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2 - Engager <strong>en</strong>fin <strong>en</strong> France une politique sérieuse d’économiesd’énergie là où sont les principaux gisem<strong>en</strong>ts :- le parc immobilier résid<strong>en</strong>tiel et tertiaire déjà construit : ce sontplus de 20 millions de logem<strong>en</strong>ts qu’il faut impérativem<strong>en</strong>tmettre aux normes thermiques de l’habitat neuf d’<strong>ici</strong> 2030.- l’électr<strong>ici</strong>té, dont la consommation croît à grande allure sanssouci d’économie, sous le prétexte que le parc électrique françaisest largem<strong>en</strong>t exempt d’émissions de CO 2 . Mais cette affirmationest remise <strong>en</strong> cause par l’exist<strong>en</strong>ce du marché europé<strong>en</strong> de l’électr<strong>ici</strong>téqui conduit durablem<strong>en</strong>t à des émissions par kWh électriqueélevées pour des applications saisonnières comme lechauffage des logem<strong>en</strong>ts.- les transports : même si le progrès technologique sur les motorisationsdes voitures n’était pas systématiquem<strong>en</strong>t détourné parles constructeurs au profit d’une augm<strong>en</strong>tation des puissances etdu poids, il ne serait de loin pas suffisant pour permettre uneréduction s<strong>en</strong>sible des émissions de gaz à effet de serre. C’estdonc sur une limitation de la demande de transports et sur lestransferts de mode vers des transports collectifs beaucoup moinsémetteurs, ou des modes non mécanisés qu’il faut agir <strong>en</strong> priorité,ce qui r<strong>en</strong>voie aux politiques industrielles et urbanistiquesindisp<strong>en</strong>sables à une relocalisation au moins partielle de la vieéconomique et sociale.- l’industrie, non seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tant que responsable d’émissionsde gaz à effet de serre dans son processus de production et dedistribution des bi<strong>en</strong>s et services, mais aussi de la qualité énergétiquedes produits et des bi<strong>en</strong>s qu’elle met sur le marché ■> Global Chance, association de sci<strong>en</strong>tifiques et d'experts qui intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tsur les questions d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, Global Chance, 17 ter rue duVal, 92190 Meudon, www.global-chance.org.sommaireédito / dossier du moisLe corps, champ de bataille 4 à 19chaos climatiqueMigrations et conflits :quels <strong>en</strong>jeux !de Serge Perrin 32sem<strong>en</strong>cesGraines de diversitéde Red ! 36luttes non-viol<strong>en</strong>tesMarcher contre la pauvretédialogue <strong>en</strong>tre Rajagopal et Vivianne Labrie 38rebondDifficultés du cons<strong>en</strong>susde Michel Bernard 40habitat coopératifLes projets <strong>en</strong> cours 41Fess<strong>en</strong>heim30 000 manifestants selon la préfecture ?10 000 selon les organisateurs !de Michel Bernard 42b r è v e s20 du vert dans lesoreilles20 alternatives21 agri-bio22 décroissance23 nord/sud24 santé24 ogm25 société25 bidoche26 énergie26 nucléaire27 femmes27 politique28 <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t28 climat29 paix29 annonces30 ag<strong>en</strong>da43 courrier44 livrescollection de la revue, comme parexemple à Paris, au C<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tationTiers-monde, 20, rue deRochechouart, 75009 Paris, tél. : 0142 82 07 51.Radios libresNous sommes pr<strong>en</strong>eurs d'annonces surles émissions écolos et alternatives quise ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur les radios-libres. Vouspouvez nous <strong>en</strong>voyer des infos par courrierou <strong>en</strong> passant par le formulaire decontact de notre site internet.Virem<strong>en</strong>t automatiqueNous avons mis <strong>en</strong> place ce virem<strong>en</strong>tautomatique <strong>en</strong> septembre 2008.Depuis, chaque mois, ce sont <strong>en</strong>tre 30 et40 personnes qui choisiss<strong>en</strong>t cette formule.Cela a de multiples avantages :pour nous, simplification de la gestiondes abonnem<strong>en</strong>ts. Pour vous, moins derisques de louper un numéro au mom<strong>en</strong>tdu réabonnem<strong>en</strong>t. Cela permet égalem<strong>en</strong>tà ceux et celles qui ont des petitsrev<strong>en</strong>us de mieux répartir le coût del'abonnem<strong>en</strong>t sur l'année. Avec une formuleplancher à 7 € par trimestre (soitle numéro à moitié prix), tout le mondepeut le faire.Essonne - Val-de-MarneLe numéro d'été 2010 sera consacré auxalternatives dans ces deux départem<strong>en</strong>ts.Les reportages seront faits <strong>en</strong>février 2010. C'est donc le mom<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ous signaler ce que vous connaissezdans ces deux départem<strong>en</strong>ts. Vous pouveznous <strong>en</strong>voyer adresses, prés<strong>en</strong>tations,adresses internet…Merci d'avance.Prochain dossierAlternatives dans le Gard et la Lozère.V<strong>en</strong>ez­nous­voirles­10­et­11­décembre­­!Vous pouvez v<strong>en</strong>ir discuter avec nous lors des expéditionsde la revue. Cela se passe un jeudi de 15 h à 20 het c'est suivi par un repas pris <strong>en</strong>semble offert parSil<strong>en</strong>ce. Cela se poursuit le v<strong>en</strong>dredi de 10 h à 18 h etle repas de midi vous est offert. Le nouveau numérovous est aussi offert. Prochaines expéditions : 10 et 11décembre, 21 et 22 janvier, 18 et 19 février…Les prochaines réunions du comité de rédaction se ti<strong>en</strong>dront à 10 h lessamedis 19 décembre (pour le numéro de février), 30 janvier (pour l<strong>en</strong>uméro de mars), 20 février (pour le numéro d'avril)…Vous pouvez proposer des articles à ce comité de rédaction jusqu'au mercrediqui le précède, avant 16 h. Vous pouvez proposer des informationsdestinées aux pages brèves jusqu'au mercredi qui le suit, avant 12 h.Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéro ont été arrêtées le 28 octobre 2009.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20093


Bout'd'viandeMont-Saint-Michel : manifestation du Réseau Sortirdu nucléaire lors de ses journées d'été 2008.Réseau Sortir du nucléaire Juliette - madamju@gmail.coméditorialLe corps décortiquéLe corps se donne à voir sous de multiples aspects dansl'espace public mais aussi privé. Il est tout à la fois lieude rapports sociaux et support id<strong>en</strong>titaire.Le rapport au corps interroge le rapport à l'image, à l'autreet à la société, donc le rapport au système économique, à lalogique marchande et aux standards et normes <strong>en</strong> vigueur.Les corps — féminins <strong>en</strong> particulier — sont l'objet d'un"terrorisme normatif" 1 qui impose un standard de beauté etmarginalise celles et ceux qui ne s'y conform<strong>en</strong>t pas. Vous nefaites pas partie des 0,01% de femmes qui ressembl<strong>en</strong>t auximages des publ<strong>ici</strong>tés et des magazines ? Faites un effort !Jeûnez, faites-vous opérer, ou alors cachez-vous !Comm<strong>en</strong>t passer du corps objet au corps sujet ?Comm<strong>en</strong>t se le réapproprier ?Analyser l'ampleur de notre aliénation par la logiquemarchande, c'est pr<strong>en</strong>dre le recul nécessaire pour <strong>en</strong> sortir.C'est pourquoi ce dossier prés<strong>en</strong>te plusieurs pistes pourouvrir un autre regard sur les corps, regard qui passe pard'autres pratiques dont certaines sont prés<strong>en</strong>tées <strong>ici</strong>.Un dossier désépilant !Béatrice Blondeau et Guillaume Gamblin ■1. Selon l'expression de Claude Guillon dans osn livre Je chante le corps critique; Les usages politiques ducorps, H&O, 2008.d o s s i e rCorps, accords et désaccords 5Un corps de rêve ?C'est un peu mince ! 6Autour de livre "Mon corpsest un champ de bataille" 9Epilation : <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> résistance ! 12Corps nu. De la nuditéthérapeutique au naturisme 14La politique mise à nu 15Politiser le corpspour l'émanciper ? 18Échassier lors de la journée de la Résistance au colonialismeà Barcelone, le 12 octobre 2009.D.R.Couverture : Glacier Aletsch, Suisse, 18 août 2007. Sp<strong>en</strong>cer Tunick et Gre<strong>en</strong>peace Suisse prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une sculpture vivante :une c<strong>en</strong>taine de personnes nues pos<strong>en</strong>t pour symboliser la vulnérabilité des glaciers face aux changem<strong>en</strong>ts climatiques.© Gre<strong>en</strong>peace/Wuert<strong>en</strong>berg


Le­corps,­champ­de­bataillePatrice Bouvier, http://www.quincampoix.com/bouvier/Corps, accordset désaccordsComm<strong>en</strong>t vit-on son corps aujourd'hui et hier, <strong>ici</strong> et ailleurs ?Le rapport au corps est une question de culture ; avant der<strong>en</strong>trer dans le corps à corps, p<strong>en</strong>chons-nous un peu sur lesdésaccords qui surgiss<strong>en</strong>t quand il est question de vouloirtrancher sur le statut de celui-ci.DE TOUTE ÉVIDENCE, NOUS AVONS UN CORPSET CE CORPS POSSÈDE CERTAINES CARACTÉRISTIQUESphysiques, biologiques, chimiques, génétiques etc.Mais <strong>en</strong> tant que personne, nous ne possédonspas un corps comme nous pouvons posséder certainsobjets, notre corps "nous possède aussi".Dans un article intitulé "Le statut contemporain ducorps : être ou avoir", la philosophe MichelaMarzano 1 aborde cette question complexe de lacorporéité.Etre ou avoir un corps ?Nous avons un corps et nous sommes un corps.Etre les deux à la fois est diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>t concevable<strong>en</strong> tant que tel et induit alors le recours au dualisme,c'est à dire au fait de supposer que l'hommeest composé de deux <strong>en</strong>tités distinctes telles que"corps/esprit" ou "matière/consci<strong>en</strong>ce". Si l'onreti<strong>en</strong>t ce postulat de départ, reste la question duli<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les deux et du fonctionnem<strong>en</strong>t de celi<strong>en</strong> : <strong>en</strong> quoi et comm<strong>en</strong>t le corps influ<strong>en</strong>ce-t-il laconsci<strong>en</strong>ce et la p<strong>en</strong>sée, et vice versa. On peutaussi opter pour la simple relation causale : l'unedes <strong>en</strong>tités est le produit ou le résultat de l'autre.Que privilégier afin de bi<strong>en</strong> concevoir ce qu'est lecorps ? "Aujourd'hui on ne peut dire qu'on soitréellem<strong>en</strong>t sorti de la p<strong>en</strong>sée dualiste et que lecorps ait <strong>en</strong>fin acquis un statut clair", comme lerappelle Michela Marzano. D'autres formes de dualism<strong>en</strong>aiss<strong>en</strong>t, par exemple celle de la volonté etdu corps. Aussi, comme l'explique son article, lareconnaissance de la volonté peut s'<strong>en</strong>visagercomme une lutte "nécessaire" contre son corps;ceci étant, si la volonté n'est que le résultat d<strong>en</strong>otre corps physique, est-ce <strong>en</strong>core à proprem<strong>en</strong>tparler de la volonté ?De même, il est communém<strong>en</strong>t admis que lecorps révèle <strong>en</strong> partie ce que l'on est. Cette façonde p<strong>en</strong>ser le corps implique donc que nous avonsun corps et que nous ne sommes pas un corps ; lecorps étant alors la simple matérialisation de ceque nous sommes intrinsèquem<strong>en</strong>t....Ö Les Mandragores (Ericka Maury-Lascoux et Claire Joubert), "Rolls"Pour aller plus loin■ Muriel Darmon, ChristineDétrez, Corps et société, LaDocum<strong>en</strong>tation Française, coll.Problèmes politiques et sociaux,Paris, 2004, 120 pp.■ Gilles Boetsch, ChristianHervé, Jacques J. Roz<strong>en</strong>berg,Corps normalisé, corps stigmatisé,corps racialisé, De Boeck,2008, 360 pp.■ Georges Vigarello, Histoire ducorps, Seuil, 2006■ Michel H<strong>en</strong>ry, Le Corpsvivant, www.philagora.net■ Jean-Claude Kaufmann,L'inv<strong>en</strong>tion de soi : une théoriede l'id<strong>en</strong>tité, Hachette, 2005■ Sous la direction d'HélèneRouch, Elsa Dorlin, DominiqueFougeyrollas-Scwebel : LeCorps, <strong>en</strong>tre sexe et g<strong>en</strong>re,l'Harmattan, Bibliothèque duféminisme, 2005■ Umberto Eco (dir.),L'Histoire de la laideur,Flammarion, 20071. Michela Marzano a égalem<strong>en</strong>tdirigé la parution du Dictionnairedu corps, PUF, 2007S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20095


Cyprine Mag / klito@no-log.orgpas accompagnée d’une diminution de la pressionexercée sur leur physique ; au contraire, cette pressions’est accrue, comme pour conjurer l’angoissed’une trop grande confusion des rôles <strong>en</strong>tre lessexes.Elle r<strong>en</strong>voie toutefois à un ordre des choses quine date pas d’hier : "Le droit de regard sur le corpsféminin est indissociable de l’infériorité du statut desfemmes, écrit Ilana Löwy 3 . Celles-ci sont c<strong>en</strong>sées p<strong>en</strong>serconstamm<strong>en</strong>t à leur féminité, donc à leur appar<strong>en</strong>ce.Les hommes, <strong>en</strong> revanche, sont libres de ne pasp<strong>en</strong>ser à leur masculinité. Cette différ<strong>en</strong>ce, explique lesociologue allemand Georg Simmel, est l’expressiondirecte des rapports de pouvoir <strong>en</strong>tre les sexes. La masculinitéest moins visible, puisque dominante : 'Un desprivilèges du maître est d’oublier qu’il est le maître ;par contre la position des esclaves ne leur laisse jamaisla possibilité d’oublier qu’ils sont des esclaves.' Lesfemmes sav<strong>en</strong>t que celles qui transgress<strong>en</strong>t l’obligationde surveiller leur appar<strong>en</strong>ce et se 'laiss<strong>en</strong>t aller' risqu<strong>en</strong>tles insultes, le mépris ou l’invisibilité."Je me trouve laide quand je suis fatiguéeou malade, et je me trouve bellequand il fait beau ou quand j’ai écritune page particulièrem<strong>en</strong>t réussie.Fatema MernissiCe qu’elle est, certes. Mais on omet de dire qu’ellepose aussi, plus fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t, une questiond’égalité <strong>en</strong>tre les sexes. Ce sont les femmes, <strong>en</strong>effet, qui, comme l’écrit Hilde Bruch, auteure d’unlivre sur les désordres alim<strong>en</strong>taires, se voi<strong>en</strong>tdénier "le droit de satisfaire à un besoin humain élém<strong>en</strong>taire: celui de manger à sa faim et d’y pr<strong>en</strong>dreplaisir". Comme le constate Susie Orbach, psychologuespécialisée dans les désordres de la nutritioncitée par Ilana Löwy, la prés<strong>en</strong>ce plus forte et plusvisible des femmes dans l’espace public (même sielle reste relative) ces dernières déc<strong>en</strong>nies ne s’estLe droit de regard sur le corps féminin est indissociablede l’infériorité du statut des femmes.Ilana Löwy3. Ilana Löwy L’Emprise du g<strong>en</strong>re.Masculinité, féminité, inégalité, LaDispute, Collection Le G<strong>en</strong>re duMonde, 2006. Elle y cherche àcompr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>t les sociétésoccid<strong>en</strong>tales, tout <strong>en</strong> proclamantl’égalité <strong>en</strong>tre hommes et femmes,ne cess<strong>en</strong>t de reproduire ce queFrançoise Héritier a appelé la"val<strong>en</strong>ce différ<strong>en</strong>tielle des sexes".Certaines, pourtant, s’affranchiss<strong>en</strong>t crânem<strong>en</strong>tde ce "droit de regard" masculin sur leur corps. C’estle cas de Fatema Mernissi, dont les hanches largesémerveill<strong>en</strong>t les hommes de son pays, mais queson visage et son cou, jugés trop minces, ont toujoursexposée aux critiques.Une animatrice de télévision aperçue un jourau "Zapping" de Canal Plus déclarait <strong>en</strong> substanceque, quand on voyait passer certains très beauxhommes ou très belles femmes dans la rue, on étaitparfois un peu mélancolique "au vu de ce dont onétait obligé de se cont<strong>en</strong>ter à la maison". Il y a quelquechose de terrifiant dans cette manière de conditionnerles g<strong>en</strong>s au mépris et à la haine d’eux-mêmes etde leurs proches, et dans le peu de protestationsque cela soulève. Tout ça au nom d’une conceptionde la beauté naïve et infantile, qui ignore la doubl<strong>en</strong>ature du physique humain : l’appar<strong>en</strong>ce de quelqu’unse complète toujours d’une large part qui estlaissée à sa discrétion, qui ti<strong>en</strong>t à sa prés<strong>en</strong>ce, à samanière de se comporter, de parler, d’agir, de laissertransparaître sa personnalité, son histoire, saconception de la vie. Cette part mouvante, insaisissable,tellem<strong>en</strong>t liée au physique qu’on ne peutjamais distinguer clairem<strong>en</strong>t ce qui relève de l’unou de l’autre, peut soit v<strong>en</strong>ir confirmer une beautéou une laideur physique par une beauté ou une laideurmorale, soit susciter un intérêt que le physiqueseul n’avait pas éveillé, soit, au contraire,dissiper brutalem<strong>en</strong>t le respect suscité au premierabord par la beauté. Et c’est elle qui est décisive.Ce qui fait ou défait la séduction de quelqu’unest bi<strong>en</strong> plus complexe que ne veul<strong>en</strong>t le fairecroire la publ<strong>ici</strong>té ou l’industrie de la mode et de labeauté. Dire cela relève de la plus plate réalité desrelations humaines – du moins tant qu’elles nesont pas complètem<strong>en</strong>t pourries par le cynisme etla bêtise consuméristes.Mona Chollet ■8 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Le­corps,­champ­de­batailleAutour du livre"Mon corpsest un champde bataille"A l'occasion de la sortie du second tome de l'ouvrage Moncorps est un champ de bataille, Sil<strong>en</strong>ce est allé interroger desmembres du collectif féministe qui l'a réalisé. Des textes et desillustrations extraits de ces deux tomes sont aussi proposés.■ Mon corps est un champde bataille, Tomes 1 et 2,éditions Ma Colère,22 bis, rue Dumont-d'Urville,69004 Lyon,http://ma.colere.free.fr.Pourquoi et comm<strong>en</strong>t est née la démarche deréaliser un livre sur le sujet du rapport aucorps ?Myriam : Fabi<strong>en</strong>ne avait réalisé une brochureintitulée "Ton corps est un champ de bataille" surce sujet quasim<strong>en</strong>t jamais abordé. Photocopiée,cette brochure a été diffusée dans des milieux id<strong>en</strong>tifiés: féministe, anarchiste... Plusieurs copinesemballées par la brochure se sont réunies autourde Fabi<strong>en</strong>ne et ont décidé d’une part de l’étoffer etd’autre part de la r<strong>en</strong>dre accessible à un public pluslarge et diversifié. L’idée du livre est née. Les interrogationset les démarches se sont construites àpartir des r<strong>en</strong>contres, de la collecte des témoignageset aussi du vécu de chacune des part<strong>ici</strong>pantesà ce projet.Lucile : Partant du constat que chacune d’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>ous avait un ou plusieurs problèmes avec soncorps, nous avons décidé de mettre <strong>en</strong> communces difficultés et d’y réfléchir. Il s’agissait de mettreau jour, de s’avouer et de r<strong>en</strong>dre public ce rapportau corps et le questionnem<strong>en</strong>t qu’il suscite : pourquoicela a-t-il une telle importance, et quelles <strong>en</strong>sont les conséqu<strong>en</strong>ces ? De faire un bilan personneldans un premier temps puis d’aller au-delà. A labase, c’était un collectif à géométrie variable quis’est avec le temps finalisé pour aboutir à cinq.Sabine : Certaines d’<strong>en</strong>tre nous avai<strong>en</strong>t déjà<strong>en</strong>trepris un travail sur leur corps, les corps, <strong>en</strong> privilégiantdes moy<strong>en</strong>s d’expression comme le dessinet la photo. Ces moy<strong>en</strong>s d’expression différ<strong>en</strong>ts etparfois complém<strong>en</strong>taires de l’écrit ont été reprisdans les deux tomes, avec notamm<strong>en</strong>t la volontéde travailler sur la distorsion existante <strong>en</strong>trel’image que l’on a de soi et celle que l’on r<strong>en</strong>voie.En parallèle, nous avions déjà <strong>en</strong>trepris parexemple d’esthétiser ce qui peut apparaître ou êtreperçu comme des "défauts".à Sur les p<strong>en</strong>tes de la Croix-Rousseà Lyon…"Je cherche mes propres images. Ludiques. jeme suis mise à peindre des corps. Je cherche làquelque chose qui a à voir avec de "l'autoreprés<strong>en</strong>tation"mais pas seulem<strong>en</strong>t. Quelque chose quim'exprime, qui m'accepte. Dans la peur, dans lapeine, dans le désir. Qui exprime aussi ce que jeress<strong>en</strong>s comme interdit (à r<strong>en</strong>dre public) : cequ'on garde pour soi, qui ne regarde peut-être quesoi, Certains états "émotionnels", <strong>en</strong> faire uneesthétique. Le corps comme lieu de souffrances estaussi lieu de jouissance, d'une contradiction je faisl'appr<strong>en</strong>tissage toujours r<strong>en</strong>ouvelé. Le corps ne mepr<strong>en</strong>dre pas <strong>en</strong> traître. Je construis ma propre habitation,jouissive et sereine, <strong>en</strong> ce corps."Aline, "Du corps <strong>en</strong> place publique"Mon corps est un champ de bataille, tome 1B<strong>en</strong>jamin Gauducheau.


Le­corps,­champ­de­batailleC'estpourcela que,dans lesdeux tomes,on retrouveun équilibre<strong>en</strong>tre témoignagesécrits et visuels ?Sabine : Oui, les témoignagesvisuels sont des témoignagesau même titre que ceux écrits. Ils ontégalem<strong>en</strong>t un effet thérapeutique. Par ailleurs,cette alternance contribue aussi à r<strong>en</strong>dre les deuxtomes le plus accessibles possible, à sortir dumilieu des g<strong>en</strong>s déjà convaincus, car plusNous avons essayé de débanaliser lasouffrance <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par la norme.Fabi<strong>en</strong>ne"Cet état d'esprit était omniprés<strong>en</strong>t dans monrapport aux autres : s'effacer devant celui ou celleà qui je parle. Baisser les yeux. Et p<strong>en</strong>ser sanscesse : "j'ai d'horribles boutons, j'ai un doublem<strong>en</strong>ton…". Et toujours <strong>en</strong> toile de fond, ces gestesqui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t tant d'énergie, et qui sont :> tirer mon pull sur mon v<strong>en</strong>tre,> ou pour mieux cacher mes fesses, ne pas s'asseoircomme ça, ça écrase les cuisses,> ne pas se t<strong>en</strong>ir comme ça, ça met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>cele double m<strong>en</strong>ton> relever cette chaussette qui desc<strong>en</strong>d pour nepas laisser apercevoir mes poils> vérifier d'un coup d'œil que le pantalon neremonte pas dans cette position-là…> paniquer à l'idée de revoir des ami-e-s"d'avant", du temps, où j'étais mince. Trophonte.> me mettre un jean qui serre, dans lequel jeme s<strong>en</strong>tirai mal toute la journée, mais aveclequel je fais plus mince, crever d'<strong>en</strong>vie d'allerme baigner avec les autres, mais feindred'un air assuré de ne pas avoir trop <strong>en</strong>vie ;les regarder hurler dans l'eau, avec cetteforce énorme qui me ret<strong>en</strong>ait (cette forces'appelle "complexes", pour finalem<strong>en</strong>t fairemine de tomber dans l'eau par accid<strong>en</strong>t,toute habillée." (…)Lucile, "Un rapport au corps"Mon corps est un champ de bataille, tome 1attrayants.C’est ce pourquoinous avonségalem<strong>en</strong>t privilégié unemise <strong>en</strong> page aérée.Fabi<strong>en</strong>ne : Les contributionsvisuelles offr<strong>en</strong>t uneapproche différ<strong>en</strong>te, peut-êtreplus "s<strong>en</strong>sible" du rapport aucorps. Elles ouvr<strong>en</strong>t plus intimem<strong>en</strong>tl’espace imaginaire, d’autresreprés<strong>en</strong>tations possibles du corps, cequi me paraît important dans la réappropriation,ou construction, de sa propre imagecorporelle. Elles pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le contre-pied del’imagerie dominante <strong>en</strong> montrant parexemple des poils, des bourrelets…Elles ont une place importante dans lesdeux ouvrages car nous voulions travaillersur cet aspect visuel, sur l’alternancetexte/image. Cela donneaussi un aspect un peu ludique ausein d’une thématique souv<strong>en</strong>tdouloureuse.Vous êtes un collectif fémininavec des contributricesuniquem<strong>en</strong>t, est-ceun parti pris ? Et si oui pourquoi ?Myriam : Oui c’est clairem<strong>en</strong>t un parti pris. Al’époque cela nous apparaissait comme étant unproblème typiquem<strong>en</strong>t féminin. Notamm<strong>en</strong>t dufait de la pression d’un système masculin sur lesfemmes. C’était aussi une volonté féministe : uneparole v<strong>en</strong>ant de femmes et portée de A à Z par desfemmes, d’où la création de notre propre maisond’édition Ma colère afin de publier nous-mêmes cetouvrage.Lucile et Myriam : Si nous devions réaliseraujourd’hui ce projet, ce serait sans doute différ<strong>en</strong>t.Le fait d’<strong>en</strong> parler autour de nous et pas qu’avecdes femmes, et les réactions émanant d’hommesaux deux tomes nous ont fait réaliser que ce problèmedu rapport au corps concernait égalem<strong>en</strong>tles hommes.Pourquoi avez-vous fait le choix d’uneanalyse théorique dans le premier tomeet pas dans le second ?Myriam : Le texte de Carla Rice, traduit parFabi<strong>en</strong>ne, était au c<strong>en</strong>tre de la brochure qu’elleavait faite. Naturellem<strong>en</strong>t, du fait de son importance,il a été repris dans le premier tome.Le premier tome a suscité beaucoup de r<strong>en</strong>contreset a soulevé des témoignages très forts.D’où la volonté d'<strong>en</strong> réaliser un second avec appelà témoignages visuels et écrits.Lucile : Ces témoignages étant bi<strong>en</strong> plus disparatesque ceux repris dans le premier tome, il étaitplus diff<strong>ici</strong>le de théoriser.S.Li et L.Brisset1 0 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Le­corps,­champ­de­bataille"A chaque fois que nous, femmes, nous regardonsà travers l'œil de notre culture, nous nousvoyons à travers l'œil dominant. Nous nous comparonsà des idéaux de beauté inaccessibles qui nefont que r<strong>en</strong>forcer un système sexiste, raciste et decompétition. Nous consommons des images quinous occup<strong>en</strong>t et nous retir<strong>en</strong>t tout pouvoir.Quand nous nous regardons à travers l'œil dominant,nous dev<strong>en</strong>ons autocritiques et juges. Nouscessons de nous aimer et de pr<strong>en</strong>dre soin de nous.Nous finissons par nous s<strong>en</strong>tir coupées <strong>en</strong> deux –nos corps devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des objets à manipuler etpunir afin de les r<strong>en</strong>dre plus acceptables. Nousnous retrouvons <strong>en</strong>gagées dans une guerre contr<strong>en</strong>os corps. Une guerre que nous ne pourronsjamais gagner. La société habite nos corps, nousl'avons incorporée dans nos chairs et dans nos os.Comm<strong>en</strong>t échapper à cette guerre contre noscorps ?"Carla Rice, "Des territoires occupés : transformerla relation à nos corps", traduit de l'anglais parFabi<strong>en</strong>ne Meunier et Myriam Battarel.Mon corps est un champ de bataille, tome 1Comm<strong>en</strong>t a été reçu le premier tome ?Comm<strong>en</strong>t les lectrices (lecteurs) se le sontils"appropriés" ?Sabine : Ce fut un succès inatt<strong>en</strong>du. Les 1000exemplaires édités ont été v<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> un an. Nousl’avons déjà réédité deux fois à 1000 exemplaires.Les retours directs, très forts, que nous avons eu,ont r<strong>en</strong>forcé le fait que cette question du corps parlaità la plupart d’<strong>en</strong>tre nous.Myriam : Un certain nombre d’initiatives ontvu le jour après la parution du premier tome. Ungroupe de femmes, à Gr<strong>en</strong>oble, a monté un spectaclemêlant danse, diction de textes, projectiond’illustrations du livre et photos de pubs etmusique. Ailleurs, un autre spectacle de danse etclown a été joué. Par ailleurs, des ateliers de peinturecorporelle – se peindre certaines parties ducorps afin de les regarder différemm<strong>en</strong>t et de lesrevaloriser – se sont mis <strong>en</strong> place. Le livre a aussiété traduit <strong>en</strong> espagnol et sa diffusion est bonne.Des ateliers de discussion et d'écriture, y comprismasculins, ont aussi été créés. A Lyon, une femmetravaillant pour le planning familial a monté un atelieravec des adolesc<strong>en</strong>tes dans une M.J.C. Certainsde ces témoignages ont été repris dans le secondtome.Le "terrorisme normatif" n'est-il imposé quepar les hommes et ne peut-il changer que parles femmes ? Ne faut-il pas aussi inclure leshommes ?Sabine : Il est imposé par les hommes, certes,mais par les femmes aussi. Le changem<strong>en</strong>t ne peutv<strong>en</strong>ir que d’initiatives mixtes, un changem<strong>en</strong>td’abord au niveau personnel puis collectif.Fabi<strong>en</strong>ne : Ce "terrorisme normatif" est inscritdans notre culture, cela est très bi<strong>en</strong> décrit parCarla Rice, dans le tome 1. Il est donc partagé, intériorisé,véhiculé, par les hommes et par les femmes.Les femmes étant les premières cibles et victimesde ce terrorisme, il paraît logique qu’elles ai<strong>en</strong>t unplus grand intérêt à changer cet état de fait, etqu’elles n’att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t l’approbationdes hommes pour cela. Mais bi<strong>en</strong> sûr c’est trèsimportant que les hommes ai<strong>en</strong>t aussi la volonté dechanger cette situation. Notre but était de partir d<strong>en</strong>os expéri<strong>en</strong>ces (de femmes donc) et de voir comm<strong>en</strong>telles pouvai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> résonance avecd’autres ; le résultat est que beaucoup de souffrancessont exprimées, majoritairem<strong>en</strong>t par desfemmes… mais aussi par des hommes.Nous n’avons pas de solution, nous proposonsune réflexion collective. Elle est largem<strong>en</strong>t amorcée,il faut la poursuivre.Entre changer la norme et s’y adapter,quelles marges de manœuvre voyez-vous ?Entre combattre et être bi<strong>en</strong> dans sa peau,que privilégier ?Lucile : Personnellem<strong>en</strong>t, je jongle avec lesdeux. J’ai intégré la norme et je ne peux que naviguer<strong>en</strong>tre les deux.Sabine : Il y a, à mon s<strong>en</strong>s, un équilibre personnelà trouver qui permet <strong>en</strong>suite de pouvoir fait fide certaines normes.Fabi<strong>en</strong>ne : Si la norme impose comme idéal debeauté le fait d’être jeune, blanche, blonde, valide,et que la beauté reste définie comme l’élém<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>traldans l’id<strong>en</strong>tité des femmes, "être bi<strong>en</strong> dans sapeau" et "s’adapter à la norme" ne me paraiss<strong>en</strong>tpas compatibles. Nos livres t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de montrer quecette norme est viol<strong>en</strong>te à l’égard des femmes ;s’adapter, c’est fermer les yeux sur cette viol<strong>en</strong>ce, lasubir ou laisser d’autres la subir. Nous avons essayéde débanaliser la souffrance <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par cett<strong>en</strong>orme, ou tout au moins <strong>en</strong> montrer quelquesaspects. S’adapter, c’est ce qu’on a appris à fairedepuis l’<strong>en</strong>fance, on n’a pas ou peu de ressourcespour s’<strong>en</strong> sortir isolém<strong>en</strong>t. A plusieurs peut-être…"Etre bi<strong>en</strong> dans sa peau" devrait être quelquechose qui ne se mesure pas avec la norme. Ce quime paraît important, c’est de travailler à "éclater" laSi la norme impose comme idéal de beauté le fait d’êtrejeune, blanche, blonde, valide, et que la beauté reste définiecomme l’élém<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral dans l’id<strong>en</strong>tité des femmes, "êtrebi<strong>en</strong> dans sa peau" et "s’adapter à la norme" ne me paraiss<strong>en</strong>tpas compatibles.Fabi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>orme. Que les modèles de beauté soi<strong>en</strong>t réellem<strong>en</strong>tmultiples : femmes âgées, handicapées, nonblanches,grosses… Qu’ils ne soi<strong>en</strong>t pas(seulem<strong>en</strong>t ?) fondées sur l’appar<strong>en</strong>ce. Que labeauté ne soit pas le "destin" des femmes, le c<strong>en</strong>trede leur valorisation… Il faudrait rep<strong>en</strong>ser tout cela,autrem<strong>en</strong>t. Mais je ne sais pas comm<strong>en</strong>t, peut-êtrequ’<strong>en</strong> créant un débat, <strong>en</strong> questionnant, on avan-ValeirieS!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20091 1


Le­corps,­champ­de­bataillecera un peu. Ce n’est pas vraim<strong>en</strong>t un combat ; auquotidi<strong>en</strong>, je "fais avec" la norme, mais je préfèremettre un peu de distance par l’analyse, larecherche graphique, et voir ce que d’autres peuv<strong>en</strong>tproposer comme solutions personnelles…Propos recueillis parBéatrice Blondeau et Guillaume Gamblin. ■"Pour converser avec mon corps, j'att<strong>en</strong>ds qu'ilsoit correctem<strong>en</strong>t vêtu. S'il m'arrive de tomber dessusimpromptu, alors qu'il est dans sa plus simpl<strong>en</strong>udité, je pousse illico un cri et m'excuse immédiatem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> fermant chastem<strong>en</strong>t les yeux". (…)Patouche, "Att<strong>en</strong>tat à la pudeur".Mon corps est un champ de bataille, tome 2■ Pour <strong>en</strong> savoir plus sur cettecampagne : MIEL, 69 rueLecourbe, 75015 Paris,www.ecologielibidinale.org.Epilation :<strong>en</strong>trer <strong>en</strong>résistance !Le Mouvem<strong>en</strong>tinternational pour uneécologie libidinale (MIEL)organise depuis 2005 descampagnes annuelles "pourun été sans épilation". Lethème <strong>en</strong> 2009 était"<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> résistance".NOUS SOMMES TOU-TE-S CONCERNÉS PARL'ÉPILATION. DANS NOTRE SOCIÉTÉ, TOUTES LESfemmes y sont confrontées et cette pratiqueconcerne aussi de plus <strong>en</strong> plus les hommes.Or l'épilation prés<strong>en</strong>te plus d'inconvéni<strong>en</strong>tsque d'avantages. Elle peut faire mal (cire, laser),blesser (rasoir) ou occasionner des rougeurs, desboutons, causer des démangeaisons quand lespoils repouss<strong>en</strong>t. S'épiler (ou se raser) dessèche lapeau (les poils ont pour fonction de réguler l'humiditéde la peau), la fragilise et favorise les infections.L'épilation <strong>en</strong>laidit : les poils d'origine sontbeaux et doux mais les repousses le sont moins,sans compter la multiplication des poils incarnés.Elle fait égalem<strong>en</strong>t perdre du temps : p<strong>en</strong>dantqu'on fait ça, on ne fait pas autre chose de plusintéressant ou de plus utile (s'instruire, agir, sefaire des amis...). S'épiler, ça coûte cher (appareils,institut, cire, crèmes) ! Enfin, c'est une pratiquequi pollue (industrie des crèmes dépilatoires et desrasoirs jetables).Lespseudoargum<strong>en</strong>tsutilisés pour justifierl'épilation"Les poils, ce n'est pas esthétique." Depuisquand ? Cette idée dévalorise le corps des femmes,leur beauté vraie."Les aisselles non épilées, ça pue." Les poils ontjustem<strong>en</strong>t pour fonction de réguler la sudation... etles déodorants (et l'arrachage des glandes sébacéesà la base du poil) supprim<strong>en</strong>t les phéromonesindisp<strong>en</strong>sables à une communication harmonieuse.P<strong>en</strong>ser que toute odeur corporelle est nécessairem<strong>en</strong>tune mauvaise odeur relève aussi d'un conditionnem<strong>en</strong>t."S'épiler, c'est pr<strong>en</strong>dre soin de soi." S'abîmer lapeau, c'est cela pr<strong>en</strong>dre soin de son corps ?Léa (leablabla.be) Creative Commons by-nc-nd1 2 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Le­corps,­champ­de­batailleDésépilante histoire de poilsÀ la fin du 19 e siècle, aux Etats-Unis, l'épilationne concerne que le visage, le cou et les bras.En 1915, une campagne publ<strong>ici</strong>taire incite lesfemmes à s'épiler. L’instauration de l’épilationcomme norme s’effectue alors <strong>en</strong> trois déc<strong>en</strong>nies.Ce sont d'abord les aisselles, puis les jambes. Lapratique de l’épilation aurait traversé l’Atlantique<strong>en</strong> 1946, accompagnant l’importation des bas <strong>en</strong>nylon transpar<strong>en</strong>t.Aujourd'hui <strong>en</strong> France, 87 % des jeunesfemmes déclar<strong>en</strong>t pratiquer régulièrem<strong>en</strong>t l'épilationdes aisselles, 1 % dis<strong>en</strong>t ne jamais la pratiquer.Concernant les jambes, 80 % des jeunesfemmes déclar<strong>en</strong>t la pratiquer régulièrem<strong>en</strong>t,aucune ne la pratique jamais.Les femmes des pays latins la pratiquerai<strong>en</strong>tplus que les Allemandes et les Scandinaves. Lesfemmes des pays de l’Est ne pratiqu<strong>en</strong>t l’épilationque depuis la chute du mur de Berlin (1989).En Afrique, la pratique semble rare."Ça fait la peau douce." Lorsque l'on est caressésur la peau, les poils part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t de la s<strong>en</strong>sation.Lorsqu'on les a <strong>en</strong>levés, on perd cette dim<strong>en</strong>sionde la s<strong>en</strong>sation. De plus, lorsqu'on se rase, il faut lefaire quasim<strong>en</strong>t tous les jours pour avoir la peau"douce", sinon ça râpe et pique."Toutes mes amies le font." Celles qui ne le fontpas le cach<strong>en</strong>t et n'os<strong>en</strong>t pas le dire, quand à cellesqui le font, c'est souv<strong>en</strong>t par contrainte ou conformisme."C'est une question de respect des autres."Qui est intolérant ? Ceux qui montr<strong>en</strong>t dudoigt et regard<strong>en</strong>t de travers les femmespoilues."Je le fais pour mon homme." Vous ledemande-t-il vraim<strong>en</strong>t ? Les femmessurestim<strong>en</strong>t le nombre d'hommesqui n'aim<strong>en</strong>t pas les poils. De plus,lorsque des hommes sont aliénéspar cette norme, cela n'est pas irréversible...L'épilation part<strong>ici</strong>pede l'aliénation sociale■ L'épilation est un domainesur lequel il existe un cons<strong>en</strong>susappar<strong>en</strong>t mais illusoire (car cellesqui ne sont pas d'accord n'os<strong>en</strong>t pasfaire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre leur voix) : donc faireson "coming out" brisera ce fauxcons<strong>en</strong>sus ;■ L'épilation constitue un bonexemple d'artif<strong>ici</strong>alisation et d'aseptisationdu corps (rejet du "naturel") ; le corps doitêtre r<strong>en</strong>du socialem<strong>en</strong>t acceptable pour pouvoirêtre montré ;■ L'épilation est une norme, elle se mainti<strong>en</strong>tpar le contrôle social (regard appuyés, remarquesdésobligeantes, conseils "amicaux", mise àl'écart...) qu'exerc<strong>en</strong>t sur les femmes "déviantes"(<strong>en</strong> fait résistantes !) ceux et celles qui ont intérioriséla norme. L'idéologie libérale prét<strong>en</strong>d que "chacunest libre de faire ce qu'il veut", ce n'est pas dutout le cas <strong>en</strong> matière d'épilation.■ La "mode" de l'épilation a pour but de fairedu bénéfice sur le dos des femmes. La marchandisationdu corps est bi<strong>en</strong> une des dim<strong>en</strong>sions del'idéologie capitaliste libérale ;■ Ce sujet a une dim<strong>en</strong>sion culturelle car ils'agit de la redéfinition des critères esthétiques pardes intérêts économiques ;■ Le corps dont la publ<strong>ici</strong>té veut faire rêver apour référ<strong>en</strong>ce négative l'animalité ; et pour idéalimpl<strong>ici</strong>te la chose, la machine. Bref, la déshumanisation.Comm<strong>en</strong>t sortir de l'<strong>en</strong>gr<strong>en</strong>age ?En arrêtant définitivem<strong>en</strong>t de s'épiler ou de seraser ! Montrer des poils <strong>en</strong> public, c'est contribuerà les banaliser. Plus il y a aura de femmes (etd'hommes) qui montreront leur pilosité naturelle,plus cela redevi<strong>en</strong>dra banal et donc finalem<strong>en</strong>t pluspersonne n'y fera att<strong>en</strong>tion. A ce mom<strong>en</strong>t, nousaurons reconquis la liberté d'habiter notre corps."L'embrigadem<strong>en</strong>t du corps est la condition de lasoumission des esprits" (Jean-Marie Brohm 1 ). ■1. Jean-Marie Brohm <strong>en</strong>seigne lasociologie à l'universitéMontpellier III. Il a cherché àdévelopper une étude critique, dusport, des loisirs physiques et dela culture du corps <strong>en</strong> régimecapitaliste. Il a notamm<strong>en</strong>t publiéLe Corps analyseur: essai de sociologiecritique, Anthropos, Paris,2001.Dessin : Koyoko, Infographie : CathpcS!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20091 3


Le­corps,­champ­de­batailleCorps nuDe la nudité thérapeutiqueau naturisme1. Arnaud Bauberot, «De la nuditéthérapeutique au nudisme, lesnaturistes français», in Rivesnord-méditerrané<strong>en</strong>nes, Le corpsdénudé,http://rives.revues.org/docum<strong>en</strong>t2403.html2. Utilisation thérapeutique, méthodiquem<strong>en</strong>tconduite, de la lumièresolaire adaptée à la zone à traiter.3. L’Union allemande des associationspour une manière de vivre et desoigner conforme à la naturecompte près de 150 000 adhér<strong>en</strong>tset de 900 groupes locaux <strong>en</strong>1913.Le naturisme, une manière de s'émanciper des contraintes desnormes sociales sur le corps ? Il est t<strong>en</strong>tant de le prés<strong>en</strong>ter ainsi…mais cela n'a pas toujours été — et n'est pas toujours le cas.ÀREGARDER LES PUBS ET AUTRES MAGAZINESDE MODE, DE NOMBREUSES PERSONNES SE SENTENTindignes d'être vues nues. Elles ne se considèr<strong>en</strong>t pasassez belles ou assez parfaites pour se dénuder <strong>en</strong>public... Face à cela, le naturisme semble être unevoie possible pour appr<strong>en</strong>dre à respecter son corpset celui des autres, quels qu'ils soi<strong>en</strong>t. Ainsi descorps vieillissants, ou soi-disant trop grands, troppetits, trop gros, trop maigres, ou supportant unhandicap, cohabit<strong>en</strong>t a priori simplem<strong>en</strong>t.Pourtant cette pratique est née pour d'autres motifsque l'acceptation de soi, et a même pu servir, à l'occasion,à r<strong>en</strong>forcer la norme corporelle dominante.Des origines médicalesSelon Arnaud Baubérot 1 , "à la fin du 19 e siècle,des médecins naturistes préconis<strong>en</strong>t la nudité pourprofiter des bi<strong>en</strong>faits hygiéniques et thérapeutiquesde l’exposition à l’air et au soleil. En France et <strong>en</strong>Suisse, cep<strong>en</strong>dant, les codes de pudeur impos<strong>en</strong>tque cette nudité ne soit pas à la fois totale et collective.Ce refus catégorique de la nudité intégrale etla volonté de se démarquer clairem<strong>en</strong>t de ceux quila préconis<strong>en</strong>t outre-Rhin traduis<strong>en</strong>t certainem<strong>en</strong>t,de la part des médecins naturistes français, lacrainte de voir l’héliothérapie 2 discréditée par detelles pratiques. Médecine alternative, la thérapeutiqu<strong>en</strong>aturiste ne bénéf<strong>ici</strong>e pas, comme <strong>en</strong>Allemagne, du souti<strong>en</strong> d’un puissant réseau associatif3 . En France, cette fragilité institutionnelle fixeprobablem<strong>en</strong>t des limites plus étroites au nonconformisme".Enfin, la cli<strong>en</strong>tèle de ces établissem<strong>en</strong>tsse recrute principalem<strong>en</strong>t parmi unebourgeoisie qui, <strong>en</strong> France, reste <strong>en</strong>core attachée àdes codes de pudeur.Se régénérer…pour mieux se conformer ?"La volonté de r<strong>en</strong>dre les bi<strong>en</strong>faits de la cur<strong>en</strong>aturiste accessibles à un plus large public etl’exemple des clubs naturistes allemands, qui semultipli<strong>en</strong>t depuis les années 1910, incit<strong>en</strong>t à laformation d’associations naturistes et à l’aménagem<strong>en</strong>t,par celles-ci, de terrains de plein air. Lesconsidérations hygiénistes apparaiss<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>tamoindries. Le naturisme offre désormais uneréponse à l’aspiration d’une part croissante des citadinsà profiter de leur temps libre pour se ressourcerau contact de la nature, loin des désagrém<strong>en</strong>tsde la vie urbaine. Le dévêtissem<strong>en</strong>t naturiste setrouve associé à un idéal de régénération. Exposerle corps dénudé aux élém<strong>en</strong>ts naturels, c’est toutd’abord quitter la ville malsaine et mortifère. C’est<strong>en</strong>suite s’adonner aux sports et aux jeux de pleinair pour cultiver sa force et conserver l’appar<strong>en</strong>cede la jeunesse. C’est <strong>en</strong>fin un moy<strong>en</strong> de se conformerau nouvel idéal de la beauté athlétique et bronzéequi comm<strong>en</strong>ce à s’imposer par ailleurs",explique Baubérot.Une autre morale"C’est autour de la revue Vivre intégralem<strong>en</strong>t,fondée <strong>en</strong> 1926 par un professeur d’éducation physique,Marcel Ki<strong>en</strong>né de Mongeot, que s’organis<strong>en</strong>tces premiers clubs nudistes français, poursuit-il.Pour Ki<strong>en</strong>né de Mongeot la nudité pr<strong>en</strong>d le contrepiedde la ‘morale actuelle’ qui conduit à considérer‘la chair comme un objet impur’ et qui se révèlepourtant impuissante à ‘combattre et vaincre ladépravation de nos mœurs’. À cette ‘morale baséesur des préjugés’, Ki<strong>en</strong>né de Mongeot opposel’idéal d’une nudité chaste et vertueuse : ‘Si nousavions l’habitude de voir nos contemporains dansle plus simple appareil, l’attrait de la curiosité disparaîtraitemportant avec lui le désir que l’amourseul ferait naître. […] Purifions notre âme et notrecorps et nos gestes et nos actes seront purs. Lanudité ne sera plus un prétexte de dépravation etnous pourrons profiter de tous ses innombrablesbi<strong>en</strong>faits.’ Ainsi le dévêtissem<strong>en</strong>t intégral et collectifajoute-t-il aux bénéfices physiques de l’expositiondu corps aux élém<strong>en</strong>ts le profit d’une véritablerénovation morale".Objet d'idéologies médicales, hygiénistes,esthétiques, morales ou de développem<strong>en</strong>t personnel,le corps dénudé interroge la morale et lesmœurs d'une société qui <strong>en</strong> a peur. Certain-e-svont aussi l'utiliser collectivem<strong>en</strong>t comme unmoy<strong>en</strong> pour rev<strong>en</strong>diquer, et le tirer du côté del'émancipation politique, comme le montre l'articlequi suit.Béatrice Blondeau ■1 4 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Le­corps,­champ­de­batailleRéseau Sortir du nucléaireLa politique mise à nuLa nudité corporelle revêt une force symbolique qui ne manque pasd'être utilisée par les militants de diverses causes. Claude Guillon <strong>en</strong>distingue sept variantes dans son livre "Je chante le corpscritique" 1 . Prom<strong>en</strong>ade au pays des exhibitionnistes de la vertu !POUR CLAUDE GUILLON, LES MANIFESTANTSQUI SE DÉNUDENT DANS UNE ACTION DE TYPE POLItique"choisiss<strong>en</strong>t de se mettre ponctuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>situation de transgression, donc d'<strong>en</strong>courir unestigmatisation, afin d'illustrer leur situation oucelle d'autres êtres vivants (animaux à fourrure parexemple), afin de retourner la stigmatisationcontre leurs adversaires". Ce sont les gouvernem<strong>en</strong>ts,les industriels ou les militaires qui sontfinalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>voyés à un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de honte, alorsque l'activiste affiche fièrem<strong>en</strong>t son corps. "Mêmesi elle peut avoir un impact à l'instant où elle estm<strong>en</strong>ée, la manifestation nue s'adresse <strong>en</strong> généralaux médias, intermédiaires jugés inévitables pouratteindre le public". Via internet, dix sci<strong>en</strong>tifiquesposant nus près de leur base <strong>en</strong> Antarctique pours'associer aux protestations contre la guerre <strong>en</strong> Irakfont rapidem<strong>en</strong>t le tour du monde. Claude Guillondistingue sept usages du nu politique et manifestif.Sept manières de se t<strong>en</strong>irnu-e-s <strong>en</strong> publicLe "nu ironique-obscène" s'<strong>en</strong>racine dans"l'une des plus anci<strong>en</strong>nes pratiques notées au coursdes manifestations", à savoir se retourner et montrerson derrière à la maréchaussée ! Cet outragecoûte parfois cher : deux et trois mois de prisonferme pour deux manifestants toulousains protestantcontre l'état d'urg<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> 2006. Cette pratiqueest appelée "mooning" <strong>en</strong> anglais, poétique métaphorepour parler de cet "<strong>en</strong>droit où l'dos r'sembleà la lune", dixit Georges Brass<strong>en</strong>s.Le "nu transgressif-festif". Aux USA, <strong>en</strong>1998, deux comédi<strong>en</strong>nes jouai<strong>en</strong>t dans l'espacepublic des pièces mettant <strong>en</strong> jeu leur nudité totale ;elle seront jugées <strong>en</strong> vertu d'un arrêté mun<strong>ici</strong>palanti-nudité, mais acquittées par les jurés. Dans lemouvem<strong>en</strong>t anti-guerre du Golfe, au début desannées 90, cette pratique est c<strong>en</strong>sée "attirer l'att<strong>en</strong>tionsur le corps humain vulnérable et ce qui luiadvi<strong>en</strong>t dans les guerres où l'on gaspille son proprecorps et l'on détruit le corps des autres". Les cyclonudistesaffich<strong>en</strong>t ainsi leur fragilité de leur "carrosserie"corporelle face à une autre forme de guerre,le trafic automobile. "Plutôt aller nus qu'utiliserdes fourrures", proclam<strong>en</strong>t quant à eux des déf<strong>en</strong>seursdes animaux à travers le monde, passantderechef de la parole à l’acte.Le "nu transgressif-dramatique". "Il peutreprés<strong>en</strong>ter, littéralem<strong>en</strong>t, le dernier recours, celuioù le corps se met <strong>en</strong> jeu non seulem<strong>en</strong>t dans sasurvie biologique, mais dans sa puissance symbolique.Il peut être l'arme des plus pauvres, des plusdémunis, qui découvr<strong>en</strong>t que la honte peut êtrer<strong>en</strong>voyée à l'adversaire, note Claude Guillon.L'expéri<strong>en</strong>ce des paysans mexicains montre que ladénudation peut être une arme plus forte que lagrève de la faim, pourtant considérée comme lamise <strong>en</strong> danger ultime du corps". Pour réclamerdes terres dont ils ont été destitués par un ministre,un groupe de paysans a comm<strong>en</strong>cé une grève de lafaim <strong>en</strong> 2003. Leur situation s'aggravant, leursépouses ont proposé de manifester nues. Les marisont refusé et l'ont fait sans elles. Personne n'y prêtantatt<strong>en</strong>tion, "finalem<strong>en</strong>t les femmes se sontá Mont-Saint-Michel : manifestationdu Réseau Sortir du nucléairelors de ses journées d'été 2008.1. Claude Guillon, Je chante le corpscritique. Les usages politiques ducorps, H&O, 2008, 409 pp, 23€.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20091 5


Le­corps,­champ­de­batailleréclamer le partage local des richesses de la compagnie,m<strong>en</strong>açant de se dénuder si on <strong>en</strong>voyait lapolice ou l'armée. La m<strong>en</strong>ace n'a pas été prise à lalégère, le fait de voir des femmes de l'âge de leursmères nues étant considéré pour les soldats une"abomination" qui les couvrirait de honte.Le nu "adjuvant". Ici, la nudité est un moy<strong>en</strong>supplém<strong>en</strong>taire, visant à attirer l'att<strong>en</strong>tion desmédias ou <strong>en</strong>core à mettre <strong>en</strong> porte-à-faux unadversaire qui n'osera pas frapper des corps nus.Manifester nus contre une réforme universitairedans le premier cas, ou <strong>en</strong>core dans le second cas,pour des militantes du MLF qui veul<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>dre laparole lors d'un meeting d'extrême-gauche, le faitde se dénuder leur permet de franchir le barragedu service d'ordre sans <strong>en</strong>combres pour accéder àla tribune.Le nu "pornographique" <strong>en</strong>fin, s'exprim<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t avec l'exemple désormais connu duFuck For Forest, qu'on peut traduire selon ClaudeGuillon par "foutre pour la forêt". Le "porno <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal"réalisé par le jeune couple initiateurde cette chaste av<strong>en</strong>ture, est plus un moy<strong>en</strong> dedéfrayer la chronique et d'utiliser "la curiositésexuelle du public" à l'heure de la société du spectacle,que de faire véritablem<strong>en</strong>t avancer les idéesde l'écologie… Le site pacifiste et humoristique"Masturbate for peace", que la déc<strong>en</strong>ce nous interditde traduire <strong>ici</strong>, utilise des images d'hommes déguisés<strong>en</strong> soldats accompagnés de slogans comme"Give peace a hand" pour pasticher le slogan pacifistedes années 60 "Give peace a chance"…Contradictions…Ce que démontre surtout cette initiative deFuck For Forest, c'est que "l'usage de la nudité etmême de l'érotisme pour une cause supposée"juste" ne requiert ni n'<strong>en</strong>traîne nulle réflexion critiquesur les normes de la beauté, la visionmachiste de la sexualité et la manière de représ<strong>en</strong>áàCyclonudista 2009 à Bruxellesdénudées et les médias du monde <strong>en</strong>tier ontaccouru. Pour la première fois, nous avons étéécoutés", explique un paysan.Autre exemple saisissant : dans l'Etat duManipur, <strong>en</strong> Inde, dans un contexte de t<strong>en</strong>sionssécessionnistes, des dizaines de femmes manifest<strong>en</strong>tnues <strong>en</strong> 2004 après la découverte du corpsd'une femme <strong>en</strong>levée par les militaires, violée etassassinée <strong>en</strong> guise de répression politique.Envahissant le régim<strong>en</strong>t d'infanterie, elles brandiss<strong>en</strong>tdes banderoles : "L'armée indi<strong>en</strong>ne nousviole", "L'armée indi<strong>en</strong>ne nous pr<strong>en</strong>d notre chair".Un peu plus tard, elles inc<strong>en</strong>dieront quelques bâtim<strong>en</strong>tsoff<strong>ici</strong>els.La seule m<strong>en</strong>ace de la dénudation peut être suffisamm<strong>en</strong>tredoutable dans certains contextes culturels: <strong>en</strong> 2003, 600 femmes âgées de 30 à 90 ans,vivant dans le delta du Niger, ont <strong>en</strong>vahi une installationpétrolière et ret<strong>en</strong>u les employés pourB<strong>en</strong>jamin Zwikel B<strong>en</strong>jamin ZwikelLe nu "calicot". Entièrem<strong>en</strong>t ou partiellem<strong>en</strong>tdénudé, le corps se fait banderole et calicot, quechacun-e porte un slogan <strong>en</strong>tier ou une lettre d'unmot. Des membres du Réseau Sortir du nucléairese sont essayé après d'autres à cet élégant exercice,<strong>en</strong> 2008, à l'air vivifiant du Mont-Saint-Michel(voir photo p. 15). Leur slogan : "EPR, mon cul" !Claude Guillot note que le mandat de Bush adonné lieu à une série d'interv<strong>en</strong>tions imaginativeinspirées de l'homologie <strong>en</strong>tre le nom de Bush et lemot bush qui signifie "touffe" <strong>en</strong> argot et désigne lesexe de la femme. "C'est ainsi que l'on pouvait croiserdans les rues des grandes villes américaines desfemmes arborant un tee-shirt frappé de l'inscriptionsuivante : "Ma touffe est meilleur présid<strong>en</strong>t"("My bush is a better presid<strong>en</strong>t")…Le nu "graphique" : "le procédé consiste à dessinerles lettres d'un mot avec un ou plusieurscorps dénudés", à l'exemple du Living Theatre à lafin des années 1960. Le 7 février 2003, tr<strong>en</strong>tefemmes nues dessin<strong>en</strong>t le slogan NO BUSH dans laneige de C<strong>en</strong>tral Park à New York pour protestercontre la guerre <strong>en</strong> Irak.1 6 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Le­corps,­champ­de­batailleÖ Action de l'association PETA,Pour une éthique dans le traitem<strong>en</strong>tdes animaux. On remarqueraqu'utiliser la nudité pour rev<strong>en</strong>diquern'amène pas forcém<strong>en</strong>t àremettre <strong>en</strong> cause les normes corporellesdominantes.Ö Cyclonudista 2009 à BruxellesD.R.D.R.ter l'érotisme". En Grande-Bretagne, treize femmesd'un village pos<strong>en</strong>t nues sur un cal<strong>en</strong>drier dont leproduit de la v<strong>en</strong>te va au souti<strong>en</strong> à des femmes violéesau Rwanda… Comme le note Claude Guillon,au-delà de leur évid<strong>en</strong>te bonne volonté, "la v<strong>en</strong>ted'images de corps féminins dénudés épouse sanscontredire les normes du système politique et idéologiquehétérosexuel et sexiste, dont le viol estl'une des manifestations extrêmes". A l'inverse dugeste des femmes indi<strong>en</strong>nes citées plus haut, quiaffirmai<strong>en</strong>t leur force et leur détermination <strong>en</strong>même temps que leur faiblesse de proie sexuelle <strong>en</strong><strong>en</strong>vahissant les casernes puis <strong>en</strong> les brûlant.Guillaume Gamblin ■B<strong>en</strong>jamin Zwikel■ Je chante le corps critique. Les usages politiquesdu corps, Claude Guillon, H&O, 2008,409 pp, 23 €Claude Guillon proposedans cet ouvrage un vastetour d'horizon des lignes defront qui mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> jeu lecorps dans nos sociétés. Lesterritoires explorés sontdivers. Il nous emmène surles s<strong>en</strong>tiers des magazinesde mode, de la "presse sniper"et du "body-buildingcapitaliste" qui ét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tleur hégémonie capitalistede plus <strong>en</strong> plus largem<strong>en</strong>t, évoquant le cas de cesfemmes sud-africaines qui ont recours à la ligaturetemporaire des mâchoires pour ne pas manger etespérer maigrir, et à l'inverse ces traditionsd'Afrique noire où l'on valorise le poids (électionde "Mama Kilo" au Cameroun), mais au risqued'un véritable gavage des fillettes. Claude Guillonpropose l'expression "terrorisme normatif" pourdésigner la pression sociale qui rég<strong>en</strong>te et standardis<strong>en</strong>otre rapport au corps. Saviez-vous qu'auxEtats-Unis, les opérations de chirurgie esthétiquese multipli<strong>en</strong>t malgré un décès pour deux c<strong>en</strong>tsopérations ? Il s'attarde longuem<strong>en</strong>t sur la situationspécifique des femmes et sur le véritable"fém<strong>ici</strong>de" perpétré dans de nombreuses sociétés.Au 19 e siècle, on accrochait les corps suppl<strong>ici</strong>ésdes sorcières à des pieux, à la sortie des villes :comm<strong>en</strong>t ne pas associer à ces épouvantails dechair putréfiée les panneaux publ<strong>ici</strong>taires qui peupl<strong>en</strong>taujourd'hui ces mêmes sorties de villesd'images féminines mortes ? L'auteur aborde bi<strong>en</strong>d'autres sujets : le corps intoxiqué par son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,mutilé par le travail, dégradé par la pornographie…Tout y passe : de la sexualité auxnouvelles technologies, <strong>en</strong> passant par l'art, la religion,le sport et la biométrie ; c'est un décryptage<strong>en</strong>cyclopédique du corps social et politiquequ'offre Guillon, maints exemples à l'appui. Unbeau chapitre évoque la dénudation publique ducorps et ses usages politiques émancipateurs. Unevraie mine. GGS!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20091 7


Le­corps,­champ­de­bataillePolitiserle corpspourl’émanciper?á Échassier lors de la journée de laRésistance au colonialisme àBarcelone, le 12 octobre 2009.LA SOUMISSION AUX LOIS DE L’ÉCONOMIEDE MARCHÉ CRÉÉ UN RAPPORT ALIÉNÉ AU CORPS :instrum<strong>en</strong>talisé par le travail, soumis parfois brutalem<strong>en</strong>taux lois de la mode et de l’esthétique dominante,le corps se trouve <strong>en</strong> constant décalage avecl’image virtuelle idéale qui nous est prés<strong>en</strong>téecomme sa norme, jusque dans son expressionintime qu’est la sexualité. L’économie dominant<strong>en</strong>ous sert sur son plateau doré un corps aliéné,mutilé par les efforts pour se conformer à lanorme, standardisé. Face à cela, un mouvem<strong>en</strong>t deréappropriation est nécessaire. L’action politiquepeut-elle être un moy<strong>en</strong> privilégié de se réapproprierle rapport au corps ?Nos corps sont politiquesFaire <strong>en</strong>trer le corps dans le champ du politique,c’est d’abord le soustraire à la seule sphèrede l’intime. Il y a souv<strong>en</strong>t une défiance légitimeface à ce qui peut être ress<strong>en</strong>ti comme une nouvelleexpropriation. Ce qui nous restait d’intimité,faut-il <strong>en</strong>core le livrer au domaine public ? Direque le corps est politique, c’est dire que se lis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>lui des lignes de confrontation et de partage proprem<strong>en</strong>tpolitiques, relevant par exemple de laD.R.Le corps livré aux lois dumarché est dev<strong>en</strong>u un objetd’aliénation, marchandiseparmi d’autres. N’est-ce pas <strong>en</strong>redev<strong>en</strong>ant sujets politiquesque nous pourrons sortir decette impasse et redécouvrirun rapport au corps plusémancipé et libre ?situation de classe ou de g<strong>en</strong>re de la personne. Uncorps précocem<strong>en</strong>t obèse ou éd<strong>en</strong>té dit souv<strong>en</strong>tquelque chose de la situation de classe sociale de lapersonne, de même qu’un corps à l’inverse artif<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>tbronzé ou lifté. Un corps anorexiqueparle souv<strong>en</strong>t de la situation de g<strong>en</strong>re de la personneet des pressions normatives qui lui sont liées.Des corps qui se répand<strong>en</strong>tAu-delà de ce constat, l’expression politiqueelle-même peut être un moy<strong>en</strong> d’émancipation corporelle.C’est ce que montr<strong>en</strong>t les militant-e-s detous les contin<strong>en</strong>ts qui mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> scène leurnudité pour rev<strong>en</strong>diquer leur droits (voir articlepréced<strong>en</strong>t). Ce faisant, ils <strong>en</strong> revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à la donnefondam<strong>en</strong>tale du politique qui est la fragilité del’être humain et la nécessité de créer des droitspour le protéger de l’arbitraire de la viol<strong>en</strong>ce soustoutes ses formes, à comm<strong>en</strong>cer par celle de l’exploitationéconomique.Rev<strong>en</strong>diquer politiquem<strong>en</strong>t consiste bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>tà sortir dans la rue pour manifester, bloquer,marcher, <strong>en</strong>vahir, s’asseoir ou s’allonger… Uneaction politique, c’est d’abord des corps qui serépand<strong>en</strong>t dans l’espace public. C’est comme si1 8 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


D.R.une imm<strong>en</strong>se masse corporelle, d’habitude circonscritedans l’espace des usines, des bureaux, desappartem<strong>en</strong>ts, dans des flux automobiles, les couloirsde métro, etc., se répandait tout d’un coup surla voie publique, telle de la peinture d’une multitudede pots troués par les éclats de la colère. Danscette masse corporelle <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t, quelsmuscles vont être le plus mis à contribution ? Ceuxdes jambes pour marcher, ceux des bras pour frapper,ceux de la voix pour rev<strong>en</strong>diquer, ceux du rirepour désarmer ?Une action politique, c’est d’abord des corpsqui se répand<strong>en</strong>t dans l’espace public.Politiques d’émancipationet rapport au corpsPour autant, toute politisation n’est pas émancipatrice.On ne parlera pas <strong>ici</strong> des politiques decontrôle social qui repos<strong>en</strong>t sur un contrôle deplus <strong>en</strong> plus total des corps, à travers la biométrieet les autres instrum<strong>en</strong>ts de la biopolitique. Ce quinous intéresse, ce sont les effets d’une pratiquepolitique d’émancipation sur le rapport au corps.Mais là <strong>en</strong>core, combi<strong>en</strong> de petits soldats de larévolution brid<strong>en</strong>t ou ni<strong>en</strong>t leur corps et leurs émotions? Combi<strong>en</strong> de militants sont adeptes d’uncyber-activisme qui nécessite au mieux une pairede doigts ? On peut rêver mieux comme émancipationcorporelle…La grève de la faim :redev<strong>en</strong>ir sujetsEt la grève de la faim ? Question provocatricequand on parle de corps émancipés ? La grève dela faim illimitée est un moy<strong>en</strong> utilisé pour fairepression politiquem<strong>en</strong>t. Elle met <strong>en</strong> jeu la surviede la personne <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> scène son corps souffrantet sa fragilité. Contrairem<strong>en</strong>t aux appar<strong>en</strong>ces,on déf<strong>en</strong>dra <strong>ici</strong> que la grève de la faim illimitée depersonnes "sans-papiers", par exemple, constituebi<strong>en</strong>, pour les grévistes, une réappropriation extrêmem<strong>en</strong>tforte de leur propre corps. Elle traduit leà Die-in antinucléaireD.R.choix de rester maître à tout prix de son propredestin, de préférer pr<strong>en</strong>dre le risque de la mort plutôtque d’être transporté contre son gré loin de sonlieu d'élection. Elle est une reprise <strong>en</strong> main de sadestinée par le sujet, qui refuse précisém<strong>en</strong>t par làque son corps soit un objet de tractations administratives,"déportable" à l’<strong>en</strong>vi.Ce que montre l’exemple de la grève de la faim,c’est que la réappropriation politique du corps sefait dans un mouvem<strong>en</strong>t simultané de refus deconsidérer ce dernier comme un simple objetséparé du reste de la personnalité. En mettant <strong>en</strong>jeu son corps, le gréviste de la faim se réapproprieson propre destin.Du marché des corpsà une politique des corpsAu-delà de cette action extrême, dans l'actionnon viol<strong>en</strong>te le corps désarmé peut être mis <strong>en</strong>scène comme une force supplém<strong>en</strong>taire : celle de lavérité fragile mais déterminée face à la puissancede la domination qui cherche à l'étouffer. Mais lecorps ne fait pas que symboliser, il est réellem<strong>en</strong>tmis <strong>en</strong> jeu et soumis au risque de la viol<strong>en</strong>ceadverse. En pr<strong>en</strong>ant ce risque, l'auteur-e de l'actionincarne physiquem<strong>en</strong>t son choix de la non-viol<strong>en</strong>ce,qui devi<strong>en</strong>t ainsi bi<strong>en</strong> plus qu'un choix politiqueou philosophique : un choix de tout son être,qui nécessite une maîtrise physique et émotionnelleadéquate.Refuser de considérer le corps comme une<strong>en</strong>tité séparée du reste de la personnalité, c'est cesserde le voir comme un objet pour l'appréh<strong>en</strong>dercomme partie intégrante de notre vie de sujetlibre… Une voie d’émancipation par rapport aucorps-objet aliéné qui domine aujourd’hui ? Dumarché des corps à une politique des corps, c’estnotre passage du statut de marchandises à celui desujets qui est <strong>en</strong> jeu, ri<strong>en</strong> de moins.Guillaume Gamblin ■á Photo du film Hunter sur la grève de lafaim des militants irlandais <strong>en</strong> 1981.■ Pour aller plus loinA lire> Axelle, magazine féministebelge 111, rue de la Poste B-1030 Bruxelles Belgique, Tél. :00 32 2 227 13 19, www.axellemag.be.> "Préparation corporelle à lanon-viol<strong>en</strong>ce active", article deJean-Baptiste Libouban dansAlternatives Non-Viol<strong>en</strong>tesn°138. ANV, C<strong>en</strong>tre 308, 82 rueJeanne d’Arc, 76000 Rou<strong>en</strong>,www.irnc.org.> La revue Corps / EditionsDilecta, 3, rue du Capri, 75012Paris.Groupes> Collectif contre le publisexisme,145, rue Amelot, 75011Paris, http://ccp.samizdat.net.> MIEL, Mouvem<strong>en</strong>t internationalpour une écologie libidinale,69, rue Lecourbe, 75015 Paris,www.ecologielibidinale.org.Sur internet> Le blog à Léa : http://leanarchie.over-blog.net> Les <strong>en</strong>trailles deMademoiselle :www.<strong>en</strong>trailles.fr> Brochure "Oppression et libérationde la grosseur", téléchargeablesur : http://infokiosques.net> Cyclonudisme :http://wiki.worldnakedbikeride.org,cyclonusita.beS!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20091 9


Ü Devant la SAFER à MontpellierVolemEl Campo /ReclaimThe FieldsDu 30 septembre au 4 octobre2009, s'est t<strong>en</strong>u sur la fermeautogérée Cravirola, dansl'Hérault, le campem<strong>en</strong>t Reclaimthe Fields qui a réuni plus de 300jeunes paysans et jeunes sansterres,ayant des projets de différ<strong>en</strong>tessortes <strong>en</strong>tre agriculturevivrière, agroécologie et petiteagriculture paysanne.Le campem<strong>en</strong>t a été largem<strong>en</strong>tautogéré (camping, cuisine collective,ateliers et sessions plénières…)et répondait aux ambitionseuropé<strong>en</strong>nes de safréqu<strong>en</strong>tation, et même au-delà.L’objectif visait à réunir des personnesimpliquées dans les tissussyndicaux paysans et des personnesqui s’impliqu<strong>en</strong>t dans desdynamiques plus praticoconcrètes(coopératives deconsommateurs, projets alternatifs,fermes collectives, petiteagriculture urbaine, réquisitionsde terres, formations alternatives,woofing). Les discussions ont mis<strong>en</strong> rapport les difficultés d’installation<strong>en</strong> agriculture, d’accès à laterre, de financem<strong>en</strong>t, et de statutssouples avec le cadre de rapportde force par opposition aumodèle industriel et productiviste.D’autres ateliers ont révélé lebesoin de formations pratiques,techniques et politiques plusadaptées aux besoins des futurspetits paysans. Des fermes volontairespourrai<strong>en</strong>t s’impliquer plusconcrètem<strong>en</strong>t dans des appr<strong>en</strong>tissages,susciter des vocations ettransmettre des savoirs. Un véritableparti pris s’est exprimé pourla déf<strong>en</strong>se des sem<strong>en</strong>ces paysannes,des races d’élevages rustiques,les méthodes de productions<strong>en</strong> agroécologie, et finalem<strong>en</strong>tpour que la diversité de toutce qui est petit et de tout ce quise révèle pouvoir transformer nosréalités s’assemble, résiste etconstruise d’autres l<strong>en</strong>demains.Une délégation de la section françaisedu Camp action climat étaitprés<strong>en</strong>te pour sa propre assembléeinterne. Conjointem<strong>en</strong>t, unappel pour se mobiliser massivem<strong>en</strong>tau mom<strong>en</strong>t de Cop<strong>en</strong>haguecontre la marchandisation du climata été lancé. Des actions vontaussi s’organiser pour la journéeinternationale de lutte des paysans,les 17 avril de chaqueannée. Enfin, pour mettre <strong>en</strong>lumière la décomposition desstructures agraires paysannesdans les pays de l’Est et luttercontre les ravages de la spéculationliée à l’<strong>en</strong>trée dans l’Europeultralibérale de ces pays, lesB<strong>en</strong>oit Kubiakjeunes Hongrois ont vivem<strong>en</strong>t proposéque s’organise un campem<strong>en</strong>tdu même type l’automneprochain <strong>en</strong> Hongrie. Peut-êtreest-ce le début d’une longue sériede r<strong>en</strong>contres au travers desquellesse conforteront convictionset luttes.A la fin des débats, une actiond'occupation de la SAFER, sociétéqui gère le contrôle de la passationdes terres, s'est faite àMontpellier pour demander quesoit changées les règles actuellesqui favoris<strong>en</strong>t la conc<strong>en</strong>trationdes terres au lieu de favoriserl'installation de nouvelles personnes.Durant l'action il a étéégalem<strong>en</strong>t débattu des politiquesde subv<strong>en</strong>tion qui pénalis<strong>en</strong>t lesprojets jugés trop petits ou troporiginaux.www.reclaimthefields.org.Du­vert­dans­les­oreillesMichel Priour :quelle agricultureautour d<strong>en</strong>os villes ?40vaches et une cinquantained'hectares : la ferme du PetitPré à Cesson-Sévigné, au sud deR<strong>en</strong>nes, est <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce une exploitation laitièretout à fait banale. Et elle le serait sansdoute si Michel Priour n’était pas à sa têtedepuis 13 ans. Ce fils d’agriculteur, dont letimbre de voix rauque est un régal pour toutmicro qui se respecte, adore se laisser aller àphilosopher au milieu de ses vaches et pr<strong>en</strong>drele temps de se poser des questions, surtoutcelles qui dérang<strong>en</strong>t. Mais toujours avec lesourire...Autonomie alim<strong>en</strong>taireet économique« Beaucoup de producteurs se dis<strong>en</strong>t durablescar ça fait bi<strong>en</strong> mais <strong>en</strong> fin de compte, ils nesont pas autonomes. Autonomes, c’est vis-à-visdes banques : on a besoin d’elles, d’accord,mais quand tu as des taux d’emprunts à90 %, c’est plus toi qui pr<strong>en</strong>ds les décisions !Il faut être maître chez soi : quand tu décidesde changer quelque chose, c’est toi qui doisdécider, sans demander au contrôleur laitier,au comptable... Quand t’as le nez dans le guidonau travail, t’as pas le temps de réfléchir.Mais pr<strong>en</strong>dre le temps de s’asseoir et deregarder tes chiffres, c’est pas du temps deperdu, c’est du travail. »Autonomie : voilà le maître mot chez Michel.Il a ainsi choisi de travailler <strong>en</strong> système herbager.Contrairem<strong>en</strong>t à la majorité des exploitationslaitières, ses vaches pâtur<strong>en</strong>t véritablem<strong>en</strong>tles prairies <strong>en</strong>tre mi-février et décembreet sont même exclusivem<strong>en</strong>t nourries à l’herbe<strong>en</strong>tre mars et octobre, sans apport de maïs oude soja. Ces deux alim<strong>en</strong>ts constitu<strong>en</strong>t pourtantailleurs la base de l’alim<strong>en</strong>tation desbovins (le maïs, dont la culture est subv<strong>en</strong>tionnéepar l'Europe, étant complém<strong>en</strong>taire ausoja, souv<strong>en</strong>t importé d’Amérique Latine etmodifié génétiquem<strong>en</strong>t). L’astuce ? Michel,lui, sème du trèfle dans ses prairies. Riche <strong>en</strong>azote, celui-ci est une source importante deprotéines pour les bovins. Tout simplem<strong>en</strong>t...Et moins d’alim<strong>en</strong>ts achetés à l'extérieur, celaveut dire des coûts maîtrisés et une qualitéd'alim<strong>en</strong>tation bi<strong>en</strong> contrôlée. Même s'il produitmoins de lait, Michel <strong>en</strong> ressort gagnant.Une ferme <strong>en</strong> villeMais si la ferme de Michel est si particulière,c'est aussi car elle se trouve à quelquesminutes seulem<strong>en</strong>t du c<strong>en</strong>tre-ville de R<strong>en</strong>nes.Et les terres, situées dans la bande de champsque la métropole t<strong>en</strong>te de conserver <strong>en</strong>tre lecœur de ville et les agglomérations périphériques,ont un av<strong>en</strong>ir bi<strong>en</strong> incertain... La créationd’une ligne TGV et d’une 2x2 voies est <strong>en</strong>effet prévue au milieu même du parcellaire.Philosophe, Michel relativise néanmoins :« Aujourd’hui, j'ai <strong>en</strong>core 26 hectares de prairieaccessibles. Pour le reste, on verra. On a lachance <strong>en</strong> agriculture de savoir s'adapter. Etles g<strong>en</strong>s qui ne veul<strong>en</strong>t pas s'adapter n'avanc<strong>en</strong>tpas de toute manière... On est à côté deR<strong>en</strong>nes Métropole, il faut profiter de ce marchéet travailler les circuits courts. On doitaccepter d'avoir de plus petites exploitationsmais <strong>en</strong> contre-partie nos produits doiv<strong>en</strong>têtre payés correctem<strong>en</strong>t pour que l'on puissevivre. Je crois que c'est à R<strong>en</strong>nes Métropole deá Michel au milieu d'un de ses prés.siéger dans les commissions de structure et dedire, quand une petite exploitation de 15 ha selibère : « on a des jeunes qui veul<strong>en</strong>t s'installer<strong>en</strong> maraîchage bio, on la pr<strong>en</strong>d et on leurdonne tout de suite ».Chez Michel, pas <strong>en</strong>core de v<strong>en</strong>te directe, maisle projet de convertir l'exploitation <strong>en</strong> agriculturebiologique. Une petite agriculture, quimise sur la qualité et les circuits courts : et sic'était ça, la solution pour préserver une agriculturepéri-urbaine ?Goulv<strong>en</strong> Maréchal et Alexis LisVous pouvez écouter l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> effectuésur ce lieu sur :www.duvertdanslesoreilles.fr.■ Michel Priour, Le Petit Pré, 35510 Cesson-Sévigné, priour.michel@wanadoo.frD.R.2 0 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Al HarveyPrix­Nobel­alternatifLes Right Livelihood Awards, surnommés les prix Nobel alternatifsont été décernés cette année à David Suzuki (Canada), R<strong>en</strong>éNgongo (Congo), Alyn Ware (Nouvelle-Zélande) et CatherineHamlin (Ethiopie).David Suzuki, 63 ans, né au Canada, de par<strong>en</strong>ts japonais,zoologiste, spécialiste de génétique, a lancé dansles années 1970 des campagnes de réflexion sur le rôlede la sci<strong>en</strong>ce dans la société. A partir de 1979, il aanimé une émission de télévision sur "la nature deschoses", émission qui a été reprise dans plus de 80 pays.Il a écrit 43 livres dont 17 pour les <strong>en</strong>fants. Il a créé safondation <strong>en</strong> 1988. Celle-ci a m<strong>en</strong>é des campagnesnotamm<strong>en</strong>t sur la question climatique et les manipulations génétiques. Ila égalem<strong>en</strong>t dénoncé le modèle économique dont la croissance ne reposeque sur l'épuisem<strong>en</strong>t des ressources.Alyn Ware, 47 ans, <strong>en</strong>seignant, a mis au point <strong>en</strong> 1984un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t parascolaire sur l'éducation à la paixpour les écoles primaires et secondaires. Il a coordonnédes guides d'études pour la paix distribués dans toutesles écoles. Actif dans les campagnes anti-nucléaires, il aorganisé une marche à travers la Nouvelle-Zélande <strong>en</strong>1987 afin que le pays se déclare zone sans nucléaire. Ila égalem<strong>en</strong>t part<strong>ici</strong>pé à de telles marches aux USA etD.R.<strong>en</strong> URSS <strong>en</strong> 1989. Interv<strong>en</strong>ant auprès des Nations Unies au mom<strong>en</strong>t dela crise avec l'Irak, <strong>en</strong> 1991, il rejoint un groupe de négociations sur ledésarmem<strong>en</strong>t nucléaire. Depuis les Nations Unies, il favorise la créationTerre de li<strong>en</strong>sAugm<strong>en</strong>tationde capitalLa Foncière Terre de Li<strong>en</strong>s s'estmise <strong>en</strong> place pour permettrel'achat collectif de terres agricolesqui sont <strong>en</strong>suite confiées parbail à de jeunes agriculteursm<strong>en</strong>ant des démarches écologiqueset sociales (bio, AMAP,jardin d'insertion…). Après unpremier appel qui avait permis decollecter 6 millions d'euros et definancer ainsi une vingtaine deprojets, un nouvel appel a étélancé (jusqu'<strong>en</strong> août 2010) pourréunir 6 millions supplém<strong>en</strong>taires.Ceci afin de faire face aux nombreusesdemandes du monde ruralet agricole. Terre de li<strong>en</strong>s, 10, rueArchinard, 26400 Crest tél : 09 7020 31 09, www.terredeli<strong>en</strong>s.org.AngersGuidealtern'actifUn guide des pratiques et lieuxalternatifs d'Angers et de ses<strong>en</strong>virons a été publié par le collectifdes Altern'actifs. Il est disponibledans différ<strong>en</strong>ts lieux alternatifslocaux (contre 2,5 €minimum) ou par téléchargem<strong>en</strong>tinternet surhttp://sites.google.com/site/alternactif49.La CiotatMainti<strong>en</strong> dela créationartistiqueL'AMACCA, Association pour leMainti<strong>en</strong> des Alternatives <strong>en</strong>matière de Culture et de CréationArtistique, a vu le jour <strong>en</strong> juin2009 pour essayer de mettre <strong>en</strong>place des structures dans le domaineculturel qui fonctionnerai<strong>en</strong>tcomme les AMAP dans le domainede l'agriculture biologique. Pour lemom<strong>en</strong>t, l'association anime uneréflexion sur le sujet <strong>en</strong> essayantd'impliquer les associations culturellesdéjà existantes. OlivierLanoë, AMACCA, place EvaristeGras, 13600 La Ciotat,http://amacca.c<strong>en</strong>terblog.net.ArdècheArdelainese diversifieArdelaine est une société coopérativequi est née <strong>en</strong> 1982 autourde la filière laine. Après avoirdéveloppé une activité artisanale,la SCOP a diversifié ses activités<strong>en</strong> ouvrant un musée de la laineet des animations pédagogiques.Elle emploie aujourd'hui 30 équival<strong>en</strong>tstemps plein. Elle construitactuellem<strong>en</strong>t un bâtim<strong>en</strong>t à basseconsommation de 650 m 2 qui,outre les bureaux, accueillera unde la Cour international de justice, parraine la prés<strong>en</strong>ce de brigades depaix internationales à Timor-Est et <strong>en</strong> Indonésie. Il est actuellem<strong>en</strong>t viceprésid<strong>en</strong>tdu Bureau international de la paix, co-fondateur d'Abolition2000, une coordination d'ONG pour l'abolition des armes nucléaires. Ilcoordonne le groupe international des parlem<strong>en</strong>taires pour le désarmem<strong>en</strong>tnucléaire. En 2009, il a organisé une nouvelle marche pour la paixet la non-viol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Nouvelle-Zélande.Catherine Hamlin, 75 ans, née <strong>en</strong> Australie, elle vit <strong>en</strong>Ethiopie depuis 1959 pour travailler comme gynécoobstétr<strong>ici</strong><strong>en</strong>neà l'hôpital d'Addis Abeba. Elle ouvre uneclinique spécialisée <strong>en</strong> 1974 pour soigner les femmesqui souffr<strong>en</strong>t de problèmes uro-génitaux et fait descampagnes de prév<strong>en</strong>tion sur l'hygiène féminine. Ellemet au point une méthode de traitem<strong>en</strong>t qui permet desoigner 93 % des femmes qui pass<strong>en</strong>t dans sa clinique.Celle-ci est financée par des réseaux de solidarité internationaux.R<strong>en</strong>é Ngongo, 48 ans, diplômé <strong>en</strong> biologie, se batdepuis 1994 pour la déf<strong>en</strong>se de la forêt tropicale africaine.Il a mis <strong>en</strong> place la coordination nationaleOCEAN (Organisation concertée des écologistes et amisde la nature) qui fait la promotion de l'agroforesteriepour assurer l'autonomie alim<strong>en</strong>taire au niveau local, laplantation d'arbres <strong>en</strong> milieu urbain, la mise <strong>en</strong> place depépinières avec des distributions de graines à largeéchelle par les <strong>en</strong>fants, la promotion de cuiseurs économes pour éviter deconsommer du bois. Au niveau international, il a part<strong>ici</strong>pé à la mise <strong>en</strong>place du label Forest Stewardship Council (FSC) (Forêts exploitées demanière durable). Il a lancé Gre<strong>en</strong>peace Congo <strong>en</strong> 2008.D.R.Gre<strong>en</strong>peaceAlim<strong>en</strong>tonsles régionsMinga, Nature & Progrès etFrères des Hommes ont lancé unappel au mom<strong>en</strong>t des électionseuropé<strong>en</strong>nes pour demander auxfuturs élus de s'<strong>en</strong>gager <strong>en</strong> faveurd'une alim<strong>en</strong>tation saine et équilibréepour tous, du producteur auconsommateur, qui favorise l'emploides jeunes. Cet appel a <strong>en</strong>suiteété sout<strong>en</strong>u par le RéseauSem<strong>en</strong>ces Paysannes, les Amis dela Terre France, le ComitéNational de Liaison des Régies deQuartier (CNLRQ), Coopaname,Action Consommation, laConfédération Paysanne, leRéseau Ecobatir, les AMAP d’Ilede France, de Rhône Alpes, duLimousin et de la Région PACAainsi que par de nombreuses personnalitésdu monde universitaire,agricole, syndical et économique.Avec l'approche des électionsrégionales, une nouvelle campagned'interpellation a été lancée<strong>en</strong> direction des candidats à cesélections. Alim<strong>en</strong>tons les Régionsc/o Nature & Progrès, 16, av<strong>en</strong>ueCarnot, 30100 Alès, www.alim<strong>en</strong>tons-les-regions.fr.Ü Une boutique permet de découvrir desproduits exotiques… mais locaux.Char<strong>en</strong>te-MaritimeTropic'bioSi nous devons manger local,comm<strong>en</strong>t faire pour les produitstropicaux ? En utilisant l'énergiesolaire et des serres, il est possiblede faire pousser sous nos climatsde nombreux produits qu<strong>en</strong>ous importons actuellem<strong>en</strong>t.Tropic'bio propose la visite deserres produisant du safran et desépices, <strong>en</strong> plus d'une productionbio plus classique. Des essais sont<strong>en</strong> cours pour la vanille, le poivre,le jasmin… Charlotte Montreuil,Tropic'bio, lieu-dit Bourgneuf,17500 Vanzac, tél. : 05 46 8618 41, www.tropic-bio.com.D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009 2 1


café-librairie où seront prés<strong>en</strong>tésles activités liées à l'écologie,l'économie sociale et solidaire, lepatrimoine ardéchois… Un restaurantproposera des m<strong>en</strong>us élaborésavec des produits locaux(50 km maximum). Un atelier detransformation sera lié à ce restaurant.Comme cela a été fait audépart pour la filière laine, cetteactivité autour de l'alim<strong>en</strong>tationdoit permettre de redynamiser lesfilières courtes de l'agricultur<strong>en</strong>on-industrielle. Le projet d'uncoût d'<strong>en</strong>viron un million d'eurosa bénéf<strong>ici</strong>é de l'aide de la régionet de l'Etat. Ardelaine a emprunté450 000 € à la Nef et a lancéune souscription de titres part<strong>ici</strong>patifsà hauteur de 150 000 €. Ilest possible de souscrire jusqu'au31 décembre 2009. Ardelaine,Catherine Chambron, 07190Saint-Pierreville, tél : 04 75 6663 08, www.ardelaine.fr.Hautes-AlpesS<strong>en</strong>s etautonomieL'association S<strong>en</strong>s et Autonomied'Eourres propose à de jeunesadultes (prioritairem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 18et 30 ans), une "formation" part<strong>ici</strong>pativedéveloppant une autonomiepratique (alim<strong>en</strong>tation, énergie,logem<strong>en</strong>t…) et intellectuelle(docum<strong>en</strong>taires suivis de débats)et am<strong>en</strong>ant une réflexion sur laquestion du s<strong>en</strong>s, de nos valeurspersonnelles, et de ce qui nouspousse à vouloir l'autonomie dansle monde d'aujourd'hui. Le travailde l'association a été prés<strong>en</strong>tédans notre n°369. Un nouvelleformation débute le 4 janvier2010 (possibilité d'arriver le 2)pour une durée d'au minimum 3mois, pouvant aller jusqu'à uneannée selon le projet, avec despauses possibles. La formation estgratuite, par contre il faut adhérerà l'association (50 €) et payerun loyer (200 €/mois et par personne).R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Emmanuelle et Michel Philippo,Le village, Le Terron, 05300Eourres, tél : 04 92 49 65 93,D.R.à Atelier vannerie lors de la précéd<strong>en</strong>te formation.http://s<strong>en</strong>setautonomie.wordpress.com,http://s<strong>en</strong>setautonomie.fr.Rev<strong>en</strong>umaximaladmissibleParmi les nombreux débats <strong>en</strong>cours pour arriver à une décroissance,figure celui sur le rev<strong>en</strong>umaximal admissible. Il semble <strong>en</strong>effet indisp<strong>en</strong>sable que ce soi<strong>en</strong>tles plus riches qui comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t àbaisser leur consommation, d'unepart parce qu'ils pollu<strong>en</strong>t le plus,mais égalem<strong>en</strong>t parce qu'ilscré<strong>en</strong>t un effet d'<strong>en</strong>vie de la partdes plus pauvres qui rêv<strong>en</strong>t deconsommer autant.Le 13 octobre 2009, la députéede Paris, Martine Billard, quivi<strong>en</strong>t de passer des Verts au Partide gauche, a déposé une propositionde loi visant à instituer "unefiscalité écologique <strong>en</strong> ruptureavec le productivisme et le consumérisme".Dans ce projet de loi,on trouve une proposition pourinstaurer un rev<strong>en</strong>u maximaladmissible… ce qui serait trèsbi<strong>en</strong>, sauf que là, la proposition lefixe à 20 fois le rev<strong>en</strong>u médianannuel soit 352 000 € par an(presque 30 000 € par mois).Une proposition très proche decelle faite par le PS <strong>en</strong> avril 2009visant à limiter les écarts de salaireà un facteur 20 dans les <strong>en</strong>treprisesbénéf<strong>ici</strong>ant d'aides de l'Etat.Dans un débat dans L'Humanitédu 5 septembre 2009, JérômeDubus, délégué général du MedefIle-de-France, a communiqué leschiffres suivants : dans une PME,le salaire d'un dirigeant n'est quede 4 à 5 fois plus élevé que lesalaire minimal. Dans les <strong>en</strong>treprisesde plus de 500 salariés, lerapport grimpe <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne à 8fois. Il rappelle que les hautsrev<strong>en</strong>us ne sont pas issus dessalaires et qu'une telle limitationn'aurait de s<strong>en</strong>s que si l'on pouvaitl'appliquer sur l'<strong>en</strong>semble desrev<strong>en</strong>us et non sur les salaires.Pour savoir qui cela toucherait, ilfaut savoir que le 0,1% le plusriche gagne actuellem<strong>en</strong>t, touteressource confondue, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne25000 € par mois, soit moins quecette somme ! Concrètem<strong>en</strong>t leseuil proposé par le PS et le PGconcernerait donc moins de25 000 salariés.Le groupe Utopia prés<strong>en</strong>t chez lesVerts, le PS et Attac, propose, lui, dese limiter à 10 fois le SMIC… ce quiaurait comme conséqu<strong>en</strong>ce de toucherles parlem<strong>en</strong>taires qui cumul<strong>en</strong>tplus d'un mandat et n'a donc que peude chances d'être voté !Rappelons que Guy Hascoet,ministre de l'économie sociale etsolidaire (2000-2002), a faitadopter dans le cadre de la loidite de modernisation de l'économie,loi du 22 novembre 2001, lecadre des <strong>en</strong>treprises qui peuv<strong>en</strong>tfaire valoir leur appart<strong>en</strong>ancel'économie sociale et solidaire.Dans cette loi, on trouve une limitesupérieure pour les salaires : leplus haut salaire ne peut dépassersix fois le plus petit, tout avantagecomplém<strong>en</strong>taire compris.Un axe possible pour obt<strong>en</strong>ir unrev<strong>en</strong>u maximal admissible neserait-il pas de demander l'ext<strong>en</strong>sionde cette loi à toutes les <strong>en</strong>treprisesou d'obliger les <strong>en</strong>treprisesà dev<strong>en</strong>ir sociales et solidaires ?Le débat est à suivre surwww.salairemaximum.net.Nicolas Hulotpour unedécroissancesélectiveA l'occasion du lancem<strong>en</strong>t de sonfilm Le syndrome du Titanic,Nicolas Hulot a multiplié lesinterviews.Dans Le Monde, 4 octobre 2009, ildéclare : "Je ne compr<strong>en</strong>ds pas qu'ilfaille autant d'énergie pour placerdes évid<strong>en</strong>ces auprès de nos élites.Des g<strong>en</strong>s qui ont une intellig<strong>en</strong>ceparfois fulgurante ont des anglesmorts, c'est-à-dire qu'ils n'arriv<strong>en</strong>tpas à compr<strong>en</strong>dre que leur modèleéconomique ne ti<strong>en</strong>dra pas".Dans 20 minutes du 7 octobre2009, à la question "qu'att<strong>en</strong>dezvousdu public et des décideurspolitiques ?, il répond : "La remise<strong>en</strong> cause de la croissance illimitée.Vouloir apporter des réponsestechnologiques, économiques oupolitiques aux crises que nous traversons,sans essayer de compr<strong>en</strong>dreà quels mom<strong>en</strong>ts nosactions ont échappé à nos int<strong>en</strong>tions,ça ne suffit plus. Le mot 'décroissancesélective' que j'utilisefait bondir certains. Mais nos ressourcess'épuis<strong>en</strong>t. Plus elles vontdev<strong>en</strong>ir rares, plus les conflits vonts'int<strong>en</strong>sifier. Alors tâchons d'organiserla transition. La croissanceest-elle t<strong>en</strong>able ? Non. C'est dubon s<strong>en</strong>s". Ces déclarations luival<strong>en</strong>t une volée de bois vert de lapart de la droite qui se s<strong>en</strong>t trahie.Le Figaro du même jour titre<strong>en</strong> première page : Nicolas Hulotse radicalise !AdocRéflexions surla stratégieL'Association des objecteurs decroissance, née de la fusion duPPLD, Parti pour la décroissanceet du Moc, Mouvem<strong>en</strong>t des objecteursde croissance, a essayé dedéfinir une stratégie politiquepour éviter de retomber dans lestravers de structures politiquesantérieures. Dans leur appelconstitutif, ils affirm<strong>en</strong>t que "cettestratégie de l'escargot, impliqued'abord d'avoir abandonné l'illusionqu'il suffirait d'une prisepréalable de pouvoir — qu'ellesoit réformiste ou révolutionnaire— pour changer le monde. Nousne voulons pas "pr<strong>en</strong>dre le pouvoir",mais agir contre les dominations<strong>en</strong> affaiblissant les pouvoirs; et créer sans att<strong>en</strong>dre lesconditions de la maîtrise du s<strong>en</strong>sde nos vies". Sans r<strong>en</strong>oncer à seprés<strong>en</strong>ter aux élections, l'Adoc<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d sérieusem<strong>en</strong>t cadrer cettepart<strong>ici</strong>pation : les élections nedoiv<strong>en</strong>t être qu'une des actionsparmi d'autres qui sont la prés<strong>en</strong>cedans le mouvem<strong>en</strong>t associatif,les campagnes, les expérim<strong>en</strong>tationssociales de sortie du capitalisme,la prospective utopiste…La décroissance sereine et convivialedoit "démarrer localem<strong>en</strong>t leglobal". Des débats sont d’ailleurs<strong>en</strong> cours pour définir comm<strong>en</strong>tinterv<strong>en</strong>ir dans le domaine électoralsans risquer d'avoir des élusqui <strong>en</strong>suite utilis<strong>en</strong>t la décroissancepour gérer leur carrière au lieude l'inverse. Adoc, Pallières,30140 Thoiras, www.europedecroissance.eu.2 2 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Un caférebelle etzapatisteLe 1 er janvier 1994, date d’<strong>en</strong>trée<strong>en</strong> vigueur de l’Al<strong>en</strong>a (Accord delibre-échange nord-américain), lessans-terre, les sans-voix, les «oubliés de toujours » que sont lesIndi<strong>en</strong>s, desc<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t des montagneset, au cri de « ya basta »(ça suffit !), occup<strong>en</strong>t plusieursvilles du Chiapas, Etat riche <strong>en</strong>ressources, où la population est laplus pauvre du Mexique. L’EZLN(Armée zapatiste de libérationnationale) apparaît publiquem<strong>en</strong>tpour la première fois et, avec elle,tous les Indi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> lutte réclam<strong>en</strong>tla dignité, la justice et ladémocratie pour tous, la reconnaissancede leurs droits et deleur culture.Depuis maint<strong>en</strong>ant quinze ans,décidés à construire leur autonomiepacifiquem<strong>en</strong>t, sans chercherà pr<strong>en</strong>dre le pouvoir, et sur labase d’assemblées communautaires,les Zapatistes s’organis<strong>en</strong>t<strong>en</strong> communes autonomes. D<strong>en</strong>ombreuses réalisations pour lamise <strong>en</strong> place d’une autonomiesolide voi<strong>en</strong>t le jour – écoles, cliniques,coopératives, transports,agriculture, artisanat – dans unerégion où la plupart des paysanssont privés des services de basecomme l’eau, l’électr<strong>ici</strong>té, l’éducationet la santé.Tous les membres de ces coopérativesapparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à des communautésindi<strong>en</strong>nes zapatistes <strong>en</strong>résistance. Un moy<strong>en</strong> importantpour le financem<strong>en</strong>t de ces coopérativesest la v<strong>en</strong>te de café. Lecafé est cultivé <strong>en</strong> agrobiologie,avec une autocertification intégrantde nombreux critèressociaux.Des réseaux de solidarité se sontmis <strong>en</strong> place dans le monde <strong>en</strong>tier.A Paris, l’association ÉchangesSolidaires diffuse cecafé par le biaisd'achats solidaires.Il s’agit d'un caféarabica, moulu ou <strong>en</strong>grains. Afin d’éviteraux coopératives dedevoir s’<strong>en</strong>detter <strong>en</strong>att<strong>en</strong>dant le paiem<strong>en</strong>tde la récolte,les commandes sepass<strong>en</strong>t à l'avance.Pour des commandespasséesavant fin décembre2010, les paquetsseront livrés <strong>en</strong> juin2010. Il faut commander5 paquets deD.R.GuinéeMassacre­et­amitiés­françaisese 28 septembre 2009, des mouvem<strong>en</strong>ts de la société civile guiné<strong>en</strong>neorganisai<strong>en</strong>t un meeting pacifique à Conakry pour rappeler l’<strong>en</strong>gage-du capitaine putschiste Moussa Dadis Camara de ne pas se pré-Lm<strong>en</strong>ts<strong>en</strong>ter à l’élection présid<strong>en</strong>tielle de janvier 2010. L'armée guiné<strong>en</strong>ne aidée demerc<strong>en</strong>aires libéri<strong>en</strong>s a massacré les part<strong>ici</strong>pants : plus de c<strong>en</strong>t cinquantemorts et mille blessés, des dizaines de viols et d'arrestations ! Or dans lecadre de la coopération militaire, la France <strong>en</strong>voie deux millions d'euros paran à la Guinée, dont neuf coopérants <strong>en</strong>cadrant les off<strong>ici</strong>ers de l'armée guiné<strong>en</strong>nedepuis 2007, et lui fournit des armes.L'association Survie dénonce la complaisance de la France par rapport au régime guiné<strong>en</strong> coutumier de telscrimes depuis des années. Avec l'arrivée de Sarkozy au pouvoir la Guinée figure parmi les territoires de prospectionpour les <strong>en</strong>treprises françaises. Survie demande aux parlem<strong>en</strong>taires français de réclamer que la lumière soitfaite sur la stratégie m<strong>en</strong>ée par la diplomatie française à l’égard du régime guiné<strong>en</strong> et sur les souti<strong>en</strong>s apportésà celui-ci ; ainsi que l'ouverture d'une <strong>en</strong>quête internationale et d'une procédure jud<strong>ici</strong>aire devant les tribunauxinternationaux pour déterminer les responsabilités dans les massacres et poursuivre les coupables, auteurs etcommanditaires. L'association réclame une concertation internationale sur l'opportunité d'<strong>en</strong>voyer une forceinternationale visant à protéger les populations des exactions de l'armée, et dénonce le mandat de médiateurconfié à Blaise Compaoré, lui-même inscrit dans une tradition de fraude électorale et de part<strong>ici</strong>pation à desconflits sanglants. Survie, 210, rue Saint-Martin, 75003 Paris, tél. : 01 44 61 03 25, http://survie.org.250 g minimum au prix de 3,20 €le paquet. : Echanges Solidaires21 ter rue Voltaire 75011 Paris,cafesolidaire@no-log.org.AngolagateFalcone<strong>en</strong> prison !Le marchand d'armes PierreFalcone a été arrêté au tribunal,le 27 octobre 2009, au mom<strong>en</strong>tdu verdict du procès surl'Angolagate. L'affaire remonte<strong>en</strong> 1990 quand Pierre Falcone etArcadi Gaydamak rev<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t auxbelligérants angolais des armesachetées <strong>en</strong> Europe de l'Est. Orles armes ont transité par laFrance sans que la v<strong>en</strong>te soit,comme ce serait légal, sous lecontrôle de l'Etat. L'<strong>en</strong>quête faitapparaître des compl<strong>ici</strong>tés et despots de vin : Jean-CharlesMarchiani, Jean-ChristopheMitterrand, Charles Pasqua…Arcadi Gaydamak s'est <strong>en</strong>fui <strong>en</strong>Israël. Le fils Mitterrand, qui areconnu avoir touché de l'arg<strong>en</strong>t,a payé une forte caution <strong>en</strong> 2000pour rester <strong>en</strong> liberté. Au total, <strong>en</strong>2007, 42 personnes sont inculpées.Pierre Falcone et ArcadiGaydamak ont été condamnés à 6ans de prison ferme. CharlesPasqua, abs<strong>en</strong>t au tribunal, a étécondamné à un an de prisonferme. Il a fait appel.L'association Survie s'est déclaréesatisfaite de ce jugem<strong>en</strong>t, rappelantque pour une affaire ainsirévélée au grand jour, il <strong>en</strong> existeune multitude d'autres qui nouséchapp<strong>en</strong>t <strong>en</strong> utilisant les paradisfiscaux.J. KerteszD.R.á Moussa Dadis CamaraMarocHuile d'arganet méfaits dudéveloppem<strong>en</strong>tAu niveau d'Agadir, le Maroccompte 820 000 hectares d'arganier,un arbre qui ne pousse quedans cette partie du monde. Laforêt est classée au patrimoinemondial par l'Unesco. L'arganierdonne une graine d'où l'on tirel'huile d'argan. Depuis 1925, cettehuile est utilisée localem<strong>en</strong>t parles paysans couplée avec l'élevagetraditionnel de chèvres. A partirde 1998, des coopératives defemmes sont mises <strong>en</strong> place sousl'impulsion d'une professeure del'université de Rabat qui veutvaloriser l'arbre comme moy<strong>en</strong> delutte contre le désert et aussifournir aux femmes berbères unrev<strong>en</strong>u. La v<strong>en</strong>te à l'étranger decette huile croise la route d'industrielsqui se p<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t alors surses qualités (cosmétique et alim<strong>en</strong>taire).En 2004, alors que4000 femmes travaill<strong>en</strong>t dans lescoopératives, de grands laboratoiresvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t installer des usinespour passer à la vitesse supérieure.Les conséqu<strong>en</strong>ces ne se fontpas att<strong>en</strong>dre : sur le plan écologique,comme tous les fruits sontramassés, les arbres ne se reproduis<strong>en</strong>tplus et désormais la forêtrecule de 600 hectares par an, unphénomène amplifié par le pompagede l'eau pour l'agriculture <strong>en</strong>plaine. Sur le plan social, lesindustriels font chuter les prix,mettant <strong>en</strong> difficulté les coopératives.En 2008, le gouvernem<strong>en</strong>tessaie de sout<strong>en</strong>ir les coopératives…mais les industriels cré<strong>en</strong>tleurs propres coopératives pourcueillir et décortiquer les fruits,maint<strong>en</strong>ant de bas prix. Alors quelocalem<strong>en</strong>t, l'argan pouvait représ<strong>en</strong>ter25 à 45 % des rev<strong>en</strong>usd'une famille, le développem<strong>en</strong>tindustriel a provoqué un effondrem<strong>en</strong>tde la richesse locale.(Alternatives économiques, avril2009)D.R.Ü Femme marocaine décortiquantdes fruits d'arganier


2 4AmianteMobilisationdes familleset des jugesL'association nationale de déf<strong>en</strong>sedes victimes de l'amiante, Andeva,sout<strong>en</strong>ue par la Fnath, Fédérationnationale des accid<strong>en</strong>tés des la vieet des syndicats de magistrats, aorganisé une manifestation àParis le 10 octobre 2009. 5000personnes ont défilés pour demanderla t<strong>en</strong>ue d'un procès pénal.Les manifestants rappelai<strong>en</strong>t quel'amiante tue aujourd'hui 3000personnes par an et que l'onatt<strong>en</strong>d <strong>en</strong>core 100 000 décès bi<strong>en</strong>que son usage soit interdit depuis1997. Les manifestants protestai<strong>en</strong>taussi contre la suppressionannoncée des juges d'instruction,estimant que sans eux, l'affaire del'amiante ne serait actuellem<strong>en</strong>tmême pas devant les tribunaux.Andeva, 22, rue des Vignerons,94686 Vinc<strong>en</strong>nes cedex, tél : 0141 93 73 87, www.andeva.fr.Grippeet vaccinsDans son bulletin hebdomadairedu 20 octobre 2009, l'Institut deVeille sanitaire annonçait que pourla sixième semaine consécutive, l<strong>en</strong>ombre de cas de grippe H1N1 eststable (159 cas pour 100 000habitants). L'épidémie est <strong>en</strong> hausseseulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Ile-de-France, <strong>en</strong>baisse partout ailleurs. Alors quela grippe n'a tué que 36 personnesdont 9 <strong>en</strong> métropole, les autresdans les Dom-Tom, la propagandecontinue à battre son plein pourlancer les opérations de vaccination.Il faut rappeler que le gouvernem<strong>en</strong>ta dép<strong>en</strong>sé 1 milliard d'eurospour acheter 94 millions devaccins… et qu'il faut bi<strong>en</strong> essayermaint<strong>en</strong>ant de se justifier.Sida■ Méconnaissance des risques.En Grande-Bretagne, une étuderévèle que 14% des jeunes de 16à 24 ans estim<strong>en</strong>t que ne pas êtrehomosexuels les protège totalem<strong>en</strong>tdu virus du sida. 60% dessondés p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu'il n'y a pas derisque d'être contaminé lors d'unrapport sexuel non-protégé. Cetteméconnaissance s'expliquerait parle s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'être face à uneColmarVignes coupéeset imbrogliojuridiqueLe 7 septembre 2009, PierreAzelvandre a coupé 70 pieds deEspagneDu maïs demande l'asile agricoleLe 29 septembre 2009, devant l'ambassade de France à Madrid, une cinquantainede manifestants déguisés <strong>en</strong> épis de maïs sont v<strong>en</strong>us demanderl'asile agricole à la France. Cette initiative des Amis de la Terre visait àdénoncer la pollution par les OGM <strong>en</strong> Espagne : les 20% de maïs OGMont contaminé l'<strong>en</strong>semble des cultures. Des militants français étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tspour rappeler que la pollution risque fort de franchir les Pyrénées.D.R.Téléphonie­mobile■ Pour l'interdiction aux plusjeunes. Lors du débat sur leGr<strong>en</strong>elle 2, les sénateurs ont faitadopter, le 6 octobre 2009, le principede l'interdiction des téléphonesportables dans les établissem<strong>en</strong>tsscolaires, maternelles,primaire et collège, estimant queles ondes sont dangereuses pourles jeunes <strong>en</strong>fants. Reste à ce quececi soit adopté par les députés.■ Le coût d'une baisse desseuils d'exposition ? Selon uneétude commandée par un cabinetconseil par les opérateurs de téléphoniemobile, desc<strong>en</strong>dre les seuilsd'exposition des ant<strong>en</strong>nes à 0,6V/m comme le demand<strong>en</strong>t lesassociations, coûterai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 3,5et 7 milliards d'euros. Des chiffrescontestés par les mêmes associations: l'investissem<strong>en</strong>t des troisopérateurs dans les ant<strong>en</strong>nes sechiffre actuellem<strong>en</strong>t à 9 milliardsd'euros et selon les relevés effectuéspar l'Ag<strong>en</strong>ce nationale desfréqu<strong>en</strong>ces, seule une ant<strong>en</strong>ne surdix devrait être modifiées pourpasser <strong>en</strong> dessous du seuil demandé.En estimant qu'il faut refaire<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t les travaux, cela nemaladie du passé. La raréfactiondes spots de prév<strong>en</strong>tion du sidadepuis quelques années est mise<strong>en</strong> cause. (source : Mouvem<strong>en</strong>tfrançais pour le planning familial)■ La discrimination résiste.Selon une <strong>en</strong>quête internationaleauprès de 3000 pati<strong>en</strong>ts séropositifsau VIH, 54 % refus<strong>en</strong>t der<strong>en</strong>dre publique leur séropositivitéet pour 83 % d'<strong>en</strong>tre eux, cettevigne expérim<strong>en</strong>taux sur une parcellede l'INRA, à Colmar, dénonçantune fausse concertation pourcet essai. Alors que l'INRAessayait de faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre qu'uneconcertation avait eu lieu <strong>en</strong> 2005avec les associations pour m<strong>en</strong>ercet essai, le tribunal de Strasbourga donné raison à France-Nature-Environnem<strong>en</strong>t qui avait portéplainte contre cet essai, interdisantla poursuite de l'essai et condamnantl'INRA à 1500 eurosd'am<strong>en</strong>des. Lors de l'audi<strong>en</strong>ce autribunal de Colmar du 7 octobre2009, Pierre Azelvandre a doncpu faire référ<strong>en</strong>ce à l'illégalité del'essai, alors que l'INRA indiquaitavoir fait appel, ce qui, selon sesavocats, susp<strong>en</strong>dait l'interdiction !Il est intéressant de noter que si laConfédération paysanne a sout<strong>en</strong>uPierre Azelvandre tout de suite,cela n'a pas été le cas d'autresorganisations. Ainsi, JacquesMuller, sénateur Vert, a dans unpremier temps condamné l'action…avant que les Verts Alsace,à la lecture du jugem<strong>en</strong>t deStrasbourg, n'apport<strong>en</strong>t finalem<strong>en</strong>tleur souti<strong>en</strong>. Le jugem<strong>en</strong>tétait annoncé pour le 27 octobre2009. Il a été repoussé au 19novembre 2009…représ<strong>en</strong>terait que 0,9 milliard.Les associations rappell<strong>en</strong>t aussique le chiffre d'affaires des opérateursa été <strong>en</strong> 2008 de 44,2 milliards,ce qui leur laisse une certainecapacité d'adaptation. Agirpour l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 2, rue duNord, 75018 Paris, tél. : 01 4031 02 37.■ Afsset : pas dangereux, maisquand même… Le 15 octobre2009, l'Afsset, Ag<strong>en</strong>ce françaisede sécurité sanitaire de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet du travail, a publié unnouveau rapport sur les ondes prov<strong>en</strong>antde la téléphonie mobile.Compilation d'un grand nombre desources et d'études, pour une fois,le rapport n'est pas dans le déni.Sans remettre <strong>en</strong> cause la téléphoniemobile, l'ag<strong>en</strong>ce recommandequand même de s'ori<strong>en</strong>ter vers unebaisse des expositions et uneréduction des usages. Reste queces améliorations doiv<strong>en</strong>t se faire"à des coûts économiquem<strong>en</strong>tacceptables", ce qui permet auxopérateurs de ne ri<strong>en</strong> faire. Lesassociations appréci<strong>en</strong>t ce pas <strong>en</strong>avant, mais critique le manque derespect du principe de précaution.attitude est liée à la crainte d'unestigmatisation sociale. Plus dequatre sondés sur dix ont estiméque l'annonce de leur séropositivitépourrait avoir des répercussionspouvant aller jusqu'à la rupturede relations familiales ouamicales. Un tiers sont inquietspour leur av<strong>en</strong>ir professionnel.(source : Mouvem<strong>en</strong>t françaispour le planning familial)Pollutionssans fin…Le 8 septembre 2009, l'Union europé<strong>en</strong>nelançait une alerte aprèsavoir découvert du lin OGM illégaldans de nombreux pays europé<strong>en</strong>sdont la France. Ce lin appelé FP967 ou Triffid conti<strong>en</strong>t trois gênesrésistant aux antibiotiques, ce qui ler<strong>en</strong>d impropre à la culture <strong>en</strong>Europe depuis 2004. L'<strong>en</strong>quête amontré qu'il v<strong>en</strong>ait du Canada…pays où il est pourtant interditdepuis 2001. Une étude réaliséedans le Bade-Wurtemberg, <strong>en</strong>Allemagne, montre que 39 % desprélèvem<strong>en</strong>ts sont contaminés.Gre<strong>en</strong>peace rappelle qu'<strong>en</strong> 2006, unriz OGM interdit avait déjà contaminéles stocks alim<strong>en</strong>taires. Sa destructionavait alors coûté plus d'unmilliard de dollars. L'associationrappelle égalem<strong>en</strong>t que des stocksde soja ont été bloqués dans lesports europé<strong>en</strong>s l'été 2009 à la suited'une pollution par un maïs interdit<strong>en</strong> Europe. Une nouvelle preuve, s'il<strong>en</strong> fallait une, que l'on ne peut plusarrêter un OGM une fois qu'il estmis <strong>en</strong> culture… même de l'autrecôté de l'Atlantique.


NanotechnologiesMascarade dedébat publicL'Etat français a lancé à l'automne2009 une campagne de communicationpour favoriser l'acceptabilitédes nanotechnologies,avec des réunions dans une vingtainede villes. Après avoir investidepuis des années dans ce domaineet alors que le plan Nano-Innov lancé par Sarkozy attribue70 millions d'euros à la rechercheet développem<strong>en</strong>t dès 2009 etprévoit la construction de nouveauxpôles d'excell<strong>en</strong>ce à Saclayet à Toulouse, il restait un détail àrégler : le risque d'opinion. Un siteinternet a été monté par le collectifgr<strong>en</strong>oblois Pièces et Maind'œuvre pour apporter un regardcritique sur cette mascarade dedémocratie m<strong>en</strong>ée par laCommission nationale du débatpublic, organe chargé de "fairepart<strong>ici</strong>per pour faire accepter" lesdécisions déjà prises. Le sitewww.nanomonde.org appelle auboycott total de ces pseudodébatset appelle à ne pas dev<strong>en</strong>irdes "résignés de la survie artif<strong>ici</strong>elledans le monde-machine".Les <strong>en</strong>jeux de l'acceptation desnanotechnologies sont imm<strong>en</strong>ses."Dans les laboratoires se fabriqueun nouveau monde, le nanomonde".Derrière les puces RFID, lesverres autonettoyants et lescrèmes solaires ultraperformantesse profile "un monde tout numérique,un ordinateur géant dontnous serons les rouages. Chaqueobjet, chaque élém<strong>en</strong>t du décor etdu paysage est connecté partoutet tout le temps à un vasteréseau : la réalité virtuelle remplacele monde, et l'artif<strong>ici</strong>el levivant. Dans ce monde ci, lanumérisation et l'interconnexionde chaque parcelle de la planète— objet, plante, animal, paysage,humain — nous placera sous surveillanceélectronique perman<strong>en</strong>te.Nous dev<strong>en</strong>ons transpar<strong>en</strong>ts,face à des pouvoirs opaques. Unbouleversem<strong>en</strong>t comparable, dupoint de vue historique, à l'introductionde l'électr<strong>ici</strong>té et de l'informatique; et du point de vue dela m<strong>en</strong>ace, au nucléaire, àl'amiante et aux OGM".Il y a certes une ironie à vouloirlutter contre la virtualisation dumonde et contre une fausse démocratie<strong>en</strong> passant par un siteinternet ! Mais les animateurs dece site très r<strong>en</strong>seigné propos<strong>en</strong>td'animer des réunions publiquescontre la tyrannie technologique.N'hésitez pas à leur demander. D<strong>en</strong>ombreuses dates sont déjà prévues.www.nanomonde.org ;contact@nanomonde.org . Pièceset Main d'œuvre, s/c les Bas-Côtés, 59, rue Nicolas-Chorier,38000 Gr<strong>en</strong>oble.La Poste<strong>en</strong> voie dedisparition ?Les syndicats se batt<strong>en</strong>t pour sauverce service public. 2,3 millionsde personnes ont voté à 90 %contre la privatisation.Mais même sans privatisation, lamodernisation fait déjà desravages. Selon les chiffres fournisBidocheAmis lecteurs de Sil<strong>en</strong>ce, si l’élevage industrielétait une <strong>en</strong>quête pol<strong>ici</strong>ère, il faudrait sansaucun doute parler de preuve. Oui, il existedes preuves manifestes, certaines, que des cerveauxnormalem<strong>en</strong>t constitués – semble-t-il – ont bel etbi<strong>en</strong> voulu cette horreur complète.Et parmi elles un film stupéfiant de bout <strong>en</strong> bout quej’ai eu la grande chance de découvrir dans le fatrasde l’Institut national de l’audiovisuel (INA).Cet institut stocke et gère notamm<strong>en</strong>t des imagestélévisées dont les plus anci<strong>en</strong>nes remont<strong>en</strong>t à la findes années quarante du siècle passé. Dans l’inoubliableSauver le bœuf, tiré de la série Eurêka de ladéfunte ORTF, nous sommes <strong>en</strong> 1970. La critiqueécologiste du monde, née après 1968, est <strong>en</strong>core balbutiante,et les acteurs de l’industrialisation de laviande sont <strong>en</strong>core fiers d’eux. Très.Le personnage principal de Sauver le bœuf, outrel’animal bi<strong>en</strong> sûr, est Raymond Février, Inspecteurgénéral de la recherche agronomique.Je raconte dans mon livre certaines scènes d’anthologiecont<strong>en</strong>ues dans ce qu’il faut bi<strong>en</strong> appeler un chefd’œuvre.Par exemple, comm<strong>en</strong>t un techn<strong>ici</strong><strong>en</strong> del’Inra plonge son bras dans un trou percé dans leflanc d’une vache vivante, qui conduit droit à sonrum<strong>en</strong>, l’un de ses estomacs. Par exemple, comm<strong>en</strong>tl’on obti<strong>en</strong>t des c<strong>en</strong>taines de milliers de veaux à partirde quelques paillettes du sperme congelé d’un taureaumort. Par exemple, comm<strong>en</strong>t l’on injectera des<strong>en</strong>zymes dans la viande, de manière à la prédigérerpour nous, les fainéants de la mandibule.Mais passons à la fin de cet extraordinaire docum<strong>en</strong>td’époque. Le journaliste pose une question qui sembled’abord si anodine qu’on l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d à peine. Mais <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dant l’oreille, cela donne ceci : "En regardant cesimages, on a parfois l’impression d’une sociétéconc<strong>en</strong>trationnaire, non ?". À ce mom<strong>en</strong>t, je dois vousdire que j’ai att<strong>en</strong>du la cinglante réplique de Février.Car <strong>en</strong> outre, et j’ai oublié de vous le dire, cet hommea toujours été <strong>en</strong>gagé à gauche, chez les socialistes,et <strong>en</strong> bonne logique, un tel comm<strong>en</strong>taire aurait dû lecingler comme une insulte.Aurait dû. En vérité, Février répond exactem<strong>en</strong>tcela : "C’est exact, exact. Nous avons un pouvoir trèspar la direction de la Poste, <strong>en</strong>tremai 2005 et août 2009, plus duQuand l’Inra disait la vérité surl’élevage conc<strong>en</strong>trationnairetiers des bureaux de poste ont étéfermés. On dépasse même la moitiédans certaines régions(Bourgogne, Pays de Loire,Poitou-Char<strong>en</strong>tes). Il restait au1 er septembre 2009, 10 600bureaux de poste dont 3500ouvr<strong>en</strong>t moins d'une demi-journéepar semaine.D'autres "progrès" sont <strong>en</strong>visagéscomme la suppression des tournéespure et simple : on devraitaller chercher son courrier à laPoste… Comme on le dit à ladirection : "on le fait bi<strong>en</strong> pouraller chercher son pain"… oui,mais de ce cas-là, il faut autantde bureaux de poste que de boulangeries! Et nous n'<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>onspas le chemin.grand sur la société desbovins, car avec un pèr<strong>en</strong>ous aurons 100 000 fils".Mais ce n’est pas tout. Lejournaliste se permet d’insister: "Mais ce pouvoir, nepourrait-on <strong>en</strong>visager quequelqu’un l’extrapole à lasociété des hommes ?".Alors Février se fait sublime,et répond : "Ri<strong>en</strong> n’estimpossible, mais il y a des obstacles.[…] Il faudrait une continuité extraordinaire dansune politique pour modifier la société des hommescomme on modifie aujourd’hui la société des poulets,des porcs et des bovins. […] Il faudrait compter, jep<strong>en</strong>se, un siècle au moins pour parv<strong>en</strong>ir à un telrésultat".Quelle réponse ! Ri<strong>en</strong> n’interdit que la logiqueconc<strong>en</strong>trationnaire gagne la société des hommes. Ilsuffit d’att<strong>en</strong>dre. Par bonheur, il existe égalem<strong>en</strong>t desagronomes moins ressemblants au docteur Folamourque Raymond Février. Roland Jussiau, LouisMontméas et Jean-Claude Parot (1) not<strong>en</strong>t de leurcôté : "[Si] l’on n’y pr<strong>en</strong>d pas garde, un problèmesurvi<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t avec la zootechnie qui, justem<strong>en</strong>t,cherche à tirer parti de la variabilité biologiquepour classer les individus animaux <strong>en</strong> vue de les“améliorer” : l’amélioration génétique, branche de lazootechnie, interprète les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> introduisantun classem<strong>en</strong>t, et donc de l’inégalité. Le vocabulairezootechnique, comme les notions qu’il recouvre, letraduit bi<strong>en</strong> ; mais pour des utilisateurs peu vigilantsde ce vocabulaire […] il y a grand risque d’une véritable“pollution” de l’esprit <strong>en</strong> matière d’hérédité".R<strong>en</strong>dez-vous le mois prochain.Fabrice Nicolino1. Cité dans L’Élevage <strong>en</strong> France. 10 000 ans d’histoire,Educagri, 1999.Fabrice nicolino est l'auteur du livre Bidoche, l'industriede la viande m<strong>en</strong>ace le monde (édition Les li<strong>en</strong>squi libèr<strong>en</strong>t, Paris)S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20092 5


EtiquetteénergieMise <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 1994, l'étiquetteénergie a provoqué une évolutioná Publ<strong>ici</strong>té d'EDF… à La Réuniondes appareils électroménagersvers les classes les plus économiques<strong>en</strong> énergie (A ou B). Mais<strong>en</strong> l'abs<strong>en</strong>ce d'évolution des critères,aujourd'hui tous les frigossont A avec des + pour compléter.Le rôle incitatif diminue. Pourrésoudre le problème, ne faudraitilpas adopter une formule commecelle de Minergie pour l'habitatoù les critères s'align<strong>en</strong>t sur lamoy<strong>en</strong>ne de ce qui est v<strong>en</strong>du.Comme la moy<strong>en</strong>ne se déplacevers le plus économique, on progressetoujours dans le bon s<strong>en</strong>s.Le MansLes VersluisantsL'association informelle Les Versluisants est née après un stagedes Désobéissants. Elle mène desactions de s<strong>en</strong>sibilisation contreles dép<strong>en</strong>ses d'éclairage inutile. Aplusieurs reprises, après <strong>en</strong> avoirinformé les magasins concernés,ils sont passés <strong>en</strong> soirée pouréteindre les <strong>en</strong>seignes qui fonctionn<strong>en</strong>tpour ri<strong>en</strong> dans la nuit.Plusieurs magasins ont acceptédepuis d'éteindre la nuit.Après une autre campagne contrel'éclairage nocturne de trois parcspublics éclairés la nuit alors qu'ilssont fermés, la mairie a fini pardécider d'éteindre les lampadaires.Celle-ci a prés<strong>en</strong>té aux représ<strong>en</strong>tantsdes Vers luisants un pland'amélioration de l'éclairage avecle remplacem<strong>en</strong>t progressif desboules lumineuses par des lampesdirigées vers le sol, la baisse d'int<strong>en</strong>sitélumineuse progressive surla ville…La suite surhttp://vers.luisants.over-blog.com.Budgets <strong>en</strong>trompe l'œilSelon Chantal Jouanno, présid<strong>en</strong>tede l'Ademe, qui s'exprimaitdans Les Echos du 14 septembre2009, le budget 2010 des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables devrait grimperde 70 <strong>en</strong> 2006 à 470 millions <strong>en</strong>2010. Selon elle, "au mêm<strong>en</strong>iveau que la recherche sur l<strong>en</strong>ucléaire". Mais il faut se méfierde ces estimations : où place-t-onla voiture électrique ou la pompeà chaleur ? les agrocarburantssont-ils une énergie r<strong>en</strong>ouvelable?Les jeunespour lesr<strong>en</strong>ouvelablesSelon le sondage annuel sur l'opinion,l'énergie et le climat duCommissariat général au développem<strong>en</strong>tdurable, 70 % desFrançais sont <strong>en</strong> faveur de l'"électr<strong>ici</strong>téverte", c'est-à-dire produiteà partir d'une source d'énergier<strong>en</strong>ouvelable. Ce taux varie avecl'âge : chez les plus de 70 ans, ilsne sont que 54 % pour, alors quechez les 18-25 ans, le taux monteà 83 %.D.R.CongoGold<strong>en</strong>MisabikoemprisonnéPour avoirpublié un rapportsur lesconditions devie des travailleursdansles mines d'uraniumdu pays,Gold<strong>en</strong>Misabiko a étécondamné le 21septembre 2009à un an d'emprisonnem<strong>en</strong>tdont huit mois avecsursis. Cette condamnation d'unmilitant des droits humains a provoquéde très nombreuses réactionsdans le monde et le souti<strong>en</strong>d'organisations comme Amnestyinternational. Le rapport del'ONG de Gold<strong>en</strong> Misabiko mettait<strong>en</strong> avant la corruption desfonctionnaires chargés d'autoriserl'ouverture des mines et notamm<strong>en</strong>tpour des contrats passés<strong>en</strong>tre le Congo et Areva.AllemagneRecul dugouvernem<strong>en</strong>tLe soir de sa réélection, AngelaMerckel avait annoncé qu'elleti<strong>en</strong>drait ses promesses <strong>en</strong> matièr<strong>en</strong>ucléaire : ne pas construire d<strong>en</strong>ouveaux réacteurs, mais mettre<strong>en</strong> cause le plan d'arrêt des réacteursexistants pour <strong>en</strong> prolongerla durée de vie. Une promesseélectorale qui n'aura pas durélongtemps : le 9 octobre 2009,elle annonçait qu'elle souhaitaitpr<strong>en</strong>dre son temps avant toutedécision. Il faut dire que les sondagesindiqu<strong>en</strong>t une large majoritéd'Allemands contre la remise<strong>en</strong> cause de la sortie du nucléaire,y compris dans son électorat :seuls 7% des Allemands estim<strong>en</strong>tque le nucléaire peut être unesolution énergétique pour l'av<strong>en</strong>ir.CadaracheGravesnéglig<strong>en</strong>cesPromis juré, dans les années1960, pour le lancem<strong>en</strong>t des premiersréacteurs nucléaires, lesautorités promettait que jamaisune molécule de plutonium nevi<strong>en</strong>drait nous polluer. C'est quecet élém<strong>en</strong>t radioactif est particulièrem<strong>en</strong>tdangereux : un millionièmede gramme suffit à provoquerun cancer du poumon !Seulem<strong>en</strong>t voilà, les promesses nesont que des promesses !Le 6 octobre 2009, le CAE,Commissariat à l'énergie atomique,a alerté les autorités…avec quatre mois de retard, pourleur annoncer qu'ils avai<strong>en</strong>t collectédans les poussières d'un atelierd'extraction du plutonium <strong>en</strong>démantèlem<strong>en</strong>t 39 kg de plutonium…au lieu de 8 kilos estimés.Une différ<strong>en</strong>ce qui a son importancepuisque cela permettrait defabriquer cinq bombesnucléaires !L'incid<strong>en</strong>t a été classé au niveau 2(sur 7) par l'Autorité de sûreténucléaire et a provoqué une nouvellepolémique : jamais de tellesquantités n'aurai<strong>en</strong>t dû ainsiéchapper à la surveillance et leCEA aurait dû alerter les autoritésbi<strong>en</strong> plus tôt. Le PS et lesVerts ont demandé une commissiond'<strong>en</strong>quête parlem<strong>en</strong>taire.Le démantèlem<strong>en</strong>t a étésusp<strong>en</strong>du : l'ATPu fournissait, jusqu'<strong>en</strong>2003, du plutonium pour leMox utilisé dans les réacteurscivils, mais un détournem<strong>en</strong>t militairereste toujours possible.Nouveau scandale le 25 octobre2009 : le CEA a annoncé avoirtrouvé égalem<strong>en</strong>t trop d'uranium<strong>en</strong>richi dans les poussières d'unautre atelier, STAR, ayant fonctionnéde 1994 à 2006 pour récupérercet uranium dans desdéchets prov<strong>en</strong>ant des réacteursUNGG, les premiers réacteursaujourd'hui arrêtés. Comme leplutonium, l'uranium <strong>en</strong>richi peutservir à faire des bombes atomiques.2 6 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Ö Maternité <strong>en</strong> Sierra LeoneD.R.Maternitéà risqueSi <strong>en</strong> Europe, seul un accouchem<strong>en</strong>tsur 2500 <strong>en</strong>traîne la mortde la mère, <strong>en</strong> Afrique, c'est unaccouchem<strong>en</strong>t sur c<strong>en</strong>t qui estmortel. Le plus mauvais taux est<strong>en</strong> Sierra Léone où une grossessesur huit se termine mal. Selon unrapport des Nations unies, publiéle 22 septembre 2009, le taux demortalité à l'accouchem<strong>en</strong>t estdirectem<strong>en</strong>t lié aux ressources dusystème de santé du pays, maiségalem<strong>en</strong>t à l'importance de lacorruption. Selon Amnesty internationalqui comm<strong>en</strong>te ce rapport,le taux de mortalité est aussilié à la place des femmes dans lasociété : plus leur statut est faible,plus les risques augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t.Une femmepour le"Nobel" del'économieElinor Ostrom, des Etats-Unis, estla première femme à recevoir le"Nobel" de l'économie. Elle a reçuce prix pour ses études sur l'économie<strong>en</strong> dehors des <strong>en</strong>treprises,notamm<strong>en</strong>t l'économie généréepar les communes. Rappelons quele prix "Nobel" d'économie n'existepas : c'est un prix remis par laBanque de Suède depuis 1968 <strong>en</strong>parallèle aux vrais prix Nobel etqui récomp<strong>en</strong>se presque uniquem<strong>en</strong>tdes économistes libéraux.CouverturevivanteLa couverture vivante lancée pourque chaque femme exprime sousforme d'un carré de patchworkune idée ou un témoignagedevrait faire, à la fin de l'action,au moins un kilomètre de long.Nous <strong>en</strong> avions montré des carrésdans notre numéro de septembre2009. L'opération se poursuit etdevrait donner lieu <strong>en</strong> mars 2010à la sortie d'un film prés<strong>en</strong>tant ladémarche. Le film sortira simultaném<strong>en</strong>tdans un grand nombrede pays. On peut <strong>en</strong> savoir plus <strong>en</strong>pr<strong>en</strong>ant contact avec La couverturevivante, Brasseurs de cage,bureau 18, ZA Brunelle, 26400Eurre, tél : 04 27 68 90 28,www.couverturevivante.org.Manifestationpour le droitdes femmesUne journée nationale de mobilisationpour les droits des femmess'est t<strong>en</strong>ue le 17 octobre 2009.Environ 10 000 personnes ontdéfilé à Paris sous la pluie, dontAnne Hidalgo, adjointe PS à lamairie de Paris, Marie-GeorgeBuffet (PCF), Olivier Besanc<strong>en</strong>ot(NPA), Jean-Luc Mélanchon(PG), Bernard Thibault (CGT),Gérard Aschiéri (FSU)… Marie-Pierre Martinet, secrétaire généraledu Planning familial, atémoigné des difficultés r<strong>en</strong>contréespar les femmes suite à lafermeture de nombreux c<strong>en</strong>tresIVG et sur le nombre de plus <strong>en</strong>plus nombreux d'<strong>en</strong>tre elles quidoiv<strong>en</strong>t se r<strong>en</strong>dre aux Pays-Basou <strong>en</strong> Grande-Bretagne (où ledélai est de 22 semaines de grossessecontre 12 <strong>en</strong> France). Elle adénoncé le comportem<strong>en</strong>t demédecins et de pharmaci<strong>en</strong>s quine rempliss<strong>en</strong>t par leur rôle deprév<strong>en</strong>tion au niveau de la contraception(refus de délivrance de lapilule). Des interv<strong>en</strong>ants ont égalem<strong>en</strong>tsouligné le "plafond deverre" qui empêche toujours l'accessiondes femmes aux hautesresponsabilités dans les emplois :seulem<strong>en</strong>t 34 % des cadres <strong>en</strong>France sont des femmes, lessalaires des femmes rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne inférieur de 26 % àceux des hommes.MontpellierCafé dug<strong>en</strong>reLes Cafés du g<strong>en</strong>re se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tles deuxièmes mardis de chaquemois de 18h30 à 20 h, auComptoir de l'Arc, place de laCanourgue, à Montpellier. Ils sontanimés par Françoise Mariotti,docteure <strong>en</strong> psychologie, psychotérapeutespécialiste des relationsfemmes/hommes. Contact : 06 8701 46 54.Quel traitéconstitutionneleuropé<strong>en</strong> ?Les Irlandais ont adopté lors d'undeuxième référ<strong>en</strong>dum imposé le 2octobre 2009, un Traité constitutionneleuropé<strong>en</strong>… qui n'est pasdans le même cadre que celuiadopté par les autres pays. Eneffet, ils ont obt<strong>en</strong>u certainesgaranties comme le mainti<strong>en</strong> deleur neutralité militaire, la possibilitéd'interdire l'avortem<strong>en</strong>t, laliberté de leur droit fiscal, la libertépour leur éducation… Comme iln'était pas possible de mettre celadans le traité lui-même au risquede repr<strong>en</strong>dre la procédure à zéro,le gouvernem<strong>en</strong>tirlandais a obt<strong>en</strong>uque ces modificationssoi<strong>en</strong>t<strong>en</strong>registrées dansle cadre desNations Unies, cequi obligerait, <strong>en</strong>principe, l'Europerégie par le traitéeuropé<strong>en</strong> à lesrespecter ! Dans le protocole desNations Unies, on peut lire que :"Le traité de Lisbonne ne prévoitpas la création d’une armée europé<strong>en</strong>n<strong>en</strong>i de conscription pour unequelconque formation militaire" <strong>en</strong>appar<strong>en</strong>te contradiction avec letexte du traité qui parle lui d'un"effort constant du budget de ladéf<strong>en</strong>se europé<strong>en</strong>ne". Irions-nousdonc vers une déf<strong>en</strong>se non armée ?Ne rêvons pas, il est dit que pour<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> application le protocole"irlandais" doit d'abord être ratifiémaint<strong>en</strong>ant par les 26 autresEtats-membres… ce qui va sansdoute relancer discrètem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>d'autres négociations de couloir.En avons-nous fini avec le Traité ?Le présid<strong>en</strong>t Tchèque a miscomme condition à sa signaturede modifier une partie du textesur la question des droits del'homme. La Cour constitutionnelleallemande a demandé des modifications,certains articles remettant<strong>en</strong> cause la notion de souverainetédu pays… Les recourssont <strong>en</strong>core nombreux.Resterait aussi à savoir pourquoiles Irlandais ont voté deux fois, lesFrançais une fois, d'autres zérofois ? Qui peut <strong>en</strong>core donner unedéfinition de la démocratie ?G<strong>en</strong>ève :Sortir del'OMCDu 30 novembre au 2 décembre2009, se ti<strong>en</strong>t à G<strong>en</strong>ève la 7 econfér<strong>en</strong>ce ministérielle del'Organisation mondiale du commerce.De très nombreuses organisationsappell<strong>en</strong>t à des manifestationsà cette occasion, notamm<strong>en</strong>tpour rappeler les oppositions despeuples depuis dix ans avec le blocagede Seattle. Une grande manifestationdevrait se t<strong>en</strong>ir le 28novembre à 14h, place Neuve, etse poursuivre par des actions deblocage p<strong>en</strong>dant la semaine.Une pétition circule <strong>en</strong> Francepour demander à l'Etat depr<strong>en</strong>dre la décision de se retirerde l'OMC… sachant que le peupl<strong>en</strong>'a jamais été consulté pour yadhérer. Pétition sur le sitewww.m-pep.org.TunisieDictatureminableLe 25 octobre 2009, B<strong>en</strong> Ali aété réélu pour un cinquième mandatavec 89,62 % des voix et unepart<strong>ici</strong>pation de 89,4 % des électeurs! C'est vraim<strong>en</strong>t minable ! Ilpourrait au moins faire semblantd'être démocrate. Qu'il pr<strong>en</strong>neexemple sur Ali Bongo qui n'a fait"que" 47 % au premier tour !D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20092 7


Pays BasqueContre laligne à grandevitesseEnviron 10000 personnes ont défiléle 17 octobre 2009 à Bayonnepour demander l'abandon du projetde ligne à grande vitesse (LGV). Detrès nombreux élus étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tspour rev<strong>en</strong>diquer une simple améliorationdes voies existantes.Notre-Damedes-Landes■ L'aéroport va peser sur lacampagne des élections régionales.Lors d'un conseil mun<strong>ici</strong>palqui s'est t<strong>en</strong>u à Nantes le 16octobre 2009, les t<strong>en</strong>sions autourdu projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ont montré l'effritem<strong>en</strong>tdes relations au sein dela majorité mun<strong>ici</strong>pale. Dans unbâtim<strong>en</strong>t sévèrem<strong>en</strong>t gardé pouréviter une action possible des opposants,les élus ont débattu p<strong>en</strong>dantdeux heures. Alors que le Modemlocal a pris position dès ce printempscontre le projet, les Verts etles Alternatifs étai<strong>en</strong>t restés solidairesdu maire Jean-Marc Ayraultjusqu'à l'été. La mobilisation sur leterrain les a poussés à s'<strong>en</strong>gager.Les Verts ont avancé à ce conseilmun<strong>ici</strong>pal l'idée d'un référ<strong>en</strong>dumlocal. Quelques élus PS de l'agglomérationayant rejoint le Parti deGauche, ils ont repris leur libertéde parole et se sont aussi prononcéscontre le nouvel aéroport. Agauche, seule une partie du PS etle PC continu<strong>en</strong>t à sout<strong>en</strong>ir ce projetaujourd'hui anachronique (letrafic aéri<strong>en</strong> est <strong>en</strong> baisse <strong>en</strong>France). A droite, pour le mom<strong>en</strong>t,off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t les élus UMP souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tle projet, mais ils craign<strong>en</strong>tque le FN s'empare du dossier,ce qui les obligerait sans douteà revoir leur discours.Jean-Marc Ayrault s'est <strong>en</strong>foncé <strong>en</strong>disant qu'il a été élu <strong>en</strong> 2008 pourréaliser cet aéroport, les opposantslui rappell<strong>en</strong>t que cette promessefigurait <strong>en</strong> 11 e position… et qu'à la9 e on trouvait la modernisation dela gare de Nantes, mesure quisemble plus urg<strong>en</strong>te, plus écologiqueet qui n'a pour le mom<strong>en</strong>tpas vu l'ombre d'un projet. Les élusdu Modem ont demandé au mairepourquoi il voulait investir autantpour les 10 % qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l'avionet qu'il ne fait ri<strong>en</strong> pour les 90 %qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le train ?460 élus de l'agglomération ou deplus loin, de toutes t<strong>en</strong>dances politiques,ont déjà pris position contrela poursuite de ce projet depuisl'appel lancé au début de l'été. Lesinitiateurs de l'appel espèr<strong>en</strong>tatteindre mille signatures avant lesprochaines élections régionales.Le 17 octobre 2009, lors d'un premiermeeting de Jacques Auxiette,présid<strong>en</strong>t socialiste du conseilrégional Pays de Loire, trois opposantsà l'aéroport qui avai<strong>en</strong>tdéroulé une banderole dans la salleont été violemm<strong>en</strong>t expulsés par leservice d'ordre. Une plainte a étédéposée : un militant a eu une journéed'interruption de travail, unedeuxième deux jours.■ Alternatives peu coûteuses.Lors de l'occupation de l'aéroportde Nantes, le 8 août 2009, nousavons pu constater qu'un avion surcinq est à destination de Roissy.Le TGV existe bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre Nanteset Paris, mais s'arrête àMontparnasse. Une simple prolongationjusqu'à Roissy permettraitdonc de baisser de 20% les volsau départ de Nantes… Sur cettecourte distance, le TGV est <strong>en</strong>effet alors plus rapide.■ Des pilotes qui n'y croi<strong>en</strong>tpas ! Le quotidi<strong>en</strong> Ouest-France aeu la bonne idée de demander àdes commandants de bord d'avionsqui se pos<strong>en</strong>t à Nantes-Atlantique,ce qu'ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t du projet deNotre-Dame-des-Landes (éditiondu 6 octobre 2009). Les réponsessont significatives : pour eux ceprojet n'a d'autre explication quel'égo des élus. Ils ne compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas les projections de trafic alorsqu'au mieux <strong>en</strong> Europe, celui-ci nemonte que de 1% par an. Ils compar<strong>en</strong>tavec l'aéroport de Londres-Gatwick, qui avec une seule piste— comme Nantes-Atlantiqueaujourd'hui — accueille 34 millionsde passagers alors queNantes n'<strong>en</strong> est qu'à 2,7 millions !Le survol de la ville dénoncécomme dangereux par les élus ?Pas plus qu'à Paris, Amsterdamou Toulouse ! La deuxième piste ?Il y <strong>en</strong> a une à Bordeaux qui nesert à ri<strong>en</strong>. Le trafic n'a aucunechance de saturer la piste actuelle.D.R.Que peut-ilsortir deCop<strong>en</strong>hague ?Le sommet de Cop<strong>en</strong>hague doit<strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher ce qui doit se passeraprès 2012, date à laquelle se termin<strong>en</strong>tles accords — très insuffisants— de Kyoto. Globalem<strong>en</strong>t,les experts s'accord<strong>en</strong>t pour direque l'objectif est de l'ordre de40 % de baisse des émissions auniveau mondial d'<strong>ici</strong> 2020. Un<strong>en</strong>jeu énorme qui nécessiterait desmesures radicales.Les réunions préparatoires, àBangkok puis à Barcelone, ontmontré que les <strong>en</strong>jeux sonténormes et les stratégies diverses.Car si tous les Etats dis<strong>en</strong>t qu'ilfaut faire quelque chose… tout lemonde essaie que ce soit l'autrequi fasse les efforts.Ainsi, des pays du Nord propos<strong>en</strong>tque l'on pr<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> compte lesseuls chiffres réc<strong>en</strong>ts d'émissionsde gaz à effet de serre… et quechacun soit obligé de baisser de40 % , sans t<strong>en</strong>ir compte desémissions historiques depuis larévolution industrielle ni desniveaux actuels d'émission. Despays du Sud demand<strong>en</strong>t que soitfait un bilan par pays depuis unsiècle et demi et que l'on leur laisseémettre autant que les pays duNord avant de devoir faire desrestrictions. Des Etats du Nordavanc<strong>en</strong>t une réponse techniquem<strong>en</strong>tcompliquée pour essayer d<strong>en</strong>e pas trop nuire à leur industrie.Des pays du Sud avanc<strong>en</strong>t l'idéesimple que chaque individu a droitaux mêmes émissions… ce quipénaliserait les pays les plusriches (un Etatsuni<strong>en</strong> émettant dixfois plus qu'un Indi<strong>en</strong>, tr<strong>en</strong>te foisplus qu'un Mali<strong>en</strong>).Si l'on veut obt<strong>en</strong>ir une réductiondes inégalités dans le monde, c'estbi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t cette dernièreposition qu'il faut <strong>en</strong>courager. Lespays du Sud, même s'ils sont nombreux,ne dispos<strong>en</strong>t pas des moy<strong>en</strong>snécessaires pour résister à l'int<strong>en</strong>secommunication des pays du Nord.Des associations du Nord essai<strong>en</strong>tde relayer cette position de "justiceclimatique". Mais elles n'ont pourelles que le nombre… et pas lesmoy<strong>en</strong>s de communication.Il est fort probable qu'il ne sorteri<strong>en</strong> d'autres de Cop<strong>en</strong>hague que d<strong>en</strong>ouveaux r<strong>en</strong>dez-vous… et que lesémissions de gaz à effet de serrecontinueront à croître, commeactuellem<strong>en</strong>t, de 3 % par an.Paris-Cop<strong>en</strong>hagueà véloGuillaume Dimanche, artiste intéressépar les performances <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec les questions d'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>test parti le 22 novembre 2009 del'aéroport Charles-de-Gaulle àParis pour rejoindre à vélo l'aéroportde Cop<strong>en</strong>hague, 15 jours et1300 km plus tard. Tout au long dutrajet, il réalisera photos et vidéossur la question du changem<strong>en</strong>t climatiqueet donne r<strong>en</strong>dez-vous àson arrivée à tous les cyclistes quile veul<strong>en</strong>t. Guillaume Dimanche,107, rue Molière, 94200 Ivry-sur-Seine, tél : 06 85 92 63 15,http://cdg2cph.over-blog.com/.Jeûne pourle climatUne soixantaine de personnes, deonze pays différ<strong>en</strong>ts, ont comm<strong>en</strong>céun jeûne de s<strong>en</strong>sibilisation le 2novembre 2009, pour l'ouverturedes dernières négociations àBarcelone, et <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le poursuivrepour certains jusqu'à la findu sommet de Cop<strong>en</strong>hague, le 19décembre 2009. Ils appell<strong>en</strong>t àune journée de jeûne partout oùc'est possible, le 7 décembre2009. Pour <strong>en</strong> savoir plus :www.climatejusticefast.com.2 8 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Miguel MedinaArmes nucléairesIsraël épingléeL'AIEA, Ag<strong>en</strong>ce internationale del'énergie atomique, chargée parl'ONU de veiller à la non-proliférationdu nucléaire dit "civil", aadopté le 18 septembre 2009, unerésolution par 49 voix contre 45condamnant Israël et son armem<strong>en</strong>tatomique. Cette résolutionrappelle qu'"Israël s'est dotée dela bombe atomique sans que descomptes <strong>en</strong> soi<strong>en</strong>t demandés parla communauté internationale, àl'inverse de l'Iran". Israël n'ajamais signé le Traité de non-proliférationet nie avoir l'arme atomique.A quand des inspections <strong>en</strong>Israël ? Et <strong>en</strong> France ? (source :Radio France International, 18septembre 2009)áAfghanistanPour le retraitdes troupesLe 7 octobre 2009 à Paris, ausiège d'une ag<strong>en</strong>ce de recrutem<strong>en</strong>tde l'armée de terre française, uneoccupation a eu lieu pour marquerle 8e anniversaire de l'<strong>en</strong>trée destroupes occid<strong>en</strong>tales <strong>en</strong>Afghanistan et pour dénoncer latotale inefficacité de cette guerre.Des militants du Mouvem<strong>en</strong>t de lapaix, du Cedetim, du NPA, d'Agircontre la guerre, d'Americanagainst the War. Les militants ontjeté du faux sang sur les vitrinespour rappeler que les "dommagescollatéraux" ont fait des milliersde morts. Treize militants ont étéarrêtés brièvem<strong>en</strong>t et inculpéspour "dégradations de bi<strong>en</strong>spublics <strong>en</strong> réunion". Plus d'infossur le site www.otan-non.org.Tuer ? Un jeud'<strong>en</strong>fant !Depuis les origines des jeux vidéo,les armées ont eu consci<strong>en</strong>ce dedét<strong>en</strong>ir un outil important pourconvaincre les jeunes de s'<strong>en</strong>gager.Alors que les simulateurs de combatcoût<strong>en</strong>t cher, les jeux vidéooffr<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant un niveau desimulation correct pour un premierniveau d'<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t.Certains programmes de l'arméeaméricaine comme TankI sontdev<strong>en</strong>us des jeux commercialisés.Aujourd'hui, outre de très nombreuxjeux <strong>en</strong> ligne qui permett<strong>en</strong>t,via la surveillance d'internet,d'<strong>en</strong>voyer des messages ciblés pourrecruter les joueurs, les arméespropos<strong>en</strong>t aussi des jeux <strong>en</strong> ligne.C'est le cas <strong>en</strong> France où uneludothèque est disponible sur lesite de l'armée de terre.Evidemm<strong>en</strong>t, ces jeux sont p<strong>en</strong>séspour dédramatiser la mort de l'<strong>en</strong>nemi.Les jeunes qui se feront piégerauront tout le temps, sur leterrain, de découvrir qu'il n'existepas de touche "nouvelle partie"lorsque l'on s'est fait desc<strong>en</strong>dre.La revue Damoclès a publié undossier de 12 pages sur le sujetque l'on peut obt<strong>en</strong>ir (contre 2,5euros) auprès de Damoclès, 187,montée de Choulans, 69005 Lyon,tél. : 04 78 36 93 03.à Les jeux proposés sur le site de l'armée de terre.Vivre <strong>en</strong>semble■ Bourgogne (sud). Propose logem<strong>en</strong>tT2 duplex 50 m 2 , neuf, contre aide aujardinage-bricolage et ménage, danspropriété confortable, plein sud, à personneseule ou couple. Bref séjour possible,lepoub71@yahoo.fr, tél : 03 85 7992 17.■ Indre : projet de construction d'unéco-lieu et c<strong>en</strong>tre écologique dans le parcnaturel de la Br<strong>en</strong>ne, avec c<strong>en</strong>tre de formationet chambres d'hôtes. Toute personneintéressée pour habiter ce lieu etdévelopper de l'artisanat, du commerceécologique peut pr<strong>en</strong>dre contact avecChristian, tél. : 02 54 38 32 85 ou 0662 58 82 09.■ V<strong>en</strong>dée, cherchons lieu et/ou personnespour donner vie à un éco-lieu.Habitat groupé, partagé, multigénérationnel.Nous contacter : 06 32 00 58 84,tél. : 02 51 40 63 67, melhimail@wanadoo.fr.■ Puy-de-Dôme. Groupe constitué de 4personnes cherche familles pour compléterécolieu <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir. Terrain sur le territoiredu Parc naturel régional des volcansd' Auvergne, habitats groupés etmitoy<strong>en</strong>s, avec certaines parties communes(atelier/local technique/buanderie...)ainsi qu'une yourte pour un "espacecommun de convivialité". Projet delogem<strong>en</strong>ts passifs avec des matériauxécologiques et dans un état d'esprit solidaire.Chantier part<strong>ici</strong>patif : autoconstructionpartielle. Possibilité de bailleursocial (<strong>en</strong> cours de discussion).Cherchons de préfér<strong>en</strong>ce familles avec<strong>en</strong>fants, mais écoutons toute motivationréelle... Contact : ecolieu63@gmail.comou 04 73 26 78 15.R<strong>en</strong>contres■ Réf. 374.01. Homme, 38 ans, vivantdans les Pyrénées-Ori<strong>en</strong>tales, cherchefemme goût pour la vie à la campagne,la discussion et le respect mutuel. Je suisun néo-rural, j'aime rire, j'aime le seconddegré. Dans mon métier, je travaille àm'occuper d'autrui. Je n'ai pas d'<strong>en</strong>fant.Je suis quelqu'un de sérieux et d'att<strong>en</strong>tionné.Pour <strong>en</strong> savoir plus, écrire à larevue qui transmettra.Recherche■ Cherche yourte bon état pour constituerune chambre supplém<strong>en</strong>taire à l'habitation.Contact : 06 64 19 96 15.■ Je souhaite réaliser un projet humanitairedans le cadre du volontariat <strong>en</strong>Afrique francophone sur un sujet précis :la maîtrise des énergies et l'électrificationd'un village. Je cherche des ONG,associations locales, conseils…jaquy.mathurin@live.fr, tél : 06 66 4614 13.Immobilier■ Alsace (67). En vue démarrage activitéartisanale afin d'harmoniser viequotidi<strong>en</strong>ne et travail, couple proche dela nature cherche à acheter unemaison/anci<strong>en</strong>ne ferme à l'écart, avecterrain, source. Secteur cantons de Barr,Villé et Sélestat. Faire offre : MrRaoulx, tél. : 03 88 08 07 92.■ Vaucluse. A 900 m du Mont-V<strong>en</strong>toux,côté sud, v<strong>en</strong>ds maison 140 m 2 + dép<strong>en</strong>dancesur 3,8 ha de forêt. Electr<strong>ici</strong>téphotovoltaïque, eau par récupération(projet d'adduction <strong>en</strong> cours), chauffageau bois. Très beau lieu, calme et isolébi<strong>en</strong> que proche des axes routiers. Miseà prix : 200 000 €. Tél. : 04 80 64 0086, 06 18 89 75 95.■ Vosges. Petite ferme traditionnelle demontagne, exposition sud, <strong>en</strong> haut d'unvallon très préservé, maison anci<strong>en</strong>ne,Gratuites : Les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés. Elles sont égalem<strong>en</strong>t gratuites pour les offres d'emplois. Pour passer uneannonce, joindre le bandeau d'expédition qui <strong>en</strong>toure la revue ou joindre un chèque correspondant à un abonnem<strong>en</strong>t. Taille des annonces : Nousvous demandons de faire le plus concis possible. Au delà de 500 signes, nous nous réservons le droit de faire des coupes. Délais : Les dates de clôturesont indiquées <strong>en</strong> page "Quoi de neuf", page 2. Prévoir <strong>en</strong>viron deux mois <strong>en</strong>tre l'<strong>en</strong>voi d'une annonce et sa publication. Dom<strong>ici</strong>liées : Sil<strong>en</strong>ceaccepte les annonces dom<strong>ici</strong>liées à la revue contre une part<strong>ici</strong>pation de 5 € <strong>en</strong> chèque. Pour répondre à une telle annonce, mettre votre réponsedans une <strong>en</strong>veloppe. Ecrire sur cette <strong>en</strong>veloppe au crayon les référ<strong>en</strong>ces de l'annonce, puis mettre cette <strong>en</strong>veloppe dans une autre et <strong>en</strong>voyer le toutà la revue. Sélection : Sil<strong>en</strong>ce se réserve le droit de ne pas publier les annonces qui lui déplais<strong>en</strong>t.sobrem<strong>en</strong>t restaurée <strong>en</strong> 1980, <strong>en</strong>touréede 5 ha de terrain assez p<strong>en</strong>tu, pâtures,verger, jardins et bois. Possibilité de disposerde 5 ha supplém<strong>en</strong>taires, immédiatem<strong>en</strong>tadjac<strong>en</strong>ts et <strong>en</strong> friche.Convi<strong>en</strong>drait pour un projet de vie etd'activité diversifiée. 180 000 € àdébattre, tél. : 03 29 25 96 11.A v<strong>en</strong>dre■ L'association Vivre 13 d'Aubagnev<strong>en</strong>d son bibliobus itinérant alternatif :bus anglais à étage, bon état, aménagélieu de vie 35 m 2 habitables, escalierintérieur, Leyland diesel 1957, cartegrise véhicule de collection, permis PL,15 000 €. Tél. : 04 42 03 41 44.■ Nous vous proposons de créer votresite web à un prix associatif [5 pages,installation : 90 €, m<strong>en</strong>sualités : 6 €].Pour certaines associations sans butlucratif et sous conditions (notamm<strong>en</strong>tobjet de l'asso), nous pourrons aller jusqu'àcréer gratuitem<strong>en</strong>t et appliquer uneremise de 50 % sur les frais d'hébergem<strong>en</strong>t.Notre but <strong>en</strong> tant que prestataireest de permettre à des petites structuresd'avoir un premier site web à faible coût.Celui-ci étant évolutif et facilem<strong>en</strong>tgérable par l'association. AlterNet estune association, sans but lucratif, qui n'apas de salarié. www.lassociation.org.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20092 9


Fête foire salonFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudfilmmanif bio décroissance politique/débatsFête foire salonénergieHabitats a n t énon-viol<strong>en</strong>ce / paixénergie musique educationsantéénergiep o li t i q u e,nord-suds o c i é t éénergie musique educationf ê t e s , foi r e s ,s a l o n sFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéHabitatnord-sudfilmnon-viol<strong>en</strong>ce / paixmanif bio décroissance politique/débatsformationsanténord-sudd a n s l a r u eh a b i t a tFête foire salonHabitat formationn o r d / s u dnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantépaixHabitatsantéénergie<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tsantéeducationdécroissanceénergie musique educationLille : 9 e journées Colores,jusqu'au 5 décembre, thème del'année : les femmes. ExpoPortraitsfemmesdespectacleénergiefemmes au Pérou jusqu'au 4décembre au Cinéma Le Méliès, c<strong>en</strong>trecommercial du Triolo, le 5 décembre à lasalle Le Gymnase, 7, place Sébastopol.1 er Fête foire salondécembre, à 20h au Méliès, film MariaBethania (Brésil), à 21h45 : film Hasta el<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tultimo trago…Corazon (Mexique). 2décembre : confér<strong>en</strong>ce la lutte pour ledroit à l'avortem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France et <strong>en</strong>Arg<strong>en</strong>tine à 20h, à la MRES, 23, rueGosselet. 3 décembre au Méliès, à 20h :Chega de Saudade (Brésil), à 21h30 :film El camino (Nicaragua). 4 décembre,Fête foire salonà 20h, à la maison de l'éducation perman<strong>en</strong>te,1, place Georges-Lyon, confér<strong>en</strong>ceénergieAmérique latine, des femmes <strong>en</strong> résistance.5 décembre à partir de 14h, la salle LeGymnase, Village Colores avec une vingtained'associations, ateliers,filmconfér<strong>en</strong>ces…à 21 h, concert Yemaya la banda(salsa féminine), <strong>en</strong>trée à prix libre.Colores Latino Americanos, 26, place de la<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tNouvelle-Av<strong>en</strong>ture, 59000 Lille, tél. : 0624 01 13 40 ou 09 50 24 30 88,énergiewww.colores-latino.com.Gironde : bronzes du Burkina,jusqu'au 12 décembre à labibliothèque de Saint-Laur<strong>en</strong>tMédoc, nord-sud exposition de l'artiste burkina-Fête foire salonbais Bamadou Traoré. Collectif semainede solidarité internationale, 31, rue Charlesde Gaulle, 33112 Saint-Laur<strong>en</strong>t Médoc,tél. : 05 <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t 56 59 96 74.politique/débatsfilmVal d'Oise : déf<strong>en</strong>seurs desdroits humains, jusqu'au20 décembre à la mairied'Eragny-sur-Oise, non-viol<strong>en</strong>ce / paix exposition sur lessanténord-sudBrigades de paix internationales et desénergiedéf<strong>en</strong>seurs formation des droits humains déf<strong>en</strong>duspar Amnesty international.Amnesty international, maison de quartierdes Touleuses, 95000 Cergy.nord-sudDrôme : des murs <strong>en</strong>tre leshommes, jusqu'au 31 janvier,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>texposition créée par le Muséemanif bio décroissance politique/débatspolitique/débatsinternational de la Croix-Rouge et duCroissant rouge de G<strong>en</strong>ève, à l'occasionFête foire salondes 20 ans de la chute du mur deformationBerlin. 8 murs prés<strong>en</strong>tés : <strong>en</strong>tre lesdeux Corée, à Chypre, <strong>en</strong> Irlande duNord, au Sahara occid<strong>en</strong>tal, à la frontière<strong>en</strong>tre Etats-Unis et Mexique, filmformationàénergie musique educationeducationFête foire salonfilmdécroissanceénergie<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tMellila et Ceuta au Maroc, <strong>en</strong>tre lePakistan et l'Inde, <strong>en</strong>tre Israël etPalestine. C<strong>en</strong>tre du patrimoine arméni<strong>en</strong>,14, rue Louis-Gallet, 26000Val<strong>en</strong>ce, tél. : 04 75 80 13 00,www.patrimoinearm<strong>en</strong>i<strong>en</strong>.org.Fête foire salonHabitatfilmHabitatformationPuy-de-Dôme : éco-habiter<strong>en</strong>semble, 30 novembre et 1 erdécembre, salle des fêtes etfilmsalle Habitat de la Galipote non-viol<strong>en</strong>ce / paix à Beaumont, forumdépartem<strong>en</strong>tal sur l'habitat coopératifFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixécologique et solidaire. V<strong>en</strong>dredi 30 à9h45 : concevoir un habitat collectif <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t etécologique : à 11h30 énergie : Vivre, habiter ettravailler sur un même lieu ; à 14h :Vivre <strong>en</strong>semble, modes de gestion etfilmmédiation ; à 16h : ateliers sur lesfinances, le juridique, les assurances, lamise <strong>en</strong> œuvre. Mardi 1 er à 9h : mettre<strong>en</strong> œuvre un habitat <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t coopératif. Après-énergie musique educationmidi : suite des ateliers. UniversitéénergiePopulaire et Citoy<strong>en</strong>ne 63, 3, rueGauthier de Biauzat, 63000 Clermont-Ferrand, Frédéric Schlotterbeck, tél. : 0607 78 72 83.Essonne : ultimatum climatique,1 er décembre à20h30, salle Georges-Brass<strong>en</strong>s,35, av<strong>en</strong>ue de la Terrasse, àFête foire salonHabitat<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tJuvisy-sur-Orge. Débat sur les actionsà m<strong>en</strong>er vis-à-vis du sommet deCop<strong>en</strong>hague sur le climat. Attac-Essonne, www.local.attac.org/attac91.filmmanifpolitique/débatsbio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfemmesspectacleHabitatFête foire salongie des arbres et approches bio et biodyna-énergie musique educationFête foire salonénergieénergie formationmusique educationmique. Le chant des arbres, chemin Pimayon,film<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfilmfemmes spectacle film, spectacle, ccultureSaint-Angel, pièce de théâtre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> un acte àénergieAlpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce :filmnon-viol<strong>en</strong>ce / paixHabitatFête / paix santéFête foire salondécroissance politique/débatsmanif bio foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ceénergie musique education<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnon-viol<strong>en</strong>ce formation / paixsantésanténord-sudfil m s , s p e c t a c l e s ,consommer, produire, employer/insérer,épargner/financer, informer/s<strong>en</strong>sibiliser,V<strong>en</strong>drediforum professionnel sur le développem<strong>en</strong>tterritorial solidaire ; samedi :forum grand public sur les métiers del'économie sociale et solidaire.ADEPES, Ag<strong>en</strong>ce régionale pour le déve-formationnord-sudénergieénergie musiqueénergies, 562, av<strong>en</strong>ue du Grand-Ariétaz,educationFête loppem<strong>en</strong>t foire salonHabitatet la promotion formation non-viol<strong>en</strong>ce / paixpolitique/débatsde l’économie santémanif bio décroissanceénergief e m m e s<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tp a i xHabitatfemmes spectacle Fête foire salonfilm, spectacle, ccultur<strong>en</strong>ord-sudnord-sudc u l t u r e04100 Manosque, www.arbobio.com.Habitat Corrèze non-viol<strong>en</strong>ce : travailler / paix peu, vivrebeaucoup, 1 er santéet 3 décembre àSaint-Flour-de-Mercoire, le 2 àpartir d'une adaptation de L’Augm<strong>en</strong>tation,de Dino Buzzati. Théâtre La Chélidoine, tél. :film<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tmanif bio décroissance politique/débats<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t05 55 72 55 84 www.lachelidoine.fr.repas brésili<strong>en</strong> (6 €) puisFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéMay<strong>en</strong>ne : les agro-carburants,conduire ou se nour-22 ,place du Salin, 31000 Toulouse, tél. :concert nord-sud de musique brésili<strong>en</strong>ne. Friture,énergieénergie musique education<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudrir, 1 er décembre à 17h, authéâtre mun<strong>ici</strong>pal de May<strong>en</strong>ne, confér<strong>en</strong>ce-débatfilm avec Ambroise Mazal,énergie musique educationchargé de mission souveraineté alim<strong>en</strong>tairedu CCFD-Terre solidaire (Comitécatholique contre la faim et pour leHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanté<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdéveloppem<strong>en</strong>t). Casi 53, 37, rueFêteVictor,foire salonénergieénergie musique education53000 Laval, tél. : 02 43 53 81 54.Toulouse : OPA sur l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tde l'économie, 2énergieénergie musique educationdécembre, 20 h, à l'ESC, film 20boulevard Lascrosses (M° Compans-Caffarelli), confér<strong>en</strong>ce de Jean-PierreformationMalrieu. GREP-MP, 5, rue des Gestes,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tBP 71340, 31013 Toulouse cedex 6,énergieénergie musique educationénergie<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t tél. : 05 61 13 60 61, www.grep-mp.org.Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixAngers : Bazar santé divers, nord-sud 2 au26 décembre, esplanade duquai Ligny, sous des yourtes,prés<strong>en</strong>tation du Habitattravail d'artistes non-viol<strong>en</strong>ce / paix tra-filmmanif bioFête foire salondécroissance politique/débatssantéénergi<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>ce / paixfilmmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatsvaillant manif à partir bio de matériauxdécroissanc<strong>en</strong>aturels,politique/débats<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tde récupération, d'associations et d'alternativesà la folie de la consommatricede décembre. Restauration bio, toilettesfilm sèches, spectacles… Bazarénergie musique educationdivers, Association Vaisseau Tomate, auformationBourgneuf 49320 Grézillé. tél. : 02 41 7806 45, http://bazardivers.canalblog.com.Paris : femmes aujourd'hui,égales et différ<strong>en</strong>tes, 2décembre à 20h30 au Moulin àfemmesspectaclecafé, 9, place de la Gar<strong>en</strong>ne (14e,M°Pernety). Prés<strong>en</strong>tation de vidéos,docum<strong>en</strong>taires Habitat ou non-viol<strong>en</strong>ce de création, / paix par la compagnieKaël, et du travail d’ateliers autoursantédes inégalités hommes/femmes et despetites et grandes viol<strong>en</strong>ces faites auxfemmes.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tSuivie d’un débat. Cie Klein/Leonarte,15, rue H<strong>en</strong>ri-Monnier, 75009 Paris,www.egalesetdiffer<strong>en</strong>tes.com.Fête foire salonTarn-et-Garonne : un autrepaysage énergétique estpossible, 2 décembre à 20 h àHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéla salle du Moulin, à Moissac, confér<strong>en</strong>ce-débatavec Christian Couturierfilménergie musique educationsanténord-sudde l'association Négawatt. Attac Bas-Quercy, BP11, 82200 Moissac, tél. : 0563 04 99 21 ou 05 63 04 28 44.Fête foire salonfilmnord-sudbio décroissance politique/débatsmanifmanif bio décroissance politique/débatssantéénergie musique education3 0 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009manif bio décroissance politique/débatsBas-Rhin : compost. 3 décembreà 8h30 au C<strong>en</strong>tre d'ini-B i onord-sudénergietiation à la nature et l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tde Munchhaus<strong>en</strong>. Pourquoi eténergieénergie musique educationcomm<strong>en</strong>t composter. Cin, Maison de laformationnature, 42, rue du Rhin, 67470Fête foire salonMunchhaus<strong>en</strong>, tél. : 03 88 86 51 67.Paris : Charlotte Normandse met au vert, 3, 10, 17<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdécembre, au théâtre Le Lieu,41, rue de Trévise (9 e <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, M° Grands film boulevards),one-woman show sur le thèmeformationde l'écologie et d'autres sujets…formationRéservation : 01 47 70 09 69, prés<strong>en</strong>tationdu spectacle : www.charlott<strong>en</strong>ormand.com.Albi : 1000 milliards pourénergieles dép<strong>en</strong>ses militaires,est-ce bi<strong>en</strong> raisonnable ? 3décembre non-viol<strong>en</strong>ce / paix à 20h30, amphi 1, maisonsanténord-suddu Multimédia, Université J.-F.-Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéChampollion, confér<strong>en</strong>ce-débat avecPatrice Bouveret, du CDRPC, C<strong>en</strong>trede recherche sur la paix et les conflits.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tCOT, Collectif des objecteurs tarnais,Fête foire salonB i oénergie musique educationFête foire salonénergiemanif bio décroissance politique/débatsénergie musique educationfemmes spectacle film, spectacle, cculturefilm manif bio décroissance politique/débatsmanif bio décroissance politique/débatschez Sophie Flaquet, Arvieu, 81190Tanus, www.cot81.com.film manif bio décroissance politique/débatsSavoie : habitat groupé,taille des arbres fruitiers, 1 er aufilmmanif biocomm<strong>en</strong>t film concevoir manif à plu-biodécroissance politique/débatsénergieénergie3 décembre à Manosque, physiolo-décroissance politique/débatsaccompagner/conseiller.musique educationsieurs son logem<strong>en</strong>t ? 3décembre à 20h à la Maison des éner-formationHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sud filmmanif bio énergiegies, avec des représ<strong>en</strong>tants du réseau décroissance politique/débatsHabitat groupé énergie formation Sud-Est énergie et des musique por-educationteurs de projet. Asder, la Maison desBP 99499, 73094 Chambéry Cédex 9,tél. : 04 79 85 88 50, www.asder.asso.fr.énergie musique educationToulouse : soirée Brésil, 3décembre à 19h30 à Friture,09 54 62 04 01.Lille : la chute du mur deBerlin, 3 au 15 décembre, à laformationMRES, exposition photos de laLigue des droits de l'Homme. Un débatest organisé le 11. MRES, 23, ru<strong>en</strong>ord-sudGosselet, Habitat 59000 non-viol<strong>en</strong>ce Lille, / paix http://mres-asso.org.santénord-sudGr<strong>en</strong>oble : l'affaire Clearstreamracontée à unformationouvrier de Daewoo, 3formationdécembre manif à bio 20h, àdécroissancela librairiepolitique/débatsAntigone, 22, rue des Violettes (tramC, Vallier-Catane ou Dr Calmette).Projection du film de D<strong>en</strong>is Robert etPascal Laur<strong>en</strong>t puis débat avec l'asso-énergie musique educationciation Survie. Survie-Isère, MNEI, 5,formationformationplace Bir-Hakeim, 38000 Gr<strong>en</strong>oble, tél. :04 76 84 60 02.Lyon : les femmes à l'assemblée,3 au 13 décembre à l'Etoil<strong>en</strong>ord-sudroyale, 17, rue royale (1 er ),femmesspectaclethéâtre d'après une pièce d'Aristophane :ce qui se passe à Athènes quand lesfemmes pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la place des hommes àl'Assemblée. Compagnie Soleluna, 506,av<strong>en</strong>ue du 8-Mai-1945 , 69300 Caluire-et-Cuire, tél. : 04 78 39 21 68, www.compagnie-soleluna.net.B i omanif bio décroissance politique/débatssantéénergie musique educationBas-Rhin : permaculture, 3décembre à 14h à Sparsbach,comm<strong>en</strong>t reproduire la dyna-formationmique des écosystèmes naturels pour servirnos besoins sans dégrader l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,Ecotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann, 15,Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixnord-sudrue Principale, 67370 Sparsbach, tél. : 0388 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Bas-Rhin : fabriquer ses pro-filmduits d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ménager, 4décembre à 14h à Sparsbach,comm<strong>en</strong>t Habitat utiliser non-viol<strong>en</strong>ce des / paixproduits santéles moinsnocifs possible, Ecotidi<strong>en</strong>ne, LydiaénergieChristmann, 15, rue Principale, 67370Sparsbach, tél. : 03 88 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.nord-sudEvry : faut-il désobéir ? 4formationdécembre à 20h, MJC, placeCharles-de-Gaulle, débat avec<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tXavier R<strong>en</strong>ou (Désobéissants), un faucheurvolontaire d'OGM, le réseauBiocoop. www.desobeir.net.énergie musique educationNantes : habitat coopératif,4 au 6 décembre, r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>ationale du réseau Habicoop.formationV<strong>en</strong>dredi Habitat : <strong>en</strong>jeux non-viol<strong>en</strong>ce nationaux, / paixsantérégionauxet locaux du statut de coopératived'habitants ; comm<strong>en</strong>t favoriser l'accèsà tous ; comm<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>ir dans lesHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéprojets de territoire ; comm<strong>en</strong>t faire unmontage juridico-financier, prés<strong>en</strong>tationde projets. Samedi : comm<strong>en</strong>t articulerécologie et habitat, comm<strong>en</strong>tFête foire salonfavoriser la mise <strong>en</strong> réseau des projets,comm<strong>en</strong>t animer un projet collectifd'habitat, prés<strong>en</strong>tation de réalisationsfilménergie musique educationeuropé<strong>en</strong>nes. Dimanche : plénière declôture puis visite de la Maison radieusede Rézé. Habicoop, c/o Urscop, 74,énergieénergie musique educationrue Maurice-Flandrin, 69003 Lyon, tél. :nord-sud04 72 36 28 93, www.habicoop.fr.Toulouse : 9 e forum régionalde l'économie sociale etsolidaire, 4 et 5 décembre à la<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t salle Jean-Mermoz, <strong>en</strong>trée gratuite. 90exposants autour de six thèmes :nord-sudmanif bio décroissance politique/débatsnord-sudbio décroissance politique/débatsmanifnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantémanif bio décroissance nord-sudmanif bio décroissance politique/déeducationénergie musiqueénergie musique educationénergiesolidaire <strong>en</strong> Midi-Pyrénées, Maison del’économie solidaire, 73, chemin Mange-formationpommes, 31520 Ramonville Saint-Agne,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ttél. : 05 61 73 04 86, www.adepes.org.filmParis : vélorution, 5 décembre,à 14h, place du Châtelet,formationwww.velorution.org.<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t Saône-et-Loire : introduc-B i o tion à l'arboriculture biodynamique.5 et 6 décembre, avecénergiePierre Masson et Frédéric Cochet.Domaine de Saint-Laur<strong>en</strong>t, 71250 Château,tél. : 03 85 59 23 74, www.bio-dynamie.org.Bruxelles : pour que lesdécideurs s'<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t, 5décembre à 14h, gare duLuxembourg<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t(M°Trône), journée deénergie musique educationmobilisation avec réalisation d'une chaînehumaine autour des institutions del'Union europé<strong>en</strong>ne nécessitant au moins10000 personnes. Nombreux stands etprés<strong>en</strong>ce d'artistes sur le thème du climat,une semaine avant le sommet deCop<strong>en</strong>hague. Coalition climat, rue desDeux-Eglises, 47, B 1000 Bruxelles, tél. :02 274 02 49, www.coalitionclimat.be.B i oénergie musique educationDrôme : première r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>ationale des AMAP,5 et 6 décembre à la Maisonfamilial et rural d'Anneyron (à l'est deSaint-Rambert-d'Albon). Alors que lapremière AMAP remonte à 2001, lamise <strong>en</strong> place d'un réseau a été plusprogressive. Aujourd'hui 1200 AMAPfonctionn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (regroupant<strong>en</strong>viron 60 000 familles). Cette premièrer<strong>en</strong>contre traitera des garanties del'éthique, de l'aide à l'installation pourles producteurs, de l'accès aux AMAPsanténord-sudpour les bas rev<strong>en</strong>us, de la diversité desAMAP … Une table-ronde, le samediaprès-midi, permettra de débattre de laplace des AMAP au cœur des alternatives<strong>en</strong> agriculture, des politiques territorialeset de l'économie sociale etsolidaire. Ce débat se fera avec desmanif bio décroissance politique/débatsfemmes spectacle film, spectacle, cculturereprés<strong>en</strong>tants de Terre de Li<strong>en</strong>s, de laFNAB, de la Confédération paysanne,formationde Nature & Progrès… Elodie Lagier,tél. : 06 12 14 09 33, www.miramap.org.Paris : poèmes et musiquede Mahmoud Darwich, 5décembre, à 20 heures auScribe Harmattan, 19, rue Frédéric-Sauton (5 e ), soirée de souti<strong>en</strong> auCCIPPP, Campagne civile internationalepour la protection du peuple pales-formationtini<strong>en</strong>, www.protection-palestine.org.Bouches-du-Rhône : marchéde Noël bio, 5 et 6 décembre,salle du Clocheton, boulevardAndré-Malraux, Habitat à Plan-de-Cuques.non-viol<strong>en</strong>ce / paixFête foire salonmanif bio décroissance politique/débatsMino-Bio, Annie Bousquet, tél. : 04 42 04nord-sud04 57, annie.bousquet@9online.fr.Rou<strong>en</strong> : procès pour refusde prélèvem<strong>en</strong>t d'ADN, 7filmdécembre, 13h15 à la 4 echambre du tribunal correctionnel. Leprocès de François Vaillant, désobéisseurayant refusé un prélèvem<strong>en</strong>td'ADN estimant ne pas <strong>en</strong>trer dans leformationcadre de la loi à ce sujet devait se t<strong>en</strong>irénergiele 21 septembre. Pour pouvoir y consacrerle temps nécessaire, il a été repor-formationté de deux mois. Rédacteur <strong>en</strong> chef dela revue Alternatives non-viol<strong>en</strong>tes,François Vaillant a su médiatiser l'affaire,ce qui devrait permettre un vraidébat sur la question. Man, C<strong>en</strong>tre 308,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t82, rue Jeanne-d'Arc, 76000 Rou<strong>en</strong>.nord-sudformationmanif bio décroissance politique/désantéénergie musique educationnord-sudformationmanif bio décroissance politique/dformatio


santénord-sudFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantédécroissanc<strong>en</strong>ord-sudpolitique/débatsénergieé d u c a t io nénergie musique educationé n e r gi ed é c r o i s s a n c emanif bio décroissance politique/débatsmusiqueénergie musique educationeducationB i ob io fo r m a t io nformationfilménergiee n v i r o n n e m e n tformationénergieformationmanif bio décroissance politique/débatsénergie musique educationSi vous désirez prés<strong>en</strong>ter S!l<strong>en</strong>ce lors d'un de ces r<strong>en</strong>dezvousn'hésitez pas à nous contacter : 04 78 39 55 33formation(Béatrice, le mardi et le jeudi de préfér<strong>en</strong>ce)Fête foire salonHabitaténergie musique educationFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantésanténord-sudnord-suditatn-viol<strong>en</strong>ce / paixusiqueFête foire salonfemmes spectacle film, spectacle, cculturesantébio décroissance politique/débatseducationFête foire salonfilmnon-viol<strong>en</strong>ce / paixnon-viol<strong>en</strong>ce / paixmusiquemusiqueénergie<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tToulouse : soirée vidéophage,7 décembre aux Pavillons Coordination : Réseau Action Climat, 2 nie, 11 au 13 décembre au décembre à 20h30, salledant les réfugiés climatiques…”. Etc. Montpellier : Bio-Harmo-Orléans : Jérusalem, 16<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tsauvages, 35, rue Jean- bis, rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil, Parc-Expo, 270 exposants. Eiffel, rue de la Tourneuve,Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudfilm filmmanif manif bio biodécroissance décroissance politique/débats politique/débatsDagnaux (M°Canal du Midi), projectionde films indép<strong>en</strong>dants sur des Clermont-Ferrand : la fra-Nîmes, www.goral-expo.com.naliste au Monde diplomatique.www.rac-f.org/8decembre.Goral, 126, impasse Juvénal, 30900 confér<strong>en</strong>ce de Dominique Vidal, jour-Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sud<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tthèmes culturels, écologiques, solidaires,sociaux… Les Vidéophages, 9, nir ? 8 décembre à 20h30. décembre à l'espace d'anima-46 ter, rue Sainte-Catherine, 45000ternité, une valeur d'ave-Paris : Noël <strong>en</strong> bio, 11 au 13 Palestine 45, Maison des Associations,Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudfilmmanif bio décroissance politique/débatsrue de l'Etoile, 31000 Toulouse, tél. : 05 Confér<strong>en</strong>ce de Bruno Mattéï. Dans un tion des Blancs-Manteaux, 48, Orléans.énergieénergie musique educationsanténord-sud61 25 43 65.monde mondialisé mais qui press<strong>en</strong>t sa rue filménergieénergieVeille-du-Temple, manifmusique educationParis bio 4e. Entrée décroissance Paris politique/débats : la vie "militante"Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéformation nord-sudLyon : sommet horizontal disparition possible, la valeur "fraternité"pourrait redonner s<strong>en</strong>s et désir 92100 Boulogne-Billancourt, tél. : 03 86 l'art, 17 décembre à 18h30 àlibre. Naturally, 1, place Paul-Verlaine, dansformationla politique et danset décroissant, 7 au 18filmmanif bio décroissance politique/débatsdécembre, plutôt que de faire au "vivre <strong>en</strong>semble démocratique". 78 19 20.la Coordination des intermitt<strong>en</strong>ts eténergieénergie musique educationconfiance aux réunions internationales,multiples actions pour s<strong>en</strong>sibilide-Biauzat,63000 Clermont-Ferrand, tion internationale pour Char<strong>en</strong>te (19 e nord-sudUniversité populaire-63, 3, rue Gaultier-Cop<strong>en</strong>hague : manifesta-précaires, CIP-IdF, 14-16, quai deformationsantéfilmmanif, M°Cor<strong>en</strong>tin-Cariou).bioénergieénergie musique education décroissance politique/débatsFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéser largem<strong>en</strong>t sur les questions climatiques,les <strong>en</strong>jeux et la nécessité de ton.org.pel de très nombreuses associations cycle avec cette fois l'analyse du pro-tél. : 04 73 31 14 05, http://upc63.ouva-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tle climat, 12 décembre, à l'ap-Université ouverte fonctionnant parHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudformationénergie <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ténergie musique educationchanger de modèle de société, prés<strong>en</strong>terdes initiatives, réfléchir aux altercepublic à v<strong>en</strong>dre, 9 <strong>en</strong> avion ou <strong>en</strong> voiture n'ont ri<strong>en</strong> com-s’appuyant sur les travaux de MichelPuy-de-Dôme : Eau, servi-internationales. Ceux qui vi<strong>en</strong>dront cessus de subjectivation politique, <strong>en</strong>educationformationformationnatives politiques et sociales à mettre décembre à 20h30 à la maison pris. Programme des actions : Foucault. tél. : 01 40 34 59 74,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfilmfilmmanif bio Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixénergieénergie musique educationsanté<strong>en</strong> œuvre localem<strong>en</strong>t. Décroissance décroissancetpolitique/débatsnord-suddes associations, rue du Nord, à Riom, www.12dec09.dk/fr/.www.cip-idf.org.Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudpolitique, lyonp<strong>en</strong>hague@laposte.net.Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudformationprojection du film de Gleslie Franke et Lyon : le grand don, 12 Toulouse : techniques de<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tBas-Rhin : bébé bio, 7 décembreà 14h à Sparsbach, allaite-Hermann Lor<strong>en</strong>z sur la privatisation décembre, de 12 à 17h, place construction écologique<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tde l'eau <strong>en</strong> France, <strong>en</strong> Allemagne, <strong>en</strong> Voltaire (3 e ) : chacun amène <strong>en</strong> bois, 17 décembre àfilmmanif biom<strong>en</strong>t, couches, produits pour le Angleterre… Attac63, maison desdécroissanceassociations,2, boulevard Trudaine, 63000 portables… Groupe local de Sil<strong>en</strong>ce, 9,politique/débatsdes choses à donner facilem<strong>en</strong>t trans-19h30 à Friture, prés<strong>en</strong>tation animéeFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéénergieénergie musique educationénergieénergie musique educationFête foire salonchange, lessives, portage, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t…Ecotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann, Clermont-Ferrand, tél. : 04 73 90 84 46. rue Dum<strong>en</strong>ge, 69317 Lyon cedex 04.par Habitat Xavier Méric,non-viol<strong>en</strong>ce / paixeducationprofessionnel santé <strong>en</strong> nord-sud écoconstruction.Inscription à l'avance.filmmanif bio décroissance politique/débatsFête foire salon film formation Habitat manif non-viol<strong>en</strong>ce / paix bio santédécroissance nord-sudpolitique/débatsformation15, rue Principale, 67370 Sparsbach, tél. : Montpellier : 3 e <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tEnergaïa, 9Friture, 22 ,place du Salin, 31000Paris : pas de pub pour les03 88 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.au 12 décembre au parc desToulouse, tél. : 09 54 62 04 01.<strong>en</strong>fants ! 12 décembre deénergieénergie musique educationfilm filmmanifParis : Fausta, 7 décembre à expositions, salon international 14h30 à 15h30, heure de sil<strong>en</strong>ceReims bio : un climat décroissance d'espoir,politique/débatsformationfilmmanif bio20 h, à la Filmothèque du des énergies r<strong>en</strong>ouvelables et dudécroissancebâtim<strong>en</strong>tdurable. Enjoy Montpellier, BP boulevard Saint-Michel, M° Luxem-politique/débatsdevant le jardin du Luxembourg, <strong>en</strong>trée17 décembre à 19h30 à laénergieénergie musique education<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ténergieénergie musique educationQuartier latin (9, rue Champollion,5 e formationmaison de la vie associative,nord-sud , M°Odéon), prés<strong>en</strong>tation de 2116, 34026 Montpellier cedex 1, tél. : bourg, pour demander que cess<strong>en</strong>t les122, rue du Barbâtre, projection du<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tformationce film de Claudia Llosa qui à travers 04 67 17 67 17, www.<strong>en</strong>ergaiaexpo.comsionspour les <strong>en</strong>fants.publ<strong>ici</strong>tés à la télévision p<strong>en</strong>dant les émis-film de Scott Ludlam et José Garcia,énergieénergie musique educationl'histoire d'une jeune fille quechua qui<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec les Amis de laMAN, 114, énergierue deénergie musique educationformationénergieénergie musique educationse bat pour survivre, montre les difficultésdu Pérou. Débat avec Gerald06 86 58 84 30.Terre. Entrée libre. Attac-Reims, tél. :<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t Essonne : les Etats veul<strong>en</strong>tilssauver la planète ? 9 25, www.nonviol<strong>en</strong>ce.fr.Vaugirard, 75006 Paris, tél. : 01 45 44 48formationFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudTaylor, linguiste, spécialiste du quechua.Survival international, 45, rue <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t du place Jacques-Brel, 91130 Ris-Orangis. monde,décembre à 20h30, MJC, 10, Dijon : 13 e expo Artisans duLille : Mexique, desFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéfemmes au pied du mur, 18<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t12 au 20 décembre,Faubourg du Temple, 75010 Paris, Débat animé par Marc Delepouve. Attac-décembre à 20h, à l'Hybride,exposition-v<strong>en</strong>te de produitsHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sud<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ttél. :01 42 41 47 62, www.survivalfrance.orgviadasuivi d'une confér<strong>en</strong>ce de CathyEssonne, www.local.attac.org/attac91.18,femmesrue Gosselet,spectaclefilm Señorita extra-Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantédu nord-sud commerce équitable, prés<strong>en</strong>ce de<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfilmmanif bio Lyon : D'un chagrin j'ai fait stands de part<strong>en</strong>aires (placem<strong>en</strong>tsdécroissance politique/débats<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tAriège : toitures végétalisées,8 décembre à Bâtipôle,dans les usines de la zone de libre-Fourez sur la situation des femmesformationfilmun repos, 10 décembre à 20h, éthiques, commerce équitable).film de Laet<strong>ici</strong>a Carton suivi Artisans du monde, 7, rue Charrue,Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéZI de Saint-Martin-de-Villeréglan,avantages et inconvéni<strong>en</strong>ts deEtats-Unis et sur les crimes de CiudadHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudDéboulonneurs, avec le collectif des Luxembourg : Israël-Paleséchangele long de la frontière desfilmmanif bio nord-suddécroissance politique/débatsde film courts métrages manif sur l'action des 21000 Dijon, tél. : 03 80 44 97 33.bio décroissance politique/débatsces toitures, prés<strong>en</strong>tation des techniques,des calculs de charp<strong>en</strong>te…nées ou disparues. Colores LatinoJuarez : plus de 370 femmes assassi-Déboulonneurs. Salle Léo-Ferré, MJC tine, quelles voix/voiesénergieénergie musique educationdu Vieux Lyon, 5 place Saint-Jean, pour résoudre le conflit ?énergieénergie musique educationHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsantéEcorce, 26, chemin du Py-d’<strong>en</strong>-Bas,Americanos, 26, place de la Nouvellefilmnord-sudmanif formationbio décroissance politique/débats69005 Lyon, tél. : 04 78 42 48 71. 14 décembre à 20h, au CCRN Abbayeénergieénergie musique education09100 Les Pujols, tél. : 05 61 60 18 95Av<strong>en</strong>ture, 59000 Lille, tél. : 06 24 01 13énergieénergie musique educationLyon : expédition de Neumünster, confér<strong>en</strong>ce d'Alain Greshou 04 68 74 33 14, www.ecorce.org.40 ou 09 50 24 30 88, www.colores-latino.com.formationmanif bio décroissance politique/débatsS!l<strong>en</strong>ce. 10 et 11 décembre. organisée formation avec les Amis du MondePartout : Journée mondialedu climat, 8 décembre àLyon : vélorution, 19Jeudi à partir de 15h, repas bio diplomatique. Comité pour une Paixfilmmanif bio décroissance politique/débatset végétari<strong>en</strong> offert à 20h30. V<strong>en</strong>dredi Juste au Proche-Ori<strong>en</strong>t, tél. : +352 / 691Fête foireénergiesalonénergie Habitatnon-viol<strong>en</strong>ce musique / paixeducationsanté14h à Paris, parade climatique.A Strasbourg, 14h, manif à vélodécembre à 14 h devantnord-sudà partir de 9h30, repas de midi offert. 436 443, www.paixjuste.lu.l'Opéra. Thème de cette manifestation: les alternatives citoy<strong>en</strong>nesPau : 14transfrontalière. A Bordeaux, 11h,e formation<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tAsphodèle, 10 au Lyon : 4 e r<strong>en</strong>contre interrégionalede l'auto-réhabili-<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ténergie musique education12 décembre, au parc des<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tavec masques, tubas, palmes, bouées,après l'échec (prévisible) des négociationsde Cop<strong>en</strong>hague : visite de l'îlotexpositions, 300 exposants. tation accompagnée, 15énergieénergie musique educationformationetc., rassemblem<strong>en</strong>t pour symboliser la filmmanif bio décroissance politique/débatsConfér<strong>en</strong>ces : vaccinations, m<strong>en</strong>songes décembre à la salle de confér<strong>en</strong>ce de lamontée des eaux. A Lille, 10h, actiond'Amaranthe (7 e Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanté) et des Compostiersformationnord-sud<strong>en</strong> série (le 11 à 17h), le radon dans Caisse d'Epargne, 42, boulevardsymbolique ; 14h, vélorution ; 19h30,(alternative à l'incinérateur), visite duconfér<strong>en</strong>ce-débat. A Nouméa,l'habitation, CRII-Rad (12 à 11h), Eugène-Déruelle (39h,e <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t). Prés<strong>en</strong>tation du Village vertical (place Maisonsconfér<strong>en</strong>ce-débat.A Brest, 15h, rassemblem<strong>en</strong>t.A Chambéry, 10h, para-l'assainissem<strong>en</strong>t écologique (12 à film Mieux logé, mieux dans ma vie, Neuves à Villeurbanne) sur la question14h), quelles peintures pour préserver tables-rondes : réhabiliter pour qui, de l'habitat groupé pour diminuer sonénergieénergie musique educationFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudde ; 11h, demande d'asile. A Nantes,notre film santé (12 à manif 15h), le chauffage bio au pour quoi ? ; accompagnem<strong>en</strong>t individuelet action collective ; un support AMAP et d'une épicerie solidaire pourdécroissance politique/débatsempreinte écologique, visite d'uneformation<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t14h, inauguration d'un lieu de résistance.A Hondschoote, 18h30, café-écolo.poil (13 à 11h), se soigner par lesplantes méd<strong>ici</strong>nales (13 à 11h), pertin<strong>en</strong>t pour la lutte contre les précaritésénergétiques ? ; une possibilité l'économie, fin à la Friche avec prés<strong>en</strong>-la promotion de la relocalisation deA Perpignan, parade climatique. Abidoche, revoir son alim<strong>en</strong>tationfilmmanif bio décroissance politique/débatsToulouse, 11h, rassemblem<strong>en</strong>t interassociatif.A R<strong>en</strong>nes, 15h, défilé desFabrice Nicolino (13 à 14h), lombriculture(13 à 15h), le jeûne <strong>en</strong> randon-Compagnons bâtisseurs, 22, rue de la tive pour les déplacem<strong>en</strong>ts. http://velo-pour l'accession sociale à la propriété. tation de l'atelier vélo comme alterna-énergieénergie musique education Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sud<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tpères Noël des croissants. A Lyon,nant (13 à 16h). Utovie, Salon Donelière, 35000 R<strong>en</strong>nes, tél. : 02 99 02 rutionlyon.free.fr.15h, rassemblem<strong>en</strong>t déguisé sur leAsphodèle, 402, route des Pyrénées, 60 90, www.compagnonsbatisseurs.org.formationPartout : guerre et sexismeénergieénergie musique educationthème du chaos climatique. A Limoges,40320 Bats, www.utovie.com.Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce : 25 décembre, grande diffusionformationtracts, infos et arbres morts symbolisantle réchauffem<strong>en</strong>t climatique. A de la justice et affaires 15 au 17 décembre à pées pour influ<strong>en</strong>cer nos <strong>en</strong>fants.Gr<strong>en</strong>oble : démantèlem<strong>en</strong>t B i o agriculture biodynamique, de jouets guerriers et de pou-filmmanif bio décroissance politique/débatsArras, 10h et 14h30, distribution de françafricaines, 10 décembr<strong>en</strong>ord-sud à 20h30 à la Maison du tourisme, arbres, chemin Pimayon, 04100 autrem<strong>en</strong>t, 29 décembre au 2Manosque. Formation. Le chant des Creuse : un nouvel anFête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanté"non contrav<strong>en</strong>tions" pour fél<strong>ici</strong>ter les Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudutilisateurs de vélos et de bus. A rue<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tde la République, confér<strong>en</strong>ce de Manosque, www.arbobio.com.janvier, à la Ferme des Soleils,<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfemmes spectacle film, spectacle, ccultureGr<strong>en</strong>oble, 14h, distribution de PV aux Raphael Grandfils, du Syndicat de la Lille : Anne Franck, 15 au accueil paysan situé dans un éco-village,pour clore l'année loin du bruit eténergieénergie musique educationvoitures émettant le plus de CO 2 ; 17h, magistrature et André Fine, présid<strong>en</strong>t 30 décembre, à la MRES,formationmarche film aux manif flambeaux bio (fournis). A de Survie-Isère. Survie-Isère, MNEI, 5, exposition organisée par la des paillettes, et pour aborder l'an nouveauautrem<strong>en</strong>t, s'immerger dans ladécroissance politique/débatsfilmmanif bio décroissance politique/débatsPoitiers, 16h, tour de ville invitant les place Bir-Hakeim, 38000 Gr<strong>en</strong>oble, tél. : Ligue des droits de l'homme. MRES,commerçants à fermer leur porte au 04 76 84 60 02.23, rue Gosselet, 59000 Lille, nature et se c<strong>en</strong>trer sur l'ess<strong>en</strong>tiel <strong>en</strong>Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudgaspillage ; 17h, table ronde. A Pas-de-Calais : les pollutionsélectromagnétiques, Toulouse : sorties de crise : propose un stage d'ateliers d'écriturehttp://mres-asso.org.soi, l'association La plume <strong>en</strong>chantéeMarseille, 11h et 17h, actions symboliquesdéguisés <strong>en</strong> réfugiés climatiques 11 décembre à 20h, à aménagem<strong>en</strong>t ou mutation, spontanée. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : La fermeénergieénergie musique education<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ténergieénergie musique education+ estrade pour prise de parole citoy<strong>en</strong>ne.A Ca<strong>en</strong>, le 7 décembre, à 18h, remi-Goudeseune, 12 décembre à 10h, visi-boulevard Lascrosses (M° Compans- Pierre Gay, tél. : 05 55 67 29 31,Ruisseauville, formation confér<strong>en</strong>ce d'Olivier 16 décembre, 20 h, à l'ESC, 20 <strong>en</strong>chantée, Marlanges, 23420 Mérinchal,Fête foire salonHabitatnon-viol<strong>en</strong>ce / paixsanténord-sudformationfilmmanif bio décroissance politique/débatsse du prix du concours de nouvelles te comm<strong>en</strong>tée du site de l'association. Caffarelli), confér<strong>en</strong>ce de Gabriel www.laplume<strong>en</strong>chantee.org."Sale temps pour la planète”. A A petits pas, 16, rue de Canlers, 62310 Colettis. GREP-MP, 5, rue des Gestes, BPBergerac, matin, distribution de tracts Ruisseauville, tél. : 03 21 41 70 07, 71340, 31013 Toulouse cedex 6, tél. : 05et installation film symbolique manif "<strong>en</strong> bioatt<strong>en</strong>-http://apetitspas.netdécroissance politique/débats61 13 60 61, www.grep-mp.org.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009manif bio décroissance politique/débatsFête foire salonbio décroissance politique/débatsFête foire salonFête foire salon<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tformationénergie énergie musique educationformationnord-sudbio décroissance politique/débatsmanifformationnord-smanif bio décroissance pnord-smanif bio décroissance p3 1


Chaos­climatiqueMigrationset conflits :quels<strong>en</strong>jeux ?Cédric Faimali - Argosá Projet de plantation sur les partiesasséchées du lac. MousaMAHAMAT, 24 ans, tchadi<strong>en</strong>de la tribu Kanembou et anci<strong>en</strong>pêcheur, s'épuise sous un soleilde plomb (+45°c) a essayer d<strong>en</strong>iveler la parcelle de terre quel'Etat lui a octroyé, pour <strong>en</strong>faciliter plus tard l'irrigation.La crise écologique qui mène au chaos climatique touche <strong>en</strong>premier lieu les plus démunis de la planète. Ce sont les plusfaibles qui subiss<strong>en</strong>t les conséqu<strong>en</strong>ces des émissions de gazà effet de serre des riches. Les conséqu<strong>en</strong>ces sur les conflitset les migrations sont déjà là et risqu<strong>en</strong>t de s'acc<strong>en</strong>tuerrapidem<strong>en</strong>t. Il est nécessaire de se préparer à <strong>en</strong> assumerles conséqu<strong>en</strong>ces.PLUTÔT QUE PARLER DU RÉCHAUFFEMENTCLIMATIQUE, ON PARLERA DE DÉRÈGLEMENT CLIMAtique,ce qui traduit mieux la réalité vécue au jourle jour par la terre et ses habitants. C'est bi<strong>en</strong> unchaos du climat auquel nous assistons et nousassisterons dans les années à v<strong>en</strong>ir.Le dérèglem<strong>en</strong>t climatiquetransforme les conditionsde la vie sur terreLorsque le climat change, l'équilibre du cyclede l'eau de la planète est modifié. Il y a actuellem<strong>en</strong>tune augm<strong>en</strong>tation des précipitations à l'estdu contin<strong>en</strong>t américain, au nord de l'Europe et <strong>en</strong>Asie du Nord et c<strong>en</strong>trale. Nous constatons dessécheresses plus int<strong>en</strong>ses et plus longues dans lesrégions tropicales et subtropicales, au Sahel, ausud de l'Afrique et de l'Asie.Il y a une augm<strong>en</strong>tation de l'int<strong>en</strong>sité descyclones tropicaux dans l'Atlantique Nord depuis1970.Le réchauffem<strong>en</strong>t induit une modification desécosystèmes : bourgeonnem<strong>en</strong>t plus précoces desarbres, décalage des migrations et de la ponte decertains oiseaux, déplacem<strong>en</strong>t d'espèces animalesvers les pôles ou des altitudes supérieures. Nousavons tous <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du parler des v<strong>en</strong>danges qui sefont plus tôt, des cépages qui se plant<strong>en</strong>t dans desrégions plus au Nord. Ainsi le vin de Bordeauxsera-t-il produit au sud de l'Angleterre dans les prochainesdéc<strong>en</strong>nies.Nous constatons aussi la fonte des glaciers etdu pergélisol (sol gelé <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Alaska ou<strong>en</strong> Sibérie) et la diminution de la surface duGro<strong>en</strong>land. Les espèces animales et végétales quine pourront pas s'acclimater assez rapidem<strong>en</strong>t vontdisparaître.Enfin le réchauffem<strong>en</strong>t va augm<strong>en</strong>ter le niveaudes océans : il s'est élevé de 17 cm au cours du 20 esiècle par la dilatation thermique de l'eau et lafonte des glaciers terrestres. Une accélération del'élévation du niveau est constatée depuis 1993(+ 3 mm par an).La migration, conséqu<strong>en</strong>cedu chaos climatiqueQuelques chiffres aid<strong>en</strong>t à <strong>en</strong> saisir la réalité :> 213 communautés <strong>en</strong> Alaska sont m<strong>en</strong>acéespar la montée annuelle croissante de la marée ;3 2 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Chaos­climatique> 11 600 personnes sur l'île de Tuvalu sontm<strong>en</strong>acées par l'élévation du niveau de la mer ;> 100 millions de personnes dans le mondesont m<strong>en</strong>acées par l'élévation du niveau de la mer ;> l'expansion annuelle moy<strong>en</strong>ne du désert deGobi <strong>en</strong> Chine est de 10 000 km 2 ;> la superf<strong>ici</strong>e des terres cultivées <strong>en</strong> Turquievictimes d'érosion est de 160 000 km 2 .L’Organisation Internationale pour les Migrations(OIM) avance l’hypothèse de 200 millions demigrants <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux d’<strong>ici</strong> à 2050. « Bi<strong>en</strong>que de nombreux facteurs soi<strong>en</strong>t responsables du déplacem<strong>en</strong>tet de la migration des populations, le climatoccupe une place de plus <strong>en</strong> plus importante dans ladécision des personnes d’abandonner leurs moy<strong>en</strong>s desubsistance et leur maison » déclare Charles Ehrart,Coordinateur de CARE sur les changem<strong>en</strong>ts climatiqueset coauteur du rapport.Les Nations unies ont donc défini un statutpour ces individus "forcés de quitter leurs habitationstraditionnelles d'une façon temporaire ou perman<strong>en</strong>te,à cause d'une dégradation – naturelle ou humaine –nette de leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t qui bouleverse gravem<strong>en</strong>tleur cadre de vie et/ou qui déséquilibre sérieusem<strong>en</strong>tleur qualité de vie".Un milliard de réfugiés<strong>en</strong> 2050 ?Pour Christian Aid, une ONG humanitaire britannique,d’<strong>ici</strong> à 2050, au moins un milliard depersonnes vont migrer de par le monde, <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>c<strong>en</strong>otamm<strong>en</strong>t du réchauffem<strong>en</strong>t climatique.D’<strong>ici</strong> à 2050, ces migrants pourrai<strong>en</strong>t être 645 millions<strong>en</strong> raison du changem<strong>en</strong>t de la donne énergétique,50 millions à cause de conflits et atteintesaux droits de l’Homme, et 250 millions à cause dephénomènes liés directem<strong>en</strong>t aux changem<strong>en</strong>ts climatiques(inondations, sécheresses, pénuries alim<strong>en</strong>tairesou restrictions dans l’accès à l’eau)."Un monde avec beaucoup d’autres Darfour estle scénario cauchemar de plus <strong>en</strong> plus probable",ajoute l’ONG qui cite par ailleurs quelques chiffresnon <strong>en</strong>core publiés par le Groupe d’experts intergouvernem<strong>en</strong>talsur l’évolution du climat (GIEC),précisant que, d’<strong>ici</strong> 2080, ce sont <strong>en</strong>tre 1,1 et 3,2milliards de personnes qui manqueront d’eau etqu’<strong>en</strong>tre 200 et 600 millions de personnes souffrirontde la faim".Il y aurait actuellem<strong>en</strong>t 163 millions de personnesqui ont quitté leurs foyers à cause desconflits, des catastrophes naturelles et des grandsprojets de développem<strong>en</strong>t, tels que mines et barrages.Le phénomène a, quoi qu'il <strong>en</strong> soit, comm<strong>en</strong>cé,puisque 20 millions de personnes, selon leschiffres de l'ONU, ont déjà été déplacées pour cesraisons (érosion des terres arables, pollution desnappes phréatiques, etc.).Quel statut pourles réfugiés climatiques ?L'ONU plaide pour une reconnaissance juridiqueinternationale de ce nouveau type de réfugiés,ignorés par les conv<strong>en</strong>tions internationales.Devant les mouvem<strong>en</strong>ts massifs de population àv<strong>en</strong>ir, il serait urg<strong>en</strong>t que les Etats s'organis<strong>en</strong>tpour définir une nouvelle catégorie de réfugiés"<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux" dans le cadre des accordsinternationaux.Le climat occupe une place de plus <strong>en</strong> plus importante dans la décisiondes personnes d’abandonner leurs moy<strong>en</strong>s de subsistance et leur maisonEtablir un tel statut reste cep<strong>en</strong>dant une questiontrès compliquée. Le terme de "réfugiés <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux"occulte <strong>en</strong> effet la question desresponsabilités économiques et politiques quiserai<strong>en</strong>t à l'origine de ces déplacem<strong>en</strong>ts.Le problème est complexe car les institutionsinternationales sont déjà débordées par lesdemandes de réfugiés définis actuellem<strong>en</strong>t. Lesréfugiés <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux seront-ils reconnuscomme une nouvelle catégorie de réfugiés poli-■ Le collectif ArgosFondé <strong>en</strong> 2001, le collectifArgos compte aujourd’hui dixjournalistes, six photographes etquatre rédacteurs. Ses membressont attachés à une pratiquedocum<strong>en</strong>taire du journalismedans laquelle l’être humain, ballotépar les grandes mutationspolitiques, technologiques,sociales ou <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,occupe toujours une place c<strong>en</strong>trale.Le collectif Argos est égalem<strong>en</strong>tun groupe de réflexion où s’expérim<strong>en</strong>tedes formes nouvellesde médiatisation - qu’il s’agissed’édition, de web docum<strong>en</strong>taireou de scénographie.www.collectifargos.comPhotographes : GuillaumeCollanges, Hélène David,Jéromine Derigny, CédricFaimali, Héléonore, H<strong>en</strong>ry deFrahan, Laur<strong>en</strong>t Weyl.Rédacteurs : Guy-PierreChomette, Sébasti<strong>en</strong> Daycard-Heid, Donati<strong>en</strong> Garnier, AudeRauxDes exemples sont déjà sous nos yeuxEn OcéanieLes habitants de l'atoll de Carteret sont considérés comme les premiers écoréfugiésoff<strong>ici</strong>els. Ils ont été obligés de migrer à cause de la montée du niveau de la merattribuée au réchauffem<strong>en</strong>t climatique. Dix familles ont été prises <strong>en</strong> charge par legouvernem<strong>en</strong>t de Papouasie-Nouvelle-Guinée à partir de 2005.Le pays pacifique du Tuvalu, dont les atolls ont une altitude moy<strong>en</strong>ne de 2,5mètres au dessus du niveau de la mer, a obt<strong>en</strong>u la reconnaissance internationale <strong>en</strong>tant que l’une des nations de la planète les plus vulnérables au changem<strong>en</strong>t climatique.Cet état devrait disparaître d'<strong>ici</strong> 2050.En AsieEn 2005, la moitié de l'île de Bhola, au Bangladesh, a été <strong>en</strong>gloutie par les eaux.A la suite de cette catastrophe, 500 000 personnes se sont retrouvées sans-abri. Lamangrove du Bangladesh se retrouve salée par le niveau de la mer qui monte etpénètre dans la terre. L'équilibre étant rompu, c'est toute la population du delta quiest obligée de changer de vie, et de fuir vers les grandes villes, acc<strong>en</strong>tuant la précarité,la surpopulation des villes, les problèmes de nourriture et de santé.En EuropeLes Néerlandais sont très préoccupés par le réchauffem<strong>en</strong>t climatique, avecleurs digues et leurs polders qui sont <strong>en</strong> dessous déjà du niveau de la mer. Il y a desinvestissem<strong>en</strong>ts réc<strong>en</strong>ts dans les technologies permettant de r<strong>en</strong>dre leurs maisonsflottantes. De même la ville de Rivesaltes <strong>en</strong> France s'est équipée de digue antirequinspour faire face à la montée des eaux am<strong>en</strong>ant avec elle une faune nuisibleà sa population.Les avancée des déserts touch<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t l'AfriqueDéjà dans les années 1983-1984 des éleveurs peuls du Mali et du Burkina Fasose sont réfugiés au Ghana à cause de la sécheresse et de l'avancée du désert dansleur pays. Le phénomène s'est répété dans les années suivantes. En 1992-93 desagriculteurs mozambicains fui<strong>en</strong>t vers la Zambie, ainsi que des Soninkés de larégion de Kayes au Mali. Le conflit du Darfour a trouvé son décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t dansl'émigration des tribus nomades vers les territoires séd<strong>en</strong>tarisés.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20093 3


Chaos­climatiqueCédric Faimali - Argosá Avec l'affaiblissem<strong>en</strong>t de la moussonafricaine, le lac Tchad a perdu80 % de sa superf<strong>ici</strong>e. Autrefois4 e plan d'eau d'Afrique, c'estdésormais un marécage qu'on peuttraverser à pied dans toute salongueur.■ Migrants et réfugiésIl y a 67 millions de personnes<strong>en</strong> exil à travers le monde.Il nous faut distinguer :> Un migrant est une personnequi vit de façon temporaire ouperman<strong>en</strong>te dans un pays danslequel elle n'est pas née, et créedes li<strong>en</strong>s sociaux forts avec cepays. L'exil est volontaire.> Un réfugié est une personnequi se trouve hors du pays dontelle a la nationalité ou danslequel elle a sa résid<strong>en</strong>ce habituelle;qui craint avec raisond'être persécutée dans son paysd'origine et ne veut pas y retourner.L'exil est lié à une situationde crise.3 4 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009tiques ou économiques ? La reconnaissance légaleimpliquerait une assistance, voire comme ledemand<strong>en</strong>t les ONG, une comp<strong>en</strong>sation financièredes dommages subis, dès lors que les responsabilitéséconomiques ou politiques serai<strong>en</strong>t établies.Des victimes directesde nos activitésRappelons que ces réfugiés seront autant devictimes de notre développem<strong>en</strong>t économiqueimmodéré au Nord et des c<strong>en</strong>t cinquante dernièresannées au cours desquelles nous avons, paysriches, relâché dans l’atmosphère une quantitéinédite de gaz à effet de serre qui sont à l’originedu réchauffem<strong>en</strong>t. Ces populations migrantes sontdonc des victimes directes de nos activités et doiv<strong>en</strong>têtre considérées et traitées comme telles.Notre responsabilité est directem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagée.Nous avons accumulé une imm<strong>en</strong>se dette écologiqueet climatique vis à vis des pays les pluspauvres, qui sont aussi ceux qui seront les premierstouchésMalheureusem<strong>en</strong>t il n’existe aucune dynamiqueinternationale au niveau des Etats pourpr<strong>en</strong>dre le problème à bras le corps. Une autrelogique diplomatique est avancée pour justifier lapolitique de l'autruche. Les institutions internationalessont dans une logique de trouver des accordspour limiter les conséqu<strong>en</strong>ces du réchauffem<strong>en</strong>tclimatique. Le discours off<strong>ici</strong>el est : "nous agissonspour que la catastrophe n'ait pas lieu". Préparer unstatut et l'accueil de milliers de réfugiés, c'estreconnaître que les efforts ne seront pas suffisantset que nous allons vers un échec cuisant.Pour une justice climatiqueC'est pour cela que s'est créé le programme"Climate justice" réunissant 70 ONG – dont lesAmis de la Terre, Gre<strong>en</strong>peace, le WWF et de nombreusesONG des pays du Sud – et des associationsde juristes. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées.Au Niger, le programme Justice Climatique s'estassocié, dans une plainte, aux communautéslocales "dont le cadre de vie est <strong>en</strong> train d'être détruitpar les pollutions des sociétés pétrolières ". La mêmedémarche est <strong>en</strong> cours au Népal avec les communautésde l'Himalaya m<strong>en</strong>acées par la fonte deslacs.La définition du li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre la dégradation <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taleet la décision de migrer est diff<strong>ici</strong>le àétablir et à formaliser. En effet, comme pour lesréfugiés économiques, les motivations, la capacitéet l'<strong>en</strong>vie sont du ressort individuel <strong>en</strong> dehors de ladisparition pure et simple du territoire…Une autre question diplomatique va se poser :que devi<strong>en</strong>t le statut de la souveraineté des nationsqui doiv<strong>en</strong>t abandonner leur territoire national ?Des conflits <strong>en</strong> perspectiveCette situation est source de t<strong>en</strong>sions et doncde risques de conflits supplém<strong>en</strong>taires.Elle ne peut qu'<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer des conflits au seindes Etats touchés comme au plan international. Lamultiplication de ces nouveaux points chaudsconstitue un risque de déstabilisation sans doutebi<strong>en</strong> plus important que le risque terroriste.Willie Brandt disait déjà <strong>en</strong> 1986 : "Nous noustrompons lorsque nous ne voyons la sécurité qu'<strong>en</strong>termes purem<strong>en</strong>t militaires, comme si l'explosionsdémographiques, la limitation des ressources et leviol de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t étai<strong>en</strong>t des risques desecond ordre."D’ores et déjà l'accès à la ressource d’eaupotable est au cœur d'<strong>en</strong>jeux régionaux et internationauxde plus <strong>en</strong> plus fréquemm<strong>en</strong>t.Par exemple le conflit du Darfour au Soudanest dû <strong>en</strong> partie au manque d'accès à l'eau. Lasécheresse du Sahel a <strong>en</strong>traîné le déplacem<strong>en</strong>t despopulations nomades du nord vers les territoiresséd<strong>en</strong>taires au sud. Ceci a dégénéré <strong>en</strong> conflit ethnique.Bi<strong>en</strong> sûr ce conflit est instrum<strong>en</strong>talisé par lepouvoir c<strong>en</strong>tral avec un souti<strong>en</strong> militaire de part etd'autre. Les rapports avec le Tchad voisin n'ont pas


Chaos­climatiquearrangé les affaires. Comme dans chaque catastrophe,les causes sont multiples. Le monde estcomplexe et nous ne pouvons pas nous permettrede laisser dériver des t<strong>en</strong>sions qui finiss<strong>en</strong>t par cristalliserd'autres t<strong>en</strong>sions.Le conflit israélo-palestini<strong>en</strong> est <strong>en</strong> partie exacerbépar l'accès à l'eau, <strong>en</strong> particulier du Jourdain.L'agriculture israéli<strong>en</strong>ne consomme annuellem<strong>en</strong>tplus d'eau qu'il n'<strong>en</strong> pleut sur Israël et la Palestine !Il y a un problème à court terme. Comm<strong>en</strong>t cepays peut-il s'<strong>en</strong> sortir ? Le Golan et le sud Libanont de l'eau. Voilà qui donne des raisons autres quesécuritaires à Israël de ne pas r<strong>en</strong>dre et de s'approprierces territoires. Tout le Moy<strong>en</strong> Ori<strong>en</strong>t est touchépar cette problématique. La Turquie veut faireun barrage sur l'Euphrate et voilà la Syrie qui proteste.Des t<strong>en</strong>sions diplomatiquesAu niveau diplomatique, nous voyons se dessinerdes t<strong>en</strong>sions autour des limitations des GES.La Chine et l'Inde rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>t le droit à sedévelopper, et donc à polluer davantage qu'actuellem<strong>en</strong>t.Comm<strong>en</strong>t répondre à ces pays sans poserle problème de la répartition des richesses et desmodes de développem<strong>en</strong>t ? Nous retrouvons dansles négociations internationales sur le climat ladémarche un peu impérialiste de nos pays richesqui s'arrog<strong>en</strong>t des droits non accessibles aux pays"plus faibles". Polluer la planète, avoir l'arm<strong>en</strong>ucléaire, imposer les règles de la libre concurr<strong>en</strong>ce…Bi<strong>en</strong>sûr il n'est pas question de rev<strong>en</strong>diquerces "droits négatifs" pour tous les pays. Il fautles refuser à tous les pays, y compris les Etats-Uniset la France.Nous devons réappr<strong>en</strong>dre à vivre avecune empreinte écologique plus faible.Une autre politique de sécuritéAu niveau social nous constatons que l’Europese crispe sur l'accueil des immigrés.Les accords de Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> ont transformél'Europe <strong>en</strong> citadelle, au détrim<strong>en</strong>t de l'ouvertureaux victimes de la planète. C'est vrai qu'il n'est pasquestion d'accueillir toute la misère dumonde…mais 72 % des demandeurs d'asile sontaccueillis par les pays du Sud ! Jusqu'au dernierconflit mondial de 1939- 45, les pays d'Europe(sauf la France) étai<strong>en</strong>t exportateurs d'émigrés !Aujourd'hui les politiques de sécurité, <strong>en</strong> particuliereuropé<strong>en</strong>ne, intègr<strong>en</strong>t la problématique dudérèglem<strong>en</strong>t climatique. Réduire les émissions deGES r<strong>en</strong>tre dans une politique de prév<strong>en</strong>tion desconflits. Sur ce terrain-là, il n'y a pas de réponse"militaire" à la sécurité : nos bombes atomiques neserv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core une fois à ri<strong>en</strong>. Elles n'ont pas faittomber le mur de Berlin, elles ne nourriront pas lemonde, elles ne vont pas améliorer l'équilibre écologiquede la planète… Au contraire, les essaisnucléaires ont part<strong>ici</strong>pé à la pollution globale de laplanète Terre.Agir au niveau europé<strong>en</strong>Comme le monde et les problèmes sont complexes,il n'y a pas de réponse unique, mais il y apossibilité d'agir sur plusieurs facettes. Ce n'est pasun handicap, c'est une richesse : tout le mondepeut contribuer à tous les niveaux. La crise économiquepeut être utilisée comme une opportunité àsaisir pour aller vers une économie plus écologique.L'accélération des accords de coopération économiqueet écologique est impérative. L'Europejoue et va continuer à jouer un rôle importantparce qu'elle dépasse les <strong>en</strong>jeux nationalistes desétats. Le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des politiques sociales etUne autre question diplomatique va se poser : que devi<strong>en</strong>t le statut de lasouveraineté des nations qui doiv<strong>en</strong>t abandonner leur territoire national ?<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales et politiques est une chancepour la Paix. C'est aussi l'expérim<strong>en</strong>tation de collaborationrégionale inter étatique, comme nouspourrions l'imaginer au Moy<strong>en</strong> Ori<strong>en</strong>t, dans larégion des Grands Lacs, au Sahel ou dans la cornede l'Afrique… qui peut être source d’espoir.Changer de modèlede civilisationIl est nécessaire de créer de nouveaux modèlesde civilisation dans les pays du Nord.Entre autres <strong>en</strong> diminuant les transports demarchandises : les politiques de flux t<strong>en</strong>du, de zérostock, de "juste à temps" sont à supprimer. Il s'agitde s'organiser dans les <strong>en</strong>treprises, dans les achatsquotidi<strong>en</strong>s pour ne pas pousser à une accélérationdes échanges économiques.Et de poser des actes, par exemple dans ledomaine de l'alim<strong>en</strong>tation : réduire sa consommationde viande ; consommer localem<strong>en</strong>t par des circuitscourts ; consommer des fruits et légumes desaisons ; éviter des emballages inutiles ; rev<strong>en</strong>ir auvrac ; limiter les plats congelés et préparés ; faireses courses à proximité ; maîtriser la consommationénergétique à la cuisine (couvrir les casseroles= 30 % d'économie)…C'est un mode de vie écologique qui constituela première prév<strong>en</strong>tion des conflits et des drameshumains <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés par le chaos climatiques. Descomportem<strong>en</strong>ts quotidi<strong>en</strong>s qui se doiv<strong>en</strong>t d'êtreaccompagnés de changem<strong>en</strong>ts politiques de radicauxet immédiats pour prév<strong>en</strong>ir là où c'est <strong>en</strong>corepossible et limiter les dégâts de manière humaineet démocratique là où il est déjà trop tard…Serge PerrinMilitant du MAN, Mouvem<strong>en</strong>t pour uneAlternative Non-viol<strong>en</strong>te ■■ Le projet« réfugiés climatiques »Lancé <strong>en</strong> 2004 par les journalistesdu collectif Argos le projet« réfugiés climatiques » viseà <strong>en</strong>quêter sur l’impact duréchauffem<strong>en</strong>t climatique surles populations les plus exposées.Neuf reportages ont ainsi étéréalisés dans neuf territoiresparticulièrem<strong>en</strong>t vulnérables :les archipels coralli<strong>en</strong>s deTuvalu et des Maldives, dans lePacifique et l’Océan Indi<strong>en</strong>, levillage de Shishmaref chez lesInuits d’Alaska, le sud-ouest duBangladesh, le village d’altitudede Dingboche au Népal, les îlesHalligu<strong>en</strong> <strong>en</strong> Allemagne, laNouvelle-Orléans après le passagedu cyclone Katrina, le villagede Longbaoshan à proximitéde Pékin.Ces reportages traduis<strong>en</strong>t l’impressiond’urg<strong>en</strong>ce ress<strong>en</strong>tiepar les journalistes du collectif: sans réduction des émissionsde gaz à effet de serre,sans aide à l’adaptation, desmillions de personnes serontcontraintes à un déracinem<strong>en</strong>tqu’elles ne souhait<strong>en</strong>t pas. Sansant<strong>ici</strong>pation de ces déplacem<strong>en</strong>tsforcés, sans mise <strong>en</strong>place d’une gouvernance internationalesur la question, descultures seront perdues, desvies brisées et la sécurité dumonde mise <strong>en</strong> danger.Incitation rationnelle à la prisede consci<strong>en</strong>ce, ce projet n’estpas pessimiste : il est <strong>en</strong>coretemps pour agir et faire decette catastrophe annoncée leferm<strong>en</strong>t d’une solidarité internationaler<strong>en</strong>ouvelée.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20093 5


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Luttes­non-viol<strong>en</strong>tesD.R.Marcher contrela pauvretéRajagopal est le fondateur et l’animateur d’EktaParishad, mouvem<strong>en</strong>t populaire indi<strong>en</strong> d’inspirationgandhi<strong>en</strong>ne qui réunit des c<strong>en</strong>taines de milliers depaysans et d’indigènes dans des actions pour lerespect de leurs droits et pour un changem<strong>en</strong>t socialet politique radical 1 . A l’occasion d’une tournéeeuropé<strong>en</strong>ne de Rajagopal, nous l’avons r<strong>en</strong>contrélors de son passage à Villeurbanne 2 lors d’undialogue avec Viviane Labrie , anci<strong>en</strong>ne porte-paroledu Collectif pour un Québec sans pauvreté. Quelsponts exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre des mouvem<strong>en</strong>ts populairesd’action non-viol<strong>en</strong>te contre la pauvreté dans unpays occid<strong>en</strong>tal et dans un pays comme l'Inde ?á Collectif québecois contre lapauvreté lors d'une manifestation<strong>en</strong> 1998 devant l'Assemblé<strong>en</strong>ationale du Québec.1. Sil<strong>en</strong>ce (n°342, 350, 352) s’étaitdéjà fait l’écho de la grandemarche « Janadesh, le verdict dupeuple » qui avait réuni 25 000personnes p<strong>en</strong>dant un mois <strong>en</strong>octobre 2007.2. Rajagopal était accueilli par leCollectif pour la dignité et contrela pauvreté dans le cadre d'unetournée organisée par GandhiInternational.3 8 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009Rajagopal : Pouvez-nous vous raconter votreexpéri<strong>en</strong>ce au Québec ?Vivian Labrie : En 1995 est partie une marcheréclamant une loi « pour un Québec sans pauvreté», à l’initiative de la Fédération des femmesdu Québec. Nous avons marché <strong>en</strong>tre Montréal etQuébec à raison de 10 km par jour. Nos rev<strong>en</strong>dicationsétai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre autres, une amélioration du serviceaux femmes migrantes, des mesures contre lesviol<strong>en</strong>ces conjugales, un salaire minimum. Ce sont600 à 700 femmes qui ont marché, avec un grouped’accueil dans chaque ville et un travail politiqueeffectué à chaque étape. Nous l’avons appelé« marche du pain et des roses ». Parce que les rosesc’est aussi ess<strong>en</strong>tiel que le pain, même quand onest pauvre, et que nos rev<strong>en</strong>dications ne sont pasqu’économiques mais vis<strong>en</strong>t aussi la pleine reconnaissancede chaque personne dans la société.Cette marche a été un réservoir d’énergies collectivesqui nous a nourris pour la suite. Nous avonsposé des échéances au gouvernem<strong>en</strong>t. Certainesdemandes ont été prises <strong>en</strong> compte et ont abouti :augm<strong>en</strong>tation du salaire minimum, action contreles viol<strong>en</strong>ces subies par les femmes. Mais lesmesures qui touch<strong>en</strong>t prioritairem<strong>en</strong>t les pluspauvres ont été bloquées.En 1998 nous avons campé durant un moisdevant l’Assemblée nationale du Québec, dans lasuite de la marche, avec une exig<strong>en</strong>ce de « pauvretézéro ». Puis <strong>en</strong> 2000 nous avons organisé uneconsultation populaire. Nous avons <strong>en</strong>fin eu gainde cause partiel dans nos rev<strong>en</strong>dications <strong>en</strong> 2002.Après le vote d’une loi vi<strong>en</strong>t le temps du rapportde force pour son application. Dans un premiertemps, « il faut rêver logique » comme disaitune personne <strong>en</strong> situation de précarité. Dans unsecond temps, notre mot d’ordre est « restons làsinon ça s’défera » ! La dynamique de cette marchea égalem<strong>en</strong>t abouti à un niveau mondial à laMarche Mondiale des Femmes qui s’est t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong>2000 et qui continue.Et vous, quelle est la réussite dont vous êtes leplus fier ?Rajagopal : Notre plus grande réussite, c'est lamanière dont nous sommes parv<strong>en</strong>us à former d<strong>en</strong>ombreux jeunes dans un esprit de non-viol<strong>en</strong>ce.La première chose que nous leur appr<strong>en</strong>ons est dedev<strong>en</strong>ir responsables et leaders pour l'organisationde leur communauté à la base. C'est de ce premierniveau d'organisation des villages que découle uneorganisation plus large pour rev<strong>en</strong>diquer les droits.La seconde réussite est d'avoir favorisé la capacitédes personnes les plus pauvres à sortir de chezelles pour se battre. Dans les villages les g<strong>en</strong>s refus<strong>en</strong>tde se comporter <strong>en</strong> victimes.Parmi d’autres succès dont nous sommes fiers :dans l’Etat de l’Orissa nous sommes restés devantl'assemblée p<strong>en</strong>dant 169 jours. Chaque semainec'étai<strong>en</strong>t des habitants d'un village différ<strong>en</strong>t qui semobilisai<strong>en</strong>t pour être prés<strong>en</strong>ts. Autant dire qu<strong>en</strong>ous étions prêts à rester 1000 jours si besoin ! Aubout de 169 jours nous avons obt<strong>en</strong>u du gouvernem<strong>en</strong>tde l’Orissa (2) une loi "Ma terre, ma maison"qui donnait à chacun-e le droit d'avoir sa terre et samaison. Beaucoup <strong>en</strong> ont déjà bénéf<strong>ici</strong>é, maisbeaucoup lutt<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core pour obt<strong>en</strong>ir son obt<strong>en</strong>tioneffective.En 2007, suite à la grande marche Janadesh quia réuni vingt-cinq mille personnes p<strong>en</strong>dant unmois, nous avons obt<strong>en</strong>u une loi au niveau nationalqui octroyait un accès à la terre à tous lespeuples indigènes de l'Inde. Cette loi est susceptiblede bénéf<strong>ici</strong>er à 8% de la population indi<strong>en</strong>ne.La précéd<strong>en</strong>te loi datait de 1980, elle octroyaittoutes les terres forestières aux compagniesminières et au tourisme, les ressources aquatiques


Luttes­non-viol<strong>en</strong>tesaux compagnies de boissons, etc. Nous avons misplus de 25 ans pour la changer. Ainsi chaquefamille a droit à 3 hectares. Mais l'application deslois fait elle-même l'objet d'une longue bataille. Ilest plus facile d'obt<strong>en</strong>ir un bout de papier qu'unterrain ! Cep<strong>en</strong>dant les paysans n'att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas lesbras croisés. Si on ne leur donne pas la terre, ilsl'occup<strong>en</strong>t et la cultiv<strong>en</strong>t. C'est alors au gouvernem<strong>en</strong>tde leur donner le titre de propriété qui correspond.Je voudrais aussi donner l'exemple d'une communautégitane nomade, qui se déplaçait traditionnellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> compagnie de singes et de serp<strong>en</strong>ts.Or une nouvelle loi a interdit les singes et les serp<strong>en</strong>tsdans les zones habitées. Pour protester ils sesont alors installés dans des terres appart<strong>en</strong>ant augouvernem<strong>en</strong>t et y ont construit des huttes. Cesdernières ayant été détruites par le gouvernem<strong>en</strong>t,ils se sont organisés et ont marché jusqu'auxbureaux du gouvernem<strong>en</strong>t le plus proche, avec<strong>en</strong>fants, chi<strong>en</strong>s, cochons… Les premiers jours çaallait <strong>en</strong>core, bi<strong>en</strong> que la musique des cochons nesoit pas agréable pour les ag<strong>en</strong>ts gouvernem<strong>en</strong>taux.Mais bi<strong>en</strong>tôt est v<strong>en</strong>u naturellem<strong>en</strong>t s'ajouter lelisier et son odeur. Ils ont alors m<strong>en</strong>acé de rester sile gouvernem<strong>en</strong>t ne leur donnait pas des terres, etont reçu <strong>en</strong> un temps record des titres de propriétéainsi que de l'arg<strong>en</strong>t pour construire des maisons !Il y a des c<strong>en</strong>taines d'actions non-viol<strong>en</strong>tes dece g<strong>en</strong>re <strong>en</strong> Inde et ailleurs, faites par des personnesanonymes. La marche est la chose aumonde la moins chère, la plus accessible à pratiquem<strong>en</strong>ttout le monde. C’est avec cette arme despauvres que nous agissons pour exiger des changem<strong>en</strong>tsde politique. La non-viol<strong>en</strong>ce n'est pas réservéeà des g<strong>en</strong>s hors du commun comme Gandhi,Luther King ou Mandela, mais elle est pratiquéepartout par des g<strong>en</strong>s normaux. Démythifions lanon-viol<strong>en</strong>ce !La marche est la chose au monde la moins chère, la plus accessibleà pratiquem<strong>en</strong>t tout le monde. C’est avec cette arme des pauvres qu<strong>en</strong>ous agissons pour exiger des changem<strong>en</strong>ts de politique.En 2012, nous essayerons d’aller plus loin parrapport à Janadesh, la marche de 2007. Le changem<strong>en</strong>test un processus perman<strong>en</strong>t, infini. Lors d<strong>en</strong>otre prochaine marche <strong>en</strong> 2012, "Jansatyagraha"(la force de vérité du peuple), nous comptonsréunir c<strong>en</strong>t mille personnes pour marcher jusqu’àDelhi, <strong>en</strong> parcourant 6000 km p<strong>en</strong>dant un an, etpeser plus <strong>en</strong>core dans le rapport de force.Vivian Labrie : Une chose m’interroge <strong>en</strong> écoutantRajagopal. On peut occuper la terre. Mais comm<strong>en</strong>tpeut-on occuper le rev<strong>en</strong>u ? Ce que nousfaisons <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant au Québec, c’est d'occuper leterrain des élites, des spécialistes, le terrain conceptuel.Nous travaillons nous-mêmes sur des indicateursqui sont adaptés à nos réalités. Un jour, <strong>en</strong>sortant d’une réunion dans laquelle on expliquait àdes g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> situation de pauvreté, que l’arg<strong>en</strong>tqu’ils touchai<strong>en</strong>t des aides sociales <strong>en</strong>trait dans leproduit intérieur brut (PIB) non comme un gainmais comme une perte, une personne a dit : « C’estbi<strong>en</strong> brutal ! il faudrait inv<strong>en</strong>ter un produit intérieurdoux ! ». On a pris au sérieux cette remarqueet nous avons travaillé sur le « produit intérieurdoux ». C’est chaque fois qu’on crée des richessessans que ça passe par de l’arg<strong>en</strong>t. Nous avons aussicréé la « dép<strong>en</strong>se intérieure dure » : c’est quand lesg<strong>en</strong>s sacrifi<strong>en</strong>t une part de leur espérance de vie <strong>en</strong>santé pour fournir un service de solidarité que lacollectivité n’est pas capable de fournir.Propos recueillis par Guillaume Gamblin. ■■ Ekta Parishad (= forum del'unité) Mouvem<strong>en</strong>t populaired'action non-viol<strong>en</strong>te, depuisvingt ans, c'est une fédération de11 000 associations regroupantplusieurs c<strong>en</strong>taines de milliersde personnes <strong>en</strong> Inde. Elle mènedes actions — notamm<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ombreuses marches — pour ledroit à la terre et aux ressourcesnaturelles des populations lesplus marginalisées.Ekta Parishad, 2/3-A,Jungpura-A, Second Floor,New Delhi 110 014 India,www.ektaparishad.com.■ Ekta Europe est une plateformeeuropé<strong>en</strong>ne de souti<strong>en</strong>.Elle regroupe notamm<strong>en</strong>tPeuples Solidaires, laConfédération paysanne, Frèresdes Hommes.Peuples Solidaires, 10, quai deRichemont, 35000 R<strong>en</strong>nes,fax : 02 99 30 39 30.■ Gandhi International estune association française dontl'un des objectifs est la mise <strong>en</strong>œuvre de manifestations festiveset d’actions non-viol<strong>en</strong>tes surtous les contin<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> octobre2012 sur le thème « Nous avonsindividuellem<strong>en</strong>t et collectivem<strong>en</strong>tle pouvoir de changernotre société ».Gandhi international, LouisCampana, 37, rue de laConcorde, 11000 Carcassonne,www.gandhi2012.org.■ La marche des gueux, filmdocum<strong>en</strong>taire de LouisCampana et François Verlet,(2008, 53 mn, 20 €). suit l'épopéede la marche Janadesh <strong>en</strong>octobre 2007 qui a réuni25 000 paysans indi<strong>en</strong>s. Shanti,s/c Louis Campana, 37 rue de laConcorde, 11000 Carcassonnehttp://association-shanti.org.D.R.■ Collectif pour un Québecsans pauvreté, 165, rueCarillon, local 309, Québec(Québec), G1K 9E9, Canadawww.pauvrete.qc.ca■ Un Collectif pour la dignitéet contre la pauvreté organiseune marche régionale contre lapauvreté du 30 juin au 3 juillet2010 <strong>en</strong> Rhône-Alpes. ManuBodinier, tél. : 06 77 17 77 57,www.contrelapauvrete.fr.Ö Rajagopal de dos lors d'un discoursdevant des marcheurs lors deJanadesh 2007.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20093 9


RebondDifficultésdu cons<strong>en</strong>susDans le dossier du précéd<strong>en</strong>t numéro, nous avonsprés<strong>en</strong>té les mérites de la prise de décision aucons<strong>en</strong>sus. Nous pouvons toutefois regretter que nesoi<strong>en</strong>t pas abordées les difficultés que cette méthode<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre.DANS LE DOSSIER, IL EST MONTRÉ COMMENTPROCÉDER EN PETIT GROUPE. MÊME À CE NIVEAU, CEn'est pas toujours évid<strong>en</strong>t. J'ai assisté dans lesannées 1990 à une réunion pour la constitutiond'un réseau d'éco-lieux. Le premier jour, il y avait150 personnes v<strong>en</strong>ant de tous les horizons. En suivantune méthode proche de celle prés<strong>en</strong>tée dansle dossier, à la fin de la première journée, nousn'avions pas <strong>en</strong>core fini d'élaborer un ordre dujour. Autant dire que le deuxième jour, les rangss'étai<strong>en</strong>t déjà éclaircis, par lassitude.Autre exemple, lors du rassemblem<strong>en</strong>t deNotre-Dame-des-Landes, cet été, suite au pillaged'un supermarché, une réunion a été provoquéepour débattre de la position du Camp action climat.Alors que plusieurs c<strong>en</strong>taines de personnesétai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tes, seules quelques dizaines de personnessont v<strong>en</strong>ues <strong>en</strong> débattre et n'étant pas surles mêmes positions, aucune position n'a été prise.C'est donc l'ultraminorité qui a organisé l'actionqui l'a emporté de fait…Comm<strong>en</strong>t discuter<strong>en</strong> collectivité ?Même si un petit groupe affinitaire peut arriverà pr<strong>en</strong>dre des décisions comme le dossier le prés<strong>en</strong>te— et bi<strong>en</strong> sûr, c'est souhaitable —, dès quele nombre de personnes augm<strong>en</strong>te, cela se complique.L'exemple d'Oxalis permet d'aller vers unplus grand nombre (jusqu'à 120 personnes dansleurs réunions). Mais que faire par exemple pourdécider de la construction d'une route <strong>en</strong>tre deuxvilles ? comm<strong>en</strong>t se mettre d'accord sur des choixénergétiques au niveau europé<strong>en</strong> ?C'est là que l'on retombe dans les pièges ducons<strong>en</strong>sus que les auteurs évacu<strong>en</strong>t ("cons<strong>en</strong>susmou") sans analyser que cela peut être uneméthode pour s'assurer de ne ri<strong>en</strong> changer. Parexemple, des ONG canadi<strong>en</strong>nes qui se battai<strong>en</strong>tpour l'interdiction d'armes ont eu comme réponsedu gouvernem<strong>en</strong>t qu'il n'y avait pas cons<strong>en</strong>sus<strong>en</strong>tre l'Etat, les ONG… et les marchands d'armes. Ily a fort à parier que même <strong>en</strong> adoptant la méthodedu dossier, aucun cons<strong>en</strong>sus ne soit possible !Le cons<strong>en</strong>sus comme moy<strong>en</strong>de dominationLe cons<strong>en</strong>sus peut être aussi être un moy<strong>en</strong>pour asseoir son autorité dans un groupe lorsquel'on est le plus anci<strong>en</strong> : il suffit de dire non à ce quepropos<strong>en</strong>t les nouveaux au nom du cons<strong>en</strong>suspour que ri<strong>en</strong> ne change et surtout par le rapporthiérarchique lié à cette anci<strong>en</strong>neté. Nous <strong>en</strong> avonseu d'ailleurs un exemple avec ce dossier : puisqueBertrand et Simon avai<strong>en</strong>t travaillé le texte avantque le comité de rédaction de Sil<strong>en</strong>ce n'<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>neconnaissance, ce dernier n'a pu faire modifier certainspoints… car il n'y avait pas cons<strong>en</strong>sus.Enfin, je voudrais lancer deux autres pistes deréflexion :> Le cons<strong>en</strong>sus peut conduire à vouloir gommer desdiffér<strong>en</strong>ces. En cherchant à définir une positioncommune, on <strong>en</strong> oublie un peu trop vite que nosdiffér<strong>en</strong>ces sont une richesse, que le conflit estsource d'<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t mutuel. Vouloir que toutle monde passe sous le même moule est quelquepeu contradictoire avec la recherche du respect dechacun-e. En cherchant pour tout des voies acceptablespar tous, on risque, par exemple, de briderla créativité de chacun-e. Il existe de nombreusesquestions, — je p<strong>en</strong>se par exemple à l'écologie,l'éducation, les rapports de g<strong>en</strong>re… — où iln'existe pas une solution unique sci<strong>en</strong>tifiquem<strong>en</strong>tjuste. On expérim<strong>en</strong>te, on ajuste, on tâtonne…Vouloir trouver une démarche commune n'estpeut-être pas une méthode adéquate.Au début des Verts français, dont j'étais, il yavait des comptes-r<strong>en</strong>dus indiquant une positionmajoritaire (qui selon les cas devait recueillir soit50 % soit 66 % des voix) et les autres positionsdéf<strong>en</strong>dues, ce qui permettait, avec le recul, de ser<strong>en</strong>dre compte parfois que l'une des positionsminoritaires se serait avérée plus juste avec letemps et l'évolution du contexte politique…> Le cons<strong>en</strong>sus relève-t-il du religieux ? Lorsquel'on se promène sur internet <strong>en</strong> tapant le motcons<strong>en</strong>sus, on découvre que l'on arrive très souv<strong>en</strong>tsur des sites religieux. Cela devrait nous interroger.Car lorsque l'on parle de mode de décisiondans un groupe affinitaire, que sont ces affinités ?Sinon des croyances communes. Comm<strong>en</strong>t alorspasser du groupe affinitaire au groupe aléatoire(par exemple des relations de voisinage, de par<strong>en</strong>tsd'élèves…) ? La plupart des décisions qui régiss<strong>en</strong>tnos vies, à moins de vouloir vivre dans un écolieuretiré du monde, ne relèv<strong>en</strong>t pas d'un groupe affinitaire.Michel Bernard ■4 0 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Habitats coopératifsAlors que les initiatives se multipli<strong>en</strong>t, un état des projets <strong>en</strong> cours.A R<strong>en</strong>nes, une douzaine de familles (30 personnes) ontmis <strong>en</strong> place le réseau Les graines urbaines pour porterun projet d'immeuble coopératif avec un jardin et unespace associatif (lesgrainesurbaines@hg-r<strong>en</strong>nes.org).A Loperhet (Finistère), un projet de maisons "<strong>en</strong>bande" avec petit collectif devrait compr<strong>en</strong>dreune douzaine de logem<strong>en</strong>ts sur 6000 m 2 (CélineCaprais, tél. : 02 98 47 44 97 ou Patrick Sablon,tél. : 02 98 07 08 94, contact@ecocum.infini.fr).A Paris, le groupe Hesp'ère 21 se veut une couveuse de projets pour l'habitatcoopératif et ainsi mettre <strong>en</strong> place des logem<strong>en</strong>ts accessibles auxrev<strong>en</strong>us modestes (HESP’ere 21, 17, rue Saint-Sénoch, 75017 Paris,Raphaële Heliot, tél. : 01 43 10 25 12 ou Martine Scrive, tél. : 01 42 09 4929). A Paris égalem<strong>en</strong>t, Le Bazar est un groupe qui cherche à acquérir unimmeuble pour y développer un habitat coopératif (le_bazar@yahoogroupes.fr,Fanny Thomas, tél. : 01 43 67 86 33).A Montreuil (Seine-Saint-D<strong>en</strong>is), un groupe cherche un immeuble àconstruire ou réhabiliter (Hamo, Virginie Le Floch, 16, rue Clotilde-Gaillard,93100 Montreuil).A Thure (Vi<strong>en</strong>ne), projet deconstruction de 6 logem<strong>en</strong>ts autourd'un bâtim<strong>en</strong>t commun sur 7000 m 2de terrain, <strong>en</strong> accord avec la mairie,début des travaux prévu <strong>en</strong> 2010 (Lagoutte d’eau, M me Geais, 12, rue Alfredde-Musset,86100 Châtellerault).A Bordeaux (Gironde), un projetprévoit la construction d'<strong>en</strong>viron 80logem<strong>en</strong>ts avec une partie confiée àun bailleur social dans une fricheurbaine au nord de la ville, îlotDupaty (contact@hnord.org).A Toulouse (Haute-Garonne), un projet de réhabilitationd'immeuble pour y faire <strong>en</strong> collectif <strong>en</strong>tre15 et 20 logem<strong>en</strong>ts est à l'étude, ainsi qu'un projetd'immeuble coopératif de 25 logem<strong>en</strong>ts dans lefutur éco-quartier La Salade (Jeune Pousse,Véronique Leroy, 46, rue Achille-Viadieu, 31400Toulouse, lajeunepousse@yahoo.fr). A proximité deToulouse égalem<strong>en</strong>t, projet de construction <strong>en</strong>coopérative de maisons mitoy<strong>en</strong>nes pour une tr<strong>en</strong>tainede foyers (contact@<strong>en</strong>tre-toits.org).A Vignous-sous-les-Aix (Cher), un projet destructure d'accueil pour personnes âgées est p<strong>en</strong>séecomme un écovillage avec une dizaine depetits appartem<strong>en</strong>ts et de studios dans un bâtim<strong>en</strong>t<strong>en</strong> U, avec infirmière vivant sur place(Dominique Mazzarese, tél. : 06 11 86 04 16).A Reynes (Pyrénées-Ori<strong>en</strong>tales), un projetde petites maisons sur un terrain collectifest <strong>en</strong>visagé (Fabi<strong>en</strong> Frérot, BP 146,66401 Céret cedex, fabi<strong>en</strong>frerot@orange.fr).Dans le cadre d'un écoquartier prévu à Beaumont(Puy-de-Dôme), un groupe vise la construction d'unimmeuble coopératif avec une tr<strong>en</strong>taine d'appartem<strong>en</strong>ts.Un terrain est déjà préempté par la mairiepour le projet (Michel Daucher, tél : 06 27 47 74 73,oche@lavache.com).A Saint-Germain-au-Mont-d'Or (Rhône), projet de 15 à 25 logem<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec la mairie (Association Coop <strong>en</strong> Germ’, Mairie69650 Saint-Germain-au-Mont-d’Or, contact@coop<strong>en</strong>germ.org).A Villeurbanne (Rhône), le Village vertical avance sur un projetd'immeuble coopératif basse-consommation dans le quartierMaisons-Neuves. Les travaux devrai<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>cer <strong>en</strong> 2010(http://village-vertical.org).A Lyon (Rhône), dans le quartier <strong>en</strong> rénovation de la Duchère(9 e ), projet d'un immeuble de quatre étages. (Habitat CoopératifDuchère, c/o Foyer protestant, 309, av. Andreï-Sakharov, 69009 Lyon,www.hcd-lyon.fr, hcd@hcd-lyon.fr). Dans le quartier Conflu<strong>en</strong>ce(2 e ), projet d'immeuble basse consommation (Groupeconflu<strong>en</strong>ce@habicoop.fr, Christiane Patey : 06 98 21 11 83, SéverineGedzelman, tél. : 06 31 37 71 58). Projet d'habitat groupé religieux(efcontamin@gmail.com). Projet aussi à la Croix-Rousse (1 er /4 e )pour la réhabilitation d'un immeuble (Groupe du 4 mars 2009,chez Nicolas Bérut et Cécile Flandinet, 11, rue Saint-Françoisd’Assise,69001 Lyon, tél. : 06 64 09 84 97, berut.nicolas@free.fr).A Mornant (Rhône), projet habitat groupé HQE (FrançoiseSouvignhec, francoise.souvignhec@orange.fr, tél. : 04 78 44 16 81).A Besançon (Doubs), dans le cadre de projets d'écoquartiers,une coopérative d'habitants vise la construction d'unimmeuble de 25 logem<strong>en</strong>ts (Erik Dorge, 10, rue de Chasnot,25000 Besançon).A Lons-le-Saunier, projet <strong>en</strong> démarrage pour une maisoncollective (Juli<strong>en</strong> Da Rocha, 41, rue des Salines, 39000 Lonsle-Saunier,darocha.juli<strong>en</strong>@gamil.com).A Saint-Lup<strong>ici</strong>n (Jura), projet de deux immeublesavec 10 à 12 logem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> réhabilitation d'uneanci<strong>en</strong>ne usine (cchsaintlup<strong>ici</strong>n@numericable.fr).A Gr<strong>en</strong>oble (Isère), projetd'immeuble collectif à proximitéd'un tram (La Traverse,contact par Habicoop). Autreprojet à Gr<strong>en</strong>oble d'unimmeuble de 4 à 5 logem<strong>en</strong>tsdans la ZAC Beauvert (AudreyMorot, tél. : 09 53 04 63 27,morotaudrey@hotmail.com).Toujours à Gr<strong>en</strong>oble, projetd'immeuble de 7 à 15 logem<strong>en</strong>ts(Franck Montaudon,67, rue Nicolas-Chorier,38000 Gr<strong>en</strong>oble, priscille.darras@wanadoo.fr).A Romans (Drôme), projetEcoïlot, 10 logem<strong>en</strong>ts aprèsreconstruction d'un immeuble(Ecovillage du Pays deRomans, Maison de la Nature etde l'Environnem<strong>en</strong>t, 3, côte desChapeliers, 26100 Romans).A Dieulefit (Drôme), projetde 18 logem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> petitsimmeubles avec jardins, ateliers…(ecoravie.org, Laur<strong>en</strong>ceGirard l.gaia@free.fr).A Die (Drôme), projet d'immeublecollectif <strong>en</strong> construction(Marc.bodinier@wanadoo.fr).Des fiches détaillées de chacun des projets sont disponibles sur le site www.habicoop.fr. D'autresprojets d'habitat groupé ayant choisi un autre statut que la forme coopérative sont égalem<strong>en</strong>tprés<strong>en</strong>tés sur le site www.habitatgroupe.org.L'association Les colibrischerche un terrain <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>cepour un projet d'habitat coopératif(contact@lescolibris.fr).S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20094 1


Fess<strong>en</strong>heim30 000 manifestantsselon la préfecture ?10 000selon les organisateurs !Casseurs sponsorisés ?Les commerçants du c<strong>en</strong>tre deColmar ont reçu la veille de lamanifestation un courrier d'unefiliale de Saint-Gobain annonçantqu'elle pouvait interv<strong>en</strong>ir<strong>en</strong> moins de 2 h pour remplacerles vitrines brisées ! Si les casseursse cherch<strong>en</strong>t un sponsor…Le coût du fonctionnem<strong>en</strong>tEDF avance qu'il faudra investir400 millions d'euros danschaque réacteur de Fess<strong>en</strong>heimpour assurer dix ans de fonctionnem<strong>en</strong>tsupplém<strong>en</strong>taire.Sachant que nous avons 58réacteurs <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t,leur prolongation de 30 à 40ans nécessiterait donc un investissem<strong>en</strong>tde plus de 20 milliardsd'euros (le prix de quatreréacteurs neufs)… et ceci sansqu'aucun débat public n'ait lieu.Le Réseau Sortir du nucléaire aannoncé lors de la manifestationqu'il étudiait un recours juridiquesur cette question.1. Celle-ci a comm<strong>en</strong>cé mi-octobre2009.2. Le célèbre éco-quartier Vauban deFribourg est à 50 km de Colmar,30 km de Fess<strong>en</strong>heim.4 2 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009La Préfecture du Haut-Rhin et le maire de Colmar ont tout faitpour faire échouer la manifestation pour la fermeture des plusvieux réacteurs nucléaires français. En vain.DURANT LES SEMAINES QUI ONT PRÉCÉDÉLA MANIFESTATION, PRÉFET ET MAIRE ONT MULTIPLIÉles communiqués alarmants, invitant les journalistesà assister à des <strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>ts anti-émeutes,annonçant le déploiem<strong>en</strong>t de 3000 pol<strong>ici</strong>ers etg<strong>en</strong>darmes pour contrer les 30 000 manifestantsprévus, interdisant le lieu de rassemblem<strong>en</strong>t,signant des arrêtés interdisant la circulation despiétons dans le c<strong>en</strong>tre de la ville…Face à cela, les organisateurs du Réseau Sortirdu nucléaire ont dû faire preuve d'une grande prud<strong>en</strong>ce,craignant que tout ce cinéma médiatique nesoit que la préparation à une vaste provocation :des viol<strong>en</strong>ces aurai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite permis de discréditerle mouvem<strong>en</strong>t.Quelques jours avant la manifestation du 3octobre 2009, les organisateurs décidai<strong>en</strong>t, parprud<strong>en</strong>ce, de ne maint<strong>en</strong>ir que le rassemblem<strong>en</strong>t.Combi<strong>en</strong> de manifestants ?Le jour de la manifestation, la ville était <strong>en</strong> état desiège : c<strong>en</strong>tre <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t isolé par des grilles de troismètres de haut, brigades à pied, à cheval, <strong>en</strong> véhicules,hélicoptère de surveillance, canons à eau…La préfecture annonçait <strong>en</strong> début d'après-midiqu'il n'y avait que 3300 manifestants devant la garede Colmar, oubliant de préciser aux médias que lesforces de l'ordre avait bloqué <strong>en</strong>tre 1000 et 1500personnes à la frontière allemande et quelques c<strong>en</strong>tainesà la frontière suisse. Mais la même préfecture,interrogée sur le déploiem<strong>en</strong>t de forces,répliquait <strong>en</strong> disant qu'elle n'avait finalem<strong>en</strong>t misqu'un g<strong>en</strong>darme ou pol<strong>ici</strong>er pour trois manifestants…Avec 3000 hommes déployés, cela signifieraitalors 9000 manifestants ? C'est s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t cequ'annonçai<strong>en</strong>t les organisateurs : autour de10000 personnes. Un nombre inespéré tant lesAlsaci<strong>en</strong>s ont été dissuadés, par médias interposés,de v<strong>en</strong>ir à cette dangereuse manifestation.L'agitation médiatique a permis de parler desrisques de la manifestation, au lieu des risques dunucléaire. Pourquoi les médias locaux n'ont-ils pasposé cette question aux autorités : si elles sont incapablesde gérer le rassemblem<strong>en</strong>t pacifique de30 000 personnes, comm<strong>en</strong>t feront-elles, <strong>en</strong> casd'accid<strong>en</strong>t, pour évacuer une population paniquée: Colmar compte 60 000 habitants, l'agglomérationplus de 100 000 ?Le nucléaire, une énergiequi ne se r<strong>en</strong>ouvelle plusCette manifestation interv<strong>en</strong>ait alors que doit set<strong>en</strong>ir la révision déc<strong>en</strong>nale des 30 ans du premierréacteur 1 . Alors que les pannes à Fess<strong>en</strong>heim sont <strong>en</strong>hausse régulière (4 fois plus que la moy<strong>en</strong>ne desréacteurs), ce qui est normal avec l'âge, le gouvernem<strong>en</strong>t,consci<strong>en</strong>t qu'il ne peut plus construire facilem<strong>en</strong>tde nouveaux réacteurs, devant l'hostilité de lapopulation, <strong>en</strong>visage de donner l'autorisation pourdix ans de fonctionnem<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire.L'expéri<strong>en</strong>ce nous montre pourtant que Fess<strong>en</strong>heima atteint ses limites : un seul réacteur, Phénix àMarcoule, a fonctionné plus de 30 ans… mais avecplus de dix années de pannes cumulées <strong>en</strong>tre 1990et 2009. Les dix premiers réacteurs nucléaires françaisarrêtés ont fonctionné <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 21 ans, lamoy<strong>en</strong>ne d'âge des réacteurs <strong>en</strong> fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>France est actuellem<strong>en</strong>t de 23 ans… preuve que l<strong>en</strong>ucléaire est une énergie qui ne se r<strong>en</strong>ouvelle plus !Vouloir maint<strong>en</strong>ir des réacteurs <strong>en</strong> activité alorsqu'ils sont fragilisés par une radioactivité croissanteet que de nombreuses parties du bâtim<strong>en</strong>t sont irréparables,est tout simplem<strong>en</strong>t criminel.Ce qui se passe de l'autre côté de la frontière oùles toits photovoltaïques et les éoli<strong>en</strong>nes se développ<strong>en</strong>trapidem<strong>en</strong>t, où les immeubles sontconstruits avec des consommations énergétiquesde plus <strong>en</strong> plus faibles, montre la voie à suivre 2 .Mais le lobby français, de plus <strong>en</strong> plus affaibli,essaie <strong>en</strong>core de maint<strong>en</strong>ir son pouvoir. Jusqu'àquand ? A la veille de la manifestation, le Modem,Cap 21, le Parti de Gauche et la commission <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tdu PS ont apporté leur souti<strong>en</strong> à l'idéede la fermeture, aux côtés des opposants historiques: les Verts, le NPA, les anarchistes, lesgroupes de déf<strong>en</strong>se de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. L'Alsaceva-t-elle pouvoir sortir du nucléaire ?Michel Bernard ■Nouara Aci-Scalabre


Vous pouvez nous <strong>en</strong>voyer des textes pour le courrier des lecteurssoit par courrier postal, soit <strong>en</strong> passant par le formulaire decontact qui se trouve sur le site de Sil<strong>en</strong>ce : www.revuesil<strong>en</strong>ce.net.CourrierFrançois MarchandRésistance­non-viol<strong>en</strong>te­<strong>en</strong>­PalestineJe voudrais vous fél<strong>ici</strong>ter pour l'articledans le numéro de Sil<strong>en</strong>ce n°371concernant Ziad Medoukh. Il est sirare d'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre parler de Gaza autravers de son combat culturel, et desa résistance non-viol<strong>en</strong>te. Cetterésistance non-viol<strong>en</strong>te pr<strong>en</strong>d formedepuis plusieurs années <strong>en</strong>Cisjordanie, avec des comitéspopulaires très actifs. Nos médiaspersist<strong>en</strong>t à l'ignorer. Des villagess'organis<strong>en</strong>t pour lutter dans unmouvem<strong>en</strong>t non-viol<strong>en</strong>t contre laconstruction du mur et la confiscationde leurs terres. Les manifestants sontgazés, emprisonnés, mêmes abattus àbout portant (Bassem Abu Rhama àBil'in le 17 avril dernier). Ri<strong>en</strong> dansles journaux (à part Politis et l'Huma). Un(e) qassam lancé dans une ruedéserte de Sdérot fait la une des news.Le témoignage de Ziad Medoukh apporte un éclairage sur la résistance quipeut atteindre les moins convaincus que moi, ceux qui croi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core que leproblème palestini<strong>en</strong> se réduit à la lutte interne des partis politiques <strong>en</strong>oubliant trop facilem<strong>en</strong>t l'occupation. Bravo !Je suis une militante pour la Palestine <strong>en</strong>gagée au coté du peuple palestini<strong>en</strong>pour le respect du droit international et l'application de la Chartre desNations Unies.Mon association a un projet <strong>en</strong> Cisjordanie : création d'une médiathèque àBil'in. J'y ai fait plusieurs séjours et lors de mon passage <strong>en</strong> juin dernier nousavons installé les premiers ordinateurs, internet, meubles de la bibliothèque…Je vous conseille d'aller sur le site de Bil'in (…) www.bilin-village.org.Yvette VolletLoiretParti­de­gauche,­parti­écoloJe voudrais réagir à l'article "Retour sur le camp action climat" (Sil<strong>en</strong>c<strong>en</strong>°372) pour y apporter quelques précisions. Ayant moi-même passé plusieursjours sur le site, je trouve que ce compte-r<strong>en</strong>du reflète assez bi<strong>en</strong> l'esprit dece rassemblem<strong>en</strong>t, sauf un point. [Dans sa prés<strong>en</strong>tation du site de la Semainedes Résistances, l'article omet] la prés<strong>en</strong>ce du Parti de Gauche. (…) Lasemaine n'aurait pas été la même sans les militants du Parti de Gauche ! Ilsont <strong>en</strong> effet largem<strong>en</strong>t contribué à animer les discussions, le "in" dans lesdébats, le "off" sur notre stand et à la buvette… (…)Même si le refus de la politique institutionnelle et du système des partis estfréqu<strong>en</strong>t chez les part<strong>ici</strong>pants à ce type de rassemblem<strong>en</strong>ts (et des lecteursde Sil<strong>en</strong>ce ?), il est regrettable de faire preuve d'ostracisme à ce point.D'autant que, dans le dossier deSil<strong>en</strong>ce consacré à l'écologieradicale (n°368), il était déjàfrappant de lire, toujours sous laplume de Guillaume Gamblin, àpropos du Parti de Gauche, "Cetteforce politique (…) porte elleaussi un intérêt à l'écologieradicale. Mais prés<strong>en</strong>te-t-elle aussiun intérêt pour celle-ci ?". (…)Depuis sa création <strong>en</strong> 2008, leParti de Gauche a fait del'écologie sa base de réflexionpour <strong>en</strong>gager et piloter laD.R.transition <strong>en</strong>tre le modèle de production, de consommation et d'échangeactuel et le modèle de développem<strong>en</strong>t écologique. (…) Malgré tout ça, je suisdepuis plusieurs années un lecteur assidu de Sil<strong>en</strong>ce, où je trouve des pistesde réflexion sur les démarches alternatives, que j'essaie de mettre <strong>en</strong> œuvre leplus souv<strong>en</strong>t possible dans ma vie personnelle, et qui nourriss<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>tma réflexion politique.Pascal BouteillerIlle-et-VilaineSarko­tu­nous­lèses­!­ou­:­quand­certains­citoy<strong>en</strong>s­français­sont­exclus­du­droit­à­une­vie­de­famille­?À ce jour, la Constitution française reconnaît à chaque citoy<strong>en</strong> le droit de sechoisir un conjoint de n’importe quelle origine ou pays. Mais les lois etl’administration françaises empêch<strong>en</strong>t très souv<strong>en</strong>t ce conjoint de v<strong>en</strong>irrésider <strong>en</strong> France.Vo<strong>ici</strong> un autre cas : nous sommes français et nous habitons <strong>en</strong> France, maismadame est d’origine africaine et elle a un fils qui, lui, n’est pas français etdont nous assumons seuls la charge (il est étudiant).Comme cela fait deux ans que nous ne sommes pas allés au Niger, nousavons souhaité que ce jeune homme vi<strong>en</strong>ne chez nous pour les congés d’été,comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises dans le passé.C’est là que, joies de la sarkozyie… le visa lui est refusé à quatre reprises (et<strong>en</strong>core on vous passe l’autorisation de sortie du territoire réclamée à unmajeur, ou l’attestation de prise <strong>en</strong> charge manuscrite parce que le certificatd’hébergem<strong>en</strong>t off<strong>ici</strong>el contresigné par le Maire ne suffit pas et les cinqsemaines passées à la capitale pour ces démarches infructueuses).Nous avons fait valoir le li<strong>en</strong> de filiation pour connaître le motif du refus(article L211-2, 2° du Code d'<strong>en</strong>trée et de séjour des étrangers) : lapremière fois on nous a répondu que c’était parce que "malgré toutel’att<strong>en</strong>tion portée à l’étude de la demande, ri<strong>en</strong> dans le dossier ne prouvaitqu’il v<strong>en</strong>ait chez sa mère française". Ce à quoi nous avons répondu que celaétait pourtant m<strong>en</strong>tionné <strong>en</strong> toutes lettres à la rubrique n°43 de la demandede visa Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong> !?!Les recours et demandes suivantes n’ont pas mieux abouti. Pour la dernièredemande, déposée avec copie des actes de naissance, de mariage et carted’id<strong>en</strong>tité française, la communication du motif de refus est subordonnée à lavérification par les autorités françaises de la réalité de la filiation avancée(alors qu’elle a été admise lors de la première demande).À chaque fois le motif sous-jac<strong>en</strong>t de refus est "le risque élevé dedétournem<strong>en</strong>t de l’objet du visa" ! (un fils qui vi<strong>en</strong>t voir sa mère)Pour rire un peu, nous avons téléphoné au ministère de l’expulsion nationale,où l’on nous a carrém<strong>en</strong>t conseillé d’aller le voir puisqu’il ne peut pas v<strong>en</strong>ir(sic ! pourquoi le Niger serait-il plus accueillant que la France <strong>en</strong>vers les"étrangers" ?).En tout cas, nous avons découvert dans le code d'<strong>en</strong>trée et de séjour desétrangers que tout étranger qui a un asc<strong>en</strong>dant français peut demander àbénéf<strong>ici</strong>er d’une carte de séjour de 10 ans. Il suffit de la demander <strong>en</strong>préfecture mais à la simple condition "d’être <strong>en</strong>tré légalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France"(sic toujours !).À ce jour, un étranger peut bénéf<strong>ici</strong>er de la procédure dite du regroupem<strong>en</strong>tfamilial, mais cette procédure est inapplicable à un Français car il n’est pasétranger !Comme pour le mariage, le droit à une vie de famille est garanti par l’article10 du préambule de la Constitution française, ou l’article 8 de la déclarationEuropé<strong>en</strong>ne des Droits de l’Homme, mais ce droit est tout simplem<strong>en</strong>tinappliqué et donc bafoué !Pour finir, nos vacances sont gâchées, une mère n’a pas eu le droit de voirson unique fils et nous sommes totalem<strong>en</strong>t désabusés…Selon la Cimade, consultée sur le sujet, il paraît que nous ne sommes passeuls dans cette situation, alors si vous êtes concernés ou si cette situationvous touche, vous pouvez nous contacter. Ensemble on pourra peut-être faireobstacle à cette politique honteuse, inhumaine et dégradante.Nana & Jacques Caclin-Harouna3 rue neuve 69550 Amplepuisnj.caclinh@laposte.netVitamine­DSi les femmes portant le voile intégral sont car<strong>en</strong>cées <strong>en</strong> vitamine D(Sil<strong>en</strong>ce n°372), faut-il <strong>en</strong> conclure que nos g<strong>en</strong>darmes, CRS etreligieuses françaises le sont aussi ?Olivier ClayesGersS!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20094 3


Les personnes prés<strong>en</strong>tant desvariations du développem<strong>en</strong>tsexuel ou des organes génitauxatypiques (appelées autrefoishermaphrodites ou androgynes)ne sont pas si rares qu'on pourraitl'imaginer. Cette <strong>en</strong>quête sebase sur quinze témoignages de personnesdites intersexuées, ainsi que de familles etde médecins. Suiv<strong>en</strong>t des explications médicalestrès claires et des analyses concernantle traitem<strong>en</strong>t social de ces variations.Alors qu'on serait t<strong>en</strong>té de considérer cesambiguïtés génitales comme de simplesanomalies qui vi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t confirmer larègle de la différ<strong>en</strong>ce des sexes masculin/féminin,l'auteur propose une approcheplus stimulante qui consiste à réinterrogercette norme. "Combi<strong>en</strong> d'<strong>en</strong>tre nous peuv<strong>en</strong>tse prévaloir d'avoir un corps 100% masculinou féminin ? On <strong>en</strong> arrive à ce constatque ceux qui apparaissai<strong>en</strong>t au départcomme une minorité, les intersexués, constitu<strong>en</strong>t<strong>en</strong> réalité la majorité". Il existe unegrande variété de critères pour caractériserla sexuation d'une personne : sexe phénotypique(l'aspect extérieur), sexe chromosomique,sexe génétique, sexe hormonal, etautant de combinaisons possibles <strong>en</strong>tre lesuns et les autres. Lequel d'<strong>en</strong>tre eux devraitprévaloir sur les autres ? Généralem<strong>en</strong>tl'<strong>en</strong>fant n'a pas le choix et ce sont lespar<strong>en</strong>ts et le corps médical qui tranch<strong>en</strong>tpour lui à sa naissance par une opération etpar son ori<strong>en</strong>tation arbitraire vers une id<strong>en</strong>titéde g<strong>en</strong>re ou une autre. Il nous fautadmettre que ces opérations, qui n'obéiss<strong>en</strong>tà aucune nécessité pour la santé de l'<strong>en</strong>fant,répond<strong>en</strong>t à des pressions sociales et à desnormes culturelles et non à des raisonsmédicales. L'auteur les compare à l'excisionet leur oppose la liberté pour la personne dedisposer de son corps d'une part et de choisirson id<strong>en</strong>tité de g<strong>en</strong>re d'autre part."Incapables de travailler sur nous-mêmes,nous retravaillons ceux qui nous gên<strong>en</strong>t.Nous redessinons leurs corps pour nous voilivresSi vous ne disposez pas d’une librairie indép<strong>en</strong>dante près de chez vous,vous pouvezcommander vos livres auprès de Quilombo. Une partie de la somme est reversée àS!l<strong>en</strong>ce. Il suffit de remplir sur papier libre, vos coordonnées, les ouvrages que voussouhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notés sous les titres dechaque livre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlem<strong>en</strong>t parchèque (à l'ordre de Quilombo Projection). R<strong>en</strong>voyez le tout à : Quilombo/Sil<strong>en</strong>ce,23, rue Voltaire, 75011 Paris. Délai de livraison <strong>en</strong>tre 10 et 15 jours.France, des pol<strong>ici</strong>ersau-dessus des loisAmnesty International45 p. - 2009 - gratuitMultiplication des plaintes pourmauvais traitem<strong>en</strong>ts, tactique derétorsions contre les plaignants,contre-attaque par des plaintespour outrage ou rébellion, disparitionde certains élém<strong>en</strong>ts dudossier durant l'instruction,abs<strong>en</strong>ce de transpar<strong>en</strong>ce parrapport aux statistiques desplaintes déposées… Si le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>td'impunité se développe dans la police,la faute <strong>en</strong> revi<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t aux mécanismesde surveillance qui sont inadaptés etnon-conformes aux exig<strong>en</strong>ces élém<strong>en</strong>tairesdes conv<strong>en</strong>tions internationales à ce sujet.Exemples à l'appui, Amnesty dénonce lecaractère raciste évid<strong>en</strong>t de nombreux cas,recommande <strong>en</strong> conclusion la créationd'une commission indép<strong>en</strong>dante chargée desplaintes contre la police, ainsi que la publicationde statistiques régulières sur lesplaintes déposées contre les ag<strong>en</strong>ts de laforce publique et la publication dans leurintégralité des rapports annuels des servicesinternes d'inspection des organes chargés del'application des lois (IGS, IGPN et IGN).GG.Parler de paix dans unmonde de conflitsMarshall B. Ros<strong>en</strong>bergJouv<strong>en</strong>ce219 p. - 2009 - 18,50 €Sous-titré "la communicationnon-viol<strong>en</strong>te <strong>en</strong> pratique", ceguide propose de se former auxtechniques mises <strong>en</strong> place etdéveloppées depuis plusieursdéc<strong>en</strong>nies par l'auteur du bestseller "Les mots sont desf<strong>en</strong>êtres (ou des murs)". Il fautdépasser le caractère irritant dûau style et à l'esprit très "américains"de l'auteur (le côté recettede cuisine et les anecdotes exagérém<strong>en</strong>témouvantes) pour apprécier l'intérêt del'exercice. Ros<strong>en</strong>berg poursuit son travailsur la communication non-viol<strong>en</strong>te baséesur la distinction <strong>en</strong>tre les faits, les émotions,les besoins et la formulation dedemandes claires, <strong>en</strong> se basant sur de nombreusesexpéri<strong>en</strong>ces allant de la vie quotidi<strong>en</strong>neau changem<strong>en</strong>t social. C'est assezimpressionnant. L'intérêt est notamm<strong>en</strong>tqu'il aborde <strong>en</strong>fin la question du changem<strong>en</strong>tsocial et des situations de confrontationavec des groupes d'intérêt opposés,abs<strong>en</strong>ce qui lui était reprochée jusque là. Lalecture de ce manuel invite inévitablem<strong>en</strong>tle lecteur ou la lectrice à faire un travail sursoi, pas toujours facile à accepter, mais quipeut aider à débloquer bi<strong>en</strong> des situations.GG4 4 S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009Le compostdans toute sa noblesseBéatrice Biebuyck-BarbayNature & Progrès Belgique2009 - 80 p. 10,80 €Nature & progrès Belgique éditetoute une série de guides pratiquesautour des questions dejardinage, d'alim<strong>en</strong>tation, d'écoconstruction,mais égalem<strong>en</strong>t desociété. Chacun, concis, prés<strong>en</strong>teavec de belles illustrations, un point particulier,<strong>ici</strong> les méthodes pour obt<strong>en</strong>ir un boncompost dans son jardin, dans son appartem<strong>en</strong>tet les dérivés que sont le mulching etle bois raméal fragm<strong>en</strong>té. Pragmatique. FV.Ni homme ni femmeEnquête sur l'intersexuationJuli<strong>en</strong> PiquartLa Musardine2009 – 235 p. - 16 €ler la face". En effet, contester la naturalitédes sexes, c'est ri<strong>en</strong> de moins que remettre <strong>en</strong>cause "l'organisation du monde" tel que nousle connaissons. Pourtant là aussi, un autremonde est possible. Une <strong>en</strong>quête d'une clartéremarquable, que l'on pourra compléter utilem<strong>en</strong>tpar le film XXY de Lucia Pu<strong>en</strong>zo et leroman Middlesex de Geoffroy Eug<strong>en</strong>ides. GGGuide de la révolutionnon-viol<strong>en</strong>teJean-Paul Alonso10, rue Aléanor-d'Aquitaine, 17100 Saintes2008 - 138p. - 11,70 €port comprisLa première partie du livre analyse l'état politiqueet écologique de la planète et prône ladécroissance, puis vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une prés<strong>en</strong>tationdes outils de lutte non-viol<strong>en</strong>te ainsi que de lavie et de la p<strong>en</strong>sée de Gandhi ; ainsi qu'uneméthode de "méditation positive" à la base del'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. L'auteur prés<strong>en</strong>te une "chartedu consommateur responsable" proposée parle Parti international du cœur, qu'il a fondé, ettermine sur un "Appel à la révolution planétaire"<strong>en</strong> huit étapes. GGDémocratie, dans quel état ?CollectifEd. La Fabrique2009 - 151p. - 13 €Cet ouvrage rassemblant les contributionsde plusieurs philosophes<strong>en</strong>gagés vise à briser le tabou qui<strong>en</strong>toure le concept de "démocratie"et interdit toute critique à son égard.Alain Badiou insiste sur la nécessitéde destituer l'"emblème démocratique"qui constitue l'horizon ininterrogeablede nos sociétés. Commed'autres, il analyse la fusion de ladémocratie moderne avec le capitalisme,estimant que "l'homme démocratiquegreffe un vieillard avare sur un adolesc<strong>en</strong>tavide". W<strong>en</strong>dy Brown compare ladémocratie à une nouvelle religion mondiale aunom de laquelle toutes les croisades sont permises.Il faudrait repr<strong>en</strong>dre le pouvoir sur toutesles puissances et logiques économiques ou technologiquesqui nous domin<strong>en</strong>t pour pouvoir parlerd'une démocratie non mutilée. Jean-LucNancy offre une belle définition de cet idéal : "ladémocratie promeut et promet la liberté de toutl'être humain dans l'égalité de tous les êtreshumains" ; mais critique le projet de la démocratiedirecte : elle n'est praticable que dans descommunautés suffisamm<strong>en</strong>t homogènes, or lasociété est par définition constituée d'un<strong>en</strong>semble de li<strong>en</strong>s d'extériorité <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tescommunautés. Ce n'est donc pas une questiond'échelle, mais d'ess<strong>en</strong>ce, qui invalide la démocratiedirecte au niveau d'une société. KirstinRoss part de l'exemple du vote irlandais méprisécontre le traité europé<strong>en</strong> pour démonter lamode de "la gouvernance" ; Slavoj Zizek interrogede la mutation capitaliste chinoise "qui nes'est pas fait(e) malgré le régime autoritairecommuniste, mais bi<strong>en</strong> grâce à lui". Une richeréflexion pour qui est prêt à partir sur les s<strong>en</strong>tierscritiques de la philosophie et à revoir sesidées toutes faites sur la démocratie. GG


l a b d d u m o i sLa main verteHervé BourhisEd. Futuropolis2009 - 74 p. - 16 €On nous a m<strong>en</strong>ti : les stocks de pétrolesont <strong>en</strong> fait presque épuisés et vontmaint<strong>en</strong>ant être réservés aux urg<strong>en</strong>ces.D'un seul coup, la vie bascule dans l'aprèspétrole.La survie <strong>en</strong> ville devi<strong>en</strong>t très rude ettout le monde se rue sur le jardinage. Herbert,dessinateur de BD se retrouve sans emploi —plus personne n'achète de BD — et se reconvertitdans le vélo-taxi. Habitant Bordeaux, ildécide d'aller avec son fils rejoindre sespar<strong>en</strong>ts, son père étant un jardinier aguerri.Comm<strong>en</strong>ce une traversée de la France avec des r<strong>en</strong>contres épiques.Une BD parfaitem<strong>en</strong>t décroissante. Futur prix Tournesol àAngoulême ? MBRomansLa cascade aux miroirsAndré BucherEd. D<strong>en</strong>oël2009 - 180 p. - 16 €Pompier volontaire, Sam profitede la découverte d'un cadavresur le lieu d'un inc<strong>en</strong>die pouréchanger leurs id<strong>en</strong>tités.Comm<strong>en</strong>ce une nouvelle vie,avec ses embûches et un diff<strong>ici</strong>leéquilibre <strong>en</strong>tre deux vies, celleespérée et celle vécue. Peu à peules histoires de familles se révèl<strong>en</strong>tau grand jour, qui expliqu<strong>en</strong>tpourquoi la mère passeson temps près d'une cascade décorée demiroirs. D'un rythme un peu l<strong>en</strong>t, ce romannous réserve suffisamm<strong>en</strong>t de rebondissem<strong>en</strong>tspour nous faire traverser avec lehéros ses déambulations dans les paysagessecs du Sud-Est de la France. MB.La prisonnière du TibetPatrick HutinEd. J'ai lu2009 - 320 p. - 6,70 €Après avoir r<strong>en</strong>contré uneTibétaine, la vie du héros bascule.Entraîné dans la vie politiquedes hauts plateaux, il r<strong>en</strong>contreles résistants à l'occupation chinoise.Si les informations sur leTibet donn<strong>en</strong>t une vision moinsangélique de la lutte desTibétains que bon nombre d'associationsd'inspiration bouddhiste,l'histoire <strong>en</strong> elle-mêmereste caricaturale. FV.Beijing comaMa Jianéd. J'ai lu / Par ailleurs2009 - 894 p. - 9,40 €Le 4 juin 1989, Dai Wei, étudiant,est blessé par balle lorsde l'évacuation de la placeTi<strong>en</strong>'anm<strong>en</strong> à Pékin. Il sombredans le coma. Ce livre alterne la vie de cejeune, cloué sur son lit et ses souv<strong>en</strong>irs. Uneastuce narrative qui permet d'alterner lerécit de l'évolution de la société dans lacapitale chinoise de 1990 à 2000 tout <strong>en</strong>racontant <strong>en</strong> parallèle la révolution culturelledes années 1960 et les grèves étudiantesde 1987 à 1989. Cela crée une t<strong>en</strong>sioncroissante, jusqu'au massacre final.Encore aujourd'hui, on ignore le nombre demorts qu'a fait la répression par un régimemaître du pays. L'auteur qui vit à Londresdepuis 1987, livre <strong>ici</strong> une reconstitution historiqueà charge contre le communisme.MB.FirminSam SavageEd. Actes sud2009 - 202 p. - 18 €C'est un rat qui est le narrateurde l'histoire, un rat qui découvreque les livres ne serv<strong>en</strong>t pas seulem<strong>en</strong>tà se nourrir, mais qu'onpeut aussi les lire, ce qui luidonne accès au monde deshumains. Il découvre alors queson quartier "infesté par lesrats" est <strong>en</strong> voie de rénovation etil nous prés<strong>en</strong>te, à sa façon, l'évolution duquartier. Gros succès de presse… pour unehistoire qui ti<strong>en</strong>t surtout par l'originalité del'écriture. FV.B. D.Au cœur de la tempêteWill EisnerEd. Delcourt2009 - 208 p. - 17,50 €Avant-guerre, la vie des migrantsjuifs aux Etats-Unis ne se passepas sans souci : l'antisémitisme yest égalem<strong>en</strong>t développé, le rêved'un monde laïc porté par certainsne verra pas le jour. Récitsans doute autobiographique d'undes grands de la BD des Etats-Unis. FV.livresSilex and the cityJulEd. Dargaud2009 - 48 p. - 13,50 €L'auteur de Il faut tuer José Bovétranspose dans la préhistoire nospréoccupations d'aujourd'hui.Campagnes électorales, écologieet décroissance, crise de l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, privatisationdes bi<strong>en</strong>s communs… Délirant etdésopilant. L'héritier de Pétillon. MB.La compagnie des cochonsArnaud Floc'hEd. Delcourt / Mirages2009 - 90 p. - 14,95 €A Bamako, capitale du Mali,Sidibé, griot et photographe, setrouve au c<strong>en</strong>tre de nombreusesmachinations familiales et politiques.Entre une police corrompueet des blancs nostalgiques dela période coloniale, il faut savoirtrouver sa place, surtout quand onessaie d'aider un groupe d'handicapés.Une plongée au sein de lapauvreté et des arrangem<strong>en</strong>ts de toute sorte.Une initiation assez sombre à la politiquemali<strong>en</strong>ne. FV.Oh, les filles (T. 2)Emmanuel Lepage et Sophie MichelEd. Futuropolis2009 - 64 p. - 15 €Les trois copines, Chloé, Leïla etAgnès <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant dansl'adolesc<strong>en</strong>ce. Les rapports avecles par<strong>en</strong>ts, les garçons et lesétudes diverg<strong>en</strong>t selon le tempéram<strong>en</strong>tet l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dechacune. L'épilogue nous lesmontre à l'âge adulte, après unparcours de vie plus ou moins tortueux.Belle histoire d'amitié surle passage à l'âge adulte à traversles emmerdem<strong>en</strong>ts et les questionnem<strong>en</strong>ts dela vie. FV.Une demi-douzaine d'ellesAnne Baraou et Fanny Dalle-RiveEd. L'association2009 - 240 p. - 22 €Après nous avoir charmé avec sixpetits livres abordant six questionsde la vie d'une femme, vo<strong>ici</strong>republié l'<strong>en</strong>semble <strong>en</strong> un seulvolume. Si vous avez loupé cespetits bijoux d'histoires intimistes,précipitez-vous sur cerecueil. L'occasion de découvrirles passerelles qui exist<strong>en</strong>t fortdiscrètem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les six viesracontées. Reste à espérer que lesdeux auteures poursuivront leurs introspectionstellem<strong>en</strong>t c'est agréable à lire. MB.S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 20094 5


livresLa terrorisation démocratiqueClaude GuillonEd. Libertalia2009 - 154p. - 7 €Dans cet essai court et facile delecture, Claude Guillon examinela situation actuelle de la politiqueantiterroriste française àla lumière des évolutions du droitet de la société depuis deuxdéc<strong>en</strong>nies. C'est la loi de 1986qui fait <strong>en</strong>trer la notion de "terrorisme"dans le droit français,puis celle de 1996 qui créé ledélit spécifique d' "association demalfaiteurs <strong>en</strong> relation avec une <strong>en</strong>trepriseterroriste", qui n'est ri<strong>en</strong> d'autre que du procèsd'int<strong>en</strong>tion. Les années suivant 2001sont <strong>en</strong>suite riches <strong>en</strong> législations antiterroristes.Guillon rappelle opportuném<strong>en</strong>t quele terrorisme s'applique initialem<strong>en</strong>t à lapolitique d'Etat durant la période post-révolutionnairede la Terreur. D'où sa "terrorisationdémocratique" qui montre <strong>en</strong> quoi laconstruction de l'<strong>en</strong>nemi "terroriste" par lesdémocraties constitue dans le même tempsune politique de terrorisation pratiquée parces dernières. Le discours critique par rapportà cette politique réactionnaire se trouvede plus <strong>en</strong> plus isolé à gauche. C'est l'affairede Tarnac qui a fait réagir l'opinionrécemm<strong>en</strong>t, oblitérant le fait que ce traitem<strong>en</strong>test réservé aux immigrés depuis bi<strong>en</strong>plus longtemps et plus massivem<strong>en</strong>t. Le livrese termine par une dél<strong>ici</strong>euse lettre dedénonciation du "dénommé Claude Guillon,anarchiste autonome de la mouvance ultragauche,se disant écrivain". GGG<strong>en</strong>re et développem<strong>en</strong>tdurableClaudine DrionEd. Le monde selon les femmeswww.mondefemmes.org2009 - 72p. - 3 €+ frais de portCe livret de poche invite à "intégrer le g<strong>en</strong>redans le développem<strong>en</strong>t durable". Dénonçantau passage les conceptions édulcorées de cedernier, il fournit des outils d'analyse pourpermettre cette intégration dans les pratiqueset les projets. Il montre aussi <strong>en</strong> quoiles différ<strong>en</strong>tes conceptions de l'écologi<strong>en</strong>'aboutiss<strong>en</strong>t pas aux mêmes résultatsconcernant la condition des femmes. Oui, ilfaut "g<strong>en</strong>rer la lutte contre le réchauffem<strong>en</strong>tclimatique", sans quoi on risque d'aboutir àdes régressions <strong>en</strong> termes d'égalité. GGPhilosophie et anarchismeDaniel Colson, Ronald Creagh,Vivi<strong>en</strong> Garcia, Irène Pereira,Alain Thév<strong>en</strong>etEd. Atelier de création libertaire2009 - 55p. - 5 €Cette brochure rassemble lesréflexions des cinq interv<strong>en</strong>antsà une r<strong>en</strong>contre qui a eu lieu surle thème "anarchisme et philosophie"à l'automne 2008 au Cedrats, àLyon. On y découvre cinq points d'<strong>en</strong>trée différ<strong>en</strong>tsdans la p<strong>en</strong>sée anarchiste et dansson rapport à la philosophie, ce qui apporteune intéressante diversité de points devue sur la question. GGFace aux incivilités,le courage civilHervé OttIECCC, Le Cun, 12100 Millau2009 - 31p. - 7,70 €franco de portCette brochure fait partie d'une sériepubliée par l'Institut europé<strong>en</strong> conflits culturescoopérations (IECCC). On connaissaitla désobéissance et la résistance civiles(dans le domaine des luttes politiques), ladéf<strong>en</strong>se et la dissuasion civile ainsi que l'interv<strong>en</strong>tioncivile (dans le domaine de ladéf<strong>en</strong>se), <strong>ici</strong> on découvre le "courage civil"qui concerne le domaine social. Ce conceptanci<strong>en</strong> mais méconnu désigne les situationsdans lesquelles on est am<strong>en</strong>é à interv<strong>en</strong>ir età faire preuve de courage face à des incivilités,à des viol<strong>en</strong>ces du quotidi<strong>en</strong>. Dans unesérie d'articles qui abord<strong>en</strong>t la questionsous divers fronts, Hervé Ott décortique demanière pédagogique ce qui se passe lorsqu'uneviol<strong>en</strong>ce survi<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> partant notamm<strong>en</strong>tde la rivalité mimétique. Partantd'exemples de la vie quotidi<strong>en</strong>ne, cette brochureapporte des analyses qui aid<strong>en</strong>t àcompr<strong>en</strong>dre les mécanismes de la viol<strong>en</strong>ceau quotidi<strong>en</strong>, ainsi que des pistes pratiquespour agir et se former à interv<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> situationsd'incivilités dans l'espace public, exercicesà l'appui. Une lecture qui permet à lafois de gagner <strong>en</strong> intellig<strong>en</strong>ce et de se transformer.GGDe la viol<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> politiqueCollectifLignes2009 - 200p. - 19 €Ce numéro de la revue Lignes prés<strong>en</strong>te d<strong>en</strong>ombreuses analyses sur "L'insurrectionqui vi<strong>en</strong>t" et "L'affaire de Tarnac", sur les"émeutes" des quartiers populaires <strong>en</strong>2005, sur la répression pol<strong>ici</strong>ère, analysesqui diverg<strong>en</strong>t par leurs conclusions mais quivont globalem<strong>en</strong>t dans le s<strong>en</strong>s d'une réhabilitationde la viol<strong>en</strong>ce sociale et révolutionnaire.Plusieurs textes revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sur leprocessus d'"immunisation" qui fait que laviol<strong>en</strong>ce est de moins <strong>en</strong> moins tolérée dansla société, mise à part, et c'est là le problème,celle de la puissance publique, commele rappelle bi<strong>en</strong> Anselme Jappe. Plusieursessais revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t sans trop de recul sur laviol<strong>en</strong>ce accoucheuse de l'histoire."Aujourd'hui, Sartre serait mis <strong>en</strong> prisonavec Rouillan et Coupat", estime quant à luiDaniel B<strong>en</strong>saïd. Au final de nombreusesréflexions d'intérêt, mais la moitié destextes sont si subtils qu'il faut être bi<strong>en</strong> subtilsoi-même pour compr<strong>en</strong>dre quelquechose à leurs belles formules… GGNous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...■ Guide de la consommation responsable <strong>en</strong>région C<strong>en</strong>tre, Cre-Sol, 12, rue Louis-Mirault,37000 Tours, 2009, 128 p. 4 €. Nous avions collaboréavec Cre-Sol pour la réalisation de notre numérosur la région (n°348). Vo<strong>ici</strong> réactualisées toutes lesadresses utiles sur la région.■ La bibliothèque anarchiste, Michael Paraire,Philippe Paraire, Michel Baudoin, éd. Le Mondelibertaire et Radio Libertaire, 2009, 104p + un CD,7 €. Compilation écrite et orale (près de 12 heuresd'émissions !) de débats sur Pouget, Kropotkine,Reclus, Proudhon, Bakounine, Malatesta, Grave,Michel, Guillaume, les grands noms de l'anarchisme.A tout petit prix.■ L'ail et ses bi<strong>en</strong>faits, Franck S<strong>en</strong>ninger, éd.Jouv<strong>en</strong>ce, 2009, 96p. 4,90 €. Nutritionniste, l'auteurprés<strong>en</strong>te ce médicam<strong>en</strong>t naturel aux multiples bi<strong>en</strong>faits.■ Rapport mondial sur le développem<strong>en</strong>t humain2009, Programme des Nations unies pour le développem<strong>en</strong>t,éd. La Découverte, 2009, 240 p. 29 €.Sur le thème de la mobilité des populations, d'importantesréflexions sur qui se déplace, ce que cela provoquedans les pays de départs et d'arrivée.Nombreuses données statistiques mondiales.■ BD Réalité, RMI, Retour au monde idéal, JeanCorne de Brume, Hervé Vieusse, BP21, 22450 LaRoche Derri<strong>en</strong>, www.bd-rmi.com, 2009, 56 p. 5 €.Une BD où les Rmistes s'organiserai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble pourchambouler le monde. Dessin modeste, humour lourd,pour un appel à une campagne militante. Etrange.■ Cal<strong>en</strong>drier lunaire 2010, Michel Gros, 6, ruedes Prés-Verts, 39120 Ch<strong>en</strong>e-Bernard, 9 €. De l'influ<strong>en</strong>cedes astres sur les cultures, mais aussi lescheveux, la ferm<strong>en</strong>tation…■ Habiter écologique, éd. Actes Sud / Cité de l'architecture,2009, 414 p. 45 €. Copieux catalogue de l'expositionqui s'est t<strong>en</strong>ue cet été à Paris et qui prés<strong>en</strong>teun curieux mélange des g<strong>en</strong>res <strong>en</strong>tre des constructionsaux techniques modestes et d'autres très technologiques.Une écologie à dim<strong>en</strong>sions très variables.■ La BD, art reconnu, média méconnu, revueHermès n°54, éd. CNRS, 2009, 270p. 25 €. Comm<strong>en</strong>tla BD peut servir à prés<strong>en</strong>ter de multiples questions desociété, mais représ<strong>en</strong>te aussi un <strong>en</strong>jeu économique.■ Elever son <strong>en</strong>fant sans couches ou presque,Carine Phung, éd. Souffle d'Or, 2009, 188 p.19,90 €. Encore un ouvrage sur le sujet. Bi<strong>en</strong> illustré,des astuces pour non seulem<strong>en</strong>t utiliser descouches lavables, mais aussi éviter d'<strong>en</strong> mettre.■ Le véritable régime crétois, François Couplan,éd. Ellébore, 2009, 342 p. 24 €. Le régime crétoisserait source de bonne santé. Il est souv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>téà base de lait de chèvre, d'ail et d'huile d'olive.François Couplan avance une autre hypothèse : s'ilest si bon, c'est que traditionnellem<strong>en</strong>t on utilise <strong>en</strong>Crête une grande diversité de plantes sauvages.■ Histoire d'un ruisseau, Elisée Reclus et EloarGuazzelli, éd Plumes de Carotte (Toulouse), 2007,160 p. Version illustrée d'un texte du célèbre géographeanarchiste, ethnologue avant l'heure.■ L'effet saucisson, Pierre Debuys, éd. Chantd'Orties (Saintry-sur-Seine), 2009, 96 p. 11 €. Apartir de 11 ans. Quand un âne refuse de finir commesaucisson, cela décl<strong>en</strong>che une prise de consci<strong>en</strong>ce chezles autres animaux et la réplique des élites humainesincapables de r<strong>en</strong>oncer à leur festin de viande.■ Les s<strong>en</strong>tinelles de l'arg<strong>en</strong>t sale, Gilles Favarel-Garrigues, Thierry Godefroy, Pierre Lascoumes, éd.La Découverte, 2009, 312 p. 22 €. Faute de bloquerles flux d'arg<strong>en</strong>t sale, le milieu de la banque a dû évoluerpour accepter de mettre fin à la culture du secret.Malheureusem<strong>en</strong>t, cela n'a pas <strong>en</strong>core prouvé sonefficacité. Enquête sur les acteurs de cette évolution.■ Anarchisme, féminisme contre le systèmeprostitutionnel, Hélène Hernandez et ElisabethClaude, éd. Monde libertaire, 2009, 128 p. 9 €.Certaines approches vis<strong>en</strong>t à reconnaître une légitimitéà la prostitution. Sous forme de questionsréponses,une dénonciation de cette vision marchandedu corps et un rappel qu'il n'est pas de prostitutionsans esclavage et domination, deux valeurs contrairesà la liberté.4 6S!l<strong>en</strong>ce n°374 décembre 2009


Avec les Réfugiés Climatiques, Les Maldives à fleur d'eau. Construite avec l’aide duJapon au début des années 1990, une digue constituée de milliers de blocs de béton ceinturepresque <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t Malé. Mais si cette technologie est efficace contre l’érosion,elle ne protège pas de la montée des eaux.Guillaume Collanges - ArgosPétitionRéfugiés climatiquesDans la continuité de son travail sur les réfugiésclimatiques (voir <strong>en</strong> page 35), le collectifArgos lance un appel citoy<strong>en</strong> pour que cette questionsoit abordée lors de la prochaine confér<strong>en</strong>ceinternationale sur le climat qui se ti<strong>en</strong>t àCop<strong>en</strong>hague ce mois de décembre.Si vous êtes s<strong>en</strong>sible à cet <strong>en</strong>jeu, merci de lasigner et de la diffuser le plus largem<strong>en</strong>t possibleautour de vous :www.refugiesclimatiques.com/petition/Bangladesh : le grand débordem<strong>en</strong>t. Vielle femme gardant sa vache sur la grande digue.L'élévation du niveau de la mer et le changem<strong>en</strong>t du régime de la mousson ont, <strong>en</strong>quelques déc<strong>en</strong>nies, métamorphosé le paysage de sa jeunesse. District de Satkhira.Laur<strong>en</strong>t Weyl - ArgosShishmaref, une communauté <strong>en</strong> sursis/Alaska.Abandonnée depuis longtemps, la maison d’<strong>en</strong>fancede Mina Weyiouanna vi<strong>en</strong>t de basculer sur la plage.« Je me revois <strong>en</strong>core y jouer aux dominos avec mongrand-père, raconte-t-elle avec dignité. À l’époque,elle était <strong>en</strong>core à plus de c<strong>en</strong>t mètres du rivage ».Hélène David - Argos

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