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Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiqueTout bio ornot tout bioL’agriculture biologique est-elleà la hauteur pour répondre auxgraves problèmes qui se pos<strong>en</strong>tà l’humanité <strong>en</strong> ce début de21 e siècle ? Suffit-il pour un Etat,un citoy<strong>en</strong> ou une association,de prôner une alim<strong>en</strong>tationbio pour se délivrer un diplômed’excell<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> terme deconservation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,de santé humaine et d’alim<strong>en</strong>tationde qualité pour tous ?SI CETTE VOCATION ÉTAIT BIEN PRÉSENTEPARMI UNE GRANDE PARTIE DES PIONNIÈRES DE LAbio, il n’est plus certain que l’agriculture biologiqueactuelle soit à la hauteur de ces ambitions.Si l’agriculture est responsable au niveau mondiald'<strong>en</strong>tre un quart à un tiers des émissions degaz à effet de serre, l’agriculture biologique prés<strong>en</strong>tedans ces modes de cultures quelques avantages:• L’utilisation d’<strong>en</strong>grais organiques azotés permetune diminution des émissions de protoxydesd’azote (NOx) et de dioxyde decarbone (CO2) par rapport aux <strong>en</strong>grais chimiques.• Les stocks de carbone sont plus élevés dansles sols <strong>en</strong> bio grâce au plus fort taux dematières organiques qu’ils conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.• La rotation des cultures, l’utilisation des légumineusesqui fix<strong>en</strong>t l’azote de l’air, l’alim<strong>en</strong>tationdes animaux de ferme par de l’herbe etdes céréales locales plutôt que du sojaimporté permett<strong>en</strong>t de sérieuses économies<strong>en</strong> matière de gaz à effet de serre.les fertilisants des fermes biospeuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir de très loin,comme le guano du ChiliMais, outre que certaines fermes <strong>en</strong> bio ne respect<strong>en</strong>tpas forcem<strong>en</strong>t toutes ces contraintes, l’agriculturebiologique reste dép<strong>en</strong>dante des énergiesfossiles pour les travaux agricoles. La traction animaleest très peu utilisée et n’est pas une obligationdans le cahier des charges 1 .Une expansion…surtout du commerceAu début du 20 e siècle, il fallait une caloriepour produire trois calories alim<strong>en</strong>taires. De nosjours, il nous <strong>en</strong> faut huit, dont une bonne partied’origine fossile non r<strong>en</strong>ouvelable. Il n’est pas certainque l’agriculture biologique fasse beaucoupmieux <strong>en</strong> la matière. Ainsi, les fertilisants desfermes bios peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir de très loin, comme leguano du Chili.Les points faibles de l’agriculture biologiqueti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la faiblesse des contraintes des cahiersdes charges <strong>en</strong> matière <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. L’objectifprépondérant est de fournir au consommateur un<strong>en</strong>ourriture saine sans pest<strong>ici</strong>des. Le développem<strong>en</strong>tde l’agriculture biologique ne provi<strong>en</strong>t pas d’unevolonté politique mais d’une forte soll<strong>ici</strong>tation dumarché dans une ambiance pour le moins libérale.Les objectifs de départ, profondém<strong>en</strong>t liés àl’écologie (la devise de Nature & Progrès dit : "pournotre santé et celle de la terre") ont peu à peu disparupour satisfaire une cli<strong>en</strong>tèle avant toutinquiète pour sa propre santé.Ainsi, la consommation bio se développe bi<strong>en</strong><strong>en</strong> France de 9,5 % par an depuis une dizaine d’annéesmais, depuis 2002, les surfaces agricoles <strong>en</strong>bio stagn<strong>en</strong>t à 2 %.Ce boum de la bio ne profite donc que très peuà la production mais beaucoup plus au commerce.En premier lieu pour les hypermarchés, qui récolt<strong>en</strong>tles fruits d’une agriculture qu’ils ont détruiteet combattue. Ils s’accapar<strong>en</strong>t ainsi sans effort,grâce à la docilité des consommateurs, 40 % dumarché de la bio <strong>en</strong> France. Les commerces spécialisés<strong>en</strong> bio se multipli<strong>en</strong>t, comme les Biocoop qui,avec 300 magasins, occup<strong>en</strong>t 14 % du marché ;leur chiffre d’affaires a augm<strong>en</strong>té de 22 % <strong>en</strong> 2007et certainem<strong>en</strong>t davantage <strong>en</strong> 2008. La moitié desBiocoop ont ainsi des projets d’ext<strong>en</strong>sion.Les auteurs de ce dossier,Moutsie et Pascal Pavie, sontles auteurs de l'excell<strong>en</strong>t livreManger bio, pourquoi ? comm<strong>en</strong>t? paru fin 2008 aux éditionsEdisud (voir "Livre dumois", Sil<strong>en</strong>ce n° 364, janvier2009).1. Une recommandation de la chartede Nature & Progrès insiste pourréduire les dép<strong>en</strong>ses énergétiquesdes fermes.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20095Marky Bon


MoutsiePas de décroissance dans le marché français dela bio !Mais on <strong>en</strong> arrive à la situation écologiquem<strong>en</strong>tet socialem<strong>en</strong>t scandaleuse d’importer plus de lamoitié de la consommation bio <strong>en</strong> France, parfoisd’Italie, d’Espagne et aussi d’Arg<strong>en</strong>tine, d’Afriquedu Sud et même de Chine et d’Australie (voirtableau ci-dessous).Un kilo de citrons bio prov<strong>en</strong>ant d’Afrique duSud, c’est trois litres de pétrole ! L’impact du biosur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t devi<strong>en</strong>t ainsi tout relatif. Iln’est pas non plus évid<strong>en</strong>t que les conditionssociales des travailleurs agricoles de Chine, duMaroc, du Brésil ou d’Andalousie soi<strong>en</strong>t meilleures<strong>en</strong> bio qu’<strong>en</strong> agriculture conv<strong>en</strong>tionnelle.Finalem<strong>en</strong>t c’est donc plus la façon dont nousnous alim<strong>en</strong>tons qui pèse sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Le choix de l’AB ne suffit pas s’il ne s’accompagnepas d’une démarche plus globale portantsur :• la prov<strong>en</strong>ance des produits,• leur degré de transformation,• leur saisonnalité,• leur conservation : les produits congelés sonttrès lourds <strong>en</strong> énergie,• leur conditionnem<strong>en</strong>t : l’euphorie des emballagesn’épargne pas les produits bios, lesmini-conditionnem<strong>en</strong>ts comme les yaourts etles petits paquets. Les consommateurs etconsommatrices bio n’hésit<strong>en</strong>t pas à acheterde l’eau <strong>en</strong> bouteille alors que le bilan énergique<strong>en</strong> est catastrophique,• le régime alim<strong>en</strong>taire : la consommation deviande et de lait, même <strong>en</strong> bio, demande plusd’eau, plus de terre, plus d’énergie (unrégime végétari<strong>en</strong> réduirait de 30 % à 34%les émissions de gaz à effet de serre par rapportà un régime classique carné).Des labels insuffisantsLe label AB n’est donc pas suffisant pour garantirla protection de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong>coremoins pour une politique de décroissance.Nature & Progrès, avec sa charte écologiqueéthique et sociale accolée à son cahier des chargesbio, va dans le s<strong>en</strong>s d’une bio plus cohér<strong>en</strong>te.C’est d’une véritable "agroécologie" que nousaurions besoin pour les politiques agricoles de nospays. Malgré les promesses du Gr<strong>en</strong>elle de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,on <strong>en</strong> est très, très loin !Mais nous avons aussi besoin d’un véritablecomportem<strong>en</strong>t citoy<strong>en</strong> des consommateurs etconsommatrices pour dev<strong>en</strong>ir des "usagers" solidairesde tous les habitant(e)s de la planète. Nousdevons rev<strong>en</strong>ir à une alim<strong>en</strong>tation plus sobre parceque nous sommes 6 milliards sur la planète et qu<strong>en</strong>ous pr<strong>en</strong>ons <strong>en</strong>fin consci<strong>en</strong>ce que les ressourcesnécessaires à la vie sont limitées et fragiles. La pollutiondes eaux, de l’air, la mort des sols, la mauvaisequalité de notre alim<strong>en</strong>tation, tout celaoccupe une place importante dans le bilan des prélèvem<strong>en</strong>tsde l’humanité sur la nature…Moutsie et Pascal Pavie ■> À lirePetit précis d'agroécologieNourriture, autonomie,paysanneriesous la direction de SilviaPérez-Vitoria et EduardoSevilla GuzmanEd. La ligne d'Horizon(92240 Malakoff)2008 - 120 p. - 6 €En préparation du colloque surle sujet qui s'est t<strong>en</strong>u à Albi du27 au 30 novembre 2008, huitcontributions sur le sujet : ceque c'est, la souveraineté alim<strong>en</strong>taire,la privatisation duvivant, la certification part<strong>ici</strong>pative,le parallèle avec laconstruction, le cas du SriLanka… Pour p<strong>en</strong>ser l'empreinteécologique au niveau de laproduction.6 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009Derrière l'étiquette bio…i l’on peut facilem<strong>en</strong>t intégrer l’importance de consommer des fruits et légumes de saison et pro-localem<strong>en</strong>t, il n’<strong>en</strong> est pas de même pour les céréales, les légumineuses, les fruits secs, lesSduitshuiles, les laits végétaux, produits de base d’une alim<strong>en</strong>tation qui rime avec santé ! La diversité étantde mise, voyons lesquels de ces alim<strong>en</strong>ts les plus courants sont réellem<strong>en</strong>t produits <strong>en</strong> France.N’hésitez pas à demander à votre magasin bio de bi<strong>en</strong> afficher les prov<strong>en</strong>ances.Céréalesvi<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t de Graines oléagineuses• Maïs (semoule)Italie• Lin (brun ou doré) Union europé<strong>en</strong>ne,• MilletEtats-Unis,Arg<strong>en</strong>tine, ChineCanada, Chine • ChanvreEtats-Unis,• QuinoaBolivie, PérouAustralie• RizItalie, Asie • CourgesAutriche• Sarrazin décortiqué Canada, Chine • TournesolChineFruits secs• SésameParaguay, Ethiopie• AbricotsTurquieHuiles• AmandesS<strong>ici</strong>le, Espagne • NoisetteItalie• FiguesTurquie• OliveEspagne, Italie• NoisettesTurquie• ColzaSuisse• RaisinsTurquie• SésameParaguay, Ethiopie,• TapiocaBrésilMaliGraines à germer• Haricot blanc coco Chine• Alfalfa (luzerne) Italie• Haricot mungo, sija vert Chine• CressonAllemagne


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiqueMoutsieEt le bio,je vousl’emballe ?Nous sommes dans l’ère du tout emballé,s<strong>en</strong>sé garantir l’hygiène et la fraîcheur desalim<strong>en</strong>ts. C’est le symbole de la société du jetable.Malheureusem<strong>en</strong>t, la bio n'y échappe pas.LE TRI DOIT S’EFFECTUER AVANT L’ACHATD’UN PRODUIT ET NON APRÈS : LE SEUL DÉCHET QUIne pollue pas, est celui que l’on ne produit pas.Une première alternative est de partir faire sescourses avec son panier, des sacs <strong>en</strong> tissu, etc.Bannir tous les emballages <strong>en</strong> plastique : lesyaourts, crèmes dessert, gâteaux et autres produitstransformés seront choisis <strong>en</strong> privilégiant lesmarques faisant l’effort de choisir des emballages<strong>en</strong> verre ou d’<strong>en</strong> limiter les épaisseurs. Les Biocoopspropos<strong>en</strong>t un large choix de produits <strong>en</strong> vrac et ilest même possible d’y am<strong>en</strong>er ses propres pochespapier. Certains points de v<strong>en</strong>te propos<strong>en</strong>t desfruits et légumes <strong>en</strong> vrac mais, hélas, avec despoches plastiques pour le service. Faites-leur partde votre souci de réduction des emballages à lasource.Pour les produits transformés, la meilleureoption reste la fabrication maison.Pas d’additifs, pas d’emballages et la garantie dequalité des constituants sont des argum<strong>en</strong>ts quipeuv<strong>en</strong>t nous convaincre de consacrer un peu detemps à une alim<strong>en</strong>tation de qualité et de fairequelques économies.Des sacs faussem<strong>en</strong>t bioLes sacs plastiques à base d’amidon de maïsfont leur apparition.. Il est fort séduisant d’utiliserun plastique "propre", et surtout jetable, sans avoirà changer ses habitudes… Malheureusem<strong>en</strong>t, cesplastiques "organiques" ne sont qu’une "faussebonne solution". Ils ne conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que 40 %d’amidon de maïs, de pomme de terre ou de betteravesucrière et les 60 % restants sont des dérivésdu pétrole et des additifs. L’utilisation d’ingrédi<strong>en</strong>tsalim<strong>en</strong>taires issus de l’agriculture industriellegénère aussi des pollutions lors de la culture et dutransport que cela implique. Certains produits sontappelés à tort les "bioplastiques", (tout comme les"biocarburants"), alors qu’ils ne résult<strong>en</strong>t pas d’uneculture <strong>en</strong> bio. Il est aujourd'hui ins<strong>en</strong>sé d’occuperdes terres pour la fabrication de sacs plastiquesinutiles. Et ceux qui propos<strong>en</strong>t ces sacs plastiquessont les mêmes qui promeuv<strong>en</strong>t les OGM !Les "eaux de source" embouteillées relèv<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>tde la même réglem<strong>en</strong>tation que l’eau du robinet.L’hérésie de l’eau <strong>en</strong> bouteilleC'est la goutte de pétrole 1 qui fait déborder levase !La clé de son succès est d’avoir réussi à nouspersuader des effets bénéfiques de ces eaux sur lasanté, alors qu’elles sont jusqu’à 600 fois pluschères que celle du robinet. Deux grands groupesmultinationaux déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le principal de la production,<strong>en</strong>grangeant les bénéfices de cette eauv<strong>en</strong>due à prix d’or, profitant de la peur légitime despollutions agricoles.Toutes les étapes de production sont génératricesde gaz à effet de serre.De la zone d’extraction du pétrole et de lamatière première, de l’usine de fabrication desbouteilles jusqu’au lieu d’embouteillage, puis aulieu de v<strong>en</strong>te et de consommation, des milliers dekilomètres sont parcourus sur route – ou dans lesairs, puisque les eaux françaises sont distribuéesá Palette d’eau minérale : l’eauest emballé dans 3 épaisseursde plastique !Moutsie1. Rappelons que le plastique est undérivé du pétrole.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20097


Moutsieá Tous les produits bio de ce magasinsont sous plastique !Recette du yaourt maison aulait de vache ou de sojaPour un litre : faites bouillir undemi-litre de lait et ajoutez aussitôtl’autre demi litre danslequel vous aurez incorporé unecuillère à soupe de yaourt(vache ou brebis) qui servira deferm<strong>en</strong>t. Versez aussitôt dansdes pots de confiture et fermezles.Enroulez-les d’un vieuxmanteau ou d’un lainage afinqu’ils rest<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> au chaud etatt<strong>en</strong>dez 12 h minimum avantde les mettre au frais. Petit plus: dans le lait qui chauffe, vouspouvez ajouter 2 ou 3 gouttesd’huile ess<strong>en</strong>tielle de citron ouorange, des plantes <strong>en</strong> infusion(sureau, feuilles de cassis, aspéruleodorante, vanille) ou unsirop de plantes pour parfumerdélicatem<strong>en</strong>t et naturellem<strong>en</strong>tvos yaourts.2. Dans la mesure où presqueaucune bouteille n'est recyclée <strong>en</strong>bouteille, il s'agit d'ailleurs plusd'une réutilisation que d'un recyclage.Les nouveaux produits finirontun jour aussi à la poubelle(note de la rédaction).sur de nombreux contin<strong>en</strong>ts. Aux nuisances écologiquesdu transport des bouteilles, il faut <strong>en</strong>coreajouter celles des déchets générés après usage.Seulem<strong>en</strong>t la moitié des bouteilles est recyclée, soit198 000 tonnes <strong>en</strong> 2005… Leur transformation <strong>en</strong>textiles polaires, piquets, pare-chocs, etc. déculpabilisecertains usagers mais il n’y a pas que du plastiquerecyclé dans ces produits 2 … Les autresbouteilles (et plastique divers) finiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> c<strong>en</strong>tred’incinération, et qui dit incinération dit dioxine…L’eau <strong>en</strong> bouteille, la grande arnaque ?Mises à part les eaux minérales, pour lesquellesles normes de potabilité ne s’impos<strong>en</strong>t pas, les eauxde source embouteillées relèv<strong>en</strong>t exactem<strong>en</strong>t de lamême réglem<strong>en</strong>tation que l’eau du robinet.La qualité réelle de l’eau <strong>en</strong> bouteille est parfoistrès loin de celle recherchée par le consommateur.Il suffit de passer à côté d’une usine d’embouteillage<strong>en</strong> été et de voir ces milliers de bouteilles<strong>en</strong> plein soleil pour compr<strong>en</strong>dre que la qualité deseaux achetées n’est pas garantie.R<strong>en</strong>oncer à l’achat d’eau <strong>en</strong> bouteille, un actecitoy<strong>en</strong>…Les alternatives à l’eau <strong>en</strong> bouteille :• Ne diabolisez pas l’eau du robinet. Elle est undes alim<strong>en</strong>ts les plus contrôlés.• Remplissez un pichet d’eau quelques heuresavant pour que le chlore s’évapore. C’est plusefficace au frais.• Filtrez l’eau pour obt<strong>en</strong>ir un goût agréable.(Un filtre à charbon doit être changé régulièrem<strong>en</strong>tmais son prix est au moins 100 foisinférieur à celui de l’eau sous plastique.)• Si votre eau est de mauvaise qualité, parlez<strong>en</strong>à votre maire, qui a le devoir légal de fournirune eau de qualité.• Allez chercher l’eau à la source si vous <strong>en</strong>avez une près de chez vous.• Poser un osmoseur est égalem<strong>en</strong>t une solutionintéressante mais non sans inconvéni<strong>en</strong>tpuisque l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> nécessite beaucoup d’eau.Le temps des cerises’importance du rythme des saisons conditionnetout l’ars<strong>en</strong>al chimique qui est mis <strong>en</strong>Lplace pour la conservation des alim<strong>en</strong>ts qui sonttransportés à travers les contin<strong>en</strong>ts.La circulation des produits à travers la planèt<strong>en</strong>ous permet de trouver tous les fruits et légumesà n’importe quelle époque de l’année. Lesconsommateurs <strong>en</strong> oublierai<strong>en</strong>t que les tomatessont des légumes d’été, tout comme les aubergines,les courgettes et les poivrons, que le raisinest un fruit d’automne et l’asperge un délice deprintemps. Outre les gaz à effet de serre quegénère le transport des marchandises, on peutrajouter le traitem<strong>en</strong>t des cagettes de bois, l’utilisationde conservateurs, fong<strong>ici</strong>des et retardateursde mûrissem<strong>en</strong>t, l’ionisation, la culture sous serrechauffée et tout l’ars<strong>en</strong>al chimique que cela induitpuisque ces légumes fragilisés sont facilem<strong>en</strong>tmalades,Repr<strong>en</strong>dre contact avec le cal<strong>en</strong>drier des saisonsest une nécessité tout autant écologique queculturelle. En vo<strong>ici</strong> quelques exemples :Printempsartichaut, cerise, oignon blancs, petits pois,fèves, radis, salade verte, pousses d’ortie, piss<strong>en</strong>lit,pâqueretteEtéaubergine, carotte, concombre, courgette,haricots verts, melon, oignon, pêche, pomme deterre, prune, tomate, salade, fleur de capucineAutomnetomates, chou fleur, pomme de terre,citrouille, mais, orange, poire, pomme, poireau,pomme de terre, prune, raisin, figues, oignonsrouges, échalotes, ailHiver<strong>en</strong>dives, navet, radis noir, panais, poireau, betteraves,choux, racines de plantes (piss<strong>en</strong>lit, bardane),pomme de terre, mâche, oignons jaune,échalotes, ail• En déplacem<strong>en</strong>t, pr<strong>en</strong>ez une gourde. Ajoutezun peu de citron contre les bactéries et lemauvais goût.Si vous devez acheter une bouteille d’eau, préférezcelle produite au plus près du lieu d’achat. Lesystème de consigne des bouteilles <strong>en</strong> verre, abandonné<strong>en</strong> France, est <strong>en</strong>core appliqué dans les paysnordiques, mais la problématique des transportsreste prés<strong>en</strong>te.Bannir égalem<strong>en</strong>t la vaisselle <strong>en</strong> plastique, lepapier d’aluminium et le film étirable : aucune loin’oblige l’usage du plastique lors de manifestations,concerts publics, etc. L’une des raisonsmajeures du caractère non durable de notre civilisationactuelle est d’avoir remplacé des gestessimples, qui n’avai<strong>en</strong>t que l’inconvéni<strong>en</strong>t depr<strong>en</strong>dre un peu de temps, par des achats généranttransports et déchets (vaisselle jetable, eau <strong>en</strong> bouteille,gâteaux suremballés). Il y a là un gisem<strong>en</strong>tde gestes quotidi<strong>en</strong>s peu coûteux et à la portée detous pour améliorer la santé de notre planète.8 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiqueMoutsieá La technique du lombricompostaged’appartem<strong>en</strong>t est simple et sans odeur.Le papier alu demande une quantité énormed’eau et d’énergie à la fabrication (20 kWh parkilo), génère des émissions gazeuses et des déchets<strong>en</strong> quantité importante aussi bi<strong>en</strong> avant qu’aprèsl’utilisation. Il nécessite une grande quantité debauxite responsable de la déforestation. De plus, nipapier ni les barquettes <strong>en</strong> alu ne se recycl<strong>en</strong>t ; lescannettes pourrai<strong>en</strong>t être recyclées, mais elles ne lesont que très rarem<strong>en</strong>t.Valorisons nos déchets de cuisineLes déchets organiques représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tun tiers de nos poubelles.Autrefois recyclés dans les élevagesfamiliaux (cochon, poules, lapins…)ou sur le tas de fumier, ils finiss<strong>en</strong>taujourd’hui à la poubelle, <strong>en</strong>combrantles décharges alors qu’ils peuv<strong>en</strong>t êtrevalorisés <strong>en</strong> compost, "terreau" fertilisantpour le jardin et les plantes <strong>en</strong>pot. Ce compost est facilem<strong>en</strong>t réalisabledans un jardin. Les personneshabitant <strong>en</strong> appartem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>taussi avoir le plaisir de faire du compost: il suffit d’acquérir ou de fabriquerun "lombricomposteur", plusquelques vers de terre, et de bi<strong>en</strong>suivre le guide d’utilisation, facteur deréussite. Le résultat est magique. Leterreau ainsi obt<strong>en</strong>u est si conc<strong>en</strong>tréqu’il est conseillé de le diluer à de laterre avant de l’utiliser. Il a égalem<strong>en</strong>tl’avantage de remplacer le terreau ducommerce, trop souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>richi <strong>en</strong>tourbe dont l’extraction détruit lestourbières, un milieu déjà mis à malpar les drainages des zones agricoles.Le composteur est facile d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>,très ludique et permet de limiter sesdéchets de façon spectaculaire ! Ilpeut transformer jusqu’à 1, 5 kg dedéchets organiques par jour ! Et pourquoipas l’<strong>en</strong>visager dans une copropriétéou dans une école ?Vo<strong>ici</strong> un excell<strong>en</strong>t exemple d’une valorisationpositive d’un déchet qui, sourcede pollution à travers l’incinérateur,devi<strong>en</strong>t source de vie et de plaisir…Pour l'achat d'un lombricomposteur :www.verslaterre.fr.Le film étirable lui, conti<strong>en</strong>t des phtalatessoupçonnés d’être cancérigènes qui, lorsque le filmest <strong>en</strong> contact direct avec des corps gras (fromage,viandes, gâteaux), migr<strong>en</strong>t dans les graisses. Sonusage doit d’autant plus être évité qu’il dégage lorsde son incinération de l’acide chlorhydrique, quisera transformé <strong>en</strong> dioxines.M. et P. P. ■D.R.Le coût énergétiqued’une tomate• Si vous consommez destomates de votre jardin ou d’unproducteur local, cultivées <strong>en</strong>plein air, cette production auranécessité <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 0, 05 litrede pétrole par kilo.• Si vous consommez destomates cultivées chez un producteursous serre chauffée, leurproduction aura nécessité <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne 2,45 litres de pétrolepar kilo, soit près de 50 foisplus.• Si vous consommez destomates importées par avion desîles Canaries, leur productionaura coûté <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 4,66litres de pétrole par kilo, soitprès de 100 fois plus.(Source : Panda Suisse)à Privilégier les achats <strong>en</strong> vracMoutsie


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiqueLe régime végétari<strong>en</strong>...une gestion plus saineet plus créativedes protéines !Face aux aberrations de la production animale, gardonsla tête froide et corrigeons, nous, gourmands,cuisiniers et consommateurs, les dérives <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aces de l'industrie agroalim<strong>en</strong>taire ! Basculons ànotre rythme vers une assiette autrem<strong>en</strong>t équilibrée,où les influ<strong>en</strong>ces et la gourmandise se mélang<strong>en</strong>t etoù le porte-monnaie s'y retrouve !QUELQUES CONSTATS TOUT D'ABORD : ENCINQUANTE ANS, EN FRANCE, LA CONSOMMATIONde viande a plus que doublé, pour atteindre 110 kgpar an et par personne. Au niveau mondial, la productionde produits animaux est dev<strong>en</strong>ue prépondéranteau début du 21e siècle. On sait pourtantcombi<strong>en</strong> elle met <strong>en</strong> péril l'<strong>en</strong>semble du vivant. Cesystème "très disp<strong>en</strong>dieux <strong>en</strong> énergie, où les productionssont très r<strong>en</strong>tables pour l'industrie pétrochimiqueet les manufacturiers d'intrantsagricoles", comme le souligne Lylian Le Goff,attaque aujourd'hui des équilibres sanitaires, écologiqueset sociaux fondam<strong>en</strong>taux.L'activité humaine ayant le plus d'impactsur le changem<strong>en</strong>t climatique n'est pas letransport mais la production de bétail quiaugm<strong>en</strong>te toujours !Les impacts <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux ne sont plus àdémontrer : érosions des sols, gaspillage d'eau.Pollution pour les cultures fourragères int<strong>en</strong>sives,excès de déjections et leurs suites logiques : pollution,stérilisation des sols. Aux impacts sanitaires(excès de nitrates et de pest<strong>ici</strong>des, OGM dans l'alim<strong>en</strong>tationanimale, antibiotiques systématiquesdans les élevages int<strong>en</strong>sifs, "1400 tonnes de médicam<strong>en</strong>tsdans les mangeoires françaises <strong>en</strong> 2003",apparitions de nouvelles maladies, etc.) s'ajout<strong>en</strong>t, àl'échelle internationale, des conséqu<strong>en</strong>ces énergétiquesaujourd'hui critiques : forte dép<strong>en</strong>dance aupétrole, gabegie dans l'utilisation des énergies fossileset filières de production condamnées à desá Cocktail de graines germéesimpasses dans leur <strong>en</strong>semble. Du point de vue économique,nous savons combi<strong>en</strong> nos productionsint<strong>en</strong>sives et spéculatives, et nos exportations subv<strong>en</strong>tionnéesdéstabilis<strong>en</strong>t les agricultures vivrières etles économies des pays <strong>en</strong> voie de développem<strong>en</strong>t.Pouvons-nous continuer à être aussi "viandards"quand on sait qu'il faut 7 à 9 g de protéinesvégétales pour produire 1 g de protéine animale,quand on lit dans le rapport de la FAOpublié <strong>en</strong> 2006 que l'activité humaine ayant le plusd'impact sur le changem<strong>en</strong>t climatique n'est pas letransport mais la production de bétail qui augm<strong>en</strong>tetoujours !Autant de bonnes raisons pour réagir <strong>en</strong>consommateur averti, et (re)-dev<strong>en</strong>ir acteur-décideur-créateurde son assiette !Souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place c<strong>en</strong>trale au repas (traditionfrançaise oblige) la ration de protéines animales, sielle ne disparaît pas brutalem<strong>en</strong>t, peut dans unpremier temps diminuer pour dev<strong>en</strong>ir simple complém<strong>en</strong>t; <strong>en</strong> petite quantité, elle aide à l'assimilationdes protéines végétales.Outre le fait que cette nouvelle distributionnous permet de (re)découvrir des recettes traditionnelles"pauvres" <strong>en</strong> protéines animales – couscous,potée, bolo (Portugal), chiapati et dahl(Inde), paela, chili (Espagne et Amérique du Sud)–, cela nous invite à dessiner une assiette différ<strong>en</strong>te,plus créative, qui fait la part belle à la jud<strong>ici</strong>euse associationcéréales complètes – donc non raffinées tellesMoutsie1 0 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiqueque riz, blé, sarrasin, petit épeautre –, légumineuses– pois chiches, pois cassés, l<strong>en</strong>tilles, haricotsrouges, blancs...– et légumes de saisons <strong>en</strong> privilégiantune prov<strong>en</strong>ance biologique pour sa valeur ajoutéesociale, nutritive et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.En nous p<strong>en</strong>chant d'un peu plus prês sur lespratiques culinaires de nombreux peuples à traversle monde, pr<strong>en</strong>ons consci<strong>en</strong>ce de nos dérives ànous, <strong>en</strong>fants nourris par l'agro-industrie qui blanchit,raffine et appauvrit nos protéines végétalespour mieux nous faire avaler les aberrantes "surprotéines"animales !Et <strong>en</strong> plus, cela coûtemoins cher !"A ration protéique égale, soit 20 g de protéinespar portion pour une personne, l'association de100 g de céréales bio et de 50 g de légumineusesbio est nettem<strong>en</strong>t moins chère que son équival<strong>en</strong>tcarné, à savoir 100 g de viande non bio (...)" et ce,malgré les variations de prix sur le marché.Dans Manger bio c'est pas du luxe, Lylian Le Goffcompare le coût de trois repas selon leur compositionet l'origine des ingrédi<strong>en</strong>ts :M<strong>en</strong>u classique avec ingrédi<strong>en</strong>ts conv<strong>en</strong>tionnels: charcuterie, bavette aux échalotes et gratindauphinois, fromage, tartelette aux pommes.Coût du repas : 8, 80 €M<strong>en</strong>u équilibré végétari<strong>en</strong> avec ingrédi<strong>en</strong>tsbiologiques : salade de crudités, couscous végétari<strong>en</strong>,yaourt, crumble au pomme. Coût du repas :1, 85 €M<strong>en</strong>u avec des produits biologiques et protéinescarnées économiques : salade de crudités,bœuf bourguignon et carottes, fromage blanc auxfruits de saison. Coût du repas : 3,70 €Une multitude de plats traditionnels revisitésest possible à coût réduit : cette cuisine met <strong>en</strong>avant le goût et la gourmandise et suscite l'innovationet la création.Rappelons les avantages des légumineusesqui fourniss<strong>en</strong>t les protéines complém<strong>en</strong>tairesdes céréales complètes :• t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> protéines égale ou supérieure àcelle de la viande (20 % à 35 % contre 18 %à 25 %) ;• grande richesse <strong>en</strong> fibres : une portion de50 g de haricots ou de pois chiches fournit lamoitié de l'apport de fibres recommandépour une journée ;• prés<strong>en</strong>ce de minéraux, de vitamines : lesfèves conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t autant de calcium que lecamembert ou le fromage blanc ;• richesse <strong>en</strong> oligoélém<strong>en</strong>ts : cuivre, manganèse,zinc, iode ;• abs<strong>en</strong>ce presque totale de matière grasse ;• faible coût (4 €/kg <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne) ;• intérêt écologique, les légumineuses étant lesseules plantes pouvant utiliser l'azote de l'air.Ajouter de la qualité et de la diversité <strong>en</strong>matière de protéines végétales à son assiette, c'estaussi y mettre du vivant, du cru, du sauvage, desgraines germées, des jus d'herbes, des laits végétauxsans oublier les légumes les plus riches <strong>en</strong>protéines : épinards, brocoli, chou de Bruxelles,petits pois, haricots verts, fèves.Recette idéale pour composer une belleassiette végétari<strong>en</strong>ne sans se ruinerl faut deux ou trois personnes <strong>en</strong> cuisine avec chacune des traditions culinairesIbi<strong>en</strong> affirmées... Le must étant de prévoir de se retrouver la veille pour fairetremper les légumineuses et débroussailler l'atelier de création gourmande.Quelques louches d'heures et minutes à passer <strong>en</strong>semble <strong>en</strong> privilégiant sourireset bonne humeur et disponibilité des papilles !Il faut prévoir par personne :• 100 g de céréales complètes variées, locales ou de proximité• 20 g à 50 g de légumineuses non trempées, au choix des humeurs• 150 g à 300 g de légumes de saison à cuire dans des épices ou du bouillon,ou à ciseler crus pour la touche finale• 1 cuillère à soupe de graines germées (voir ci-dessous) pour l'architecture del'assiette et le vivant à l'état pur• 1 poignée d'herbes sauvages ciselées avec un peu d'huile, de sel et d'ail (ortie,chénopode, moutarde, allière, mouron ou petite stellaire, consoude, piss<strong>en</strong>lit…)pour ce pesto sauvageon et surpr<strong>en</strong>ant au p'tit goût de revi<strong>en</strong>s-y !• quelques fruits secs (raisins, abricot, datte...) pour la douceur du sucre.Mixez et variez les inspirations<strong>en</strong> chair et <strong>en</strong> os et lessuggestions livresques ; autrem<strong>en</strong>tdit, inspirez-vous, maisdétournez à l'<strong>en</strong>vi les recettesconnues, faites danser lesépices <strong>en</strong> poudre, <strong>en</strong> grainesou <strong>en</strong> feuilles fraîches (curcuma,moutarde, cannelle,cumin, curry, coriandre, gingembre,muscade, etc.) etdéclarez-vous à tour de rôlechef d'orchestre d'une grandesymphonie d'odeurs, de couleurs,de formes pour cettecréation originale, artisanale,inédite et innovante de savoureuxmélanges. ImaginezvousCarotte, Poireaux, Chou,F<strong>en</strong>ouil, et demandez-vouscomm<strong>en</strong>t vous aimeriez qu'onvous lave, qu'on vous brosse,qu'on vous effeuille. Préférezvousqu'on vous découpe ouqu'on vous cisèle ? Enmignonnette, <strong>en</strong> juli<strong>en</strong>ne, <strong>en</strong>diamant ? Dans quel ordresouhaitez-vous <strong>en</strong>suite opérerles assemblages ?Invitez vos plus bellesmarmites, tapissez-les généreusem<strong>en</strong>td'huile verte ouorangée, solaire et parfuméeMoutsieá Christine Charles, du Comptoir du Mieux être, anime descours de cuisine dans la région bordelaise, on peut la joindre au05 56 04 46 51.et laissez s'exprimer à la chaleur rondelles, tronçons, dés, lamelles, billes… Laissezcrépiter, mijoter, confire, bouillonner, ronronner autant que vous souhaitez. Parezvotre table d'assiettes jolies et métissées, de quelques sauces, condim<strong>en</strong>ts et herbesconnues… Débouchez un petit vin et refaites le monde <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant que ce petitplat-monde <strong>en</strong> création se fasse. Puis à la louche, la cuillère… prélevez de quoivous régaler de vos tambouilles diverses, <strong>en</strong> proportion qu'il vous plaira de tester.Composez votre assiette de couleurs, d'étages savoureux, parsemez du cuit, duchaud, du cru, du froid, du sec, du piquant, du vert, du t<strong>en</strong>dre, du ferm<strong>en</strong>té, dusalé… et laissez-vous séduire par la gourmandise d'avoir <strong>en</strong>fin pris le temps decuisiner, de vous nourrir tout simplem<strong>en</strong>t...Hédia Messaoudi-Flynn ■S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20091 1


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiqueEt égalem<strong>en</strong>t■ Association végétari<strong>en</strong>nede France, BP 4,77390 Chaumes-<strong>en</strong>-Briewww.vegetarisme.fr.■ AVIS, AssociationVégétari<strong>en</strong>ne & Végétali<strong>en</strong>ned'InformationS40, rue Alfred-Duméril -31400 Toulousehttp://avis.free.frPour finir, insistons sur les graines germées etles plantes sauvages qui offr<strong>en</strong>t des protéines dehaute qualité à très faible coût.Les mauvaises herbes que l'on aime cuisiner,au-delà de leur originalité et de leur apport <strong>en</strong> vitamineset oligo-élém<strong>en</strong>ts, nous font porter un autreregard sur le végétal : le piss<strong>en</strong>lit, le mouron, lepourpier, la mauve, l'ail sauvage, la consoude etl'ortie (la plante sauvage la plus riche <strong>en</strong> protéines :8 % à 20 % <strong>en</strong> poids frais !).Les graines germées, elles, sont des trésorsnutritionnels pour les régimes équilibrés moinscarnés. La germination <strong>en</strong>traîne une série de transformationsqui facilit<strong>en</strong>t la digestion de l'amidon,l'assimilation des oligoélém<strong>en</strong>ts et augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t lavaleur nutritive et protéique. Les graines de sojavert, de tournesol, de sésame, de brocolis et d'alfaalfa(luzerne) conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des taux de protéinestrès intéressants.Ces protéines <strong>en</strong>vahissantes200150100500Source : Claude Aubert, 2006Isabelle Ortuño ■Fondatrice de L'appétit des possibles, Toulouse.Surface nécessaire à la productionMètres carrés par kilogramme de protéineL'appétit des possiblese nourrir est, incontestablem<strong>en</strong>t, un acte poli-; pourtant, <strong>en</strong>core trop de r<strong>en</strong>contres,Stiquefestivals et autres manifestations politiques (ycompris altermondialistes), nous propos<strong>en</strong>t deboire du Coca-cola et de la Heinek<strong>en</strong> … et demanger des brochettes de viande industrielle avecdes frites surgelées dans une baguette bi<strong>en</strong> blanchegonflée au glut<strong>en</strong>… Nous pouvons alors contesteret résister, un sandwich à la main !L'association toulousaine L’appétit des possibles,à travers ses actions, t<strong>en</strong>te de redonner tout sons<strong>en</strong>s et sa valeur à l’acte de cuisiner, pour mieux s<strong>en</strong>ourrir. Elle propose une cuisine itinérante pourles foires, les festivals, les manifestations et autresmarchés, où elle pose ses marmites odorantes etfumantes. Les graines, mauvaises herbes etlégumes biologiques sont de saison et locaux.Dans une approche culinaire ludique, généreuse etinteractive, l'équipe prépare,transforme et cuisine sur place,invitant les convives à la curiosité,l’intérêt, la découverte etl’échange, cassant ainsi l’effrayantelogique spectateurconsommateuret ouvrantl’appétit… l’appétit des possibles!MoutsieIsabelle Ortuño ■L’appétit des possibles,36, rue Bernard-Mulé31400 Toulouseappetitdespossibles@gmail.com.á Moutsie anime régulièrem<strong>en</strong>t des stages dans l'Aude :• cuisine à partir de plantes sauvages (du 15 au 19 avril),• id<strong>en</strong>tification et utilisation des plantes sauvages comestibles et méd<strong>ici</strong>nales(8 au 11 mai ou 21 au 24 mai)• faire ses produits naturels à base de plantes (cosmétiques, soins, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>,alim<strong>en</strong>taires) (8 au 11 novembre)Moutsie, L'Ortie, Lasserre-du-Moulin, 11260 Saint-Jean-de-Paracol,tél. : 04 68 20 36 09, http://perso.wanadoo.fr/lortie/Moutsie1 2 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiqueLes Jardins de la HauteVallée de l'AudeUne av<strong>en</strong>ture collective qui a de la pêche et du jus !La COOPÉRATIVE LES JARDINS DE LA HAUTEVALLÉE DE L’AUDE EST UN ATELIER DE TRANSFORMAtionartisanale de fruits et légumes. Elle est installéeà la sortie de Couiza, sur la route de Quillan, etdispose de 450 m 2 . Elle met à disposition des agriculteursdeux ateliers de fabrications équipés, l’unpour l’élaboration des produits liquides (jus et nectars),l’autre pour l’élaboration de produits solides(confitures, compotes, pâtés végétaux).Les producteurs réserv<strong>en</strong>t un atelier, vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tavec leur matière première (fruits, légumes) et leurmain-d’œuvre – familiale ou év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t salariée– et ils élabor<strong>en</strong>t les produits finis qu’ils souhait<strong>en</strong>t(recettes personnalisées) avec l’appui dutechn<strong>ici</strong><strong>en</strong>. Ce dernier part<strong>ici</strong>pe aux travaux pourles liquides et conseille pour les solides. Le secrétariatde la coopérative assure la gestion du cal<strong>en</strong>drierde l’utilisation des ateliers, l’archivage desfiches de fabrication, l’autocontrôle des lots élaborés,la facturation… Les adhér<strong>en</strong>ts repart<strong>en</strong>t avecleurs produits conditionnés <strong>en</strong> bouteilles oubocaux nus. Ils étiquett<strong>en</strong>t, emball<strong>en</strong>t et commercialis<strong>en</strong>tà partir de leur propre exploitation.Pour répondre à une demande des commerceslocaux et des collectivités locales ou territoriales,une gamme collective de produits du terroir a étéconstituée. Elle est commercialisée par l’intermédiairede la coopérative.Grâce à l’effet de gamme et au service r<strong>en</strong>du <strong>en</strong>terme de logistique (groupage des livraisons, suivi,D.R.facturation), la "coop" opère sur des circuits différ<strong>en</strong>tsdes agriculteurs, <strong>en</strong> général limités à la v<strong>en</strong>teà la ferme ou sur quelques foires, et avec desmarges supérieures à celles des agriculteurs.Depuis sa création <strong>en</strong> 1992 et du fait de sonexist<strong>en</strong>ce, la coopérative a créé des possibilitésd’installations et/ou de consolidation du rev<strong>en</strong>uagricole existant. Les produits issus de la "coop"sont majoritairem<strong>en</strong>t commercialisés localem<strong>en</strong>t, àla ferme ou sur les marchés de produits fermiers etbio. Cette commercialisation de proximité fixelocalem<strong>en</strong>t la valeur ajoutée. En dix ans, le nombred’adhér<strong>en</strong>ts a triplé (66 <strong>en</strong> 1997, 120 <strong>en</strong> 2001, 200aujourd'hui, <strong>en</strong> grosse majorité dans les Pyrénéesaudoises).Depuis 2001, la coopérative a <strong>en</strong>trepris, avecl’aide de la Chambre d’agriculture et du Syndicatinterchambres d'agriculture d’élevage (SIME), uninv<strong>en</strong>taire du pot<strong>en</strong>tiel de production locale "pommiers,poiriers" abandonnés aujourd’hui mais suffisamm<strong>en</strong>tvigoureux pour être remis <strong>en</strong> état deproduction. Ce chantier d’<strong>en</strong>vergure s’inscrit dansle cadre de la politique de qualité que la coopérativesouhaite mettre <strong>en</strong> place. L’objectif est de développerune gamme de jus et nectars fermiers issusde variétés anci<strong>en</strong>nes locales.En 2008, la production aura été de 100 000litres de jus de fruits et 3000 tonnes de produitssolides.■ Les Jardins de la HauteVallée de l'Aude,ZI Pastabrac. 11190 Couiza,tél. : 04 68 74 14 74,http://coop-jhv.org.Ö Préparation des confituresD.R.á Mise <strong>en</strong> bouteille des jus de fruitsM. et P. P. ■S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20091 3


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiqueManger localem<strong>en</strong>t,le défi au quotidi<strong>en</strong>Nous vivons sous l’épée de Damoclès : la raréfaction et l'augm<strong>en</strong>tation du prix dupétrole. Notre nourriture <strong>en</strong> dép<strong>en</strong>d pour sa production comme pour son acheminem<strong>en</strong>t.Dans ce contexte, que se passe-t-il si l'on <strong>en</strong>lève à nos sociétés cet élém<strong>en</strong>tdéterminant ?á Malgré une charte qui <strong>en</strong>courageles magasins à se fournir localem<strong>en</strong>t,le réseau des Biocoop transported'énormes quantités de produits.Que se passerait-il sans pétrole ?á Un exemple d'absurdité dans labio : les citrons pouss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Italie et<strong>en</strong> Espagne… et même dans le sudde la France. Pas besoin de leur fairefaire 10 000 km.1. Outre Sil<strong>en</strong>ce, L’Indép<strong>en</strong>dant, laDépêche du Midi, La Voix du Midi,Métro, RMC, Sud Radio, M6, TF1,100 pour 100, RCF Pays d’Audem’ont déjà contacté.MoutsieMoutsieMES INTERLOCUTEURS ME SCRUTENT DEHAUT EN BAS POUR VÉRIFIER SI J’AI FONDUcomme me le prédisai<strong>en</strong>t des dizaines de personnes.Voilà maint<strong>en</strong>ant trois mois, àCastelnaudary dans l’Aude, que je me nourrisexclusivem<strong>en</strong>t de produits ayant poussé à moinsde 150 km de chez moi et <strong>en</strong> faisant mon possiblepour <strong>en</strong> consommer le maximum dans un rayonde 15 km. Engagé, je cherche un moy<strong>en</strong> de s<strong>en</strong>sibilisationautour des questions de souveraineté alim<strong>en</strong>taire,de préservation de la terre nourr<strong>ici</strong>ère etde son accès.A la recherchedes produits locauxIl m’a d’abord fallu me débarrasser de tout cequi v<strong>en</strong>ait de trop loin (café, sucre, chocolat,conserves, aromates exotiques, thé…), repérer lesproducteurs locaux (maraîchers, éleveurs, vignerons…)et les magasins qui propos<strong>en</strong>t des produitslocaux bruts.Le plus souv<strong>en</strong>t, je n’ai pas changé grandem<strong>en</strong>tmes habitudes car je me nourrissais déjà pas mal<strong>en</strong> local. En effet, <strong>en</strong> ce qui concerne les légumes,je me fournissais à l'AMAP que j’ai créée il y aquatre ans… Concernant la viande et le vin, l’associationOccitanie-Passerelle que nous avons crééel’année dernière fait, <strong>en</strong>tre autres, des commandesgroupées de viande auprès d’un éleveur local, dustock à dom<strong>ici</strong>le de produits v<strong>en</strong>ant des producteurspour qui elle v<strong>en</strong>d, sans commission, du vinrouge, de la blanquette de Limoux, des pâtés, dumiel… Il m’a donc fallu trouver des pâtes et du rizlocaux. Ce fut fait avec les pâtes du moulin dePerrine et le riz de l’Etang de Marseillette, à côté deCarcassonne.Concernant ce qui donne <strong>en</strong>vie de mangerautre chose, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce le pain, j’ai trouvé dejeunes paysans boulangers qui se sont tout récemm<strong>en</strong>tinstallés à quelques kilomètres de chez moi.J’ai eu l’honneur d’être un de leurs tout premierscli<strong>en</strong>ts.Il m’a fallu m’organiser <strong>en</strong> fonction des invitations: quand je suis invité, la "puissance invitante"fait son "local" et je complète avec ce qu’elle n’a paspu trouver. Ma voiture est dev<strong>en</strong>ue une véritableépicerie ambulante pour parer à toute invitationsurprise. Je me ballade avec des légumes, du saucisson,du pain, des conserves de coulis à la viandeet des potées au canard que j’ai préparées au coursd’ateliers collectifs de conserves (eh oui, il y a despersonnes qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t à moi !).J’aime bi<strong>en</strong> boire de la bière au bar mais comm<strong>en</strong>tcontinuer à y aller, pour ne pas me couper dela société, sans perdre mon pari ? En allant voir mafamille dans le Lot, je me suis donc arrêté dans leTarn, chez un brasseur qui fait égalem<strong>en</strong>t son orgeet son houblon, ce qui est extrêmem<strong>en</strong>t rare. Je luiai acheté des canettes que j’ai laissées au bar del’Industrie que je fréqu<strong>en</strong>te (le responsable aaccepté !). Je peux ainsi y aller sans fauter et,quand je ne bois pas de bière, c’est de l’eau chaudequ’il me sert, dans laquelle je fais infuser de lam<strong>en</strong>the, de la sauge, du thym ou du romarin queje sors de ma poche…Quels changem<strong>en</strong>ts ?"Qu’est ce qui a changé le plus pour vousdepuis trois mois ?" me demand<strong>en</strong>t des journalistes.B<strong>en</strong> <strong>en</strong> fait, c’est justem<strong>en</strong>t la médiatisation :je passe autant de temps à parler de ce que je faisqu’à faire ce dont je parle… L’objectif étant tout demême depuis le début, de faire "tache d’huile" et depénétrer les consci<strong>en</strong>ces des consommateurs et desélus avec la notion de souveraineté alim<strong>en</strong>taire,même sur nos territoires apparemm<strong>en</strong>t à l’abri dela pénurie… Je n’avais pas ant<strong>ici</strong>pé le temps quecela me pr<strong>en</strong>drait 1 .J’ai déjà débattu avec des élèves lors d’interv<strong>en</strong>tionsdans des lycées et, plus récemm<strong>en</strong>t, avec ledirecteur de la Chambre d’agriculture de l’Aude, aucours d’un débat citoy<strong>en</strong> fort intéressant initié parun conseil mun<strong>ici</strong>pal.J’ai égalem<strong>en</strong>t pu animer un atelier avec l’associationd’aide familiale populaire de Castelnaudary,sur le thème "manger bon, moins cher et local".Pour l’occasion, nous avons préparé des gâteauxuniquem<strong>en</strong>t avec des ingrédi<strong>en</strong>ts locaux et pressédes pommes locales pour <strong>en</strong> extraire le jus. Toutcela a été fait avec les coordonnées, chiffré à l’europrès, et comparé avec des produits du commerce.Amnesty International m’a égalem<strong>en</strong>t demandéd’organiser un casse-croûte paysan local…Toutes ces soll<strong>ici</strong>tations montr<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que c<strong>en</strong>’est pas simplem<strong>en</strong>t un effet de mode mais qu’il ya un réel questionnem<strong>en</strong>t dans la société…Ainsi, je ne suis pas dev<strong>en</strong>u asocial, contrairem<strong>en</strong>tà ce que certains craignai<strong>en</strong>t : je n’ai jamaisautant côtoyé de monde (producteurs, personnesintriguées, intéressées, donneuses d’astuces, journalistes,élus, associations…).Stéphane Linou ■www.mangeonslocal.frMoutsie1 4 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiqueManger <strong>en</strong> toute cohér<strong>en</strong>ceRemplir notre assiette de produits bio n’est qu’ une étape sur le chemin de lacohér<strong>en</strong>ce pour notre santé et celle de la terre. L’état des lieux <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talnous impose de poursuivre le chemin. Le calcul de l’empreinte écologique est unoutil nous permettant de mieux compr<strong>en</strong>dre les <strong>en</strong>jeux de nos actes d’achat,d’eux dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l’av<strong>en</strong>ir de tous.Moutsieá Des productions d’été servies <strong>en</strong> plein hiver !EMPREINTE ÉCOLOGIQUE EST UNE MESUREL’ DE LA PRESSION QU’EXERCE L’HOMME SUR LAnature. Elle représ<strong>en</strong>te la superf<strong>ici</strong>e planétairemoy<strong>en</strong>ne nécessaire à chaque individu pour satisfairela totalité de ses besoins. Elle s’exprime <strong>en</strong>mètre carré, hectare ou planète. Les calculs se fontpour une année et se repartiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> groupes :habitat, transport, alim<strong>en</strong>tation, eau, production(de l’extraction à la gestion des déchets).L’empreinte écologique humaine globale del’humanité a doublé au cours de ces 35 dernièresannées et dépasse de 20 % les capacités biologiquesde la terre. Cette superf<strong>ici</strong>e varie beaucoupd’une nation à l’autre <strong>en</strong> fonction du niveau de vie.Elle est de 1.1 ha au Sénégal, 9,6 ha <strong>en</strong> Amériqueet de 5,6 ha <strong>en</strong> France dont 1,6 ha uniquem<strong>en</strong>tpour l’agriculture. Selon une estimation, l’empreintequ’il faudrait respecter pour ne consommerqu’une planète serait de 1,6 ha par personne.A chacun-e ses incohér<strong>en</strong>ces…Il existe un écart <strong>en</strong>tre l’opinion positive desconsommateurs concernant « la protection de laplanète » et leur actes d’achats concrets. Il est surpr<strong>en</strong>antde voir combi<strong>en</strong>, parmi les militant-e-s,syndicalistes, déf<strong>en</strong>seurs de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, leli<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les actions qui sont combattues et lacohér<strong>en</strong>ce au quotidi<strong>en</strong> n’est pas intégré. pourquoides militant-e-s se mobilisant contre la prés<strong>en</strong>ced’un incinérateur finiss<strong>en</strong>t-ils la journée par unrepas <strong>en</strong> utilisant des verres et assiettes <strong>en</strong> plastiques,ou des personnes militants contre l’injusticesociale achèt<strong>en</strong>t-ils leurs légumes <strong>en</strong> hypermarchésalors que ceux là sont cultivées par des immigréstravaillant dans des conditions proches de l’esclavagisme1 . Nos efforts du quotidi<strong>en</strong> sont bizarrem<strong>en</strong>ttaxés d’intégrisme par de valeureux just<strong>ici</strong>ersdu syndicalisme.L’empreinte écologique ducitoy<strong>en</strong> qui achète bioCertain consommateur de bio exige des producteursde bons et beaux produits et exempts deproduits chimiques. Qu’importe que ceux-ci soi<strong>en</strong>tcultivés sous serre, emballés dans du plastique etprovi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’un pays lointain… il ne fait pas leli<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre sa petite santé et celle de la planète.Le tableau de la page 17, où le mot « agriculture» est remplacé par le mot « consommation »,volontairem<strong>en</strong>t schématisé, nous permet de compr<strong>en</strong>dreque lors de nos achats, nous ne faisons pastoujours ce que nous exigeons de nos fournisseurs.Sa lecture nous permet de bi<strong>en</strong> saisir l’impact finalde nos actes quotidi<strong>en</strong>s, concernant l’alim<strong>en</strong>tation,sur notre toute petite planète.Le modèle de consommation des occid<strong>en</strong>tauxt<strong>en</strong>d majoritairem<strong>en</strong>t vers la première colonne. Ilne concerne qu’un petit milliard des habitants surla terre mais à eux seuls ils consomm<strong>en</strong>t 80 % desressources. Les autres 6 milliards (qui seront 8 milliards<strong>en</strong> 2030) devront se cont<strong>en</strong>ter du reste. Cedébut du 21 e siècle est une rupture dans l’histoirede l’humanité. C’est la fin des illusions. Notre terreest un espace fini. Nous compr<strong>en</strong>ons <strong>en</strong>fin que laterre, l’eau, l’air sont des ressources épuisables etque nous sommes trop nombreux pour la gaspiller.> Pour aller plus loin■ Manger bio, pourquoi ?comm<strong>en</strong>t ? Le guide duconsommateur éco-responsable,Pascal Pavie et Moutsie,éd. Edisud, 2008■ Les plantes sauvagescomestibles, mode d'emploi,Moustie, éd. Utovie, 2006.■ La nouvelle assiette, lescéréales au m<strong>en</strong>u, ClaudeAubert, éd. Terre vivante, 2001.■ La cuisine à quat'sous, bi<strong>en</strong>manger sans se ruiner, ClaudeAubert, éd. Terre vivante, 2004.■ Manger bio, c'est pas du luxe,Lylian Le Goff, éd. Terre vivante,2006.■ Graines germées, ValérieCupillard, éd. La plage, 2005.■ Les pieds dans le plat, la facecachée de notre alim<strong>en</strong>tation,BD de Karine Sabatier-Maccagno et Loïc Hamon,éd. Elka, 2007.■ Tout bio or not tout bio ?une agriculture pour le 21 esiècle, Matthieu Calame,éd. Charles-Léopold-Mayer, 2007.■ Bon, propre et juste, éthiquede la gastronomie et souverainetéalim<strong>en</strong>taire, Carlo Petrini,éd. Yves-Michel.■ Le sol, la terre, les champs,Claude Bourguignon,éd. Le sang de la terre, 2002.■ Nourrir la planète, MichelGriffon, éd. Odile-Jacob, 2006.■ Viande : Chick<strong>en</strong> Flu opéra(le scandale de la grippeaviaire), Hammle Hannes,éd. Esprit frappeur, 2007.■ Santé, m<strong>en</strong>songes et propagande,Thierry Souccar, IsabelleRobard, éd. Seuil, 2004.■ Agriculture et santé,Moricourt Guillaume,éd Dangles, 2005.1. Les nouveaux esclaves du capitalisme,Patrick Herman, éd. Audiable vauvert, 2008.Des produits locaux <strong>en</strong> conserve réutilisables ÜMoutsieS!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20091 5


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologique■ Toxiques alim<strong>en</strong>taires,Marie Langre et MauriceRabache, éd. Librio, 2005.■ Bio, raisonnée, OGM,Claude Aubert, Blaise Leclerc,éd Terre Vivante, 2003.■ Espérance de vie, la findes illusions, Claude Aubert,éd Terre vivante, 2006.■ Arômes dans notre assiette,Grimm Hans-Ulrich,éd. Terre Vivante, 2004.■ Mais d'où vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t noslégumes ? El Ejido, terre de nondroit, Forum civique europé<strong>en</strong>,éd. Golias, 2003.■ Les coulisses de la grandedistribution, Christian Jacquiau,éd. Albin-Michel, 2000.■ Le sucre et la faim, RobertLinhart, éd. de Minuit, 2003.■ Sugar blues, le roman noirdu sucre blanc, William Dufty,éd. Guy Trédaniel, 1990.> Revues■ Grandir autrem<strong>en</strong>t,hors série octobre 2008 : versune alim<strong>en</strong>tation consci<strong>en</strong>te.■ Nature & Progrès,la revue de la bio, n°68,été 2008 : Alim<strong>en</strong>tationet effet de serre.■ Terre et humanisme,4 e trimestre 2008,Manger ou se nourrir ?■ Politis, hors série, juin 2007 :commerce équitable, l'empreintebio.> Et égalem<strong>en</strong>t■ Mouvem<strong>en</strong>t Slow Food FranceMontpellier SupAgro2, place Pierre-Viala (Bât. 12)34060 Montpellier cedex 1Tél : 04 99 61 30 45www.slowfood.fr.Pr<strong>en</strong>dre le temps de bi<strong>en</strong> manger.■ Alim<strong>en</strong>tation vivanteEric Viard / BiovieLe village11190 Sougraignewww.eco-bio.info/main2.htmlPromotion de la nourriture crue.■ La vie <strong>en</strong> germe,12, av<strong>en</strong>ue Joffre,89000 Auxerre.vie<strong>en</strong>germe@orange.frSommes-nous tous drogués au sucre ?e problème du sucre ne se réduit pas à celui deLnotre santé. Il est aussi et surtout celui de notreplanète et du rapport que nous voulons <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>iravec l’humanité.La première réponse serait de manger moins desucre, de nous désintoxiquer, de démasquer lessucres cachés dans notre alim<strong>en</strong>tation, de choisirles sucres non raffinés comme le rapadura ou lemoscovado bi<strong>en</strong> supérieurs pour la santé.La seconde réponse serait de choisir un sucre bio etéquitable. Mais les normes bio n’empêch<strong>en</strong>t pas ladéforestation nécessaire pour la culture et ladéshydratation de la "bagasse", le jus de la canne,qui conti<strong>en</strong>t 70 % d’eau. L’économie du sucre resteimprégnée des rapports de domination coloniale.La troisième réponse serait de choisir des sucresd’origine plus locale comme la betterave (très rare <strong>en</strong>bio) ou des alternatives tels que les sirops ou maltsde céréales (blé, orge, maïs, riz), les fructoses et lesmélasses de fruits (pommes, poires) et bi<strong>en</strong> sûr lesmiels, malheureusem<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus rareslocalem<strong>en</strong>t. Les sirops d’agave et d’érable, ainsique la mélasse pure de canne, sont de bonne qualitémais non locaux. Une alternative intéressanteest la stévia (Stevia rebaudiana), plante au fort pouvoirsucrant (10 à 15 fois plus que le sucre), maint<strong>en</strong>antv<strong>en</strong>due <strong>en</strong> tant que plante sur les marchés,dans les pépinières (les graines germ<strong>en</strong>t diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>t).Il faut la couper régulièrem<strong>en</strong>t sans jamaisla laisser fleurir et faire sécher les feuilles. Celles-ciLe modèle de vie de la première colonne n’estpas généralisable. Il n’est plus un av<strong>en</strong>ir et il nousmène au chaos. Si nous continuons tous à vouloirsuivre le modèle de la première colonne, comme lefont les pays émergeants — la Chine, l’Inde, leBrésil, etc. — les conflits pour l’eau, la terre vonts’amplifier rapidem<strong>en</strong>t et nous « immerger ».Une prise de consci<strong>en</strong>ce atteint de plus <strong>en</strong> plusde citoy<strong>en</strong>s sur les nuisances de la premièrecolonne. Peu à peu certains se dirig<strong>en</strong>t vers ladeuxième colonne. Ils inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un nouvel art devivre plus proche de la nature mais dans uneont un léger goût de réglisse et sont surtout intéressantespour sucrer des liquides. On trouve parfoisde la poudre de stévia dans les magasins bios.M et PP.á La Stevia peut se cultiver sur le bord de la f<strong>en</strong>êtredémarche personnelle qui ne suffira pas à rétablirles équilibres parce qu’elle n’est pas tournée sur laglobalité du vivant.L’av<strong>en</strong>ir des 8 milliards que nous serons bi<strong>en</strong>tôtn’est <strong>en</strong>visageable que si résolum<strong>en</strong>t nous nousori<strong>en</strong>tons peu à peu vers la troisième colonne.L’espérance de l’humanité est dans ce rêve collectif.Nous n’<strong>en</strong> connaissons pas d’autres pour ce millénaire.D.R.M. et P. P. ■Préparation de cagettes de légumes Üde saison dans une AMAP.1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009Moutsie


Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologiquePour quelle consommationoptez-vous ?Le plus grand nombre fait… Beaucoup font déjà ça… Il serait bi<strong>en</strong> d’aller vers…Achat au supermarchéUn produit bio par mois <strong>en</strong> supermarchéLe prix est prioritaireTout au moins cherAchat bio dans les magasins spécialisés,dans les supermarchéset sur les marchésLa qualité est une prioritéLe prix vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suiteAchat bio <strong>en</strong> Biocoop, AMAPou groupem<strong>en</strong>ts d’achatet sur les marchésEconomieSimpl<strong>ici</strong>té et sobriétéSouti<strong>en</strong> social avant le prixPas de souci d’emballage Peu de souci d’emballage Tri avant l’achatUne poubelle par jourPeu de triPas d’économie d’énergiePour cuisiner : électr<strong>ici</strong>té + gazMicro-ondesMatériaux de cuisine indiffér<strong>en</strong>tsPeu d’eau du robinetSodas, jus de fruits, apéroset vin de mauvaise qualitéConsommation de médicam<strong>en</strong>tsallopathiquesJamais de tisaneAchat rapide,immédiat et au moins cherGrand réfrigérateur et congélateurSucres raffinésSuccédanés et édulcorants sans limiteLe li<strong>en</strong> direct <strong>en</strong>tre la santéet l’alim<strong>en</strong>tation est ignoréViande à tous les repasPoisson surgelé,panné ou pré-cuisinéTrop de selGlace saturée de colorants et de sucres,<strong>en</strong> grande quantitéSi jardin : potager et horticoleavec pest<strong>ici</strong>des et <strong>en</strong>graisPelouse arroséeUne poubelle par semaineTri des déchets après usagePeu d’économie d’énergie :gaz, électr<strong>ici</strong>téPas de casserole <strong>en</strong> aluminiumTéflon jeté dès que rayéEau <strong>en</strong> bouteille plastiquePichet avec eau filtrée ou osmoseurVin et jus bioPharmacie naturelle, homéopathie,Complém<strong>en</strong>ts alim<strong>en</strong>tairesLa tisane principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> infusetteAchat réfléchi sur la qualitéFrigo et congélateur basse consommationSucre bio, Rapadura, miel bioChocolat bioImportance de bi<strong>en</strong> mangerdes produits sains et biosViande bio 2 à 3 fois par semaineParfois végétarismePoissons frais et surgelésSel de l’Atlantiquesauce de soja-tamariGlaces et sorbets biosSi jardin : potager et horticole<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u avec produits biosUne poubelle par moisTri et recyclage maximumCuiseur solaire + boisMarmite norvégi<strong>en</strong>neTrempage des alim<strong>en</strong>ts pour raccourcirle temps de cuissonCasseroles et poêles de qualitéPas de téflonPas de bouteille d’eau <strong>en</strong> plastique,eau à la source ou filtréeL’alim<strong>en</strong>tation et le repos<strong>en</strong> première médecine.NaturopathieTisane de plantes cueillies.Pas d’achat de plantes <strong>en</strong> voie de disparitionAchat réfléchi sur l’origineet l’impact écologiquePas de congélateurPetit frigo <strong>en</strong> été seulem<strong>en</strong>tPeu de sucrerieMiel local, Malt de riz,Fruits, StéviaAlim<strong>en</strong>tation locale et de saisonDu jardin si possibleVégétarismeou, exceptionnellem<strong>en</strong>t, viande localePeu ou pas de poissonAucun <strong>en</strong> voie de disparitionPeu de sel de Guérande,Parfois sauce de soja-tamariPas ou très peu de glaceSi jardin : potager et plantes sauvagesse côtoyant avec refuges pour faune sauvage,utilisation de purins de plantesBesoin de 3 planètes Besoin de 2 planètes Besoin d’une planèteS!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20091 7


agri-bioDonnéesstatistiquesL'Ag<strong>en</strong>ce bio a publié à la docum<strong>en</strong>tationfrançaise une compilationde très nombreuses donnéessur l'agriculture biologique <strong>en</strong>France (L'agriculture biologique<strong>en</strong> France, chiffres 2007, 168 p.,25 €). On peut égalem<strong>en</strong>t téléchargersur son site (www.ag<strong>en</strong>cebio.org)de nombreuses donnéessur la situation à l'étranger et égalem<strong>en</strong>tconsulter un annuaire desproducteurs et transformateurs.L'occasion de constater que dansde nombreuses régions, après unemontée rapide du nombre d'exploitations,on a une stagnation depuis2002, ce qui r<strong>en</strong>d pour le moinshasardeux les discours gouvernem<strong>en</strong>tauxqui veul<strong>en</strong>t un triplem<strong>en</strong>tdes surfaces d'<strong>ici</strong> 2012.MorbihanManque devocationsDans le départem<strong>en</strong>t duMorbihan, selon les chiffres duGAB56, Groupem<strong>en</strong>t des agriculteursbio, on compte 203 fermessoit 7840 hectares <strong>en</strong> bio, 2,3%des terres agricoles du départem<strong>en</strong>t.Alors que ces nombres augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ttrès l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, les repasbios servis par les collectivités sont<strong>en</strong> hausse rapide (809 000 repas<strong>en</strong> 2007 pour 51 collectivités,+26%), ce qui pose un problèmed'approvisionnem<strong>en</strong>t. Le GABorganise des souti<strong>en</strong>s techniquesaux agriculteurs conv<strong>en</strong>tionnelsqui souhait<strong>en</strong>t passer <strong>en</strong> bio, maisle manque de souti<strong>en</strong> au niveauLoire AtlantiqueCamp climat1 er au 8 août 20091 8 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009KokopelliPour des pratiques alternativesL'association Kokopelli qui fait la promotion et la diffusion desem<strong>en</strong>ces diversifiées, anime égalem<strong>en</strong>t de nombreux stages de formationtout au long de l'année.Des séminaires pour appr<strong>en</strong>dre à produire ses sem<strong>en</strong>ces, animés par RaoulJacquin, sont organisés <strong>en</strong> Belgique (7 et 8 mars), au Verdon, Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce (25 et 26 juillet, 12 et 13 septembre), à Lablachère, chezTerre et Humanisme, <strong>en</strong> Ardèche (29 et 30 août), à S<strong>en</strong>gouagnet, Haute-Garonne (26 et 27 septembre). Un séminaire apiculture alternative estorganisé près d'Alès, Gard, les 9 et 10 mai. Des séminaires agro-écologie,animés par Stéphane Fayon, sont organisés du 21 au 24 mai à Longo Maï,Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce (21 au 24 mai), <strong>en</strong> Belgique (29 au 31 mai),dans les Cév<strong>en</strong>nes (5 au 7 juin), à Bourbon-l'Archambault, dans l'Allier (12au 14 juin), à Morlaix, <strong>en</strong> Bretagne (26 au 28 juin). Par ailleurs, un séminairede neuf jours est organisé dans les Cév<strong>en</strong>nes du 20 au 28 juin 2009 avec au programme la production desem<strong>en</strong>ces (avec Raoul Jacquin) l’agro-écologie (avec Stéphane Fayon), l’apiculture alternative (avec MauriceChaudière), les plantes méd<strong>ici</strong>nales et alim<strong>en</strong>taires sauvages (avec Bernard et Annie-Jeanne Bertrand, Editionsde Terran), l’information sur les nécro-technologies agricoles (avec Jean-Pierre Berlan), les soins aux arbres etaux plantes (avec Eric Petiot), la culture des céréales à paille dans le jardin (avec Jean-Pierre Bolognini).A noter qu'un quart des places sont offertes gracieusem<strong>en</strong>t à des jeunes de moins de 30 ans actifs dans actionscommunautaires, des pratiques agricoles, des jardins associatifs…Association Kokopelli, Oasis, 131, impasse des Palmiers, 30100 Alès,tél. : 04 66 30 64 91 ou 04 66 30 00 55, www.kokopelli.asso.fr.national freine le mouvem<strong>en</strong>t.(Symbiose, avril 2008)Haute-GaronneHorticulturebiologiqueLe c<strong>en</strong>tre horticole de Colomiersdispose de 2500 m 2 de serres pourproduire des fleurs pour la commune.Depuis début 2007, les 66jardiniers part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à un programmebiologique intégré qui, parla gestion des insectes et acari<strong>en</strong>sprés<strong>en</strong>ts dans les serres, permetd'éviter tout recours à des pest<strong>ici</strong>deset même à des produits sanitairesautorisés <strong>en</strong> bio. 120 000D.R.fleurs de 200 espèces sont ainsiproduites chaque année.Loir-et-CherFerme deSainte-Marthe<strong>en</strong> dangerFerme-pilote europé<strong>en</strong>ne pourl'agriculture biologique, conservatoiredes espèces potagères etfruitières anci<strong>en</strong>nes, animée parPhilippe Desbrosses, pionnier dubio, la ferme de Sainte-Marthe, <strong>en</strong>Sologne, est m<strong>en</strong>acée d'anéantissem<strong>en</strong>t.Elle est saisie et mise <strong>en</strong>v<strong>en</strong>te suite à un conflit avec le■ HQE. Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, se targue d'être conçu <strong>en</strong>"haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale". Avec des avions àpédales ou uniquem<strong>en</strong>t des dirigeables ?■ Interpellations. Le 14 janvier 2009, une soixantainede personnes vivant à Notre-Dame-des-Landessont interv<strong>en</strong>ues pour bloquer le camion des géologuesv<strong>en</strong>us faire des carrotages. Les manifestants,malgré la prés<strong>en</strong>ce d'une douzaine de g<strong>en</strong>darmes, ontréussi à ouvrir le camion de force et à vider la terreprélevée. Deux personnes ont été interpellées et gardéesà vue p<strong>en</strong>dant vingt heures. Le 16 janvier 2009,nouvelle t<strong>en</strong>tative des géologues, accompagnés d<strong>en</strong>ombreux g<strong>en</strong>darmes. Les agriculteurs ont essayé debloquer les chemins d'accès avec leurs tracteurs. Envain. Le maire de la commune, Jean-Paul Naud, estv<strong>en</strong>u constater sur le terrain que les carrotages sefaisai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dehors des zones prévues : off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t,il s'agissait d'un agrandissem<strong>en</strong>t de route…alors que les prélèvem<strong>en</strong>ts ont été faits sur l'axe dela future piste d'atterrissage… ce qui est illégal.Plusieurs élus ont rappelé que la procédure est susp<strong>en</strong>duedans l'att<strong>en</strong>te des recours faits par plusieurscommunes.conglomérat agro-industrielLIGEA-AGRALYS, concernant unprogramme europé<strong>en</strong> inachevé.Pour sout<strong>en</strong>ir : Ferme de SainteMarthe, 41200 Millancay.Bureau : 02 54 95 45 04 -Ferme : 02 54 96 08 45info@intellig<strong>en</strong>ceverte.orgYvelinesBio contreFormule 1Sans aucune consultation, leconseil général des Yvelines s'estporté candidat pour le Grand prixde France et l'implantation d'uncircuit de Formule 1 sur les communesde Mureaux et de Flins-sur-Seine. Le choix du site pose question: il est <strong>en</strong> zone inondable,au-dessus de la deuxième nappephréatique d'Ile-de-France et faisaitl'objet jusqu'à maint<strong>en</strong>ant d<strong>en</strong>égociations pour y implanter ungrand projet d'agriculture biologiquemaraîchère destiné à alim<strong>en</strong>terla capitale selon des circuitscourts (Amap <strong>en</strong>tre autres). Ladécision du départem<strong>en</strong>t heurte deplein fouet l'autre projet porté luipar la région qui cherche à fairepasser les cultures bio de 0,78 %à 6 % de la surface de l'Ile-de-France. Plusieurs recours <strong>en</strong> justiceont été <strong>en</strong>gagés par des éluslocaux dont la mairie de Mézydéf<strong>en</strong>due par Corinne Lepage.Un collectif s'est mis <strong>en</strong> placepour demander l'abandon duprojet de circuit :www.collectif-flinssansf1.org.


alternativesBruxellessolidaireUn guide prés<strong>en</strong>tantune c<strong>en</strong>tained'adresses à Bruxellesest commercialisédans ces lieux pour9,60 €. Il est aussiconsultable sur www.guidebruxellessolidaire.be.VégétarismeLa viandepèse lourdUne équipe de recherche japonaisea calculé que produire un kilo deviande de bœuf émet autant deCO 2 qu'une voiture europé<strong>en</strong>nemoy<strong>en</strong>ne roulant 250 km etconsomme autant d'énergie qu'uneampoule de 100 watts durant 20jours. (Alliance végétari<strong>en</strong>ne, juin2008)Quell<strong>en</strong>otoriétéDes militants espérantophones ontm<strong>en</strong>é une <strong>en</strong>quête dans neuf agglomérationsde France pourconnaître la notoriété de la langueinternationale. Après interrogationde plus d'un millier de personnes, ilressort qu'<strong>en</strong>viron 40% connaiss<strong>en</strong>tl'espéranto. Le même questionnairefait lors d'un festival dethéâtre et lors d'un colloque del'Unesco donne un taux de 80%,ce qui laisse p<strong>en</strong>ser que ce sont lesplus cultivés qui connaiss<strong>en</strong>t lemieux l'exist<strong>en</strong>ce de cette langue.L'<strong>en</strong>quête montre que c'estd'abord par l'école (24%) puispar la famille (21%) qu'on <strong>en</strong><strong>en</strong>t<strong>en</strong>d parler, bi<strong>en</strong> avant lesmédias (15%). (Le monde de l'espéranto,15 octobre 2008)AC DéchetsJean Barbaroux propose au seinde sa compagnie théâtrale unspectacle de clowns qui tourneautour de la question des déchets.En 40 minutes, il prés<strong>en</strong>te leschoix que nous avons et ceux qu<strong>en</strong>ous n'avons pas, ce que l'onfabrique, ce que cela devi<strong>en</strong>t, ceque cela signifie comme modèle desociété… CompagnieDétourm<strong>en</strong>d'fon, quartier Banon,04380 Thoard, tél : 04 92 34 6940, www.detourm<strong>en</strong>dfon.org.LoiretUn jardinécologiquepartagéexpérim<strong>en</strong>talUne parcelle de 2500 m 2 située auc<strong>en</strong>tre d'Ingré, dans l'agglomérationd'Orléans, accueille un jardinécologique partagé expérim<strong>en</strong>talgéré par l'association Apacrete. Ceterrain a été prêté par Marie-Claude et Alain Degrigny qui, ausein du mouvem<strong>en</strong>t Oasis <strong>en</strong> touslieux, font la promotion de l'agroécologie.Les jardiniers attach<strong>en</strong>tune grande importance à l'accueildu public pour faire <strong>en</strong> sorte quele jardin suscite d'autres vocationsMédias■ Réfractions, c/o Publico, 145, rue Amelot, 75011 Paris, n°21, 178pages, 12 €. Thème du numéro : Territoires multiples, id<strong>en</strong>tités nomades.Intéressant débat au mom<strong>en</strong>t où l'on parle de relocalisation, de régionalisation,peut-on éviter une vision nationaliste et réactionnaire ?L'exemple des Roms comme ethnie a-territoriale, la critique des frontières…■ Ecologie & politique, 17, boulevard Foch, 45240 La Ferté-Saint-Aubin, n°37, 208 p. 18 €. Thème du numéro : L'av<strong>en</strong>ir est déjà parminous. De nombreuses réflexions sur la difficulté d'élaborer de nouvellesidéologies, la place de l'imaginaire, le risque sécuritaire et l'écofascisme…et des récits de ce que pourrait être la planète <strong>en</strong> 2108.■ Grandir autrem<strong>en</strong>t, 10, Route Nationale, 80640 ThieulloyL'Abbaye, n°15, 4,90 €. L’école n’est pas obligatoire, mais elle estpresque la norme, puisqu’elle concerne la grande majorité des <strong>en</strong>fants.Pour autant, comm<strong>en</strong>t les par<strong>en</strong>ts qui ont choisi de scolariser leurs<strong>en</strong>fants peuv<strong>en</strong>t-ils les accompagner ? Comm<strong>en</strong>t partager ses valeursde non viol<strong>en</strong>ce avec le corps <strong>en</strong>seignant ? Comm<strong>en</strong>t les par<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t-ilsaccueillir les émotions de leurs <strong>en</strong>fants et les aider à appr<strong>en</strong>dresereinem<strong>en</strong>t ?■ Ecran d'arrêt, www.ecrandarret.org, tél. : 09 50 99 25 45, ce siteinternet créé par d'anci<strong>en</strong>s animateurs de Zaléa.tv, propose sur internetdes vidéos sur des sujets militants divers : manger bio, Gaza, la crisefinancière, Rwanda…dans le domaine du jardinage biomais égalem<strong>en</strong>t pour le "vivre<strong>en</strong>semble". Association L'Apacrète,9, rue du Val-d'Orléans, 45140Ingré, tél : 02 38 43 07 37,www.lapacrete.asso.fr.MarseilleAg<strong>en</strong>ceperman<strong>en</strong>teInstallée dans une galerie d'art,l'Ag<strong>en</strong>ce perman<strong>en</strong>te est la premièresociété déclarée au registre ducommerce dont l'objet est dev<strong>en</strong>dre ri<strong>en</strong>. Ses initiateurs ne ses<strong>en</strong>tant aucune fibre pour le commercialont ainsi décidé de v<strong>en</strong>drela dernière chose qui restait àv<strong>en</strong>dre. L'Ag<strong>en</strong>ce perman<strong>en</strong>te aHéraultCravirolaLa coopérative Cravirola est née dans les Alpes-Maritimes. Se trouvant trop à l'étroit dans lesmontagnes, elle a déménagé sur un nouveau site :Le Maquis <strong>en</strong>tre Toulouse et Montpellier. Aprèsune réinstallation diff<strong>ici</strong>le, le temps de s'adapterau nouveau lieu et de pr<strong>en</strong>dre la mesure des nouveaux<strong>en</strong>jeux financiers, la coopérative a maint<strong>en</strong>antpris son rythme de croisière avec une dizainede personnes sur place <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce et de nombreusesvisites tout au long de l'année. Elle réalisetoute une série d'aménagem<strong>en</strong>ts et accueille régulièrem<strong>en</strong>tdes groupes pour des chantiers partagés.Si cela vous motive, vous pouvez lescontacter : Coopérative Cravirola, Hameau deBois bas, 34210 Minerve, tél : 04 67 23 94 77.D.R.ouvert 24h/24 du 15 au 20décembre, à la Galerie du Tableau(37, rue Sylvabelle, Marseille 6e).N'ayant pas demandé de subv<strong>en</strong>tion,les jeunes <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs n'<strong>en</strong>ont pas eu. A la différ<strong>en</strong>ce desag<strong>en</strong>ces d'intérim qui propos<strong>en</strong>t dutravail provisoire, ils proposai<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>e pas travailler durablem<strong>en</strong>t. Lesvisiteurs se sont souv<strong>en</strong>t inquiétésde savoir ce qui était à v<strong>en</strong>dre, maisc'était définitivem<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong>.TarnPrix de l'eauprogressifEn 2003, la commune de LeSequestre, près d'Albi, 1500 habitants,a lancé un processusd'Ag<strong>en</strong>da 21. C'est alors la pluspetite commune de France à s'<strong>en</strong>gagerdans cette démarche. En2004, elle a lancé une Zac pour laconstruction de 600 logem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>définissant des normes HQE, Hautequalité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. En 2007,un ramassage scolaire à pied a étémis <strong>en</strong> place pour éviter que lespar<strong>en</strong>ts vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à l'école <strong>en</strong> voiture.Un projet de réseau de chaleurest à l'étude. Le plus original estsans doute la politique m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong>matière d'eau. Alors qu'avant, lesabonnés payai<strong>en</strong>t un forfait pour lecompteur puis une somme dégressivesur leur consommation d'eau,depuis 2007, l'abonnem<strong>en</strong>t est gratuit,mais <strong>en</strong>suite il y a des prixprogressifs (6 tranches) : de gratuitjusqu'à 30 m 3 par an à 0,70 €/m 3au-delà de 200 m 3 . Une mesureécologique et sociale. Mairie,81990 Le Sequestre.D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20091 9


femmesÉchange publ<strong>ici</strong>taireVulnérabilité du salariatféminin et “développem<strong>en</strong>t”Les T<strong>en</strong>dances mondiales de l'emploi des femmes (Communiqué duBIT, bureau international du travail, 13 mars 2008) indiqu<strong>en</strong>t quele nombre de femmes qui travaill<strong>en</strong>t a augm<strong>en</strong>té de presque 200millions au cours de la déc<strong>en</strong>nie écoulée, pour atteindre 1,2 milliard <strong>en</strong>2007, contre 1,8 milliard d'hommes.Cep<strong>en</strong>dant, le nombre de femmes sans emploi s'est égalem<strong>en</strong>t accru, passantde 70,2 à 81,6 millions au cours de la même période. Le fardeau dela vulnérabilité pèse toujours davantage sur les femmes que sur leshommes, <strong>en</strong> particulier dans les régions les plus déshéritées du monde.On dénombre globalem<strong>en</strong>t moins de 70 femmes économiquem<strong>en</strong>t activespour 100 hommes actifs. Rester <strong>en</strong> dehors de la population active estsouv<strong>en</strong>t plus une obligation qu'un choix.Le secteur des services a dépassé celui de l'agriculture <strong>en</strong> tant que premieremployeur des femmes. Pour le plus grand bénéfice, paraît-il, d’uncertain « développem<strong>en</strong>t » : celui des profits financiers ? du réchauffem<strong>en</strong>tclimatique ?Etats-UnisEgalitésalarialePremière loi symbolique signéepar Barak Obama, le 29 janvier2009 : la loi sur l'égalité salarialequi institue qu'à travail égal,2 0 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009hommes et femmes doiv<strong>en</strong>t êtrepayés de la même façon. Cela vousparaît invraisemblable qu'un grandpays moderne n'ait pas une loicomme cela ? Rappelons qu'<strong>en</strong>France, la même loi n'a été promulguéeau journal off<strong>ici</strong>el que le24 mars 2006… et qu'elle laisseaux employeurs jusqu'au 31décembre 2010 pour se mettre <strong>en</strong>conformité. (source : www.servicepublic.fr/accueil/loi_egalite_salariale.html)Prix del'égalitéLors de sa session d’automne du29 septembre au 3 octobre 2008,l’Assemblée parlem<strong>en</strong>taire duConseil de l’Europe (APCE) alancé le Prix de l’égalité 2009.Il récomp<strong>en</strong>sera les partis politiquesqui s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans la promotionde l’égalité des femmes etdes hommes <strong>en</strong> politique. Il seradécerné par le présid<strong>en</strong>t del’Assemblée au cours d’une cérémoniequi se ti<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> marge deD.R.Esthétiqueet filaturesLe prix Artémisia de la bande dessinéeféminine 2009 a été remise àLisa Mandel, scénariste, etMathilde Arnaud (Tanxxx), dessinatricepour cette œuvre qui montre l'erranced'une adolesc<strong>en</strong>te Adri<strong>en</strong>ne quidécouvre ses t<strong>en</strong>dances gays. Une BDanti-macho où les hommes sont prés<strong>en</strong>téscomme des consommateurs desexe à travers internet, le porno ou lesmariages de complaisances. Artémisia, 8, place Rhin-et-Danube, 75019 Paris, http://associationartemisia.blogspot.com.la session d’automne de l’APCE(28 septembre - 2 octobre 2009).Sport fémininet quartierspopulaires68% des filles de 12 ans pratiqu<strong>en</strong>tun sport et y appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong>la coopération que la compétition,l'audace, l'autonomie. Cinq ans plustard, elles ne sont plus que 57%... et32% dans les zones d’éducationprioritaire. Pourquoi la proportiondégringole-t-elle ainsi dans les quartierspopulaires ? Le sport est-il untémoin de ce que peuv<strong>en</strong>t vivre lesfilles dans les banlieues, dans uncontexte d’intolérances diverses ?De quoi réfléchir <strong>en</strong>tre éducateurs,associations et élus comme ce fut lecas le 14 janvier 2009 àAubervilliers (Seine-Saint-D<strong>en</strong>is)...EgypteHarcèlem<strong>en</strong>tsexuel public<strong>en</strong>fincondamnéFin octobre 2008, l’Egypte acondamné pour la première fois deson histoire un de ses ressortissantspour attouchem<strong>en</strong>ts et harcèlem<strong>en</strong>tpublic sur une femme. Le C<strong>en</strong>treégypti<strong>en</strong> pour les droits des femmesse fél<strong>ici</strong>te de cet inédit qui vi<strong>en</strong>t<strong>en</strong>rayer un phénomène qu’il qualifiede "cancer social" <strong>en</strong> raison de sonomniprés<strong>en</strong>ce dans la société égypti<strong>en</strong>ne.En début d’année, l’organisationavait publié une <strong>en</strong>quête quirévélait que plus de 98% des touristesde sexe féminin et 83% desEgypti<strong>en</strong>nes avai<strong>en</strong>t subi des actesde harcèlem<strong>en</strong>t sexuel <strong>en</strong> Egypte.Cette décision marque donc un netchangem<strong>en</strong>t dans la réponse du gouvernem<strong>en</strong>tà ce type de cas.Droiteuropé<strong>en</strong> àl'avortem<strong>en</strong>tAlicja Tysiac, jeune femme polonaisesouffrant d'un grave handicap visuel,s'est vu refuser un avortem<strong>en</strong>t. Ellea néanmoins gagné son procèscontre le gouvernem<strong>en</strong>t polonaisdevant la Cour europé<strong>en</strong>ne desdroits de l'homme, qui a reconnu l<strong>en</strong>on respect de ses droits individuels.Dans d'autres pays europé<strong>en</strong>s, ledroit à l'avortem<strong>en</strong>t est actuellem<strong>en</strong>tlimité ou contesté. Sur cette questiondes droits sexuels et reproductifs,comme sur les autres droits, lespétitionnaires demand<strong>en</strong>t l'harmonisationdes droits des femmes sur leslégislations les plus avancées et lesplus progressistes. L'objectif est derecueillir d'<strong>ici</strong> au 30 septembre2009, un million de signatures pourinfléchir les politiques europé<strong>en</strong>nes.Association féministes d'Europe,IFE, 20, rue Soufflot, 75005 Paris,www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=1682M<strong>en</strong>aces surle planningfamilialLe MFPF, Mouvem<strong>en</strong>t françaispour le planning familial, quigère de très nombreux lieuxd'information dénonce une baisseimportante des subv<strong>en</strong>tions allouéespar l'Etat : 2,5 millions <strong>en</strong> 2008,seulem<strong>en</strong>t 1,5 <strong>en</strong> 2009… et plusri<strong>en</strong> annoncé pour 2010. Ces lieuxn'ayant pas d'autre source de financem<strong>en</strong>t,c'est clairem<strong>en</strong>t le choix dugouvernem<strong>en</strong>t de ne plus informersur les modes de contraception…ce qui aura pour conséqu<strong>en</strong>ce uneaugm<strong>en</strong>tation des grossesses nonvoulues et donc des avortem<strong>en</strong>ts.MFPF, 4, square Saint-Irénée,75011 Paris, tél. : 01 48 07 2910, www.planning-familial.org.


sociétéParis : action spectaculaireReconduitesaux frontièresSelon le ministère de l'Intérieur,29796 personnes ont été reconduitesaux frontières <strong>en</strong> 2008. Soitun peu plus que l'objectif fixé(28000). Ce qui est le plus étonnant,c'est que, pour un tiers descas, il s'agit de Roumains (8470)et de Bulgares (952). La Bulgarieet la Roumanie étant membres del'Union europé<strong>en</strong>ne, c'est un peucomme si l'Etat de Californie, auxEtats-Unis, expulsait des habitantsdu Missouri ou de l'Arkansas !Le 20 décembre 2008, lesDéboulonneurs s'<strong>en</strong> sontpris à une imm<strong>en</strong>se bâchepubl<strong>ici</strong>taire prés<strong>en</strong>te sur lesmurs du Grand Palais. Celle-cifait 10 m de haut sur 54 m delong et, depuis octobre 2008,fait la promotion d'une compagnied'aviation. Le collectifayant annoncé l'action la veille,au moins une c<strong>en</strong>taine de pol<strong>ici</strong>erset g<strong>en</strong>darmes mobilesétai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts pour empêcherl'action. Devant 70 sympathisantset plusieurs journalistes, cinq Déboulonneurs ont alors sauté lesbarrières mises <strong>en</strong> place, lancé plusieurs œufs remplis de peinture sur labâche, avant d'être plaqués au sol par les forces de l'ordre. Embarquésau poste et ret<strong>en</strong>us p<strong>en</strong>dant trois heures, ils font l'objet d'une plainte dela part du Grand palais. Les Déboulonneurs rappell<strong>en</strong>t que la loi interditles publ<strong>ici</strong>tés de plus de 16 m 2 ainsi que toute publ<strong>ici</strong>té située à moins de100 mètres des monum<strong>en</strong>ts historiques… mais que malheureusem<strong>en</strong>t undécret du ministère de la Culture autorise des dérogations sur les monum<strong>en</strong>tshistoriques <strong>en</strong> rénovation. Les Déboulonneurs demand<strong>en</strong>t la suppressionde ce décret et la mise <strong>en</strong> place d'une loi qui limite à 50 x 70cm l'affichage publ<strong>ici</strong>taire. Collectif des Déboulonneurs, 24, rue Louis-Blanc, 75010 Paris, www.deboulonneurs.org.D.R.La vraieinflation ?Selon l'INSEE, <strong>en</strong>tre 2006 et2008, l'inflation n'a été que d'<strong>en</strong>viron3 %. Une étude de l'associationFamilles rurales montre que celacache bi<strong>en</strong> des inégalités : alors queles "grandes marques" n'ont augm<strong>en</strong>téleurs prix que de 0,66 %, lesproduits alim<strong>en</strong>taires "premiersprix" ont augm<strong>en</strong>té de 12 %. Cesont donc les plus pauvres quisubiss<strong>en</strong>t le plus cette inflation.Publ<strong>ici</strong>téFuite <strong>en</strong> avantMétrobus qui gère la publ<strong>ici</strong>tédans le métro parisi<strong>en</strong> a mis <strong>en</strong>place, le 1 er décembre 2008, aumétro Etoile, quatre écrans à cristauxliquides qui permett<strong>en</strong>t devarier les messages (comme unetélévision). Ces panneaux publ<strong>ici</strong>tairessont équipés de caméraspermettant d'observer la réactiondes piétons. Un tel panneau coûte16000 €. 800 autres devrai<strong>en</strong>têtre installés dans le métro, lesgares et dans quelques grandesvilles. Le 9 décembre 2008, lesquatre panneaux ont été barbouillésune première fois.Morts auxportes del'EuropeL'association itali<strong>en</strong>ne FortressEurope a rec<strong>en</strong>sé au moins 1502migrants qui sont morts <strong>en</strong> 2008<strong>en</strong> essayant de v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> Europe.Rappelons que la liberté de circulerfigure dans les droitshumains… Pour les personnes etpas pour les marchandises.Presse écriteLes grosrafl<strong>en</strong>t la miseLe 23 janvier 2009, Sarkozy aannoncé une aide de 600 millionsd'euros pour sout<strong>en</strong>ir la presse…mais dans le détail, cela ne concerneque la presse quotidi<strong>en</strong>ne : aideà la modernisation des imprimeries,aide au portage à dom<strong>ici</strong>le,baisse des charges sociales, aideaux sites internet… ceci notamm<strong>en</strong>tpour comp<strong>en</strong>ser le manquede recettes provoqué par la baissede la publ<strong>ici</strong>té. Ces aides neconcerneront bi<strong>en</strong> sûr que les plusgros… Alors que le gel des tarifspostaux est annoncé, depuis le 1 erjanvier 2009, pour S!l<strong>en</strong>ce, ils ontaugm<strong>en</strong>té de 6 % !ParisRetour desmal-logés, ruede la BanqueDimanche 18janvier 2009,plus d'une c<strong>en</strong>tainede personnesse sontréinstallées soust<strong>en</strong>te, rue de laBanque, Paris 2 e ,au pied de l'immeubleoccupépar Droit auAlain Bachellierlogem<strong>en</strong>t etd'autres groupesluttant pour des logem<strong>en</strong>ts accessiblesà tous. Ces personnes quiont été prom<strong>en</strong>ées de gymnases <strong>en</strong>salles mun<strong>ici</strong>pales, estim<strong>en</strong>tqu'ainsi elles sont plus visibles. Lapremière installation, le 4 janvier2008, n'a pas permis de résoudreles problèmes, même si <strong>en</strong>tretemps <strong>en</strong>viron une soixantaine defamilles ont reçu un avis favorableau titre du Droit au logem<strong>en</strong>topposable (Dalo).Alain Refalo sanctionnéAlain Refalo, premier <strong>en</strong>seignantde France à avoirannoncé à son administrationson <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> désobéissancele 6 novembre 2008 (voir <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>dans notre numéro de février2009), a été informé qu'à partirdu 5 janvier2009, il severrait ret<strong>en</strong>irdeuxjours desalaire parsemainepour nonmise <strong>en</strong>place del'aide personnalisée. En réaction àl'annonce de cette sanction, 30<strong>en</strong>seignants de sa commune ontremis une lettre annonçant leur<strong>en</strong>trée <strong>en</strong> désobéissance.Alain Refalo a annoncé qu'ilpoursuivrait son action. Plus de2000 <strong>en</strong>seignants ont déjà <strong>en</strong>gagéune démarche similaire. A Paris,le 21 janvier 2009, 276 <strong>en</strong>seignantsont annoncé qu'ils rejoignai<strong>en</strong>tle mouvem<strong>en</strong>t.Pour suivre l'actualité de ce mouvem<strong>en</strong>t: http://resistancepedago-gique.blog4ever.com/blog/index-252147.html.éducationGrande-BretagneConséqu<strong>en</strong>cesde la crisePour mieux contrôler le cerveaude nos <strong>en</strong>fants, les grandes <strong>en</strong>treprisesfinanc<strong>en</strong>t des écoles privées.Cette t<strong>en</strong>dance née aux Etats-Unis<strong>en</strong> 1983 s'est développée sous laforme des "Trust scholls" <strong>en</strong>Grande-Bretagne. Une c<strong>en</strong>taine deces écoles y ont vu le jour. Mioctobre2008, 65 de ces écoles ontannoncé qu'elles avai<strong>en</strong>t des difficultésfinancières… car elles sontfinancées <strong>en</strong> grande partie par desgroupes bancaires. Le libéralismea ses limites.ClassespopulairesEn 1950, 35% des élèves des"grandes écoles" étai<strong>en</strong>t issus desclasses populaires. Ils sont 5% <strong>en</strong>2008. (Capital, M6, 15 novembre2008)D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20092 1


politiqueRichardLabévière,une parolede moinsLe lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> date du 12août 2008, de Richard Labévière,rédacteur <strong>en</strong> chef du magazineGéopolitique sur Radio FranceInternationale, apparaît clairem<strong>en</strong>tcomme une nouvelle et inquiétanteétape vers une main-mise absoluedu pouvoir sur les médias publics(les privés ne se caractéris<strong>en</strong>t évidemm<strong>en</strong>tpas non plus par leuresprit d’indép<strong>en</strong>dance). Le prétexteavancé : il aurait omis d’informerses supérieurs hiérarchiques del’interview de Bachar Al Assad,qu’il avait réalisée à Damas.Pourtant, TV5 l’avait diffusée, le 9juillet, et RFI, le l<strong>en</strong>demain, troisjours avant la visite off<strong>ici</strong>elle duprésid<strong>en</strong>t syri<strong>en</strong> à Paris. Aux yeuxde la direction, le journalistecumule depuis longtemps torts ettares. Il avait sout<strong>en</strong>u son collègueAlain Ménargues, débarqué, le 19octobre 2004, à la requête expressede Nissim Zvili, l’ambassadeurd’Israël <strong>en</strong> France, de son poste dedirecteur de l’information,quelques semaines après la parutionde son brûlot, Le mur deSharon. Il a refusé à l’ant<strong>en</strong>ne deconsidérer Jérusalem comme lacapitale de l’État hébreu et sorti<strong>en</strong> novembre 2007, avec D<strong>en</strong>isJeanmart, l’opuscule Bernard-H<strong>en</strong>ri Lévy ou La règle du Je (voirSil<strong>en</strong>ce de juin 2008). Il dénonce“l’orwellisation de la presse française”ainsi que “la volonté d’imposerune lecture et une p<strong>en</strong>séeuniques, néo-conservatrices, inconditionnellem<strong>en</strong>tpro-israéli<strong>en</strong>nes”.Il continuera d’observer de trèsprès les turbul<strong>en</strong>ces au Proche etau Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t. R<strong>en</strong>é Hamm.D.R.Israël-PalestineNouveauradicalismeOff<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t, l'off<strong>en</strong>sive israéli<strong>en</strong>neavait pour but de détruire leHamas, organisation terroriste.Elle a annoncé lors de la trêve du19 janvier 2009 qu'elle estimaitavoir tué <strong>en</strong>viron 700 militants dumouvem<strong>en</strong>t.Fort bi<strong>en</strong>, mais <strong>en</strong> traumatisant unmillion et demi de Palestini<strong>en</strong>s, <strong>en</strong>tuant plusieurs c<strong>en</strong>taines d'<strong>en</strong>fants,combi<strong>en</strong> Israël a poussé d<strong>en</strong>ouvelles personnes à rejoindre lesrangs du Hamas ?Tout ce qu'aura obt<strong>en</strong>u Israël c'estla mise <strong>en</strong> place d'une nouvellegénération de militants radicaux,aussi bi<strong>en</strong> du côté israéli<strong>en</strong> quepalestini<strong>en</strong>. Ce qui éloigne d'autanttout espoir de paix dans la région.Mais c'est sans doute ce que veul<strong>en</strong>tles dirigeants de Tel-Avivcomme le dénonc<strong>en</strong>t des mouvem<strong>en</strong>tsde paix israéli<strong>en</strong>s : sans laguerre <strong>en</strong> horizon, la plupart despolit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s au pouvoir n'aurai<strong>en</strong>taucune consistance.Bourses <strong>en</strong> baisseQui cela gêne-t-il ?LBolivie et EquateurNouvellesConstitutionsLe 25 janvier 2009, les Bolivi<strong>en</strong>sétai<strong>en</strong>t appelés aux urnes pour validerou non une nouvelleConstitution. Avec 58,7 % de oui(50 % de votants), cette nouvelleConstitution est adoptée. Elle prévoitplus de possibilité pour l'Etatde contrôler les services publics etles ressources naturelles. Elledonne plus de place aux languesrégionales et au droit indigène, mettantainsi fin à une structure étatiqueissue du colonialisme. Enfin,elle proclame la laïcité de l'Etat, audétrim<strong>en</strong>t de l'Eglise catholique.Parallèlem<strong>en</strong>t à ce vote, 78 % sesont prononcés pour une limitationpar la loi des propriétés à un maximumde 5000 hectares.Le 28 septembre 2008, l'Equateuravait égalem<strong>en</strong>t voté une nouvelleConstitution par 64 % des voix…qui prévoit l'effacem<strong>en</strong>t des dettesdu pays vis-à-vis des prêteurs duNord, l'adoption de l'économiesociale et solidaire <strong>en</strong> remplacem<strong>en</strong>tde l'économie de marché, lae CAC40 a été mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 1987 a un niveau de départ arbitrairede 1000. Le 1 er juin 2007, le CAC40 atteignait le record de9144,55 points. Fin janvier 2008, l'indice phare a été divisé par 3avec des cotations <strong>en</strong> dessous de 3000 points. Jusqu'où cela peut-il baisser? Une étude montre qu'<strong>en</strong> 2007, moins de 3% des échanges à labourse correspond<strong>en</strong>t à des valeurs réelles… tout le reste n'est que spéculation.Ce qui veut dire que l'on pourrait desc<strong>en</strong>dre à un niveau del'ordre de 300 points pour rev<strong>en</strong>ir à la réalité !Qui perd de l'arg<strong>en</strong>t ? Principalem<strong>en</strong>t les banques… et leurs cli<strong>en</strong>ts fortunés,mais aussi tout les "petits porteurs" qui ont voulu gagner de l'arg<strong>en</strong>tde manière artif<strong>ici</strong>elle.Si cela plombe les investissem<strong>en</strong>ts (par manque de crédits), cela pourraitêtre très profitable <strong>en</strong> ruinant d'abord les spéculateurs. Mais il n'<strong>en</strong> estri<strong>en</strong>, car la société est organisée pour protéger les riches et avec nosimpôts, le gouvernem<strong>en</strong>t va aider les escrocs à se maint<strong>en</strong>ir à flots.L'Etat pourrait les aider <strong>en</strong> rachetant l'immobilier des banques et <strong>en</strong> lestransformant <strong>en</strong> logem<strong>en</strong>ts sociaux, mais cela n'est sans doute pas politiquem<strong>en</strong>tcorrect. Les <strong>en</strong>treprises qui ont bénéf<strong>ici</strong>é de l'arg<strong>en</strong>t fictif ouqui ont placé leur trésorerie <strong>en</strong> bourse se ramass<strong>en</strong>t et lic<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>t. Celaprovoque un cercle v<strong>ici</strong>eux : la peur du chômage ral<strong>en</strong>tit la consommationqui augm<strong>en</strong>te les difficultés des <strong>en</strong>treprises… Conclusion : ce sontles pauvres des pays riches qui vont le plus être pénalisés. Alors que pourles pauvres des pays du Sud, c'est au pire neutre, au mieux un bénéfice(les multinationales ne pourront plus investir aussi vite dans la destructionde leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t). Le ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t économique est clairem<strong>en</strong>tune chance pour la gestion des problèmes écologiques (fin dupétrole, réchauffem<strong>en</strong>t climatique), mais <strong>en</strong>core faudrait-il une forcepolitique visible pour ori<strong>en</strong>ter la politique dans un s<strong>en</strong>s correct. C'estsans doute là que nous ne sommes pas au niveau. Nous sommes <strong>en</strong>trésdans le mur. probablem<strong>en</strong>t depuis plusieurs années. Soit on fait marchearrière et on pr<strong>en</strong>d une autre direction (écologique, sociale…), soit oncontinue à chercher des moy<strong>en</strong>s de plus <strong>en</strong> plus coûteux pour essayer depasser à travers le mur, ce que le capitalisme et nos politiques essai<strong>en</strong>tde faire pour l'instant. MB.nationalisation des ressources naturelles(dont l'eau), affirmant la gratuitéde la justice, de l'éducation etde la santé. Bi<strong>en</strong> que r<strong>en</strong>forçant lepouvoir du chef de l'Etat, laConstitution introduit égalem<strong>en</strong>t leréfér<strong>en</strong>dum d'initiative populaire(15 % des électeurs doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>faire la demande).Il semble donc bi<strong>en</strong> qu'un autremonde soit possible.PalestineParrainaged'<strong>en</strong>fantsUne campagne de parrainage d'<strong>en</strong>fantspalestini<strong>en</strong>s a été mise <strong>en</strong>place au niveau international. Audelà de l'action de souti<strong>en</strong>, cela permetd'être <strong>en</strong> contact avec sa familleet donc de s'informer directem<strong>en</strong>tde ce que viv<strong>en</strong>t les familles palestini<strong>en</strong>nessoit dans les camps de réfugiésdu Liban soit <strong>en</strong> Palestine. Onpeut <strong>en</strong> savoir plus sur cette campagne<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant contact avecl'Association franco-palestini<strong>en</strong>nede solidarité, AFPS, Parrainages,21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris.TarnacLe terrorismeinvisibleLe 16 janvier 2009, le Syndicat dela magistrature a publié un communiquépour protester contre lesméthodes utilisées par le gouvernem<strong>en</strong>tdans le cas de l'affaire deTarnac. "Depuis plusieurs mois, leSyndicat de la magistrature dénoncel’utilisation de qualifications pénalesoutrancières aux fins d’intimidationet de répression des mouvem<strong>en</strong>tssociaux (communiqués des 26 juin,27 novembre et 4 décembre 2008).Dans l’affaire du « groupe de Tarnac», l’instrum<strong>en</strong>talisation cons<strong>en</strong>tie dela justice. à la suite d’une opérationde « police réalité » opportuném<strong>en</strong>tmédiatisée par la ministre del’Intérieur. semble avoir atteint sonparoxysme. (…) Outre les avocatsde la déf<strong>en</strong>se qui sembl<strong>en</strong>t considérerque l’ess<strong>en</strong>tiel des charges reposesur la possession d’un livre subversifet sur la critique d’un mode devie alternatif, plusieurs décisions dejustice ont paru émettre de sérieusesréserves sur le cont<strong>en</strong>u réel de laprocédure (…) Le Syndicat de lamagistrature dénonce l’<strong>en</strong>têtem<strong>en</strong>tde la ministre de l’Intérieur et duparquet de Paris à vouloir maint<strong>en</strong>irune qualification des faits volontairem<strong>en</strong>tdisproportionnée".Syndicat de la magistrature, 12-14,rue Charles-Fourier, 75013 Paris,tél. : 01 48 05 47 88.2 2 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


à réception à l'ambassade de Chine au Gabonpour les 80 ans le l'armée populaire de Chin<strong>en</strong>ord/sudPillage chinois<strong>en</strong> AfriqueEn 2007, <strong>en</strong>viron 900 sociétés chinoises,employant 800 000Chinois, étai<strong>en</strong>t déjà prés<strong>en</strong>tes surle contin<strong>en</strong>t africain. Ces sociétésqui exploit<strong>en</strong>t surtout des matièrespremières (pétrole, minerais, bois),ont investi 9 milliards de dollarscontre 2,5 milliards pour laBanque mondiale. La Chine s'implanteainsi <strong>en</strong> composant avec lesrégimes les plus corrompus, ne faisantque se glisser là à la suite desEtats-Unis, de la France ou de laRussie… La Chine pr<strong>en</strong>d des marchésaux autres <strong>en</strong> étant moinsregardante sur les rares conditionséthiques imposées. Le cap des 100milliards de dollars annuels demarchandises partant d'Afriquevers la Chine devrait être atteint<strong>en</strong> 2009. Ainsi, le pillage du contin<strong>en</strong>ts'acc<strong>en</strong>tue, laissant lesAfricains <strong>en</strong>core plus "sous-développés".BernardKouchneret laFrançafriquePierre Péan montre dans son nouveaulivre que Bernard Kouchner,avant d'être ministre des Affairesétrangères, avait facturé, via unesociété créée par deux proches collaborateurs,des rapports à desEtats africains dont le Gabon. Lesdeux collaborateurs, Eric Danon etJacques Baudoin ont depuis étéremerciés. Le premier a éténommé ambassadeurextraordinaire àMonaco, <strong>en</strong> août2007, le second a éténommé à la directionde la communicationdu ministère. AuGabon, un rapportsur la santé a rapportéà la société deKouchner et sesamis, la somme de2,6 millions d'euros.D.R.Rallye DakarNouvelles victimesLe rallye Paris-Dakar est parti début 2009 du sud del'Amérique du Sud pour des raisons de "sécurité". Ilne s'agit manifestem<strong>en</strong>t pas de la sécurité de lapopulation des lieux traversés. 52 personnes sontmortes <strong>en</strong> Afrique depuis 1979 (liste surhttp://www.7sur7.be/7s7/fr/1753/Dakar/article/detail/596770/2009/01/07/Les-morts-au-cours-de-lepreuve-depuis-1979.dhtml).Cette année, une femme a été r<strong>en</strong>versée à Bu<strong>en</strong>os-Aires dès le premier jour. Un <strong>en</strong>fant de 8 ans a étéfauché par un camion le 2 janvier : blessure à la têteet jambe cassée. Le 4 janvier, un motard, PascalTerry, s'est tué. Le 5 janvier, la course a été interrompuequelques minutes par une manifestation écologiste.Le 9 janvier, un camion d'assistance de la course aJeanCarbonareJean Carbonare, fondateur de l'associationSurvie, est mort le 17janvier 2009, à l'âge de 82 ans.Engagé au sein de la Cimade dansles années 50, pour aider les immigrés,il s'installe à Constantine, <strong>en</strong>Algérie, <strong>en</strong> 1961, <strong>en</strong> pleine guerre,pour v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide aux plus défavorisés.En collaboration avec legouvernem<strong>en</strong>t d'Ahmed B<strong>en</strong> Bella,il part<strong>ici</strong>pera à un vaste programmede chantiers populaires dereboisem<strong>en</strong>t dans le pays aprèsl'indép<strong>en</strong>dance. Il reste <strong>en</strong> Algériejusqu'<strong>en</strong> 1975. Il vivra <strong>en</strong>suite auSénégal, au Bénin… En 1988, ildevi<strong>en</strong>t le présid<strong>en</strong>t de l'associationSurvie qui inlassablem<strong>en</strong>tdepuis dénonce le néo-colonialismede la France <strong>en</strong> Afrique (laFrançafrique). En 1993, il estmembre d'une commission d'<strong>en</strong>quêtesur les droits de l'homme auRwanda. Il alerte alors la "celluleAfrique" de l'Elysée pour annoncerle risque de génocide. Il passe àAnt<strong>en</strong>ne 2, le 24 janvier 1993. Envain. Ri<strong>en</strong> n'est fait et celui-ci sedécl<strong>en</strong>che <strong>en</strong> 1994. Il démissionnealors de Survie et va s'<strong>en</strong>gagerp<strong>en</strong>dant deux ans aux côtés dunouveau gouvernem<strong>en</strong>t rwandais.Depuis 1996, il était retraité dansla Drôme.IsèreFranceAmériqueLatineLe comité de l'Isère de FranceAmérique Latine a vu le jour <strong>en</strong>percuté une voiture au Chili tuant les deux passagers: Robert de la Croix Vera Hernández, de nationalitéchili<strong>en</strong>ne, et Freddy Efraín Arocupiapa Tours,péruvi<strong>en</strong>.Pour terminer, laissons la parole à Oscar Fomer,coordinateur du rallye pour la province de Pampas(Arg<strong>en</strong>tine) qui a déclaré, le 27 octobre 2008, dansLa voz del interior quotidi<strong>en</strong> : "Le rallye Dakar fait<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne trois morts par édition. Je ne veux pasêtre morbide, mais ojala (si par chance) quelquesaccid<strong>en</strong>ts mortels se produis<strong>en</strong>t là, le Pampas seraconnu dans le monde <strong>en</strong>tier". Il doit être comblé.Bolivia Inti refusel'arg<strong>en</strong>t saleL'association Bolivia Inti quifabrique et diffuse des cuiseurssolaires <strong>en</strong> Amérique du Sud a étécontacté par ASO, la structure quiorganise le rallye Dakar pour leuroffrir un "part<strong>en</strong>ariat" à hauteur de100 000 €. Après avoir pris contactavec ses part<strong>en</strong>aires chili<strong>en</strong>s, l'associationa décliné l'offre, refusant de se faire complicede la promotion du rallye. Robert Chiron, le présid<strong>en</strong>tde l'association, explique dans Ouest-France du 14janvier 2009 que ce rallye est un gaspillageincroyable, que les conditions de course ne serai<strong>en</strong>tpas autorisées <strong>en</strong> Europe et que le désert traversépossède une riche fore et faune qui subiss<strong>en</strong>t desdégâts parfois irréversibles du fait du passage dec<strong>en</strong>taines de véhicules. Bolivia Inti, 18, rue Gaëtan-Rondeau, 44200 Nantes, tél : 02 51 86 04 04,www.boliviainti-sudsoleil.org.décembre 2007. Il a pour but der<strong>en</strong>forcer les li<strong>en</strong>s de solidaritéavec les peuples et de déf<strong>en</strong>dre lesdroits humains sur le contin<strong>en</strong>tlatino-américain. FAL Isère souti<strong>en</strong>tdes chantiers solidaires, diffusede l'information alternative,anime des débats… Réunions à laMaison des associations, 6, rueBerthe-de-Boissieux, à Gr<strong>en</strong>oble.FAL-Isère, 8, place Valmy, 38130Echirolles, assofal38@gmail.com.La croissance existe-t-elle ?LSkoelschdécroissancea croissance est une mesure économique de l'<strong>en</strong>semble deséchanges marchands, que ceux-ci ai<strong>en</strong>t une influ<strong>en</strong>ce positive (productionde pommes) ou négative (accid<strong>en</strong>ts de circulation). SergeLatouche, dans une interview accordée à Planète <strong>en</strong> danger (voirhttp://www.dailymotion.com/video/x1ho9e_serge-latouche-la-dcroissance_politics)s'interroge sur la réalité de cette croissance. Si l'on compte<strong>en</strong> positif et <strong>en</strong> négatif et non <strong>en</strong> cumul, nous risquons d'obt<strong>en</strong>ir un totala peu près nul p<strong>en</strong>dant de longues années… alors que les problèmes<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et sociaux s'accumul<strong>en</strong>t. Il n'est donc pas étonnantqu'il n'y ait pas de redistribution des richesses puisqu'<strong>en</strong> fait il y a surtouteu accumulation de celles-ci par quelques-uns. Et il y a sans doutemaint<strong>en</strong>ant décroissance, car les problèmes créés par cette accumulationont un poids négatif de plus <strong>en</strong> plus important.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20092 3


santéTéléphonie mobile■ Paris : démontage d’ant<strong>en</strong>nes.Réunie le 13 janvier 2009, la commissionmun<strong>ici</strong>pale de Paris sur la téléphoniemobile, présidée par Anne Hidalgo, premièreadjointe à la mairie, assistée deD<strong>en</strong>is Baupin, adjoint à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Elle a pris plusieurs décisions.Concernant des ant<strong>en</strong>nes placées rueOlivier-Métra (Paris 20 e ), après plusieursmesures montrant des dépassem<strong>en</strong>t parrapport à la charte parisi<strong>en</strong>ne (2v/m), lamairie a r<strong>en</strong>oncé à continuer à discuteravec les opérateurs : elle ordonne ledémontage des installations. Concernantneuf autres sites, cinq ont reçu un avisdéfavorable, deux ont obt<strong>en</strong>u le feu vert, deux feront l'objet d'une concertation.Les associations locales demand<strong>en</strong>t l'abaissem<strong>en</strong>t de la limited'exposition de 2 à 0,6 V/m… ce qui est techniquem<strong>en</strong>t possible, maiscoûte plus cher. Agir pour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, tél : 01 40 31 02 99,Priartém, tél. : 08 73 05 04 21.■ Déchets. La durée de vie moy<strong>en</strong>ne d'un téléphone portable ne dépasseguère six mois. Ce sont donc <strong>en</strong>tre 3 et 5 milliards d'appareils par an quifiniss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> déchets. Selon une étude du fabricant Nokia, réalisée auniveau mondial, seuls 3 % des téléphones sont rapportés aux boutiquespour être recyclés et 75 % des personnes interrogées avou<strong>en</strong>t ne mêmepas y avoir p<strong>en</strong>sé.■ Lyon : une élue verte complaisante.Alors que les par<strong>en</strong>ts d'élèves qui demand<strong>en</strong>t<strong>en</strong> vain le démontage d'une ant<strong>en</strong>neplacée à 30 m d'une cour d'écoles ont lancéle 20 janvier 2009 une souscription pourréunir 10 000 euros nécessaires pour <strong>en</strong>gagerune procédure juridique, Mireille Roy,élue verte <strong>en</strong> charge du dossier, leur réponddans Lyon plus, supplém<strong>en</strong>t gratuit duProgrès, le 21 janvier 2009 : "C'est unsujet qui devi<strong>en</strong>t irrationnel", "Noussommes parfois confrontés à des positionsradicales", "il y a une certaine hypocrisie àvouloir des portables, mais pas d'ant<strong>en</strong>nes","la d<strong>en</strong>sité du nombre d'ant<strong>en</strong>nes ne me gêne pas", "<strong>en</strong>lever les ant<strong>en</strong>nes,c'est un geste politique, mais c'est aussi un peu pédagogique", "je n'ai pasl'impression qu'il y ait un danger énorme".■ Tourcoing : autorisations susp<strong>en</strong>dues. Dans le doute sur le niveaud'exposition acceptable, la mun<strong>ici</strong>palité de Tourcoing (Nord) a décidé, finjanvier 2009, de susp<strong>en</strong>dre toute nouvelle demande d'installation pourun an. L'agglomération de Lille a par ailleurs <strong>en</strong>gagé des r<strong>en</strong>contrespour mettre <strong>en</strong> place une charte concernant les champs acceptables.Pim RupertTerrassesdangereuses ?Même <strong>en</strong> plein air, les fumeurspollu<strong>en</strong>t. L'association Droits desnon-fumeurs a réalisé 600mesures de particules p<strong>en</strong>danthuit mois dans 250 lieux. Lerecord de pollution hors-tabac aété trouvé sur le périphériqueparisi<strong>en</strong> (142 200particules/cm 3 ) devant un parkingsouterrain (56 000). En moy<strong>en</strong>nedans les rues de Paris, on estautour de 20-25 000. Par comparaison,sur une terrasse d'un restaurantprotégée sur les quatrecôtés par des verrières, il a ététrouvé 164 000. La moy<strong>en</strong>ne relevéesur les terrasses des bars etrestaurants s'élève à 72 500. Plusinquiétant (les fumeurs ont ledroit de se détruire), des tauxanormalem<strong>en</strong>t élevés ont été relevésà l'intérieur des établissem<strong>en</strong>ts,donc <strong>en</strong> zone non-fumeur,lorsque la séparation avec l'extérieurn'est pas faite correctem<strong>en</strong>t.D.R.habitatDanemarkMaisonflottanteautonomeLa société Waterliving deCop<strong>en</strong>hague commercialise desmaisons-bateaux qui sont conçuespour être très économes <strong>en</strong> énergie,<strong>en</strong> eau et dont les matériauxsont sains du début à la fin deleur cycle de vie. Ces villas flottantessont v<strong>en</strong>dues à un prixproche de celui des maisons terrestres.Elles sont prévues pourêtre fixées à un ponton par où sefont les connections eau et électr<strong>ici</strong>té,une éoli<strong>en</strong>ne avec des palesde 1,80 m placées sur le pontonpeut fournir jusqu'à 1200 kWhpar an, la v<strong>en</strong>tilation se fait avecrécupération de chaleur, unepompe à chaleur baisse lesbesoins de chauffage de 60 % <strong>en</strong>pompant des calories dans l'eau,les rambardes sont prévues pour yajouter des panneaux photovoltaïques,les eaux usées sont traitéesdans un système placé sous leponton. Pour <strong>en</strong> savoir plus :Waterliving, A/S Snaregade 14,11205 Cop<strong>en</strong>hag<strong>en</strong> K, Danemark,www.waterliving.com.LyonImmeublespassifsAu sud de Lyon, le quartierConflu<strong>en</strong>ce, anci<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t occupépar des zones industrielles, est <strong>en</strong>pleine restructuration. Dans unpremier temps, la mairie a imposéaux promoteurs un cahier descharges HQE, Haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,mais au fur et àmesure du temps, les projets évolu<strong>en</strong>tvers des bâtim<strong>en</strong>ts de plus<strong>en</strong> plus performants. Le 10décembre 2007, la mairie a signéle permis de construire de deuximmeubles passifs de 130 appartem<strong>en</strong>tsdont 20% de logem<strong>en</strong>tssociaux dont les prix de v<strong>en</strong>teseront de 3200 à 4200 € du m 2 ,un prix inférieur à ceux actuels duquartier. L'équilibre énergétiqueest obt<strong>en</strong>u par une bonne isolationdu bâtim<strong>en</strong>t, la prés<strong>en</strong>ce de panneauxsolaires sur le toit, unchauffage au bois couplé avec unepompe à chaleur. Les habitantsdevrai<strong>en</strong>t avoir une baisse deleurs charges d'<strong>en</strong>viron 25%. Unprojet d'habitat collectif est <strong>en</strong>visagédans le quartier avec deslocaux associatifs <strong>en</strong> rez-dechaussée.2 4 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009D.R.


ogmAFPPetites phrasesDans une interview au DailyTelegraph du 13 août 2008, lePrince Charles, futur roid'Angleterre, a déclaré que "ledéveloppem<strong>en</strong>t important des culturestransgéniques risque de provoquerla pire catastrophe <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talejamais surv<strong>en</strong>uedans le monde". Et d'ajouter :"Dép<strong>en</strong>dre de groupes gigantesquespour la production alim<strong>en</strong>taireplutôt que de petits fermiersne peut déboucher que surun désastre total".InsectesrésistantsLe principal argum<strong>en</strong>t pour justifierdes sem<strong>en</strong>ces plus chères,c'est que le gène introduit Bt deMonsanto nécessite moins de pest<strong>ici</strong>des.Or, ce résultat n'est valableque quelques courtes années.Ainsi, une étude publiée dansNature biotechnology, le 7 février2008, signée par BruceTabashnik, du départem<strong>en</strong>t d'<strong>en</strong>tomologiede l'Universitéd'Arizona, indique que le coton Bta été cultivé aux Etats-Unis àpartir de 1996 et que les premiersinsectes résistants ont ététrouvés dès 2003. Alors que l'ons'att<strong>en</strong>dait à une apparition de larésistance sur un gène récessif, cequi <strong>en</strong> aurait freiné la diffusion,chez certains insectes, elle se faitsur un gène dominant, provoquantune rapide diffusion de la résistance.L'étude indique que cela n'ari<strong>en</strong> d'étonnant : depuis l'arrivéedes pest<strong>ici</strong>des, plus de 500espèces d'insectes ont déjà développédes résistances à un ou plusieurspest<strong>ici</strong>des… ce qui oblige àchanger régulièrem<strong>en</strong>t la compositiondes produits utilisés.CoûtséconomiquesGre<strong>en</strong>peace a fait réaliser uneétude par le C<strong>en</strong>tre de rechercheet d’étude <strong>en</strong> gestion (CREG) del’Université de Pau. Cette étudeporte sur les conséqu<strong>en</strong>ces économiquesde l'introduction des OGMdans les circuits alim<strong>en</strong>taires.L'étude, r<strong>en</strong>due publique le 30octobre 2008, montre que cescoûts seront pris <strong>en</strong> charge par lesPest<strong>ici</strong>des <strong>en</strong> hausse,r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> baisseL'argum<strong>en</strong>t principal de Monsanto pour placerson maïs Bt, c'est qu'il permettrait à la plantede sécréter elle-même son pest<strong>ici</strong>de évitantainsi le recours à des apports extérieurs. Cela devaitdonc justifier le coût plus élevé des sem<strong>en</strong>ces. Unrapport publié par les Amis de la Terre le 2 mars2008, montre qu'il n'<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong>. Un rapport du ministère de l'agriculture aux Etats-Unis révèle <strong>en</strong> effet quel'usage de Round-Up a été multiplié par 15 <strong>en</strong> onze ans (1994 à 2005). Une autre étude d'une ag<strong>en</strong>ce gouvernem<strong>en</strong>talebrésili<strong>en</strong>ne donne des chiffres tout aussi inquiétant : 80 % de hausse <strong>en</strong>tre 2000 et 2005. Dans lesdeux cas, c'est plus rapide que la croissance des cultures OGM… ce qui indique donc une utilisation moy<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> hausse. D'autres pest<strong>ici</strong>des sont aussi <strong>en</strong> hausse rapide. Ceci s'explique par la résistance accrue des "mauvaisesherbes" aux pest<strong>ici</strong>des <strong>en</strong> général.Les OGM peuv<strong>en</strong>t-ils être quand même une réponse pour augm<strong>en</strong>ter la production alim<strong>en</strong>taire ? L'ONU aconfié une étude à une équipe de chercheurs du départem<strong>en</strong>t de recherche agronomique de l'université deKansas, située dans un des lieux de culture du soja transgénique de Monsanto. P<strong>en</strong>dant trois ans, les r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>tsOGM et non-OGM ont été comparés. Résultat : les soja OGM ont produit <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 10% de moins !Cela confirme deux autres études du ministère de l'agriculture des Etats-Unis sur le même soja qui trouvai<strong>en</strong>t,elles, 6% et 11% de moins. Les paysans pai<strong>en</strong>t donc plus cher pour gagner moins.filières qui veul<strong>en</strong>t se maint<strong>en</strong>irhors OGM : les filières bio, maisaussi le Label rouge. Même lesfilières qui accepteront une pollutionau seuil de 0,9 % commel'autorise la loi, vont devoir surveillercette pollution, ce qui a uncoût important. Le principe dupollueur-payeur n'est absolum<strong>en</strong>tpas mis <strong>en</strong> cause, sinon personn<strong>en</strong>e cultiverait d'OGM. Au final,l'étude estime que maint<strong>en</strong>ir desfilières non OGM aura un coûtprohibitif. L'étude se trouve surhttp://blog.gre<strong>en</strong>peace.fr/ogm.Une commune sans OGM ?Le 20 mai 2008, le conseil mun<strong>ici</strong>pal de Le Thor (Vaucluse, à l'estd'Avignon) vote une délibération déclarant l'opposition de la commune"à toute culture de plantes génétiquem<strong>en</strong>t modifiées". Le 3juin 2008, le maire pr<strong>en</strong>d un arrêté pour appliquer la délibération. Le 16juin 2008, le préfet du Vaucluse demande le retrait de la délibération…mais pas de l'arrêté. Le 15 septembre, il fait une requête devant le tribunaladministratif de Nîmes pour <strong>en</strong> demander l'annulation. Le 5décembre 2008, le tribunal administratif reconnaît la légalité de la délibération: c'est un vœu quin'a pas de pouvoir décisionnelet qui traduit laposition des élus. Le tribunalreconnaît égalem<strong>en</strong>tque "La question relative àla culture des OGM, dufait de son impact év<strong>en</strong>tuelsur la santé publique etl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, intéresseD.R.Ö Culture de plants OGM <strong>en</strong> laboratoirela commune de Le Thor, àvocation ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tagricole". Le 12 janvier 2009, le ministère de l'Agriculture a annoncéqu'il ne fait pas appel, estimant que cela ne remet pas <strong>en</strong> cause la jurisprud<strong>en</strong>cecontre les arrêtés anti-OGM, tous annulés jusqu'à maint<strong>en</strong>ant.Le mairie de Le Thor a quant à elle placé un panneau le 4 octobre 2008à l'<strong>en</strong>trée de la commune proclamant "Commune sans OGM" et a lancéun appel à tous les maires du départem<strong>en</strong>t pour créer un "club des villespropres". (réseau In'OGM, janvier 2009)AngersCondamnationsNeuf faucheurs volontaires sontpassés <strong>en</strong> procès les 3 et 4décembre 2008 pour avoir neutraliséonze hectares d'OGM, le 7septembre 2007 à Charcé-Saint-Ellier (Maine-et-Loire). Près demille personnes étai<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ues lessout<strong>en</strong>ir. Le 8 janvier 2009, le tribunala r<strong>en</strong>du son verdict. Huitont été condamnésà despeines detrois ouquatremoisdeprisonavecsursis.Le derniera étécondamné à90 jours am<strong>en</strong>deà 5 €. Ils devront<strong>en</strong> plus verser collectivem<strong>en</strong>t1000 € au propriétaire du champ,2000 € à la Fédération nationalede la production des sem<strong>en</strong>ces demaïs et 2000 € au syndicat desagriculteurs multiplicateurs demaïs sem<strong>en</strong>ces de l'Anjou. Le tribunaln'a pas ret<strong>en</strong>u "l'état d<strong>en</strong>écessité contre un danger immin<strong>en</strong>tde contamination irréversibleet inévitable de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t"avancé par la déf<strong>en</strong>se. C'est pourtantce même maïs qui a été interditdébut 2008. Souti<strong>en</strong> : Sansgène, CASC, 10 bis, rue Driant,31400 Toulouse, www.sansg<strong>en</strong>e.org.BretagneCondamnationsCondamnés <strong>en</strong> appel <strong>en</strong> décembre2007, tr<strong>en</strong>te-deux faucheursvolontaires ayant détruit une parcelled'essai de maïs MonsantoMon810, le 14 août 2006 àVillereau (Loiret) ont vu leur rejet<strong>en</strong> cassation rejeté <strong>en</strong> novembre2008. Des peines de prison avecsursis ont été prononcées ainsique des am<strong>en</strong>des, r<strong>en</strong>forcées parle refus du prélèvem<strong>en</strong>t d'ADN…pour un total de 60300 €. Entretemps, l'autorisation de cetteexpérim<strong>en</strong>tation a bi<strong>en</strong> été déclaréeillégale… mais la justice n'<strong>en</strong>ti<strong>en</strong>t pas compte dans le mainti<strong>en</strong>des peines. On peut les sout<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>remplissant un chèque à l'ordredu Trésor public à <strong>en</strong>voyer à :Olivier Marc, 30, route deKergoat, 29180 Quem<strong>en</strong>ev<strong>en</strong>.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20092 5


nucléaireEPRRi<strong>en</strong> ne va plus<strong>en</strong> FinlandeLes comptes d'Areva sont <strong>en</strong> train de virer dans lerouge. TVO, la compagnie d'électr<strong>ici</strong>té qui a commancél'EPR <strong>en</strong> construction <strong>en</strong> Finlande, demande 2,4milliards d'euros de pénalité à Areva pour le retardpris par le chantier. Alors que le réacteur devait fonctionner<strong>en</strong> 2009, on parle maint<strong>en</strong>ant de fin 2012. Leretard off<strong>ici</strong>el est de 38 mois ! Siem<strong>en</strong>s qui estactionnaire d'Areva à hauteur de 34 % a annoncé <strong>en</strong>janvier 2009 son int<strong>en</strong>tion de v<strong>en</strong>dre ses parts, estimantqu'il est impossible d'influer sur les décisionsd'Areva. Après cette annonce, côté boursier, les analystesdéconseill<strong>en</strong>t d'investir dans Areva.Nouveau réacteurà P<strong>en</strong>lyL'Etat a annoncé fin janvier 2009 la constructiond'un deuxième réacteur EPR à P<strong>en</strong>ly <strong>en</strong> SeineMaritime. Le chantier, qui devrait comm<strong>en</strong>cer <strong>en</strong>2012, a été confié à EDF <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec GDF, avec unobjectif de raccordem<strong>en</strong>t au réseau dès 2017. Face àcette annonce sans consultation démocratique, l'oppositions'organise. Le Réseau Sortir du NucléaireEn hiver,le nucléairepollue plus…Comme le nucléaire ne peut pasvarier sa production, Edf joueprincipalem<strong>en</strong>t sur les barrageshydroélectriques pour comp<strong>en</strong>serles variations de la demande.Mais <strong>en</strong> plein hiver, cela ne suffitplus. Le chauffage électrique augm<strong>en</strong>tela demande proportionnellem<strong>en</strong>tà la baisse de la température.Edf a donc prévu pour suivrel'augm<strong>en</strong>tation de consommationde construire pour 4000 MW dec<strong>en</strong>trales thermiques d'<strong>ici</strong> 2012.Et <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant, fin novembre2008, elle a remis <strong>en</strong> route quatrec<strong>en</strong>trales au fuel (à Porcheville,Cordemais et Aramon), des c<strong>en</strong>tralesconstruites dans les années1960, arrêtées dans les années1990 et fortem<strong>en</strong>t polluantes.Le nucléair<strong>en</strong>e peut paspermettre decontrer leréchauffem<strong>en</strong>tclimatiqueUne étude réalisée par B<strong>en</strong>jaminSovacool, de l'Université deSingapour, montre à partir descalculs m<strong>en</strong>és par 103 recherchessci<strong>en</strong>tifiques publiées dans lemonde, que si l'on compare uniquem<strong>en</strong>tles c<strong>en</strong>trales au niveaude la production, les c<strong>en</strong>tralesthermiques au charbon, au pétroleet au gaz produis<strong>en</strong>t jusqu'à 15fois plus de CO2… le résultat estbi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>t si l'on pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong>compte l'<strong>en</strong>semble de la filière(extraction du combustible, préparation,transports, utilisation, gestiondes déchets) : le nucléaireproduit alors les deux tiers desémissions d'une c<strong>en</strong>trale au gazdernière génération… et beaucoupplus que toutes les filièresr<strong>en</strong>ouvelables (Le Soir, 26novembre 2008).ITER : deuxfois plus cherque prévu ?Le budget initial de constructiondu réacteur ITER n'avait pas pris<strong>en</strong> compte le coût des mesuresanti-séismes que nécessite l'installationde la machine dans la zonehautem<strong>en</strong>t sismique deCadarache ! C'est bi<strong>en</strong> sûr parpure inadvertance que les honnêtesconstucteurs du réacteuront "oublié" cet aspect...qui pourraitfaire grimper la facture de 30à 100% du prix initialem<strong>en</strong>tprévu pour la construction. Unemanière d'annoncer le coût réeldénonce unprojet quibafoue les<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tsconcernant le premierEPR deFlamanville, qui devait servirde test avant de lancer d'autres projets, ainsi que lessurcoûts énormes occasionnés par les deux autresEPR actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> construction <strong>en</strong> Europe. Lesmilliards <strong>en</strong>gloutis dans ce chantier compromett<strong>en</strong>tl'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de la France à atteindre 20% d'énergiesr<strong>en</strong>ouvelables dans sa consommation d'énergiefinale <strong>en</strong> 2020. Au niveau local, on évoque le lancem<strong>en</strong>tde procédures légales, un travail d'investigationcritique ainsi qu'une consultation de la populationpour comm<strong>en</strong>cer.Déchets sept foisplus radioactifs ?Selon Gre<strong>en</strong>peace, qui s'appuie sur deux études issuesd'organismes de gestion des déchets nucléaires, lesdéchets générés par les réacteurs EPR pourrai<strong>en</strong>têtre sept fois plus radioactifs que les autres, du faitdu temps passé dans le réacteur par le combustible.Areva dém<strong>en</strong>t ces chiffres <strong>en</strong> arguant de 30% dedéchets <strong>en</strong> moins et de 15% de radioactivité <strong>en</strong> plus"seulem<strong>en</strong>t".petit à petit, quand il est trop tardpour <strong>en</strong> débattre.Nucléaire eteffet de serreLe lobby nucléaire répète inlassablem<strong>en</strong>tque si la France émet peude gaz à effet de serre… c'estgrâce au nucléaire. Mais où ontilsvu que la France émet peu degaz à effet de serre ? L'Ag<strong>en</strong>ceinternationale de l'énergie indiqueque la France se classe 16 e sur 20au sein de l'OCDE, 18 e sur 25 ausein de l'Union europé<strong>en</strong>ne et 47 esur les 137 pays ayant des statistiques<strong>en</strong> ce domaine, au niveaumondial.Trains de déchetsCondamnationsPour s'être <strong>en</strong>chaînés sur une voiede chemin de fer où devait passerun convoi de déchets prov<strong>en</strong>antd'Italie et allant vers la Hague,quatre militants se sont vucondamner le 28 janvier 2009, à2500 euros d'am<strong>en</strong>de chacun(dont 2000 avec sursis) plus7500 euros alloués à la SNCFpour le retard occasionné à septtrains. On peut sout<strong>en</strong>ir <strong>en</strong><strong>en</strong>voyant des dons au RéseauSortir du nucléaire, 9, rueDum<strong>en</strong>ge, 69004 Lyon.Augm<strong>en</strong>tationdu temps detravailLe 19 décembre 2008, la CGT, laCFDT, CFE-CGC et CFTC ontsigné un accord avec la directiond'EDF qui remet <strong>en</strong> cause l'accordsur le temps de travail de1999. Le temps de travail repasseainsi dans les réacteurs nucléairesde 32 h à 35 h par semaine. Ils'agirait selon la version off<strong>ici</strong>ellede permettre une meilleure continuitédans le travail… mais off<strong>ici</strong>eusem<strong>en</strong>t,ce qui se dit, c'estqu'il comm<strong>en</strong>ce à manquer depersonnel… car peu de mondepostule pour travailler dans l<strong>en</strong>ucléaire.TchernobylImportante synthèseAlors que l'OMS, sous contrôle de l'AIEA, ne publie presqu'aucuneétude sérieuse sur les conséqu<strong>en</strong>ces de Tchernobyl, Gre<strong>en</strong>peace a réaliséune importante compilation des études sci<strong>en</strong>tifiques publiées <strong>en</strong> Russie,Ukraine et Biélorussie. Le docum<strong>en</strong>t, traduit <strong>en</strong> français, de 140 pages,est téléchargeable sur le site internet du Réseau Sortir du nucléaire :www.sortirdunucleaire.org.2 6 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009D.R.


énergieD.R.Ile-de-FranceR<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>tde la géothermieEnviron 150 000 logem<strong>en</strong>ts sont chauffés par géothermie <strong>en</strong> Ilede-France(par l'eau chaude cont<strong>en</strong>ue dans le sous-sol). La régiona voté un nouveau plan de développem<strong>en</strong>t de cette énergie pouréquiper 30 000 nouveaux logem<strong>en</strong>ts d'<strong>ici</strong> 2013 à partir de nouvellesnappes à Orly (94), Marne-la-Vallée (77), Grigny-Viry-Chatillon (91),Villejuif (94) et Paris. La géothermie pompe l'eau jusqu'à 1800 m deprofondeur. Elle permet d'économiser sur la région actuellem<strong>en</strong>t100 000 tonnes d'équival<strong>en</strong>t-pétrole par an.Etats-UnisPour lesr<strong>en</strong>ouvelablesL'équipe d'Obama a annoncé le 8janvier 2009, dans le cadre du plande relance à 775 milliards de dollars,une importante dotation pourles investissem<strong>en</strong>ts dans les énergiesr<strong>en</strong>ouvelables et dans l'efficacitéénergétique. Le plan prévoit undoublem<strong>en</strong>t de la production d'originer<strong>en</strong>ouvelable <strong>en</strong> trois ans,PhotopilesProspectivesLl'amélioration de l'efficacité énergétiquede 75% des immeubles gouvernem<strong>en</strong>tauxainsi que des aides àl'amélioration des logem<strong>en</strong>ts pourdeux millions de logem<strong>en</strong>ts.e photovoltaïque connaît un taux de croissance de 35 % depuismaint<strong>en</strong>ant dix ans. En 2008, ce sont <strong>en</strong>viron 2500 MW qui ontété installés pour un total qui dépasse les 10 GW (soit10 000 MW). Les projections pour 2030 estim<strong>en</strong>t que ce secteur disposerad'une puissance comprise selon les hypothèses <strong>en</strong>tre 900 et1800 GW. Cela couvrira alors autour de 14 % de consommation mondialed'électr<strong>ici</strong>té. Alors que la moitié des photopiles sont actuellem<strong>en</strong>tinstallées <strong>en</strong> Europe, <strong>en</strong> 2030, cela ne devrait plus être le cas que de20 %. L'Asie qui n'a que 6 % des installations actuelles devrait <strong>en</strong> avoir33 %. En France, fin 2007, nous n'<strong>en</strong> étions qu'à 70 MW… mais depuis,les projets de parcs à grande échelle se multipli<strong>en</strong>t : plus de 100 MWont été installés pour la seule année 2008. Cela se traduit <strong>en</strong> termed'emplois : plus de 2000 personnes ont été embauchées dans ce secteur<strong>en</strong> deux ans (2007 et 2008) et il devrait y avoir 8000 embauches deplus d'<strong>ici</strong> 2012. Les premières photopiles ont été installées au Japon <strong>en</strong>1966 (elles fonctionn<strong>en</strong>t toujours).Depuis les méthodesindustrielles (nanotechnologiesaujourd'hui !) ont permisde baisser le prix : le wattétait à 80 $ <strong>en</strong> 1976, 10 $ <strong>en</strong>1987, 5 $ <strong>en</strong> 2001,3 $ aujourd'hui et devrait desc<strong>en</strong>dreautour de 1 $ d'<strong>ici</strong>2020. (Source : Syndicat desénergies r<strong>en</strong>ouvelables)EuropeRetour del'efficacitéénergétiqueAlors que les Etats réunis àPoznam à l'automne, sous la présid<strong>en</strong>cede la France, n'ont r<strong>en</strong>duobligatoires que les objectifs de20 % d'énergies r<strong>en</strong>ouvelables et20 % de baisse des émissions degaz à effet de serre, un rapport dela commission parlem<strong>en</strong>taire europé<strong>en</strong>neIndustrie r<strong>en</strong>du public le21 janvier 2009 remet <strong>en</strong> avant letroisième volet du plan climat : lanécessité de diminuer la consommationde 20 %. Ce rapport écritpar l’eurodéputé hongrois AndrásGyürk (PPE) insiste sur le fortpot<strong>en</strong>tiel d'économies dans l'industrie,dans le bâtim<strong>en</strong>t… Améliorerl'efficacité énergétique et les économiespermet de faciliter la diminutiondes émissions de gaz à effetde serre et facilite égalem<strong>en</strong>t lapossibilité d'atteindre les 20 %d'énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Ce rapporta reçu le souti<strong>en</strong> unanime desparlem<strong>en</strong>taires.Record deconsommation…et de productionAvec un hiver pour une fois rev<strong>en</strong>udans les normes, le mois de janvier2009 a <strong>en</strong>registré des recordsde consommation électrique dufait de l'importance du chauffageélectrique. Mercredi 7 janvier2009, la puissance consommée aatteint 92400 MW nécessitantl'importation de courant produitpar des c<strong>en</strong>trales au gaz et aucharbon, montrant une fois deplus que le chauffage électrique,c'est le nucléaire pour les gaz àeffet de serre. Seul bémol positifà cette absurdité écologique : ducôté production, l'éoli<strong>en</strong> a pour lapremière fois dépassé ce jour les1000 MW.ToulouseExtinctiondes lumièresAlors que l'on risquait la panneélectrique du fait du froid et de laconsommation du chauffage électrique,la mairie de Toulouse apris l'initiative de couper <strong>en</strong> soiréeet la nuit les éclairages des bâtim<strong>en</strong>tshistoriques. Le "plan lumière"de la ville rose consomme500 000 kWh par an… et quandil fait froid, bi<strong>en</strong> peu de touristes<strong>en</strong> profit<strong>en</strong>t. Ces coupures ontpermis d'économiser l'équival<strong>en</strong>tde la consommation de 11 000foyers. La mun<strong>ici</strong>palité qui a déjàprogrammé le remplacem<strong>en</strong>t deslampes fluoresc<strong>en</strong>tes de l'éclairagepublic par des lampes à sodiumqui économis<strong>en</strong>t 25% d'électr<strong>ici</strong>téD.R.Eoli<strong>en</strong>nesMortalitédes oiseaux ?L'association canadi<strong>en</strong>ne de l'énergieéoli<strong>en</strong>ne a financé une étuderéalisée par des ornithologuespour déterminer les causes de mortalitédes oiseaux par accid<strong>en</strong>t. L'étude portesur 10 000 décès. Résultats : 5820morts par percussion des vitres sur desimmeubles, 1370 par électrocution surdes lignes haute t<strong>en</strong>sion, 1060 paragression d'un chat, 850 par des chocsavec des véhicules <strong>en</strong> déplacem<strong>en</strong>t, 710par intoxication aux pest<strong>ici</strong>des, 50 pardes électrocutions sur les ant<strong>en</strong>nes decommunication, 1 mortpar éoli<strong>en</strong>ne… Cela donneun ordre de prioritépour les opposantsau "massacre" desoiseaux. (Imagine,janvier 2009)à lumière égale, veut maint<strong>en</strong>ant<strong>en</strong>gager une réflexion pour économiserl'électr<strong>ici</strong>té dans la ville.(Dépêche du midi, 13 janvier2009)BâleElectr<strong>ici</strong>tépropreLa compagnie d'électr<strong>ici</strong>té de laville de Bâle (<strong>en</strong> Suisse, à la frontièreavec l'Alsace), IWB, aannoncé le 21 janvier 2009, qu'ellevisait à ne plus fournir que del'électr<strong>ici</strong>té propre, c'est-à-direuniquem<strong>en</strong>t produite à partir desénergies r<strong>en</strong>ouvelables (hydraulique,éoli<strong>en</strong>ne principalem<strong>en</strong>t).Actuellem<strong>en</strong>t, c'est déjà le caspour plus de 80 % de l'électr<strong>ici</strong>té.La compagnie va investir dans desc<strong>en</strong>trales solaires et éoli<strong>en</strong>nespour atteindre les 100 %.Photopiles au Japon ÜD.R.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20092 7


<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tMort de l'If<strong>en</strong>L'Institut français de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,créé <strong>en</strong> 1991, a été remplacéle 29 novembre 2008 par unservice statistique au sein duministère de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les deux organismes: le nouveau service nefournira que des statistiques alorsque l'If<strong>en</strong> avait aussi une missiond'évaluation des politiques mises<strong>en</strong> œuvre. De plus le nouveau serviceest intégré dans un servicequi traite de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, del'équipem<strong>en</strong>t et de l'industrie…donc l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t pourtantannoncé par Sarkozy commedevant être le fil conducteur desministères perd de sa visibilité.IndonésieLes animauxse déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tChristian Bachellierciations Loiret nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,Fredon C<strong>en</strong>tre et lesJardiniers de France vis<strong>en</strong>t àaccompagner les communes pourqu’elles cess<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>tl’utilisation de produits phytosanitairesdans l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> de la voirie,des espaces verts, des terrains desports ou <strong>en</strong>core des cimetières.Depuis son lancem<strong>en</strong>t, déjà huitvilles du Loiret n’ont plus recoursà aucun pest<strong>ici</strong>de ! (source :www.developpem<strong>en</strong>tdurablelejournal.com)LyonRecord depollutionA partir du 8 janvier 2009, suiteà une longue période sans v<strong>en</strong>t, lapollution atmosphérique a comm<strong>en</strong>céà monter pour atteindre l<strong>en</strong>iveau 10 sur une échelle de 10du 11 au 13 janvier 2009.L'anticyclone a bon dos : ce sontles automobilistes et le chauffagequi produis<strong>en</strong>t les particules prés<strong>en</strong>tesdans l'air. Il est bi<strong>en</strong> sûrrecommandé aux personnes fragilesde moins respirer… alorsque les automobiles eux doiv<strong>en</strong>tseulem<strong>en</strong>t ral<strong>en</strong>tir au-dessus de70 km/h. La pollution a atteinttrois fois les valeurs maximalesDéchetsGr<strong>en</strong>elle de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tCombi<strong>en</strong> ça aurait pu coûter ?En novembre 2008, le ministère de l'écologie a publié une étude surl'impact financier des mesures proposées dans la loi dite Gr<strong>en</strong>elle1. Cela aurait coûté 440 milliards d'euros d'<strong>ici</strong> 2020 soit 40 milliardspar an. Une partie de ces investissem<strong>en</strong>ts aurait été <strong>en</strong>suite récupéréecomme dans le cas de l'isolation des bâtim<strong>en</strong>ts. Le rapport estime quecela aurait été positif <strong>en</strong> termes d'emplois… mais chiffre égalem<strong>en</strong>t ceque cela permettrait d'éviter <strong>en</strong> termes d'émission de gaz à effet de serre :<strong>en</strong>viron un tiers des objectifs assignés par l'Europe à la France. Il auraitdonc fallu un plan trois fois plus ambitieux. Après le passage à la moulinettepar les députés et les sénateurs, soumis à la pression des lobbys,c'est trois fois moins ambitieux que l'on aura…préconisées, une situation jamaisvue depuis la mise <strong>en</strong> place del'échelle de mesure <strong>en</strong> 1987.Selon Jean-Pierre Besanc<strong>en</strong>ot,climatologue, directeur derecherche au CNRS, "avec unindice de 7, le risque d'infarctusdu myocarde est déjà significativem<strong>en</strong>tmajoré"… mais cela ne sevoit que dans les semaines qui suiv<strong>en</strong>t.CampusSemaine del'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tPlusieurs associations étudiantesorganis<strong>en</strong>t sur les campus deTours, R<strong>en</strong>nes, Pau, Avignon,Strasbourg, Perpignan, Dijon,Montpellier, Toulouse… unesemaine de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Chaque association crée son événem<strong>en</strong>tautour de quelques thématiquescommunes. Cette année,<strong>en</strong> commun, une exposition photosur le thème "la loi de la jungle"et une confér<strong>en</strong>ce d'Hervé Kempf,auteur de Pour sauver la planète,sortez du capitalisme. Ce derniersera à Avignon le 7 mars,Montpellier le 8 mars, Perpignanle 9 mars, R<strong>en</strong>nes le 10 mars,Tours le 12 mars, Toulouse le 17mars, Dijon le 23 mars,Strasbourg le 24 mars, Pau le 25mars. Programme complet :www.reseaugrappe.org.á Orang-outang <strong>en</strong> IndonésieAlors que les îles de l'Indonésiesubiss<strong>en</strong>t une déforestation rapide,pour gagner de nouvellesterres agricoles (le plus souv<strong>en</strong>tpour les agrocarburants), la situationdevi<strong>en</strong>t dramatique pour lafaune sauvage qui y habite. Celane se fait pas sans réaction. Le 27janvier 2009, deux femmes quiplantai<strong>en</strong>t dans un champ récemm<strong>en</strong>touvert au nord de l'île deSumatra, ont été piétinées pardeux éléphants. Les autoritéssignal<strong>en</strong>t qu'outre les éléphants,des tigres et des orangs-outangsattaqu<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong> plus souv<strong>en</strong>tles humains.Objectif zéropest<strong>ici</strong>desSept communes du Loiret dont laville d’Orléans ont décidé desuivre à compter du lundi 19 janvierla charte Zéro pest<strong>ici</strong>de dansnos villes et villages. L’initiative,portée depuis 2005 par les asso-■ USA : Réduire ses déchets. Dave Chameides, écologistecaliforni<strong>en</strong> de Los angeles, a décidé de ne passortir ses poubelles p<strong>en</strong>dant un an et de stocker tousses déchets dans sa cave p<strong>en</strong>dant toute l'année 2008.Il y a installé un lombricomposteur pour digérer lesdéchets organiques et surtout il a cherché à évitertout achat comportant des emballages jetables. Aubout d'un an, il a réussi à ne stocker que 15 kg dedéchets dont une partie provi<strong>en</strong>t de ce qu'il a ram<strong>en</strong>éde vacances au Mexique p<strong>en</strong>dant l'été. Cela représ<strong>en</strong>te200 fois moins que ce que jette habituellem<strong>en</strong>t unhabitant des Etats-Unis. Le 1 er janvier 2009, les 15kilos de déchets ont été offerts au "musée desordures" de Hartford (Connecticut). Toute la famille aainsi bu de l'eau du robinet, a acheté des alim<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>vrac… et pour les cadeaux de Noël ceux-ci ont étéemballés dans des vêtem<strong>en</strong>ts, faisant deux cadeaux aulieu d'un. Il anime un blog pour éviter les déchets (<strong>en</strong>anglais) : http://365daysoftrash.blogspot.com.■ Eco-Emballage perd ses placem<strong>en</strong>ts. Ecoemballagesperçoit des contributions de 47 000 <strong>en</strong>treprisesqui pai<strong>en</strong>t pour favoriser le recyclage de leursemballages. L'arg<strong>en</strong>t collecté, 411 millions d'euros <strong>en</strong>2007, est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t reversés aux collectivitéspour financer la collecte sélective, la mise <strong>en</strong> placede c<strong>en</strong>tres de tris… Eco-emballages est unorganisme privé agréé par l'Etat. Le 9décembre 2008, la firme a informé leministère de l'écologie d'un risque depertes financières… 60 millions d'euros detrésorerie ayant été placés sur des fonds boursiers àrisque dom<strong>ici</strong>liés dans des paradis fiscaux.■ Déchets : <strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t des propositions. Lesassociations avai<strong>en</strong>t proposé au Gr<strong>en</strong>elle de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tde mettre <strong>en</strong> place une taxe affectée à la prév<strong>en</strong>tiondes déchets… mais ce qui avait été ret<strong>en</strong>uétait déjà <strong>en</strong> régression par rapport à cette demande :une taxe sur la gestion des déchets. Cette taxe sur lesquantités incinérées et mises <strong>en</strong> décharge pouvait<strong>en</strong>core freiner la montée incessante du tout jetable…à condition qu'elle reste élevée. Mais après un tour auSénat, le projet de loi <strong>en</strong> est ressorti amoindri. Le 26novembre 2008, le Sénat a abaissé la valeur destaxes, r<strong>en</strong>dant caduc toute espoir de diminuer levolume des déchets par ce système. A défautde diminuer les déchets, le projet de loiprovoque surtout une diminution desrecettes pour le processus du Gr<strong>en</strong>elle.Les promoteurs des incinérateurs peuv<strong>en</strong>trespirer !D.R.Logo Éco-emballage Ü2 8 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


paixItalieDémocratiecontre OtanLa population de Vic<strong>en</strong>za, aunord-est de l'Italie, s'opposedepuis deux ans à la constructiond'une base militaire de l'Otan prèsde l'aéroport Dal Molin. Après d<strong>en</strong>ombreuses manifestations, lemaire a organisé un référ<strong>en</strong>dum,lequel a montré une majorité dela population contre le projet debase. L'Etat itali<strong>en</strong> a annulé lerésultat de cette consultation, l'estimantillégale. La mairie mainti<strong>en</strong>tson opposition, avec le souti<strong>en</strong>de la majorité.www.nodalmolin.it.IrakChangem<strong>en</strong>tde politiqueBarak Obama a promis unretrait des troupes américainesdu pays. Première mesureprise, dès le 30 janvier 2009 :les Etats-Unis ont sout<strong>en</strong>u l'annulationpar le gouvernem<strong>en</strong>tiraki<strong>en</strong> de la lic<strong>en</strong>ce accordée àla société Blackwater qui nepeut plus exercer dans le pays.Cette société, créée <strong>en</strong> 1997,est une véritable armée privéequi offrait ses services notamm<strong>en</strong>tpour la protection dessociétés privées qui exerçai<strong>en</strong>tsur le territoire iraki<strong>en</strong>.Blackwater dispose <strong>en</strong>core deressources : elle fournit des"vigiles" dans de nombreuxautres pays.RussieDureobjection deconsci<strong>en</strong>ceLe service militaire est toujours<strong>en</strong> vigueur <strong>en</strong> Russie. Un peu plusde 200 000 jeunes sont concernéschaque année. Depuis 2004, ilexiste un statut d'objecteur deconsci<strong>en</strong>ce, mais aucune publ<strong>ici</strong>téne lui est assurée. En 2008, 914personnes ont choisi d'être objecteur…mais 319 ont <strong>en</strong>suitedéserté <strong>en</strong> raison des mauvaisesconditions d'affectation, certainsGrande-Bretagnese retrouvant par exemple dansdes usines d'armem<strong>en</strong>t. (Unionpacifiste, novembre 2008)Dissuasion nucléaire inutile ?Dans une lettre publiée par The Times le 16 janvier 2009, troisanci<strong>en</strong>s généraux britanniques dont Lord Bramall, anci<strong>en</strong> chefd'état-major, estim<strong>en</strong>t que le plan de modernisation de la dissuasionnucléaire voulu parle gouvernem<strong>en</strong>t est"complètem<strong>en</strong>t inutile" :"Les armes nucléaires sesont révélées complètem<strong>en</strong>tinutiles commeforce de dissuasion faceaux m<strong>en</strong>aces et auniveau de viol<strong>en</strong>ce qu<strong>en</strong>ous connaissons actuellem<strong>en</strong>t,ou sommes susceptiblesde connaître (àl'av<strong>en</strong>ir), <strong>en</strong> particulierle terrorisme international".Ils ajout<strong>en</strong>t qu'il est"imp<strong>en</strong>sable" que laGrande-Bretagne puisseun jour utiliser ses armesnucléaires sans l'aval desEtats-Unis.D.R.áDepuis des années, les manifestations se succèd<strong>en</strong>tà Faslane (Écosse) pour demander la fermeturede la base de sous-marins nucléaireannoncesR<strong>en</strong>contres■ Ref. 366.01 Jura. JF, 30 ans, de l'humour,m<strong>en</strong>ant une vie "simple", aimant larando, le contact avec la nature et les animaux…(et tellem<strong>en</strong>t de choses).Cherche à r<strong>en</strong>contrer JH, tr<strong>en</strong>taine. Oh,pas le prince charmant, mais un hommecharmant avec qui je peux partager desmom<strong>en</strong>ts conviviaux (et laisser le charmeagir) car je suis terri<strong>en</strong>ne. Je n'espère pasle bonheur, je le construis à la force demes convictions et de mes expéri<strong>en</strong>ces devie. Si tu p<strong>en</strong>ses que nous pouvons passerde bons mom<strong>en</strong>ts conviviaux <strong>en</strong>semble,écris à la revue qui transmettra.■ La femme est l'av<strong>en</strong>ir de l’hommechantait Jean Ferrat. Je rêve de ne plusvivre seul, de partager une expéri<strong>en</strong>cesimple, naturelle, avec une jeune femmeaimant aussi la nature. J'ai 30 ans, jesuis dans le Doubs. Tél. : 06 82 76 7407 ou écrire : Bry Vinc<strong>en</strong>t, 30, rueErnest-R<strong>en</strong>an, 25000 Besançon.■ Paris. Libre p<strong>en</strong>seur 58 ans, grandmoustachu, très curieux, modèle poursculpteurs et peintres à Paris, cherchepour amitié durable poétesse, danseuse,écrivaine, plast<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne, longue randonneusede la vie. Afin de partager multiplesexpéri<strong>en</strong>ces, séjourner <strong>en</strong> montagneet bord de mer. A toute femmeférue d'indép<strong>en</strong>dance, de charme et dejoie de vivre. Tous âges et origines bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>us.Gilles Gérard, 51 rue duMontparnasse, 75014 Paris.Vacances■ Cév<strong>en</strong>nes. Ferme Nature et Progrèsaccueil paysan bio, tables, chambres,camping six places milieu rural sauvage,rivière. 04 66 61 12 77Vivre <strong>en</strong>semble■ Hérault. 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J'ai droit au FSL, auxAPL (252 €) et je dispose d'un garant.Tél. : 06 25 11 95 53.Gratuites : Les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés. Elles sont égalem<strong>en</strong>t gratuites pour les offres d'emplois. Pour passer une annonce, joindre le bandeau d'expédition qui <strong>en</strong>tourela revue ou joindre un chèque correspondant à un abonnem<strong>en</strong>t. Taille des annonces : Nous vous demandons de faire le plus concis possible. Au delà de 500 signes, nous nous réservons le droit defaire des coupes. Délais : Les dates de clôture sont indiquées <strong>en</strong> page "Quoi de neuf", page 2. Prévoir <strong>en</strong>viron deux mois <strong>en</strong>tre l'<strong>en</strong>voi d'une annonce et sa publication. Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ce accepteles annonces dom<strong>ici</strong>liées à la revue contre une part<strong>ici</strong>pation de 5 € <strong>en</strong> chèque. Pour répondre à une telle annonce, mettre votre réponse dans une <strong>en</strong>veloppe. Ecrire sur cette <strong>en</strong>veloppe au crayon lesréfér<strong>en</strong>ces de l'annonce, puis mettre cette <strong>en</strong>veloppe dans une autre et <strong>en</strong>voyer le tout à la revue. Sélection : Sil<strong>en</strong>ce se réserve le droit de ne pas publier les annonces qui lui déplais<strong>en</strong>t.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20092 9


s a n t ép o li t i q u e,s o c i é t éf ê t e s , foi r e s ,s a l o n sé d u c a t io né n e r gi eag<strong>en</strong>dad a n s l a r u ef e m m e sh a b i t a tp a i xn o r d / s u dfil m s , s p e c t a c l e s ,c u l t u r eb io fo r m a t io ne n v i r o n n e m e n tG<strong>en</strong>ève : pour l'indép<strong>en</strong>dancede l'OMS. Tous les joursdepuis le 26 avril 2007, vigiledevant le siège de l'OMS pour demanderl'abrogation de l'accord de 1959 quil'oblige à soumettre ses informations àl'AIEA, Ag<strong>en</strong>ce internationale de l'énergieatomique. Pour part<strong>ici</strong>per : AndréLarivière, tél. : 04 71 76 36 40 ou 06 7669 54 98, Yann Forget, tél. : 04 50 92 6469, <strong>en</strong> Suisse : Philippe de Rougemont, 022344 38 31, www.indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tWHO.org.Lille : le don, une solution.Jusqu'au 5 mars, dans l'<strong>en</strong>tréede la MRES, exposition sur lesrelations Nord-Sud : faut-il donner ?comm<strong>en</strong>t être solidaire ? CRDTM,C<strong>en</strong>tre régional de docum<strong>en</strong>tation tiersmonde,MRES, 23, rue Gosselet, 59000Lille, tél. : 03 20 53 80 14.Isère : comm<strong>en</strong>t remettrel'arg<strong>en</strong>t à sa place. 27 févrierau 1 er mars, formation animéepar Ida Paladini-Lyan : comm<strong>en</strong>t faireque l'arg<strong>en</strong>t soit une énergie à sa justeplace. Maison d'accueil de l'Arche, 38160Saint-antoine l'Abbaye, tél. : 04 76 36 4597, arche-de-st-antoine.com.Paris : 6 e festival au féminin.1 er au 8 mars, dans le quartier dela Goutte d'Or (18 e ). Le 1 er marsà 14h, ouverture du festival avec descompagnies artistiques dans les rues duquartier. Toute la semaine, au Lavoirmoderne parisi<strong>en</strong>, 35, rue Léon, contes,théâtre, danse… colloque Femmes dusud, combats pour la scène, le mercredi 4de 14h à 18h. Au C<strong>en</strong>tre Fleury Barbara,1, rue Fleury, concert le samedi 7 à20h30, projection de docum<strong>en</strong>taires le 8à 17h. A l'Olympic Café, 20, rue Léon,concerts à 20h30 les 3, 4, 6 et 7. A laManufacture des Abesses, 7, rue Véron,lecture-spectacle le 1 er mars, projectionsle 8 mars. Au Petit Ney, 10, av<strong>en</strong>ue de laPointe-Montmartre, le 6 à 19h30, lectureavec Jeanne B<strong>en</strong>ameur, du 3 au 7, lireau féminin. A la Bibliothèque Goutte d'Or,2, rue Fleury, atelier théâtre le 4, lecturele 7. Programme complet : Graines desoleil, 7, rue de la Charbonnière, 75018Paris, tél. : 01 46 06 08 05, www.grainesdesoleil.com.Hautes-Alpes : initiation àla m<strong>en</strong>uiserie. 3 au 7 mars ou9 au 13 mars, avec FrançoisD<strong>en</strong>ayrou. Formation tout public de35 h. Le Gabion, domaine du Pont Neuf,05200 Embrun, tél. : 04 92 43 89 66,http://gabionorg.free.fr.Paris : insurrections <strong>en</strong> territoiresexuel. 4 mars à 19h, àla librairie Violette & co, r<strong>en</strong>contreavec W<strong>en</strong>dy Delorme pour lapublication du livre portant ce nom.Violette & co, 102, rue de Charonne,75011 Paris, tél. : 01 43 72 16 07.Paris : contre l'exploitationsexuelle. 4 mars, au conseilrégional d'Ile-de-France, 37,boulevard des Invalides, Paris 7 e , colloqueorganisé par le GRIPF, Groupeinternational de paroles de femmes, avecdes représ<strong>en</strong>tantes de nombreux payspour le lancem<strong>en</strong>t de la première journéemondiale de lutte contre l'exploitationsexuelle. GIPF, 14, rue Mouraud,75020 Paris, tél. : 06 76 62 28 82,www.ong-gipf.com.Creuse : écriture spontanée.5 et 6 mars pour les<strong>en</strong>fants, 7 mars pour les adultes,à Mérinchal, stages de ressourcem<strong>en</strong>t etd'écriture spontanée. La plume <strong>en</strong>chantée,Virginie Gay, tél. : 05 55 67 29 31,www.laplume<strong>en</strong>chantee.org.Belgique : introduction à lacommunication non-viol<strong>en</strong>te.5 et 6 mars à l'Universitéde Paix, 4, boulevard du Nord, B 5000Namur, tél. : 00 32 81 55 41 40, www.universitedepaix.org.Gard : dynamique de l'eau.6 mars à 19h, à LaFourmilière, à Alès. R<strong>en</strong>contreavec Michael Monzies, sculpteur fontainier.La Fourmillière, 1188, av<strong>en</strong>ue desFrères-Lumière, ZI Bruèges, 30100 Alès,tél. : 06 69 55 40 80.Nîmes : 17 e Sésame. 6 au 9mars, parc des Expositions.Goral-Expo, 126, impasseJuvénal, 30900 Nîmes, tél. : 04 66 62 0716, www.goral-expo.com.Drôme : couverture vivante. 7mars à 16 h, au c<strong>en</strong>tre social etculturel du Plateau, à Bourg-lès-Val<strong>en</strong>ce, inauguration de la couverturevivante, une couverture faite de carrés dontchacun est confectionné par une femme. A17 h, café citoy<strong>en</strong>nes sur les droits desfemmes, 19 h : repas partagé, 20h30 :spectacle humoristique sur les discriminationsavec Amine et Rachid. CSC LePlateau, 162, place de l'Allet, 26500 Bourglès-Val<strong>en</strong>ce,tél. : 04 75 82 92 00.Paris : Vélorution. 7 mars,place du Châtelet, départ à 14h. www.velorution.org.Savoie : visite d'une maisonbasse énergie. 7 mars à 10h àSaint-Jean-de-Chevelu. Maisonbrique monomur, isolation paille, triplevitrage, puits canadi<strong>en</strong>… Asder, La Maisondes Energies, 562, av<strong>en</strong>ue du Grand-Ariétaz,BP 99499, 73094 Chambéry cedex, tél. : 0479 85 88 50, www.asder.asso.fr.Rhône : initiation à la résolutionnon-viol<strong>en</strong>te desconflits. 7 mars, à 9h, àVénissieux. Découverte de la non-viol<strong>en</strong>ce,jeux de rôles et méthode d'animation.Ifman, 20, rue de l'Anci<strong>en</strong>ne-Gare, 69200 Vénissieux, tél. : 04 77 8920 28, ifman.rl@wanadoo.fr.Montreuil : femmes porteusesde richesses. 7 mars de14h à 16h à l'Office de tourisme(M° Croix-de-Chavaux), r<strong>en</strong>contre avecl'association des femmes mali<strong>en</strong>nes sur lethème de la richesse qu'amèn<strong>en</strong>t les immigré-e-s.Office de tourisme, 1, rue Kléber,93100 Montreuil, www.tourisme93.com.Roubaix : maison écologique.7 mars à 15h, visited'une maison écologique aujardin de Chlorophylle. Réservationobligatoire. Angle 349, Le jardin deChlorophylle, 315, Grand Rue, 59100Roubaix, tél. : 03 20 83 26 17.Yvelines : 7 e Regards defemmes. 7 au 15 mars à Trappeset Saint-Qu<strong>en</strong>tin-<strong>en</strong>-Yvelines, unesemaine autour des arts et de la culturepour avancer à petits pas vers la compréh<strong>en</strong>sion,l’écoute, la tolérance, le respect. LaMerise, place des Merisiers, 78190 Trappes,tél. : 01 30 13 98 53, http://lamerise.com.Paris : pas de pub TV pour les<strong>en</strong>fants. 7 mars de 11h à 12hsur l'esplanade du C<strong>en</strong>treGeorges-Pompidou, Paris 4 e(M°Rambuteau, Châtelet-les Halles).Heure de sil<strong>en</strong>ce pour la suppression de lapubl<strong>ici</strong>té à destination des <strong>en</strong>fants à la télévision.Man Ile-de-France, 114, rue deVaugirard, 75006 Paris, tél. : 01 45 44 4825, contactman-idf@free.fr.Auch : nos libertés sont <strong>en</strong>danger ! 7 mars de 14h à 18h,thème : éduquer des <strong>en</strong>fants par lapeur ? Le tri sélectif des Français, le dressagedes consci<strong>en</strong>ces par l'élimination desfauteurs de troubles, les nouvelles technologiesde l'Etat pol<strong>ici</strong>er… Attac Gers, tél. :05 62 60 27 56 (Olivier Labouret) ou 05 6205 96 74 (R<strong>en</strong>ée Courtiade).Lyon : stage de clown. 7 et 8mars, 10h à 18h, jeux de réaction,recherche collective avec lacomédi<strong>en</strong>ne Francesca di Traglia. CieSoleluna, 17, rue Royale, 69001 Lyon, tél. :04 78 39 21 68 ou www.compagnie-soleluna.net.Côtes-d'Armor : 2 e Art etnature. 7 et 8 mars à Brusvily,près de Dinan. Thème : la convivialitéet la créativité comme moy<strong>en</strong> d'épanouissem<strong>en</strong>t.Nature <strong>en</strong> Vie, La Brousse,22100 Brusvily, tél. : 02 96 84 52 42.Drôme : arrêtons de joueravec le sexisme ! 8 mars, à14h, à la MJC, rue Léo-Lagrange à Montélimar. Les jouetscontinu<strong>en</strong>t à transmettre le sexisme :maquillage et ménage pour les filles,av<strong>en</strong>ture et bricolage pour les garçons.Débat autour du livre de Mix-Cité"contre les jouets sexistes. http://lecafeministe.blogspirit.com.R<strong>en</strong>nes : la ville au féminin.8 mars, de 10h30 à 17h, jeud'ori<strong>en</strong>tation dans la ville avecvisites de lieux associatifs (Déclicfemmes, planning familial, maison dessquares, MJC…) sous forme d'un jeu àénigmes. Les Bâtisseuses, 2, rue du Préde-Bris,35000 R<strong>en</strong>nes, tél. : 06 32 09 1300 ou 09 54 94 76 04, lesbatisseusesr<strong>en</strong>nes.zeblog.com.Rhône : journée radio 100%féministe. Le 8 mars, journéeexceptionnelle 100% féministesur Radio Canut, 102.2.Rhône : Habitat collectif. 9mars à 18h30, dans les locauxde la Nef, 114, boulevard du 11-Novembre à Villeurbanne. Ce qu'est unecoopérative d'habitants, ce qui existedéjà, les projets <strong>en</strong> cours dans la région.Habisoop, c/o URSCOP, 74, rue Maurice-Flandrin, 69003 Lyon, tél : 04 72 36 2893, www.habicoop.fr.Clermont-Ferrand : antipub.9 mars à 18h, à l'Unionpopulaire et citoy<strong>en</strong>ne 63,réunion du groupe Volkino, autre réunionle 23 mars. Groupe anti-pub, UPC63, 3,rue Gaultier-de-Biauzat, 63000 Clermont-Ferrand, tél. : 06 27 47 74 73 MichelDaucher.Partout : souti<strong>en</strong> au Tibet.10 mars. 50 e anniversaire dusoulèvem<strong>en</strong>t populaire deLhassa où 85 000 Tibétains ont été massacrés,de nombreux autres réussissantà fuir le pays. France-Tibet, maison desassociations, BP 55, 36200 Arg<strong>en</strong>ton-sur-Creuse, www.tibet.fr.Cambrai : 16 e Bioforum. 10et 11 mars au Palais desGrottes, <strong>en</strong>trée gratuite, Natureet Progrès, 56, boulevard Faidherbe,59400 Cambrai, tél. : 03 27 70 98 47,www.nature-et-progres-npdc.org.R<strong>en</strong>nes : faire face auxconflits. 11 au 13 mars puis 1 erau 3 avril, formation à la régulationnon-viol<strong>en</strong>te des conflits dans différ<strong>en</strong>tessituations : vie quotidi<strong>en</strong>ne, vieprofessionnelle… Ifman Bretagne, 3 alléedu Chêne, 35450 Landavran, tél. : 02 9949 76 03, www.ifman.fr.Lyon : lave ton linge <strong>en</strong>public ! A partir de 19h30, le12 mars devant la fresque duquai Saint-Antoine, le 13 devant lepalais de la Bière, rue Terme, le 14, placedes Capucins, trois jours p<strong>en</strong>dant lesquelsseize artistes vi<strong>en</strong>dront partager lascène quotidi<strong>en</strong>ne dans un contexte insolite.Lecture, jazz manouche, poésie,slam, accordéon, danse… Wazo migrator,3, rue Terme, 69001 Lyon, tél. : 06 33329 329.Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes : réformeslibérales de l'école. 12 mars,à la MJC de Saint-Saulve.Débat organisé par Attac-Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes,8, boulevard Léopold-Defays, 59300Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes, tél. : 03 27 41 26 37.Lille : congrès national deFrance nature <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.12 et 13 mars, au palaisdu Nouveau siècle, 33 e congrès nationalsur le thème "trame verte et bleue, biodiversitéet changem<strong>en</strong>ts climatiques".Ouverture par une confér<strong>en</strong>ce d'HubertReeves. FNE, 57, rue Cuvier, 75231 Pariscedex 05, www.fne.asso.fr.Créteil : 31 e festival internationalde films de femmes.13 au 22 mars, maison desArts, place Salvador-All<strong>en</strong>de, 150 films,50 invitées. Un hommage à JoséphineBaker, deux programmes de courtsmétrages proposés par des écoles decinéma… Festival international de filmsde femmes de Créteil et du Val de Marne(Afiff), Maison des Arts, place Salvador-All<strong>en</strong>de, 94000 Créteil, tél. : 01 49 80 3898, www.filmsdefemmes.com.Parcs naturels régionaux :9 e nuit de la chouette. 14mars <strong>en</strong> début de soirée, plus de500 animations nature dans tous lesparcs régionaux, <strong>en</strong> relation avec laLPO, Ligue pour la protection desoiseaux. Programme sur www.parcs-naturels-regionaux.frou www.lpo.fr.Gard : gestion écologiquede l'eau. 14 mars à 10h, à LaFourmilière, à Alès. R<strong>en</strong>contreavec Capucine Muller, spécialiste <strong>en</strong> phytoépuration.La Fourmilière, 1188, av<strong>en</strong>uedes Frères-Lumière, ZI Bruèges,30100 Alès, tél : 06 69 55 40 80.Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce : écriturespontanée. 14 mars pour les<strong>en</strong>fants, 15 mars pour lesadultes, stages de ressourcem<strong>en</strong>t etd'écriture spontanée. La plume <strong>en</strong>chantée,40, chemin de l'Enclos, Coutheron,13100 Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, Martine Peter,tél. : 06 13 97 42 07, www.laplume<strong>en</strong>chantee.org.Lyon : mon corps est unchamp de bataille. 14 mars à15h, librairie Terre des livres, 86rue de Marseille, Lyon 7°, r<strong>en</strong>contre avecle collectif Ma Colère à l'occasion de laparution de Mon corps est un champ debataille, tome 2 (témoignages). R<strong>en</strong>s. :04 78 72 84 22Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce : prév<strong>en</strong>iret réguler les conflits.14 et 15 mars, stage de formation,prés<strong>en</strong>tation d'outils de régulationnon-viol<strong>en</strong>te des conflits. IfmanMéditerranée, Le Pey Gros, route desEstrets, 13490 Jouques, tél. : 04 42 6766 40, www.ifman.fr.Belgique : développer lacréativité chez l'<strong>en</strong>fant. 14et 15 mars à l'Université de Paix,4, boulevard du Nord, B 5000 Namur,tél. : 00 32 81 55 41 40, www.universitedepaix.org.Toulouse : régulation positivedes conflits. 14 et 15mars, formation à partird'exemples pratiques et théoriques desituations de conflit au quotidi<strong>en</strong>. AuC<strong>en</strong>tre de ressources sur la non-viol<strong>en</strong>ce deColomiers, 11, allée de Guérande, 31770Colomiers, tél. : 05 61 78 66 80,www.non-viol<strong>en</strong>ce-mp.org.3 0 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce : prév<strong>en</strong>iret réguler les conflits. 14 et15 mars. Formation à lamédiation, la communication non-viol<strong>en</strong>te,la négociation sans perdant,l'écoute et l'écueil des émotions.Apports théoriques et pratiques. IfmanMéditerranée, Le Pey Gros, route desEstrets, 13490 Jouques, tél. : 04 42 6766 40.Haute-Garonne : pourquoiéduquer ? 14 et 15 mars àMontgaillard-de-Saliès.Séminaire de l'association CREA-Appr<strong>en</strong>dre la vie. Confér<strong>en</strong>ce à Toulousele 13. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : 05 61 90 69 07,jackiemcinley@hotmail.com.Morbihan : phytoépurationet toilettes sèches. 14 et 15mars à Belle-Ile-<strong>en</strong>-Mer.Formation assurée par Anne Rivière etCatherine Sagot. Le stage sera suivid'une période de formation de 5 jourspour des personnes désirant appr<strong>en</strong>dreà faire des études personnalisées dephytoépuration des eaux grises avec toilettessèches (maîtrise du log<strong>ici</strong>el dedessin Illustrator indisp<strong>en</strong>sable).Michou Delboy, tél. : 02 97 31 79 62 ou06 80 67 50 41, michoudelboy@free.fr.Tarn : les OGM <strong>en</strong> question.14 mars à 20h30, à la salleSalvet à Lisle-sur-Tarn, confér<strong>en</strong>cedu chercheur <strong>en</strong> génie moléculaireChristian Vélot. A partir de 15 h, animationset stands sur le thème"produire et consommer sans OGM".Collectif tarnais OGM <strong>en</strong> question,Christian Pince, 21, av<strong>en</strong>ue Jean-Jaurès,81310 Lisle-sur-Tarn, tél. : 05 63 40 4365, christian.pince@laposte.net.Rhône : 20 e foire au miel etaux produits bio. 15 mars,de 9 h à 19 h, salles Maurice-Baquet et Pierre-de-Coubertin àChazay-d'Azergues. Ecologie, tiersmonde,non-viol<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tsocial, citoy<strong>en</strong>neté, droits de l'homme…nombreux stands associatifs, confér<strong>en</strong>ces: 14 h : les agrocarburants, mangerou conduire, il faut choisir", 15h30 :l'aromathérapie, 16h30 : film La vie duDr Hamer. Altern'info, André Abeillon, 8,rue Jean-de-la-Fontaine, 69380 Chazayd'Azergues,tél. : 04 78 43 02 19.Tours : café-femmes. 16mars, à 18h30, réunion sur lethème du "cannibalisme". Cafédes femmes, Hippopotamus, 24, boulevardHeurteloup, 37000 Tours, tél. : 0247 64 79 77.Hautes-Alpes : charp<strong>en</strong>teet ossature bois. 16 au 20mars, avec François D<strong>en</strong>ayrouet Eric Boissel. Formation tout publicde 35 h. Le Gabion, domaine du PontNeuf, 05200 Embrun, tél. : 04 92 43 8966, http://gabionorg.free.fr.Moselle : stage d'espéranto.16 au 21 mars, à Nilvange,cours de différ<strong>en</strong>ts niveaux,prom<strong>en</strong>ades, restauration et hébergem<strong>en</strong>tà prix modérés organisé par l'associationfrançaise des cheminots pourl'espéranto. Espéranto-Thionville, BrnoH<strong>en</strong>ry, 8, rue Pasteur, 57240 Nilvange,tél. : 03 82 53 25 47.Clermont-Ferrand : courtsmétrages.17 mars à 18h, àl'Union populaire et citoy<strong>en</strong>ne63, réunion du groupe Volkino, membred'un réseau international de diffusionlibre de courts-métrages alternatifs.Groupe Volkino, UPC63, 3, rue Gaultierde-Biauzat,63000 Clermont-Ferrand,tél. : 06 26 88 11 38, www.volkino.org.Clermont-Ferrand : radioactivité.17 mars à 18h, àl'Union populaire et citoy<strong>en</strong>ne63, r<strong>en</strong>contre avec la Crii-Rad,approche de la question du nucléaire etde la radioactivité. Puy-de-Dôme nature<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 19, rue Chabrol, 63200Riom, tél. : 04 73 63 09 75 MarcelBrugnot.Drôme : les Amanins. 18mars, à partir de 10h, visitecomplète du c<strong>en</strong>tre d'agroécologie,à 14h, atelier forum sur lapédagogie coopérative avec IsabellePeloux, directrice de l'école duColibri. Les Amanins, 26400 La Rochesur-Grâne,tél. : 04 75 43 75 05,www.lesamanins.com.Savoie : les maisons passives.19 mars à 20h, à laMaison des énergies, confér<strong>en</strong>ce-débatet prés<strong>en</strong>tation de cas. Asder,La Maison des Energies, 562, av<strong>en</strong>ue duGrand-Ariétaz, BP 99499, 73094Chambéry cedex, tél. : 04 79 85 88 50,www.asder.asso.fr.Reims : Rét<strong>en</strong>tion de sûreté,une peine infinie. 19mars, de 19h30 à 22h, à lamaison de la vie associative, projectionde ce film de Thomas Lacoste et débatavec des prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, militants et chercheurs.Attac Reims, maison de la vieassociative, 122, rue du Barbâtre, 51100Reims.Essonne : sci<strong>en</strong>ce etcitoy<strong>en</strong>s. 19 mars, à 20h30,salle de la Ferme, 31, rueH<strong>en</strong>ri-Barbusse, 91170 Viry-Châtillon,confér<strong>en</strong>ce de Jacques Testart sur lesdérives éthiques de la sci<strong>en</strong>ce, les intérêtsfinanciers et les possibilités de s'yopposer. Sol<strong>ici</strong>tés, 13, rue Nungesser-et-Coli, 91170 Viry-Châtillon, tél. : 01 69 5697 91, www.sol<strong>ici</strong>tes.org.Lyon : expédition deSil<strong>en</strong>ce. 19 et 20 mars, voir <strong>en</strong>page 2.Metz : 9 e Tout nature, 20 au22 mars, parc des expositions.130 exposants, 20 confér<strong>en</strong>ces.Metz'expo, BP 45059, 57072 Metzcedex 03, tél. : 03 87 55 66 00.Paris : Vivre autrem<strong>en</strong>t. 20au 23 mars, parc floral deParis, bois de Vinc<strong>en</strong>nes. 400exposants, 50 ateliers pratiques. Thèmede l'année : partir autrem<strong>en</strong>t.Confér<strong>en</strong>ces sur l'écovolontariat (20 à14h), vacances alternatives <strong>en</strong> France(22 à 14h), voyages solidaires <strong>en</strong> individuels(23 à 14h). Spas, 86, rue de Lille,75007 Paris, tél. : 01 45 56 09 09,www.salon-vivreautrem<strong>en</strong>t.com.Paris : végétarisme. 21mars, à partir de 9h30, àl'Ageca, 177, rue de Charonne,Paris 11, assemblée générale del'Association végétari<strong>en</strong>ne de Francequi espère y fêter son millième adhér<strong>en</strong>t.Association végétari<strong>en</strong>ne deFrance, BP 4, 77390 Chaumes-<strong>en</strong>-Brie,www.vegetarisme.fr.Dijon : forum social local.21 mars. Thèmes de l'année :l'eau, la crise financière, les fermeturesd'usines à Unilever et Amora.Attac-Dijon, tél. : 03 80 36 21 94,www.local.attac.org/attac21.Lille : des émotions àvivre pour soi et avecd'autre. 21 mars, 28 mars et4 avril, de 9h à 12h. Quelles sont lesémotions qui surgiss<strong>en</strong>t lorsque je visun conflit ? Etre à leur écoute, leurdonner une juste place. Ifman Nord-Pas-de-Calais, 23, rue Gosselet, 59000Lille, tél. : 03 20 95 91 46.Lyon : squat politique etcomme mode de vie.Samedi 21 mars à 15h auCEDRATS, 27 montée St Sebasti<strong>en</strong>,m° Croix-Paquet. R<strong>en</strong>contre-débatavec Clém<strong>en</strong>tine Guyard, JeanBerthaut et Sabine Klaeger, auteurs deréc<strong>en</strong>ts ouvrages sur le sujet. R<strong>en</strong>s. : 0478 29 90 67Suisse : relations de travailet non-viol<strong>en</strong>ce. 21 mars,formation au C<strong>en</strong>ac, C<strong>en</strong>trepour l'action non-viol<strong>en</strong>te, 52, rue deG<strong>en</strong>ève, CH 1004 Lausanne, www.nonviol<strong>en</strong>ce.ch.Saône-et-Loire : arboriculturebiodynamique. 21 et 22mars, formation avec PierreMasson et Frédéric Cochet. Domaine deSaint-Laur<strong>en</strong>t, 71250 Château, tél. : 0385 59 23 74, www.bio-dynamie.org.Hautes-Alpes : la chauxdans l'anci<strong>en</strong> et l'écoconstruction.23 au 27 mars, avecNorbert Peyro. Formation tout publicde 35 h. Le Gabion, domaine du PontNeuf, 05200 Embrun, tél. : 04 92 43 8966, http://gabionorg.free.fr.Partout : 7 e semaine de lacoopération dans lesécoles. 23 au 27 mars, semained'initiation à la coopération dans lesécoles <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les coopératives.www.semaine.coop.Villeurbanne : projetsinternationaux, quelseffets <strong>ici</strong> ? 24 mars à 19 h, auCCO. A partir de témoignages de personnesayant part<strong>ici</strong>pé à des échangesinternationaux, débats sur ce que celaleur apporte dans leur construction personnelleet leur <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. CCO, 39,rue Courteline, 69100 Villeurbanne, tél. :04 78 93 41 44.Nantes : 19 e salon pédagogieFreinet. 25 et 26 mars àla résid<strong>en</strong>ce Port BeaulieuAdelis (anci<strong>en</strong> foyer des jeunes travailleurs)et à l'Hôtel de région, sur lethème "Une école pour p<strong>en</strong>ser, rep<strong>en</strong>serl'école". Interv<strong>en</strong>tions d'HubertMontagner, Pierre Madiot, Nicolas Go,Pierre Frackowiak, Isabelle Delcambre,Sylvain Grandserre… et le dessinateurCyril Pedrosa. Léa Vivet et Agnès Jamet,IDEM 44, tél. : 06 79 43 84 39,www.icem-pedagogie-freinet.org.Drôme : stages radioactivité.25 et 28 mars, à la CRII-Rad, à Val<strong>en</strong>ce. Mercredi 25après-midi : utilisation d'un compteurGeiger ; samedi 28, radioactivité etradioprotection. CRII-Rad, Le Cime,471, av<strong>en</strong>ue Victor-Hugo, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél. : 04 75 41 82 50.Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes : émigration,aspects humains et culturels.26 mars, à la MJC deSaint-Saulve. Débat organisé par Attac-Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes, 8, boulevard Léopold-Defays, 59300 Val<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>nes, tél. : 03 2741 26 37.Isère : être et dev<strong>en</strong>ir créateurde vie. 27 au 29 mars,formation animée par IdaPaladini-Lyan : comm<strong>en</strong>t agir plutôtque les viol<strong>en</strong>ces du réagir. Maison d'accueilde l'Arche, 38160 Saint-Antoinel'Abbaye, tél. : 04 76 36 45 97, arche-dest-antoine.com.Avignon : servitude volontairehier et aujourd'hui. 27mars, à 18h30, au théâtre desCarmes, lecture avec Jean Baumgart<strong>en</strong>,<strong>en</strong>trée libre. Théâtre des Carmes,6, place des Carmes, 84000 Avignon, tél. :04 90 82 20 47.Clermont-Ferrand : Amap.27 mars à 18h, à l'Union populaireet citoy<strong>en</strong>ne 63, réunionde l'inter-Amap. Inter-Amap, UPC63, 3,rue Gaultier-de-Biauzat, 63000Clermont-Ferrand, tél. : 06 79 74 63 99Emilie Morata.Drôme : café-ministe. 27mars à 20h30, au café associatifLa Boucherie, rue de laPêcherie, à Romans, débat sur laconstruction du g<strong>en</strong>re : Peut-on affirmercomme Simone de Beauvoir qu'"onne naît pas femme, on le devi<strong>en</strong>t" ?http://lecafe-ministe.blogspirit.com.Savoie : visite d'une maisonbasse énergie. 28 mars à10h, à Mercury. Constructionmixte ossature bois et briques alvéolairesavec isolation extérieure <strong>en</strong> fibrede bois. Asder, La Maison des Energies,562, av<strong>en</strong>ue du Grand-Ariétaz, BP99499, 73094 Chambéry cedex, tél. : 0479 85 88 50, www.asder.asso.fr.Corse : phyto-aromathérapie.28 et 29 mars à Lumio,près de Calvi. Prés<strong>en</strong>tation deshuiles ess<strong>en</strong>tielles de Millepertuis,d'achillé de Ligurie et d'achillée millefeuille.Association Hélichryse, LaCommanderie, 06750 Valderoure, tél. :04 93 60 39 88.Alsace : œufs de Tchernobyl.28 mars au 11 avril, 17 ev<strong>en</strong>te de 10000 œufs décorés<strong>en</strong> souti<strong>en</strong> aux <strong>en</strong>fants de Tchernobyl.Les <strong>en</strong>fants de Tchernobyl, rés. LesProvinces, 1 A, rue de Lorraine, 68840Pulversheim, www.les<strong>en</strong>fantsdetchernobyl.fr.Londres : manifestationcontre le G20 de la finance.28 mars, avec comme objectifde bloquer les rues d'accès au sommet.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts auprès des organisationspart<strong>ici</strong>pant aux forums sociaux.Toulouse : viol<strong>en</strong>ce etconflit. 28 mars, comm<strong>en</strong>tpasser de la viol<strong>en</strong>ce du conflità la coopération. Au C<strong>en</strong>tre de ressourcessur la non-viol<strong>en</strong>ce de Colomiers, 11, alléede Guérande, 31770 Colomiers, tél. : 0561 78 66 80, www.non-viol<strong>en</strong>ce-mp.org.Villeurbanne : théât'réalités.28 mars à partir de 14 h,au CCO. Balade artistique àvélo suivie d'interv<strong>en</strong>tions théâtrales.CCO, 39, rue Courteline, 69100Villeurbanne, tél. : 04 78 93 41 44,www.theatrealites.org.Pas-de-Calais : logem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> éco-construction. 28mars à 10h, à Landrethun-Nord. Visite de logem<strong>en</strong>ts sociauxconstruits de manière écologique parl'association d'insertion Le Ch<strong>en</strong>elet,28, rue de Moyecques, 62250Landrethun-Nord, tél. : 03 21 10 51 16,www.ch<strong>en</strong>elet.org.Limoges : 31 e fête de l'amitié<strong>en</strong>tre les peuples. 28mars à partir de 17h, aupavillon de Buxerolles, La Bastide.Mrap, 28, rue des Papillons, 87000Limoges, tél. : 05 55 37 56 91.Lyon : vélorution. 28 mars à15h, départ devant l'opéra,place de la Comédie. http://velorutionlyon.free.fr.Marseille : Frioulade. 28mars, à 9h, au Vieux port,embarquem<strong>en</strong>t pour les îles duFrioul pour un grand nettoyage <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal.Boud'mer c/o Apeas, 49, rue deVillage, 13006 Marseille.Belgique : mieux communiquer<strong>en</strong> osant s'affirmer. 28et 29 mars à l'Université dePaix, 4, boulevard du Nord, B 5000Namur, tél. : 00 32 81 55 41 40,www.universitedepaix.org.Haut-Rhin : tour cycliste.29 mars, départ 10h, place dela Réunion, à Mulhouse, 55 km(plat), tour de la Hardt Sud, emprunt dela véloroute 6. CADR, 16, rue duV<strong>en</strong>tron, 68100 Mulhouse, tél. : 03 89 4273 42, www.velomulhouse.fr.Lille : jardins partagés. 29mars à 14h30, randonnéescyclistes <strong>en</strong>tre les jardins partagés.Deux départs : Jardin des millelieux, 84, rue des Martyrs-de-la-Résistance à Lambersart ou Jardin duPré Muché, rue du Faubourg-de-Roubaix. Arrivée vers 19h à Lez<strong>en</strong>nes,32, rue Pasteur. Ajonc, tél. : 03 28 55 0330, www.ajonc.org.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009 3 1


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ioSemaine sans pest<strong>ici</strong>desA l'occasion de la semaine sans pest<strong>ici</strong>des qui se ti<strong>en</strong>t cette annéedu 20 au 30 mars 2009, nous avons posé quelques questionsà Gabrièle Oteri, sa coordinatrice.Le 14 janvier 2009, l'Union europé<strong>en</strong>ne ainterdit 22 pest<strong>ici</strong>des, un premier pas vers leretrait de tous les pest<strong>ici</strong>des ?En fait, l’UE n’a pas établi de liste visant à interdire22 pest<strong>ici</strong>des, elle a adopté des critères visantà exclure les pest<strong>ici</strong>des cancérigènes, mutagènes oureprotoxiques de niveau 1, ce qui correspondantdans les faits à 22 substances sur… plus de 400<strong>en</strong>core disponibles ! Si nous notons qu’il s’agit làd’une première, nous sommes loin de trouver toutà fait satisfaisant le vote final de cette législationpest<strong>ici</strong>des. En effet, les pest<strong>ici</strong>des pouvant avoirdes conséqu<strong>en</strong>ces neurologiques et immunologiquesgraves pour le développem<strong>en</strong>t prénatal des<strong>en</strong>fants n’ont pas fait l’objet de restrictions fortes.De même, il y a <strong>en</strong>core un grand vide <strong>en</strong> ce quiconcerne les pest<strong>ici</strong>des pouvant perturber le systèmehormonal. En outre, aucun objectif de réductionde l’utilisation n’a été inscrit. L’UE réaffirme leprincipe de réduction du risque <strong>en</strong> essayant decont<strong>en</strong>ir au mieux les expositions et c’est tout.Alors certes, pour la première fois on reconnaît queces pest<strong>ici</strong>des sont dangereux puisque qu’on vise àexclure purem<strong>en</strong>t et simplem<strong>en</strong>t les substances lesplus préoccupantes, mais on est loin du zéro pest<strong>ici</strong>destel qu’on pourrait l’espérer à terme.La DGCCRF, Direction générale de la concurr<strong>en</strong>ce,de la consommation et de la répressiondes fraudes, a annoncé début janvier que52,1 % des 3742 fruits et légumes analysés<strong>en</strong> 2007 cont<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t des résidus de pest<strong>ici</strong>des,contre 44,4 % <strong>en</strong> 2006. Alors que l'onpr<strong>en</strong>d de plus <strong>en</strong> plus consci<strong>en</strong>ce des dangersde ces produits, pourquoi cela progresse-t-il ?Ces chiffres montr<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> que les pratiquesrest<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques année après année et que si onn'incite pas les utilisateurs à réduire leur consommationde pest<strong>ici</strong>des, <strong>en</strong> taxant fortem<strong>en</strong>t ces produitset <strong>en</strong> formant jardiniers et agriculteurs à destechniques alternatives, on continuera à trouver d<strong>en</strong>ombreux résidus dans nos fruits et légumes. Enoutre, l’on sait que 2007 a été une année particulièrem<strong>en</strong>tpluvieuse ce qui pourrait aussi expliquerl’augm<strong>en</strong>tation avec une pulvérisation plus importantepar exemple de fong<strong>ici</strong>des pour lutter contrecertains champignons.Plusieurs communes du Loiret ont annoncéle 19 janvier qu'elle se fixait un "objectif zéropest<strong>ici</strong>de". Comm<strong>en</strong>t vont-elles procéder ?Cela est-il généralisable ? Cela concerne-t-illes grandes cultures ?Chaque collectivité souhaitant aller vers le zéropest<strong>ici</strong>de adopte des mesures qui lui sont propres<strong>en</strong> fonction du type d’espaces qu’elle a à gérer, c’estce qu’on appelle la gestion différ<strong>en</strong>ciée des espacesverts. En règle général, après avoir fait un travail des<strong>en</strong>sibilisation auprès des employés des espacesverts et de la population, elles vont avoir recours àde l’outillage (désherbeurs mécaniques, à la vapeuretc.), elles vont mettre <strong>en</strong> place du paillage, ellesvont plus facilem<strong>en</strong>t tolérer certaines herbes etc.Ces techniques sont tout à fait généralisables, de laplus petite des communes (Pamiers) à la plusgrande (Lyon ou Paris) à l’échelle du départem<strong>en</strong>t(ex. Isère) ou de la région (ex. Bretagne ouQuébec).T<strong>en</strong>dre vers le zéro pest<strong>ici</strong>de <strong>en</strong> grandes culturesest bi<strong>en</strong> sûr possible <strong>en</strong> témoigne les agriculteursbio. Sans même aller jusque là, il y a destravaux m<strong>en</strong>és par l’INRA sur le blé notamm<strong>en</strong>tqui prouv<strong>en</strong>t que l’on peut diviser par deux les utilisationsde pest<strong>ici</strong>des <strong>en</strong> conservant une exploitationr<strong>en</strong>table.La 4 e semaine sans pest<strong>ici</strong>des se ti<strong>en</strong>t du20 au 30 mars 2009 dans toute la France,quelles sont les nouveautés cette année ?L’édition 2009 sera marquée par une part<strong>ici</strong>pationdirecte et plus active des collectivités territoriales.La Ville de Paris sera un part<strong>en</strong>aireimportant, de même que des dizaines de collectivitésqui nous contact<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t dont certainesgrandes agglomérations – telles que la Villede Lyon qui souhaite s’<strong>en</strong>gager plus activem<strong>en</strong>tqu’<strong>en</strong> 2008. Les collectivités sont de plus <strong>en</strong> plusconsci<strong>en</strong>tes de la nécessité de faire connaître leursdémarches de réduction voire d’élimination totaledes pest<strong>ici</strong>des dans la gestion des espacespubliques. Ainsi pour Paris, il est probable que seshabitants ne soi<strong>en</strong>t pas au courant que 63 espacesverts ont été labellisés EVE (Espace verts écologiques)et que des dizaines d’autres vont suivred’<strong>ici</strong> 2010. La Semaine permet de mettre <strong>en</strong> valeurces démarches et de faire des émules.Pour le reste, la physionomie de la Semainepour les alternatives aux pest<strong>ici</strong>des ressembleraplus ou moins aux dernières éditions, à savoir lamise <strong>en</strong> place d’initiatives intra-associatives par descollectifs crées ou par des associations qui s’associ<strong>en</strong>tà l’occasion de l’événem<strong>en</strong>t, une bonne couverturegéographique qu’on souhaite rééquilibreret ouvrir davantage vers l’étranger. Ainsi, il est fortprobable que pour la première fois des part<strong>ici</strong>pantsdu contin<strong>en</strong>t africain ou de l’Océanie s’associerontà notre action : une association de Nouvelle-Calédonie nous a confirmé son implication danscette démarche de s<strong>en</strong>sibilisation. De laMéditerranée au Pacifique, la lutte contre les pest<strong>ici</strong>desn’a pas de frontières…Propos recueillis par Michel Bernard ■■ Semaine sans pest<strong>ici</strong>des,c/o MDRGF, Mouvem<strong>en</strong>t pour ledroit et le respect des générationsfutures, 40, rue de Malte,75011 Paris, tél : 01 45 79 0759, www.mdrgf.org,Retrouver le programme desactions, communes par communessur : www.semaine-sanspest<strong>ici</strong>des.com.Relire le dossier sur le sujet :"Sortir des pest<strong>ici</strong>des",Sil<strong>en</strong>ce n°355, mars 2008.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20093 3


appel aux vivantsLe bonheurà l'assautde la criseRaoul Vaneigem a toujours p<strong>en</strong>séque la joie de vivre est le moy<strong>en</strong>le plus révolutionnaire pour sedébarrasser du système dominant.Nous lui avons posé quelquesquestions sur l'actualité.ZazüEntre le Traité desavoir vivre… de1967 et ton dernierlivre Entre le deuil dumonde et la joie devivre édité <strong>en</strong> 2008, ily a plus de quaranteans d’écriture. Ecristupour les mêmesraisons et lesquelles?« On dit que je me répète, notait Voltaire, jecesserai de me répéter quand on se corrigera ». J’ai<strong>en</strong>trepris, dès ce Traité, de me battre contre la civilisationmarchande et pour l’émerg<strong>en</strong>ce d’une civilisationvéritablem<strong>en</strong>t humaine. C’est un combatsolitaire, où je t<strong>en</strong>te de vivre mieux, avec laconsci<strong>en</strong>ce que le bonheur d’un seul est impossiblesans le bonheur de tous. Ce qui est rassurant, c’estque beaucoup mèn<strong>en</strong>t à leur façon une lutte similairepour la réalisation de leurs désirs de vie etpour l’autonomie. Maint<strong>en</strong>ant que le vieux mondecapitaliste implose, il nous apparti<strong>en</strong>t de mettre lesénergies naturelles et gratuites au service des collectivitésautogérées afin qu’un néocapitalisme n’<strong>en</strong>tire profit <strong>en</strong> nous contraignant de les payer. Il faudra<strong>en</strong>core beaucoup de tâtonnem<strong>en</strong>ts et d’effortsréitérés pour vaincre la léthargie et la résignationque produis<strong>en</strong>t ces erreurs du passé, dont personn<strong>en</strong>e s’étonne qu’elles soi<strong>en</strong>t inlassablem<strong>en</strong>trépétées.Le bonheur d’un seul est impossible sans le bonheur de tousJ’ai trouvé l’écriture de ton dernier livre plus« poétique » et aussi plus « corporelle »,moins théorique : la consci<strong>en</strong>ce du désirdevi<strong>en</strong>t plénitude avec l’expéri<strong>en</strong>ce ?J’ai appris peu à peu à laisser décanter les idéeset les émotions qui nous arriv<strong>en</strong>t confusém<strong>en</strong>t.Nous avons des yeux qui appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à scruter nospropres obscurités et cela nous éclaire aussi surl’obscurité du monde. Je p<strong>en</strong>se que la sci<strong>en</strong>ce àv<strong>en</strong>ir sera celle de l’affinem<strong>en</strong>t. L’humain est ledépassem<strong>en</strong>t de cet homme primitif et hybride,que nous restons dans une société dissimulantsous les progrès techniques une abs<strong>en</strong>ce presquetotale du progrès dans nos mœurs, nos comportem<strong>en</strong>ts.Songez que l’amour comm<strong>en</strong>ce à peine à sedépouiller de la légitimité du viol, de la subornation,de la prédation.Après un séjour dans les Chiapas, tu as prisparti pour les révoltés d’Oaxaca. Est-ce queta r<strong>en</strong>contre avec ce peuple indigène, a modifiéton regard ? et <strong>en</strong> quoi ?J’ai aimé le propos des zapatistes : « nous nesommes pas un modèle, nous sommes une expéri<strong>en</strong>ce». J’ai été séduit par la façon dont les communautésindi<strong>en</strong>nes zapatistes se débarrass<strong>en</strong>t desstructures patriarcales qui les ont gouvernées p<strong>en</strong>dantdes siècles par une l<strong>en</strong>te et progressive maturation.La mise <strong>en</strong> communauté des terres a mis finaux conflits de propriété et à la viol<strong>en</strong>ce qu’ils produis<strong>en</strong>t.L’importance des femmes et les responsabilitésqu’elles exerc<strong>en</strong>t dans les assemblées commedans la guérilla de protection sont v<strong>en</strong>ues à boutd’une misogynie pourtant solidem<strong>en</strong>t implantéedans les mœurs. La volonté d’être une f<strong>en</strong>être parlaquelle on observe le monde et une porte parlaquelle pénètr<strong>en</strong>t les élém<strong>en</strong>ts d’un univers plushumain. La délégation de charges à ceux qui ycons<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t et r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t compte de leur missionZazü3 4 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


appel aux vivantsdevant l’assemblée générale m’a paru répondre àl’idée que je me fais de l’autogestion.A Oaxaca, où les zapatistes ne sont pas prés<strong>en</strong>ts,des assemblées similaires continu<strong>en</strong>t, malgréla répression, à prôner une démocratie directe oùles habitants de la ville et de la région se prononc<strong>en</strong>tet ridiculis<strong>en</strong>t les t<strong>en</strong>tatives et les manœuvresdes partis et des groupes trotskistes, qui t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tcomme à l’accoutumée d’imposer leur pouvoir.Dans une société qui marchandise les désirset le vivant, comm<strong>en</strong>t s’appuyer sur la forcedes désirs pour subvertir l’ordre dominant ?Comm<strong>en</strong>t as-tu intégré la dim<strong>en</strong>sion écologiqueet les limites de la planète à taréflexion ?Il convi<strong>en</strong>t sans doute d’id<strong>en</strong>tifier ses désirs. Iln’est pas diff<strong>ici</strong>le d’établir une distinction <strong>en</strong>tre ceque l’on veut vivre et les faux besoins produits parle consumérisme. L’avoir a<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u la misère de l’être.Maint<strong>en</strong>ant que s’effondre lapyramide de la fausse abondance,avec son accumulationde bi<strong>en</strong>s d’importanc<strong>en</strong>ulle, nous allons appr<strong>en</strong>dreà vivre mieux <strong>en</strong> redécouvrantles produits et les énergiesnaturelles et <strong>en</strong> instaurantcette gratuité quinous est donnée avec la vie.La force du pouvoir a été d<strong>en</strong>ous persuader d’aller oùnous n’avons jamais choisid’aboutir. Il nous a conduitsdans une impasse. A nousd’appr<strong>en</strong>dre désormais à nierle pouvoir <strong>en</strong> décidant dem<strong>en</strong>er notre vie comme nousl’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons.Il ne s’agit pas de modérerses désirs, mais de choisirceux qui nous aid<strong>en</strong>t à mieuxvivre <strong>en</strong> rejetant ceux quisont falsifiés par le harcèlem<strong>en</strong>tconsumériste. La qualitéde la vie n’a que faired’une multitude de bi<strong>en</strong>s etde services parasitaires. Nousconsommerons moins quandnous consommerons mieuxet cela implique que les collectivitéslocales bris<strong>en</strong>t lemarché consumériste <strong>en</strong> produisantles bi<strong>en</strong>s, les servicespublics et les énergies à leur propre usage et nonplus dans l’obligation d’obéir aux lois du commerce.Il ne s’agit pas de modérerses désirs, mais de choisirceux qui nous aid<strong>en</strong>tà mieux vivreQuel regard portes-tu sur l’affaire de Tarnacet cette propagande qui a été montée à cetteoccasion contre les milieux alternatifs etlibertaires ?Cela fait partie des manœuvres grossières dupouvoir. Il y a quelques années, le gouvernem<strong>en</strong>tfrançais avait déjà rameuté la valetaille médiatiqueautour d’un sabotage des voies ferrées, aussi viteoublié que monté <strong>en</strong> épingle. En Belgique, il y a euplusieurs ruptures de câbles sur le réseau ferroviaire.La hantise sécuritaire et le délire du terrorismeomniprés<strong>en</strong>t étant sans doute moindres, ons’est cont<strong>en</strong>té de mettre <strong>en</strong> cause de petits malfratsrécupérateurs de ferraille. Imputer à un courantanarchiste des perturbations du trafic dont les responsablessont généralem<strong>en</strong>t des adolesc<strong>en</strong>ts quitromp<strong>en</strong>t stupidem<strong>en</strong>t leur <strong>en</strong>nui, c’est, avec uncrétinisme exemplaire, taxer de débilité et créditertout à la fois de responsabilités terroristes un mouvem<strong>en</strong>tqui n’ignore pas que l’Etat et les mafiasmultinationales ont besoin du chaos pour fairerégner leur ordre.Quels modes d’action te sembl<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>tset possibles pour des groupes militants radicauxdans notre société ? Comm<strong>en</strong>t tesitues-tu par rapport à l’essor d’actions et decampagnes de désobéissancecivile ?ZazüIl est temps depr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce quele vieux monde s’effondreet qu’il est important, sinous ne voulons pas disparaîtreavec lui, de jeterles bases d’une sociéténouvelle. L’av<strong>en</strong>ir apparti<strong>en</strong>draà des collectivitésautogérées mettant auservice de tous la productionde bi<strong>en</strong>s et de servicesindisp<strong>en</strong>sables(énergies naturelles, biodiversité,<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t,maisons de santé, transports,métallurgie, textiles…)Il s’agit deproduire pour nous etnon plus pour commercialiserdes d<strong>en</strong>rées qu<strong>en</strong>ous devrons acheterselon les prix du marchéalors que nous les avonsconçues. Il faut que lesrelations humaines supplant<strong>en</strong>tles relations commercialeset les annul<strong>en</strong>t.La désobéissancecivile consiste à passeroutre aux décisions d’unEtat escroquant lescitoy<strong>en</strong>s pour r<strong>en</strong>flouerles escroqueries du capitalismefinancier. Pourquoi payer à l’Etat-banksterdes impôts destinés vainem<strong>en</strong>t à combler le gouffredes malversations alors que nous pouvons lesaffecter dans chaque collectivité locale à l’autofinancem<strong>en</strong>tdes énergies gratuites ? La démocratiedirecte des assemblées autogérées est <strong>en</strong> droitd’ignorer les diktats de la démocratie parlem<strong>en</strong>tairecorrompue.Propos recueillis par Zazü ■Raoul VaneigemNé <strong>en</strong> 1934 <strong>en</strong> Belgique, RaoulVaneigem, agrégé de lettres,part<strong>ici</strong>pe activem<strong>en</strong>t àl'Internationale situationniste,de 1961 à 1970, au côté de GuyDebord. Il appelle alors dansson Traité de savoir vivre àl’usage des jeunes générationsles jeunes à un hédonisme radical."la révolution n'est plusdans le refus de la survie, maisdans une jouissance de soi quetout conjure à interdire" [Lelivre des plaisirs, 1979]. Il poursuitun travail de médiéviste surles hérésies et les formes derésistance au christianisme, faisantle parallèle avec lesdémarches alternatives d'aujourd'hui.Il publie <strong>en</strong> 1990, Adresseaux vivants sur la mort qui lesgouverne et l'opportunité de s'<strong>en</strong>défaire, r<strong>en</strong>ouvelle son appel un<strong>en</strong>ouvelle fois <strong>en</strong> 1996, avecNous qui désirons sans fin, poursuitavec La paresse <strong>en</strong>core <strong>en</strong>1996.Zazü est une artiste que nousavons prés<strong>en</strong>tée dans notr<strong>en</strong>uméro spécial C<strong>en</strong>tre (n°348).A l'occasion des quarante ans demai 1968, elle a <strong>en</strong>gagé unerecherche artistique autour deRaoul Vaneigem, il y a déjà uncertain temps puis l'a r<strong>en</strong>contrépour réaliser des croquis d'aprèsphotos. Ces croquis ont servi<strong>en</strong>suite à la réalisation d'affiches(120 x 150 cm) quidevai<strong>en</strong>t être placées sur lesmurs de Tours pour un parcoursinitiatique des écrits de RaoulVaneigem. La mairie a annuléles autorisations au derniermom<strong>en</strong>t et l'expo n'a pu se t<strong>en</strong>irque sur deux lieux privés : uncinéma et un foyer des jeunestravailleurs.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20093 5


alternativesLieu communUn lieu pour tousDans la petite ville de Saint-Céré dans le Lot,le Lieu commun est d'abord un café associatifdont les membres organis<strong>en</strong>t toutes sortesd'activités culturelles. Avec un principe :privilégier le li<strong>en</strong> social, la démocratie et l'écologie.D.R.á Patrice Vidieu, un des animateursdu Lieu3 6 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009D.R.OUT A COMMENCÉ PAR UN ÉVÉNEMENT“TTRAGIQUE” EXPLIQUE VALÉRIE MURET, LA PREMIÈREprésid<strong>en</strong>te de l'association, “un ami est décédé, <strong>en</strong>laissant une grande bibliothèque. Nous étions unevingtaine d'amis à vouloir construire un lieu pourse r<strong>en</strong>contrer p<strong>en</strong>dant les soirées d'hiver, alors trèsvite l'idée d'un café littéraire a germé”. C'était audébut 2006, et p<strong>en</strong>dant six mois, tous se sontréunis pour échanger, réfléchir, préciser leurs<strong>en</strong>vies. Dans les statuts ainsi élaborés, le but del'association était : “l'échange de savoirs alternatifsà but culturel et fédérant d'autres associations”. Cequi s'est traduit par une multitude de projets : certainsse sont développés, d'autres éteints, toujourssous l'impulsion (ou le manque d'investissem<strong>en</strong>t)des adhér<strong>en</strong>ts.En juin 2006, l'équipe s'est installée dans lelocal d'une potière partie vers d'autres horizons.“Au début, on payait le loyer de notre poche, nousles 30 membres fondateurs”, se rappelle Valérie. Ilsont d'abord aménagé le bar et la bibliothèque (avecnotamm<strong>en</strong>t des livres sur l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t prêtéspar l'association part<strong>en</strong>aire Adage) pour le caféassociatif. Comme il est interdit de faire de laconcurr<strong>en</strong>ce aux cafetiers de la ville, le café fonctionnesur un système d'adhésion simple (à 50 ct)donnant droit à quiconque d'acheter un café ou unjus de fruit. Dans le courant 2007, une salariée del'association Art'Scène et compagnie (qui partage leslocaux) s'était proposée pour t<strong>en</strong>ir le café <strong>en</strong>tremidi et 14h, mais son contrat (aidé par l'Etat)n'ayant pas été r<strong>en</strong>ouvelé, ce créneau horaire a étésupprimé.Un repas fédérateurEn manque de moy<strong>en</strong>s, l'association a décidéd'aller plus loin. Dans un souci d'autonomie financièreet de partage, une membre active, Pôline, alancé le repas du mercredi, concocté par quelquesbénévoles (pas toujours les mêmes...) et ouvert àtous les adhér<strong>en</strong>ts pour la somme de 5 €. Ce r<strong>en</strong>dez-vousrégulier et convivial est très apprécié. “Iloffre un éveil des papilles aux différ<strong>en</strong>tes culturesculinaires”, se réjouit Gilberte Botton, secrétaire del'association et membre fondatrice, et surtout ilpermet aux adhér<strong>en</strong>ts d'échanger sur leurs projetspersonnels, de se mettre <strong>en</strong> réseau, de s'organiserau-delà du Lieu Commun... En effet, le mercredimidi est un véritable carrefour des alternatives : dejeunes paysans qui travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bio, des retraitéspassionnés de littérature, des néo-ruraux <strong>en</strong> quêtede contacts pour leurs projets, des artistes... etmême le présid<strong>en</strong>t actuel et la précéd<strong>en</strong>te, qui sontpar ailleurs éleveurs de chèvres et producteursd'un merveilleux cabécou crémeux et fondant. À lafin du repas, le présid<strong>en</strong>t invite les convives àquelques r<strong>en</strong>dez-vous phares de la semaine etcommunique les informations réc<strong>en</strong>tes, puis chacunpeut pr<strong>en</strong>dre la parole pour prés<strong>en</strong>ter son projetet/ou lancer un appel à part<strong>en</strong>ariat.


alternativesSi ce mode de communication de proximitéfonctionne, c'est grâce à l'investissem<strong>en</strong>t collectif etau partage des tâches. En effet, chacun se désigne àtour de rôle pour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge la cuisine et leservice. Les fondateurs t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de faire respecterD.R.quelques principes : au-delà de la qualité des produitset de l'originalité des recettes, il s'agit de fairevivre les producteurs locaux (des éleveurs aux maraîchers<strong>en</strong> passant par le boulanger). “Ça fait partie dupartage de nos idées, souligne Valérie. Il n'y a pas quele prix qui compte, même si le repas doit apporter del'arg<strong>en</strong>t à l'association. Pas question d'aller faire descourses à l'hypermarché pour ce repas !”Autre question de taille pour le Lieu commun :l'occupation des locaux. Dans un premier temps,l'étage a été consacré à la promotion d'artisteslocaux pour des expositions de sculpture, peinture,photo... Mais le manque de disponibilité desbénévoles pour t<strong>en</strong>ir les perman<strong>en</strong>ces, le manquede visiteurs aussi, ont poussé l'association à clorecette expéri<strong>en</strong>ce. Aujourd'hui, le Lieu mérite<strong>en</strong>core mieux l'appellation de “commun” puisquel'association a signé une conv<strong>en</strong>tion de mise à dispositionde locaux avec deux associations, unedédiée à la culture, Art'Scène et compagnie, l'autre àl'écologie Adage. “Il ne s'agit pas vraim<strong>en</strong>t d'un part<strong>en</strong>ariat,précise le nouveau présid<strong>en</strong>t du LieuCommun Patrice Vidieu, mais plutôt d'un partagedes lieux (ils occup<strong>en</strong>t le premier étage). Du coupon partage aussi nos infos et nos contacts. Mais làaussi, comme personne n'a le temps de s'<strong>en</strong> occuper,ça stagne”.Foisonnem<strong>en</strong>t d'activitésCe qui ne stagne pas <strong>en</strong> revanche, c'est la multipl<strong>ici</strong>tédes animations créées. Chaque adhér<strong>en</strong>tétant considéré comme porteur d'un tal<strong>en</strong>t et/oude connaissances, nombre d'<strong>en</strong>tre eux se lanc<strong>en</strong>tdans la proposition et l'animation d'activités. Dansle rapport d'activité de juin 2007 à juin 2008, oncompte deux soirées théâtre (spectacles donnés pardes compagnies invitées), huit randonnées botaniques,neuf après-midi jeux pour les <strong>en</strong>fants, onzesoirées <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (animé par Adage), sept soiréesde lecture littéraire, trois expositions d'artisteslocaux... Toutes ces animations sont gratuites, saufs'il faut payer une prestation artistique. Pour lesmembres du bureau, la gratuité est ess<strong>en</strong>tielle pourpermettre à tous les adhér<strong>en</strong>ts de part<strong>ici</strong>per etd'<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir une vie sociale int<strong>en</strong>se quelle que soitleur situation financière. N'oublions pas que le butde l'association est de créer du li<strong>en</strong> social. “Nousvoulons accueillir les g<strong>en</strong>s, notamm<strong>en</strong>t ceux quiarriv<strong>en</strong>t d'ailleurs, souligne Gilberte Botton.Beaucoup sont v<strong>en</strong>us seuls, maint<strong>en</strong>ant ils ont ungroupe d'amis et ils sont bi<strong>en</strong> insérés”. À ce jour oncompte une c<strong>en</strong>taine d'adhér<strong>en</strong>ts, un succès pourune petite ville (<strong>en</strong>viron 3000 habitants).Si l'association est florissante, elle a cep<strong>en</strong>dantdu mal, selon Valérie Muret à attirer des g<strong>en</strong>s demilieux culturels différ<strong>en</strong>ts : “Nous essayons d<strong>en</strong>ous ouvrir à tous mais nos adhér<strong>en</strong>ts sont surtoutdes profs, des néo-ruraux, des g<strong>en</strong>s qui ont unecertaine éducation”. Pour t<strong>en</strong>ter de s'ouvrir davantage,le Lieu commun a chapeauté un concert proposépar des lycé<strong>en</strong>s et organise régulièrem<strong>en</strong>t desrandonnées, des soirées-crêpes... Mais globalem<strong>en</strong>t,il faut dire que l'association a des ambitionsculturelles (“Ouvrir les g<strong>en</strong>s à plein de choses, çaleur évite de regarder la télé !” sourit PatriceVidieu), auxquelles s'ajoute une dose de militantismeou plutôt “une lutte contre le bourrage decrâne ambiant”. Pourtant, même si le Lieu adéf<strong>en</strong>du des Faucheurs d'OGM et prêté la salle auRéseau Sortir du Nucléaire, ce n'est pas sur ce terrainque les responsables veul<strong>en</strong>t s'<strong>en</strong>gager, dans unsouci d'ouverture et d'accueil non partisan.DémocratieDe toutes façons, c'est l'<strong>en</strong>semble des adhér<strong>en</strong>tsqui crée l'esprit et les c<strong>en</strong>tres d'intérêt de cetteassociation, d'où la vastitude et peut-être l'éclatem<strong>en</strong>tdes thèmes abordés. Mais c'est là une desvaleurs et un des principes fondam<strong>en</strong>taux de l'association: le fonctionnem<strong>en</strong>t démocratique. Eneffet tous les mois, les adhér<strong>en</strong>ts se réuniss<strong>en</strong>t etétabliss<strong>en</strong>t le programme du mois suivant. Chacunest libre d'y proposer et organiser les activités quilui ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à cœur. Le Lieu Commun, c'est unesomme d'individualités passionnantes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tlà se r<strong>en</strong>contrer, échanger, parfois se confronter.“On ne souhaite pas s'<strong>en</strong>fermer dans unelogique ni dev<strong>en</strong>ir marginaux, précise Patrice. Icipas de tabou. Il n'y a que la religion qui reste à laporte”. Et <strong>en</strong>core, le curé qui est leur voisin,puisque le Lieu Commun se ti<strong>en</strong>t sur la place del'église, est v<strong>en</strong>u part<strong>ici</strong>per une fois au repas dumercredi avec l'évêque <strong>en</strong> visite ce jour-là. En touteamitié et sans prosélytisme bi<strong>en</strong> sûr ! Adepte de ladémocratie au sein de l'association, Valérie auraitvoulu une présid<strong>en</strong>ce tournante : “Il faut un présid<strong>en</strong>tsur le papier mais le fonctionnem<strong>en</strong>t collectifreste un excell<strong>en</strong>t moy<strong>en</strong> d'appr<strong>en</strong>dre à seconnaître, à se respecter”. Parfois les membress'oppos<strong>en</strong>t y compris sur les idées, les valeurs,mais pour elle comme pour Patrice, pas questionque le bureau impose ses propres vues : “Les heurtset les froissem<strong>en</strong>ts sont un passage obligé dansl'appr<strong>en</strong>tissage du collectif”, estime-t-elle. Peutêtrey a-t-il là un espace pour la recherche de nouvellesformes associatives ?Carole Testa ■■ Le Lieu commun,18, place de l'Eglise,46400 Saint-Céré,lelieucommun.over-blog.com,Patrice Vidieu,tél. : 05 65 38 60 99et Gilberte Botton,tél. : 05 65 38 38 09.■ Adege, action durable pourl'aménagem<strong>en</strong>t et la gestion del'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,Florian, tél. : 06 32 11 38 99.■ Arts Scènes et compagnie,Suzanne et Stéphanie,tél. : 05 81 48 01 62.á Le repas du mercredi fait le pleinchaque semaineS!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20093 7D.R.


ev<strong>en</strong>u inconditionnel d’exist<strong>en</strong>ceNi pauvres, ni soumis ?Le débat sur le rev<strong>en</strong>u inconditionnel ou rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce traverse les différ<strong>en</strong>tsmouvem<strong>en</strong>ts qui cherch<strong>en</strong>t à construire des alternatives au capitalisme.Sil<strong>en</strong>ce a souhaité rev<strong>en</strong>ir sur cette proposition <strong>en</strong> invitant Baptiste Mylondo,François M<strong>en</strong>duni, Paul Huron et Pascal Martin à v<strong>en</strong>ir déf<strong>en</strong>dre cette vision,alors que Marie-Pierre Najman et Michel Bernard leur portai<strong>en</strong>t la contradiction.Sans vouloir trancher, Sil<strong>en</strong>ce espère ainsi permettre de faire avancer la réflexioncollective à ce sujet.> DéfinitionLe rev<strong>en</strong>u inconditionnel d'exist<strong>en</strong>cepropose d'organiser lasociété de manière à ce quechaque personne, depuis sa naissancejusqu’à sa mort, bénéf<strong>ici</strong>esans aucune condition et indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>td’une activité, d’unrev<strong>en</strong>u garanti lui permettant dem<strong>en</strong>er une exist<strong>en</strong>ce déc<strong>en</strong>te.Débat sur le rev<strong>en</strong>u d'exist<strong>en</strong>ce, Üle 24 janvier 2009, au Cedrats(Lyon) avec de gauche à droite :François M<strong>en</strong>duni, Valérie Baudot,Baptiste MylondoMichel Bernard :Pourquoi sout<strong>en</strong>ezvousle Rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce?François M<strong>en</strong>duni :Je préfère parler derev<strong>en</strong>u garanti. L’unedes conditions pour s’<strong>en</strong> sortir au 21 e siècle, c’estd’avoir de l’arg<strong>en</strong>t. Dans notre système pour avoirde l’arg<strong>en</strong>t, il faut avoir un emploi. Or il n’y <strong>en</strong> aplus et le peu qui reste est précaire. Donc beaucoupde g<strong>en</strong>s n’ont pas de rev<strong>en</strong>us. Il faut chercherd’autres manières d’<strong>en</strong> avoir. C’est une premièreapproche économique de la question. Culturellem<strong>en</strong>t,cette idée n’est pas nouvelle, elle s’<strong>en</strong>racinedans une tradition qui va de la « dotationagraire » de Tomas Paine 1 au tournant de la révolutionfrançaise (1793-1794) à la taxe Tobin proposéepour la première fois aux USA dans les années1960 (taxation des transactions financières pourfinancer l’aide sociale dans un pays ou elle estfaible ou inexistante). Elle se situe <strong>en</strong> rupture avecune tradition prégnante (la Bible : « tu gagneraston pain à la sueur de ton front » ; Saint Vinc<strong>en</strong>t :« qui ne travaille pas ne mange pas », etc. ).D.R.Guillaume Gamblin : Comm<strong>en</strong>çons pardébrouiller un peu la pelote des différ<strong>en</strong>tes appellationsde ce « rev<strong>en</strong>u… »Baptiste Mylondo : Le « rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce »est une notion déf<strong>en</strong>due notamm<strong>en</strong>t par YolandBresson et au sein de son Association pour l’instaurationd’un rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce. Ce concept traduitl’idée que le simple fait d’exister justifie la perceptiond’un rev<strong>en</strong>u. C’est cette approche qui a inspiréle divid<strong>en</strong>de universel proposé par ChristineBoutin. Le « rev<strong>en</strong>u de citoy<strong>en</strong>neté » est sout<strong>en</strong>upar Alain Caillé et le mouvem<strong>en</strong>t anti-utilitariste. Ily a l’idée qu’on le reçoit parce que tou-te-s, d’unemanière ou d’une autre, nous part<strong>ici</strong>pons et apportonsdes choses à la société, dans l’<strong>en</strong>semble de nosrapports sociaux. Ce rev<strong>en</strong>u s’inscrit alors dansune logique de don et de contre-don. Philippe VanParijs utilise, lui, l’expression « allocation universelle». Enfin, autour de la revue Multitudes onparle plutôt de rev<strong>en</strong>u social garanti, dans uneoptique de marxisme critique. Ce rev<strong>en</strong>u vi<strong>en</strong>talors pallier les défaillances du capitalisme etrépondre à ses évolutions réc<strong>en</strong>tes, notamm<strong>en</strong>tl’avènem<strong>en</strong>t du capitalisme cognitif.3 8 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009Mimmo Pucciarelli - Cedrats


Marie-Pierre : P<strong>en</strong>sez-vous que l’anti-capitalisme,l’émancipation, puiss<strong>en</strong>t nous être offertssur un plateau ? Et par qui ? La question ess<strong>en</strong>tielle,c’est : que faisons-nous pour repr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>main nos exist<strong>en</strong>ces, nos vies. Je p<strong>en</strong>se à la communautéplutôt qu’à l’association telle que la définitla loi de 1901: il s’agit d’assumer, de rejeter oude remanier les attachem<strong>en</strong>ts existants qui nousli<strong>en</strong>t de fait, là où nous habitons, là où nous travaillons.Ce n’est pas faisable tout seul.Michel : Il y a deux niveaux : l’utopie. Où onveut arriver. A ce niveau on peut discuter des intérev<strong>en</strong>uinconditionnel d’exist<strong>en</strong>ceAller vers plus d’autonomieou plus de marchandisation ?Michel : Déf<strong>en</strong>dre ce principe de rev<strong>en</strong>u, c<strong>en</strong>’est pas aller contre la marchandisation généraliséedes échanges, au contraire ! N’est-il pas plusintéressant d’aller vers les SEL, systèmesd’échanges locaux, ou vers les réseaux d’échangedes savoirs, pour échapper au système ? Recourir àl’arg<strong>en</strong>t comme solution sociale paraît inadapté.L’objectif est bi<strong>en</strong> de dev<strong>en</strong>ir plus autonomes !Appr<strong>en</strong>dre à pêcher plutôt que donner du poisson.Ce rev<strong>en</strong>u, n’est-ce pas se mettre <strong>en</strong>tre les mainsdu capitalisme ?Paul Huron : Le rev<strong>en</strong>u inconditionnel est sanscontrepartie. Il permet de s’opposer à l’emploi salariédégradé et dégradant. Face à un tel emploi, onpeut se permettre de le refuser et de se livrer plutôtà d’autres activités sociales, sociétales. Si un telrev<strong>en</strong>u existait, il permettrait de modifier le droitexorbitant qu’ont certaines personnes d’employerd’autres personnes.Marie-Pierre Najman : C’est l’argum<strong>en</strong>t quime paraît le plus fort <strong>en</strong> faveur du rev<strong>en</strong>u decitoy<strong>en</strong>neté : ce rapport de force plus favorable dusalarié par rapport au patron. Un tel rev<strong>en</strong>u n’a des<strong>en</strong>s que s’il permet de s’émanciper du salariat.Mais on ne pourra ainsi dire non au capitalismeque si l’on a préalablem<strong>en</strong>t construit un rapport deforce et conquis assez de pouvoir face au capital.Donc il faut aussi chercher dans nos vies concrètesce qui nous <strong>en</strong>traîne à être soumis aux emplois.Pour cela, je crois qu’il faut refaire communauté, cequi est le s<strong>en</strong>s du politique. Mettre <strong>en</strong> place unetaxe sur les usages est aussi quelque chose qui a uns<strong>en</strong>s et qui est aussi plus à notre portée, à l’échelledes communes par exemple. La question que posefinalem<strong>en</strong>t le rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce est : comm<strong>en</strong>tfaire pour accueillir tout humain qui naît ? Lesréponses ne sont pas économiques <strong>en</strong> premier lieu.En finir avec la valeur “travail”Pascal Martin : Un tel rev<strong>en</strong>u n’a de s<strong>en</strong>s <strong>en</strong>effet que dans une dynamique de lutte, car il remet<strong>en</strong> cause le capitalisme et le salariat. S’il étaitaccepté par le système capitaliste, il aurait desconditions, ce qui annulerait son effet protecteur.Paul : Le rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce doit être suffisamm<strong>en</strong>télevé pour permettre d’avoir une vie déc<strong>en</strong>te.Mais il suppose une deuxième révolution m<strong>en</strong>tale :accepter de vivre sans aller tous les samedis chezDarty. Cela suppose qu’on sait vivre avec ce qu’ona. Troisième révolution : se mettre <strong>en</strong> associationpour s’<strong>en</strong>gager, jardiner, jouer… Les femmes ontbesoin d’une autonomie financière dans un mondemarchand, <strong>en</strong> dehors d’un travail, d’une subordination.Il y a une nécessaire modification desmœurs à avoir pour qu’elles ai<strong>en</strong>t un temps d<strong>en</strong>on-travail domestique. A l’inverse de ce qui se vitaujourd’hui où les femmes font une triple journée :travail, ménage, et pour finir échange économicosexuel(mariage ou concubinage classique).Garantir l’anonymatLe rev<strong>en</strong>u inconditionnel est sans contrepartie. Il permet de s’opposerà l’emploi salarié dégradé et dégradant. (…) [et] de modifier le droitexorbitant qu’ont certaines personnes d’employer d’autres personnes.Michel : Qu’est-ce qu’un niveau de vie déc<strong>en</strong>t ?C’est différ<strong>en</strong>t par exemple si on est propriétaire oulocataire. Certains parl<strong>en</strong>t d’un équival<strong>en</strong>t duSMIC. Ça repose le problème de la monétarisationdes activités.François : On ne revi<strong>en</strong>dra pas aux sociétésvernaculaires traditionnelles — et c’est une bonn<strong>en</strong>ouvelle ! Le rev<strong>en</strong>u garanti est sans aucunecontrepartie ni condition. L’abs<strong>en</strong>ce de conditionévite le contrôle tatillon et porteur d’une viol<strong>en</strong>cesymbolique énorme parfois de la part des institutions(intrusion dans l’intimité, prouver qu’on estbi<strong>en</strong> le pauvre qu’on prét<strong>en</strong>d ou la femme battuequ’on dit être, parler de ses échecs alors qu’on <strong>en</strong>n’a pas <strong>en</strong>vie à ce mom<strong>en</strong>t-là, etc.). Cet anonymatest une protection <strong>en</strong>tre autres pour les minoritésdiscriminées. En effet, dans les sociétés dites « traditionnelles» ou les « communautés », le pouvoir,les règles de fonctionnem<strong>en</strong>t et la domination masculineont t<strong>en</strong>dance à conduire à la douleur lesjeunes, les femmes et toutes les personnes quin’ont pas des pratiques normées (homosexualité).Il vaut donc mieux monétiser, verser une prestationmonétaire que de chercher des solidaritésconcrètes pouvant cont<strong>en</strong>ir on ne sait quellecontrepartie symbolique. Le rev<strong>en</strong>u garanti n’estqu’une étape, il n’est pas la panacée.Att<strong>en</strong>dre le changem<strong>en</strong>td’<strong>en</strong>-haut ?■ Où est la richesse ?Actuellem<strong>en</strong>t les activités —bénévoles, domestiques, amicales,familiales, et toutes lesautres activités <strong>en</strong> fait — dontl’unique utilité est sociale,brill<strong>en</strong>t par leur abs<strong>en</strong>ce sur lestablettes comptables. Ne constitu<strong>en</strong>t-ellespas une réelle richessepour la société ? Le rev<strong>en</strong>ude citoy<strong>en</strong>neté permettrait de lesreconnaître et de les valoriser.Au-delà, c’est la valeur dechaque individu qui serait ainsireconnue, et ce quelles quesoi<strong>en</strong>t ses activités. En effet,tout membre d’une communautépolitique représ<strong>en</strong>te une richessepour celle-ci et est <strong>en</strong> droit dedemander que cette collectivitélui garantisse un niveau de viedéc<strong>en</strong>t. Baptiste Mylondo.■ Reconsidérer le chômageOn aurait tort de ne voir dans cerev<strong>en</strong>u inconditionnel qu’un soinpalliatif pour nos sociétésmalades du chômage. Il s’agitbi<strong>en</strong> plus d’une réfutation duchômage comme problème économiquebi<strong>en</strong> sûr, mais surtoutcomme problème social. Ce typede rev<strong>en</strong>u se distingue de notreactuel « rev<strong>en</strong>u minimum d’insertion». En effet, étant conditionnéà la recherche obsessionnelled’un emploi, le RMI valide,r<strong>en</strong>force même, la c<strong>en</strong>tralité etla valeur sociale étrangem<strong>en</strong>taccordée au travail. A l’inverse,<strong>en</strong> valorisant l’<strong>en</strong>semble desactivités sociales, le rev<strong>en</strong>u decitoy<strong>en</strong>neté conteste le monopoledu travail dans ses fonctionssocialisatrices autant quecomme moy<strong>en</strong> de subsistance.Ainsi, le chômage a beau resterune réalité, il ne demeure pasplus longtemps un problème.Baptiste Mylondo.1. Selon différ<strong>en</strong>ts auteurs « AgrarianJustice » est publiée soit <strong>en</strong> 1792,soit <strong>en</strong> 1794, soit <strong>en</strong> 1796.Laur<strong>en</strong>t Geffroy, dans son ouvrageGarantir le Rev<strong>en</strong>u. Histoire etactualité d’une utopie concrète,Paris, La Découverte/Mauss, 2002,204 pages, donne un aperçu plusdétaillé des divers épisodes ayantémaillé l’histoire et la réapparitionintermitt<strong>en</strong>te de la question de lagarantie du rev<strong>en</strong>u.S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20093 9


ev<strong>en</strong>u inconditionnel d’exist<strong>en</strong>ceLa main qui donne commandeL’idée de rev<strong>en</strong>u minimum estgénéreuse. Elle soulève pourtantd’épineuses questions. La mainqui donne commande. D’où deuxquestions. Qui commande ? Etque donne-t-on <strong>en</strong> échange de ceque l’on reçoit ?Ce que l’on échange, c’est sasécurité contre sa propre autonomie.Si je suis faible, malade, vieux,dépourvu, que j’ai épuisé lesforces de me sout<strong>en</strong>ir seul, certainem<strong>en</strong>t,j’ai droit au souti<strong>en</strong>.La solidarité est cette force quemontr<strong>en</strong>t nombre de mammifèressupérieurs à se sout<strong>en</strong>ir ouse déf<strong>en</strong>dre les uns les autres.La solidarité administrée/monétariséet<strong>en</strong>d à s’imposer auxdép<strong>en</strong>s de la solidarité directeou coutumière. La monnaie phagocytel’échange non-monétaire.La monétarisation fait peser surla solidarité des forces économiquestrès lointaines, géographiquem<strong>en</strong>tou par nature. Lasolidarité monétarisée impliquequ’il se produit un transfert<strong>en</strong>tre débiteurs et créditeurs.Pour qu’il y ait des transferts, ilfaut qu’il y ait des ait des surplus.D’où vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-ils ? D’autresclasses sociales, d’autres classesd’âge ? d’autres contin<strong>en</strong>ts ?Dans un tel système, le rev<strong>en</strong>ude vie ne peut exister que par cequ’on peut mesurer la monnaie.Or les pauvres ne décid<strong>en</strong>t pasde la monnaie.La monétarisation de la solidaritéfait qu’<strong>en</strong> cas de crise derépartition des surplus, commece sera le cas pour les retraites,l’administration de la solidarité<strong>en</strong> fait une puissante force depression sociale.L'alternative serait de donneraux g<strong>en</strong>s le goût de l’<strong>en</strong>traidecomme colonne vertébrale del’effort politique, productif, économique.Elle pr<strong>en</strong>d assise dansles relations de proximité <strong>en</strong>trepersonnes.Eti<strong>en</strong>ne Maillet(extrait d'un texte paru <strong>en</strong> 2007sur www.decroissance.info)rêts et des inconvéni<strong>en</strong>ts de ce rev<strong>en</strong>u. Et la transition: comm<strong>en</strong>t y arriver ?Paul : Il faut fonder d’abord l’utopie, le projet.Puis le « comm<strong>en</strong>t ». Mais c’est annexe. Il fautd’abord briser le tabou du rev<strong>en</strong>u qui serait forcém<strong>en</strong>tissu d’un travail. On a besoin d’une autrevision politique d’abord.François : Est-ce que les fondateurs de la sécuritésociale se sont posé la question de savoir s’ilsallai<strong>en</strong>t dans le bon s<strong>en</strong>s ? Et pourquoi nous poset-oncette question à nous ?Michel : Le parallèle avec la Sécu est pertin<strong>en</strong>t.Aujourd’hui quelqu’un qui r<strong>en</strong>contre des problèmeséconomiques dép<strong>en</strong>d de multiples niveauxet de multiples instances. Avec le rev<strong>en</strong>u inconditionnelil n’y aurait plus qu’un donneur unique. Orl’Etat se situe <strong>en</strong>tre le peuple et les multinationales,et pour l’instant ce sont elles qui gagn<strong>en</strong>t. Si onavait la cagnotte pour constituer un rev<strong>en</strong>u inconditionnel,dans notre contexte actuel, ce serai<strong>en</strong>tles multinationales qui s’<strong>en</strong> emparerai<strong>en</strong>t. Qui distribueraitce rev<strong>en</strong>u ?Baptiste : Il serait mis <strong>en</strong> place au niveau national,qu’il soit géré par l’Etat ou par des commissionsparitaires.François : A PAG 2 , nous le p<strong>en</strong>sons au niveaumondial.Michel : Au niveau mondial cela me paraîtimpossible à mettre <strong>en</strong> place actuellem<strong>en</strong>t. Ceserait soit l’Europe, soit l’Etat, soit les régions (avecdes disparités importantes <strong>en</strong>tre régions riches etpauvres).Baptiste : Ce serait l’Etat, par défaut, qui gèrerait.Mais l’intérêt de tout cela est de remettre <strong>en</strong>cause le culte du travail. Ce rev<strong>en</strong>u valorise laréduction et le partage du temps de travail. Cerev<strong>en</strong>u implique la création d’un service publicbancaire.Marie-Pierre : L’une des questions fondam<strong>en</strong>talesqui se pose à nous est : comm<strong>en</strong>t accueillirune personne dans le monde humain. Ce qui permetle mieux cet accueil ce sont des gratuités, etnon pas des prestations sociales qui discrimin<strong>en</strong>t.La question du contrôle socialGuillaume : Qu’<strong>en</strong> est-il du risque de contrôlesocial ?François : Les allocations conditionnelles(RMI, minima sociaux, etc.), c’est leur principe,oblig<strong>en</strong>t à réaliser un contrôle des ressources,quand ce n’est pas un contrôle des g<strong>en</strong>s tout court(visite de contrôle des inspecteurs CAF). La facecachée de la gratuité quand il s’agit de fournir dubasique est le contrôle social. Il semble importantde cesser d’avoir une approche morale, quisommes-nous pour décider que ce que fait quelqu’unde son rev<strong>en</strong>u est bi<strong>en</strong> ou mal s’il se drogueavec ? Il est important de l’aider à <strong>en</strong> sortir lorsqu’ille demande, mais nous n’avons pas à le ou la punirpar ant<strong>ici</strong>pation pour l’utilisation de son rev<strong>en</strong>u <strong>en</strong>achat de cocaïne. Il y aura globalem<strong>en</strong>t moins decontrôle, car moins de conditions (CAF, RMI…).Baptiste : C’est tout à fait ça. Toutefois, lerev<strong>en</strong>u inconditionnel ne s’oppose pas à la gratuité.Au contraire, c’est une forme de gratuité à la carte.Pascal : C’est par le versem<strong>en</strong>t d’allocationsqu’il y a contrôle. Quand l’eau est gratuite, il n’y apas de contrôle sur l’usage.(…) Ce qui permet le mieux d’accueillir une personne dans le mondehumain ce sont des gratuités, et non pas des prestations socialesqui discrimin<strong>en</strong>t.Marie-Pierre : Le contrôle est moins fortquand c’est le nôtre, car on peut toujours leremettre <strong>en</strong> cause. Alors que celui d’une instancesupra quelconque peut plus facilem<strong>en</strong>t nouséchapper. Avec la monnaie, on achète des chosesdont on ne connaît pas l’origine, les modalités defabrication, etc. Le marché actuel a des chaînesincontrôlables.Michel : Le rev<strong>en</strong>u inconditionnel, n’est-ce pascultiver l’individualisme, qui r<strong>en</strong>force le capitalisme? Il vaut mieux passer de l’individu au collectifpour sortir des problèmes et des précarités. C’estl’exemple de la maison de retraite opposée à laprise <strong>en</strong> charge familiale de la personne âgée. Onpréfère payer que s’<strong>en</strong>traider. Rester monétaire,c’est aider le capitalisme.Baptiste : Le rev<strong>en</strong>u inconditionnel, c’est donneraux g<strong>en</strong>s du temps et la possibilité de choisir cequ’ils souhait<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faire. Dès lors, le recours à desformes d’<strong>en</strong>traides et la rupture avec l’individualismereste à leur libre appréciation…Une transition pour sortirdu capitalisme ?Michel : D’une certaine manière, la perspectiveest attirante. Mais cet outil est-il le bon ?François : Pour Philippe Van Parijs, l’allocationuniverselle constitue une voie capitaliste vers lecommunisme 3 . Le pari, c’est que quand les g<strong>en</strong>sont du temps, ils ont moins le besoin de consommercar ils peuv<strong>en</strong>t s’épanouir ou ont du tempspour produire ce qu’ils doiv<strong>en</strong>t acquérir pourconsommer quand ils ont moins de temps à causedu travail-emploi.4 0 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


ev<strong>en</strong>u inconditionnel d’exist<strong>en</strong>ceÖParis, 29 mars 2008, manifestationpour un rev<strong>en</strong>u déc<strong>en</strong>t à l'appeldu collectif "ni pauvre, ni soumis"Guillaume : Existe-t-il des expéri<strong>en</strong>ces historiquesde mise <strong>en</strong> place effective d’un rev<strong>en</strong>uinconditionnel ?Baptiste : Il y <strong>en</strong> a eu dans l’Etat de l’Alaska(grâce aux bénéfices de la r<strong>en</strong>te pétrolière). LeBrésil est <strong>en</strong> train de le mettre <strong>en</strong> place sous formede minima social et la Namibie l’expérim<strong>en</strong>te dansune région, dont les habitants se voi<strong>en</strong>t octroyer13$ US par mois.Michel : Quelles serai<strong>en</strong>t les conséqu<strong>en</strong>ces écologiquesdu rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce ?Baptiste : Il y a une « désincitation » au travailliée au rev<strong>en</strong>u inconditionnel, donc une baisse globalede la production et de la consommation, etdonc pas ou très peu de risque écologique.Guillaume : Comm<strong>en</strong>t peut-on évoluer vers unrev<strong>en</strong>u inconditionnel, dans et à partir de la sociétéactuelle ?François : Pour moi la « désincitation » reste àprouver, l’allocation universelle peut surtoutapporter du choix (emploi ou non ?). Si on rabattoutes les aides existantes dans une seule caisse, <strong>en</strong>France, on a une somme suffisante pour verser unrev<strong>en</strong>u à 1000 €. Il faut alors faire sauter la conditionnalitédes aides, et regrouper les différ<strong>en</strong>tesbranches (maladie, chômage, maternité…).Guillaume : Et pour cela, faut-il par exemple<strong>en</strong> passer par les élections ?Baptiste : Certains Verts et le courant Utopiaport<strong>en</strong>t ces propositions, y compris au niveaueuropé<strong>en</strong>. Il faut avancer par petites touches : militerpour un temps de travail choisi, proposer ouréaliser des mesures d’incitation à travaillermoins…Michel : Le calcul du rev<strong>en</strong>u disponible quevous faites, ne ti<strong>en</strong>t pas compte de notre niveau devie. Si on arrête le pillage international des ressourceset des peuples, dans la société autonomede décroissance que nous désirons, il y aura beaucoupmoins d'arg<strong>en</strong>t disponible.Marie-Pierre : Face à cette vision, la seuledémarche qui me semble pragmatique est plutôt depr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> main <strong>en</strong>tre nous le maximum de nosconditions de vie.Michel : Le débat pr<strong>en</strong>d-il de l’ampleur ?Baptiste : En France, il a diminué avec le RMI,mais il pr<strong>en</strong>d de l’ampleur au niveau international ■Joseph Melin■ Une échelle des salairesplus justeLe rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce permettraitd’équilibrer le rapport deforce aujourd’hui inégal <strong>en</strong>treemployeurs et employés. Parcequ’il a pour vocation de garantirà chacun un rev<strong>en</strong>u suffisant,c'est-à-dire permettant de sepasser de tout rev<strong>en</strong>u d’activité,le rev<strong>en</strong>u de citoy<strong>en</strong>neté apporteun argum<strong>en</strong>t de poids aux salariésdans leurs négociations avecleurs patrons. Une conséqu<strong>en</strong>c<strong>en</strong>otable de ce nouveau rapportde force concerne l’échelle dessalaires. On peut imaginer unbouleversem<strong>en</strong>t de cette échellequi ne dép<strong>en</strong>drait plus uniquem<strong>en</strong>tdu niveau de qualificationmais serait surtout fonction dela pénibilité des emplois par lesimple jeu de l’offre et de lademande. Baptiste Mylondo.2. Pour une Alternative à Gauche,groupe local dans le Rhône.3. Yannick Vanderborght, PhilippeVan Parijs, L’allocation Universelle,Repères 412, Collection Thèses etDébats, 2005, page 70.> A lire■ Le Rev<strong>en</strong>u minimum garanti, Chantal Euzeby,éd. Repères-La Découverte, 1991.■ Au-delà du salariat universel. Temps choisi et rev<strong>en</strong>ude citoy<strong>en</strong>neté, Alain Caillé, éd. Démosthène/MAUSS,Ca<strong>en</strong>, 1994.■ L'allocation universelle. Pour un rev<strong>en</strong>u de citoy<strong>en</strong>neté,Jean-Marc Ferry, éd. Cerf, 1995, 124p.■ "De la trappe au socle, l'allocation universelle contrele chômage", Philippe Van Parijs, dans La Revue duMAUSS, Dossier "Vers un rev<strong>en</strong>u minimum inconditionnel",n°7, 1 er semestre 1996.■ Théorie de la justice, rev<strong>en</strong>u et citoy<strong>en</strong>neté,Jean-Marie Harribey, éd. Mauss, 1996.■ Le rev<strong>en</strong>u d’exist<strong>en</strong>ce ou la métamorphose de l’êtresocial, Yoland Bresson, éd. L’esprit frappeur, 2000.■ L’immatériel. Connaissance, valeur et capital,André Gorz, éd. Galilée, 2003.■ L'allocation universelle, Yannick Vanderborght,Philippe Van Parijs, éd. La Découverte, 2005.■ Une clém<strong>en</strong>te économie. Au-delà du rev<strong>en</strong>u d ‘exist<strong>en</strong>ce,Yoland Bresson, éd. L’esprit frappeur, 2008.■ Ne pas perdre sa vie à la gagner. Pour un rev<strong>en</strong>u decitoy<strong>en</strong>neté, Baptiste Mylondo, éd. Homnisphères, 2008(voir page 44).> A consulter■ Multitudes :http://multitudes.samizdat.net/-Obt<strong>en</strong>ir-un-Rev<strong>en</strong>u-Social-Garanti-■ Site de la proposition de loi de Christine Boutin visantà créer un divid<strong>en</strong>de universel :www.palais-bourbon.fr/12/pdf/propositions/pion3378.pdf■ La Grande Relève : www.economiedistributive.free.fr■ docum<strong>en</strong>taire suisse <strong>en</strong> allemand :www.initiative-grundeinkomm<strong>en</strong>.ch■ réseau international sur ce thème :The Basic Income Networkc/o Chaire Hoover d'éthique économique et sociale,Université catholique de Louvain,3, place Montesquieu, B-1348 Louvain-La-NeuveBelgiquewww.bas<strong>ici</strong>ncome.orgS!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20094 1


Marie Thérèse Myard MandrileCarnet de route - Sébasti<strong>en</strong> Valette le château, hameau de Saint Esteve - 83119 Brue Auriac6Tél : 04 94 04 14 47>Saint Esteve,4 2 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009


CourrierElevage et (non)-viol<strong>en</strong>ceEn réaction au courrier "traction esclavagiste" de Ugo de Maubeuge dans l<strong>en</strong>° 362 : (…) L'erreur complète d'Ugo (mais je le dis aussi pour les antispécisteset autres adeptes de "One voice" qui sont dans le même cas) est decroire que dans tous les cas l'élevage relève d'un rapport de domination et decontrainte sur les animaux, que les animaux dits de travail sont contraints deforce et brimés dans leur épanouissem<strong>en</strong>t.(…). Il faut compr<strong>en</strong>dre un truc ess<strong>en</strong>tiel : ils sont nos associés, noscompagnons. Pour la plupart d'<strong>en</strong>tre nous, éleveurs, utilisateurs du travailanimal, les animaux nous apport<strong>en</strong>t, nous appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> autre chose que ceque nous rapport<strong>en</strong>t leur force musculaire et leur valeur monétaire. Il s'agitd'une collaboration, mais aussi d'un échange sur le mode s<strong>en</strong>sible, affectif, dela réciprocité. (…)Un jour, vous compr<strong>en</strong>drez comm<strong>en</strong>t il se fait que le chi<strong>en</strong> de travail, aprèsune journée de recherche de brebis égarées dans la montagne <strong>en</strong>neigée, faitsix kilomètres comme un dératé sur la route pour frapper à ma porte et mefaire compr<strong>en</strong>dre sans aucun doute possible : "vi<strong>en</strong>s vite, je les ai trouvées"(…). Pourquoi le cheval, quand on arrivait au champ avec le licol (ça voulaitdire "allez, on va travailler"), il v<strong>en</strong>ait au galop, ruant de bonheur, décrochantsous ses sabots des mottes de terre énormes.(…) Je crois pouvoir p<strong>en</strong>ser, de concert avec la plupart des éleveurs que jeconnais, que nous avons une plus grosse pratique du rapport d'amour et derespect <strong>en</strong>tre hommes et animaux "domestiques" que (…) nombre depersonnes de ta mouvance "anti-esclavagiste" et que je trouve tes proposdécalés.Comme d'autres, j'ai pratiqué les chevaux de trait (…) , je pratique le chi<strong>en</strong>de travail tous les jours (et les bêtes que l'on <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t toute leur vie). Il estévid<strong>en</strong>t que ces animaux sont bi<strong>en</strong> plus heureux que les simples animaux decompagnie ; leur grand malheur serait que l'on cesse de travailler avec eux.(…) Le travail est pour eux un plaisir, que quand ils y ont goûté, ils yretourn<strong>en</strong>t. Ce plaisir s'accompagne pour eux du plaisir de la relation intime,de la communication (un peu exclusive), de la compl<strong>ici</strong>té avec leur "maître".Leur meilleur pote, l'humain qui les regarde, leur parle, les touche tous lesjours. Cette relation, qui seule permet le travail de concert est d'une qualitéirremplaçable, pour l'homme comme pour l'animal, pour le confort del'animal et pour l'amour qui s'<strong>en</strong> dégage.Parce que vous êtes trop loin de cela, les pseudo déf<strong>en</strong>seurs de la causeanimale, vous sous-estimez d'abord l'animal et ses capacitéscommunicationnelles avec l'homme notamm<strong>en</strong>t. Vous sous-estimezl'intellig<strong>en</strong>ce animale, sa capacité à pr<strong>en</strong>dre plaisir dans l'accomplissem<strong>en</strong>td'une tâche, dans la relation intime et prolongée avec l'homme. (…) Voussous-estimez vraisemblablem<strong>en</strong>t aussi les hommes qui pratiqu<strong>en</strong>t le travailavec l'animal : leur capacité à aimer, compr<strong>en</strong>dre, collaborer, tolérer,communiquer et se soucier du bonheur de leurs bêtes. Ce qui disparaîteffectivem<strong>en</strong>t avec l'industrialisation et l'urbanisation.Marc FinandDrômeIncompréh<strong>en</strong>sibles !Dans Sil<strong>en</strong>ce n°362 il y a un article intitulé « Lesécologistes peuv<strong>en</strong>t-ils s’inspirer de Mai 68 ? » quej’ai lu avec intérêt….que j’ai relu avec moins d’intérêtmais <strong>en</strong> m’appliquant un peu plus…mais cette fois-cije laisse tomber ! Ai pas compris. (…) Monproblème c’est que j’ai pas Bac + 40 (…). Je l’aifait lire à deux personnes : vu la tronche qu’ellestirai<strong>en</strong>t à la fin de ma session « lecture », jeconfirme, le problème c’est pas moi, c’estl’article ! Alors je me dis que c’est quand mêmedommage que les articles de Sil<strong>en</strong>ce ne sont pastous compréh<strong>en</strong>sibles par tout le monde (…).MarylineArdècheD.R.VillagesécologiquesJ’ai très appréciévotre dossier surl’habitat collectifdans Sil<strong>en</strong>ce dumois de juin(n°358), <strong>en</strong>treautres pour sonregard surl’international.Néanmoins, il est dommage que dansle dossier, vous ne m<strong>en</strong>tionnez pasqu’au niveau international il existe unréseau de communautés et de villagesécologiques (Global EcovillageNetwork, www.nextg<strong>en</strong>.cc) ; un guideavec plus de trois c<strong>en</strong>t communautéset villages écologiques et beaucoupd’autres adresses, articles(www.eurotopia.de) ; des formationset une université privée (avec desétudes qui mèn<strong>en</strong>t jusqu’au Master)sur la construction de villagesécologiques et des domainesappar<strong>en</strong>tés : permaculture, paix etgestion non-viol<strong>en</strong>te des conflits…(www.gaiaeducation.org etwww.gaiauniversuty.org ).Ingrid MacéIlle-et-VilaineSport ou kinésie?Simone, amie de la Terre <strong>en</strong>gagéedans le comité anti JO Annecy écrit :"un sportif aujourd'hui c'est un cheval,on mise gros sur lui.... et on le jette siplus ou pas r<strong>en</strong>table." En réalité, toutle monde subit "la dure loi du sport",pas seulem<strong>en</strong>t les sportifs.Je me souvi<strong>en</strong>s.On appelait ça "l'éducationphysique". drôle d'éducation et drôlede connaissance du corps !Je m'appliquais à faire correctem<strong>en</strong>tle geste, mais j'étais (commemaint<strong>en</strong>ant) petite et la prof disait :"c'est comme ça, mais plus loin !" Ell<strong>en</strong>ous classait par "vagues" et malgrétous mes efforts, j'étais toujours dansla dernière,avec celles qui étai<strong>en</strong>t toutde suite repérées mal fichues.Au mom<strong>en</strong>t de constituer leséquipes, j'étais toujours parmi lesdernières sur le carreau,même quandc'étai<strong>en</strong>t mes meilleures amies quichoisissai<strong>en</strong>t : il ne s'agissait plus derigoler mais de gagner la partie !J'étais parmi les exclus, les nuls, lesmoches, ce qui a exacerbé mon refusviscéral de toute exclusion. Jem'id<strong>en</strong>tifiais tellem<strong>en</strong>t aux laisséspour compte que lorsqu'un garçons'intéressait à moi,je croyais qu'iljouait charitablem<strong>en</strong>t un rôle qui nedurerait que le temps de notreconversation.Il a fallu toute la pati<strong>en</strong>ce de Michelpour me réconcilier avec ce corps quia porté et nourri deux beauxgarçons !Grâce à eux je m'<strong>en</strong> tire bi<strong>en</strong> maiscombi<strong>en</strong> d'autres rest<strong>en</strong>t injustem<strong>en</strong>tdévalorisé(e)s à leur propres yeux...Je n'étais pas au bout de mesdécouvertes : il a fallu une longueatt<strong>en</strong>tion pour m'ori<strong>en</strong>ter dans monespace intérieur, pas dans le s<strong>en</strong>sd'une conquête mais d'unecompréh<strong>en</strong>sion fine de sa structure,de sa logique, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t desservices — ou des exploits — qu'uncerveau ambitieux et ignorantimpose au corps pour être à lahauteur de la compétition sociale.J'appelle "kinésie" cette recherchesouple, désintéressée mais tellem<strong>en</strong>tfructueuse.Résultat : à 70 ans, je marche etnage et danse des heures avec plaisiret sans fatigue.À bas le sport et merci au corps <strong>en</strong>mouvem<strong>en</strong>t !Françoise ChanialVi<strong>en</strong>ne.InternetLu dans S!l<strong>en</strong>ce n°361 cette phrasesous la plume d'un lecteur : "S!l<strong>en</strong>ceest-elle condamnée à s'adresser auxisolés sans connexion ?". Une tellequestion laisse rêveur. Comm<strong>en</strong>tpeut-on pr<strong>en</strong>dre l'ordinateur et laconnexion internet qui l'accompagnecomme autant de moy<strong>en</strong>s libérateursde communication, quand on saitquelles dép<strong>en</strong>dances (énergétiques,financières, psychologiques…) ils<strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t, quelle soumission àl'<strong>en</strong>semble d'un système deconsommation ils suppos<strong>en</strong>t, quelleindividualisation forc<strong>en</strong>ée des moy<strong>en</strong>stechnologiques ils requièr<strong>en</strong>t ?Les refaiseurs de monde quinavigu<strong>en</strong>t sans trêve sur leursréseaux n'ont ri<strong>en</strong> compris àl'urg<strong>en</strong>ce d'être visibles, concrets, <strong>en</strong>prise directe avec le monde véritable,celui qui s'exprime par la sueur, leslarmes, le sang et l'émerveillem<strong>en</strong>tdes s<strong>en</strong>s que procure rarem<strong>en</strong>t ledialogue avec un écran froid.Lu dans S!l<strong>en</strong>ce n°364 :"L'électronique va détruire lemonde !" (…). Il est vrai que laprise de consci<strong>en</strong>ce de bon nombred'écologistes sur l'impact destructeuret normalisateur d'internet est loind'être faite (à quand un dossier surcette question dans S!l<strong>en</strong>ce ?).Gadget coûteux, polluant (àfabriquer, à détruire), dévoreurd'énergie (et, paradoxe appar<strong>en</strong>t, depapier car les imprimantesindividuelles fonctionn<strong>en</strong>t à pleinrégime), outil de surveillance, "laisseélectronique" au même titre que leportable, source de pollutionélectromagnétique, l'ordinateur aégalem<strong>en</strong>t vocation à <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir lesinégalités et à exclure les "isolés sansconnexion", dont je suis. Je merassure <strong>en</strong> me disant que noussommes des milliards dans ce cas…Michel PoulardCôtes-d'ArmorS!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20094 3


livresSi vous ne disposez pas d’une librairie indép<strong>en</strong>dante près de chez vous,vous pouvezcommander vos livres auprès de Quilombo. Une partie de la somme est reversée àS!l<strong>en</strong>ce. Il suffit de remplir sur papier libre, vos coordonnées, les ouvrages que voussouhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notés sous les titres dechaque livre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlem<strong>en</strong>t parchèque (à l'ordre de Quilombo Projection). R<strong>en</strong>voyez le tout à : Quilombo/Sil<strong>en</strong>ce,23, rue Voltaire, 75011 Paris. Délai de livraison <strong>en</strong>tre 10 et 15 jours.Ne pas perdre sa vieà la gagnerpour un rev<strong>en</strong>u de citoy<strong>en</strong>netéBaptiste MylondoEd. Homnisphère2008 - 140 p. - 12 €"Abolir le travail, garantir lerev<strong>en</strong>u", c'est avec ces mots queBaptiste Mylondo conclut sonouvrage. Disons d'emblée qu'ilest toujours formidable dedécouvrir que quelqu'un a réussià mettre <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sée les ress<strong>en</strong>tisde nos propres exist<strong>en</strong>ces, et çal'est d'autant plus quand lesétudes sur le sujet sont plutôtrares. Le livre, comme la formule,s'articule <strong>en</strong> deux parties.Dans la première, l'auteur interroge la placec<strong>en</strong>trale qu'occupe le travail dans notresociété et démontre par une analyse rigoureusepourquoi nous devons impérativem<strong>en</strong>tchanger les valeurs qui régiss<strong>en</strong>t nos codessociaux. Dans la seconde, il expose, dans uneréflexion tout aussi posée, les conditions demise <strong>en</strong> œuvre du rev<strong>en</strong>u de citoy<strong>en</strong>neté,autrem<strong>en</strong>t dit, comm<strong>en</strong>t le mettre immédiatem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> place et livrer ainsi un outil performantet adapté pour édifier une sociétéjuste, équitable et économe. Le verbe estferme, le parler franc, l'argum<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>tet le style fluide. Un exposé clair rigoureusem<strong>en</strong>tm<strong>en</strong>é avec humour et intellig<strong>en</strong>ce,bref, de l'esprit ! PM.Une vie de cochonJocelyne Porcheret Christine TribondeauEd. La Découverte2008 - 92 p. - 8 €Dans le cochon tout est bon ditle dicton. Dans ce (petit) livresur le cochon, tout est bon aussi,au point qu'il ne faut pas le manquer,mais le lire et faire lirecontagieusem<strong>en</strong>t, d'autant qu'ilest à un prix de décroissance. Le sujet,grave, est néanmoins traité avec fraîcheur ethumour, dans un style à l'inoubliable GénieLa Folle, mais qui montre <strong>ici</strong> que noussommes les fous : fous de faire ou fous d<strong>en</strong>ous taire. Non seulem<strong>en</strong>t nous sommesfous, mais nous sommes aussi de vraiscochons, dans le mauvais s<strong>en</strong>s du terme.Puisse l'indisp<strong>en</strong>sable voyage avec ce livr<strong>en</strong>ous am<strong>en</strong>er à bon porc. Michel Guérin.La poubelleet l'architecteJean-Marc Huyg<strong>en</strong>Ed. Actes Sud / L'Imp<strong>en</strong>sé2008 - 184 p. - 36 €On parle de plus <strong>en</strong> plus de recyclage. Maisce qui est <strong>en</strong>core plus écologique, c'est le4 4 S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009réemploi d'un objet, pas forcém<strong>en</strong>tdans sa fonction première.Le réemploi est beaucoup pluséconomique <strong>en</strong> énergie que lerecyclage. Jean-Marc Huyg<strong>en</strong>montre de nombreux exemplesdans le domaine de l'architecture.Ainsi, on a très souv<strong>en</strong>t uneréutilisation de pierres de démolitionpour de nouveaux murs…D'autres ont expérim<strong>en</strong>té des techniquesaujourd'hui célèbres comme Gaudi et seséclats de céramique, le facteur Cheval, lesautoconstructeurs… Pleins d'idées plus oumoins novatrices, mais un ouvrage un peucher. FV.Faut-il avoir peurdes introductionsd'espècesChristian LévêqueEd. Le Pommier2008 - 64 p. - 4,60 €Intéressante prés<strong>en</strong>tation d'un vieux débat :l'introduction volontaire ou non d'espècesdans un écosystème, <strong>en</strong> le perturbant, est-ilun facteur de richesse ou une cause de déséquilibreet de destruction ? Certainesplantes "invasives" se sont révéléesgênantes, alors que d'autres, après leuracclimatation, ont su s'insérer dans les processuslocaux. Que l'on p<strong>en</strong>se à la tomate, lapomme de terre, le mimosa, la poule, le mouton…La liste est longue. Au mom<strong>en</strong>t où lestransports et le changem<strong>en</strong>t climatiqueaccélèr<strong>en</strong>t le déplacem<strong>en</strong>t des espèces, unecertaine prud<strong>en</strong>ce est aujourd'hui codifiée.L'auteur n'aborde pas la question des OGM,dont les invasions représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un risqueinutile mais similaire. FV.Alim<strong>en</strong>ts irradiésAtome, malbouffeet mondialisationCollectif français contrel'irradiation des alim<strong>en</strong>tsEd. Golias2008 - 272 p. - 17 €Avec des analyses de RolandDesbordes, Paul Lannoye, Jean-Pierre Berlan, Guy Kastler,François Veillerette, AurélieTrouvé, G<strong>en</strong>eviève Azam, ChristianJacquiau, François Dufour, Lylian Le Goff,Catherine Le Rohellec, Véronique Gallais…un historique de ces alim<strong>en</strong>ts que l'on stérilise<strong>en</strong> les exposant à une source radioactive,des risques et de la logique qui est derrièrecela (mondialisation, cultures int<strong>en</strong>sives,grands magasins…) bref un outil auservice de domination économique de nosalim<strong>en</strong>ts. De longues annexes techniquescomplèt<strong>en</strong>t le tout. Un sujet moins médiatiséque les OGM, mais qui relève pourtant dela même vision et des mêmes niveaux dedanger. FV.L'odyssée du climatLimiter le réchauffem<strong>en</strong>t à 2°CGaël DeriveEd. Terre Vivante2008 - 144 p. - 14 €Après une première partie qui nous prés<strong>en</strong>te unétat de la situation, Gaël Derive nous indiquequelles sont les démarches à suivre : l'utilisationde manière combinée des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables et surtout la sobriété(juste évoquée alors qu'elle est laplus sûre méthode), la remise <strong>en</strong>cause de la voiture individuelle et del'avion, l'importance de manger desaison, si possible local, et sans tropde viande (qui provoque la déforestation).Réflexions fort intéressantessur les contraintes de la société etles résistances prévisibles (avecl'exemple du Gr<strong>en</strong>elle de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t). Onregrettera toutefois une trop grande importanceaccordée à la première partie par rapport audébat sur les contraintes et la faiblesse des analysespolitiques. MB.Les pauvresrembours<strong>en</strong>t toujoursAsif Dowla et Dipal BaruaEd. Yves Michel2008 - 300 p. - 24 €L'histoire de la Grame<strong>en</strong> Bank auBangladesh racontée par un économisteet un des directeurs de labanque. Si cela regorge de donnéeséconomiques très pointues, maisavec un langage parfois diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>taccessible, ce livre manquecruellem<strong>en</strong>t de recul sur les limites de cette initiative.Pourtant, il existe de nombreux articlesaujourd'hui critiquant cette "banque despauvres" : certains estim<strong>en</strong>t que cela a mis lesfemmes qui emprunt<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core plus sous lacoupe des hommes. D'autres critiques ont portésur l'intégration de cette banque dans ladémarche globale, avec son esprit libéral. Uneautre critique a été son rôle dans la diffusion dela téléphonie mobile (avec Grame<strong>en</strong> phone) :prés<strong>en</strong>tée dans ce livre comme un miracle économique,la téléphonie mobile répondait-elle àun besoin des ruraux ou à un besoin des fabricantsde téléphones ? Enfin, nous avons su quedes mouvem<strong>en</strong>ts de paysans s'étai<strong>en</strong>t opposés àla Grame<strong>en</strong> Bank concernant un projet de diffusionde sem<strong>en</strong>ces OGM avec un part<strong>en</strong>ariatavec Monsanto. Il n'<strong>en</strong> est <strong>ici</strong> pas question.Le livre nous montre une structure contrôléepar le gouvernem<strong>en</strong>t, super-hiérarchisée où lessalariés sont mis <strong>en</strong> compétition via une Goldcup pour savoir celui qui trouve le maximumd'emprunteurs, qui prête le plus d'arg<strong>en</strong>t…bref, le fonctionnem<strong>en</strong>t classique d'une multinationaleà la recherche du maximum de profit.Le livre se termine sur une prés<strong>en</strong>tation destaux de croissance <strong>en</strong>visagés pour le futur. Lepauvre est dev<strong>en</strong>u un marché ! Cela fait froiddans le dos. Pourvu que la Nef <strong>en</strong> France neconnaisse jamais une telle dérive. MB.


l e l i v r e d u m o i sPour sauver la planète,sortez du capitalismeHervé KempfEd. Seuil,2009 - 150 p. - 14 €elon Hervé Kempf, la crise finale a comm<strong>en</strong>céet, paradoxalem<strong>en</strong>t, c’est une bonne chose :Sc’est une condition importante pour sauverl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. L’auteur de Comm<strong>en</strong>t les richesdétruis<strong>en</strong>t la planète (Seuil, 2007, voir S!l<strong>en</strong>ce n°344) passe <strong>ici</strong> du constat à la proposition, quitte àrev<strong>en</strong>ir, chose rare, sur ce qu’il prônait lui-même il ya quelques années (l’éoli<strong>en</strong> par exemple).Donc, nous sortirons forcém<strong>en</strong>t du capitalisme,aujourd’hui à l’agonie. Pour aller où ? Que faut-ilpromouvoir ? Quelle société choisir ? La technologi<strong>en</strong>e nous sauvera pas, dit-il. Pas plus que les "nouvellesénergies", la "croissance verte" et autrestoquades bi<strong>en</strong> commodes pour éviter de regarder lasituation <strong>en</strong> profondeur. Si le réchauffem<strong>en</strong>t climatiqueest aujourd’hui sur le devant de la scène, c’est surtout parce ce qu’il permetde mettre <strong>en</strong> avant une technologie prés<strong>en</strong>tée comme salvatrice. La pollution del’eau, la crise de la biodioversité et la disparition des forêts, contre lesquelles leschercheurs n’ont pas d’arme magique, rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> arrière-plan, que ce soit dans lesgrandes campagnes de communication ou dans les décisions politiques.Hervé Kempf passe ainsi <strong>en</strong> revue [pp. 75 à 108] les multiples questions àrésoudre et les fausses solutions que l’on nous prés<strong>en</strong>te : "énergie du futur" (l<strong>en</strong>ucléaire), agrocarburants, <strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t du CO 2 …Quoi qu’<strong>en</strong> dis<strong>en</strong>t les esprits forts, on peut vivre autrem<strong>en</strong>t sans retourner à labougie, à condition d’avoir le droit d’exprimer des idées à rebrousse-poil [voir"intermède", pp. 109 à 114, bref chapitre de récréation].Le dernier chapitre [pp. 115 à 134], intitulé "La coopération ou le despotisme",résume les choix qui s’offr<strong>en</strong>t à nous : l’ouverture de sociétés coopératives de production(Scop), dont le but n’est pas d’<strong>en</strong>richir une seule personne mais d’<strong>en</strong>nourrir plusieurs ; la réduction de la consommation de viande ; la taxation et leverrouillage des hauts rev<strong>en</strong>us ; et, notion plus explosive, le rationnem<strong>en</strong>t. Dansce dernier cas, il faudra opérer "avant que l’évid<strong>en</strong>ce de la crise ne fasse accepter[sa mise <strong>en</strong> place] sans discussion, par voie autoritaire" [p. 129]. La question écologiquedéterminera, que nous le voulions ou non, notre av<strong>en</strong>ir proche et lointain.Pour cela, réguler et maîtriser l’économie de marché, au s<strong>en</strong>s noble du terme,serait suffisant aux yeux de Kempf. Selon lui, l’Etat reste un outil nécessaire pourréguler les échanges et réduire les inégalités <strong>en</strong> unissant l’économique et le social.Il insiste sur la nécessité de sortir de chez soi, d’échanger des idées, de changerde système <strong>en</strong> visant la justice sociale, plutôt que de vivre <strong>en</strong> parallèle <strong>en</strong> se réfugiantchacun dans son petit paradis.Le terme de décroissance ne lui plaît guère : il préfère parler de "grande transformation"et de "post-capitalisme". Toutefois, sa rétic<strong>en</strong>ce s’applique plus au motqu’à la notion elle-même, car il déf<strong>en</strong>d les idées de simpl<strong>ici</strong>té volontaire qui <strong>en</strong>découl<strong>en</strong>t. Cela ne l’empêche pas de faire l’éloge du m<strong>en</strong>suel Alternatives économiques,qui rejette cette même idée.Et, conclut-il, l’av<strong>en</strong>ir des pays gaspilleurs ne passera que par la reconnaissance d<strong>en</strong>otions aujourd’hui mal vues comme la l<strong>en</strong>teur, le partage, la solidarité et la sobriété.Voir le site d’Hervé Kempf : www.reporterre.net. EP.RomansHuitCollectifEd. Calmann-Lévy208 - 204 p. - 14,90 €En 2000, l'ONU a adopté huit objectifs dumillénaire : combattre la faim et la pauvreté,préserver l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, améliorerl'accès à l'éducation et à la santé, promouvoirl'égalité des sexes, mettre <strong>en</strong> place unpart<strong>en</strong>ariat mondial d'<strong>ici</strong> 2015. Huitauteurs célèbres de huit pays(Zoé Valdés, Björn Larsson,Taslima Nasre<strong>en</strong>, MoussaKonaté, Vénus Khouri-Ghata,Philippe Besson, SimonettaGreggio et Alain Mabanckou)illustr<strong>en</strong>t chacun des points parune nouvelle. Globalem<strong>en</strong>t,même s'il y a de la t<strong>en</strong>dresse etde l'humour, les histoires sontassez sombres. L'ouvrage est complété parun état des lieux <strong>en</strong> 2007, donc à mi-parcours.Pour la plupart des objectifs, ce n'estpas gagné. MB.B. D.livresAutobioCyril PedrosaEd. Fluide Glacial2008 - 48 p. - 9,45 €Le héros milite chez lesVerts. Et sa famille éprised'écologie lui mène la viedure pour supprimer les incohér<strong>en</strong>cesde leur mode de vie.Arrachage des mauvaisesherbes à la main dans le jardinpour éviter les désherbants du propriétaire,recherche d'un atelier de réparation vélopour un modèle hollandais à vitesses incorporéesdans le moyeu, refus du chlore dans lapiscine pour <strong>en</strong>fants, traitem<strong>en</strong>t anti-pou,rêve de maison écologique, méfiance vis-à-visdu lait, compostage, etc., autant de sujet àgags. On est plié de rire du début à la fin. Duvécu d'écolo de base, dans sa vie quotidi<strong>en</strong>ne,dans ses relations familiales ou de voisinages,dans son militantisme… Et pour les impati<strong>en</strong>ts,ça continue tous les mois dans FluideGlacial. La BD écolo de l'année, PrixTournesol remis par les Verts au festivald'Angoulême 2009. MB.Nouvelles du mondeinvisibleJean C. D<strong>en</strong>isEd. Futuropolis2008 - 166 p. - 19 €Dans le roman Le parfum,Patrick Suskind nous narre unehistoire qui nous fait pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce de l'importance d<strong>en</strong>otre odorat. Quelques mots suffis<strong>en</strong>tpour que nous s<strong>en</strong>tionsl'odeur évoquée. Ici, Jean C.D<strong>en</strong>is repr<strong>en</strong>d la même idée,mais <strong>en</strong> dessin. Les odeurs sontsuggérées par des bandesbrouillardeuses dans un dessintout <strong>en</strong> dégradé de bleus.Plusieurs anecdotes, fort drôles,nous amèn<strong>en</strong>t à pousser <strong>en</strong>core plus loin surl'importance minorée de notre nez. Et commel'auteur n'a pas <strong>en</strong>core assez de place pour fairele tour de la question, il se f<strong>en</strong>d d'un texte d'unequinzaine de pages <strong>en</strong> fin d'ouvrage pour poursuivreles évocations diverses. Car les odeurssont infinies comme les méandres de notremémoire. Une approche originale au graphismeparfaitem<strong>en</strong>t maîtrisé. MB.Le paradis<strong>en</strong> quelque sorteTroub'sEd. Futuropolis2008 - 240 p. - 25 €L'auteur accepte d'être prof de dessin dans unvillage d'ingénieur pétrolier à Bornéo. Il décideS!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 20094 5


livresNous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...4 6de profiter de l'occasion pourremonter le principal fleuve jusqu'àsa source… et nous <strong>en</strong> fait lecompte-r<strong>en</strong>du avec ce cahier devoyage qui alterne les textes, lescroquis et les petites bandes dessinées.Un travail ethnographique,remonter le fleuve se révèle unmoy<strong>en</strong> de s'éloigner de l'occid<strong>en</strong>talisationet de redécouvrir despeuples <strong>en</strong>core relativem<strong>en</strong>t préservés(malgré les groupes électrogènes pourfaire fonctionner la télé). Le paradis du c<strong>en</strong>trede l'île est malheureusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> sursis, lescompagnies forestières avançant régulièrem<strong>en</strong>tdepuis la côte. Le récit est parfaitem<strong>en</strong>tmaîtrisé et <strong>en</strong>chanteur.DVDPromotion dumachinisme agricoleà traction animaleattelons-nous à l’agriculturede demain7 courts-métrages de PatrickTrotzier et Alain DussortPrommata, La Gare, 09420 Rimont(tél. : 05 61 96 36 60)association.prommata@wanadoo.frwww.prommata.orgImaginons : un agriculteur, vigneron ou maraîcherse démène pour produire bio. Il n’emploiepas de produits toxiques, n’imbibe pas sesterres de composants chimiques, respecte lessaisons. Et pourtant, il utilise un tracteur. Cet<strong>en</strong>gin, si rapide et si commode, brûle un carburantfossile v<strong>en</strong>u de l’autre bout du monde etdont la combustion produit des gaz nocifs…Le paradoxe est facile à constater. Il est plusardu d’y apporter une solution concrète.L’association Prommata inv<strong>en</strong>te et fabriquedes machines agricoles modernes à tractionanimale. Un porte-outils astucieux, la Kassine,accueille divers modules qui assur<strong>en</strong>t toutesles tâches courantes. Sur le terrain, deséquipes assur<strong>en</strong>t des séances de formationpour initier les débutants au contrôle desoutils… et des animaux ! Ce DVD (96 min)comporte quatre films qui expliqu<strong>en</strong>t demanière très précise et technique la conceptionde la Kassine, et trois autres qui <strong>en</strong> illustr<strong>en</strong>tl’emploi. EP.Chomsky & Cie(pour <strong>en</strong> finir avec la fabriquede l’impuissance)Olivier Azam et Daniel Mermet,Les Mutins de Pangéehttp://www.lesmutins.org/chomskyetcompagnie/2008 - 1h52 + 32mn de bonusS’il fallait résumer ce docum<strong>en</strong>taire d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s,je dirais qu’il cherche à nous convaincreque chacun peut et doit développer ses propresidées, libre de toute influ<strong>en</strong>ce qui les modèle apriori ou les valide a posteriori. Mais exprimerS!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009<strong>en</strong> une seule phrase la p<strong>en</strong>sée de NoamChomsky, c’est déjà la trahir… Cet intellectuelaméricain, né <strong>en</strong> 1928, est diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>t classable.D’abord linguiste, il est aussi chercheur<strong>en</strong> sociologie et se dit lui-même "anarchistesocialiste". Selon lui, nous avons intériorisél’idée que nous ne pouvions ri<strong>en</strong> faire contreles erreurs et injustices du monde,au point d’avoir du mal à concevoirnotre manque de liberté m<strong>en</strong>tale.Ainsi, les "grands journalistes"se dis<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>tlibres d’exprimer toutes leursidées, et ils le sont <strong>en</strong> effet ; toutefois,leur p<strong>en</strong>sée suit une lignesous-jac<strong>en</strong>te si bi<strong>en</strong> intérioriséequ’elle n’a pas besoin d’être définie.Chacun chez soi, devant sa g<strong>en</strong>tille etobéissante télévision, baigne dans l’impressiond’être informé alors que les médias de masse,par définition, n'énonc<strong>en</strong>t qu’une forme deréflexion. Pas besoin de complot ni d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te<strong>en</strong>tre les dominateurs. Nous suivons fidèlem<strong>en</strong>tun chemin tout tracé, celui du capitalisme,sans songer qu’on pourrait <strong>en</strong> ouvrir unautre. C’est "la manufacture du cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t".Pour <strong>en</strong> sortir, Chomsky prône la discussionet l’échange (ce qui suppose que l’onsorte de chez soi), la démythification du pouvoiret l’ouverture aux idées de tous, même sion ne les partage pas. Le financem<strong>en</strong>t mêmede ce film, né d’une souscription auprès desauditeurs de "Là-bas si j’y suis", émission quotidi<strong>en</strong>nede France Inter, prés<strong>en</strong>te une bonnefaçon de se libérer de la p<strong>en</strong>sée conv<strong>en</strong>tionnelle.EP.Carapa, éco-sitedes Cév<strong>en</strong>nesFrançois HoogL'artisan de la vidéo,La Rollandière, 26150 Marignacwww.terrealter.fr2008 - 52 mn - 20 € + 4 € de portAu cœur des Cév<strong>en</strong>nes une expéri<strong>en</strong>ceoriginale se développe depuisquelques années : sur plusieurs hectares,le propriétaire des lieux, viaune association, met à dispositionles terres du domaine pour des projets<strong>en</strong> li<strong>en</strong> direct avec le milieu. Unrécolteur/transformateur de châtaigness’est installé et a construitson logem<strong>en</strong>t écologique. Unefemme et sa fille se sont jointes à la démarche,avec leur habitat auto-construit. Petit à petitle lieu pr<strong>en</strong>d vie, les expéri<strong>en</strong>ces se multipli<strong>en</strong>tet font des émules qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de partoutdécouvrir ce concept alternatif. Ce film nousprés<strong>en</strong>te ce lieu de vie, ses habitants et leuresprit <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec une démarche écologiquetout <strong>en</strong> profondeur. Ils nous amèn<strong>en</strong>t à réfléchirà notre place dans la société, aux possiblessolutions pour réduire nos impacts sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet ce dans le respect des autresformes de vie. Un lieu unique, où l’utopie n’estpas de mise car appliquée au jour le jour. Àquelques-uns, avec un peu de volonté et depati<strong>en</strong>ce, il est possible de vivre autrem<strong>en</strong>t.C’est ce témoignage qui est c<strong>en</strong>tral dans cefilm et que je vous invite à découvrir. JP.■ King d'Ho che Anderson, éd. Emmanuel Proust-Atmosphères, 2008 [2003], 72 p. 14,50 €. Rééditiond'une BD <strong>en</strong> deux volumes sur le racisme aux USA etla montée des actions pour les droits civiques, la percéede Martin Luther King… afin de nous rappeler quequand l'actuel présid<strong>en</strong>t des Etats-Unis est né, sespar<strong>en</strong>ts vivai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core quasi comme des esclaves.■ Ma chandelle est vive, je n'ai pas de dieu, AndréBernard, éd. ACL (Lyon), 2008, 128 p. 20 €. Dans ungrand format, cet ouvrage révèle un autre tal<strong>en</strong>td'André Bernard, militant anarchiste. Son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tdans la mouvance surréaliste s'est traduit principalem<strong>en</strong>tpar des collages, mais aussi par quelques nouvelleset jeux littéraires. Un bel ouvrage v<strong>en</strong>du vraim<strong>en</strong>tà petit prix.■ G<strong>en</strong>re et av<strong>en</strong>ir, les représ<strong>en</strong>tations des métierschez les adolesc<strong>en</strong>tes et les adolesc<strong>en</strong>ts, NicoleMosconi et Biljama Stevanovic, éd. L'Harmattan,2008, 188p. 18,50 €. Comm<strong>en</strong>t le sexisme se transmetvia l'ori<strong>en</strong>tation scolaire, laquelle se fait sous l'influ<strong>en</strong>cede l'école, de la société, de la famille… avec parfois<strong>en</strong>core des secteurs <strong>en</strong>tiers dont les formations sontnon-mixtes. Prés<strong>en</strong>tation d'études réalisées <strong>en</strong> Franceet <strong>en</strong> Angleterre depuis une quinzaine d'années.■ Energie et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, Pierre Merlin, éd. Ladocum<strong>en</strong>tation française, 2008, 182p. 14,50 €.L'auteur <strong>en</strong>file les perles pro-nucléaires : l'EPR produirade l'électr<strong>ici</strong>té moins chère (EDF annonce déjà que c<strong>en</strong>e sera pas le cas), que le nucléaire ne produit pas de gazà effet de serre, les Etats-Unis repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la constructiond'une nouvelle génération de c<strong>en</strong>trales (mais non,Obama affirme le contraire !)… et de conclure <strong>en</strong> invitantà construire 1000 EPR dans le monde !■ L'essor de l'altermondialisme, Christine Couvrat,éd. L'Harmattan, 2008, 320 p. 28,30 €. Après unepremière partie rappelant comm<strong>en</strong>t la démocratiereprés<strong>en</strong>tative s'est mise <strong>en</strong> place, l'auteure s'intéresseà l'émerg<strong>en</strong>ce de la rev<strong>en</strong>dication de démocratie directe,avec les contre-sommets du G8, de l'OMC, les forumssociaux, Attac… L'auteure prés<strong>en</strong>te cela comme unedémarche "démocrate-radicale" par comparaison à degrands mouvem<strong>en</strong>ts de p<strong>en</strong>sée politique. Elle ne sep<strong>en</strong>che malheureusem<strong>en</strong>t pas sur l'hétérogénïté dumouvem<strong>en</strong>t et les courants qui s'y côtoi<strong>en</strong>t : écologistes,anarchistes, décroissants, régionalistes…■ L'espace et le temps <strong>en</strong> Camargue, BernardPicon, éd. Actes Sud, 2008, 302p. 19,80 €. Rééditiond'un livre qui avait dès 1978 contesté la vision d'espac<strong>en</strong>aturel que l'on a de la Camargue, un écosystème néde la gestion agricole et des salines. Une importantepostface se p<strong>en</strong>che sur l'évolution réc<strong>en</strong>te et les débats<strong>en</strong> cours sur la protection des lieux.■ Exclus, Hubert Prolongeau, éd. Albin-Michel,2008, 196 p. 15 €. Histoire du Samu social international,né <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 1995 et prés<strong>en</strong>t aujourd'huidans de nombreuses grandes agglomérations. Récit deson travail dans neuf villes. Peu de recul politique.■ L'espace politique de l'anarchie, EduardoColombo, éd. ACL (Lyon), 2008, 182 p. 14 €. Essaiphilosophique sur ce qu'il faudrait pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> comptepour définir une politique anarchique, c'est-à-dire unfonctionnem<strong>en</strong>t de la société qui ne s'appuie pas sur unehiérarchie. Pour cela l'auteur s'interroge sur la puissancede la "c<strong>en</strong>tralité" qui s'exprime par l'Etat, symboledu pouvoir. P<strong>en</strong>ser une vraie "politique" (même racineque le peuple), c'est aussi se poser la question de l'obéissancecar il n'est de commandem<strong>en</strong>t possible que parla soumission. Et il est d'autant plus diff<strong>ici</strong>le de p<strong>en</strong>serautrem<strong>en</strong>t que le pouvoir se transmet dans le temps.Des propositions… mais avec un langage ardu.■ Marx l'histoire, Eric Hobsbawn, éd. Demopolis,2008, 204 p. 21 €. Recueil de confér<strong>en</strong>ces de l'auteur,histori<strong>en</strong> marxiste sur la place de Marx dans l'histoire,les m<strong>en</strong>songes historiques, l'impossibilité d'analyserobjectivem<strong>en</strong>t la révolution russe…■ Petit précis de remise à niveau sur l'histoire africaineà l'usage du présid<strong>en</strong>t Sarkozy, sous la directiond'Adame Ba Konaré, éd. La Découverte, 2008,348 p. 22 €. Le 26 juillet 2007, Sarkozy fait un discoursà Dakar qui suscite des réactions indignées desAfricains. Une vingtaine d'auteurs, universitaires françaiset africains, lui répond<strong>en</strong>t pour essayer de sortirdes clichés coloniaux. D'autres textes sont <strong>en</strong> ligne surmemoireafrique.com.


360 361 362 363 364 365Commanderun anci<strong>en</strong> numéroAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles.Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (4€ l’exemplaire, 4,60€ à partir du n° 352).Les frais de port sont de 2 € pour un ex ■ , 3 € pour 2 ex ■ , 4 € pour 3 ex et plus ■ .s’abonner àNuméros régionaux■ 325-326 Nord-Pas-de-Calais■ 331 Ariège et Hautes-Pyrénées■ 337 Paris■ 348 C<strong>en</strong>tre■ 353 Haute-Garonne et Gers■ 359 Seine-Saint-D<strong>en</strong>is■ 364 SavoiesAutres numéros■ 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin.OGM : faucheurs volontaires.■ 320 Ecologie et alternativesPétrole et géologie politique. Imaginerune banque transpar<strong>en</strong>te. Bureautiqueet économies d’énergie.■ 324 Voyages au pays de chez soiLa bio au cœur de l’écologie. Eoli<strong>en</strong> : du v<strong>en</strong>tsur la maison qui brûle. La pile à combustible.■ 327 De nos [in]cohér<strong>en</strong>cesREPAS : les Nouveaux Robinson.Energie : L’éoli<strong>en</strong> détrône le nucléaire.■ 330 Des <strong>en</strong>treprises solidairesLe micro-crédit : contre les femmes ?Illich, école et décroissance.■ 334 Terre, terroir,territoireTchernobyl. Autonomadisme contrelibéralisme. Dix ans de sevrage radiophonique.■ 335 Résistances à la FrançafriqueCapitalisme : sauver la gratuité ?Biocarburant. Gr<strong>en</strong>oble : nanotechnologiesnon merci !■ 338 Technologies contreautonomieMigrations : quelle empreinte ethnique ?Paris : Co-errances, Ecobox.■ 339 Handicap et alternativesSeveso.L’action non-viol<strong>en</strong>te ça s’appr<strong>en</strong>d !Déboulonneurs, Massage café, AlternativeSanté.■ 340 Pour des innovationsfrugalesInspection citoy<strong>en</strong>ne. Paris : La Maisondes Femmes. Le café du soleil. OK Chorale.■ 341 Décroissance et santéNord/Sud : déchets-cadeaux. Paris : le PetitNey, la petite Rockette. Commerce équitable.■ 344 Maghreb à quandl’indép<strong>en</strong>dance ?Belgique : Chasse aux bombes. Chauffe-eausolaire. Association d’éducation populaire.Jean Van Lierde.■ 345 Les nouveaux horizonspaysansPolitique : La déliquesc<strong>en</strong>ce. Energie 21.Après la fin du pétrole.■ 346 Quelles relations Sud-nord ?OGM: procès des faucheurs volontaires.Paix : guerre et nouvelles technologies.Décroissance : dissid<strong>en</strong>ce de la broussaille.■ 347 Libertés : le combat continueBiocarburants : impossible à grande échelle.Irradiation des alim<strong>en</strong>ts : combi<strong>en</strong> de fraudes?Munich : la bio protège l’eau.■ 349 Quand l’écologie fait la foireJapon : le réacteur ne résiste pas au séisme.Education : Célestin et l’école moderne.■ 350 Décroissance côté femmesFamine : manger ou conduire, il faut choisir.Contrôle : passe Navigo et vie privée.Politique : des voies pour une régénération.■ 351 : 25 ans de sil<strong>en</strong>ceVoyageurs des possibles. Ecologie politique <strong>en</strong>questions. Fausses solutions. Excès de vitesse.■ 352 Sortir de l’industrialismeInspections citoy<strong>en</strong>nes : Un festival “missilemi-raisin”. Gr<strong>en</strong>elle : Des promesses pourplus tard... ou pour jamais.■ 354 Mun<strong>ici</strong>pales :être maire autrem<strong>en</strong>tAlternatives : une autre Villa est possible.Décroissance : Colporteurs de santé. Islande :les géants de l'aluminium. Lobby nucléaireet politique.■ 355 Sortir des pest<strong>ici</strong>desSans papiers : pour la liberté de vivre.OGM : ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core joué ! Transports :une énergie écologique sur quatre pattes.Alternatives à S!l<strong>en</strong>ce : des lecteurs <strong>en</strong> action.■ 356 Comm<strong>en</strong>t les arméesdétruis<strong>en</strong>t la planèteInde du sud : voyage <strong>en</strong> biodynamie.Décroissance : cultivons le désir de créer.j e r è g l e u n t o t a l d e :N O MP r é n o mA d r e s s eC o d e p o s t a lC o m m u n eEnergies : marche pour un futur sansnucléaire. Alternatives : un bar autogéré :de l’Autre CôTé du PonT.■ 357 Amap, dynamiques et limitesDécroissance : le tourisme, une pratiqueprédatrice. Vivre autrem<strong>en</strong>t : habitat nomade,une large route des possibles.Santé :l’Embellie. Israël-Palestine : le meurtreest la question posée.■ 360 Autoproduire pourse reconstruireTricastin <strong>en</strong> eaux troubles. Enercoop.Commune de la Colline. Politique destransports. Neso. Agroécologie au Sud.■ 361 Les nouvelles formesde colonialismeAltertour. AMAP : maraîchers <strong>en</strong> quête deterres. Journées mondiales végétari<strong>en</strong>nes.■ 362 Les jardins partagésAlternative : La Rôtisserie. Immigration, lasaignée du contin<strong>en</strong>t africain continue. Lesécologistes peuv<strong>en</strong>t-ils s’inspirer de Mai 68 ?Pour la croissance du bonheur.■ 363 Téléphone (insup)portableCrise économique : de gré ou de force, ladécroissance. Agriculture bio, sortir de ladérive mercantile. Quinze ans d’évolutionsdans le Chiapas.■ 365 Villes vers la sobriétéRésistance pédagogique. Tarnac, l’ordre nerègnera pas. Crise : cultiver les projets fertiles.Rejoignez l’armée des clowns.Et si vous optiez pourle virem<strong>en</strong>t automatique ?Voir dépliant <strong>en</strong> page c<strong>en</strong>trale.C o u r r i e r s : 9 r u e D u m e n g e , F 6 9 3 1 7 Ly o n C e d e x 0 4 T é l é p h o n e : 0 4 7 8 3 9 5 5 3 3 S i t e i n t e r n e t : w w w. r e v u e s i l e n c e . n e t A b o n n e m e n t s e t d é p o s i t a i r e s :m a rd i e t j e u d i , 1 0 h -12h, 1 4 h -17h R é d a c t i o n : l u n d i e t m e rc re d i , 10h-12h, 14h-17h S t a n d s : l u n d i , 1 0h-12h, 1 4h-17h. L e s t e xtes s o n t s ous l a re s p onsabilitéd e l e u r s a u t e u r s . L e s b r è v e s s o n t d e s r é s u m é s d e s i n f o r m a t i o n s q u e l ’ o n n o u s c o m m u n i q u e . Tex t e s : s a u f m e n t i o n c o n t r a i r e , l a r e v u e a u t o r i s e , s o u s r é -s e r v e d e c i t e r l a s o u rc e , l a c o p i e i l l i m i t é e à u s a g e p r i v é d e s t e x t e s . L e s u t i l i s a t i o n s à u s a g e p é d a g o g i q u e s o n t é g a l e m e n t a u t o r i s é e s . To u t u s a g e c o m m e r -c i a l e s t s o u m i s à n o t r e a u t o r i s a t i o n . I l l u s t r a t i o n s : L e s p h o t o s e t d e s s i n s r e s t e n t l a p r o p r i é t é d e l e u r s a u t e u r s . N ° d e c o m m i s s i o n p a r i t a i r e : 0 9 1 0 G8 7 0 2 6 N ° I S S N : 0 7 5 6 - 2 6 4 0 D a t e d e p a r u t i o n : 1 e r t r i m e s t r e 2 0 0 9 T i r a g e : 6 8 0 0 e x . E d i t e u r : A s s o c i a t i o n S i l e n c e A d m i n i s t r a t e u r s : P a t r i c k A l l a m e l ,M i c h e l B e r n a r d , P a t r i c e B o u v e r e t , M y r i a m C o g n a r d - D e c h a v a n n e , C l é m e n c e E m p r i n , G u i l l a u m e G a m b l i n , J e a n - P i e r r e L e p r i , P i e r r e L u c a r e l l i , J e a n -M a rc L u q u e t , P a s c a l M a r t i n , C h r i s t o p h e R a s t o l l D i r e c t e u r d e p u bl i c a t i o n : J e a n - P i e r r e L e p r i C o m i t é d e r é d a c t i o n : M i c h e l B e r n a r d , P a t r i c e B o u v e -r e t , G u i l l a u m e G a m b l i n , J e a n - P i e r r e L e p r i , M i m m o P u c c i a r e l l i P i l o t e s d e r u b r i q u e s : P a t r i c e B o u v e r e t , A d e l i n e C h a r v e t , C h r i s t i a n D a v i d , S o p h i e D o -d e l i n , E s t e b a n , M a r i o n G i l l i e r- R e b a u d , A n n e G i r a r d , P i e r r e - M a r i e J a c q u i e r, D a n i e l J u l i e n , S t e p h e n K e rc k h o v e , K o t o p o , J e a n - P i e r r e L e p r i ,X a v i e r L h e r m i t t e , P i e r r e L u c c a r e l l i , E v e l i n e M a n a , P a s c a l M a r t i n , B a p t i s t e M y l o n d o , M a r i e - P i e r r e N a j m a n , F a b r i c e N i c c o l i n o , J o c e l y nP e y r e t ,X a v i e rS e r e d i n e , F r a n c i s Ve r g i e r G e s t i o n e t a b o n n e m e n t s : B é a t r i c e B l o n d e a u , C l a i r e G r e n e t M a q u e t t e : D a m i e n B o u v e r e t ( 0 6 0 3 5 0 5 4 9 3 )D e s s i n a t e u r : C o c o , L a s s e r p e , S e b a s t i e n Va l e t t e , Z a z ü C o r r e c t e u r s : E m m a n u e l l e P i n g a u l t , S a r a M a r t i n e z , S y l v i e M i c h e l , R a y m o n dVi g n a l , F r a n ç o i s e We i t é P h o t o g r a p h e s : A l a i n B a c h e l l i e r, C h r i s t i a n B a c h e l l i e r, M a r k y B o n , I l o t o p i e , M a rc J a u n e a u d , J o s e p h M e l i n ,M o u t s i e , T h i e r r y N o v a , M i m m o P u c c i a r e l l i - C e d r a t s , P i m R u p e r t , B r u n o S c h n e b e l i n , S k o e l s c h , K l a u s Tu m m e r s , Va l ’s p h o t o E t p o u r c <strong>en</strong> ° : R e n é H a m m , S t é p h a n e L i n o u , E t i e n n e M a i l l e t , H é d i a M e s s a o u d i - F l y n n , M o u t s i e , B a p t i s t e M y l o n d o , I s a b e l l e O r t u ñ o , P a s c a l P a v i e ,I m p r i m é s u r p a p i e r 1 0 0 % r e c y c l é bl a n c h i s a n s c h l o r e p a r A t e l i e r 2 6 - L o r i o l T é l . : 0 4 7 5 8 5 5 1 0 0Francemétropolitaine■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 20 €■ Particulier 1 an 46 €■ Institution 1 an 92 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 74 €■ Groupés par 3 ex 1 an 115 €■ Groupés par 5 ex 1 an 173 €■ Petit budget 1 an 28 €Suisse■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 45 FS■ Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom■ Découverte 1er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 27 €■ Particulier 1 an 55 €■ Institution 1 an 100 €■ Souti<strong>en</strong> 1 an 60 € et +■ Petit futé 2 ans 85 €■ Petit budget 1 an 35 €Fr a n c e : r è g l e m e n t àS il e n c e, 9 , r u e D u m e n g e,6 9 3 1 7 Lyo n c e d ex 0 4C C P 5 5 0 - 3 9 - Y Lyo nVi r e m e n t s b a n c a i r e s :C C P 5 5 0 3 9 Y LYO NB e l g i q u e : r è g l e m e n t àB r a b a n t - E c o l o gi e,3 3 r o u t e d e R e ni p o n tB - 1 3 8 0 O h a i nt é l . : 0 0 3 2 2 6 3 3 1 0 4 8C C P O O O - 1 5 - 1 9 - 3 6 5 - 5 4S u i s s e : r è g l e m e n t àC o n t r a t o m C P 6 5 -C H 1 2 1 1 G e n è v e 8t é l . : ( 4 1 ) 2 2 7 4 0 4 6 1 2C C P 1 7 - 4 9 7 6 9 6 - 4S!l<strong>en</strong>ce n°366 mars 2009 4 7


IlotopieIlotopie, les utopies à l'épreuve de l'art, Eric Heilmann,Françoise Léger, Jean-Louis Sagot-Duvauroux, BrunoSchnebelin, éd. L'Entretemps (Montpellier), 2008, 224 p.22 €.Depuis tr<strong>en</strong>te ans, la compagnie Ilotopie, dom<strong>ici</strong>liée à Port-Saint-Louis, dans les Bouches-du-Rhône, propose des spectacles derue (ou de campagne) qui interrog<strong>en</strong>t sur notre place dans le monde.Un merveilleux livre vi<strong>en</strong>t d'être publié avec photos, textes deréflexion, prés<strong>en</strong>tation des démarches, dont nous avons extrait cesquelques photos.Bruno Schnebelin14Ilotopie2Marc Jauneaud3Thierry NavaIlotopie51 : Les oiseaux vol<strong>en</strong>t parce qu'ils ouvr<strong>en</strong>t les bras, marais duVigueirat (Camargue), 2006. Thème développé dans le cadredes Envies Rhônem<strong>en</strong>ts.2 : La vie <strong>en</strong> abribus, festival de Vi<strong>en</strong>ne, 1985. Vivre <strong>en</strong> coupledans l'espace d'un abribus, pour "déshabiller les murailles d'inatt<strong>en</strong>tion".Le spectacle a tourné dans plusieurs pays puis a étésusp<strong>en</strong>du… l'utopie étant maint<strong>en</strong>ant malheureusem<strong>en</strong>t de plus<strong>en</strong> plus souv<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ue réalité.3 : Les clones de Narcisse, Bucarest (Roumanie), 2001. L<strong>en</strong>arcissisme social aveuglant dans les coulisses du monde.4 : Les cinquante ans de la Fiat 500, Turin, 2007.5 : Les g<strong>en</strong>s de couleur. Cette création mise <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 1989 afait plusieurs fois le tour du monde. Les personnages colorés <strong>en</strong>se mêlant ou se séparant interrog<strong>en</strong>t sur les couleurs et leracisme.6 : Fous de bassin, à Heerl<strong>en</strong> (Pays-Bas), 2005.Klaus Tummers6

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