084 3


santéDRL’EmbellieA Paris, sur le boulevard H<strong>en</strong>ri IV, face à la garde républicaine,un magasin aux couleurs douces accueille celles et ceuxqui cherch<strong>en</strong>t un moy<strong>en</strong> d’accompagner la maladie.> Quelques livresd’Anne Montalon4 4 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008Anne Matalon travaille dans une administrationet écrit des romans lorsqu’elleappr<strong>en</strong>d qu’elle est atteinte d’un cancer.Pour elle, l’annonce de cette maladie est perçuecomme une porte ouverte sur un autre monde.Elle décide de porter un autre regard sur ses habitudes,de changer de pratiques pour rester du côtéde la vie. Elle se met <strong>en</strong> disponibilité dans son travailet cherche à développer des activités plusouvertes sur la solidarité, le li<strong>en</strong> social, l’<strong>en</strong>traide.Elle p<strong>en</strong>se dans un premier temps développer uneactivité associative pour interv<strong>en</strong>ir dans les hôpitauxet v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> aux malades. Elle constatevite que c’est un milieu où tout se fait l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tet où les contraintes administratives sontfortes. Au fur et à mesure des échanges, elledécouvre que les malades r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t beaucoupde difficultés pratiques.La radiothérapie et la chimiothérapie <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>tpar exemple la perte des cheveux et des ongles.Elle p<strong>en</strong>se qu’il est important que ces personnesretrouv<strong>en</strong>t “figure humaine” pour qu’elles ne ses<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas mises de côté. Elle découvre aussi lebesoin d’échanger, de se confier, de chercher desappuis, des témoignages…Elle décide alors de créer un lieu spécifique où lesmalades peuv<strong>en</strong>t trouver tout cela : des perruques,des foulards, des produits de maquillagespécifiques, des solutions après opération dusein, des souti<strong>en</strong>-gorges… ainsi que des sallespour organiser des r<strong>en</strong>contres, des activités. Ellecherche à créer une “oasis” dans la traversée dudésert que peut représ<strong>en</strong>ter la maladie.Une oasis dans la capitalePour ouvrir un tel lieu, elle cherche alors desfinancem<strong>en</strong>ts. Mais lorsque l’on est soi-mêmemalade, il est quasim<strong>en</strong>t impossible d’obt<strong>en</strong>ir unemprunt de la part d’une banque. Elle collecte desparts de société auprès de ses ami-e-s, de sa famille,négocie avec son employeur, la Caisse desdépôts et consignations, une aide financière dansle cadre d’une aide à la création d’<strong>en</strong>treprise etcomplète le tout par un petit emprunt. Elle trouveun local situé au c<strong>en</strong>tre de Paris (à 100 m de laplace de la Bastille), et l’aménage pour <strong>en</strong> faire unlieu agréable. Le magasin-atelier ouvre <strong>en</strong> avril2005.Elle a créé pour cela deux structures : une sociétéSARL qui gère la partie magasin et qui doit luipermettre d’<strong>en</strong> vivre, et une association qui gèreles ateliers les plus divers selon les <strong>en</strong>vies desadhér<strong>en</strong>tes (il y a très peu d’hommes, comme onle verra plus loin). L’adhésion à l’association estde 25 € par an et l’on paie <strong>en</strong>suite 4 € par atelier,un prix modeste mais nécessaire pour que la personnemalade se s<strong>en</strong>te une personne comme lesautres.Au départ, elle p<strong>en</strong>sait que les personnes souhaiterai<strong>en</strong>tdes groupes de parole, mais dans les faits,les malades ne souhait<strong>en</strong>t pas mettre leurs <strong>en</strong>nuisde santé au c<strong>en</strong>tre des activités. Les groupes deparole sont perçus comme trop brutaux. S’estalors développée toute une palette d’activitéscomme la sophrologie, l’écriture, le yoga, ladanse, le Qi-kong (gymnastique de rééquilibrageénergétique), le tricot… Les ateliers permett<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t de mettre <strong>en</strong> place des activitésexternes : voyages, randonnées, sorties… Lesg<strong>en</strong>s qui part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t sav<strong>en</strong>t que tous sont maladeset c’est après une période de prise de contact queles débats sur la santé surgiss<strong>en</strong>t. Il semble nécessairede faire un détour avant de parler de chosesperçues comme plus intimes. Les animatrices desateliers sont bénévoles, souv<strong>en</strong>t d’anci<strong>en</strong>nesmalades ou des proches de malades.Il y a égalem<strong>en</strong>t des séances individuelles commepour le shiatsu, la réflexologie plantaire, la réflexologiefaciale… Ces séances individuelles ontbeaucoup de succès.Le magasin s’interdit toute activité de conseildans le domaine médical, ce qui fait que parexemple on n’y trouve pas de produits comme lescomplém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires.Le mystèredes hommes maladesIl y a autant d’hommes que de femmes qui développ<strong>en</strong>tdes cancers. Au départ Anne Matalon n’apas p<strong>en</strong>sé un seul instant que les deux sexes pouvai<strong>en</strong>tavoir une approche de la maladie complètem<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>te. Mais à l’arrivée, le constat estlà : pratiquem<strong>en</strong>t, il n’y a que des femmes quivi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t soit pour acheter, soit pour part<strong>ici</strong>per àdes activités. Les maris accompagn<strong>en</strong>t parfois,mais ne part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t pas ou peu. Les hommesmalades sont abs<strong>en</strong>ts.Avant la concrétisation du projet, elle a réalisé des


DRinterviews de malades des deux sexes. Alors que80 % des personnes trouvai<strong>en</strong>t l’idée du magasinatelierutile, elle a constaté deux réactions bi<strong>en</strong>différ<strong>en</strong>tes. Si les femmes analys<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t lamaladie comme un mom<strong>en</strong>t où il est nécessairede se remettre <strong>en</strong> cause dans son mode de vie, surla nécessité de chercher à vivre mieux, leshommes perçoiv<strong>en</strong>t le cancer comme un défi,comme un combat et ils abord<strong>en</strong>t le traitem<strong>en</strong>tcomme une compétition. Ils cherch<strong>en</strong>t alors àaméliorer leur forme physique, par exemple <strong>en</strong>refaisant du sport. Une femme cherche le dialogue,peut apprécier d’avoir des conseils au seind’un magasin, manifestem<strong>en</strong>t pas les hommes.L’Embellie n’accueille pas non plus les <strong>en</strong>fants,mais cette fois-ci par choix, estimant que c’estune approche spécifique.Favoriser le changem<strong>en</strong>t de vieConcrètem<strong>en</strong>t, ce sont surtout des femmes demoins de soixante-cinq ans qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t et quipart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t aux activités. La plupart sont actives,<strong>en</strong> arrêt de travail. Anne Matalon a <strong>en</strong>gagé uneréflexion sur l’importance du travail dans le processusqui conduit ou qui évite la maladie. Pourcertaines femmes, les conditions de travail paraiss<strong>en</strong>têtre une cause de la maladie et une reprised’activité leur fait craindre une rechute. De nombreusespublications suggèr<strong>en</strong>t un changem<strong>en</strong>tprofond de son mode de vie pour se mettre psychologiquem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> état de guérir. Où se placealors le travail dans une telle remise <strong>en</strong> cause ?Certaines femmes essai<strong>en</strong>t de changer de travailpour changer de rythme, mais elles sont peuaidées et doiv<strong>en</strong>t faire face à la fatigue qu’<strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>tles traitem<strong>en</strong>ts.Anne Matalon, qui vit <strong>en</strong> elle-même les problèmesliés à la maladie, a choisi de travailler avecdeux salariées et partage la gérance de la sociétéavec une anci<strong>en</strong>ne cli<strong>en</strong>te. Elle laisse l’associationfonctionner quasim<strong>en</strong>t sans elle, les malades etles bénévoles propos<strong>en</strong>t elles-mêmes de nouvellesactivités.La marche des roses <strong>en</strong> octobre 2007 sur le thème "nous marchons moinsvite, mais nous avançons". Anne Matalon est au c<strong>en</strong>tre au deuxième rang.Se relier à d’autres initiativesIl existe d’autres initiatives d’aide aux maladesqui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t soit <strong>en</strong> milieu médical, soit <strong>en</strong>extérieur. La plupart ont fait le choix de la structureassociative, et souv<strong>en</strong>t ces structures voi<strong>en</strong>tl’Embellie avant tout comme un commerce. Alorsque ces associations bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de subv<strong>en</strong>tions,ce n’est pas le cas de l’Embellie qui développe sespropres ressources. Certaines associationscomme Randonner malgré tout ont établi un part<strong>en</strong>ariat<strong>en</strong> proposant des randonnées à l’extérieur,à un rythme supportable pour des personnesfaibles. L’association d’art-thérapieMédecins de l’imaginaire anime l’atelier “Contes etmouvem<strong>en</strong>t”… L’Embellie devi<strong>en</strong>t alors une vitrineaussi pour ces associations.DRCours de danse <strong>en</strong> plein air, sur les rives de la Seine.L’Embellie a essayé de tisser des li<strong>en</strong>s avec lemilieu médical. Si la cancérologue d’AnneMatalon a fortem<strong>en</strong>t sout<strong>en</strong>u la création du projet,force est de constater que le milieu médicalreste très compartim<strong>en</strong>té : les médecins s’occup<strong>en</strong>tde la maladie, les infirmières des malades.Ce sont donc surtout ces dernières qui sont <strong>en</strong>relation avec le magasin-atelier.EssaimageSi l’exercice financier reste délicat après trois ansde fonctionnem<strong>en</strong>t, l’idée fait son chemin, et unedeuxième Embellie vi<strong>en</strong>t de voir le jour à Namur<strong>en</strong> Belgique, le 27 octobre 2007, de manière indép<strong>en</strong>dante,mais avec l’acceptation d’une chartesur le mode de fonctionnem<strong>en</strong>t. D’autres personnesdans des grandes villes ont égalem<strong>en</strong>t prisdes contacts pour essayer de créer des lieux similaires.Autant de graines d’espoir sur des cheminsparfois diff<strong>ici</strong>les. Autant de vitrines pour faireparler de la maladie et éviter la mise à l’écart.Michel Bernard ■L’Embellie, 29 bd H<strong>en</strong>ri IV 75004 Paris,tél : 01 42 74 36 33.L’Embellie, chaussée de Louvain, 989,B 5022 Namur-Cognelée, tél : 081 20 15 20.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20084 5


Israël-PalestineLe meurtreest la question poséeLes Palestini<strong>en</strong>s et Israéli<strong>en</strong>sface au mur de la viol<strong>en</strong>ceL’analyse de la situation actuelle au Proche-Ori<strong>en</strong>t que Jean-Marie Muller t<strong>en</strong>te <strong>ici</strong>se base sur une grille de lecture issue du principe de non-viol<strong>en</strong>ce.Tout d’abord, l’affirmation selon laquelle lepeuple palestini<strong>en</strong> a droit à la solidarité detous ceux qui ont le souci de la justice est lesocle sur lequel doit être construite notre analyse.Á l’évid<strong>en</strong>ce, le peuple palestini<strong>en</strong> est victime del’occupation et de la colonisation mises <strong>en</strong> œuvrepar l’État d’Israël avec la compl<strong>ici</strong>té de la communautéinternationale. Mais, aujourd’hui, notreanalyse doit aussi être fondée sur un autre fait nonmoins incontestable : aucune solution ne pourraêtre élaborée sans qu’il soit t<strong>en</strong>u compte de la prés<strong>en</strong>ce,sur cette même terre de Palestine, dupeuple israéli<strong>en</strong>. Ceci, non pour des raisons de droit,mais pour des raisons de fait. Dès lors, “le principede réalité” doit s’imposer et permettre de discernerle désirable, le possible et l’impossible.La viol<strong>en</strong>ce est une impasseUn autre principe majeur doit fonder notre analyse: aucune solution imposée par la viol<strong>en</strong>c<strong>en</strong>’est et ne sera possible. Il faut accepter ce principedans toute sa radicalité. Il vaut pour chacundes deux peuples adverses. Israël étant de faitl’agresseur, c’est d’abord à lui qu’il faut demanderde cesser de persécuter et d’humilier lesPalestini<strong>en</strong>s. Mais la résistance palestini<strong>en</strong>nes’<strong>en</strong>ferme elle-même dans une impasse pourautant qu’elle croit <strong>en</strong>core devoir recourir à la viol<strong>en</strong>ce.La viol<strong>en</strong>ce ne peut que resserrer le nœuddu conflit, alors qu’il s’agit de le dénouer. La question,<strong>ici</strong> et maint<strong>en</strong>ant, n’est pas de discuter lalégitimité de la viol<strong>en</strong>ce — même si celle-ci mesemble éminemm<strong>en</strong>t discutable —, elle est de s’interroger sur l’opportunité politique et stratégiquede cette viol<strong>en</strong>ce. Or le réalisme nous obligeà reconnaître que cette viol<strong>en</strong>ce est parfaitem<strong>en</strong>tcontre-productive. In-opérante. Im-puissante.In-efficace. La viol<strong>en</strong>ce palestini<strong>en</strong>ne nepeut avoir pour effet que de provoquer une viol<strong>en</strong>ceisraéli<strong>en</strong>ne extrême.La situation la plus tragique est celle que subiss<strong>en</strong>tles Palestini<strong>en</strong>s de Gaza. Bi<strong>en</strong> sûr, là <strong>en</strong>core,la responsabilité première est israéli<strong>en</strong>ne. Et elleest majeure. Mais c’est <strong>en</strong> définitive t<strong>en</strong>ir lesPalestini<strong>en</strong>s pour des g<strong>en</strong>s irresponsables, que derefuser de voir la responsabilité palestini<strong>en</strong>ne.Comm<strong>en</strong>t s’aveugler au point de ne pas vouloircompr<strong>en</strong>dre que les quelques roquettes artisanaleslancées depuis Gaza sur le territoire d’Israëlne peuv<strong>en</strong>t avoir d’autre efficacité que de provoquerun surcroît de viol<strong>en</strong>ce de la part desIsraéli<strong>en</strong>s. La viol<strong>en</strong>ce n’est pas une fatalité. Ell<strong>en</strong>’impose jamais d’elle-même ses lois. Mais, dèslors qu’on l’a choisie, ses lois sont implacables.Inflexibles. Accablantes. Cruelles. Féroces.Inhumaines <strong>en</strong>fin.Nous concluons un marché de dupes lorsque,sous prétexte d’être solidaires de la résistance desPalestini<strong>en</strong>s, nous feignons d’affirmer notre solidaritéavec leur viol<strong>en</strong>ce. S’accommoder de cetteviol<strong>en</strong>ce, ce n’est pas être solidaire de la résistancedes Palestini<strong>en</strong>s, c’est être complice de leur malheur.En définitive, ce n’est pas dans l’espérance devaincre que les Palestini<strong>en</strong>s recour<strong>en</strong>t à la viol<strong>en</strong>ce,mais c’est <strong>en</strong> désespoir de cause. Nous ne saurionsêtre de conniv<strong>en</strong>ce avec ce désespoir.L’extrême tragique de la viol<strong>en</strong>ce palestini<strong>en</strong>ne,c’est qu’elle est un processus su<strong>ici</strong>daire. Il nousapparti<strong>en</strong>t de tout faire pour <strong>en</strong>rayer ce processus.Sous prétexte de ne pas vouloir désespérerGaza, on ne veut pas reconnaître et, surtout, onne veut pas dire que sur le terrain, depuis longtemps,les Palestini<strong>en</strong>s ont perdu la guerre. Quandla guerre est perdue, il ne sert à ri<strong>en</strong> de vouloir lacontinuer.Pour une solidarité lucidePar ailleurs, comm<strong>en</strong>t analyser les affrontem<strong>en</strong>tsinter-palestini<strong>en</strong>s ? Tout d’abord, il est sûr que lerefus de la communauté internationale, et tout4 6 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


particulièrem<strong>en</strong>t de l’Europe, de dialoguer avecles représ<strong>en</strong>tants du Hamas après que celui-ci aitremporté les élections libres et démocratiques du25 janvier 2006 constitue une faute politiquemajeure. Un tel refus n’a pu qu’<strong>en</strong>fermer le Hamasdans son idéologie extrémiste. Au demeurant, leFatah portait lui-même une lourde responsabilitédans l’échec de sa gestion politique et économiquedes territoires palestini<strong>en</strong>s.Ceci étant, nous ne saurions dénier toute responsabilitéaux Palestini<strong>en</strong>s dans les affrontem<strong>en</strong>tsfratr<strong>ici</strong>des qui les oppos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> se cont<strong>en</strong>tant d’incriminerIsraël et les Occid<strong>en</strong>taux. Quand desPalestini<strong>en</strong>s tu<strong>en</strong>t d’autres Palestini<strong>en</strong>s, quedevi<strong>en</strong>t notre solidarité ? N’est-elle pas aussidérisoire qu’impuissante ? Aussi inconv<strong>en</strong>antequ’inopérante ? Comme fracassée ? Car, <strong>en</strong>fin,de quelle cause les tués sont-ils les martyrs ? Dequelle cause qui mérite <strong>en</strong>core notre solidarité ?Comm<strong>en</strong>t être solidaire du meurtre fratr<strong>ici</strong>de ?Et, pourtant, notre solidarité avec le peuple souffrantde Palestine est plus nécessaire que jamais.Mais à condition qu’elle soit lucide et ne soitjamais complice.En définitive, il apparaît que l’urg<strong>en</strong>ce absolue,c’est que les Palestini<strong>en</strong>s décid<strong>en</strong>t de r<strong>en</strong>oncer àla viol<strong>en</strong>ce. Cette décision aurait d’autant plus deforce qu’elle serait unilatérale. Pourquoi est-ceaux Palestini<strong>en</strong>s de faire le premier pas ? Parceque dans la tragédie de la lutte armée, s’il n’y aaucun gagnant, ils sont les premiers perdants.L’annonce d’une telle décision aurait un ret<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>tformidable et un impact considérable quitransformerai<strong>en</strong>t radicalem<strong>en</strong>t le conflit qui lesoppose aux Israéli<strong>en</strong>s. Ce r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t à la viol<strong>en</strong>ceferait apparaître la cause palestini<strong>en</strong>ne danstoute sa clarté aux yeux de l’opinion mondiale, etvaudrait aux Palestini<strong>en</strong>s une solidarité internationalesans commune mesure avec ce qu’elle estaujourd’hui. Ce r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t à la viol<strong>en</strong>ce neserait pas une simple trêve. Les trêves s’inscriv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core dans la logique de la viol<strong>en</strong>ce — ellesannonc<strong>en</strong>t déjà à l’adversaire la reprise de la viol<strong>en</strong>ce—, elles ne transform<strong>en</strong>t pas la nature duconflit.Les autorités du Hamas ont proposé un cessez-lefeu,si Israël mettait un terme au blocus de Gaza.Mais Israël affirme vouloir poursuivre ses raidsmilitaires sur Gaza tant que le Hamas poursuivrases tirs de roquettes. Chacun reste dans sa logiquequi est la logique de la viol<strong>en</strong>ce. Une logique demort. Et chacun dira qu’il n’a pas d’autre choix.Que ce choix lui est imposé par le choix del’autre. C’est ce qu’on appelle un cercle v<strong>ici</strong>eux.Pr<strong>en</strong>dre Israël à contre-piedLe délaissem<strong>en</strong>t unilatéral de la viol<strong>en</strong>ce de lapart des Palestini<strong>en</strong>s ne serait pas un acte de faiblesse,mais un acte de force. Reconnu comme tel,DRMilitaires du Hamas paradant à Gaza.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20084 7


Israël-PalestineManifestation des groupes anarchistesisraéli<strong>en</strong>s bloquant une airede passage avec la Palestine.4 8 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008DRil pr<strong>en</strong>drait complètem<strong>en</strong>t à contre-pied l’Étatd’Israël dont la puissance militaire, qui constituetoute sa force dans un affrontem<strong>en</strong>t viol<strong>en</strong>t,devi<strong>en</strong>drait inutile. Cela aurait égalem<strong>en</strong>t l’avantagede permettre aux réseaux israéli<strong>en</strong>s et juifsde militant(e)s pour la paixd’ét<strong>en</strong>dre largem<strong>en</strong>t leur audi<strong>en</strong>ceau sein de la société civile d’Israëlet dans le monde. Cela pourraits’avérer décisif. Car la viol<strong>en</strong>ceisraéli<strong>en</strong>ne est aussi un processussu<strong>ici</strong>daire. Au demeurant, lesIsraéli<strong>en</strong>s et les juifs qui, attachés àla réalité d’Israël, n’<strong>en</strong> sont pasmoins révoltés contre les crimes etles destructions dont l’État d’Israëlse r<strong>en</strong>d coupable, ne devrai<strong>en</strong>t-ilspas adopter eux-mêmes une stratégi<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>te pour combattre lacolonisation de la Palestine ?J’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds déjà tous ceux qui se récrieront <strong>en</strong> mereprochant d’avoir l’outrecuidance de donner uneleçon de morale à un peuple opprimé. Qu’ils serassur<strong>en</strong>t, je ti<strong>en</strong>s pour intangible le principeselon lequel c’est aux Palestini<strong>en</strong>s, et à eux seuls,de décider des moy<strong>en</strong>s de résistance qui leur sembl<strong>en</strong>tles plus appropriés. Eux seuls, au demeurant,paieront le prix qu’il faudra payer. Maisl’idée que je me fais de la solidarité n’interdit ni ledialogue, ni le partage, ni le débat, ni même, le caséchéant, le désaccord. Je p<strong>en</strong>se que cela fait partieintégrante d’une solidarité fraternelle.La viol<strong>en</strong>ce, dira-t-on, les Palestini<strong>en</strong>s n’<strong>en</strong> fontpas le choix ; ils y sont contraints par la situationqui leur est imposée par l’agression de l’<strong>en</strong>nemisioniste et la compl<strong>ici</strong>té de la communauté internationale.Mais croire cela n’est-ce pas laisserp<strong>en</strong>ser que les Palestini<strong>en</strong>s sont <strong>en</strong>fermés dans undestin tragique qui les condamnerait à être soitdes martyrs soit des meurtriers ? Croire cela,n’est-ce pas leur refuser toute autonomie de p<strong>en</strong>séeet d’action ? Refuser de débattre avec eux duchoix des armes, n’est-ce pas <strong>en</strong> réalité nier l’autonomiequ’on prét<strong>en</strong>d leur reconnaître ? N’estcepas les déposséder de la responsabilité d’êtrecapables d’analyse et de décision ? Vouloirdébattre avec eux, n’est-ce pas miser sur leurcapacité d’autonomie, sur leur liberté de décision,<strong>en</strong> fin de compte sur leur dignité ?La non-viol<strong>en</strong>ce n’est pasun complém<strong>en</strong>t de la viol<strong>en</strong>ceNon, je ne donne pas une leçon de morale, je t<strong>en</strong>tede discerner une analyse politique qui implique unchoix stratégique. Non pas que le questionnem<strong>en</strong>tmoral soit hors de propos dans ce débat — il est<strong>en</strong> définitive ess<strong>en</strong>tiel —, mais, prés<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, c<strong>en</strong>’est pas sur ce registre que j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds me situer.Depuis des années et des années, la viol<strong>en</strong>cepalestini<strong>en</strong>ne pollue la cause palestini<strong>en</strong>ne auxyeux de l’opinion publique internationale. Lesmilitants pro-palestini<strong>en</strong>s s’indign<strong>en</strong>t de l’indiffér<strong>en</strong>cede la communauté internationale sans compr<strong>en</strong>dreque, pour une large part, cette indiffér<strong>en</strong>cese nourrit précisém<strong>en</strong>t de la viol<strong>en</strong>cepalestini<strong>en</strong>ne. L’idée prévaut au sein de la majoritésil<strong>en</strong>cieuse qu’“il faut bi<strong>en</strong> qu’Israël se déf<strong>en</strong>de”.Cette idée, dont il faut au demeurant, quecela nous plaise ou non, reconnaître la part devérité, agit sur l’opinion publique comme unchloroforme. On peut certainem<strong>en</strong>t le regretter,mais on ne peut pas le nier.Ce r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t à la viol<strong>en</strong>ce devrait être toutsauf un r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t à la résistance. Et c’est <strong>ici</strong>que se pose la question d’une stratégie de l’actionnon-viol<strong>en</strong>te comme alternative à la viol<strong>en</strong>ce.Nous savons que des Palestini<strong>en</strong>s, depuis plusieursannées, réfléchiss<strong>en</strong>t sur la non-viol<strong>en</strong>ce.Mais, même parmi eux, prévaut souv<strong>en</strong>t l’idéeque le choix de la non-viol<strong>en</strong>ce ne saurait impliquerune critique radicale du choix de la viol<strong>en</strong>ce.Ils s’<strong>en</strong> ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t à l’idée que lanécessité de résister aux injustices qu’ils subiss<strong>en</strong>tdu fait de l’occupation israéli<strong>en</strong>ne donne auxPalestini<strong>en</strong>s le droit de recourir à la viol<strong>en</strong>ce.Même si eux-mêmes choiss<strong>en</strong>t l’action non-viol<strong>en</strong>te,ils accept<strong>en</strong>t le principe de la “diversité destactiques” — ou de la “pluralité des tactiques” —selon lequel il convi<strong>en</strong>drait de concilier dans unemême lutte des actions viol<strong>en</strong>tes et des actionsnon-viol<strong>en</strong>tes. Ainsi, pour beaucoup d’<strong>en</strong>tre eux,la non-viol<strong>en</strong>ce peut aller de pair à tout mom<strong>en</strong>tavec la viol<strong>en</strong>ce. Dès lors, ils ne propos<strong>en</strong>t pas ler<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t à la viol<strong>en</strong>ce comme un principepolitique. J’ai suffisamm<strong>en</strong>t d’amitié pour euxpour leur dire que ce positionnem<strong>en</strong>t n’est past<strong>en</strong>able. Si la complém<strong>en</strong>tarité <strong>en</strong>tre la viol<strong>en</strong>ce etla non-viol<strong>en</strong>ce a un s<strong>en</strong>s du point de vue de laviol<strong>en</strong>ce, elle n’<strong>en</strong> a aucun du point de vue de lanon-viol<strong>en</strong>ce. Pour autant qu’ils considèr<strong>en</strong>t lanon-viol<strong>en</strong>ce comme un complém<strong>en</strong>t à la viol<strong>en</strong>ce,ils se situ<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core dans la logique de la viol<strong>en</strong>ce.Sortir d’une culture de mortCeci étant, je compr<strong>en</strong>ds la difficulté dans laquelleils se trouv<strong>en</strong>t. Ils n’os<strong>en</strong>t pas affirmer le choixdu r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t à la viol<strong>en</strong>ce parce qu’ils ontconsci<strong>en</strong>ce qu’une telle affirmation les r<strong>en</strong>draitsuspects, aux yeux de beaucoup des leurs, d’êtretraîtres à la résistance palestini<strong>en</strong>ne. Et c’est vraique d’aucuns les accuserai<strong>en</strong>t de faire le jeu dessionistes. Il faut <strong>ici</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le fait que,toutes ces dernières années, s’est développée unevéritable “culture de viol<strong>en</strong>ce” au sein du peuplepalestini<strong>en</strong>. Le recours à la viol<strong>en</strong>ce apparti<strong>en</strong>t àson imaginaire. Il est dev<strong>en</strong>u fondateur de sonid<strong>en</strong>tité nationale. L’extrême tragique de la situationest que cette culture est <strong>en</strong> réalité une “culturede mort”. Celle-ci se fonde tout particulière-


m<strong>en</strong>t sur le “culte des martyrs”. La tâche, maiselle est gigantesque, est donc de déconstruirecette culture de viol<strong>en</strong>ce et de construire une culturede non-viol<strong>en</strong>ce.Les événem<strong>en</strong>ts qui se sont déroulés à Gaza le25 février 2008 sont particulièrem<strong>en</strong>t signifiants.Une chaîne humaine s’est formée du Nord au Sudde la bande de Gaza sur près de 40 kilomètres. Lesmanifestants étai<strong>en</strong>t pour la plupart des écoliers.Selon la formule consacrée, “il n’y a pas eu d’incid<strong>en</strong>tnotable”. Cep<strong>en</strong>dant, au début de la manifestationdeux roquettes ont été tirées du Nord dela bande de Gaza <strong>en</strong> direction du territoire israéli<strong>en</strong>.Mais n’y a-t-il pas une contradiction irréductible<strong>en</strong>tre l’organisation d’une chaîne humaine,qui est le type même de l’action non-viol<strong>en</strong>te,et le tir de roquettes ? Comm<strong>en</strong>t prét<strong>en</strong>dre quele “message” <strong>en</strong>voyé par la première action estcomplém<strong>en</strong>taire du “message” lancé par la seconde? Certes, les dirigeants du Hamas ont déclaréque ces tirs étai<strong>en</strong>t une riposte aux tirs de missilesisraéli<strong>en</strong>s qui avai<strong>en</strong>t tué trois Palestini<strong>en</strong>s dansla nuit du 24 au 25 février 2008. C’est précisém<strong>en</strong>tcet <strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age meurtrier qui fait perdre lapaix à chacun des deux camps.En définitive, face à la situation qui prévautactuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Palestine, quel est le choix leplus réaliste ? Le choix réaliste est celui qui est àla fois possible, probable et efficace. Le choix dela viol<strong>en</strong>ce est possible et il est probable. Mais ilest inefficace. Le choix de la non-viol<strong>en</strong>ce est possibleet il est efficace. Mais il n’est pas probable.Dès lors, le choix réaliste est de pr<strong>en</strong>dre toutes lesinitiatives possibles pour augm<strong>en</strong>ter les probabilitésdu choix de la non-viol<strong>en</strong>ce. Le choix de larésistance non-viol<strong>en</strong>te offre une issue “idéale”,mais il n’est pas idéaliste. Les Palestini<strong>en</strong>s qui lachoisiront peuv<strong>en</strong>t espérer poser des jalons quiseront utiles quand crimes et ruines auront suscité,face au désastre, une prise de consci<strong>en</strong>cemondiale.Aujourd’hui, la situation est gravissime, probablem<strong>en</strong>tdavantage que nous n’osons le reconnaître.Il n’y a pourtant pas de fatalité.Aujourd’hui, il s’agit d’éviter le pire. Et le pire, ceserait une explosion généralisée de la viol<strong>en</strong>ce.Cataclysmique. La communauté internationaledoit sans plus att<strong>en</strong>dre se mobiliser pour faire cesserle blocus économique imposé par Israël à lapopulation de Gaza. La situation humaine ethumanitaire est dev<strong>en</strong>ue tragique. Absolum<strong>en</strong>t. Ilfaut de toute urg<strong>en</strong>ce, sans fixer aucun préalable,nouer un dialogue diplomatique avec les autoritésdu Hamas qui contrôl<strong>en</strong>t cette zone et fairepression sur les autorités d’Israël. L’idée, qui aprévalu jusqu’à prés<strong>en</strong>t, selon laquelle, “on nedialogue pas avec des terroristes”, n’est pas acceptable,aussi contestables, je crois l’avoir suffisamm<strong>en</strong>tsouligné, que soi<strong>en</strong>t les tirs de roquettes.Ceux-ci ne saurai<strong>en</strong>t rester plus longtemps unprétexte à l’inaction de la communauté internationale.Celle-ci sera d’autant plus crédible pourdemander un “cessez-le-feu” aux Palestini<strong>en</strong>s,qu’elle se sera <strong>en</strong>gagée avec la plus grande déterminationpour que soi<strong>en</strong>t respectés <strong>en</strong>vers lesGazaouis les simples exig<strong>en</strong>ces d’humanité.Toutes les conditions sont remplies pour appliquerle principe d’ingér<strong>en</strong>ce humanitaire etdémocratique. Demain, il sera trop tard.27 février 2008Les faits sont décidém<strong>en</strong>t têtus. Depuis que j’aifini d’écrire ce texte, les faits n’ont cessé de parler.Très fort. Violemm<strong>en</strong>t. Mortellem<strong>en</strong>t. Dans lamatinée du 27 février, un raid israéli<strong>en</strong> frappe unminibus de la branche armée du Hamas à KhanYounès au sud de Gaza, tuant cinq d’<strong>en</strong>tre eux etblessant un sixième. Le même jour, une roquettede la résistance est tirée de la bande de Gaza etfrappe de plein fouet le collège Sapir, au nord dela ville de Sdérot et tue un Israéli<strong>en</strong>. C’est le premiermort israéli<strong>en</strong> depuis la prise de pouvoirpar le Hamas à Gaza <strong>en</strong> juin 2007. Peu après,deux Palestini<strong>en</strong>s sont tués et deux autres blessésdans un nouveau raid israéli<strong>en</strong> au nord-est de laville de Gaza. Jeudi, plusieurs raids de l’aviationisraéli<strong>en</strong>ne sont m<strong>en</strong>és sur Gaza. En deux jours,tr<strong>en</strong>te et un Palestini<strong>en</strong>s sont tués, dont quinzecivils, parmi lesquels huit <strong>en</strong>fants dont un bébéde six mois. Jeudi soir, le Hamas déclare avoir tiré82 roquettes. Deux d’<strong>en</strong>tre elles ont atteintAshkelon, une ville de 120 000 habitants située à40 kilomètres de Tel-Aviv Et les faits ne sont pasprès de se taire. Et chacun des deux camps <strong>en</strong>nemisva continuer à justifier ses meurtres par sesmorts. La viol<strong>en</strong>ce est un <strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age aveugle.“Nous ne saurons ri<strong>en</strong>, écrivait Albert Camus,tant que nous ne saurons pas si nous avons ledroit de tuer cet autre devant nous ou de cons<strong>en</strong>tirqu’il soit tué. (…) Le meurtre est la question.”Oui, le meurtre est la question posée. Á chacun(e)d’y répondre. En toute responsabilité.29 février 2008Le 6 mars 2008, un jeune Palestini<strong>en</strong> de 25 ans,Abu Dheim, pénètre dans la bibliothèque d’uneécole talmudique située à Jérusalem-ouest et,armé d’une kalachnikov, il tue huit étudiants et <strong>en</strong>blesse neuf autres avant qu’un off<strong>ici</strong>er israéli<strong>en</strong>lui tire deux balles dans la tête.Jean-Marie Muller ■7 mars 2008Jean-Marie Muller est porte-parole nationaldu Mouvem<strong>en</strong>t pour une alternative non-viol<strong>en</strong>te(MAN, man@nonviol<strong>en</strong>ce.fr, www.nonviol<strong>en</strong>ce.fr)Auteur du Dictionnaire de la non-viol<strong>en</strong>ce(Le Relié Poche).DRPatrouille israéli<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> Cisjordanie.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20084 9


CourrierDRCher carburantJe me souvi<strong>en</strong>s avec émotion et précision dela première fois où je t’ai consommé. C’était<strong>en</strong> décembre 1979, et j’avais payé 2,96 Fpar litre. Au 1er décembre 1979, le Smichoraire était à 12,93 F et la rumeur disaitque les Français se révolterai<strong>en</strong>t dès le seuilde 5 F atteint. Heureux temps que l’onregrette : avec une heure de travail, leSmicard pouvait acheter 4,37 litresde carburant automobile.Vingt-huit ans après, je ne consomme quasim<strong>en</strong>tplus de carburant mais d’autres continu<strong>en</strong>t.En décembre 2007, le Smic horaire aaugm<strong>en</strong>té jusqu’à 8,54 € et les prix des carburantsse sont <strong>en</strong>volés… Si les prix des carburants étai<strong>en</strong>t restésstables, on <strong>en</strong> achèterait toujours 4,37 litres avec 8,54 €, et onle paierait donc 1,96 € le litre.Automobiliste <strong>en</strong> colère, regarde les tarifs affichés et tu verras si lesprix ont augm<strong>en</strong>té ou baissé. Observateur neutre, tu compr<strong>en</strong>draspourquoi les embouteillages continu<strong>en</strong>t.Patrice NéelArdècheSécu : solde positifA propos de votre article <strong>en</strong> page 15 de Sil<strong>en</strong>ce n°355, quand cessera-t-onde parler, y compris dans Sil<strong>en</strong>ce, du déf<strong>ici</strong>t de la “Sécurité Sociale” ?Le dernier rapport des comptes de la Sécu, un docum<strong>en</strong>t off<strong>ici</strong>el, spécifieque : les taxes sur le tabac, non reversées par l’Etat à la Sécu, se mont<strong>en</strong>t à7,8 milliards d’euros, les taxes sur l’alcool [dans la même situation] à 3,5milliards d’euros, les primes d’assurance auto à 1,6 milliards, les taxes sur lesindustries polluantes à 1,2 milliards, la part de TVA à 2 milliards, les retardsde paiem<strong>en</strong>t se mont<strong>en</strong>t à 4 milliards. Ce qui représ<strong>en</strong>te un total de 20,1milliards d’euros. Or le déf<strong>ici</strong>t reconnu se chiffre à11 milliards d’euros. Le solde positif de la Sécudevrait être de 9 milliards d’euros.Cela fait plus de vingt ans que je recueille des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tssur les comptes de la Sécu et j’ai toujourstrouvé que ceux-ci étai<strong>en</strong>t positifs. J’avaistrouvé des versem<strong>en</strong>ts au profit de régimes spéciauxdéf<strong>ici</strong>taires, des opérations <strong>en</strong> faveur de personnesétrangères v<strong>en</strong>ues se faire soigner <strong>en</strong>France, sans <strong>en</strong> payer les coûts réels, des arnaquesde fabricants de prothèses qui majorai<strong>en</strong>t honteusem<strong>en</strong>tleurs prix…Tout ceci provoquait des déf<strong>ici</strong>ts.Il semble y avoir une véritable omerta sur ces faits,à comm<strong>en</strong>cer par les élus, pour faire croire la sécuéternellem<strong>en</strong>t déf<strong>ici</strong>taire. Mais chacun sait quel’Etat français est le plus mauvais des payeurs !(…) Seulem<strong>en</strong>t on cherche tous les artifices pourr<strong>en</strong>flouer la Sécu, alors que l’Etat devrait reverserà la Sécu ce qu’il lui doit.Michel BriançonHérault.Ecologie du capitalNote de lecture : « L’écologie n’est pas seulem<strong>en</strong>t la logique de l’économietotale, c’est aussi la nouvelle morale du Capital (…). On a employé nos pèresà détruire ce monde, on voudrait maint<strong>en</strong>ant nous faire travailler à sareconstruction et que celle-ci soit, pour comble, r<strong>en</strong>table (…). Hébétés qu<strong>en</strong>ous sommes, nous serions prêts à sauter dans les bras de ceux-là mêmesqui on présidé au saccage, pour qu’ils nous sort<strong>en</strong>t de là ». (Yves Citton,“Projectiles pour une politique post-radicale”, comité invisible,L’insurrection qui vi<strong>en</strong>t, La Fabrique, Paris 2007).RemMeuseGr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,ri<strong>en</strong> n’a changé !Malgré l’étiquette du Ministère de l’Environnem<strong>en</strong>t “Pas de publ<strong>ici</strong>té”, maboîte aux lettres continue de se remplir quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t de papiers de toutesles grandes <strong>en</strong>seignes blésoises ! Dans mon quotidi<strong>en</strong> régional (La NouvelleRépublique), je dois chercher les articles intéressants au milieu de pages depub <strong>en</strong> volume toujours croissant. Les chaînes de radio et de télé sont<strong>en</strong>vahies, spécialem<strong>en</strong>t aux heures de grande écoute, de publ<strong>ici</strong>tés pour toutessortes de saloperies sucrées, soulignées d’un message hypocrite supposé nousinciter à faire le contraire de ce que propose l’annonce ! Jamais les rues deBlois n’ont été <strong>en</strong>vahies d’autant de panneaux publ<strong>ici</strong>taires qui défigur<strong>en</strong>tnotre belle ville !Dans mon supermarché, le rayon fruits et légumes est toujours rempli à80 % de produits importés de l’autre bout du monde, au prix de quelgaspillage d’énergie et de quelle pollution pour les am<strong>en</strong>er ! Ceux qui n’ontpas franchi coûteusem<strong>en</strong>t les océans ont été cultivés sous serre, au prix là<strong>en</strong>core de quels gaspillages et/ou de quels moy<strong>en</strong>s chimiques polluants, toutceci afin de nous proposer “tous les fruits et légumes <strong>en</strong> toutes saisons”(même s’ils n’ont plus aucun goût) !Au lieu d’<strong>en</strong>courager une pratique démocratique du sport, les médiascontinu<strong>en</strong>t de faire leurs gros titres avec le sport-spectacle, et notamm<strong>en</strong>tles sports motorisés, les plus néfastes à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t !Dans mon bureau de poste, l’espace autrefois réservé à quelques tables etchaises permettant aux usagers de s’asseoir pour remplir un formulaire ouaffranchir une lettre, a été supprimé et remplacé par un stand de v<strong>en</strong>te deproduits sans rapport avec l’activité postale : produits dérivés desévénem<strong>en</strong>ts sportifs, etc.Sur les routes, la limitation de vitesse a heureusem<strong>en</strong>t contribué à épargnerde nombreuses vies. Pour autant les constructeurs continu<strong>en</strong>t de concevoiret de v<strong>en</strong>dre librem<strong>en</strong>t des grosses cylindrées, des 4x4, dont ils nous vant<strong>en</strong>tla vitesse, bi<strong>en</strong> supérieure à celle autorisée, et dont la pollution est <strong>en</strong>rapport avec la puissance !Pour préparer néanmoins un av<strong>en</strong>ir moins pollué, on aurait pu s’att<strong>en</strong>dre à ceque nos futurs ingénieurs soi<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>tés vers des technologies propicesà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Ça ne semble pas concerner l’école d’ingénieurs de Blois(ENIVL) qui, quelques jours après l’annulation du “Paris-Dakar”, n’a ri<strong>en</strong>trouvé de mieux que de part<strong>ici</strong>per “avec <strong>en</strong>thousiasme” (La NouvelleRépublique du 13 février 2008) à un “Raid 4L” qui a lancé dans unecompétition aussi polluante qu’inutile (voire provocatrice) un millierd’équipages dans les dunes marocaines.Cherchez l’erreur !L’erreur c’est de croire qu’on peut corriger les excès d’un systèmeéconomique de marché <strong>en</strong> le laissant piloter par les t<strong>en</strong>ants les plus radicauxde ce système : mondialisation sans garde-fous, privatisation et instaurationd’une “concurr<strong>en</strong>ce libre et non faussée” y compris dans les domaines lesplus vitaux (santé, éducation, énergie, transport,…). Pour ce qui concerne laFrance, droite et gauche réunies ont ratifié subrepticem<strong>en</strong>t un traité europé<strong>en</strong>qui ne peut qu’aggraver les effets auxquels le “Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t”prét<strong>en</strong>dait porter remède !Jacques DeschampsLoir-et-CherContradictionVous ne semblez pas vous r<strong>en</strong>dre compte de vos contradictions. Faire une(bonne) critique du livre de Serge Latouche (Sil<strong>en</strong>ce n°355 p. 53, Petittraité de décroissance sereine, éd.Mille et une Nuits), d’accord, mais publiéchez le marchand de mort Lagardère, ne vous émeut pas plus que ça. C’estbi<strong>en</strong> la peine de faire moult articles dans Sil<strong>en</strong>ce pour la fin de la course auxarmem<strong>en</strong>ts. Comme l’écrivait le poète H<strong>en</strong>ri Michaux, “aux éternels distraits,d’aller aux distractions”.Jean-Claude BouchetHéraultS!l<strong>en</strong>ce : vous pointez du doigt l’une des multiples contradictions quotidi<strong>en</strong>nesauxquelles nous sommes confrontés. Cette réponse vous est écritesur un ordinateur dont les composants sont fabriqués dans des conditionssans doute plus que douteuses… Elle circule dans la rédaction par internet,sous l’œil du pouvoir militaire… Faut-il passer sous sil<strong>en</strong>ce une réflexioninnovante sur la décroissance ? Ou suggérer à Serge Latouche de publierson prochain livre dans une autre maison d’édition ?5 0 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


Où commander ces livres ?Si vous ne disposez pas d’une librairieindép<strong>en</strong>dante près de chez vous,vouspouvez commander vos livres auprès de Quilombo. Une partie de la somme est reverséeà S!l<strong>en</strong>ce. Il suffit de remplir sur papier libre, vos coordonnées, les ouvrages que voussouhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notés sous les titres de chaquelivre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlem<strong>en</strong>t par chèque (àl'ordre de Quilombo Projection). R<strong>en</strong>voyez le tout à : Quilombo/Sil<strong>en</strong>ce, 23, rueVoltaire, 75011 Paris. Délai de livraison <strong>en</strong>tre 10 et 15 jours.livresC’est gratuitFrancine MarkovitsEd. Albin-Michel2007 - 168 p. – 14 €Ce livre est une analyse philosophiquesur la gratuité etle don. L’auteure égrène, parfoisde manière plus ou moinsheureuse, une longue liste dedomaines concernés par cetacte. De Prométhée qui offrele feu aux hommes, à l’esclavage(gratuité forcée du travail),<strong>en</strong> passant par les physiocrates,le don des surplusagricoles, la charité chréti<strong>en</strong>ne,internet, ou les journauxgratuits, cette énumérationlui permet d’affirmer que “ledon gratuit n’est pas neutre. Un prés<strong>en</strong>t est<strong>en</strong> réalité un geste fictif, un m<strong>en</strong>songesocial, une obligation.” Ce qui est gratuit aforcém<strong>en</strong>t un coût (exemple : journaux gratuitspayés par la publ<strong>ici</strong>té). C’est ce qu’elleveut démontrer à travers ces illustrations.“Le ‘C’est gratuit’ n’est que lepremier mom<strong>en</strong>t d’une chaîne d’opérationsqui, petit à petit <strong>en</strong>gage l’un des acteurs dela transaction dans un processus irréversible,dans une relation de dép<strong>en</strong>dance<strong>en</strong>vers un créancier, et de dette forcée.”Mais le don, c’est aussi un peu de soi et deson temps que l’on donne à l’autre, unesorte de “jouissance de la dép<strong>en</strong>se de soi”.La t<strong>en</strong>eur de certains thèmes traités peutfaire l’objet de quelques réserves (sur l’éducationou la presse) ou peut paraître un peuhermétique (internet), mais il y a matière àréflexion et c’est bi<strong>en</strong> là l’ess<strong>en</strong>tiel. MJ.Une colonied’<strong>en</strong>ferErnest GiraultLes Editions Libertaires2007 - 240 p - 15 €Début du vingtième siècle,deux militants anarchistespart<strong>en</strong>t pour une tournée deconfér<strong>en</strong>ces et de r<strong>en</strong>contres<strong>en</strong> Algérie, pays déjà coloniséet subissant le joug du gouvernem<strong>en</strong>tfrançais. Et de sesreprés<strong>en</strong>tants. Les deux protagonistes,Ernest Girault et Louise Michel, vont ainsi,de surprises <strong>en</strong> révoltes, découvrir le racismedes Français <strong>en</strong>vers les Algéri<strong>en</strong>s.Plusieurs fois ils vont se retrouver confrontésà la viol<strong>en</strong>ce des colonisateurs qui necompr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas leur acharnem<strong>en</strong>t à vouloirdéf<strong>en</strong>dre les indigènes stupides, sales etarriérés. Ce texte est très dur car ErnestGirault nous décrit de manière directe sess<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts et ress<strong>en</strong>tis, quelquefois prochedu racisme. C’est qu’il découvre un pays etdes coutumes qu’il ne compr<strong>en</strong>d pas au premierabord. Et c’est Louise Michel qui leplus souv<strong>en</strong>t réalise et réagit <strong>en</strong> premierface aux nombreusesinjustices qu’ils côtoi<strong>en</strong>tau quotidi<strong>en</strong>.Un témoignage agressifautant dans ses propossans concessions qu’auniveau des situationsdénoncés. Mais un témoignagequi parle ouvertem<strong>en</strong>tde la viol<strong>en</strong>ce ducolonisateur. Et l’Algériea <strong>en</strong>core dû vivre cettecolonisation au quotidi<strong>en</strong>p<strong>en</strong>dant plus de 60 ans !JP.Lettresde nonmotivationJuli<strong>en</strong> PrévieuxEd. Zones/La Découverte2007 - 130 p. -9,90€Passer une offre d’emploi est pour une<strong>en</strong>treprise un moy<strong>en</strong> de communiquer d’oùdes annonces avec des visuels ou des exig<strong>en</strong>cesparfois déconcertants. Juli<strong>en</strong>Prévieux, comédi<strong>en</strong>, a décidé de répondrepar l’humour à ces annonces <strong>en</strong> <strong>en</strong>voyantdes lettres de non-motivation où il expliquede différ<strong>en</strong>tes manières pourquoi il ne postulerapas à l’emploi. C’est un petit bijoud’humour ! On dévore cela plié <strong>en</strong> deux.Lassé des lettres de réponses toutes sur lemême modèle, il <strong>en</strong>voie même une lettredans le même g<strong>en</strong>re à une société. A uneautre, il écrit un texte totalem<strong>en</strong>t illisiblequi lui vaut le même type de réponse, ce qui<strong>en</strong> dit long sur le temps passéà lire les lettres de candidatures.Seule un ou deux DRHrelèv<strong>en</strong>t l’humour des courriers,beaucoup ne répond<strong>en</strong>tpas. De quoi donner <strong>en</strong>vie àtous les chômeurs ou non dereproduire cette initiativepour surtout ne pas trouverd’emploi. Tout le monde nerêve pas de travailler plus,même pour gagner plus.Salutaire. FV.Le marché dela faimErwin Wag<strong>en</strong>hofer et Max AnnasActes Sud2007 - 191 p. - 20 €Cet ouvrage allemand constitue une introductionaux dessous les moins avouables dumarché de l’agro-alim<strong>en</strong>taire. Il abordeméthodiquem<strong>en</strong>t les différ<strong>en</strong>ts secteurs decelui-ci : légumes, pain, lait, viande, poisson,eau… On y découvre des informations surles stratégies de monopole des firmesAccorderl’accès à la terreCridev, Frères des hommes, Pekea(Cridev, 41, av<strong>en</strong>ue Janvier,35000 R<strong>en</strong>nes)2007 - 128 p. - 10 €L’accès à la terre reste diff<strong>ici</strong>le dans de nombreuxpays et les mouvem<strong>en</strong>ts paysans sontsouv<strong>en</strong>t victimes d’une forte répression pol<strong>ici</strong>èreà la demande des grands propriétaires.Or la sécurité alim<strong>en</strong>taire passe le plus souv<strong>en</strong>tpar l’accès à de petites surfaces cultivables.Cet ouvrage très pédagogique prés<strong>en</strong>tela situation dans plusieurs pays, lesquestions liées (place des femmes, nomadisme,création de zones protégées) et le rôlejoué par les multinationales de l’agroalim<strong>en</strong>taires.Le livre est complété par desdéclarations off<strong>ici</strong>elles sur le sujet et par unCD-Rom qui prés<strong>en</strong>te <strong>en</strong>core de nombreusesétudes de cas. Manque juste un petit mot surla situation dans les pays développés où l’accèsà la terre devi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un problème.MB.transnationales commeMonsanto et Nestlé,l’avancée faramineusedes OGM, ou <strong>en</strong>core labaisse des prix desmatières premières audétrim<strong>en</strong>t des producteurs.L’alim<strong>en</strong>tation dubétail destiné à la productionde viande occid<strong>en</strong>talea <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré unvéritable boom des productionsbrésili<strong>en</strong>nes desoja vers l’exportation,d’où cette conclusion que“les animaux europé<strong>en</strong>smang<strong>en</strong>t la forêt tropicaled’Amazonie” alors quela malnutrition resteforte dans le pays. D’unautre côté, l’homme et lafemme modernes sontam<strong>en</strong>és aujourd’hui à seposer des questionsinédites : “Peut-être quela tomate qui apoussé sur de la laine de roche n’estplus une tomate, comme la photod’une tomate n’<strong>en</strong> est pas une” ? Aumilieu d’un foisonnem<strong>en</strong>t de pistes,on regrettera le manque d’informationsprécises avec leurs sources,ainsi que le manque de style : celivre est tiré de l’excell<strong>en</strong>t film Wefeed the world mais il se cont<strong>en</strong>tesouv<strong>en</strong>t de décrire des scènes dufilm, ce qui r<strong>en</strong>d la lecture pesanteet laborieuse. GG.Contreles jouets sexistesCollectifEd. L’Echappée2007 - 158 p. - 12 €Pourquoi existe-t-il <strong>en</strong>core aujourd’huides pages bleues et des pagesroses dans les catalogues de jouets?Parce que les jouets continu<strong>en</strong>t àêtre très largem<strong>en</strong>t sexistes : poupéespour les filles, mécanos pour lesgarçons… Plusieurs associationsantisexistes (Mix-Cité, collectifcontre le publisexisme) montr<strong>en</strong>t <strong>ici</strong>l’ampleur de la discrimination etcomm<strong>en</strong>t on fait perdurer la sociétésexiste d’antan. On notera un intéressantchapitre sur les alternatives : ri<strong>en</strong> n<strong>en</strong>ous oblige à acheter ces jeux ; on peut aussichoisir de jouer avec ses <strong>en</strong>fants et de citerde très nombreux jouets que l’on peut fairesoi-même sans ri<strong>en</strong> acheter (un boomerang,un cerf-volant, un instrum<strong>en</strong>t de musique, del’acrobatie, des jeux <strong>en</strong> extérieur…). On peutmême jouer avec les <strong>en</strong>fants à chasser lesexisme <strong>en</strong> épluchant des livres pour la jeunesseet des catalogues de jouets. Un livrepour ouvrir les yeux et les jeux. FV.S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20085 1


livresQuitterson point de vue,quelques utopiesanarcho-littérairesd’il y a un siècleCaroline GranierEd. du Monde Libertaire2007 - 117 p. - 10 €Dans son introduction très docum<strong>en</strong>tée,Michel Antony comm<strong>en</strong>ce par mettre <strong>en</strong>avant un paradoxe de l’écrit utopique classique: à la fois “réalisation libre, libératrice,libertaire” et exprimant un résultat “leplus souv<strong>en</strong>t pré-totalitaire”, elle échoueparfois à donner un tableau qui n’est paseffrayant là où elle voudrait faire rêver…L’originalité et l’intérêt de ce petit livre estde donner à connaître l’univers un peu àpart des utopies libertaires <strong>en</strong> axant la descriptionet l’analyse sur six utopies écrites<strong>en</strong>tre 1874 et 1904. De la commune deMal<strong>en</strong>pis (d’André Léo), à l’Atlantide(d’Han Ryner) <strong>en</strong> passant par l’île de TerreLibre (de Jean Graves), le lecteur/lectriceest invité à une agréable prom<strong>en</strong>ade sur lesterres non-défrichées de l’imaginaire anarchiste.L’attrait de ces textes littéraires estl’abs<strong>en</strong>ce d’un vocabulaire politique tropalourdi et la fraîcheur des mots pour direune société idéale qui se cherche. On estmoins dans la description béate d’un mondeparfait que dans la confrontation <strong>en</strong>tre lam<strong>en</strong>talité dominante et d’autres possibles<strong>en</strong> gestation. Souv<strong>en</strong>t, la contradiction n’estpas effacée mais est au contraire un moteurde l’intrigue. Ce livre se lit avec plaisir etdonne à voir la multipl<strong>ici</strong>té des imaginairesqui se cach<strong>en</strong>t derrière la dénomination de“libertaire”. Dans tous les cas, le lecteur/lectrice aura été prév<strong>en</strong>u : “l’impossiblearrive – il n’arrive même que cela” (LouiseMichel). GG.Et le monde regardele Liban, été 2006collectif coordonnépar Malika MadiEd. Cerisier (Belgique)2007 - 216 p. – 11,20 €Au cours de l’été 2006, Israël a bombardé leLiban. Sous forme de pamphlets, contes,poèmes, analyses, ou nouvelles, différ<strong>en</strong>tespersonnes retrac<strong>en</strong>t à leur façon ces terriblesjournées de guerre. Etudiants, professeurs,écrivains, histori<strong>en</strong>s, ils exerc<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tesprofessions, ils sont nés au Liban ou y habit<strong>en</strong>t,certains viv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> exil. Leur seule ambitionà travers ces lignes est “d’apporter untémoignage de solidarité au peuple libanais”,sans lam<strong>en</strong>tation, mais avec indignation. Cesécrits, historiques, pragmatiques ou anecdotiques,bouleversants et pleins de révoltes,dénonc<strong>en</strong>t au fil des pages l’absurdité de ceconflit, et la viol<strong>en</strong>ce exercée sur des innoc<strong>en</strong>ts.MJ.B.DBételgeuseLors du salon de la BD à Angoulême, du 25 au 27 janvier,le prix Tournesol 2008, prix de la BD écologiqueremis par les Verts chaque année, a été remis à Léo, lescénariste et dessinateur de la série Bételgeuse. Cettesérie de BD dont onze tomes sont déjà parus raconte la r<strong>en</strong>contre<strong>en</strong>tre des humains et d’autres formes d’intellig<strong>en</strong>ce sur plusieursplanètes successives. Cela comm<strong>en</strong>ce sur la planète Aldébaran, une planètecolonisée par la planète Terre où la Mantrisse, une forme non id<strong>en</strong>tifiéed’être vivant, provoque un massacre dans la colonie humaine. Au fildes tomes, Léo crée un scénario complexe où s’oppos<strong>en</strong>t des multinationalesqui considèr<strong>en</strong>t les nouvelles planètescomme de nouvelles ressources à piller et uneéquipe de sci<strong>en</strong>tifiques qui peu à peu <strong>en</strong>tre <strong>en</strong>communication avec d’autres formes d’intellig<strong>en</strong>ces.Cette série de sci<strong>en</strong>ce-fiction particulièrem<strong>en</strong>tcréative et admirablem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> dessinéet<strong>en</strong>d à montrer que l’av<strong>en</strong>ir est dans un nouveléquilibre <strong>en</strong>tre technique et spiritualité. Idéalpour rêver, sans doute, mais cela <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t lemythe que la solution à la destruction de notreplanète peut prov<strong>en</strong>ir de la conquête de l’espace,ce qui pour longtemps <strong>en</strong>core devrait resterde la sci<strong>en</strong>ce-fiction. MB.CARtoonsLe cauchemarautomobileAndy SingerEd. L’Échappée - 96 p. - 12 €PrixTournesol2008Il s’agit d’un recueil de dessins d’Andy Singer,dessinateur américain connu pour ses illustrationsreprises par de nombreux opposants à lavoiture. Chaque dessin est une grande claque àl’industrie de l’automobile. Les citations et courts textes personnelsd’Andy Singer, l’introduction et la conclusion de journalistes ami-e-s ajout<strong>en</strong>tune forte personnalité au cont<strong>en</strong>u sans concession de l’ouvrage.L’ironie, la peur et la révolte sont quelques-uns des symptômes ress<strong>en</strong>tis<strong>en</strong> cours de lecture. C’est comme un direct que l’on se pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> pleinefigure : chaque mot, chaque trait, chaque argum<strong>en</strong>t fait mouche et interpelle.Bravo Andy, continue. JP.GeronimoEti<strong>en</strong>ne Davodeau et JoubEd. Dupuis/Expresso2007 - 48 p. - 9,80 €Trois ados r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t un “Indi<strong>en</strong>” qui vit <strong>en</strong>autarcie sur sa ferme. Chassés par l’écolo radical,ils revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t après que celui-ci, r<strong>en</strong>versé parune voiture, se retrouve à l’hôpital. Ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>talors Geronimo, le neveu de l’Indi<strong>en</strong>, qui atoujours vécu isolé sur la ferme avec un poste deradio comme li<strong>en</strong> avec le reste du monde. Lesjeunes vont peu à peu lui fait goûter les délices de la société de consommation…L’histoire annoncée <strong>en</strong> trois tomes met <strong>en</strong> opposition une surconsommationdes jeunes d’une part et un discours écolo irréaliste d’autrepart. Après Rural et Chutes de vélo, Eti<strong>en</strong>ne Davodeau poursuit <strong>ici</strong> avecJoub ses interrogations sur la nécessaire prise <strong>en</strong> compte de la réalité écologiste,<strong>en</strong> s’attardant <strong>ici</strong> sur les comportem<strong>en</strong>ts extrémistes. Il faudraatt<strong>en</strong>dre la suite pour voir quelles conclusions les auteurs <strong>en</strong> tir<strong>en</strong>t. FV.La bande à EdJak et GegEd. Grrr…art (78660 Allainville-aux-Bois)2007 - 48 p. - 10 €Connaissez-vous des bandes dessinées dontle héros est un handicapé ? C’est après uneinterrogation de ce g<strong>en</strong>re par des <strong>en</strong>fantshandicapés que les auteurs <strong>en</strong> sont v<strong>en</strong>us àconcevoir cette BD. Ed est un ado <strong>en</strong> chaiseroulante, et dans sa bande on trouve unmalvoyant, un nain et un obèse… En gagd’une page, des situations drôles mises <strong>en</strong>images à partir de récits collectés auprèsd’handicapés. Le niveau d’humour est irrégulier,mais globalem<strong>en</strong>t on rit bi<strong>en</strong> oujaune <strong>en</strong> dévorant les av<strong>en</strong>tures du jeuneEd et ses débrouilles. Publié dans une maisond’édition indép<strong>en</strong>dante, un éloge de ladiffér<strong>en</strong>ce. A suivre… FV.5 2 S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008


l e l i v r e d u m o i sL’école et la peste publ<strong>ici</strong>taireNico Hirtt et Bernard LegrosEd. Ad<strong>en</strong> (Bruxelles)2007 - 137p. - 9 €En lisant ce petit livre, on découvre comm<strong>en</strong>t les multinationalesdéploi<strong>en</strong>t des trésors d’imagination pourt<strong>en</strong>ter de pénétrer dans ce lieu jusqu’<strong>ici</strong> relativem<strong>en</strong>tépargné par l’invasion publ<strong>ici</strong>taire : l’école. Les <strong>en</strong>fants sontprescripteurs d’une part importante des achats de la famille,et constitu<strong>en</strong>t dans l’<strong>en</strong>ceinte de l’école un “marché captif”,ce qui fait de l’école une cible stratégique pour les merc<strong>en</strong>airesdu capitalisme. Les auteurs détaill<strong>en</strong>t par le m<strong>en</strong>u lesassauts des publ<strong>ici</strong>taires, plus cyniques et malhonnêtes lesuns que les autres, pour pénétrer par la f<strong>en</strong>être là où la loileur ferme la porte. Ils font au passage une analyse précisedu fonctionnem<strong>en</strong>t du système publ<strong>ici</strong>taire, et finiss<strong>en</strong>t parélargir le champ de la réflexion : cette invasion publ<strong>ici</strong>taire àl’école part<strong>ici</strong>pe d’un mouvem<strong>en</strong>t plus vaste de mainmise de l’économie de marché surle système éducatif, de privatisation de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t public. “Ainsi, petit à petit,l’école est dev<strong>en</strong>ue une machine à produire de la compét<strong>en</strong>ce professionnelle au servicede l’économie, sous couvert de produire de l’employabilité au service des individus”.Le livre se termine par un défrichem<strong>en</strong>t des pistes qui permett<strong>en</strong>t aux <strong>en</strong>seignants, éducateurs,par<strong>en</strong>ts et toute personne qui se s<strong>en</strong>t concernée, d’agir individuellem<strong>en</strong>t ou collectivem<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> France et <strong>en</strong> Belgique, pour contrer cette “peste” publ<strong>ici</strong>taire. On apprécierala clarté des analyses et des informations cont<strong>en</strong>ues dans ce livre. Le lecteur seraprév<strong>en</strong>u : le loup est dans la bergerie. GG.livresbeaux livresGlobe painterJuli<strong>en</strong> “Seth” MallandEd. Alternatives2007 - 152 p. - 27 €Un tour du monde <strong>en</strong> trois contin<strong>en</strong>ts(Amérique du Sud, Australie et Asie) pour unparisi<strong>en</strong> graffiste. Juli<strong>en</strong> Malland, plus connusous le nom de « Seth » dans le milieu dugraff urbain, part à la r<strong>en</strong>contre de ses homologuesinconnus avec qui il va partager desinstants de création collective et spontanée,équipés de leurs bombes de peinture. C’estsous l’œil de la rev<strong>en</strong>dication urbaine queSeth nous convie à son tour du monde. Desfavelas de Rio à la méga citée de Tokyo cesont des cultures d’expression populaire qu<strong>en</strong>ous livre l’artiste. Des graff anti-Bush <strong>en</strong>Amérique du Sud à la fresque décorative,c’est une symphonie de couleursdans de bi<strong>en</strong> tristesmilieux urbains. Telle une réappropriationde l’espace urbain,pour plus de vie, comme unelueur d’espoir.La place reste à l’image toutau long de ce récit de voyage oùles quelques articles accompagn<strong>en</strong>tintelligemm<strong>en</strong>t les photos, les croquis,les portraits, etc.À découvrir pour les amateurs qui appréci<strong>en</strong>tl’art du graff <strong>en</strong> milieu urbain. JP.échange publ<strong>ici</strong>taireS!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008 5 3


5 4livresSur la routedes utopiesChristophe CousinEd. Arthaud2007 - 286 p. - 20 €musiqueDébat de boueImbert ImbertL’Autre Distribution2007 - 10 titres - 36’07Après avoir joué dans plusieursformations, ImbertImbert sort son premieralbum solo, où la nostalgiesemble tisser sa toile.Amours perdus Faut quej’l’oublie, mal de vivre Ungoût de crasse, vision d’unet<strong>en</strong>dresse qui peut êtremaladroite Là là là, fontpartie de ses complaintes.Mais il se révèle aussi uninsurgé de l’amour, unrévolté de la vie Malgré moi, un t<strong>en</strong>dre et tal<strong>en</strong>tueuxconteur La mouche, même si ces textessont toujours sur le fil, fragiles. Les propos sontcrus, spontanés, charnels. Il se joue parfois desmots et des rimes, notamm<strong>en</strong>t dans Débat deboue pour décrire une atmosphère grinçante etdiscordante.Sa contrebasse omniprés<strong>en</strong>te, avec laquelle il faitcorps, part<strong>ici</strong>pe pleinem<strong>en</strong>t à cette ambiancedouce-amère, trucul<strong>en</strong>te. Entre émotion et tourm<strong>en</strong>tImbert Imbert trace une voie qu’il estagréable de suivre. MJ.La vie rêvée d’un clownNicolas Pallot2007 - 13 titresS!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 2008Pallot est rigolo. Ça se voitsur la pochette, ça s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ddans le disque. Il le proclamehaut et fort dès ledébut du cd, Pallot fayot.C’est avec humour et caust<strong>ici</strong>téqu’il décortique despetites tranches de vie,dont Chi<strong>en</strong>ne de con. Il sefait plaisir <strong>en</strong> racontant ladure exist<strong>en</strong>ce du gars quia des problèmes dans saL’idéal utopique a de tout temps attiré leshumains. Que reste-t-il aujourd’hui de cetespoir d’un monde meilleur. L’auteur a prisla route pour aller visiter d’anci<strong>en</strong>nes et deréc<strong>en</strong>tes réalisations qui se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tcomme utopiques. Cela comm<strong>en</strong>ce àMadagascar avec Libertalia une cité crééepar des pirates aujourd’hui dev<strong>en</strong>ue uneville comme les autres, puis Uzupis, un quartierbranché de Vilnius (Lituanie), Auroville<strong>en</strong> Inde, Christiania à Cop<strong>en</strong>hague, puis différ<strong>en</strong>tslieux aux Etats-Unis du très écolo Twinoaks au projet architecturald’Arcosanti <strong>en</strong> passantpar le projet de villede Walt Dysney ou autresexpéri<strong>en</strong>ces religieuses.La force du livre est dansle récit du voyage, plusque dans le débat idéologiquedu bi<strong>en</strong>-fondé deces réalisations. L’auteurse limite à ses ress<strong>en</strong>tis,ses r<strong>en</strong>contres, sans tellem<strong>en</strong>tpr<strong>en</strong>dre le temps d’analyser ce qu’ilvisite, d’où un côté dés<strong>en</strong>chanté qui ressortau travers de ses digressions sur sa conditionde voyageur solidaire. On reste sur safaim. MB.vie ! Les tracas quotidi<strong>en</strong>s, ou les concessionsque chacun fait dans la relation <strong>en</strong> couple Uneseule idée pour 2 cerveaux. De même il s’offre unpetit tour de nostalgie dans son <strong>en</strong>fance insoucianteLa vie rêvée d’un clown. Il évoque aussi latriste réalité d’une vie de misère Ivrogne. On goûteracep<strong>en</strong>dant un peu moins ses histoires de culun peu limites La complainte du cocu <strong>en</strong> hiver ouLa saint val<strong>en</strong>tin.La musique est plutôt populaire ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tautour de l’accordéon et de la guitare.On att<strong>en</strong>dait un peu plus d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, évoquéquand même dans Bellisa, chez cet empêcheur detourner <strong>en</strong> rond. Heureusem<strong>en</strong>t, l’humour et lachaleur humaine font parties intégrantes de cetopus. MJ.Devant nos portesLes frères Maax14, rue des Ayrals 34220 Riols2007 - 12 titres - 48’28Dans la tradition des troubadours, les frèresMaax nous <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t sur les chemins de la passionet de la révolte. Ces conteurs réfractairess’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l’arg<strong>en</strong>t-roi, aux riches, aux gouvernantsqu’ils exècr<strong>en</strong>t, préférant chanter lacomplainte des laissés pour compte La valse desinhumains. Ils mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> garde contre la bêtisehumaine Petit oiseau. Ils invit<strong>en</strong>t à l’amitié, aupartage, à pr<strong>en</strong>dre le temps de vivre au coin d’unfeu de bois, au rêve, à l’amour, à refaire le monde,Au B.A.R. Alors, même si tout est éphémère,notamm<strong>en</strong>t la célébrité, Devant nos portes, si lafin est inéluctable Aller sans retour, ils choisiss<strong>en</strong>tde résister dès à prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong>treautres, la musique dans la rue Chante troubadour.Et derrière le poète, Tous les humains lecœur <strong>en</strong> fête, chanteront et joueront pour unmonde plus tolérant et plus festif Quand il r’vi<strong>en</strong>drale jardinier. La voix chaude, pleine d’émotionde Max donne le ton et le rythme à ces chansons.Sur des valses, du jazz ou des airs plus posés, oùprédomin<strong>en</strong>t l’accordéon et le clavier, la musiqueest intemporelle, simple, spontanée.Un bon héritage de la chanson française <strong>en</strong>gagée,à l’image de leurs illustres aînés, ouverte sur lavie, solide comme le terroir, celle qui fait chaudau cœur. MJ.Nous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...■ Ecocitoy<strong>en</strong> au quotidi<strong>en</strong>, Jérôme Chaïb etJean-Paul Thorez, éd. Sang de la Terre, 2007,206 p. 32 €. De très nombreux trucs pour être plusécolo dans sa maison et dans son jardin… mais pourla citoy<strong>en</strong>neté, ri<strong>en</strong> ou presque ! Tout au plus parlet-ondes problèmes de voisinages dans un lotissem<strong>en</strong>t.La citoy<strong>en</strong>neté étant l’interv<strong>en</strong>tion dans lacité, <strong>ici</strong> ri<strong>en</strong> sur des politiques mun<strong>ici</strong>pales ou pluslarge <strong>en</strong>core.■ Le maître qui appr<strong>en</strong>ait aux <strong>en</strong>fants à grandir,Jean Le Gal, éd. Libertaires (17190 Saint-Georges-d’Oléron), 2007, 310 p. 15 €. Ce livreautobiographique préfacé par Michel Onfray, racontel’histoire d’un jeune <strong>en</strong>seignant qui va faire carrièreau sein de la pédagogie Freinet, découvrantqu’il est possible d’éviter le bourrage de crâne,l’obéissance et de préférer la coopération et l’autogestion.Son parcours montre qu’une autre école estpossible.■ L’humanité disparaîtra, bon débarras, YvesPaccalet, éd. J’ai lu, 2007, 190 p. 4,80 €. Reprise<strong>en</strong> poche d’un pamphlet paru <strong>en</strong> 2006, d’un prochedu Commandant Cousteau qui <strong>en</strong> a fait grincer desd<strong>en</strong>ts plus d’un du fait de sa misanthropie, d’uneprés<strong>en</strong>tation d’Hitler comme représ<strong>en</strong>tant suprêmede notre logique humaine, de treize façons dont l’humanitépeut disparaître… Bref, plus pessimiste, justem<strong>en</strong>ttu meurs.■ Le République du mépris, Pierre Tevanian, éd.La Découverte, 2007, 120 p. 10 €. Auteur de plusieursouvrages sur “la lepénisation des esprits”,l’auteur, philosophe, poursuit <strong>ici</strong> ses analyses sur lamontée du racisme dans la population, sous lepatronage de Sarkozy, notamm<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t leféminisme, la laïcité, la mémoire… conduis<strong>en</strong>t parperversion à rejeter le jeune beur de culture musulmane.■ La foire aux ânes ou de l’abolition du salariat,Gaston Britel, éd. Le Coquelicot (BP 74078,31029 Toulouse cedex 4), 2007, 49 p.x2, 8 €.Réédition <strong>en</strong> français et <strong>en</strong> occitan de réflexions surle salariat comme source d’inégalité, datant desannées 1930 à 1950, l’auteur français ayant part<strong>ici</strong>péà l’épopée anarchiste <strong>en</strong> Espagne. Critique dela monnaie fondante mise <strong>en</strong> place à l’époque(comme dans certains Sel aujourd’hui) comme nouvelleforme d’exploitation.■ Régions polaires, quels <strong>en</strong>jeux, Yves Fr<strong>en</strong>ot,éd. Le Pommier, 2007, 128 p. 6,50 €. Les régionspolaires modèr<strong>en</strong>t les fluctuations climatiques. Leurévolution est donc au c<strong>en</strong>tre du débat sur le réchauffem<strong>en</strong>tclimatique. L’auteur, climatologue, montre<strong>ici</strong> les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre ce qui se passe dans ces régions, leclimat, la couche d’ozone, la biodiversité… Brefl’av<strong>en</strong>ir de la planète.■ Le fée électr<strong>ici</strong>té, fée ou sorcière, pourquoi etcomm<strong>en</strong>t éliminer la pollution électrique chezsoi, Annie Lobé, Santé publique éditions (94260Fresnes), 2007, 332 p. 20 €. Dans un style faciled’accès, l’auteure prés<strong>en</strong>te de très nombreuses donnéessur tous les appareils électriques prés<strong>en</strong>ts dansla maison, et multiplie les avertissem<strong>en</strong>ts sur lesdangers qu’ils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, compilant un très grandnombre d’études sci<strong>en</strong>tifiques pas toujours connuesdu public. Elle élargit le débat : si on peut bi<strong>en</strong> sûrse protéger au maximum des appareils… on peutaussi s’interroger sur leur réelle utilité.■ Si ! ça se peut, Sylvie R<strong>en</strong>ault, BP 31, 26150Die, 2007, 390 p. 25 €. Cela comm<strong>en</strong>ce comme unjournal intime p<strong>en</strong>dant de très longs chapitres,avant de cerner les problèmes de santé de l’auteureet comm<strong>en</strong>t elle se trouve contaminée par le mercureprés<strong>en</strong>t dans les amalgames d<strong>en</strong>taires. S’<strong>en</strong>suitune analyse des moy<strong>en</strong>s de se soigner et la nouvellevie qu’elle mène depuis, avec égalem<strong>en</strong>t une dénonciationde la vaccination. Bavard.■ Slogans pour les prochaines révolutions,D<strong>en</strong>is Langlois, éd. Seuil, 2008, 128p. 10 €.Recueil de slogans de Mai 68, période bénie pourl’auteur… et de slogans plus contemporains.■ Les pieds sur terre, les av<strong>en</strong>tures de Timéodans un monde qui marche sur la tête, KarineSabatier, Loïc Hamon, éd. Elka, 2008, 14,50 €.Après une première édition qui a connu un grandsuccès, réédition de ce livre-jeu pour les <strong>en</strong>fantsdans un nouveau format, un tour du monde interactifsur les questions d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et sur les alternativespour sauver la terre.


351 352 353 354 355 356Commanderun anci<strong>en</strong> numéroAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles.Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (4€ l’exemplaire,4,60€ à partir du n° 352). Les frais de port sont de 2 € pour un ex ■ ,3 € pour 2 ex ■ , 4 € pour 3 ex et plus ■ .s’abonner àNuméros régionaux■ 272-273 Rhône■ 285-286 Isère■ 318-319 Drôme et Ardèche■ 325-326 Nord-Pas-de-Calais■ 331 Ariège et Hautes-Pyrénées■ 337 Paris■ 342 Var et Alpes-Maritimes■ 348 C<strong>en</strong>tre■ 353 Haute-Garonne et GersAutres numéros■ 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin.OGM : faucheurs volontaires.■ 320 Ecologie et alternativesPétrole et géologie politique. Imaginerune banque transpar<strong>en</strong>te. Bureautiqueet économies d’énergie.■ 324 Voyages au pays de chez soiLa bio au cœur de l’écologie. Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>tsur la maison qui brûle. La pile à combustible.■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson.Energie : L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire.■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance.■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl. Autonomadisme contrelibéralisme. Dix ans de sevrage radiophonique.■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ?Biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci !■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox.■ D eve n o n s d e s m é d i a sa l t e r n a t i f s , é d i t io n sd u P ’ t i t g a v r o c h e . 2 0 0 6 ,3 7 0 p, 1 0 € ( + 3 € f r a i sd e p o r t )■ 339 Handicap et alternativesSeveso.L’action non-viol<strong>en</strong>te ça s’appr<strong>en</strong>d !Déboulonneurs, Massage café, AlternativeSanté.■ 340 Pour des innovationsfrugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maisondes Femmes. Le café du soleil. OK Chorale.■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, la petite Rockette. Commerce équitable.■ 343 Changeons la recherche !Politique : Paul Ariès, révolution et décroissance.Paix : Parole et démocratie part<strong>ici</strong>pative.■ 344 Maghreb à quandl’indép<strong>en</strong>dance ?Belgique : Chasse aux bombes. Chauffe-eausolaire. Association d’éducation populaire.Jean Van Lierde.■ 345 Les nouveaux horizonspaysansPolitique : La déliquesc<strong>en</strong>ce. Energie 21.Après la fin du pétrole.■ 346 Quelles relations Sud-nord ?OGM: procès des faucheurs volontaires.Paix : guerre et nouvelles technologies.Décroissance : dissid<strong>en</strong>ce de la broussaille.■ 347 Libertés : le combat continueBiocarburants : impossible à grande échelle.Irradiation des alim<strong>en</strong>ts : combi<strong>en</strong> de fraudes?Munich : la bio protège l’eau.j e r è g l e u n t o t a l d e :N O MP r é n o mA d r e s s eC o d e p o s t a lC o m m u n e■ 349 Quand l’écologie fait la foireJapon : le réacteur ne résiste pas au séisme.Education : Célestin et l’école moderne.■ 350 Décroissance côté femmesFamine : manger ou conduire, il faut choisir.Contrôle : passe Navigo et vie privée.Politique : des voies pour une régénération.■ 351 : 25 ans de sil<strong>en</strong>ceVoyageurs des possibles. Ecologie politique<strong>en</strong> questions. Fausses solutions.Excès de vitesse.■ 352 Sortir de l’industrialismeInspections citoy<strong>en</strong>nes : Un festival “missilemi-raisin”. Gr<strong>en</strong>elle : Des promesses pourplus tard... ou pour jamais.■ 354 Mun<strong>ici</strong>pales : être maireautrem<strong>en</strong>tAlternatives : une autre Villa est possible.Décroissance : Colporteurs de santé. Islande :les géants de l'aluminium. Lobby nucléaireet politique.■ 355 Sortir des pest<strong>ici</strong>desSans papiers : pour la liberté de vivre.OGM : ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core joué ! Transports :une énergie écologique sur quatre pattes.Alternatives à S!l<strong>en</strong>ce : des lecteurs<strong>en</strong> action.■ 356 Comm<strong>en</strong>t les arméesdétruis<strong>en</strong>t la planèteInde du sud : voyage <strong>en</strong> biodynamie.Décroissance : cultivons le désir de créer.Energies : marche pour un futur sansnucléaire. Alternatives : un bar autogéré :de l’Autre CôTé du PonT.Francemétropolitaine■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 20 €■ P a r t i c u l i e r 1 a n 4 6 €■ I n s t i t u t i o n 1 a n 9 2 €■ S o u t i e n 1 a n 6 0 € e t +■ P e t i t f u t é 2 a n s 7 4 €■ G r o u p é s p a r 3 e x 1 a n 1 1 5 €■ G r o u p é s p a r 5 e x 1 a n 1 7 3 €■ P e t i t b u d g e t 1 a n 2 8 €Suisse■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 45 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 27 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 85 €■ Petit budget 1 an 35 €France : règlem<strong>en</strong>t àSil<strong>en</strong>ce, 9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04CCP 550-39-Y LyonVi r e m e n t s b a n c a i r e s :C C P 5 5 0 3 9 Y LYO NBelgique : règlem<strong>en</strong>t àBra b a n t-Ecologie,33 ro u te d e R<strong>en</strong>ipontB - 1380 Ohaintél : 00 32 2 633 10 48CCP OOO-15-19-365-54Suisse : règlem<strong>en</strong>t àC o n t r a t o m C P 6 5 -C H 1 2 1 1 G e n è v e 8t é l : ( 4 1 ) 2 2 7 4 0 4 6 1 2C C P 1 7 - 4 9 7 6 9 6 - 4C o u r r i e r s : 9 r u e D u m e n g e , F 6 9 3 1 7 Ly o n C e d e x 0 4 A b o n n e m e n t s : 0 4 7 4 0 7 0 8 6 8 m a r d i 8 h 3 0 - 1 1 h e t 1 3 h 3 0 - 1 6 h o u l e 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 j e u d i 1 0 h - 1 2 he t 1 4 h - 1 7 h R é d a c t i o n : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 m e rc re d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h S t a n d s , d é po s i t a i r e s : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 m a rd i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h L e s t e x t e s s o n t s o u s l are s p o n s a b i l i t é d e l e u r s a u t e u r s . L e s b r è v e s s o n t d e s r é s u m é s d e s i n f o r m a t i o n s q u e l ’ o n n o u s c o m m u n i q u e . Te x t e s : s a u f m e n t i o n c o n t r a i re , l a re v u e a u t o r i s e ,sous réserve de citer la source, la copie illimitée à usage privé des textes. Les utilisations à usage pédagogique sont égalem<strong>en</strong>t autorisées. Tout usage commerci a l e s t s o u m i s à n o t re a u t o r i s a t i o n . I l l u s t r a t i o n s : L e s p h o t o s e t d e s s i n s re s t e n t l a p ro p r i é t é d e l e u r s a u t e u r s . N ° d e c o m m i s s i o n p a r i t a i r e : 0 9 1 0 G 8 7 0 2 6N ° I S S N 0 7 5 6 - 2 6 4 0 D a t e d e p a r u t i o n : 2 e t r i m e s t re 2 0 0 8 T i r a g e : 6 8 0 0 e x E d i t e u r : A s s o c i a t i o n S i l e n c e , p e r m a n e n c e : l u n d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h t é l : 0 4 7 83 9 5 5 3 3A d m i n i s t r a t e u r s : E s t e b a n M o n t o y a , M i m m o P u c c i a r e l l i D i r e c t e u r d e p u b l i c a t i o n : M i m m o P u c c i a r e l l i S e c r é t a i r e s d e r é d a c t i o n : M i c h e l B e r n a r det Michel Jarru Gestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel Jarru Maquette : Patrice Farine Stands, lieux de dépôts : Dorothée Fessler Rédaction :Michel Ber nard,G u i l l a u m e G a m b l i n , E s t e b a n M o n t o y a , M i m m o P u c c i a relli P i l o t e s d e r u b r i q u e s : P a t r i c e B o u v e r e t , A d e l i n e C h a r v e t , C h r i s t i a n D a v i d , S o p h i eD o d e l i n , M a r i o n G i l l i e r- R e b a u d , A n n e G i r a r d , P i e r r e - M a r i e J a c q u i e r, D a n i e l J u l i e n , S t e p h e n K e r c k h o v e , K o t o p o , J e a n - P i e r r e L e p r i , X a -v i e r L h e r m i t t e , P i e r r e L u c c a r e l l i , E v e l i n e M a n a , P a s c a l M a r t i n , B a p t i s t e M y l o n d o , M a r i e - P i e r r e N a j m a n , P a t r i c e N é e l , F a b r i c e N i c c o -l i n o , J o c e l y n P e y r e t , Vi n c e n t P e y r e t , A u r é l i e P r a m p a r t , X a v i e r S e r e d i n e , Francis Vergier Dessinateurs : Lasserpe Correcteurs : Emmanu e l l e P i n g a u l t , S a r a M a r t i n e z , S y l v i e M i c h e l , R a y m o n d Vi g n a l , F r a n ç o i s e We i t é P h o t o g r a p h e s : A m n e s t y I n t e r n a t i o n a l , F r a n c i s B l a i s e ,M a r i e C l e m ’s , G r e e n p e a c e , B r u n o G u i l l e m i n , M a d e l e i n e N u t c h e y, S e n n e Va n d e r Ve n , J . S t a r, R a y m o n d Vi g n a l , P i e r r e - E m m a n u e l We c k ,E t po u r c e n ° : M y r i a m C o g n a r d , B e r t i l l e D a r r a g o n , M a r g u e r i t e D e s c a m p s , C h r i s t o p h e G o b y, Vi n c e n t M a r t i n , Ya n n M a r t y, J e a n - M a r i eM u l l e r, Paulette Mazoyer, Mireille Oria, Reine Rosset, J e a n To n n e r r e , Myriam Travostino, Ber nard Valette Couverture : Francis BlaiseI m p r i m é s u r p a p i e r 1 0 0 % r e c y c l é bl a n c h i s a n s c h l o r e p a r A t e l i e r 2 6 - L o r i o l T é l : 0 4 7 5 8 5 5 1 0 0S!l<strong>en</strong>ce n°357 mai 20085 5


“Jours de fête” - Quartier des Grottes, 2006G<strong>en</strong>ève Droits de citéPhotos et textes extraits du livre “G<strong>en</strong>ève Droits de cité”Textes de Fabi<strong>en</strong>ne Gautier - photos de Stéphane PecoriniPréface de Jean Ziegler - postface de Franz TreichlerEd. Lost artist (CP 5054, CH-1211 G<strong>en</strong>ève 11) - 2007 - 240 p. - 30 €Pour commander ce livre : www.ork.chPour le prés<strong>en</strong>t ouvrage, Stéphane Pecorini a opéré une sélection rigoureuse parmi sesarchives. Les photographies qu'il a choisies ont toutes comme cadre la ville où il vit:G<strong>en</strong>ève. Elles mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lumière de manière singulière les contrastes et lescontradictions de cette cité à la fois cosmopolite et provinciale, où se côtoi<strong>en</strong>tindifféremm<strong>en</strong>t banquiers et squatters, fonctionnaires internationaux et migrants sansstatut légal. Au-delà des clichés de la G<strong>en</strong>ève touristique, derrière les vitrines de luxedes horlogers et l'arrogance affichée par les plus prospères de ses habitants, on s<strong>en</strong>taffleurer l'âme de la ville. Le photographe est allé la débusquer dans des <strong>en</strong>droitsoù la vie palpite: les rues des quartiers populaires, les lieux de culture alternative,tels que les squats ou l' “Ilôt 13”, les fêtes et les manifestations. Bref, partout où desfemmes et des hommes exprim<strong>en</strong>t autre chose que le conformisme d'une société pourlaquelle les seuls horizons sembl<strong>en</strong>t devoir se réduire au travail et à la consommation.“Jours de fête” - Quartier des Grottes, 2006“La fête à Théo” - rue Lissignol, 2001Cropettes <strong>en</strong> campagne, 2003. Cet évènem<strong>en</strong>t qui a pour objectif de r<strong>en</strong>ouer les li<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tre citadins et ruraux se déroule dans le Parc des Cropettes, à deux pas de la Gare,<strong>en</strong> plein c<strong>en</strong>tre ville.

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