téléchargement en PDF ici. - Silence

téléchargement en PDF ici. - Silence téléchargement en PDF ici. - Silence

revuesilence.net
from revuesilence.net More from this publisher

lieu d’expérim<strong>en</strong>tationLes Murs à Pêchesde MontreuilCette anci<strong>en</strong>ne zone horticole de la région parisi<strong>en</strong>ne,reste aujourd’hui un somptueux mélange de jardins ouvrierset de jardins collectifs expérim<strong>en</strong>taux… <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te d’autres projets.Lorsque vous sortez du métro à la station“Mairie de Montreuil”, vous êtes dans unpaysage urbain d<strong>en</strong>se avec de hautes toursadministratives et d’habitation qui cern<strong>en</strong>t lamairie. Et pourtant… faites quelques c<strong>en</strong>tainesde mètres à travers des immeubles, des maisons,des <strong>en</strong>treprises et l’impasse Gobétue s’ouvredevant vous. Là, vous changez de monde àchaque pas, découvrant un chemin de moins <strong>en</strong>moins carrossable bordé de hauts murs. Par lesquelques portes qui s’ouvr<strong>en</strong>t de part et d’autre,vous pouvez découvrir des jardins, <strong>en</strong> longuesbandes là où les murs sont <strong>en</strong>core debout, pluslargem<strong>en</strong>t ouverts là où ils ont été abattus. C’estle domaine des murs à pêches, un lieu qui a unehistoire extraordinaire et qui est aujourd’hui —sur ce qui a échappé à l’urbanisation — un lieud’expérim<strong>en</strong>tation pour des jardins pas commeles autres.Produire localem<strong>en</strong>t…Il faut remonter au XIe siècle pour avoir le débutde l’histoire. A l’époque, des religieux mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>place la culture de la vigne sur les collines montreuilloises.Montreuil est <strong>en</strong>core un village. AuXVIIe siècle, la technique spécifique des murs àpêches est mise <strong>en</strong> place à Montreuil et àBagnolet. Des murs d’<strong>en</strong>viron 2,70 m de haut sontérigés parallèlem<strong>en</strong>t les uns aux autres, tous leshuit à dix mètres, dans le s<strong>en</strong>s nord-sud pourcréer un microclimat : les murs coup<strong>en</strong>t le v<strong>en</strong>t etemmagasin<strong>en</strong>t la chaleur du soleil. Cette techniquepermet de produire, plus au nord que d’habitude,de nombreux fruits pour la capitale.Au XIXe siècle, ces murs à pêches couvr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron500 hectares. En 1825, on compte 15 millionsde pêchers et 600 km de murs. En 1878 naîtà Montreuil la société d’horticulture de Montreuilavec la mise <strong>en</strong> place d’un jardin-école. La pousséedémographique de la capitale et la plus grandemobilité, permettant de faire arriver des fruitsde plus loin, vont, tout au long de la premièremoitié du XXe siècle, faire reculer cette pratiquearboricole. En 1953, date à laquelle la zone comm<strong>en</strong>ceà bénéf<strong>ici</strong>er d’une protection, il ne resteplus que 150 familles qui cultiv<strong>en</strong>t sur une cinquantained’hectares.En 1976, le SDRIF (schéma directeur d’aménagem<strong>en</strong>tde la région Ile-de-France) classe ce secteurcomme réserve d’espace vert urbain. La révisionde ce schéma <strong>en</strong> 1994 r<strong>en</strong>d 80 % de la surfaceurbanisable. L’association Murs à pêches voitalors le jour pour demander la protection du site.Le grignotage urbain se poursuit néanmoins jusqu’<strong>en</strong>2003, date à laquelle le ministère del’Environnem<strong>en</strong>t classe 8,5 hectares au titre des“sites et paysages”. Aujourd’hui, il reste 37 hectaresdont les deux tiers apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au conseilgénéral et à la mun<strong>ici</strong>palité. Trois horticulteurssont <strong>en</strong>core <strong>en</strong> activité… mais 29 hectares sontm<strong>en</strong>acés d’urbanisation.Association des murs à pêchesL’association Murs à pêches s’est fixée comme butde préserver le site <strong>en</strong> s’appuyant sur l’ouvertureau public et <strong>en</strong> collaborant notamm<strong>en</strong>t avecl’Atelier populaire urbain de Montreuil pour élaborerdes projets respectueux du site avec leshabitants.L’association loue elle-même à la mun<strong>ici</strong>palitétrois jardins d’une surface de 1200 m2. Ils sont<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>us par les adhér<strong>en</strong>ts, et une salariée assurela coordination de différ<strong>en</strong>tes activités culturelles.Le jardin sert notamm<strong>en</strong>t pour l’accueil declasses auxquelles des ateliers pédagogiques sontproposés. Chaque été, les chantiers Rempartaccueill<strong>en</strong>t des bénévoles de différ<strong>en</strong>ts pays quipart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à la restauration des murs. Des chantierscomplém<strong>en</strong>taires sont organisés avec desg<strong>en</strong>s plus proches certains week-<strong>en</strong>ds. Des fêtesse déroul<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t sur les lieux ainsi quedes balades pour faire connaître le patrimoinehorticole de Montreuil. Lors de notre visite, nousavons pu discuter avec une famille qui ti<strong>en</strong>t unpetit potager de quelques dizaines de mètres carréssur une des parcelles partagées. Elle habite àquelques c<strong>en</strong>taines de mètres de là, <strong>en</strong> appartem<strong>en</strong>t,et vi<strong>en</strong>t ainsi, à pied, se mettre à la campagne.> D’autres jardins partagés■ Le jardin du plateau,120, av<strong>en</strong>ue Raspail, 93170Bagnolet. Jardin partagéintergénérationnel,intercommunautaire,interculturel.■ Le potager des Lilas, mairie,96, rue de Paris, 93260 LesLilas. Jardin potager partagébio au sein d’un espace vertdu c<strong>en</strong>tre ville.> Miel bétonAujourd’hui, les abeillesviv<strong>en</strong>t mieux <strong>en</strong> ville qu’à lacampagne ! La pollution y estdiffér<strong>en</strong>te et semble-t-il moinstoxique. D’où l’idée d’OlivierDarné, plast<strong>ici</strong><strong>en</strong> et apiculteururbain, de produire du miel <strong>en</strong>ville pour “repolliniser la ville”.Il a installé des ruches sur letoit de la mairie de Saint-D<strong>en</strong>is.Et l’analyse du “miel béton”obt<strong>en</strong>u est excell<strong>en</strong>t : on y trouveplus de 300 variétés depoll<strong>en</strong>s, plus qu’à la campagnedu fait de la diversité des fleursdans les espaces publics.Le “miel béton” a raflé d<strong>en</strong>ombreux prix dans desconcours agricoles !Miel Béton, Olivier Darné,Parti Poétique, 25, rue Roland-Vachette, 93200 Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 01 42 35 84 34.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20085


Confédération paysanneLa Confédération paysanne est,par son importance, le deuxièmesyndicat agricole français. Elleremet <strong>en</strong> cause le modèle agricoleproductiviste des 40 dernièresannées qui a <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré :surproductions, crises sanitaires,dégradation des ressourcesnaturelles disparités<strong>en</strong>tre régions françaises, europé<strong>en</strong>neset mondiales et diminutioncontinue du nombre de paysans.Elle publie le m<strong>en</strong>suel“Campagnes solidaires”.Confédération paysanne,104, rue Robespierre, 93170Bagnolet, tél : 01 43 62 04 04.Carte postale au début du 20e siècle.(1) AMAP Ile-de-France, voir le sitehttp://amap-idf.org/(2) Groupe Décroissance, Paris, via laliste paris-abonnem<strong>en</strong>t@decroissance.info.(3) Association Kokopelli, Oasis,131, impasse des Palmiers, 30100Alès, www.kokopelli.asso.fr(4) La permaculture, ou culture perman<strong>en</strong>te,vise à favoriser le travailminimum de la terre, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>mettant <strong>en</strong> valeur les arbres et lesbuissons dont la durée de vie est pluslongue que les cultures maraîchères.Voir une prés<strong>en</strong>tation détaillée dansSil<strong>en</strong>ce n°345.(5) Bois obt<strong>en</strong>u par broyage des boisd’élagage, voir prés<strong>en</strong>tation dansSil<strong>en</strong>ce n°345.DRMarie Clem’sSur les 8,5 hectares classés, plusieurs terrainssont disponibles. La mairie a mis <strong>en</strong> place un processusde prêt de ces terrains avec un cahier descharges particulier. Il faut des projets collectifs,développant un côté expérim<strong>en</strong>tal original. Lamairie impose que les cultures soi<strong>en</strong>t biologiqueset demande aux associations candidates d’assurerl’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des murs de leur parcelle.Plusieurs personnes prés<strong>en</strong>tes sur les lieux lorsde notre visite soulign<strong>en</strong>t toutefois le rôle ambigude la mairie qui, d’un côté, favorise la mise <strong>en</strong>valeur des 8,5 hectares classés… mais qui, jusqu’<strong>ici</strong>,ne cherche pas à obt<strong>en</strong>ir un classem<strong>en</strong>t desautres terres restantes, ce qui laisse craindre unepossible urbanisation.Le s<strong>en</strong>s de l’humusS’il existe dans la capitale de nombreuses AMAP(associations pour le mainti<strong>en</strong> d’une agriculturepaysanne), les producteurs associés à cettedémarche sont souv<strong>en</strong>t fort éloignés, ce qui limitela possibilité pour les consommateurs de part<strong>ici</strong>peraux activités de production (1). Dans legroupe Décroissance de Paris (2), <strong>en</strong> 2005 , undébat a eu lieu sur les possibilités d’avoir un<strong>en</strong>ourriture plus locale pour diminuer sonempreinte écologique. Des articles ont été collectés,dont ceux de Claude Bourguignon, agronomeindép<strong>en</strong>dant, et un article de John Jeavon’ssur le site de l’association Kokopelli intitulé “les<strong>en</strong>s de l’humus”(3), articles qui parl<strong>en</strong>t de l’importancede l’humus dans la pér<strong>en</strong>nité d’un sol.Certaines personnes du groupe Décroissance ontalors lancé l’idée d’expérim<strong>en</strong>ter un jardin autonomele plus près possible de Paris.En 2005, ils part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t, sur un terrain des Mursà pêches de Montreuil, au festival Autonomisationorganisé par une association déjà installéesur place, Les arts dans les murs. C’est ainsi qu’ils<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t parler de l’offre faite par la mairie deMarie Clem’sMontreuil. Ils visit<strong>en</strong>t aussi le Jardin de la lune, unjardin médiéval installé sur une des parcelles, etl’association Murs à pêches.Début 2006, un groupe se constitue <strong>en</strong> associationqui, par référ<strong>en</strong>ce aux articles débattus précédemm<strong>en</strong>t,se nomme Le s<strong>en</strong>s de l’humus. Enmars 2006, ses membres obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la mairieune parcelle de 500 m2 avec comme projet expérim<strong>en</strong>talun jardin où serai<strong>en</strong>t plantées des végétauxpér<strong>en</strong>nes selon les principes de la permaculture(4). Les espaces verts de la mairie fourniss<strong>en</strong>tà la demande du fumier de cheval, du BRF (boisraméal fragm<strong>en</strong>té) (5). Cela permet d’avoir debonnes conditions pour l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des sols.Outre la permaculture, l’association expérim<strong>en</strong>tela collecte des déchets urbains pour faire du compostet <strong>en</strong>richir le sol, diffuse des savoirs parInternet notamm<strong>en</strong>t sur les techniques de culturequi <strong>en</strong>richiss<strong>en</strong>t un sol, et étudie la possibilitéde favoriser un travail d’insertion à travers lespratiques de jardinage.Une subv<strong>en</strong>tion du fonds social europé<strong>en</strong> de23 000 € a permis de financer l’embauche immédiatede trois emplois aidés. Lors de notre passage,Fabi<strong>en</strong> et Christel travaillai<strong>en</strong>t sur le jardin, lecompostage et la transmission des savoirs, Jean-6 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008Le jardin de la lune.


lieu d’expérim<strong>en</strong>tation> Association Murs à pèches, 31 bis, rueL<strong>en</strong>ain-de-Tillemont, 93100 Montreuil,tél : 01 48 70 23 80 ou 01 48 18 74 24,www.mursapeches.org.> Atelier populaire urbain de Montreuil.77, rue Danton 93100 Montreuil,tél : 01 48 57 06 55> Lez’Arts dans les Murs, 71 rue Pierrede-Montreuil93100 Montreuil,Jean-Jacques Berra, tél : 01 42 87 91 92.> Jardin de la lune, impasse Gobetue,23, rue Saint-Just, 93100 Montreuil, Jean-Louis Marc, tél : 01 42 87 21 03.> Le S<strong>en</strong>s de l’humus, impasse Gobetue,23, rue Saint-Just, 93100 Montreuil,Fabi<strong>en</strong>, tél : 06 80 91 75 87.> Apisculpture, Daniel Jodet,tél : 01 49 88 18 88.> Comité de quartier Murs à pêches, 35 bis,rue de la Nouvelle-France, 93100 Montreuil.> Les Amis du Clos à Pêches,34, rue Jeanne-Hornet, 93170 Bagnolet.> Couveuse d’Amap à la Ferme de Coubron> Rêves de terre : revedeterre@orange.frMarie sur Internet. Les emplois aidés courant jusqu’àfin 2007, il fallait arriver à dégager des ressourcespar d’autres biais pour poursuivre lesactivités. Cela s’est fait par le travail de mise <strong>en</strong>place d’un chantier d’insertion.Les chantiers d’insertion pourrai<strong>en</strong>t former desjardiniers porteurs d’un projet d’installation, parexemple <strong>en</strong> relation avec le projet de “couveused’AMAP” à Coubron, dans le départem<strong>en</strong>t.L’association a aussi cherché à développer descontrats de recherche sur différ<strong>en</strong>tes techniqueset a réalisé, durant l’hiver 2007-2008, une étudede trois mois <strong>en</strong> Corse sur le pot<strong>en</strong>tiel du BRF etde l’agro-écologie sur l’île. Elle a bénéf<strong>ici</strong>é pourcela d’une subv<strong>en</strong>tion de la Fondation pour uneTerre humaine. Les trois salariés sont sout<strong>en</strong>usactuellem<strong>en</strong>t par une dizaine de bénévoles. Cesderniers vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie de Montreuil, maisaussi de Paris… voire de plus loin (une heure etdemi de vélo pour Laur<strong>en</strong>t, le plus éloigné).Concrètem<strong>en</strong>t, il y a surtout des expérim<strong>en</strong>tationset des dégustations d’espèces peu connues(il y a par exemple une vingtaine de variétés detomates dont les graines provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t deKokopelli). La recherche de production n’est pasle but… et n’est guère <strong>en</strong>visageable car le lieu estouvert au public et au voisinage et de nombreuxpassants se serv<strong>en</strong>t.Soulignons tout de même que sur une parcelle <strong>en</strong>permaculture de 500 m2, bi<strong>en</strong> conduite, on peutnormalem<strong>en</strong>t produire assez de légumes pourune vingtaine de personnes.Le jardin de la luneSur une parcelle voisine se trouve un jardinmédiéval. L’idée est née d’une r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre l’associationdes Murs à pêches et d’un spécialistedes plantes, Jean Naillet, aujourd’hui installé prèsde Die, dans la Drôme. Sur une parcelle de 500m2 prêtée par la mairie, quatre planches distinctesde culture ont été mises <strong>en</strong> place <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>antles savoirs développés dans les jardinsroyaux au sein de Paris et égalem<strong>en</strong>t dans les couv<strong>en</strong>ts.Des études ont été faites dans les herbiers del’époque pour savoir quelles plantes étai<strong>en</strong>t originairesde la région et lesquelles ont été importéesdepuis (par exemple les tomates vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>td’Amérique du Sud). Cela a permis de déterminerl’exist<strong>en</strong>ce d’au moins une c<strong>en</strong>taine de plantesprés<strong>en</strong>tes dans la région depuis Charlemagne(9e siècle).Un secteur prés<strong>en</strong>te des plantes utilisées pour lanourriture, un deuxième celles utilisées pour sesoigner, une troisième les condim<strong>en</strong>ts, la dernièreles sources de textiles (lin, chanvre, ortie, maisaussi teinture avec la garance pour le rouge). Lesfleurs ne sont pas prés<strong>en</strong>tes car la notion deplantes pour embellir n’est v<strong>en</strong>ue que plus tard.Les plantes sont prés<strong>en</strong>tées dans des carrés de1,60 m de côté (pour arriver partout avec la longueurdu bras), rehaussés de 10-12 cm <strong>en</strong> récupérantla terre arable des allées, et délimités parun tressage de plantes souples.Ces quatre carrés serv<strong>en</strong>t de prétexte à tout un tasd’activités autour des connaissances des plantes,et l’association regroupe des passionnés de l’histoirebotanique : recherche sur les démarches spirituelles,sur l’origine des noms des plantes, surla théorie des signatures (certains p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t que laforme d’une plante indique ce qu’elle soigne : laUn mur à pêches restauré comme à l’origine.> Les Nouveaux RobinsonLa Société coopérative biologiqueparisi<strong>en</strong>ne les NouveauxRobinson a été fondée <strong>en</strong> juin1993 par Didier Legat dans unesprit alternatif reposant surl’écologie et l’expérim<strong>en</strong>tationde li<strong>en</strong>s sociaux différ<strong>en</strong>ts. Elleregroupe aujourd’hui troissupermarchés et plusieurs boutiquesspécialisées (librairie,éco-produits, cosmétiques etcomplém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>taires, literie,linge de maison…) dans lesquelstravaill<strong>en</strong>t 120 salariés !Elle compte près de 700coopérateurs. On y trouveaujourd’hui 7000 référ<strong>en</strong>ces :40% provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de 500 fournisseursdirects, 60% de grossistes.75 produits de premièr<strong>en</strong>écessité sont v<strong>en</strong>dus avec unemarge réduite négociée avec lesproducteurs pour permettrel’accès au bio au plus grandnombre. (un reportage a étéréalisé dans le n°327). LesNouveaux Robinson, 49, rueRaspail, 93100 Montreuil,tél : 01 49 88 25 10,http://www.nouveauxrobinson.fr.Marie Clem’sS!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20087


lieu d’expérim<strong>en</strong>tationnoix soignerait ainsi le cerveau, la pulmonaire lepoumon…). Les visites à thèmes sont multipleset le jardin est un lieu très visité lors des journéesdu Patrimoine.Du pot<strong>en</strong>tiel disponibleIl y a actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>viron un hectare occupé parles différ<strong>en</strong>tes associations. Il <strong>en</strong> reste donc <strong>en</strong>vironsept qui pourrai<strong>en</strong>t être remis <strong>en</strong> culture.Certains après un nettoyage des sols : la fourrièremun<strong>ici</strong>pale y a <strong>en</strong>treposé des véhicules p<strong>en</strong>dantde longues années.Une association, Rêves de terre, travaille à l’installationd’un maraîcher pour créer une AMAP totalem<strong>en</strong>tlocale <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le S<strong>en</strong>s de l’humuset la Société régionale d’horticulture deMontreuil. Sylvain, l’un des animateurs de l’associationMurs à pêches, très impliqué par ailleursdans le secteur associatif de la commune, s’étonnedu peu de monde qui cherche à profiter deslieux. Il semble que le jardin fasse rêver bi<strong>en</strong> desg<strong>en</strong>s… mais qu’il y ait déjà moins de volontaireslorsqu’il faut passer à la pratique, qui plus est <strong>en</strong>collectivité. Il remarque aussi que, bi<strong>en</strong> que lemétro soit à portée de jambes, peu de Parisi<strong>en</strong>sos<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir découvrir ce site merveilleux <strong>en</strong>proche banlieue… Avis aux amateurs !Michel Bernard ■Outre les jardins collectifs, on trouve égalem<strong>en</strong>t des jardins familiaux classiques.Marie Clem’sMarie Clem’sSylvain, l’un des animateurs.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Nature & Progrès Ile-de-France,67, rue Robespierre,93100 Montreuil,tél : 01 48 59 28 86.■ Sel, l’av<strong>en</strong>ture du Bas-Montreuil,Marie-Claire Munoz,tél : 01 42 87 28 96.■ DionySel, maison de la vieassociative, 19, rue de laBoulangerie,93200 Saint-D<strong>en</strong>is, Joël Seguin,tél : 01 42 43 34 77.■ Sel 93, à Saint-D<strong>en</strong>is,Christian Graff,tél : 01 48 96 85 78.■ Sel 93 C<strong>en</strong>tre, 25, av<strong>en</strong>uede Belfort, 93140 Bondy,Noreddine Ladjel,tél : 01 48 48 77 74■ Sel Est, à Font<strong>en</strong>ay-sous-Bois,Mireille Leg<strong>en</strong>dre,tél : 06 80 87 69 02.■ Amap Ile-de-France,2, rue Boïeldieu, 93500 Pantin,http://amap-idf.org.■ Amap Légumes & Cie,15, rue Galliéni, 93100 Montreuil.■ Amap Tomate solidaire, 28 bis,rue Romain-Rolland,93260 Les Lilas,tél : 06 60 46 53 76.8S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


paix> Et égalem<strong>en</strong>t■ Maison des par<strong>en</strong>ts, 30, av<strong>en</strong>ueLouis-Bordes, 93240 Stains, tél :01 48 26 65 71. Accueil des par<strong>en</strong>tsd’<strong>en</strong>fants de 0 à 16 ans pourdiscuter des pédagogies éducatives,des ressources dans le domainede l’éducation, des conduitesà risques…■ Francas, 38, rue d’Anjou,93000 Bobigny,tél : 01 41 60 13 00,www.francas93.asso.fr.Education populaire laïque.(4) Jean-Marie Muller, porte parol<strong>en</strong>ational du MAN, auteur de plusieurslivres sur la non-viol<strong>en</strong>c<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t du Dictionnaire de la nonviol<strong>en</strong>ceGordes Le Relié Poche 2005.A écrit dans Sil<strong>en</strong>ce n°356 et 357.(5) François Vaillant, rédacteur <strong>en</strong>chef de ANV, auteur notamm<strong>en</strong>t deLa non-viol<strong>en</strong>ce, Essai de morale fondam<strong>en</strong>taleParis Cerf 1990.(6) Elisabeth Maheu, formatrice àl’IUFM de Rou<strong>en</strong>, spécialiste dans lesquestions de l’éducation au sein del’IFMAN, auteure notamm<strong>en</strong>t deSanctionner sans punir Lyon, Chroniquesociale, 2006.(7) Alain Refalo, présid<strong>en</strong>t du C<strong>en</strong>trede ressources sur la non-viol<strong>en</strong>ce deMidi-Pyrénées, auteur notamm<strong>en</strong>t deH<strong>en</strong>ri David Thoreau Précurseur de ladésobéissance civile, CRNV, Collectionculture de la non-viol<strong>en</strong>ce, N°3, 2006. Le CRNV a été prés<strong>en</strong>té dansSil<strong>en</strong>ce n°353.(8) Jacques Sémelin, directeur derecherche au CERI et CNRS, son dernierlivre, une autobiographie,J’arrive où je suis étranger, Paris, LeSeuil, 2007.(9) Christian Delorme prêtre à Lyon,spécialiste des questions d’intégrationet de l’Islam, auteur notamm<strong>en</strong>tde Prier avec Martin Luther King,Nouvelle Cité, 1998.(10) Abdoul Ghaffar Khan (1890-1988), non viol<strong>en</strong>t musulman, compagnonde Gandhi dès 1919, part<strong>ici</strong>paà ses côtés à la résistance nonviol<strong>en</strong>te contre l’occupation britannique.Pour plus d’informations liresa biographie intitulée A man toMatch his Mountains : Badshah Khan,Nonviol<strong>en</strong>t soldier of Islam de EknathEaswaran Nilgiri, Press California,1985.(11) La non-viol<strong>en</strong>ce, Driss Oumehdi,Khaliss Jalabi et d’autres, Dubaï, AlMesbar Studies et Research C<strong>en</strong>tre,2007.(12) Lettres sur le principe de la nonviol<strong>en</strong>ce,Driss Oumehdi, Oujda,Maroc, Librairie Cordoba, 2007.(13) “Oser prêcher la non-viol<strong>en</strong>cedans les moquées”, Alternatives nonviol<strong>en</strong>tes,n°141 et “Oser <strong>en</strong>seignerMartin Luther King”, op cit.viol<strong>en</strong>te, les livres de Jean-Marie Muller (4),François Vaillant (5), Elisabeth Maheu (6), AlainRefalo (7), Jacques Sémelin (8), livres qui leconfort<strong>en</strong>t dans l’idée que la non-viol<strong>en</strong>ce ne peutêtre cantonnée dans le domaine spirituel et doitêtre un outil dans le domaine politique. Il balaiealors tous les anci<strong>en</strong>s numéros d’Alternatives nonviol<strong>en</strong>tes,r<strong>en</strong>contre son rédacteur <strong>en</strong> chef,François Vaillant, sympathise puis adhère auMAN, et dispose rapidem<strong>en</strong>t de toute une biographiesur la non-viol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> français et <strong>en</strong>arabe. Il travaille beaucoup sur la p<strong>en</strong>sée gandhi<strong>en</strong>neet celle de Martin Luther King. Il fait ainsila jonction <strong>en</strong>tre deux approches de la non-viol<strong>en</strong>ce: celle prov<strong>en</strong>ant de l’Occid<strong>en</strong>t et celle dumonde arabe. Driss Oumehdi découvre, par unarticle de Christian Delorme (9), l’exist<strong>en</strong>ced’Abdoul Ghaffar Khan (10) qui, au Patchoun, àla frontière <strong>en</strong>tre le Pakistan et l’Inde, a organiséune “armée non-viol<strong>en</strong>te” de 80 à 100 000hommes et femmes qui a m<strong>en</strong>é des actions nonviol<strong>en</strong>tespour la libération de l’Inde. Ce “Gandhides frontières afghanes” a fait quinze ans de prison<strong>en</strong> Inde, parfois <strong>en</strong> compagnie de Gandhi…et seize ans au Pakistan après l’indép<strong>en</strong>dance. Ilest mort <strong>en</strong> 1998 à 98 ans.Stratégie de la non-viol<strong>en</strong>cedans le monde arabeDriss Oumehdi diffuse des c<strong>en</strong>taines de lettres <strong>en</strong>arabe sur la non-viol<strong>en</strong>ce et publie avec KhalissJalabi, <strong>en</strong>tre autres, un livre <strong>en</strong> arabe intitulé Lanon-viol<strong>en</strong>ce (11). Certaines lettres sont regroupéeset publiées dans un livre au Maroc : Lettressur le principe de non-viol<strong>en</strong>ce (12). Il publie deuxarticles dans Alternatives non-viol<strong>en</strong>tes (13). Ilessaie d’y montrer l’importance de la notion de lanon-viol<strong>en</strong>ce, de sa prés<strong>en</strong>ce dans le champ spirituel,mais aussi de ses implications dans leconcret de tous les jours. Il utilise Internet pourtisser un réseau de relations avec d’autres étudiants-chercheurset p<strong>en</strong>seurs arabes et échangelonguem<strong>en</strong>t avec eux. Il lutte contre une idée perçuedans le monde arabe qui associe la non-viol<strong>en</strong>ceà la lâcheté et à la passivité. Il y explique quedans un conflit, l’<strong>en</strong>nemi est un être humain etque la solution du conflit ne peut passer que parle respect de l’autre. Il ne s’agit pas de détruirel’<strong>en</strong>nemi, ce qui <strong>en</strong>traîne des représailles sans fin,mais de trouver une solution acceptée par lesdeux bords.De l’âshram de Gandhiau rôle des mosquéesAu Maroc, Driss Oumehdi a suivi des études islamiquesau sein du départem<strong>en</strong>t des études islamiques,puis influ<strong>en</strong>cé par un père soufi, il s’estrapproché de ce mouvem<strong>en</strong>t islamique marocainpacifiste où il adhéré p<strong>en</strong>dant une quinzained’années.Lorsqu’il arrive <strong>en</strong> France, <strong>en</strong> Seine-Saint-D<strong>en</strong>is,<strong>en</strong> 1997, il comm<strong>en</strong>ce à fréqu<strong>en</strong>ter les mosquéeslocales. L’assemblée du v<strong>en</strong>dredi n’y est pas, danssa version d’origine, une simple prière, mais unmom<strong>en</strong>t de dialogue <strong>en</strong>tre les prés<strong>en</strong>ts sur lesquestions de société. C’est un lieu d’échange éducatifet politique non-viol<strong>en</strong>t ouvert aux problèmesde la cité, pas seulem<strong>en</strong>t aux questions<strong>en</strong>tre musulmans. C’est un lieu où chacun peutexprimer ses différ<strong>en</strong>ces. Driss Oumehdi définitce mom<strong>en</strong>t comme devant être un mom<strong>en</strong>t laïc.C’est notamm<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant ces assemblées du v<strong>en</strong>dredique l’on discute des révoltes dans les banlieues.Les g<strong>en</strong>s sont invités à y pr<strong>en</strong>dre la parole etlorsque c’est son tour, Driss Oumehdi proposeune prés<strong>en</strong>tation de la non-viol<strong>en</strong>ce comme pouvantêtre un moy<strong>en</strong> de lutte pour dénoncer lesproblèmes des banlieues. Il s’appuie sur sa bonneconnaissance du Coran et de la p<strong>en</strong>sée islamiquepour expliquer que les concepts “v<strong>en</strong>dredi”,“mosquée” et “université”, dans la langue arabe,provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la même racine “rassembler” “serassembler avec autrui” fut-il un <strong>en</strong>nemi (comme<strong>en</strong> occid<strong>en</strong>t “religion” et “intellig<strong>en</strong>ce” qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tde “relier” <strong>en</strong> latin). Il propose donc que,régulièrem<strong>en</strong>t, les assemblées du v<strong>en</strong>dredi serv<strong>en</strong>tà mettre <strong>en</strong> place un dialogue social et politiqueconstructif.Oser <strong>en</strong>seigner la non-viol<strong>en</strong>ceaux <strong>en</strong>fants des écolesdes mosquéesAu début, les gérants des mosquées sont intéresséspar son discours et l’invit<strong>en</strong>t à pr<strong>en</strong>dre la paroledans plusieurs mosquées de Seine-Saint-D<strong>en</strong>is.Il comm<strong>en</strong>ce à donner des cours au sein desécoles des mosquées, aux plus jeunes. Il r<strong>en</strong>contredes c<strong>en</strong>taines d’<strong>en</strong>fants. Après quelquesannées, cela va se bloquer. Les gérants des mosquéessont souv<strong>en</strong>t d’anci<strong>en</strong>s immigrés qui secont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de faire répercuter aux imams desprêches <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance du monde arabe (viaInternet !) et ces questions de non-viol<strong>en</strong>ce mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> péril leur propre pouvoir au sein des mosquées.D’autant plus que Driss Oumehdi n’hésitepas à aborder des sujets cruciaux, interrogeant lesjeunes sur les rapports hommes-femmes etdemandant comm<strong>en</strong>t on peut lutter contre desrapports inégaux dans la société si on ne comm<strong>en</strong>cepas par résoudre les inégalités au sein desa propre famille.1 0 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


médiaDRL’image autrem<strong>en</strong>tEn att<strong>en</strong>dant la création d’une télévision locale à Saint-D<strong>en</strong>is,Riv’Nord multiplie les reportages sur la vie locale, cherchantà faire part<strong>ici</strong>per les habitants devant et derrière la caméra.Riv’Nord se prés<strong>en</strong>te comme une associationde formation et de production audiovisuelle.C’est un collectif de réalisateursde docum<strong>en</strong>taires, de techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>s audiovisuels etmultimédias, animés par le désir de travaillerdans un esprit coopératif et désireux de faire<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre et voir des situations, des personnes,des phénomènes généralem<strong>en</strong>t peu ou malrelayés par les médias dominants. Il offre unc<strong>en</strong>tre médiatique local où les g<strong>en</strong>s qui le désir<strong>en</strong>tpeuv<strong>en</strong>t produire eux-mêmes des informationscomplètes sur leurs propres activités ou élaborerdes points de vue originaux sur la vie de la cité.Riv’Nord est aussi producteur de ses propres filmsavec un intérêt particulier pour les luttes socialeset culturelles, les alternatives qui vis<strong>en</strong>t à transformerle monde, la société, dans le s<strong>en</strong>s du bi<strong>en</strong>êtresocial, de l’égalité des droits, du développem<strong>en</strong>tde la démocratie, de l’équité des échanges,de la préservation ou de l’accroissem<strong>en</strong>t des libertéspubliques et privées, de la préservation d<strong>en</strong>otre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, de la mise <strong>en</strong> pratique deproduction sous forme de coopératives. Riv’Nords’inscrit dans le champ de l’économie solidaire etcherche à promouvoir les alternatives aux systèmesdominants.Il y a aujourd’hui quatre animateurs salariés dontdeux des fondateurs, Patrick Laroche et SylvieCor<strong>en</strong>, et une tr<strong>en</strong>taine de personnes qui aid<strong>en</strong>t.Riv’Nord cherche à promouvoir des initiatives culturellesqui favoris<strong>en</strong>t la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tesdémarches alternatives. C’est ainsi que lar<strong>en</strong>contre avec Adada a donné naissance au festivalExcroissance (voir pages suivantes).Riv’Nord travaille à faire avancer l’idée d’une télévisionlocale où les habitants aurai<strong>en</strong>t la parole etplus <strong>en</strong>core les moy<strong>en</strong>s de s’exprimer. Pour faireavancer ce projet, Riv’Nord part<strong>ici</strong>pe au mouvem<strong>en</strong>tdes télévisions associatives part<strong>ici</strong>patives ausein notamm<strong>en</strong>t de la Fédération des vidéos despays et des quartiers (1). “En att<strong>en</strong>dant qu'existecette télévision, Riv'Nord réalise déjà des courtsmétrages d'actualité qui sont prés<strong>en</strong>tés avant lesfilms classiques au cinéma l'Ecran à Saint-D<strong>en</strong>is,<strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant un élargissem<strong>en</strong>t à d'autres sallesd'Ile-de-France (2)”.Le logem<strong>en</strong>tcomme fil conducteurDans un départem<strong>en</strong>t où la question du logem<strong>en</strong>test c<strong>en</strong>trale pour de nombreuses personnes,Riv’Nord a <strong>en</strong>gagé une série de docum<strong>en</strong>taires surce thème.Ils ont ainsi suivi un squat de familles africainesde 72 personnes, dont les deux tiers sans papiers,installé dans un immeuble de 1885 classé monum<strong>en</strong>thistorique car l’un des premiers <strong>en</strong> bétonarmé <strong>en</strong> France. Comme il est classé, ce bâtim<strong>en</strong>tne peut être détruit et les squatteurs ont <strong>en</strong>gagédes négociations avec la mairie pour obt<strong>en</strong>ir quela réhabilitation se fasse <strong>en</strong> logem<strong>en</strong>t social avecun relogem<strong>en</strong>t pour eux. Riv’Nord a négocié avecla mairie pour obt<strong>en</strong>ir l’autorisation de filmerl’<strong>en</strong>semble des débats. Le fait qu’une équipe filmeles débats a sans doute joué dans la rigueur desnégociations : les promesses ne pouvai<strong>en</strong>t pluss’<strong>en</strong>voler et finalem<strong>en</strong>t le conseil mun<strong>ici</strong>pal (àmajorité communiste, avec d’autres élus degauche) a voté à l’unanimité moins deux voix laJeunes réalisateurs prés<strong>en</strong>tantleur docum<strong>en</strong>taire à L’Ecran à Saint-D<strong>en</strong>is.> A Lire■ “Seine-Saint-D<strong>en</strong>is : arrêtsur images”, numéro hors-séried’Altermondes, hiver 2007, 52p.5 €. La revue spécialisée dansla solidarité internationalea laissé pr<strong>en</strong>dre la plume àune douzaine de jeunes quiprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leur départem<strong>en</strong>t.Un regard fort instructif pourdécouvrir un autre monde !■ “Plaine commune, 8 villesà découvrir <strong>en</strong> Ile-de-France”,Jacques Grossard, éd. V<strong>en</strong>dreditreize, 96 pages, 9,90 €. Unebrochure originale prés<strong>en</strong>tantdes itinéraires à thèmes.■ Le Tigre, 122, rue Danielle-Casanova, 93300 Aubervilliers,tél : 01 48 33 55 20,www.le-tigre.net.Magazine généralisteindép<strong>en</strong>dant et sans publ<strong>ici</strong>té,distribué <strong>en</strong> kiosques et <strong>en</strong>librairies. Propose un regardsingulier, rare, à contre-courantde l’uniformisation ambiante.■ Génération NTM, Nouvellestechnologies multimédia,1, passage Moulin-ChoiSel,93200 Saint D<strong>en</strong>is, tél :01 48 20 29 35 www.gntm.fr.Association installée à lamaison de l’internet citoy<strong>en</strong>de Saint-D<strong>en</strong>is, qui travailleà un projet de télévision locale.(1) Fédération des vidéos des pays etdes quartiers Maison des associations,place Romée-de-Vill<strong>en</strong>euve13090 Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>cehttp://vdpq.org/(2) Riv'Nord prépare avec l'associationRapsode à Paris (http://rapsode.free.fr)pour 2010 un festival defilms d'expression populaire et, danscette perspective, r<strong>en</strong>contre des part<strong>en</strong>airesd'<strong>ici</strong> et d'ailleurs afin de collecterdes films réalisés dans cetesprit.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20081 3


média> Folies d’<strong>en</strong>creFondé <strong>en</strong> juin 1981, àMontreuil, par Jean-MarieOzanne, la première librairieindép<strong>en</strong>dante Folies d’<strong>en</strong>crea depuis fait des émules. Cellede Saint-D<strong>en</strong>is est née <strong>en</strong> 1998,celle de Saint-Ou<strong>en</strong> <strong>en</strong> 2000,à Aulnay-sous-Bois <strong>en</strong> 2005.Chacune fonctionne de manièreindép<strong>en</strong>dante, mais avec unedémarche commune : un fondsde livres important, un bonniveau de qualification du personnelet de l’animation <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec le milieu associatif local.■ 53, av<strong>en</strong>ue Gabriel-Péri,93400 Saint-Ou<strong>en</strong>,tél : 01 40 12 06 72.■ 9, allée de la Résistance,93100 Montreuil,tél : 01 49 20 80 80.■ 22, rue Jean-Jaurès,93200 Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 01 48 09 25 12.■ 41, boulevard de Strasbourg,93600 Aulnay-sous-bois,tél : 01 48 66 12 85.■ 3, rue du Garde-Chasse,93260 Les Lilas,tél : 01 43 63 20 20.> Bureau d’étudesCréé par un collectif d’artistes,ce faux bureau d’études proposedes écrits comme le Journalla Belle au bois dormant etsurtout des cartes gigantesquesbourrées d’informations comme“la carte du capitalisme”ou celles de l’autonomie.Bureau d’études, 9, rue de laRévolution, 93100 Montreuil,http://utang<strong>en</strong>te.free.fr.> Le MélièsA Montreuil, le Méliès estun cinéma art et essai quia été “mun<strong>ici</strong>palisé” <strong>en</strong> 2002.Comme il bénéf<strong>ici</strong>e ainsi d’aidesmun<strong>ici</strong>pales et de l’Etat,il pratique des prix abordables.En 2006, il a déposé un permisde construire pour avoirtrois nouvelles salles.Une concurr<strong>en</strong>ce jugée déloyalepar UGC et MK2, deux réseauxde salles, qui ont porté plainte.Le Méliès a reçu le souti<strong>en</strong> detrès nombreuses autres sallesindép<strong>en</strong>dantes, de nombreuxréalisateurs (dont 7 palmes d’orà Cannes !). Cinéma Le Méliès,7, av<strong>en</strong>ue de la Résistance,93100 Montreuil,tél : 01 48 58 90 13.(3) Collectif de femmes de Créteil,http://videofemmes.blogspirit.com.réhabilitation avec mainti<strong>en</strong> des personnes.L’immeuble est maint<strong>en</strong>ant prévu comme un établissem<strong>en</strong>tpasserelle pour des personnes <strong>en</strong>att<strong>en</strong>te de relogem<strong>en</strong>t.Un autre film suit de la même manière les négociationspour le règlem<strong>en</strong>t des factures impayéesd’électr<strong>ici</strong>té ou d’eau avec interv<strong>en</strong>tion des servicessociaux. Le film interroge sur la privatisationde ces besoins élém<strong>en</strong>taires.Dans une deuxième série sur le logem<strong>en</strong>t,Riv’Nord s’intéresse aux logem<strong>en</strong>ts utopiques et àla prise <strong>en</strong> charge par les habitants d’initiativesd’autoréhabilitation. Dans ce cadre-là, ils ontsuivi des <strong>en</strong>treprises de réinsertion qui form<strong>en</strong>tdes g<strong>en</strong>s à la réhabilitation, avec l’arrivée des préoccupationsécologiques (choix des matériaux,isolation, sources d’énergie…). Ils sont allés à lar<strong>en</strong>contre de ceux qui ont des jardins bios dans ledépartem<strong>en</strong>t. Ils ont r<strong>en</strong>contré des offices HLMqui s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans la haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taleou sur la construction de maisons“Borloo” à 100 000 €. Ils ont filmé une réhabilitationde leurs logem<strong>en</strong>ts sociaux par desemployés <strong>en</strong> réinsertion…Dans une troisième série, ils cherch<strong>en</strong>t à filmerdes alternatives aux questions du logem<strong>en</strong>t. Ilsont ainsi accompagné une délégation d’élus <strong>en</strong>visite avec l’Ecozac de Paris au quartier Vauban deFribourg (Allemagne) (voir S!l<strong>en</strong>ce n°358).Jeunes et émeutesEn 2005, ils ont été contactés par un étudiant deParis-8 qui voulait faire des interviews de jeunessur la question des émeutes dans le départem<strong>en</strong>t.Malheureusem<strong>en</strong>t l’étudiant n’a pas fini sonreportage. Il <strong>en</strong> reste quand même des r<strong>en</strong>contres,où les jeunes exprim<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>t, commepremier souhait, leur désir de partir. Lors d’unatelier collectif avec d’autres jeunes, ceux-ci ontréalisé une fiction sur leur quotidi<strong>en</strong>, montrantavec un humour très glauque leurs conditions devie, leur <strong>en</strong>nui, le chômage, et terminant par unhappy <strong>en</strong>d au deuxième degré où ils font la queuepour s’inscrire sur les listes électorales. Uneréponse ironique aux élus de gauche qui ne leurpropos<strong>en</strong>t que cela (notamm<strong>en</strong>t à travers ladémarche du très piloté collectif AC le feu !).Expression des femmesIls ont aussi <strong>en</strong>gagé une démarche <strong>en</strong> directiondes femmes <strong>en</strong> constatant que le milieu associatifdemandeur de collaboration vidéo est très masculin.La vidéo perçue comme une techniquemasculine ? Ils ont r<strong>en</strong>contré un collectif defemmes qui fait de la vidéo à Créteil (3), ce quileur a donné des élém<strong>en</strong>ts pour mettre <strong>en</strong> placeun travail vidéo avec un groupe de femmes <strong>en</strong>insertion, suivant des cours d’alphabétisation.Cela a donné parfois des résultats très émouvantscomme cette Irani<strong>en</strong>ne qui adresse une lettrevidéoà sa famille et qui a trouvé aujourd’hui untravail de création <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec une boutiqueéthique.Trois francs, six sous…Pour réaliser ces docum<strong>en</strong>ts vidéos, ils jongl<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tes sources de financem<strong>en</strong>t : subv<strong>en</strong>tionsdans le cadre de l’Europe, de la région,du départem<strong>en</strong>t. Ils ont profité un temps desindemnités d’intermitt<strong>en</strong>ts du spectacle, sourceaujourd’hui <strong>en</strong> forte baisse.Si le coût du matériel a beaucoup baissé du fait dunumérique, il reste diff<strong>ici</strong>le de se payer car lesaides ont elles aussi beaucoup baissé. La v<strong>en</strong>te deleurs docum<strong>en</strong>taires pourrait être une ressource.Mais Riv’Nord r<strong>en</strong>contre un problème de distribution.Les docum<strong>en</strong>taires s’échang<strong>en</strong>t avecd’autres réseaux, comme les télévisions locales,mais se v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t assez peu. Si les r<strong>en</strong>contresdébatsautour des films sont nombreuses, c’estrarem<strong>en</strong>t une source de financem<strong>en</strong>t.Le démarrage d’une télévision locale resterait unmoy<strong>en</strong> de pér<strong>en</strong>niser un certain volume de travail.Encore faut-il arriver à convaincre suffisamm<strong>en</strong>tde part<strong>en</strong>aires financiers. Alors que lesoutils techniques permett<strong>en</strong>t de démocratiser lemédia, il reste à découvrir comm<strong>en</strong>t financer unetelle démarche part<strong>ici</strong>pative et coopérative locale.M.B ■Riv’Nord, 1, quai du Square,93200 Saint-D<strong>en</strong>is, tél : 01 42 43 00 45.Quelques vidéosau catalogue de Riv’Nord :> Chonique de la précarité généralisée,2003, 97 mn. R<strong>en</strong>contre avec une quinzainede personnes d’horizons différ<strong>en</strong>ts, étudiants,chômeurs, jeunes, âgés, femmes et hommes,confrontés à la précarité.>Travailler (+ ou -) autrem<strong>en</strong>t. 2003, 52 mn.Ce film donne la parole à quatre groupes del’économie solidaire <strong>en</strong> Seine-Saint-D<strong>en</strong>is :Andines, Alices, Coups de mainset Femmes actives.> Bâti femmes, 2004, 60 mn, portraitde dix femmes qui ont choisi de travaillerdans le monde du bâtim<strong>en</strong>t.> Voyage et équité des échanges, 2005,42 mn. Suivi de personnes du réseau Minga<strong>en</strong> déplacem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre Paris et Quimper.Questionnem<strong>en</strong>t sur le commerce équitable.> Vivre et victoire, 2001, 1h26. Suivid’une lutte des sans-papiers pour leurreconnaissance.1 4S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


cultureVernissage d’une exposition dans les locaux de l’AdaDa.AdaDa et lescinquante clésQuand les artistes s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t collectivem<strong>en</strong>t, cela donnedes idées originales d’exposition commune…Un collectif se forme <strong>en</strong> 1985, à Saint-D<strong>en</strong>is,et regroupe différ<strong>en</strong>tes pratiques : peinture,photographie, sculpture, installations…P<strong>en</strong>dant les premières années, commecela se faisait déjà dans certains quartiers de Paris,ce collectif organise une journée portes ouvertesd’ateliers d’artistes. Cela permet à une quarantained’artistes de la commune de Saint-D<strong>en</strong>is de sefréqu<strong>en</strong>ter et d’amorcer une synergie. L’associationformelle voit le jour <strong>en</strong> 1986 sous le nomd’ADAA. L’idée des portes ouvertes repose sur ledésir de faire connaître son travail localem<strong>en</strong>t, departager avec la population, de développer unerecherche sur l’art contemporain dans la cité.Mais le principe des portes ouvertes fait que l’artistereste seul dans son atelier à att<strong>en</strong>dre les visiteurs…ne faisant que r<strong>en</strong>forcer une certaine solitudedans la création. Le collectif change de nomet devi<strong>en</strong>t AdaDa <strong>en</strong> 2001. Aux journées portesouvertes s’ajout<strong>en</strong>t des expositions collectives.Bi<strong>en</strong> sûr, comme le dit l’un des artistes que nousavons r<strong>en</strong>contrés, H<strong>en</strong>ri Bokilo :”Tout le mond<strong>en</strong>’est pas sur la même longueur d’onde et ce sontsouv<strong>en</strong>t ceux qui se pos<strong>en</strong>t le plus de questionssur leur place d’artiste dans la société qui sont leplus demandeurs de cette approche collective”.En 2002, une exposition collective s’est t<strong>en</strong>uedans une galerie marchande vide où chaque artistedisposait d’une vitrine et d’un magasin. Cetanci<strong>en</strong> “Passage des étoffes” se transforme <strong>en</strong>“Passage des arts”. Une douzaine d’artistesdétourne, sur autant de vitrines, des affiches fourniespar le cinéma L’Ecran, dans le cadre du off deson festival “Est-ce ainsi que les hommes viv<strong>en</strong>t”.Un pas est alors franchi : les arts sont dans la rue,à la vue de tout le monde.Cela donne <strong>en</strong>vie au collectif d’investir un desnombreux locaux vides de la ville pour <strong>en</strong> faireun lieu d’expression perman<strong>en</strong>t.DR> Jean-Michel DelageJean-Michel Delage, un desartistes de l’AdaDa, réalisedes portraits d’habitants dudépartem<strong>en</strong>t. Un remarquabletravail que l’on peut voir <strong>en</strong>se r<strong>en</strong>dant sur son site : portraitsdevisu.canalblog.com.> Archipel 93Il existe des îlots, des archipelsde résistance subversifs auxidées de l’ordre établi porteursde projets alternatifs. Faireconnaître ces p<strong>en</strong>sées, lesconfronter à vos propresaspirations, à vos expéri<strong>en</strong>ces,les rassembler pour les mettreà votre disposition, tel est le butde la programmationd’Archipel. Archipel 93, LaM<strong>en</strong>uiserie, Café-Restaurant :L’Archipel des Plaisirs, 77, rueJules- Auffret 93500 Pantin,tél : 01 48 40 56 53.> Villa mais d’<strong>ici</strong>Installée depuis novembre 2003au cœur d’Aubervilliers ,dans le quartier Villette-Quatre-Chemins, la Villa mais d’<strong>ici</strong> estun pôle de créationpluridisciplinaire. Elle accueille<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce des associationsculturelles et des compagniesde spectacle vivant.Le développem<strong>en</strong>t d’uneprogrammation toute l’année,ouverte sur le quartier et sur laville, impliquant les différ<strong>en</strong>tescommunautés d’habitants,part<strong>ici</strong>pe au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>tdu li<strong>en</strong> social.Villa mais d’<strong>ici</strong>, 77, rue desCités, 93300 Aubervilliers,tél : 01 41 57 00 89,www.villamaisd<strong>ici</strong>.org.> Café culturelLe Café culturel de Saint-D<strong>en</strong>isa ouvert <strong>en</strong> 1998 dans le but detoucher les publics les plus éloignésdes structures traditionnelles.Il accueille des manifestationsd’origines diverses :contemporain ou traditionnel,écrit ou oral, professionnel ounon, fêtes, jeux d’<strong>en</strong>fants,danses, expositions…Café culturel Arts & r<strong>en</strong>contres,11, allée des Six-Chapelles,93200 Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 01 42 43 96 11,http://cafeculturel.org.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20081 5


cultureDRCarnaval devant les locaux d’AdaDa.> AuberbabelAuberbabel est une associationimplantée à Aubervilliers quidéf<strong>en</strong>d la diversité linguistique<strong>en</strong> organisant des repaslinguistiques et une choralemultilingue. Toutes les langueset dialectes sont les bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us.Auberbabel, 36, rue Auvry,93300 Aubervilliers, http://membres.lycos.fr/auberbabel.> EthnoArtL’association EthnoArt mènedes actions de valorisationde la diversité culturelle <strong>en</strong>Ile-de-France <strong>en</strong> diffusantles savoirs ethnologiques et <strong>en</strong>s’appuyant sur les disciplinesartistiques (musique, danse,théâtre, photographies, artsplastiques, audiovisuel).EthnoArt, 77, rue des Cités,93300 Aubervilliers,tél : 01 41 57 04 63,www.ethnoart.org> SteusGroupe de hip-hopné <strong>en</strong> 1996, Steus, par soucid’indép<strong>en</strong>dance, a crééses propres studiosd’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t. Il proposeaujourd’hui des ateliersd’initiation à la musiqueassistée par ordinateur, au graff,à l’écriture, au DJing…Steus, 71, rue Robespierre,93100 Montreuil,tél : 01 48 59 58 08.Le SoiXante [AdaDa]En 2003, ils obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la mairie l’autorisationd’utiliser des locaux vides depuis quinze ans,dans une des rues commerçantes de la ville deSaint-D<strong>en</strong>is, au croisem<strong>en</strong>t de la rue Gabriel-Périet de la rue du Jambon. Cette anci<strong>en</strong>ne boutiquepropose 230 m2 exploitables sur deux niveauxdont une grande salle avec des plafonds à 9 m dehaut. Au départ, la mairie donne son accord poury prés<strong>en</strong>ter une exposition p<strong>en</strong>dant un mois.L’exposition s’intitulait “Le tubadada”. Elle aconsisté à installer des œuvres avec, commecontrainte, d’utiliser des tubes <strong>en</strong> PVC de 4 m etde créer l’œuvre sur place, les tubes étant placésverticalem<strong>en</strong>t comme une forêt de plastique.L’exposition est un succès et, les locaux s’avérantpratiques, les artistes négoci<strong>en</strong>t de pouvoir y rester.Depuis, ils y sont toujours. La négociationpour une conv<strong>en</strong>tion d’occupation se poursuit<strong>en</strong>core et toujours. L’AdaDa n’est pas dev<strong>en</strong>ue une<strong>en</strong>treprise culturelle ni une MJC. Cela reste unlaboratoire alternatif de création par l’artistiqued’un espace public et citoy<strong>en</strong>. Pour H<strong>en</strong>ri Bokilo,AdaDa est dev<strong>en</strong>u “squatteur off<strong>ici</strong>el”.Cinquante clésA l’étage du local d’AdaDa, on trouve trois piècesqui permett<strong>en</strong>t d’accueillir des résid<strong>en</strong>ces d’artisteset un local technique. Bi<strong>en</strong> que le local n’aittoujours pas de chauffage, du fait du statut précairede son utilisation, il y a de nombreusesdemandes pour utiliser cet étage. Le collectifchoisit les résid<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> fonction des demandes(souv<strong>en</strong>t un besoin de place ponctuel), des coupsde cœur, parfois <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la préparation d’uneœuvre pour une future exposition collective.Tout cela se fait dans le plus d’horizontalité possibleet cinquante clés du local ont été réparties<strong>en</strong>tre les artistes sans que cela pose problème.Le collectif d’artistes pr<strong>en</strong>d maint<strong>en</strong>ant le tempsde débattre régulièrem<strong>en</strong>t des thèmes d’exposition,longtemps à l’avance, et chacun-e peut alorsproposer son interv<strong>en</strong>tion… dans un espace quireste toutefois limité. Les mélanges artistiques etles travaux collectifs sont particulièrem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong>avant.Au local altern<strong>en</strong>t des expositions personnelles etdes expositions collectives à thème. Les thèmessont choisis suffisamm<strong>en</strong>t larges et à l’avancepour que tout le monde puisse s’y reconnaître (lapassion, le déchet, la croupe du monde… p<strong>en</strong>dantcelle de rugby) ou avec une contrainte dematière que tous doiv<strong>en</strong>t utiliser, comme lestubes.Depuis 2003, une vingtaine d’expositions collectivesont été organisées ainsi qu’une dizaine d’expositionspersonnelles. Il y a eu égalem<strong>en</strong>t desconcerts-performances, des spectacles de danse,de marionnettes, des r<strong>en</strong>dez-vous avec des écrivains,des journées vidéos avec l’associationRiv’Nord, une dizaine de journées consacrées authéâtre, des projections vidéo, souv<strong>en</strong>t avec laprés<strong>en</strong>ce du réalisateur, des ateliers de mosaïque,de dessin, de vidéo, de Qi Gong… Un café philos’y est donné r<strong>en</strong>dez-vous et évidemm<strong>en</strong>t, de trèsnombreux repas et fêtes <strong>en</strong>tre artistes et invités yont lieu. Depuis 2007, l’association s’est ouverteau spectacle vivant, à la danse et à l’écriture. Ellea rejoint le FRAAP, Fédération des réseaux etassociations d’artistes plast<strong>ici</strong><strong>en</strong>s.Le collectif AdaDa s’est investi ponctuellem<strong>en</strong>tdans des initiatives plus larges comme le FRAP(Festival des résistances et des alternatives deParis) ou le festival Cultures Roms. Il a part<strong>ici</strong>péà des repas de quartiers. Les locaux ont été prêtésà de nombreuses associations permettant de multiplesformes d’expressions.En 2003 a été lancé le festival Ex-Croissance avecl’association Riv’Nord… festival que nous retrouveronsci-après.Des projetsLe collectif d’artistes est ouvert à de nouvellespart<strong>ici</strong>pations que ce soit du public, des artistes,des associations… ou des financem<strong>en</strong>ts. Il bénéf<strong>ici</strong>epour le mom<strong>en</strong>t surtout de l’aide de la communeet d’un grand investissem<strong>en</strong>t bénévole desartistes.Chaque thème d’exposition se veut une ouverturesur de nouveaux axes de r<strong>en</strong>contre afin de tisserun réseau de relations et d’œuvrer <strong>en</strong>semble.M.B ■SoiXante AdaDa, 60, rue Gabriel-Péri,93200 Saint-D<strong>en</strong>is,http://60adada.viabloga.com,http://www.fraap.org.1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


cultureUne Excroissancepour construire le mondeRiv’Nord et AdaDa ont lancé <strong>en</strong> mai 2004 le festival Excroissance. Un festival quimêle curieusem<strong>en</strong>t démarches culturelles et réflexions sur une société de croissance.Juste après le Forum social europé<strong>en</strong> de 2003qui s’est t<strong>en</strong>u <strong>en</strong> grande partie <strong>en</strong> Seine-Saint-D<strong>en</strong>is, AdaDa a accueilli Riv’Nord <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce.Les deux structures se sont retrouvées sur unemême <strong>en</strong>vie : faire que les arts permett<strong>en</strong>t unregard croisé avec la société.Elles décidèr<strong>en</strong>t de lancer une r<strong>en</strong>contre et, <strong>en</strong>cherchant un thème, choisir<strong>en</strong>t : “Croissance,ex-croissance, décroissance”. Il s’agissait, avec unthème assez ouvert, lié à une question de société,de mélanger les arts. Le nom d’Excroissance est<strong>en</strong>suite resté pour les années suivantes. Un festivalétait né.Mélange à tous les étagesExcroissance est une t<strong>en</strong>tative de mixage <strong>en</strong>trearts, cultures et société, autour de l’idée d’unaccès à la culture libre, gratuit et part<strong>ici</strong>patif.Chaque année, le choix du thème, du programmeet le déroulem<strong>en</strong>t de la manifestation <strong>en</strong> mai-juin,se construit collectivem<strong>en</strong>t avec différ<strong>en</strong>tes structuresartistiques et culturelles principalem<strong>en</strong>tlocales. La première année, Excroissanc<strong>en</strong>e durait qu’une semaine maismaint<strong>en</strong>ant, les r<strong>en</strong>contres s’étal<strong>en</strong>tsur plus d’un mois, <strong>en</strong> partie dans leslocaux d’AdaDa, mais égalem<strong>en</strong>t dansd’autres lieux culturels.En 2005, le thème a été “Résister,c’est créer, créer c’est résister”. Lesquestions d’inégalités étai<strong>en</strong>tau c<strong>en</strong>tre des débats : comm<strong>en</strong>tnaiss<strong>en</strong>t ces inégalitéset comm<strong>en</strong>t les combattre.En 2006, sous le titre “Onconstruisait la maison communeet on l’appelait lemonde”, les questions delogem<strong>en</strong>t et d’habitat – alternatifou non – étai<strong>en</strong>t au cœurdu programme. En 2007, “Un(e)autre (im)monde(ice) est possible”proposait toute une réflexion sur comm<strong>en</strong>t“aérer nos poubelles”, “l’égouts etles couleurs”, le gaspillage,le jetable, (dé)chargezvous…Le programme pour les r<strong>en</strong>contres de2008 n’a pas échappé à la réflexion sur l’héritagede Mai 68, curieusem<strong>en</strong>t mélangée avec l’annéeinternationale de la pomme de terre lancée par laFAO, le fonds alim<strong>en</strong>traire des Nations-Unies.A travers des thèmes “décalés” voire dérangeants,l’objectif est d’arriver à sortir de l’habituel publicde convaincus : il ne sert à ri<strong>en</strong> de faireune soirée de plus sur le chômage avec des associationsde chômeurs ou une soirée sur la conditiondes femmes uniquem<strong>en</strong>t avec des féministes.Il y a donc continuellem<strong>en</strong>t une recherche demixité, dans les modes artistiques et dans lesthèmes. On recherche des croisem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre plusieursvisions, plusieurs pratiques…Part<strong>ici</strong>patif un jour…Le festival ne bénéf<strong>ici</strong>e d’aucune subv<strong>en</strong>tion.Chaque organisation qui propose une activité sedébrouille pour se financer sur ses fonds propres.Cela évite des questions sans fin, chaque associationayant une manière différ<strong>en</strong>te de gérer laquestion des subv<strong>en</strong>tions.Cela pose toutefois un problème dereconnaissance car Excroissance n’estalors pas visible <strong>en</strong> tant que telle parles institutions et apparaît commeune initiative informelle. C’est undébat pour le futur…Ce mode de financem<strong>en</strong>t “autogéré”par les structures qui propos<strong>en</strong>tdes activités a très vite intéressédes groupes plus éloignés.C’est le cas par exempled’”Instants Vidéos”, s’occupantde cinéma expérim<strong>en</strong>tal,<strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance de Marseille.Excroissance est ouvert à desassociations non artistiques.Dès la première édition,l’APEIS, une structure d’aide auxchômeurs (1), a animé un débatavec Minga (voir page 32). Des militantsassociatifs se sont ainsi investisdans l’organisation, permettantun premier mélange.> Produit intérieur douxEspace Mains d’Œuvres seprés<strong>en</strong>te comme un “lieu pourl’imagination artistique etsociale”. Il propose différ<strong>en</strong>tesactivités dont le festival surle produit intérieur doux quiaborde les questions liéesà l’arg<strong>en</strong>t, aux échanges, audon, avec actions artistiques etr<strong>en</strong>contres citoy<strong>en</strong>nes, une foispar saison, dans des lieuxdiffér<strong>en</strong>ts. Prochain festivaldu 15 au 30 septembre 2008à Bobigny dans le cadre de laBi<strong>en</strong>nale de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Espace Mains d’Œuvres,1, rue Charles-Garnier,93400 Saint-Ou<strong>en</strong>,www.mainsdoeuvres.org,www.produitinterieurdoux.org.> Festival Quartier LibreEn octobre, l’associationComme vous émoi organisecet événem<strong>en</strong>t qui consisteà fermer le quartier du BasMontreuil à la circulationet au stationnem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dantdeux jours afin de libérerl’espace public et à l’ouvrirà la créativité. Plus de100 événem<strong>en</strong>ts artistiquesportés par les habitantsse ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur ces deux jours.Prochaine édition :le 4 et 5 octobre 2008.Comme Vous Émoi,5, rue de la Révolution,93100 Montreuil,www.commevousemoi.asso.fr.(1) APEIS, 8, rue de Verdun, 94800Villejuif, tél : 01 46 82 52 25,www.apeis.org.H<strong>en</strong>ri BokiloS!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20081 7


culture> Compagnie pour l’artisanatdes m<strong>en</strong>teursCette compagnie s’est créée<strong>en</strong> 2004 à Aubervilliers pouraborder les thèmes s<strong>en</strong>siblesdans un esprit part<strong>ici</strong>patif etconvivial avec le public. Desspectacles sont proposés sur lesdiscriminations, l’exclusion, lacommunication <strong>en</strong>tre habitants,la santé… Les spectateurssont invités à dialoguer à la findu spectacle pour appr<strong>en</strong>dreà reconnaître ce qui nous estcommun, ce qui nous différ<strong>en</strong>cieet pour mieux vivre <strong>en</strong>semble.Compagnie pour l’artisanatdes m<strong>en</strong>teurs, Olivier Thomas,23, rue de l’Union,93300 Aubervilliers,tél : 09 54 37 93 93,http://artisanat.m<strong>en</strong>teurs.free.fr> KosmopoliteKosmopolite est le premierfestival international de graffitiet d’expression graphique <strong>en</strong>France. Créé <strong>en</strong> 2002 de lar<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre deux groupesd’artistes — les MAC etle collectif Douze 12 — et dela mun<strong>ici</strong>palité de Bagnolet,il a pour ambition de promouvoirla richesse et la diversitédes différ<strong>en</strong>tes formes d’artpictural urbain. Elém<strong>en</strong>t pharede la scène du graffiti,le festival Kosmopolitea acquis aujourd’huiune r<strong>en</strong>ommée certaine.Kosmopolite,tél : 01 43 60 48 25,http://kosmopolite.com.> Terre <strong>en</strong> têteTerre <strong>en</strong> tête est une festivalorganisé tous les deux ans parle conseil général et se veutune bi<strong>en</strong>nale de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Au sein d’un parc de24 hectares, 8000 m2 dechapiteaux accueill<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>ts débats et expositionsavec une volonté de débouchersur des solutions concrètes.La cinquième édition se ti<strong>en</strong>tdu 25 au 28 septembre 2008.Terre <strong>en</strong> tête, conseil général,hôtel du Départem<strong>en</strong>t,BP 193, 93006 Bobigny cedex,tél : 01 41 60 06 26.(2) http://burestop.free.fr(3) Ateliers de la Bergerette, 8, ruede la Bergerette, 60000 Beauvais,www.recycleries-ressourceries.org.DRPour le troisième Excroissance où la question dulogem<strong>en</strong>t a été très prés<strong>en</strong>te, plusieurs associationstravaillant sur ce thème ont part<strong>ici</strong>pé auxdébats puis, de fait, à l’organisation. Pour la quatrièmeédition, sur les déchets, il y a eu des soiréesavec les opposants à l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t desdéchets radioactifs à Bure, <strong>en</strong> Lorraine (2), ou lapart<strong>ici</strong>pation des Ateliers de la Bergerette deBeauvais, une recyclerie autogérée depuis plus dequinze ans (3).Montage photo pour annoncer le festival.Part<strong>ici</strong>patif toujours ?Tous sont passionnés par les démarches dites“part<strong>ici</strong>patives”. Mais l’organisation d’un événem<strong>en</strong>tcomme Excroissance montre que pour êtretotalem<strong>en</strong>t part<strong>ici</strong>patif, il faudrait y passer l’année.“Trop de paroles tue la parole”. La paroledevi<strong>en</strong>t vite… une excroissance ! Il a alors étédébattu de la possibilité d’une charte qui éviteraitde redébattre sans fin d’une année sur l’autre.Mais ce projet de charte a lui-même provoqué desdébats sans fin !Après ces quelques années d’expéri<strong>en</strong>ce, les animateursdes deux principales associations estim<strong>en</strong>tque le processus est riche et qu’il réussitbi<strong>en</strong> son rôle de mixage social, mais que c’estextrêmem<strong>en</strong>t lourd à gérer.Edition après édition, il se tisse un réseau quiincite à <strong>en</strong> faire toujours plus (croissance !) et ila été nécessaire de mettre des limites : commepour la planète, la disponibilité des animateursn’est pas infinie et il y a un risque d’épuisem<strong>en</strong>t.La formule adoptée est maint<strong>en</strong>ant une expositionperman<strong>en</strong>te p<strong>en</strong>dant l’<strong>en</strong>semble du festival,dans les locaux d’AdaDa avec, <strong>en</strong> extérieur, un oudeux événem<strong>en</strong>ts par semaine, dans des lieux quine sont pas toujours les mêmes.La réussite se mesure au fait que des personnesvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de tout le départem<strong>en</strong>t pour suivre lefestival, un public qui n’est pas l’habituel public“coureur d’expo”. La plupart des événem<strong>en</strong>tssont soit gratuits soit avec libre part<strong>ici</strong>pation auxfrais, ce qui ne permet pas de savoir exactem<strong>en</strong>tcombi<strong>en</strong> de personnes part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t une ou plusieursfois. Les estimations vont de 1500 à 3000selon les organisateurs. On att<strong>en</strong>d les chiffres dela police…Communiquer autrem<strong>en</strong>tUn programme part<strong>ici</strong>patif pr<strong>en</strong>d du temps <strong>en</strong>amont pour sa conception, mais aussi <strong>en</strong> avalpour sa communication. Si les médias locauxrelai<strong>en</strong>t les informations qui leur parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, ilest plus diff<strong>ici</strong>le de travailler avec des médias pluséloignés (Cassandre, Sil<strong>en</strong>ce, radios libres…) dufait des délais pour annoncer l’événem<strong>en</strong>t.Du côté des politiques, on observe une certaineprud<strong>en</strong>ce. La mairie de Saint-D<strong>en</strong>is suit, regarde,ne pr<strong>en</strong>d pas position, mais part<strong>ici</strong>pe au co-financem<strong>en</strong>t.Quelques militants Verts et LCR se sontimpliqués, quelques élus curieux aussi.Excroissancecontre décroissance ?A la lecture des thèmes et des débats, on s<strong>en</strong>t queles animateurs sont <strong>en</strong> pleine réflexion sur laquestion de la décroissance. Alors pourquoi ret<strong>en</strong>irExcroissance ? La première raison est quedans un collectif, tout le monde n’est pas sur lamême longueur d’onde et le mot excroissancepermet plus de liberté qu’un seul débat sur ladécroissance. L’excroissance a été jugée plus <strong>en</strong>mouvem<strong>en</strong>t, plus stimulant pour un travailvivant : c’est quelque chose qui se créé, qui prolifèreanarchiquem<strong>en</strong>t comme une œuvre artistique.Pour les animateurs, cela n’exclut par une ori<strong>en</strong>tationpolitique nette : les débats lors de ladeuxième édition ont permis de montrer comm<strong>en</strong>tl’actuel système économique produit de lamisère, la quatrième édition que l’on est touspour diminuer les déchets… mais que c’est pourtantl’inverse qui se produit. L’ex-croissance seraitle dépassem<strong>en</strong>t de la croissance. Tout un programme(part<strong>ici</strong>patif bi<strong>en</strong> sûr !).M.B ■1 8 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


femmesUne maison communepour femmes solidairesD’anci<strong>en</strong>nes militantes de la Maison des femmes de Montreuilont lancé un projet de maison de retraite pour femmesdans un esprit solidaire, autogéré, citoy<strong>en</strong> et écologique.En 1999, Thérèse Clerc, 81 ans aujourd’hui,présid<strong>en</strong>te de la Maison des femmes deMontreuil, lance un appel à réflexion sur lesort réservé aux vieux et aux vieilles dans unesociété structurée autour de la compétition et devaleurs patriarcales. Peut-on changer la sociétésans changer la place des anci<strong>en</strong>s, aujourd’huide plus <strong>en</strong> plus <strong>en</strong>fermés dans des maisons deretraite ?Plusieurs femmes se réuniss<strong>en</strong>t alors et cré<strong>en</strong>tl’association La maison des Babayagas (1). Ellescomm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à élaborer un projet de maison deretraite autogérée. Cette idée d’autogestion, oùles unes aid<strong>en</strong>t les autres le plus possible, doitpermettre de diminuer les coûts de manièreimportante et de résoudre la question de l’accèsaux maisons de retraite, aujourd’hui réservé auxplus aisé(e)s (2)Le projet architecturalDans un premier temps, les politiques ne donn<strong>en</strong>tpas suite… mais la canicule de 2003 va changerla donne. Fin 2003, la commune de Montreuilaccepte de donner un terrain où sera construite lafuture maison de retraite. Celle-ci devrait êtregérée par l’office des HLM et compr<strong>en</strong>drait desstudios autonomes loués aux résid<strong>en</strong>tes, à unDRprix peu élevé, avec la possibilité de profiter del’aide personnalisé au logem<strong>en</strong>t (APL). Laconception du bâtim<strong>en</strong>t prévoit un recours à destechniques écologiques : choix des matériaux,capteurs solaires sur le toit. Une partie du bâtim<strong>en</strong>test prévue pour des usages communautaires: salle polyval<strong>en</strong>te, jardin, salles de soins,bibliothèque, tisanerie…Le terrain étant voisin de la Maison des femmes,les initiatrices <strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong> faire une ext<strong>en</strong>sionavec, par exemple, une université du savoir desvieux dans la salle commune de 200 m2.Non-mixitéLe projet prévoit de n’accueillir que des femmes<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce — veuves, divorcées ou célibataires—, fatiguées des conflits avec les hommes,qui peuv<strong>en</strong>t y v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> journée et être invités à ypasser la nuit à l’occasion. Comme le dit ThérèseClerc : “Il y <strong>en</strong> a assez des femmes qui construis<strong>en</strong>tle nid et des hommes qui s’y install<strong>en</strong>t”.Le projet initial, qui prévoyait seulem<strong>en</strong>t 16places, a été revu à 19. Une quarantaine defemmes se sont manifestées avec souv<strong>en</strong>t un fortpassé associatif, syndical et/ou politique, plusieursanci<strong>en</strong>nes du PSU notamm<strong>en</strong>t (3).Comm<strong>en</strong>t choisir ? Pour Thérèse Clerc, il seranécessaire de passer par une phase d’essai pourvérifier la capacité de vivre <strong>en</strong>semble : “Lesvieilles dames ne sont pas toujours commodes”.En att<strong>en</strong>dant que la maison ouvre, l’associationorganise dans une colonie de vacances, <strong>en</strong> dehorsdes vacances scolaires, des r<strong>en</strong>contres et despériodes de vie <strong>en</strong> commun.Consci<strong>en</strong>te de la difficulté à passer le quatrièmeâge, elle cherche, au départ, à varier les âges despostulantes pour éviter d’avoir trop de personnestrès âgées <strong>en</strong> même temps. Plutôt que d’avoirrecours à un <strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t extérieur, il s’agit dedévelopper un compagnonnage solidaire. Larecherche d’une <strong>en</strong>traide collective doit permettred’éviter le recours à des services coûteuxet donc permettre d’intégrer de faibles rev<strong>en</strong>us.Cette <strong>en</strong>traide, sauf dégradation grave de la santé,laisse l’espoir de permettre de rester autonome leplus longtemps possible.à lireThérèse Clerc,Antigone auxcheveux blancsDanielle Michel-Chich,Ed. des femmes,2007 - 132 pages - 14 €(1) Babayagas est le nom donné à desgrands-mères un peu sorcières dansdes contes <strong>en</strong> Europe de l’Est. LesBabayagas vivai<strong>en</strong>t, selon la lég<strong>en</strong>de,dans des maisons faites de paind’épices et de pâte d’amande. Elles yracontai<strong>en</strong>t des histoires aux <strong>en</strong>fantsqui <strong>en</strong> profitai<strong>en</strong>t pour grignoterleurs maisons. Les Babayagas,fâchées de cette effronterie, dévorèr<strong>en</strong>ttout crus les garnem<strong>en</strong>ts…(2) Le coût d’un séjour au sein d’unemaison de retraite conv<strong>en</strong>tionnelleest d’au moins 2500 € par mois.(3) Le PSU, Parti socialiste unifié, sesituait à la gauche du PS dans lesannées 1960 et 1970. Il a connu sonheure de gloire <strong>en</strong> sout<strong>en</strong>ant l’indép<strong>en</strong>dancede l’Algérie et des anci<strong>en</strong>nescolonies. Il a disparu à la findes années 1980.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20081 9


femmes> Voix d’elles rebellesVoix d’elles rebelles est uneassociation féministe de déf<strong>en</strong>sedu droit des femmes et desjeunes filles de toutes origines,notamm<strong>en</strong>t celles issues del’immigration. On ne naît pasCitoy<strong>en</strong>(ne), on le devi<strong>en</strong>t.Voix d’elles rebelles, citéGabriel-Péri, 1, placeLautréamont, 93200 Saint-D<strong>en</strong>is, tél : 01 48 22 93 29,www.voixdelles.org.> Le peuple qui manqueLe peuple qui manque est unestructure de programmationet de distribution de films créée<strong>en</strong> 2005. C’est un laboratoirede réflexion autour de l’artcontemporain, de la vidéoplast<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne, du cinéma politiqueet des multitudes. Elle organisedes événem<strong>en</strong>ts ponctuels(festival de films, programmationdans des cinémas,expositions, r<strong>en</strong>contres, etc.),principalem<strong>en</strong>t sur la questiondu g<strong>en</strong>re. Le peuple qui manque,Maison populaire, 9 bis, rueDombasle, 93100 Montreuil,tél : 01 42 87 08 68.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Maison des femmesde Montreuil, 28, rue de l’Eglise,93100 Montreuil,tél : 01 48 58 46 59.■ Femmes solidaires, 12, av<strong>en</strong>ueEdouard-Vaillant,93000 Bobigny, tél : 01 48 47 4497.■ Observatoire départem<strong>en</strong>taldes viol<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>vers les femmes,Ernestine Ronai, ronai@cg93.fr,tél : 01 43 93 92 78,www.seine-saint-d<strong>en</strong>is.fr/Observatoire-dpartem<strong>en</strong>taldes-.html.Premier départem<strong>en</strong>tà mettre <strong>en</strong> place un telobservatoire afin de favoriserle travail des part<strong>en</strong>aires sociauxet de r<strong>en</strong>dre visible le phénomène.■ SOS femmes 93,4, place Albert-Thomas,93140 Bondy,tél : 01 48 48 10 48.C<strong>en</strong>tre d’accueil d’urg<strong>en</strong>ce.■ Afana, Femmes africainespour un nouvel av<strong>en</strong>ir,44, boulevard Anatole-France,93300 Aubervilliers,tél : 01 43 52 17 48.■ Femmes des deux rives,22, rue H<strong>en</strong>ri-Barbusse,93300 Aubervilliers,tél : 06 21 41 27 60.■ Amicale du Nid, 11/13,rue Félix-Merlin,93800 Epinay-sur-Seine,tél : 01 41 68 20 28.(4) Les plus de 65 ans devrai<strong>en</strong>t être17 millions <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 2020.2 0 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008DRAlors que le projet franchissait différ<strong>en</strong>tes étapesadministratives, un colloque a été organisé le 8mars 2007 sous l’égide du conseil général deSeine-Saint-D<strong>en</strong>is. On y a débattu de la place desvieux et des vieilles dans la société, de leurnombre croissant (4), de l’art de bi<strong>en</strong> vieillir,d’expéri<strong>en</strong>ces diverses. A l’issue du colloque a étéposée la première pierre sur le terrain proposépar la mairie, <strong>en</strong> plein c<strong>en</strong>tre-ville.C’est alors qu’un obstacle intervi<strong>en</strong>t : le départem<strong>en</strong>trefuse le financem<strong>en</strong>t du projet sous prétextequ’il exclut les hommes. Pour ThérèseClerc, il y a un problème <strong>en</strong>tre la rigueur desadministrations et le côté innovant du projet :cela n’<strong>en</strong>tre pas dans les cases toutes faites et ilest plus facile de bloquer le projet que de réfléchirà une évolution du cadre administratif.Mais les Babayagas ne se laiss<strong>en</strong>t pas abattre :confér<strong>en</strong>ces de presse, débats dans plusieursvilles, pétitions (avec signature d’hommes) fonttout pour faire avancer le dossier. Début 2008,celui-ci est sur le bureau de Christine Boutin,ministre du logem<strong>en</strong>t, qui s’est déclarée intéressée.Réunion des candidates pour le projet.Thérèse Clerc avance l’idée d’une discriminationpositive : les femmes à la retraite touch<strong>en</strong>t <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne 42 % de p<strong>en</strong>sion <strong>en</strong> moins que leshommes. Elle dénonce égalem<strong>en</strong>t un faux problème: à 80 ans, il y a sept femmes pour unhomme. Des cours ont été mis <strong>en</strong> place avec uneergothérapeute pour travailler l’autonomie, larespiration, l’équilibre…Comme le dit jolim<strong>en</strong>t Thérèse Clerc : “Vieillirvieux, c’est bi<strong>en</strong>, vieillir bi<strong>en</strong>, c’est mieux”.La nouvelle maire de la commune, DominiqueVoynet, va-t-elle aider à faire avancer le dossier ?L’écologie aurait tout à y gagner.M.B nMaison des Babayagas, Thérèse Clerc,1, rue Hoche, 93100 Montreuil, tél : 01 48 58 8053 ou Suzanne Goueffic : 01 48 08 35 08 ;Monique Bragard : 01 48 59 86 83.Marie Clem’sDe nombreuses associations ont leur siègedans cet immeuble de Montreuil.Le CLER, Comité de liaisonde culture dans le domaineSi vous avez une vue aéri<strong>en</strong>ne de Montreuil,vous remarquerez, sur un immeuble, uneimm<strong>en</strong>se c<strong>en</strong>trale photoélectrique. Surnommée“le toit bleu”, elle se trouve sur le toitd’un immeuble géré par les HLM. A l’origine,cette installation provi<strong>en</strong>t d’une campagne deGre<strong>en</strong>peace, qui avait collecté des fonds pourdévelopper une c<strong>en</strong>trale de démonstration. Nepouvant l’installer sur son propre immeuble,Gre<strong>en</strong>peace l’a proposé au collectif d’associationsqui occupe le dernier étage de l’immeuble du2 bis, rue Jules-Ferry.Une c<strong>en</strong>trale de démonstrationCette c<strong>en</strong>trale de démonstration a bénéf<strong>ici</strong>é d’unapport de 10 000 € de la part de sympathisantsde Gre<strong>en</strong>peace, et le montage financier, avec desaides diverses (Europe, Ademe, OPHLM) a permisd’investir à l’arrivée <strong>en</strong>viron 150 000 €.Aujourd’hui “le toit bleu” reste la plus grandeinstallation photovoltaïque <strong>en</strong> Ile-de-France,bi<strong>en</strong> que sa production soit <strong>en</strong>core modeste :l’équival<strong>en</strong>t de la consommation de huit foyers<strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>té. L’OPHLM, Office public des HLM,satisfaite du fonctionnem<strong>en</strong>t du toit bleu, <strong>en</strong>visagemaint<strong>en</strong>ant de créer 500 toits sur le mêmemodèle : si l’on monte visiter le toit bleu, on peutse r<strong>en</strong>dre compte, <strong>en</strong> regardant al<strong>en</strong>tour, que desmilliers de toits sont disponibles pour accueillird’autres photopiles, sans avoir à <strong>en</strong>visager,comme le font malheureusem<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant lesgrosses structures, de placer des c<strong>en</strong>trales solaires<strong>en</strong> plein champ.


énergiesSous le toit bleu,des énergies, r<strong>en</strong>ouvelablesénergies r<strong>en</strong>ouvelables, espère, par son réseau, provoquer un changem<strong>en</strong>tde l’énergie afin d’aller vers une société plus sobre et plus déc<strong>en</strong>tralisée.Alors que le développem<strong>en</strong>t des énergies r<strong>en</strong>ouvelablessemble aller dans le s<strong>en</strong>s d’une c<strong>en</strong>tralisationaccrue, avec parcs éoli<strong>en</strong>s et c<strong>en</strong>tralessolaires géantes, le CLER, installé à l’étage inférieur,est une fédération nationale dont le travailconsiste à rappeler que les choix sont politiqueset que la c<strong>en</strong>tralisation des énergies r<strong>en</strong>ouvelablesn’est pas justifiée.Vouloir faire <strong>en</strong>core des c<strong>en</strong>tralesn’est qu’un manque de réflexion pour ceuxqui ont déjà la culture des c<strong>en</strong>trales thermiquesou nucléaires.Consommer moins,consommer localem<strong>en</strong>tDès l’antiquité, le pot<strong>en</strong>tiel du v<strong>en</strong>t et du soleil aété perçu : que l’on p<strong>en</strong>se aux navires à voile, auxmoulins à v<strong>en</strong>t, au séchage des plantes sur lestoits… Mais ce n’est que dans les années 1970,avec le premier choc pétrolier, que le sujet devi<strong>en</strong>tun <strong>en</strong>jeu de société. Des associations de promotiondes énergies r<strong>en</strong>ouvelables voi<strong>en</strong>t le jourlocalem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> bonne partie pour contrer le discourssur le recours inévitable au nucléaire.En 1984 se met <strong>en</strong> place une première fédérationde ces associations. Au fil des ans, elle s’ouvre àd’autres structures, notamm<strong>en</strong>t les artisans installateurs,les fabricants, les architectes, puis,dans les années 1990, à quelques industriels. Leplus gros est alors Vergnet, fabricant d’éoli<strong>en</strong>nes,qui compte une cinquantaine de salariés. Lesassociations rest<strong>en</strong>t moteurs dans le CLER.En 1996 apparaît le Syndicat des énergies r<strong>en</strong>ouvelables,pour déf<strong>en</strong>dre les intérêts des industriels.On y trouve de gros adhér<strong>en</strong>ts comme EDF,Areva… Pour ce syndicat, il s’agit avant tout d<strong>en</strong>égocier des conditions avantageuses pour produire.Il n’y a pas de prise <strong>en</strong> considération desquestions de maîtrise de l’énergie, des économiesd’énergie… Le syndicat cherche à produire plusalors que le CLER se pose la question d’utilisermieux les énergies disponibles.Cela conduit à des approches totalem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tes,dans le domaine des agrocarburants parexemple, mais égalem<strong>en</strong>t dans la question de lataille des installations, sur la vision que l’on peutavoir d’une politique énergétique, sur la questionsociale de la déc<strong>en</strong>tralisation des sources de production…Le CLER s’est toujours prononcé pour la déc<strong>en</strong>tralisation,la maîtrise de l’énergie, la diversificationdes modes de production, afin de favoriserune prise <strong>en</strong> charge locale et démocratique de laquestion énergétique.Faire passer l’informationDans le s<strong>en</strong>s d’une meilleure diffusion locale desinformations, le CLER est à l’origine de la mise <strong>en</strong>place d’un réseau de points info-énergie qui sera<strong>en</strong>suite repris par l’ADEME, Ag<strong>en</strong>ce de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet de la maîtrise de l’énergie, ag<strong>en</strong>ce gouvernem<strong>en</strong>talerattachée au ministère de l’écologie.Pour favoriser la prise <strong>en</strong> compte locale des questionsd’énergie, le CLER a établi différ<strong>en</strong>tsS!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20082 1


énergies> Apij-BatL’association Apij-Bat,association pour l’insertiondes jeunes dans le bâtim<strong>en</strong>t,est une <strong>en</strong>treprise solidaire quicherche à favoriser l’insertiondes jeunes. Depuis 2000, ellea choisi de ne plus faire quede l’éco-construction <strong>en</strong>Ile-de-France. Elle a parexemple rénové les locaux del’association Franciade,à Saint-D<strong>en</strong>is, associationprés<strong>en</strong>tant des poteries artisanalesréalisées selon lesméthodes redécouverteslors de fouilles locales.■ Apij-Bat, 7, place Youri-Gagarine, cité des Cosmonautes,93200 Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 01 48 29 73 70.■ Franciade, 42, rue de laBoulangerie, 93200 Saint-D<strong>en</strong>is, tél : 01 42 26 25 79.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Entreprise RC-Eco, 146 bis,rue Chanzy, 93100 Montreuil,tél : 01 48 57 89 28. Isolation parl’extérieur de bâtim<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s.■ APS Achitecturepatrimoine santé, 71, rue deRobespierre, 93100 Montreuil,tél : 01 48 59 28 91. Architecte.Conseil et formation <strong>en</strong> constructionbois, chanvre, terre, géobiologie,f<strong>en</strong>g shui, ossature bois,bioclimatique…■ Bâtim<strong>en</strong>ts verts,bio-architect, 22, av<strong>en</strong>ueJean-Jaurès, 93420 Villepinte,tél : 01 48 61 30 71. Aide à l’autoconstruction,construction bois ouchanvre, bioclimatique, HQE.■ Eric Schmitt, 9, rue Marceau,93310 Le Pré-Saint-Gervais,tél : 01 41 71 11 04, architecte,matériaux sains et bioclimatique.■ François Pelegrin,36, prom<strong>en</strong>ade Marx-Dormoy,93460 Gournay-sur-Marne,tél : 01 43 04 03 03.Architecte <strong>en</strong> habitat sain.■ Patrick Petit, 118, av<strong>en</strong>uede la Résistance, 93340 Le Raincy,tél : 01 43 81 19 61. Architecte<strong>en</strong> habitat sain.(1) Association négaWatt, Ecosite,BP 147, 34140 Mèze, www.negawatt.org(2) Certains projets éoli<strong>en</strong>s, parexemple <strong>en</strong> mer du Nord, atteign<strong>en</strong>tdéjà plusieurs c<strong>en</strong>taines de MW, soitdes puissances proches de celles depetits réacteurs nucléaires. Un choixpurem<strong>en</strong>t capitalistique.2 2 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008Marie Clem’sVisite sur le toit avec Raphaël Claustre.concours <strong>en</strong>tre les communes : celles qui ont leplus recours au solaire thermique, au solaire photovoltaïque,avec des catégories qui ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tcompte du nombre d’habitants dans chaque commune.Ce g<strong>en</strong>re de concours permet une émulation<strong>en</strong>tre les élus et des débats locaux.Au sein des adhér<strong>en</strong>ts du CLER, on compte plusieursc<strong>en</strong>tres de docum<strong>en</strong>tation comme leCIELE à R<strong>en</strong>nes ou Observer à Paris. Le CLERdispose égalem<strong>en</strong>t dans ses bureaux d’un c<strong>en</strong>trede docum<strong>en</strong>tation. Une publication bimestrielle,CLER-infos, permet aux adhér<strong>en</strong>ts de se t<strong>en</strong>ir aucourant de ce que l’<strong>en</strong>semble de la filière accomplitdans différ<strong>en</strong>ts domaines.Toujours dans un souci de promotion au niveaulocal, les associations adhér<strong>en</strong>tes se coordonn<strong>en</strong>tpour assurer des journées portes ouvertes (<strong>en</strong>octobre) dans différ<strong>en</strong>ts lieux : chaufferies bois,cogénération, maisons bioclimatiques, maisonpassives, maisons solaires, microhydraulique,petit éoli<strong>en</strong>… Il faut toujours rappeler que nousavons tout un <strong>en</strong>semble de techniques disponibleset que chacun, personne ou collectivité,doit trouver un équilibre <strong>en</strong>tre ces techniques.Le CLER édite différ<strong>en</strong>ts docum<strong>en</strong>ts de synthèsesur des questions techniques, sans occulter lesproblèmes politiques. Il est aussi partie pr<strong>en</strong>antedans différ<strong>en</strong>ts cursus de formation pour lesmétiers de terrain, les questions liées à l’urbanisme…Faire évoluerla politique énergétiqueSi le CLER est une structure distincte de l’associationnégaWatt (1), plusieurs de ses administrateurs<strong>en</strong> font partie et il se retrouve s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>tdans la démarche : d’abord économiser etmaîtriser les consommations pour diminuer lesbesoins, avant de chercher, localem<strong>en</strong>t, comm<strong>en</strong>trépondre aux besoins.En France, la recherche sur la maîtrise de l’énergie,l’efficacité énergétique et les énergies r<strong>en</strong>ouvelablesest <strong>en</strong>core très faible. C’est souv<strong>en</strong>t unequestion d’individus. Depuis plusieurs années, leCLER, <strong>en</strong> liaison avec la région Ile-de-France,pousse à la création de l’INES, un futur c<strong>en</strong>tre derecherche.Le “Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t” a permis auCLER de prés<strong>en</strong>ter certaines priorités dans ledomaine de l’énergie : notamm<strong>en</strong>t la nécessitéd’accélérer l’évolution des normes dans laconstruction neuve, pour rattraper ce qui se faitdéjà dans des pays voisins, ou <strong>en</strong>core de débloquerdes fonds pour abaisser la consommationd’énergie dans l’habitat anci<strong>en</strong>.Le site Internet du CLER explique concrètem<strong>en</strong>t,région par région, comm<strong>en</strong>t amorcer un dossieradministratif pour aller dans le s<strong>en</strong>s de la rénovationénergétique du bâti anci<strong>en</strong>.Si, au Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, le nucléaire aété <strong>en</strong>levé des débats comme condition préalabledu gouvernem<strong>en</strong>t, le CLER a quand même choisid’être prés<strong>en</strong>t car il importe d’impulser unchangem<strong>en</strong>t de culture dans la question de l’énergie: quand on aura la possibilité de faire deschoix énergétiques localem<strong>en</strong>t — ce que laisseprésager le développem<strong>en</strong>t des énergies r<strong>en</strong>ouvelables— il n’y aura plus de place pour le nucléaireou les grosses installations (2).Le fait que le nucléaire ait été hors débat n’est pasjugé forcém<strong>en</strong>t négatif. Raphaël Claustre, qui asuivi les r<strong>en</strong>contres, estime <strong>en</strong> effet que si l<strong>en</strong>ucléaire avait été au programme, cette énergiequi ne représ<strong>en</strong>te que 16 % de l’utilisation finaleaurait sans doute occupé 99 % du temps ! Resteque le nucléaire <strong>en</strong>gloutit pour le mom<strong>en</strong>t plus de80 % des budgets de recherche et que si l’on utilisaitcet arg<strong>en</strong>t pour développer des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables déc<strong>en</strong>tralisables, il serait sansdoute plus facile d’atteindre les objectifs français,notamm<strong>en</strong>t dans le domaine de la lutte contre lechangem<strong>en</strong>t climatique.Une autre politique énergétique est possible,<strong>en</strong>core faudrait-il que le débat sur le sujet soitpossible, ce qui reste bi<strong>en</strong> diff<strong>ici</strong>le <strong>en</strong> France. LeCLER part<strong>ici</strong>pe à de nombreuses initiatives europé<strong>en</strong>neset peut se regonfler le moral <strong>en</strong> voyant cequi se passe au-delà de nos frontières.M.B ■CLER, 2b, rue Jules-Ferry,93100 Montreuil, tél : 01 55 86 80 00.Le CLER dispose d’un c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tation.Marie Clem’s


écologieLes Amis de la TerreDans les mêmes locaux que le CLER, on trouve les Amis de la Terre.Ceux-ci ont une longue histoire et, après un passage à vide dans les années 1990,l’association connaît aujourd’hui un important regain d’activité.Les Amis de la Terre sont nésau niveau international autout début des années 1970.Avec Gre<strong>en</strong>peace et le WWF (Organisationmondiale de protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t),il fait partie des trois grands réseaux internationauxécologistes. Dans les années 1970, lesgroupes locaux des Amis de la Terre se multipli<strong>en</strong>tet l’on <strong>en</strong> compte près de 200 dans toute laFrance. D’un fonctionnem<strong>en</strong>t très démocratique,ils sont alors de tous les combats et nombre deleurs adhér<strong>en</strong>ts fourniss<strong>en</strong>t d’intéressantesréflexions à travers des livres et différ<strong>en</strong>tesrevues.Alors qu’un débat se fait autour de la naissanced’un mouvem<strong>en</strong>t politique, une partie de la fédérationdes Amis de la Terre de Paris décide de selancer <strong>en</strong> politique. Cela débouche sur la candidaturede Brice Lalonde aux élections présid<strong>en</strong>tiellesde 1981. En 1984, les Verts naiss<strong>en</strong>t et…ne reconnaiss<strong>en</strong>t pas la direction de BriceLalonde. S’<strong>en</strong>suit alors une période troublée deconcurr<strong>en</strong>ce, où Brice Lalonde crée le partiGénération écologie.Des décisions à la baseDu côté des Amis de la Terre, ces conflits provoqu<strong>en</strong>thésitations et découragem<strong>en</strong>t. Si, rapidem<strong>en</strong>t,il est voté que les Amis de la Terre rest<strong>en</strong>tdans le domaine associatif, le mal perdurera longtemps.Des militants opt<strong>en</strong>t alors pour le passagechez les Verts, d’autres se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t sur le travaillocal.Quelques groupes d’Amis de la Terre, notamm<strong>en</strong>tdans le sud-ouest, vont survivre à cette longuecrise et m<strong>en</strong>er localem<strong>en</strong>t leurs actions commeauparavant.A la fin des années 1990, il ne reste qu’une douzainede groupes actifs. Une réflexion est <strong>en</strong>gagéeau niveau fédéral pour relancer le mouvem<strong>en</strong>t etrecréer un processus démocratique, qui débouche<strong>en</strong> 2003 sur l’adoption de nouveaux statutsqui donn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core plus le pouvoir à la base,c’est-à-dire aux groupes locaux. La structur<strong>en</strong>ationale se définit alors comme une “ag<strong>en</strong>ce deconseil” <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec des groupes locaux autonomeset assure la liaison avec l’international.Concrètem<strong>en</strong>t, par rapport au fonctionnem<strong>en</strong>t deGre<strong>en</strong>peace, où les campagnes sont décidées auniveau international pour être appliquées localem<strong>en</strong>t,les Amis de la Terreappliqu<strong>en</strong>t le processus inverse: les groupes locaux travaill<strong>en</strong>t surleur problématique et propos<strong>en</strong>t auxautres groupes une mutualisation desactions. Cela peut alors dev<strong>en</strong>ir une campagn<strong>en</strong>ationale, voire remonter au niveau international.Le national répercute égalem<strong>en</strong>t des appelsde l’international pour des campagnes lancéesdans d’autres pays ou dans le cadre de grande coalitiond’ONG (par exemple sur les forêts tropicales,les institutions financières). Elle peut part<strong>ici</strong>perà ces campagnes sans implication degroupes locaux si ceux-ci donn<strong>en</strong>t leur feu vert.Le débat interne permet souv<strong>en</strong>t de donner auxdemandes internationales une ori<strong>en</strong>tation spécifique.Ce nouveau fonctionnem<strong>en</strong>t a fait remonter leseffectifs de 900 personnes <strong>en</strong> 2000 à près de 3000aujourd’hui. Cela reste <strong>en</strong>core très faible par rapportà la Grande-Bretagne, par exemple, où l’oncompte 120 000 membres.Climat et logem<strong>en</strong>tIl s’agit aussi de ne pas refaire ce que font d’autresassociations. Ainsi, sur la question du climat, lesAmis de la Terre ont décidé de m<strong>en</strong>er une campagnecherchant à relier le social à l’écologie. Ilsont choisi d’interv<strong>en</strong>ir dans le domaine du logem<strong>en</strong>t(20 % des émissions de gaz à effet de serre)et font la promotion de l’isolation. Ils ont édité,<strong>en</strong> septembre 2007, un guide indiquant lesdémarches à suivre pour celui qui veut isoler chezlui, qu’il soit locataire, copropriétaire ou propriétaire.Cette campagne s’est faite <strong>en</strong> accord avec leRAC (Réseau Action Climat), qui partage deslocaux voisins (voir article suivant).Au niveau national, les Amis de la Terre ont part<strong>ici</strong>péau Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et ontdemandé, <strong>en</strong> coordination avec d’autres associationscomme le CLER, une réglem<strong>en</strong>tation pluséconome et, surtout, le lancem<strong>en</strong>t de formationsspécifiques dans le domaine du bâtim<strong>en</strong>t : larénovation du bâti anci<strong>en</strong> pourrait employer jusqu’à100 000 personnes dans un domaine où ilmanque déjà 40 000 personnes. Les discussionsont montré qu’alors que les diagnostics sontmaint<strong>en</strong>ant obligatoires <strong>en</strong> cas de v<strong>en</strong>te d’unehabitation, on manque de personnes compét<strong>en</strong>tespour faire ces diagnostics.> Un groupe local des Amisde la Terre Montreuil-EstFrancili<strong>en</strong> s’est créé auprintemps 2005. Il regroupeaujourd’hui une petite dizainede membres actifs. Il organisedes projections cinéma et desdébats. Il a créé un jeu de pleinair sur le thème des transports.Il part<strong>ici</strong>pe au Conseil local del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de Montreuil.Il a mis <strong>en</strong> place un buspédestre dans le quartierdu bas Montreuil.Contact : Léa 06 66 65 28 12http://atmontreuil.canalblog.com> La Maison ouverteLa Maison ouverte proposede mettre <strong>en</strong> relation activitésculturelles, politiques,artistiques et sociales. Il s’agitde partager les solidarités,lutter contre toutes les formesd’exclusion, transmettre desidées et des savoirs, organiserdes mom<strong>en</strong>ts de convivialité…La Maison ouverte,17, rue Hoche, 93100Montreuil,tél : 01 42 87 29 02.> Ras l’FrontRas l’Front est un réseau delutte antifasciste, regroupantune c<strong>en</strong>taine de groupes <strong>en</strong>France et publiant un m<strong>en</strong>suel.■ Ras l’front, Boursedu travail, 11, rue Génin,93200 Saint-D<strong>en</strong>is.■ Ras l’front, BP 104,93370 Montfermeil.■ Ras l’front, 35-37, av<strong>en</strong>uede la Résistance,93100 Montreuil.■ Ras l’front, BP 77,93162 Noisy-le-Grand cedex.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20082 3


écologie> et égalem<strong>en</strong>t■ Alternative libertaire,BP 118, 93511 Montreuil cedex,http://libertaires93.over-blog.com.■ Réseau Voltaire, BP 35,93201 Saint-D<strong>en</strong>is cedex 01.■ Les Verts 93, Alain Terres,24 b, allée H<strong>en</strong>ri-Barbusse,93320 Les Pavillons-sous-Bois,tél : 01 48 02 01 82.■ Les Verts Montreuil, JosephRynkiewicz, 64, rue Nungesser,93100 Montreuil,tél : 08 70 32 60 36.■ Les Verts Les Lilas, PierreStoeber, 80 b, rue de Romainville,93260 Les Lilas,tél : 01 48 97 22 97.■ Les Verts d’Aubervilliers, OdileFournier, 181, av<strong>en</strong>ue Jean-Jaurès,93300 Aubervilliers,tél : 01 48 34 90 06.■ Les Verts du Raincy, GinetteContrastin, 15, allée Valère-Lefebvre, 93340 Le Raincy,tél : 01 43 81 84 45.■ Les Verts d’Aulnay,80, av<strong>en</strong>ue Anatole-France,93600 Aulnay-sous-Bois,tél : 01 48 79 15 13.■ Pantin Ecologie, Gérard Dabin,11, av<strong>en</strong>ue Weber, 93500 Pantin,tél : 01 48 43 81 54.■ Alternatifs 93, Claude Goislot,appt 499, 17, rue Gaston-Dourdin,93200 Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 01 48 26 58 10.■ Sud-Rail, 17, boulevard de laLibération, 93200 Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 01 42 43 35 75.■ Groupe des conseillers communautairesverts et citoy<strong>en</strong>s de Plainecommune, 21, av<strong>en</strong>ue Jules-Rimet,93218 Saint-D<strong>en</strong>is cedex,tél : 01 55 93 57 14.■ LCR, 2, rue Richard-L<strong>en</strong>oir,93100 Montreuil.■ CNT 93, BP 58, 93260 Les Lilas,tél : 06 70 80 08 27,http://cnt-f.org/ud93.■ Attac 66-72, rue Marceau93100 Montreuil,tél : 01 41 58 17 40,www.france.attac.org.2 4 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008Marie Clem’sRepas <strong>en</strong>tre perman<strong>en</strong>ts des associations.Réduire les déchetsDe nombreux groupes locaux — ils sont aujourd’huiune tr<strong>en</strong>taine — sont confrontés à la questiondes plans départem<strong>en</strong>taux d’élimination desdéchets, avec souv<strong>en</strong>t comme solution technocratiquele recours à l’incinération. Les incinérateursne faisant que séparer les déchets <strong>en</strong> énergie,gaz, liquide et mâchefers, ils ne résolv<strong>en</strong>t pasla question, mais la déplac<strong>en</strong>t (pollution par lesdioxines par exemple). Les groupes locaux font lapromotion de la réduction des déchets à la source,anim<strong>en</strong>t des campagnes de s<strong>en</strong>sibilisation surnos modes de consommation, prôn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fin decompte le tri avec compostage des déchets organiques,réutilisation et recyclage le plus poussépossible.Ces groupes locaux ont proposé au niveau nationalde m<strong>en</strong>er une campagne spécifique sur lespiles. Cette campagne qui s’est t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> 2006 adénoncé le faible taux de recyclage (malgré uneobligation légale de rapporter les piles aux v<strong>en</strong>deurs),et a fait la promotion de moy<strong>en</strong>s d’éviterles piles dans de nombreux cas. Une campagnesur la valorisation des déchets organiques devraitsuivre.Responsabiliser les banquesDans le cadre d’une campagne internationale, lesAmis de la Terre ont développé une campagned’interpellation des institutions financières. Cettedémarche s’est révélée ambiguë : si les banquesont maint<strong>en</strong>ant l’obligation légale de prés<strong>en</strong>ter un“bilan <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal” de leurs activités, cela setraduit par des économies d’énergie dans leursag<strong>en</strong>ces, par des sièges luxueux aux normes“haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale”… mais lesbanques refus<strong>en</strong>t systématiquem<strong>en</strong>t d’ouvrir ledébat sur les prêts accordés, leurs finalités et leursconséqu<strong>en</strong>ces sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Pour lemom<strong>en</strong>t, seule la Caisse d’épargne s’est montréeintéressée pour réaliser un bilan-carbone de sesplacem<strong>en</strong>ts. Le syndicat Sud-Banque a fait part deson intérêt pour la démarche mais n’a pas réussià faire remonter la question dans les institutions.Marie Clem’sSe développerLa coordination nationale reste une petite structureavec une dizaine de salariés. Elle bénéf<strong>ici</strong>ed’un financem<strong>en</strong>t à 40 % par des fondations quisouti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les Amis de la Terre au niveau international,à 20 % par des fonds publics accordésdans le cadre d’études spécifiques ou <strong>en</strong> subv<strong>en</strong>tionde fonctionnem<strong>en</strong>t, 20 % par des emploisaidés et le reste provi<strong>en</strong>t des contributions desadhér<strong>en</strong>ts et des groupes locaux, et des retourssur les campagnes.Ce manque d’autonomie financière est aujourd’huiun frein. Les fondations donn<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t<strong>en</strong> fonction des campagnes. Si par exemple, <strong>en</strong> cemom<strong>en</strong>t, le travail sur les agrocarburants estfinancé, il n’y a pas de fonds pour traiter d’autressujets pourtant importants comme le nucléaireou les OGM.Actuellem<strong>en</strong>t, les Amis de la Terre sont prés<strong>en</strong>tsdans 72 pays. C’est le réseau qui compte le plusde groupes locaux, même s’il n’est pas toujoursvisible car certains pays ont adopté d’autresnoms : Bund <strong>en</strong> Allemagne, Pronatura <strong>en</strong> Suisse.Un bureau international d’une vingtaine de salariés,à Amsterdam, a ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t pour rôle defaire circuler les informations. Il n’a pas un rôlede direction comme au WWF ou à Gre<strong>en</strong>peace.Ce sont les groupes locaux qui ont le pouvoir dedécision.Il y a égalem<strong>en</strong>t un bureau à Bruxelles d’une vingtainede personnes — une par langue — poursuivre les débats de l’Union europé<strong>en</strong>ne et alerterles groupes locaux des décisions qui vont êtreprises. Le bureau europé<strong>en</strong> travaille actuellem<strong>en</strong>tbeaucoup sur les questions des OGM et du climat.Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre.Les Amis de la Terre français connaiss<strong>en</strong>t donc unr<strong>en</strong>ouveau qui n’a pas <strong>en</strong>core atteint le niveau desannées 1970, mais qui est significatif d’un retourà un besoin de fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique parla base, et aussi de la nécessité de faire le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>trel’écologie et les questions sociales. C’est sansdoute aujourd’hui le réseau international le pluscohér<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les idées déf<strong>en</strong>dues et ses pratiques.M.B ■


échauffem<strong>en</strong>tDRAction devant le Parlem<strong>en</strong>t de Bruxelles <strong>en</strong> mai 2008, dénonçant l’utilisation de voitures polluantes par ceux chargés de fixer les normes.Un Réseauau secours du ClimatNé <strong>en</strong> 1996, avant les accords de Kyoto, le RéseauAction Climat fédère les associations qui mèn<strong>en</strong>t une actiondans le domaine du changem<strong>en</strong>t climatique.En 1992, lors du sommet de Rio, les preuvess’accumul<strong>en</strong>t que nous avons un réchauffem<strong>en</strong>tclimatique d’origine humaine. Desnégociations au niveau international comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tpour essayer d’obt<strong>en</strong>ir de la part des Etats un<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t à limiter leurs émissions de gaz àeffet de serre. Ces négociations vont déboucher<strong>en</strong> 1996 sur ce que l’on a appelé le protocole deKyoto.A l’époque, Antoine Bonduelle, qui dirigel’INESTENE, un bureau d’étude sur les questionsénergétiques aujourd’hui disparu, et HélèneConnor, chargée de campagne à Gre<strong>en</strong>peace surla question du climat, constat<strong>en</strong>t l’abs<strong>en</strong>ce decoordination <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes associationsfrançaises.Repr<strong>en</strong>ant ce qui se fait dans d’autres pays, ilspropos<strong>en</strong>t aux différ<strong>en</strong>tes associations de se fédérerpour créer une association spécifique ayantpour but de suivre les négociations internationales,les études sci<strong>en</strong>tifiques, les mesures mises<strong>en</strong> application et de faire circuler l’informationauprès des groupes adhér<strong>en</strong>ts. Le RAC-France estné <strong>en</strong> 1996, avec au départ 14 structures adhér<strong>en</strong>tes(liste ci-contre).Ensemble dans le bon s<strong>en</strong>sLe RAC permet de partager les informations, lescompét<strong>en</strong>ces, mais égalem<strong>en</strong>t de peser politiquem<strong>en</strong>tface aux institutions. Au départ, il n’avaitpas vocation à s’adresser au grand public. Cela sefera progressivem<strong>en</strong>t. Soll<strong>ici</strong>té pour faire de l’expertise,il livre des résultats qui donneront despublications destinées, elles, au public.La mise <strong>en</strong> place de cette coordination permet depr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce que le thème du changem<strong>en</strong>tclimatique touche beaucoup de secteurs… etdonc beaucoup de réseaux associatifs. Pour lesinstitutions, le RAC va vite être perçu comme unc<strong>en</strong>tre de ressources, ce qui va nécessiter de collecterdes données et de les r<strong>en</strong>dre accessibles. Ducôté du public, les demandes de confér<strong>en</strong>ces vontse multiplier.L’Union europé<strong>en</strong>ne va lui demander de rec<strong>en</strong>serles initiatives pour limiter les émissions de gaz àeffet de serre et le charge <strong>en</strong> plus d’évaluer l’impactde ces initiatives.Au départ, ce sont les associations adhér<strong>en</strong>tes quivont repr<strong>en</strong>dre à leur compte les demandes, maistrès vite, une personne sera embauchée pour> Les groupes adhér<strong>en</strong>ts■ Gre<strong>en</strong>peace■ le WWF■ les Amis de la Terre■ le CLER■ la FNAUT (Fédérationnationale des associations d’usagersdes transports)■ 4D (Dossiers et débatspour le développem<strong>en</strong>t durable)■ Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t■ FNE (France Nature<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t)■ Fubicy (Fédération desusagers de la bicyclette)■ LPO (Ligue pourla protection des oiseaux)■ Réseau Sortir du nucléaire■ EDIF (Energie durable<strong>en</strong> Ile-de-France)■ Hélio international■ Hespul> Environnem<strong>en</strong>t■ Gagny <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, Jean D<strong>en</strong>is,18, rue des Collines, 93220 Gagny,tél : 01 43 81 49 20.■ Forêts <strong>en</strong> Aulnoye, BP 42,93290 Tremblay-<strong>en</strong>-France,tél : 01 43 83 30 26.■ Amis de la Nature, GhislaineGardaire, 10, rue Roger-Sal<strong>en</strong>gro,93330 Neuilly-sur-Marne.■ ADSEPA, Associationde déf<strong>en</strong>se du plateau d’Avron,Roger Lignot, 20, rue Fernand-Sanglier, 93360 Le Plateau-d’Avron,tél : 01 43 00 47 33.■ Environnem<strong>en</strong>t 93, AgnèsAuger, Daniel Maunoury,7, rue Pasteur, 93400 Saint-Ou<strong>en</strong>,tél : 01 40 12 31 18.■ C<strong>en</strong>tre ornithologique d’Ile-de-France, maison de l’oiseau, parc dela Poudrerie, allée Eugène-Burlot,93410 Vaujours,tél : 01 48 60 13 00.■ Circuler autrem<strong>en</strong>t, André Ridon,10, av<strong>en</strong>ue Dumont,93600 Aulnay-sous-Bois.sur www.idfe.org.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20082 5


échauffem<strong>en</strong>tEgalem<strong>en</strong>tdans le même bâtim<strong>en</strong>t> Déclic,tél : 01 48 57 86 72,www.declicsolidarite.orgCréée <strong>en</strong> 1995, Déclic, agitateurde solidarité, est une associationqui a pour objet d’accompagnerles acteurs de la solidarité etdu développem<strong>en</strong>t durable dansleurs actions de communicationet de s<strong>en</strong>sibilisation.> Cofides Nord-Sud,tél : 01 49 33 00 51,www.cofides.orgPour pallier l’insuffisancedes systèmes bancaires dansles pays du Sud, Peuplessolidaires et Terre des hommesFrance ont créé <strong>en</strong> 1995 laCoopérative financière pourle développem<strong>en</strong>t de l’économiesolidaire Nord-Sud afin deproposer au Nord comme auSud des formes novatricesde solidarité. Des c<strong>en</strong>taines deporteurs de projets ont depuispu bénéf<strong>ici</strong>er de la garantieCofides, pour l’accèsà du micro-crédit.> Peuples solidaires,tél : 01 48 58 21 85,www.peuples-solidaires.orgLa fédération Peuples solidairesest une association de solidaritéinternationale née <strong>en</strong> 1983de la fusion <strong>en</strong>tre deuxmouvem<strong>en</strong>ts : le Mouvem<strong>en</strong>t1% Tiers-monde pour undéveloppem<strong>en</strong>t solidaire (créé<strong>en</strong> 1974) et l’Union des comitéspour le développem<strong>en</strong>t despeuples (créée <strong>en</strong> 1972).Peuples solidaires fédère desadhér<strong>en</strong>ts individuels et desgroupes locaux qui souhait<strong>en</strong>tagir pour un “développem<strong>en</strong>tsolidaire de tous les peuples”.Elle regroupe 80 associationslocales, 300 adhér<strong>en</strong>tsindividuels et 7500 personnespart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t aux campagnesde son Réseau-solidarité.Action <strong>en</strong> avril 2008 dénonçant les publ<strong>ici</strong>tés illégales pour les automobiles. La loi impose <strong>en</strong> effet que la consommationet les émissions du véhicule soi<strong>en</strong>t aussi lisibles que le slogan.suivre ce qui se passe au niveau international. Etpuis une deuxième sera chargée de la circulationde l’information et des questions agricoles, unetroisième de la coordination des actions des associationset de la question des transports, <strong>en</strong>finune quatrième va travailler plus spécifiquem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> direction des collectivités locales pour lesconseiller dans la mise <strong>en</strong> place d’un plan climat.Le RAC n’a pas de bénévoles : les personnes quiveul<strong>en</strong>t l’aider sont r<strong>en</strong>voyées vers les associationsadhér<strong>en</strong>tes. Les salariés sont sous contrôled’un conseil d’administration où sièg<strong>en</strong>t treizepersonnes, une par association fondatrice.Le PariLe RAC va relayer, <strong>en</strong>France, <strong>en</strong> 2000, la campagneinternationale “LePari” qui consiste àdemander à des élèves etdes étudiants, p<strong>en</strong>dantune année scolaire, soithuit mois, d’atteindredans leur établissem<strong>en</strong>tles objectifs du protocolede Kyoto prévus sur…huit ans. Cette campagne, qui donnera d’excell<strong>en</strong>tsrésultats, permettra de mettre <strong>en</strong> avant lafaible mobilisation de nos politiques et l’énormepot<strong>en</strong>tiel dont on dispose pour diminuer nosémissions (économies d’énergie, choix dans lamobilité…).Faire passerl’information au SudOutre son rôle <strong>en</strong> France de circulation des informationset de gestion des demandes de confér<strong>en</strong>ces,le RAC a développé une autre activité à lademande d’associations de l’Afrique francophone: un travail de traduction des confér<strong>en</strong>cesinternationales, ces associations n’ayant que rarem<strong>en</strong>taccès aux débats internationaux. Le RACest ainsi <strong>en</strong> relation avec de nombreux groupesdits “du Sud” qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ce desactions à m<strong>en</strong>er chez eux : lutte contre la déforestation,adaptation au changem<strong>en</strong>t climatique,mais aussi questions énergétiques liées à des projetsde développem<strong>en</strong>t.Elargir la mobilisationAvec le temps et l’importance que pr<strong>en</strong>d la questionclimatique dans les débats politiques, le RACa tissé des li<strong>en</strong>s de plus <strong>en</strong> plus larges avecd’autres réseaux comme celui des magasinsBiocoop, le mouvem<strong>en</strong>t altermondialiste Attac, leCRID (coordination d’associations de solidaritéinternationale)… Quand des campagnes sontlancées, le RAC est souv<strong>en</strong>t soll<strong>ici</strong>té mais, le plussouv<strong>en</strong>t, il se cantonne dans un rôle d’expertise,vérifiant que les argum<strong>en</strong>taires de campagne neconti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas d’erreurs. Il n’a pas un rôle militant.Le RAC propose une lettre électronique m<strong>en</strong>suelle,Infos de serre, qui communique les dernièresinformations sur le sujet.De fait, cette fédération constitue un contre-pouvoirimportant face à des lobbies qui, derrière undiscours de “développem<strong>en</strong>t durable”, cherch<strong>en</strong>tsurtout à protéger durablem<strong>en</strong>t leur position. LeRAC s’oppose ainsi aux constructeurs automobileset aux discours erronés sur la voiture propre.De même, le RAC a publié d’excell<strong>en</strong>tes donnéessur la question du nucléaire, montrant que celu<strong>ici</strong>n’a et n’aura qu’un rôle marginal sur la questionde l’effet de serre.M.B ■RAC, 2 b, rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil,tél : 01 48 58 83 92, www.rac-f.org.DR2 6 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


ogmPour ne pas êtregénétiquem<strong>en</strong>t manipulésDepuis plusieurs années, la lutte est int<strong>en</strong>se autour de la question des organismesgénétiquem<strong>en</strong>t modifiés. Dissémination de poll<strong>en</strong>s, fauchages volontaires, clausede sauvegarde… Au milieu des argum<strong>en</strong>ts et des approximations des uns et desautres, Inf’OGM essaie de faire passer les informations les plus justes possibles.Christophe Noisette, qui a une formation dephilosophie, était objecteur de consci<strong>en</strong>ceà la FPH, Fondation pour le progrès del’Homme Charles Leopold Meyer. Cette fondationintervi<strong>en</strong>t sur les grandes questions planétaires etnotamm<strong>en</strong>t sur les questions agricoles et la sécuritéalim<strong>en</strong>taire. Dans ce cadre, trois r<strong>en</strong>contressur le thème des OGM, <strong>en</strong> Suisse, <strong>en</strong> Belgique et<strong>en</strong> Inde, ont été organisées et à chaque fois unepublication réalisée pour capitaliser l’expéri<strong>en</strong>cede ces r<strong>en</strong>contres. Lors de ces confér<strong>en</strong>ces,Christophe Noisette r<strong>en</strong>contre des organisationscomme Gre<strong>en</strong>peace, Solagral, la Confédérationpaysanne… qui mèn<strong>en</strong>t des campagnes contre lesOGM. La FPH leur propose alors de réfléchir aumoy<strong>en</strong> de faire circuler les informations <strong>en</strong>tre cesorgainsations. L’idée de mutualiser un serviced’information qui vérifierait, traduirait, synthétiseraitet contextualiserait une information disparateet polémique fait son chemin et la fondationdonne son feu vert pour financer une associationqui assurerait ce rôle. C’est ainsi qu’<strong>en</strong> 1999 estnée l’association Inf’OGM, veille citoy<strong>en</strong>ne sur lesOGM.OGM et choix de sociétéChristophe Noisette est embauché <strong>en</strong> septembre1999 comme animateur de l’association et bénéf<strong>ici</strong>ealors d’une aide de l’Etat sur cinq ans(contrat emploi-jeune). La première activité del’association va être de publier tous les mois unquatre-pages. Au départ, avec le financem<strong>en</strong>t dela fondation, ce bulletin est offert gratuitem<strong>en</strong>taux associations et aux particuliers qui <strong>en</strong> font lademande.Le sujet pr<strong>en</strong>ant de l’ampleur, il est complété, àpartir de 2001, par des dossiers thématiques de 4à 8 pages (par exemple : “polémiques autour duriz transgénique doré”, mars 2001). A partir de2004, le bulletin devi<strong>en</strong>t payant pour assurer unplus grand autofinancem<strong>en</strong>t et pallier au dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tdu ministère de l’Environnem<strong>en</strong>t. Lesinformations rest<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t gratuites via lesite internet de l’association.Christophe Noisette / www.lairederi<strong>en</strong>.netContrairem<strong>en</strong>t à certaines approches, la questiondes OGM n’est pas abordée uniquem<strong>en</strong>t pour sonaspect sci<strong>en</strong>tifique, mais égalem<strong>en</strong>t sous un anglesocial : quelles conséqu<strong>en</strong>ces le choix des OGMpeut-il <strong>en</strong>traîner sur la société (privatisation dessem<strong>en</strong>ces et du vivant, risque de prolifération,<strong>en</strong>jeux financiers, implications dans le domainede la recherche, questions éthiques…).Pour suivre les différ<strong>en</strong>ts aspects des questionsque pos<strong>en</strong>t les OGM, l’association va progressivem<strong>en</strong>tembaucher. Ils sont aujourd’hui cinq salariés(pour trois plein-temps) : ChristopheNoisette continue à animer la circulation de l’information(rôle de rédacteur <strong>en</strong> chef), une personnetravaille sur les questions sci<strong>en</strong>tifiques,une autre sur les questions juridiques, une autreassure l’administratif et le rôle important maisdiscret de secrétaire de rédaction et la dernière lesecrétariat et la comptabilité.Exposition pédagogique organisée avec une associationalgéri<strong>en</strong>ne AREA-Ed, et une association de Montpellier BEDE,exposée <strong>ici</strong> à la bibliothèque nationale d’Alger.Constatant que le bulletin est trop techniquepour le grand public, il sera remplacé <strong>en</strong> juillet2006 par deux autres publications. Inf’OGMACTU, destiné aux acteurs <strong>en</strong>gagés sur le débatdes OGM (associations, journalistes, responsablespolitiques ou sci<strong>en</strong>tifiques), proposé uniquem<strong>en</strong>tpar abonnem<strong>en</strong>t internet, réactualiséplus souv<strong>en</strong>t que le bulletin papier. Un bulletingrand public, nommé simplem<strong>en</strong>t Inf’OGM, com-Marie Clem’s> Enseignem<strong>en</strong>t desmédecines complém<strong>en</strong>tairesDepuis le début des années1980, il est possible desuivre des cours au sein dudépartem<strong>en</strong>t des médecinescomplém<strong>en</strong>taires de l’Unité deformation et de recherche santé,médecine et biologie humainede Bobigny, au sein de la facultéde médecine. En soirée ou<strong>en</strong> week-<strong>en</strong>d, les étudiants demédecines peuv<strong>en</strong>t y suivredes cours d’acupuncture,mésothérapie, ostéopathie,acupuncture obstrétricale,phytothérapie, naturopathie,homéopathie, pharmacopéechinoise, auriculothérapie.Certaines disciplines sontouvertes à des non-médecins.Départem<strong>en</strong>t des médecinescomplém<strong>en</strong>taires, UFR Santé,médecine et biologie humaine,74, rue Marcel-Cachin,93017 Bobigny cedex,tél : 01 48 38 76 11.Christophe Noisette.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20082 7


ogmposé de quatre pages d’actualité, d’une fiche technique,d’une page de débat, d’une page de prés<strong>en</strong>tationdes ouvrages ou vidéos récemm<strong>en</strong>tpubliés paraît tous les deux mois. Ces médias différ<strong>en</strong>tsouvr<strong>en</strong>t des débats de plusieurs niveauxavec des publics différ<strong>en</strong>ts. En revanche, celademande d’avoir des modes de rédaction différ<strong>en</strong>ts.Christophe Noisette / www.lairederi<strong>en</strong>.net> DoulasLa doula est une femme au cotéde la femme <strong>en</strong>ceinte et de ceuxqui l’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t, elle est à l’écoutede ses désirs, ses besoins et lasuit dans ses choix. Elle proposeun accompagnem<strong>en</strong>t dansla continuité, une relation deconfiance, de compl<strong>ici</strong>té etd’intimité de femme à femme.Pour l’association Doulas deFrance, la doula a pourvocation d’accompagner et desout<strong>en</strong>ir la future mère et son<strong>en</strong>tourage p<strong>en</strong>dant la grossesse,l’accouchem<strong>en</strong>t et la périodepostnatale, grâce à sonexpéri<strong>en</strong>ce et à sa formation, etcela uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>tdu suivi médical choisi par lespar<strong>en</strong>ts (hôpital, clinique, sagefemmelibérale... ). Une doulan’a pas de fonction médicale,elle n’est pas thérapeute. Ellesouti<strong>en</strong>t le travail des sagesfemmes.Doulas de France,34, boulevard Chanzy,93100 Montreuil,www.doulas.info. Agnès Aubry,06 80 59 23 09ou 08 72 12 41 70.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Mama Luna, 11, av<strong>en</strong>ueH<strong>en</strong>riette, 93170 Bagnolet,tél : 01 48 70 87 75,www.mama-luna.fr. Offrir auxpar<strong>en</strong>ts des ressources pour unmaternage épanoui, pour développerdes li<strong>en</strong>s forts <strong>en</strong>tre par<strong>en</strong>tset <strong>en</strong>fants.■ La santé autrem<strong>en</strong>t, 6, square du11-Novembre-1918, 93240 Stains.■ A l’écoute du monde, 10, rueRochebrune, 93100 Montreuil.Répercuter les informationsGlobalem<strong>en</strong>t, Inf’OGM ne cherche pas à pr<strong>en</strong>dreposition : c’est aux associations, aux institutions,aux personnes de le faire. Inf’OGM collecte desinformations, les analyse, les vérifie, les répercuteet lance des débats sans y répondre. L’informationest pour Inf’OGM la pierre d’angle dudébat social, libre à chacun <strong>en</strong>suite de se positionner.Par exemple, l’Inra (Institut national dela recherche agronomique) a accepté de travaillersur l’idée de peupliers transgéniques spécifiquesdestinés à la fabrication d’agrocarburants dits dedeuxième génération (compr<strong>en</strong>dre non-alim<strong>en</strong>taires),et a reçu des autorisations pour des plantationsde plein champ ; par ailleurs, il mène unprogramme pour la protection des espèces depeupliers anci<strong>en</strong>s. Est-ce complém<strong>en</strong>taire oucontradictoire ?Inf’OGM épluche une cinquantaine de sources depresse étrangère. Cela lui permet de relever dessujets qui peuv<strong>en</strong>t faire l’objet de débats ailleurs :ainsi, dans la presse allemande, les actions desfaucheurs volontaires <strong>en</strong> France sont jugéscomme des actions viol<strong>en</strong>tes alors que le blocaged’un train nucléaire non. Alors viol<strong>en</strong>ce ou nonviol<strong>en</strong>ce?Beaucoup de questions port<strong>en</strong>t sur le financem<strong>en</strong>tet la gouvernance de la recherche : où sontles priorités ? A qui profite telle ou tellerecherche ? Qui a décidé de faire une telle recherche?Choix sci<strong>en</strong>tifiquesou choix politiques ?A la tribune, à Tizi Ouzoou (Algérie), Christophe Noisette, Salim BourrasInf’OGM relate égalem<strong>en</strong>t les polémiques sci<strong>en</strong>tifiques,nombreuses car issues d’une sci<strong>en</strong>cejeune, mais pour poser la question du lieu dudébat : est-ce aux sci<strong>en</strong>tifiques de débattre <strong>en</strong>treeux de ces choix ? Dans la mesure où une polémiqueporte sur le danger pot<strong>en</strong>tiel de l’usaged’un OGM, le débat est-il sci<strong>en</strong>tifique ou politique?Inf’OGM travaille notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la fondationSci<strong>en</strong>ces citoy<strong>en</strong>nes, qui pose les mêmesquestions. Cela permet des rapprochem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>trediffér<strong>en</strong>ts sujets polémiques sci<strong>en</strong>tifiques : lesOGM prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de nombreuses similitudes avecle nucléaire et les nanotechnologies : culture dusecret, investissem<strong>en</strong>t financier important, manipulationpolitique de l’information, risques à longterme… et, partout, déf<strong>ici</strong>t démocratique.Christophe Noisette aime lier la question desOGM à d’autres sujets “techniques”, cela permetde relier une question a priori sci<strong>en</strong>tifique à unequestion de société. Mais Inf’OGM ne tranchepas : la loi dit que… l’institution X dit que… lafirme dit que… l’association Y dit que… Inf’OGMfournit des élém<strong>en</strong>ts pour que chacun puisse élaborerdans l’intimité de ses valeurs, son proprejugem<strong>en</strong>t.L’ess<strong>en</strong>tiel est d’agir comme un c<strong>en</strong>tre de ressources,<strong>en</strong> particulier pour les associations, lesresponsables politiques et les médias.Pour trancher dans un débat, il faut un long processus.Ainsi, sur la question de la coexist<strong>en</strong>cepossible avec d’autres cultures, p<strong>en</strong>dant sept ouhuit ans, Inf’OGM s’est cont<strong>en</strong>té de lister tous lescas où cela n’a pas fonctionné… pour <strong>en</strong> arriveraujourd’hui à dire que la position sci<strong>en</strong>tifique estcons<strong>en</strong>suelle : il n’y a pas de coexist<strong>en</strong>ce possible.Autres cons<strong>en</strong>sus :> les procédures d’évaluation mises <strong>en</strong> place dansles pays qui utilis<strong>en</strong>t des OGM ne constitu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>ri<strong>en</strong> des garanties quant à leur innocuité pour lasanté humaine et pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, tant lesétudes m<strong>en</strong>ées sont incomplètes, ori<strong>en</strong>tées etincompatibles avec la rigueur sci<strong>en</strong>tifique ;> La majorité des décisions politiques concernantles OGM sont prises contre l’avis des populations,parfois sous couvert de procédures deconsultation inacceptables d’un point de vuedémocratique.Id<strong>en</strong>tifier les manqueslégislatifsPour les règles qui prévoi<strong>en</strong>t qu’un produit cont<strong>en</strong>antplus de 0,9 % d’OGM soit étiqueté <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce,Inf’OGM se cont<strong>en</strong>te de rappeler que80 % des produits cont<strong>en</strong>ant des OGM v<strong>en</strong>dussur le marché échapp<strong>en</strong>t à la règle de l’étiquetagecar la loi a “oublié” de considérer que les produitsissus d’animaux nourris avec des OGM conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>teux-mêmes des OGM (lait, œuf, viande, fromage).L’expertise juridique permet d’analyser le cont<strong>en</strong>udes lois et des décrets, de montrer ce qui étaitdemandé et par qui… et de noter ce qui a été ret<strong>en</strong>u; cela montre le plus souv<strong>en</strong>t une conniv<strong>en</strong>ce2 8 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


insertion(INA, Dz), Robert Ali Brac de la Perrière (BEDE) et Lila Salhi (Ina, Area-ed).<strong>en</strong>tre Etat et producteurs. L’exemple de la gestionréglem<strong>en</strong>taire de la coexist<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> France estfrappant : les mesures ne sont pas des obligationsmais sont issues d’un “accord” <strong>en</strong>tre le ministèreet l’AGPM, association des promoteurs des OGM.Inf’OGM fut à l’époque le seul média à <strong>en</strong> avoirclairem<strong>en</strong>t précisé la nature alors que les journauxet télés ont recopié le communiqué de pressedu ministère de l’Agriculture sans trop se poserde question.L’expertise se fait aussi dans le domaine de l’écriture: Inf’OGM est soll<strong>ici</strong>té pour relire de nombreuxdocum<strong>en</strong>ts pour des campagnes lancéespar la Confédération paysanne, les Amis de laTerre… pour des dossiers dans la presse, pour desinterv<strong>en</strong>tions dans le domaine de l’Educationnationale.Faiblesse du financem<strong>en</strong>tTout cela a un coût… Or les recettes de ces activitésne couvr<strong>en</strong>t pour le mom<strong>en</strong>t que 13 % desfrais. L’association doit donc jongler avec lesemplois aidés, les dotations de fondations ou departiculiers. Il y a actuellem<strong>en</strong>t de nombreusesdemandes de l’étranger, notamm<strong>en</strong>t des paysd’Europe de l’Est (Roumanie, Bulgarie) où lesOGM se développ<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dehors de tout débatpolitique ; aussi des pays africains (Burkina Faso,Sénégal…) : répondre à ces demandes est extrêmem<strong>en</strong>tcomplexe à cause des coûts de déplacem<strong>en</strong>ts,des problèmes de traduction, de la nécessitéd’appréh<strong>en</strong>der le contexte juridique local…Bref, il y aurait fort à faire et l’arg<strong>en</strong>t reste un frein.Une ressource qui, malheureusem<strong>en</strong>t, ne manquepas dans le camp des promoteurs des OGM.Malgré cette faiblesse du porte-monnaie, il estremarquable que, sondage après sondage, l’opinionpublique reste toujours autant opposée àl’introduction des cultures OGM et à la mise <strong>en</strong>place d’une clause de sauvegarde sur le seul maïsautorisé <strong>en</strong> France, début 2008 ; cela peut laisserespérer un blocage d’une technologie que ri<strong>en</strong> nejustifie.M.B ■Inf’OGM, 2 b, rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil,tél : 01 48 51 65 40, www.infogm.orgou moins spécialisé : www.lesogm.org.L’Usine solidaireUne anci<strong>en</strong>ne usine située face au stade de France sert de lieude réception… et de réinsertion. Une démarche qui chercheà hisser les plus démunis vers le haut.En 1984, confrontée à un problème dedrogue d’un de ses <strong>en</strong>fants, Régine, chanteuseet t<strong>en</strong>ancière d’une boîte de nuit àParis, décide de créer SOS Drogues. Découvrantd’autres problèmes sociaux comme les difficultésde logem<strong>en</strong>t, d’emploi, de réinsertion pour lesanci<strong>en</strong>s prisonniers, Régine va multiplier lesstructures d’aides, regroupées au sein du GroupeSOS, énorme structure qui emploie aujourd’huiprès de 2000 personnes dans différ<strong>en</strong>tes activitésd’insertion (<strong>en</strong>cart page suivante).La main à la pâteLa chocolaterie Meunier est à l’abandon quand,<strong>en</strong> 2001, naît le projet d’<strong>en</strong> faire un c<strong>en</strong>tre d’insertionparticulier : des personnes <strong>en</strong> difficulté yappr<strong>en</strong>dront à servir dans des restaurants haut degamme. L’Usine, dont une partie est classée (lacheminée notamm<strong>en</strong>t), est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> structurebois d’où un grand nombre de poteaux. Elleest réhabilitée <strong>en</strong> gardant de grands espaces, <strong>en</strong>installant des cuisines fonctionnelles. Réginedemande au chef cuisinier de son restaurant,Richard, s’il serait intéressé pour <strong>en</strong>cadrer l’expéri<strong>en</strong>ce.Celui-ci, après dix ans dans le restaurantde Régine, démarre alors une nouvelle vie dans laformation.Plusieurs t<strong>en</strong>tatives de services sont faites avantde trouver un équilibre. Aujourd’hui, il y a unpetit restaurant situé dans un bâtim<strong>en</strong>t indép<strong>en</strong>dant,un c<strong>en</strong>tre d’affaires avec un m<strong>en</strong>u haut degamme, plus un imm<strong>en</strong>se c<strong>en</strong>tre de réception quioccupe l’ess<strong>en</strong>tiel de l’usine et qui peut recevoirjusqu’à 1500 couverts.Lors des grands événem<strong>en</strong>ts sportifs qui se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tde l’autre côté de la rue, il arrive parfois qu’ilfaille mettre des chapiteaux à l’extérieur et lerecord est de 4000 repas pour un service.Marie Clem’sS!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20082 9


insertion> Maison des associations,des alternativeset de la formationSur plus de 1400 m2, laMaaform, Maison des associations,des alternatives et de laformation, est née initialem<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> 1992, du regroupem<strong>en</strong>t de lafédération des Cigales, de lasociété coopérative Garrigue, duréseau Reas. Les Cigales sontdes clubs d’investissem<strong>en</strong>t pourla gestion alternative et localede l’économie solidaire.La société coopérative Garrigueintervi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t pour desinvestissem<strong>en</strong>t dans le capitalde société, mais à un niveauplus élevé. Le Reas, Réseaupour une économie alternativeet solidaire, né <strong>en</strong> 1992, n’existeplus aujourd’hui. Ce réseau aposé les fondem<strong>en</strong>ts de ce quel’on appelle aujourd’hui l’économiesolidaire. Dès le départ,une partie des locaux a servi àmettre <strong>en</strong> place un restaurantd’insertion, Le Relais qui fonctionnetoujours aujourd’hui.P<strong>en</strong>dant de longues années, il ya eu égalem<strong>en</strong>t Andines, structured’où est né Minga (voirpage 32). Au fil des ans, leslocaux ont toujours accueilli detrès nombreuses associations.On y trouve aujourd’hui unsyndicat du cirque de création,des groupes culturels, l’Ami,Ateliers mutualisés pourune usage social del’information, etc.Maaform, 61, rue Victor-Hugo,93500 Pantin, tél : 01 48 4689 75 ou 01 48 91 31 97(Le Relais), 01 49 91 90 91(Fédération des Cigales),01 48 91 67 26 (Syndicatdu cirque de création),01 48 44 09 52 (AMI).> Juristes solidaritésL’association Juristessolidarités a vu le jour sousl’impulsion d’un collectif demilitants, paysans, travailleurssociaux, juristes, ... et ayant unepratique de terrain <strong>en</strong> dehors ouau sein de l’appareil jud<strong>ici</strong>aire.Juristes solidarités proposed’utiliser le droit commeun outil d’autonomie, dedéveloppem<strong>en</strong>t et detransformation sociale.Juristes solidarités,5, rue de la Révolution,93100 Montreuil,tél : 01 48 51 39 91,www.agirledroit.org.Communication classiqueCe lieu a servi les repas p<strong>en</strong>dant le Forum socialeuropé<strong>en</strong>. Lorsque nous sommes allés voir la prés<strong>en</strong>tationsur Internet, nous nous sommesdemandé si nous ne nous étions pas trompé :toute la communication est extrêmem<strong>en</strong>t classiqueet ne prés<strong>en</strong>te jamais L’Usine comme une<strong>en</strong>treprise d’insertion.Pour le visiteur, seuls les bureaux du Groupe SOS,situés dans les anci<strong>en</strong>s locaux de gardi<strong>en</strong>nage, àl’<strong>en</strong>trée, peuv<strong>en</strong>t mettre la puce à l’oreille.Richard, qui nous fait visiter les lieux, nous faitd’abord une prés<strong>en</strong>tation classique jusqu’à ce qu<strong>en</strong>ous lui posions des questions sur le côté insertionde l’<strong>en</strong>treprise. Comme il nous le précise, lacommunication est ainsi ori<strong>en</strong>tée volontairem<strong>en</strong>t.Les personnes formées <strong>ici</strong> sont destinées àrejoindre des grands établissem<strong>en</strong>ts parisi<strong>en</strong>s etdoiv<strong>en</strong>t donc se frotter avec des “off<strong>ici</strong>els”. Lorsd’une finale sportive, il nous raconte qu’un premierministre réc<strong>en</strong>t est v<strong>en</strong>u manger à L’Usine. Lelieu est très demandé par des <strong>en</strong>treprises qui ontleur siège dans le nord parisi<strong>en</strong>. Richard insistesur la nécessité d’avoir le plus de mélange possibledans les événem<strong>en</strong>ts pour varier lescontraintes : cela va de la réunion syndicale audéfilé de mode de luxe.Cette mixité des g<strong>en</strong>res et le côté festif ont permisd’avoir de bons résultats avec les personnes <strong>en</strong>réinsertion qui sont agréablem<strong>en</strong>t surprises del’ambiance de travail.Dans les coulisses…Si tout est fait pour que, du côté public, tout sepasse bi<strong>en</strong>, les choses sont plus complexes à gérerdu côté coulisse. Entre ceux et celles qui arriv<strong>en</strong>tLe groupe SOSLe groupe SOS fédère aujourd’huiles associations suivantes :> SOS Drogue international qui, depuis 1984,vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aide aux victimes des dép<strong>en</strong>dances,publie la revue Interdép<strong>en</strong>dances et gère40 établissem<strong>en</strong>ts d’hébergem<strong>en</strong>t,de soins et d’insertion.> SOS Habitat et soins qui, depuis 1986, a mis<strong>en</strong> place des appartem<strong>en</strong>ts thérapeutiques pourdes personnes dont l’âge, la pathologie ou laprécarité nécessite un souti<strong>en</strong>. Cette associationgère 26 établissem<strong>en</strong>ts.> SOS Insertion et alternatives, créé <strong>en</strong> 1994,développe des actions éducatives <strong>en</strong> directiondes mineurs <strong>en</strong> vue de prév<strong>en</strong>tion et deréinsertion. Elle gère 15 établissem<strong>en</strong>ts. Elle faitun travail d’insertion <strong>en</strong> utilisant le microcréditet le commerce équitable.> Arcat, depuis 1984, aide et accompagne lesmalades exclus dans leur démarche de soin,Marie Clem’s<strong>en</strong> retard, qui abandonn<strong>en</strong>t… voire qu’il faut allerchercher au commissariat, l’organisation desplannings de travail n’est pas de tout repos.Aujourd’hui, il y a 50 postes : 9 <strong>en</strong>cadrants et 41personnes <strong>en</strong> insertion. Cela va de la gestion destoilettes (pour 1500 personnes, il <strong>en</strong> faut beaucoup)aux voituriers pour les personnalités, <strong>en</strong>passant par les animateurs musique et vidéo, leshôtesses, la sécurité… et bi<strong>en</strong> sûr la cuisine et leservice <strong>en</strong> salle.Comme les personnes sont <strong>en</strong> formation, il y a unr<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t perman<strong>en</strong>t, ce qui impliquebeaucoup plus de travail qu’une formation classiquedans un restaurant. Envoyés principalem<strong>en</strong>tpar les ag<strong>en</strong>ces locales de l’ANPE, ils reçoiv<strong>en</strong>tdes chômeurs de longue durée, des RMIstes,des personnes ayant des problèmes d’alcool,atteintes du sida, sortant de prison…Il est important pour eux de veiller à mélanger ceg<strong>en</strong>re de personnes.informe les personnes sur le système de santé,publie Le Journal du sida.> Le kiosque info sida toxicomanie, créé <strong>en</strong> 1992,offre dans Paris un c<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tation.> Le groupe SOS a été rejoint égalem<strong>en</strong>t parl’association JCLT qui, depuis 1960, hébergeet ori<strong>en</strong>te des <strong>en</strong>fants et adolesc<strong>en</strong>ts ayantdes problèmes familiaux, scolaires, éducatifset culturels. JLCT gère 43 établissem<strong>en</strong>ts.> Cresc<strong>en</strong>do développe des crèches et deshaltes-garderies avec une att<strong>en</strong>tion particulièrepour les <strong>en</strong>fants handicapés. Cette associationgère 14 établissem<strong>en</strong>ts.> Le Collège coopératif de Paris, organismede formations supérieures pour adultes, estouvert à des adultes ayant une expéri<strong>en</strong>ceprofessionnelle ou bénévole confirmée pourune formation de niveau master 1, sans prérequisuniversitaire.La mezzanine.3 0 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


Les salariés qui arriv<strong>en</strong>t sont <strong>en</strong> CDD pour troismois à un an… avec possibilité de rester au maximumdeux ans. L’Usine bénéf<strong>ici</strong>e d’une exonérationdes charges et de 8000 € annuels d’aide parposte. Il n’y a donc pas le même souci financierque dans une <strong>en</strong>treprise classique. Toutefois, il estimportant d’avoir un fonctionnem<strong>en</strong>t le plusproche de celui d’un grand restaurant pour ne pasdonner une image irréelle à ceux et celles qui ysont <strong>en</strong> formation.La principale différ<strong>en</strong>ce avec une <strong>en</strong>treprise estdans l’écoute. Ici, on se montre plus souplelorsque les problèmes sont justifiés. Le contratmoral avec les personnes <strong>en</strong> formation, c’est quele cli<strong>en</strong>t ne doit se r<strong>en</strong>dre compte de ri<strong>en</strong>.90 % des arrivants sont sans formation. Certainsarriv<strong>en</strong>t des Restaurants du Cœur. D’autres vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdu restaurant Relais de la Maaform à Pantin(voir <strong>en</strong> marges). A l’arrivée, <strong>en</strong>tre 60 et 65 % despersonnes qui pass<strong>en</strong>t à l’Usine trouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suiteun emploi. Le secteur restauration manque depersonnes formées au haut de gamme et leurstructure est donc originale dans ce milieu.Traiteur équitable et bio> Auxilia propose des conseils <strong>en</strong>développem<strong>en</strong>t durable aux collectivités.Le groupe SOS a impulsé la mise <strong>en</strong> place dediffér<strong>en</strong>tes <strong>en</strong>treprises d’insertion comme <strong>ici</strong>L’Usine et Traiteur éthique, mais égalem<strong>en</strong>tAlter Mundi Café (bar équitable, Paris XIe),Alter Mundi (mode et décoration issu ducommerce équitable, Paris 11e), Alter Mundimode (textiles équitables, Paris 4e), Lacompagnie du commerce équitable (grossiste commerceéquitable, La Plaine-Saint-D<strong>en</strong>is),Presscode (gestion des publications du groupe,Paris et Marseille), Alternacom (ag<strong>en</strong>ce decommunication, La Plaine-Saint-D<strong>en</strong>is),Alterauto (location de voitures haut de gamme,à moteur hybride… La Plaine-Saint-D<strong>en</strong>is).Marie Clem’sLe restaurant extérieur aux salles de réceptionau pied de la cheminée classée.Le groupe SOS a développé parmi ses activitésune Compagnie du commerce équitable (voir<strong>en</strong>cart). Il y a une recherche perman<strong>en</strong>te d’interactions<strong>en</strong>tre les activités du groupe. Ainsi, cetteCompagnie de commerce équitable a fourni l’<strong>en</strong>sembledu mobilier des salons d’affaires avec dessièges et des tables prov<strong>en</strong>ant d’une coopérativedu Honduras.Les produits alim<strong>en</strong>taires de la Compagnie ontété introduits dans les m<strong>en</strong>us proposés parL’Usine. Ceci a provoqué des débats et des demandes…notamm<strong>en</strong>t pour avoir la possibilité decommander des repas à l’extérieur.En interaction <strong>en</strong>tre la Compagnie de commerceéquitable et L’Usine, une activité de Traiteuréthique est née <strong>en</strong> 2006. Cette nouvelle proposition<strong>en</strong> a am<strong>en</strong>é une autre : une demande de traiteur<strong>en</strong> alim<strong>en</strong>ts biologiques. La carte du traiteurs’est donc ouverte aux produits bios, tout commela carte de L’Usine.Avec le développem<strong>en</strong>t du traiteur équitable etbiologique, une communication se fait dans unnouveau s<strong>en</strong>s, sans interv<strong>en</strong>tion, on constate unefréqu<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> hausse de la part de g<strong>en</strong>s s<strong>en</strong>sibiliséesà ces questions (réunions du WWF, desVerts…). Alors que le stade de France assurait50 % du chiffre d’affaires au départ, il n’est plusqu’à 30 % aujourd’hui. Ce chiffre d’affaires aatteint 5 millions d’euros <strong>en</strong> 2007 avec 20 % prov<strong>en</strong>antde l’activité traiteur. Beaucoup d’arg<strong>en</strong>t…mais avec des prix faibles par rapport à la qualité(plat du jour au restaurant à 8 €).L’Usine bénéf<strong>ici</strong>e de l’effet réseau du groupe SOS,avec de nombreuses complém<strong>en</strong>tarités. Elle prés<strong>en</strong>tedonc une grande capacité d’adaptation auxdemandes extérieures, ce qui explique sans doutela réussite de son taux de placem<strong>en</strong>ts de personnesqui se trouv<strong>en</strong>t, au départ, <strong>en</strong> grande difficulté.M.B ■> Réseaux d’échangesréciproques de savoirsLes associations de ceréseau essai<strong>en</strong>t de valoriser leséchanges réciproques de savoirs<strong>en</strong>tre personnes ; chacundispose de savoirs précieux,savoirs de la vie domestique,savoirs culturels, connaissanced’un métier, d’un loisir, etc.■ Poivre et sel, 55, rue HectorBerlioz, 93150 le Blanc-Mesnil.■ Rers de Montreuil, 11, ruePierre-de-Montreuil, 93100Montreuil.■ Rers Clichy-Montfermeil,CSID, 16, rue Utrillo, 93370Montfermeil.■ Rers Pré-Saint-Gervais, 3,place Anatole-France, 93310Le Pré-Saint-Gervais.■ Les Jardins des Savoirs, RersPantin, 66, parc desCourtilières, 93500 Pantin.■ Rers Sevran, c<strong>en</strong>tre socialMarcel-Paul, 12, rue Charles-Conrad, 93270 Sevran.■ Rers Saint-D<strong>en</strong>is, bourse dutravail, 9-11, Gémini, 93200Saint-D<strong>en</strong>is.■ Rers Les Lilas, 8, square duDocteur-Courcoux, appt. 898,93260 Les Lilas.Et égalem<strong>en</strong>t■ Inser’éco 93, 61, rue Victor-Hugo,93500 Pantin. Propose un petitguide des structures d’insertion <strong>en</strong>Seine-Saint-D<strong>en</strong>is.■ Restaurant Le Martin-pêcheur,chemin de l’Ecluse, 93330 Neuillysur-Marne,tél : 01 43 08 13 69.Restaurant-guinguette au bord de laMarne fonctionnant <strong>en</strong> structured’insertion.■ Reconstruire, 162, av<strong>en</strong>ue Emile-Cossoneau, 93160 Noisy-le-Grand,tél : 01 43 03 77 66. Entreprised’insertion réalisant des espacesverts.■ Aprae, 7, allée des Chèvrefeuilles,93270 Sevran, tél : 01 43 85 6966. Maraîchage biologique <strong>en</strong> jardind’insertion avec distribution depaniers de légumes. 35 personnes <strong>en</strong>contrat aidé.■ Altermonde, 23, boulevard Jules-Guesde, 93200 Saint-D<strong>en</strong>is, tél : 0148 26 49 86. Magasin géré par unestructure d’insertion Territoires, quipropose des paniers de légumes biologiqueset des produits du commerceéquitable.■ Apcis, Association pour la promotionculturelle intercommunautairestanoise, 8, square Molière, 93240Stains, tél : 01 48 22 47 95.Groupe SOS, 379, av<strong>en</strong>ue du Présid<strong>en</strong>t-Wilson,93210 La Plaine-Saint-D<strong>en</strong>is,tél. : 01 55 87 55 55, www.groupe-sos.org.L’Usine, 379, av<strong>en</strong>ue du Présid<strong>en</strong>t-Wilson,93210 La Plaine-Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 01 55 87 55 25.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20083 1


solidarités internationalesMinga, une pépinièrede questionnem<strong>en</strong>tsL’association Minga regroupe une c<strong>en</strong>taine d’<strong>en</strong>treprises, coopérativeset associations pour débattre <strong>en</strong>semble des manières d’allervers un commerce plus équitable. Une pépinière de questionnem<strong>en</strong>ts.Minga organise le salon Equitexpo.Minga (“faire <strong>en</strong>semble” <strong>en</strong> quetchua,langue indi<strong>en</strong>ne d’Amérique du Sud) estnée d’une réflexion critique sur la modeactuelle du commerce équitable. Pour <strong>en</strong> compr<strong>en</strong>drela g<strong>en</strong>èse, il faut remonter un quart desiècle <strong>en</strong> arrière.Tout comm<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 1980 quand des Colombi<strong>en</strong>ss’interrog<strong>en</strong>t sur la façon de développer uneforme de commerce qui leur permette de vivrecoorectem<strong>en</strong>t de leur travail. Ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t desFrançais, dont Michel Besson, qui leur propose dev<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> France des produits de leur artisanat.Andines vi<strong>en</strong>t de naître ; c’est une SCOP (sociétécoopérative ouvrière de production) qui va sedévelopper autour de l’importation de produitsprov<strong>en</strong>ant d’Amérique du Sud.Au fil des années et des r<strong>en</strong>contres, Andines sediversifie avec des produits d’Amérique c<strong>en</strong>trale,d’Afrique, de Palestine, de France… Le principede départ est que la demande doit v<strong>en</strong>ir des producteurset non des acheteurs. C’est parce qu’uneopportunité de produire existe que l’on chercheun débouché dans des réseaux solidaires et nonparce qu’il existe un besoin de consommer.D’Andines à MingaEn 1995, alors qu’Andines connaît une crise decroissance, un audit interne permet de se r<strong>en</strong>drecompte que chaque coopérateur consacre <strong>en</strong>viron20 % de son temps de travail à des activitésde contacts, de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts, de formation…bref à des activités militantes “non productives”,ce qui pèse sur le bilan de l’<strong>en</strong>treprise. Comme ily a un refus de soll<strong>ici</strong>ter des fonds publics pourune <strong>en</strong>treprise, une réflexion s’<strong>en</strong>gage pour quecette activité d’information se fasse hors de lacoopérative. Cela donne naissance, <strong>en</strong> 1999, àl’association Minga, avec comme finalité de favoriserla mise <strong>en</strong> place d’un réseau d’<strong>en</strong>treprisesautour des questions soulevées par le commerceéquitable.Aujourd’hui, Minga regroupe une c<strong>en</strong>taine destructures : un tiers d’associations vivant de leurtravail, des SCOP comme Andines, des coopératives,des GAEC (équival<strong>en</strong>t agricole des SCOP),des SARL ou EURL (<strong>en</strong>treprises classiques)…Les contradictionsdu commerce équitableLe réseau Minga se fixe comme premier but d’animerun débat <strong>en</strong>tre ces structures pour aller verstoujours plus d’éthique dans les différ<strong>en</strong>tes activités,avec la volonté commune que tous veul<strong>en</strong>tvivre de leur travail.Car, contrairem<strong>en</strong>t à certains qui affirm<strong>en</strong>t fairedu “commerce équitable”, les structures commeAndines se sont r<strong>en</strong>du compte qu’elles doiv<strong>en</strong>taffronter des contradictions : c’est bi<strong>en</strong> beau de3 2 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


Marie Clem’sMarie Clem’smettre <strong>en</strong> avant une solidarité avec des producteursde vin au Chili… mais quelle est l’empreinteécologique du voyage pour faire v<strong>en</strong>ir ce vin,quelle éthique peut avoir le transporteur (bateauavec pavillon de complaisance, marins surexploités),quelle concurr<strong>en</strong>ce établit-on avec les viticulteursd’<strong>ici</strong>, etc.Pour arrêter des dérives commerciales sur le commerceéquitable, Andines a pris la précaution dedéposer la marque “commerce équitable” il y aquelques années ; cela bloque aujourd’hui ceuxqui voudrai<strong>en</strong>t utiliser ce vocabulaire pour unlabel qui figerait les pratiques à un bas niveaud’exig<strong>en</strong>ce (ce n’est pas un hasard si l’ess<strong>en</strong>tiel desaides gouvernem<strong>en</strong>tales vont, pour le mom<strong>en</strong>t, àdes structures comme Max Havelaar).Minga se veut <strong>en</strong> priorité un lieu de débat, maiségalem<strong>en</strong>t une aide pour ceux qui cherch<strong>en</strong>t à selancer : il incite à bi<strong>en</strong> réfléchir à ce que l’on veutfaire et à pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce que le commerce,par sa définition même, ne peut jamais être toutà fait équitable, surtout quand les distances <strong>en</strong>treproducteurs et consommateurs sont énormes etqu’il y a obligation de passer par un certainnombre d’intermédiaires.L’équitable ne peut se cont<strong>en</strong>ter de fixer desconditions sur le seul produit. L’éthique doit aussiconcerner l’<strong>en</strong>semble de la filière. Minga visedonc à développer des petites structures autonomesau sein desquelles le fonctionnem<strong>en</strong>t peutse faire de manière coopérative, plutôt que degrosses structures hiérarchisées. Ri<strong>en</strong> à voir avecles démarches de labellisation ou de chaînes demagasins (bi<strong>en</strong>tôt les franchises ?).Concrètem<strong>en</strong>t, aucune structure adhér<strong>en</strong>te àMinga n’a plus de dix salariés. Mais cela évoluecar des discussions sont <strong>en</strong> cours avec le réseauREPAS (Réseau d’échanges et de pratiques alternativeset solidaires), qui compte des structuresallant jusqu’à 50 salariés. L’ouverture à ce réseauest le fruit d’une réflexion sur l’importance desout<strong>en</strong>ir aussi le commerce local, commerce quipeut être tout aussi équitable… et souv<strong>en</strong>t moinslourd côté empreinte écologique que le commerceSud-Nord.Dans un souci d’éviter une hiérarchisation <strong>en</strong> sonsein, Minga est <strong>en</strong> train de se déc<strong>en</strong>traliser <strong>en</strong>comm<strong>en</strong>çant par les régions où le réseau comptele plus d’adhér<strong>en</strong>ts : Rhône-Alpes, Prov<strong>en</strong>ce, Ilede-France,Bretagne…Minga a bénéf<strong>ici</strong>é, pour son lancem<strong>en</strong>t, d’une aidefinancière de 20 000 € sur trois ans de la part del’éphémère Ministère de l’économie sociale etsolidaire, lors du passage du Vert Guy Hascoët augouvernem<strong>en</strong>t.Une première activité a été le démarrage d’Equitexpo,salon “vers un commerce plus équitable”dont les deux premières éditions ont eu lieu <strong>en</strong>2005 et 2007 à La Plaine-Saint-D<strong>en</strong>is. Il a bénéf<strong>ici</strong>édu souti<strong>en</strong> de Michel Bourgain, maire de l’Ile-Saint-D<strong>en</strong>is, vice-présid<strong>en</strong>t de la communauté decommunes et actuel présid<strong>en</strong>t d’Accueil paysan(1). Il offre d’abord une vitrine aux adhér<strong>en</strong>ts duréseau, mais permet aussi de s’o uvrir à d’autresdomaines. C’est un lieu ouvert au public qui apermis la mise <strong>en</strong> place d’un grand nombre dedébats d’actualité. Par exemple : comm<strong>en</strong>t serémunérer dans une filière mettant <strong>en</strong> relationdes pays ayant des niveaux de vie différ<strong>en</strong>ts ?Comm<strong>en</strong>t aider sans coloniser ? Empreinte écologiqueet retour au local ?Il est question de maint<strong>en</strong>ir ce salon à un rythmede tous les deux ans à Paris <strong>en</strong> alternance avec unsalon qui changerait de ville dans les annéesintermédiaires. En 2007, il y a eu 150 exposantset 8000 visiteurs.Un c<strong>en</strong>tre de ressourcesLa deuxième activité développée par l’associationa été la mise <strong>en</strong> place d’un c<strong>en</strong>tre de ressources.Celui-ci a ouvert <strong>en</strong> 2006 pour recevoir les porteursde projet, les aider à pr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce des<strong>en</strong>jeux, leur prés<strong>en</strong>ter ce qui existe, les impassesà éviter, et les aider à comm<strong>en</strong>cer une activité. Ilsont bénéf<strong>ici</strong>é d’aides de la région Ile-de-France etdu départem<strong>en</strong>t, mais avec une demande spécifiquepour l’aide à la création d’<strong>en</strong>treprises, ce quinécessite la prés<strong>en</strong>ce de formateurs plus spécialisés.Une expéri<strong>en</strong>ce qui devrait permettre par lasuite de s’exporter dans d’autres régions.La première année de fonctionnem<strong>en</strong>t a permisd’accueillir 150 personnes pilotées par lesréseaux militants, les réseaux de création d’<strong>en</strong>treprise…mais aussi, pour près d’une tr<strong>en</strong>taine, parla lecture du livre de Minga “Vers un commerceéquitable” (2) ou celui de Christian Jacquiau surle commerce équitable (3).Après discussions, seules 17 ont été suivies jusqu’àla création d’une activité économique. Lesautres se sont arrêtées <strong>en</strong> chemin car le c<strong>en</strong>treleur a permis de compr<strong>en</strong>dre les limites de leurdémarche. Ce peut être un manque de motivation:on ne crée pas son emploi dans ce domaine seulem<strong>en</strong>tparce que c’est un créneau. Certains recu-> Adhér<strong>en</strong>ts à Minga<strong>en</strong> Seine-Saint-D<strong>en</strong>is :■ Andines Scop, 6, rueArnold-Géraux, 93450 Ile-Saint-D<strong>en</strong>is, tél : 01 48 20 4860, www.andines.com.■ 360°Sud, 3, allée Fernand-Lindet, 93390 Clichy-sous-bois,tél : 06 09 44 54 41.■ Eki-Table, 11, rue duChemin-de-Fer, 93240 Stains,tél : 06 63 25 19 74.■ Euro overseas logistics,110 B, av<strong>en</strong>ue Leclerc, 93500Pantin, tél : 01 48 10 02 10.Aide au traitem<strong>en</strong>t du fretinternational.■ Homme de maïs, 9, rueMarceau, 93310 Le Pré-Saint-Gervais, tél : 06 18 02 15 95.> Associations francoafricainesde développem<strong>en</strong>tLa Fafrad fédère lesAssociations franco-africainesde développem<strong>en</strong>t dudépartem<strong>en</strong>t. Cela passe pardes aides économiques pourcréer son emploi <strong>ici</strong>, par desinvestissem<strong>en</strong>ts là-bas, <strong>en</strong>restant <strong>ici</strong>, par l’aide auretour au pays avec un projetéconomique… Créée <strong>en</strong> 1992,elle fédère 160 associations.Fafrad, 6, rue des Bons-Enfants, 93000 Bobigny,tél : 01 41 50 10 02,www.fafrad.org.(1) Michel Bourgain a été interviewédans Sil<strong>en</strong>ce n°354.(2) “Vers un commerce équitable”,livre disponible contre 3,50 € ; DVDde 20 mn sur le même thème à 10 €,à commander à Minga.(3) Christian Jacquiau, Les Coulissesdu commerce équitable, Mille et UneNuits, 2006.Elie Prévéral, animateur du c<strong>en</strong>tre de ressources.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20083 3


solidarités internationalesMarie Clem’sLe c<strong>en</strong>tre de ressources, comme Riv’Nord, sont hébergés au Bateau-Lavoir à Saint-D<strong>en</strong>is.> Amnesty international■ Groupe 202, MathildePeyruche, 9, rue de l’Eglise,93100 Montreuil,tél : 01 48 57 20 80.■ Groupe 257, Jean-FrançoisChevallier, 13, av<strong>en</strong>ue Napée,93420 Villepinte,tél : 06 03 92 88 89■ Groupe 403, Sébasti<strong>en</strong>Joll<strong>en</strong>t-Solère, 96, rue Carnot,93100 Montreuil,tél : 06 71 61 23 19■ Groupe 423, MarionRibeaudeau, 5, av<strong>en</strong>ue Lagache,93250 Villemomble,tél : 01 48 94 65 96■ Groupe 444, David Pineau,23, rue des Ursulines,93200 Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 06 13 54 70 82.> Et égalem<strong>en</strong>t■ La paille et le mil, Maisondes associations gervaisi<strong>en</strong>nes,3, place Anatole-France,93310 Le Pré-Saint-Gervais,tél : 01 49 42 73 78.■ CSPT, Comité de souti<strong>en</strong>au peuple tibétain, 174-176,boulevard Eugène-Decros,93260 Les Lilas, fax : 01 4845 12 09, www.tibet-info.net.■ Solatina, 70, boulevardAnatole France, 93210La Plaine-Saint-d<strong>en</strong>is,tél : 01 55 84 43 38,www.mestresbrasil.com.Partant de la capoeira, a mis<strong>en</strong> v<strong>en</strong>te des vêtem<strong>en</strong>ts adaptés,ext<strong>en</strong>sibles et souples prov<strong>en</strong>antdu commerce équitable.■ Europe solidaire sansfrontière, 2, rue Richard-L<strong>en</strong>oir,93100 Montreuil, tél :06 85 07 29 52. Associationde solidarité internationale…dans les locaux de la LCR.(4) Quatre Mâts Développem<strong>en</strong>t,C<strong>en</strong>tre de Kerfléau, 56850 Caudanwww.quatre-mats.orgMarie Clem’sl<strong>en</strong>t devant la complexité de la création d’<strong>en</strong>treprise…Le c<strong>en</strong>tre de ressource fait att<strong>en</strong>tion d’expliquerqu’arrêter un projet ne doit pas être perçucomme un échec. Certains <strong>en</strong>fin sont réori<strong>en</strong>tésvers une activité plus militante ou vers un autrechoix professionnel. Lorsque l’on a une <strong>en</strong>vie, ilne faut pas la perdre, mais la rationaliser. PourElie Prévéral, perman<strong>en</strong>t du c<strong>en</strong>tre, il faut “fairemonter le cœur au niveau du cerveau”.Des formations sont mises <strong>en</strong> place notamm<strong>en</strong>tavec Quatre Mâts Développem<strong>en</strong>t (4) pour ceux etcelles qui sont prêts à franchir le pas. Des stages<strong>en</strong> <strong>en</strong>treprise sont déjà <strong>en</strong> cours et le rapprochem<strong>en</strong>tavec le réseau REPAS pourrait permettred’amplifier le système de compagnonnage mis <strong>en</strong>place au sein d’<strong>en</strong>treprises. Du fait du financem<strong>en</strong>t,pour le mom<strong>en</strong>t, les stages sont limités à larégion Ile-de-France où, sur une tr<strong>en</strong>taine d’adhér<strong>en</strong>ts,une dizaine accepte de recevoir des stagiaires.Le c<strong>en</strong>tre de ressources anime chaque mois desateliers à thème pour les porteurs de projets dug<strong>en</strong>re “fret international et formalités douanières”(avec le Douanier Vert), “l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tde l’<strong>en</strong>treprise”…Didier Porte, présid<strong>en</strong>t de Minga-Ouest (R<strong>en</strong>nes),et administrateur national.Une étude est <strong>en</strong> cours pour ouvrir une troisièmeactivité autour de la mutualisation des risques.Au départ, Minga a été hébergé dans les locauxd’Andines, ce qui a été source de confusion.Aujourd’hui Minga et le c<strong>en</strong>tre de ressources ontdéménagé pour s’ouvrir au C<strong>en</strong>tre des BateauxLavoirs, à Saint-D<strong>en</strong>is, dans un local partagé avecd’autres associations et structures de formation.Différ<strong>en</strong>ces d’approchesPour Minga, la démarche de Max Havelaar, sout<strong>en</strong>uepar les instances publiques, relève de ladémarche coloniale, proche de celle que l’onobserve <strong>en</strong> général <strong>en</strong>tre la France et sesanci<strong>en</strong>nes colonies (Françafrique). Il y a des relationsde dominants à dominés. La structure multinationaleimpose son fonctionnem<strong>en</strong>t aux producteurs…comme les autres multinationales.Un des débats au sein de Minga porte sur l’articulation<strong>en</strong>tre terrain économique et terrain politique.Il ne semble pas souhaitable d’aller sur cedernier, vu la grande diversité d’approches réunieau sein du réseau. Il n’<strong>en</strong> reste pas moins que lesquestionnem<strong>en</strong>ts permett<strong>en</strong>t d’ouvrir le débat àd’autres démarches comme celles des AMAP, del’importance des marchés locaux, du commercede proximité…Finalem<strong>en</strong>t, Minga est un lieu de “remueméninges”qui fait avancer les débats sans oublierles doutes et les questions pour le mom<strong>en</strong>t sansréponse. Après tout, l’éthique, c’est peut-être déjàcela : savoir que l’on ne peut pas tout résoudre.M.B ■Minga, C<strong>en</strong>tre de ressources pour un commerceéquitable, 1, quai du Square, 93200 Saint-D<strong>en</strong>is,tél : 01 48 09 92 53, www.minga.net.3 4 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


<strong>en</strong>traideSil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> danger : aidez-nous!Comme l’<strong>en</strong>semble de la presse, Sil<strong>en</strong>ceconnaît actuellem<strong>en</strong>t des difficultés importantes(voir <strong>en</strong>cadré) qui compromett<strong>en</strong>tson av<strong>en</strong>ir. Un redressem<strong>en</strong>t financier des plusrapides s’impose pour pouvoir continuer àpublier votre revue.Des choix importants à t<strong>en</strong>irLa revue a fait le choix de l’autonomie (pas desubv<strong>en</strong>tions, peu de publ<strong>ici</strong>té) et souhaite pouvoircontinuer <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s. C’est la garantiede notre autonomie politique et de notre libertéde ton.Par ailleurs, Sil<strong>en</strong>ce n’est pas diffusé <strong>en</strong> kiosque.Jusqu’<strong>ici</strong> cela n’avait pas posé de problèmes : d<strong>en</strong>ombreus-e-s bénévoles se chargeant de fairedécouvrir autour d’elles et eux ce vivier d’alternatives.Plus de 200 personnes diffus<strong>en</strong>t la revue etti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des stands chaque année. L’équipe de larevue continue de travailler à son amélioration.26 ans de combatset d’alternativesAprès 26 ans de parution, vous êtes nombreus-e-sà nous dire que Sil<strong>en</strong>ce a une place à part dans lapresse alternative, et compte beaucoup dans laprise de consci<strong>en</strong>ce et la mise <strong>en</strong> action vers unmonde meilleur. Vous êtes des milliers à nousavoir adressé de ces informations qui ne pass<strong>en</strong>tpas dans les médias dominants.Si Sil<strong>en</strong>ce disparaît, ce sont les alternatives quinous ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t tou-te-s à cœur qui risqu<strong>en</strong>t de passerun peu plus sous sil<strong>en</strong>ce !Redresser la barre…L’équipe de Sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>gage des efforts internesimportants pour sortir de cette situation : économiessur les salaires, reprise de l’expédition de larevue <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t par des bénévoles, campagnede diffusion,… Mais ces efforts ne suffis<strong>en</strong>t pas etc’est pourquoi l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t des lecteurs, lectriceset ami-e-s de la revue s’avère indisp<strong>en</strong>sable !Vous avez dû trouver <strong>en</strong>tre les pages 2 et 3 de c<strong>en</strong>uméro une <strong>en</strong>veloppe prépayée. Nous vous invitonsà nous la retourner avec un chèque du montantde votre choix. Ce chèque peut correspondreà:> des abonnem<strong>en</strong>ts d’une ou de plusieurs personnesde votre <strong>en</strong>tourage. A partir du 5e abonnem<strong>en</strong>t,nous prolongerons gratuitem<strong>en</strong>t votrepropre abonnem<strong>en</strong>t d’un an.> des dons : depuis octobre 2007, les déductionsfiscales d’impôt sont acceptées pour les dons à lapresse. Concrètem<strong>en</strong>t, pour un don de 100 €,nous vous <strong>en</strong>verrons <strong>en</strong> début d’année 2009 unreçu fiscal qui vous permettra de récupérer 66 €déductibles de votre impôt sur le rev<strong>en</strong>u ! 100 €pour nous ne vous coûte donc que 34 € ! (1).L’objectif de cette campagne de souti<strong>en</strong> est derécolter 2009 chèques pour un montant total de80000 € dont 1000 nouveaux abonnem<strong>en</strong>ts d’<strong>ici</strong>la fin de l’année 2008. En vous remerciant paravance de votre souti<strong>en</strong>,Pour la rédaction de Sil<strong>en</strong>ce,Esteban, Guillaume Gamblin, Michel Bernard ■Vous pouvez égalem<strong>en</strong>tproposer S!l<strong>en</strong>ce à de possibleslieux de dépôts, à votremédiathèque, diffuserla revue lors de soirées, demanifestations, sur des stands.Pour que Sil<strong>en</strong>ce existe <strong>en</strong> 2009Opération 2009 souti<strong>en</strong>s !■ Vous êtes mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>-ne ?Dédiez-nous un concert(prés<strong>en</strong>tation de la revue,diffusion de la revue, recetted’une soirée…).■ Vous êtes artiste ?Offrez-nous la v<strong>en</strong>te d’uneréalisation artistique,d’une planche de BD, etc.■ Vous êtes viticulteur,brasseur ? Nous aimerionslancer une cuvée Sil<strong>en</strong>ce,avec étiquettes illustrées.■ Vous avez d’autres idées…Pour toute précision, vouspouvez contacter la revue partéléphone au 04 78 39 55 33.A très bi<strong>en</strong>tôt !(1) et comme pour les crédits d’impôts,cela est aussi valable pour ceuxqui ne sont pas imposables : le fiscvous rembourse.Après quelques années bénéf<strong>ici</strong>aires, S!l<strong>en</strong>ce était, <strong>en</strong> 2005, tout juste équilibré. En 2006, la revue accusait un déf<strong>ici</strong>t de 12 561 €. 2007 prés<strong>en</strong>teun déf<strong>ici</strong>t plus important de 43 608 €. Les v<strong>en</strong>tes de la revue ont connu une baisse s<strong>en</strong>sible (-13 %), alors que les dép<strong>en</strong>ses continuai<strong>en</strong>tà monter. Si début 2008, nous avions <strong>en</strong>core un peu de trésorerie, il n’<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong> aujourd’hui car le déf<strong>ici</strong>t s’est poursuivi avec une chute desabonnem<strong>en</strong>ts (de 5200 mi-2006 à 4000 mi-2008). D’où une situation extrêmem<strong>en</strong>t fragile.Bilan financier 2007Résultat d’exploitation simplifié (<strong>en</strong> milliers d’euros) Bilan d’exploitation au 31 décembre 2007 (<strong>en</strong> milliers d’euros)Charges 2006 2007 Produits 2006 2 0 0 7 Actifs 2006 2007 Passif 2006 2 0 0 7Achats librairie 3 0 V<strong>en</strong>tes librairie 2 1 Investissem<strong>en</strong>ts 2 2 Fonds associatif 73 61Imprimerie 68 75 Revues v<strong>en</strong>dues 222 195 Stocks 16 18 Excéd<strong>en</strong>t -12 -44Frais reproduction divers 1 1Titres part<strong>ici</strong>pation 31 31 Total fonds propres 61 17Expédition 23 20Cli<strong>en</strong>ts 5 12Routage 31 29 Variations stocks -12 4 Divers à recevoir 12 19 Fournisseurs 25 24Achats & charges externes 18 20Produits avancés 33 32Salaires & charges sociales 85 97 Aide emploi 2 2 Trésorerie 69 12 Frais dus personnel 21 18Amortissem<strong>en</strong>ts 3 3Charges avancées 5 0 Divers dettes 2 3Stocks 15 18 Reprise stocks 20 16Droits d’auteurs/Taxe appr. 2 2 Souti<strong>en</strong>s et dons 3 3Total actif 142 94 Total passif 142 94Charges financières 0 0 Produits financiers 0 0Impôt sur les bénéfices 0 0Excéd<strong>en</strong>t -12 -44Total charges 237 221 Total produits 237 221S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20083 5


éducationJournéeinternationalepour la libertéd’instructionLa deuxième journée internationalepour la liberté d’instructionse ti<strong>en</strong>dra le 15 septembre 2008.En France, il s’agit de rappelerque si l’éducation est obligatoire,cela ne signifie pas que les<strong>en</strong>fants doiv<strong>en</strong>t aller à l’écolepublique ; les par<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>tchoisir d’autres formesd’éducation : écoles privées souscontrat ou non, instruction dansla famille ou à plusieurs familles.Pour connaître les actionsprès de chez vous :http://jipli.free.fr/franceParisLiving schoolLiving school est une école privéebilingue français-anglais qui s’estouverte fin 2007 dans le19e arrondissem<strong>en</strong>t, dans une ruepiétonne, près du parc des Buttes-Chaumont, avec une classe dematernelle (3 à 6 ans). Ladirectrice, formée à la pédagogieMontessori, Caroline Sost, a mistrois ans à concrétiser ce projet.En plus du programme de l’éducationnationale, l’école proposed’appr<strong>en</strong>dre aux <strong>en</strong>fants desattitudes ess<strong>en</strong>tielles de la vie :être autonome, avoir des relationsharmonieuses avec les autres,être <strong>en</strong> bonne santé, compr<strong>en</strong>drele monde et y part<strong>ici</strong>per. Livingschool, 6, allée Darius-Milhaud,75019 Paris, tél : 06 72 15 8844 ou 09 50 72 58 48.Cafés des <strong>en</strong>fantsDRans le cadre des alternatives à Paris,nous avions prés<strong>en</strong>té CafézoïdeD(n°338), un café que pour les <strong>en</strong>fants,avec des ateliers, une salle de lecture, une sallede jeux… et des boissons. Le concept a donné<strong>en</strong>vie à d’autres personnes de créer un telailleurs <strong>en</strong> d’autres lieux. A Lori<strong>en</strong>t, dans leMorbihan, existe le Bar bi bulle qui depuis2004 est réservé aux moins de 16 ans, lieud’expérim<strong>en</strong>tation, de jeux et de goûterscauseries.A Annemasse (Haute-Savoie), le Café des <strong>en</strong>fants a vu leCafé Bar bi bulle(Morbihan).jour au sein d’une MJC, animé par l’association Fourmi Verte. Il estouvert jusqu’à dix ans aux <strong>en</strong>fants accompagnés des par<strong>en</strong>ts et proposedes jeux, des livres, des ateliers couleurs, des gâteaux faits maison, desjus de fruits naturels… A Ca<strong>en</strong> (Calvados), le Nidouillet, cherche àfaire coexister les générations avec des animations pour les plus petitset leurs par<strong>en</strong>ts. A Nantes (Loire-Atlantique), l’Abord’âge propose unechasse au trésor, des ateliers chant, peinture, jeux, sci<strong>en</strong>tifiques, etc. ABougu<strong>en</strong>ais (Loire-Atlantique), l’Abracadabar veut ouvrir un café pourtous les âges et toutes les différ<strong>en</strong>ces. A Uzès (Gard), le Café despetites mains propose aux <strong>en</strong>fants et aux par<strong>en</strong>ts divers ateliers, expositionset animations. Il sert un plat du jour decuisine biologique et végétari<strong>en</strong>ne. A Arcueil(Val-de-Marne), Anis Gras, le lieu de l’autrepropose un café pour les 4 à 12 ans avecdes animations artistiques et des jeux.A Lille (Nord), les Potes <strong>en</strong> Ciel ont lancéaussi un café des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> 2006.■ Cafézoïde, 92 bis, quai de la Loire,75019 Paris, tél : 01 42 38 26 37.■ Bar bi bulle, 41, rue Louis-Roche,56100 Lori<strong>en</strong>t, tél : 06 62 51 46 98.■ Fourmi Verte, MJC C<strong>en</strong>tre,3, rue du 8-Mai, 74100 Annemasse,tél : 04 50 92 10 20.■Le Nidouillet, 17, rue des Boutiques, 14000 Ca<strong>en</strong>,tél : 02 50 65 07 85.■ A l’Abord’âge, 94, rue de la Ville-<strong>en</strong>-Pierre, 44000 Nantes,tél : 02 40 48 71 46.■ L’Abracadabar, 2, rue du Grand-Tertre, 44340 Bougu<strong>en</strong>ais.■ Café des petites mains, 7, av<strong>en</strong>ue Général-Vinc<strong>en</strong>t, 30700 Uzès.■ Anis Gras le lieu de l’autre, 55, av<strong>en</strong>ue Laplace,94110 Arcueil, tél : 01 49 12 03 29.■ Les Potes <strong>en</strong> ciel, 17, rue d’Arcole, 59000 Lille,http://lespotes<strong>en</strong>ciel.over-blog.com.habitatSeine-MaritimeEcoquartier<strong>en</strong> vueLa commune de Caudebeclès-Elbeuf,10 000 habitants,travaille depuis 2005 aulancem<strong>en</strong>t d’un écoquartiersur un terrain de 29 hectares.Les objectifs fixés par lacommune sont les suivants :construction passive, zéro rejetCO 2 pour l’habitat, énergie100 % r<strong>en</strong>ouvelable pourl’habitat, diminution de 20 % dela consommation d’eau parrécupération des eaux de pluieet économies, mixité socialeet fonctionnelle, priorité auxdéplacem<strong>en</strong>ts doux, parkingpour voitures partagées.www.ville-caudebec-les-elbeuf.fr.3 6 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008BordeauxEcoquartierau nord ?L’association H Nord s’est créée<strong>en</strong> 2005 à Bordeaux pour réunirdes personnes intéressées pourla mise <strong>en</strong> place d’un écoquartierdans le nord de la commune surd’anci<strong>en</strong>s chais du port, à lalisière des Chartrons et deBataclan : l’îlot Dupaty. Celui-cid’une surface de 2 hectarespourrait accueillir 80 logem<strong>en</strong>tscollectifs, privé et social. Legroupe vous accueille le premiermardi de chaque mois à 20 hau c<strong>en</strong>tre social et culturelde Bordeaux Nord, 58, rueJoséphine. Association H Nord,Marc Lasaygues, 14, quai deBacalan (porte 15), 33300Bordeaux, tél : 05 56 69 99 11(Isabelle Camus) ou05 56 50 36 04 (Daniel Lefèvre).Ecoquartier à définirLe terme d’écoquartier est <strong>en</strong> train de dev<strong>en</strong>ir à la mode. Il seraitsans doute bon d’<strong>en</strong>gager un débat sur ce que cela peut recouvrir.Si dans le cas du quartier Vauban, à Fribourg (voir n° de juin2008), on a une certaine autonomie énergétique, elle n’est pas de100 %. De même, si la place des voitures est réduite, la voiture n’est pasabs<strong>en</strong>te, voiture qui consomme de l’énergie, de l’espace… Enfin, quel estle taux d’autonomie alim<strong>en</strong>taire de ces écoquartiers ? Les quelquespotagers prés<strong>en</strong>ts ne couvr<strong>en</strong>t sans doute qu’une infime partie desbesoins des habitants. Si l’alim<strong>en</strong>tation doit faire des milliers de kilomètrespour alim<strong>en</strong>ter l’écoquartier, que reste-t-il du bilan énergétique ?Une étude suédoise a montré qu’<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne l’alim<strong>en</strong>tation d’une familledépasse <strong>en</strong> énergie ses besoins de chauffage du fait des circuits de distributionde plus <strong>en</strong> plus longs. De même que la ville ne peut exister sans lacampagne qui l’alim<strong>en</strong>te, un écoquartier devrait aussi intégrer le coûtécologique de ses relations avec son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. MB.RhôneAteliersd’OïkosL’association Oïkos propose desformations tout au long de l’annéepour les grands mais aussipour les plus jeunes. Ateliers<strong>en</strong>fants : pochoirs et peinturesécologiques (9 juillet), construireune maquette sur l’eau et la maison(16, 23 ou 30 juillet). Pourles grands : soirée-débat “L’eauet la maison, récupération del’eau de pluie et économie d’eau”,le 16 juillet <strong>en</strong> soirée. Oïkos,150, rue du 4-Août-1789,69100 Villeurbanne,tél : 04 78 94 94 38,www.oikos-ecoconstruction.com.


alternativesDRMédias>Carnets d’av<strong>en</strong>ture,hors-série n°3, printemps 2008.Ce hors-série est consacré auvoyage écologique et pour une foisc’est vrai ! L’édito et les 12 premièrespages pos<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t laquestion : comm<strong>en</strong>t voyager nonmotoriséet surtout ne pluspr<strong>en</strong>dre l’avion. Et le reste dunuméro vous propose de voyagerà vélo, à pied, avec des ânes,<strong>en</strong> voilier, etc.> Territoires, mai 2008,7,50 €. Dans ce numéro, unintéressant dossier sur les formesactuelles de désobéissance civiqueet sur l’implication des élus.DRSystèmesd’échanges locauxR<strong>en</strong>contreannuelleLes SEL, Systèmes d’échangeslocaux, permett<strong>en</strong>t d’échangeret de s’<strong>en</strong>traider <strong>en</strong> passantpar le biais d’une monnaie virtuellelocale. Environ 300 SELsont actifs <strong>en</strong> France. Uner<strong>en</strong>contre annuelle est organiséepar SELidaire. En 2008, ellese ti<strong>en</strong>dra du 18 au 24 août <strong>en</strong>Bretagne, au LEPA de Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine) . Echanges sur lasolidarité dans les SEL et <strong>en</strong>treles SEL, richesses et partages,ateliers artistiques et savoir-faire,débats sur le social, le développem<strong>en</strong>tdurable… fest-noz le 23.Coordination : SEL du Couesnonet de la Minette,tél : 02 99 69 68 71,sel.couesnon@laposte.net,http://selidaire.orgou auprès d’un SEL.Esperanto>Festivals> Belgique : 19e Festival interculturel du conte. Ilse ti<strong>en</strong>t à Chiny (extrême-sud de la Belgique, au nordde Longwy), les 11, 12 et 13 juillet 2008, avec desconteurs v<strong>en</strong>ant de divers pays francophones. Stages,librairie, musique… Festival interculturel du conte,tél : 0032 61 31 30 11, www.conte.be.> Morbihan : 5e village solidaire au festival interceltique.Du 1er au 10 août, le village solidaireaccueille une tr<strong>en</strong>taine de stands avec artisanat, produitséquitables, actions de solidarité internationale.Le thème de l’année sera la biodiversité. Des débatssont organisés avec Kokopelli, le CRISLA, le GAB,Peuples des forêts primaires, Gre<strong>en</strong>peace… Pour l’ouverturedes jeux olympiques, le 8 août, les débats porterontsur la citoy<strong>en</strong>neté et les droits de l’homme.Village solidaire Morbihan, 26, rue Siam, 56100Lori<strong>en</strong>t, tél : 02 97 21 24 29, www.villagesolidaire56.org.> Côtes-d’Armor : écofestival de Plangu<strong>en</strong>oual.La deuxième édition de l’écofestival de Plangu<strong>en</strong>oualsur le site d’Herbarius, se ti<strong>en</strong>dra le dimanche 3 août2008, autour du thème Les plantes et leurs multiplesutilisations. Entre bocage et bord de mer, un tour d’horizondans les domaines de l’habitat écologique, desénergies r<strong>en</strong>ouvelables, de l’agriculture et jardinagebio, de l’alim<strong>en</strong>tation, de la gestion de l’eau, de lasanté. Courts métrages, animations ludiques, stands…et balades. Confér<strong>en</strong>ces de Jean-Claude Pierre (Eauxet Rivières de Bretagne), Fabrice Nicolino (agrocarburants),André Pochon (agriculture durable), PatrickBaronnet (la maison autonome). Entrée gratuite. Eco22, Flor<strong>en</strong>ce Goulley, Le Haut du Val, 22400Plangu<strong>en</strong>oual, tél : 06 03 43 25 28, www.eco22.net.> Côtes-d’Armor : r<strong>en</strong>contres Terre d’harmonie. Lecollectif d’associations L’Arbre qui marcheorganise à Saint-André-des-Eaux, les 8, 9 et 10 août2008, les r<strong>en</strong>contres (sans alcool) Terre d’harmonieautour de cinq thèmes : musiques ethniques, écologie,habitat nomade, santé, artisanat. Cette r<strong>en</strong>contre seti<strong>en</strong>dra sur le site naturel de l’étang de Bétineuc avecconcerts, stages, ateliers, confér<strong>en</strong>ces, animations…Les associations, artisans et bénévoles volontairespeuv<strong>en</strong>t contacter le collectif. L’arbre qui marche, LaLande, 35410 Nouvoitou, tél : Christal<strong>en</strong> Fieu au 0673 30 02 27, www.terreharmonies.fr.> Ille-et-Vilaine : Tous dans le même panier.L’association Tous dans le même panier organise sondeuxième écofestival les 26-27 et 28 septembre 2008à Montreuil-les-Landes (au nord de Vitré). Villageassociatif, confér<strong>en</strong>ces sur la spiruline, la solidaritéinternationale et locale, les échanges équitables, l’agricultureresponsable, les OGM, les lignes THT, lesabeilles. Marché fermier, projections, démonstrations,et plusieurs concerts. Restauration, buvette, camping.Tous dans le même panier, La Grande lande, 35210Montreuil-des-Landes,www.tousdanslememepanier.com.> La Rochelle : 5e Baz’Arts. Chaque jour sur uneplace différ<strong>en</strong>te les 7, 8 et 9 août 2008… avec unecaravane pour aller d’une place à l’autre. Baz’Artscollectif, tél : 05 46 68 17 61,www.festivalbazarts.com.> Landes : Méli-mélo. La ferme Pons organise du 15au 24 août, un méli-mélo autour du partage de savoirfaire: foyer amélioré, pollinisation naturelle descourges, découvrir sa voix, feutre, lactoferm<strong>en</strong>tation,savon, pain et pâtisserie sans glut<strong>en</strong>, tissage, pâté végétal,pain au levain, teinture végétale… Apportez vospropositions. Logem<strong>en</strong>t sous t<strong>en</strong>te, repas collectifs,libre part<strong>ici</strong>pation aux frais. Ferme Pons, route deBélus, 40300 Cagnotte, tél : 05 59 64 67 07.> Foix : 12e Résistances. Le festival Résistances proposeplus de 80 films <strong>en</strong>gagés du 4 au 11 juilletà Foix. Quatre thématiques pour cette année : la citéidéale, les alternatives locales à l’économie mondiale,résistants ou terroristes ?, langues et acc<strong>en</strong>ts. Unetr<strong>en</strong>taine de réalisateurs seront prés<strong>en</strong>ts. En plus,chaque jour, un film du Sud ou de l’Est, chaque matinà 10 h, un film pour les <strong>en</strong>fants, chaque soir dans laville, un film <strong>en</strong> plein air. Festival International deFilms Résistances, 24, av<strong>en</strong>ue de-Gaulle, 09000 Foix,tél : 05 61 65 44 23, http://festival-resistances.fr.> Ariège : 15e Terre de couleurs. Du 18 au 20 juillet2008 à Daumazan-sur-Arize (sud de Toulouse). Toutela musique du monde, un village associatif, des <strong>en</strong>treprisesde l’économie sociale et solidaire, une démarcheéco-festival… Terres de couleurs, 09230 Sainte-Croix-Valvestre, tél : 05 61 66 34 62,www.terredecouleurs.asso.fr.> Puy-de-Dôme : La Belle rouge. Du 25 au 27 juillet2008 à Saint-Amant-Roche-Savine, la compagnieJolie-Môme propose un festival avec théâtre, musique,luttes, cinéma, débats… Compagnie Jolie-Môme, BP22, 92235 G<strong>en</strong>nevilliers cedex, tél : 01 49 98 39 20,www.cie-joliemome.org.Lot-et-Garonne : Altertour. L’Altertour que nous avons déjà prés<strong>en</strong>té plusieurs fois fera étape à Sainte-Livrade, dans le Lot-et-Garonne, sur le thème “diversité culturelle et espéranto”. Pour l’accueillir, les groupesespérantistes locaux organis<strong>en</strong>t du 19 au 21 juillet 2008 trois jours de fête. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t : Emile Mas,2, rue de l’Espéranto, 47190 Galapian, tél : 05 53 87 84 58.> Vi<strong>en</strong>ne : Stages. Le c<strong>en</strong>tre Kvinpetalo de Bouresse propose différ<strong>en</strong>ts stages tout au long de l’été : initiationà l’espéranto (8 au 12 juillet), réalisation d’un CD musical (29 juillet au 6 août), cours int<strong>en</strong>sifs (12 au 16août), préparation aux traductions (12 au 16 août). Kvinpetalo, 15, rue du Lavoir, 86410 Bouresse.> Côtes-d’Armor : r<strong>en</strong>contres internationales. Les r<strong>en</strong>contres internationales d’espéranto de Plouëzec seti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du 16 au 23 août 2008 avec le matin des cours, l’après-midi, du tourisme, le soir des activitésculturelles. Plouëzec espéranto, 5, H<strong>en</strong>t Toul Broc’h, 22470 Plouëzec, tél : 06 98 49 59 82.> Sète : semaine internationale. La semaine internationale d’espéranto se ti<strong>en</strong>t à la maison familiale“Le Lazaret”, à 50 m de la plage, du 23 au 30 août 2008. Cours, excursions, culture… Esperanto Kulturo kajProgresso, 10, impasse Jules-Ferry, 34290 Servian, tél : 04 67 39 16 30.> Lyon : jeunes espérantistes. L’association Espéranto-Jeunes organise à Lyon du 17 au 24 août 2008,une fête avec musique, chanson, théâtre… Espéranto-Jeunes, 4 bis, rue de la Cerisaie, 75004 Paris,tél : 01 42 78 68 86.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008 3 7


agri-bioAnnecyMobilisationautourde la réformede la PacUn conseil des ministreseuropé<strong>en</strong>s de l’agriculture estprévu à Annecy (Haute-Savoie)du 21 au 23 septembre 2008.Il y sera question de la réformede la politique agricole commune.A cette occasion de nombreusesorganisations (Confédérationpaysanne, Attac, CCFD,Gre<strong>en</strong>peace…) veul<strong>en</strong>t organiserune mobilisation citoy<strong>en</strong>neles 20 et 21 septembre 2008pour aborder des questionscomme les alternatives àl’agriculture int<strong>en</strong>sive, la déf<strong>en</strong>sede l’agriculture paysanne, le refusdes OGM, l’agriculture biologique,la déf<strong>en</strong>se des sem<strong>en</strong>cespaysannes, les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>trepolitique europé<strong>en</strong>ne et émeutesde la faim… Les groupes,syndicats, associations intéresséspar cette initiative sont invitésà pr<strong>en</strong>dre contact avec CathyRémy, Confédération paysannede Haute-Savoie, Maison del’Agriculture, 52, av<strong>en</strong>uedes Iles, 74994 Annecy cédex 9,tél : 04 50 88 18 47.BretagneKaol KozhKaol Kozh (vieux choux, maiségalem<strong>en</strong>t jeu de mot aveckolkoze, ferme collective <strong>en</strong> russe)est un réseau de producteurs biobretons qui cherche à redévelopperla biodiversité des sem<strong>en</strong>ces.En seulem<strong>en</strong>t 20 ans, le nombrede variétés de blé panifiable <strong>en</strong>Bretagne est passé de 250 à 6 !Kaol Kozh lance un appel àsem<strong>en</strong>ces. Si vous multipliez unevariété locale d’une plantealim<strong>en</strong>taire ou fourragère, leréseau demande un prêt desem<strong>en</strong>ces qui est r<strong>en</strong>du la saisonsuivante avec <strong>en</strong> prime un échantillond’une autre variété auchoix. Kaol Kozh, Ivan Sachet,FRAB, ZI Sud-Est, 17, rue duBas-Village, CS 37725,35577 Cesson-Sevigné cedex,tél : 02 99 77 32 34.AriègeDomaine dePortecluseEn 1988, un GFA, Groupem<strong>en</strong>tfoncier agricole, permet d’acheterun domaine. Dès le départ, le lieuse veut ouvert aux questionssociales et culturelles. En 1995est ouverte une école Steiner quicomptera jusqu’à 80 élèves <strong>en</strong>2000, une tr<strong>en</strong>taine aujourd’hui.La cantine de l’école est assuréepour une bonne part par la productionde la ferme. La ferme sertde support pédagogique pourde nombreuses activités. En vingtans, l’équipe prés<strong>en</strong>te sur le lieus’est r<strong>en</strong>ouvelée. Aujourd’hui,un couple assure une activité depolyculture-élevage, un autre dumaraîchage, un troisième del’apiculture, chacun gérant sapropre économie. Un groupem<strong>en</strong>tdes occupants de Portecluse(agriculteurs et collègepédagogique) se réunit une à deuxfois par mois pour gérer le lieu,<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le GFA propriétairejuridique du foncier. Avec80 hectares dont la moitié <strong>en</strong>landes et bois, le domaine peutaccueillir de nouvelles activités.Avis aux amateurs. Domainede Portecluse, 09350 Campagnesur-Arize,tél maraîchage :05 61 68 02 58, élevage :05 61 60 15 11, apiculture :05 61 69 25 11. (Biodynamis,mars 2008)décroissanceLes roulottesde l’espoirDRL’association Les roulottes del’espoir cherche à promouvoirdes solutions alternatives dansles domaines de l’écologie,la solidarité, l’habitat, letransport, les énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, la santé,l’alim<strong>en</strong>tation, l’agriculture,l’éducation. P<strong>en</strong>dant l’été 2007,bénéf<strong>ici</strong>ant d’un financem<strong>en</strong>tDéfi-jeunes, elle a réalisé uneexposition itinérante sur lesénergies r<strong>en</strong>ouvelables qui s’estdéplacée avec une roulotte tractéepar deux chevaux des Yvelinesà la frontière espagnole <strong>en</strong>Pays Basque. Un nouveau projetconsiste à faire un voyage avecla même roulotte <strong>en</strong> invitantsix jeunes adolesc<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> ruptureavec la société, accompagnésd’un guide et d’un guide équestre.Un moy<strong>en</strong> de promouvoirles voyages l<strong>en</strong>ts et non polluants.Les Roulottes de l’espoir,2, rue Brune, 78990 Elancourt,tél : 01 30 62 02 37.Développem<strong>en</strong>tdurableLa semaine du développem<strong>en</strong>tdurable, début avril, est aussicelle de la bêtise durable. Sur uneradio commerciale, un jeudemande à un candidat une action<strong>en</strong> faveur du développem<strong>en</strong>tdurable. Ce dernier répond “allerau travail à pied”. Et il gagne unvoyage offert par X d’une semaine<strong>en</strong> Tunisie. Bi<strong>en</strong> sûr, X est unecompagnie d’aviation. Autreémission, Nicolas Vanier prés<strong>en</strong>teune voiture <strong>en</strong> plastique. Commecelle-ci est moins lourde, elleconsomme moins de carburant.Conclusion du prés<strong>en</strong>tateur :“avec le plastique, on économisele pétrole” ! Un ignare qui ne saitpas que le plastique est fabriquéavec du pétrole. Et pour terminer,allons au sommet de l’Etat, avecSarkozy affirmant une nouvellefois que “grâce au nucléaire,la France assure 80% de sonPanique sur le pétroleC’est peu de dire que le prix du pétrole s’<strong>en</strong>vole. Le cap des c<strong>en</strong>tdollars le baril a été franchi le 2 janvier 2008. Celui des 110,le 14 avril 2008. Celui des 120, le 5 mai 2008. Celui des 130,le 21 mai 2008. Ces hausses rapides ont des conséqu<strong>en</strong>ces énormespour ceux qui bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t de carburants détaxés : <strong>en</strong> France, lespêcheurs ont ouvert le mouvem<strong>en</strong>t, suivi des routiers, des agriculteurs,des taxis, des ambulanciers… Les compagnies aéri<strong>en</strong>nes craign<strong>en</strong>t unebaisse de leurs marges… et les compagnies low-cost souffr<strong>en</strong>t (pointpositif !). A l’étranger, la situation est parfois dramatique. De nombreuxEtats s’avou<strong>en</strong>t incapables de comp<strong>en</strong>ser les prix par des aidesou la baisse des taxes. Des manifestations se multipli<strong>en</strong>t tout commeles vols de carburants.En France, PS et UMP essai<strong>en</strong>t de proposer des mesures pour limiterles conséqu<strong>en</strong>ces d’un pétrole cher : prime à la cuve de fioul, baissedes charges salariales pour les pêcheurs, prime pour les salariés quidoiv<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>dre à leur travail <strong>en</strong> voiture…La peur de nos dirigeants est évidemm<strong>en</strong>t que le coût des carburantstire tous les prix à la hausse. L’inflation a déjà été de 7% surl’alim<strong>en</strong>tation <strong>en</strong>tre mai 2007 et mai 2008 <strong>en</strong> Europe (5,5 % <strong>en</strong>France). Le poisson du fait de sa raréfaction, augm<strong>en</strong>te lesconsommations de pétrole dont le prix augm<strong>en</strong>te : il est <strong>en</strong> trainde dev<strong>en</strong>ir un produit de luxe.Pourtant, il faudra bi<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte que nous avonsprobablem<strong>en</strong>t atteint le pic de production et que les seules solutionsviables sont celles qui vis<strong>en</strong>t à diminuer notre consommation d’énergie.Si nous sommes capables d’augm<strong>en</strong>ter notre consommation de 2 à 3%par an, nos économistes devrai<strong>en</strong>t être capables de programmer unebaisse de la consommation du même pourc<strong>en</strong>tage.indép<strong>en</strong>dance énergétique”.Une annonce reprise par tousles médias et que seule Reuters aaccepté de corriger partiellem<strong>en</strong>tsuite à un communiqué de pressedu Réseau Sortir du nucléaire :le nucléaire assure 80% de notreélectr<strong>ici</strong>té, ce qui ne faitque 17% de notre énergie.Et ce que Reuters n’a pas repris :100% de l’uranium du nucléaireest importé.3 8 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


alternativesColloghanPolognePr<strong>en</strong>drele maquisDes écologistes anarchistes radicauxont décidé d’organiser desstages de survie <strong>en</strong> milieu naturel<strong>en</strong> prév<strong>en</strong>tion d’une brutale chutedu système économique actuel. Ilsorganis<strong>en</strong>t pour cela une r<strong>en</strong>contrep<strong>en</strong>dant tout le mois dejuillet dans une région forestièresauvage de Pologne, <strong>en</strong>Poméranie… avec l’espoir d’ylancer <strong>en</strong>suite une communautéde vie. Au programme : recherched’autarcie dans la nature, rejet detoute production industrielle,fonctionnem<strong>en</strong>t sans hiérarchie…Pour rejoindre le lieu, il fautpr<strong>en</strong>dre contact (<strong>en</strong> anglais) avecHanna <strong>en</strong> Finlande(jungle@ssyh.fi) ou avecla librairie Scrupule, 26, ruedu Faubourg-de-Figuerolles,34000 Montpellier,tél : 04 67 92 24 18.ToulouseElém<strong>en</strong>’terreElem<strong>en</strong>’terre est une associationprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong> Midi-Pyrénées qui sepropose d’organiser des événem<strong>en</strong>tsliés à l’écocitoy<strong>en</strong>neté etl’économie solidaire. Elle proposedes solutions les plus écologiquespossible pour l’organisation detelles manifestations (restaurationbio, toilettes sèches, écoconsommation,imprimerie verte,couverts réutilisables, tri desdéchets…). Elle cherche desbénévoles pour diversifier sonpanel d’interv<strong>en</strong>tions.Elém<strong>en</strong>’terre, 2 bis, chemin de laPescadoure, 31200 Toulouse,elem<strong>en</strong>terre@gmail.com.Aveyron-HéraultUniversitéd’été descommunautésde l’ArcheFêtes, foires salons> May<strong>en</strong>ne : 5e Planète <strong>en</strong> fête. 5 et 6juillet à Pommerieux (proche de Craon).Une c<strong>en</strong>taine d’exposants sur le thème del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et du développem<strong>en</strong>tdurable, 25 producteurs bio, des démonstrationsde matériel : déchiquetage bois,presse à huile, éoli<strong>en</strong>ne, panneauxsolaires, four solaire, paillage chanvre,désherbage thermique… animations,confér<strong>en</strong>ces de Christian Vélot sur lesOGM (samedi 15h30), <strong>en</strong>jeux de la biodiversité(17h30), l’agri bio pour nourrirle monde (dimanche 15h30), <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet santé avec Dominique Belpomme(17h). L’électr<strong>ici</strong>té nécessaire à la fêtesera <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t produite sur place pardes installations <strong>en</strong> énergies r<strong>en</strong>ouvelables.Civam bio May<strong>en</strong>ne, 38 bis, ruedu Laurier, 53000 Laval, tél : 02 43 5393 93.> Vosges : week-<strong>en</strong>d ressourçant. 5 et6 juillet, à l’auberge de la Pierre Percée,ParisPeintures fraîchesMathieu Colloghan, dont nous avons déjàpassé quelques dessins et BD dansS!l<strong>en</strong>ce, s’offre une exposition jusqu’au18 juillet 2008 à la Galerie Itinerrance de laLibrairie Goscinny, 7 bis, rue Goscinny, 75013Paris. On y croise des poupées zapatistes,des Black panters rêveurs, des femmes au foyer,des lanceurs de pavés et des journalistes auxordres. Et si vous n’allez pas dans la capitale,vous pouvez vous consoler surhttp://colloblog.blogspot.com.Les communautés de l’Archeorganis<strong>en</strong>t, au sud du Larzac(Aveyron) du 18 au 20 juillet2008, des universités d’été avecchaque jour une confér<strong>en</strong>cedébat: le 18, une p<strong>en</strong>sée de laconciliation à partir de la philosophiede Lanza del Vasto, animépar Daniel Vigne, philosophe : le19, pistes pour la décroissance,animé par François Schneider,chercheur ;le 20, la désobéissance civique,animé par Jean-BaptisteLibouban. Les débats seront<strong>en</strong>richis par la prés<strong>en</strong>ce de militantsdu Droit au logem<strong>en</strong>t, duRéseau éducation sans frontière,des Faucheurs volontaires… Endehors de ces mom<strong>en</strong>ts de débats,des ateliers propos<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tesapproches : artisanat d’art,médecine naturelle, travail de lavoix, marche afghane, jeuxcoopératifs, communicationnon-viol<strong>en</strong>te, etc. Université d’étédes communautés de l’Arche,JC Vigour, 153, impasse duMuscadet, 34090 Montpellier,tél : 04 67 21 53 85.IsèrePassion ruraleIls sont une douzaine de 22 à 36ans et ont vécu <strong>en</strong>semble p<strong>en</strong>dantplusieurs années dans différ<strong>en</strong>tslieux militants de Gr<strong>en</strong>oble. Ilssont actifs dans les mouvem<strong>en</strong>tsd’éducation populaire, sociaux,écologistes, féministes… Ils selieu dit les Essarts, 70600 Fouv<strong>en</strong>t-le-Bas, <strong>en</strong>tre Vesoul et Langres. Ateliers dedécouverte, exposants, confér<strong>en</strong>ces, animationsautour du thème de l’habitatsain, la nature, le bi<strong>en</strong>-être. Possibilité decamper sur place, chambres, repas végétari<strong>en</strong>.Concert autour du feu. Entréegratuite. La vie naturellem<strong>en</strong>t, tél : 0384 68 93 83.> Tarn-et-Garonne : 14e foire Bio etsanté. 6 juillet à la Prom<strong>en</strong>ade duMoulin, à Moissac, <strong>en</strong>trée gratuite,stands, animations, confér<strong>en</strong>ces. Tréflevert, La Gayre, 82370 Var<strong>en</strong>nes, tél : 0563 30 91 74, http://trefle.vert.free.fr.> Tarn-et-Garonne : Biocénose. 13juillet, place du village à Mansonville.Thème de l’année : économie d’eau.Marché bio, habitat écologique. MCD, LeBourg, 82120 Mansonville, tél : 05 6394 35 90.> Hérault : première foire bio. 20 juilletà Péz<strong>en</strong>as, 150 exposants, buffet bio t<strong>en</strong>upar une colonie de vacances, ateliers pratiques,confér<strong>en</strong>ces… Civam Bio, maisonsont mis <strong>en</strong> association pour créerun projet commun <strong>en</strong> milieu ruralet vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de découvrir lapossibilité d’acheter une anci<strong>en</strong>necolonie de vacances à M<strong>en</strong>s, dansle Trièves, à une cinquantaine dekilomètres au sud de Gr<strong>en</strong>oble.D’importants bâtim<strong>en</strong>ts àrestaurer et onze hectares deterrain dont deux cultivables.Pour <strong>en</strong> faire un lieu qui échappeà la spéculation immobilière et oùpeuv<strong>en</strong>t se développer desinitiatives solidaires et écologiques,un appel à souscriptionest lancé. Pour <strong>en</strong> savoir plus :Passion rurale, chez ViolaineMula, 3, rue de la République,38000 Gr<strong>en</strong>oble.RhôneChantierpart<strong>ici</strong>patifLe Jardin de Cocagne du paysde l’Arbresle déménage sur unnouveau terrain à La Tour-de-Salvagny. Pour gérer les futuresactivités, un bâtim<strong>en</strong>t <strong>en</strong> pailleet terre va être mis <strong>en</strong> chantierp<strong>en</strong>dant tout l’été. Si vous désirezappr<strong>en</strong>dre à autoconstruire<strong>en</strong> utilisant cette techniquealternative, partager un chantiercollectif et solidaire deconstruction d’un bâtim<strong>en</strong>técologique, si vous souhaitezaider concrètem<strong>en</strong>t un Jardin deCocagne, structure d’insertion parle maraîchage biologique, vouspouvez v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>tre le 30 juin et le5 septembre 2008. Repas de midioffert chaque jour, inscription àl’avance nécessaire. Jardins decocagne du pays de L’Arbresle,tél : 04 74 26 83 08 (Evelyne)ou www.jardnco.org.des agriculteurs, B, Mas de Saporta, CS50023, 34875 Lattes, tél : 04 67 06 2390.> Aude : 10e foire bio à Couiza. 2 et 3août. Thème de l’année : <strong>en</strong> chemin versla cohér<strong>en</strong>ce. Producteurs bio, artisans,écoconstructeurs et associations. Nature& Progrès, tél : 04 68 20 94 75.> Hérault : 12e Estivale de la bio. 15août à Ollargues, avec 80 exposants,confér<strong>en</strong>ces, balades, musique. CivamBio, maison des agriculteurs, B, Mas deSaporta, CS 50023, 34875 Lattes, tél :04 67 06 23 90.> Indre : 34e foire bio de Neuvy-Saint-Sépulcre. 30 et 31 août. Producteurs,artisans, ateliers, confér<strong>en</strong>ces, animation<strong>en</strong>fants. Entrée gratuite. Le Gargaillou,Hélène Saget, La Brande, 36160Feusines, tél : 02 54 30 69 41.> Namur : 24e Valériane. 5 au 7 septembreà Namur Expo. 300 exposants, 40confér<strong>en</strong>ces, Nature & Progrès Belgique,520, rue de Dave, B 5100 Jambes, tél :081 30 36 90, www.natpro.be.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008 3 9


femmes-hommesLa Barbe !Un groupe de femmes qui a pris le nom La Barbemanifeste depuis le 8 mars 2008 dans les réunionsà forte majorité masculine <strong>en</strong> portant une barbepostiche pour protester contre le sexisme ambiant. Ellessont interv<strong>en</strong>ues le 27 mars lors du conseil national desC<strong>en</strong>tres commerciaux, le 15 avril lors de l’Assembléegénérale de Carrefour, le 15 mai 2008 au Sénat pour uncolloque sur la 5e république où sur 16 interv<strong>en</strong>ants onne comptait qu’une seule femme, le 29 mai lors de l’AGdu groupe Casino… D’autres actions sont prévues dansle monde des arts, des médias… www.labarbelabarbe.org.BirmanieEnvoyezvotre culotte!Il existe un tabou <strong>en</strong> Birmanie quidit qu’un homme perd son pouvoirs’il touche un vêtem<strong>en</strong>t féminin<strong>en</strong>-dessous de la ceinture. Pourfaire peur aux militaires dela dictature et dénoncer lesnombreux viols dont sont victimesles femmes du pays, un groupe defemmes birmanes, Lanna actionfor Burma a lancé un appelaux groupes féministes <strong>en</strong>octobre 2007 pour <strong>en</strong>voyer auxambassades ou au gouvernem<strong>en</strong>tdes petites culottes. L’action aréellem<strong>en</strong>t démarré dans les joursqui ont suivi le tremblem<strong>en</strong>tde terre ce printemps. A Paris,on peut écrire à l’Ambassadede Birmanie, 60, ruede Courcelles, 75008 Paris.Pour <strong>en</strong> savoir plus :www.ptitesculottespourlapaix.ca.Parité <strong>en</strong>politique ?DRSi les listes sont paritaires auxélections mun<strong>ici</strong>pales, il n’y a<strong>en</strong>suite aucune contrainte pourl’élection du maire par le conseilmun<strong>ici</strong>pal. De même, il n’y a pasde règles pour les conseillersgénéraux. Résultat, après lesélections mun<strong>ici</strong>pales et cantonalesde 2008, il n’y a que 8,5 %de femmes mairesses, 13,1 % defemmes conseillères générales.De la virginitécomme“qualitéess<strong>en</strong>tielle”Le 29 mai 2008, le tribunalde Lille a accepté d’annuler unmariage suite à un recours dumari, après que celui-ci aitconstaté que sa femme n’était pasvierge au mom<strong>en</strong>t du mariage. Lejugem<strong>en</strong>t s’appuie sur l’article180 du code civil qui stipule que“s’il y a erreur sur la personne, ousur des qualités ess<strong>en</strong>tielles de lapersonne, l’autre époux peutdemander la nullité du mariage”.Ainsi, la virginité devi<strong>en</strong>drait unevaleur ess<strong>en</strong>tielle ! Plusieursassociations de femmes ontdénoncé ce jugem<strong>en</strong>t “médiéval”.nord-sudPrix cassés surle commerce équitable !La logique du commerce équitable devrait être d’augm<strong>en</strong>ter s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>tles prix des produits pour aller vers une rémunérationcorrecte de l’<strong>en</strong>semble de la filière nécessaire à la diffusion de ceproduit : depuis le producteur jusqu’au v<strong>en</strong>deur <strong>en</strong> passant par lestransporteurs et le distributeur, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t le transformateur… Lechoix de Max Havelaar et de quelques autres d’appuyer leur développem<strong>en</strong>tsur la v<strong>en</strong>te <strong>en</strong> grandes surfaces provoque exactem<strong>en</strong>t lecontraire : une concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre grandes marques pour v<strong>en</strong>dre lemoins cher possible.Ainsi, <strong>en</strong> mai 2008, p<strong>en</strong>dant la Quinzaine du commerce équitable, lesmagasins Leclerc ont proposé des produits “équitables” à prix cassés,jusqu’à trois fois moins cher que le prix de v<strong>en</strong>te équival<strong>en</strong>t dans desboutiques indép<strong>en</strong>dantes. Comm<strong>en</strong>t cela a-t-il été possible ? Leclerc anégocié avec une jeune <strong>en</strong>treprise de distribution une v<strong>en</strong>te sans margeexceptionnelle off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t pour lancer les produits. Ladite <strong>en</strong>treprisea dû v<strong>en</strong>dre sans marge pour répondre aux demandes de Leclerc, espérantainsi se faire une réputation sur ce coup.A l’arrivée, nous avons donc des produits qui ont bi<strong>en</strong> été payés un peuplus cher aux producteurs, mais <strong>en</strong>suite une chaîne de distribution quin’a pas été financée… et les magasins Leclerc qui se sont payés unebonne communication… de quoi attirer plus de consommateurs pouracheter les très nombreux produits inéquitables de ses magasins.(Politis, 15 mai 2008)Les prixdérap<strong>en</strong>t…au niveaumondialDans le livre Commerceinéquitable, le roman noirdes matières premières (Hachette,2005), Jean-Pierre Boris,journaliste à Radio-Franceinternational, explique bi<strong>en</strong>comm<strong>en</strong>t fonctionne laspéculation sur les produitsalim<strong>en</strong>taires. Certains grosfinanciers n’hésit<strong>en</strong>t pas à acheterdes stocks, à les placer surdes cargos… lesquels vont<strong>en</strong>suite att<strong>en</strong>dre dans les eauxinternationales. Suivantl’évolution des cours, ilschoisiss<strong>en</strong>t vers quel port allerécouler leur marchandise. Avecla pénurie alim<strong>en</strong>taire de ceprintemps, ces pratiquesspéculatives provoqu<strong>en</strong>t des<strong>en</strong>volés des prix : le 27 mars2008, le prix du riz a ainsiaugm<strong>en</strong>té de 31% <strong>en</strong> une seulejournée. Largem<strong>en</strong>t de quoi<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir les opérationsspéculatives.EthiopieConservationde la naturecontreautochtonesL’organisation de conservation dela nature African Parks a annoncéfin 2007 qu’elle cessait la gestiondu périmètre du parc naturelnational d’Omo. Ce retrait aprovoqué la joie des organisationsvillageoises Mursi de la région quidepuis des années dénonçai<strong>en</strong>tle déplacem<strong>en</strong>t des populationset les interdictions de pâturage.Survival avait dénoncé p<strong>en</strong>dantdes années l’abs<strong>en</strong>ce de concertation<strong>en</strong>tre les autorités du parcet les villageois. Sous prétexte deprotection de la nature, Africanparks avait par exemple expulsédes chasseurs-cueilleurs qui viv<strong>en</strong>tsur ce territoire depuis toujours.Les parcs naturels dans les paysdu sud sont souv<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>séscomme un moy<strong>en</strong> de faire v<strong>en</strong>ir letouriste occid<strong>en</strong>tal et d’<strong>en</strong>grangerde l’arg<strong>en</strong>t, détruisant ainsi desrelations symbiotiques <strong>en</strong>tre lanature et les peuples indigènes.4 0 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


énergiesMaîtrise de l’énergie>Limitation de la climatisation. La climatisation est une catastrophe : pour rafraîchir à l’intérieur,on rejette la chaleur à l’extérieur, ce qui augm<strong>en</strong>te cette température et incite d’autres personnes à brancherla climatisation… dans un cercle v<strong>ici</strong>eux qui provoque une hausse importante de la température dans lesc<strong>en</strong>tres-villes : <strong>en</strong> juillet 2007, alors que la canicule sévissait <strong>en</strong> Grèce, on a mesuré 45°C <strong>en</strong> périphériede la ville… et jusqu’à 54°C dans le c<strong>en</strong>tre (+9 °C !) !Un décret <strong>en</strong>tré <strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong> France le 1er juillet 2007, recommande de ne pas utiliserla climatisation dans les locaux de travail tant que la température n’y dépasse pas 26°C (décret2007-363, JO du 21 mars 2007). Mais ri<strong>en</strong> n’est prévu pour faire appliquer cette mesure.> Finlande : contre le chauffage électrique. Jan Vapaavuori, le ministre finlandais (conservateur)du logem<strong>en</strong>t a annoncé une nouvelle réglem<strong>en</strong>tation afin de limiter le nombre d’habitations neuves équipéestout électrique. “Dans l’intérêt de notre économie, il serait plus prud<strong>en</strong>t d’utiliser l’électr<strong>ici</strong>té pournos industries que pour chauffer des habitations” a-t-il déclaré. Exemple à suivre…> Ecosse : électr<strong>ici</strong>té propre. Alors qu’<strong>en</strong> Grande-Bretagne, seule 5% de l’électr<strong>ici</strong>té est d’originer<strong>en</strong>ouvelable, l’Ecosse a déjà atteint les 20% et son gouvernem<strong>en</strong>t a annoncé qu’il visait les 50% d’<strong>ici</strong> 2020.Pour le Parti national écossais, le développem<strong>en</strong>t des énergies r<strong>en</strong>ouvelables <strong>en</strong> remplacem<strong>en</strong>t de l’exploitationdu pétrole <strong>en</strong> mer du Nord doit permettre à l’Ecosse d’augm<strong>en</strong>ter son indép<strong>en</strong>dance vis-à-vis de Londres.> G<strong>en</strong>ève maîtrise l’énergie. Le conseil d’Etat du canton de G<strong>en</strong>ève a adopté son plan directeur de l’énergiejusqu’<strong>en</strong> 2011. Il met <strong>en</strong> application une baisse de la consommation d’électr<strong>ici</strong>té, pour aller vers 2000 W depuissance nécessaire par habitant, soit le niveau de 1990. Pour cela, il instaure une obligation d’intégrer ladim<strong>en</strong>sion énergétique dans tout projet d’aménagem<strong>en</strong>t et met <strong>en</strong> place des normes de construction etde restauration des bâtim<strong>en</strong>ts plus économes. Le conseil de G<strong>en</strong>ève applique ainsi de fait les référ<strong>en</strong>dumsqui appui<strong>en</strong>t une société sobre <strong>en</strong> énergie et sans nucléaire.> France : fin du chauffage électrique ? Les nouvelles réglem<strong>en</strong>tations dans l’habitat concoctées dans lecadre du Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pourrai<strong>en</strong>t condamner le chauffage électrique. D’une part parce quedes études réc<strong>en</strong>tes montr<strong>en</strong>t que son bilan carbone n’est pas aussi bon que ce qui était annoncé (il faut desc<strong>en</strong>trales thermiques pour faire face aux pointes de consommation <strong>en</strong> cas de grand froid), d’autre part parceque la comptabilité de l’énergie pourrait pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’énergie primaire (ce qu’il faut pour produire)et non l’énergie finale (ce qu’il restitue) : dans ce cas le chauffage électrique consomme énormém<strong>en</strong>tdu fait de son très mauvais r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t.Des maisonspositives<strong>en</strong> 2020Dans le cadre du Gr<strong>en</strong>ellede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et del’application des directiveseuropé<strong>en</strong>nes, le parlem<strong>en</strong>t devraitlégiférer cette année sur lesnouvelles normes dans l’habitat.Actuellem<strong>en</strong>t, les normesprévoi<strong>en</strong>t un abaissem<strong>en</strong>tautomatique de la consommationd’énergie de 15 % tous les cinqans, ce qui ne suffira pas pouratteindre les objectifs europé<strong>en</strong>s.La nouvelle loi doit permettrede passer de 105 kWh/m2 par an,moy<strong>en</strong>ne actuelle dans laconstruction à des maisons àénergie positive d’<strong>ici</strong> 2020. Pourl’anci<strong>en</strong>, des aides à la rénovationdoiv<strong>en</strong>t permettre de passerde 240 kWh/m2 par an à150 kWh/m2 par an <strong>en</strong> 2020.Problème : pour arriver à c<strong>en</strong>iveau de performance, il faudrainvestir 600 milliards d’euros…alors que pour le mom<strong>en</strong>tles aides de l’Etat s’élèv<strong>en</strong>tà moins de 2 milliards par an.ParisMarche Londres-G<strong>en</strong>ève passant devant le chantier de Flamanville. >>>ManifestationL’empereur français a décidéde fêter sa présid<strong>en</strong>ce de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne par un grandrassemblem<strong>en</strong>t des chefs d’Etatautour du 14 juillet à Paris.Pour dénoncer son rôle deparfait commercial du nucléaire,le Réseau Sortir du nucléairelui organise une réception.Un rassemblem<strong>en</strong>t est pourcela organisé le samedi 12 juillet2008 à 14 h, place de laRépublique à Paris. Réseau Sortirdu nucléaire, 9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04,tél : 04 78 28 29 22.DRBureFestival 2008A l’occasion du passage de lamarche antinucléaire Londres-G<strong>en</strong>ève (voir Sil<strong>en</strong>ce d’avril), lesopposants à l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t desdéchets radioactifs à Bure,organise une fête le samedi28 juin 2008 sur le terrain del’anci<strong>en</strong>ne gare de Luméville-<strong>en</strong>-Ornois (à 6 km de Bure), à partirde 14 h. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Vosges An, Hélène et StéphaneMaimbourg, 7, rue Leclerc,88190 Golbey,tél : 06 72 55 56 96,http://vosges-a.n.over-blog.org.nucléaireEPR : ri<strong>en</strong> ne va plus !icolas Sarkozy semble v<strong>en</strong>dre des réacteurs nucléaires EPRà chacun de ses voyages… En théorie seulem<strong>en</strong>t ! Ainsi, <strong>en</strong>NLibye, des responsables du secteur électrique ont annoncé qu’iln’était pas <strong>en</strong>visageable de construire un tel réacteur sans prévoir lareconstruction de tout un réseau électrique, celui existant n’étant pasprévu pour de tels voltages. Les deux réacteurs v<strong>en</strong>dus à la Chine ?Un communiqué de presse prov<strong>en</strong>ant d’une mission commerciale etindustrielle française <strong>en</strong> Chine, repris dans Capital du 15 mai 2008,s’inquiète des répercussions de la contestation de la flamme olympique.On y lit notamm<strong>en</strong>t que “les Chinois ral<strong>en</strong>tiss<strong>en</strong>t les discussions d<strong>en</strong>égociations que mène Areva pour finaliser la v<strong>en</strong>te de c<strong>en</strong>trales EPR”.Ainsi donc, ces contrats ne sont toujours pas signés ! La Chine a mis uneclause prévoyant d’abord la construction d’une usine de retraitem<strong>en</strong>t desdéchets ce qui selon les spécialistes peut suffire à bloquer le dossierp<strong>en</strong>dant une bonne dizaine d’années. En Finlande, la facture gonfle.Le seul réacteur EPR réellem<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>du pour pour 3 milliards d’euros àla compagnie finlandaise TVO aurait dû être mis <strong>en</strong> route à la mi-2009.Il n’<strong>en</strong> sera ri<strong>en</strong> et Areva parle maint<strong>en</strong>ant de 2011, un délai que lesspécialistes estim<strong>en</strong>t irréaliste, tant les problèmes de chantier sontnombreux. Après 2009, Areva va devoir payer des pénalités de retard,de l’ordre du milliard d’euros par an. Reste la France ? Pas sûr !A Flamanville le chantier a été susp<strong>en</strong>du le 21 mai 2008 ! Aprèsplusieurs avertissem<strong>en</strong>ts, l’Autorité de sûreté nucléaire a fait stopper lechantier. Ce service du ministère de l’industrie, reproche à EDF de nepas respecter le cahier des charges concernant le ferraillage du bétonde la dalle qui doit supporter le réacteur. MB.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20084 1


paixVersl’interdictiondes bombesà sousmunitionsAprès avoir obt<strong>en</strong>u l’interdictiondes mines anti-personnel<strong>en</strong> 1997, les marchandsd’armes avai<strong>en</strong>t vite trouvé unealternative : des bombes àsous-munitions qui <strong>en</strong> explosantau sol dispers<strong>en</strong>t des c<strong>en</strong>tainesde mini-bombes dont un certainnombre n’explosant pas tout desuite, min<strong>en</strong>t le terrain comme lesmines anti-personnel. Après plusde dix ans de négociations et lapression de quelque 250 ONG,une confér<strong>en</strong>ce internationale àDublin s’est achevée le 29 mai2008 par la décision de 111 paysd’interdire ces armes. 28 Etatsdont la France <strong>en</strong> produisai<strong>en</strong>t.BiscarosseVisite vertela demande du sénateur vert Jean Desessart, unedélégation de quatre élus Verts a pu visiter le c<strong>en</strong>treAd’essai des Landes de Biscarosse où sont testés lestirs du missile longue portée M51. A leur sortie, les élusVerts ont reconnu que l’armée avait respecté les règlesdémocratiques… mais que cela ne justifie <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> la poursuited’essais <strong>en</strong> totale contradiction avec le Traité de nonproliférationsigné par la France. Ce traité interdit lamodernisation des armes nucléaires par les pays qui <strong>en</strong> possèd<strong>en</strong>t.A noter que les Verts avai<strong>en</strong>t demandé à êtreaccompagnés par des représ<strong>en</strong>tants du Réseau Sortirdu nucléaire, ce que l’armée a refusé.Le ministère de la Déf<strong>en</strong>sefrançais a annoncé le retraitdes bombes M26 de ses stocksd’armes, une bombe quidisposai<strong>en</strong>t de 644 sous-bombes.Mais il faudra que la Franceratifie la nouvelle conv<strong>en</strong>tionpour que nos marchands soi<strong>en</strong>tt<strong>en</strong>us de cesser d’<strong>en</strong> produireet d’<strong>en</strong> v<strong>en</strong>dre.Ile-de-FranceJeûnes à Tavernyet à ParisDepuis 1983, à l’initiative deSolange Fernex et ThéodoreMonod, se ti<strong>en</strong>t chaque année unjeûne à Taverny, devant l’<strong>en</strong>trée dela base de commandem<strong>en</strong>t de laDRforce nucléaire aéroportée, <strong>en</strong>trele 6 août (anniversaire du bombardem<strong>en</strong>td’Hiroshima) et le 9août (anniversaire de Nagasaki).Un autre jeûne se ti<strong>en</strong>t devant leMur de la paix, sur le Champ deMars (arrière de la Tour Eiffel)aux mêmes dates. Maison devigilance de Taverny,tél : 01 39 95 68 28ou Marie-Claude Thibaud,tél : 06 71 60 05 46.politique“Si l’on essaie d’imaginerce que les grandes<strong>en</strong>treprises aurai<strong>en</strong>tpu concevoir pourcontrecarrer une écologietrop virul<strong>en</strong>te à leurs yeux,ceci ressemblerait àla Fondation Nicolas Hulot.Cette dernière, dans ces<strong>en</strong>s, est très bi<strong>en</strong> p<strong>en</strong>sée”Corinne Lepagecitée dans Sci<strong>en</strong>ceFrontières, novembre 2007.Mumia Abu-JamalJugem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> att<strong>en</strong>teLa révision demandée par la Courd’appel fédérale le 27 mars 2008susp<strong>en</strong>d bi<strong>en</strong> la condamnation àmort, mais un nouveau jugem<strong>en</strong>tdoit être prononcé qui peut larétablir. Donc ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>corejoué et Mummia Abu-Jamal est<strong>en</strong> prison… depuis 1982. Comitéde souti<strong>en</strong> à Mumia Abu-Jamal,tél : 04 91 42 98 47, mumialibre.over-blog.com.BrésilMarina SilvadémissionneMarina Silva, nommée ministrede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2003 auBrésil, a démissionné le 14 mai2008. Issue de la lutte pour laprotection de la forêt amazoni<strong>en</strong>ne,proche du leader assassinéChico M<strong>en</strong>dès, victime d’unecontamination au mercure, elle aessayé au sein du gouvernem<strong>en</strong>tde Lula de faire avancer les idéesécologistes. Lasse de servir defaire-valoir à un gouvernem<strong>en</strong>t deplus <strong>en</strong> plus libéral, elle a fini pardécider de s’<strong>en</strong> aller. Elle avaitessayé <strong>en</strong> vain de faire passer uneloi interdisant les OGM, une autreconcernant la protection de laforêt amazoni<strong>en</strong>ne, notamm<strong>en</strong>tcontre le défrichage pourles biocarburants.R<strong>en</strong>contresd’été>R<strong>en</strong>contres libertaires. Lescommunistes libertaires seretrouv<strong>en</strong>t du 26 juillet au 6 août2008 à Eych<strong>en</strong>at, sur la communed’Esplas-de-Sérou, près de Foix<strong>en</strong> Ariège. Tarifs du camping selonles rev<strong>en</strong>us. Un thème par jour :<strong>en</strong>jeux de l’agriculture (dimanche27), luttes économiques, luttessociales (28), militantisme etmode d’action (29), technologies,la découverte de l’ignorance (30),projection de films (31), corps etsexualité (1er août), sans-papiers(2), éducation (3), politique deguerre et <strong>en</strong>jeux géostratégiques(4), Mai 68 <strong>en</strong>core (5). Off<strong>en</strong>sivecommuniste libertaire, c/oEgregore, BP 1213, 51058Reims cedex, tél : 03 26 82 3616 ou Off<strong>en</strong>sive libertaire etsociale c/o Mille Bâbords, 61,rue Consolat, 13001 Marseille,tél : 06 70 61 94 34.> Alternatifs. Les Alternatifsorganis<strong>en</strong>t leur université d’étéà Sainte-Croix, dans la Drôme,du 20 au 24 août 2008.Au programme : les grandesquestions qui travers<strong>en</strong>t le mouvem<strong>en</strong>tféministe actuellem<strong>en</strong>t(viol<strong>en</strong>ces, contraception, IVG,mixité, prostitution, homosexualitéet transsexualité, femmes et autogestion,parité et lieux de pouvoir,immigrées…). Les Alternatifs,40, rue de Malte, 75011 Paris.> Réseau Sortir du nucléaire.Du 2 au 9 août 2008, prèsde Granville dans le sud de laManche. Ressourcem<strong>en</strong>t,échanges d’infos, de savoir-faireet de tal<strong>en</strong>ts, actions.Thème : arts et militance.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Jocelyn Peyret,tél : 06 20 36 57 17,jocelyn.peyret@sortirdunucleaire.fr> Mouvem<strong>en</strong>t écologique indép<strong>en</strong>dant.Le MEI ti<strong>en</strong>t sesjournées d’été du 21 au 24 août2008 au C<strong>en</strong>tre de séjourtouristique de Bayeux, dans leCalvados, à 10 km des plagesnormandes. Débats divers etconfér<strong>en</strong>ce sur la théorie Gaïa.MEI c/o Thierry et SylvieBernard, 15, rue du Tumulus,14320 Font<strong>en</strong>ay-le-Marmion,tél : 02 31 79 11 84.> Mouvem<strong>en</strong>t pour une alternativ<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>te. Le Man ti<strong>en</strong>tses journées d’été du 27 juillet au1er août 2008 à Sion, à 30 km deNancy. Le thème de l’année est“écologie et non-viol<strong>en</strong>ce” avecdes interv<strong>en</strong>ants extérieurs,des ateliers et des échangesde pratiques. Camping, dortoir,chambre d’hôte et hôtel au choix.MAN Nancy, 22, rue Mozart,54600 Villers-lès-Nancy,tél : 03 83 40 13 44.4 2 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008DRMarina Silva.


Quand ladémocratiel’emporteTerr<strong>en</strong>a, l’une des plus grossescoopératives agricoles de France(12 600 salariés), a organisé uneconsultation de ses 26 000 adhér<strong>en</strong>tssur différ<strong>en</strong>tes questionsagricoles dont les OGM. 34débats locaux ont été organisés<strong>en</strong> janvier 2008 avec à la fin unquestionnaire. Seuls 1500 questionnairesont été retournés(12%), 57% se prononc<strong>en</strong>t pourpoursuivre la recherche sur lesOGM… mais 66% p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t queleur culture n’est pas nécessaireet 54% qu’ils prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t undanger pour la diversité.En conséqu<strong>en</strong>ce, Terrana aannoncé qu’elle ne v<strong>en</strong>drait pasde sem<strong>en</strong>ces OGM <strong>en</strong> 2008 et2009, même si la loi les yautorise de nouveau. D’autresquestions sont intéressantes :57% estim<strong>en</strong>t que l’objectifde 6% de terres <strong>en</strong> bio <strong>en</strong> 2020sera diff<strong>ici</strong>le à atteindre, 54%sont favorables à ce que lacoopérative leur propose dessolutions alternativesà l’utilisation d’<strong>en</strong>grais.Quand la démocratie reculeLogme 13 mai 2008, la loi sur les OGM était de retour devant l’Assemblée nationale. Un sondage publié le jourmême indiquait que 78% des Français ne souhait<strong>en</strong>t pas que l’on cultive des OGM dans l’état actueldes connaissances et donc ne souhait<strong>en</strong>t pas qu’une loi autorise la coexist<strong>en</strong>ce des cultures OGMet non-OGM. A l’extérieur, plusieurs c<strong>en</strong>taines de militants anti-OGM ont organisé un pique-nique puis ont faitune chaîne humaine autour de l’Assemblée nationale.A l’intérieur, le groupe Verts-PC a été le plus combatif. André Chassaigne, député communiste avait déjà obt<strong>en</strong>ulors de la précéd<strong>en</strong>te lecture de la loi l’adoption d’un am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t garantissant la protection totale des culturesnon-OGM. Les sénateurs avai<strong>en</strong>t dénaturé cet am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> estimant que cette protection totale devaitcorrespondre à un taux de contamination inférieur à 0,9%. Le même député a alors introduit au nom de songroupe un recours sur l’opportunité de débattre du projet de loi. Alors que les députés UMP sont de plus <strong>en</strong>plus rétic<strong>en</strong>ts à suivre les recommandations du gouvernem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur des OGM, le vote a été majoritairem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> faveur de l’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t Chassaigne (136 voix contre 135 et 2 abst<strong>en</strong>tions), les députés UMP étanttrès nombreux à être abs<strong>en</strong>ts. De fait ce vote a bloqué toute discussion sur le cont<strong>en</strong>u de la loi.En l’abs<strong>en</strong>ce d’accord <strong>en</strong>tre Sénat et Assemblée nationale, le gouvernem<strong>en</strong>t pour passer <strong>en</strong> force aimmédiatem<strong>en</strong>t convoqué une commission mixte paritaire (composé de représ<strong>en</strong>tants des deux assemblées).Dès le 15 mai, la commission paritaire <strong>en</strong>térinait le texte rejeté la veille !Les députés Verts ont demandé que soit mis <strong>en</strong> discussion un nouveau texte… la France devant se plier à lademande de l’Union europé<strong>en</strong>ne qui demande à chaque pays de légiférer sur cette question… depuis 2001. Lesélus socialistes ont demandé au gouvernem<strong>en</strong>t d’arrêter d’essayer de faire passer cette loi pro-OGM <strong>en</strong> force.Malgré la demande du PS pour que la loi soit validée par un référ<strong>en</strong>dum, le gouvernem<strong>en</strong>t est passé <strong>en</strong> force etla loi a été votée <strong>en</strong> bloc par 289 voix contre 221 au Parlem<strong>en</strong>t le 21 mai 2008, par 183 voix contre 42 auSénat le 22 mai 2008. Gre<strong>en</strong>peace a lancé un appel au gouvernem<strong>en</strong>t pour que les décrets d’application rectifi<strong>en</strong>tce qui n’est pas <strong>en</strong> accord avec le Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> particulier la protection r<strong>en</strong>forcée descultures non-OGM. Les organisations d’agriculteurs biologiques appell<strong>en</strong>t les élus locaux (régions, départem<strong>en</strong>ts,communes) à pr<strong>en</strong>dre des mesures pour bloquer les cultures OGM sur leurs territoires. Plusieurs associations<strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t de saisir le Conseil constitutionnel pour dénoncer l’acharnem<strong>en</strong>t dont fait preuve le gouvernem<strong>en</strong>t: celui-ci n’acceptant pas le vote des élus !Manifestation de souti<strong>en</strong> au septième jour de jeûne.IsèreGrèvede la faimGérants d’un gîte rural à LaRuchère, à Saint-Christophe-sur-Guiers, <strong>en</strong> plein parc naturelrégional de Chartreuse, à la limite<strong>en</strong>tre la Savoie et l’Isère, ClaireDeslauriers et Christophe Troy,ont <strong>en</strong>tamé une grève de la faim,le 24 mai 2008, pour demanderle déplacem<strong>en</strong>t d’un pylône de30 mètres de haut <strong>en</strong> constructiondevant leurs f<strong>en</strong>êtres. Cepylône <strong>en</strong> remplace un anci<strong>en</strong> de25 m de haut qui portait un relaisde télévision. Le nouveauaccueillera <strong>en</strong> plus les ant<strong>en</strong>nesrelaisdes trois opérateurs de téléphonesportables. Le 28 mai, lechantier est investi par d’autresriverains que la g<strong>en</strong>darmerie aévacués. Le 31 mai, une manifestationdemande que s’applique leprincipe de précaution. La mairessea reconnu son impuissancesur ce dossier. Démocratie ?Char<strong>en</strong>te-MaritimeArt etvaccinationsDRUne exposition sur ce thèmese ti<strong>en</strong>dra du 28 juin au 5 juillet2008 dans l’Abbaye-aux-Dames,à Saintes, à l’occasion de l’universitéd’été des Chantiers du futur.Les œuvres ont été réalisées pardes personnes victimes dela vaccination contre l’hépatite B.L’exposition est <strong>en</strong>suite disponiblepour être exposée <strong>en</strong> d’autreslieux. Art et vaccinations,Patr<strong>ici</strong>a Gouy, 8, rue des Frères-Lindet, 27000 Evreux,tél : 02 32 39 44 80.Art et vaccinations.DRsantéSaône-et-LoireSantéglobale,médecineplurielleL’Institut Gandhi organise lesseptièmes r<strong>en</strong>contres Europe desconsci<strong>en</strong>ces du 17 au 23 août2008 au domaine de Chard<strong>en</strong>oux,à Bruailles, sur le thème Santéglobale, médecine plurielle. Auprogramme de très nombreusesmédecines : naturopathie, acupuncture,médecine ayurvédique(Inde), guérisseurs aux pieds nus,jeûne et nutrition, énergétiquechinoise, psychothérapie…Institut Gandhi, domaine deChard<strong>en</strong>oux, 71500 Bruailles,tél : 03 85 60 40 33,www.terre-du-ciel.fr.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20084 3


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tDisparitiondes PCB ?Début mai 2008, la préfecture dela région Rhône-Alpes a susp<strong>en</strong>dul’interdiction de pêcher dans leRhône <strong>en</strong>tre Val<strong>en</strong>ce et Avignon, àl’exception des poissons de fond.Des mesures aurai<strong>en</strong>t montré queseuls ces derniers prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t destaux importants de PCB. Lespêcheurs rest<strong>en</strong>t sceptiques :comm<strong>en</strong>t est-il possible d’autoriserla pêche du brochet, un carnivore<strong>en</strong> bout de chaîne alim<strong>en</strong>tairequi conc<strong>en</strong>tre donc le poison etcomm<strong>en</strong>t serait-il possible que lasituation s’améliore <strong>en</strong> aval alorsqu’elle ne s’améliore pas <strong>en</strong>amont ? La Frapna, FédérationRhône-Alpes de protection de lanature, estime elle-aussi que cettemesure n’a pas de s<strong>en</strong>s.Une étude m<strong>en</strong>ée par le WWF,r<strong>en</strong>due publique fin mai 2008, sur52 personnes dont 42 vivant dansle delta du Rhône, montre unecontamination de ceux qui ontmangé des poissons pêchés dansle Rhône quatre fois supérieure àcelle de ceux qui habit<strong>en</strong>t plusloin. Le autorités ont annoncéqu’une étude plus large allait êtrelancée portant sur quatre groupesde 150 personnes.IsèreGlissièressanspest<strong>ici</strong>desPlusieurs associations ont lancéune campagne de protestationcontre la société Area qui gèreplusieurs autoroutes du départem<strong>en</strong>t.Alors que le conseil générala interdit les pest<strong>ici</strong>des depuis2006 le long des routes départem<strong>en</strong>tales,Area continue à utiliserdes produits toxiques pour dégagerles glissières de sécurité. Lesassociations rappell<strong>en</strong>t que cesglissières étant à proximité de fosséset caniveaux, cet épandage estillégal puisque risquant de contaminerles nappes phréatiques.Elles soulign<strong>en</strong>t que de nombreusessociétés d’autoroutesn’utilis<strong>en</strong>t plus de pest<strong>ici</strong>des,se cont<strong>en</strong>tant de tondre l’herbelorsque c’est nécessaire.Le Pic vert, 24, place de laMairie, 38140 Réaumont,tél : 04 76 91 34 33 ;Les Amis de la Terre Isèrechez H. Tidy, 16, Grande-Rue,38000 Gr<strong>en</strong>oble ;Comité écologiqueVoiron-Chartreuse, rue deSainte-Olive, 38500 Voiron ;Espace Nature Isère,BP 1, 38470 L’Alb<strong>en</strong>c.TransportsAlsace :vitesselimitéeLa région Alsace a décidé débutavril de limiter la vitesse surautoroute à 110 km/h. Cettemesure, non ret<strong>en</strong>ue lors duGr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,permet de diminuer d’<strong>en</strong>viron10% la consommationde carburant et d’autantles émissions de CO 2 .Le Big jump ou “Grand saut” , <strong>ici</strong> <strong>en</strong> Belgique.Big jump2008Plusieurs réseaux associatifsinternationaux organis<strong>en</strong>t chaqueannée un grand plongeon collectifdans l’eau pour faire la promotionde la protection des eaux. Cetteannée, des “big jump” sontorganisés <strong>en</strong> France le 6 juillet2008 à 15 h à Chinon sur laVi<strong>en</strong>ne, à Vichy sur l’Allier, àSaint-Maur-des-Fossés sur laDordogne, à Brives-Char<strong>en</strong>sac surla Loire, à Saint-Maur-des-Fosséssur la Marne… Pour <strong>en</strong> savoirplus : SOS Loire Vivante, 8, rueCrozatier, 43000 Le Puy-<strong>en</strong>-Velay, tél : 04 71 05 57 88.DRvéloParisParking Dayepr<strong>en</strong>ant une idée v<strong>en</strong>ant de Californie (voir S!l<strong>en</strong>ce n°352),la Vélorution du 3 mai 2008 à Paris s’est terminée par uneRaction d’occupation de places payantes de la rue du Faubourg-Saint-D<strong>en</strong>is, rappelant que l’automobile qui occupe une grande part dela chaussée a tué la rue comme lieu de vie. Une zone de convivialité a étéouverte, permettant le dialogue <strong>en</strong>tre cyclistes, passants et même pol<strong>ici</strong>ers…à vélo ! Et pour bi<strong>en</strong>tôt : le 22 septembre étant la journée sansvoitures, la Vélorution vous invite à v<strong>en</strong>ir constater la réalité des faits,le 22 septembre 2008 à 18h30, place de l’Etoile… à vélo de préfér<strong>en</strong>ce.Prochains r<strong>en</strong>dez-vous sur www.velorution.org.4 4 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008BéaEcotopiaBiketourDepuis une vingtaine d’années,l’association Eyfa, Europeanyoung for action, dont le siège està Amsterdam organise chaqueannée un camp autogéré <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec une lutte locale. Le campfonctionne avec sa propre monnaie,laquelle ti<strong>en</strong>t compte duniveau de vie du pays d’origine dechaque part<strong>ici</strong>pant. La langued’échange est l’anglais. Ce campest précédé par une converg<strong>en</strong>cecycliste. Cette année, c’est laquestion des frontières <strong>en</strong>tre laTurquie et ses voisins au nord-est(Arménie) qui fera l’objet d’uncamp “No border” (sans frontières)du 9 au 23 août 2008. Laconverg<strong>en</strong>ce cycliste partira deSofia <strong>en</strong> Bulgarie le 2 juillet2008 pour rejoindre Istanbul puissuivre la côte nord de la Turquiejusqu’à Sinop. Les dates et étapessur www.ecotopiabiketour.net.BelgiqueDynamobileDepuis 1995, chaque année,Dynamobile est une randonnéecycliste de dix jours pour montrerque le vélo est un moy<strong>en</strong> sain,écologique, pratique, de voyager.Cela se passe du 18 au 27 juillet2008, départ et arrivée deBruxelles, <strong>en</strong> passant par Wavre,Mechel<strong>en</strong>, Rijkevorsel, Charleroi,Mons, Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes, Condé-sur-Escaut, Lessines. Dynamobile,chaussée de Louvain 617,Leuv<strong>en</strong>seste<strong>en</strong>weg, B 1030Bruxelles, tél : 32 2 705 79 07,www.dynamobile.net.Manueldu voyageà véloL’association Cyclo-CampingInternational, fondée <strong>en</strong> 1982,regroupe et informe ceux et cellesqui voyag<strong>en</strong>t à vélo sans aidemotorisée. Elle vi<strong>en</strong>t de publierun ouvrage collectif Le manueldu voyage à vélo destiné à vousdonner les conseils nécessairespour le choix du véhicule, surles précautions à pr<strong>en</strong>dre pourla santé, contre le vol…à partir de l’expéri<strong>en</strong>cedes adhér<strong>en</strong>ts. Avecmalheureusem<strong>en</strong>t desconseils pour transporterson vélo <strong>en</strong> avion !230 pages pour 15 €,à commander àCCI, 25, rue Ramus,75020 Paris,tél : 01 47 97 62 18.


Gratuites : les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés et les offres d’emplois.Pour passer une annonce, joindre le bandeau d’expédition qui <strong>en</strong>toure la revue ou un chèquecorrespondant à un abonnem<strong>en</strong>t. Taille des annonces : soyez le plus concis possible. Audelà de 500 signes, nous nous réservons le droit de faire des coupes. Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ceaccepte les annonces dom<strong>ici</strong>liées contre une part<strong>ici</strong>pation de 5 € <strong>en</strong> chèque. Sélection :Sil<strong>en</strong>ce se réserve le droit de ne pas publier les annonces qui lui déplais<strong>en</strong>t.annoncesEntraide■ Creuse. L’association L’Art Roussilleorganise un chantier collectif gratuitpour une rénovation décroissante du 22au 29 juillet : isolation d’une maison,installation de volets, fabrication d’unevéranda. Thierry, tél : 05 55 67 59 58.■ Végétari<strong>en</strong>ne, écolo, pacifiste, jecherche des ami(e)s qui peuv<strong>en</strong>t m’hébergerdans tous les coins de France carj’aimerais faire un périple pour r<strong>en</strong>contrerles lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce. Téléphonezmoiau 06 83 03 29 90.■ Hautes-Alpes. Dernier chantier part<strong>ici</strong>patif: <strong>en</strong>duits terre, cloisons terrepaille,tadelak, finitions, dans villageécologique du 1er au 10 juillet. Quelquesjours, une semaine… Hébergem<strong>en</strong>t,nourriture et appr<strong>en</strong>tissage contrequelques heures de travail par jour.Michel et Emmanuelle Philippo, 05300Eourres, tél : 04 92 49 65 93.■ Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce. Chantiercoopératif de restauration du hameau deTanaron, à 12 km de Digne, tout l’étépour transformation <strong>en</strong> écovillage artistique.Accueil tout l’été. Michel Lamouche,hameau Tanaron, 04000 LaRobine-sur-Galabre, tél : 04 92 32 5691.■ Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce. Chantiercollectif de restauration du hameau duVieux-Bras <strong>en</strong> vue de l’ouverture d’unhameau coopératif. Autoconstruction duVieux-Bras, 04270 Bras-d’Ane, tél : 0492 34 48 91.■ Gironde. La ferme conservatoire deLeyssart et son association élèv<strong>en</strong>tdepuis quinze ans de nombreux animauxafin de conserver différ<strong>en</strong>tes races àfaibles effectifs. Elle possède actuellem<strong>en</strong>t4000 ovins. Les débouchés étantlimités, la ferme souhaite réduire seseffectifs sur un fond éthique et solidaire,<strong>en</strong> sout<strong>en</strong>ant des porteurs de projet,associatifs ou non. Pour <strong>en</strong> savoir plus :Ferme conservatoire de Leyssart,33660 Puynormand, tél : 05 57 49 6282, fermeconservatoire@gmail.com.■ L’association l’Artmorithé propose unsalon de thé sous yourte avec concerts,expositions, confér<strong>en</strong>ces autour de l’écologieet cherche des interv<strong>en</strong>ants bénévolespour le démarrage de ses activités<strong>en</strong> Cév<strong>en</strong>nes, à Génolhac. Repas offert +lieu pour camper. Tél : Amélie et Cédric,tél : 04 66 61 03 43 ou 06 61 59 14 77.Vivre <strong>en</strong>semble■ Paysan retraité, 63 ans, loue une douzained’hectares terres, prés, bois, <strong>en</strong>zone de coteaux, Ariège, avec arbresfruitiers, suis sociétaire d’un atelier collectifde transformation de fruits etlégumes qui doit démarrer l’été 2008dans le cadre de Rénova, Rénovation desvergers anci<strong>en</strong>s). Cherche repr<strong>en</strong>eur, depréfér<strong>en</strong>ce un projet collectif dans espritdécroissance, simpl<strong>ici</strong>té volontaire.Pierre Degand, La Madeleine, 09350Campagne-sur-Arize, tél : 05 61 98 1101 le soir après 21h.■ Nous sommes quelques amis qui cherchonsdes personnes intéressées pour lacréation d’un lieu de vie, avec recherchepour aller vers l’autonomie alim<strong>en</strong>taire,énergétique, financière. Relations avecl’extérieur. Projet dans le grand sud,maximum 12 personnes, de toutes générations,connaissance <strong>en</strong> CNV et travailsur soi effectué, <strong>en</strong>visagé. Décroissancedes égos et croissance de la solidaritépour un projet évidemm<strong>en</strong>t politique.lorwel@no-log.org.■ Retraitée valide et active souhaitevivre <strong>en</strong> habitat groupé, dépt 73, 74 ou38, par l’acquisition à plusieurs d’unepropriété (maison + terrain) et créer depetites ext<strong>en</strong>sions pour un logem<strong>en</strong>tindép<strong>en</strong>dant (yourtes, construction boismassif…). Merci de me contacter au 0479 62 88 73.R<strong>en</strong>contres■ Réf. 359.01. JF, 33 ans, 2 <strong>en</strong>fants,souhaiterait r<strong>en</strong>contrer homme nonfumeur,agriculteur-paysan volontiers,pour partager sourires, bonne humeur ett<strong>en</strong>dresse sur un chemin de simpl<strong>ici</strong>té,sincérité et respect de la nature et deshumains. Ecrire à la revue qui transmettra.■ Laur<strong>en</strong>ce, toi que j’ai r<strong>en</strong>contrée àBrousse-le-Château, je n’ai pas tes nouvellescoordonnées. Alexandre.■ Réf. 359.02. Quelle est la compagnecomplice, féminine, âge situation origineindiffér<strong>en</strong>ts, qui voudrait partager unprojet de vie dans l’harmonie du corps etde l’esprit avec un homme, 65 ans, NF,maison écolo dans hameau <strong>en</strong> plein<strong>en</strong>ature, 1000 m d’altitude <strong>en</strong>tre le 38 etle 05. Commodités à 2 km. Possibilitéscréativités. Ecrire à la revue qui transmettra.Recherche■ Bretagne. En France, les grandescompagnies de l’eau ont fait <strong>en</strong> sorte queles directives europé<strong>en</strong>nes ne soi<strong>en</strong>t pasretranscrites. Sans être interdites, lesstations de retraitem<strong>en</strong>t individuelles nesont pas autorisées, sauf à titre expérim<strong>en</strong>talet <strong>en</strong>core seulem<strong>en</strong>t dans lesdépartem<strong>en</strong>ts dont la hiérarchie administrativeest ouverte. Nous recherchonsdonc des solutions du côté du “petit collectif”.Nous aimerions <strong>en</strong>trer <strong>en</strong>contact et si possible visiter et nous<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir, dans notre région, sur le fonctionnem<strong>en</strong>tet la mise <strong>en</strong> œuvre de tellesinstallations. Nous voudrions aussi organiserune ou des réunions pour que lesexpéri<strong>en</strong>ces des autres soi<strong>en</strong>t partagéespar tous. AANCUH, Association desusagers d’assainissem<strong>en</strong>t non collectifset des utilités de l’habitat, OlivierGeffray, La Ville Samson, 56140Pleucadeuc, tél : 02 97 26 98 74,Claude Garcia Priziac, 56140 Pleucadeuc,tél : 02 97 26 98 17, cgapriziac@yahoo.fr.Emploi■ Etudiante <strong>en</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (IUTgénie biologique, option génie de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t),cherche travail sur Avignonpour l’été 2008. Contact par courriel :degroux-g@hotmail.fr.■ Crèche par<strong>en</strong>tale dans le Berry (18Marçais) recrute un animateur-trice <strong>en</strong>CDI, 24 h par semaine, avec diplômed’auxiliaire de puéricultrice minimum,voire éducateurs jeunes <strong>en</strong>fants et del’expéri<strong>en</strong>ce dans le secteur de la petite<strong>en</strong>fance, à partir du 18 août 2008.Téléphoner à Angèle Satche ou SéverineJanss<strong>en</strong> au 02 48 96 20 95. Crèche LesGabignons, Les Vaslins, 18170Marçais.Logem<strong>en</strong>t■ Je suis végétari<strong>en</strong>ne et j’aimeraistrouver une petite maison avec jardin etpetite source. Accepte colocation indép<strong>en</strong>dante.Région : 84 31 04 05 07 34.Tél : 06 83 03 29 90.■ V<strong>en</strong>ds à Villeurbanne (Rhône), quartierCroix-Luizet, maison de ville écolosur terrain de 600 m2, rénovée avecmatériaux bios, 185 m2 habitables surdeux niveaux, sous-sol aménagé de 100m2, garage double, chaudière à granulésbois, plancher chauffant, chauffe-eausolaire, production photovoltaïque raccordée,four à pain, potager biologique,serre, arbres fruitiers, récupération deseaux de pluie.Contact : py@ducrest.fr.■ V<strong>en</strong>ds yourte diamètre 7 m soit38 m2, fabriquée <strong>en</strong> France, équipéeplancher <strong>en</strong> mélèze, habitée une année,libre à partir de septembre 2008, visitableà Gardanne (13). Prix à débattre.Contactez-moi au 06 25 49 59 71.Vacances■ Bretagne sud. Loue éco-gîte, toutel’année, avec vélos, 4 à 6 personnes,330 € la semaine. Tél : 02 97 42 95 22.■ Châteaux de la Loire. Loue gîtequatre personnes, campagne de Chinon,dans maison anci<strong>en</strong>ne face à notre habitation.Verger, portique <strong>en</strong>fants, poules,moutons, piscine. 6 km gare SNCF (onpeut v<strong>en</strong>ir vous chercher). Nombreusesbalades possibles. Cherchons personness<strong>en</strong>sibilité proches des nôtres (écologie,convivialité, nature, végétarisme…).Tél: 02 47 58 07 81,nbelet@wanadoo.fr.■ Couple, deux <strong>en</strong>fants, 2 et 4 ans,cherche échange maison p<strong>en</strong>dant deuxsemaines période 15 juin-15 septembre.Nous habitons dans une maison de 100m2, 3 chambres, jardin à 8 km deNantes. Tél : 06 88 70 58 03 ou 02 4068 05 12.■ Auvergne (Allier). Loue jolis gîtesanci<strong>en</strong>s à 700 m d’altitude <strong>en</strong> plein<strong>en</strong>ature. 2x6 places et 1x4 places.Tél : 04 70 41 10 12,www.gitelesmignards.com.■ Famille (4 personnes) intéressée pouréchanger sa maison à 8km de Nantesp<strong>en</strong>dant deux semaines <strong>en</strong>tre 25 août etfin septembre contre appartem<strong>en</strong>t, maisonaux <strong>en</strong>virons de Lyon. Tél : 06 88 7058 03 ou 02 40 68 05 12.■ Drôme. Dans le parc naturel régionaldu Vercors, 2 km de Die, loue yourtemeublée de 35 m2 5/6 couchages surterrain nature. Proximité cuisine, sallede bains, douche, piscine <strong>en</strong> saison.Toutes activités nature.Roland, tél : 04 75 21 15 73,www.souslayourte.com.■ Bocage v<strong>en</strong>dé<strong>en</strong>, 20 km Font<strong>en</strong>ayle-Comte,15 km forêt de Merv<strong>en</strong>t.Chambre d’hôtes 2/4 personnes dansmaison réc<strong>en</strong>te écoconstruction, surgrand terrain avec étang. Nature etcalme. Randonnées. Accueil chaleureux.Tél : 02 51 50 73 61. http://lamandiniere.monsite.orange.frDivers■ Ardèche Nord. L’association Solfiepropose ateliers voix, approche corporelleénergétique et symbolique, chantfamilial, stages. V<strong>en</strong>ez explorer votrevoix <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les cinq s<strong>en</strong>s et notrehumanité, <strong>en</strong>tre terre et ciel, <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avecla nature… Souhaitons fédérer personnesesprit S!l<strong>en</strong>ce pour projet autourd’ateliers chants du cœur, chants sacrés.Tél : 06 64 25 52 32 ou www.solfie.fr,contact@solfie.fr.■ Hautes-Pyrénées. Stage yoga etrando-découverte du dimanche 6 aujeudi 10 juillet. Hébergem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gîte etcamping. Association Les Ateliers dubi<strong>en</strong>-être, tél : 05 62 39 16 24,www.ateliers-bi<strong>en</strong>-etre.fr.é c h a n g e p u b l i c i t a i r eS!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20084 5


psychanalyseRéchauffem<strong>en</strong>t climatiqueet inconsci<strong>en</strong>tLe réchauffem<strong>en</strong>t de la planète est comme son nom l’indique, un problèmeplanétaire ; pour le résoudre, un diff<strong>ici</strong>le changem<strong>en</strong>t de m<strong>en</strong>talité s’impose,auquel de sérieux obstacles s’oppos<strong>en</strong>t. Parmi ces obstacles il y a ceux qui se pos<strong>en</strong>tau niveau inconsci<strong>en</strong>t et que la psychanalyse permet d’éclairer.Il s’agit selon moi de la persistance généraliséede reliquats du stade captatif où l’individu, s’ilne se s<strong>en</strong>t plus le c<strong>en</strong>tre du monde comme unbébé, n’<strong>en</strong> ramène pas moins tout à lui, à sesbesoins immédiats, sans t<strong>en</strong>ir compte des intérêtsglobaux auxquels il ne cède que suite à uneépreuve de force, et du refus de la frustration qui<strong>en</strong> est l’origine. Essayons de voir comm<strong>en</strong>t ils seprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t.T<strong>en</strong>ir compte de l’autreDans son évolution affective, le petit d’homme,comm<strong>en</strong>ce effectivem<strong>en</strong>t par être le c<strong>en</strong>tre dumonde, d’un monde <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t mis à son service,d’un monde qu’il accapare, possède, surtoutpar l’intermédiaire de sa mère qui, après l’avoirporté, lui donne tout ce dont il a besoin. Dévouéeà sa protection, elle cherche à lui épargner toutesouffrance, toute difficulté, et c’est bi<strong>en</strong> ainsi.Cep<strong>en</strong>dant, cette position c<strong>en</strong>trale, l’<strong>en</strong>fant vadevoir la quitter petit à petit, car dev<strong>en</strong>ir adulte,trouver sa place dans la société (et cela peut inclurepour certains de trouver cette société insupportable),donner un s<strong>en</strong>s à sa vie, c’est t<strong>en</strong>ircompte de l’autre, c’est r<strong>en</strong>oncer à être le c<strong>en</strong>tredu monde, à se l’approprier pour soi tout seul,c’est accepter une certaine frustration.C’est l’acceptation de telles frustrations qui nonseulem<strong>en</strong>t permet la vie collective, mais c’<strong>en</strong> estle fondem<strong>en</strong>t même.Le fameux complexe d’Œdipe qui a fait couler tellem<strong>en</strong>td’<strong>en</strong>cre n’est pas autre chose, r<strong>en</strong>oncer àêtre le seul, se soumettre à l’exist<strong>en</strong>ce de l’autre,<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> compétition avec lui, l’accepter, c’estcette acceptation qui permet d’aller jusqu’àl’amour d’autrui, jusqu’à faire comme idéal dumoi, le don de soi, l’oblation, à trouver son bonheurdans le bonheur de l’autre, même si ce bonheurimplique une frustration personnelle.DRLe refus de la frustrationOr s’approprier individuellem<strong>en</strong>t, et refuser toutefrustration est justem<strong>en</strong>t et paradoxalem<strong>en</strong>tdev<strong>en</strong>u l’idéal proposé à l’homme d’aujourd’huidans la réalité de sa vie sociale, au point que la4 6 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


éussite d’un homme ou d’une femme est mesuréeà l’aune de ce qu’il possède, compte <strong>en</strong>banque, maison, voiture, piscine, bateau, mêmesa vie affective et sexuelle est souv<strong>en</strong>t mesurée aunombre de ses conquêtes, à ses succès ou à sesprouesses sexuelles.Ce besoin de posséder et de profiter sans <strong>en</strong>travesde la vie est appris fort jeune ; l’<strong>en</strong>fant dès sanaissance est de plus <strong>en</strong> plus saturé de jouets, ettrès tôt, il a ses premiers téléphones portables,Playstation, ordinateur, TV, sans parler de la compétitionpour les vêtem<strong>en</strong>ts de marque. Les<strong>en</strong>fants sont éduqués dans l’esprit de la possession,et ils sont eux-mêmes souv<strong>en</strong>t une possession,exhibés par les par<strong>en</strong>ts pour leur beauté,pour leur intellig<strong>en</strong>ce, au point que des concoursde fillettes déguisées <strong>en</strong> stars sont organisés danscertains pays.Ces jouets reçus <strong>en</strong> excès ne sont souv<strong>en</strong>t pas desmanifestations d’amour, mais des signes de possessionde bi<strong>en</strong>s de la part des par<strong>en</strong>ts, on“montre” que l’<strong>en</strong>fant est “gâté”, mais <strong>en</strong> fait il ya souv<strong>en</strong>t là une incapacité à aimer, car <strong>en</strong> plus dela fierté d’exhiber les jouets de leurs <strong>en</strong>fants, ceque ces par<strong>en</strong>ts désir<strong>en</strong>t c’est recevoir des manifestationsd’amour de leurs <strong>en</strong>fant, ce qu’il n’obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas, du moins à court terme, <strong>en</strong> imposantdes limites à leurs désirs.Les choses sont alors inversées, les par<strong>en</strong>ts agissantde peur de déplaire aux <strong>en</strong>fants, plutôt queles <strong>en</strong>fants pour faire plaisir à leurs par<strong>en</strong>ts.Même l’état devi<strong>en</strong>t nourr<strong>ici</strong>er. Le rôle de l’étatdevi<strong>en</strong>t alors peu à peu, de satisfaire les besoinsde consommation des électeurs, parce que lesélus sont choisis parmi ceux qui flatt<strong>en</strong>t le mieuxses espoirs de consommation.Une planète mamanà consommer sans modérationLorsqu’il refuse ainsi toute limite à sa consommation,l’homme reste infantilisé et ne peut pasvoir, ni même concevoir, qu’il y puisse y avoir unelimite à sa consommation du monde perçucomme une mère, qui l’<strong>en</strong>toure et dont il se nourrit,et refusant toute frustration, il ne peut accepterl’idée de r<strong>en</strong>oncer à quoi que ce soit, ni accepterl’idée d’être responsable de quoi que ce soit,même pas de ses déchets dont “quelqu’un s’occupera”,comme jadis ses par<strong>en</strong>ts s’occupai<strong>en</strong>t deses langes ou lavai<strong>en</strong>t son linge.La planète n’est pasune personneRespecter la planète ce n’est pas rev<strong>en</strong>ir à uneconception animiste du monde qui attribue une“âme” à la nature, ce qui n’est que le reflet de l’impuissancede l’homme face à ce qu’il ne peutdominer. Il attribue alors une volonté aux forceset aux objets qu’il craint, volonté à laquelle ilespère opposer une contre-volonté, par le sacrifice,le rituel, la magie. Cette conception magiquedu monde, pour émouvante et poétique qu’ellesoit dans son dialogue imaginaire avec la nature,ne procure cep<strong>en</strong>dant que l’illusion d’un accordavec elle, même si dans les faits elle force à la respecter,du moins dans le cadre d’une civilisationnon industrielle.La sci<strong>en</strong>ce n’est pastoute-puissanteIl ne s’agit pas non plus de remplacer cette p<strong>en</strong>séemagique d’un dialogue avec la nature par cellede l’illusion sci<strong>en</strong>tiste, d’une sci<strong>en</strong>ce toute-puissantequi pourrait “maîtriser” parfaitem<strong>en</strong>t lanature, pourrait “trouver” comm<strong>en</strong>t éviter l’effetde serre, comm<strong>en</strong>t éliminer les déchets, ou pourrait“produire” de l’énergie propre, à profusion etnous éviterait toute frustration, mais au contrair<strong>en</strong>ous permettrait de consommer <strong>en</strong>core plus.La sci<strong>en</strong>ce au service de l’autreLa sci<strong>en</strong>ce peut énormém<strong>en</strong>t de choses, mais sonbon usage dép<strong>en</strong>d de la capacité de l’homme àaimer, à t<strong>en</strong>ir compte d’autrui, et pour résoudrele problème du réchauffem<strong>en</strong>t climatique, nonplus un autrui limité à sa famille, son clan, satribu, son ethnie, sa culture, ou même son pays,mais ét<strong>en</strong>du à l’humanité toute <strong>en</strong>tière.Respecter la planète implique la capacité d’accepterla frustration qu’il y a une limite à ce qu’il estpossible de faire, à ce que la sci<strong>en</strong>ce peut faire, quel’homme n’est ni tout-puissant ni sans responsabilité.Accepter un minimumde frustrationsC’est tout un conditionnem<strong>en</strong>t affectif inconsci<strong>en</strong>tà changer, passer d’une p<strong>en</strong>sée partiellem<strong>en</strong>tinfantile, ori<strong>en</strong>tée exagérém<strong>en</strong>t vers la captation,la consommation égoïste, à une p<strong>en</strong>sée quinous remet à une place exc<strong>en</strong>trée, simplesmembres d’une seule humanité pour laquell<strong>en</strong>ous sommes prêts à accepter certaines frustrations,à faire certains efforts.Les dégâts faits à la terre à cause d’une consommationeffrénée sont une occasion de pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce de notre refus infantile de la frustration,de la nécessité de grandir.Dev<strong>en</strong>ir adultes<strong>en</strong> quelque sorteEt <strong>en</strong> adultes transmettre à nos <strong>en</strong>fants cet espritd’humanité, respectueux de l’autre, de sa planètequi est aussi la mi<strong>en</strong>ne, esprit audacieux, optimistedans la capacité humaine à développer unemorale oblative, altruiste.Jacques Janss<strong>en</strong>s ■Psychanalyste, docteur ès sci<strong>en</strong>cesjanss<strong>en</strong>s.jps@skynet.beS!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20084 7


yin et yangLa médecine chinoisepour replacer l’homme dans son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tDepuis la nuit des temps de nombreuses médecines se sont succédé,et il n’est pas évid<strong>en</strong>t d’établir un li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre des pratiques chamaniquesantiques et la médecine actuelle. La médecine chinoise pratiquée depuisplusieurs millénaires s’est développée sans cesse et adaptée au fil du tempset des époques. Elle est aujourd’hui très pratiquée partout dans le mondeet apporte une réponse crédible aux grands problèmes actuels de santé.> Une reconnaissance<strong>en</strong> cours“S’il est possible d’exercer<strong>en</strong> France la médecinetraditionnelle chinoise, qui resteclassée parmi les médecinesdouces ou alternatives, il fautbi<strong>en</strong> admettre qu’elle est justetolérée (…). L’acupuncture,figure depuis quelques annéesdéjà dans les spécialités d<strong>en</strong>otre médecine, oubliant qu’elleavait qualifié cette méthodede charlatanesque quelquesannées auparavant.La pharmacie lui a emboîté lepas, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant peu à peuà v<strong>en</strong>dre des produits de lapharmacopée chinoise… sansconnaître l’art traditionnel decombinaisons de ces plantes.La même chose s’était déjàproduite avec la récupérationpar les pharmaci<strong>en</strong>s de notreherboristerie traditionnelle,qui n’est aujourd’hui plusque l’ombre d’elle-même.La méthode, grossière maisefficace, a déjà fait ses preuvesdans de nombreux pays :d’abord, feindre d’ignorer,puis t<strong>en</strong>ter d’interdire, <strong>en</strong>finabsorber. (…) Dans cesconditions, on peut compr<strong>en</strong>drela difficulté qu’a le législateurde trouver une juste place autradiprat<strong>ici</strong><strong>en</strong>, pour le mom<strong>en</strong>tplacé dans le fourre-toutdes “soins de santé nonréglem<strong>en</strong>tés”. Peut-on justerappeler que les différ<strong>en</strong>tesmédecines du globe ont toutesquelque chose à apporterà l’humanité, que chacune estsouveraine de sa pratique,et qu’il n’apparti<strong>en</strong>t à aucuned’<strong>en</strong>tre elles de réprimer oude phagocyter les autres”Extraits d’un article de PatrickShan paru sur le journal del’UFPMTC, <strong>en</strong> juillet 2005.Plongeant ses racines dans la plus hauteantiquité chinoise — les théories du Yin etdu Yang, des cinq mouvem<strong>en</strong>ts et del’énergie, qui ont permis de compr<strong>en</strong>dre le mondeet son évolution tout au long des 2000 ans avantl’ère chréti<strong>en</strong>ne — , la médecine chinoise s’estconstruite à partir de ces idées fondam<strong>en</strong>tales quel’on trouve <strong>en</strong> particulier dans le taoïsme. Lestaoïstes prônai<strong>en</strong>t que pour garder la santé et l’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>iril fallait avoir recours tout au long de savie à des méthodes d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du principe vital :recours à la diététique, à des exercices respiratoires,physiques et sexuels. Leur but était d’atteindrel’immortalité mais plus prosaïquem<strong>en</strong>t deretarder le vieillissem<strong>en</strong>t. Leur vie simple estbasée sur le rythme de la nature et ti<strong>en</strong>t comptedes changem<strong>en</strong>ts occasionnés par l’alternance dessaisons pour adopter tous principes qui permett<strong>en</strong>tde se fondre dans le grand tout. Les fondem<strong>en</strong>tsde la médecine chinoise sont là : le TAO,les cinq mouvem<strong>en</strong>ts, l’énergie.Depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui, le principeinitial et fondam<strong>en</strong>tal reste le même. Pour bi<strong>en</strong>vivre, l’homme ne doit pas dominer la naturemais plutôt, par une écoute et une observationatt<strong>en</strong>tives, s’<strong>en</strong> r<strong>en</strong>dre le complice. Ainsi le prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>de médecine chinoise que vous consultezaujourd’hui pr<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> compte la globalité devotre être — le lieu de vie, la situation et lesconditions de travail, l’alim<strong>en</strong>tation, la qualité dusommeil, les émotions, etc. — et au besoin vousconseillera sur un comportem<strong>en</strong>t plus conformeà certaines règles naturelles. Bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, le rôlede la médecine chinoise ne se limite pas auconseil ; elle permet d’analyser le dysfonctionnem<strong>en</strong>tou les insuffisances et d’y remédier par untraitem<strong>en</strong>t approprié. Pourcela, le prat<strong>ici</strong><strong>en</strong> demédecine chinoise disposed’une panopliede cinq méthodesprincipales : massage,acupuncture, Qi Gong, diététique, pharmacopée,auxquels il faut rajouter les thérapies manuelles(ostéopathie chinoise) et l’approche psychologique.Ces techniques sont mises <strong>en</strong> œuvre <strong>en</strong>fonction de différ<strong>en</strong>ts paramètres et <strong>en</strong> particulierde l’état de chaque personne. Le bilan énergétiquefinal qui est fait au mom<strong>en</strong>t de la consultationpermet ainsi au prat<strong>ici</strong><strong>en</strong> de mettre <strong>en</strong> pratiquel’une ou l’autre (ou plusieurs) des techniques dela médecine traditionnelle chinoise.Il est intéressant de noter deux aspects spécifiquesde la médecine chinoise : sa perman<strong>en</strong>ce etson universalité. En effet, des médecines ancestrales,c’est la seule qui continue à être massivem<strong>en</strong>tpratiquée de nos jours. Si au cours dessiècles elle a pu subir des adaptations, des modificationset même des altérations, elle a toujoursconservé un rapport étroit avec ses origines. Cerapport permet au prat<strong>ici</strong><strong>en</strong> moderne de puiser <strong>en</strong>partie son savoir dans des textes écrits vo<strong>ici</strong> plusde 4000 ans. Il est égalem<strong>en</strong>t remarquable de releverque cette médecine se pratique partout dansle monde actuellem<strong>en</strong>t.En conclusion, la médecine traditionnelle chinoise,fondée sur la philosophie ori<strong>en</strong>tale, insistesur l’importance de la place de l’homme dans son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. La vie moderne nous éloigne decette préoccupation, t<strong>en</strong>dant à nous persuaderque nous avons rompu ce li<strong>en</strong> et réussi à dominer<strong>en</strong> grande partie les lois naturelles. La médecinechinoise naturaliste au s<strong>en</strong>s littéral peut êtreconsidérée comme un outil permettant de rapprocherl’homme de la nature.Gabriel Corbalan ■L’auteur est prat<strong>ici</strong><strong>en</strong> diplômé MTC – massage,acupuncture, pharmacopée – à Saint-Marcellinet à Echirolles (Isère). Pour plus d’informations,il peut être joint au 06 60 70 66 32.La liste des prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s pour la Franceet des instituts de formation sont disponiblessur le site de l’UFPMTC, www.ufpmtc.com4 8 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


Erhard Schroll/Starke PferdeLieux de Vie et êtresextra-ordinairesDans le numéro de janvier 2008 il est question delieux de vie et du Gerpla [Groupe d’échange et derecherche sur la pratique des lieux d’accueil,n°353, p. 37, ndlr]. Educatrice spécialisée, j’aitravaillé <strong>en</strong> Institution — notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> hôpitalde jour, où s’est posé le problème d’un ailleurspour des <strong>en</strong>fants autistes et psychotiques. J’air<strong>en</strong>contré Fernand Deligny dans les Cév<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>1976. Il avait mis <strong>en</strong> place un réseau d’accueild’<strong>en</strong>fants, adolesc<strong>en</strong>ts, jeunes adultes autistes.Il a consacré sa vie, comme un exil, à ces êtresdiffér<strong>en</strong>ts. Toujours à la découverte, <strong>en</strong> rechercheperman<strong>en</strong>te. Il m’a communiqué l’adresse d’ungroupe dans l’Aveyron qui accueillait des <strong>en</strong>fants autistes. Il m’a dit : “ilsleurs parl<strong>en</strong>t” et “cherchez une maison où il y a de l’eau”. Un petit groupes’est constitué dans l’Aveyron. (…) Nous avons mis <strong>en</strong> place trois lieux de Viediffér<strong>en</strong>ts. (….) Nous avons comm<strong>en</strong>cé à accueillir des <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> 1976.Nous avons eu les agrém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> mai 1977. En 1979 j’ai fait la mêmedémarche dans le Vaucluse (…). J’ai vécu ainsi jusqu’<strong>en</strong> 1991. Il s’est crééd’autres lieux dans le Vaucluse, à partir de mon expéri<strong>en</strong>ce. J’ai adhéré auGerpla et part<strong>ici</strong>pé à des journées d’étude et de réflexion. Ces années detravail avec ces <strong>en</strong>fants extra-ordinaires (qui sont sortis, pour la plupart,de l’autisme) font partie des plus belles années de ma vie. Deligny a attirébeaucoup de personnes sans jamais chercher la notoriété. Il reste ses livreset surtout les films. C’était un être lui aussi extra-ordinaire. Il est mort seulalors que je n’étais pas <strong>en</strong> France. ( …) Cette solitude dans la mort,de sa part, ne m’étonne pas du tout.D. MagironVaucluseTraction animaleJe vous <strong>en</strong>voie cette lettre <strong>en</strong> réaction à votre réc<strong>en</strong>t article (Sil<strong>en</strong>ce n°355,p. 42) vantant les mérites de la traction animale, et qui m’a profondém<strong>en</strong>tchoquée. Dans une revue qui se définit comme traitant d’écologie, d’alternativeset de non-viol<strong>en</strong>ce, j’ai lu durant quatre pages l’éloge de l’exploitationd’êtres vivants pour l’unique profit égoïste d’une seule espèce. Etres vivantscomparés durant de longues lignes à une machine ! La trame se prés<strong>en</strong>taitcomme : avantages / inconvéni<strong>en</strong>ts à l’exploitation d’un être vivant !Alors forcém<strong>en</strong>t, à la lecture d’un tel article, j’<strong>en</strong> suis v<strong>en</strong>ue à me poser cettequestion, que j’adresse à l’auteur de celui-ci, à ceux qui l’ont approuvé ettous ceux l’ayant lu sans être choqués ; qu’est-ce qui vous pousse à vousbattre pour protéger la planète ? Pourquoi êtes-vous “écolo” ? Vouspréoccupez-vous de préserver la Terre et la vie qui l’habite uniquem<strong>en</strong>t parceque vous <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>dez ? Ou parce que vous l’aimez ? Je n’arrive plus àcompr<strong>en</strong>dre à quelle société vous aspirez, mais si celle-ci est fondée ànouveau sur une domination de l’Homme sur les autres espèces, alors elle nevaudra pas mieux que l’actuelle. (…) Je ne prône pas pour autant l’usage dutracteur, loin de là, vous l’aurez compris, mais dans une société constructiveoù la créativité ne serait plus étouffée, pourquoi ne pas innover ? (…)A nous de voir, d’imaginer, de créer… et de se préoccuper du sort desabeilles, non pas parce que leur disparition causerait notre mort, mais simplem<strong>en</strong>tpour protéger la vie qui les habite.Anaïs ParraguezIlle-et-VilaineCourrierLa Celle-sur-Loirel’arbre ne cache plus la forêtJ’ai suivi ces dernières années les ravages des superbes zones forestièresd’origine, les dérives, le laxisme des autorités pour ce qu’il faut bi<strong>en</strong> appelerun massacre écologiste : si ri<strong>en</strong> n’est fait, s’<strong>en</strong>suivra rapidem<strong>en</strong>t la pertede toutes traces historiques. (…) Ainsi, l’anci<strong>en</strong>ne église a été affubléed’un arrêt bus <strong>en</strong> béton, au toit <strong>en</strong> tôles ondulées, accolé à un imm<strong>en</strong>setransformateur… (…) Verrues <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales, la construction sauvage depréfabriqués et de chalets est à son paroxysme. Même des zones considéréescomme non-constructibles se retrouv<strong>en</strong>t bâties <strong>en</strong> quelques mois. (…) Nousavons assisté à l’installation forcée d’une c<strong>en</strong>trale nucléaire, avec toute sadangerosité (ah ! les lobbies nucléaires, nous v<strong>en</strong>ons d’<strong>en</strong> repr<strong>en</strong>dre pourtr<strong>en</strong>te ans !). L’autoroute A 77 est ironiquem<strong>en</strong>t dénommée “L’autoroutede l’arbre”, alors que des milliers d’arbres ont été pulvérisés pour saconstruction (…). Je demande l’interv<strong>en</strong>tion de la région pour sauverce qui peut <strong>en</strong>core l’être : att<strong>en</strong>d-on que la nationale 7 soit immergée deboue, puisque sur des kilomètres plus ri<strong>en</strong> ne pourrait ret<strong>en</strong>ir ni protégerles terres ?Eric Taffoureau-MilletNièvreMarche anti-nucléaireA propos de la marche Londres-G<strong>en</strong>ève (voir l’article “Marche pourun futur sans nucléaire”, S!l<strong>en</strong>ce n°356, p. 38), quel privilège et quellejoie d’avoir pu accueillir, avec nos voisins, dans notre village lesmarcheurs pour la Paix (vers un monde sans nucléaire). Merci pourcette belle énergie dont ces femmes, ces hommes de tous pays sontporteurs. Merci pour le message de paix et d’amour qu’ils véhicul<strong>en</strong>tavec auth<strong>en</strong>t<strong>ici</strong>té et simpl<strong>ici</strong>té de cœur… (…) Merci pour ces instantsinoubliables que nous avons pu partager <strong>en</strong>semble. Bon courage à nosamis pour aller jusqu’à G<strong>en</strong>ève, chacun de leurs pas inscrit l’empreinted’une consci<strong>en</strong>ce nouvelle.Dominique BatailleMancheC<strong>en</strong>tre de stockage radioactif(erratum)Dans une brève parue dans le n°356 d’avril 2008 de S!l<strong>en</strong>ce (p.36-37),vous signalez une étude faite par l’Acro (Association pour le contrôle dela radioactivité dans l’Ouest) pour la Commission locale d’information(Cli) du c<strong>en</strong>tre de stockage de l’Aube (CSA). Vous repr<strong>en</strong>ez, sansvérification, une rumeur affirmant que “c’est l’Andra, Ag<strong>en</strong>ce nationalepour la gestion des déchets radioactifs, gestionnaire du site, qui choisitle lieu de prélèvem<strong>en</strong>t”.Or, ceci est totalem<strong>en</strong>t erroné ! En effet, nous n’aurions jamais acceptéde travailler dans de telles conditions. (…) L’Andra, dans une attitudede défiance, était toujours prés<strong>en</strong>te lors des prélèvem<strong>en</strong>ts et a doublépresque toutes nos analyses, mais c’est l’Acro qui a choisi les pointsde mesure.Nous n’avons <strong>en</strong> effet trouvé aucune contamination artif<strong>ici</strong>elle àl’extérieur du site qui puisse être imputée au CSA et c’est une bonn<strong>en</strong>ouvelle. Il s’agit là d’un constat d’une situation radioécologique actuelleet qui donc ne préjuge <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> du dev<strong>en</strong>ir à moy<strong>en</strong> et long termepour cet <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Le CSA n’est pourtant pas exempt de toute critique. Il y a bi<strong>en</strong> sûr leproblème connu des autorisations de rejet dans l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ues<strong>en</strong> août 2006 et qui sont choquantes pour un c<strong>en</strong>tre de stockage autoriséinitialem<strong>en</strong>t sur la base d’une abs<strong>en</strong>ce totale de rejets radioactifs. Nousmontrons ainsi dans notre étude que le CSA ne sera pas banalisable aubout de trois c<strong>en</strong>ts ans, comme cela a été affirmé lors de sa création.En effet, l’amér<strong>ici</strong>um, qui desc<strong>en</strong>d du plutonium déjà stocké sera <strong>en</strong>corelargem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t.David BoilleyPrésid<strong>en</strong>t de l’AcroCalvadosS!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20084 9


CourrierJardin bio à LambersartJe cultive mon petit potager (150m2) que je loue annuellem<strong>en</strong>tà l’association des jardins familiaux de Lambersart (…) ; ce qui me permetde m’y r<strong>en</strong>dre régulièrem<strong>en</strong>t à vélo, le soir ou le dimanche après midi,à raison de quelques heures par semaine.De s<strong>en</strong>sibilité plutôt écologique, je cultive de façon biologique, c’est-à-dire<strong>en</strong> respectant un équilibre naturel. Evitant l’usage de produits toxiques,préférant le compostage et le purin d’orties aux <strong>en</strong>grais chimiques. Dansle respect d’une rotation des cultures, je préfère aussi cultiver <strong>en</strong>semble deslégumes qui se plais<strong>en</strong>t de leur proximité (oignons/carottes]).L’usage de l’eau de pluie est préconisé, récupéré, mais utilisérationnellem<strong>en</strong>t. Le paillis ou mulch est largem<strong>en</strong>t répandu afin de réduirel’évaporation et la levée des herbes indésirables. L’allée c<strong>en</strong>trale est<strong>en</strong>herbée, tondue régulièrem<strong>en</strong>t à l’aide d’une petite tondeuse. Elle n’est pastracée au cordeau et marque une légère courbe ; c’est une ressource sansfin de paillis ; d’un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> aisé, c’est un plaisir pour les pieds.La culture de plantes fleuries et plantes aromatiques est largem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ue afin d’apporter nourriture et lieu de reproduction aux insecteset papillons ; certaines plantes sont invitées pour v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>richir le compost(bourrache, ortie …). Un nichoir, des graines pour les oiseaux accueill<strong>en</strong>tchaque année mésanges et petits passereaux afin de respecter un équilibrelocal de la biodiversité. De même, le choix de l’emplacem<strong>en</strong>t a été choisi àproximité d’une mare, du parc voisin, riche <strong>en</strong> arbres, haies, et tas de bois ;refuge d’une biodiversité qui y trouve nourriture et lieu de vie, et visiterégulièrem<strong>en</strong>t mon petit potager. De grands arbres apport<strong>en</strong>t de l’ombre etprotèg<strong>en</strong>t du v<strong>en</strong>t. Le soleil y est toutefois prés<strong>en</strong>t la seconde partie de lajournée. En septembre, alors que la plupart des jardiniers retourn<strong>en</strong>t leurterrain qui restera nu tout l’hiver, un semis d’<strong>en</strong>grais vert vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>richir le solet l’ameublir <strong>en</strong> profondeur… Le potager reste <strong>en</strong> culture et on y trouvemâche, roquette, épinards, navets, choux, poireaux et autres légumessupportant le froid. En été, framboises, fraises, et groseilles aromatis<strong>en</strong>tles yaourts et sont préparées <strong>en</strong> confitures !Recycleur, j’utilise des manches à balais récupérés, pour tuteurer les tomates,des branches prov<strong>en</strong>ant d’élagage pour tuteurer les pois… Quelques pieds desaules, taillés au raz du sol <strong>en</strong> hiver fourniss<strong>en</strong>t des baguettes souples pourligatures et petits travaux.Mais me direz-vous, ceci n’a ri<strong>en</strong> d’extraordinaire pour qui pratique desméthodes de culture biologique. Voilà justem<strong>en</strong>t le problème : la méthode neplait pas aux membres du bureau et au présid<strong>en</strong>t qui ont décidé le retrait dela parcelle. Allégeant un défaut d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ! Alors que la mun<strong>ici</strong>palitéprépare un ag<strong>en</strong>da 21 dans le cadre du développem<strong>en</strong>t durable, que lesjardiniers vont être am<strong>en</strong>és à changer leur mode de culture, à réduirel’utilisation de produits toxiques, à intégrer davantage la notiond’équilibre naturel.Merci d’apporter votre souti<strong>en</strong> <strong>en</strong> écrivant, pour la reconnaissance dela culture biologique, au siége de l’association à monsieur le Présid<strong>en</strong>t desjardins familiaux de Lambersart, 68, rue Bir-Hakeim 59130 Lambersart.Romantisme !Philippe Delrue64, av<strong>en</strong>ue Sainte-Cécile, 59130 LambersartTél : 03 20 09 21 62.Il y a des choses amusantes dans Sil<strong>en</strong>ce, comme cette jeune fille de 22 ansqui se définit comme adepte des toilettes sèches et cherche un compagnondans cet état d’esprit. Qui sait maint<strong>en</strong>ant où va se nicher le romantismedes jeunes amoureux !Jean-Pierre GilquelIlle-et-VilaineMaire autrem<strong>en</strong>t ?Après lecture du dossier (“Mun<strong>ici</strong>pales : être maire autrem<strong>en</strong>t”) dans l<strong>en</strong>°354, je suis consterné par le caractère conv<strong>en</strong>tionnel des démarches de cesmaires. On est toujours dans la dictature démocratique, celle qui oblige lapopulation à toujours travailler plus pour toujours augm<strong>en</strong>ter la portion d<strong>en</strong>os vies gérée par les systèmes publics et diminuer nos libertés. Si on laissaitles personnes faire elles-mêmes, se regrouper librem<strong>en</strong>t, elles ferai<strong>en</strong>t plusefficacem<strong>en</strong>t et pour beaucoup moins cher ce dont elles ont besoin. Toutesles fonctions remplies par les mun<strong>ici</strong>palités peuv<strong>en</strong>t être assurées parles habitants eux-mêmes. Les communes ne serv<strong>en</strong>t à ri<strong>en</strong> et sont donc lespremiers maillons de la chaîne forgée par le capitalisme pour faire garantirsa croissance par l’Etat. La décroissance passera obligatoirem<strong>en</strong>t parla destruction de ces structures parasites.Le budget de toutes les communes de France <strong>en</strong> 2000 était de 75 milliardsd’euros : 1200 € par habitant, soit 3600 € pour une famille de troispersonnes, ou <strong>en</strong>core 3,5 mois de travail au Smic. Assurer les tâchesess<strong>en</strong>tielles nous-mêmes, à tour de rôle, ne nous pr<strong>en</strong>dra pas c<strong>en</strong>t jours. Pourles prestations superfétatoires, ceux quiles demand<strong>en</strong>t se regrouperont pour lesmettre <strong>en</strong> place sans contraindre lesautres à cracher dans leur bassinet.Bi<strong>en</strong> sûr, tous ces budgets ne sont pas perduspour tout le monde, mais ce sont bi<strong>en</strong>les pauvres qui pai<strong>en</strong>t pour les riches, unefois de plus. Verts, crypto-stalini<strong>en</strong>s ou“à leur propre compte”, tous ceux quiont part<strong>ici</strong>pé à ce vol <strong>en</strong> réunion devrontun jour r<strong>en</strong>dre des comptes pour cettemise <strong>en</strong> esclavage.Au fait, un seul de ces maires a-t-ilrefusé de mettre les moy<strong>en</strong>s mun<strong>ici</strong>pauxà la disposition d’opérations scélératescomme les vaccinations de masse, lesdéfilés militaires, le sport professionnel ?Patrice NéelArdècheSil<strong>en</strong>ce : Ce dossier sur les maires essayait de voir jusqu’à quel pointune politique mun<strong>ici</strong>pale peut être alternative. Se baser sur des expéri<strong>en</strong>cesconcrètes permet de ne pas <strong>en</strong> rester à une critique théorique. Si localem<strong>en</strong>t,vous parv<strong>en</strong>ez à mettre <strong>en</strong> place des modes d’organisation politique qui voussembl<strong>en</strong>t plus adaptés, racontez-les nous.Contre “lettre aux éducateurs”En tant qu’acteurs de l’éducation — <strong>en</strong>seignants et éducateurs réunis — noussommes plusieurs à nous interroger sur le cont<strong>en</strong>u de la “lettre aux éducateurs” que le présid<strong>en</strong>t de la République nous a adressée <strong>en</strong> octobre 2007.Ce discours nous interpelle d’autant plus que, bi<strong>en</strong> que nous soyonsles premiers concernés, nous sommes d’emblée évincés de cette réflexionqui décide, sans nous, du futur de l’éducation. (…)Encore une fois, l’éducation des jeunes devi<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>jeu d’un formatageidéologique dont l’objectif d’ordre purem<strong>en</strong>t économique de “disposer d’unemain d‘œuvre bi<strong>en</strong> formée” est froidem<strong>en</strong>t annoncé à l’avant-dernièrepage (p.30). (…)Dans un tel contexte, la “r<strong>en</strong>aissance” annoncée ressemble plutôt à unerégression. De quel humanisme peut-on se prévaloir, de quelle sci<strong>en</strong>ce,lorsque l’on rabaisse l’être humain à l’état de bétail “producteur-consommateur”? Est-ce vraim<strong>en</strong>t compatible avec les notions d’estime de soi etde respect auxquelles on se réfère à tout bout de champ ? Il est donc toutà fait contradictoire de prét<strong>en</strong>dre “éduquer” l’homme <strong>en</strong> faisant de luil’instrum<strong>en</strong>t docile d’une manipulation qui le lance dans une course effrénéeafin de posséder et de consommer toujours plus au seul profit du systèmequi l’exploite et l’étouffe. (…)Nicole DupratRéseau informel de réflexion sur l’éducationGard5 0 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


Si vous ne disposez pas d’une librairie indép<strong>en</strong>dante près de chez vous,vous pouvez commandervos livres auprès de Quilombo. Une partie de la somme est reversée à S!l<strong>en</strong>ce.Il suffit de remplir sur papier libre, vos coordonnées, les ouvrages que vous souhaitezvous procurer, d’inscrire le montant des livres (notés sous les titres de chaque livre), derajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlem<strong>en</strong>t par chèque (à l'ordre deQuilombo Projection). R<strong>en</strong>voyez le tout à : Quilombo/Sil<strong>en</strong>ce, 23, rue Voltaire, 75011Paris. Délai de livraison <strong>en</strong>tre 10 et 15 jours.livresGandhi,la liberté <strong>en</strong> marcheIrène FrainEd. Timée2007 - 140 p. - 25 €Irène Frain, écrivaine r<strong>en</strong>ommée, prés<strong>en</strong>te<strong>ici</strong> dans un livre richem<strong>en</strong>t illustré, l’humanismede Gandhi et l’actualité de sa p<strong>en</strong>sée.En courts chapitres de deux pages, autantde points de vue différ<strong>en</strong>ts sur la vie et l’actiond’un des fondateurs de la non-viol<strong>en</strong>ced’aujourd’hui. Très agréable à lire, unebonne initiation à la vie de Gandhi, maisaussi à la situation politique de l’Inde del’époque. MB.Le cri de la baleineLynne CoxPresses de la Cité2007 - 155 p - 14,90 €Lynne Cox est une nageuse prodige. A l’âgede dix-sept ans, elle a déjà à son palmarèsle record de traversée de la Manche. Maisalors qu’elle s’<strong>en</strong>traîne à l’aube au largedes côtes californi<strong>en</strong>nes, vo<strong>ici</strong> qu’elle estrejointe par un phénomène qu’elle ne parvi<strong>en</strong>td’abord pas à id<strong>en</strong>tifier, puis qui va labouleverser : un jeune baleineau de cinqmètres de long vi<strong>en</strong>t nager près d’elle ; il avraisemblablem<strong>en</strong>t perdu sa mère lors de lamigration, et ne pourra survivre sans lesdeux c<strong>en</strong>ts litres de lait maternel quotidi<strong>en</strong>que celle-ci lui fournit. Comm<strong>en</strong>ce alors uneav<strong>en</strong>ture à la nage pour retrouver la mèredu baleineau... D’emblée on est captivé parce récit extraordinaire, et une fois ouvert lelivre, diff<strong>ici</strong>le de s’arrêter ! Lynne Cox faitpasser un souffle poétique indéniable surcet épisode marin et partage son regardamoureux et admiratif sur cette vie océaniquedont elle paraît faire partie ellemême.Un grand souffle passe et emmène lelecteur très loin dans la contrée des rêvesoubliés. Un seul regret : l’abs<strong>en</strong>ce de regardcritique par rapport au paysage industriel(plateformes off shore) qui <strong>en</strong>vahit l’océanet à l’esprit de la compétition sportive, etles touches de moralisme très états-uni<strong>en</strong>que l’auteure ne peut s’empêcher de v<strong>en</strong>irglisser <strong>ici</strong> et là. Un livre à faire découvrirnéanmoins pour faire du bi<strong>en</strong> aux personnesqu’on aime, adultes et adolesc<strong>en</strong>ts.GG.Paroles de femmes.La liberté du regardSous dir. Jean-Pierre GuénoEd. Librio2007 - 153 p. - 2 €La parole est donnée à des femmes du vingtièmesiècle, anonymes ou célèbres, dans cerecueil brossant à gros traits un tableau desdiffér<strong>en</strong>tes aliénations, combats, libérationsliés à la condition féminine depuis l’avantguerrede 14-18 jusqu’à l’époque actuelle.On retrouve des extraits signés Simone deBeauvoir, Lucie Aubrac, Mata Hari, AnnieErnaux, mais égalem<strong>en</strong>t des témoignagesaussi impressionnants que banals defemmes racontant la sujétion au mari etaux traditions, la lutte sociale et politique,la résistance et le combat féministe, lafamille et le viol, l’amour et l’adultère,l’avortem<strong>en</strong>t, la maladie. Certains témoignagesfont mouche, même si les textes sontcourts, donnant parfois à l’<strong>en</strong>semble uneimpression de patchwork un peu superf<strong>ici</strong>el.A noter l’intéressante introduction de Jean-Pierre Guéno qui réhabilite le rôle historiquedes femmes, nié par l’historiographieoff<strong>ici</strong>elle. GG.Chick<strong>en</strong>Flu operaHannes LammlerEd. Esprit frappeur2007 - 190 p. - 8 €Sous ce titre incompréh<strong>en</strong>sible(“opération grippeaviaire” <strong>en</strong> anglais), se cacheune excell<strong>en</strong>te analyse de cequ’est dev<strong>en</strong>ue aujourd’hui lafilière d’élevage des poulespour les œufs ou pour la viande.Nous y appr<strong>en</strong>ons ainsique 94% des poules commercialiséesaujourd’hui ont pourorigine deux multinationales,qu’il reste <strong>en</strong>core des poulessauvages dans les forêts <strong>en</strong>trele Pakistan et l’Indochine, sarégion d’origine. Qu’il existe un li<strong>en</strong> important<strong>en</strong>tre des fonds d’investissem<strong>en</strong>t dontNatexis Banque populaire et l’évolution dela filière, que ce n’est pas un hasard si lesmédias nous ont annoncé <strong>en</strong> long et <strong>en</strong> largeun risque de pandémie avec la grippe aviaire: cela a permis de réaliser des profitsmonum<strong>en</strong>taux par la v<strong>en</strong>te de Tamiflu, maisaussi de combattre le développem<strong>en</strong>t despoulaillers biologiques… Bref, la poule auxœufs d’or profite à quelques-uns, au détrim<strong>en</strong>tdu plus grand nombre, un principe debase du fonctionnem<strong>en</strong>t du capitalisme. Il ya urg<strong>en</strong>ce à sout<strong>en</strong>ir les structures quimainti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les variétés anci<strong>en</strong>nes et quiproduis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core des œufs différ<strong>en</strong>ts. MB.Mes luttes, nos luttesJo BriantEd. La P<strong>en</strong>sée sauvage2007 - 280 p. - 20 €Animateur infatigable du C<strong>en</strong>tre d’informationinter-peuples de Gr<strong>en</strong>oble, Jo Briant,<strong>en</strong>seignant <strong>en</strong> philosophie et sociologie,raconte dans ce livre ses cinquante ans demilitantisme, de la guerre d’Algérie auxluttes d’aujourd’hui : la lutte contre le colonialisme(de gauche comme de droite), lalutte contre le racisme, le souti<strong>en</strong> aux sanspapiers hier et aujourd’hui, les campagnesanti-apartheid <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à la cause noire<strong>en</strong> Afrique du Sud, mai 68, l’implication localedans son quartier de la Vill<strong>en</strong>euve, sur sonlieu de travail, sa r<strong>en</strong>contre avec les mouvem<strong>en</strong>tsde résistances à l’est (Solidarnosc), ladénonciation des dictatures<strong>en</strong> Amérique latine, les résistancesindi<strong>en</strong>nes, la lutte despaysans du Larzac, le souti<strong>en</strong>à la Palestine, la déf<strong>en</strong>se desprisonniers politiques dans d<strong>en</strong>ombreux pays, <strong>en</strong> particulierau Maroc et <strong>en</strong> Tunisie,l’indép<strong>en</strong>dance du Timorori<strong>en</strong>tal ou du Cabinda <strong>en</strong>Angola, les luttes antimilitaristesdepuis la lutte pourl’objection de consci<strong>en</strong>ce jusqu’auxmobilisations contreles guerres du Golfe, le contre-sommet du G7à Paris <strong>en</strong> 1989, le débat autour du tourismesolidaire, le souti<strong>en</strong> aux luttes féministes duMLF des années 1960 au foulard aujourd’hui.Le livre se termine par un questionnem<strong>en</strong>tsur les questions écologiques comme l<strong>en</strong>ucléaire, le changem<strong>en</strong>t climatique, lestransports, l’eau, les OGM… et sur le débatactuel <strong>en</strong>tre développem<strong>en</strong>t durable, décroissance,alterdéveloppem<strong>en</strong>t. Peu importe lesmots dit Jo Briant si on est clair sur ce quel’on veut : sortir du système productivistedestructeur. Bref, un livre qui touche à tousles sujets de S!l<strong>en</strong>ce, à partir d’une expéri<strong>en</strong>cemilitante riche <strong>en</strong> sujets et <strong>en</strong> r<strong>en</strong>contres.Un excell<strong>en</strong>t témoignage. MB.Vivre égauxet différ<strong>en</strong>tsStéphane LavignotteLes éditions de l’Atelier2008 - 121 p. - 14, 90 €Notre société se veut basée sur un “contrat”social égalitaire c<strong>en</strong>sé favoriser rationnellem<strong>en</strong>tl’accès de tou-te-s aux droits. Maisdans le même temps, nombreux sont ceuxqui, immigrés avec ou sans-papiers, SDF,g<strong>en</strong>s du voyage, femmes, gays et lesbi<strong>en</strong>nes,prostitués, se considèr<strong>en</strong>t comme exclus etdénonc<strong>en</strong>t l’inégalité des droits. StéphaneLavignotte interroge les dits et les non-dits dela fabrique de l’égalité à la française. Dès quecertaines rev<strong>en</strong>dications égalitaires pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong> défaut le discours cons<strong>en</strong>suel sur lesdroits, les déf<strong>en</strong>seurs de l’ordre actuel dérap<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t vers la référ<strong>en</strong>ce à une figurefantasmée et irrationnelle que l’auteur appelle« corps de la nation ». Celui-ci, qui serait« blanc », hétérosexuel, etc., serait comme lapart d’inconsci<strong>en</strong>t du discours rationnel surle contrat social égalitaire. A travers des analysesmêlant expéri<strong>en</strong>ce de terrain et référ<strong>en</strong>cesplus philosophiques à Judith Butler,Olivier Abel, Jacques Rancière et les évangiles,l’auteur nous <strong>en</strong>traîne dans une fine<strong>en</strong>quête sur les paradoxes et les t<strong>en</strong>sions égalitairesde notre société, appelant à un « travailde l’égalité » dynamique qui pr<strong>en</strong>d appuisur le droit actuel et ses inachèvem<strong>en</strong>ts pourS!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20085 1


livresfaire bouger la réalité. Ouvrage qui soulèvede nombreux débats comme celui sur lecommunautarisme et l’universalisme, sansles éviter, avec des élém<strong>en</strong>ts de réponseouverts et jamais simplistes. GGLe goût et le pouvoirJonathan NossiterEd. Grasset & Fasquelle2007 - 417 p. - 19,50 €En 2004, Jonathan Nossiter avait défrayéla chronique avec son docum<strong>en</strong>taire/coupde poing (tant dans sa forme, assez chaotique,qu’au niveau du cont<strong>en</strong>u) Mondovino,plongée sans concession dans le businessvinicole mondialisé. En compétitionsur la Croisette, il avait connu plus qu’unsuccès d’estime <strong>en</strong> salle. Le Washingtoni<strong>en</strong>,installé à Rio de Janeiro, poursuit sadésoxydante analyse avec un essai de belleprestance, invitation à une prom<strong>en</strong>adegourmande, dans la capitale et <strong>en</strong> province,ainsi qu’à une réflexion multidim<strong>en</strong>sionnelle.Amoureux du nectar de la treille, “laboisson la plus mystérieuse et la plus jubilatoiredu monde”, il exhorte à l’insurrectioncontre “l’homogénéisation rampante”et “les m<strong>en</strong>songes dévastateurs dumarketing” martelés par les t<strong>en</strong>ants d’une“sci<strong>en</strong>tif<strong>ici</strong>té de pacotille”. Avec ses interlocuteur(-trice)s,toutes et tous des bourgeois(-es)éclairé(-e)s, il devise autour dela notion de terroir, nullem<strong>en</strong>t réactionnaireou sectaire à ses yeux, car indissociablede la mémoire des hommes. Certainesconversations, comme celles avec l’actricetrès smart Charlotte Rampling, fris<strong>en</strong>t lapédanterie. L’ex-sommelier pourf<strong>en</strong>d l’approcheproductiviste, antinomique du plaisirou de la découverte, qu’impos<strong>en</strong>t sansvergogne “les ag<strong>en</strong>ts d’un capitalisme desaturation”. Pr<strong>en</strong>ons garde de ne pas nouslaisser “infantiliser”, <strong>en</strong> matière d’œnologie(la t<strong>en</strong>dance à imposer du gras, destanins arrondis, boisés, vanillés) comme <strong>en</strong>politique (l’auteur m<strong>en</strong>tionne Berlusconi,Bush, Sarkozy, archétypes d’une démagogieaussi stupidem<strong>en</strong>t simpliste que dangereuse)! En cultivant et affirmant notrepropre goût, “le pouvoir s’<strong>en</strong> trouve subverti”.Ce qui vaut pour lejus de raisin alcoolisé s’appliqueà l’<strong>en</strong>semble des alim<strong>en</strong>tsliquides et solides. Le“démocrate élitiste” affichesans fard ses préfér<strong>en</strong>cesvinophiles. L’ondéplorera toutefois quecelles-ci aill<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tvers des professionnel(-le)s,certes la plupart<strong>en</strong> biodynamie, qui jouiss<strong>en</strong>tdéjà d’une grander<strong>en</strong>ommée grâce notamm<strong>en</strong>t aux guides etrevues dont il stigmatise par ailleurs l’influ<strong>en</strong>ce.A chacun(-e) de dénicher cet “espritde Bacchus, anarchique et vivant” !Nombre de régions, dans l’Hexagone etd’autres contrées europé<strong>en</strong>nes, regorg<strong>en</strong>t dechais méritant le détour, de vigneron(-ne)slesquel(-le)s, outre les flacons qu’il(elle)sdébouch<strong>en</strong>t, ont des histoires à conter, dessouv<strong>en</strong>irs et expéri<strong>en</strong>ces à partager. Sansoublier les cavistes intègres et passionnés,pédagogues à l’écoute des inclinations deleurs cli<strong>en</strong>ts. R<strong>en</strong>é Hamm.romansLa neuvièmevie de Louis DraxLiz J<strong>en</strong>s<strong>en</strong>Ed. J’ai lu2007 - 288 p. - 6 €Louis Drax, 9 ans, est dans le coma après avoirété considéré comme mort après une chute etune noyade dans des conditions mystérieuses.Presque chaque année, cet <strong>en</strong>fant a eu des accid<strong>en</strong>ts.Dans un style narratif original où l’on suitalternativem<strong>en</strong>t les réflexions du médecin et del’<strong>en</strong>fant, une montée <strong>en</strong> puissance dans l’angoisseet le susp<strong>en</strong>se… Un grand roman psychologiquesur les déviances possibles <strong>en</strong>trepar<strong>en</strong>ts et <strong>en</strong>fants. MB.Gabrielleou la révolution relativeDavid VialEd. Libertaires (17190 Saint-Georges-d’Oléron)2006 - 124 p. - 10 €Nous sommes dans une ville future (qui ressembleà Toulouse lieu de vie de l’auteur, artistepar ailleurs) où tout est bi<strong>en</strong> réglem<strong>en</strong>té <strong>en</strong>trecitoy<strong>en</strong>s actifs qui travaill<strong>en</strong>t au moins 9 h parsemaine, les minima qui se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’un rev<strong>en</strong>uuniversel (souv<strong>en</strong>t des artistes), et les nonintégrésqui viv<strong>en</strong>t dans des zones abandonnées.Gabrielle, citoy<strong>en</strong>ne, va r<strong>en</strong>contrer les deuxautres catégories de personnes, de quoi réfléchirsur le bonheur parfait dans une société bi<strong>en</strong> hiérarchisée.Mais la rupture avec un système à larecherche de nouvelles formes de croissance estelle<strong>en</strong>core possible ? Ri<strong>en</strong> n’est moins sûr. Sous forme romancée, uneréflexion intéressante sur les attitudes consommatrices ou décroissantes.FV.MangarevaJean-Hugues LimeEd. Le Cherche-Midi2008 - 308 p. - 18 €Et si nous refusions la décroissance, que sepasserait-il ? Sans doute ce qui s’est déjàpassé au siècle dernier sur l’île de Mangareva,aujourd’hui île de Polynésie française. En1834, <strong>en</strong>viron 5000 personnes viv<strong>en</strong>t sur cetatoll du Pacifique quand y débarqu<strong>en</strong>t desmissionnaires catholiques. Les g<strong>en</strong>s viv<strong>en</strong>tnus, de cueillette et de pêche, sans travailler.Les prêtres les convertiss<strong>en</strong>t au cathol<strong>ici</strong>smeet leur demand<strong>en</strong>t de s’habiller. Pour cela, onabat des arbres pour <strong>en</strong> tirer une fibre pourtisser. Et puis il faut construire des églises. Onprélève donc dans le sol des pierres qui empêchai<strong>en</strong>tavant l’érosion et on coupe <strong>en</strong>core des arbres pour les charp<strong>en</strong>tes,les sièges… Les arbres manquant, la nourriture se fait rare. Les prêtresinstall<strong>en</strong>t alors l’agriculture <strong>en</strong> défrichant. Dorénavant, le travail occupeles journées des habitants. Les tempêtes emport<strong>en</strong>t les sols, la terre sedéverse dans le lagon, étouffant les poissons. L’île doit alors acheter sanourriture à l’extérieur et pour cela les prêtres comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à v<strong>en</strong>dre desperles prés<strong>en</strong>tes dans les huîtres. Le massacre des huîtres <strong>en</strong>traîne un nouveaudéséquilibre : plus de poisson, plus d’arbres, plus de fruits, plus derev<strong>en</strong>us, c’est la famine et les g<strong>en</strong>s meur<strong>en</strong>t. Les prêtres coup<strong>en</strong>t alors lesderniers arbres pour <strong>en</strong> faire des cercueils ! Le livre est raconté du côtédes prêtres et de leurs certitudes. L’auteur décrit avec justesse les <strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>tsqui conduis<strong>en</strong>t à l’effondrem<strong>en</strong>t de l’écosystème. A la fin, je suisallé voir dans un dictionnaire où nous <strong>en</strong> sommes aujourd’hui : il y aquelques élevages d’huîtres perlières, mais la population n’y est que de1000 habitants, soit cinq fois moins qu’avant l’arrivée des prêtres. Unroman historique qui constitue un important avertissem<strong>en</strong>t vis-à-vis d<strong>en</strong>os modes de vie actuels. Mangareva, aujourd’hui, c’est peut-être bi<strong>en</strong> laTerre <strong>en</strong>tière. MB.5 2 S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


livresl e l i v r e d u m o i sProfession corrupteurRoger L<strong>en</strong>gletEd. Jean-Claude Gawsewitch2007 - 320 p. - 19,90 €Les corrupteurs sont prés<strong>en</strong>ts partout dans les coulissesdu pouvoir et sont là pour empêcher que l’on empêchele profit des <strong>en</strong>treprises qu’ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t. RogerL<strong>en</strong>glet, déjà auteur de remarquables <strong>en</strong>quêtes commeL’affaire de l’amiante (1996) ou Sil<strong>en</strong>ce, on intoxique(2005), décortique <strong>ici</strong> ce qui est à l’origine de la destructionde la démocratie et du politique : le travail de sape depersonnes qui travaill<strong>en</strong>t dans l’ombre. Ces corrupteurs ontune face publique : les lobbyistes et une autre plus discrète,ceux qui pass<strong>en</strong>t auprès des élus pour distribuer de l’arg<strong>en</strong>tliquide. Roger L<strong>en</strong>glet a recueilli le témoignage de personnesqui parl<strong>en</strong>t sous couvert d’anonymat. Ce qui permetde mettre au jour les trucs du métier : comm<strong>en</strong>t faire baisserle prix d’un terrain, comm<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir une révision d’unedécision politique, comm<strong>en</strong>t être sûr d’avoir un marché public (<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>tant des devisde plusieurs filiales de la même <strong>en</strong>treprise)… Et ces corrupteurs où sont-ils ? Souv<strong>en</strong>taux postes de perman<strong>en</strong>ts politiques, parfois dans la peau des élus. Et les corrompus ?Avides d’arg<strong>en</strong>t ou de pouvoir, ils sont nombreux à céder. Et quand l’un se fait pr<strong>en</strong>dre?Il peut être condamné à la prison, à de fortes am<strong>en</strong>des, mais comme le dit l’un, celasatisfait le public qui ne va pas <strong>en</strong>suite voir si la peine est faite ou l’am<strong>en</strong>de payée.Alors tous pourris ? Peut-être pas, mais comme l’auteur, au fil des pages, on pr<strong>en</strong>d peurdevant l’ét<strong>en</strong>due du problème. Quelques cas célèbres sont étudiés (Eric Besson parexemple). Roger L<strong>en</strong>glet termine par les associations qui essai<strong>en</strong>t de mettre un frein àcela. Ça fait vraim<strong>en</strong>t peur. FV.Günther Anders,agir pour repousserla fin du mondesous la direction de ChristopheDavid et Karin Pari<strong>en</strong>ti-Mairerevue Tumultes n°28-29Editions Kimé, 2, impasse despeintres, 75002 Parisoctobre 2007 - 430 pages - 34 €Ce numéro double d’une revue universitaireéditée au format livre, assez coûteux, est lepremier ouvrage paru <strong>en</strong> France de t<strong>en</strong>tatived’évaluation de l’œuvre de GüntherAnders. J’ai déjà prés<strong>en</strong>té un livre de cetauteur dans S!l<strong>en</strong>ce (n°352 page 51). Pourrappel, Anders (1902-1992) était un philosophejuif allemand, il a été l’élève deHeidegger et le premier mari de HannahAr<strong>en</strong>dt. Il se réfugia <strong>en</strong> France puis auxEtats-Unis dans les années tr<strong>en</strong>te pour fuirle nazisme. Son œuvre philosophique,d’abord phénoménologique, s’est <strong>en</strong>suiteconsacrée à dénoncer le nazisme, puis,après-guerre, il fut “co-initiateur du mouvem<strong>en</strong>tcontre la bombe atomique”.Ses écrits sont inégalem<strong>en</strong>t traduits <strong>en</strong>français, mais de plus <strong>en</strong> plus ces dernièresannées.Cet ouvrage ambitionne de prés<strong>en</strong>ter l’<strong>en</strong>sembledes thèmes de réflexion de l’auteur,et y arrive plutôt bi<strong>en</strong>, à tel point qu’il peutêtre considéré comme le livre de référ<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> français sur la p<strong>en</strong>sée d’Anders. Cetteambition est bi<strong>en</strong> illustrée par les titres desdiffér<strong>en</strong>tes parties du livre, de taille inégale: “La phénoménologie mène à tout àcondition d’<strong>en</strong> sortir…”, “Du moraliste aumilitant”, “Le monde des hommes”, “Lemonde des appareils”, “Regarder le mondeavec les lunettes d’Anders”.Pour traiter ces cinq thèmes, qui retrac<strong>en</strong>teffectivem<strong>en</strong>t l’évolution philosophiqued’Anders, les anthologistes ont utilisé destextes de diverses origines : dans chaquepartie figure un ou plusieurs textes deAnders, parfois signé de son vrai nom deStern.Les travaux “de jeunesse” d’Anders sur laphénoménologie sont traités rapidem<strong>en</strong>tmais d’une façon intéressante, qui resitu<strong>en</strong>tdans le contexte de l’œuvre une réflexionparfois minimisée. La partie la plus importante<strong>en</strong> volume est constituée par les textesqui trait<strong>en</strong>t du péril atomique. En effet,Anders s’est beaucoup investi contre l<strong>en</strong>ucléaire ; il p<strong>en</strong>sait que l’usage de labombe atomique dépassait les capacitésmorales de l’être humain. Cela l’a am<strong>en</strong>é, àl’âge de 85 ans, à récuser l’appellation de“pacifiste” et à r<strong>en</strong>oncer à la non-viol<strong>en</strong>ce!(“Une contestation non-viol<strong>en</strong>te est-ellesuffisante ?”, page 217). Signalons <strong>en</strong>fin,sur le thème de la technique, le court texted’Anders “Briseur de machine ?” (page363). Jean-Marc Luquet.B.DBéret et casquettetome 1 et 2Jean-Luc CoudrayEd. La Boîte à bulles(92160 Anthony)2005 - 64 p. - 13,90 €Jean-Luc Coudray qui a illustrép<strong>en</strong>dant longtemps la revueCombat Nature publie <strong>ici</strong> deuxrecueils de ses petites histoiressur l’absurdité du monde. C’estparfois fort drôle, parfois trèsléger, souv<strong>en</strong>t écolo. Le dessin reste minimaliste.FV.Vestiges du mondeAleksandar ZografEd. L’Association2008 - 190 p. 22 €L’hebdomadaire serbe Vreme a sugarder son indép<strong>en</strong>dance p<strong>en</strong>danttoutes les années troubles du pays.Aleksandar Zograf y a produitchaque semaine deux planches debandes dessinées, sur son actualité.Ce recueil montre un dessinateuradorant retrouver d’anci<strong>en</strong>nespublications aux puces,visitant d’autres pays avec un œilbi<strong>en</strong> particulier, prés<strong>en</strong>tant desobjets absurdes (dont les derniersgadgets écolos à la mode)… Chaque doublepage est une petite histoire et l’on cherchevite à ne pas <strong>en</strong> trop lire à la fois pour fairedurer le plaisir. A quand la même chosechaque mois dans S!l<strong>en</strong>ce ? MB.Isab AbusUne demi-douzained’elles - 6Anne Baraou et Fanny Dalle-RiveEd. L’Association2008 - 36 p. - 6 €L’héroïne raconte sa psychanalyseà sa meilleure amie, aprèsqu’elle ait appris que son mari,<strong>en</strong>seignant, la trompe avec dejeunes étudiantes. Avec un dessinligne claire parfaitem<strong>en</strong>t maîtrisé,une d<strong>en</strong>sité dans les dialogues,l’auteure nous plongedans les tourm<strong>en</strong>ts d’une femmequi ne se s<strong>en</strong>t plus désirée et quiva multiplier les initiatives malheureuses,n’osant pas romprecomme le lui conseille tout lemonde. C’est à la fois drôle et poignant etnous laisserons au lecteur l’appréciation dela chute de l’histoire. Vraisemblable ou non ?Il semblerait que ce soit la dernière histoirede la série. Ce serait fort dommage. MB.S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008 5 3


livresLe Combat ordinaire4 - Planter des clousManu Larc<strong>en</strong>etEd. Dargaud2008 - 64 p. -Les amisFrançois AyrollesEd L’association2008 - 148 p. - 13 €filmDernier tome de la série.Cela comm<strong>en</strong>ce bi<strong>en</strong> avecdes anecdotes liées à lacroissance de la petitefille de l’auteur, mais celasombre <strong>en</strong>suite dans un<strong>en</strong>oire déprime, ce qui r<strong>en</strong>dles textes aussi lourds quele dessin qui multiplie lespages noires. ManuLarc<strong>en</strong>et aurait-il perdusa capacité à s’extasierdevant la diversité dumonde ? FV.Un dessin filiforme avec des personnes peudiffér<strong>en</strong>ciées, des dialogues d’une grandebanalité pour des gags qui font rarem<strong>en</strong>tsourire. Si, bi<strong>en</strong> sûr, il y a des trouvailles,l’<strong>en</strong>semble est trop dispersé pour être dynamique.MB.DésobéirPatr<strong>ici</strong>o H<strong>en</strong>riquezMacumba International, 2005, 80min.Contact : 3862 Parc Lafontaine,Montréal (Québec) Canada ;www.macumbiainternational.comCe docum<strong>en</strong>taire donne la parole à trois militairesqui, un jour, ont “désobéi”. Face à la dictaturechili<strong>en</strong>ne, aux ordres de l’armée israéli<strong>en</strong>ne,à la guerre des Etats-Unis d’Amérique duNord <strong>en</strong> Irak, ils ont pris la décision de ne pasappliquer des ordres qu’ils jugeai<strong>en</strong>t contraires àleur consci<strong>en</strong>ce d’êtres humains. A chaque foiscela a été un événem<strong>en</strong>t majeur dans leur carrièreet dans leur exist<strong>en</strong>ce. Ils racont<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>tleur vie a changé ce jour-là : la punition, lemépris l’exclusion se sont abattus sur eux. Maisaucun d’<strong>en</strong>tre eux ne regrette son geste. Ce nesont pourtant pas des “héros” d’histoirespieuses : ils fur<strong>en</strong>t durant des années de bonspetits soldats, obéissants et sanglants au besoin.Pourtant, un jour, ce fut le déclic. On resteraimpressionné <strong>en</strong> particulier par le témoignage deCarlos Mejia, ce jeune “marin’s” états-uni<strong>en</strong>,dont on suit le procès <strong>en</strong> cour martiale pourdésertion de son unité <strong>en</strong> Irak, à la suite d’une<strong>en</strong>fantsLéa et le chat yogiUrsula Karv<strong>en</strong>Ed. La Plage (34200 Sète)2008 - 64 p. - 14,90 €Dès 8 ans. Léa se voit confier la tâche des’occuper du chat de la voisine, Bretzel.Surprise, le chat parle et explique qu’il desc<strong>en</strong>dd’une lignée de chat indi<strong>en</strong> maîtrisantle yoga. Non seulem<strong>en</strong>t Léa va s’initier auxdiffér<strong>en</strong>tes positions selon ses humeurs,mais le lecteur peut <strong>en</strong> faire de même, l’ouvragecompr<strong>en</strong>ant unposter repr<strong>en</strong>antl’<strong>en</strong>semble des postures.Traduit de l’allemandavec des dessinsmagnifiques, unetrès belle histoirepour que les <strong>en</strong>fants(et les plus grands)pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>cedes possibilités deleur corps <strong>en</strong> s’amusant.FV.permission. On est frappé par sa force et sa sérénité.Plus tard, depuis sa prison, il écrira :“Derrière ces barreaux, je suis un homme libreparce que j’ai écouté une puissance supérieure, lavoix de ma consci<strong>en</strong>ce”. On songe à Antigonemais aussi au général Jacques de Bollardière. Onsaura gré à Patr<strong>ici</strong>o H<strong>en</strong>riquez, réalisateur chili<strong>en</strong><strong>en</strong>gagé, et aux productions MacumbaInternational, spécialisées dans les docum<strong>en</strong>tairesde dénonciation des violations des droitshumains, de nous livrer ces témoignages, parfoisbouleversants, qui redonn<strong>en</strong>t espoir <strong>en</strong> la capacitéde l’être humain à honorer la vertu d’insoumissionface à l’intolérable. GG.Nous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...■ Huile végétale, un vrai biocarburant, PierreBertrand, éd. Terre vivante, 2007, 120 p, 15 €.T<strong>en</strong>tative de justifier un agrocarburant sans considérerque quel que soit celui-ci, la voiture reste unénorme problème et que la combustion du meilleurcarburant possible reste un fort émetteur de CO2.■ Tous artistes ! Philippe Dyon, 71250 Sigy-le-Chatel, 2008, 128 p. Dans ce livre autoédité, l’auteur,tourneur sur bois de toupie, fait un rapide tourd’horizon des “pouvoirs” qui détruis<strong>en</strong>t le monde etsuggère de passer du “pouvoir sur les autres” au“pouvoir sur soi”. Il suggère que nous sommes touscapables de développer nos capacités <strong>en</strong>-dehors dusystème dominant, donc tous capables d’êtreartistes. Il propose une “démocratie artistique passionnée”avec comme élus des “épanouisseurs”.Agréablem<strong>en</strong>t décalé.■ Jardins de succul<strong>en</strong>tes, Debra Lee Baldwin, éd.du Rouergue, 2008, 256 p. 36 €. Comm<strong>en</strong>t utiliserles plantes succul<strong>en</strong>tes (peu consommatrices d’eau)comme décoration dans un jardin. Riches illustrations.■ Signons la paix avec la Terre, Unesco, éd. Albin-Michel, 2007, 190 p. 16,90 €. Compte-r<strong>en</strong>du d’uncolloque de l’Unesco avec une quinzaine d’interv<strong>en</strong>tions.Curieux mélange de prospectives (D<strong>en</strong>nisMeadows, anci<strong>en</strong> coordinateur du Club de Rome,Mathis Wackernagel qui a mis <strong>en</strong> place le conceptd’empreinte écologique), de prés<strong>en</strong>tations sci<strong>en</strong>tifiqueset de discours conv<strong>en</strong>us (Nicolas Hulot,Michel Serres).■ Ousmane Sembène, une consci<strong>en</strong>ce africaine,Samba Gadjigo, éd. Homnisphères, 2007, 256 p.17 € Ousmane Sembène, né au Sénégal <strong>en</strong> 1923connaît la pauvreté, l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dans l’arméefrançaise p<strong>en</strong>dant la seconde guerre mondiale avantde se retrouver docker à Marseille. Là, il comm<strong>en</strong>ceà s’<strong>en</strong>gager au sein de la CGT et <strong>en</strong> 1956, il publieun premier roman Le docker noir. Persuadé que laculture doit précéder l’action politique, il écrit<strong>en</strong>suite plusieurs romans, r<strong>en</strong>tre au Sénégal <strong>en</strong>1961, où il comm<strong>en</strong>ce une carrière cinématographique.Son premier long métrage La Noire de…reçoit plusieurs prix <strong>en</strong> 1966 et lui vaut de dev<strong>en</strong>irjury au festival de Cannes l’année suivante. Il meurt<strong>en</strong> 2007 à Dakar. Le livre prés<strong>en</strong>te surtout sa prisede consci<strong>en</strong>ce politique jusqu’à ses débuts littéraires,une plongée dans un monde de pauvreté etd’exploitation.■ Biodiversité et développem<strong>en</strong>t durable, YannGuillaud, éd. Karthala-Unesco, 2007, 244 p. Lesdésordres écologiques actuels accélèr<strong>en</strong>t les problèmesde biodiversité. Si nos connaissances sontlimitées dans le domaine (on estime que l’on neconnaît que 12,5% des espèces vivantes), les sci<strong>en</strong>tifiquesestim<strong>en</strong>t que les conditions sont réuniespour des effondrem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> série de chaînes alim<strong>en</strong>taires,d’écosystèmes… Pour y remédier, différ<strong>en</strong>tesidées comme les réserves de biosphère, les parcsnaturels sont mis <strong>en</strong> avant, mais cela semble bi<strong>en</strong>insuffisant face à l’ampleur des questions sansréponse. L’auteur, spécialiste du sujet, fait le pointavec précision sur les défis à relever, proposant quela notion de développem<strong>en</strong>t s’appuie sur la déf<strong>en</strong>sede la biodiversité.■ Emile H<strong>en</strong>ry, de la propagande par le fait auterrorisme anarchiste, Walter Badier, éd.Libertaires, 2007, 220 p. 15 €. A la fin du dix-neuvièmesiècle, la condition des plus pauvres est terrible.Des anarchistes lanc<strong>en</strong>t la “propagande par lefait” qui consiste à tuer les dirigeants qui domin<strong>en</strong>tle peuple. Quelques att<strong>en</strong>tats et meurtres plus tard(dont un présid<strong>en</strong>t de la République <strong>en</strong> France),c’est l’échec total de la stratégie : le peuple sedétourne des anarchistes. Certains comme EmileH<strong>en</strong>ry se lanc<strong>en</strong>t alors dans le terrorisme aveugle <strong>en</strong>lançant des bombes dans la population. Une fuite <strong>en</strong>avant qui pèse <strong>en</strong>core aujourd’hui lourd sur l’imagedes anarchistes. Un livre qui revi<strong>en</strong>t sur cette période.5 4S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 2008


353 354 355 356 357 358Anci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles.Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (4€ l’exemplaire,4,60€ à partir du n° 352). Les frais de port sont de 2 € pour un ex ■ ,3 € pour 2 ex ■ , 4 € pour 3 ex et plus ■ .Numéros régionaux■ 272-273 Rhône■ 285-286 Isère■ 318-319 Drôme et Ardèche■ 325-326 Nord-Pas-de-Calais■ 331 Ariège et Hautes-Pyrénées■ 337 Paris■ 342 Var et Alpes-Maritimes■ 348 C<strong>en</strong>tre■ 353 Haute-Garonne et GersAutres numéros■ 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin.OGM : faucheurs volontaires.■ 320 Ecologie et alternativesPétrole et géologie politique. Imaginerune banque transpar<strong>en</strong>te. Bureautiqueet économies d’énergie.■ 324 Voyages au pays de chez soiLa bio au cœur de l’écologie. Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>tsur la maison qui brûle. La pile à combustible.■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson.Energie : L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire.■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance.■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl. Autonomadisme contrelibéralisme. Dix ans de sevrage radiophonique.■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ?Biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci !■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox.■ 339 Handicap et alternativesSeveso.L’action non-viol<strong>en</strong>te ça s’appr<strong>en</strong>d !Déboulonneurs, Massage café, AlternativeSanté.■ 340 Pour des innovationsfrugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maisondes Femmes. Le café du soleil. OK Chorale.■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, la petite Rockette. Commerce équitable.■ 343 Changeons la recherche !Politique : Paul Ariès, révolution et décroissance.Paix : Parole et démocratie part<strong>ici</strong>pative.■ 344 Maghreb à quandl’indép<strong>en</strong>dance ?Belgique : Chasse aux bombes. Chauffe-eausolaire. Association d’éducation populaire.Jean Van Lierde.■ 345 Les nouveaux horizonspaysansPolitique : La déliquesc<strong>en</strong>ce. Energie 21.Après la fin du pétrole.■ 346 Quelles relations Sud-nord ?OGM: procès des faucheurs volontaires.Paix : guerre et nouvelles technologies.Décroissance : dissid<strong>en</strong>ce de la broussaille.■ 347 Libertés : le combat continueBiocarburants : impossible à grande échelle.Irradiation des alim<strong>en</strong>ts : combi<strong>en</strong> de fraudes?Munich : la bio protège l’eau.■ 349 Quand l’écologie fait la foireJapon : le réacteur ne résiste pas au séisme.Education : Célestin et l’école moderne.■ 350 Décroissance côté femmesFamine : manger ou conduire, il faut choisir.Contrôle : passe Navigo et vie privée.Politique : des voies pour une régénération.■ 351 : 25 ans de sil<strong>en</strong>ceVoyageurs des possibles. Ecologie politique<strong>en</strong> questions. Fausses solutions.Excès de vitesse.■ 352 Sortir de l’industrialismeInspections citoy<strong>en</strong>nes : Un festival “missilemi-raisin”. Gr<strong>en</strong>elle : Des promesses pourplus tard... ou pour jamais.j e r è g l e u n t o t a l d e :N O MP r é n o mA d r e s s eC o d e p o s t a lC o m m u n eCommanderun anci<strong>en</strong> numéro■ 354 Mun<strong>ici</strong>pales : être maireautrem<strong>en</strong>tAlternatives : une autre Villa est possible.Décroissance : Colporteurs de santé. Islande :les géants de l'aluminium. Lobby nucléaireet politique.■ 355 Sortir des pest<strong>ici</strong>desSans papiers : pour la liberté de vivre.OGM : ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core joué ! Transports :une énergie écologique sur quatre pattes.Alternatives à S!l<strong>en</strong>ce : des lecteurs<strong>en</strong> action.■ 356 Comm<strong>en</strong>t les arméesdétruis<strong>en</strong>t la planèteInde du sud : voyage <strong>en</strong> biodynamie.Décroissance : cultivons le désir de créer.Energies : marche pour un futur sansnucléaire. Alternatives : un bar autogéré :de l’Autre CôTé du PonT.■ 357 Amap, dynamiques et limitesDécroissance : le tourisme, une pratiqueprédatrice. Vivre autrem<strong>en</strong>t : habitat nomade,une large route des possibles.Santé :l’Embellie. Israël-Palestine : le meurtreest la question posée.■ 358 Vivre <strong>en</strong> habitatécologique collectifPierre Rabhi : pénuries alim<strong>en</strong>taires,les solutions exist<strong>en</strong>t ! Energie : choixénergétiques, choix de société. Urupia,“Commune” libertaire. Education :appr<strong>en</strong>dre la vie.s’abonner àFrancemétropolitaine■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 20 €■ P a r t i c u l i e r 1 a n 4 6 €■ I n s t i t u t i o n 1 a n 9 2 €■ S o u t i e n 1 a n 6 0 € e t +■ P e t i t f u t é 2 a n s 7 4 €■ G r o u p é s p a r 3 e x 1 a n 1 1 5 €■ G r o u p é s p a r 5 e x 1 a n 1 7 3 €■ P e t i t b u d g e t 1 a n 2 8 €Suisse■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 45 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 27 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 85 €■ Petit budget 1 an 35 €France : règlem<strong>en</strong>t àSil<strong>en</strong>ce, 9, rue Dum<strong>en</strong>ge,69317 Lyon cedex 04CCP 550-39-Y LyonVi r e m e n t s b a n c a i r e s :C C P 5 5 0 3 9 Y LYO NBelgique : règlem<strong>en</strong>t àBra b a n t-Ecologie,33 ro u te d e R<strong>en</strong>ipontB - 1380 Ohaintél : 00 32 2 633 10 48CCP OOO-15-19-365-54Suisse : règlem<strong>en</strong>t àC o n t r a t o m C P 6 5 -C H 1 2 1 1 G e n è v e 8t é l : ( 4 1 ) 2 2 7 4 0 4 6 1 2C C P 1 7 - 4 9 7 6 9 6 - 4C o u r r i e r s : 9 r u e D u m e n g e , F 6 9 3 1 7 Ly o n C e d e x 0 4 A b o n n e m e n t s : 0 4 7 4 0 7 0 8 6 8 m a r d i 8 h 3 0 - 1 1 h e t 1 3 h 3 0 - 1 6 h o u l e 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 j e u d i 1 0 h - 1 2 he t 1 4 h - 1 7 h R é d a c t i o n : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 m e rc re d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h S t a n d s , d é po s i t a i r e s : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 m a rd i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h L e s t e x t e s s o n t s o u s l are s p o n s a b i l i t é d e l e u r s a u t e u r s . L e s b r è v e s s o n t d e s r é s u m é s d e s i n f o r m a t i o n s q u e l ’ o n n o u s c o m m u n i q u e . Te x t e s : s a u f m e n t i o n c o n t r a i re , l a re v u e a u t o r i s e ,sous réserve de citer la source, la copie illimitée à usage privé des textes. Les utilisations à usage pédagogique sont égalem<strong>en</strong>t autorisées. Tout usage commerci a l e s t s o u m i s à n o t re a u t o r i s a t i o n . I l l u s t r a t i o n s : L e s p h o t o s e t d e s s i n s re s t e n t l a p ro p r i é t é d e l e u r s a u t e u r s . N ° d e c o m m i s s i o n p a r i t a i r e : 0 9 1 0 G 8 7 0 2 6N ° I S S N 0 7 5 6 - 2 6 4 0 D a t e d e p a r u t i o n : 3 e t r i m e s t re 2 0 0 8 T i r a g e : 6 8 0 0 e x E d i t e u r : A s s o c i a t i o n S i l e n c e , p e r m a n e n c e : l u n d i 1 0 h - 1 2 h e t 1 4 h - 1 7 h t é l : 0 4 7 83 9 5 5 3 3A d m i n i s t r a t e u r s : E s t e b a n M o n t o y a , M i m m o P u c c i a r e l l i D i r e c t e u r d e p u b l i c a t i o n : M i m m o P u c c i a r e l l i S e c r é t a i r e s d e r é d a c t i o n : M i c h e l B e r n a r det Michel Jarru Gestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel Jarru Maquette : Patrice Farine Stands, lieux de dépôts : Dorothée Fessler Rédaction :Michel Ber nard,G u i l l a u m e G a m b l i n , E s t e b a n M o n t o y a , M i m m o P u c c i a relli P i l o t e s d e r u b r i q u e s : P a t r i c e B o u v e r e t , A d e l i n e C h a r v e t , C h r i s t i a n D a v i d , S o p h i eD o d e l i n , M a r i o n G i l l i e r- R e b a u d , A n n e G i r a r d , P i e r r e - M a r i e J a c q u i e r, D a n i e l J u l i e n , S t e p h e n K e r c k h o v e , K o t o p o , J e a n - P i e r r e L e p r i , X a -v i e r L h e r m i t t e , P i e r r e L u c c a r e l l i , E v e l i n e M a n a , P a s c a l M a r t i n , B a p t i s t e M y l o n d o , M a r i e - P i e r r e N a j m a n , P a t r i c e N é e l , F a b r i c e N i c c o -l i n o , J o c e l y n P e y r e t , Vi n c e n t P e y r e t , A u r é l i e P r a m p a r t , X a v i e r S e r e d i n e , F r a n c i s Ve r g i e r D e s s i n a t e u r : L a s s e r p e C o r r e c t e u r s : E m m a -n u e l l eP i n g a u l t , S a r a M a r t i n e z , S y l v i e M i c h e l , R a y m o n d Vi g n a l , F r a n ç o i s e We i t é P h o t o g r a p h e s : B é a , C h r i s t i n e C a rc<strong>en</strong>ac, M a r i e C l e m ’s , C h r i s -t o p h e N o i s e t t e , Va l é r i e Vi n c e n t , P i e r re-Emmanuel We c k E t po u r c e n ° : M y r i a m C o g n a r d , G a b r i e l C o r b a l a n , M a r g u e r i t e D e s c a m p s , R e n éH a m m , J a c q u e s J a n s s e n s , S o p h i e K e l l e r, J e a n - M a r c L u q u e t , Vi n c e n t M a r t i n , P a u l e t t e M a z o y e r, M i r e i l l e O r i a , R e i n e R o s s e t , B e r n a r dI m p r i m é s u r p a p i e r 1 0 0 % r e c y c l é bl a n c h i s a n s c h l o r e p a r A t e l i e r 2 6 - L o r i o l T é l : 0 4 7 5 8 5 5 1 0 0S!l<strong>en</strong>ce n°359 été 20085 5


En France, c’est l’instruction qui est obligatoire, pas l’école.Valérie Vinc<strong>en</strong>tLe jeu toujours moteur des appr<strong>en</strong>tissages...quel que soit l’âge.“Les Enfants d’Abord” a 20 ans !Christine Carc<strong>en</strong>acLa grande r<strong>en</strong>contre d’été del’association Les Enfants d’Abordfondée <strong>en</strong> 1988 pour rassemblerdes familles non-scolarisantes,se ti<strong>en</strong>dra du 23 au 30 août 2008 dansles Landes et débutera par un week-<strong>en</strong>dde fête ouvert à tous. Plus d’infos sur :www.les<strong>en</strong>fantsdabord.org/20ansLieu : Camping le pin40240 Saint Justin(www.campinglepin.com).Depuis 20 ans, l’associationLes Enfants d’Abord accompagneles individus et les famillespratiquant l’instruction par<strong>en</strong>tale.Elle déf<strong>en</strong>d le droit au libre choixdu mode d’instruction.Quatre grands types d’actions guid<strong>en</strong>tla vie de l’association : créer des li<strong>en</strong>sinformer pour mieux agir, informerpour promouvoir, communiqueravec l’étrangerPour <strong>en</strong> savoir plus :www.les<strong>en</strong>fantsdabord.orgValérie Vinc<strong>en</strong>tL’instruction <strong>en</strong> famille : une mosaïque d’appr<strong>en</strong>tissages sur mesure.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!