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Le mois de LasserpeUn an après le Gr<strong>en</strong>elle de l’Environnem<strong>en</strong>t,3questions à...Marie-Christine Blandin,sénatrice verteS!l<strong>en</strong>ce : Quels étai<strong>en</strong>t vos espoirs <strong>en</strong> part<strong>ici</strong>pant au processus?Marie-Christine Blandin : Verte, et donc hostile à ce gouvernem<strong>en</strong>t,je ne pouvais me faire d’illusion. Cep<strong>en</strong>dant la planète vatrès mal et les dégradations sont sur le point de m<strong>en</strong>acer la surviede c<strong>en</strong>taines de millions d’habitants, et de compromettre la paix,déjà rompue aux points de t<strong>en</strong>sions pour les ressources nonr<strong>en</strong>ouvelables.Rappelons que la gauche n’avait pas brillé par des décisions radicales.Initiatrice au Sénat avec Hubert Reeves des Assises pour la biodiversité<strong>en</strong> 2006, j’ai choisi de part<strong>ici</strong>per à l’animation de la premièrephase : le débat de la société dans sa diversité sur le thèmede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Sceptique mais non sectaire, mes espoirsétai<strong>en</strong>t le rétablissem<strong>en</strong>t du dialogue sur le sujet <strong>en</strong>tre tous lesacteurs, une médiatisation de l’urg<strong>en</strong>ce des décisions, l’élaborationde cons<strong>en</strong>sus sur les mesures à pr<strong>en</strong>dre. Dans chaque groupe,la construction de cons<strong>en</strong>sus n’allait pas de soi : trouver desaccords <strong>en</strong>tre MEDEF et CGT, <strong>en</strong>tre FNSEA et Gre<strong>en</strong>peacedemande un vrai travail sur le diagnostic partagé, puis sur les pasque chacun peut ou veut faire. Pour ma part, je me suis investiesur la biodiversité, trop méconnue, trop négligée, puis sur le sujetAbonnem<strong>en</strong>ts cadeauxde fin d'annéeLe numéro de janvier 2009 de Sil<strong>en</strong>ce arrivedans les boîtes aux lettres <strong>en</strong>tre le 20 et le 24décembre 2008. Si vous désirez offrir un abonnem<strong>en</strong>tcomme cadeau de fin d'année, pour quece numéro soit le premier de l'abonnem<strong>en</strong>t, ilnous faut que votre règlem<strong>en</strong>t nous parvi<strong>en</strong>neavant le 29 novembre 2008.Délais deréabonnem<strong>en</strong>tsPour les abonnem<strong>en</strong>ts, les dates de clôture sontles mêmes que pour la revue du fait de la complexitédes <strong>en</strong>vois. Cela signifie que pour ne pasavoir de rupture dans votre abonnem<strong>en</strong>t, il faut2 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008quoi de neuf?réagir dès le premier rappel qui vous est indiquésur votre bandeau, deux numéros avant la fin.Pour éviter tout problème, vous pouvez maint<strong>en</strong>antopter pour le virem<strong>en</strong>t automatique (voirau c<strong>en</strong>tre de ce numéro).V<strong>en</strong>ez nous voirles 13 et 14 novembre !Vous pouvez v<strong>en</strong>ir discuter avec nous lors desexpéditions de la revue. Cela se passe un jeudide 17 h à 20 h et c'est suivi par un repas pris<strong>en</strong>semble offert par Sil<strong>en</strong>ce. Cela se poursuit lev<strong>en</strong>dredi de 10 h à 18 h et le repas de midi vousest offert. Le nouveau numéro vous est aussioffert. Prochaines expéditions :13 et 14 novembre, 11 et 12 décembre,22 et 23 janvier…Les prochaines réunions du comité de rédactiontrès conflictuel des OGM : un vote unanime sur les conditions quidevai<strong>en</strong>t présider à leur production. Transpar<strong>en</strong>ce, responsabilité,précaution, garantie du libre choix de consommer et produiresans OGM, fut une belle étape, gâchée par les lobbies, puis trahiepar le Parlem<strong>en</strong>t.Je savais bi<strong>en</strong> sûr dès le départ que la sobriété, la redistribution,la coopération au lieu de l’exacerbation de la compétition, neserai<strong>en</strong>t pas débattues : d’ailleurs il a fallu les « alter gr<strong>en</strong>elle »pour parler de publ<strong>ici</strong>té, de nucléaire, et autres intouchables ducapitalisme.Où <strong>en</strong> est-on aujourd'hui ?Après nos réunions, qui se sont achevées fin octobre 2007, ily a eu le discours du Présid<strong>en</strong>t, puis se sont mis au travail descomités opérationnels pour transformer les préconisations des sixgroupes thématiques <strong>en</strong> mesures précises adaptées aux formes dudroit français.Là on a vu des pans complets de propositions passer à latrappe, comme la production de savoir (recherche, postes de botanistes,zoologistes…), la formation (on ne fera ri<strong>en</strong> sans unepopulation motivée et des professionnels initiés) ou la volonté decont<strong>en</strong>ir l’ext<strong>en</strong>sion urbaine.L’abs<strong>en</strong>ce de transversalité risque égalem<strong>en</strong>t d’être très dommageable,c’est ce que soulignai<strong>en</strong>t les ag<strong>en</strong>ces d’urbanisme, montrantcomm<strong>en</strong>t on pouvait faire de façon séparée du logem<strong>en</strong>téconome, des transports propres, des espaces verts, et conserverun ag<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t urbain polluant et consommateur de biodiversité.Rappelons quand même que ceux qui ont t<strong>en</strong>u la plume étai<strong>en</strong>tsans doute les hauts fonctionnaires pollueurs et bétonneursd’hier !se ti<strong>en</strong>dront à 10 h les samedis 25 octobre(pour le numéro de décembre), 22 novembre(pour le numéro de janvier), 20 décembre(pour le numéro de février)…Vous pouvez proposer des articles à ce comitéde rédaction jusqu'au mercredi qui le précède,avant 16 h. Vous pouvez proposer des informationsdestinées aux pages brèves jusqu'au mercrediqui le suit, avant 12 h.Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéro ont étéarrêtées le 1 er octobre 2008.Des cartes postalespour se faire connaîtreDe nombreuses personnes signal<strong>en</strong>t que Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>'est pas assez visible avec son mode de diffusionactuel. Après une affiche le mois dernier,vous trouverez au c<strong>en</strong>tre de ce numéro une sériede cartes de promotion de la revue. Nous vousinvitons à les donner autour de vous à des personnesintéressées par la revue.


D’autre part, « p<strong>en</strong>dant les travaux, la v<strong>en</strong>te continue » et il ne sepasse pas une semaine sans que les ministres Barnier, Bussereau ouLagarde ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des décisions « gr<strong>en</strong>ellem<strong>en</strong>t incompatibles »,comme si ri<strong>en</strong> ne s’était passé. Cela questionne directem<strong>en</strong>t la sincéritédu gouvernem<strong>en</strong>t dans sa démarche Gr<strong>en</strong>elle, ou au moins sa cohér<strong>en</strong>ceet sa cohésion.Que peut-on espérer de positif dans les mois et les années àv<strong>en</strong>ir ?L’expéri<strong>en</strong>ce de la loi OGM fut catastrophique : l’intellig<strong>en</strong>ce des propositionss’est fracassée sur la force du parlem<strong>en</strong>t. J’espère que sur la loiGr<strong>en</strong>elle nous aurons une moisson plus riche <strong>en</strong> décisions responsables :c’est aussi au gouvernem<strong>en</strong>t de convaincre sa majorité !Nous aurons des changem<strong>en</strong>ts, mais il est évid<strong>en</strong>t que ceux qui profit<strong>en</strong>tà certains secteurs de l’économie (automobile, bâtim<strong>en</strong>t) verrontplus vite le jour : l’<strong>en</strong>jeu sera alors d’échapper à l’éco-publ<strong>ici</strong>té m<strong>en</strong>songèreet d’exiger de véritables mutations techniques. En revanche labagarre sera plus dure pour faire valoir la biodiversité, ou la précaution<strong>en</strong> matière de santé : nous touchons là à l’industrie chimique qui a aliénédes pans complets des coopératives agricoles et de la médecine.De toute manière, les solutions ne seront pas exclusivem<strong>en</strong>t techniques.C’est le s<strong>en</strong>s du développem<strong>en</strong>t et la croissance qu’il faut interroger.C’est pourquoi j’insiste sur les chantiers de la culture, de l’éducationpopulaire, de l’école, pour que les générations futures soi<strong>en</strong>t plus émancipéesde la consommation que leurs par<strong>en</strong>ts.C’est à la population de se faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre : par les images de l’autrebout du monde, par un quotidi<strong>en</strong> dégradé, par quelques coups de v<strong>en</strong>tdévastateurs, elle comm<strong>en</strong>ce à savoir à quoi s’<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir : puiss<strong>en</strong>t tous ceuxqui se batt<strong>en</strong>t dans des rôles divers, associatifs, professionnels, militants,politiques, mettre <strong>en</strong> commun leurs forces sans sectarisme pour donnerà ces g<strong>en</strong>s consci<strong>en</strong>ts un véritable débouché pour construire le changem<strong>en</strong>t,et non un replâtrage de façade.Carnets de voyagede Sébasti<strong>en</strong> ValetteNous avons oublié de donner les adresses des lieux visités.Dans le numéro de septembre, c'était la communauté de l'Arche,cour du Cloître, 38160 Saint-Antoine-l'Abbaye, tél. : 04 76 36 45 97.Dans le numéro d'octobre, c'était Paulianne, 26310 Luc-<strong>en</strong>-Diois,tél. : 04 75 21 37 43.Reçu fiscalNous remercions ceux qui actuellem<strong>en</strong>t nous font des dons. Concernantles reçus fiscaux qui seront utiles pour les déclarations de rev<strong>en</strong>us2008, ils seront <strong>en</strong>voyés <strong>en</strong> une seule fois <strong>en</strong> janvier 2009.Paris, Soirée de souti<strong>en</strong> à S!l<strong>en</strong>ceCela se fait à l'Ogresse, un théâtre de marionnettes, le dimanche 30novembre 2008 à partir de 16h30. Spectacle de 17 à 19h, dîner de 19à 21h puis reprise du spectacle de 21 à 23h. Avec : musique, chansons,clown, théâtre, etc. Entrée : 5 €.L'Ogresse, 4, rue des Prairies, 75020 Paris, tél. : 01 46 36 95 15,M° porte de Bagnolet, bus 76 arrêt Pelleport-Bagnolet.b r è v e ssommaireédito / dossier du moisLes jardins partagés4 à 14viol<strong>en</strong>ces conjugalesBriser le sil<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t avec Émilie Girault 27reportage fait à la mainLa Rôtisserie, repas alternatifs et solidairesde Mathieu Colloghan 28immigration choisieLa saignée du contin<strong>en</strong>t africain continuede Martine Toulotte et Elis Baumard 30chasseUn autre dialogue est possible<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Nelly Boutinot 33choraleMusique <strong>en</strong> luttede Christophe Goby 34politiqueLes écologistes peuv<strong>en</strong>t-ils s’inspirerde Mai 68 ?<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Irène Pereira 35décroissancePour la croissance du bonheurde Claude Ll<strong>en</strong>a 36carnet de Sébasti<strong>en</strong> ValetteTerre rouge 39voyageDes roues et des rouetsde Pablo, Tchandra et Juli<strong>en</strong> 4115 agri-bio15 décroissance16 alternatives17 habitat18 énergie19 nucléaire20 climat21 <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t21 vélo22 santéS!l<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> danger<strong>en</strong>core un effort !Pour sauver la revue, nous avons mis<strong>en</strong> place un plan de redressem<strong>en</strong>t quinécessite de collecter d'<strong>ici</strong> la fin del'année 80000 € : la moitié sousforme de dons (soit 40000 €), l'autremoitié sous forme de nouveaux abonnem<strong>en</strong>ts,ce qui correspond <strong>en</strong>viron àune remontée de 4000 à 5000 abonnés.Pour le mois de septembre, nousavons reçu 7421 € de dons (soit un22 ogm23 paix23 société24 femmes24 politique25 ag<strong>en</strong>da26 annonces42 courrier44 livrestotal de 26255 € depuis le 1 er juillet,soit 65 % de l'objectif) et le nombred'abonnés pour ce numéro est de4391 (soit 39 % de l'objectif).Un grand merci aux nombreux particulierset aux associations qui nous<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t des souti<strong>en</strong>s.Cela nous a permis de remonter lap<strong>en</strong>te et de publier les cartes postaleset bons d'abonnem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts auc<strong>en</strong>tre de ce numéro.S!l<strong>en</strong>ce devrait pouvoir poursuivre saroute si les souti<strong>en</strong>s de nos lecteurs etlectrices ne faibliss<strong>en</strong>t pas. Pour ceuxet celles qui n'ont pas <strong>en</strong>core glissé unchèque dans l'<strong>en</strong>veloppe <strong>en</strong> T inséréedans le numéro d'été, il est toujourstemps de nous aider.S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20083


editorialOn sème <strong>en</strong>core"Le bout du monde et le fond du jardin conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tla même quantité de merveilles".Christian BobinIl n'est pas toujours facile de faire passer un message politique.Ainsi, les citadins ayant une culture de plus <strong>en</strong> plus "hors-sol",ils ont beaucoup de mal à compr<strong>en</strong>dre l'importance de la campagneet de la nature dans leur vie de tous les jours.Dans le livre Notre empreinte écologique, les auteurs 1 demand<strong>en</strong>t auxlecteurs d'imaginer que l'on place une vaste coupole au-dessus d'une villepour observer ce qui se passerait : les habitants mourrai<strong>en</strong>t très vite demanque de nourriture, d'accumulation de déchets et de gaz polluants.Peut-on trouver un mode plus positif pour aborder la question ?Depuis maint<strong>en</strong>ant une vingtaine d'années, des jardins collectifs ont vu lejour, avec peu à peu une mise <strong>en</strong> place de chartes de fonctionnem<strong>en</strong>t (cultiver<strong>en</strong> bio, être ouvert sur son quartier…).Comme on le verra dans ce dossier, ces jardins partagés, dont l'objectifde production n'est pas toujours c<strong>en</strong>tral, constitu<strong>en</strong>t un creuset deréflexion sur notre rapport à la nature et sur nos li<strong>en</strong>s sociaux, une écolede démocratie directe, un lieu de r<strong>en</strong>contres et d'<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>ts mutuels.De même que les petits ruisseaux font les grandes rivières, ces jardins—comme les AMAP, les SEL, les réseaux d'échanges réciproques desavoirs — favoris<strong>en</strong>t d'autres r<strong>en</strong>contres, d'autres réflexions, d'autrespistes pour un monde plus solidaire.Aussi petite que soit la parcelle, elle n'<strong>en</strong> est pas moins un vastechamp d'expérim<strong>en</strong>tation.D.R.1. Mathis Wackernagel et William Rees, éd. Ecosociété (Québec).Michel Bernard ■D.R. D.R.Graines dedémocratie page 5À plusieurs surun territoireunique page 16d o s s i e rDes manières de récolteret de partager 5Graines de démocratie 8À plusieurs surun territoire unique 134 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008D.R.


Jardins partagésPierre-Emmanuel WeckL’Envol à V<strong>en</strong>issieuxDes manièresde récolteret de partagerMarie-Pierre Najman part<strong>ici</strong>pe à deux jardins partagés de la région lyonnaise.Elle <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>te <strong>ici</strong> le fonctionnem<strong>en</strong>t et les différ<strong>en</strong>ces.a région Rhône-Alpes, par ailleursLriche <strong>en</strong> maraîchages, compr<strong>en</strong>d plusieurssites de jardins partagés. Tous ne fonctionn<strong>en</strong>t pasde la même manière.Côté convivialitéCôté-Jardins, "le potager associatif, biologiqueet éducatif de la région lyonnaise", existe depuis1988 : un groupe d’amis, inspiré par l’expéri<strong>en</strong>ceg<strong>en</strong>evoise des Jardins de Cocagne 1 , a obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> locationune parcelle d’un hectare située à Tassin laDemi-Lune, <strong>en</strong> bordure d’une rivière. Grâce auxcotisations de chacun, un jardinier a été recruté,d’abord à mi-temps, les adhér<strong>en</strong>ts assurant unepart du travail ainsi que la répartition dominicaledes récoltes. Petit à petit, l’association a vu augm<strong>en</strong>terle nombre de ses membres, d’originessociales diverses, organisés <strong>en</strong> groupes géographiques,et, aujourd’hui, elle compte ce qu’elleconsidère comme un maximum pour la parcelle,soit 105 paniers, nécessitant l’emploi d’un jardinierà temps plein.Deux serres ont été construites, ainsi que deuxcabanons. La cotisation annuelle, 320 € payables<strong>en</strong> plusieurs fois, représ<strong>en</strong>te un approvisionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> légumes bio au prix de légumes conv<strong>en</strong>tionnels,la différ<strong>en</strong>ce étant fournie par le travaildes équipes d’adhér<strong>en</strong>ts, six dimanches par an,plus quelques soirées de désherbage <strong>en</strong> saison.Habitant Vénissieux, près d’un marché où plusieursproducteurs des communes voisines v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tleurs légumes à des prix inférieurs à ceux pratiquésà Lyon, j’ai toujours estimé que ce n’était pasvraim<strong>en</strong>t exact, mais sans jamais m’être donné lapeine de le vérifier précisém<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant, l’intérêtde Côté-Jardins ne se résume pas à un vulgairerapport qualité-prix.Au cours des six dimanches de travail, chacunacquiert toutes sortes de savoirs et de savoir-faireconcernant la culture potagère (plus de 50 variétéssur l’année !) et peut pratiquer l’art trop rare de laconversation, <strong>en</strong>tre les rangs de légumes ou autourde la table copieusem<strong>en</strong>t garnie du déjeuner del’équipe du jour.La convivialité est un élém<strong>en</strong>t important dansle choix d’adhérer à Côté-Jardins. Outre les bonsmom<strong>en</strong>ts passés le dimanche, parfois dans desconditions climatiques diff<strong>ici</strong>les (autant de souv<strong>en</strong>irsremarquables…), l’association organise desfêtes d’automne et d’été et, grâce aux r<strong>en</strong>dez-vousproposés par son animatrice Mélanie (potager des<strong>en</strong>fants, vannerie, chapatis…), elle bénéf<strong>ici</strong>e dequelques subv<strong>en</strong>tions et a été reconnue d’utilitépublique <strong>en</strong> 1995. Un groupe d’adhér<strong>en</strong>ts pratiquela randonnée à vélos 2 , d’autres vont chaque annéepresser leur huile de noix ou cueillir des fruits, etbi<strong>en</strong> des relations durables ont pris naissance àCôté-Jardins. C’est, comme souv<strong>en</strong>t dans les associations,un noyau de bénévoles très actifs, prés<strong>en</strong>tsau conseil d'administration et auxcommissions culture et animation, qui veille à labonne santé potagère et financière de l’association.Les adhér<strong>en</strong>ts se r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t chaque année dans1. Jardins de Cocagne,www.cocagne.ch2. Un livre a été publié par deuxd’<strong>en</strong>tre eux : Lyon et al<strong>en</strong>tours àvélo, aux éditions Sud-Ouest. Unouvrage plus anci<strong>en</strong> Les légumespass<strong>en</strong>t à table, aux éditions Terre-Vivante, propose d’excell<strong>en</strong>tesrecettes des adhér<strong>en</strong>ts.D.R.Côté jardins à Tassin la Demi-LuneS!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20085


Jardins partagésPierre-Emmanuel Weck> Côté jardins,31, rue Gervais-Bussière,69100 Villeurbanne,tél. : 04 72 77 19 92.> Jardin L'Envol,1 a, rue de la Démocratie,69200 Vénissieux.L’animateur de l’Envol3. Salon qui se ti<strong>en</strong>t à Lyon,même adresse que Sil<strong>en</strong>ce,primevere.salon.free.fr. Prochaineédition : 6 au 8 mars 2009.4. Le Passe-Jardin,131, rue Challemel-Lacour,69008 Lyon, tél. : 04 78 00 22 59.5. Lire "Les pathologies de la démocratie"de Cynthia Fleury aux éd.Fayard.6. Animatrice de l’émission de FR3,Côté-Jardin.7. Terre vivante, Domaine de Raud,38710 M<strong>en</strong>s, tél. : 04 76 34 80 80,site de démonstration sur l'agriculturebiologique et l'habitat sain.la proportion d’<strong>en</strong>viron un tiers, <strong>en</strong> particulier àl’occasion du salon Primevère 3 . Nettoyer et cuisinerdes légumes frais <strong>en</strong> quantité est jugé trop contraignantpar plusieurs "déserteurs"…Chacun peut pratiquer l’art trop rarede la conversation, <strong>en</strong>tre les rangsde légumes ou autour de la tablecopieusem<strong>en</strong>t garnie.Un jardin pour pr<strong>en</strong>dre son <strong>en</strong>volD’autres jardins collectifs exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Rhône-Alpes et une association, Le Passe-Jardins 4 , peutdéléguer des animateurs pour aider à leur créationet organiser leur fonctionnem<strong>en</strong>t.Le Passe-Jardins emploie plutôt l’expression"jardin partagé", mais j’ai observé qu’elle étaitsource de confusion, beaucoup de g<strong>en</strong>s compr<strong>en</strong>ant"un terrain collectif partagé <strong>en</strong> parcelles individuelles".Je vis depuis deuxans l’expéri<strong>en</strong>ce d’unautre jardin collectif queCôté-Jardins, celui deL’Envol, un jardin d’insertionde Vénissieux(sud-est de Lyon), <strong>en</strong>cadrépar un animateurdu Passe-Jardins et quis’est ouvert sur le quartierpour recruterquelques membrespér<strong>en</strong>nes, comme c’estrarem<strong>en</strong>t le cas des personnes"<strong>en</strong> insertion",prom<strong>en</strong>ées de stages <strong>en</strong>petits boulots. Le vécude L’Envol est plus richeet plus complexe que celui de Côté-Jardins. Il fautpart<strong>ici</strong>per au moins deux matins sur trois pourfaire partie du jardin et bénéf<strong>ici</strong>er d’une part desrécoltes chaque v<strong>en</strong>dredi. La parcelle est de2700 m 2 , cultivés <strong>en</strong> partie seulem<strong>en</strong>t. L’équipeactuelle compr<strong>en</strong>d une grande majorité de septfemmes et de seulem<strong>en</strong>t deux hommes, dont l’animateur.C’était déjà le cas dans le passé et c’estcelui d’autres jardins collectifs que je connais. Ças’explique <strong>en</strong> partie par des horaires peu compatiblesavec un travail salarié. Cep<strong>en</strong>dant, une partiedes femmes est retraitée et on pourrait s’att<strong>en</strong>dre àla même proportion d’hommes. On observe, aucontraire, des hommes <strong>en</strong> plus grand nombre dansle jardinage <strong>en</strong> parcelles individuelles, type jardinsouvriers ou familiaux. Sans doute le caractèrecoopératif du jardin y est-il pour quelque chose…Dans ce type de jardin, les part<strong>ici</strong>pants sontmis <strong>en</strong> situation d’appr<strong>en</strong>dre à décider <strong>en</strong>semble età inv<strong>en</strong>ter des moy<strong>en</strong>s de faire évoluer positivem<strong>en</strong>tleurs différ<strong>en</strong>ds. Certains ont déjà une expéri<strong>en</strong>cede jardinier et la discuter ne va pas de soi.Comm<strong>en</strong>t cela se passe-t-il à L’Envol ? L’animateurest peu directif. Les jardiniers prés<strong>en</strong>ts l’année dernièreont rédigé une courte charte, inspirée de celledu Passe-Jardins : règle des deux matinées de prés<strong>en</strong>ceminimum (9h-12h <strong>en</strong> hiver et au printemps,8h-11h <strong>en</strong> été et <strong>en</strong> automne), pas d’alcool, travailde chacun selon ses possibilités sans concurr<strong>en</strong>cemutuelle, partage équitable le v<strong>en</strong>dredi, cahierjournal,culture bio.En raison du statut de "jardin d’insertion" del’Envol, son animateur ne vise pas vraim<strong>en</strong>t l’émancipationdu groupe. Les finances sont <strong>en</strong>tre sesmains et celles du Passe-Jardin. Il reste le médiateurqui permet de couper court à la dérive des conflitsvers l’affrontem<strong>en</strong>t, mais ces conflits étant minimeset le jardin collectif obligeant à s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre,quelques jours <strong>en</strong>tre deux r<strong>en</strong>dez-vous au jardinsuffis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général à les émousser. Bi<strong>en</strong> sûr, <strong>en</strong>treles part<strong>ici</strong>pants, circul<strong>en</strong>t <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong>même temps que des "crédits d’être", des "dénisd’être", l’importance étant précisém<strong>en</strong>t cette circulationqui empêche l’accumulation et les blocages :c’est le vécu du groupe, c’est-à-dire ses succèsautant que ses soucis de jardinage, qui dégonfl<strong>en</strong>tles chicanes et permett<strong>en</strong>t l’assimilation humoristiquedes différ<strong>en</strong>ces d’habitudes ("Toi, tu p<strong>en</strong>ses<strong>en</strong>core aux chats", "Moi, je vais <strong>en</strong>core parlertrop…").Dans un groupe rassemblant autrem<strong>en</strong>t quepar affinité des personnes de cultures variées, laprise de décision ne saurait être strictem<strong>en</strong>t formalisée,et c’est tant mieux : tout l’art du groupeconsiste à ritualiser une part de son vécu <strong>en</strong> coordonnantle "parlem<strong>en</strong>t" et ses "coulisses". Le "parlem<strong>en</strong>t"c’est le mom<strong>en</strong>t où tout le groupe seretrouve assis dans le cabanon, à discuter de problèmesprécis. Les "coulisses du parlem<strong>en</strong>t" sontles innombrables conversations duales (celles oùl’on cause "des autres") ou alors <strong>en</strong> plus ou moinspetits groupes, lors des travaux, des arrivées et desdéparts. Ce sont des mom<strong>en</strong>ts privilégiés d’émerg<strong>en</strong>cedes problèmes, et l’animateur et la plupartdes jardiniers ont à cœur d’y repérer ce dont il faudra"discuter <strong>en</strong> réunion". En hiver, l’assemblée detous les prés<strong>en</strong>ts a lieu chaque matin autour deboissons chaudes. En été, l’urg<strong>en</strong>ce des travauxoblige souv<strong>en</strong>t à négliger même la visite rituelle dujardin et le groupe se scinde d’emblée <strong>en</strong> se lançantdes "on va faire ceci ou cela", de brefs échangesréglant les priorités. Le groupe n’a pour l’instantpas eu à intégrer de personnalité peu compatibleavec cette démocratie tâtonnante, "histrion" 5 accaparantl’att<strong>en</strong>tion ou jardinier trop susceptible. Lespart<strong>ici</strong>pants actuels déclar<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t que le jardinleur "fait du bi<strong>en</strong>" et c’est avec un plaisir manifesteque chacun partage avec le groupe tel ou tel aléa desa vie : santé, problèmes budgétaires, divorce, veuvage,éducation des <strong>en</strong>fants…Pour au moins la moitié d’<strong>en</strong>tre nous, la récolteest un apport non négligeable aux ressourcesdomestiques, aussi veillons-nous à une répartitionaussi équitable que possible des récoltes avec<strong>en</strong>suite, bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t, un mom<strong>en</strong>t d’échanges et dedons mutuels qui matérialis<strong>en</strong>t et confort<strong>en</strong>t lesli<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre jardiniers : "Toi, tu aimes ceci, moi plutôtcela, j’ai trop de tel ou tel légume, tes <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>mangeront plus que moi, etc.".6 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


Jardins partagésLe jardin est cultivé <strong>en</strong> bio et, petit à petit, legroupe s’approprie ce que cela signifie, à savoirassurer la meilleure vie possible au sol de la parcelle.Que le sol soit vivant ne va pas de soi. Untels’émerveille que, sous le trèfle semé <strong>en</strong> <strong>en</strong>grais vert,la terre soit finem<strong>en</strong>t ameublie, un autre que le jusde lombric-compost dope à ce point ses plantesvertes… L’association Le Passe-Jardin a à cœur d’offrirau groupe des occasions de r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong>richissantes,confér<strong>en</strong>ces de Coralie Tête 6 ou visite àTerre-Vivante 7 , qui sont l’occasion de r<strong>en</strong>contrerun tiers qui garantit la pertin<strong>en</strong>ce de techniquesparfois suggérées par un jardinier et alors adoptéesPierre-Emmanuel WeckDans ces jardins,on appr<strong>en</strong>d à décider<strong>en</strong>semble <strong>en</strong> réfléchissantaux t<strong>en</strong>ants et auxaboutissants de nos actes.par tous.D’anci<strong>en</strong>s jardiniers revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de temps àautre à L’Envol donner de leurs nouvelles et desemployés mun<strong>ici</strong>paux de passage conseill<strong>en</strong>t etaid<strong>en</strong>t à l’occasion. Trois étudiants ont, dans lecadre de leur formation, aidé le groupe à produireet diffuser une plaquette de prés<strong>en</strong>tation et à organiserun pique-nique avec des élus et des responsablesmun<strong>ici</strong>paux pour proposer que le jardins’ouvre davantage aux habitants, avec une tranchehoraire <strong>en</strong> soirée et <strong>en</strong> week-<strong>en</strong>d, <strong>en</strong> plus des troismatinées : l’équipe agrandie programmerait desrassemblem<strong>en</strong>ts réguliers pour garantir sa cohésionet sa coordination. Un autre projet a germé,qui sera peut-être mis <strong>en</strong> œuvre l’année prochaine: organiser une bourse d’échanges <strong>en</strong>tre les jardiniersde la commune.Un terreau socialem<strong>en</strong>t richeEn conclusion, quand on vise un futur où leshumains soi<strong>en</strong>t davantage maîtres et responsablesde leurs conditions d’exist<strong>en</strong>ce et puiss<strong>en</strong>t effectuerdémocratiquem<strong>en</strong>t des choix de vie sout<strong>en</strong>ables,on ne peut que souhaiter la multiplication des jardinspartagés, ou plutôt collectifs. On y appr<strong>en</strong>d àdécider <strong>en</strong>semble <strong>en</strong> réfléchissant aux t<strong>en</strong>ants etaux aboutissants de nos actes, et ce type d’associationdevrait bénéf<strong>ici</strong>er d’une place privilégiée dansla mouvance alternative soucieuse à la fois de justicesociale et d’écologie.Pierre-Emmanuel WeckPierre-Emmanuel WeckD.R.Marie-Pierre Najman ■Jardinage, cueillettes etrécoltes au jardin de l’EnvolS!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20087Pierre-Emmanuel Weck


Jardins partagésGraines de démocratieAlice Le Roy, conseillère à la mairie de Paris sur les questions d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,et co-auteure du livre Jardins partagés, utopie, écologie, conseils pratiquesnous prés<strong>en</strong>te sa g<strong>en</strong>èse.> Les jardins partagésLaur<strong>en</strong>ce Baudelet,Frédérique Basset,Alice Le Roy, Photos dePierre-Emmanuel WeckPréface de Gilles Clém<strong>en</strong>tEd. Terre Vivante (38 M<strong>en</strong>s)2008 - 158 p. - 23 €Réunion au jardin des (re)trouvailles,face au 11, rue Montesquieu, à Lille(voir reportage dans le n° 325-326)1. Graine de jardins, Laur<strong>en</strong>ceBaudelet, 11 bis, passage Ramey,75018 Paris, tél. : 01 42 23 39 25,www.jardinons-<strong>en</strong>semble.org.2. Ed. Parigramme, 2003, épuisé.3. plus d'un millier de photos sur lesujet sur http://weck.fr/4. AMAP : Association pour le mainti<strong>en</strong>d'une agriculture paysanne,voir dossier dans Sil<strong>en</strong>ce n°357.Sil<strong>en</strong>ce : Comm<strong>en</strong>t vous est v<strong>en</strong>u l'idée defaire ce livre ?Alice Le Roy : grâce à une brève parue dansSil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 2001, j'ai r<strong>en</strong>contré Laur<strong>en</strong>ce Baudeletdont l'association Graines de jardins 1 organisait unevisite de jardins collectifs <strong>en</strong> Ile-de-France. Ethnourbaniste,elle y est chargée d'aider les candidats àla création d'un jardin partagé <strong>en</strong> Ile-de-France. Ily avait des jardins d’insertion, des jardins pédagogiques,des potagers <strong>en</strong> pied d’immeuble… Assezrapidem<strong>en</strong>t nous avons eu <strong>en</strong>vie de faire savoirautour de nous qu’il existait une forte dynamiqueautour de ces projets.De la même manière que les jardins sont faitcollectivem<strong>en</strong>t, nous avons décidé de faire unouvrage collectif. Nous avons alors pris contactavec Frédérique Basset dont nous avions appréciéLe guide de l'écocitoy<strong>en</strong> à Paris 2 et Pierre-EmmanuelWeck 3 qui avait déjà comm<strong>en</strong>cé à photographierces jardins <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne ont rejointl'équipe. Il y aussi plusieurs contributions de personnes<strong>en</strong>gagées dans un des jardins.Je jardine moi-même dans un jardin pédagogiqueavec mes <strong>en</strong>fants et suis membre d'uneAMAP 4 . Frédérique jardine dans un jardin collectifimplanté sur un site d'une église orthodoxe dans le19 e arrondissem<strong>en</strong>t de Paris. Laur<strong>en</strong>ce accompagnedes projets de jardins partagés dans toute larégion Ile-de-France.Comm<strong>en</strong>t s'est fait le choix des 35 jardinsprés<strong>en</strong>tés dans le livre ?Nous avons cherché à montrer le plus de diversitépossible : des jardins créés sur des terrainsappart<strong>en</strong>ant à des organismes privés ou à des communes,dans des jardins publics, avec des parcellesindividuelles, collectives, ou les deux, des jardinsqui se sont p<strong>en</strong>chés sur la question de l'accueil des<strong>en</strong>fants, de l'accessibilité pour les handicapés oupour les personnes âgées, des jardins urbains ou<strong>en</strong> milieu rural. Cela nous a permis de découvrirles problèmes r<strong>en</strong>contrés, les solutions mises <strong>en</strong>œuvre, d'analyser le fonctionnem<strong>en</strong>t des collectifs,la place d'une charte, la manière dont on pr<strong>en</strong>ddes décisions… ce qui donne des pistes pour ceuxet celles qui souhait<strong>en</strong>t à leur tour se lancer danscette av<strong>en</strong>ture.Vous prés<strong>en</strong>tez dans le deuxième chapitre lesdémarches à suivre. Il faut p<strong>en</strong>ser à beaucoupde choses !Ce chapitre est coordonné par Laur<strong>en</strong>ceBaudelet dont le travail est précisém<strong>en</strong>t d'aider lesgroupes qui se mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place. Le livre est faitpour <strong>en</strong>courager le plus de personnes à se lancer…même si effectivem<strong>en</strong>t, il faut avoir consci<strong>en</strong>ce desobstacles de départ. D'abord, il faut trouver un terrain.Sa taille, son emplacem<strong>en</strong>t, la possibilité del'utiliser longtemps ou non, sont déterminantsPierre-Emmanuel Weck8 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


Jardins partagésPetit glossairedes jardins <strong>en</strong> partageLes mille et une feuilles des jardins partagés“Jardin partagé”, le terme a fait florès ces dernièresannées. Et son aura dépasse aujourd’hui lescercles d’initiés, tant ces jardins ont su répondre àde nouvelles att<strong>en</strong>tes.Ces espaces de culture répond<strong>en</strong>t à plusieurs<strong>en</strong>jeux contemporains : la lutte contre le dérèglem<strong>en</strong>tclimatique, l’agriculture urbaine et le mainti<strong>en</strong>de la biodiversité.Que désigne donc cette expression “jardin partagé”? Des jardins collectifs ouverts sur leur quartier,cultivés par des habitants qui pratiqu<strong>en</strong>t unjardinage respectueux de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Effloresc<strong>en</strong>ce lexicaleLes dénominations se sont multipliées.Appelés “jardins communautaires” à Lille, ils ontaussi été baptisés “jardins de proximité”, “jardinscollectifs d’habitants”, ou <strong>en</strong>core “jardins de voisinage”.En région parisi<strong>en</strong>ne, ils ont pris le nom de“jardins partagés”.Précisant leur implantation, l’expression “jardin<strong>en</strong> pied d’immeuble” désigne des parcelles cultivéesau bas des bâtim<strong>en</strong>ts de logem<strong>en</strong>ts collectifs.De même, l’expression “jardin éphémère” ou“jardin nomade” signale le caractère temporaire del’occupation du terrain et la nécessité, à plus oumoins brève échéance, d’<strong>en</strong> trouver un autre.L’heure du métissageLe petit jeu des définitions ne doit pas laissercroire qu’il existe des cloisons étanches <strong>en</strong>tre lesjardins familiaux – anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t appelés jardinsouvriers –, les jardins d’insertion et les jardins partagés,auxquels on pourrait ajouter les jardinspédagogiques. Des jardins familiaux se transform<strong>en</strong>t<strong>en</strong> jardins partagés et, inversem<strong>en</strong>t, des jardinspartagés devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t parfois de mini-jardinsfamiliaux. De même, il existe des parcelles pédagogiquesdans de nombreux jardins, et des aménagem<strong>en</strong>tsspécifiques permett<strong>en</strong>t d’accueillir lespersonnes handicapées. Des parcelles sont égalem<strong>en</strong>tmises à disposition de structures travaillantavec des personnes <strong>en</strong> situation de grande précaritédans les jardins partagés comme dans les jardinsfamiliaux.Même si chacun conserve sa spécif<strong>ici</strong>té, l’heureest au métissage. Les idées circul<strong>en</strong>t vite, leur diffusionétant accélérée par les forums, les voyageset Internet. La Toile constitue <strong>en</strong> effet un formidableréservoir dans lequel les associations pioch<strong>en</strong>tpour alim<strong>en</strong>ter leur projet, s’inspirantd’expéri<strong>en</strong>ces réalisées aux quatre coins dumonde.LB, FB et ALR.Jardin du square Chanoine Violletà Paris 14 ePierre-Emmanuel WeckS!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20089


Jardins partagésá Jardin des Soupirs, Paris 20 eÖ Jardin Commeune aut’terre (Lille)D.R.á Jardin de l’Éspérance à La Ciotat (Bouches-du-Rhône)(voir le reportage dans le n° 305-306)Pierre-Emmanuel WeckPierre-Emmanuel WeckPierre-Emmanuel WeckPierre-Emmanuel Wecká Préparation des semis au jardin Crapaudine à Nantesá Jardin Nomade, Paris 11 eLa galaxie autogéréeLes jardins partagés, héritiers des utopies sociales du passé, ont aussi desli<strong>en</strong>s de par<strong>en</strong>té avec des utopies concrètes du prés<strong>en</strong>t : les fêtes improviséesdans l’espace public de la rue 1 qui se réclam<strong>en</strong>t des zones autonomestemporaires 2 promues par Hakim Bey, les squats artistiques et citoy<strong>en</strong>s, les restaurantset bars associatifs ainsi que les écoles autogérées rassembl<strong>en</strong>t deshommes et des femmes qui cherch<strong>en</strong>t à créer des lieux fondés sur l’<strong>en</strong>traide, laconvivialité, la création et la part<strong>ici</strong>pation. Les systèmes d’échanges locaux(Sel), les réseaux d’échange de savoirs, les associations pour le mainti<strong>en</strong> d’uneagriculture paysanne (Amap), ainsi que le vaste secteur de l’économie sociale etsolidaire s’abreuv<strong>en</strong>t à cette source autogestionnaire qui remonte à Proudhon.Sorte de laboratoires in vivo de la démocratie part<strong>ici</strong>pative, qui impliqu<strong>en</strong>tà la fois le respect de l’autonomie de l’individu et des formes de régulation collectives,les lieux autogérés peuv<strong>en</strong>t avoir une histoire tumultueuse. À la précaritéde certains espaces s’ajout<strong>en</strong>t de fréqu<strong>en</strong>ts problèmes d’organisation interne,provoqués généralem<strong>en</strong>t par des débats sur le mode de prise de décision ou lastratégie à adopter vis-à-vis des institutions. Un fossé d’incompréh<strong>en</strong>sion continueà subsister avec une partie de la classe politique, qui ne compr<strong>en</strong>d pas cesinitiatives échappant aux cadres existants. L’idée que des habitants puiss<strong>en</strong>t sortirde leur passivité, de leur rôle de consommateurs de services publics, pourdev<strong>en</strong>ir les acteurs de leur propre vie, <strong>en</strong> dérange plus d’un.Certaines collectivités s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t au contraire dans des politiques de souti<strong>en</strong>à ces lieux : ainsi la Commune libre d’Aligre, qui gérait depuis trois ans lejardin partagé de l’Aligresse (Paris 12 e ), s’est vu confier, fin 2007, les clés d’uncafé associatif. Des ateliers artistiques partagés, sur le modèle des jardins, ontouvert leurs portes <strong>en</strong> 2008, avec le souti<strong>en</strong> de la mun<strong>ici</strong>palité et de la régionIle-de-France. LB, FB et ALR.1. Reclaim the Streets <strong>en</strong> Angleterre, www.rts.gn.apc.org2. D’inspiration anarchiste, le concept de zone autonome temporaire r<strong>en</strong>voie à l’idée de petites <strong>en</strong>claveséphémères qui « aurai<strong>en</strong>t pour seule loi la liberté ». TAZ, zone temporaire autonome, Hakim Bey,Ed. Éclat, 1998. (www.lyber-eclat.net/lyber/taz.html).1 0 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


Jardins partagéspour définir le projet. Le livre montre desexemples divers : terrains mun<strong>ici</strong>paux, jardinsappart<strong>en</strong>ant à des organismes privés et même jardins<strong>en</strong> terrasse. Il faut aussi t<strong>en</strong>ir compte de l'<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>tde la parcelle, du passé du terrainavec le risque de pollution du sol… Le groupe quianimera le jardin peut se constituer <strong>en</strong> associationou s'appuyer sur une structure déjà existantecomme un c<strong>en</strong>tre social. Les mun<strong>ici</strong>palités peuv<strong>en</strong>taider comme à Lille, à Paris, à Montpellier…Il faut <strong>en</strong>suite s'implanter localem<strong>en</strong>t, ce qui supposede déterminer un mode de communication,une méthode d'élargissem<strong>en</strong>t du groupe, déterminerles règles de fonctionnem<strong>en</strong>t, visiter d'autresjardins, et bi<strong>en</strong> sûr, appr<strong>en</strong>dre quelques rudim<strong>en</strong>tsdu jardinage. Dans les jardins partagés, on jardinebio le plus souv<strong>en</strong>t : du coup, on appr<strong>en</strong>d comm<strong>en</strong>tfaire un bon compost, à faire son purin d'ortie,on s'initie à la rotation des cultures et onappr<strong>en</strong>d la récupération de l'eau de pluie. Toutceci est développé dans le livre.Graines de jardin fait tout un travail d'accompagnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> Ile-de-France. D'autres associationsmembres du réseau Le jardin dans tous ses Etats 5 lefont égalem<strong>en</strong>t dans d'autres régions 6 .Quelle est la politique de la ville de Parisà ce sujet ?Depuis 2003, la ville de Paris a mis <strong>en</strong> place unprogramme mun<strong>ici</strong>pal, le programme Main verte.La cellule Main verte instruit les demandes desgroupes, les aide à définir un projet d'intérêt général,et donne des conseils. Lorsqu'un terrain peutêtre transformé <strong>en</strong> jardin partagé, la mun<strong>ici</strong>palitéfinance le grillage, une arrivée d'eau et une améliorationdu sol si nécessaire (analyses, dépollution,<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> matière organique).Ensuite, elle ne donne pas de subv<strong>en</strong>tion de fonctionnem<strong>en</strong>t,mais <strong>en</strong> accorde pour les projetsd'amélioration <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. Elle a financé lacréation d'une mare dans le jardin de l'Aqueduc, àla pose de panneaux solaires dans un autre, l'installationd'une cuve pour la récupération des eauxde pluie dans un troisième. La cellule Main vertepublie une lettre d'infos gratuite par internet.Enfin, elle organise une fois par mois un café-jardinoù elle invite des animateurs de jardins locauxou d'ailleurs 7 .Le jardinage peut-il être un acte politique ?D'abord, il faut savoir qu'un certain nombre dejardins partagés sont issus de luttes locales, contrele bétonnage, pour la création d'espaces verts. LeJardin Solidaire dont Olivier Pinalie ti<strong>en</strong>t la chroniquedans le livre, a été une des plus belles expéri<strong>en</strong>cesde jardin autogéré 8 .Une fois que la lutte aboutit, on découvre vitequ’<strong>en</strong> faisant <strong>en</strong>semble, on appr<strong>en</strong>d beaucoup.Plus le groupe est diversifié, plus il est riche d'expéri<strong>en</strong>ces.Au lieu d’avoir une initiative écolo avecun risque d’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre convaincus, c’estune bonne porte d’<strong>en</strong>trée pour développer desrelations <strong>en</strong> société, pour s’initier à la démocratiepart<strong>ici</strong>pative.Grâce au jardin, on se pose aussi de nouvellesquestions. En faisant soi-même pousser deslégumes, on <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>t à réfléchir au cont<strong>en</strong>u de sonassiette. On découvre aussi qu’il est possible de sepasser d’<strong>en</strong>grais et de pest<strong>ici</strong>des, et comm<strong>en</strong>t, avecle compostage, on peut faire un jardin sansdéchets, alors qu’on ne sait pas recycler d’autresdéchets dans la société. Cela pose la question de laconsommation, des besoins ess<strong>en</strong>tiels… En montantun projet, on découvre aussi les règles d’urbanisme,le mode de prise de décision politique danssa commune. C’est une révolution l<strong>en</strong>te…maisagréable.Entreti<strong>en</strong> réalisé par Michel Bernard ■á Un des jardins partagés desAJONC à Lille5. Le jardin dans tous ses états est unréseau mis <strong>en</strong> place autour d'unecharte. Il organise des r<strong>en</strong>contresdes jardins partagés et anime le sitewww.jardinons.com.6. Voir le portail des jardins partagésRhône-Alpes : www.jtserhonealpes.fr.7. Voir le site jardins.paris.fr, rubriquejardinage pour les dates des cafésjardinset lire la lettre Main Verte.8. Le Jardin Solidaire, créé sur un terrainvague du 20 e arrondissem<strong>en</strong>tde Paris <strong>en</strong> 2000, a été fermé àl’automne 2005 pour laisser laplace à un gymnase, des logem<strong>en</strong>tssociaux et un parking.D.R.Ö Jardin de Maleyssie à BrestPierre-Emmanuel WeckS!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20081 1


Jardins partagésJardin du Lapin ouvrier à Paris ÜPierre-Emmanuel Wecká Repas partagé au Jardin des Aqueducs, Paris 14 eá Jardin des Aqueducs, Paris 14 eD.R.Pierre-Emmanuel WeckPierre-Emmanuel WeckGrâce au jardin, on se poseaussi de nouvelles questions.C’est une révolution l<strong>en</strong>te...mais agréable.Marie Clem’sá Jardin des Murs à pêches à Montreuil (voir le reportage dans le n° 359)1 2 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008Jardin Crapaudine à Nantes ÜPierre-Emmanuel Weck


Jardins partagésPierre-Emmanuel WeckA plusieurssur un territoire uniquel y a sans doute bi<strong>en</strong> des façons d’<strong>en</strong>-le partage. En vo<strong>ici</strong> deux appro-Ivisagerpriées à la question du jardin :- jardiner <strong>en</strong>semble à partir d’un seul projet demise <strong>en</strong> œuvre couvrant la surface du terrainà disposition.- diviser la surface <strong>en</strong> autant de parcelles qu’ily a de jardiniers, chacun y développant leprojet de son choix.Dans un cas, les jardiniers partag<strong>en</strong>t la créationet l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d’un seul paysage. Ils poursuiv<strong>en</strong>tleur tâche à la manière des compagnons occupés àla réalisation d’une œuvre sans signature.Dans l’autre cas, chaque parcelle correspond àun projet différ<strong>en</strong>t, reflet d’une diversité de savoirs,de pratiques et de hasards. Chaque jardinierinv<strong>en</strong>te son paysage, règle son temps et son esthétiqueselon ses propres aspirations.Ce dispositif — la juxtaposition des individus— est le propre des jardins partagés. Dans unespace collectif soumis à un cahier des chargesvalable pour tous les part<strong>ici</strong>pants, favoriser l’émerg<strong>en</strong>ced’une création individuelle, chacune d’elleépaulant ou confortant toutes les autres : tel est lerôle stimulant du foisonnem<strong>en</strong>t des initiatives sousle regard du groupe.Au début, cela ressemble à un exercice d’école.Une école pour tous les âges et tous les horizons,où la nature et ses productions serv<strong>en</strong>t de guide àtous les <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts ; école universelle que lasociété dans ses errem<strong>en</strong>ts néglige off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t,mais que les jardins partagés positionn<strong>en</strong>t désormaisau rang d’utilité publique. Une école parallèle,<strong>en</strong> somme, offrant à ceux qui le souhait<strong>en</strong>tl’expéri<strong>en</strong>ce d’accompagner la nature si malconnue dans un perman<strong>en</strong>t scénario d’inv<strong>en</strong>tion :la graine, les cotylédons — mais de quoi s’agit-il ?— la pousse rapide, l’<strong>en</strong>chevêtrem<strong>en</strong>t, les tuteurs,le pincem<strong>en</strong>t — faut-il vraim<strong>en</strong>t pincer ? — l’apparitiondes insectes — faut-il vraim<strong>en</strong>t traiter ?—, la récolte des fruits — oui, la tomate est unfruit —, la confection d’une soupe à partir d’unecourge dev<strong>en</strong>ue énorme, comme destinée, depuistoujours, au partage, — comm<strong>en</strong>t cuisine-t-on lepotimarron ? …Une page blanche donc ; chacun possède lamême surface, le même sujet : faire pousser desvégétaux, les semer, les planter, les soigner pour <strong>en</strong>obt<strong>en</strong>ir le meilleur : des fruits, des fleurs, desfeuilles, des arrangem<strong>en</strong>ts. Chacun <strong>en</strong> tire un paysagediffér<strong>en</strong>t, différ<strong>en</strong>tes réussites, quelqueséchecs partagés, bi<strong>en</strong> sûr. Comm<strong>en</strong>t se porter juged’une telle offre ? Et pour quelle raison vi<strong>en</strong>draitonà choisir ? Quelque chose de supérieur, v<strong>en</strong>antde la r<strong>en</strong>contre du jardinier avec la nature, ne cessed’interroger celui qui, par excès de certitude, produiraitun modèle <strong>en</strong> le croyant durable. La naturedéjoue les projets, elle ne cesse d’interpréter lesconditions changeantes de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pours’organiser selon une figure éphémère et chaquefois nouvelle.Jardin Crapaudine à NantesS!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20081 3


Jardins partagésÖ Jardin Crapaudine à NantesPierre-Emmanuel WeckLe jardin partagé,c’est le partage de l’étonnem<strong>en</strong>t,pédagogie heureuseSur ce jeu du hasard, nulle compétition. A quoiservirait de briller dans la solitude à un mom<strong>en</strong>tdonné — qu’est-ce que le mom<strong>en</strong>t donné ? —alors que tout se joue sur le décalage des espèces etdes saisons. Telle fleur dans une parcelle à telmom<strong>en</strong>t, tel fruit dans une autre à tel autremom<strong>en</strong>t. La somme des résultats dispersés dans letemps constitue un tout qui fait s<strong>en</strong>s aux yeux dela société : elle se trouve représ<strong>en</strong>tée dans l’égalitédes chances et des malchances. La durée fait le jardin,elle unit les jardiniers sur ce seul terrain : letemps.Le jardin partagé est un cal<strong>en</strong>drier des r<strong>en</strong>contreset des fêtes : territoire de convivialité où seretrouv<strong>en</strong>t, pour le meilleur, des habitants quecette seule occasion permet de rassembler.En multipliant le nombre et les surfaces de jardinsdédiés à cette expéri<strong>en</strong>ce unique les villes, établiss<strong>en</strong>tun nouveau mode de citoy<strong>en</strong>neté où lerapport à l’autre, débarrassé des hiérarchies, descalculs de bi<strong>en</strong>séance et des luttes de pouvoirs’ouvre sur un dialogue de nécessité face aux cloisonnem<strong>en</strong>tset aux exclusions. Les jardins ouvriers,dev<strong>en</strong>us « familiaux » ont ouvert des pistes <strong>en</strong>résonance avec les programmes sociaux, vivriers ethygiénistes du siècle passé. A l’heure où plus de lamoitié des habitants de la planète résid<strong>en</strong>t désormaisdans la ville — le début du 21 e siècle est letournant historique de cette évolution —, à l’heureoù se creuse chaque jour plus profondém<strong>en</strong>t lesdangereux écarts de richesse et d’égalité sociale, lepartage apparaît comme le geste le plus simple, leplus évid<strong>en</strong>t et le plus heureux pour accompagnerla société dans son parcours incertain. Quelquechose d’infinim<strong>en</strong>t rassurant, diff<strong>ici</strong>le à cerner,v<strong>en</strong>u des mécanismes à l’œuvre, trop nombreuxpour être nommés et toujours différ<strong>en</strong>ts, fait dujardin, par excell<strong>en</strong>ce, un territoire m<strong>en</strong>tal d’espérance.Il s’agit donc <strong>ici</strong> de partager l’espoir.Gilles Clém<strong>en</strong>t ■Préface du livre Jardins partagésTijuana le 17 novembre 2007.Le partage apparaît comme le geste le plus simple, le plus évid<strong>en</strong>t et le plusheureux pour accompagner la société dans son parcours incertain.Jardin Oasis de Kerargaouyat, à Brest1 4 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008Pierre-Emmanuel Weck


agri-bioD.R.Quand l'Europe décourage le jardinage...Un jour de visite à la fermepédagogique de laBatailleuse (Doubs), nousconstatons que les <strong>en</strong>fants prés<strong>en</strong>tsmang<strong>en</strong>t des plateaux repas d'unegrande société… alors que les<strong>en</strong>cadrants de la ferme se délect<strong>en</strong>tdes fruits et légumes bio de laferme. Absurde ? Eh bi<strong>en</strong> non :c'est le règlem<strong>en</strong>t ! Pour préparerdes œufs dans une collectivité, vousachetez le blanc séparé du jaune,dans des sortes de tubes de d<strong>en</strong>tifrice! Pour manger de la confiture,vous devez avoir des portions individuelleset toute portion ouvertedoit <strong>en</strong>suite être jetée. Gaspillage etmalbouffe sont ainsi le résultat dedirectives europé<strong>en</strong>nes prises sousla pression des lobbys agro-alim<strong>en</strong>tairequi mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avant la sécuritéalim<strong>en</strong>taire. Mais ce n'est pasle seul domaine concerné.Dans les hospices pour personnesâgées, les collectivités part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>tau financem<strong>en</strong>t des repas à faiblehauteur. Un cuisinier raconte dansAlternatives libertaires (juin2008), qu'il dispose d'1,90 € parjour et par personne pour la nourriture,ce qui l'amène à faire desrepas qu'il ne mangerait pas. Ilexplique que son hospice disposaitd'un important potager qui, il y aquelques années, fournissait unimportant complém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> légumesfrais. Il y avait un poulailler quifournissait les œufs. Tout cela estinterdit aujourd'hui au nom de l'hygiène.N'y aurait-il pas un mouvem<strong>en</strong>tde désobéissance à lancerpour que des <strong>en</strong>fants aux vieillards,on puisse <strong>en</strong>core manger des produitsdu jardin sans subir lescontrôles aliénants de l'Europe ?FV.Fonds desouti<strong>en</strong> àla bioPour disposer de terres, les agriculteursbiologiques sont souv<strong>en</strong>t obligésde faire des emprunts importants.Même si ces prêts sontsouv<strong>en</strong>t aidés, il reste que les intérêtspès<strong>en</strong>t lourds dans la balance.La Nef, société financière alternative,a obt<strong>en</strong>u depuis quelque temps lapossibilité d'accorder des prêts aidésdans ce domaine. Elle a complété ledispositif <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> place unfonds qui accueille des dons prov<strong>en</strong>antdes intérêts offerts par des personnesayant un compte-épargne. Cefonds permet de combler une partiedes intérêts et d'accorder des prêts à2 % d'intérêts. En mars 2008, laNef a déjà financé 14 prêts de cettemanière pour un total de 350 000 €.La Nef, 114, boulevard du 11-Novembre, 69626 Villeurbannecedex, tél. : 08 11 90 11 90.décroissanceLes avionsdans latempêteHausse du prix du pétrole et criseéconomique aux Etats-Unis comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tà avoir des répercussionsconcrètes dans le domaine économique: Airbus a annoncé que lacompagnie United Airlines annulaitla commande de 42 Airbus…malgré d'importants acomptesdéjà versés. Airbus et Boeing s'att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tà une multiplication desannulations suite à un ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>tdans ce secteur.Moins deconsommationde pétroleLe prix élevé du pétrole cet été aprovoqué une baisse des consommation: -8,1% <strong>en</strong> juin, -1,4% <strong>en</strong>juillet, -12,3% <strong>en</strong> été. Ces baissesprovi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour l'ess<strong>en</strong>tiel d'unmoindre usage de la voiture pour lesdéplacem<strong>en</strong>ts de loisirs p<strong>en</strong>dantl'été… preuve que l'on dispose d'unemarge d'économie importante.Encore faudrait-il que ce ne soi<strong>en</strong>tpas seulem<strong>en</strong>t les plus pauvres quifass<strong>en</strong>t des efforts, mais que l'ontrouve des moy<strong>en</strong>s pour que les plusriches pai<strong>en</strong>t. Pour cela Yves Cochetdans son livre Pétrole apocalypsepréconise une forme de rationnem<strong>en</strong>t: tout le monde a le droit àune certaine quantité, le prixdevi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite prohibitif pour ceuxqui dépass<strong>en</strong>t cette quantité, lecontraire des prix de gros actuels.Vieuxdécroissants !Avec souv<strong>en</strong>t un retard de s<strong>en</strong>sibilitéaux questions écologiques, lespersonnes âgées sont-elles de grospollueurs ? Le C<strong>en</strong>tre national pourla recherche atmosphérique auxEtats-Unis s'est p<strong>en</strong>ché sur la question.La réponse est que les personnesâgées émett<strong>en</strong>t 10 à 37 %de moins de gaz à effet de serre.Pourquoi ? Parce qu'ils conduis<strong>en</strong>tde moins <strong>en</strong> moins, r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>tmoins souv<strong>en</strong>t leur voiture, dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>tbeaucoup <strong>en</strong> santé… ce qui estmoins émetteur de gaz que des loisirs.Les personnes âgées consomm<strong>en</strong>tplus dans d'autres domaines :notamm<strong>en</strong>t le chauffage et la climatisation.Globalem<strong>en</strong>t, ils consomm<strong>en</strong>tmoins du fait d'une baisse deleur niveau de vie après le départ àla retraite. Bref, le vieillissem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>traîne une forme de décroissancesubie, mais non choisie.(20minutes.fr, 22 septembre 2008)Economiesd'énergie eteffet rebondSi le prix du pétrole a desconséqu<strong>en</strong>ces négatives, il<strong>en</strong> a aussi de positives :un prix élevé de l'énergie permetd'investir dans les économiesd'énergie, r<strong>en</strong>d <strong>en</strong>core plus intéressantesles énergies r<strong>en</strong>ouvelables,favorise les techniqueséconomes et efficace. Mais économiseraujourd'hui peut avoirdes effets pervers demain. Ceque résume bi<strong>en</strong> MatthieuOrphelin de l'Ag<strong>en</strong>ce de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet de la maîtrise del'énergie (Ademe) dans LeMonde du 5 juin 2008 :"Investir dans l'économie d'énergieaujourd'hui, c'est créer lepouvoir d'achat de demain". Etle risque c'est effectivem<strong>en</strong>t l'effetrebond. Vous investissezaujourd'hui pour avoir une maisonplus économe. Cela vouscoûte dans un premier tempspuis vous fait faire des économiesfinancières… que vous êtesalors t<strong>en</strong>té de dép<strong>en</strong>ser dans d<strong>en</strong>ouvelles consommations…ce qui annule tout le bénéficedes investissem<strong>en</strong>ts initiaux.Un exemple parlant : vous remplacezvotre voiture qui consommehuit litres au c<strong>en</strong>t kilomètrespar une qui consomme deux foismoins, avec les sous économisés…vous roulez plus loin.La question de notre diminutionde consommation pour rev<strong>en</strong>ir àune empreinte écologique viabl<strong>en</strong>'est alors pas résolue.Il faut impérativem<strong>en</strong>t que leséconomies que l'on fait s'accompagn<strong>en</strong>td’une baisse des rev<strong>en</strong>us…Ce qui peut être obt<strong>en</strong>upar une baisse du temps de travail.Cette solution individuellesuffit-elle ?Pas sûr, car si votre travail estutile, il faudra que quelqu'und'autre fasse les heures que vouslibérez.Si cette personne augm<strong>en</strong>teainsi son pouvoir de consommation,on revi<strong>en</strong>t globalem<strong>en</strong>t à lacase départ.Il faut donc à la fois adopter desmesures économes <strong>en</strong> ressourcesmais aussi diminuer notre activité,c'est-à-dire ral<strong>en</strong>tir la machineéconomique, ce qui pour lemom<strong>en</strong>t est à contres<strong>en</strong>s desvolontés d'un système capitalisted'accumulation. MB.S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20081 5


alternativesRevues■ CQFD, BP 70054, 13192Marseille cedex 20, tél. : 0491 90 25 04, www.cequilfautdetruire.org.Il y a ceuxqui ont connu l'anci<strong>en</strong>Charlie-Hebdo. Il y a ce quiporte le même nom aujourd'hui(le clonage provoque ladégénéresc<strong>en</strong>ce). Il y <strong>en</strong> a quimis<strong>en</strong>t sur Siné Hebdo…alors que depuis cinq ans, il ya tout ce qu'il faut dans cetterevue marseillaise où l'on retrouve d'ailleurs plusieurscollaborateurs de S!l<strong>en</strong>ce. CQFD est <strong>en</strong> difficultéfinancière (comme nous) et cherche donc d<strong>en</strong>ouveaux lecteurs (comme vous). Vous pouvez lesaider : le premier abonnem<strong>en</strong>t est à 17 euros.■ Village magazine, La Caillère, 61100 LaCarneille, tél. : 02 33 64 01 44, www.village.tm.fr.Bimestriel. Dans son numéro de septembre-octobre,un dossier sur les métiers itinérants (coiffeurs, couturière,bibliothécaire, troupes de théâtre…) qui vont àla r<strong>en</strong>contre des g<strong>en</strong>s au lieu que les g<strong>en</strong>s se déplac<strong>en</strong>t:un excell<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> pour limiter les déplacem<strong>en</strong>tspolluants. La revue prés<strong>en</strong>te dans chaqu<strong>en</strong>uméro l'état d'avancem<strong>en</strong>t d'un projet d'éco-hameau<strong>en</strong> Normandie.■ Imagine, 23, rue Pierreuse, B 4000 Liège, tél. :04 380 13 37. Bimestriel. Dans le numéro de juilletaoût,un important dossier sur le coût des voyages <strong>en</strong>avion. Plein de données chiffrées : avec un taux deremplissage important, les autobus pollu<strong>en</strong>t au mêm<strong>en</strong>iveau que les trains. Les avions batt<strong>en</strong>t tous lesVers la fin des médiasalternatifs ?■ Les radios. Le CSA, Conseilsupérieur de l'audiovisuel, alancé le projet visant à fairepasser les radios de la bande FMà la technologie numérique avecla RNT, Radio numérique terrestre.Il n'y aura pas d'améliorationde la qualité de réceptiondu son, mais des obligationstechniques complexes pour lesradios donc des coûts énormesqui pénaliseront les petitesradios. un collectif de radioslibres s'est mis <strong>en</strong> place et unepétition circule pour demanderle mainti<strong>en</strong> de la techniqueactuelle. On peut <strong>en</strong> savoir plussur le sitehttp://radios<strong>en</strong>lutte.free.fr ou <strong>en</strong>contactant Fréqu<strong>en</strong>ce ParisPlurielle (tél. : 01 40 05 06 01)ou Radio-Canut à Lyon (tél. :04 78 29 26 00).■ La presse écrite. Dans lecadre de la privatisation de LaPoste, un nouvel accord a étésigné <strong>en</strong>tre l'Etat, La Poste etles "éditeurs de la presse nationale"le 18 juillet 2008.1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008Off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, cet accord sevante d'annoncer une baisse duprix d'expédition des journaux…mais dans le détail, la part<strong>ici</strong>pationde l'Etat continue à baisser,celle de La Poste égalem<strong>en</strong>t…et donc les frais sont de plus <strong>en</strong>plus pris <strong>en</strong> charge par les éditeurs.La Poste qui a comme soucid'être r<strong>en</strong>table impose égalem<strong>en</strong>taux revues de procéder àun routage de plus <strong>en</strong> plussophistiqué. Alors qu'avant le triétait ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t le fait despostiers, les revues doiv<strong>en</strong>taujourd'hui sous-traiter pouraccéder à un log<strong>ici</strong>el de gestiondes tournées des facteurs… cequi pour des revues qui tir<strong>en</strong>t àmoins de 1000 exemplairesreprés<strong>en</strong>te plus que le coût d'<strong>en</strong>vois.Exemple : à S!l<strong>en</strong>ce, LaPoste nous coûte actuellem<strong>en</strong>t1500 € par mois… (<strong>en</strong> hausserapide depuis cinq ans)… maisle routage nous coûte 1100 €malgré l'aide d'une tr<strong>en</strong>taine debénévoles !records. Avec un pétrole à 140 $, le carburant représ<strong>en</strong>te<strong>en</strong>viron 30 % du prix du billet… et il n'y a pasd'alternatives à court terme au kérosène. 36,7 % desavions décoll<strong>en</strong>t des Etats-Unis, 4,9 % du Canada,4,5 % de Chine, 4,2 % du Royaume-Uni, 4 %d'Allemagne, 3,3 % de France, 3 % du Japon…■ Alternative-Santé, 80, rue Taitbout, 75009Paris, tél. : 01 44 54 87 00, www.alternativesante.fr.Dans son numéro de septembre 2008, larevue prés<strong>en</strong>te un intéressant dossier sur les alternativesà la pilule contraceptive. Comme le dit une despersonnes qui témoigne : "j'ai trouvé contradictoirede manger sain, de vivre le plus écolo possible tout <strong>en</strong>ingérant une pilule contraceptive tous les matins". Ledossier rappelle que la pilule est cancérigène. Lesalternatives sont diverses et plus respectueuses d<strong>en</strong>otre nature.■ Politis, hors-série "quellessolutions pour un autremonde". En kiosque, 54pages, 4,90 €. Un dossierfort riche sur les <strong>en</strong>jeuxactuels sur une planète quiarrive à saturation dans d<strong>en</strong>ombreux domaines. SergeLatouche montre l'absurditéd'une éducation qui appr<strong>en</strong>daux <strong>en</strong>fants à vivre dans lesystème actuel… alors qu'il faudra vivre dans unautre système. Aminata Traoré montre comm<strong>en</strong>t leNord pille le Sud. Jean-Michel Servet remet <strong>en</strong> causele bi<strong>en</strong> fondé du microcrédit. Patrick Piro pose laquestion de la ville écologique.Promotiondes toilettessèchesJusqu'à quand va-t-on chier dansl'eau potable ? Avec les toilettessèches le problème pourrait êtrerésolu. Avec humour, Dami<strong>en</strong>Cuvillier a dessiné huit cartes postalespour faire la promotion deces toilettes… avec comme particularitéqu'il faut glisser deuxdoigts dans la carte pour symboliserles jambes des chieurs. 4 € lasérie (+2 € de port) à commanderà : Les Dessin'acteurs, Kergadoret,22160 Calanhel, www.dessinacteurs.org.Club du livrelibertaireComm<strong>en</strong>t exister face à la puissancedes grands éditeurs ? Une tr<strong>en</strong>tained'éditeurs libertaires se sontregroupés <strong>en</strong> association pour réaliserun catalogue proposant 400titres. Avec une cotisation annuelleà l'association, il est possibled'avoir des réductions sur lesouvrages (jusqu'à 30 %).Beaucoup de livres recommandéspar Sil<strong>en</strong>ce. Club du livre libertaire,Les ginestes, 81350 Crespin,http://clublivrelibertaire.free.fr.BourgognePasserelleEcoOutre la réalisation d'une excell<strong>en</strong>terevue trimestrielle sur les alternativesécologiques pratiques,Passerelle éco propose des chantierspour l'aménagem<strong>en</strong>t de leuréco-hameau ; des animations pédagogiquespour les écoles, les MJC,les IME, les c<strong>en</strong>tres de loisirs : alim<strong>en</strong>tationvivante, initiation à l'habitatbioclimatique, énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, gestion écologiquedes déchets, recyclage des matériaux,de l'eau, jardinage bio, écotrucspour le quotidi<strong>en</strong>, machine àlaver à pédales… Le site dePasserelle Eco accueille égalem<strong>en</strong>tun jardin d'<strong>en</strong>fant par<strong>en</strong>talpour les 2 à 6 ans, avec leur(s)par<strong>en</strong>t(s), pour une à dixsemaines, animation et activitésMontessori ou autre, sorties nature,part<strong>ici</strong>pation à la vie de l'écolieu.Passerelle Eco, Corcelle,71190 La Chapelle-sous-Uchon,tél. : 09 63 25 86 28.Réunion lors d’un chantier <strong>en</strong> autoconstructionCherEcolieu deRosièresL'Ecolieu de Rosières a vu le jourau printemps 2008 dans uneanci<strong>en</strong>ne cité ouvrière à l'abandon,à 20 km au sud-ouest de Bourges,D.R.


alternatives"Le cercle Saint-Albert". Cinqgrands bâtim<strong>en</strong>ts totalis<strong>en</strong>t4000 m 2 habitables. Il y a un parcarboré de 15000 m 2 . Ils ont puêtre achetés sous forme de SCI.On y trouve d'anci<strong>en</strong>s ateliers deconfection, un disp<strong>en</strong>saire, unecrèche/école, un cabinet d<strong>en</strong>taire,une salle de spectacle. Le projetprévoit de maint<strong>en</strong>ir la salle despectacles, d'utiliser le disp<strong>en</strong>sairecomme lieu pour les médecinesalternatives, les bâtim<strong>en</strong>tsdevrai<strong>en</strong>t accueillir différ<strong>en</strong>tesactivités : ateliers d'artistes, épicerie,restauration bio, bureaux pourécométiers, et logem<strong>en</strong>ts. Un projetde maraîchage devrait voir lejour sur des terres voisines. Lesfuturs occupants seront regroupésau sein d'une association Ecolieude Rosières, laquelle sera locatairede la SCI. Ecolieu de Rosières,rue de l'Eglise, Rosières, 18400Lunery, tél. : 06 80 48 53 60(Passerelle Eco, été 2008)Récupérerl'eau de pluie ?Pas si simple !Le journal off<strong>ici</strong>el du 29 août2008 a précisé dans quelles conditionsil est possible de bénéf<strong>ici</strong>erd'un crédit d'impôt (jusqu'à8000 €) pour l'installation d'unerécupération des eaux de pluie.L'eau de pluie doit être récupéréesur des toitures inaccessibles (auxhumains, pas <strong>en</strong>core auxoiseaux !), l'eau ne peut servir quepour l'arrosage du jardin, le lavagedes voitures, les WC, le lavage dessols… <strong>en</strong> passant par des tuyauteriesséparées. Chaque sortie d'eaudoit être accompagnée d'un panneau"eau non potable". Ce panneaudoit aussi être placé au-dessusdes cuvettes des toilettes (desfois que vous seriez t<strong>en</strong>té de boiredirectem<strong>en</strong>t dans votre chassed'eau !). Dans une maison, un robinetd'eau de pluie ne peut se trouverà proximité d'un robinet relié àun réseau d'eau potable (donc pasdans une cuisine ou une salle debains). Les robinets ne doiv<strong>en</strong>t paspouvoir s'ouvrir à la main… maisavec un outil spécialisé. Enfin,l'installation doit comporter uncompteur mesurant les volumesd'eau utilisés. Cela s'ajoute à l'obligationd'une vidange/désinfectionannuelle de la cuve de stockage, uncarnet sanitaire t<strong>en</strong>u à jour avecles dates de vérifications, les relevésdu compteur… et pour terminer,cet arrêté est rétroactif : lesinstallations déjà <strong>en</strong> place devrontse mettre <strong>en</strong> conformité. Si avec çanos marchands d'eau potable nesont pas protégés…Alain Felix / TerranoosPyrénéesInv<strong>en</strong>taire de biodiversitéEn 1807, le botanisteAugustin Pyramis deCandolle effectue uninv<strong>en</strong>taire de la flore pyréné<strong>en</strong>nefrançaise <strong>en</strong> organisantune expédition de 70 jours dePerpignan à Bayonne. Deuxsiècles plus tard, l'associationTerranoos a r<strong>en</strong>ouvelé cetteexpédition p<strong>en</strong>dant l'été 2007.1808 espèces différ<strong>en</strong>tes ontété rec<strong>en</strong>sées pour 14000observations. Principale différ<strong>en</strong>ceobservée : une fortedéprise agricole <strong>en</strong>traînant une baisse des espèces dites messicoles.Un livre a été <strong>en</strong>suite édité "Pyrénées, l'av<strong>en</strong>ture botanique" quiraconte les deux expéditions à deux siècles d'écart.Le livre est disponible contre 33 € franco de port auprès de :Terranoos, Betty Dagnaud, Le village, 31110 Cazaril-Laspènes,tél. : 06 80 14 45 21, www.terranoos.org.StrasbourgVersun éco-quartierL'association Eco-quartier, née<strong>en</strong> 2000, n'a pas <strong>en</strong>core réussià convaincre la mairie demettre <strong>en</strong> place un éco-quartier, mais a réussi à concrétiser un premier projet d'habitat groupé écologiquedont le chantier vi<strong>en</strong>t de débuter dans le quartier du Neudorf. Un immeuble de trois étages accueillera 11logem<strong>en</strong>ts, du studio au six pièces, avec plusieurs espaces collectifs : une buanderie, une salle de réunion,une chambre d'amis, un local à vélos, un atelier de bricolage, des espaces extérieurs. L'architecte choisi estMickaël Gies, concepteur d'un immeuble du quartier Vauban à Fribourg. Le coût total est de l'ordre d'1,5million d'euros, lequel est pris <strong>en</strong> charge au départ par une SCI, Société civile immobilière où chacun disposede parts proportionnellem<strong>en</strong>t à l'espace occupé. La SCI devrait <strong>en</strong>suite laisser la place à une copropriété.Chacun amène un capital <strong>en</strong> gérant lui-même ses emprunts bancaires. L'immeuble est placé le longd'une ligne de tram et d'une piste cyclable pour éviter le recours à la voiture (il y a quand même un petitparking souterrain). Il est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t végétalisé. Les structures sont <strong>en</strong> bois massif, double et triple vitrageselon les ori<strong>en</strong>tations, eau chaude sanitaire solaire, chaudière gaz à cond<strong>en</strong>sation pour l'<strong>en</strong>semble dubâtim<strong>en</strong>t, pompe à chaleur, technique basse énergie… pour une consommation inférieure à 40 kWh/m 2 .an.Ecoquartier, 1a, place des Orphelins, 67000 Strasbourg, tél. : 03 87 24 11 73.D.R.Ille-et-VilaineHabitatgroupé auxPetitesPerrettesUn couple achète un terrain de27000 m 2 de prairie <strong>en</strong> 2000 surla commune de La Chapelle-Chaussée, à 25 km au nord deR<strong>en</strong>nes. En 2002, deux parcellesde cet espace sont classées commeconstructibles (5000 m 2 ). En2004, un "lotissem<strong>en</strong>t écologique"voit le jour à quelques kilomètressur la commune de Bazougessous-Hédé.Après des r<strong>en</strong>contresavec quelques élus et professionnelsde l'habitat écologique, unappel à habitants est lancé à partirde 2005 autour de l'idée d'unhabitat à faible impact <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal,une accessibilité économiqueet un li<strong>en</strong> social activé. En2007, après de multiples évolutionsdu groupe d'habitants, unAlain Felix / Terranooshabitatarchitecte de R<strong>en</strong>nes prés<strong>en</strong>te lesesquisses du projet. Toutefois celu<strong>ici</strong>ne donne pas suite du fait desdifficultés à travailler avec ungroupe. En 2008, quatre personnestravaill<strong>en</strong>t toujours sur leprojet… et cherch<strong>en</strong>t d'autres personnesintéressées pour un lotissem<strong>en</strong>tde 6 à 10 logem<strong>en</strong>ts.D'autres programmes locaux sontà l'étude avec l'aide de l'associationParasol, Part<strong>ici</strong>per pour unhabitat solidaire.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : tél. : 02 99 6919 70 ou ww.petitesperrettes.org.S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20081 7


Aux Pays-Bas, anci<strong>en</strong>s moulinset éoli<strong>en</strong>nes cohabit<strong>en</strong>ténergieHaussedes coûtsdes énergiesfossilesSi le pétrole a fait la une des journaux<strong>en</strong> passant de 100 à 140 $au premier semestre 2008 (soit40% de hausse), EDF a annoncéle 25 juillet 2008 que le charbon adans le même temps augm<strong>en</strong>té de70 %, le gaz de 63 %, l'électr<strong>ici</strong>téde 47 %.Baissedes coûtsdes énergiesr<strong>en</strong>ouvelablesAlors que les énergies fossiless'épuis<strong>en</strong>t, la course technologiquese poursuit dans le domaine desphotopiles : aujourd'hui les surfacesqui capt<strong>en</strong>t l'énergie lumineusesont c<strong>en</strong>t fois moins épaissesqu'il y a tr<strong>en</strong>te ans. De nouveauxprocédés permett<strong>en</strong>t d'intégrer defaibles épaisseurs de photopilesdans le verre des f<strong>en</strong>êtres, le verreservant de conc<strong>en</strong>trateur. Cett<strong>en</strong>ouvelle technique mise au pointpar le MIT (MassachusettsInstitute of Technology) prés<strong>en</strong>téedans la revue Sci<strong>en</strong>ce de juillet2008, permet de dévier une partiedu rayonnem<strong>en</strong>t des vitres sur desphotopiles placées <strong>en</strong> bordure def<strong>en</strong>être. A surface équival<strong>en</strong>te, onpeut produire jusqu'à dix fois plusd'énergie qu'avec des panneauxordinaires. Le MIT estime que l'onpourrait doubler le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t despanneaux existant <strong>en</strong> adaptantleur vitre protectrice.Indép<strong>en</strong>danc<strong>en</strong>ationale ?Tous nos élus justifi<strong>en</strong>t notre politiqueénergétique par l'argum<strong>en</strong>tde l'indép<strong>en</strong>dance nationale.Bizarre quand on se p<strong>en</strong>che surles chiffres ! A part la faible part<strong>ici</strong>pationdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables(ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t l'hydraulique),94% de nos besoins sont couvertspar des énergies fossiles épuisables:uranium, pétrole, charbon,gaz. L'extraction d'uranium <strong>en</strong>France a comm<strong>en</strong>cé dans lesannées 1950, a atteint son maximum<strong>en</strong> 1988 pour décliner rapidem<strong>en</strong>t.Depuis 2002, nous importons100 % de l'uranium. Pour lepétrole, le maximum d'extractiondans l'hexagone a été réalisé aussi<strong>en</strong> 1988 pour baisser jusqu'à1 8 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008Limites pourl'éoli<strong>en</strong> ?Selon le discours off<strong>ici</strong>el <strong>en</strong>France, il ne serait pas possibled'avoir trop d'éoli<strong>en</strong>car le v<strong>en</strong>t étant irrégulier, celapose des problèmes de régulation sur le réseau… Seulem<strong>en</strong>t voilà, l'Allemagne et l'Espagne ont déjà dépasséles limites annoncées <strong>en</strong> France. Comm<strong>en</strong>t est-ce possible ? Pour pallier les variations de production de l'éoli<strong>en</strong>,ces pays dispos<strong>en</strong>t d'autres sources d'énergie dont la modulation est facile : principalem<strong>en</strong>t les c<strong>en</strong>trales thermiquesau gaz, au fuel ou au charbon. Mais l'hydraulique, très développé <strong>en</strong> France, est égalem<strong>en</strong>t un bonmoy<strong>en</strong> de moduler la production rapidem<strong>en</strong>t… à l'opposé du nucléaire où il est conseillé de ne pas varier laproduction pour éviter l'usure prématuré des matériaux. L'Espagne a égalem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place un organisme demodulation qui gère les variations <strong>en</strong>tre éoli<strong>en</strong>nes, car lorsque certaines flanch<strong>en</strong>t, d'autres bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de v<strong>en</strong>t :un grand nombre de machines est une source d'équilibre. Les éoli<strong>en</strong>nes offshore permett<strong>en</strong>t aussi d'avoir desproductions plus régulières. Enfin, <strong>en</strong> Allemagne, la modulation intègre d'autres sources r<strong>en</strong>ouvelables commedes c<strong>en</strong>trales au bois ou à biomasse. Bref, avec la volonté politique, il est tout à fait possible de palier le problèmede la variabilité du v<strong>en</strong>t ou du soleil et des régions allemandes ont mis <strong>en</strong> place des programmes derecherche pour arriver maint<strong>en</strong>ant à de l'électr<strong>ici</strong>té 100 % r<strong>en</strong>ouvelables et ainsi fermer les c<strong>en</strong>trales thermiquesclassiques <strong>en</strong> même temps que les c<strong>en</strong>trales nucléaires. Ni nucléaire, ni émission de gaz à effet de serre.20 000 barils par jour ; avec lesagrocarburants et le gaz liquifié,on atteint 130 000 barils parjour… soit 6,5% de notreconsommation. Pour le charbon, lepic de production a été atteint <strong>en</strong>1958. La dernière mine françaisea fermé <strong>en</strong> mai 2004. Reste le gaznaturel dont l'exploitation comm<strong>en</strong>céedans les années 1960 aatteint son pic de production <strong>en</strong>1978 pour diminuer régulièrem<strong>en</strong>tdepuis et probablem<strong>en</strong>t s'arrêtertotalem<strong>en</strong>t d'<strong>ici</strong> une dizaine d'années.A noter que même avec unrecours massif aux énergies r<strong>en</strong>ouvelables,on ne pourra pas avantlongtemps comp<strong>en</strong>ser ces énergiesfossiles… et que la seule solutionpasse par de massives économiesd'énergie. (source : "Pétrole, lesaut dans l'inconnu" d'EmmanuelBroto, La Décroissance, n°51,juillet août 2008)EspagneR<strong>en</strong>ouvelablesdevant l<strong>en</strong>ucléaireFermeture de réacteurs, multiplicationdes incid<strong>en</strong>ts d'une part ;multiplication des c<strong>en</strong>tralessolaires et éoli<strong>en</strong>nes d'autres part.Le gouvernem<strong>en</strong>t espagnol s'estfél<strong>ici</strong>té <strong>en</strong> septembre 2008 qu'<strong>en</strong>2007 pour la première fois, la productionélectrique d'origine r<strong>en</strong>ouvelableait dépassé celle d'origin<strong>en</strong>ucléaire, annonçant une t<strong>en</strong>dancequi va s'accélérant. L'occasionpour le gouvernem<strong>en</strong>t de réaffirmerson int<strong>en</strong>tion de ne pas prolongerl'activité des c<strong>en</strong>tralesnucléaires vieillissantes. Un seulbémol : l'Espagne est le pays dansl'Union europé<strong>en</strong>ne dont laconsommation d'énergie augm<strong>en</strong>tele plus vite. Le gouvernem<strong>en</strong>tpourrait songer à maîtriser saconsommation.Navarre100 %r<strong>en</strong>ouvelablesLe gouvernem<strong>en</strong>t de la régionespagnole de Navarre a prés<strong>en</strong>té<strong>en</strong> juin 2008 un plan d'implantationde 1164 éoli<strong>en</strong>nes répartiessur 32 sites qui permettront à larégion de produire 100 % del’électr<strong>ici</strong>té dont elle a besoin avecde l'éoli<strong>en</strong> dès 2010. Ce plan a éténégocié avec les riverains, les agriculteurs,les écologistes. Comme àcôté de cela, de nombreuses communesinstall<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t despanneaux photovoltaïques, larégion est <strong>en</strong> passe de dev<strong>en</strong>irexportatrice d'électr<strong>ici</strong>té d'originer<strong>en</strong>ouvelable.Une coccinellecontre lesveillesélectriquesLa Coxiwatt est un boîtier <strong>en</strong>forme de coccinelle qui se place<strong>en</strong>tre l'alim<strong>en</strong>tation et les appareilsayant une veille infrarouge(TV, chaîne radio…) et qui détectela télécommande pour activer l'appareilou la chute de t<strong>en</strong>sion quandcelui-ci est mis <strong>en</strong> veille. Les économiesd'énergie réalisées permett<strong>en</strong>tun retour sur investissem<strong>en</strong>tde l'ordre d'un an. Prés<strong>en</strong>tationsur www.coxiwatt.com.Les photopilesaussi nuisiblesque les agrocarburants?Le Forum, salle des congrès, à Barcelone,avec un toit de photopiles.n voit actuellem<strong>en</strong>t se multiplierles projets de champsOde photopiles pour la productionélectrique. Ainsi Gaz deFrance-Suez <strong>en</strong>visage la constructiond'une c<strong>en</strong>trale de 35 hectares àl'arrière de Toulon. Si pour lemom<strong>en</strong>t, contrairem<strong>en</strong>t aux agrocarburants,les photopiles sont leplus souv<strong>en</strong>t placées sur des terresnon agricoles (et donc des zonesrelativem<strong>en</strong>t naturelles), ce n'estdéjà plus le cas <strong>en</strong> Espagne ou <strong>en</strong>Allemagne où des champs <strong>en</strong>tierssont couverts. Cette solution estd'autant plus absurde qu'il est possiblede placer les photopiles sur lestoits des habitations, des usines…sans occuper de nouvelles surfacesau sol. Mais cela suppose une gestionplus déc<strong>en</strong>tralisée.Les éoli<strong>en</strong>nes ne pos<strong>en</strong>t pas le mêmeproblème : les blocs bétons sur lesquelssont fixés les mats n'occup<strong>en</strong>tqu'une surface minime au sol.D.R.D.R.


nucléaireNappesphréatiquespolluéesDébut juillet 2008, les analysesfaisant suite à la pollution del'eau autour du Tricastin, après lerelâchem<strong>en</strong>t de 74 kg d'uranium,montrai<strong>en</strong>t une pollution antérieurede la nappe phréatique. Aprèsune polémique par médias interposés,la CRII-Rad et le RéseauSortir du nucléaire obt<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>tqu'une étude soit faite d'<strong>ici</strong> la finoctobre sur l'<strong>en</strong>semble des sitesnucléaires pour savoir si d'autressous-sols ne sont pas contaminés.Le 25 septembre 2008, l'IRSN,Institut de radioprotection et desûreté nucléaire a publié un premierrapport concernant les sitesdes premières c<strong>en</strong>trales nucléairesactuellem<strong>en</strong>t à l'arrêt. Il ressortque les sous-sols sont pollués àChinon (Indre-et-Loire), Saint-Laur<strong>en</strong>t-des-Eaux (Loir-et-Cher),Bugey (Ain), Chooz (Ard<strong>en</strong>nes).D'autres pollutions ont été misesà jour sur des sites ayant des installationsmilitaires : Bruyère-le-Châtel (Essonne), Marcoule(Gard), Valduc (Côte-d'Or),Tricastin (Drôme et Vaucluse). Anoter le point commun à tous cessites : ils ont tous servi dans lesannées 1950 et 1970 à produiredu plutonium et à <strong>en</strong>suite fabriquernos têtes nucléaires. Cetaspect militaire a contribué pourune large part au sil<strong>en</strong>ce sur lespollutions observées. L'IRSN noteque le stockage de produits radioactifssur les sites est sans douteà l'origine des différ<strong>en</strong>tes pollutions.DéchetsnucléairesAlors que des élus lorgn<strong>en</strong>t lesfinancem<strong>en</strong>ts offerts par l'Etat àceux qui accepteront le stockagede déchets sur leur commune, unevingtaine de manifestations sesont t<strong>en</strong>ues simultaném<strong>en</strong>t <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>tslieux le 27 septembre2008 à l'initiative des opposantslocaux, avec le souti<strong>en</strong> du RéseauSortir du nucléaire. Ils étai<strong>en</strong>t400 à Gondrecourt-le-Château(Meuse), 100 à Rocamadour et àCahors (Lot), 100 à Lille (Nord).,d'autres à Beauvais (Oise),Bourges (Cher), Charleville-Mèzières (Ard<strong>en</strong>nes)…EPR■ Fuite <strong>en</strong> avant. Alors que l'ondevait dans un premier tempspr<strong>en</strong>dre le temps de voir si l'EPRmarche avant de se lancer dans laconstruction d'autres réacteurs, legouvernem<strong>en</strong>t a annoncé, <strong>en</strong> juillet2008, le lancem<strong>en</strong>t des étudespour un deuxième chantier EPRdès 2011, alors que le premier nefonctionnera pas <strong>en</strong>core (au mieux2012). Le 25 septembre, commecela ne suffit sans doute pas pourrassurer l'industrie nucléaire etque les réacteurs actuels prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tdes faiblesses, Sarkozy aannoncé le remplacem<strong>en</strong>t desréacteurs actuels par des EPR demanière "accélérée". Rappelonspour la petite histoire que lorsquel'on a comm<strong>en</strong>cé à avoir desdoutes sur la viabilité deSuperphénix, alors <strong>en</strong> constructiondans l'Isère, dans les années 1980,le gouvernem<strong>en</strong>t de l'époque avaitannoncé son int<strong>en</strong>tion d'accélérercette filière : 20 réacteurs devai<strong>en</strong>têtre construits avant 2000, les terrainsavai<strong>en</strong>t même été achetéspar EDF à Creys-Malville (pourun 2 e réacteur), à S<strong>en</strong>necey-le-Grand, <strong>en</strong> Saône-et-Loire (pour 2autres) et deux autres étai<strong>en</strong>t programmésdans la vallée du Rhône,2 <strong>en</strong>fin <strong>en</strong> bord de mer à hauteurde Perpignan. Mais Superphénixest resté un réacteur unique arrêté<strong>en</strong> 1997 après des années depannes à répétition.Tricastin■ Pollutions durables. La Socatri, mise <strong>en</strong> causedans le relâchem<strong>en</strong>t d'uranium dans les eaux souterrainesle 7 juillet dernier (voir S!l<strong>en</strong>ce n°360), n'<strong>en</strong>est pas à sa première pollution. L'ASN, autorité desûreté nucléaire, a annoncé le 5 août 2008, avoir étéavertie d'un relâchem<strong>en</strong>t accid<strong>en</strong>tel de Carbone 14…le 4 juillet 2008, trois jours avant l'autre pollution.Cette nouvelle t<strong>en</strong>tative pour masquer un incid<strong>en</strong>tn'étonne pas la CRII-Rad, Commission de rechercheet d'information indép<strong>en</strong>dante, qui rappelle que laSocatri est une habituée des rejets excéd<strong>en</strong>taires : <strong>en</strong>2006, la Socatri a relâché 30 fois plus que les autorisations,<strong>en</strong> 2007, 42 fois. La CRII-Rad dénonceégalem<strong>en</strong>t que ces autorisations ai<strong>en</strong>t été revues à lahausse <strong>en</strong> février 2008 : ce n'est pas <strong>en</strong> changeantles normes que l'on change le danger de ces contaminationsradioactives.Le 8 août, le tribunal de grande instance deCarp<strong>en</strong>tras a ordonné, conformém<strong>en</strong>t à la demandela commune de Bollène, la nomination d'un expertindép<strong>en</strong>dant pour évaluer les conséqu<strong>en</strong>ces de l'incid<strong>en</strong>tdu 7 juillets 2008. Il a fallu <strong>en</strong> arriver au tribunalpour qu'Areva accepte qu'un tel expert puissev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>quêter sur le site.Le 10 août, l'ASN a informé deux agriculteurs riverainsque l'eau de leurs puits est durablem<strong>en</strong>t déconseilléeà la consommation.■ Flamanville : le chantierpr<strong>en</strong>d du retard. Le Canard<strong>en</strong>chaîné du 27 août annonce quele réacteur <strong>en</strong> construction dans laManche aurait déjà neuf mois deretard. Les malfaçons dans le coulagedu béton et les souduresdevrai<strong>en</strong>t provoquer d'autresretards… et des surcoûts.■ Fronde des maires contre laTHT. Début septembre 2008, 21communes de la Manche sur 44concernées, 3 sur 5 <strong>en</strong> Ille-et-Vilaine, 8 sur 15 <strong>en</strong> May<strong>en</strong>ne, ontpris des arrêtés contre le passagede la ligne THT sur leur territoire.L'Etat a sommé les communesd'annuler ces arrêtés car cela nerelève pas de leurs compét<strong>en</strong>ces.Les maires font valoir qu'ils sontconcernés si la ligne devait provoquerdes problèmes de santé ets'appui<strong>en</strong>t sur plusieurs étudesmontrant les risques des champsélectromagnétiques.■ Reconnaissance des dangersde la THT. En annonçant le 27septembre 2008 que RTE, Réseaude transport de l'électr<strong>ici</strong>té, proposaitde racheter les maisons qui setrouverai<strong>en</strong>t à moins de 100 m dela future ligne THT prov<strong>en</strong>ant del'EPR, Nathalie Kosciusko-Morizeta off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t reconnu le dangerque prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t ces lignes. La moitiédes maires concernés par letrajet ont pris des arrêtés contre lepassage de la ligne. Ils sont systématiquem<strong>en</strong>tattaqués <strong>en</strong> justicepar les préfectures.■ Dieppe : blocage du conseilmun<strong>ici</strong>pal. Le conseil mun<strong>ici</strong>palde Dieppe prévu le 19 septembre2008 avait inscrit à son ordre dujour le vœu d'accueillir un EPR surla commune. Une tr<strong>en</strong>taine de militantsse sont <strong>en</strong>chaînés à l'<strong>en</strong>tréede la mairie ainsi que sur le toitpour demander que la populationsoit consultée avant toute décision.Action de protestation au conseil mun<strong>ici</strong>pal de Dieppe. Le maire débat avec lesopposants à l'EPR. Autres photos à voir sur http://tinyurl.com/4m98qc■ Nouvel incid<strong>en</strong>t durable. Le 8 septembre 2008,<strong>en</strong> voulant procéder au r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des barres decombustibles, deux d'<strong>en</strong>tre elles sont sorties ducœur <strong>en</strong> restant accrochées de manière anormale aubouchon supérieur. En cas de chute de ces barres, ilserait très diff<strong>ici</strong>le de récupérer les débris. Un telincid<strong>en</strong>t ne s'était pas produit dans un réacteurdepuis le 19 août 1998 à la c<strong>en</strong>trale de Nog<strong>en</strong>t-sur-Seine (Aube). L'incid<strong>en</strong>t a été classé 1, mais la récupérationdes barres ainsi déformées va pr<strong>en</strong>dre dutemps. Le 1 er octobre 2008, les barres étai<strong>en</strong>t toujours<strong>en</strong> équilibre précaire et des rumeurs prov<strong>en</strong>antde la préfecture faisait état de la possibilité d'évacuerles populations voisines <strong>en</strong> cas de chute d'unedes barres.■ Pollution persistante. De nouvelles analysesréalisées par les autorités, début septembre, deuxmois après la pollution par la Socatri, montre quel'eau de la nappe phréatique conti<strong>en</strong>t toujours tropde radioactivité dans un rayon de quelques c<strong>en</strong>tainesde mètres autour du site nucléaire, ce qui sembleconfirmer une pollution antérieure.■ Changem<strong>en</strong>t de nom. Le 5 août 2008, excédéspar la baisse des v<strong>en</strong>tes, le syndicat des coteaux duTricastin (350 viticulteurs sur 21 communes) a votépour un changem<strong>en</strong>t d'appellation… mais il fautl'autorisation des autorités, ce qu'ils n'ont pas obt<strong>en</strong>uà temps pour les v<strong>en</strong>danges 2008.Hughes Leglise-BatailleS!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20081 9


climatD.R.Campagnesd'action directeTrop de CO 2Malgré toutes les t<strong>en</strong>tatives pourfreiner les émissions de CO 2 , les spécialistesestim<strong>en</strong>t que la croissancedes émissions se mainti<strong>en</strong>t depuisl'an 2000 autour de 3% par an (soitpar apport à la référ<strong>en</strong>ce de 1990prise comme base à Kyoto, un doublem<strong>en</strong>tdès 2013 !). La Chine à elleseule émet chaque année 11% deplus par an ! (soit un doublem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre 2000 et 2007 !). P<strong>en</strong>dant cetemps, on constate une baisse descapacités d'absorption par les océanset par les forêts : déjà 46% du CO 2émis reste dans l'air, contribuant auréchauffem<strong>en</strong>t. Cette accumulationest plus rapide que dans les scénarios<strong>en</strong>visagés par le GIEC, Groupem<strong>en</strong>tinternational des experts sur le climat,ce qui laisse p<strong>en</strong>ser que le prochainrapport sera <strong>en</strong>core plus catastrophiqueque les précéd<strong>en</strong>ts. Ledernier rapport <strong>en</strong>visageait de stabiliserle taux de CO 2 dans l'atmosphèreà 450 ppm (parties par million)contre 385 ppm actuellem<strong>en</strong>t,ce qui se traduirait par une haussemoy<strong>en</strong>ne de la température de 2°C.La preuve du réchauffem<strong>en</strong>t climatiqueD.R.Fin 2009, à Cop<strong>en</strong>hague, seti<strong>en</strong>dra une importanteréunion mondiale pour laréactualisation des accords deKyoto sur les objectifs à atteindrepour <strong>en</strong>rayer le changem<strong>en</strong>t climatique.Beaucoup de militantsassociatifs ne croi<strong>en</strong>t plus à l'efficacitéde ces sommets où les gouvernem<strong>en</strong>tsvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t surtout pourdéf<strong>en</strong>dre leurs <strong>en</strong>jeux économiquesau détrim<strong>en</strong>t de la criseclimatique actuelle. C'est pourquoidans plusieurs pays se sontdéjà mises <strong>en</strong> place des associationsou des collectifs d'associationsqui prévoi<strong>en</strong>t des actionsdirectes pour interpeller sur laquestion du climat… et pourmobiliser <strong>en</strong> vue de manifesterp<strong>en</strong>dant ce sommet. Certainsgroupes <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t de m<strong>en</strong>er uneCertains spécialistes estim<strong>en</strong>t qu'iln'est pas <strong>en</strong>visageable de rester <strong>en</strong>dessousde ce seuil. Si l'on arrive à500 ppm, la hausse moy<strong>en</strong>ne detempérature serait alors de 4°C.Sem<strong>en</strong>ceslocales moinss<strong>en</strong>siblesUne des conséqu<strong>en</strong>ces du changem<strong>en</strong>tclimatique déjà constaté est labaisse des précipitations estivalesdans de nombreuses régionsd’Europe du Sud. Conjuguée à lahausse des températures, celaconduit à une très forte hausse del’évaporation <strong>en</strong> période estivale,p<strong>en</strong>dant la croissance et la maturitédes cultures. Et cette hausse rapidede l’évaporation estivale va s’accélérerdurant le 21 e siècle.Conséqu<strong>en</strong>ce: l’agriculture int<strong>en</strong>siveva exiger de plus <strong>en</strong> plus d’irrigationpour de nombreuses variétés végétales,comme le maïs hybride. Cedernier a presque <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t supplantédes variétés locales, nonD.R.action de blocage comme pour lesommet de l'OMC, Organisationmondiale du commerce, à Seattle<strong>en</strong> 1999. Cet été, début août2008, pour la troisième année,s'est t<strong>en</strong>u un camp pour le climat.Après une marche partie devantHeathrow, l'aéroport de Londres,le camp est allé s'installer devantKingsnorth, la c<strong>en</strong>trale au charbonla plus polluante du pays.Plusieurs c<strong>en</strong>taines de personness'y sont retrouvées dans uneambiance "décroissante" avec ateliers<strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re et quelquesactions de pénétration de la c<strong>en</strong>trale,sous le regard d'un importantdéploiem<strong>en</strong>t pol<strong>ici</strong>er.Contacts : aux Etats-Unis,stepitup2007.org ;<strong>en</strong> Grande-Bretagne :www.climatecamp.org.ukhybrides et qui, elles, n’avai<strong>en</strong>t pasbesoin d’être arrosées. Ces variétésde terroir sont donc une des solutionsd’av<strong>en</strong>ir pour limiter les baissesde nappes phréatiques et les restrictionsd’eau comme celles des étés2003 et 2005 <strong>en</strong> France, 2007 <strong>en</strong>Europe du Sud. De telles variétéssont disponibles auprès d'associationscomme Kokopelli (voir page 2,n° 356), comme le maïs t<strong>en</strong>dre pouragrém<strong>en</strong>ter l’assiette des jardiniersamateurs. A noter égalem<strong>en</strong>t , pourles agriculteurs, que la luzerne estune alternative intéressante au maïshybride (sauf peut-être du point devue pécuniaire, vu que le maïs hybrideest subv<strong>en</strong>tionné par les d<strong>en</strong>ierspublics…).ArctiqueCourantsmarinsperturbésUne équipe de recherche de la Nasa(Etats-Unis) étudie depuis les années1970 les courants marins del'Arctique (pôle Nord). Dans uneétude r<strong>en</strong>due publique le 30novembre 2007, elle indique que sijusqu'<strong>en</strong> dans les années 1990, lesvariations étai<strong>en</strong>t relativem<strong>en</strong>tfaibles, depuis une dizaine d'années,la fonte de la glace provoquait desmodifications importantes de la salinité<strong>en</strong> surface, ceci <strong>en</strong>traîne des perturbationsdes courants de surface,mais aussi des courants <strong>en</strong> profondeur.Pour le mom<strong>en</strong>t, cela n'a pasde conséqu<strong>en</strong>ces visibles, mais celaconfirme l'idée que d'autres courantspourrai<strong>en</strong>t se modifier avec desconséqu<strong>en</strong>ces climatiques importantes: ainsi, actuellem<strong>en</strong>t, le GulfStream réchauffe de manière importantela mer du Nord (l'eau y estaussi chaude qu'au large du Marocoù il y a un courant froid)… sonaffaiblissem<strong>en</strong>t pourrait provoquerdes perturbations du climat <strong>en</strong>Grande-Bretagne et <strong>en</strong> Bretagne. Lesujet fait débat.Après la fontedes glaciersSi la fonte des glaciers europé<strong>en</strong>s estune réalité qui n'est pas contestée,nous sommes <strong>en</strong>core dans une relativeinconnue concernant ce qui pourraitse passer après leur disparition.Les glaciers ont un rôle régulateursur l'écoulem<strong>en</strong>t des eaux douces :ils accumul<strong>en</strong>t de l'eau <strong>en</strong> périodefroide (chute de neige) et la relâch<strong>en</strong>tprogressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> été. Sinous n'avons plus de glacier, on peuts'att<strong>en</strong>dre à des crues plus abondantesau printemps (fonte desneiges) et des sécheresses plus rudes<strong>en</strong> été. Le PNUE, Programme desnations unies pour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,alerte sur une aggravation desrisques de pénurie d'eau douce lorsdes périodes sèches.SuisseRéfér<strong>en</strong>dumpour interdireles grossesvoituresLes Jeunes Verts ont réussi à collecter150 000 signatures pour demanderla t<strong>en</strong>ue d'un référ<strong>en</strong>dum visantà interdire les véhicules les plus polluants.Les signatures ont étéremises au gouvernem<strong>en</strong>t le 25 août2008. 123 000 signatures ont étévalidées, donc le référ<strong>en</strong>dum va set<strong>en</strong>ir. Le texte prévoit l'interdictiondes voitures qui émett<strong>en</strong>t le plus degaz à effet de serre (plus de 250 gde CO 2 au km, ce qui est le cas de lamoitié des 4x4).D.R.2 0 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tPilesdisparuesCherchez l'erreur : 87% desFrançais sondés dis<strong>en</strong>t rapporterles piles usées lors de l'achat d<strong>en</strong>ouvelles piles… alors que dans laréalité les filières de recyclage nerécupèr<strong>en</strong>t que 30% des pilescommercialisées.LyonTicketsà un euroAlors que les tickets de transport<strong>en</strong> commun sur l'agglomérationlyonnaise sont de 1,60 euro àl'unité, les Verts ont lancé unecampagne de distribution de billetsfictifs à un euro. Ils demand<strong>en</strong>tD.R.que cette mesure soit prise pourcréer une incitation forte à utiliserles transports <strong>en</strong> commun plutôtque la voiture. Pour financer ladiffér<strong>en</strong>ce, les Verts suggèr<strong>en</strong>t derevoir fortem<strong>en</strong>t à la baisse l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>de la voirie. Les Verts, 27,rue Ferrandière, 69002 Lyon, tél :04 78 92 99 92.LondresConstructionsans parkingEn France, la législation actuellemet dans l'obligation de prévoir ungrand nombre de places de parkingpour les voitures… <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>antl'idée que la voiture est obligatoire.Il semble que la législationsoit bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>te à Londres. Unimmeuble de bureaux <strong>en</strong> constructionpour 2010, Pinacle tower,comptera 60 étages, fera 300 mde haut, et accueillera plus de8000 personnes… mais ne comporteraque 6 places de stationnem<strong>en</strong>tpour les véhicules d'handicapéset 540 places destationnem<strong>en</strong>t… pour les cyclistes.Les autres utilisateurs sont s<strong>en</strong>sésutiliser les transports <strong>en</strong> commun.Et pour compléter : La construction<strong>en</strong> spirale doit permettre unev<strong>en</strong>tilation naturelle sans recoursà la climatisation. Le tiers supérieurde la façade sera équipé dephotopiles pour produire une partiede son électr<strong>ici</strong>té. Ce sera laplus grande installation de photopilessur un immeuble à Londres.D.R.Vue virtuelle de la Pinacle TowerTaxe"pique-nique"Dans le cadre de l'ext<strong>en</strong>sion duprincipe bonus-malus, Jean-LouisBorloo a annoncé, le 15 septembre2008, le principe d'une taxe quis'appliquerait aux objets jetables(90 c<strong>en</strong>times par kilo de plastique),ceci afin de favoriser l'utilisationde produits durables etréutilisables.En quarante ans, le volume desdéchets a doublé dans nos poubelles,<strong>en</strong> grande partie du fait del'apparition d'objets jetables (couverts,barquettes, serviettes, mouchoirs…).Plusieurs associations ont approuvéce projet <strong>en</strong> demandant qu'unegraduation soit mise <strong>en</strong> place pourla taxe, pouvant aller jusqu'à l'interdictionde certains objetslorsque l'alternative durable estfacilem<strong>en</strong>t disponible.Le 22 septembre 2008, NicolasSarkozy a annoncé le report decette mesure.véloLyonDev<strong>en</strong>ezréparateurde vélos !Avec la fin du pétrole, le métier degaragiste devrait évoluer… versl'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de véhicules moins polluantset les réparateurs de vélosvont se multiplier. Pignon sur rueet l'atelier Le recycleur organis<strong>en</strong>tune formation professionnelle du17 novembre au 3 décembre2008 pour six personnes. 80heures de formation compr<strong>en</strong>antde la mécanique, mais aussi lalégislation sur les vélos, les aménagem<strong>en</strong>tscyclables, le montagede projet lié aux vélos… Pignonsur rue, 10, rue Saint-Polycarpe,69001 Lyon, tél. : 04 72 00 2357, www.pignonsurrue.org.Échange publ<strong>ici</strong>taireD.R.SuisseSlow upEn 2000, plusieurs associations négoci<strong>en</strong>t lafermeture d'une route touristique p<strong>en</strong>dantune journée pour y organiser une prom<strong>en</strong>aderéservée uniquem<strong>en</strong>t à des véhicules sansmoteur (vélos, rollers, piétons…). D'année <strong>en</strong>année, le mouvem<strong>en</strong>t a pris de l'ampleur et <strong>en</strong>2008, 15 manifestations de ce g<strong>en</strong>re ont étéorganisées totalisant <strong>en</strong>viron 40 000 part<strong>ici</strong>pants.Fondation La Suisse à vélo, slowup, case postale8275, CH 3001 Berne, tél. : 031 307 47 40.D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20082 1


D.R.OGMElevages sans OGMDe nombreuses régions ont voté des motions pour se dire "sansOGM", mais si cette année il n'y aura pas de cultures OGM,80% des importations de soja pour les élevages sont aujourd'huiOGM. En Basse-Normandie, le collectif Inpact qui regroupe plusieursassociations agricoles, a étudié la possibilité de se passer de cesimportations de soja. Des suivis d'exploitation ont mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce lapossibilité, grâce à la prés<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>core importante des prairies, d'unepossible auto-alim<strong>en</strong>tation des élevagessous condition de développerla valorisation de l'herbe et de cultiverdes légumineuses.L'autonomie alim<strong>en</strong>taire des animauxpourrait sans doute êtreatteinte. Ce qui devrait être valorisépar la mise <strong>en</strong> place d'une filièregarantie non-OGM au niveau desproduits viande et laitiers. Unedémarche similaire est <strong>en</strong>gagée <strong>en</strong>Poitou-Char<strong>en</strong>tes. InPACT Basse-Normandie, 6, rue desRoquemonts, 14053 Ca<strong>en</strong> cedex4, fax : 02 31 47 22 60.Pétitionpour latranspar<strong>en</strong>ceLe CRII-Gem, Comité derecherche et d'information indép<strong>en</strong>dantessur le génie génétique, alancé une pétition pour demanderaux élus qui ont voté la loi pro-OGM de publier les résultats dessantéanalyses de sang des animaux quiont subi des tests, avant mise surle marché, pour tous les OGM cultivésou commercialisables pourl'alim<strong>en</strong>tation des humains et desanimaux. La pétition est disponibleauprès de Gilles-Eric Séralini,Université de Ca<strong>en</strong>, laboratoire debiochimie, IBFA, Esplanade de laPaix, 14032 Ca<strong>en</strong> cedex ou parcourriel auprès dechristian.velot@igmors.u-psud.fr.ToulouseNouvellescondamnationsQuarante faucheurs volontaires quipassai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> procès au tribunalcorrectionnel de Toulouse, ont étécondamnés le 5 septembre 2008,solidairem<strong>en</strong>t à verser 50 000euros d'am<strong>en</strong>des et frais de justice.José Bové a de plus été condamnéà 180 jours-am<strong>en</strong>des (travail d'intérêtgénéral). Le procès concernaitun fauchage réalisé durantl'été 2006 <strong>en</strong> Haute-Garonne.Pour poursuivre les actions et couvrirles frais qu'occasionn<strong>en</strong>t lesprocès, il est demandé d'<strong>en</strong>voyerdes dons à : Sans gène, CASC, 10bis, rue Driant, 31400 Toulouse.CarcassonneRelaxe pourles faucheursvolontairesLe 13 avril 2006, une c<strong>en</strong>taine defaucheurs <strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>trepôtappart<strong>en</strong>ant à Monsanto pour ychercher des sem<strong>en</strong>ces transgéniques.Monsanto les a attaqués <strong>en</strong>justice pour "<strong>en</strong>trave au travail".José Bové et tr<strong>en</strong>te autres militantsinculpés ont été relaxés le 17septembre 2008. Le tribunal deCarcassonne a estimé que la prés<strong>en</strong>cedes militants ne constituaitpas une <strong>en</strong>trave au travail.AveyronFronde descommunesGuy Durand, nouveau maire socialistede Millau, docteur <strong>en</strong> droitpublic, s'est p<strong>en</strong>ché sur les possibilitéslégales d'interdire les OGM sursa commune. Il analyse dansLibération du 10 mai 2008 lesconditions à respecter pour quel'Etat ne puisse pas s'y opposer : lemaire a un pouvoir de police et sedoit de mettre <strong>en</strong> œuvre toutemesure qui assure la protection deses administrés vis-à-vis desrisques. L'arrêté prés<strong>en</strong>té au conseilmun<strong>ici</strong>pal le 23 mai 2008 devraitfaire l'objet d'une future bataillejuridique. Dans la foulée de cettedécision, 16 communes de l'Aveyronont pris des arrêtés similaires. Lapréfecture conteste la notion de"péril immin<strong>en</strong>t" mise <strong>en</strong> avant. Lescommunes se sont concertées avecdes avocats et sont prêtes à allerdevant les tribunaux.Att<strong>en</strong>tion, certains plastiques sont toxiques !Téléphoniemobile■ Paris : la mairie ne veut pas<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre les experts indép<strong>en</strong>dants.Le 18 septembre 2008s'est t<strong>en</strong>u un comité d'hygiène etde sécurité qui devait se prononcersur la prés<strong>en</strong>ce ou non du wifidans les bibliothèques de Paris. Ala demande de plusieurs syndicats,Agir pour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t etPriartem avai<strong>en</strong>t été invitéscomme experts indép<strong>en</strong>dants. Maisle 10 septembre, la mairie a décidéde récuser ces demandes d'interv<strong>en</strong>tion.Rappelons que le wifi n'ari<strong>en</strong> d'obligatoire : avec des fils, onobti<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t le même accèsà internet.■ Paris : plainte au pénal. Alorsque leur fille souffre de problèmescardiaques qu'un médecin a estimépouvoir prov<strong>en</strong>ir de la proximitéd'une ant<strong>en</strong>ne-relais de téléphoniemobile, les par<strong>en</strong>ts ont décidé, le17 septembre 2008, de porterplainte pour "administration desubstances nocives". L'ant<strong>en</strong>nevisée est dans le quartier deRhodon à Chevreuse (Yvelines).■ Lyon : par<strong>en</strong>ts d'élèves contreles ant<strong>en</strong>nes sur les écoles.Ayant découvert une fausse cheminéesur leur école, les par<strong>en</strong>tsd'élèves de l'école Gerson (Lyon5 e )avai<strong>en</strong>t demandé à la mairie defaire baisser le niveau d'émission.A la r<strong>en</strong>trée, pour vérifier les diresrassurants de la mairie, ils ontdemandé à l'association Robin destoits de faire des mesures. La limiteautorisée d'émission est de 3volts par mètre. Sur le toit, lesvaleurs mesurées vont de 3,4 à4,7V/m et dans la classe <strong>en</strong>-dessousde 2,05 à 2,75 V/M. Or dansla salle de classe de l'école Victor-Hugo (Lyon 1 er ), les valeurs étai<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t les mêmes et deux<strong>en</strong>fants assis à un an d'intervalle àla même place, sous l'ant<strong>en</strong>ne, ontdéveloppé chacun un cancer.P<strong>en</strong>dant ce temps, la mairie ditnégocier…La santédes <strong>en</strong>fantsavant celledes fabricantsde jouetsL'Union europé<strong>en</strong>ne a comm<strong>en</strong>cédes discussions pour réactualiserla législation <strong>en</strong> vigueur sur lacommercialisation des jouets.Celle-ci date d'une vingtaine d'années.De nombreuses associationsde par<strong>en</strong>ts demand<strong>en</strong>t que ce soitl'occasion d'appliquer le principede précaution <strong>en</strong> incluant l'interdictionde tout produit suspectéd'être cancérigène (liste du CIRC,C<strong>en</strong>tre international de recherchesur le cancer) et égalem<strong>en</strong>t l'introductiond'un mode d'interv<strong>en</strong>tionrapide <strong>en</strong> cas de nouvelles découvertessci<strong>en</strong>tifiques. Evidemm<strong>en</strong>tles fabricants font tout pour évitercela (de nombreux jouets <strong>en</strong> plastiquedisparaîtrai<strong>en</strong>t). Pour <strong>en</strong>savoir plus : WECF, Wom<strong>en</strong> inEurope for a Common future,Femmes <strong>en</strong> Europe pour un av<strong>en</strong>ircommun, BP 100, 74103Annemasse, tél. : 04 50 49 97 38,www.Wecf.eu.D.R.2 2 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


paixGuerres des Etats-UnisSu<strong>ici</strong>desIl y a <strong>en</strong>viron 1,7 million de jeunesétats-uni<strong>en</strong>s qui sont partis sebattre <strong>en</strong> Irak ou <strong>en</strong> Afghanistandepuis cinq ans. Plusieurs c<strong>en</strong>tainesde milliers suiv<strong>en</strong>t un traitem<strong>en</strong>tpsychiatrique à leur retour.Selon les associations de vétéransde l'armée américaine, les statistiquesdu départem<strong>en</strong>t d'Etat auxanci<strong>en</strong>s combattants indiqu<strong>en</strong>tqu'au moins 18 décèd<strong>en</strong>t d'un su<strong>ici</strong>dechaque jour… et annonce quel'armée reconnaît interv<strong>en</strong>ir pourv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide à c<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>tatives parjour. Faites le calcul : cela fait plusde 30 000 su<strong>ici</strong>des depuis ledébut du conflit ! Pour "seulem<strong>en</strong>t"4000 morts sur le terrain.Ce taux de su<strong>ici</strong>de chez les rescapésde la guerre <strong>en</strong> Irak et <strong>en</strong>Afghanistan est tel qu'<strong>en</strong>tre 2003et 2007, le taux national de su<strong>ici</strong>desest passé de 12,4 à 18,1pour 100 000 personnes. Sachantque ce taux est <strong>en</strong>core <strong>en</strong> hausse<strong>en</strong> 2008, il pourrait dépasser les19,5 atteints à la fin de la guerredu Vietnam.GuatemalaDéfilé militaireannuléLe Guatemala a connu jusqu'<strong>en</strong>1996 une guerre civile de tr<strong>en</strong>tesixans émaillée de dictatures militairesresponsables de nombreuxmassacres de civils. Depuis, lasociété reste sous la coupe d'unappareil militaire puissant etimpuni. L'association HIJOS quiregroupe des <strong>en</strong>fants de victimeset disparus de la guerre civile,dénonce depuis des années lesdéfilés militaires <strong>en</strong> les perturbanténergiquem<strong>en</strong>t par des banderoles,des slogans et des têtes de mortgéantes pour réclamer la justice<strong>en</strong>vers les victimes. La répression<strong>en</strong> 2007 avait été très viol<strong>en</strong>te.Cette année, le défilé militaire du30 juin, jour de l'armée, a étéannulé pour la première foisdepuis 1870. En lieu et place,HIJOS a convoqué une "marche dela mémoire" qui s'est terminée parune fête, aux cris de "plus jamaisde défilé militaire !". Des m<strong>en</strong>aceset agressions se sont poursuiviescep<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>vers des membres del'organisation ces derniers mois.IrlandeAcquittésSix militants antiguerre avai<strong>en</strong>tpénétré <strong>en</strong> août 2006 dans uneusine de Belfast, Raytheon, quifabrique des armes. Ils avai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dommagé des ordinateurs. Lorsde leur procès, ils ont expliquéqu'ils étai<strong>en</strong>t persuadés que l'usineavait servi à fournir des armes àIsraël, armes qui ont été utiliséesau Liban, constituant des crimes deguerre. Les jurés ont accepté cesargum<strong>en</strong>ts et ils ont été acquittés.Le comité de souti<strong>en</strong> a demandé augouvernem<strong>en</strong>t une <strong>en</strong>quête sur lesactivités exactes de l'usine…(Union pacifiste, septembre 2008)Formations àla coopérationL'institut europé<strong>en</strong> conflits culturescoopérations, dom<strong>ici</strong>lié sur le plateaudu Larzac, propose des formationspour de futurs formateurs à lacoopération. Ces formations sont leplus souv<strong>en</strong>t organisées <strong>en</strong> collaborationavec des groupes d'autres pays :méthodes utilisant le théâtre (11-15novembre dans le Gard), appr<strong>en</strong>dredans les banlieues (15-20 décembreà Nuremberg), limites dans la relationéducative (5-9 janvier à Rodez),s'affirmer citoy<strong>en</strong> (12-16 mai àRodez)… Programme complet :IECCC, Le Cun, 12100 Millau, tél. :05 65 61 33 26, www.ieccc.org.Le Larzacdémilitarisé ?En 1971, le gouvernem<strong>en</strong>t annoncel'ext<strong>en</strong>sion du camp militaire duLarzac de 3000 à 18000 hectares.La résistance non-viol<strong>en</strong>te des paysansbloquera le projet qui seraabandonné <strong>en</strong> 1981. Depuis, leLarzac est dev<strong>en</strong>u un symbole de larésistance avec de nombreux rassemblem<strong>en</strong>ts.C'est aussi un lieud'expérim<strong>en</strong>tation : les terres r<strong>en</strong>duesaux paysans ont été mises <strong>en</strong> propriétécollective sous forme de GFA(groupem<strong>en</strong>t foncier agricole) et lesont toujours. A la fin de l'été, legouvernem<strong>en</strong>t a annoncé la fermetured'un certain nombre de sites militaires…dont le camp du Larzac. Ledépart des 250 militaires et cinquantecivils prés<strong>en</strong>ts sur le site est prévupour 2012.CanadaOpération objectionans le budget del'armée canadi<strong>en</strong>-l'un des postes Dne,qui augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le plussont les relationspubliques. Ceci traduit ladifficulté de trouver desvolontaires pour s'<strong>en</strong>gager.L'armée multipliedonc les stands de recrutem<strong>en</strong>t.Une coordinations'est mise <strong>en</strong> place début2008 pour lancerl'Opération Objectiondont l'objectif est d'êtreprés<strong>en</strong>t devant cesstands. Plusieurs compagniesmusicales et dethéâtre y ont part<strong>ici</strong>pé.Une pièce de théâtre estjouée dans la rue "Unmassacre charitable, c'estlouche !". D'anci<strong>en</strong>s militairesvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t témoigner de la réalité de leur travail… dont des déserteursdes Etats-Unis. Suite à cette campagne, de nombreuses interv<strong>en</strong>tionsde l'armée sur les campus ont été annulées du fait d'une fortemobilisation étudiante. Operation Objection c/o ACT for the Earth,238, Que<strong>en</strong> St. West, Lower Level, Toronto, ON M5V 1Z7, Canada,tél. : 647-436-6398. Infos et vidéos sur www.antirecrutem<strong>en</strong>t.info.D.R.L'Arg<strong>en</strong>tne fait pasle bonheurGagner plus pour vivre mieux ?Pas évid<strong>en</strong>t. A partir de dix-septvariables, l'IDIES, Institut pour ledéveloppem<strong>en</strong>t de l'informationéconomique et sociale, a mis <strong>en</strong>place un indicateur de santésociale. Rapporté aux régionsfrançaises, cela montre que lesociéténiveau de rev<strong>en</strong>u n'est pas un facteurde bonne santé sociale. Ainsi,si c'est <strong>en</strong> Ile-de-France que l'ongagne le plus, cette région n'estqu'à la 15 e place de la santésociale (sur 22), alors que leLimousin n'est qu'à la 18e placepour l'arg<strong>en</strong>t… mais à la premièrepour la santé sociale !Les critères et les classem<strong>en</strong>tsse trouv<strong>en</strong>t surwww.idies.org/index.php?category/FAIR.Viande<strong>en</strong> grandessurfacesPour ne pas perdre de l'arg<strong>en</strong>tavec la viande inv<strong>en</strong>due, certainsmagasins pratiqu<strong>en</strong>t le réemballagede la marchandise. Un reportagetélévision interviewe un boucherqui a pratiqué cela. Si vousavez internet, voir www.dailymotion.com/video/x37kqz_la-remballe-<strong>en</strong>-boucherie_news.S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20082 3D.R.


femmesLe Sénatse féminiseL'obligation d'alterner hommes etfemmes sur les listes aux électionssénatoriales a permis une augm<strong>en</strong>tationnotable du nombre de sénatricesaprès les élections du 21septembre 2008. Avec 18 nouvellesélues, il y a désormais 75sénatrices sur 343, soit 21,8%,soit une meilleure représ<strong>en</strong>tationqu'à l'Assemblée nationale (107sur 577, soit 18,5%). Le groupecommuniste avec 12 femmes sur24 membres est le premier groupea respecter la parité. Du côté desfemmes issues de l'immigration,Sazmmia Ghali (PS, Bouches-du-Rhône) rejoint Alima Boumedi<strong>en</strong>e-Thiery (Verts, Paris) et BarizaKhiari (PS, Paris). Là aussi, c'estmieux qu'à l'Assemblée nationalequi ne compte aucune élue issuede l'immigration.Salariatou partagede vie ?Selon le réc<strong>en</strong>t rapport Objectif decroissance de l’OCDE, "l'écart dunombre annuel d'heures de travail<strong>en</strong>tre les Etats-Unis et l'Europeest dû pour moitié <strong>en</strong>viron à untemps de travail hebdomadaireplus faible <strong>en</strong> Europe surtout pourles femmes".La responsabilité de ce moindretravail féminin est imputée à la fiscalité.En effet, <strong>en</strong> Europe, lestaux marginaux de l'impôt sur lerev<strong>en</strong>u, plus lourds qu'aux Etats-Unis, affect<strong>en</strong>t <strong>en</strong> priorité les rev<strong>en</strong>usadditionnels du ménage quiprovi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> majorité du secondsalaire féminin.Cette pression fiscale r<strong>en</strong>d ledouble salaire peu intéressantlorsqu’il faut aussi payer transportset garde d’<strong>en</strong>fants.Ces tâches incombant traditionnellem<strong>en</strong>taux femmes, ce sont ellesqui sacrifi<strong>en</strong>t leur temps de travailet leurs rev<strong>en</strong>us.Selon Svein Blondal, chef de ladivision de l'analyse des politiquesstructurelles à l'OCDE : "Un alignem<strong>en</strong>tde la fiscalité europé<strong>en</strong>nesur celles des Etats-Unis <strong>en</strong> matièrede taux marginaux porterait l<strong>en</strong>ombre d'heures hebdomadairestravaillées par les femmes de 22heures à 26 heures".À moins que davantage d’hommesse mett<strong>en</strong>t à choisir de travaillermoins pour partager plus ?Les pères françaisne part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>tpas assezelon un sondage AOL-OMD-Ipsos réalisé auprèsSde 7300 mères de six pays(Angleterre, France, Allemagne,Espagne, Danemark, Russie), c'est<strong>en</strong> France que les femmes estim<strong>en</strong>tque les pères font le moinsde travail à la maison : seules28% des Françaises estim<strong>en</strong>t quele père fait plus de 25% destâches ménagères contre 43% <strong>en</strong>Russie, 46% <strong>en</strong> Espagne, 49% <strong>en</strong>Grande-Bretagne, 63% auDanemark et 69% <strong>en</strong> Allemagne.D.R.D.R.politiqueForum social europé<strong>en</strong>La cinquième édition de ce forum s'est t<strong>en</strong>ue à Malmö, <strong>en</strong> Suède,du 18 au 24 septembre 2008. Parmi les innovations intéressantes,pour la première fois, les organisateurs avai<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> place unerestauration bio, une collecte sélective des déchets et un tarif d'inscriptionplus faible pour ceux qui v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t de loin sans pr<strong>en</strong>dre l'avion.Positif égalem<strong>en</strong>t, pour une fois, une bonne représ<strong>en</strong>tation des mouvem<strong>en</strong>tsde l'Europe de l'Est.Parmi les points négatifs, un budget <strong>en</strong> nette baisse qui s'est traduit parle choix des organisateurs suédois de ne traduire les docum<strong>en</strong>ts qu'<strong>en</strong>suédois et <strong>en</strong> anglais, provoquant de grandes difficultés de communicationdans les r<strong>en</strong>contres.Evolution notable : la disparition progressive des mouvem<strong>en</strong>ts associatifset des grandes ONG <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talistes et de solidarité au profitdes organisations politiques, avec là aussi un glissem<strong>en</strong>t vers la gaucheradicale (peu de socialistes, plus d'anarchistes et de mouvem<strong>en</strong>ts autonomes).L'abs<strong>en</strong>ce cette année de la problématique féministe.Crise bancaireOù est passé lelibre marché ?Selon l'OMC, Organisation mondialedu commerce, les échangescommerciaux doiv<strong>en</strong>t être libres etnon faussés. L'OMC va donc sansdoute attaquer <strong>en</strong> justice lesEtats-Unis pour avoir injecté <strong>en</strong>septembre au moins 700 milliardsde dollars pour r<strong>en</strong>flouer desbanques (dont deux fois 100 milliardsde dollars dans deuxgroupes de refinancem<strong>en</strong>t hypothécairesle 7 septembre 2008,Fannie Mae et Freddie Mac, et<strong>en</strong>core 85 milliards le 17 septembre2008 dans une compagnied'assurance <strong>en</strong> difficulté, AIG).Etats-UnisCandidatsalternatifsCynthia McKinney, premièrefemme afro-américaine élue à lachambre des représ<strong>en</strong>tants <strong>en</strong>1992, pour les démocrates, 53 ansaujourd'hui, se prés<strong>en</strong>te pour lesVerts, avec un programme proposantle retrait de la guerre d'Iraket une importante redistributiondu budget <strong>en</strong> faveur de l'éducation,de la santé et de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Ralph Nader, 74 ans aujourd'hui,avocat des consommateurs dansles années 1970, se prés<strong>en</strong>te pourla cinquième fois. En 2000, avecle souti<strong>en</strong> des Verts, il avait réalisé3% des voix. En 2004, seul, iln'a fait que 0,3 %.ParisCurieusesinterpellationsComme chaque année à cettedate, le 9 mai 2008, des groupusculesd'extrême-droite organis<strong>en</strong>tun défilé nocturne à la mémoirede l'un d'eux mort <strong>en</strong> 1994 lorsd'une manifestation. Une contremanifestationa alors été organiséepar des militants anti-fascistes.Début septembre 2008,trois militants antifascistes sontmis <strong>en</strong> garde à vue et leur logem<strong>en</strong>tperquisionné dans le cadred'une <strong>en</strong>quête pol<strong>ici</strong>ère. Ils découvr<strong>en</strong>tqu'ils sont surveillés et surécoute téléphonique depuis cettemanifestation. La disproportion<strong>en</strong>tre les moy<strong>en</strong>s mis <strong>en</strong> œuvrepar la police et les faits incriminés(des graffitis et des tracts colléssur le parcours du défilé) ne peutqu'inquiéter dans le contexte dufichage Edvige et de la répressionqui frappe dans différ<strong>en</strong>tsdomaines (aide aux sans-papierspar exemple). Un comité de vigilances'est mis <strong>en</strong> place autour duScalp-Réflex,21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris,tél. : 01 43 48 54 95,http://nopasaran.samizdat.net.2 4 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


s a n t ép o li t i q u e / s o c i é t éf ê t e s / foi r e s / s a l o n sd a n s l a r u eh a b i t a td é c r o i s s a n c eag<strong>en</strong>dae n v i r o n n e m e n tp a i xb io fo r m a t io nNovembreG<strong>en</strong>ève : pour l'indép<strong>en</strong>dancede l'OMS. Tous lesjours depuis le 26 avril 2007,vigile devant le siège de l'OMS pourdemander l'abrogation de l'accord de1959 qui l'oblige à soumettre sesinformations à l'AIEA, Ag<strong>en</strong>ce internationalede l'énergie atomique. Pourpart<strong>ici</strong>per : André Larivière, tél. : 04 7176 36 40 ou 06 76 69 54 98, YannForget, tél. : 04 50 92 64 69, <strong>en</strong> Suisse:Philippe de Rougemont, 022 344 38 31,www.indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tWHO.org.Drôme : les Oubliés dupipeline. 17 octobre au 8février 2009. C<strong>en</strong>tre du patrimoinearméni<strong>en</strong> de Val<strong>en</strong>ce, expositionsur les peuples d'Azerbaïdjan,Géorgie et Turquie qui viv<strong>en</strong>t au-dessusdu deuxième plus long oléoduc dumonde. Alors que l'or noir coule surleurs pieds, les conflits déchir<strong>en</strong>t larégion depuis l'éclatem<strong>en</strong>t de l'empiresoviétique <strong>en</strong> 1990. Photos de GrégoireEloy, réalisées <strong>en</strong> 2006, le longde l'oléoduc. C<strong>en</strong>tre du patrimoinearméni<strong>en</strong>, 14, rue Louis-Gallet, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél. : 04 75 80 13 00.Paris : Vélorution. 1 novembre,place du Châtelet, départ à14 h. www.velorution.org.Paris : la pédagogie contrela sélection ? 1 er et 2novembre, colloque Fernand-Oury à l'Université Paris X-Nanterre,avec Philippe Meirieu, Claire Héber-Suffrin, Francis Imbert… et des représ<strong>en</strong>tantsde différ<strong>en</strong>tes pédagogies.Jacques Pain, C<strong>en</strong>tre de recherche éducationet formation, Université Paris-Ouest-Nanterre-La Déf<strong>en</strong>se, 200, av<strong>en</strong>uede la République, 92001 Nanterre cedex,pain.jacques@orange.fr, www.cahiersed.org.Lille : balades à vélo. 1 er et2 novembre, balade à vélovers R<strong>en</strong>aix (nuit <strong>en</strong> aubergede jeunesse), organisée par l'Adav,Association droit au vélo. Autresbalades : le domaine provincial dePalingbeek (le 9), le bois d'Emmerin(le 15), Haubourdin (le 23), à traversla Pévèle et le Mélantois (le 30).Adav, 23, rue Gosselet, 59000 Lille,tél.: 03 20 86 17 25.Allier : retour à Vichy ! Les3 et 4 novembre 2008, la présid<strong>en</strong>cefrançaise a invité lesministres europé<strong>en</strong>s à se réunir autourde la question d'une future directivedéfinissant une position commune surla gestion de l'immigration. Cetteréunion doit se t<strong>en</strong>ir à Vichy ! Le choixde cette ville ne peut être un hasard.De nombreuses associations de souti<strong>en</strong>aux sans-papiers appell<strong>en</strong>t à v<strong>en</strong>irmanifester dans cette ville. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts: RESF Allier, c/o FCPE, 42, ruedu Progrès, 03000 Moulins,resf03mlt@voila.fr.Paris : 14 e festival de filmsgays et lesbi<strong>en</strong>s. 4 au 11novembre au cinéma le Rex.FFGLP/Festival c/o C<strong>en</strong>tre LGBT ParisIDF, 61-63 rue Beaubourg, 75003Paris, www.ffglp.net.Paris : un désobéissant <strong>en</strong>procès. 5 novembre à 9h, à la24 e chambre du palais de justicede Paris. Xavier R<strong>en</strong>ou du collectifdes désobéissants, que nous interrogionsdans notre numéro deseptembre 2008, est poursuivi pourune action directe non viol<strong>en</strong>te m<strong>en</strong>éecontre l'anci<strong>en</strong> secrétaire général del'Elysée de François Mitterrand,Hubert Védrine. Cette action, rev<strong>en</strong>diquéepar le collectif "Génocide Madein France", visait à rappeler le rôle decelui-ci dans la définition de la politiquem<strong>en</strong>ée par la France au Rwandaavant, p<strong>en</strong>dant et juste après le génocidedes Tutsis. Pour ce collectif,Hubert Védrine est complice de génocide.Une accusation confortée par lerapport de la commission d'<strong>en</strong>quêterwandaise publié cet été, dit rapportMucyo (Sil<strong>en</strong>ce 360, p24). XavierR<strong>en</strong>ou et une autre militante du collectifrisqu<strong>en</strong>t une peine de prison etune lourde am<strong>en</strong>de. Ils appell<strong>en</strong>t tousceux qui refus<strong>en</strong>t l'impunité à visionneret diffuser le petit film réalisé parle collectif, et disponible sur le sitewww.g<strong>en</strong>ocidemadeinfrance.com.Toulouse : coopérativesagricoles et territoire. 6novembre à 18 h à la maisonde l'économie solidaire, 73, chemin duMange-Pomme à Ramonville. Prés<strong>en</strong>tationde l'ouvrage collectif unehistoire du lait, l'évolution des coopérativesdans la région. Bleue commeune orange, tél. : 05 61 34 25 21 ouCivam 31, tél. : 05 61 23 00 49.Dunkerque : forum de lasolidarité internationale.7 et 8 novembre à la salle dela Concorde, à Petite Synthe. Quinzestands associatifs autour d'une yourtemongole qui accueille docum<strong>en</strong>taireset débats. Organisé par la mairie, tél. :03 28 26 27 37.Lille : 2 e construire naturel.7 au 11 novembre auGrand Palais. Maison bois,éco-matériaux, énergies r<strong>en</strong>ouvelables,filière bois régionale…Construire naturel, tél. : 03 20 79 9468, www.construire-naturel.com.Nord : 100 ans d'espéranto.7 au 9 novembre . LaFédération Espéranto-Nordfête son c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire à Morbecque.France Valet, Espéranto-Nord, 274, ruedu Boul<strong>en</strong>riez, 59235 Bersée, tél. : 03 2084 96 09, http://esperanto.nord.online.fr.Paris : Marjolaine. 8 au 16novembre, au parc floral deParis, avec toujours un excell<strong>en</strong>tprogramme de confér<strong>en</strong>ces associéesà la projection de docum<strong>en</strong>taires.Samedi 8 à 14h : Après nous ledéluge, film suivi d'un débat sur lechangem<strong>en</strong>t climatique, à 16 h : versune société économe <strong>en</strong> CO 2 . Dimanche9 à 12 h : Blé, chronique d'une mortannoncée, film suivi d'un débat avecMarie-Monique Robin ; à 14 h :Arg<strong>en</strong>tine, le soja de la faim, film suivid'un débat avec Fabrice Nicolino ; à16h30 : Le monde selon Monsanto filmsuivi d'un débat avec Marie-MoniqueRobin et Christian Vélot. Lundi 10 :rôle de la biologie du sol <strong>en</strong> agriculture,débat avec Lydia et ClaudeBourguignon ; 16h30 : Guerre et paixdans le potager film suivi d'un débatavec Jean-Yves Collet. Mardi 11 à14 h : Bioattitude sans béatitude filmsuivi d'un débat avec Olivier Sarrazin ;à 16h30 : Dev<strong>en</strong>ir paysan, film suivid'un débat avec Philippe Desbrosses.Mercredi 12 à 14 h : Braves g<strong>en</strong>s,n'ayez plus peur, film sur les discourssécuritaires suivi d'un débat avec lecollectif Panic ; 16h30: Table-rondesur la dérive sécuritaire avec GillesSainati, magistrat, François Roux,avocat, Jean-Claude Amara du Dal.Jeudi 13 à 14 h : The Oil Crash, filmsuivi d'un débat avec Yves Cochet ;16h30 : table-ronde face à la crise,quelles stratégies ? avec Yves Cochet,Thierry Salomon de Négawatt, SergeLatouche, objecteur de croissance.V<strong>en</strong>dredi 14 à 14h30 : Homo toxicusfilm suivi d'un débat avec la réalisatriceCarole Poliquin, FrançoisVeillerette du MDRDF, AndréCicolella, chercheur <strong>en</strong> santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale; 16h30 : Se nourrir, uneactivité à haut risque ? Table-rondeavec Guy Kastler, Nature et progrès,Pierre M<strong>en</strong>eton, chercheur, PauleDousset, journaliste ; 19 h : Nos<strong>en</strong>fants nous accuseront, film suivi d'undébat avec le réalisateur Jean-PaulJaud. Samedi 15 à 14 h : Paroles depaysans, film suivi d'un débat avec leréalisateur Idriss Diabaté, Robert AliBrac de la Perrière, auteur de "grainessuspectes", Silvia Perez Vitoria,auteure de "Les paysans sont deretour" ; 16h30 : quelles voies pourl'autosuffisance avec Nicolas Supiot,de Sem<strong>en</strong>ces paysannes. Dimanche 16à 14 h : Simpl<strong>ici</strong>té volontaire et décroissance,film suivi d'un débat avec leréalisateur Jean-Claude Decourt,Frédérique Basset, journaliste, JordyVan d<strong>en</strong> Akker, agroécologiste ;16h30 : table-ronde "à la découvertede la décroissance" avec Paul Ariès,politologue, Richard Marietta, paysanNature et progrès. Spas, 86, rue deLille, 75007 Paris, tél. : 01 45 56 0909, www.salon-marjolaine.com.Avignon : théâtre desCarmes. 8, 9 et 10 novembreà 20h30, Pourquoi pas ? untrio de mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s prépare un concert etun disque ; 18 novembre à 19 h : C'estla peau d'un chi<strong>en</strong> avec la voix d'un lion,film sur le travail d'une <strong>en</strong>seignantequi explique le cinéma à ses élèves,projection suivie d'un débat; 28 et 30novembre à 16 h : Le supplém<strong>en</strong>t auvoyage de Bougainville, lecture sur lesquestions morales. Théâtre des Carmes,6, place des Carmes, 84000 Avignon,tél. : 04 90 82 20 47.Strasbourg : Bergeri<strong>en</strong>omade. 8 novembre à partirde 14 h à la salle du Molodoï(19 rue du Ban de la Roche), standsassociatifs (Alsace Nature, La Nef,Les Amis de la Conf', KiosqueAlternatif, Le Mouvem<strong>en</strong>t de laCulture Biodynamique, réseau Wwoof,Amap...). Expositions sur l'agriculturebiologique et les Amaps. Marche bio etpaysan, jeux coopératifs. 15 h : filmOgm, c'est quoi ?. 18h30 : buffet paysan.20h30 : concert.www.myspace.com/labergeri<strong>en</strong>omade.Savoie : fête de la CNT. Le8 novembre à 19h30, salle desfêtes de Y<strong>en</strong>ne, route de Lucey,fête des dix ans du syndicat CNT, 73,concert avec Hors-contrôle, Plasticguns, Protocole rebel. Prix libre. CNTInterco 73, c/o Les amis du chat noirt<strong>en</strong>ace, 6, rue Saint-François-de-Sales,73000 Chambéry.Aix-les-Bains : 20 e ForumTerre du ciel. 8 au 11novembre au C<strong>en</strong>tre desCongrès, avec de nombreux invitésautour des questions de spiritualité :Rajagopal, Majid Rahnema, PierreRabhi, Bernard Ginisty, PhilippeDerudder… 150 euros l'<strong>en</strong>trée ! Terredu Ciel, BP 1094, 69202 Lyon cedex01, tél. : 03 85 60 40 33.Haute-Vi<strong>en</strong>ne : écoconstructionet constructionpaille. 8 au 11 novembre àEymoutiers. 8 et 9 : Premières assisesnationales de la formation <strong>en</strong> écoconstruction.10 et 11 : 6 e r<strong>en</strong>contresde la construction <strong>en</strong> paille. LesCompaillons, c/o Philippe Liboureau,Lachaud Fauvet, 23340 G<strong>en</strong>tioux, tél. :09 64 42 90 04, www.compaillons.fr.Creuse : 21 e rassemblem<strong>en</strong>tantimilitariste. 11novembre devant le monum<strong>en</strong>taux morts de G<strong>en</strong>tioux. Avec lesEditions libertaires, la Libre p<strong>en</strong>sée,la CNT, la Fédération anarchiste de laCreuse, No pasaran…Val d'Oise : la crise alim<strong>en</strong>taire.12 novembre, 14hà 18h, à la maison de quartierdes Touleuses, 3, place des Touleuses,95000 Cergy. Avec une dizaine d'associations,atelier nutrition : comm<strong>en</strong>tmanger équilibré avec un petit budget; débat sur la crise alim<strong>en</strong>taire <strong>ici</strong>et ailleurs. Organisé par la mairie,Chahira Necib, tél. : 01 30 30 34 82.Paris : bi<strong>en</strong>nale de l'intergénération.12 et 13 novembreà l'Hôtel de Ville.Faire connaître et valoriser les initiatives,informer, s<strong>en</strong>sibiliser et impliquertous les acteurs concernés <strong>en</strong> faveur dela prév<strong>en</strong>tion de l’isolem<strong>en</strong>t des personnesâgées et du vivre <strong>en</strong>semble desgénérations. Confér<strong>en</strong>ces, tablesrondes, stands d'information… Accordages,16, rue Brunet, 75019 Paris,tél. : 01 47 70 79 67.Lille : coopérations etactions non-viol<strong>en</strong>ce. 13novembre de 19h à 21h auCafé-Citoy<strong>en</strong>. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Le pasde Côté, 23, rue Gosselet, 59000 Lille,tél. : 03 20 52 18 48.Lyon : expédition deSil<strong>en</strong>ce. 13 et 14 novembre,voir <strong>en</strong> page 2.Marseille : festival <strong>en</strong>tretradition et modernité. 13au 22 novembre. Conte africainau théâtre La Baleine qui ditvagues (13 à 20h30), exposition artmaasaï, à la galerie Art Cade (vernissagele 14 à 18h30), Les jeunes roumains<strong>en</strong> Europe, docum<strong>en</strong>taire à LaBaleine qui dit vagues (15 à 14 h),danse et conte maasaï, même lieu (15à 20h30), docum<strong>en</strong>taire PatrickDacquay, chamoine celte, cinéma lePrado (16 à 10h), les musiques traditionnellesd'Ethiopie à La Baleine quidit vagues (16 à 16h), Vie et traditionssur le territoire marseillais, docum<strong>en</strong>taireset musiques, La Baleine qui ditvagues (17 à 19h), docum<strong>en</strong>taire Lesr<strong>en</strong>ouveaux indigènes, cinéma LePrado (18 à 19h), bal occitan auBalthazar (18 à 20h), confér<strong>en</strong>ce"L'Etat nation face à ses indigènes" àla librairie Histoire de l'œil (19 à19h), docum<strong>en</strong>taire Maasaï, terreinterdite, cinéma Le Prado (20 à19h), l'école de la nature et dessavoirs à La Baleine qui dit vagues(21 à 18h), soirée conte, même lieu(21 à 20h30), docum<strong>en</strong>taire ParolesKogis, le message des derniers hommesà La Baleine qui dit vagues (22 à14h), table-ronde sur le thème de l'année,même lieu (22 à 16h30), soiréeconte, même lieu (22 à 20h30).Programme complet : Alternative positive,38, rue Mar<strong>en</strong>go, 13006 Marseille,tél. : 06 16 13 11 55, www.alternativepositive.org.S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20082 5


fil m sn o r d / s u ds p e c t a c l e sag<strong>en</strong>daé d u c a t io né n e r gi ef e m m e sm u s i q u eb io l o gi q u eMontreuil : insurgés ducorps ! 14 novembre à20h30 à la Maison populaire,salle l'Ago'notes. Projection, de filmsur l'art <strong>en</strong> action et le féminisme.Maison populaire, 9 bis, rue Dombasle,93100 Montreuil, tél. : 01 42 87 08 68.Nord : Développem<strong>en</strong>tdurable. 14 novembre, 20h, àla MJC Espace Athéna, à Saint-Saulve, confér<strong>en</strong>ce débat avec Jean-Marie Pelt. MJC, place du 8-Mai-1945,59880 Saint-Sauve, tél. : 03 27 28 15 30.Nantes : 5 e salon de l'habitatsain et des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables. 14 au 16novembre au parc de la Beaujoire.150 exposants. Tél. : 02 40 52 08 11,www.salon-habitat-sain.fr.Roubaix : ma maison écologique.15 novembre. Visited'une maison écologique à15h, au 315 Grande-Rue. Réservationobligatoire avant : Angle 349, tél. : 0320 83 26 17.Finistère : journée de lasolidarité internationale.15 novembre, 16h, Maison dutemps libre, à Crozon. Confér<strong>en</strong>ces,débats, théâtre-forum, repas haïti<strong>en</strong>,concert et danses africaines. Frèresdes hommes, 13, rue du Yunic, 29160Crozon, tél. : 06 81 83 54 26.Paris : village des associationsde solidarité. 15novembre, 9h à 17h, à la FIAPJean-Monnet. Spectacles, expositions,repas, une quinzaine d'associations.FIAP Jean-Monnet, 30, rue Cabanis,75014 Paris, tél. : 06 82 13 38 12.Isère : projecteur sur leTogo. 15 novembre au C<strong>en</strong>treœcuménique de Villefontaine.Table-ronde sur le Togo, exposition,stands associatifs. Collectif SSI NordIsère, 3, allée des Sétives, 38300Bourgoin-Jallieu, tél. : 04 74 93 57 25.annoncesPau : action directe nonviol<strong>en</strong>te.15 et 16 novembre.Formation aux méthodes interactiveset aux techniques de l'actionnon-viol<strong>en</strong>te et de la désobéissance civileà destination des militants débutantsou plus expérim<strong>en</strong>tés. Approche théoriqueet et exercices pratiques, échangesde savoirs, contacts avec les médias,aspects juridiques… Contact et inscriptions: www.desobeir.net ou XavierR<strong>en</strong>ou, 49 rue de Neuilly, 92110 Clichy,tél. : 06 64 18 34 21.Tarn-et-Garonne : 5 e salonnature santé. 15 et 16novembre à la salle Jean-Moulin, à Castelsarrasin. Le Trèflevert, tél. : 06 75 38 62 29, http://trefle.vert.free.fr.Marseille : Ecocitoy<strong>en</strong>neté.17 et 18 novembre à l'hôtel derégion, 3 e colloque interdisciplinaireEcocitoy<strong>en</strong>neté "des idées auxactes favorables à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t".Ademe, Jean-Michel-Graillat, 2, boulevardde Gabès, BP 139, 13267 Marseillecedex 08, tél. : 04 91 32 84 40.La Rochelle : Palestine. 18novembre, salle de l'Ars<strong>en</strong>al,soirée débat autour de la questionpalestini<strong>en</strong>ne. Artisans du monde,4, cours Saint-Michel, 17000 La Rochelle,tél. : 05 46 45 08 52.Lille : solidarité et échangeinternational. 19novembre à la MRES, 23, rueGosselet, prés<strong>en</strong>tation de différ<strong>en</strong>tsprogrammes de solidarité et comm<strong>en</strong>ts'y investir. Association départem<strong>en</strong>taledes Francas, 24, rue Mals<strong>en</strong>ce, 59000Lille, tél. : 03 20 56 72 22.Bar-le-Duc : caf-é-cologies.19 novembre. Etat deslieux sur le CO 2 : bilan carbone,écobilan, plan climat territorial, unesoirée au café-restaurant L'Escargotproposée par Meuse nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,83, rue de Véel, 55000 Bar-le-Duc,tél. : 03 29 76 13 14,http://mne.asso.free.fr.Isère : pays riche, peuplepauvre. 20 novembre àBourgoin-Jallieu, confér<strong>en</strong>cedébat avec André Fine sur le Togo.Collectif SSI Nord Isère, 3, allée desSétives, 38300 Bourgoin-Jallieu, tél. :04 74 93 57 25.Dordogne : la paysanneriedévastée. 20 novembre à20h45, cinéma Notre-Dame àMussidan, projection des films "Lavache n°80 a un problème" suivi de"La faim des paysans, les labours dufutur". Débat avec Accueil paysan.Cinéma Notre-Dame, Mairie, 24400Mussidan, tél. : 06 62 07 46 47.Lyon : Comm<strong>en</strong>t calculerson bilan carbone. 20novembre à 20 h à la Maisonde l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (M° Bellecour),avec Thierry Manceau de l'associationHespul. Maison de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 32,rue Sainte-Hélène, 69002 Lyon.Reims : Ciné-Débat Attac.20 novembre à 19h45 à la maisonde la vie associative, 122,rue du Barbâtre, film Dem Valla Deesuivi d'un débat avec Nicolas Sersirondu Comité pour l'annulation de la dette.Attac-Reims, tél. : 06 86 58 84 30.Seine-et-Marne : DésertRebel. 21 novembre à 18h,Les Cuizines, à Chelles.Projection du film Ishumars, les rockersoubliés du désert sur un groupe demusique au Niger, débat et restaurationtraditionnels (sur réservation), à21 h : concert. Les Cuizines, 38, rue dela Haute-Borne, 77500 Chelles, tél. : 0160 93 04 70.Aveyron : salon de l'équitableet du solidaire. 21 et22 novembre, à Saint-Affrique.Stands, débats autour du commerceéquitable, du tourisme solidaire,de l'épargne solidaire… Salon del'équitable et du solidaire, 16-02, boulevardde la Capelle, 12400 Sainte-Affrique, tél. : 05 65 49 52 11.Bordeaux : solidarité <strong>en</strong>jeu. 22 novembre à la ludothèqueBordeaux-Bastide.Prés<strong>en</strong>tation de ludothèque mise <strong>en</strong>place <strong>en</strong> Côte d'Ivoire et au Sénégal.Prés<strong>en</strong>tation de jeux solidaires.Association interlude, 37, allée Jean-Giono, 33100 Bordeaux, tél. : 05 56 6794 25.Nord : café équitable etdécroissance au beurre.22 novembre à la maison dequartier de Saint-Saulve. Pièce de lacompagnie S<strong>en</strong>s asc<strong>en</strong>sionnels. MJC,place du 8-Mai-1945, 59880 Saint-Saulve, tél. : 03 27 28 15 30.Bouches-du-Rhône : Portesouvertes au Loubatas.22 novembre, prés<strong>en</strong>tationdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables etdes techniques d'éco-construction duc<strong>en</strong>tre perman<strong>en</strong>t d'initiation à laf o r ê tméditerrané<strong>en</strong>ne, de 9 h à 13 h. LeLoubatas, BP 16, 13860 Peyrolles, tél. :04 42 67 06 70, www.loubatas.org.Saône-et-Loire : agricultureet éthique du vivant.22 novembre à l'Ensam deCluny. En quoi l'agriculture doitmieux s'intégrer dans les processus duvivant, la place de l'humain, du spiritueldans la définition d'une meilleurerelation à la nature, la place de la biodynamie.Mouvem<strong>en</strong>t de culture biodynamique,5, place de la Gare, 68000Colmar, tél.: 03 89 24 36 41.Paris : 6 e festival du livreet de la presse d'écologie.22 et 23 novembre au 104, 5,rue Curial, 75019 Paris. Editeurs,associations, débats, animations pourles jeunes et les <strong>en</strong>fants, comptoir surles formations aux métiers de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t…Festival du livre et de lapresse d'écologie, maison des associations,boîte n°9, 15, passage Ramey,Entraide■ La Sauce Baluet, lieu autogéré <strong>en</strong>Ariège, souhaite se séparer de son troupeaude chèvres (15 laitières, 6 chevrettes,un bouc) pour cause de changem<strong>en</strong>td'activité. Nous souhaiterions quece troupeau soit repris par des personnesatt<strong>en</strong>tionnées et sommes prêts à le céderà petit prix. Contact : 05 61 60 68 69.■ Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côte d'Azur.Souhaiterais organiser une r<strong>en</strong>contredes lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce de la région pourfaire le point sur les projets et les énergiesautour d'une autonomie solidaire.Tél. : 04 91 03 89 71, craco11@free.fr■ Cév<strong>en</strong>nes. Besoin de faire le point ?Accueil de personne seule dans un masagricole au milieu des châtaigniers, gareSNCF à proximité. Conditions d'accueilà définir. Tél. : 06 01 95 85 14 ou patsih@free.fr.Vivre <strong>en</strong>semble■ Sud-Ouest. 300 ans d'expéri<strong>en</strong>ce à larecherche d'un lieu non fossilisé. Sommescinq non-fumeurs(ses) et néanmoinsdécroissants(tes) voulant louer (voiresquatter) une habitation de 200m 2 ouplus dans le Sud-Ouest (de Montpellier àPau), sur grand terrain, gare proche,chauffage électrique prohibé. Pas sérieuxs'abst<strong>en</strong>ir, mais tout bon tuyau accepté.Tél. : 04 50 38 69 00 ou 06 21 16 3560, claalibert@wanadoo.fr.■ Dordogne. Dans éco-lieu <strong>en</strong> créationbasé sur la solidarité, le partage, l'<strong>en</strong>traide,la recherche de simpl<strong>ici</strong>té volontaire,esprit décroissance, réalisation de cultures<strong>en</strong> bio (potager, verger…), écoconstruction,énergies alternatives. Nous cherchonsdes g<strong>en</strong>s motivés. Possibilitéd'acheter une parcelle constructible.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Annie Deshayes, LeBois commun, 24390 Coubjours, tél. : 0553 50 39 24, annedeshaies@orange.fr.R<strong>en</strong>contres■ Jeune femme de 32 ans , jolie ronde,passionnée, av<strong>en</strong>turière, bio, 2 <strong>en</strong>fants de2 et 5 ans, cherche âme sœur aimant lanature pour vivre <strong>en</strong> harmonie <strong>en</strong> forêtde Rambouillet dans les Yvelines.Emmanuelle Delattre, 2, rue Brune,78990 Elancourt.■ Réf. 362.01. Femme, Midi-Pyrénées,j'aimerai bi<strong>en</strong> r<strong>en</strong>contrer dans le grandSud, un homme la cinquantaine intéressépar l'écologie politique, les voyagessolidaires et le développem<strong>en</strong>t personnel.Ecrire à la revue qui transmettra.Immobilier■ Saône-et-Loire. Brionnais, v<strong>en</strong>dbeau terrain 4700 m 2 , exposé S.O., bellevue, certificat d’urbanisme, projet écologiquesouhaité, préf. paille, 47000 €.Tél.: 06 11 34 38 21.■ Haute vallée de l'Aude. V<strong>en</strong>ds maisonbioclimatique à ossature bois, murs<strong>en</strong> bottes de paille, <strong>en</strong>duit ext. chauxpeint à fresque, <strong>en</strong>duit intérieur terre etsable, sur terrain de 5000 m 2 (avec potageret fruitiers) <strong>en</strong> bordure de hameau.Jolie vue, calme, petite dép<strong>en</strong>dance. 85m 2 habitables, agrandissem<strong>en</strong>t possible.200 000 €. Tél. : 04 68 69 28 39.■ Yonne. V<strong>en</strong>ds maisonnette 23 m 2 ,sans confort, eau du réseau, EdF à 40 m,petit hangar de 19,8 m 2 , sur terrain de4600 m 2 clôturé (grillage + haie fruitière),c<strong>en</strong>t arbres fruitiers. 110 m de façadesur chemin de terre, p<strong>en</strong>te 11%, à 1,5km du bourg, 3,5 km ouest de la gareTER Vill<strong>en</strong>euve-sur-Yonne (ligne Paris-Lyon), 145 km à vélo de Paris. Cars scolairesgratuits. 20 €/m 2 . Taxes foncière :69 €, habitation : 46 €. V<strong>en</strong>ir ou écrire :Gérard Hervé, 7, route de la Montagnede-Bussy,Les Caves, 89500 Rousson.Gratuites : Les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés. Elles sont égalem<strong>en</strong>t gratuites pour les offres d'emplois. Pour passer une annonce, joindre le bandeau d'expédition qui <strong>en</strong>tourela revue ou joindre un chèque correspondant à un abonnem<strong>en</strong>t. Taille des annonces : Nous vous demandons de faire le plus concis possible. Au delà de 500 signes, nous nous réservons le droit defaire des coupes. Délais : Les dates de clôture sont indiquées <strong>en</strong> page "Quoi de neuf", page 2. Prévoir <strong>en</strong>viron deux mois <strong>en</strong>tre l'<strong>en</strong>voi d'une annonce et sa publication. Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ce accepteles annonces dom<strong>ici</strong>liées à la revue contre une part<strong>ici</strong>pation de 5 € <strong>en</strong> chèque. Pour répondre à une telle annonce, mettre votre réponse dans une <strong>en</strong>veloppe. Ecrire sur cette <strong>en</strong>veloppe au crayon lesréfér<strong>en</strong>ces de l'annonce, puis mettre cette <strong>en</strong>veloppe dans une autre et <strong>en</strong>voyer le tout à la revue. Sélection : Sil<strong>en</strong>ce se réserve le droit de ne pas publier les annonces qui lui déplais<strong>en</strong>t.2 6 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


Viol<strong>en</strong>ces conjugalesBrisezle sil<strong>en</strong>ceL'association Filactionsorganise du 25 au 29novembre le festival"Brisez le sil<strong>en</strong>ce", qui associedémarche artistique etexplications sur les viol<strong>en</strong>cesconjugales. Entreti<strong>en</strong>.Sil<strong>en</strong>ce : L'augm<strong>en</strong>tation du nombre desplaintes pour viol<strong>en</strong>ces conjugales est-elledûe à une prise de consci<strong>en</strong>ce que c'estillégal et condamnable, ou à l'aggravationdes relations dans les couples ?Emilie Giraut : Une femme sur dix est victimede viol<strong>en</strong>ces et une femme <strong>en</strong> meurt tous les troisjours. Les chiffres ont quelque peu évolué ces dernièresannées, mais il semblerait que ce soit davantagedû au fait que les femmes <strong>en</strong> parl<strong>en</strong>t plus, qu'àune aggravation de la situation. Néanmoins il estvrai que les chiffres sont impressionnants etdémontr<strong>en</strong>t qu'il est nécessaire qu'il y ait une réelleprise de consci<strong>en</strong>ce collective et des pouvoirspublics, avec la mise <strong>en</strong> place de moy<strong>en</strong>s financiers,notamm<strong>en</strong>t pour améliorer la prise <strong>en</strong> chargedes femmes victimes de viol<strong>en</strong>ces, augm<strong>en</strong>ter lesactions de prév<strong>en</strong>tion et de s<strong>en</strong>sibilisation, et prévoirégalem<strong>en</strong>t une prise <strong>en</strong> charge des hommesauteurs de viol<strong>en</strong>ces et des <strong>en</strong>fants témoins, prise<strong>en</strong> charge qui est <strong>en</strong>core trop marginale. Il seraitégalem<strong>en</strong>t important qu'il y ait un loi cadre <strong>en</strong>France, inspirée de ce qui se passe <strong>en</strong> Espagne oùles viol<strong>en</strong>ces conjugales sont traitées de façon globale.Filactions mène des actions de prév<strong>en</strong>tion etde s<strong>en</strong>sibilisation tout au long de l'année, et ce qu<strong>en</strong>ous constatons, c'est qu'un grand nombre dejeunes sont <strong>en</strong> difficulté, soit <strong>en</strong> tant que victimedans leur première relation amoureuse, soit <strong>en</strong> tantqu'<strong>en</strong>fant témoin. Mais les choses avanc<strong>en</strong>t, laprise de consci<strong>en</strong>ce collective est de plus <strong>en</strong> plusimportante, et c'est pour cela que les actions des<strong>en</strong>sibilisation sont primordiales.Comm<strong>en</strong>t est née l'association Filactions ?Qui y part<strong>ici</strong>pe ?Filactions est née de la mobilisation dequelques personnes et de l'association FIL(Femmes informations Liaisons), basée à Saint-Fons, près de Lyon, et spécialisée dans l'écoute,l'accompagnem<strong>en</strong>t et l'hébergem<strong>en</strong>t de femmesvictimes de viol<strong>en</strong>ces conjugales. Il s'agit de m<strong>en</strong>erdes actions publiques sur le thème. Nous sommesla seule association <strong>en</strong> France à être spécialiséedans la s<strong>en</strong>sibilisation et prév<strong>en</strong>tion des viol<strong>en</strong>cesconjugales, et à organiser des manifestations culturellesautour de cette cause. Près de 80 % desbénévoles, des membres du CA et des salariés ontmoins de 26 ans.Filactions travaille <strong>en</strong> étroite collaborationavec des associations de femmes sur l'agglomérationlyonnaise (Le Planning familial, FIL, le CIF,FRISSE, femmes Solidaires…). Le festival Brisez leSil<strong>en</strong>ce est dev<strong>en</strong>u un événem<strong>en</strong>t mobilisateur etla plupart de ses associations sont associées aufestival.Comm<strong>en</strong>t est v<strong>en</strong>ue l'idée d'organiserce festival ?Les viol<strong>en</strong>ces conjugales sont un sujet tabou,très longtemps considéré comme étant un problèmeappart<strong>en</strong>ant à la sphère privée. L'objectif dufestival Brisez le Sil<strong>en</strong>ce était d'une part de mettre cesujet sur la place publique pour alerter l'opinion etles pouvoir publics, mais aussi de communiquerde façon non viol<strong>en</strong>te et ludique <strong>en</strong> faisant appel àla culture, qui est un très bon médiateur pour s<strong>en</strong>sibiliserles g<strong>en</strong>s, et notamm<strong>en</strong>t les jeunes. Nousavons toujours pris soin d'organiser un événem<strong>en</strong>tartistique de qualité car de cela dép<strong>en</strong>d la qualitéde notre message.Nous avons des moy<strong>en</strong>s financiers limités pourl'organisation de cet événem<strong>en</strong>t. Nous faisonsdonc appel à l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t et la mobilisation desartistes qui répond<strong>en</strong>t toujours prés<strong>en</strong>ts. Il est égalem<strong>en</strong>timportant que les artistes et les associationspuiss<strong>en</strong>t s'emparer du projet, c'est pourquoi noustravaillons <strong>en</strong> étroite collaboration avec chacund'<strong>en</strong>tre eux.Comm<strong>en</strong>t conjuguer la question desviol<strong>en</strong>ces conjugales avec une démarcheartistique ?La question des viol<strong>en</strong>ces doit être abordée defaçon ludique, mais l'information ne doit pas êtredénaturée. Nous travaillons dans des commissionsde travail composées de bénévoles et de salariéssur la façon de faire passer notre message, dans unconcert par exemple. Encore une fois la culturesera notre vecteur de communication. Nous programmonségalem<strong>en</strong>t toujours un ou deux spectaclesspécifiquem<strong>en</strong>t sur le sujet.Pour l'instant le festival n'a lieu que sur Lyon,d'autres associations d'autres villes s'<strong>en</strong> sont inspiréespour créer des manifestations plus réduitesmais tout aussi importantes.Propos recueillis par Michel Bernard ■Chorale sur un des lieux d’exposition> Programme :■ Mardi 25 novembreThéâtre, L'autre guerreMJC Monplaisir, 5, av<strong>en</strong>uedes Frères-Lumière, Lyon 8 e .■ Mercredi 26 novembreVillage Filactions avec stands,exposition, théâtre de rue,lectures, forums.■ Jeudi 27 novembre14 h : Colloque : comm<strong>en</strong>tprév<strong>en</strong>ir les viol<strong>en</strong>ces chezles jeunes ?20 h : prestation slam, puis spectaclehip hop Echos de femmes,salle Erik Satie, rue Prosper-Alfaric, à Vénissieux.■ V<strong>en</strong>dredi 28 novembre20 h : soirée électro-jazz au Marchégare, 32, rue Casimir-Périer, Lyon 2 e .■ Samedi 29 novembre14 h : Village Filactions,place Louis-Pradel, Lyon 1 er .20h : soirée de clôture, chansonfrançaise avec Aldebert, les WeepersCircus, au Ninkasi kao, 267, rueMarcel-Mérieux, Lyon 7 e .■ Du 26 au 29 novembrecinéma au Cinéma Les Alizés, àBron. Programme complet sur lesite internet.> A lire :■ Les viol<strong>en</strong>ces faites aux femmes,une affaire d'Etat, Amnesty international,2006■ Contre les viol<strong>en</strong>ces faites auxfemmes, collectif national pour ledroit des femmes, éd. Syllepses,2006> Pour <strong>en</strong> savoir plus :■ Filactions,6, rue des Fantasques69001 Lyontél. : 04 78 30 63 50http://filactions.orgD.R.S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20082 7


Reportage fait à la mainLa Rôtisserie est un petit restaurant de quartier. C’est aussi, c’est surtout, un projetassociatif alternatif mêlant pratiques autogestionnaires, expérim<strong>en</strong>tations et intégrationsociale, solidarités internationales et travail culturel. Un projet viable, installédans la durée dans son quartier, jusqu’au jour où elle croise le chemin d’unpromoteur immobilier vorace et peu scrupuleux. Petite visite dans un lieu <strong>en</strong> lutte.■ La Rôtisserie Sainte-Marthe,4 rue Sainte-Marthe,M° Belleville ou Colonel-Fabi<strong>en</strong>.Ouvert de 12h à 14h30du lundi au v<strong>en</strong>dredi et tousles soirs à partir de 19 h.Si vous voulez préparer un repaspour votre association ou savoirqui cuisine ce soir, visitez le sitede la Rôtisserie :http://larotisserie.org/Mathieu ColloghanLa Rôtisserie,repas alternatifset solidaires1. Hôtel du Nord de Marcel Carné(1938). Arletty y demande si elle aune gueule d’atmosphère. LeFabuleux Destin d’Amélie Poulainde J.-P. Jeunet (2001).2. A 5 euros !3. Lire Christine Cesar in LaFabrique de la haine, éd. L’espritfrappeur.4. Installé à la place des bureaux dela CNT espagnole. Toutes lesfigures de l’Espagne républicaine<strong>en</strong> exil ont dû passer par cetimmeuble.2 8 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008a rue Sainte-Marthe, ce n’est pas unLquartier, c’est une ligne de front <strong>en</strong>treBoboland (Oberkampf, Saint-Louis, Saint-Maur) etle bas-Belleville, l’un des derniers îlots de résistancedu Paris populaire.À l’est, c’est Oberkampf, bars à la mode, restaushors de prix, épiceries ethno-bio-chics et boutiquesbranchées ; au sud, c’est la rue Saint-Mauret le canal Saint-Martin, quartier parisi<strong>en</strong> r<strong>en</strong>ducélèbre par Hôtel du Nord 1 ou Amélie Poulain. Foyerde l’histoire ouvrière : les réseauxcoopératifs ouvriers“L’égalitaire” et “La Bellevilloise”,les dernières barricades de 1848et de la Commune, les premièresréunions de la toute jeune CGT,quand marxistes et anarchistesréglèr<strong>en</strong>t au pistolet leurs diverg<strong>en</strong>ces,refuge de révolutionnairesespagnoles à partir de1937…Cet anci<strong>en</strong> quartier populaireavait échappé à l’équarrissageurbanistique des années Pompidou(qui projetait de recouvrirle canal d’une autoroute) mais ne résistera plusbi<strong>en</strong> longtemps à la pression spéculative. Lesloyers explos<strong>en</strong>t, ça rénove à tour de bras. Unearmée de bobos monte à l’assaut du quartier : lesgaleries remplac<strong>en</strong>tles épiceries, les barsde nuit remplac<strong>en</strong>tles bistrots de coin derue, les bureaux decréateurs de s<strong>en</strong>s etde coaching professionnelpullul<strong>en</strong>t…Au printemps, dejeunes cadres habillés de fripes “ethniques” (maisavec des portables dont le prix se calcule <strong>en</strong> moisde SMIC) <strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t la place et la rue Sainte-Marthe pour y déguster, sur des terrasses ombragées,des “diabolos fleur d’eucalyptus" 2 et échangerleurs doutes exist<strong>en</strong>tiels : faut-il rev<strong>en</strong>dre sesactions Areva pour aller refaire sa vie <strong>en</strong> Ardèche ?Mathieu ColloghanMathieu ColloghanArrive l’été.Cette cli<strong>en</strong>tèle va se “ressourcer” <strong>en</strong> Corse oudécouvrir l’autre bout de la planète.Le quartier est alors réinvesti par son autrepopulation : des habitants, souv<strong>en</strong>t immigrés,vivant dans les immeubles à la limite de l’insalubrede la rue Sainte-Marthe ou dans les “cités s<strong>en</strong>sibles”voisines où les livreurs de pizzas refus<strong>en</strong>t der<strong>en</strong>trer. Il n’y a plus que ces populations “invisibles”à la mi-août. Rue calme, murs défraîchis,quartier popu où le tout-à-l’égout est une réalitétrès réc<strong>en</strong>te 3 .On trouve aussi <strong>ici</strong> des artistes fauchés, desartisans qui ram<strong>en</strong>t pour boucler le mois, uneéglise évangéliste qui offre la soupe aux SDF s’ilsaccept<strong>en</strong>t de suivre l’office 4 , des réfugiés <strong>en</strong> att<strong>en</strong>ted’une nouvelle t<strong>en</strong>tative pour passer <strong>en</strong> Angleterre(depuis la fermeture du c<strong>en</strong>tre de Sangatte, d<strong>en</strong>ombreux exilés kurdes, iraki<strong>en</strong>s ou afghans <strong>en</strong>att<strong>en</strong>te d’une t<strong>en</strong>tative de passage traîn<strong>en</strong>t dans cequartier où subsist<strong>en</strong>t quelques ténus réseaux desolidarité tissés par les communautés de Turquieou d’Asie c<strong>en</strong>trale, assez prés<strong>en</strong>tes dans l’arrondissem<strong>en</strong>t).On trouve aussi quelques dealers ravis desmultiples portes sans code donnant sur un dédalede cours, parfait pour jouer au g<strong>en</strong>darme et auvoleur avec qui de droit.Une cantine populaire à midiC’est dans cette rue qu’on trouve la Rôtisserie.Durant des déc<strong>en</strong>nies, les habitants du quartiersont v<strong>en</strong>us y chercher leur poulet grillé (d’où l<strong>en</strong>om du restaurant). Puis le rôtisseur est parti à laretraite sans repr<strong>en</strong>eur. Des habitants ont fait survivrele lieu cahin-caha jusqu’<strong>en</strong> 1996, quand l’associationLa Rôtisserie a réorganisé le lieu. Aprèsquelques mois de tâtonnem<strong>en</strong>ts, le fonctionnem<strong>en</strong>tactuel était trouvé.Le midi, sept salariés font tourner ce restaurantde quartier pas cher, une cantine populaire où secrois<strong>en</strong>t les habitants du coin. La gestion du midiest réalisée <strong>en</strong> autonomie : les salariés décid<strong>en</strong>teux-mêmes de la composition des équipes, desm<strong>en</strong>us, de l’organisation interne avec comme seule


Mathieu ColloghanReportage fait à la maincontrainte d’être ouvertdu lundi au v<strong>en</strong>dredi,de respecter une politiquede tarifs bas et degarantir à chaque salariéde pouvoir faire unnombre significatif destages ou de formations.Le reste du temps,la Rôtisserie devi<strong>en</strong>t un espace associatif. Elleaccueille une AMAP le samedi matin et parfois, <strong>en</strong>semaine ou le week-<strong>en</strong>d, des réunions de voisinsou d’associations du quartier. Mais c’est surtout ledispositif du soir qui fait toute l’âme du lieu.Chaque soir, une association gèrele lieu et conserve la recette,ça peut vraim<strong>en</strong>t donnerun coup de pouce déterminant.Un resto associatif le soirChaque soir, une association gère le lieu. Elleconserve la recette (après part<strong>ici</strong>pation aux coûtsde gestion) pour sout<strong>en</strong>ir son projet. “Quand ellesn’ont pas mobilisé leur réseau et qu’il ne fait pasbeau, les assos’ ne font guère plus qu’équilibrerleurs comptes ; mais les plus dynamiques peuv<strong>en</strong>trécolter plusieurs c<strong>en</strong>taines d’euros <strong>en</strong> une soirée.Quand elles font ça plusieurs fois par an (parfoistoutes les semaines), ça peut vraim<strong>en</strong>t donner uncoup de pouce déterminant” raconte Marianne.Durant ces douze années associatives, ce sontdes milliers de projets qui sont passés par le restaurantavec, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, 100 associations par an(120 <strong>en</strong> 2008). Vélorution, Chiche !, les Jeunesalternatifs, le SCALP ou les Panthères roses y onttrouvé une source de financem<strong>en</strong>t pour m<strong>en</strong>er desactions militantes. Le lycée autogéré de Paris y alevé les fonds nécessaires à un voyage chez lesComanches. L’équipe de foot du quartier, le“Belleville United” a financé l’impression du cal<strong>en</strong>drierdu club, une asso’ de quartier des sortiespour des ados <strong>en</strong> difficulté, une autre y a financéune tournée de cinéma <strong>en</strong> plein air au Bénin, dansdes villages où le cinéma n’était jamais allé.D’autres ont créé le potager d’une école auNiger, un planning familial luttant contre la sélectionsexuée des <strong>en</strong>fants au TamilNadu, une école au Guatemala— construction et salaires — ouont financé les répétitions et l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>td’un premier disquede musique baroque.D’autres associations seconstitu<strong>en</strong>t d’une façon éphémèreet informelle pour répondreà une urg<strong>en</strong>ce : poursout<strong>en</strong>ir les lycé<strong>en</strong>s inculpés lorsdes manifs anti-CPE, les antipubspoursuivis par la RATP, les salariés<strong>en</strong> grève de MacDo ou de Frog,d’anci<strong>en</strong>s militants d’extrême-gaucheitali<strong>en</strong>s <strong>en</strong> voie d’expulsion, l’achatde matériel pour une radio Internet.Il y a aussi des repas pour faireconnaître la cuisine uniquem<strong>en</strong>t àbase d’orties, pour expérim<strong>en</strong>ter lesrepas dans l’obscurité, ou simplem<strong>en</strong>tpour y faire la promotion depratiques différ<strong>en</strong>tes, expérim<strong>en</strong>tales,t<strong>en</strong>ter la gratuité, etc.La liste est très longue.La seule contrainte pour les associations quiorganis<strong>en</strong>t <strong>en</strong> toute liberté leur soirée est la limitationdes prix à un niveau faible et le faitd’être ouvert à n’importe qui.“Certaines associations nous pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tun peu pour des prestataires de service.C’est dommage parce que le lieudép<strong>en</strong>d de l’implication des associations.C’est le s<strong>en</strong>s de notre projet : unespace collectif et égalitaire” expliquePascale.Bataille immobilièreÉquilibré financièrem<strong>en</strong>t (le mididégageant des bénéfices pour les associations tousles soirs), le modèle de la Rôtisserie a essaiméd’autres expéri<strong>en</strong>ces dans d’autres villes et àl’étranger. Elle vivrait des jours paisibles si la fatalitéde la spéculation immobilière ne l’avait rattrapée.L’association a découvert il y a deux ans que sespropriétaires, héritiers <strong>en</strong> indivision depuis unedéc<strong>en</strong>nie, s’étai<strong>en</strong>t finalem<strong>en</strong>t décidés à mettre lelieu <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te. Elle lève les fonds et se porte acquéreur,mais l’ag<strong>en</strong>ce immobilière qui gère la v<strong>en</strong>telui appr<strong>en</strong>d que le lieu n’est plus <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te . Et pourcause : son gérant l’a acheté <strong>en</strong> son nom propre !Non seulem<strong>en</strong>t ce nouveau propriétaire a des pratiquesdiscutables (acheter pour soi à faible prix unlieu qu’on avait pour mission de v<strong>en</strong>dre), mais ilpropose tout simplem<strong>en</strong>t à la Rôtisserie, au choix,de payer un loyer trois fois plus élevé ou de partir.L’association lui propose un rachat avec une bonnemarge bénéf<strong>ici</strong>aire. Ri<strong>en</strong> n’y fait. Le gérant veutfaire place nette.Depuis, l’association s’est <strong>en</strong>gagée dans unebataille juridique et une mobilisation de terrain.“Des associations locales organis<strong>en</strong>t des manifs desouti<strong>en</strong>, des collectes pour payer nos avocats. Ona un bon souti<strong>en</strong> aussi des habitants du quartier.Le problème, c’est qu’on a si bi<strong>en</strong> fait passer l’infoselon laquelle on était <strong>en</strong> dangerqu’il y a un paquet de g<strong>en</strong>s quicroi<strong>en</strong>t qu’on a fermé” expliqueAssia. “Mais on compte bi<strong>en</strong> resterouverts. Ceux qui viv<strong>en</strong>t (ou sontde passage) <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>nepeuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir manger à laRôtisserie. C’est un acte de solidaritéet militant pas trop douloureux!”.Mathieu Colloghan ■Mathieu ColloghanMathieu ColloghanS!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20082 9Mathieu ColloghanMathieu Colloghan


Immigration choisieLa saignéedu contin<strong>en</strong>tafricaincontinueUNHCRAccueil de réfugiés sur l’ïlede Lampedusa (Italie)Immigration choisie : ces deux mots accolés pourrai<strong>en</strong>t fairerêver de liberté, de possibilité de choisir où et quand, j’ai <strong>en</strong>viede migrer et pour quelle raison. Pour étudier, travailler, découvrir,rejoindre un ami, un amour… Choisir d’accepter de r<strong>en</strong>contrerqui bon me semble. Choisir d’<strong>en</strong> rev<strong>en</strong>ir transformée.Adam est réfugié politique ; avec lui etd’autres amis nous avons créé une association,nous organisons chaque année un festival de musiquedans notre village. Il y amène un petit bout de son histoire,une petite touche tchadi<strong>en</strong>ne.Ibrahim, son cousin, est arrivé dans ma famillegrâce à Adam. Il est v<strong>en</strong>u étudier <strong>en</strong> France avec ledésir de ram<strong>en</strong>er au pays de nouvelles compét<strong>en</strong>ces ;ils se sont <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus avec ses ami-e-s tchadi<strong>en</strong>-ne-s :après le bac ils sont parti-e-s étudier dans plusieurspays et revi<strong>en</strong>dront construire le Tchad de demain.Mes par<strong>en</strong>ts ont accueilli Ibrahim chez eux. Il estdev<strong>en</strong>u leur fils et notre petit frère de cœur : on le sait,il ne restera pas alors on profite au maximum. Toute lafamille maîtrise l’hymne national tchadi<strong>en</strong> ; lui, ilconnaît désormais toutes les spécialités culinairesfamiliales. Il nous ouvre à une autre culture, tout <strong>en</strong>interrogeant nos pratiques. Grâce à lui, nos gestes lesplus banals se tint<strong>en</strong>t d'un nouvel intérêt !Ces histoires foisonn<strong>en</strong>t dans nos itinérairespersonnels. En effet, la r<strong>en</strong>contre de quelqu’un dediffér<strong>en</strong>t, c’est tellem<strong>en</strong>t riche qu’il <strong>en</strong> sort continuellem<strong>en</strong>tdes histoires magnifiques.Et pourtant… Le regard généralem<strong>en</strong>t portésur l’immigration est aux antipodes de cette visionidyllique. Pourquoi ?fléau, une invasion, un problème économiqueauquel il faut apporter des solutions. Cette visionde l’immigration a tellem<strong>en</strong>t pris le dessus qu’il amême été possible d’inv<strong>en</strong>ter le concept d’ “immigrationchoisie”. Sauf que le choix n'est pas du ressortde la personne qui immigre, non : le choix luiéchappe complètem<strong>en</strong>t. Le choix apparti<strong>en</strong>t augouvernem<strong>en</strong>t français, qui ne fait interv<strong>en</strong>ir quedes impératifs économiques pour trier les étrangersà qui nos dirigeants accorderont le “privilège”de fouler notre sol. La loi du 24 juillet 2006, “Ouià l’immigration choisie, Non à l’immigrationsubie”, marque le paroxysme de la vision intégralem<strong>en</strong>téconomique de l’immigration.Elle ne s’inscrit pas seulem<strong>en</strong>t dans la continuitédes lois précéd<strong>en</strong>tes, elle marque un<strong>en</strong>ouvelle étape inquiétante. D’un côté, le gouvernem<strong>en</strong>tfrançais <strong>en</strong>trouvre ses frontières. Il reconnaîtles bi<strong>en</strong>faits de l’immigration, mais uniquem<strong>en</strong>tdans sa fonction économique et à conditionque cette dernière permette à notre pays de releverles défis de la compétition mondiale.Interpellation d’une barque d’immigrants aularge des Canaries (Espagne) - Août 2008L'immigration,une vision utilitaireDepuis des années, l’immigration n’est <strong>en</strong>visagéepar les politiques et les medias que comme un3 0 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008Reportage Sara Prestrianni


Immigration choisieUne carte “Compét<strong>en</strong>ces et tal<strong>en</strong>ts” peut être accordée,pour 3 ans, à l’étranger “susceptible de contribuerau rayonnem<strong>en</strong>t de la France, de façon significativeet durable <strong>en</strong> matière intellectuelle,sci<strong>en</strong>tifique, culturelle ou sportive”. En revanche, ledroit de vivre <strong>en</strong> famille, qui est pourtant un droitconstitutionnel, se voit singulièrem<strong>en</strong>t bafoué :même le conjoint étranger d’un français ne bénéf<strong>ici</strong>eplus automatiquem<strong>en</strong>t d’une carte de résid<strong>en</strong>tde plein droit et aura toutes les difficultés pourobt<strong>en</strong>ir une simple carte d’un an (un visa longséjour et un retour au pays seront nécessaires). Lacarte de résid<strong>en</strong>t, qu’il pourra demander au bout de3 ans de vie commune et non plus de 2, lui seraretirée <strong>en</strong> cas de séparation, voire de décès (commeon l’a vu dernièrem<strong>en</strong>t). Les conditions de regroupem<strong>en</strong>tfamilial sont durcies, le demandeur doitavoir résidé <strong>en</strong> France depuis 18 mois et non plus12. Les normes de logem<strong>en</strong>t sont plus restrictivesque celles de la CAF. Les ressources financières sontappréciées uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fonction du salaire, <strong>en</strong>excluant les prestations sociales. Le regroupem<strong>en</strong>tfamilial sur place est supprimé. Dans la vie de tousles jours, <strong>en</strong> ce début 2008, les étrangers conjointsde français sont clairem<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>us un nouveaugibier pour les préfectures, sommées de s’acquitterde leurs quotas d’expulsion.France - Afrique :toujours la même politiquePar rapport à l’Afrique, cette nouvelle loi va<strong>en</strong>core r<strong>en</strong>forcer cette véritable ponction qu’opèredéjà la France (avec les pays du Nord) sur les élitesde ce contin<strong>en</strong>t. Depuis plusieurs siècles, la mêmepolitique continue. P<strong>en</strong>dant cinq c<strong>en</strong>ts ans, lecontin<strong>en</strong>t a subi une véritable saignée, les hommesles plus forts ont été <strong>en</strong>voyés <strong>en</strong> esclavage <strong>en</strong>Amérique. Ensuite, p<strong>en</strong>dant l’époque coloniale, lespays africains ont été pillés de leurs richesses (or,arg<strong>en</strong>t, diamants, etc). Dans la seconde moitié du20 e siècle, l’infernal mécanisme de la dette, inv<strong>en</strong>tépar les gouvernem<strong>en</strong>ts du Nord et accompagnédes plans d’ajustem<strong>en</strong>t structurel, a r<strong>en</strong>du le contin<strong>en</strong>t<strong>en</strong>core plus exsangue tandis qu’apparemm<strong>en</strong>tles pays dev<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dants et mettai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>place leur propre gouvernem<strong>en</strong>t. En fait, la plupartde ces gouvernem<strong>en</strong>ts sont des marionnettes <strong>en</strong>treles mains des anci<strong>en</strong>s colons ; ils ne peuv<strong>en</strong>t montreraucune distance s’ils veul<strong>en</strong>t bénéf<strong>ici</strong>er desmiettes que ces derniers leur jett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pâture.A ce titre, le discours prononcé par M. BriceHortefeux, lors du réc<strong>en</strong>t accord qu’il a signé le 28février 2008 avec le ministre sénégalais del’Intérieur, est particulièrem<strong>en</strong>t instructif. M.Hortefeux va mettre <strong>en</strong> place la carte “Compét<strong>en</strong>ceset tal<strong>en</strong>ts”, qui va aspirer les élites sénégalaises,mais il cons<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t à ouvrir une listed’une c<strong>en</strong>taine de métiers aux Sénégalais (métiersqui ne trouv<strong>en</strong>t pas pr<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> France). Il a l’outrecuidanced’évoquer, à Dakar, devant des journalistes,“notre nouvelle politique d’immigrationconcertée” (souligné par nous) et d’ajouter, contredisantla réalité : “la France refuse de la plus fermedes manières le pillage des cerveaux. Nous ne voulonspas accaparer les forces vives de l’Afrique. Pour la premièrefois, cette nouvelle politique, définie de manièreconcertée avec les pays d’origine de l’immigration, j<strong>en</strong>e la conçois pas sans un vigoureux effort de codéveloppem<strong>en</strong>t.La France investira un million d’euros p<strong>en</strong>dantdeux ans, puis cinq millions par an… Encontrepartie, nous demandons au Sénégal de lutteravec nous contre l’immigration clandestine et de s’<strong>en</strong>gagerà rapatrier ses ressortissants arrêtés <strong>en</strong> France<strong>en</strong> situation irrégulière et ce dans les meilleures conditionsde respect de la dignité des personnes”. De soncôté, le ministre de l’intérieur sénégalais s'est permisde se fél<strong>ici</strong>ter du “nouvel esprit et [de] la nouvelleapproche adoptés par les deux pays” sur le thème del'immigration !On croit rêver, quand on a continuellem<strong>en</strong>tdevant les yeux les expulsions indignes et muscléesdu gouvernem<strong>en</strong>t Sarkozy, quand les préfecturest<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t des pièges aux étrangers sans papierspour les arrêter, quand les par<strong>en</strong>ts sont pris avecleurs <strong>en</strong>fants à la sortie de l’école, quand lespatrons d’<strong>en</strong>treprises sont sommés par la préfecturede lui adresser les numéros des cartes deséjour de leurs employés étrangers, et contraintsde procéder au lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t de ceux qui possèd<strong>en</strong>tde fausses cartes, quand chaque semaine, descharters rapatri<strong>en</strong>t les “colis”-clandestins, m<strong>en</strong>ottéset scotchés.Si nous nous sommes ét<strong>en</strong>dus sur ce réc<strong>en</strong>taccord, c’est parce que dans son cynisme, il illustreparfaitem<strong>en</strong>t à quel point les anci<strong>en</strong>s colons jou<strong>en</strong>t<strong>en</strong> terrain conquis dans leurs ex colonies : moi,gouvernem<strong>en</strong>t français, j’ouvre les portes de monpays aux élites sénégalaises que vous avez forméesdurant de longues années, et dans le même tempsje me permets de formuler un discours complètem<strong>en</strong>tcontredit par les faits, comme quoi, je nepille pas les cerveaux du contin<strong>en</strong>t. De plus, jedemande au gouvernem<strong>en</strong>t du Sénégal de collaborerà ma politique cynique d’expulsions desSénégalais sans papiers. Tout ça, <strong>en</strong> offrant unesomme dérisoire de 1 million d’euros au nom duco-développem<strong>en</strong>t, alors que la CNUCED estimeque chaque diplômé accueilli équivaut à une économieminimale de 184 000 $ 1 et que le coût durapatriem<strong>en</strong>t d’un Sénégalais est évalué à 1 800 € 2 ,Le navire à quai> SurvieSurvie mène des campagnesd’information et d’interpellationdes citoy<strong>en</strong>s et des élus pour uneréforme de la politique de laFrance <strong>en</strong> Afrique et des relationsNord-Sud.L’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de Survie reposesur un constat : les problèmesde développem<strong>en</strong>t et la pauvretédans les pays du Sud ont avanttout des causes politiques. C’estdonc dans le champ politiquequ’il convi<strong>en</strong>t d’agir.■ Survie,210, rue Saint-Martin,75003 Paris,tél. : 01 44 61 03 25,http://survie.orgDébarquem<strong>en</strong>t des immigrésReportage Sara Prestrianni Reportage Sara PrestrianniS!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20083 1


Immigration choisieLa politique française "chosifie" les clandestins,comme l’étai<strong>en</strong>t les esclaves. Ils devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tceux qui sont "sans papiers" et qui travaill<strong>en</strong>tsans être déclarés. Ils demeur<strong>en</strong>t ceux quel'on traque. Toute personne migrante est un"paquet" à r<strong>en</strong>voyer.1. Rapport de la CNUCED, cité parla LDH Toulon, www.ldhtoulon.net/spip.php?article1256.2. www.performance-publique.gouv.fr/farandole/2008/pap/html/DBGPGMOBJINDPGM303.htm(N.B. : ce chiffre, donné dans lesannexes budgétaires par le gouvernem<strong>en</strong>t,est à questionner. En effet,si l'on pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> compte le coût réelde la politique d'expulsion, onobti<strong>en</strong>t de tout autres résultats,comme nous le démontre l'articlede Dami<strong>en</strong> De Blic dansMouvem<strong>en</strong>ts (www.mouvem<strong>en</strong>ts.info/spip.php?article26) où l'on voitqu'il est possible de dép<strong>en</strong>ser plusde 80 000 € pour expulser unefamille kosovare.)3. http://www.cimade.org/assets/0000/0204/75propositions.pdfDébut d’une longueatt<strong>en</strong>te administrativepris sur l’aide au développem<strong>en</strong>t !Cette manière scandaleuse de traiter l’immigrationafricaine revi<strong>en</strong>t à du néocolonialisme, dans lamesure où la politique des pays <strong>en</strong> matière d’immigrationse décide uniquem<strong>en</strong>t à Paris, mais où,dans le même temps, le gouvernem<strong>en</strong>t françaiscontraint les responsables africains à cautionnerses choix. On peut se demander si cette positionsera longtemps t<strong>en</strong>able pour les gouvernem<strong>en</strong>tsafricains. Dans le film Dem Walla dee, sur l’immigrationclandestine sénégalaise, les jeunes interviewésne cach<strong>en</strong>t pas leur colère contre leurpropre gouvernem<strong>en</strong>t, qui non seulem<strong>en</strong>t ne lesprotège pas, mais s’allie avec le gouvernem<strong>en</strong>tfrançais pour bloquer tout espoir de vie. Avec la loisur l’immigration choisie, on se trouve devant undouble mouvem<strong>en</strong>t apparemm<strong>en</strong>t contradictoire.D’un côté, le dispositif “Compét<strong>en</strong>ces et tal<strong>en</strong>ts”risque à long terme d’opérer une hémorragie, comparableà la saignée de l’esclavage ; sauf que là, legouvernem<strong>en</strong>t français (et d’ailleurs la plupart desgouvernem<strong>en</strong>ts du Nord) ne vide pas l’Afrique deses hommes les plus forts, mais de ses hommes lesplus tal<strong>en</strong>tueux. De l’autre côté, la France qui verrouilleses frontières à tous ceux qui cherch<strong>en</strong>tsimplem<strong>en</strong>t à nourrir leur famille, la France quiexpulse à tour de bras les clandestins, la Francequi casse les familles de bi-nationaux, même sielles vivai<strong>en</strong>t <strong>ici</strong> depuis longtemps.Néocolonialismeet “néo-esclavagisme”Pire que du néocolonialisme, la comparaisonavec l’esclavage se justifie. Non seulem<strong>en</strong>t à causede la saignée que cette politique française opèreReportage Sara Prestriannisur l’Afrique, mais aussi <strong>en</strong> vertu de la manièredont sont “chosifiés” les clandestins (commel’étai<strong>en</strong>t les esclaves sur les marchés auxAmériques). Ils devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ceux qui sont “sanspapiers”, ceux qui n’ont pas de noms, pas d’exist<strong>en</strong>celégale. Ne pas avoir de nom signifie ne pasêtre un sujet aux yeux de l’Etat. L’attribution d’unnom-étiquette à la place du nom véritable effacel’exist<strong>en</strong>ce réelle du migrant. Nombre d'<strong>en</strong>tre euxrest<strong>en</strong>t pourtant <strong>en</strong> France et travaill<strong>en</strong>t sans êtredéclarés, à la merci de conditions de travail dignesde l'esclavage. Et il est bi<strong>en</strong> diff<strong>ici</strong>le de savoir ceque serait l'économie française sans cette exploitation.Ils rest<strong>en</strong>t et pourtant ils demeur<strong>en</strong>t ceux quel'on traque. Le principe des accords de réadmissionet des accords signés avec les pays de transittransforme toute personne migrante <strong>en</strong> “paquet” àr<strong>en</strong>voyer.La course aux chiffres de r<strong>en</strong>vois, les dispositifspol<strong>ici</strong>ers, les rafles, la logique conc<strong>en</strong>trationnaireavec ses camps, ses c<strong>en</strong>tres de rét<strong>en</strong>tion, achèv<strong>en</strong>tce processus de déshumanisation.Vivre <strong>en</strong>semble : une utopie ?Dans un monde où le Nord domine le Sud, lecontraignant à l'exil, où l'économie a pris le dessussur le politique, sans se préoccuper de vivre<strong>en</strong>semble de façon harmonieuse, l'idéal de librecirculation que nous prônons semble bi<strong>en</strong> diff<strong>ici</strong>leà atteindre. Est-ce une raison pour accepter l'inacceptable: la traque et la déshumanisation desmigrants ?Faire cesser l'arbitraire et le non-droit quirégiss<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t les pratiques <strong>en</strong> matièred'immigration de l'administration française estpourtant un objectif facile à atteindre.La Cimade nous le démontre dans son rapportintitulé “Ni subie, ni choisie : 8 thèmes, 75 propositionspour une politique d'immigration lucide et réfléchie” 3 .Les propositions ne manqu<strong>en</strong>t pas pour fairecesser ce scandale : rapprocher le droit des étrangersdu droit commun pour le sortir d'un régimed'exception, ratifier et mettre <strong>en</strong> oeuvre pleinem<strong>en</strong>tl'<strong>en</strong>semble des conv<strong>en</strong>tions internationaless'appliquant aux migrants, permettre que s'appliqueréellem<strong>en</strong>t le droit d'asile, modifier la politiquedes visas, autoriser l'accès au travail auxmigrants <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te de statut, cesser de considérertout étranger comme suspect…Ceci n’est bi<strong>en</strong> sûr qu’un minimum. Comme laCimade, nous rev<strong>en</strong>diquons le droit de p<strong>en</strong>ser unmonde beaucoup plus utopique que cette simpleopposition à des méthodes qu’on espérait révolues.Il s’agit bi<strong>en</strong> de faire cesser l’économie souveraineet autre néocolonialisme, pour offrir à chacun-e,au Nord comme au Sud, la possibilité devivre et de circuler librem<strong>en</strong>t.Cette utopie est possible et c'est la seule issueviable.Martine Toulotte, Elise Baumard ■Association Survie3 2 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


ChasseUn autre dialogueest possible ?Cet été, pour la première fois, chasseurs et associationsde protection de la nature ont part<strong>ici</strong>pé à unetable ronde. Cela devrait conduire à une évolutions<strong>en</strong>sible du cadre législatif de la chasse. Entreti<strong>en</strong>avec Nelly Boutinot, vice-présid<strong>en</strong>te de la ligueRassemblem<strong>en</strong>t des opposants à la chasse (ROC).Sil<strong>en</strong>ce : Pour la première fois, un accord aété passé <strong>en</strong>tre représ<strong>en</strong>tants des chasseurset représ<strong>en</strong>tants d'associations de protectionde la nature. En quoi cela va-t-il changer lessaisons de chasse ?Le 26 juillet 2008, un accord était signé <strong>en</strong>treles représ<strong>en</strong>tants des associations de protection dela nature, dont notre ligue ROC, et les représ<strong>en</strong>tantsdes chasseurs.Les décisions prises ne concern<strong>en</strong>t pas que lasaison de chasse 2008/2009.En ce qui concerne la saison <strong>en</strong> cours, l’accorda modifié des dates d’ouverture de la chasse auxoiseaux d’eau :Ouverture avancée au 21 août sur les zoneshumides de l’intérieur pour les espèces quiouvr<strong>en</strong>t actuellem<strong>en</strong>t au dernier samedi d'août ;Ouverture unique au 15 septembre pour lessept espèces (rallidés et plongeurs) qui ouvr<strong>en</strong>tactuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> septembre selon des dates décalées(donc certaines espèces voi<strong>en</strong>t l’ouvertureavancée, d’autres la voi<strong>en</strong>t reculée) ;Dans l’Hérault, ouverture au 21 août au lieu deseptembre pour la foulque ;Ouverture du vanneau huppé reportée au 15octobre (au lieu de début septembre) afin deménager la population nicheuse de vanneau ;Et, décision importante : un moratoire de cinqans sans chasse est effectif pour la barge à queu<strong>en</strong>oire, le courlis c<strong>en</strong>dré et l'eider à duvet.Qu'<strong>en</strong> est-il du droit des non-chasseurs à seprom<strong>en</strong>er sans risque <strong>en</strong> période de chasse ?Comm<strong>en</strong>çons par les statistiques. Nous lest<strong>en</strong>ions au siècle dernier et déplorions qu’elles nesoi<strong>en</strong>t plus disponibles sur le site des assurancescomme elles le fur<strong>en</strong>t longtemps. Nous les avons<strong>en</strong>fin vu t<strong>en</strong>ues par l’Office national de la chasse etde la faune sauvage depuis la campagne1997/1998. Le total des accid<strong>en</strong>ts, graves et légersconfondus, baisse, les accid<strong>en</strong>ts mortels aussi 1 . Lesnon-chasseurs sont aussi victimes dans un pourc<strong>en</strong>tagevariant, selon les années, <strong>en</strong>tre 0 et 15 %du total.Les causes d’accid<strong>en</strong>t sont toujours les mêmeset principalem<strong>en</strong>t la non-id<strong>en</strong>tification avant le tir.Ce qu’il faut remarquer, c’est que nous nesommes pas égaux devant le risque : il est desrégions où le risque est plus grand. Et elles sesitu<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t dans l’arc méditerrané<strong>en</strong> etalpin.Enfin, au-delà des accid<strong>en</strong>ts eux-mêmes, il y ala gêne occasionnée aux prom<strong>en</strong>eurs et autres randonneurs: des prom<strong>en</strong>ades sont annulées à cettepériode.Notre objectif est d’obt<strong>en</strong>ir des mom<strong>en</strong>ts sanschasse (journées ou demi-journées), surtout <strong>en</strong>week-<strong>en</strong>d, et cela d’abord sur les terrains domaniauxet les domaines publics.Sachant que des mom<strong>en</strong>ts de chasse (journéesou demi-journées) existeront aussi…Qu'<strong>en</strong> est-il du droit des propriétaires à retirerleurs terrains des zones de chasse ?Avant toute chose, il faut rappeler que tous lespropriétaires terri<strong>en</strong>s ne sont pas logés à la même<strong>en</strong>seigne face à la chasse. Tout dép<strong>en</strong>d de la communeoù se situe leur terrain. S’il n’y a pas d’associationcommunale de chasse agréée (ACCA), pasde problème : chacun est libre d’autoriser ou d’interdirela chasse chez lui.S’il y a une ACCA, jusqu’<strong>en</strong> 2000, il fallait posséder20, 40 ou 60 hectares d’un seul t<strong>en</strong>ant pourqu’ils ne soi<strong>en</strong>t pas inclus dans le territoire dechasse. Une longue lutte a permis que cette libertéde choix soit possible, mais selon des modalitésdiff<strong>ici</strong>les à mettre <strong>en</strong> œuvre. En effet, pour faireopposition, il faut <strong>en</strong> formuler la demande au préfet(lettre recommandée <strong>en</strong> 3 exemplaires) aumoins six mois avant l’expiration de la date dereconduction de l’ACCA, sachant que cela a lieuseulem<strong>en</strong>t tous les cinq ans. Lorsque le préfet apris l’arrêté permettant le retrait du terrain du territoirede l’ACCA, il est obligatoire de baliser ceterrain. Notre ligue a prévu des plaques faisantréfér<strong>en</strong>ce aux textes <strong>en</strong> vigueur.Ce délai est ress<strong>en</strong>ti comme abusif et l’un d<strong>en</strong>os objectifs est de le faire réduire.Comm<strong>en</strong>t doit se poursuivre le dialogue ?La table ronde travaillera p<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>core deuxans afin, d’une part, d’assurer un suivi/respect del’accord et, d’autre part, de traiter d’autres dossiers,par exemple les dégâts, le partage de l’espace –dont la réflexion sur la zone de tranquillité autourdes habitations –, les espèces invasives ou l’av<strong>en</strong>irdes jachères. Des perspectives sont ouvertes…Propos recueillis par Michel Bernard ■D.R.> Pour <strong>en</strong> savoir plus :Ligue ROC,110, boulevard Saint-Germain,75006 Paris,tél. : 01 43 36 04 72,www.roc.asso.fr1. Nombre de morts imputablesà la chasse :45 <strong>en</strong> 1997/199840 <strong>en</strong> 1998/199940 <strong>en</strong> 1999/200023 <strong>en</strong> 2000/200131 <strong>en</strong> 2001/200227 <strong>en</strong> 2002/200329 <strong>en</strong> 2003/200425 <strong>en</strong> 2004/200524 <strong>en</strong> 2005/2006S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20083 3


ChoraleMusique <strong>en</strong> lutteLas d'une fête de la musique où la merguez est l'instrum<strong>en</strong>t qui s'accorde le plussouv<strong>en</strong>t avec la barquette de frites, une chorale nommée La Lutte <strong>en</strong>chantéea <strong>en</strong>tonné devant le Foyer du peuple, à Marseille, une dizaine de chansonsrévolutionnaires pour achever son tour avec l'Internationale.■ La Lutte <strong>en</strong>chantée,Le Foyer du peuple,50, place Pierre-Roux,13005 Marseille1. Mille Babords, médiathéque alternative,61, rue Consolat, 13001Marseille, tél. : 04 91 50 76 04,www.millebabords.org.2. Serge Reynaud, militant CNT PTTà Marseille, est passé <strong>en</strong> conseil dediscipline le 27 septembre 2008pour avoir incité ses collègues àpart<strong>ici</strong>per à une grève, les 6 et 7mars 2008. La direction de laPoste demande deux ans de susp<strong>en</strong>sionferme. Comité de souti<strong>en</strong>auprès de Mille Babords.ean-Luc Duriez est à l'initiative de cesJrépétitions dans l'arrière-salle Robert Perezprêtée par Alain et Nicole, deux salariés de l'associationqui gèr<strong>en</strong>t ce bar abrité par quelques platanes,au cœur de Marseille. "Le foyer du peupleétait le lieu de r<strong>en</strong>dez-vous des communistes dans lesannées 20, leur local de réunion ; il y avait unebuvette, évidemm<strong>en</strong>t". P<strong>en</strong>dant la guerre d'Algérie,le local a même été la cible de tirs de l'OAS. Jean-Luc continue : "Ce sont les cheminots qui t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t celocal p<strong>en</strong>dant la seconde guerre mondiale ; il y avaitdes caches d'armes...".Souti<strong>en</strong> <strong>en</strong> chansonsDans ce cadre ri<strong>en</strong> de plus évid<strong>en</strong>t que dechanter La Danse des Bombes de Louise Michel relatantla Commune de Paris écrasée par lesVersaillais. Chaque part<strong>ici</strong>pant y va de son comm<strong>en</strong>tairesur une chanson : Franck, qui porte untee-shirt Ma Télé a explosé sous une tignasse dehard rocker, explique que la chorale a chanté àMarignane pour empêcher des expulsions de sanspapiers.Véro, v<strong>en</strong>ue sur son vélo, est postière,Marie architecte et Françoise, qui ne compte plusles pastis offerts, exerce le métier de comptable :voilà pour l'id<strong>en</strong>tité jud<strong>ici</strong>aire de cette troupe quiprône la révolte armée tout autant que la solidarité.Ici l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique se poursuit dansune <strong>en</strong>t<strong>en</strong>te que la vraie gauche n'a pas su fairedans les bureaux parisi<strong>en</strong>s. Si Jean-Luc est <strong>en</strong>gagéau PCF, Franck ou Véro sont syndicalistes SUD,mais d'autres <strong>en</strong>core sont Désobéissants,Faucheurs Volontaires, plutôt anars. L'importantc'est l'unité... de la voix. Chanter à l'unisson n'estpourtant pas facile pour cette chorale sans chef dechœur. Néanmoins le public suit les paroles att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t,de chansons, telles V<strong>en</strong>trebleu, méconnuesou oubliées, il apprécie et cresc<strong>en</strong>dos'<strong>en</strong>thousiasme de cette nouveauté au cœur de lafête de la musique.La chorale née il y a trois ans s'<strong>en</strong>gage. Elle achanté contre le CPE, <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à Mille Babords 1ou contre la soupe au cochon, une parodie sinistredes fascistes pour faire un coup fumant contre lesmusulmans.En cette automne où l’on annonce la privatisationde la Poste, elle a chanté <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à SergeReynaud, un postier m<strong>en</strong>acé de révocation pourfaits de grève 2 .Christophe Goby ■Francis Blaise / Contrefaits3 4 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


DécroissancePourla croissancedu bonheurCARFAu mom<strong>en</strong>t où la crise bancaire pr<strong>en</strong>d de l'ampleur, il est peut-être bon de rappelerque le bonheur ne se mesure pas avec des indices économiques.ans les faits l’économie ne s’intéresseDque de très loin au bonheur. Ce dernierdoit être le résultat d’une optimisation des pratiquesde production et de consommation desacteurs. En fait, l’économisme ne pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> comptel’humain qu’à travers ses fonctions économiques.« Est pauvre celui qui n’a personne »Proverbe wolof (Sénégal)L’approche néo-classique de l’économie aréduit l’homme à un "homo economicus". Un peucomme si la consommation dev<strong>en</strong>ait le palliatif à laperte des valeurs humaines : « produisez, consommezet vous serez heureux… ! ».La p<strong>en</strong>sée économ<strong>ici</strong>ste s’inscrit, <strong>en</strong> effet,autour des hypothèses suivantes :> tous les ag<strong>en</strong>ts économiques agiss<strong>en</strong>t rationnellem<strong>en</strong>t;> de manière égoïste, ils recherch<strong>en</strong>t leur satisfactionpersonnelle et l’addition de ces intérêtsparticuliers doit permettre l’intérêt général ;> l’avantage propre et la rationalité sont unacquis partagé par tous ;Or, de nombreuses études psychologiques etsociologiques ont montré que tous les ag<strong>en</strong>ts économiques:> n’agiss<strong>en</strong>t pas toujours rationnellem<strong>en</strong>t ouque la poursuite de la rationalité peut <strong>en</strong>traînerl’irrationnel écologique et social quinécessite une réaction vers une société dedécroissance ;> ne cherch<strong>en</strong>t pas seulem<strong>en</strong>t la maximisationde leur avantage matériel propre et que despréfér<strong>en</strong>ces sociales peuv<strong>en</strong>t prévaloir…Face à ce constat, le bonheur est tout autrechose : c’est un état d’esprit. Une capacité individuelleà réagir, à positiver, à influer sur une réalitématérielle pas toujours idéale. Le bonheur ne sedécrète pas, il se vit. Il est la réponse à ce besoind’humanité qui est chevillé à notre mortalité.Alors quels sont les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre économie etbonheur ?On s<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que l’abs<strong>en</strong>ce de moy<strong>en</strong>s économiquesréduit l’humain à de nombreuses difficultéset notre connaissance des pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> est le meilleur éclairage.Mais <strong>en</strong> même temps, l’exist<strong>en</strong>ce et plus <strong>en</strong>corel’abondance de moy<strong>en</strong>s financiers ne constitue paspour autant une garantie de bonheur. Dans lespays développés, la maison la mieux équipée n’assurepas, à elle seule, l’exist<strong>en</strong>ce d’un bonheur partagé.Au contraire, elle peut être la matérialisationd’une remise <strong>en</strong> question des valeurs humainesfondam<strong>en</strong>tales (amour, respect de l’autre…).Finalem<strong>en</strong>t, l’économie ne semble affecter lebonheur que de manière indirecte. En effet, l’arg<strong>en</strong>tpermet d’acquérir :3 6 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


DécroissanceUne maison mais pas un foyerUn lit mais pas le sommeilUne montre mais pas le tempsDes livres mais pas la connaissanceUn plaisir sexuel mais pas l’amourUn repas mais pas la convivialitéUn service mais pas l’amitié…En un mot, il permet de tout acquérir, sauf l’ess<strong>en</strong>tiel! Bâtir une société sur cette illusion est letour de force du capitalisme qui n’a pas hésité àutiliser les médias et la domination symboliquepour l’imposer.L'informel au cœurdes li<strong>en</strong>s sociauxAinsi, dans le quartier populaire Paul-Valéry àMontpellier, nous avons r<strong>en</strong>contré une vieilledame percevant le minimum vieillesse. Elle v<strong>en</strong>daitdes glaces aux <strong>en</strong>fants de la cité depuis desannées. Elle faisait, elle-même, les produits glacéset les écoulait à un prix très attractif. Cela lui permettaitcertes d’arrondir ses fins de mois, mais leplus important est qu’elle retrouvait dans cettepratique ce qui lui manquait le plus c'est-à-dire lareconnaissance. « Ici, tout le monde me connaît mesalue ; il faut dire que c’est moi qui leur v<strong>en</strong>dais lesglaces quand ils étai<strong>en</strong>t petits ». De cette reconnaissanc<strong>en</strong>aissait le bonheur de vivre dans une communautéoù elle avait trouvé sa place. L’arg<strong>en</strong>tgagné grâce à cette activité informelle étaitréchauffé par la relation humaine. Cette activité luidonnait id<strong>en</strong>tité, dignité. En revanche, l’arg<strong>en</strong>t desminimas sociaux est refroidi par le caractèreimpersonnel des institutions redistributives.Dans les quartiers populaires et ailleurs, cesformes d’accommodation sont souv<strong>en</strong>t la réalitédes individus <strong>en</strong>situation de difficultésface au marchédu travail off<strong>ici</strong>el.De manière stratégique,sous formede complém<strong>en</strong>t et dechoix de vie, lesindividus utilis<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t le secteurinformel comme unappoint financier,mais aussi pour unemeilleure reconnaissancesur leurs lieuxde vie. A cemom<strong>en</strong>t-là, le paradigmedu don/contre-don est aussià pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte.Il intègre chacun de nous dans un réseau deconnaissance avec un pot<strong>en</strong>tiel de savoir et desavoir faire qui permett<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> dehors du monétaire,de satisfaire certains besoins. On perçoit bi<strong>en</strong>là le caractère pluriel de l’économie. L’économie dela réciprocité appart<strong>en</strong>ant à la richesse anthropologiquedes peuples.En outre, à la suite des travaux de Durkheim,nous pouvons mettre <strong>en</strong> avant le concept d’anomie*comme fracture ess<strong>en</strong>tielle de la relationhumaine ; cette exclusion, étant selon l’auteur, undes élém<strong>en</strong>ts explicatifs du su<strong>ici</strong>de. Le fait de nepas exister dans le regard de l’autre me r<strong>en</strong>voie àmon inutilité à ma « non-exist<strong>en</strong>ce » dans legroupe social dans lequel je vis.La richesse est dans les réseauxL’arg<strong>en</strong>t permet d’acquérirUne maison mais pas un foyerUn lit mais pas le sommeilUne montre mais pas le tempsDes livres mais pas la connaissanceUn plaisir sexuel mais pas l’amourUn repas mais pas la convivialitéUn service mais pas l’amitiéChez Bourdieu, le capital social apparti<strong>en</strong>t auconcept d’habitus*. Mes connaissances, mes relationssont les fondem<strong>en</strong>ts d’une inscription dansdes réseaux qui sont autant de lieux d’expressionde mon id<strong>en</strong>tité et d’affirmation de mon exist<strong>en</strong>ce.Cette richesse relationnelle permet à l’individu debâtir son exist<strong>en</strong>ce, de trouver une place dans uncollectif s<strong>en</strong>sé lui assurer une reconnaissance.C’est cette richesse sociale que l’on perçoitlorsque l’on voyage dans les pays du Sud aucontact de la population. Leurs habitants n’ont pastoujours tout (surtout au plan matériel), mais ilspossèd<strong>en</strong>t l’ess<strong>en</strong>tiel, c'est-à-dire ce bonheurd’exister <strong>en</strong>semble.Cette lutte des places, cette inscription dansdes collectifs affiche la richesse relationnellede chacun d’<strong>en</strong>tre nous : le bonheur passe avanttout par la reconnaissance. Loinde n’être qu’un« homo economicus», l’être humainest, avant tout, unêtre social. Il aprincipalem<strong>en</strong>tbesoin, commel’affirme AlbertJacquard, « de ses<strong>en</strong>tir beau dans leregard des autres ».Avant d’êtreconsidéré commeéconomiste, AdamSmith était professeurde morale. Ilécrivait, <strong>en</strong> 1759,dans La théorie dess<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts morauxla phrase suivante : « Le besoin d’être regardé estmême à l’origine de tous les autres besoins ».L’être humain est, <strong>en</strong> effet, un être social. Plusil r<strong>en</strong>contre ses semblables plus il s’approche del’humanité (Albert Jacquard).Ceci dit, comm<strong>en</strong>t avoir la certitude que l’onexiste dans le regard de l’autre ? Comm<strong>en</strong>t valoriserles savoirs, les savoirs-être mutilés non reconnuspar la p<strong>en</strong>sée dominante ?Paulo Sacram<strong>en</strong>to*Quelques définitions :Anomie : En sociologie, notioness<strong>en</strong>tielle introduite par EmileDurkheim dans son ouvrage"Le su<strong>ici</strong>de". Il s'agit d'un étatdans lequel il y a car<strong>en</strong>ce oudéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>ce de règles socialescommuném<strong>en</strong>t acceptées, desorte que les individus ne sav<strong>en</strong>tplus comm<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>ter leurconduite.Habitus : Concept utilisé parPierre Bourdieu pour désignerce que l'on a acquis et qui s'estincarné de façon durable dansle corps, sous forme de dispositionsperman<strong>en</strong>tes. Il conditionneles comportem<strong>en</strong>ts, la libertédes individus est donc déterminée.L'habitus est composé ducapital économique, du capitalculturel et du capital social.Externalités négatives : Toutcoûte mais tout ne se paye pas.La technosci<strong>en</strong>ce utilise lanature comme une ressourceet les dégradations subies(dégradation des sites, pollutionde l'air, des sols, des plages etdes rivières...) sont prises <strong>en</strong>charge par la communauté.En un mot, le système a faitsi<strong>en</strong> le slogan suivant :"mutualisation des coûtset privatisation des profits".S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20083 7


DécroissanceAborder la décroissanceavec convivialitéCARFDémarrage d’un réseauinternational au ForumSocial Europé<strong>en</strong> à MalmöSuite à la confér<strong>en</strong>ceInternationale de Paris sur ladécroissance (avril 2008), leréseau danois pour la décroissancea initié une r<strong>en</strong>contre au forumsocial de Malmö (Suède) pour lacréation d’un réseau europé<strong>en</strong>pour la décroissance sout<strong>en</strong>ableet équitable. Le 18 septembre2008, plus de 200 personnes ontcontribué, dont des objecteurs decroissance français, au démarragede ce réseau. Les scandinavesparaiss<strong>en</strong>t très motivés. Une délégationindi<strong>en</strong>ne était prés<strong>en</strong>te. Unsystème wiki part<strong>ici</strong>patif est mis<strong>en</strong> place pour créer une carte desgroupes décroissance à traversl’Europe et le monde(www.degrowth.net/wiki) et desdiscussions se sont <strong>en</strong>gagées pourle forum social à Belem(www.esf2008.org/outcomes/international-degrowth-network).L’UPMM (Université populaire de MontpellierMéditerranée) a t<strong>en</strong>té d’apporter des élém<strong>en</strong>ts deréponse. Elle est née <strong>en</strong> septembre 2006. La premièreannée nous avons été très tournés vers descours traditionnels, mais il est très vite apparu quecette formule ne permettait guère de faire émergerles savoirs populaires. Il s’agit de faire apparaîtreles savoirs de chacun pour les mettre <strong>en</strong> valeur etles afficher au regard de tous. Or, dans les quartierspopulaires les savoirs sont nombreux mais sont<strong>en</strong>fouis dans l’inconsci<strong>en</strong>t collectif et ont du mal àfaire sauter les crispations imposées par les représ<strong>en</strong>tations.Ce sont des savoirs dominés qui accept<strong>en</strong>tcet état de fait et qui ont du mal à se faireconnaître et reconnaître.Comm<strong>en</strong>t lutter contre ces représ<strong>en</strong>tationsimposées par les médias, par l’évid<strong>en</strong>ce de la« sagesse collective » ?Notre réponse a été de lancer un atelier oùallai<strong>en</strong>t pouvoir émerger des savoir-être populaires.Si l’éducation populaire a <strong>en</strong>core un s<strong>en</strong>s, ell<strong>en</strong>e peut faire l’impasse sur son rôle d’émancipationdes populations.Dans son rapport « Reconsidérer la richesse »Patrick Viveret mettait l’acc<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> janvier 2001,sur le rôle trompeur des indicateurs de richessequi pouvai<strong>en</strong>t positiver le négatif et négativiser lepositif des activités humaines. En effet, une maré<strong>en</strong>oire, des embouteillages… sont comptabiliséscomme un surplus d’activités et donc part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>tde la croissance économique alors que d’autresactivités n’y sont pas agrégées. C’est le cas, parexemple, des activités bénévoles, des actions dedon/contre-don, de l’économie domestique et nonmonétaire qui sont caractéristiques de l’économiedu li<strong>en</strong> dont on a parlé précédemm<strong>en</strong>t.En fait, plus on s’éloigne de l’ess<strong>en</strong>tiel et pluson peut mesurer la production. C’est le cas de laproduction de bi<strong>en</strong>s et de services que l’onretrouve dans l’indicateur le plus connu, c'est-àdirele PIB qui mesure la somme des valeurs ajoutéesproduites dans un pays p<strong>en</strong>dant un an.Mais, plus on s’approche de l’ess<strong>en</strong>tiel, c'est-àdirecomme on l’a montré, de la reconnaissance,du li<strong>en</strong> social, de l’amitié, <strong>en</strong> un mot des valeurshumaines, celles qui donn<strong>en</strong>t dignité, alors là, lesindicateurs classiques montr<strong>en</strong>t leur cécité.Mettre l’acc<strong>en</strong>t sur l’ess<strong>en</strong>tiel et transformer lesinstrum<strong>en</strong>ts de mesure de la croissance permettrai<strong>en</strong>tde mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la contribution decertains au li<strong>en</strong> social, au respect des fragiles équilibresécologiques et sociaux…A ce mom<strong>en</strong>t-là, si les externalités négatives*de la croissance étai<strong>en</strong>t comptabilisées comme il sedoit, c’est-à-dire <strong>en</strong> négatif, alors l’impératif dedécroissance s’imposerait plus facilem<strong>en</strong>t.La réalité économique et sociale est observée,aujourd’hui, avec des indicateurs productivistes. Ilconvi<strong>en</strong>t de mettre l’acc<strong>en</strong>t sur une autre façon depercevoir ce monde pour <strong>en</strong> mesurer l’agressionécologique et sociale qui lui est faite. A cemom<strong>en</strong>t-là, on se r<strong>en</strong>drait compte que la décroissancea réellem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cé. Il convi<strong>en</strong>t simplem<strong>en</strong>t,aujourd’hui, de transformer nos m<strong>en</strong>talitésproductivistes pour aborder la décroissance avecconvivialité — et savoir saisir simplem<strong>en</strong>t, dans lerespect des valeurs humaines, les bonheurs multiplesqui s’offr<strong>en</strong>t à nous.Claude Ll<strong>en</strong>a ■Socioéconomiste, objecteur de croissance,Montpellier3 8 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008Paulo Sacram<strong>en</strong>to


Gilles et Richard Morin,Terre Rouge, 26410 Boulc, tél. : 04 75 21 67 79.Carnet de route - Sébasti<strong>en</strong> Valette 3aS!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20083 9


Carnet de route - Sébasti<strong>en</strong> Valette 3b4 0 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


VoyageDes roues et des rouetsDébut août 2008, Pablo, Tchandra et Juli<strong>en</strong> sont partis à vélo pour une annéesur les routes pour rejoindre l’Inde et les paysans sans terre.Ce mois-ci, ils nous prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t deux initiatives dans la capitale bulgare.Des pistes cyclables pour SofiaL'itinéraire pour <strong>en</strong>trer dans Sofia (Bulgarie) ne fut pasdiff<strong>ici</strong>le. Une grande route toute droite. Ce qui attirait beaucoupnotre att<strong>en</strong>tion, c'est la qualité du revêtem<strong>en</strong>t ("att<strong>en</strong>tion,trou !"). Même les quelques attelages font att<strong>en</strong>tion auxgrosses bouches d'égout. Autant dire que Velo Evolution nes'<strong>en</strong>nuie pas. Cette association créée il y a quelques annéesœuvre pour que les vélos trouv<strong>en</strong>t leur place dans le désordrede la rue. Ce n'est pas que ri<strong>en</strong> n'existe mais Teodor a vite faitde nous montrer de grosses erreurs. Les bandes cyclables tracéessur les trottoirs crois<strong>en</strong>t panneaux publ<strong>ici</strong>taires et arrêtsde bus. Nous remarquons aussi que les rares cyclistes sontmunis de gros VTT capables de sauter et d'escalader les trottoirs.Velo Evolution t<strong>en</strong>te de mobiliser la mun<strong>ici</strong>palité afin dechanger ces détails qui font le quotidi<strong>en</strong> des cyclistes.Malheureusem<strong>en</strong>t, tous les cyclistes de Sofia ne connaiss<strong>en</strong>tpas cette association qui aimerait bi<strong>en</strong> grossir afin de peser unpeu plus aux yeux des politiques locaux. Mais ces g<strong>en</strong>s motivésne sont pas près de se laisser abattre. Lors de la semainede la mobilité, début septembre, Velo Evolution était l'uniqueassociation à s'impliquer. Un gros coup de pédale pour l'association,on l'espère qu'il <strong>en</strong> sera de même pour les aménagem<strong>en</strong>tscyclables de la ville.Velo Evolution : www.bikevolution-bg.orgUn restau végétari<strong>en</strong> au cœur de SofiaSi nous avons raté ce r<strong>en</strong>dez-vous, ce n'est pas grave, lesBulgares ont plus d'un tour dans leur sac. V<strong>en</strong>ez, r<strong>en</strong>contrez...mangez ! On suit donc des g<strong>en</strong>s pleins d'alternatives différ<strong>en</strong>tes: vélo parce que c'est notre moy<strong>en</strong> de transport, maisaussi... Dream House. Dans le mouvem<strong>en</strong>t de la ville, quitte larue pour grimper deux étages et <strong>en</strong>trer dans ce restaurantsympathique, bon et <strong>en</strong> plus avec des alim<strong>en</strong>ts issus de l'agriculturebiodynamique. Ils l'expliqu<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> sur leurm<strong>en</strong>u. On ne fait que traduire :"Chers hôtes,Cet été, notre m<strong>en</strong>u est inspiré du jardin que nous v<strong>en</strong>onsde créer. À 1200 mètres d'altitude, dans l'atmosphère pure et<strong>en</strong>soleillée des Rhodopi Mountains, dont la terre n'est pastraitée, nous allons cultiver des légumes et des fruits, avantde, plus tard, les partager avec vous. Notre potager est organiséselon les principes de l'agriculture biodynamique et bi<strong>en</strong>tôtceux qui le souhait<strong>en</strong>t pourront nous r<strong>en</strong>contrer sur lesite, vivre loin de la civilisation dans le c<strong>en</strong>tre de repos qu<strong>en</strong>ous construisons, ou simplem<strong>en</strong>t travailler quelque temps<strong>en</strong> plein air.Nous sommes convaincus que cette nourriture peuconv<strong>en</strong>tionnelle ne nourrit pas seulem<strong>en</strong>t le corps, mais aussil'esprit avec des idées originales et des p<strong>en</strong>sées créatives.Notre but principal est de proposer de la nourriture équilibréesans mélanger les groupes d'alim<strong>en</strong>ts, pour que vouspuissiez repartir dans un état de satiété et de légèreté.Nous continuons d'utiliser des alim<strong>en</strong>ts biologiques, dontle miel et le yaourt, nous cuisinons de la quinoa et du sarrasinbiologiques. Il y a plus de choix biologiques dans notrem<strong>en</strong>u du samedi."'Toute cette énergie dép<strong>en</strong>sée pour créer de bons plats seress<strong>en</strong>t. Nous avons aimé.Dreamhouse, vegetarian restaurant, 1000 Sofia, 50A Alabinst., fl. 1, tel. +359 2 980 81 63, www.dream-house.bg.com, dreamhouse_bg@yahoo.com.P, T et J. ■S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20084 1


CourrierErratumDans le courrier des lecteurs du n°360, p. 42, ("Infantile ?"). Nous avionsécrit : "souhaiter la décroissance grâce à la m<strong>en</strong>talité infantile" alors qu’ilfallait lire "grâce à la mortalité infantile".Achats publics durables, comm<strong>en</strong>tles impulser au niveau local ?Face à l’épuisem<strong>en</strong>t des ressources naturelles, il est possible, au niveauindividuel, de réduire notre empreinte écologique, mais est-ce suffisant ? Lescollectivités sont grandes consommatrices d’énergie et de ressources. Vousêtes simple citoy<strong>en</strong>, ag<strong>en</strong>t d’une collectivité locale ou membre d’uneassociation à visée écologique ou de par<strong>en</strong>ts d‘élèves, vous pouvez influer surla consommation des collectivités grâce à un outil : le Plan national d’actionpour les achats publics durables (www.ecologie.gouv.fr/pnaapd.htlm). (…)L’idée est de réduire la consommation des collectivités <strong>en</strong> ce qui concernel’eau, l’électr<strong>ici</strong>té, les carburants, la papeterie… Parallèlem<strong>en</strong>t il s’agit demettre <strong>en</strong> place une politique d’achats éco-responsables et certainescollectivités jou<strong>en</strong>t déjà le jeu : introduction de la bio dans certainescantines, réflexion sur la question d’une agriculture respectueuse del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, construction de bâtim<strong>en</strong>ts publics aux normes HQE…Mais au niveau local, si votre commune, votre départem<strong>en</strong>t, votre région nesont pas dans la démarche "Ag<strong>en</strong>da 21", lorsque vous allez suggérer l’achatde tel ou tel produit, il y a des chances pour qu’on vous r<strong>en</strong>voie à laréglem<strong>en</strong>tation des appels d’offres. Si vous n’êtes pas un tant soit peuinformés, vous serez vite à court d’argum<strong>en</strong>ts (je l’ai vécu).Alors dev<strong>en</strong>ons spécialistes ! En fait il vous suffira de lire le fameux plannational d’action pour les achats publics durables. En introduction il est noté"la réglem<strong>en</strong>tation des marchés publics a été adoptée sur la base desdirectives communautaires du 31 mars 2004 et de l’article 6 de la charteconstitutionnelle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t qui fait obligation à toutes les politiquespubliques de promouvoir un développem<strong>en</strong>t durable". Vous allez découvrir quece qui pourrait être très rébarbatif : la réforme du code des marchés publics,est des plus intéressants et qu’<strong>en</strong> plus, les ori<strong>en</strong>tations sont à exploiter (unpoint noir toutefois dans ce texte : p.10 il est recommandé d’utiliser pour lesvéhicules des administrations et des établissem<strong>en</strong>ts publics, un tiers debiocarburants d’<strong>ici</strong> 2007). Il est possible maint<strong>en</strong>ant d’introduire des critères<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et sociaux dans le cahier des charges au mom<strong>en</strong>t dulancem<strong>en</strong>t de l’appel d’offres. Et cela change tout !Dans ce texte vous trouverez quantité d’exemples concrets d’achats durablesqui pourront être utilisés pour votre argum<strong>en</strong>tation. Par ailleurs, j’ai contactéun conseil général <strong>en</strong> Ag<strong>en</strong>da 21 pour la question du papier recyclé et il m’aprécisé qu’il est même possible pour une institution qui voudrait comm<strong>en</strong>cer,par exemple, à introduire le papier recyclé, de différ<strong>en</strong>cier des lots aumom<strong>en</strong>t de l’appel d’offre et donc d’introduire de façon progressive cesfournitures <strong>en</strong> imposant des critères <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux. Il <strong>en</strong> est de mêmepour des produits ménagers biodégradables ou tout autre produit. Concernantles critères sociaux, ils permett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre autres d’acheter des produits quisont le fruit de travailleurs handicapés.Il faut bi<strong>en</strong> sûr qu’il y ait une volonté politique pour appliquer ces réformesmais il faut aussi que les élus soi<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t informés et on a parfoisdes surprises <strong>en</strong> la matière… Pourquoi ne pas <strong>en</strong>courager égalem<strong>en</strong>t nos élusà s’inscrire dans la procédure Ag<strong>en</strong>da 21 dès à prés<strong>en</strong>t et à pratiquer ce typed’achats ?Hélène GuérandBouches-du-RhôneDe la pub dansS!l<strong>en</strong>ce ?Il est évid<strong>en</strong>t qu’on ne peut resterindiffér<strong>en</strong>t au cri d’alarme que vouslancez mais qui, je dois vous le dire,ne m’a pas étonné. La presse danssa globalité a des contraintes, certes,mais peut-être qu’au nom d’unecertaine idéologie — celle d’avoirtoujours raison sur tous les plans— vous vous <strong>en</strong> êtes imposées quevous auriez pu éviter.Le r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t à la publ<strong>ici</strong>té <strong>en</strong>est une et pas des moindres. Bi<strong>en</strong>sûr que cette disposition est louable<strong>en</strong> soi, mais dans le monde où nousvivons la publ<strong>ici</strong>té reste le nerf dela guerre, tous médias confondus.Le prix de v<strong>en</strong>te d’un journalconstitue une des conditions de sonsuccès et celui-ci est étroitem<strong>en</strong>tdép<strong>en</strong>dant de la pub ou de…subv<strong>en</strong>tions. Or vous rejetez lesdeux ce qui vous met dansl’obligation de demander une aidefinancière à vos abonnés, ce quin’est ni plus ni moins qu’unedemande de subv<strong>en</strong>tion. Lapubl<strong>ici</strong>té peut être ciblée ou filtrée.Personne n’att<strong>en</strong>d que vousprés<strong>en</strong>tiez un 4x4 <strong>en</strong> pleine page,ni que vous louiez les voyagesexotiques !Autre point noir : l’abs<strong>en</strong>ce de larevue <strong>en</strong> kiosque. Hormis lesabonnés, personne ne connaîtS!l<strong>en</strong>ce. (…)Alain ViguierIsèreS!l<strong>en</strong>ce : Nous ne passons que des<strong>en</strong>carts pour certains salons <strong>en</strong>échange d’un stand ou pour deséchanges de service. De nombreuxtitres de presse n’ont pas eu lalongévité de S!l<strong>en</strong>ce malgré unepubl<strong>ici</strong>té abondante, ce qui incline àp<strong>en</strong>ser que la question n’est pasdéterminante <strong>en</strong> comparaison de laligne éditoriale par exemple. Parailleurs des journaux comme LeCanard Enchaîné, Que Choisir ?, 60millions de consommateurs, FluideGlacial ainsi que la plupart destitres de la presse alternative, ontchoisi de se passer de la publ<strong>ici</strong>té,ce qui leur procure une liberté deton évid<strong>en</strong>te, démarche dans laquellese reconnaît S!l<strong>en</strong>ce . Notreabs<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> kiosques relève de larecherche de cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre lesmoy<strong>en</strong>s et les fins, afin de ne pasgaspiller du papier (plusieursmilliers d’exemplaires chaquemois) ; mais s’équilibre avec notreprés<strong>en</strong>ce dans plus de deux c<strong>en</strong>tslieux de dépôt et lors de nombreuxévènem<strong>en</strong>ts — grâce à vous lectriceset lecteurs.TractionesclavagisteDans son numéro 355 de mars2008, S!l<strong>en</strong>ce publie un article d’undocteur vétérinaire qui vante lesmérites agronomiques et écologiquesde la traction par un cheval dit « detrait ». On y lit égalem<strong>en</strong>t : « à la finde leur vie de labeur, les chevauxpeuv<strong>en</strong>t produire : de la viande, ducuir, des os (…) ».Une fois de plus S!l<strong>en</strong>ce, quipourtant prône la non-viol<strong>en</strong>ce,publie un article qui bafoue lesdroits fondam<strong>en</strong>taux des animaux àvivre bi<strong>en</strong>, à être libres et à ne passubir de mauvais traitem<strong>en</strong>ts. Il n’ya pas de bonne raison agronomique,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale ou gastronomiquepour l’animal élevé séquestré, lepoisson asphyxié et mutilé, le chevalattelé avec le mors et qui souffre.Qu’on arrête de classer les animaux<strong>en</strong> fonction de leur utilité ou inutilitévis-à-vis des humains. Il est urg<strong>en</strong>tde compr<strong>en</strong>dre que les animaux neD.R.Voiturettes et compagnieOn comm<strong>en</strong>ce à voir des « voiturettes à propulsion humaine » avec ou sansassistance électrique (sites : twike.com ; cabriovelo.com ; optima-cycles.com ;airodin.com …) ou de petites citadines électriques (kewet.com ; aerorider.com ;revaindia.com …), vous pourriez peut-être faire une espèce de récapitulatif surtous ces véhicules qui, me semble-t-il, pourrai<strong>en</strong>t dans une certaine mesureapporter une réponse assez positive aux problèmes des déplacem<strong>en</strong>ts deproximité (surtout si on est cli<strong>en</strong>t d’Enercoop). (…)Les lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce étant plus ouverts aux alternatives que les Françaismoy<strong>en</strong>s, ne croyez-vous pas que certains serai<strong>en</strong>t intéressés par ce type devéhicules ? (…)J’ai comm<strong>en</strong>cé depuis longtemps à me bricoler un tricycle qui, si les premiersessais sont concluants (stabilité, maniabilité) sera peut-être équipé d’un« carénage » (que je ferai <strong>en</strong> modifiant un coffre de toit) (…).Le but de tout cela étant, vous l’aurez compris, d’avoir un véhicule simple, peucoûteux à l’achat comme à l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, qui ne polluerait pas, qui aurait un coffresuffisant pour faire des courses « normales » — disons qu’il devrait autoriser letransport d’une bouteille de gaz — et qui protègerait des intempéries : onpourrait ainsi l’utiliser pour aller au travail <strong>en</strong> « costard » ! Il constituerait doncun moy<strong>en</strong> de locomotion intermédiaire <strong>en</strong>tre la voiture et le vélo.Patrice DujardinBouches-du-RhôneS!l<strong>en</strong>ce : Il nous semble qu'il y a deux démarches qui s'oppos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce domaine: ceux qui essai<strong>en</strong>t de maint<strong>en</strong>ir la voiture sous une forme ou une autre <strong>en</strong>la r<strong>en</strong>dant plus économe, plus légère… et ceux qui part<strong>en</strong>t du vélo pour ler<strong>en</strong>dre plus stable (tricycle), plus efficace (vélo couché), plus utilisable (carénage)…Réorganiser la société <strong>en</strong> dehors de l'imaginaire automobile nécessitesans doute le recours à des vélos améliorés… mais jusqu'où ? Il y a matièreà réflexion.4 2 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


Courriersont pas des marchandises : nialim<strong>en</strong>t, ni outil, ni jouet, nivêtem<strong>en</strong>t.Je constate aussi que les annoncesde projet qui inclu<strong>en</strong>t certains typesd’élevage ne déplais<strong>en</strong>t pas àS!l<strong>en</strong>ce puisque ces annonces sontpubliées. S!l<strong>en</strong>ce, souv<strong>en</strong>t critique etperspicace, ne semble pass’émouvoir non plus qu’unconfér<strong>en</strong>cier de la non-viol<strong>en</strong>ce etde l’agroécologie ardéchoise ettropicale (l’auteur fait <strong>ici</strong> allusion àPierre Rabhi, ndlr) exerce le métierRéchauffem<strong>en</strong>t climatiqueet inconsci<strong>en</strong>td’éleveur et que « ses » chèvresport<strong>en</strong>t une chaîne métallique aucou.Mais oui voyons, qu’importe que desanimaux soi<strong>en</strong>t égorgés du mom<strong>en</strong>tque les tyrans soi<strong>en</strong>t bio etdécroissants ! Et puis parfois ils ontmême droit à une prière et demourir au pays <strong>en</strong> famille avantd’être saignés ! S!l<strong>en</strong>ce continue àusurper le sous-titre de nonviol<strong>en</strong>ce.Ugo de MaubeugeMorbihanAprès lecture att<strong>en</strong>tive de l’article de JacquesJanss<strong>en</strong>s dans S!l<strong>en</strong>ce n°359 p.46, intitulé« Réchauffem<strong>en</strong>t climatique et inconsci<strong>en</strong>t »,je souhaiterais interv<strong>en</strong>ir sur plusieurs pointscruciaux :1 - Je constate moi aussi l’attitude possessiveet très matérialiste de certains par<strong>en</strong>ts àl’égard de leurs <strong>en</strong>fants, consistant à lesgaver de bi<strong>en</strong>s de consommation, à lesexhiber comme des objets, ce qui pourraiteffectivem<strong>en</strong>t traduire une certaineimpuissance à « aimer » ces <strong>en</strong>fants.Cep<strong>en</strong>dant cette juste observation contredittotalem<strong>en</strong>t le mythe de l’<strong>en</strong>fant « c<strong>en</strong>tre du monde », protégé detoute frustration, ayant une mère <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t à son service. En effet, l<strong>en</strong>ouveau-né dans cette famille est traité comme un objet, <strong>en</strong>touré d’adultesqui ne prêt<strong>en</strong>t aucune att<strong>en</strong>tion à sa personne réelle. Il est dès le départparticulièrem<strong>en</strong>t frustré car dans une situation de grande impuissance à faire<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ses besoins, notamm<strong>en</strong>t affectifs. Extrêmem<strong>en</strong>t soll<strong>ici</strong>té par son<strong>en</strong>tourage il finit sûrem<strong>en</strong>t par céder à la conviction que le seul intérêt dansla vie est de posséder, de consommer, de se vivre comme l’objet de son<strong>en</strong>tourage. Il subit d’autant plus que la consommation l’aliène. A partir delà, tant que personne ne lui donne la possibilité de ress<strong>en</strong>tir ses propresémotions, ses véritables besoins, il suit le processus auquel on l’a incité, avecsûrem<strong>en</strong>t les symptômes que l’auteur qualifie d’ « infantiles ».2 - Or a-t-on jusqu’à prés<strong>en</strong>t honnêtem<strong>en</strong>t eu la preuve que c’est le fait d<strong>en</strong>’être pas « éduqué » à la frustration qui r<strong>en</strong>drait l’être humain égoïste ? Etsi au contraire c’était le fait de ne pas avoir été respecté dans son intégrité,de n’avoir pas été <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, aimé pour soi-même dès les toutes premièresannées de sa vie, mais au contraire d’avoir fait l’objet d’exig<strong>en</strong>ces égoïstes etpossessives de la part des adultes, si c’était justem<strong>en</strong>t cela qui empêchait unêtre humain de s’ouvrir à tous les autres et de respecter la planète, le vivant ?Maria Montessori a observé combi<strong>en</strong> le petit <strong>en</strong>fant a soif d’autonomie etpeut être oblatif (= qui fait passer les besoins d'autrui avant les si<strong>en</strong>spropres, ndlr) sans qu’on le dresse à cela. Alice Miller a observé combi<strong>en</strong> sespati<strong>en</strong>ts trouvai<strong>en</strong>t la capacité d’un auth<strong>en</strong>tique don de soi à partir dumom<strong>en</strong>t où on les sout<strong>en</strong>ait dans ce qu’ils ress<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t par rapport à de trèsanci<strong>en</strong>nes frustrations liées à une éducation les voulant « aimants », «respectueux » et utilisant le chantage, la viol<strong>en</strong>ce, la morale, ou tout autremoy<strong>en</strong> détourné pour <strong>en</strong> obt<strong>en</strong>ir obéissance…Janusz Korczack a observé combi<strong>en</strong> les <strong>en</strong>fants peuv<strong>en</strong>t être « adultes »quand leur intégrité est respectée, sans que quiconque cherche à les dominer,quand on leur fait confiance, que l’on croit à leur innoc<strong>en</strong>ce, à un instinctaltruiste qui ne s’<strong>en</strong>seigne pas mais se transmet par réciprocité !Voila pourquoi je t<strong>en</strong>ais à interv<strong>en</strong>ir : si cette autre vision de l’humain est labonne, cela change tout ! La façon dont nous p<strong>en</strong>sons l’éducation, parrapport aux <strong>en</strong>jeux si graves aujourd’hui de la survie de l’humanité, estcruciale et peut am<strong>en</strong>er exactem<strong>en</strong>t l’inverse de ce que l’on rechercheconsciemm<strong>en</strong>t.Merci donc de ne pas t<strong>en</strong>ir pour définitivem<strong>en</strong>t acquise la théorie freudi<strong>en</strong>nedes pulsions, de ne plus croire à un <strong>en</strong>fant aux instincts mauvais, tel que l’acru Mélanie Klein, mais de réfléchir au danger de faire coller l’observation àdes théories que l’on ne remet pas <strong>en</strong> cause.Anne LequellecParisEducation(…) Merci à Alain Cochet pour salettre sur la Chine et le Tibet. Elleremet déjà un peu à sa place l’articlede Jean-Pierre Lepri [L’échecde l’école est une réussite, n°360, p.38, ndlr]. Comm<strong>en</strong>t peut-on fonderune "argum<strong>en</strong>tation", <strong>en</strong> tirer desconclusions, <strong>en</strong> rapprochant le suffixede nom d’ag<strong>en</strong>t (<strong>en</strong> –teur),comme dans "éducateur/dominateur/colonisateur", pour discréditer totalem<strong>en</strong>t"éducateur" ? La "magie desmots", d’accord, ça existe. Mais onne fait pas tout le s<strong>en</strong>s d’un motavec son seul suffixe ! Ce n’est paslà du raisonnem<strong>en</strong>t ! C’est du mêmeordre que le rapprochem<strong>en</strong>t des budgets"éducation" et "armée/police".Facile, hein ?Supprimons donc les budgets nationauxde l’éducation. Les éduquésappr<strong>en</strong>dront la vie ailleurs, dans l’<strong>en</strong>treprise,dans leurs "quartiers", etc’est ainsi qu’au moins les fillesaccèderont à la liberté de p<strong>en</strong>ser.Alors, plus personne "pour cultiver lasoumission", à elles "l’émancipation".Et tout le monde à la MadrasaLe tourisme,une pratique prédatrice ?[école coranique, ndlr].Bi<strong>en</strong> sûr, ce n’est pas ce qu’a vouludire Jean-Pierre Lepri. Et ce quej’écris est aussi non-signifiant qu’excessif. Oh mais j’y p<strong>en</strong>se : réduire lebudget de l’Education nationale (lesupprimer ? on va <strong>en</strong>coreatt<strong>en</strong>dre…), on y a p<strong>en</strong>sé, on yp<strong>en</strong>se, ça vi<strong>en</strong>t, tous les espoirs sontpermis. On a aussi diminué les budgets"santé" au niveau de l’écolepublique, et, peut-être, ces séancespubliques, collectives, de vaccination"scélérates". (…) Encore une fois,écologie/non-viol<strong>en</strong>ce/décroissanc<strong>en</strong>e vi<strong>en</strong>dront pas du rêve, d’actes defoi, mais "d’argum<strong>en</strong>ts précis, bi<strong>en</strong>calculés, sur tous les points techniques,sci<strong>en</strong>tifiques, économiques,sociaux, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux". Si lacause est perdue d’avance, alorsrêvons, et pourquoi pas : délirons !Sinon : réfléchissons. Et si les motssont une arme (…), sachons de quelcôté tirer.André FinandRhôneS!l<strong>en</strong>ce : Pour ne pas "tomber" dansle pire ("l’<strong>en</strong>treprise" ou la "madrasa"),faut-il, pour autant, se satisfairede ce qui existe ?Les hasards de l’été m’ont mis <strong>en</strong>tre les mains votre n°357, de mai 2008. J<strong>en</strong>e connaissais pas votre revue et bi<strong>en</strong> des choses m’ont intéressé. Ce qui m’aret<strong>en</strong>u particulièrem<strong>en</strong>t, c’est l’article Le tourisme, une pratique prédatrice.Pour avoir, p<strong>en</strong>dant une bonne quarantaine d’années, non seulem<strong>en</strong>t pratiquéle tourisme mais aussi m’y être intéressé comme <strong>en</strong>seignant-chercheur, jetrouve ce titre, disons un peu abrupt. Un "?" aurait laissé le débat ouvert.Mais une affirmation aussi péremptoire se discute-t-elle ? Or, le tourisme nesemble pas a priori plus prédateur que la quasi-totalité des activitéshumaines (cf. les "multiples contradictions quotidi<strong>en</strong>nes auxquelles noussommes confrontés" évoquées p.50). Il y a c<strong>en</strong>t façons de le pratiquer, etBertille Darragon <strong>en</strong> évoque quelques-unes. Mais sa prés<strong>en</strong>tation, même sielle conti<strong>en</strong>t une part de vérité, me semble trop maniché<strong>en</strong>ne, et on pourraitlui opposer maints exemplescontraires. Selon les mom<strong>en</strong>ts, leslieux, l’âge, les circonstances, lesmoy<strong>en</strong>s disponibles, le temps, les<strong>en</strong>vies, nous alternons tous desformes de tourisme extrêmem<strong>en</strong>tvariées, dont certaines ne sont pasforcém<strong>en</strong>t condamnables. Il y a bi<strong>en</strong>des chapelles dans la cathédraletouristique. On pourrait remplacer"tourisme" par "agriculture","industrie", "transports", "médias"…la "prédation" serait aussi prés<strong>en</strong>te.Certes, la solution est, peut-être, une(certaine) décroissance, là aussi ànuancer. Bref, si je peux mepermettre, le réalisme passe-t-il parle simplisme ? Il y a longtemps quecertains affirm<strong>en</strong>t que "le meilleurtouriste, c’est celui qui reste chezlui". Et quand on a dit cette formulestimulante, qu’est-ce qu’on fait ?Jean-Michel DewaillyRhôneS!l<strong>en</strong>ce : lire le livre du moisprés<strong>en</strong>té page 45.D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20084 3


livresSi vous ne disposez pas d’une librairie indép<strong>en</strong>dante près de chez vous,vous pouvezcommander vos livres auprès de Quilombo. Une partie de la somme est reversée àS!l<strong>en</strong>ce. Il suffit de remplir sur papier libre, vos coordonnées, les ouvrages que voussouhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notés sous les titres dechaque livre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlem<strong>en</strong>t parchèque (à l'ordre de Quilombo Projection). R<strong>en</strong>voyez le tout à : Quilombo/Sil<strong>en</strong>ce,23, rue Voltaire, 75011 Paris. Délai de livraison <strong>en</strong>tre 10 et 15 jours.Malcom X –le pouvoir noirCollectifEd. La Découverte/Poche2008 - 270 p. - 11 €Cet ouvrage compile les derniersdiscours de Malcom X, déf<strong>en</strong>seurde la cause des Noirs, et quifut assassiné par d’anci<strong>en</strong>s compagnonsde lutte le 21 février1965. A travers ses discours,nous pouvons mieux compr<strong>en</strong>drela philosophie politiquede ce déf<strong>en</strong>seur des droits del’homme noir : par « noir », il<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dait toute personne nonblanche(asiatique, africain, maghrébin,etc.) qui se retrouvait alors sous la dominationdes sociétés occid<strong>en</strong>tales (de nombreuxpays étai<strong>en</strong>t alors <strong>en</strong>core colonisés physiquem<strong>en</strong>tpar des États occid<strong>en</strong>taux). Sonmessage est des plus clairs : il appelle les 22millions d’afro-américains aux Etats-Unis àr<strong>en</strong>dre coup pour coup. Pour lui, la non-viol<strong>en</strong>ces’arrête au premier coup reçu : alorsque ses « frères » se font martyriser, assassinerpar la police ou les citoy<strong>en</strong>s blancs, ilappelle à ne pas se laisser assassiner impuném<strong>en</strong>tsans réaction. Il prévi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tles blancs que si leur société ne change pas,ne reconnaît pas les « noirs » commecitoy<strong>en</strong>s, et à une échelle mondiale ne libèrepas les pays occupés, l’av<strong>en</strong>ir sera révolutionnaire.Et toute révolution se faisantdans le sang, il faut s’att<strong>en</strong>dre à ce que laréaction soit viol<strong>en</strong>te. Et c’est à l’hommeblanc et à sa société d’exclusion que la faute<strong>en</strong> incombera. JP.La grande invasion,<strong>en</strong>quête surles produits quiintoxiqu<strong>en</strong>t notrevie quotidi<strong>en</strong>neStéphane HorelEd. du Mom<strong>en</strong>t2008 - 314 p. - 19,95 €Ça on l'a <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, ça lu, ça un peuret<strong>en</strong>u… mais pas vraim<strong>en</strong>t assimilé,tellem<strong>en</strong>t une informationchasse l'autre. Quand un livrerepr<strong>en</strong>d tout <strong>en</strong> utilisant 264 rapportssci<strong>en</strong>tifiques, notre visiondu monde peut changer.Pest<strong>ici</strong>des, formaldéhyde, phtalates,parab<strong>en</strong>s… Vous ne lesconnaissez pas tous, mais tousvous connaiss<strong>en</strong>t et même très intimem<strong>en</strong>tpuisque votre corps <strong>en</strong> conti<strong>en</strong>t etqu'ils agiss<strong>en</strong>t sur certains de vos organes,<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t des malformations sur vos <strong>en</strong>fants,des cancers, des allergies, du diabète…Nous les ingérons, volontairem<strong>en</strong>t lorsqu<strong>en</strong>ous consommons des produits industriels,involontairem<strong>en</strong>t car la biosphère <strong>en</strong> estchargée. L'auteure prés<strong>en</strong>te l'action des lobbiespour empêcher les interdictions puiscomm<strong>en</strong>t, sous la pression, sort un produit desubstitution remettant les dossiers à zéros.Que changerions-nous <strong>en</strong> remplaçant desmeubles agglomérés par du bois massif ? Desproduits à peine plus chers, mais beaucoupplus durables et surtout à émission zéro. Ensupprimant le Téflon des ust<strong>en</strong>siles de cuisine? Des poêles moins chères, moins degraisses cuites dans nos assiettes… Si l'industrielchoisit ces produits toxiques, c'estparce qu'ils <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans un processus de productionde masse. La publ<strong>ici</strong>té est là pournous convaincre qu'ils sont indisp<strong>en</strong>sables.L'auteure a demandé aux sci<strong>en</strong>tifiques spécialistesde ces substances ce qu'ils ont changédans leur vie : à peu près ce que font lamajorité des lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce ou qu'ilsaimerai<strong>en</strong>t faire. Comme quoi on peutpr<strong>en</strong>dre moins de risques sans rev<strong>en</strong>ir "à l'âgedes cavernes". Si ce mouvem<strong>en</strong>t se généralisait,on pourrait même éviter cette pollutiondiffuse.Souhaitons maint<strong>en</strong>ant que Stéphane Horelconsacre autant de tal<strong>en</strong>ts aux alternatives àtous ces poisons et elle nous trouvera à sescôtés. PN.Le scénario TitanicHugues Gosset-RouxEd. Jouv<strong>en</strong>ce2008 - 160 p. - 8,90 €Ce livre prés<strong>en</strong>te sous la formede métaphores les grands<strong>en</strong>jeux de la planète (ressourcesénergétiques et alim<strong>en</strong>taires,réchauffem<strong>en</strong>t climatique, déforestation,biodiversité, empreinteécologique…). Cela a legrand mérite de faire réfléchir àpartir de situations que nouspouvons facilem<strong>en</strong>t imaginercar proches de la vie quotidi<strong>en</strong>ne.Mais cela a aussi son revers :cela donne une légèreté d'analysesqui ne va pas très loin. Ce livre est idéalpour toucher des personnes qui ne sont pas<strong>en</strong>core convaincues de l'urg<strong>en</strong>ce écologique,mais reste trop superf<strong>ici</strong>el pour intéresserdes militants. Une suite est annoncée d'abordsur internet puis <strong>en</strong> livre. Il faudra bi<strong>en</strong> alorsque l'auteur pr<strong>en</strong>ne des positions concrètes :les métaphores ne suffiront pas. MB.Au-delà du lesbi<strong>en</strong>et du mâleStéphane LavignotteEd. Van Dier<strong>en</strong>2008 - 95p. - 15 €Dans cet essai théologique étonnant,Stéphane Lavignotte t<strong>en</strong>te d’introduire <strong>en</strong>France et jusque dans les Eglises, les avancéesdans le débat d’idées opérées récemm<strong>en</strong>tdans le monde anglo-saxon par lathéorie "Queer". Son sous-titre, "Lasubversion des id<strong>en</strong>tités dans la théologie« queer » d’Elisabeth Stuart",annonce la couleur. Le mouvem<strong>en</strong>tQueer s’est développé ces dernièresdéc<strong>en</strong>nies autour d’une déconstructionradicale des différ<strong>en</strong>ciationssexuelles classiques. Il met <strong>en</strong> valeurau contraire la construction socialede ces id<strong>en</strong>tités sexuelles, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec lesmouvem<strong>en</strong>ts rev<strong>en</strong>dicatifs LGBT (Lesbi<strong>en</strong>,Gay, Bi-Trans-sexuel). Une théorie audacieuseet très controversée, qui pourtant fait échoà un certain nombre d’aspirations sociales quitravers<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t les Eglises. Ce livre éruditest l’occasion de revisiter l’héritage chréti<strong>en</strong>avec un regard des plus décapants. Car aufinal Dieu n’est pas plus un vieux mâle blancbarbu qu’une jeune femme noire lesbi<strong>en</strong>ne etséropositive. Ou bi<strong>en</strong> il l’est tout autant, c’estselon. GGLe mandat impératifPierre-H<strong>en</strong>ri ZaidmanEd. Libertaires(17190 Saint-Georgesd'Oléron)2008 - 90 p. - 12 €A chaque élection, on nous demandede voter pour des élus qui <strong>en</strong>suit<strong>en</strong>e r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas de comptes. C'estla démocratie représ<strong>en</strong>tative actuelle. Unealternative a déjà été t<strong>en</strong>tée à plusieursreprises dans l'histoire : la démocratie directeavec mandat impératif. Il y a toujours desélus, mais ils ont l'obligation de faire ce pourquoi ils ont été mandatés faute d'être révoqués.L'idée a été déf<strong>en</strong>due par les Enragéssous la Révolution française, reprise p<strong>en</strong>dantla Commune de Paris. L'auteur raconte sonhistoire… mais <strong>en</strong> s'arrêtant à 1870. Fortdommage car sa pratique est toujours prés<strong>en</strong>tedans de multiples mouvem<strong>en</strong>ts sociaux,dans les structures anarchistes… et devraitêtre à la base de tout projet politique qui seveut sans domination. Ecologistes, décroissants,vo<strong>ici</strong> une source d'inspiration ! MB.La dette publique,une affaire r<strong>en</strong>tableAndré-Jacques Holbecqet Philippe DerudderEd. Yves Michel2008 - 156 p. - 12 €Aujourd'hui la dette publiqueatteint des sommets… et sert deprétexte pour justifier la destructiondes services publics. Mais d'oùvi<strong>en</strong>t cette dette qui n'existait pasil y a quarante ans ? En 1971 auxEtats-Unis, <strong>en</strong> 1973 <strong>en</strong> France, onmet fin à l'obligation pour les Etatsqui émett<strong>en</strong>t la monnaie d'avoirl'équival<strong>en</strong>t <strong>en</strong> métal de cette monnaie,c'est le début d'un processusqui va conduire à la privatisation4 4 S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


l e l i v r e d u m o i sManuel de l’antitourismeRodolphe ChristinEd. Yago2008 - 125 p. - 15 €C’est dans la suite d’une expéri<strong>en</strong>ce et d’uneréflexion déjà très fournies sur le sujet du voyageet de la critique du tourisme que RodolpheChristin livre cet essai. Il y expose avec une clarté remarquableles données d’un problème qui sous ses airs de légèreté,pèse lourdem<strong>en</strong>t sur la société et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Quelques données permett<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre la mesure : "letourisme est la première activité économique mondiale, elleemploie 200 millions de personnes dans le monde, soit 8%de la population mondiale" pour 733 milliards de dollars derecettes <strong>en</strong> 2006. Son activité est <strong>en</strong> pleine croissance, avecaugm<strong>en</strong>tation des voyages lointains <strong>en</strong> avion. Petite précisioncep<strong>en</strong>dant : "les touristes ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t que 3,5% dela population mondiale"… Mais surtout, au-delà des chiffres, Rodolphe Christin nouslivre une fine analyse des paradoxes dans lesquels s’<strong>en</strong>ferme le touriste, qui ne cesse parexemple de r<strong>en</strong>contrer son « double » là il où il cherche précisém<strong>en</strong>t à le fuir, ou <strong>en</strong>coredes limites du tourisme « éthique », véritable « tourisme de l’expiation économique ».Au final "comme l’automobiliste (80% de la population mondiale n’utilise pas <strong>en</strong>corede voiture), le touriste est un marginal destructeur" qui procède souv<strong>en</strong>t inconsciemm<strong>en</strong>tà une "mise <strong>en</strong> production des territoires". A la figure du touriste, l’auteur oppose celledu voyageur, qui préfère le chemin à la destination et qui "fait du cheminem<strong>en</strong>t un actede haute importance". On ne peut retranscrire <strong>ici</strong> la diversité des analyses cont<strong>en</strong>uesdans ce texte court et limpide, qui se dévore d’une traite et est décidém<strong>en</strong>t à mettre <strong>en</strong>tretoutes les mains. GGconversations découvre une sombre histoirede pédophilie. Il y a aussi une femme <strong>en</strong>ceinte…et son amie qui n'a pas d'<strong>en</strong>fants. Unelongue réflexion et évolution du personnagesur la question de la paternité. C'est merveilleusem<strong>en</strong>tdessiné, avec de longues déambulationssur les landes qui permett<strong>en</strong>t auxlecteurs d'assimiler les r<strong>en</strong>contres et de progresserdans l'histoire. Il y a les oiseaux quipass<strong>en</strong>t, comme les idées… Un découpaged'un grand class<strong>ici</strong>sme, des dialogues conciset efficaces. Et à l'arrivée une belle émotion.Un auteur qui monte… MB.EnfantlivresAsgrimet le chevaldérobé aux dieuxAnne LabbéEd. Jeunesse L’Harmattan2008 - 159 p. - 12 €de l'émission de monnaie… et aujourd'huice sont les banques qui <strong>en</strong>caiss<strong>en</strong>t les intérêtsde la dette (40 milliards par an <strong>en</strong>France), asphyxiant un Etat qui n'a pourtantri<strong>en</strong> de dép<strong>en</strong>sier. Pour empêcher toutretour <strong>en</strong> arrière les différ<strong>en</strong>ts traités europé<strong>en</strong>simpos<strong>en</strong>t de poursuivre dans cettevoie. Les auteurs analys<strong>en</strong>t l'évolution de ladette, comm<strong>en</strong>t cela se bloque et propos<strong>en</strong>tun retour au contrôle de l'émission de lamonnaie pour à travers une politiqued'émission et de contrôle des impôts supprimercette perfusion des banques.Technique, sans doute possible, mais lescitoy<strong>en</strong>s peuv<strong>en</strong>t-ils contrer les banques quiti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les politiques ? FV.B. D.Coupures irlandaisesKris et Vinc<strong>en</strong>t BaillyEd. Futuropolis2008 - 80 p. - 16 €Jeune, Kris a été <strong>en</strong>voyé <strong>en</strong>séjour linguistique <strong>en</strong> Irlandedu Nord. Il y a découvertl'opposition <strong>en</strong>tre les richesprotestants et les pauvrescatholiques et retrace danscet album de manière un peuromancée, les vacances pourle moins particulières dedeux jeunes qui vont seretrouver <strong>en</strong> plein affrontem<strong>en</strong>tpolitique, avec undrame à la clé. Du vécu qui permet, commece fut le cas pour lui, de s'ouvrir à la questionirlandaise, avec <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t à cetteremarquable BD, un cahier écrit parquelques spécialistes de la question. Ceciexplique bi<strong>en</strong> les difficultés à rétablir lapaix aujourd'hui. MB.Kia Ora 2 : zoo humainOlivier Jouvray, Virginie Ollagnier, EfaEd. V<strong>en</strong>ts d'ouest2008 - 48 p. - 13 €Dans le premier tome, on avaitdécouvert les difficultés r<strong>en</strong>contréespar les Maoris pourvivre <strong>en</strong> Nouvelle-Zélande il ya un siècle. Un organisateur despectacles monte alors unetroupe pour faire une tournée<strong>en</strong> Europe. Ce deuxième tomes'ouvre avec l'arrivée du navire<strong>en</strong> Europe, après la découverte de la petiteOria, embarquée clandestinem<strong>en</strong>t poursuivre ses par<strong>en</strong>ts. Le spectacle va tournercourt et pour survivre l'organisateur vaaccepter de se produire… dans un zoo, provoquantla révolte des Maoris. Un récit quis'appuie sur les réelles expositions de "sauvages"qui se déroulai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core au débutdu vingtième siècle. Belle histoire pour nousrappeler les "bi<strong>en</strong>faits" de la colonisation !FV.Un après-midiun peu couvertPhilippe SquarzoniEd. Delcourt2008 - 78 p. - 14,95 €Philippe Squarzoni nous avaithabitué à des récits dessinéstrès politiques (comme Guardano<strong>en</strong> temps de paix,Dol…). Il se lance <strong>ici</strong> dansune histoire plus poétique.Pierre rejoint son amie, ornithologue,sur une île deBretagne. Celle-ci bloquée par une réunionimprévue, il visite l'île et au détour desRegrouper Antigone et RobinsonCrusoë dans un même personnage, c’est un peuce que fait la conteuse Anne Labbé dans ce récitdestiné à un public adolesc<strong>en</strong>t. En Norvège,autour de l’an 900, le jeune et sympathiqueAsgrim va connaître un destin terrible etmythique <strong>en</strong> bravant les lois des dieux pour sauverdu sacrifice rituel le poulain Fugl avec lequelil est lié d’une indéfectible amitié. Il va <strong>en</strong>durer<strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce la dure loi des hommes et setrouver projeté au cœur d’une av<strong>en</strong>ture uniqueau cœur de la nature… Une relation forte s<strong>en</strong>ouera <strong>en</strong>tre le jeune garçon et les animaux quil’accompagn<strong>en</strong>t. L’intrigue peine un peu àdémarrer au début, mais <strong>en</strong>suite on se laisse vitepr<strong>en</strong>dre. Une belle lecture qui fait réfléchir surla relation des humains au reste du mondevivant, et sur l’emprise des lois et de la tradition.GGLe Monstre BleuTexte de Hiroshi MakiIllustrations de KinzoMaekawaTraduit du japonaispar Marianne BiéEd Autrem<strong>en</strong>tCollection Albums Jeunesse2008 - 40 p. – 12,50 €Paru au Japon <strong>en</strong> 1975 et publié <strong>en</strong> Francecette année, un conte au premier abord unpeu simpliste d'un point de vue formel (dessinset texte) qui formule une propositiondrôle et fantasque : et si l'univers était ungros monstre bleu attachant et perpétuellem<strong>en</strong>taffamé ?Un point de départ insolite et percutant pouraborder le thème du ciel, de l'univers et destrous noirs <strong>en</strong> famille. BB.S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20084 5


livresEPR,l’impasse nucléaireFrédéric MarilllierÉd. Syllepse2008 - 200 p - 8 €Ce livre de poche pourrait êtreconsidéré comme le petit aidemémoire sur l’histoire du réacteurEPR. De lecture très simple,Frédéric Marillier nous conte lespérégrinations d’Areva, d’EDF etdu gouvernem<strong>en</strong>t pour imposer ceréacteur inutile, coûteux et dangereux.Où l’on appr<strong>en</strong>d les dérivesfinancières du réacteur EPR <strong>en</strong>Finlande, les magouilles financièresqui permett<strong>en</strong>t le financem<strong>en</strong>t de ceréacteur dont la technologie est d’ores et déjàcaduque (si on se positionne sur un plan pronucléaire,sinon peu nous importe !), dont lescoûts sont irréalistes et dont personne ne voulait.Et d’ailleurs qui <strong>en</strong> veut vraim<strong>en</strong>t quandon pr<strong>en</strong>d consci<strong>en</strong>ce que la construction d’untel réacteur nécessite égalem<strong>en</strong>t la constructionde ligne THT ou la prés<strong>en</strong>ce d’un réseaude distribution déjà constitué et suffisamm<strong>en</strong>timportant et puissant pour transporterl’énergie produite ?À lire pour faire le point sur nos connaissanceset pouvoir débattre de la sortie dunucléaire. JP.L'écologie<strong>en</strong> questionsGilles MacagnoEd. Ellipses2008 - 176 p. - 14,50 €Dans un style très accessible etplein d'humour, l'auteur nous faitfaire un tour de ce qui dégrad<strong>en</strong>otre planète : cela comm<strong>en</strong>cepar le réchauffem<strong>en</strong>t climatique,ça passe par le nucléaire, lesdéchets, l'agriculture int<strong>en</strong>sive,les OGM… et même les hamburgers! Réussir à parler de tant d'horreurs demanière drôle est un petit exploit. Le livreappelle à la sobriété individuelle tout desuite <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant que les politiques <strong>en</strong> fass<strong>en</strong>tde même et r<strong>en</strong>voie sur de nombreuxsites militants. Très bi<strong>en</strong> fait. MB.Coccinelles, primevères,mésanges… La natureau service du jardinD<strong>en</strong>is Pépin, Georges ChauvinEd. Terre vivante2008 - 320 p. - 27 €Si vous avez un jardin, vous aller adorer.Ce livre est une mine d'informations sur lerôle des "mauvaises herbes", des insectes,des oiseaux… dans le jardin. Leurs inconvéni<strong>en</strong>tsparfois, mais leurs avantages souv<strong>en</strong>t.Une brillante démonstration, fortem<strong>en</strong>tillustrée <strong>en</strong> couleurs, de l'importancede la biodiversité pour avoirun jardin et un potager <strong>en</strong>bonne santé et donc ne pasavoir recours à des produitschimiques toxiques. FV.Les fleurs deTchernobylGildas Chassebœufet Emmanuel LepageEd. Les dessin'acteurs(www.dessinacteurs.org)2008 - 60 p. - 12 €Prés<strong>en</strong>té sous forme d'un carnetde voyage, le récit d'unevisite <strong>en</strong>tre le 26 avril et le 8mai 2008, dans un village proche de la zoneinterdite. Des images qui peuv<strong>en</strong>t paraîtreparfois si merveilleuses que le dessinateur arajouté sous chacun d'eux la dose de radiationreçue. Et des portraits, des rêves et laréalité cauchemardesque du monstre quicontinue à cracher. Un excell<strong>en</strong>t travail dereportage réalisé au profit de l'associationLes <strong>en</strong>fants de Tchernobyl. MB.FilmNos <strong>en</strong>fantsnous accuserontde Jean-Paul Jauddocum<strong>en</strong>taire (1 h 47)Sortie <strong>en</strong> salle le 5 nov. 2008Les <strong>en</strong>fants – l’av<strong>en</strong>ir – sontle fil conducteur de ce docum<strong>en</strong>taire.Dans une communedu sud de la France, lemaire a décidé (<strong>en</strong> dépit desrésistances év<strong>en</strong>tuelles,explique-t-il) que la cuisinemun<strong>ici</strong>pale, qui fournit leursrepas aux écoliers et auxpersonnes âgées, passeraitau bio. Ce changem<strong>en</strong>t, d’appar<strong>en</strong>ceassez simple, a desconséqu<strong>en</strong>ces dans bi<strong>en</strong> desdomaines. Les agriculteurs conv<strong>en</strong>tionnels,victimes de maladies qui balay<strong>en</strong>t toute leurfamille, <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à réfléchir et à se p<strong>en</strong>chersur leur relation avec la terre. Lespar<strong>en</strong>ts d’élèves constat<strong>en</strong>t qu’il n’est pasplus cher d’acheter sain, à condition d’achetermoins (par exemple <strong>en</strong> mangeant moinsde viande). Les maraîchers locaux voi<strong>en</strong>tgrandir leur cli<strong>en</strong>tèle de proximité. Touts’<strong>en</strong>chaîne : les choix alim<strong>en</strong>taires, le fonctionnem<strong>en</strong>tsocial, le mode de culture de laterre, la santé à court et à long terme, lestransports et, pour tout résumer, l’espérancede vie. Le film sera utile pour convaincreles élus locaux de faire un pas <strong>en</strong> avant caril aborde la question sous l’angle de la mise<strong>en</strong> pratique. Le point faible : on est <strong>ici</strong> <strong>en</strong>pleine campagne et les habitants des banlieuesbétonnées pourrai<strong>en</strong>t trouver diff<strong>ici</strong>led’adopter la même logique. EP.Nous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...■ Ecoloco, une alter-friction, Christophe Léon, éd.le Somnambule équivoque (B Liège), 2008, 68 p.12 €. Pamphlet très rigolo sur l'opposition <strong>en</strong>tre ceque p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t les écolos et comm<strong>en</strong>t ils sont vu par lesautres, ceux qui ne sont pas "locos" donc fous.■ La frénésie sécuritaire, sous la direction deLaur<strong>en</strong>t Mucchielli, éd. La Découverte, 2008,138 p. 10 €. Chasse aux sans-papiers, fichage, prison,biométrie, la militarisation de la société est <strong>en</strong>marche accélérée. Analyse d'un système qui s'appuiesur les médias et la peur des g<strong>en</strong>s.■ Tourisme équitable, Stéphanie Vialfont, éd.Jouv<strong>en</strong>ce, 2008, 160 p. 9,50 €. L'auteure prés<strong>en</strong>teune démarche <strong>en</strong>core balbutiante. Elle oublie ainsides questions fondam<strong>en</strong>tales : quelle est l'empreinteécologique d'un voyage (et quand supprime-t-onl'avion), pourquoi les voyages se font du Nord au Sudet pas autant dans l'autre s<strong>en</strong>s ? (à Gibraltar parexemple). Que transportons-nous dans nos bagages(valeurs de l'Occid<strong>en</strong>t et néocolonialisme) ?■ La p<strong>en</strong>sée anti-68, Serge Augier, éd. LaDécouverte, 2008, 380 p. 21,50 €. Les ouverturesintellectuelles et libertaires de mai 68 gên<strong>en</strong>t beaucoupde monde : depuis la droite libérale à la gaucheautoritaire. D'où une réécriture de l'histoire et desattaques perman<strong>en</strong>tes. L'auteur, philosophe, retrace<strong>ici</strong> avec précision les différ<strong>en</strong>tes oppositions à cemouvem<strong>en</strong>t émancipateur.■ 30 occasions de démythifier le développem<strong>en</strong>t,Gérald Almarcha, autoédité, 2008, 100 p.Adhér<strong>en</strong>t de la Ligne d'Horizon, Gérald Almarcha<strong>en</strong>voie régulièrem<strong>en</strong>t ses réactions aux rédactionsde S!l<strong>en</strong>ce et de Politis. Ce recueil repr<strong>en</strong>d, dansleur intégrité, 30 textes <strong>en</strong>voyés et partiellem<strong>en</strong>t outotalem<strong>en</strong>t publiés. Cela donne parfois des répétitions,mais contribue à avancer dans le domaine dela réflexion sur l'après-développem<strong>en</strong>t.■ G<strong>en</strong>etiks [2] de Richard Marazano et Jean-Michel Ponzio, éd. Futuropolis, 2008, 104 p, 18 €.Dans un futur proche, le héros de cette BD a donnéson ADN pour permettre le décodage génétiquehumain. Mais son employeur, une <strong>en</strong>treprise pharmaceutique,semble avoir d'autres projets… Ildécouvre alors qu'il est privatisé. Il comm<strong>en</strong>ce àdouter de la bonne volonté de son employeur et r<strong>en</strong>contredes opposants à la privatisation du vivant…Malgré un dessin magnifique, du fait de la multiplicationdes flash-backs, des rêves (ou non), on aquand même du mal à savoir où les auteurs veul<strong>en</strong>tnous emm<strong>en</strong>er. Peut-on lutter contre cela ? Réponsedans le prochain volume ?■ Pour une ville qui marche, Marie Demers, éd.Ecosociété (Québec), 2008, 290 p. 19 €. Les villesnord-américaines ont <strong>en</strong>core plus subi l'influ<strong>en</strong>ce del'automobile qu'<strong>en</strong> Europe. De fait, y marcher estpresque dangereux (dans certaines villes, les seulspiétons sont des SDF… ou des joggeurs). Lamarche est non seulem<strong>en</strong>t une alternative à la voiture,mais c'est aussi un excell<strong>en</strong>t facteur de santé.Favoriser la marche nécessite une importante remise<strong>en</strong> cause de l'urbanisme et de l'étalem<strong>en</strong>t urbain.Car si l'urbanisme était si bi<strong>en</strong> conçu, pourquoi n'allons-nouspas passer nos vacances dans les banlieues? Même si le débat se situe outre-Atlantique,il y a plein de bonnes réflexions pour la ville agréablede demain.■ Ag<strong>en</strong>da du jardinier bio 2009. Antoine Bosse-Platière et Vinc<strong>en</strong>t Albouy, éd. Terre vivante,2008, 160 p. 12 €. Habituel cal<strong>en</strong>drier des semis etdes travaux au jardin… avec plein de remarques surles changem<strong>en</strong>ts climatiques <strong>en</strong> cours.■ L'info-pouvoir, manipulation de l'opinion sousla Cinquième République, Jean-Pierre Bédéï, éd.Actes Sud, 2008, 256 p. 21 €. Journaliste, l'auteura fouillé les archives de plusieurs ministères pourmettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les collusions <strong>en</strong>tre le gouvernem<strong>en</strong>tet les grands médias. Il montre ainsi comm<strong>en</strong>tces derniers ont été muselés lors de grandes affaires(Ouvéa, Tchernobyl…) et comm<strong>en</strong>t nos politiquesont toujours réussi à contrôler plus ou moins discrètem<strong>en</strong>tles médias, <strong>en</strong> particulier la voix de sonmaître, la télévision.4 6S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 2008


355 356 357 359 360 361Commanderun anci<strong>en</strong> numéroAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles.Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (4€ l’exemplaire, 4,60€ à partir du n° 352).Les frais de port sont de 2 € pour un ex ■ , 3 € pour 2 ex ■ , 4 € pour 3 ex et plus ■ .s’abonner àNuméros régionaux■ 325-326 Nord-Pas-de-Calais■ 331 Ariège et Hautes-Pyrénées■ 337 Paris■ 342 Var et Alpes-Maritimes■ 348 C<strong>en</strong>tre■ 353 Haute-Garonne et Gers■ 359 Seine-Saint-D<strong>en</strong>isAutres numéros■ 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin.OGM : faucheurs volontaires.■ 320 Ecologie et alternativesPétrole et géologie politique. Imaginerune banque transpar<strong>en</strong>te. Bureautiqueet économies d’énergie.■ 324 Voyages au pays de chez soiLa bio au cœur de l’écologie. Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>tsur la maison qui brûle. La pile à combustible.■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson.Energie : L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire.■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance.■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl. Autonomadisme contrelibéralisme. Dix ans de sevrage radiophonique.■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ?Biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci !■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox.■ 339 Handicap et alternativesSeveso.L’action non-viol<strong>en</strong>te ça s’appr<strong>en</strong>d !Déboulonneurs, Massage café, AlternativeSanté.■ 340 Pour des innovationsfrugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maisondes Femmes. Le café du soleil. OK Chorale.■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, la petite Rockette. Commerce équitable.■ 343 Changeons la recherche !Politique : Paul Ariès, révolution et décroissance.Paix : Parole et démocratie part<strong>ici</strong>pative.■ 344 Maghreb à quandl’indép<strong>en</strong>dance ?Belgique : Chasse aux bombes. Chauffe-eausolaire. Association d’éducation populaire.Jean Van Lierde.■ 345 Les nouveaux horizonspaysansPolitique : La déliquesc<strong>en</strong>ce. Energie 21.Après la fin du pétrole.■ 346 Quelles relations Sud-nord ?OGM: procès des faucheurs volontaires.Paix : guerre et nouvelles technologies.Décroissance : dissid<strong>en</strong>ce de la broussaille.■ 347 Libertés : le combat continueBiocarburants : impossible à grande échelle.Irradiation des alim<strong>en</strong>ts : combi<strong>en</strong> de fraudes?Munich : la bio protège l’eau.■ 349 Quand l’écologie fait la foireJapon : le réacteur ne résiste pas au séisme.Education : Célestin et l’école moderne.■ 350 Décroissance côté femmesFamine : manger ou conduire, il faut choisir.Contrôle : passe Navigo et vie privée.Politique : des voies pour une régénération.■ 351 : 25 ans de sil<strong>en</strong>ceVoyageurs des possibles. Ecologie politique<strong>en</strong> questions. Fausses solutions.Excès de vitesse.■ 352 Sortir de l’industrialismeInspections citoy<strong>en</strong>nes : Un festival “missilemi-raisin”. Gr<strong>en</strong>elle : Des promesses pourplus tard... ou pour jamais.j e r è g l e u n t o t a l d e :N O MP r é n o mA d r e s s eC o d e p o s t a lC o m m u n e■ 354 Mun<strong>ici</strong>pales :être maire autrem<strong>en</strong>tAlternatives : une autre Villa est possible.Décroissance : Colporteurs de santé. Islande :les géants de l'aluminium. Lobby nucléaireet politique.■ 355 Sortir des pest<strong>ici</strong>desSans papiers : pour la liberté de vivre.OGM : ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core joué ! Transports :une énergie écologique sur quatre pattes.Alternatives à S!l<strong>en</strong>ce : des lecteurs<strong>en</strong> action.■ 356 Comm<strong>en</strong>t les arméesdétruis<strong>en</strong>t la planèteInde du sud : voyage <strong>en</strong> biodynamie.Décroissance : cultivons le désir de créer.Energies : marche pour un futur sansnucléaire. Alternatives : un bar autogéré :de l’Autre CôTé du PonT.■ 357 Amap, dynamiques et limitesDécroissance : le tourisme, une pratiqueprédatrice. Vivre autrem<strong>en</strong>t : habitat nomade,une large route des possibles.Santé :l’Embellie. Israël-Palestine : le meurtreest la question posée.■ 360 Autoproduire pourse reconstruireTricastin <strong>en</strong> eaux troubles. Enercoop.Commune de la Colline. Politique destransports. Neso. Agroécologie au Sud.■ 361 Les nouvelles formesde colonialismeAltertour. AMAP : maraîchers <strong>en</strong> quête deterres. Journées mondiales végétari<strong>en</strong>nes.Francemétropolitaine■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 20 €■ P a r t i c u l i e r 1 a n 4 6 €■ I n s t i t u t i o n 1 a n 9 2 €■ S o u t i e n 1 a n 6 0 € e t +■ P e t i t f u t é 2 a n s 7 4 €■ G r o u p é s p a r 3 e x 1 a n 1 1 5 €■ G r o u p é s p a r 5 e x 1 a n 1 7 3 €■ P e t i t b u d g e t 1 a n 2 8 €Suisse■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 45 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 27 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 85 €■ Petit budget 1 an 35 €France : règlem<strong>en</strong>t àSil<strong>en</strong>ce, 9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04CCP 550-39-Y LyonVi r e m e n t s b a n c a i r e s :C C P 5 5 0 3 9 Y LYO NBelgique : règlem<strong>en</strong>t àBra b a n t-Ecologie,33 ro u te d e R<strong>en</strong>ipontB - 1380 Ohaintél. : 00 32 2 633 10 48CCP OOO-15-19-365-54Suisse : règlem<strong>en</strong>t àC o n t r a t o m C P 6 5 -C H 1 2 1 1 G e n è v e 8t é l . : ( 4 1 ) 2 2 7 4 0 4 6 1 2C C P 1 7 - 4 9 7 6 9 6 - 4C o u r r i e r s : 9 r u e D u m e n g e , F 6 9 3 1 7 Ly o n C e d e x 0 4 T é l é p h o n e : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 A b o n n e m e n t s e t d é p o s i t a i r e s : m a r d i e t j e u d i , 1 0 h - 1 2 h , 1 4 h - 1 7 hR é d a c t i o n : l u n d i e t m e rc r e d i , 1 0 h - 1 2 h , 1 4 h - 1 7 h S t a n d s : l u n d i , 1 0 h - 1 2 h , 1 4 h - 1 7 h . L e s t e x t e s s o n t s o u s l a r e s p o n s a b i l i t é d e l e u r s a u t e u r s . L e s b r è v e ss o n t d e s r é s u m é s d e s i n f o r m a t i o n s q u e l ’ o n n o u s c o m m u n i q u e . Tex t e s : s a u f m e n t i o n c o n t r a i re , l a re v u e a u t o r i s e , s o u s r é s e r v e d e c i t e r l a s o u rc e , l a c o p i ei l l i m i t é e à u s a g e p r i v é d e s t e x t e s . L e s u t i l i s a t i o n s à u s a g e p é d a g o g i q u e s o n t é g a l e m e n t a u t o r i s é e s . To u t u s a g e c o m m e rc i a l e s t s o u m i s à n o t re a u t o r i s a t i o n .I l l u s t r a t i o n s : L e s p h o t o s e t d e s s i n s r e s t e n t l a p r o p r i é t é d e l e u r s a u t e u r s . N ° d e c o m m i s s i o n p a r i t a i r e : 0 9 1 0 G 8 7 0 2 6 N ° I S S N : 0 7 5 6 - 2 6 4 0 D a t e d ep a r u t i o n : 4 e t r i m e s t r e 2 0 0 8 T i r a g e : 6 5 0 0 e x . E d i t e u r : A s s o c i a t i o n S i l e n c e A d m i n i s t r a t e u r s : P a t r i c k A l l a m e l , M i c h e l B e r n a r d , P a t r i c e B o u v e r e t ,M y r i a m C o g n a r d - D e c h a v a n n e , C l é m e n c e E m p r i n , E s t e b a n , G u i l l a u m e G a m b l i n , J e a n - P i e r r e L e p r i , P i e r r e L u c a r e l l i , J e a n - M a rc L u q u e t , P a s c a l M a r t i n ,C h r i s t o p h e R a s t o l l D i r e c t e u r d e p u bl i c a t i o n : J e a n - P i e r re L e p r i C o m i t é d e r é d a c t i o n : M i c h e l B e r n a rd , P a t r i c e B o u v e re t , E s t e b a n , G u i l l a u m e G a m b l i n ,J e a n - P i e r r e L e p r i , M i m m o P u c c i a r e l l i P i l o t e s d e r u b r i q u e s : P a t r i c e B o u v e r e t , A d e l i n e C h a r v e t , C h r i s t i a n D a v i d , S o p h i e D o d e l i n , M a r i o n G i l l i e r- R e -b a u d , A n n e G i r a rd , P i e r re - M a r i e J a c q u i e r, D a n i e l J u l i e n , S t e p h e n K e rc k h o v e , K o t o p o , J e a n - P i e r re L e p r i , X a v i e r L h e r m i t t e , P i e r re L u c c a re l l i ,E v e l i n e M a n a , P a s c a l M a r t i n , B a p t i s t e M y l o n d o , M a r i e - P i e r r e N a j m a n , F a b r i c e N i c c o l i n o , J o c e l y n P e y r e t , X a v i e r S e r e d i n e , F r a n c i s Ve r -g i e rG e s t i o n e t a b o n n e m e n t s : B é a t r i c e B l o n d e a u M a q u e t t e : D a m i e n B o u v e r e t D e s s i n a t e u r s : M a t h i e u C o l l o g h a n , L a s s e r p e , Tc h a n d r aC o r r e c t e u r s : E m m a n u e l l e P i n g a u l t , S a r a M a r t i n e z , S y l v i e M i c h e l , R a y m o n d Vi g n a l , F r a n ç o i s e We i t é P h o t o g r a p h e s : F r a n c i s B l a i s e , M a -r i e C l e m ’s , A l a i n F é l i x , H u g u e s L é g l i s e - B a t a i l l e , S a r a P r e s t r i a n n i , P a u l o S a c r a m e n t o , P i e r r e - E m m a n u e l We c k E t p o u r c e n ° : F r é d é -r i q u e B a s s e t , L a u r e n c e B a u d e l e t , E l i s e B a u m a r d , M a r i e - C h r i s t i n e B l a n d i n , N e l l y B o u t i n o t , G i l l e s C l é m e n t , M a t h i e u C o l l o g h a n , M a r -g u e r i t e D e s c a m p s , C h r i s t o p h e G o b y, J u l i e n , A l i c e L e R o y, C l a u d e L l e n a , Vi n c e n t M a r t i n , P a u l e t t e M a z o y e r, P a t r i c e N é e l , M i r e i l l e O r i a ,I m p r i m é s u r p a p i e r 1 0 0 % r e c y c l é bl a n c h i s a n s c h l o r e p a r A t e l i e r 2 6 - L o r i o l T é l . : 0 4 7 5 8 5 5 1 0 0S!l<strong>en</strong>ce n°362 novembre 20084 7

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