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S!l<strong>en</strong>ceN°324Juin20054 €6 FSVoyages au paysde chez soiAlternativesLa bio au cœurde l’écologieEoli<strong>en</strong>Du v<strong>en</strong>t surla maison qui brûleEnergiesUne technologiequi tombe à pile ?FARINE


SommaireVoyages au paysde chez soiVoyager, c’est déplacéDossierAlternativesLa bio au cœurde l’écologie2519de Cécile Rousseau-TraoréEnvironnem<strong>en</strong>tAller vers le zérodéchets ?Eoli<strong>en</strong>Du v<strong>en</strong>t surla maison qui brûlede Michel Bernard29de Christian Maillebouis35 EnergiesUne technologiequi tombe à pile ?de Vinc<strong>en</strong>t PeyretBrèves15 Alternatives22 Femmes23 Santé24 Environnem<strong>en</strong>t26 Energies27 Nucléaire31 SociétéVoyage à la carteVoyage savoureuxLe tour du mondeà la bibliothèqueDécouvertedes savoirs-faire locauxde Dorothée FesslerA tous les étagesde Alice VillevertExplorer la ville <strong>en</strong>semblede Michel Bernard31 Annonces33 Paix34 Nord/Sud38 Politique39 Courriers45 LivresVUSil<strong>en</strong>ceembauche…Poste <strong>en</strong> CDI, temps partiel de 40 h par moisinitialem<strong>en</strong>t, poste évolutif. 413€ brut m<strong>en</strong>suel.Profilde poste : secrétariat interne etadministration, secrétariat externe et réponseaux courriers, secrétariat de rédaction, animation.Compét<strong>en</strong>ces : capacité rédactionnelle,maîtrise <strong>en</strong> informatique (traitem<strong>en</strong>t de texte,gestion de fichiers), bon relationnel, capacitéd’animation, autonomie dans le travail.Compét<strong>en</strong>ces supplém<strong>en</strong>taires appréciées :<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t militant, connaissance desdossiers écologiques.Limite de candidature :20 juin 2005. Envoyer CV + lettre demotivation + référ<strong>en</strong>ces rédactionnelles.Poste à pourvoir au 1 er septembre.Incohér<strong>en</strong>ces,contradictionset compromisL’habit ne fait pas le moine et aucune panopliedu petit écolo ne fait illico de chacun unparfait écologiste. La biodiversité nous autorise,au contraire, à l’être de mille façons…Nous <strong>en</strong>visageons de réaliser un numérosur nos propres contradictions. Racontez-nousvos expéri<strong>en</strong>ces, avec si possible beaucoupd’autodérision (c’est thérapeutique).En chantierSous réserve, les prochains dossiers serontconsacrés aux alternatives <strong>en</strong> Nord-Pas-de-Calais (été), vivre avec nos incohér<strong>en</strong>ces(septembre), décroissance et progrès social(octobre), la désobéissance civique(novembre)…R H Ô N EEt si onse r<strong>en</strong>contrait ?Nous sommes beaucoup à lire Sil<strong>en</strong>ce dansle Rhône, chez nous ou bi<strong>en</strong> chez des ami-e-s,mais souv<strong>en</strong>t nous ne nous connaissons pas,SILENCE N°324 Juin 20052et on se croise dans la rue sans même sereconnaître ! Avec l’été qui arrive, nous pourrions<strong>en</strong>visager de nous r<strong>en</strong>contrer et depique-niquer <strong>en</strong>semble, au Parc de la Tête d’orà Lyon par exemple, ou à côté de la placede la Croix-Rousse après la Criée publiquedu samedi ou dimanche matin, vers midi,un week-<strong>en</strong>d de juin, ce serait chouette non,qu’<strong>en</strong> dites-vous ? Si ça vous t<strong>en</strong>te, alorscontactez-moi ! Esteban, 9 rue des pierresplantées, 69001 Lyon, tél : 04 78 27 19 49.Ami-e-sde S!l<strong>en</strong>ceBulletin d’abonnem<strong>en</strong>t page 47• 27 juillet - 4 août : r<strong>en</strong>contre d’été.Pour sa quatrième édition, la r<strong>en</strong>contrese ti<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> Périgord, du mercredi 27juillet au jeudi 4 août. Pour part<strong>ici</strong>per,il faut adhérer à l’association des Ami-e-sde S!l<strong>en</strong>ce (5€) ; le prix de la semaine<strong>en</strong> camping, avec trois repas par jourest de 42€.. La nourriture est végétari<strong>en</strong>neet biologique. Avec l’inscription (20 juindernier délai), il est demandé de verser15€ d’arrhes.Comme l’an passé, cette r<strong>en</strong>contre seraprécédée à partir du mercredi 20 juilletpar une semaine de préparation.L’association recherche des bénévoles pouvantaider à l’installation (nettoyage duterrain, aménagem<strong>en</strong>t de douches solaires,montage du chapiteau, etc.).Merci de pr<strong>en</strong>dre contact dès maint<strong>en</strong>antpour préparer les équipes.La r<strong>en</strong>contre elle-même est gérée par tous,tant du point de vue des tâches communesque des ateliers où chacun peut faire profiterles autres de ses dons, connaissances,expéri<strong>en</strong>ces.Les Ami-e-s de S!l<strong>en</strong>ce, c/o Flor<strong>en</strong>cede Luna, 21c, rue Pierre-Brunier, 69300Caluire. Courriel : flodeluna@tiscali.fr,tél : 03 44 20 24 65ou 05 58 90 07 81.• C<strong>en</strong>tre-Limousin. Quelques lecteurset/ou Ami-e-s de Sil<strong>en</strong>ce propos<strong>en</strong>tune r<strong>en</strong>contre au vert (<strong>en</strong>tre Creuseet Indre) pour le week-<strong>en</strong>d des11 et 12 juin… voir plus.Pour plus de détails et la mise au point :François et Virginie, tél : 02 54 30 14 50.N° 325-326 (été) : clôture des articles et comité de lecture : samedi 28 mai à 14 hClôture des brèves : mardi 31 mai à 12 h.N° 327 (septembre) : clôture des articles et comité de lecture : samedi 25 juin à 14 hClôture des brèves : mercredi 3 août à 12 h.Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéro ont été arrêtées au 4 mai 2005.de l’intérieur...


LE MOIS DE LASSERPEEditorialAv<strong>en</strong>turesconvivialesNotre meilleur moy<strong>en</strong> de transport, c’est notreimagination. Grâce à elle, une simple odeur, une cartegéographique ou quelques noms évocateurs peuv<strong>en</strong>tnous faire voyager sans même nous déplacer ! Avec elle, unpeu de notre mémoire et beaucoup de s<strong>en</strong>sibilité et nous voilàpartis au pays de partout, nous vo<strong>ici</strong> découvrant le pays dechez nous.Finis les itinéraires biscornus, les arnaques des ag<strong>en</strong>cespeu scrupuleuses, la gabegie de carburant et de plaquettespubl<strong>ici</strong>taires. Fini de se serrer la ceinture onze mois pour ses<strong>en</strong>tir obligé de profiter le plus loin possible du douzième,avec au retour photos, vidéos, cartes aéropostales.Une visite à l’artisan du coin, quelques bons bouquins, desrecettes nouvelles et des échanges avec le voisin peuv<strong>en</strong>t nouspermettre de voyager loin dans l’histoire et dans les savoirs.Pour cela, il nous suffit de pr<strong>en</strong>dre le temps, de s’arrêter, deregarder pour voir, d’écouter pour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre… Allons faireun tour au coin de la rue, au bout du chemin et ram<strong>en</strong>onsdes idées à creuser, des émotions à partager, plein d’histoiresà raconter.Tout cela sans perturber ni le climat, ni les populationslointaines. Notre culture et notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t n’<strong>en</strong> serontqu’<strong>en</strong>richis par une meilleure connaissance et un intérêtplus grand que nous pouvons leur accorder.Dorothée Fessler nSILENCE N°324 Juin 20053


Voyages au pays de chez soi


Voyager, c’est déplacé…S’interroger sur le s<strong>en</strong>s de nos voyages peut nousam<strong>en</strong>er à apprécier davantage ce qui se passe…au coin de la rue.Pourquoi voyager, à quelles fins ?Quand voyageons-nous ? Vo<strong>ici</strong>d’emblée deux questions auxquellesde nombreuses recherches ontt<strong>en</strong>té de répondre. Les voyageurs d’aujourd’huine sont plus du tout les mêmesque les premiers grands explorateurs,courageux, un peu fous, et qui <strong>en</strong> leurtemps ont parcouru de grands espaces,ont franchi les océans pour découvrir lemonde. Un monde qu’on n’aurait pas crutout rond alors, une rondeur qui lui <strong>en</strong>lèvetoute limite, toute fin, car <strong>en</strong>fin onpeut toujours tourner, tourner…Quoique, la fin du monde ?Quelques siècles plus tard,nous <strong>en</strong> connaissons un rayon,de ce monde, et nos chercheursactuels travers<strong>en</strong>t de longs couloirsde laboratoires pour explorerl’infinim<strong>en</strong>t… petit !“La mesure du monde est notreliberté. Savoir que le monde autourde nous est vaste, <strong>en</strong> avoirconsci<strong>en</strong>ce, même si on ne pratiquepas ce monde, est un élém<strong>en</strong>t de laliberté et de la grandeur de l’homme”nous dit très habilem<strong>en</strong>t PaulVirilio (1). Et pourtant, au fur età mesure que les moy<strong>en</strong>s de transport ontamélioré leur capacité de vitesse, noussommes allés plus loin, plus souv<strong>en</strong>t.Certes pour connaître l’autre et l’ailleurs,mais surtout pour fuir l’<strong>ici</strong> et… nousmême.Virilio nous dit <strong>en</strong>core que “lamise <strong>en</strong> œuvre de la vitesse absolue nous<strong>en</strong>ferme infinim<strong>en</strong>t dans le monde. Lemonde se restreint et déjà émerge un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t,que les jeunes ne ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t peut-êtrepas <strong>en</strong>core, d’incarcération. Le grand r<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>tde Foucault ne date pas du dixhuitièmesiècle, mais du vingt et unième.Quand nous aurons toutes les interactivitésque nous voulons, quand nous irons à Tokyo<strong>en</strong> deux heures grâce aux avions hypersoniques,il est évid<strong>en</strong>t que le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t del’étroitesse du monde devi<strong>en</strong>dra insupportable.Nous aurons perdu la grandeur de lanature. De même qu’il y a une pollution dela nature, il y a une pollution de la grandeurnature. C’est un événem<strong>en</strong>t insupportable”.Et nous continuons de chercher lesIl nousfaut allervite pouraller loin,et il nousfaut allerloin pouroublier.DRréponses à nos questions exist<strong>en</strong>tielles,mais nous remettons toujours à plus tardce grand voyage intérieur qui nous faitsi peur.L’avion, destructeurdu mondeCertains n’hésit<strong>en</strong>t pas à parcourir desmilliers de kilomètres <strong>en</strong> avion, sans sesoucier de sa consommation de kérosène,de la pollution atmosphérique qu’il génère.Bi<strong>en</strong> que de nombreuses destinationssoi<strong>en</strong>t joignables par trains, onlui préfére l’avion, de plus <strong>en</strong>plus pour de courtes distances.Même la SNCF nous incite àpr<strong>en</strong>dre des courts et moy<strong>en</strong>scourriers sur son site Internetpour traverser la France tout<strong>en</strong> nous rabâchant son slogan“à nous de vous faire préférer letrain”, c’est à n’y ri<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre.L’avion est le symboledu grand voyage car il permetd’aller à l’autre bout dumonde : là où nous aurionsbesoin de plusieurs années àpied, de plusieurs mois <strong>en</strong> bateau, de plusieurssemaines <strong>en</strong> train, <strong>en</strong> moins de 48heures l’avion nous y conduit.Mais nous oublions que pour profiterde cet exploit, des milliers de personnessouffr<strong>en</strong>t quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t de la proximitéd’un aéroport, que les nuisancessonores sont réelles et prés<strong>en</strong>tes partout.Des études ont montré que les <strong>en</strong>fantsscolarisés dans un établissem<strong>en</strong>t exposéau bruit d’un aéroport ont un retard dansl’acquisition du langage. Il n’est quasim<strong>en</strong>tplus possible aujourd’hui de passerune journée sans <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre le ronronnem<strong>en</strong>td’un moteur de gros zinc ou sansvoir sa trace blanche f<strong>en</strong>dre le ciel. Celanous est dev<strong>en</strong>u tellem<strong>en</strong>t familier quel’on n’y prête pas plus att<strong>en</strong>tion qu’auronronnem<strong>en</strong>t du moteur d’un réfrigérateur.L’avion, cette grosse carlingue quivole, exerce une sorte de fascination surl’homme. Que cette masse énorme puissevoler conserve un caractère un peumagique pour beaucoup et permet d’oublierson caractère tragique. Tragique lorsde sa chute bi<strong>en</strong> sûr, et tragique pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Chaque heure de vol coûte <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne125 kg de gaz carbonique à l’atmosphère; l’association suisse Myclimate ouplus récemm<strong>en</strong>t l’association françaiseGeres propos<strong>en</strong>t des “billets climat” pourfinancer des projets comp<strong>en</strong>satoires decette pollution, mais n’est-ce pas là <strong>en</strong>corele principe du pollueur-payeur qui n’amême plus de scrupules à le faire puisqu’ilréalise une bonne action <strong>en</strong> payantun peu plus cher son billet (2).(1) Cybermonde, la politique du pire, Paul Virilio, éditionsTextuel, 1996.(2) Voir le dossier : Quel tourisme pour une planètefragile ?, Revue Durable n°11, été 2004.SILENCE N°3245Juin 2005


Au pays de chez soiUne évid<strong>en</strong>cede mobilitéAujourd’hui, tout est prétexte à voyage: le travail, les vacances et même nosactivités militantes. Il n’y a qu’à voir lesdéplacem<strong>en</strong>ts massifs vers les rassemblem<strong>en</strong>tscomme le G8 ou le Larzac <strong>en</strong> 2003.Là, la contradiction des propos écologiquesqui y sont t<strong>en</strong>us avec les kilomètresd’embouteillage aux abords de Millau yétait flagrante. Il est même à se demandersi le réc<strong>en</strong>t afflux aux obsèques du pape neserait pas lié aussi à la facilité avec laquelleon <strong>en</strong>visage des déplacem<strong>en</strong>ts, à unecertaine “évid<strong>en</strong>ce de mobilité”.Les distances travail-dom<strong>ici</strong>le augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tau même rythme que le confortdes automobiles, et des trains dans unemoindre mesure. Ce confort permet d’accepterdes temps de déplacem<strong>en</strong>ts pluslongs, mais surtout des distances bi<strong>en</strong>plus grandes qu’autrefois. Ces “déplacem<strong>en</strong>ts”ne sont la plupart du temps pasconsidérés comme des “voyages”. Ce sontjuste des “trajets”. Paul Virilio expl<strong>ici</strong>te cephénomène lorsqu’il écrit “jadis, le voyagecompr<strong>en</strong>ait trois étapes : le départ, le trajetet l’arrivée. Aujourd’hui, l’arrivée généraliséea dominé tous les départs” (1). Pour sapart, Franck Michel va <strong>en</strong>core plus loindans cette réflexion lorsqu’il affirme que“(...) le voyage n’existe pas, sauf au mom<strong>en</strong>tcrucial du retour où il se transforme commepar <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> souv<strong>en</strong>ir” (3). Ainsile voyage s’est réduit au mieux au tempspassé sur le lieu de destination. On accordetoute l’importance à la destination aurisque de ne prêter aucune att<strong>en</strong>tion aumoy<strong>en</strong> d’y arriver. La durée et le confortsont dev<strong>en</strong>us les élém<strong>en</strong>ts majeurs duDRchoix du mode de déplacem<strong>en</strong>t. Son im -pact écologique n’est qu’un facteur accessoirede ce choix.La montée du prix du baril de pétrol<strong>en</strong>ous inquiète le temps des informations,mais il nous faut bi<strong>en</strong> remplir de souv<strong>en</strong>irsnos quelques semaines de congés payés.“On dit toujours que le temps, c’est de l’arg<strong>en</strong>t,mais on oublie de dire que la vitesse esthors de prix” nous dis<strong>en</strong>t Aurélia etDagobert dans leur génial Ramolino (4). Ilnous faut aller vite pour aller loin, et il nousfaut aller loin pour oublier notre travail,pour s’oublier. Le voyage est donc très souv<strong>en</strong>tlié aux vacances et les vacances autourisme.Un vrai casse-tête pour les sociologuesque de définir le touriste, le vacancieret le voyageur. Mais peut-on demanière certaine établir une hiérarchie<strong>en</strong>tre ces trois types de “déplacés”. Letouriste est une personne qui voyage pourson plaisir, le vacancier lui est <strong>en</strong> vacan -ces dans un lieu de villégiature et <strong>en</strong>fin levoyageur est une personne qui effectueun déplacem<strong>en</strong>t, d’après les définitionsdu Larousse. Le voyageur n’est pas toujours<strong>en</strong> vacances, donc pas forcém<strong>en</strong>t untouriste ; par contre la distinction <strong>en</strong>treun touriste et un vacancier est moins évid<strong>en</strong>te.Et surtout, si on se limite à cettedéfinition du vacancier, qu’<strong>en</strong> est-il decelui qui préfèrera rester chez lui ? (ou nepourra pas faire autrem<strong>en</strong>t). Faut-il toujourspartir pour se s<strong>en</strong>tir <strong>en</strong> vacances ?Les vacances par définition ne sont autresqu’une “période légale d’arrêt de travaildes salariés”. Ri<strong>en</strong> oblige donc au déplacem<strong>en</strong>t,à l’exil. Les vacances pour êtreréussies doiv<strong>en</strong>t permettre de se déconnecterdu quotidi<strong>en</strong>, de la routine ou detravail. Il n’est pas nécessaire de “partir”de chez soi pour changer son rythme devie, ses habitudes. Pour certains, il suffiraitd’éteindre la radio ou la télévisionpour sortir d’un cercle “info-météo-dodo”et occuper ce temps coupé des ondes parla lecture, la rêverie, une marche dans lequartier, une discussion.Pr<strong>en</strong>dre son tempsEn effet, les “vacances voyageuses”systématiques <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t à terme uneméconnaissance de son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tproche, un appauvrissem<strong>en</strong>t du regardporté sur lui, un abandon d’une joie devivre spontanée au profit de plaisirs pro-DR(3) Désirs d’ailleurs, Franck Michel, éd. Presses universitairesde Laval, 2004.(4) Ramolino, précis de cuisine et d’art de vivre à l’usagedes nomades, paresseux et gourmets, Aurélia etDagobert, éditions du Rouergue, 1993.SILENCE N°3246Juin 2005


grammés, de souv<strong>en</strong>irs futurs prédigérés.Selon Karl Kraus “on ne voyage pas pourvoyager, mais pour avoir voyagé” (5).Alors, préférons les “vacances curieuses”p<strong>en</strong>dant lesquelles nous pr<strong>en</strong>drons letemps, le temps d’observer le détail quirévélera toute la beauté ou la complexitéde notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t immédiat. Il y amaint<strong>en</strong>ant près d’un siècle, le philosopheAlain exprimait déjà cette idée devitesse et de boulimie qui <strong>en</strong>tache la qualitédu voyage et qui nous font ignorer labeauté, la curiosité et l’intérêt de ce quinous <strong>en</strong>toure, tout simplem<strong>en</strong>t: “ En ce temps de va can -ces, le monde est plein de g<strong>en</strong>squi cour<strong>en</strong>t d’un spectacle àl’autre, évidemm<strong>en</strong>t avec ledésir de voir beaucoup dechoses <strong>en</strong> peu de temps. Si c’estpour <strong>en</strong> parler, ri<strong>en</strong> de mieux ;cela remplit le temps. Mais sic’est pour eux, et pour réellem<strong>en</strong>tvoir, je ne le compr<strong>en</strong>dspas bi<strong>en</strong>. Quand on voit les choses <strong>en</strong> courant,elles se ressembl<strong>en</strong>t beaucoup. Un torr<strong>en</strong>t,c’est toujours un torr<strong>en</strong>t. Ainsi celuiqui parcourt le monde à toute vitesse n’estguère plus riche de souv<strong>en</strong>irs à la fin qu’aucomm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t. La vraie richesse des spectaclesest dans le détail, s’arrêter un peu àchacun, et, de nouveau, saisir l’<strong>en</strong>sembled’un coup d’œil. Pour mon goût, voyager,c’est faire à la fois un mètre ou deux, s’arrêteret regarder de nouveau un nouvel aspectdes mêmes choses. Souv<strong>en</strong>t, aller s’asseoirun peu à droite ou à gauche, cela changetout, et bi<strong>en</strong> mieux que si je fais c<strong>en</strong>t kilomètres”(6).“Au piedde mon arbre”…Il y a millefaçons devoyager sansquitter son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tfamilier.Nous ne pouvons pas faire le tourdans ce dossier de toutes les nuisancesvisibles ou cachées dues à nos voyagesintempestifs sur de longues distances,pour de lointaines destinations.Le problème del’impact sur les populationsnécessiterait à luiseul un dossier complet.Rappelons-nous toutefoisque les démarches de“tourisme équitable” quise mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place depuisquelques dizaines d’annéesrest<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> timideset n’empêch<strong>en</strong>t pas que 90% des recettesdu tourisme mondial retourn<strong>en</strong>t dans lescaisses des pays du Nord !Nous préfèrerons plutôt cherchercomm<strong>en</strong>t voyager près de chez soi, aucoin de la rue, au bout du chemin. Il y amille façons de voyager sans quitter son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t familier. La lecture est undes premiers réflexes à avoir pour s’évader,la musique et ses rythmes v<strong>en</strong>us desquatre coins du monde, la cuisine et sesrecettes des plus locales aux plus exc<strong>en</strong>triquessont des moy<strong>en</strong>s de voyager quel’on peut faire émerger facilem<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>otre quotidi<strong>en</strong>.Le voyage s<strong>en</strong>suel et amoureux peutêtre une bonne formule, très économique,pour faire le plein de s<strong>en</strong>sations, maisnous n’<strong>en</strong> parlerons pas <strong>ici</strong> !Une visite à la bibliothèque, les tempsd’att<strong>en</strong>te à l’arrêt du bus, les récits de vieavec ses voisins, les comm<strong>en</strong>taires d’unalbum photos ou <strong>en</strong>core le temps de larêverie sous un arbre sont autant d’occasionsde laisser son esprit vagabonder.“Prés<strong>en</strong>t à tous les mom<strong>en</strong>ts de la viedomesti que et culturelle du monde rural,l’arbre apparaît bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t chargé d’unefonction tout autre que purem<strong>en</strong>t productive.Planté pour marquer une naissance,<strong>en</strong>deuillé lors de la mort d’un membre del’exploitation, l’arbre de la cour des fermes,l’arbre du coin de la maison fut jusqu’à uneépoque réc<strong>en</strong>te un lieu de culte familial. Ilsymbolise <strong>en</strong>core la propriété et <strong>en</strong> marqueles limites” (7).Et maint<strong>en</strong>ant, bon voyage au pays dechez soi !Dorothée Fessler n(5) In Magazine littéraire, n°432.(6) Propos sur le bonheur, Alain, éditions Gallimard,1928.(7) Symboles et pratiques rituelles dans la maison paysannetraditionnelle, Hervé Fillipetti et JanineTrotereau, éd. Berger-Levrault, 1978.DRSILENCE N°3247Juin 2005


Au pays de chez soiVoyages à la carte« Parcourir des atlaset rêver d’autres lieux,c’est déjà pleinem<strong>en</strong>t voyager »Franck Michel.Les premières cartes médiévalescomportai<strong>en</strong>t seulem<strong>en</strong>t les tracésrectilignes de parcours (indicationsvisant d’ailleurs surtout des pèlerinages),avec la m<strong>en</strong>tion d’étapes à effectuer (villesoù passer, s’arrêter, loger, prier, etc.) et dedistances cotées <strong>en</strong> heures ou <strong>en</strong> jours,c’est-à-dire <strong>en</strong> temps de marche. Aujourd’hui, le plus souv<strong>en</strong>t destinées à unusage automobile, elles indiqu<strong>en</strong>t surtoutdes distances kilométriques, l’importancedes routes par le jeu de couleurs (jaunepour les départem<strong>en</strong>tales, rouge pour lesnationales) et quelques logotypes à vocationspratiques et touristiques : camping,restauration… Mais le développem<strong>en</strong>t dutourisme de loisir a contribué à éditer d<strong>en</strong>ouveaux types de cartes <strong>en</strong> collaborationavec l’Institut géographique national(IGN) <strong>en</strong> ce qui concerne la France. Cescartes sont disponibles à des échellesallant du 1/25 000 e au 1/100 000 e à destinationdes randonneurs cyclistes et-oupiétons. Elles permett<strong>en</strong>t, outre desdéplacem<strong>en</strong>ts facilités pour ces modes detransports “doux”, une lecture très précisedes territoires.Il est ainsi possible d’imaginer un paysagegrâce aux nombreuses indications decourbes de niveaux, de couleurs correspondantà des types de cultures ou devégétations, mais aussi grâce aux nomsdes lieux-dits qui sont évocateurs à la foisde la faune et de la flore, notamm<strong>en</strong>t desarbres (“le Poirier”, “Pommiers”, “lesPins”), mais aussi des métiers pratiqués etdu passé artisanal ou industriel (“lesForges”, “la Tuilerie”). Les cartes IGNdites de série bleue (1/25000 e ) peuv<strong>en</strong>tainsi nous faire voyager p<strong>en</strong>dant plusieursheures ri<strong>en</strong> qu’<strong>en</strong> observation.Elles sont égalem<strong>en</strong>t très utiles pour(1) Contrairem<strong>en</strong>t aux cartes routières où les routessont surdim<strong>en</strong>sionnées.(2) In Tourisme culturel, Origet de Cluzeau, PUF n°3389, 2000mieux connaître le territoire dans lequelon vit. Cette lecture de cartes nous apporteà la fois des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur la géographiemais aussi sur l’histoire du pays.A chacun <strong>en</strong>suite de les compléter, voirede créer ses propres cartes <strong>en</strong>fonction de nouvelles découvertes,d’élém<strong>en</strong>ts qui revêt<strong>en</strong>tune importance à sespropres yeux. Par exemple, ilpeut être intéressant de repérerdes “coins” à champignons,un châtaignier fabuleuxou <strong>en</strong>core la prés<strong>en</strong>ced’un chi<strong>en</strong> quelque peu agressifdevant une ferme… Pourapprofondir la connaissance de notre territoirede vie, on peut aussi rechercherd’anci<strong>en</strong>nes cartes et par comparaisoncompr<strong>en</strong>dre l’évolution, notamm<strong>en</strong>t ducadre bâti.Les cartes de l’IGN prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’avantaged’être “justes” (1) : c’est-à-direqu’elles ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t que la réalitéobservée à un mom<strong>en</strong>t précis (l’année derelevé figure sur la carte) et permett<strong>en</strong>tainsi à chacun de partir d’une même réalitépour se construire une nouvelle lecturedu paysage <strong>en</strong> fonction de ses intérêtsImaginer,parcourir,raconter,inv<strong>en</strong>ter,recomm<strong>en</strong>cersans fin…personnels. Les organismes de tourismepropos<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t parmi moultdépliants touristiques des cartes de randonnées,mais celles-ci sont souv<strong>en</strong>t agrém<strong>en</strong>téesde photos qui fauss<strong>en</strong>t la visionréelle de l’espace concerné,car elles mett<strong>en</strong>t forcém<strong>en</strong>t<strong>en</strong> valeur ce qui est le plusesthétique et font l’impassesur d’autres passages moinsattractifs pour le “touriste”.“C’est un des rôles spécifiquesde l’activité touristique que defaire inlassablem<strong>en</strong>t, parfoisavec acharnem<strong>en</strong>t, l’inv<strong>en</strong>tairedes ressources et leur mise <strong>en</strong>valeur, jusqu’à ce qu’elle débusque un ‘géniedu lieu’ communicable au visiteur. Le tourismesert ainsi souv<strong>en</strong>t de révélateur de l’id<strong>en</strong>titéet des qualités d’une culture locale ; a posteriori,il <strong>en</strong> constitue aussi le moy<strong>en</strong> definancem<strong>en</strong>t” (2).Ces voyages “à la carte” que tout unchacun peut imaginer, parcourir, raconter,inv<strong>en</strong>ter, recomm<strong>en</strong>cer sans fin comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tà notre porte et ne nécessit<strong>en</strong>tqu’une bonne paire de chaussures.Dorothée Fessler nFARINESILENCE N°3248Juin 2005


Voyages savoureuxLaur<strong>en</strong>t CombeLa gorge <strong>en</strong> feu, les mains jaunes decurcuma et l’odorat exacerbé, voilàquelques-unes des surprises qu<strong>en</strong>ous réserv<strong>en</strong>t les saveurs du bout dumonde, sans quitter sa cuisine. Du rizbasmati légèrem<strong>en</strong>t safrané au couscouscumin accommodé de quelques poischiches et raisins sultanine, ou <strong>en</strong>coreune poignée de haricots rouges pim<strong>en</strong>téset un savoureux dessert à la cardamomeet déjà nous aurons goûté un peu duMaghreb, du Chili et de l’Inde.Nous oublions souv<strong>en</strong>t que cettegrande diversité qui compose nos assiet -tes a parcouru des distances remarquablespour le plaisir de nos papilles.Les livres de cuisine “exotiques”couvr<strong>en</strong>t des mètreslinéaires dans les librairies,mais omett<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t uncours de géographie et d’agriculturequi nous permettraitde mieux compr<strong>en</strong>dre l’origineou la rareté d’un produit.Et surtout de partager un peud’histoire de la culture de cespeuples qui travaill<strong>en</strong>t dur etsouv<strong>en</strong>t n’ont même pas lapossibilité de goûter ce qu’ilsproduis<strong>en</strong>t pour nous ! Partageons nosrecettes et astuces culinaires <strong>en</strong>tre voisinset proches, chacun pouvant apporter sesconnaissances qu’il aura rapportées devoyage – réel celui-ci – ou d’une traditionOutre laconvivialité etla générosité,ces repaslaiss<strong>en</strong>t uneplace égaleà chacun.familiale. Des recettes locales nous <strong>en</strong>dis<strong>en</strong>t long sur l’histoire du pays, du terroiret nous apport<strong>en</strong>t une lecture plusvivante du paysage.Le voyage autourde la tableLe voyage autour de la table peut êtream<strong>en</strong>é de différ<strong>en</strong>tes façons. Un repas<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t composé de plats traditionnelsd’une région (du monde ou de laFrance) ou au contraire un assortim<strong>en</strong>tde plats d’origines diverses préparés parchaque convive ; des plats au choix dechacun mais d’une couleur unique, untype de plats remis à toutes les sauces, parexemple potages et soupes (aux orties, auchocolat, chauds, froids…). Cela peutmême dev<strong>en</strong>ir un jeu de devinettes.De nombreux événem<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>têtre prétexte à initier un repas dans son village,son quartier ou son immeuble. Celapeut être l’arrivée d’un nouveau résid<strong>en</strong>t(et plutôt que d’espérer qu’il <strong>en</strong> ait l’initiative,pourquoi ne pas lancer l’idée !), undépart, un événem<strong>en</strong>t local, les élections,le printemps et même le début ou la fin deses vacances. Si l’audace n’est pas au r<strong>en</strong>dez-vouspour organiser un premier repas,il est toujours possible de s’<strong>en</strong> remettre à ladate nationale des repas de quartier fixéeau premier v<strong>en</strong>dredi du mois de juinchaque année. Largem<strong>en</strong>t médiatisés, cesrepas de quartier qui se déroul<strong>en</strong>t simultaném<strong>en</strong>tdans toute la France ont pris un airde fête qui devrait décider les plus frileuxà y parti ciper (1).Outre la convivialité et(1) Voir : “Repas de quartier”, Carrefour culturelArnaud-Bernard, Toulouse 2001 et 2003.Laur<strong>en</strong>t CombeLaur<strong>en</strong>t Combe Laur<strong>en</strong>t Combela générosité, ces repas laiss<strong>en</strong>tune place égale à chacun.Ils peuv<strong>en</strong>t impulserde nombreuses initiatives etun esprit d’<strong>en</strong>traide dans legroupe de “voisins”. Lanon-connaissance de l’autreconduit parfois à la peur oula méfiance de l’autre et r<strong>en</strong>forcel’individualisme, le“chacun pour soi” qui s’esttransformé <strong>en</strong> “chacun savoiture”, “chacun son aspirateur”,“chacun sa tondeuse à gazon”, etc.Partager un repas avec ses voisins va permettred’apprécier leurs différ<strong>en</strong>ces plutôtque de les craindre, et de révéler les aspirationset les besoins communs des uns etdes autres. Cela peut conduire au prêtd’outils, à l’organisation d’un cours deguitare, à la création d’une coopérative outout bonnem<strong>en</strong>t à échanger un sourire etquelques informations locales lorsqu’onse r<strong>en</strong>contre.Dorothée Fessler nSILENCE N°3249Juin 2005


Au pays de chez soiLe tour du mondeà la bibliothèqueAvec 1065 bibliothèques mun<strong>ici</strong>palesauxquelles s’ajout<strong>en</strong>t 165bibliothèques départem<strong>en</strong>tales deprêt (1) et de nombreuses bibliothèquesd’initiative privée, il n’est point besoin deparcourir de nombreux kilomètres pourpousser la porte de cet <strong>en</strong>droit magique,<strong>en</strong> France tout du moins.Ainsi une ville comme Lyon ne proposepas moins de deux millions de docum<strong>en</strong>tsà ses usagers répartis sur quinzesites. A l’opposé, les bibliothèques(1) D’après le Catalogue collectif de France.départem<strong>en</strong>tales de prêt propos<strong>en</strong>tparfois un fonds docum<strong>en</strong>tairede quelques mètres linéairesseulem<strong>en</strong>t pour de tout petitsespaces villageois. Mais la volontéde certaines petites communes,parfois 400 habitants seulem<strong>en</strong>t,d’accueillir ce service de prêt estplus que louable et à <strong>en</strong>courager.Des grandes unités qui fonctionn<strong>en</strong>tavec force cartes magnétiques, piècesjustificatives d’id<strong>en</strong>tité, de dom<strong>ici</strong>le et derev<strong>en</strong>us, des petites salles ouvertes deux àtrois heures par semaine où les fiches cartonnéescircul<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core et l’id<strong>en</strong>tité estdéclinée oralem<strong>en</strong>t, des services spécialisésaccessibles aux… spécialistes seulem<strong>en</strong>t,les formules sont diverses.Mais passé le comptoir, la table d’accueilou <strong>en</strong>core les portillons électromagnétiques,lorsque l’on se retrouve <strong>en</strong>finseul devant un rayon, le plaisir reste lemême. Curiosité, surprise, émotion, agacem<strong>en</strong>tparfois sont au r<strong>en</strong>dez-vous.Prom<strong>en</strong>er son regard sur les couvertures,parcourir quelques lignes au hasard despages, s’attarder sur un docum<strong>en</strong>taireinatt<strong>en</strong>du ou s’écroulerToutes lesméthodessont bonnespour choisirce qu’onva lire.dans un fauteuil avec unebande dessinée, voilà différ<strong>en</strong>tesmanières de se laisserpr<strong>en</strong>dre par et à la lecture.Certains préfèr<strong>en</strong>t flânerdans les rayons commeils divaguerai<strong>en</strong>t au hasarddes rues d’une ville inconnue,d’autres font unerecherche rigoureuse et nes’<strong>en</strong> écart<strong>en</strong>t <strong>en</strong> aucun cas comme ils suivrai<strong>en</strong>tun parcours précis sur une cartesans oser quitter le chemin, d’autres <strong>en</strong>coresurvol<strong>en</strong>t les nouveautés <strong>en</strong> bout de“gondoles” comme ils suivrai<strong>en</strong>t lesconseils des guides touristiques pour lechoix de sites à visiter. Toutes lesméthodes sont bonnes pour choisir cequ’on va lire, pour choisir de lire.DRAu rayon géographie, les guides touristiqueset les “beaux livres” avec moultphotos pleine page nous font visiter unpeu du pays, <strong>en</strong> n’<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>tant souv<strong>en</strong>tque ce qui “se v<strong>en</strong>d”. Dans le secteur histoire,c’est un voyage à travers des sièclesd’humanité qui nous att<strong>en</strong>d. Les rayonsloisirs, jardinage nous donn<strong>en</strong>t pleind’idées pour rêver d’un autre chez soi.Chaque espace thématique peut nousfaire voyager ainsi à moindres frais, maisle secteur de la littérature laisse sansdoute la plus grande part au rêve, à l’imagination,au voyage intérieur.Kerouac nous <strong>en</strong>traîne Sur la route,Georges Perec nous fait découvrir cesEspèces d’espaces, Pierre Sansot nous révélaitLa poétique de la ville avant de nousfaire son Eloge du bon usage de la l<strong>en</strong>teursur Les chemins aux v<strong>en</strong>ts. Arto Paasilinnane se lasse pas de nous faire voyager à traversla Finlande au gré des av<strong>en</strong>turesrocambolesques de ses personnages loufoquescomme Le lièvre de Vatan<strong>en</strong> ou Lemeunier hurlant, la liste est sans fin et seconstruit chaque jour au fil des éditions.Magazines, polars, docum<strong>en</strong>taires,guides, cahiers techniques, romans,bandes dessinées, il y <strong>en</strong> a pour tous lesgoûts, pour toutes les destinations : de lasimple distraction aux études approfondies.Des milliers de pages à parcourirnous att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core !Ecologiquem<strong>en</strong>t, mieux vaut letémoignage d’un seul voyageur, qui sedéplace év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t à pied ou par destransports doux, que le déplacem<strong>en</strong>t demilliers de personnes.DRDorothée Fessler nSILENCE N°32410Juin 2005


Découverte dessavoirs-faire locauxIl suffit de pousser la porte et d’<strong>en</strong>gagerle dialogue… pour découvrir les savoirs-fairede personnes que vous fréqu<strong>en</strong>tezparfois tous les jours.Nos habitudes de vie nous fontemprunter des parcours souv<strong>en</strong>tid<strong>en</strong>tiques pour nous r<strong>en</strong>dre d’un<strong>en</strong>droit à un autre, de notre dom<strong>ici</strong>le ànos différ<strong>en</strong>tes activités : le travail, l’écoledes <strong>en</strong>fants, les magasins d’approvisionnem<strong>en</strong>t,le marché,la gare. Des <strong>en</strong>seignes d’artisanset de commerçants jalonn<strong>en</strong>tces parcours, mais nousn’y prêtons guère att<strong>en</strong>tion. Ala campagne, les lieux d’activitésou de production se fontplus rares, mais sont souv<strong>en</strong>tde dim<strong>en</strong>sions plus importantes: il s’agit d’une fermed’élevage, d’une scierie oud’une minoterie, par exemple.Pour satisfaire nos besoinscourants, nous avons recoursà toutes sortes d’achats de produits,de d<strong>en</strong>rées périssables,mais aussi à des services d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>du matériel et de réparation.Alors, pourquoi ne pas franchir lepas — de porte — des artisans qui nous<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t et leur demander de nous parlerde leur métier, de leur savoir-faire, deleurs difficultés aussi afin de mieux compr<strong>en</strong>drecertains aspects de leur travail :délais qui nous sembl<strong>en</strong>t longs lorsqu’onfait appel à eux, logique d’approvisionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> matière première qui nousdépasse, concurr<strong>en</strong>ce.Chacun aime parler de son travail, dece qu’il fait. Pour beaucoup d’<strong>en</strong>tre nous<strong>en</strong>core, nous y consacrons, chaque jourde semaine, un tiers de notre temps (1).Le cordonnier ou le boulanger du quartierpeut être surpris par la démarche, mais,pris au jeu, <strong>en</strong> tirera satisfaction. L’att<strong>en</strong> -tion portée à son savoir-faire est valorisanteet touche son histoire personnelle,ce qui le distingue alors d’un autre cordonnierou d’un autre boulanger. Des(1) Sur une vie, nous travaillons 35 h p<strong>en</strong>dant 40 ans,47 semaines par an, soit 65 800 h. Par rapport à notreespérance de vie qui est de 80 ans, soit 700 000 h,nous ne travaillons <strong>en</strong> fait que 10 % du temps !Retrouvonsdes échangesdirects avecnos artisanset nosproducteurs,et appr<strong>en</strong>onsà reconnaîtrela qualité deleur travail.questions posées, il peut <strong>en</strong> tirer aussi d<strong>en</strong>ouvelles réponses plus appropriées àune demande qu’il ne connaissait pas. Parexemple, la qualité des produits utilisés,leur impact écologique. Ces échangespeuv<strong>en</strong>t permettre de faireévoluer les relations avec nos“fournisseurs” (de produitset de services). De leur pointde vue, nous ne sommesplus à leurs yeux de vulgairesconsommateurs, maisdes concitoy<strong>en</strong>s avertis. A lacampagne, des organismesde développem<strong>en</strong>t local, demise <strong>en</strong> valeur du patrimoinemett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place des journéesou des week-<strong>en</strong>ds de“visites à la ferme”, des “circuitsdes artisans du pays”,des “routes de ceci ou cela”.Cep<strong>en</strong>dant, les sites concernésdoiv<strong>en</strong>t le plus souv<strong>en</strong>trépondre à certaines normes,notamm<strong>en</strong>t de sécurité et d’hygiène <strong>en</strong>matière d’accueil du public, ce qui peutdev<strong>en</strong>ir rapidem<strong>en</strong>t une lourde contraintepour les plus “petits”. Ils sont am<strong>en</strong>ésaussi à adhérer à une charte, cotiser pourfigurer dans un dépliant touristique.Pourtant, le paysan d’à côté peut peut-êtrevous recevoir tout simplem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> tantque voisin, et vous <strong>en</strong> appr<strong>en</strong>dre autantsur son métier, sur l’évolution de l’agriculturelocale, sur les pratiques spécifiquesau terroir, sans figurer dans cescatalogues.Le temps est aux labels, aux contrôles<strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re pour justifier le plus souv<strong>en</strong>tune standardisation des pratiques.Oublions-les pour retrouver des échangesdirects avec nos artisans et nos producteurs,et c’est au travers de leur accueil, deleur humanité que nous saurons reconnaîtrela qualité de leur travail. Lesexemples sont nombreux aujourd’hui quinous démontr<strong>en</strong>t les limites des labelset des franchises qui ponctu<strong>en</strong>t nos ruesjusqu’au cœur de nos villages. Les innombrablesm<strong>en</strong>tions figurant sur les <strong>en</strong>sei -DFgnes des boutiques et des <strong>en</strong>treprises n<strong>en</strong>ous garantiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> définitive qu’unebanalisation des goûts, des façons de faireet des paysages.Lever le nez !Quelques pistes de visites à effectuerprès de chez soi : la première chose à faireest sans doute de “lever le nez”, d’observerles lieux d’activités qui nous <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t.La d<strong>en</strong>sité du bâti des villes proposeune masse d’informations visuelles <strong>en</strong>perman<strong>en</strong>ce et finalem<strong>en</strong>t la petitem<strong>en</strong>uiserie ou l’imprimerie artisanale duquartier qui nous intéresse se cache parfoisau fond d’une cour et demande unecertaine perspicacité pour être repérée.Une deuxième pratique de recherchetoute simple : pr<strong>en</strong>dre l’annuaire etconsulter les pages jaunes. Les petits artisansexist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core, tels que joaillier,luthier, tourneur sur bois mais aussi chocolatierou herboriste…Dorothée Fessler nSILENCE N°32411Juin 2005


Au pays de chez soiA tousles étagesOn peut parfois faire le tour du mondedans une seule cage d’escaliers.un immeuble comme il y<strong>en</strong> a des milliers aux abords desC’étaitvilles, un immeuble moche <strong>en</strong>béton armé avec ses animations defaçades aux couleurs rapportées et sesquatre cages d’escaliers déglinguées.Diff<strong>ici</strong>le de trouver un nom sur lesboîtes aux lettres arrachées. Au rez-dechausséequ’il serait plus juste d’appelerle rez-de-parking, je trouve un premierlocataire concerné par ma visite. Monemployeur n’est autre qu’un organismehachelem qui m’<strong>en</strong>voie <strong>en</strong>quêter auprèsde ses cli<strong>en</strong>ts : recherche des papiersadmi nistratifs manquant dans les dossiers,vérification des pièces.Me voilà introduite dans un F1 froid,les volets clos, par un jeune homme nerveuxqui pousse d’un geste rapide un tasde bazar sur la table au c<strong>en</strong>tre de la pièce.Je demande si je peux y poser mon dossier; il accepte sans <strong>en</strong>thousiasme et jeme r<strong>en</strong>ds alors compte que je me trouvechez un dealer de premier ordre. Je compr<strong>en</strong>dsses rétic<strong>en</strong>ces à me faire <strong>en</strong>trer etle pourquoi de l’obscurité : alambic,poudre, seringues, tout le matériel duparfait drogué est là. On échange unregard à la fois rapide et sout<strong>en</strong>u, l’atmosphèreest lourde. Bon, un petit sourire<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, le g<strong>en</strong>re de rictus qui <strong>en</strong> ditlong, et nous voilà à vérifier un tas depaperasse comme si de ri<strong>en</strong> n’était. Je neme s<strong>en</strong>s quand même pas franchem<strong>en</strong>t àl’aise, il disparaît par mom<strong>en</strong>ts, reparaît,je ne vois même pas l’<strong>en</strong>trée (la sortie s’ilvous-plait?). Il a au moins pour lui d’êtreun beau garçon, type sud-américain, ilfaut se faire confiance. Il me raccompagneà la porte et me salue aimablem<strong>en</strong>t.Je vais pr<strong>en</strong>dre l’asc<strong>en</strong>seur qui nemarchera pas, détourné <strong>en</strong> urinoir etdépotoir public. Vas-y pour la cage d’escalierd’où me parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les rires d’unebande de jeunes, pas bi<strong>en</strong> rassurant. Ilsme tois<strong>en</strong>t dès qu’ils m’aperçoiv<strong>en</strong>t, àquoi je réponds innocemm<strong>en</strong>t par unfranc regard, un franc bonjour et j’<strong>en</strong>gagele dialogue <strong>en</strong> leur demandant de m’indiqueroù habit<strong>en</strong>t certains locataires.C’était la bonne méthode, je passe.Pas trop bi<strong>en</strong> reçu chez l’Asiatique dupremier qui ne cherche pas vraim<strong>en</strong>t àcompr<strong>en</strong>dre mes questions, je repars<strong>en</strong>veloppée d’une odeur de riz sauce nuocnam à l’étage supérieur où une familleturque me propose moult gateaux-paysarrosés de thé hautem<strong>en</strong>t servi et téléphoneaux cousins et voisins turcs de tout lepâté d’immeubles pour démêler nos petitssoucis administratifs. Encore un peu plushaut, me vo<strong>ici</strong> qui découvre la préparationdu couscous dans une famille duMaghreb, fort curieusem<strong>en</strong>t : le salon aété complètem<strong>en</strong>t débarrassé de sesmeubles et tapis et le sol est maint<strong>en</strong>antcouvert de semoule fraîchem<strong>en</strong>t écraséequi sèche <strong>ici</strong>, au cœur de la banlieue. Onme propose à manger du couscous, maisla collation turque m’a déjà calée ; je nepeux tout-de-même pas repartir sansquelques cornes de gazelles <strong>en</strong> poche !Chez “les Français” de l’immeuble, lesvérifications administratives ne sont pasbi<strong>en</strong> vues et ne me permett<strong>en</strong>t pas defranchir le seuil de la porte. Je termine mapremière cage d’escalier de la journéeparmi une famille africaine où plantesvertes gigantesques, tissus colorés etmusique rythmée me font un peu tournerla tête avant de repartir dans la grisailled’une gare multimodale, station Laur<strong>en</strong>t-Bonnevay, Vaulx-<strong>en</strong>-Velin, France.Un voyage multiculturel, multicultuelet multicolore sur quatre étages de bétonau prix d’un ticket de métro.Alice Villevert nDRSILENCE N°32412Juin 2005


Dominique Rey emmène ainsi desgroupes de 15 à 150 personnes découvrirce qui se passe dans l’allée de l’immeubleà côté de chez eux, leur raconte leurpropre histoire, leur laissant <strong>en</strong>richirchaque visite de nombreux apports personnels.Au début de la visite, chacun sevoit remettre un carnet de route, avec desquestions, des textes de référ<strong>en</strong>ces, dessignalem<strong>en</strong>ts à retrouver sur le parcours…Il n’y a pas <strong>ici</strong> un guide qui récite,mais une véritable compl<strong>ici</strong>té qui s’installeau long de la visite. Dominique Reyraconte comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> trois heures de parcours,on passe du “madame” off<strong>ici</strong>el aututoiem<strong>en</strong>t et comm<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant certainsfidèles lui “pète la miaille” <strong>en</strong> fin deparcours (5).La ville,salle aux trésorsDominique Rey propose aujourd’huiquatre visites bi<strong>en</strong> rodées : toujours “leLyon des écrivains”, mais aussi “A ladécouverte du mont Sauvage”, lequelmont est la Croix-Rousse, avec son histoireliée à celle de la soierie et des ouvrierscanuts. “Perrache, quartier aux multiplesid<strong>en</strong>tités” propose une découverte de labatellerie sur les quais de Saône (6), unedécouverte de l’hôtellerie autour de lagare et une prés<strong>en</strong>tation du quartieraujourd’hui <strong>en</strong> voie de complète restructuration(7). “Le peuple des berges” proposeune exploration autour des bergesDe Pierre Sansot• Poétique de la ville, éd.Payot, 2004.• Chemins aux v<strong>en</strong>ts, éd. Payotet Rivages, 2000.• Du bon usage de la l<strong>en</strong>teur,éd. Rivage poche, 1998.De Franck Michel• L’autre s<strong>en</strong>s du voyage :Manifeste pour un nouveaudépart , éd. Poche, 2003.• Désirs d’ailleurs,Essai d’anthropologiedes voyages, éd. Payot, 2004.Préface de Jean-Didier Urbain.• Voyage au bout de la route,essai de socio-anthropologie,éd. de l’Aube, 2004.Dans les revues• Voyages, migration, mobilité, Sci<strong>en</strong>ceshumaines n°145, janvier 2004.• Les écrivains voyageurs, de l’av<strong>en</strong>tureà la quête de soi, Magazine littéraire n° 432,juin 2004.Thierry Godarddu Rhône avec visite de péniches privéeset découvertes de l’architecture <strong>en</strong> damierde la rive gauche.Outre ces quatre visites “classiques”,elle <strong>en</strong> propose mises <strong>en</strong> place à lademan de par différ<strong>en</strong>tes autres associationset peut même <strong>en</strong> concevoir de nouvellesà la demande. Pour les libertaires,on pourra recommander celle intitulée“Entre le sabre et le goupillon” quimontre l’importance des implantationsmilitaires et religieuses sur la colline de laCroix-Rousse (8). Après ce détour dans lepourpre et le kaki, la visite “Assauts dechants sur les p<strong>en</strong>tes” vous proposerad’<strong>en</strong> tonner les grands airs révolutionnairesliés au quartier.Comme cette activité ne suffit paspour vivre, elle travaille aussi de manièrecontractuelle avec différ<strong>en</strong>ts part<strong>en</strong>airespour des travaux de recherche et des programmesde mise <strong>en</strong> valeur du patri -Pour aller plus loin (<strong>en</strong> restant chez soi) :• Les balades du gai savoir, une sélectionde lieux à découvrir <strong>en</strong> famille, Le mondede l’éducation n° 327, juillet 2004.• Quel tourisme pour une planète fragile,La Revue durable n° 11, été 2004.Dans la collection Que sais-je ?• Sociologie du tourisme et des voyages,Robert Lanquar, n°2213, 1990.• Tourisme vert, Béteille Roger, n° 3124, 1996.• Tourisme urbain, Roger Cazes, n°3191, 1996.• Histoire du tourisme de masse, Marc Boyer,n° 3480, 1999.• Tourisme culturel, Origet de Cluzeau,n° 3389, 2000.Et aussi :• Vacances <strong>en</strong> France de 1830 à nos jours,André Rauch, éd. Hachette, 1996.• Les autonautes de la cosmoroute, CarolDunlop et Julio Cortazar, éd. Gallimard, 1983.• L’inv<strong>en</strong>tion du quotidi<strong>en</strong>. Les arts de faire,tome 1, Habiter, cuisiner, tome 2, Michelde Certeau, Luce Giard et Pierre Mayol,éd. Gallimard, 1990.• Eloge de la marche, David Lebreton,éd. Métailié, 2000.moine. Elle prépare actuellem<strong>en</strong>t le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>airedu Grand hôtel de Lyon, que parailleurs elle fait visiter dans le cadre de lavisite de Perrache.Le succès de ces visites repose <strong>en</strong>grande partie sur les qualités humaines deDominique Rey. Alors qu’elle ne communiquepratiquem<strong>en</strong>t pas sur son activitéqui se fait dans le cadre d’une association,elle a réussi aujourd’hui à créer sonemploi pratiquem<strong>en</strong>t uniquem<strong>en</strong>t sur lebouche-à-oreille, les journées du patrimoineétant l’occasion de nombreuxcontacts avec des personnes ou d’autresassociations qui lui demand<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suitedes visites.Les personnes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à cesvisites sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des habitantsdu quartier <strong>en</strong> question, curieux dedécouvrir les coulisses de leur lieu de vie.Dominique Rey se distingue <strong>en</strong> cela totalem<strong>en</strong>tde l’Office de tourisme de Lyondont les visites sont <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t conçuespour les visiteurs étrangers (9).Dominique Rey, metteuse <strong>en</strong> scène, ainv<strong>en</strong>té une nouvelle forme de théâtredont les visiteurs sont les acteurs et laville un imm<strong>en</strong>se décor aux ressourcesinépuisables.Michel Bernard nDominique Rey, PérigrinaLyon, 2, impasseVauzelles, 69001 Lyon, tél : 04 78 27 64 47.(5) Lui font la bise, dit <strong>en</strong> lyonnais.(6) Le dernier batelier professionnel est mort début2005 et les péniches d’aujourd’hui sont toutes despéniches d’habitation.(7) Le “projet Lyon-Conflu<strong>en</strong>ce” <strong>en</strong>tre la gare dePerrache et le conflu<strong>en</strong>t Saône-Rhône devrait donnernaissance au premier quartier de haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talede Lyon grâce à l’action des élus Vertsde la ville.(8) L’actuel boulevard de la Croix-Rousse était jusqu’audix-neuvième siècle la limite fortifiée de la ville. Onretrouve aujourd’hui à chaque bout du boulevard, deuxforts militaires, le fort Saint-Jean aujourd’hui reconverti<strong>en</strong> école de douaniers, et la direction militaire de lasanté, juste à côté de la Maison de l’écologie.(9) Le musée Gadagne et la ville de Lyon ont comm<strong>en</strong>céà développer la formule depuis octobre 2003,<strong>en</strong> proposant des “balades urbaines” le troisièmedimanche de chaque mois. Si le public ciblé est cettefois clairem<strong>en</strong>t le public lyonnais.SILENCE N°32414Juin 2005


Agriculture biologiqu<strong>en</strong> Voyage aux Pays-Bas. Le mouvem<strong>en</strong>t de culture biodynamiqueorganise un voyage d’étude de l’agriculture biodynamique aux Pays-Bas, du 25 au 27 août, à partir de Colmar. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Maisonde l’agriculture biodynamique, 5, place de la Gare, 68000 Colmar,tél : 03 89 24 36 41.n Paris : stand occupé. Le 1 er mars, des agriculteursbio ont décidé d’occuper le stand du ministère de l’agricultureau sein du Salon de l’agriculture, pour protestercontre la politique actuelle qui va à l’<strong>en</strong>contre desgrandes déclarations. En effet, alors que les discoursse multipli<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur de l’agriculture biologique,concrètem<strong>en</strong>t, les décisions concrètes de financem<strong>en</strong>tvont toujours dans le s<strong>en</strong>s de l’agriculture productiviste. La Fédérationnationale de l’agriculture biologique a donné des exemples concrets :<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, un paysan bio touche de 20 à 40% de subv<strong>en</strong>tions <strong>en</strong>moins selon les productions. Le gouvernem<strong>en</strong>t se retranche derrièrela politique europé<strong>en</strong>ne, mais, citant l’exemple allemand, les paysansbio montr<strong>en</strong>t qu’une politique de souti<strong>en</strong> fort à la bio est possible.FNAB, tél : 01 43 38 38 69.n Paris : manif. Le 6 avril dernier, un millier de producteurs bio ontmanifesté à l’appel de la FNAB, Fédération nationale de l’agriculturebiologique, pour demander au gouvernem<strong>en</strong>t de pr<strong>en</strong>dre des mesures<strong>en</strong> faveur de la bio, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> demandant de r<strong>en</strong>dre moinsinéquitables les subv<strong>en</strong>tions actuelles qui favoris<strong>en</strong>t l’agriculturechimique. PS, Verts et Cap 21 sont v<strong>en</strong>us sout<strong>en</strong>ir les demandes.n Maine-et-Loire : apiculture biodynamique. Deux journéesde formation sont organisées les 19 et 20 juin <strong>en</strong> Maine-et-Loirepar le Syndicat d’agriculture biodynamique, 5, place de la Gare,68000 Colmar, tél : 03 89 24 37 01.n Allier : jardinage. Les 4 et 5 juin, deux jours de formation au jardinbiodynamique organisé par l’Association Ruzière, 03160 Bourbonl’Archambault,tél : 04 70 67 00 23.n Orne : r<strong>en</strong>contres de la bio. A Monnai, les 4 et 5 juin. Pour sahuitième édition, ces r<strong>en</strong>contres propos<strong>en</strong>t un marché bio, des exposants,des démonstrations de déchiqueteuse à bois, presse à huile, desconfér<strong>en</strong>ces : De la fourche à la fourchette : quelles filières pour la bio(samedi à 15h), Santé de l’homme, santé de la Terre, l’intérêt de mangerbio (samedi 17 h), nos déchets comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> v<strong>en</strong>ir à bout (dimanche,11h), agriculture, <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, santé avec Philippe Desbrosses(dimanche, 15 h). Groupem<strong>en</strong>t des agriculteurs bio de l’Orne,GAB 61, 52, boulevard du 1 er chasseurs, 61001 Al<strong>en</strong>çon cédex,tél : 02 33 31 47 82.n Drôme : formation à la bio. Le CFPPA, C<strong>en</strong>tre de formation professionnellepour adultes, de Die vi<strong>en</strong>t de mettre <strong>en</strong> place pour la saison2005-2006 (à partir d’octobre) une série de modules de formation quiprépare à l’installation <strong>en</strong> bio : initiation à l’agriculture bio, techniquesde construction et d’amélioration des bâtim<strong>en</strong>ts respectueuses de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,principes de l’agriculture biodynamique, viticulture bio, bilanénergétique sur l’exploitation et recours aux r<strong>en</strong>ouvelables, commercialisationde produits bio, transformation et cuisine bio, maraîchage bio,pluri-activité, accueil et tourisme rural, etc. Ces modules se font <strong>en</strong> liaisonavec des exploitations agricoles voisines. Alors que seules 2 % desterres agricoles sont <strong>en</strong> bio au niveau national, elles sont déjà 25 %dans le Diois. Pour <strong>en</strong> savoir plus : Dominique Lecoanet, CFPPAde Die, av<strong>en</strong>ue de la Clairette, 26150 Die, tél : 04 75 22 04 19.AlternativesGuidedes médiasalternatifsUn projet de guide des médiasalternatifs est <strong>en</strong> préparationpour la fin de l’année. Pour <strong>en</strong>richirce guide, un appel est lancépour <strong>en</strong>voyer des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tssur vos publications. Pour êtreréfér<strong>en</strong>cé, il faut remplir aumoins un des critères suivants :• prés<strong>en</strong>tater des alternatives etdes critiques face à la sociétécapitaliste, avec adresses et propositionsconstructives,• être autonome financièrem<strong>en</strong>tsans l’influ<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>treprises polluantes,• pas de publ<strong>ici</strong>tés nocives,• avoir un fonctionnem<strong>en</strong>t horizontaldu média, une structuredémocratique, égalitaire,• proposer une diversité ettranspar<strong>en</strong>ce de ses sourcesd’informations,• pratiquer l’information libre,par exemple <strong>en</strong> copyleft (reproductionpossible d’une information,gratuitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> citant lasource et son adresse).Pour être référ<strong>en</strong>cé, <strong>en</strong>voyerquelques exemplaires réc<strong>en</strong>ts etprés<strong>en</strong>tation à : Association LeP’tit gavroche (guide), 9, rue desPierres-Plantées, 69001 Lyon.Mouvem<strong>en</strong>tOasis <strong>en</strong>tous lieuxIl y a quelques années, PierreRabhi lançait le mouvem<strong>en</strong>t Oasis<strong>en</strong> tous lieux. Il s’agissait decréer des lieux le plus autonomespossibles où l’on vit simplem<strong>en</strong>t.Différ<strong>en</strong>tes t<strong>en</strong>tatives ont eu lieu,quelques-unes ont perduré dans letemps, mais le mouvem<strong>en</strong>t avaitfléchi ces dernières années.Aujourd’hui relancé, le mouvem<strong>en</strong>tti<strong>en</strong>dra son assembléegénérale le 12 juin à Terre etHumanisme, Mas de Beaulieu,07230 Lablachère, tél : 04 7536 64 01.B E L G I Q U EHabitat sainLes Ateliers CNRJ Construct,spécialisés dans l’éco-habitat,organis<strong>en</strong>t des journées portesouvertes les samedis à 10h, les28 mai, 25 juin, 24 septembre,29 octobre et 26 novembre.Inscriptions à l’avance.Prés<strong>en</strong>tation des techniques pourla construction <strong>en</strong> bois, le bioclimatisme,le f<strong>en</strong>g shui, la biolélectr<strong>ici</strong>té,la v<strong>en</strong>tilation mécanique,le puits canadi<strong>en</strong>, l’isolation naturelle,prés<strong>en</strong>tation de maquettesde maisons… CNRJ, chaussée deHuy, 40, 1325 Dion-Valmont,tél : 010 24 78 28.P A R I SIci etmaint<strong>en</strong>antLa plus anci<strong>en</strong>neradio librede France, Ici& Maint<strong>en</strong>antfêtera ses25 printempsle 21 juinprochain.Déf<strong>en</strong>dantdepuis sa créationla libertéd’expression, elle n’a cessé d’explorerles chemins alternatifs dela spiritualité, de la non-viol<strong>en</strong>ceet de l’écologie. Sa véritable particularitéest l’interactivité avecles auditeurs p<strong>en</strong>dant lesant<strong>en</strong>nes libres. Le CSA (ConseilSupérieur de l’Audiovisuel)ne lui accordeEau vivanteL’association Eau vivante anime différ<strong>en</strong>tes animations autour du thème de l’eau.Des stages sur les toilettes sèches, le compostage et la valorisation de l’eau de pluie ainsique l’assainissem<strong>en</strong>t des eaux de lavages par bassins plantés auront lieu à Allauch (Bouchesdu-Rhône,28 et 29 mai, contacter : Michèle Bonnard, tél : 04 91 43 19 57),à P<strong>en</strong>ta du Casinca (Corse, 11 et 12 juin, Pierre Cancel, tél : 06 23 36 55 88), à Belle-Ile-<strong>en</strong>-Mer (Morbihan, 25 et 26 août, Marie-Jeanne Bricard, tél : 02 97 31 34 83), à Saint-Antoine-Lanrivain (Côtes-d’Armor, Association les cinq élém<strong>en</strong>ts, tél : 02 96 36 57 12).Des confér<strong>en</strong>ces sont données par Anne Rivière, l’animatrice de l’association, sur l’eau subtile(le 3 juin à Bastia, Corse, Véronique Prévost, tél : 04 95 32 32 50), gestion écologique de l’eau(le 24 juin à Montpellier, Hérault, Anne Gouzy, tél : 04 67 50 63 66 et le 25 à Péz<strong>en</strong>as,Hérault, Ghislaine Locicero, tél : 04 67 09 34 92), l’eau et le sacré (le 25 juin à Pez<strong>en</strong>as,Hérault, Ghislaine Locicero, tél : 04 67 09 34 92). Des journées algues sont organisées à Belle-Ile-<strong>en</strong>-Mer : reconnaissance, collecte,conseils culinaires et soins du corps, les 21, 22 juillet, 20, 21 ou 22 août, journées indép<strong>en</strong>dantes, contacter : Lydie Colch<strong>en</strong>, tél : 02 97 31 54 21.Un stage <strong>en</strong> anglais se déroulera égalem<strong>en</strong>t à Beau-Champ, Montpeyroux, <strong>en</strong> Dordogne, du 1 er au 8 juillet, sur la gestion écologique de l’eau(John Cant, tél : 05 53 82 69 98). R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Eau Vivante, 11, rue Maurice-Daniel, 44200 Nantes, tél : 02 40 48 26 51.SILENCE N°324 Juin 200515DR


Alternativespourtant que 13h par jour, de14h à 19h et de 23h à 7h00mais la radio émet <strong>en</strong> continu etpour le monde <strong>en</strong>tier sur internet.Ici & Maint<strong>en</strong>ant est à la radioce que Sil<strong>en</strong>ce est à la presse.Programme sur le site de laradio. Radio Ici&Maint<strong>en</strong>ant,8, rue Violet, 75015 Paris,fax : 01 45 77 80 08,95,2 Mhz <strong>en</strong> Ile-de-France,www.<strong>ici</strong>etmaint<strong>en</strong>ant.com.E S S O N N EPorteurde projetssolidairesaegid (sans majuscule) est unestructure permettant à des professionnelsd’exercer leur métiersous la forme du salariat, maisde façon autonome, sans devoiraffronter, au moins au démarrageles fortes contraintes de ce statut.Contrairem<strong>en</strong>t aux sociétésde portage classiques, aegidaccepte des personnes aux rev<strong>en</strong>usmodestes <strong>en</strong> privilégiant unmodèle économique solidaire.Formateurs, consultants, prat<strong>ici</strong><strong>en</strong>s<strong>en</strong> psychothérapie, soins auxpersonnes ou toutes méthodes dedéveloppem<strong>en</strong>t personnel, qu’ellessoi<strong>en</strong>t exercées auprès d’<strong>en</strong>treprises,d’associations ou de particuliers,de façon régulière ouponctuelle, toutes activités de servicessont bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues. aegid metl’acc<strong>en</strong>t sur le choix d’activitéshumanistes et cherche à valoriserune éthique dans les rapportssociaux. aegid, 5, rue de Paris,91370 Verrières-le-Buisson,tél : 01 60 11 13 05.B R E T A G N ELa Corbinièredes LandesLa Corbinière des Landes, aucœur de la Bretagne, est un espaceboisé avec différ<strong>en</strong>tes activi tés :conservatoire du châtaignier, jardinsbocagers, écritures paysagères,forêt jardinée. Le lieu estné après la tempête de fin 1999.On y compte 17 sources et troisruisseaux. Le site sert pour l’éducationà l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, commelieu d’expression pour le land-art,l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> permet la v<strong>en</strong>te debois d’œuvre, de bois de chauffage,de piquets, clôtures… LaCorbinière des Landes, 22230Goméné, tél : 02 96 26 56 84.M A I N E -E T - L O I R EL’HerberieL’Herberie est une ferme-aubergeavec une exploitation d’une tr<strong>en</strong>tained’hectares, une salle dethéâtre de 140 places, une auberged’une capacité de 120 couverts.Le théâtre abrite la compagniePatrick Cosnet et le restaurantpropose des plats réalisésà partir de la production de laferme ou de produits locaux.La salle de théâtre peut êtrelouée. En projet : la Pépinière,une école de théâtre régionale.Les Amis de l’Herberie, 49420Pouancé, tél : 02 41 92 62 82ou Compagnie Patrick Cosnet,association Fonds de Terroir,36, rue de la Libération, 49420Pouancé, tél : 02 41 92 57 08.A N G E R SLes NuitsbleuesLes Nuits bleues est un projet delibrairie-bibliothèque-boutiqueassociative. Côté librairie, il s’agitde faire la promotion des livresqui n’ont pas l’honneur d’appart<strong>en</strong>iraux grands groupes industrielsde l’édition et cela toucheraaussi bi<strong>en</strong> la critique du capitalismeque l’habitat sain <strong>en</strong> passantpar les luttes féministes, antiracistes,histoire sociale, etc. Labibliothèque aura pour but demettre à disposition des ouvragesDRNatureet ProgrèsNature et Progrès proposede nombreuses visites à thèmestout au long de l’été.Prochains r<strong>en</strong>dez-vous :B E L G I Q U En Visite d’une boulangerie bio, lesamedi 4 juin à 14 h chez L’EpiDoré, Jean-François Depeauw,44, rue des Combattants, 6860Les Fossés, tél : 063 43 34 64.n Réhabilitation saine d’une maison,samedi 4 juin et dimanche5 juin à 14h30 chez M. et MmePoivre-Culot, 32, chaussée d’Asse,7850 Enghi<strong>en</strong>, tél : 02 395 39 90.n Projet écologique intégré, habitatsain, solaire, récupération deseaux usées, jardin bio, samedi 4et dimanche 5 à 10 h chez JacquesQuin, La Fattoria, rue de laBaraque, 120 b, 1348 Louvain-la-Neuve, tél : 010 / 45 00 86.n Jardins des s<strong>en</strong>s, jardins d’ess<strong>en</strong>ces,dimanche 5 à 14 h chezM. et Mme Nouw<strong>en</strong>-Dupond,40, Hodbomont, 4910 Theux,tél : 087 53 06 64.n C<strong>en</strong>tre nature, samedi 11et dimanche 12 juin à 15 h, chezBruno Leroy, 9, rue du Vivier,7760 Escanafles,tél : 069 45 63 76.n Jardin paysager aux ess<strong>en</strong>cesmultiples, le dimanche 12 juin à14 h, chez Michelle Biet, 43/45,rue Saint-Walburge, 4000 Liège,tél : 04 224 30 71.n Habitation bioclimatique,dimanche 12 juin à 12h30 chez M.Hadelin de Beer, quartier de laBaraque, 124 a, 1348 Louvain-la-Neuve, tél : 04 227 72 22.n Un havre de paix, samedi 18 juinà 14 h, chez Kech Louis, 7, av<strong>en</strong>uede la Vieille-C<strong>en</strong>se, 4671 Saive,tél : 04 362 95 83.n Une maison qui évolue avec sesoccupants et la nature, samedi 18et dimanche 19 juin chez M. etMme Walrav<strong>en</strong>s-Fesler, 12, rueArthur-Snaps, 1390 Pecrot,tél : 010 84 01 50.n Jardinage et apiculture,dimanche 19 juin à 14 h chezKaisin Georges, 7, rue Haie-du-Loup, 5024 Marche-les-Dames,tél : 081 58 26 92.n Potager au carré, dimanche19 juin à 10 h chez ChristianeWauthier, 24, rue du Stade, 6900Aye, tél : 084 31 29 14 et égalem<strong>en</strong>tchez Dami<strong>en</strong> Watteyne, 16,Al’Gloriette, 16, 6900 Lignières,tél : 084 22 29 64 et chez Marie-Thérèse Kroemmer, 200, rue deDiekirch, 6700 Arlon,tél : 063 23 30 21.n La biodiversité dans son jardin,samedi 25 juin à 14 h chezGeorges Bertrand, 16, voie desAubépines, 4650 Herve,tél : 087 67 92 33.n Visite d’une ferme, samedi 25et dimanche 16 à 10 h chez Fermebio Dôrloû, Freddy, Chantal etAnaïs Vander Donckt-Liagre,44, Vieux Moulin, 7890 Wodecq,tél : 068 44 83 06 et égalem<strong>en</strong>tchez André Grevisse, ferme bio-vallée,64, rue de la Rochette, 6723Habay-la-Vieille, tél : 063 42 2204 et chez Jean-Claude Beguin,156, rue de la Chapelle, 6183Trazegnies, tél : 071 45 91 50.n Un jardin inatt<strong>en</strong>du, samedi25 et dimanche 26 à 10h30, chezMike Delcourt, 11, rue de laVieille-Eglise (bas), 7141Carnières, tél : 064 22 50 82.n Jardin des s<strong>en</strong>teurs et desplantes rares, dimanche 26 juinà 10 h chez Eti<strong>en</strong>ne R<strong>en</strong>oird,1, rue de Tourgeon, 6820 Muno,tél : 061 31 51 09.n Jardin didactique, dimanche 26juin à partir de 10 h chez Natureet-Progrès,Bernardette Giot, 520,rue de Dave, 5100 Jambes,tél : 081 30 36 90.C’est égalem<strong>en</strong>t à cette adresseque l’on peut avoir le programmedétaillé de ces journées et debi<strong>en</strong> d’autres.Une autre croissanceUne autre croissance est une association <strong>en</strong> train de voir le jour surle Roannais (nord du départem<strong>en</strong>t de la Loire) et qui se veut uncarrefour <strong>en</strong>tre des militants impliqués dans divers réseaux : laDécroissance, Casseurs de pub, Sil<strong>en</strong>ce, faucheurs d’OGM, Gre<strong>en</strong>peace,agriculture bio, Sortir du nucléaire, Amis de la Terre… Une autre croissanceveut m<strong>en</strong>er une activité d’information et d’éducation populaire surla base de principes démocratiques et non-viol<strong>en</strong>ts. Sa première manifestationpublique se ti<strong>en</strong>dra à Roanne les v<strong>en</strong>dredi 17 et samedi 18 juinL O I R Eà l’occasion de l’accueil de la «marche de la décroissance». V<strong>en</strong>drediaprès-midi : accueil de la marche de Roanne à Mably-Bourg, piqu<strong>en</strong>ique.Samedi après-midi à la salle polyval<strong>en</strong>te de Mably : stands,animation festive et restauration-buvette avec des produits bio et desspécialités préparées par des communautés immigrées. Dans l’après-midiaction avec les faucheurs d’OGM dans le cadre d’une journée nationalesans OGM. Le soir, confér<strong>en</strong>ce-débat sur le thème de la décroissance.L’autre croissance, Bernard Faure, Le Font Grand,42430 Cherier, tél : 04 77 63 38 53.SILENCE N°324 Juin 200516


plus anci<strong>en</strong>s. La boutique v<strong>en</strong>drades produits prov<strong>en</strong>ant de coopérativesouvrières de France oud’ailleurs. Un appel à part<strong>ici</strong>pationest lancé pour réunir unesomme initiale de 10 000 €nécessaire pour amorcer le projet.Les Nuits bleues, 1, boulevardAyrault, 49100 Angers,tél : 06 62 27 56 12.T A R NRéseau Sortirdu supermarchéLe réseau Sortir du supermarché a vu le jour dans le Tarn à lasuite d’un débat après une confér<strong>en</strong>ce de Christian Jacquiau.Il s’agit de promouvoir des modes d’achats locaux variés permettantde développer une logique économique plus équitable que celle desgrands magasins. Ainsi, dans le Tarn existe le laboratoire Gravier, unfabricant de produits d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> (lessive, lave-vaisselle, maison, soinscorporels). Le réseau a organisé trois groupes dans le départem<strong>en</strong>tpour assurer des achats groupés auprès de ce petit laboratoire <strong>en</strong> bio.Pour le café, il a été choisi de diffuser, toujours par groupem<strong>en</strong>td’achats, le café Mut Vitz qui provi<strong>en</strong>t de coopératives zapatistes(Mexique). Pour l’huile d’olive, le groupem<strong>en</strong>t propose des achats collectifsd’huile v<strong>en</strong>ant de Palestine (ce qui n’est pas local !). Pour lesfruits et légumes, il aide à la mise <strong>en</strong> place d’AMAP, association pourle mainti<strong>en</strong> d’une agriculture paysanne et vi<strong>en</strong>t même de mettre <strong>en</strong>place une AMAP autour d’un élevage pour ceux qui mang<strong>en</strong>t de laviande. Il souti<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t la tontine du Causse d’Anglars (voir cicontre): Antoine Brégeon, tél : 06 70 06 14 99 ou Philippe Delsolet Agnès Girou, Fabret, 81140 P<strong>en</strong>ne, tél : 05 63 56 20 66).n AMAP d’Autan, 30, rue de Crabié, 81100 Castres,tél : 05 63 62 00 93. mariachage bio.n AMAP des Broutars, Maud David-Leroy, hameau de Preignan,81500 Marz<strong>en</strong>s, tél : 05 63 58 66 55. Pour la viande.n Richard et Cathy Paupy, Poudéous Bas 81500 Lavaur,tél : 05 63 58 31 28. Pour les produits d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du côtéde Lavaur, pour l’huile de Palestine et pour le café Mut Vitz.n Françoise Bru, Malpas, 81300 Lasgraisses, tél : 05 63 81 50 80.Pour les produits d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> du côté de Lasgraisses.Fêtes, foires, salons(le signe ◊ indique que Sil<strong>en</strong>ce est prés<strong>en</strong>t)T A R NRéalisationd’un zomeVous êtes passionnés par l’autoconstruction? Jean Soum organisedu 31 juillet au 7 août une formationthéorique et pratique pourn Char<strong>en</strong>te : 5 e fête de l’Ortie. 4 et 5 juin à Dignac (10km d’Angoulême). Thème del’année : safran, plantes aromatiques condim<strong>en</strong>taires et méd<strong>ici</strong>nales. Repas gastronomiquesaux orties sur réservation. Confér<strong>en</strong>ce de Jean-Marie Pelt. Amis de la natureet de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, Claude Richon, 16320 Rougnac, tél : 05 45 23 03 64.◊ Cher : 11 e foire éco-biologique et artisanale de Saint Laur<strong>en</strong>t. 5 juin. Thèmede l’année : la pollution dans tous ses états. Commission mun<strong>ici</strong>pale, les Veillats,18330 Saint Laur<strong>en</strong>t, tél : 02 48 51 57 81◊ Isère : 6 e Nature d’Espace Terre. 5 juin, salle des sports de Saint-Georgesd’Espéranche.Association Espace Terre, chemin de Mélat, 38790 Saint-Georgesd’Espéranche,tél : 04 74 59 04 91.n Haute-Loire : foire bio. 5 juin à Langeac, boulevard Charles-de-Gaulle. Thèmede l’année : jardinage et maraîchage bio. Marché bio, jeux, forum des associations<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et solidarité, confér<strong>en</strong>ces… Haute-Loire biologique, hôtel interconsulaire,BP 343, 43012 Le Puy-<strong>en</strong>-Velay, tél : 04 71 07 21 19.n Rhône : potager <strong>en</strong> compagnie. 5 juin à Saint-Didier-sous-Riverie, avec marchéde producteurs, confér<strong>en</strong>ces et forums. Christine Dangoin, tél : 04 78 81 84 97.n Rhône : marché bio. 5 juin, au parc nature de Miribel-Jonage, organisé parPlanète Tonique et r<strong>en</strong>ouvelé le premier dimanche de chaque mois. Planète Tonique,chemin de la Bletta, 69120 Vaulx-<strong>en</strong>-Velin, tél : 04 78 80 56 20.n Gard : 2 e fête de la cerise et de la fourche. 5 juin à Sauve, place Vallongue.Collection de cerises avec l’association Fruits oubliés. Exposition de fourches <strong>en</strong>micocoulier, ouvrages spécialisés, démonstrations… Conservatoire de la Fourche,Le Fanabrègue, BP 15, 30610 Sauve, tél : 04 66 80 54 46.la construction d’un zome de A àZ. D’autres stages sont proposéssur www.archilibre.org ou JeanSoum, Marquet, 09130 Carla-Bayleos, tél : 05 61 68 99 58.DRAlternativesTontinedu caussed’AnglarsAntoine Brégeon a comm<strong>en</strong>cé àconstituer un troupeau de brebiscauss<strong>en</strong>ardes pour v<strong>en</strong>dre desagneaux. A terme, il vise à avoir150 brebis qui vivront pour moitiéde l’année sur le caussed’Anglars et l’autre moitié dansle Lot, p<strong>en</strong>dant la période dechasse. Pour démarrer son activité,il a bénéf<strong>ici</strong>é d’un système detontine.Les tontines sont originairesd’Afrique. Des personnes mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> commun leurs économies, puisà tour de rôle <strong>en</strong> bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t pourlancer un projet économique.Celui qui a bénéf<strong>ici</strong>é d’une telleaide doit poursuivre ses versem<strong>en</strong>tsjusqu’à ce que l’<strong>en</strong>sembledu groupe ait récupéré sa miseinitiale. Ce système peut éviterde passer par les emprunts bancaireset donc évite de payerdes taux d’intérêts.Après Antoine Brégeon, c’estPhilippe Delsol qui a bénéf<strong>ici</strong>é dece capital collectif et qui vi<strong>en</strong>t dese lancer dans la constructiond’un bâtim<strong>en</strong>t agricole abritantune miellerie et une hydromèlerie.Philippe dispose de 60 ruches etAgnès sa compagne met au pointdes pains d’épices. La v<strong>en</strong>te estassurée <strong>en</strong> direct localem<strong>en</strong>t.Ici, le système de tontine a prévula possibilité de prêt d’économiesde courte durée par des personnesqui n’ont pas besoin d’investir<strong>en</strong>suite. Les prêts se fontalors sur trois ans aux porteursde projets qui ont le souci derembourser ces prêts… év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> trouvant d’autres prêtsrelais. Cela augm<strong>en</strong>te et accélèrele pot<strong>en</strong>tiel de la tontine.Pour <strong>en</strong> savoir plus : AntoineBrégeon, tél : 06 70 06 14 99ou Philippe Delsol et AgnèsGirou, Fabret, 81140 P<strong>en</strong>ne,tél : 05 63 56 20 66.C O R R È Z EFermedu Moulinde LarchatLa ferme du Moulin de Larchatest un lieu de vie collectif etlibertaire qui existe depuis ledébut des années 80. Le moulinpermettait jusqu’à maint<strong>en</strong>antd’avoir de l’énergie d’originehydraulique. La réglem<strong>en</strong>tationles oblige à mettre <strong>en</strong> place desdigues et des passes à poissonsd’<strong>ici</strong> la fin juillet. Il organise donc<strong>en</strong> juillet un chantier de mise auxnormes, l’occasion pour ceux quiveul<strong>en</strong>t se former à la microhydrauliquede faire un chantierconcret. La ferme du Moulinde Larchat, 19320 La Roche-Canillac, tél : 05 55 29 19 97.n Limoges : 3 e Coccinelles et compagnie. 5 juin au lac d’Uzurat, à côté deLimoges. 60 exposants : bio, artisans, associations. GABLim, 64-66, rue Paul-Claudel, 87000 Limoges, tél : 05 55 31 80 35.n Maine-et-Loire : Ouvertures. 11 juin au c<strong>en</strong>tre Jean-Carmet à Mûrs-Erigné,près d’Angers. Habitat sain, jardinage bio, alim<strong>en</strong>tation, producteurs bio, ateliers,confér<strong>en</strong>ces (habitat sain avec Yvon Saint-Jours de la revue La Maison écologique,alim<strong>en</strong>tation santé et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t avec Philippe Desbrosses)… Caba-Biocoop,122, rue de la Chalouère, 49100 Angers, tél : 02 41 18 82 17.◊ Haute-Vi<strong>en</strong>ne : 3 e journées de l’éco-habitat. 18 et 19 juin à La Monnerie, <strong>en</strong>treCussac et Oradour-sur-Vayres. 60 exposants, tables-rondes, expositions, animations.Vivre le parc, château de Varaignes, 24360 Varaignes, tél : 05 53 60 59 14.n Char<strong>en</strong>te-Maritime : 31 e Prairial. 18 et 19 juin à Aytré, parc Jean-Macé. 150exposants, bio, r<strong>en</strong>ouvelables, écohabitat, santé. Thème de l’année : l’agriculturedurable. Ville d’Aytré, BP 102, 17442 Aytré cedex, tél : 05 46 30 19 19.◊ Haute-Saône : Hommes et nature. 18 et 19 juin à l’Auberge de la Pierre-Percée à Fouv<strong>en</strong>t-le-Bas, marché agricole bio, habitat sain, énergies r<strong>en</strong>ouvelables,repas, camping, yourte, soirée musique et feu de camp. Ateliers sur les pratiquesde santé alternative, radiesthésie, etc. Association La Vie naturellem<strong>en</strong>t,tél : 03 84 32 77 05.◊ Drôme : 14 e Naturellem<strong>en</strong>t. 3 juillet à Nyons, 120 exposants <strong>en</strong> bio, énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, habitat écologique, etc. Thème de l’année : se nourrir, se loger, sedéplacer, se r<strong>en</strong>contrer». Le salon a pris la décision d’interdire l’exposition et lav<strong>en</strong>te de produits exotiques car trop coûteux <strong>en</strong> énergie pour leur transport. Ceder,15, av<strong>en</strong>ue Paul-Laur<strong>en</strong>s, 26110 Nyons, tél : 04 75 26 22 53.◊ Tarn-et-Garonne : 11 e foire bio de Moissac. 3 juillet sur la prom<strong>en</strong>ade duMoulin, <strong>en</strong>trée gratuite. Le Trèfle vert, impasse des Acacias, 82100 Castelsarrasin,tél : 05 63 04 91 90.SILENCE N°324 Juin 200517


AlternativesC R E U S ETout autourde la TerreTout autour de la Terre est unécolieu avec différ<strong>en</strong>tes activitésliées à la terre : constructionsaine, poterie, permaculture, artisanat…Un chantier collectifd’éco-construction est organisédu 20 au 26 juin avec pourconclure un grand bal folk le 25juin au soir. Tout Autour de laTerre, Peyreladas, 23480 Ars,tél : 05 55 66 65 18.L A R Z A CCampsd’Altern’EducL’association Altern’Educ organisediffér<strong>en</strong>ts camps thématiquespour les <strong>en</strong>fants, p<strong>en</strong>dant l’été :«les Zalahocs et les Zélém<strong>en</strong>ts»(6-8 ans, 21 au 28 juillet), campde découverte de la nature ; «à ladécouverte de son lutin»(6-8 ans, 31 juillet au 7 août),art et imaginaire dans la nature ;«poneys, domination ou affirmation»(6-11 ans, 18 au 25 août),coopérer avec l’animal ; «écoutequi je suis» (9-11 ans, 21 au 28juillet), musique et danse ; «Vista vie !» (9-11 ans, 31 juillet au7 août), théâtre d’improvisation ;«A l’eau !» (12-14 ans, 12 au21 août), randonnée aquatique etactivités autour de l’eau ;«Utopia» (14 à 16 ans, 12 au21 août), seuls survivants, il fautréorganiser la vie <strong>en</strong> groupe. Pourles adultes, deux formations sontégalem<strong>en</strong>t organisées à mi-temps,sur l’éducation et les rapportsavec ses <strong>en</strong>fants, du 24 au 28juillet et du 6 au 10 août.Altern’Educ, route de Saint-Martin-du-Larzac, 12100 Millau,tél : 05 65 62 29 70.Le Mas RazalLe Mas Razal a été un lieu historiquem<strong>en</strong>timportant dans la luttedes années 70. Après plusieurséquipes d’habitants, il était depuisquelque temps à l’abandon. Alexiset Samuel s’y sont installés dansle but d’y ouvrir un écolieu Alter-Natif. Quatre hectares sontactuellem<strong>en</strong>t disponibles et unpart<strong>en</strong>ariat a été passé avec larevue Passerelle Eco pour y valoriserdiffér<strong>en</strong>tes expéri<strong>en</strong>ces. Pourdécouvrir le lieu, des semaines dedécouverte sont organisées régulièrem<strong>en</strong>t.Mas Razal,Montredon, 12230 Nant,tél : 06 71 89 89 96.DRA U D EShanti TerrianProjectShanti Terrian project est uneassociation qui essaie d’implanterun écovillage à R<strong>en</strong>nes-les-Bainsautour d’un projet artistique, l’artisteayant pour but de favoriserChantierà CarapaCarapa est un écolieu installésur sept hectares et oùviv<strong>en</strong>t quatre adultes et deuxjeunes. Fonctionne avec permacultureet remise <strong>en</strong> cause del’anthropoc<strong>en</strong>trisme. Carapaorganise de juin à août un chantierde construction pour lal’harmonie <strong>en</strong>tre les humains, depromouvoir le bonheur. Celadonne lieu au développem<strong>en</strong>t d’unartisanat repr<strong>en</strong>ant des techniquesethniques. Elle a aussilancé un projet de jardin associatifavec des expérim<strong>en</strong>tations <strong>en</strong>permaculture et biodynamie. Unepartie de l’alim<strong>en</strong>tation vi<strong>en</strong>t dela cueillette des plantes sauvages.Le logem<strong>en</strong>t se passe depuis cinqans sous des yourtes. Pour lemom<strong>en</strong>t, le projet se heurte à lamun<strong>ici</strong>palité qui refuse de leslaisser implanter des cabanes <strong>en</strong>dur sur des terrains qui pourtantleur apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.Shanti Terrian project, LasHieros, 11190 R<strong>en</strong>nes-les-Bains,tél : 06 33 23 17 79.A R D È C H EAvec vuesur la merL’association Avec vue sur la meranime un espace culturel indép<strong>en</strong>dantdepuis une dizaine d’années.Des soirées CinéBlaBla y sontorganisées où à partir de films oud’extraits de films, il est proposéau public de refaire la bande-son :une partie est préparée à l’avance,une partie est improvisée. Unesalle d’exposition est disponible.G A R DDRmise <strong>en</strong> place de nouvelles maisons à ossature bois et paille. Tous ceuxqui le veul<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t y part<strong>ici</strong>per. Carapa, Vaugran, 30480 Saint-Paul-Lacoste, tél : 04 66 30 13 42 ou 04 66 30 33 96.Un des SEL du coin s’y réunit,ATTAC égalem<strong>en</strong>t… Avec vuesur la mer, 07220 Saint-Montan,tél : 04 75 52 55 59 ou 04 7552 51 01.M A R S E I L L EBleu de c<strong>en</strong>dreFrançoise Brès est styliste. Grâceaux découvertes de l’associationCouleur Garance, elle peut travailleravec des couleurs végétaleset éviter des colorants chimiquespolluants. Bleu de c<strong>en</strong>drecommercialise son travail. Bleude c<strong>en</strong>dre, 12, traverse de laPitance, 13016 Marseille,tél : 04 91 03 83 49.L Y O NPrairialL’une des toutes premières coopérativesbio de France, Prairial,ti<strong>en</strong>dra son assemblée générale lesamedi 11 juin à 9h à son siège.Prairial, 10, rue des Droits-del’Homme,69120 Vaulx-<strong>en</strong>-Velin,tél : 04 78 26 26 27.H É R A U L TCantercel, c<strong>en</strong>tre d’architectureCantercel est un site d’expérim<strong>en</strong>tation architectural sur c<strong>en</strong>t hectares,au sud du Larzac. Il propose tout au long de l’année desstages pratiques : construction <strong>en</strong> bois (3 et 4 juin), mise <strong>en</strong> œuvredu tadelakt marocain (10 et 11 juin), énergie et habitat(24 et 25 juin), matériaux souples et transpar<strong>en</strong>ts(9 juillet). Il propose aussi des journées thématiques :journées de la maison contemporaine (11-12 juinet 18-19 juin), approche du f<strong>en</strong>g shui et qualité de l’espace(26 juin), r<strong>en</strong>contre sur l’auto-construction et l’écoconstruction(11 septembre). Pour les étudiants <strong>en</strong> architecture,des stages sont spécialem<strong>en</strong>t organisés <strong>en</strong> été<strong>en</strong>tre le 20 juillet et le 30 septembre. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :S<strong>en</strong>s Espace Europe, Cantercel, 34700 La Vacquerie-Saint-Martin-de-Castries, tél : 04 67 44 60 06.DRDRSILENCE N°324 Juin 200518


AlternativesLa bio au cœur de l’écologieet des rapports humainsNature et progrès est une fédération d’associations locales regroupant depuisplus de quarante ans des producteurs et des transformateurs de produitsalim<strong>en</strong>taires ou cosmétiques, ainsi que des “consommateurs”. Elle est l’unedes organisations qui a le plus fait pour l’écologie au quotidi<strong>en</strong>.Elle a posé les principes fondam<strong>en</strong>tauxde l’agriculture biologique,principes agronomiques définisdès les années 1970 dans les premierscahiers des charges, mais aussi principesécologiques et sociaux repris plus tarddans les règles de base d’Ifoam, organisationmondiale de l’agriculture biologique(1). L’agriculture biologique ne peut êtreconsidérée comme un système agricoledurable que dans la mesure où ses principesfondam<strong>en</strong>taux sont appliqués à tousles maillons de la filière, depuis la sélection/gestionde la diversité jusqu’à la commercialisation.Il s’agit de produire, transformeret commercialiser <strong>en</strong> quantité suffisantedes alim<strong>en</strong>ts sains dans des conditionsécologiquem<strong>en</strong>t responsables etsocialem<strong>en</strong>t justes privilégiant la proximité,mobilisant et respectant l’agro-biodiversité,les cycles naturels, les connaissancesdes paysans et les systèmesagraires traditionnels.Une charte réellem<strong>en</strong>técologique(1) Ifoam, International federation of organic agriculturemovem<strong>en</strong>ts, fédération internationale des mouvem<strong>en</strong>tsde l’agriculture biologique.(2) Comac, Commission mixte d’agrém<strong>en</strong>t et decontrôle, composée de producteurs et consommateurslocaux, chargée d’étudier les dossiers des producteurssous m<strong>en</strong>tion Nature et progrès afin d’attribuer ou der<strong>en</strong>ouveler la m<strong>en</strong>tion.Lors de la reconnaissance off<strong>ici</strong>elle del’agriculture biologique au niveau mondialpar le Codex Alim<strong>en</strong>tarius, au niveaude la CEE par le règlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> de1991, puis au niveau français par lamarque AB, seuls les cahiers des chargestechniques ont été partiellem<strong>en</strong>t ret<strong>en</strong>us.Nature et progrès a non seulem<strong>en</strong>t gardéet perfectionné ses premiers cahiers descharges et refusé les divers “assouplissem<strong>en</strong>ts”imposés par les autorités, maisaussi ses principes écologiques et sociauxqui s’impos<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>t aux producteurs,mais aussi aux transformateurs,aux distributeurs jusqu’aux consommateurs.Vo<strong>ici</strong> le préambule de la charte :“Adhér<strong>en</strong>ts individuels et groupes,parmi lesquels les consommateurs sontles plus nombreux, doiv<strong>en</strong>t jouer un rôleess<strong>en</strong>tiel. Ils ont à <strong>en</strong>gager l’informationet l’action pour un développem<strong>en</strong>t del’agriculture biologique dans le respect dela vie, de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, et de la justicesociale. Face au biologique int<strong>en</strong>sif, indiffér<strong>en</strong>taux problèmes de la désertificationdes campagnes, des relations Nord-Sud,des coûts énergétiques, et plus globalem<strong>en</strong>tdes problèmes écologiques majeurs,il est nécessaire de promouvoir une agriculturebiologique paysanne privilégiantles circuits courts de distribution (marchés,coopératives, etc.), une solidarité.Lorsqu’ils sont indisp<strong>en</strong>sables, les circuitsplus longs doiv<strong>en</strong>t s’appuyer sur une solidaritéurbains-ruraux et des échangeséquitables susceptibles d’inverser leslogiques marchandes destructrices pourla paysannerie et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.La biodiversité de tous les organismesvivants est <strong>en</strong> voie de destruction, passeulem<strong>en</strong>t à cause des m<strong>en</strong>aces que fontcourir les OGM, mais aussi à cause dusystème économique et financier dominantqui condamne égalem<strong>en</strong>t tous lespaysans de la planète. A travers nos actesde consommation, d’échanges et de production,c’est la recherche d’un projet desociété plus juste, plus respectueux de lavie et de tous les habitants de la planètequi donne toute sa cohér<strong>en</strong>ce à ladémarche de la fédération Nature et progrès.Aussi le tissu associatif, l’économiesolidaire, et l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t dans les combatssociaux et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux doiv<strong>en</strong>têtre privilégiés.L’<strong>en</strong>semble des adhér<strong>en</strong>ts doit veiller àla rigueur des cahiers des charges dansl’esprit de la charte, et à leur respect, à traversles Comac (2), par les professionnelsqui soll<strong>ici</strong>t<strong>en</strong>t la m<strong>en</strong>tion Nature et progrès.Il ne s’agit plus seulem<strong>en</strong>t d’observerles règles de l’agrobiologie, mais d’<strong>en</strong>couragerles producteurs à progresser versune pratique cohér<strong>en</strong>te avec notre éthi -que, la qualité de la démarche restant toujoursplus importante que l’obligation derésultats.La fédération Nature et progrès,notamm<strong>en</strong>t au travers de ses groupesrégionaux, s’<strong>en</strong>gage à privilégier la relocalisationde la production de nourrituredans les bassins de consommation, laconsommation de produits de saisonlocaux, le contact direct <strong>en</strong>tre producteurset consommateurs, à sout<strong>en</strong>ir ouinitier des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts d’achats deconsommateurs auprès d’un ou plusieursproducteurs, à organiser des marchés à laferme, des foires bio, etc., à remettre dus<strong>en</strong>s dans les circuits plus longs de transformationet de distribution <strong>en</strong> substituantaux flux de marchandises désincarnéesl’échange <strong>en</strong>tre personnes mettant<strong>en</strong> pratique à chaque étape les mêmesvaleurs”.Dans la pratique, les adhér<strong>en</strong>ts professionnelssont consci<strong>en</strong>ts des <strong>en</strong>jeux <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tauxet socio-économiques surlesquels ils agiss<strong>en</strong>t chaque jour. Lesfermes sont <strong>en</strong> polyculture et intègr<strong>en</strong>tsouv<strong>en</strong>t une activité d’élevage. En casd’impossibilité, la complém<strong>en</strong>tarité estrecherchée <strong>en</strong>tre voisins, au niveau duterritoire. Le producteur s’<strong>en</strong>gage à respecterles équilibres naturels, la saisonnalité,et à chercher une diversification deses productions pour élargir la biodiversitécultivée. Il privilégie les variétés végétaleset les races animales locales et refuseles cultures et les élevages hors-sol.Dans la mesure du possible, les transportssont réduits, de même que les emballageset les déchets. L’objectif d’une ferme estl’autonomie, avec l’utilisation de sem<strong>en</strong> -ces paysannes, d’alim<strong>en</strong>ts du bétail et decomposts produits sur la ferme, d’énergiesr<strong>en</strong>ouvelables et si possible autoproduites,le recyclage de l’eau, des matièresorganiques, des déchets, l’éco-construc-SILENCE N°324 19Juin 2005


tion... Autonomie aussi sur le plan local,avec une solidarité et des échanges <strong>en</strong>trevoisins, et la v<strong>en</strong>te des produits sur lesmarchés locaux. Sur le plan social, lesfermes et ateliers de transformation sont“à taille humaine”, et œuvr<strong>en</strong>t au respectde conditions de travail saines, de rémunérationséquitables et pour une meilleurerépartition des marges <strong>en</strong>tre producteurs,transformateurs et distributeurs.Plus loin que la bioPour mieux compr<strong>en</strong>dre l’état d’espritdes adhér<strong>en</strong>ts de l’association, vo<strong>ici</strong> unextrait d’un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> réalisé avec Bé -nédicte Da Prato-Kulesiak, jeune productrice(3) :Bénédicte, pourquoi avoir voulu uniquem<strong>en</strong>tla m<strong>en</strong>tion Nature et progrès ?Bénédicte : Avec les grandes surfacesbio, j’ai vu arriver la dérive. Il faut se rappelerqu’avec mes par<strong>en</strong>ts, je suivais la biode très près. Je les ai vus, ceux qui travaillai<strong>en</strong>tà préserver les vieilles variétés,les petits producteurs qui avai<strong>en</strong>t beaucoupdonné à la bio et qui, faute de pouvoirassurer financièrem<strong>en</strong>t les contrôles,ont été écartés de la bio. Par contre, avecl’AB, on a vu apparaître la bio industrielle.A l’arrivée d’Ecocert, la bio s’est scindée<strong>en</strong> deux : ceux qui voulai<strong>en</strong>t “faire dublé avec la bio”, et ceux, souv<strong>en</strong>t lespetits, qui s’étai<strong>en</strong>t battus pour la faireexister, et qui s’<strong>en</strong> trouvai<strong>en</strong>t écartés. Toutcela a créé la susp<strong>ici</strong>on chez les consommateurs.Cela a installé la méfiance.Précisém<strong>en</strong>t, comm<strong>en</strong>t réagit le consommateurquand il voit que vous n’avez pas de certificationoff<strong>ici</strong>elle ?Au début, les g<strong>en</strong>s sont un peuméfiants, ils questionn<strong>en</strong>t. Je trouve celabi<strong>en</strong>. Au moins, on peut leur parler descahiers des charges, expliquer les différ<strong>en</strong>ces<strong>en</strong>tre la bio off<strong>ici</strong>elle et celle deNature et progrès. Et ça les intéresse drôlem<strong>en</strong>t.Ensuite, c’est le bouche à oreillequi fonctionne. On évite de dire qu’on estbio, on dit qu’on est Nature et progrès, etque c’est <strong>en</strong>core plus exigeant. Je leurdonne aussi la plaquette de l’association…Ça pour moi, ce sont de vraiscontacts.Et du côté du service des fraudes, sur lesmarchés, ça se passe comm<strong>en</strong>t ?C’est marrant… un jour, j’ai eu uncontrôle (rire). “Vous faites du bio ?” medemande la contrôleuse. “Non, je fais duNature et progrès” je lui réponds. “C’estpareil, c’est du bio ?” insiste la femme.“Non, je lui rétorque. C’est mieux que dubio, c’est du Nature et progrès”. Et là,N&PPierre Buchberger et sa femme, Martine, du groupe Nature & progrès Gard, font circuler dans les écoleset les lycées une exposition didactique sur la vie des sols.je lui parle du cahier des charges de laproduction animale <strong>en</strong> AB, et de ses faiblessespar rapport à celui de Nature etprogrès. L’histoire des vaccinations autoriséeschez les uns, refusées chez nous. Lefait qu’on ne peut pas avoir du bio et dunon bio sur une même ferme, alors quec’est possible <strong>en</strong> AB, etc. J’ai bi<strong>en</strong> vu : elles’est s<strong>en</strong>tie dépassée. En fait, elle ignoraittout ça ! Si bi<strong>en</strong> que quand sa collègue estv<strong>en</strong>ue me chercher des poux dans la tête,elle l’a arrêtée tout de suite <strong>en</strong> lui donnantun grand coup de coude. G<strong>en</strong>re : ‘laissetomber, y’ a pas de souci’. Ce jour là,j’étais vraim<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>te”.Une certificationpart<strong>ici</strong>pativeLa certification des fermes est doncréalisée au niveau local, par des producteurset des consommateurs réunis ausein des Comac qui, <strong>en</strong> toute transpar<strong>en</strong>ce,pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t connaissance des rapportsde contrôles et peuv<strong>en</strong>t porter un jugem<strong>en</strong>thumain issu, si nécessaire, dedébats sur des réalités qu’ils connaiss<strong>en</strong>t,car il s’agit de leur région. En cas de difficultéstechniques ou économiques, leurréponse est d’abord le conseil d’amélioration,la sanction ne vi<strong>en</strong>t que pour celuiqui refuse d’évoluer. Au niveau local etcollectif, les quelques fraudes délibéréessont vite démasquées et sanctionnées, ceque ne peuv<strong>en</strong>t faire aussi facilem<strong>en</strong>t lescontrôles ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t administratifsréalisés une fois par an par les ag<strong>en</strong>tsextérieurs à la région <strong>en</strong>voyés par les organismescertificateurs de l’AB off<strong>ici</strong>elle.Le coût de ces contrôles de l’AB off<strong>ici</strong>elle,facturés au service et non <strong>en</strong> proportiondu chiffre d’affaires d’usage dusigne de qualité bio, exclu<strong>en</strong>t de nombreuxpetits producteurs pour qui ils sonttotalem<strong>en</strong>t disproportionnés. Suivant ceprincipe, une toute petite ferme paie seulem<strong>en</strong>tdeux fois moins qu’une grosseferme au chiffre d’affaires quinze foissupérieur !Nature et progrès refuse ce mécanismecar son but est d’abord de maint<strong>en</strong>ir etd’installer des petits paysans <strong>en</strong> bio. Aussicertaines Comac réalis<strong>en</strong>t bénévolem<strong>en</strong>tleurs contrôles <strong>en</strong> <strong>en</strong>voyant un consommateuret un producteur les visiter, parfoisau cours de journées “ferme ouverte”où tous les prés<strong>en</strong>ts, souv<strong>en</strong>t des cli<strong>en</strong>ts,peuv<strong>en</strong>t part<strong>ici</strong>per au “diagnostic” de laferme. Ce système a aussi l’avantage derapprocher le consommateur du producteur.Nature et progrès rejoint ainsi lespratiques de “certification part<strong>ici</strong>pative”mises <strong>en</strong> place par Ifoam au bénéfice descommunautés rurales du Sud qui produis<strong>en</strong>tpour les marchés locaux, principalem<strong>en</strong>taujourd’hui <strong>en</strong> Amérique Latine.Nature et progrès dispose aussi d’uneéquipe d’<strong>en</strong>quêteurs qui réalis<strong>en</strong>t descontrôles plus classiques chez les producteursqui ne peuv<strong>en</strong>t ou ne veul<strong>en</strong>t pasbénéf<strong>ici</strong>er de cette nouvelle certificationpart<strong>ici</strong>pative. Il s’agit, dans chaque cas, devérifier l’application des règles techniquesdes cahiers des charges et d’aider les producteursà mettre <strong>en</strong> œuvre des principesde la charte.Favoriser un autremode de vieLes adhér<strong>en</strong>ts ont souv<strong>en</strong>t commepoint commun de développer des initiativespour diffuser, échanger et faire partagerleurs expéri<strong>en</strong>ces et leurs convictions.On peut citer par exemple PierreBuchberger et Louis Julian dans le Gard,deux producteurs (un maraîcher et unvigneron) qui ont mis au point une expositionsur la vie des sols, particulièrem<strong>en</strong>tpertin<strong>en</strong>te au mom<strong>en</strong>t des grandes inondations<strong>en</strong> partie causées par la stérilisationchimique des sols agricoles.L’exposition conti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> substancetous les élém<strong>en</strong>ts de la compréh<strong>en</strong>sion duprocessus vivant du sol. Pierre et Louis(3) Extrait de la revue Nature et progrès, n°44 : “Lescoulisses de la bio”.SILENCE N°32420Juin 2005


N&Pinsist<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t sur le rôle de l’humusdans l’aptitude des sols à ret<strong>en</strong>irl’eau. A l’aide d’une expéri<strong>en</strong>ce comparative<strong>en</strong>tre un sol <strong>en</strong>richi à l’humus (laterre des vignes de Louis par exemple) etun sol m<strong>en</strong>é chimiquem<strong>en</strong>t avec de l’<strong>en</strong>grais,la différ<strong>en</strong>ce du pouvoir d’imbibition<strong>en</strong>tre les deux terres est incontestable: tandis que la terre bio reti<strong>en</strong>t l’eaupuisque les matières organiques agiss<strong>en</strong>tpour donner au sol la structure d’uneéponge, l’autre échantillon, issu d’uneterre travaillée à la manière productiviste,n’absorbe que très peu d’eau. Louis amême calculé que sa terre peut absorberjusqu’à 200 millimètres d’eau par jour !Sans vouloir dire qu’une terre bi<strong>en</strong> nourrieaurait pu absorber toute l’eau despluies catastrophiques du Gard <strong>en</strong> septembre2002, Pierre et Louis se mobilis<strong>en</strong>tpour faire passer le message. Ilsmèn<strong>en</strong>t leurs essais comparatifs et inform<strong>en</strong>tsur ce sujet <strong>en</strong> expliquant comm<strong>en</strong>ttrop de cultures n’ont désormais pourvivre que des sols minéralisés et imperméables,supports stériles pour culturesexsangues et donc nourries aux <strong>en</strong>graisde synthèse ! Cette exposition circuledésormais dans les écoles primaires dudépartem<strong>en</strong>t.Autre exemple, beaucoup de paysansde l’association, qui ont reçu des stagiairesde pays du Sud, continu<strong>en</strong>t à<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir des relations amicales et deséchanges de pratiques avec leurs anci<strong>en</strong>sstagiaires, dev<strong>en</strong>us paysans bio sur leurterre natale. C’est souv<strong>en</strong>t dans les fermesles plus isolées géographiquem<strong>en</strong>t quel’on r<strong>en</strong>contre une ouverture au mondeinsoupçonnable pour la majorité de nos(4) Revue Nature et progrès, n°46.(5) Pour plus de détails, vous pouvez consulter larubrique “ag<strong>en</strong>da” sur le site http://www.natureetprogres.org.L’auteure : Cécile Rousseau-Traore.N&PFoires bio : des pratiques rigoureuses n’empêch<strong>en</strong>tni l’humour ni la bonne humeur : la cohér<strong>en</strong>ce r<strong>en</strong>drait-elleheureux ?concitoy<strong>en</strong>s. Et c’est <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant consci<strong>en</strong>cedes problèmes causés dans d’autrespays par notre système économique quecertains sont arrivés à s<strong>en</strong>tir la nécessitéd’un changem<strong>en</strong>t radical de mode de vie.A l’échelle des groupes locaux,d’autres actions sont organisées. Ainsi legroupe Lozère a-t-il mis <strong>en</strong> place un groupem<strong>en</strong>td’achat ouvert à tous. Beaucoupde groupes organis<strong>en</strong>t des foires où ser<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t producteurs bio, artisans,habitants des régions voisines et mêmetouristes de passage. Les organisateurs detels événem<strong>en</strong>ts mett<strong>en</strong>t au point un systèmerigoureux de sélection des exposants.Marie-Pierre Charpail, perman<strong>en</strong>te àNature et progrès Tarn, raconte (4) :“Dans son souci qualitatif, la foire deBiocybèle (à Rabast<strong>en</strong>s) impose un travailardu de sélection, et d’évolution. De nouveauxcahiers des charges se mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>place et la foire impose aux exposants descatégories dans lesquelles leurs produitssont dûm<strong>en</strong>t rec<strong>en</strong>sés et étudiés selon desrègles strictes. De leur côté, les personnesqui part<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t au comité de sélectiondoiv<strong>en</strong>t se t<strong>en</strong>ir informées. Les connaissancestechniques des uns et des autres nesont pas toujours assez solides, ou lesfilières s’organis<strong>en</strong>t moins vite que prévu.Du coup, des erreurs sont parfois commises.En l’abs<strong>en</strong>ce de cahier des charges,les débats sont parfois interminables…Quelques domaines d’activité (la santé,l’ésotérisme, les accessoires de cuisine)n’ont pas leur place à Biocybèle, faute decahiers des charges, de fiabilité ou deplace ! Ainsi le comité de sélection permetà la foire de garder le cap sur sesobjectifs, Biocybèle se voulant avant toutune vitrine de l’agriculture biologique(plus de 50% des exposants) et un espacede r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre producteurs etconsommateurs”.Mais les efforts des bénévoles de l’associationpour organiser ces manifestationssont récomp<strong>en</strong>sés et effacés parl’ambiance festive et le sourire des visiteurs: “Côté coulisses, Biocybèle c’estaussi beaucoup de convivialité et de bonheur.Du pique-nique du montage aurepas d’après rangem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> passant par lacantine où l’on se retrouve et se raconteles anecdotes de la matinée, la musique,les clowns annonceurs qui tourn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dérision les discours des off<strong>ici</strong>els, Thierryqui court après les pannes électriques,Claude qui abandonne sa navette faute devoyageurs, Jean-Jacques submergé par lesmus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s, Marc qui essuie des verres,Michiels qui fait des contrôles, Thérèsequi pèle les oignons… Et p<strong>en</strong>dant cetemps, les artistes de cirque voltig<strong>en</strong>t <strong>en</strong>haut de leur mât, les <strong>en</strong>fants pétriss<strong>en</strong>t laterre avec Catherine, Pierre fait unedémonstration de mise <strong>en</strong> œuvre duchanvre, Alain explique avec passion lebi<strong>en</strong>-fondé des toilettes à compost, lesgourmets se laiss<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ter par de bonnesodeurs de cuisine…”.Biocybèle est l’une des foires organiséepar un groupe local de Nature et progrès. Il<strong>en</strong> existe de nombreuses autres : celle deSignes dans le Var, celle des Quatre Saisonsà Fuveau dans les Bouches-du-Rhône,Terrabio et Bioregard dans le Gard, Couizadans l’Aude, Bio forum dans le Nord-Pasde-Calais,Poll<strong>en</strong> à Serm<strong>en</strong>tizon dans lePuy-de-Dôme, La Germinoise à Saint-Germain-au-Mont-d’Or dans le Rhône,Valériane <strong>en</strong> Belgique. Enfin, la fédérationorganise depuis 1976, avec le souti<strong>en</strong> dugroupe Ile-de-France, le salon Marjolaineà Paris (5).Enfin, reflet direct des convictions del’association, la revue Nature et progrèsaborde des thèmes bi<strong>en</strong> plus vastes quel’agrobiologie : l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, la biodiversité,les initiatives locales, l’économiealternative, l’écoconstruction, les relationsNord-Sud… Tous ces sujets apparemm<strong>en</strong>ttrès hétéroclites tourn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faitautour d’un seul objectif : réfléchir aus<strong>en</strong>s de notre vie et développer un véritableprojet de société, dans lequel l’agrobiologieaurait une place “naturelle”,logique et indéniable.Cécile Rousseau-Traore nFédération Nature & progrès, 68, boulevardGambetta, 30700 Uzès, tél : 04 66 03 23 40.SILENCE N°32421Juin 2005


FemmesO N UDiscourssans suiteL’ONU se veut moteur dans lapromotion de l’égalité hommefemmeet multiplie les discourssur le sujet. L’ONU a adoptédepuis dix ans le principe d’unepromotion des femmes au sein desa structure. La réalité est quece principe n’est pas appliquéau sommet de la structure :sur 33 sous-secrétaires, seulem<strong>en</strong>t8 sont des femmes ; sur60 représ<strong>en</strong>tants spéciaux, seulem<strong>en</strong>t4 sont des femmes.(Les Pénélopes, avril 2005)A L L E M A G N EMessieurs,pissez assis !Depuis plusieurs années,des mouvem<strong>en</strong>ts féministesallemands mèn<strong>en</strong>t campagnepour obt<strong>en</strong>ir que les hommescess<strong>en</strong>t de pisser debout. Pisserdebout, cela fait sans doute viril,mais cela fait aussi des éclaboussuresque malheureusem<strong>en</strong>tces messieurs n’essui<strong>en</strong>t pas.Elles ont diffusé des autocollants: «Messieurs levez-vouspour vos droits, mais asseyezvouspour pisser». Il existeaussi un t-shirt portant le mot«Sitzpinkler» que l’on peuttraduire par «pisseur assis».Une société immobilière deRadeburg (près de Dresde) aprèsune étude sur le vieillissem<strong>en</strong>tdes radiateurs <strong>en</strong> conclut quesi ceux-ci rouill<strong>en</strong>t plus vite dansles toilettes, c’est à cause de lapisse masculine qui attaque lesmétaux. Les locataires se sontvu intimer l’ordre de pisserassis sous peine de payerles réparations.A U S T R A L I EDivorcéede sa mèreUne jeune australi<strong>en</strong>ne dont lamère l’avait prostituée à partirde l’âge de 10 ans a obt<strong>en</strong>u légalem<strong>en</strong>tà 17 ans, un divorced’avec sa mère, comme le prévoitune nouvelle loi adoptée <strong>en</strong>Nouvelles-Galles du Sud.C Ô T E - D ’ I V O I R EFemmespour la paixA l’occasion de la journée internationalede la femme, un colloques’est t<strong>en</strong>u à Abidjan, réunissantplusieurs c<strong>en</strong>taines defemmes, pour demander auxpolitiques d’écouter les femmesqui sav<strong>en</strong>t mieux désamorcer lesconflits du quotidi<strong>en</strong> et qui pourrai<strong>en</strong>tdonc aider à dénouer lasituation dans le pays. C’est malheureusem<strong>en</strong>tla femme du présid<strong>en</strong>tGbagbo qui dans ce payscoordonne des escadronsde la mort.T U R Q U I EL’Europe<strong>en</strong>core loinSi les textes de loi <strong>en</strong> Turquiesont de plus <strong>en</strong> plus respectueuxdes droits humains, sur le terrain,il <strong>en</strong> est tout autrem<strong>en</strong>t. Un cortègede femmes à Istanbul, pourla journée de la femme, a ainsiété violemm<strong>en</strong>t dispersé par lapolice le 6 mars dernier.DRM A R O CUn an après le nouveaucode de la familleAu Maroc, la journée internationale de la femme a marqué le premieranniversaire de l’adoption du nouveau code de la famille. Cecode s’est traduit par un recul de 10% des nouveaux cas de polygamie,selon le ministre marocain de la justice. Mais des associations fémininesont souligné les difficultés de mise <strong>en</strong> œuvre du texte, <strong>en</strong> particulierparce que de nombreux juges refus<strong>en</strong>t de l’appliquer.Un c<strong>en</strong>tre de plannification familiale.Associationéducative ?Malgré l’avis négatif de lacommission statuant sur le sujet,le ministère de l’Education nationalea agréé pour cinq ans l’associationFamilles de France pourqu’elle puisse m<strong>en</strong>er dans les établissem<strong>en</strong>tsscolaires des «actionséducatives complém<strong>en</strong>taires del’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t public». Seulproblème : cette association,proche des anti-IVG, dénonce lesméthodes de contraception etest favorable au salaire par<strong>en</strong>tal,compr<strong>en</strong>dre au retour de lafemme au foyer. Les syndicats<strong>en</strong>seignants ont protesté <strong>en</strong> faisantremarquer que c’est la premièrefois qu’un ministre passeoutre l’avis de la commissiondans laquelle sièg<strong>en</strong>t des représ<strong>en</strong>tantsdu personnel <strong>en</strong>seignant.R É S E A U - H O M M E SDRRaresfemmesmairesSeules 4074 communes <strong>en</strong>France (soit 11% du total) sontaujourd’hui dirigées par unefemme. Le maximum est atteint<strong>en</strong> Ile-de-France avec 14,2%.L’Alsace et le Nord-Pas-de-Calaissont à la traîne.T<strong>en</strong>dresseet s<strong>en</strong>sualitéLes réseaux Hommes qui s’interrog<strong>en</strong>tsur la nouvelle place des hommesdans une société où les femmes ont prisleurs places, organise un week-<strong>en</strong>d mixtede parole avec biodanza, les 17 et 18septembre à Val-d’Or, à Ruffieu-<strong>en</strong>-Valromey, dans l’Ain, sur le thème «t<strong>en</strong>dresseet s<strong>en</strong>sualité, chemin du r<strong>en</strong>ouveaudu li<strong>en</strong> à l’autre». R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts :Patrice Théry, 113, rue de la Cotinière,38920 Crolles, tél : 06 80 70 31 18.DRSILENCE N°324 Juin 200522


Didier JEAN & ZADNotre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,c’est notre santé !Nous sommes face à des épidémies modernes : croissancedes cancers (hausse de 40% ces vingt dernières années àâge égal), croissance de l’asthme (doublem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 20 ans, un<strong>en</strong>fant sur trois <strong>en</strong> Europe), des allergies (10% des <strong>en</strong>fants prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tdes symptômes allergiques), de l’infertilité (un couplesur sept r<strong>en</strong>contre des difficultés pour procréer, 50% de baissedu nombre de spermatozoïdes sur les deux-trois dernières générations)…Ces «maladies créées par l’homme», selon l’expression ducancérologue Dominique Belpomme, trouverai<strong>en</strong>t leurs origines dansnotre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t :n Dans notre alim<strong>en</strong>tation par la pollution persistante, parfois radioac tive,par les résidus de pest<strong>ici</strong>des et plusieurs autres substances de synthèse incorporéesvolontairem<strong>en</strong>t (additifs alim<strong>en</strong>taires).n Sur les lieux de travail via les produits industriels (production primaire et transformation <strong>en</strong> aval).A cet égard, la mortalité due à l’amiante représ<strong>en</strong>te la plus importante crise de sécurité sanitaire.n Dans la pollution atmosphérique et sonore via le trafic automobile.n Dans l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t intérieur via les cosmétiques, les matériaux de construction, les meubleset les produits domestiques.n Dans la zone d’impact des champs électromagnétiques causés par les téléphones mobilesou les ant<strong>en</strong>nes-relais.Face à cela, le Plan national santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et le Plan national santé travail apport<strong>en</strong>t des réponses bi<strong>en</strong>timides. La recherche <strong>en</strong> santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale est toujours aussi faible. Le Plan cancer n’a pas de volet <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal.Il n’y a toujours pas d’ag<strong>en</strong>ce de sécurité sanitaire de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t digne de ce nom.La complaisance face aux lobbies est dangereuse. Ainsi, seulem<strong>en</strong>t 3% des 100 000 substances chimiquesaujourd’hui commercialisées ont été évaluées. Les effets à moy<strong>en</strong> et long terme de la diffusion à grande échellede molécules chimiques dans notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t sont donc <strong>en</strong>core largem<strong>en</strong>t inconnus. Et le lobby de la chimies’oppose à la directive europé<strong>en</strong>ne REACH (<strong>en</strong>Registrem<strong>en</strong>t, Evaluation et Autorisation des substancesCHimiques) qui vise à tester de telles substances avant leur mise sur le marché ! Dans nos villes et dans noslieux de vie, la santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale est aujourd’hui un <strong>en</strong>jeu majeur qui doit faire l’objet de politiquespubliques à la hauteur.Malgré des promesses gouvernem<strong>en</strong>tales répétées, la «santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale» demeure l’un des par<strong>en</strong>tspauvres du système juridique et de la recherche française. Ce que nous buvons, mangeons, touchons, respironsou <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dons a des conséqu<strong>en</strong>ces sur notre santé et celle des générations à v<strong>en</strong>ir. Les citoy<strong>en</strong>s, le gouvernem<strong>en</strong>tet la Commission europé<strong>en</strong>ne doiv<strong>en</strong>t donc œuvrer ambitieusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vue de :n s’appuyer sur le projet REACH r<strong>en</strong>forcé pour développer les capacités d’expertise nationale <strong>en</strong> matièrede sécurité sanitaire et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale vis-à-vis du risque chimique ;n mettre <strong>en</strong> place un régime de responsabilité imprescriptible des industriels à l’égard des produits qu’ils mett<strong>en</strong>tsur le marché, soumis à sanctions financières et pénales ;n réformer et donner à l’Ag<strong>en</strong>ce française de sécurité sanitaire de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t les mêmes ressources quecelles affectées à l’Ag<strong>en</strong>ce française de sécurité sanitaire des alim<strong>en</strong>ts et créer un comité d’éthiquesur l’expertise ;n augm<strong>en</strong>ter le budget de la recherche sur l’évaluation des risques (toxicologie, épidémiologie, expologie),notamm<strong>en</strong>t par la création de nouveaux postes ;n ajouter un module de formation sur la santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale dans les formations scolaireset universitaires ;n mettre <strong>en</strong> œuvre une véritable politique d’évaluation de la pollution de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t intérieur ;n évaluer, réduire et substituer les pest<strong>ici</strong>des existants <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant les surfaces agricoles biologiqueset durables, et <strong>en</strong> ori<strong>en</strong>tant la recherche vers des solutions alternatives ;n promouvoir les alternatives à l’incinération et à la mise <strong>en</strong> décharge ;n réglem<strong>en</strong>ter efficacem<strong>en</strong>t le développem<strong>en</strong>t de la téléphonie mobile ;n systématiser les cartographies du bruit et résorber les points noirs du bruit ;n interdire la dissémination dans l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de tout organisme génétiquem<strong>en</strong>t modifié (OGM)tant que l’abs<strong>en</strong>ce de risque pour la santé humaine et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t n’a pas été démontréepar des évaluations contradictoires.Pour appuyer ces rev<strong>en</strong>dications, l’association Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, avec le souti<strong>en</strong> de très nombreusesassociations comme le WWF, Gre<strong>en</strong>peace, le CNIID, Nature & Progrès, la Confédération paysanne, les Biocoop,etc., a lancé une campagne de cartes postales adressées au commissaire europé<strong>en</strong> de la santé, au ministre del’écologie et du développem<strong>en</strong>t durable… et à un ami de son choix. Cette campagne se poursuit jusqu’à la fin del’année 2005. On peut commander des cartes postales (0,45€ l’une, 0,30€ à partir de 51 exemplaires) auprèsde Agir pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 97, rue Pelleport, 75020 Paris, tél : 01 40 31 34 48.Yoga et ménopauseL’A V E Y R O Nassociation Yoni propose les 4 et 5 juin un week-<strong>en</strong>d à Faragous-Camarès sur le thème «yoga et pré-ménopause,ménopause» pour préparer à partir de 35 ans et vivre sereinem<strong>en</strong>t ce passage important de la viedes femmes : exercices physiques et énergétiques, temps de partage de paroles, explications pour compr<strong>en</strong>drece qui se passe dans le corps et dans la tête, informations sur les aides à travers l’alim<strong>en</strong>tation, les plantes,l’hygiène de vie, les exercices… Yoni, 7 bis, boulevard de la République, 12100 Millau, tél : 05 65 60 75 11.SILENCE N°324 Juin 200523SanténPasd’inculpationvolontaire ! Le 14 avril,la cour d’appel de Toulouse arejeté la décision <strong>en</strong> première instanced’accepter le jugem<strong>en</strong>t des222 militants qui souhaitai<strong>en</strong>têtre jugés <strong>en</strong>semble pour un fauchagedatant du 25 juillet dernier.Ceci augure d’une nouvellebataille juridique puisque cettedécision va de fait mette le jugem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> contradiction avec lestextes europé<strong>en</strong>s.n Rapport parlem<strong>en</strong>taire.31 députés ont part<strong>ici</strong>pé à la réalisationd’un rapport parlem<strong>en</strong>tairesur les OGM. Leurs conclusions: un moratoire d’un an surles essais <strong>en</strong> plein champ (pourdémobiliser les opposants), autoriser0,9 % d’OGM pour le labelbio, ne pas signaler les viandesd’animaux ayant mangé desOGM, créer un fonds d’indemnisationfinancé par la filière OGM etpar l’Etat pour des indemnisations<strong>en</strong> cas d’accid<strong>en</strong>t. La bioserait ainsi poignardée une nouvellefois, les contribuables paierai<strong>en</strong>tles dégâts des multinationales…La commission était dirigéepar le socialiste Jean-Yves LeDéaut. Trois députés ont pris leursdistances avec ce texte : le VertYves Cochet, et deux UMPNathalie Kosciusko-Morizet,chargée des questions d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tau sein de son parti ainsique François Grosdidierdénonçant une «thèse pro-OGM,résultat partial d’une démarchet<strong>en</strong>dancieuse».n Lille : procès des onzed’Avelin. Le 15 septembre 2001,de nombreuses personnes détruisai<strong>en</strong>tune parcelle de betteravesgénétiquem<strong>en</strong>t modifiées surla commune d’Avelin. Onzepersonnes (Verts, CNT etConfédération paysanne) passeront<strong>en</strong> procès le 14 juin au tribunalde Lille. Tél : 06 81 21 11 80ou lesdixdavelin@free.fr.n Gironde : Lesieur pollué auxOGM. Le 11 mars, les faucheursvolontaires d’OGM se sontretrouvés devant l’usine Lesieurde Bordeaux pour protestercontre l’utilisation de soja transgéniquedans certaines huiles,commercialisées sous la marqueMaurel. Cette huile qui a été retiréedes grandes surfaces suite àd’autres protestations continued’être v<strong>en</strong>due… pour la restaurationcollective ! (Campagnessolidaires, avril 2005)


Du plombdansla cervelleEnvironnem<strong>en</strong>tChaque année 8000 tonnes deplomb sont dispersés dans la nature…par les cartouches deschasseurs. Une conv<strong>en</strong>tion internationaleinterdit l’utilisation duplomb dans les cartouches depuis2000, mais la France par undécret de 2002 les a autoriséesjusqu’<strong>en</strong> 2005 et vi<strong>en</strong>t de repousserl’interdiction à 2006… Il nes’agit même pas d’une mesure anti-chassepuisqu’aux Etats-Unis,les plombs dans les cartouchessont interdits depuis 1975. LPO,Ligue pour la protection des oiseaux,La Corderie Royale, BP90263, 17305 Rochefort cedex,tél : 05 46 82 12 34.P Y R É N É E S -A T L A N T I Q U E STranspyr 2005Transpyr est un programme quidepuis 26 ans suit le passage desoiseaux migrateurs dans les colspyréné<strong>en</strong>s basques, afin de suivrel’évolution des différ<strong>en</strong>tes espèces.L’association Organbidexkacol libre cherche des volontairespour ces comptages qui dur<strong>en</strong>tdu 15 juillet au 15 novembre.Organbidexka col libre, 11, rueBourgneuf, 64100 Bayonne,tél : 05 59 25 62 03.DRD O R D O G N EContrel’incinérationPour demander que le plan départem<strong>en</strong>tald’élimination des déchetssoit c<strong>en</strong>tré sur la réductionà la source et l’int<strong>en</strong>sification dutri sélectif pour le recyclage, etnon sur l’incinération, une pétitioncircule que l’on peut demander à :Halte Incin’, Sarrazac, 24420Mayac, fax : 05 53 05 96 10.O I S EAnti-chassecondamnéAssistant par hasard à la miseà mort d’une bête à la fin d’unechasse à courre, Bruno Cardonessaie de s’interposer, s’énerve etlance une bûche sur les chasseurs.Pour ce geste, il vi<strong>en</strong>td’écoper de trois mois de prisonavec sursis, cinq ans de mise àl’épreuve, 1300 euros d’am<strong>en</strong>de.Le Rassemblem<strong>en</strong>t anti-chasse l’aaidé financièrem<strong>en</strong>t à payer sesfrais alors que plus de mille personnesont témoigné pour demanderl’arrêt de la chasse à courre.RAC, BP 20, 25270 Levier.C R E U S ERetouraux sourcesL’association Retour aux sourcespropose de découvrir <strong>en</strong> deuxjours la flore sauvage à traverstoutes ses vertus (aromatiques,alim<strong>en</strong>taires…). Formule week<strong>en</strong>dles 11 et 12 juin, puis 25et 26 juin puis tous les week-<strong>en</strong>dde juillet et août. Formule campingou gîté. Pour <strong>en</strong> savoir plus :Retour aux sources, LesChezades, 23150 Saint-Martialle-Mont,tél : 06 20 49 03 05.Balades le long de la LoirePlusieurs associations se sont associées pour organiserdes «balades crépusculaires» le samedi 11 juin sur l’<strong>en</strong>sembledu bassin de la Loire, dans 28 sites naturels :Charmeil (Allier, r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : LPO, tél : 04 70 44 46 29), Créchy (Allier,CSA, tél : 04 70 42 89 34), Lamothe (Haute-Loire, CEPA, tél : 04 73 63 1827), Lavoûte Chilhac (Haute-Loire, LPO, tél : 04 71 77 43 52), Authezat (Puyde-Dôme,CEPA, tél : 04 73 63 18 27), Le Broc (Puy-de-Dôme,LPO, tél : 04 73 36 39 79), Iguerande (Puy-de-Dôme, CREN, tél : 03 80 79 2599), Saint-Dye-sur-Loire (Loir-et-Cher, Maison de la Loire, tél : 02 54 81 68 07),Saint-Pryvé-Saint-Mesmin (Loiret, Naturalistes orléanais, tél : 02 38 54 69 84),Guilly (Loiret, CREN C<strong>en</strong>tre, tél : 02 38 59 97 13), Vierzon (Cher, CREN C<strong>en</strong>tre,déjà cité) Belleville-sur-Loire (Cher, Maison de Loire, tél : 02 48 72 57 32),Chapelle-aux-Naux (Indre-et-Loire, CREN C<strong>en</strong>tre, déjà cité), Montlouis-sur-LoireTrou d’ozoneJusqu’à maint<strong>en</strong>ant, l’origine du trou de la couche d’ozone était imputéeaux émissions des gaz CFC, des gaz que l’on retrouvait commepropulseurs dans les bombes de spray ou comme gaz réfrigérant.Bizarrem<strong>en</strong>t, alors que la majorité des émissions se situai<strong>en</strong>t dansl’hémisphère Nord, c’est au pôle Sud que le trou était plus important.Alors que les CFC ont été interdits depuis le protocole de Montréal <strong>en</strong>1987, le trou continuait à fluctuer au sud, imm<strong>en</strong>se <strong>en</strong> hiver, moinsmarqué <strong>en</strong> été… les molécules de CFC pouvant mettre plusieurs déc<strong>en</strong>niespour atteindre la couche d’ozone.Mais d’année <strong>en</strong> année, on constate maint<strong>en</strong>ant qu’un trou se forme<strong>en</strong> hiver au-dessus du pôle Nord. Cet hiver, un record a été atteint avecune perte d’un tiers de la couche. Au début du printemps, ce vaste trous’est déplacé pour couvrir une bonne partie de l’Europe du Nord.Les experts estim<strong>en</strong>t toujours que c’est l’effet à retardem<strong>en</strong>t des CFC…mais il est tout à fait possible que d’autres molécules ai<strong>en</strong>t aussiun effet destructeur.En att<strong>en</strong>dant, l’amincissem<strong>en</strong>t de la couche d’ozone laisse passerles rayonnem<strong>en</strong>ts solaires <strong>en</strong> plus grande quantité ce qui, déjà dansl’hémisphère sud, se traduit par une montée des cancers de la peau.Att<strong>en</strong>tion donc aux beaux cieux de plus <strong>en</strong> plus bleus. MB.Transportsn Viaduc de Millau : quelle r<strong>en</strong>tabilité ? La société qui a construitle viaduc de Millau et qui <strong>en</strong> gère l’exploitation vise, pour équilibrerses comptes, à ce que 5000 camions emprunt<strong>en</strong>t l’autoroute d’<strong>ici</strong> 2010contre 1500 aujourd’hui. Elle n’imagine pas un instant que la fortehausse du pétrole, sans doute irréversible, peut provoquer rapidem<strong>en</strong>tune baisse du nombre de camions.n Prov<strong>en</strong>ce-Côte d’Azur : TGV contre TER ? Actuellem<strong>en</strong>t la liaisonferroviaire <strong>en</strong>tre Nice et Marseille est saturée sur de nombreux tronçons.Depuis 1998, le nombre de TER de la région est passé de 290à 460 par jour… La région veut tripler les offres de TER d’<strong>ici</strong> 2020ce qui suppose la construction de nouvelles lignes. Ces nouvelles lignesqui doublerai<strong>en</strong>t les lignes existantes permettrai<strong>en</strong>t l’augm<strong>en</strong>tation dutrafic, mais pas à une vitesse plus rapide. Ce choix de développem<strong>en</strong>tdu train vise à concurr<strong>en</strong>cer les déplacem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> voiture.A côté de cela, on a le projet d’une liaison Paris-Nice <strong>en</strong> TGV, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tpassant par Marseille et Toulon. Cette liaison concurr<strong>en</strong>cel’avion : la ligne Paris-Nice étant la première de France. Les associationsregroupées au sein de la Fnaut-Paca, Fédération nationale desassociations d’usagers des transports, se sont prononcées pour une lignegrande vitesse Marseille-Toulon-Nice, uniquem<strong>en</strong>t voyageurs, refusel’argum<strong>en</strong>t de la concurr<strong>en</strong>ce à l’avion (le trajet le plus rapide proposépar la SNCF mainti<strong>en</strong>t Nice à 3h30 de Paris, ce qui est <strong>en</strong>core loin dutemps de l’avion), refuse le principe des gares <strong>en</strong> pleine campagne (quinécessite de s’y r<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> voiture), et demande au contraire le mainti<strong>en</strong>des gares existantes. Enfin les associations demand<strong>en</strong>t que le passagedu TGV ne gêne pas le développem<strong>en</strong>t du trafic régional. Fnaut, 32, rueRaymond-Losserand, 75014 Paris, tél : 01 43 35 02 83.(Indre-et-Loire, Maison de la Loire, tél : 02 47 50 97 52), Savonnières (Indre-et-Loire, Les Bateliers du Cher, tél : 08 71 11 21 12), Marcilly-sur-Vi<strong>en</strong>ne (Indreet-Loire,CPIE Touraine, tél : 02 47 95 93 15), Champtoceaux (Loire-Atlantique, LPO, tél : 02 51 82 02 97), Sainte-Gemme-sur-Loire (Maine et-Loire, LPO Anjou, tél : 02 41 44 42 22), Cré-sur-Loire (Sarthe, CPIE Vallées dela Sarthe et du Loir, tél : 02 43 45 83 38), Nevers (Nièvre, Eaux Mêlées randonnées,tél : 03 86 57 69 76), Marzy (Nièvre, Instant nature, tél : 03 86 57 9876), Pouilly-sur-Loire (Nièvre, Pavillon du milieu de Loire, tél : 03 86 39 54 54),Thiat (Creuse, CREN Limousin, tél : 05 55 03 98 21), Royère-de-Vassivière(Creuse, CREN Limousin, déjà cité), Matel (Loire, LPO Loire, tél : 04 77 41 4690), Unieux (Loire, LPO Loire, déjà cité), Chambéon (Loire, FRAPNA Loire, tél :04 77 27 86 40), Châtellerault (Vi<strong>en</strong>ne, LPO Vi<strong>en</strong>ne, tél : 05 49 88 55 22).Coordination : Loire nature c/o LPO Auvergne, tél : 04 73 36 39 79.DRSILENCE N°324 Juin 200524


Environnem<strong>en</strong>tPeut-on aller versle zéro déchet ?La meilleure solution pour ne pas avoirde déchets n’est pas à chercher du côté durecyclage, mais dans l’abs<strong>en</strong>ce de production.Le zéro déchet a été adopté commeobjectif, <strong>en</strong>tre autres, par les pouvoirspublics de la Nouvelle-Zélande ; du Danemark ; de la ville deSeattle dans l’Etat de Washington, etrécemm<strong>en</strong>t Berkeley, <strong>en</strong> Californie vi<strong>en</strong>td’adopter une résolution ayant pourobjectif 75% de réduction d’<strong>ici</strong> 2010 et lezéro déchet pour 2020.P<strong>en</strong>dant ce temps, les pouvoirspublics français sont fiers de nous annoncerun objectif de stabilisation des dé -chets pour 2008 ! Si on peut trouver quedans ce domaine, comme dans bi<strong>en</strong>d’autres, nous sommes <strong>en</strong> retard, on peuttoutefois se demander si le concept n’estpas un peu creux comme l’est celui du“développem<strong>en</strong>t durable”.Lorsque le Cniid, C<strong>en</strong>tre nationald’information indép<strong>en</strong>dante sur lesdéchets (1) dans un communiqué du 8avril, demande au gouvernem<strong>en</strong>t de lancerune vaste campagne de réduction desdéchets à la source, cela est réaliste.Vouloir atteindre le zéro déchet l’est beaucoupmoins.Tout se transforme,mais tout se dégrade…Le sujet est hautem<strong>en</strong>t polémique :peut-on supprimer tous les déchets ? Ouirépond<strong>en</strong>t les t<strong>en</strong>ants de ce qu’ils appell<strong>en</strong>tpompeusem<strong>en</strong>t “l’écologie industrielle”.Non, répond<strong>en</strong>t les phys<strong>ici</strong><strong>en</strong>s.Il est bon de rappeler les études diffusées<strong>en</strong> son temps par Nicolas Georgescu-Roeg<strong>en</strong> et reprises par les t<strong>en</strong>ants de ladécroissance. Le “zéro déchet” existedans la nature, car dans le domaine duvivant, tout se transforme et donc seréutilise sans cesse. Mais dans le domainedes produits inertes, il n’<strong>en</strong> est pas demême : si on peut p<strong>en</strong>ser que nous pouvonsréutiliser les vieux pneus actuellem<strong>en</strong>tmis <strong>en</strong> décharge ou incinérés, il n’<strong>en</strong>(1) Cniid, 21, rue Alexandre-Dumas, 75011 Paris, tél :01 55 78 28 65.est pas de même de la gomme étalée surles routes sur des milliers de kilomètresqui, elle, reste définitivem<strong>en</strong>t perdue etcontribuera à la pollution définitive dessols.Tout s’use selon les principes de l’<strong>en</strong>tropieavec une dégradation du niveaud’organisation des objets et il n’est paspossible bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t de rev<strong>en</strong>ir au pointde départ. Pour donner une image parlante,mélangez de l’eau avec du vin etessayez <strong>en</strong>suite de récupérer le vin. C’estchimiquem<strong>en</strong>t possible, mais je ne vousgarantis pas le bouquet du vin.Un conceptrévolutionnaire ?La question du “zéro déchet” supposeraitdonc que l’on puisse trouver sanscesse des réutilisations <strong>en</strong> chaîne. C’est cequ’on essaie de nous faire croire avec lerecyclage du plastique : si avec une bouteille,on peut faire unpull “<strong>en</strong> polaire”, avec lepull, on ne pourra pasrefaire une bouteille.Donc si on veut une nouvellebouteille, il faudra lafabriquer à partir dupétrole. Si on veut recyclertoutes les bouteilles,on va devoir porter deplus <strong>en</strong> plus de pull “<strong>en</strong>polaire” (ce qui semblecontradictoire avec leréchauffem<strong>en</strong>t climatiqueprovoqué par l’usage dupétrole). Enfin, que fera-tonde ces pulls quand ilssont usés ? des tuyaux d’évacuation <strong>en</strong>PVC ? C’est un bon moy<strong>en</strong> d’<strong>en</strong>terrer leproblème !En fait, pour se débarrasser réellem<strong>en</strong>tdes bouteilles <strong>en</strong> plastique, on peutdans un premier temps rev<strong>en</strong>ir aux bouteilles<strong>en</strong> verre qui se réutilis<strong>en</strong>t de nombreusesfois, puis qui peuv<strong>en</strong>t être refonduesavec très peu de pertes de matière.DRMieux vautlutter contreles originesdes pollutionsplutôt quede chercher<strong>en</strong>suite dessolutions pourles valoriser.Dans le cas du verre, comme pourcertains autres matériaux (les métauxpurs, le papier), le recyclage est proche dela perfection… mais les pertes exist<strong>en</strong>ttoujours. Car si l’on perd peu <strong>en</strong> fondantune bouteille <strong>en</strong> verre, <strong>en</strong>core faut-il disposerd’un système de collecteefficace des bouteilles usagées.Même avec des systèmes deconsigne, nous n’atteindronsjamais 100% : personne n’iraramasser les tessons d’unebouteille éclatée.Alors, <strong>en</strong> poussant laréflexion plus loin, il faudraitse demander pourquoi on utilisede plus <strong>en</strong> plus de bouteilles.Peut-être parce quel’eau est de moins <strong>en</strong> moinspropre à boire au robinet.La production “zéro déchet”consisterait donc à pouvoirboire directem<strong>en</strong>t à la source(on parlerait alors bi<strong>en</strong> de “réduction desdéchets à la source”). Ce qui suppose delutter contre la pollution… qui peut prov<strong>en</strong>irdes usines qui fabriqu<strong>en</strong>t les bouteilles.Un véritable changem<strong>en</strong>t de sociétéqu’il est souhaitable de promouvoir.Michel Bernard nSILENCE N°32425Juin 2005


DREnergiesUne ampouleplus économeRécomp<strong>en</strong>sée comme l’inv<strong>en</strong>tionde l’année 2004 aux USA, lanouvelle ampoule à diodes électroluminesc<strong>en</strong>tesblanches, devraitêtre commercialisée <strong>en</strong> Europeà partir du mois d’avril. Cetteampoule mise au point par lasociété Enlux, d’une puissancede 22W, éclaire autant qu’uneampoule à filam<strong>en</strong>t de 65 W, cequi n’est pas mieux qu’une fluoresc<strong>en</strong>te…mais sa durée de vieserait exceptionnelle, avec 50 000heures d’utilisation (contre moinsde 10 000 pour les fluos). Dansun premier temps, elles devrai<strong>en</strong>têtre cher (plus de 50 €), maisservir pour les lieux publics oùl’éclairage est perman<strong>en</strong>t.A D E M EFormationsL’ADEME, Ag<strong>en</strong>ce de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet de la maîtrise del’énergie organise des stages deformation pour les futurs professionnels: mise <strong>en</strong> œuvre et suivides systèmes photovoltaïques (30mai au 3 juin ou 19 au 23 septembre),mise <strong>en</strong> œuvre de systèmeséoli<strong>en</strong>s pour électrificationrurale (5 au 9 septembre), grandéoli<strong>en</strong> (3 au 7 octobre, 14 au 18novembre), micro-hydraulique (7au 9 juin, 27 au 29 septembre, 6au 8 décembre). R<strong>en</strong>seigne m<strong>en</strong>ts :ADEME, 2 square Lafayette, BP90406, 49004 Angers cedex 01,tél : 01 47 65 22 15.S U D - O U E S TBiocarburantsconsommateursd’énergieLe 25 mars, le gouvernem<strong>en</strong>ta annoncé la construction d’uneusine de production d’éthanoldans le Sud-Ouest de la France,DRDRà Pardies, d’une capacité de180 000 tonnes d’éthanol par an.L’éthanol provi<strong>en</strong>dra du maïs cultivé<strong>en</strong> excès dans la région. Youpidis<strong>en</strong>t les écolos ? Eh bi<strong>en</strong> non,car une étude publiée aux Etats-Unis par Tad Patzek, professeur<strong>en</strong> génie géologique à l’universitéde Berkeley, nous appr<strong>en</strong>d que laproduction d’éthanol à partir demaïs consomme six fois plusd’énergie qu’elle n’<strong>en</strong> restitue.(www.sci<strong>en</strong>cedaily.com). Cettemesure ne vise qu’à <strong>en</strong>graisser lesproducteurs de maïs et poussera<strong>en</strong>core à la consommation d’énergie.Actuellem<strong>en</strong>t, la plupart desbiocarburants produits industriellem<strong>en</strong>tont un bilan énergétiqu<strong>en</strong>égatif. Seuls quelques biocarburantsartisanaux arriv<strong>en</strong>t à avoirun bilan positif.P Y R É N É E SRallye solaireLa cinquième édition du rallye devéhicules à énergie solairePhébus 2005, se ti<strong>en</strong>dra du 2 au5 juin. Départ <strong>en</strong> Espagne àFigueres (Catalogne) puis étapesà Custoja (Espagne), Tautavel,Caudiès-Puivert, Laval<strong>en</strong>et, puisparcours de nuit sur circuit dekarting de Mirepoix, étapes suivantesà Nailloux et arrivée àToulouse. Phébus, 6, rue duPloumail, 09600 Dun, tél :05 61 68 62 17.Fin du pétrol<strong>en</strong> Diff<strong>ici</strong>le reconversion. 85% des objets d’usage courant qui nous<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t sont fabriqués à partir de matières synthétiques, les plastiques,qui provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de l’industrie du pétrole. P<strong>en</strong>ser une société del’après-pétrole est donc bi<strong>en</strong> une révolution. (CNIID-infos)n Retour du charbon ? Les réserves prouvées de charbon au niveaumondial correspond<strong>en</strong>t à deux siècles de consommation actuelle.Certains sont donc t<strong>en</strong>tés, avec la hausse du prix du pétrole, de relancerl’extraction du charbon. Deutsche Steinkohle (DSK), filiale du groupechimique et minier allemand RAG, a <strong>en</strong>tamé le 21 avril une procédurede demande d’autorisation <strong>en</strong> vue de rouvrir outre-Rhin une mine decharbon. En Ecosse, Scottish Coal <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d relancer sa production. Lecharbon permet actuellem<strong>en</strong>t d’obt<strong>en</strong>ir une énergie moins chère que lepétrole, mais aussi que le gaz ou l’uranium. La Chine, premier pays producteur,a augm<strong>en</strong>té sa production de minerai de 54% <strong>en</strong>tre 1999 et2003, pour la porter à 1,7 milliard de tonnes par an. Malgré cela, elleexporte de moins <strong>en</strong> moins. Les Etats-Unis, deuxième pays producteur,estim<strong>en</strong>t que la demande mondiale va doubler d’<strong>ici</strong> 2025 et 92 c<strong>en</strong>tralesthermiques sont à l’étude actuellem<strong>en</strong>t dont six <strong>en</strong> construction.Pour limiter les problèmes de santé des mineurs, la t<strong>en</strong>dance au niveaumondial va vers l’exploitation à ciel ouvert et non plus <strong>en</strong> mines. Restela question des émissions de gaz à effet de serre : là pas d’améliorationpossible, quand on brûle du charbon, on libère forcém<strong>en</strong>t du CO2…comme pour le gaz ou le pétrole. Si la logique économique ouvre desboulevards à l’exploitation du charbon, cela va à l’<strong>en</strong>contre des effortspour lutter contre le réchauffem<strong>en</strong>t climatique.n Etats-Unis : la fuite <strong>en</strong> avant. Devant l’<strong>en</strong>volée des cours du pétrole,le gouvernem<strong>en</strong>t Bush a annoncé le 27 avril l’ouverture de nouvellesexploitations pétrolières, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Alaska, l’installation de nouvellesraffineries (aucune n’a été construite depuis tr<strong>en</strong>te ans), év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tla relance du nucléaire (aucun réacteur mis <strong>en</strong> chantier depuis1973)… Le gouvernem<strong>en</strong>t a annoncé qu’il misait sur l’efficacité énergétiquepour ne surtout pas limiter la consommation, laquelle n’estpas négociable.n Sortir du nucléaire et du pétrole. Profitant d’une réunion d’unevingtaine de ministres de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t à Londres le 16 mars dernier,Juerg<strong>en</strong> Trittin, ministre Vert allemand a lancé un appel pour le développem<strong>en</strong>tmassif des énergies r<strong>en</strong>ouvelables et les économies d’énergie.Ceci afin de «sortir du nucléaire et du pétrole» et d’atteindre un objectifde division par quatre des émissions des gaz à effet de serre. Juerg<strong>en</strong>Trittin a prés<strong>en</strong>té la politique allemande : doubler sa production r<strong>en</strong>ouvelabled’<strong>ici</strong> 2020 pour atteindre 20% de la production d’énergie,r<strong>en</strong>ouveler le parc des c<strong>en</strong>trales thermiques gaz et charbon pour <strong>en</strong>améliorer les performances, et exporter ses technologies.H A U T E -G A R O N N EBio énergieAfin de produire eux-mêmes leurscarburants, huit agriculteurs (six<strong>en</strong> bio et deux <strong>en</strong> conv<strong>en</strong>tionnel)vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de créer une Cuma Bioénergiepour produire de l’huilede tournesol ou de colza). LaCuma, coopérative d’utilisation dematériel agricole peut recevoird’autres membres. Cuma Bioénergie,2392, route deLamasquère, 31470 Saint-Lys,tél : 05 61 91 68 50.DRR O U E NEconomiessur le campusLe 6 avril, le présid<strong>en</strong>t de l’universitéde Rou<strong>en</strong> a donné le coupd’<strong>en</strong>voi d’un audit énergétique surles 280 000 m2 de son campus.Objectif : réduire d’au moins10% la consommation d’énergied’<strong>ici</strong> à 2007 et surtout, allégerla facture de 100.000 euros. Leprojet s’inscrit dans le cadre deSolar Génération, initiative demobilisation des jeunes contre leréchauffem<strong>en</strong>t climatique lancéeSILENCE N°324 Juin 200526


par Gre<strong>en</strong>peace, depuis 2003.Ce g<strong>en</strong>re d’opération se dérouledéjà sur des campus allemands.L O I R - E T - C H E RForum solaireLa ferme logique de la Touche,à Chit<strong>en</strong>ay, organise une manifest(iv)ationautour de laconstruction de fours solairespour montrer que des solutionsécologiques, naturelles et gratuitesexist<strong>en</strong>t pour tous.Démonstration de cuisine solaireet dégustation. R<strong>en</strong>dez-vous le10 juillet <strong>en</strong> journée et <strong>en</strong> soirée.Baptiste Touret, 4, rue du Ferà-Cheval41120 Les Montils,tél : 02 54 44 91 33 ou CamilleGuellier, La Guilhardière,41120 Monthou/Bièvre, tél :02 54 44 13 65.S A V O I EMaisondes énergiesLa maison des énergies organisediffér<strong>en</strong>tes r<strong>en</strong>contres au coursdu mois de juin : confér<strong>en</strong>ce surla récupération des eaux de pluie(jeudi 2 à 20h30), conseils collectifspour économiser l’énergie(lundi 6 à 17h ou samedi 11 juinà 9h), confér<strong>en</strong>ce sur les alternativesà la clim (jeudi 16 à20h30)… Ces confér<strong>en</strong>ces sontanimées par l’ASDER,Association savoyarde pour ledéveloppem<strong>en</strong>t des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables, qui ti<strong>en</strong>dra sonassemblée générale le v<strong>en</strong>dredi10 juin à 18h30 à Saint-Thibaud-de-Couz. ASDER,Maison des énergies, 562, av<strong>en</strong>uedu Grand-Ariétaz, BP 99499,73094 Chambéry cedex,tél : 04 79 85 88 50.O R L É A N SBois-énergiedans lelogem<strong>en</strong>tsocialUn colloque sur ce thème se ti<strong>en</strong>tà Orléans, le 9 juin 2005,à Polytech’Orléans, UniversitéLa Source. Il est organisé parBiomasse-Normandie, ATEEet AMORCE, <strong>en</strong> collaborationavec Arboc<strong>en</strong>tre, associationprofessionnelle du bois-énergiedans la région C<strong>en</strong>tre, l’ADEMEet le conseil régional.• Biomasse-Normandie,19, quai de Juillet, 14000 Ca<strong>en</strong>,tél : 02 31 34 24 88.• Arboc<strong>en</strong>tre, av<strong>en</strong>ue de laPomme-de-Pin, Ardon, BP20619, 45166 Olivet cedex,tél : 02 38 41 80 02.R H Ô N E - A L P E SAides aux r<strong>en</strong>ouvelablesLe groupe des Verts avai<strong>en</strong>t préparé de manière fort sérieuse un paneld’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts que la région pouvait pr<strong>en</strong>dre dans le domainedes économies d’énergie et des énergies r<strong>en</strong>ouvelables. Vote extraordinaire: l’<strong>en</strong>semble des propositions a été adopté par les élus à l’unanimité(une première pour la région !) et la région voit son budget énergiesr<strong>en</strong>ouvelables passer de 10 à 20 millions d’euros pour 2006.La région Rhône-Alpes aidera les projets dans les domaines suivants :- rénovation thermique des bâtim<strong>en</strong>ts existants, véritable réservoird’économies d’énergie et d’emplois dans le secteur du bâtim<strong>en</strong>t- souti<strong>en</strong> à la structuration de la filière bois-énergie sur l’<strong>en</strong>sembledu territoire régional- souti<strong>en</strong> à la création de coopératives de production d’électr<strong>ici</strong>té verte- développem<strong>en</strong>t des réseaux d’informations sur l’énergie (Espaces-Info-Energie)- appui aux collectivités locales (agglomérations et intercommunalitésnotamm<strong>en</strong>t) pour la mise <strong>en</strong> place de plans locaux d’action- éducation et formation pour accompagner l’évolution des m<strong>en</strong>talitésd’une part et le développem<strong>en</strong>t de nouveaux métiers d’autre part,- création d’un c<strong>en</strong>tre de ressources du bâtim<strong>en</strong>t durable au servicedes maîtres d’ouvrage publics et privés- ingénierie financière et simplification des procédures administrativespermettant d’accélérer le traitem<strong>en</strong>t des dossiers.DR27SILENCE N°324 Juin 2005NucléaireN I G E RLa malédiction d’ArlitSous ce titre, le 17 avril, Hervé Kempf signe un article dans LeMonde sur la situation dans les mines du Niger d’où provi<strong>en</strong>t l’ess<strong>en</strong>tielde notre bel uranium qui assure notre «indép<strong>en</strong>dance nationale».«(…) l’admiration qu’ils vouai<strong>en</strong>t naguère aux sociétés minières –Somaïr et Cominak, filiales d’Areva, le grand groupe nucléaire français– a cédé la place à une angoisse diffuse, liée à la radioactivité.A <strong>en</strong> croire la population, les maladies se multiplierai<strong>en</strong>t. ‘Toute lapopulation est irradiée’, insiste Ibrahim Maiga, dans le quartieroù des dizaines d’ateliers fabriqu<strong>en</strong>t des marmites et des bidons avecles ferrailles récupérées des mines.(…) Trois points sont particulièrem<strong>en</strong>t préoccupants. D’abord, lesferrailles sorties de l’usine, recyclées <strong>en</strong> ville : elles pourrai<strong>en</strong>t êtreporteuses de particules radioactives. Autre problème : les poussièresdes «verses» (terrils de minerais radioactifs peu conc<strong>en</strong>trés), disperséespar le v<strong>en</strong>t. Troisième point : la nappe phréatique, qui ne cessede s’appauvrir, pourrait être contaminée par des infiltrations.(…) Le problème le plus préoccupant concerne sans doute le passé :la Somaïr et la Cominak ont-elles toujours été aussi rigoureusesqu’elles assur<strong>en</strong>t l’être aujourd’hui ? Témoignage d’Alfa Soumaïla,chef du service sécurité de la Somaïr : ‘Dans les années 1970, c’étaitla loi de la jungle, les résultats étai<strong>en</strong>t très mauvais’. La situation acomm<strong>en</strong>cé à s’améliorer à partir d’une loi nigéri<strong>en</strong>ne de 1979, puis‘une deuxième amélioration s’est produite p<strong>en</strong>dant les années 1990’,et <strong>en</strong>fin après 1999 et un ‘système de managem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal’.P<strong>en</strong>dant au moins une quinzaine d’années, la protection des travailleursfut donc assez laxiste. Les ouvriers étai<strong>en</strong>t mal avertisUne bicoque réutilisant des ferrailles prov<strong>en</strong>ant de la mine.de la radioactivité.(…) P<strong>en</strong>dant longtemps, la dosimétrie n’était pas individuelle – unemesure sur chaque travailleur – mais par équipe. Il a fallu att<strong>en</strong>dre1996 pour que chaque secteur dispose d’un responsable de sécurité.Le rabattage des poussières ambiantes par aspersion d’eau est pratiquéau concassage – un des postes les plus exposés – depuis 1998seulem<strong>en</strong>t. (…) Gjiko Zaki, 61 ans, qui travaillait au service des expatriés,souffre pour sa part d’hypert<strong>en</strong>sion et d’une hémiplégie.‘Tous ceux qui ont travaillé à la Somaïr sont malades’, dit-il.Même des expatriés s’inquièt<strong>en</strong>t. C’est le cas de Sabine Tesche,qui vit aujourd’hui dans le Var, et dont le père est mort à 59 ans<strong>en</strong> 2004 d’un cancerfoudroyant. La famille a vécu à Akokan <strong>en</strong> 1981-1982. ‘On arrosaitles jardins avec l’eau de la mine, on se baignait dans des bassinsqu’elle remplissait’, se rappelle Sabine Tesche.(…) ‘Beaucoup de ceux qui quitt<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>treprise tomb<strong>en</strong>t maladesdans les trois ans’, résume Almoustapha Alhac<strong>en</strong>».Par ailleurs, des journalistes de Canal+ ont mis la main sur des docum<strong>en</strong>tsprouvant la contamination de l’eau potable par les mines d’uraniumd’Arlit. Dans l’émission «90 minutes» du 25 avril dernier, a étéprés<strong>en</strong>tée une lettre du chef du départem<strong>en</strong>t radioprotection d’Algade,filiale de la Cogema jusqu’<strong>en</strong> 2001, Sylvain Bernhard, qui écritle 10 septembre 2004 que «les critères de potabilité des eaux ret<strong>en</strong>uspar la directive europé<strong>en</strong>ne du 3 novembre 1998 et repris dans laréglem<strong>en</strong>tation française (décret nº 2001-1220) ne sont pas respectéspar les deux échantillons prélevés <strong>en</strong> surpression 2 et ZI». 2 et ZIdésign<strong>en</strong>t deux châteaux d’eau des villes minières. L’IRSN qui a faitses propres mesures, a publié ses résultats le 15 avril 2005 et conclutque les analyses «mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce des conc<strong>en</strong>trations supérieures<strong>en</strong> certains points de mesure». La CRII-Rad et l’association Sherpaont demandé la mise <strong>en</strong> place de moy<strong>en</strong>s d’expertise indép<strong>en</strong>dantspour vérifier la situation sanitaire autour des mines.DR


DRDRUn députéqui rouleà l’EDFL’été dernier, à Mortagne-au-Perche, dans le cadre du jeûneVivre sans nucléaire, MarcelinGrousselas a fait un jeûne detr<strong>en</strong>te jours devant la perman<strong>en</strong>cede Jean-Claude L<strong>en</strong>oir, députéUMP de l’Orne, anci<strong>en</strong> cadreEDF alors chargé du lobbyingauprès des parlem<strong>en</strong>taires.Il dénonçait les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>trecet élu et EDF.Marcelin Grousselas.Début avril 2005, une instructionjud<strong>ici</strong>aire a été ouverte contre luiaprès que la brigade financièreait découvert dans les comptesd’EDF que le député bénéf<strong>ici</strong>ed’une Peugeot 607 dont les fraisd’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et d’ess<strong>en</strong>ce sont<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> charge.(Le Canard <strong>en</strong>chaîné, 6 avril2005)Sébasti<strong>en</strong> BriatNouvelle<strong>en</strong>quêteLe 7 décembre2004, Sébasti<strong>en</strong>Briat avait étémortellem<strong>en</strong>t blessésous les roues d’untrain de déchetsradioactifs. Alorsqu’<strong>en</strong> décembre,l’affaire avait étédéclarée sans suite,le 13 avril, le parquet de Nancy(Meurthe-et-Moselle) a demandéà la section de recherches de lag<strong>en</strong>darmerie de la ville de procéderà de nouvelles investigationssur les dispositions réglem<strong>en</strong>tairesconcernant la sécurité desconvois. Ce changem<strong>en</strong>t de positionvi<strong>en</strong>t pour une bonne part dela pression des syndicats de cheminotsqui dénonc<strong>en</strong>t le fait quele train n’aurait jamais dû rouleraussi vite <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’un hélicoptèrede reconnaissance partià ce mom<strong>en</strong>t-là refaire le plein.Sébasti<strong>en</strong> Briat.NucléaireNucléaire et effet de serr<strong>en</strong> Un gros émetteur de gaz à effet de serre ! Une commission réunissant des acteurs de l’ADEME,de RTE (réseau de transport de l’électr<strong>ici</strong>té) et EDF, a réalisé un rapport pour chiffrer les émissionsde CO2 produites par les usages de l’électr<strong>ici</strong>té, ceci afin de pouvoir se mettre <strong>en</strong> conformité avec le protocolede Kyoto. Les résultats de l’étude n’ont pas été médiatisés et c’est bi<strong>en</strong> dommage. Alors que pour le chauffageau gaz, les émissions sont estimées à 205 g par kWh, pour le chauffage électrique, on arrive a à peine moins :180 g. Pour l’éclairage, on arrive à 100 g par kWh, pour la cuisson électrique et les autres usages, on estautour de 60 g par kWh. Dorénavant, les publ<strong>ici</strong>tés pour les appareils électriques ne pourront plus avancercomme argum<strong>en</strong>t qu’ils ne contribu<strong>en</strong>t pas à l’effet de serre. (info transmise par le CEDER de Nyons, Drôme)n Retraitem<strong>en</strong>t polluant. Quelle est la première usine de la Manche et la deuxième de la région Basse-Normandie pour ses émissions de gaz à effet de serre ? C’est Areva-Cogéma à La Hague avec 115 624 tonnespar an. Qui a dit que le nucléaire permettait de lutter contre l’effet de serre ? (Crilan-infos, mars 2005)Tchernobyln Bilan sanitaire. La Biélorussie a mis <strong>en</strong> place unregistre national des cancers depuis 1973. C’estaujourd’hui fort utile pour connaître les effets del’accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl. Ainsi, dix-neuf ans aprèsl’accid<strong>en</strong>t, ce registre permet de savoir que les cancersont augm<strong>en</strong>té globalem<strong>en</strong>t de 40% dans le paysdepuis 1986 et de 55,9% dans la région de Gomel,la région au sud la plus proche de Tchernobyl. Un telregistre n’existe pas <strong>en</strong> Ukraine. (WISE-Amsterdam,8 avril 2005)n Bilan économique. L’Institut économique del’académie des sci<strong>en</strong>ces de Biélorussie a estimé quep<strong>en</strong>dant les tr<strong>en</strong>te premières années après l’accid<strong>en</strong>t,celui coûterait au pays 43 milliards de dollars. Lebilan global — des coûts étant planifiables sur troissiècles — atteindrait 235 milliards de dollars soit32 fois le budget du pays <strong>en</strong> 1985. Des expertsukraini<strong>en</strong>s ont fait les mêmes calculs et conclu<strong>en</strong>t àun coût pour l’Ukraine de 201 milliards d’<strong>ici</strong> 2015à comparer avec le budget du pays <strong>en</strong> 2001 : 37 milliards.On arrive donc à un total à terme pour lesdeux pays de 436 milliards… Cela représ<strong>en</strong>te le coûtde la construction d’<strong>en</strong>viron 150 réacteurs ! Cettedeuxième étude indique que c’est <strong>en</strong> 1991 que l’accid<strong>en</strong>ta le plus pesé sur le budget national atteignantalors 15% du total pour redesc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>suite l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tet être aujourd’hui de 5%. Pour financer cesbudgets énormes, une «taxe Tchernobyl» a été mise<strong>en</strong> place après l’accid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Ukraine et <strong>en</strong>Biélorussie, prélevée sur les salaires sauf dans lesecteur agricole. Cette taxe a atteint un temps19% pour <strong>en</strong>suite redesc<strong>en</strong>dre à 4% aujourd’hui<strong>en</strong> Biélorussie et être supprimée <strong>en</strong> Ukraine.(WISE-Amsterdam, 8 avril 2005)n Emission déprogrammée. Un reportage sur lesm<strong>en</strong>songes liés au passage du nuage de Tchernobylétait annoncé à Envoyé spécial, sur France 2, le jeudi14 avril à 21 h. Il a été déprogrammé au derniermom<strong>en</strong>t… le jour même ! Il faut dire que parmi lespersonnes qui pourrai<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong> exam<strong>en</strong> pources m<strong>en</strong>songes figure le premier ministre de l’époque,Jacques Chirac.n Train bloqué. Un train parti de Stade(Allemagne) pour l’usine Cogéma de La Hague(Manche), le jour anniversaire de l’accid<strong>en</strong>t deTchernobyl, a été bloqué à plusieurs reprises par lesmilitants antinucléaires. Des distributions de tractsont égalem<strong>en</strong>t eu lieu dans de nombreuses gares, <strong>en</strong>Alsace et <strong>en</strong> Lorraine, traversées par le convoi compr<strong>en</strong>antquatre wagons de déchets radioactifs. Desfleurs ont été jetées sur le convoi <strong>en</strong> Normandie, <strong>en</strong>souv<strong>en</strong>ir de Sébasti<strong>en</strong> Briat. Le train a été retardé deplus de quatre heures par ces actions. En principe,l’Allemagne ayant décidé de stopper le retraitem<strong>en</strong>tdes déchets, ce devrait être le dernier convoi dans les<strong>en</strong>s Allemagne-France.SILENCE N°324 Juin 200528DRn Nantes : logo humain. Le 23 avril, les groupesantinucléaires de l’ouest de la France ont essayé demobiliser suffisamm<strong>en</strong>t de monde pour réaliser unlogo géant avec le texte visible du ciel : «Le nucléairetue l’av<strong>en</strong>ir, sortons-<strong>en</strong>». Pour écrire des lettrespleines, il aurait fallu <strong>en</strong>viron 10 000 personnes…Il n’<strong>en</strong> est v<strong>en</strong>u que la moitié (sous une pluie battante),ce qui n’a permis que de faire le tour des lettres,ce qui est moins lisible.n Commémorations. Le Réseau Sortir du nucléairea rec<strong>en</strong>sé cette année 65 actions m<strong>en</strong>ées pour le19 e anniversaire de Tchernobyl : dépôt de gerbes,confér<strong>en</strong>ces, stands, cinéma, manifs de rue, spectacles,émissions radios, collage d’affiches… A Brest,plus de cinquante voiliers ont manifesté devant l’<strong>en</strong>tréede la base militaire de l’Ile-Longue. A Angers,les antinucléaires ont réalisé une pyramide de radiateursélectriques pour dénoncer ce mauvais usage del’électr<strong>ici</strong>té. A Strasbourg, un die-in (simulation demort) a eu lieu sur le pont de l’Europe, pont frontière,à l’<strong>en</strong>droit exact où le nuage radioactif s’est miraculeusem<strong>en</strong>tarrêté. Environ 200 personnes ont part<strong>ici</strong>péà un tour antinucléaire qui s’achevait devantla c<strong>en</strong>trale de Fess<strong>en</strong>heim pour <strong>en</strong> demander la fermeture.A Vi<strong>en</strong>ne (Autriche), des manifestations onteu lieu devant les ambassades de France et deFinlande pour protester contre le projet de relanced’un programme nucléaire dans ces deux pays.n Iouri Bandajevski toujours <strong>en</strong> rélégation.Dans une lettre datée du 8 mars, le Réseau internationaldes droits de l’homme, dont François Jacob(Prix Nobel 1965) et Claude Coh<strong>en</strong>-Tannoudji (PrixNobel 1997) font partie du Comité exécutif, appelleles académies à écrire au présid<strong>en</strong>t de la Biélorussie,Alexandre Loukach<strong>en</strong>ko, pour «demander respectueusem<strong>en</strong>tque le professeur Bandajevski soit libérérapidem<strong>en</strong>t» et que les publications liéesà ses travaux soi<strong>en</strong>t autorisées. Le 10 mars, leParlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> a demandé «la libération immédiateet sans conditions» des «opposants politiques»au «dictateur» Loukach<strong>en</strong>ko. Les eurodéputésdemand<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t «la libération immédiate»de M. Bandajevski.


Eoli<strong>en</strong>Du v<strong>en</strong>t sur la maison« Notre maison brûle, et nous regardonsailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, neparvi<strong>en</strong>t plus à se reconstituer et nous refusonsde l’admettre. Elle souffre de mal développem<strong>en</strong>tau nord comme au sud, et noussommes indiffér<strong>en</strong>ts. La terre et l’humanitésont <strong>en</strong> péril et nous <strong>en</strong> sommes tous responsables.Il est temps d’ouvrir les yeux. Surtous les contin<strong>en</strong>ts, des signaux d’alerte s’allum<strong>en</strong>t.(...) Nous ne pourrons pas dire qu<strong>en</strong>ous ne savions pas ! Pr<strong>en</strong>ons garde que levingt et unième siècle ne devi<strong>en</strong>ne pas, pourles générations futures, celui d’un crime del’humanité contre la vie. (...) Si l’humanité<strong>en</strong>tière se comportait comme les pays duNord, il faudrait deux planètes supplém<strong>en</strong>tairespour faire face aux besoins. (...) Dixans après Rio, il n’y a pas de quoi pavoiser…» Jacques Chirac au sommet mondialde Johannesburg (septembre 2002) (1).Trois années après Johannesburg, iln’y a toujours pas de quoi pavoiser dansnotre chère nation où les beaux paysagessont hors de toute réflexion planétaire…Et cela n’est pas faute d’occasions législativesd’inverser certaines t<strong>en</strong>dances. Le 29mars 2005, l’Assemblée nationale votait<strong>en</strong> seconde lecture, à une large majoritéde 26 voix contre neuf (sur 577 députés!), un projet de loi d’ori<strong>en</strong>tation surl’énergie (2).Ces lois dites “d’ori<strong>en</strong>tation” sontcapitales car elles fix<strong>en</strong>t les ambitions del’Etat dans leur domaine d’interv<strong>en</strong>tion etcela bi<strong>en</strong> au-delà des horizonsélectoraux des législateurset des gouvernem<strong>en</strong>ts.Nous avons donc là une loiqui va régir notre av<strong>en</strong>irénergétique pour plusieursdizaines d’années. Le sujetest vaste et il me sera impossibled’évoquer <strong>ici</strong> l’<strong>en</strong>sembledes mesures ret<strong>en</strong>uespar nos parlem<strong>en</strong>taires.Si la publ<strong>ici</strong>té de cesdébats ess<strong>en</strong>tiels pour notreav<strong>en</strong>ir a été peu relayée parles médias nationaux, lesheurs et malheurs de quel -ques têtes coiffées de tiares ou de couronnes<strong>en</strong> sont la cause. Mais il n’estjamais trop tard pour se réapproprier sonfutur. Les plus volontaires apprécierontqui brûle…l’historique de cette loi, l’<strong>en</strong>semble descomptes-r<strong>en</strong>dus des séances parlem<strong>en</strong>taireset des rapports d’études car cesdocum<strong>en</strong>ts sont accessibles à tous (3).Je vous laisse donc le loisir d’étudierces 31 articles répartis sous cinq titres quià leur énoncé (“Stratégie énergétiqu<strong>en</strong>ationale”, “La maîtrise de la demanded’énergie”, “Les énergies r<strong>en</strong>ouvelables”,“L’équilibre et la qualité des réseaux detransport et de distribution de l’électr<strong>ici</strong>té”,“Dispositions diverses”) pourrai<strong>en</strong>tlaisser croire à quelques changem<strong>en</strong>tsdans les priorités énergétiques de notrepays. En fait, si nos députés ont <strong>en</strong>finbi<strong>en</strong> intégré les différ<strong>en</strong>tes directiveseuropé<strong>en</strong>nes qui fix<strong>en</strong>t l’urg<strong>en</strong>ce de certains<strong>en</strong>jeux énergétiques avec un accroissem<strong>en</strong>tdes énergies r<strong>en</strong>ouvelables parpays à l’horizon 2010, il se révèle qu’ils nese sont pas donné les moy<strong>en</strong>s d’y arriver.Ainsi, la volonté électronucléaire de laFrance est <strong>en</strong>core réaffirmée et par la programmationde ces investissem<strong>en</strong>ts somptuaires,de possibles changem<strong>en</strong>ts sontrepoussés à de prochaines générations.L’éoli<strong>en</strong> <strong>en</strong>terré ?Dans le secteur de la productiond’électr<strong>ici</strong>té verte d’origine éoli<strong>en</strong>ne, laseule, <strong>en</strong> l’état actuel des technologies,capable de remplir facilem<strong>en</strong>t nos <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tseuropé<strong>en</strong>s <strong>en</strong> 2010, le nouvelarticle 10 ter de cetteUn nouveau textede loi prévoit defavoriser le groséoli<strong>en</strong>… <strong>en</strong>contradictionavec les vertusde cette énergiedéc<strong>en</strong>tralisée.loi donne un coupfatal à cette industrieprometteuse.Depuis un décretde juin 2001, lesgérants des parcséoli<strong>en</strong>s voyai<strong>en</strong>t leurproduction d’électr<strong>ici</strong>téverte achetée à unprix préfér<strong>en</strong>tiel parEDF jusqu’à un plafondde 12 MW éoli<strong>en</strong>installé, soit pratiquem<strong>en</strong>tsix aérogénérateursactuels. Ce tarif,à la formule mathématique un peu compliquée,était indexé sur différ<strong>en</strong>tsindices, fluctuait dans le temps et dép<strong>en</strong>daitde la quantité produite.DROutre le fait de t<strong>en</strong>ir compte del’émerg<strong>en</strong>ce d’une technologie et donc defavoriser son développem<strong>en</strong>t par une tarificationintéressante dans les premièresannées pour se rapprocher <strong>en</strong>suite dumarché électrique, cette mesure avaitdeux énormes avantages <strong>en</strong> terme d’atteinteau paysage. D’abord, elle t<strong>en</strong>dait àlimiter la taille des parcs éoli<strong>en</strong>s à 12 MW(au-delà le tarif d’achat des kWh n’étaitplus garanti et devait être négocié avecEDF avec toutes les incertitudes qu’onimagine), et <strong>en</strong>suite elle favorisait unelarge implantation sur tout le territoire <strong>en</strong>offrant un bonus au kWh produit dansdes zones peu v<strong>en</strong>tées. Ces deux re mar -ques ne sont pas anodines <strong>en</strong> terme d’impact<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal. Par les nombreusesétudes sociologiques effectuéessur l’acceptabilité des parcs éoli<strong>en</strong>s, onsait que plus le nombre d’éoli<strong>en</strong>nes estimportant sur un site, plus sont forts less<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts d’agression <strong>en</strong>tre autres sur les(1) http://discours-publics.ladocum<strong>en</strong>tationfrancaise.fr/rechlogos/servlet/GetFiche?fiche=027000247.(2) Au jour de la rédaction de cet article (5 avril2005), nous ne connaissons pas le résultat final del’exam<strong>en</strong> au Sénat début mai.(3) http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/<strong>en</strong>ergie.asp#041586.SILENCE N°32429Juin 2005


DRpaysages. Une limitation de la taille desparcs éoli<strong>en</strong>s et une diffusion plus largede ces parcs réduisai<strong>en</strong>t donc les oppositionslocales.Or, le nouvel article 10 ter revi<strong>en</strong>t surces mesures de bon s<strong>en</strong>s appuyées surl’expéri<strong>en</strong>ce, pour n’offrir ce tarif préfér<strong>en</strong>tielqu’à des parcs éoli<strong>en</strong>s de plus de20 MW (4). Outre le fait que la plupartdes projets actuels se sont bâtis sur despuissances inférieures à 12 MW et que laplupart ne pourront pas techniquem<strong>en</strong>t(problème d’espace, de raccordem<strong>en</strong>t,etc.) atteindre le seuil de 20 MW, cettemesure porte <strong>en</strong> elle de nombreux effetspervers qui sign<strong>en</strong>t la mort de l’éoli<strong>en</strong>industriel terrestre <strong>en</strong> France. Les députésUMP contactés argum<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t cette décisionsur la volonté de protéger les paysagesfrançais suivant <strong>en</strong> cela, <strong>en</strong>treautres, les volontés de Jacques Chirac.Lors d’une réunion début mars sur lechangem<strong>en</strong>t climatique, l’inconséqu<strong>en</strong>tprésid<strong>en</strong>t, tout <strong>en</strong> faisant l’éloge du WWFprés<strong>en</strong>t et se disant consterné par leretard de la France <strong>en</strong> matière d’énergier<strong>en</strong>ouvelable, s’est lancé dans une tiradecontre les projets éoli<strong>en</strong>s : les éoli<strong>en</strong>nesdu cap Corse sont “une injure à la nature”,et quand il se promène au Danemarkau milieu de toutes ces éoli<strong>en</strong>nes, il se ditque dans deux générations les g<strong>en</strong>s voudront“nous fusiller pour avoir détruit lepaysage…”.Partant de là, nous compr<strong>en</strong>ons mieuxle choix de certains députés UMP ! Aveccette nouvelle législation, nul doute queles reproches disparaîtront puisque lesparcs éoli<strong>en</strong>s ne pourront plus s’installerdans les zones moy<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t habitées,pour des raisons d’espace et d’hostilité desriverains qui aurai<strong>en</strong>t pu accepter quel -ques éoli<strong>en</strong>nes mais sûrem<strong>en</strong>t pas unedizaine. Mettez-vous à leur place ! Etcomble de l’absurdité, cette nouvelle législationt<strong>en</strong>dra à repousser ces gros parcséoli<strong>en</strong>s vers des zones isolées qui sontgénéralem<strong>en</strong>t des territoires protégés aveclà, une dégradation extrême de leur qualitéesthétique si chère à notre présid<strong>en</strong>t.Certes, il restera toujours l’installationdes parcs éoli<strong>en</strong>s <strong>en</strong> zone maritime,mais pour l’instant cette solution offshorepose de réelles difficultés techniqueset sa diffusion à grande échell<strong>en</strong>’est aucunem<strong>en</strong>t d’actualité. Bref, laFrance disposera de parcs éoli<strong>en</strong>s nondans les calanques méditerrané<strong>en</strong>nesmais bi<strong>en</strong> aux cal<strong>en</strong>des grecques…Foisonnem<strong>en</strong>tet visibilitéPlus sérieusem<strong>en</strong>t, cette triste affairesoulève un problème de fond qu’il faudrabi<strong>en</strong> que nos dirigeants (élus, technocrates,administratifs, etc.) appréh<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<strong>en</strong> sortant de leur salon doré. Qui dit“énergie r<strong>en</strong>ouvelable” évoque inévitablem<strong>en</strong>tles notions de “foisonnem<strong>en</strong>t” etsurtout de “visibilité”. Ces énergiesr<strong>en</strong>ou velables port<strong>en</strong>t <strong>en</strong> elles de nouveauxparadigmes qui impos<strong>en</strong>t unedéc<strong>en</strong>tralisation extrême et une productiondirectem<strong>en</strong>t liée aux flux extérieurs(rayonnem<strong>en</strong>t solaire, v<strong>en</strong>t, etc.) donc àla vue de tous. Il y a une dizaine d’années— mais cela se produit <strong>en</strong>core dans certainsdépartem<strong>en</strong>ts — les permis deconstruire portant sur la pose de capteurssolaires (thermiques ou photovoltaïques)étai<strong>en</strong>t rejetés pour peu que la p<strong>en</strong>te, lacouleur, les dim<strong>en</strong>sions, etc., ne respect<strong>en</strong>tpas la tradition architecturale locale.Bigre ! Dans ces conditions, comm<strong>en</strong>t stimulerl’implantation de ces techniquesdans l’habitat existant ?Pour l’éoli<strong>en</strong>, le problème est trèssimilaire. Par définition, une éoli<strong>en</strong>ne sevoit et apparaît toujours sur un horizonqui est souv<strong>en</strong>t un puissant référ<strong>en</strong>t pourceux qui y viv<strong>en</strong>t. Combi<strong>en</strong> de fois, m’a-tondit, l’air dépité : “Nous sommes pourles éoli<strong>en</strong>nes, mais pas <strong>ici</strong> !” alors qu’objectivem<strong>en</strong>tle paysage <strong>en</strong> question étaitpour le moins passable, avec de nombreusesdéchirures (lignes EDF, relaistéléphoniques, bâtim<strong>en</strong>ts agricoles, rou -tes, etc.) dev<strong>en</strong>ues invisibles pour ceshabitués. Je compr<strong>en</strong>ds assez bi<strong>en</strong> que parun vieux réflexe technocrate, on essayede conc<strong>en</strong>trer cette pollution visuelle surquelques paysages jugés moins intéressantspar de lointains décideurs. Ne lefait-on pas avec nos propres ordures ?Mais saisiront-ils un jour que cette t<strong>en</strong>danceà lutter contre le “mitage” (5) desinstallations d’énergie r<strong>en</strong>ouvelable estcontre-productive <strong>en</strong> terme d’énergiemais aussi pour l’acceptation des populationsriveraines ou de passage ? Certes,dans ce cas, les mesures autoritaires pourimposer ces nouvelles et grosses installationsseront plus faciles à pr<strong>en</strong>dre puisquemoins nombreuses, mais cela sera dommageableà long terme pour la perceptionde ces filières et donc <strong>en</strong> définitive à noschers paysages. Que seront ces horizonssi poignants (6) quand le climat se seraréchauffé et que le désert gagnera nos territoires? En étant optimistes, nous neserons plus là. La beauté aura changéd’univers et les priorités de survie imposerontles quelques choix énergétiquesque nous rejetons de nos jours avec quel -ques arrières-p<strong>en</strong>sées souv<strong>en</strong>t inavoua -bles.Devant ces perspectives effrayantes,que vaut la vision de trois pales blanchestournoyantes sur le plus beau des couchersde soleil ? Un espoir dans unmonde plus solidaire avec les peuples duSud et les générations futures ? Ou unsacrifice esthétique insupportable pourquelques spectateurs inconsci<strong>en</strong>ts de l’inc<strong>en</strong>diequi couve ? Le v<strong>en</strong>t attise ma colèrecar il éparpille sans vergogne lesbonnes résolutions issues des sommetsmondiaux…Christian Maillebouis n(4) Le seuil avait été initialem<strong>en</strong>t fixé à 50 MW !(5) Ce néologisme très prisé au ministère de l’équipem<strong>en</strong>trappelle les dégâts occasionnés par les mites, ett<strong>en</strong>d à légitimer tous les zonages de constructibilité.(6) Du nom du député UMP de Loire-Atlantique, parailleurs cadre à Framatome, ayant porté cet am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t.SILENCE N°32430Juin 2005


A L S A C EPériple antiracisteDans le cadre d’un printemps antiraciste, le Collectif Justice& Libertés organise les 4 et 5 juin une marche <strong>en</strong>tre Strasbourget Sélestat, ponctuée d’un court voyage <strong>en</strong> car sur Colmar. L’an dernier,l’Alsace a connu une série importante d’actes racistes, xénophobes,antisémites et islamophobes. Il semble y persister un terreau fertile àl’expression de t<strong>en</strong>dances ultra-droitières et à la perpétration d’ignoblesforfaits sous-t<strong>en</strong>dus par une idéologie fascisante. Justice & Libertés seveut un «comité de vigilance» qui rassemble des mouvem<strong>en</strong>ts, partis,organisations, individus, convaincus que le Front National, Alsaced’abord, comme d’autres formations et groupuscules prônant l’exclusion,la ségrégation et le ress<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t, constitu<strong>en</strong>t un danger réel pourla démocratie. Cette marche pacifique représ<strong>en</strong>te une occasion de réaffirmeravec force tout au long du trajet les valeurs inaliénables de liberté,de fraternité et d’égalité. Lors de la traversée des communes, lespart<strong>ici</strong>pants inviteront la population à partager des mom<strong>en</strong>ts symboliquesde recueillem<strong>en</strong>t etde protestation, àdébattre, sans négligerl’aspect festif.Samedi 4 juin : R<strong>en</strong>dezvousà 7h30 devant lagare de Geispolsheim.Entre 12 et 14h, repas àErstein, avec prés<strong>en</strong>tation,comme àIchtratzheim etNordhouse, de l’expositionsur un siècle d’immigration.Arrivée vers17h30 à B<strong>en</strong>feld, terme de la première étape. A 20h, spectacle dans lasalle du Cercle catholique, 19 rue du Docteur Sieffermann. Nuit dans legymnase. Dimanche 5 juin : Départ à 8h. A 12h30, pause-déjeuner àHils<strong>en</strong>heim. Autour de 17h, passage et halte à Sélestat. Vers 18h30,arrivée à Colmar. 20h, fin du «happ<strong>en</strong>ing». Pour tous r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tspratiques, appeler Ali Rastegar au 06 87 67 50 34 ou transmettre uncourriel à justiceetliberte@voila.fr (correspondance R<strong>en</strong>é Hamm)Publ<strong>ici</strong>tén Déversem<strong>en</strong>t de protestation.Le 11 juin, le RAP,Résistance à l’agression publ<strong>ici</strong>taireet le CNIID, C<strong>en</strong>tre nationald’information indép<strong>en</strong>dante surles déchets, organis<strong>en</strong>t le troisièmedéversem<strong>en</strong>t de dépliants publ<strong>ici</strong>tairespour protester contrel’invasion des boîtes aux lettresEntraideAnnoncesn Bruxelles. En stage de traduction àBruxelles <strong>en</strong> juin 2005, j’échange mastudette à Paris 18 e (Montmartre)contre un logem<strong>en</strong>t de même type àBruxelles, si possible pas trop loin dela Commission europé<strong>en</strong>ne. Pistes delogem<strong>en</strong>t pas cher égalem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues.Merci de m’<strong>en</strong>voyer un courriel àlamom<strong>en</strong>eant@yahoo.fr ou de metéléphoner au 06 16 09 76 33.Merci d’avance.n Céde gratuitem<strong>en</strong>t ordinateur portableIBM PS/1 modèle L40 SX(écran noir et blanc 10 pouces, disque80 Mo, RAM 4 Mo, lecteur de disquettesintégré, pas de lecteur de CD,batterie hors service, Windows 3.1 etWord 6.0 installés, dates et heureserronées car prise <strong>en</strong> compte de l’an2000 + imprimante noir et blancpar la pub. La première opérationavait eu lieu dans six villes, ladeuxième dans 23. Il est demandéd’am<strong>en</strong>er dans chaque ville lemaximum de publ<strong>ici</strong>té et égalem<strong>en</strong>ttoutes les <strong>en</strong>veloppes <strong>en</strong> Tqui s’y gliss<strong>en</strong>t. Pour part<strong>ici</strong>perdans votre ville pr<strong>en</strong>dre contactavec le CNIID, 21, rueAlexandre-Dumas, 75011 Paris,tél : 01 55 78 28 67 ou RAP,53, rue Jean-Moulin, 94300Vinc<strong>en</strong>nes, tél : 01 43 28 39 21ou 01 40 37 10 12.n Le Mans : risque de procès.Le 2 février dernier, au Mans,tr<strong>en</strong>te panneaux publ<strong>ici</strong>taires ontété joyeusem<strong>en</strong>t recouverts pardes militants anti-publ<strong>ici</strong>taires.La police a arrêté deux desbarbouilleurs, qui ont passé14 heures <strong>en</strong> garde à vue. Lesdeux étudiants risqu<strong>en</strong>t 15 000euros d’am<strong>en</strong>de pour «dégradationde bi<strong>en</strong>s publics <strong>en</strong> réunion».Pour les sout<strong>en</strong>ir :antipub72@cooperation.netPolice raciste ?Début avril, Amnesty internationala publié un rapport sur lesplaintes déposées contre les«bavures» de la police française.Sur une tr<strong>en</strong>taine de cas étudiés,Amnesty international note quetoutes sauf une sont d’origineétrangère. Il y a donc bi<strong>en</strong> unet<strong>en</strong>dance sérieuse à ce que lesbavures soi<strong>en</strong>t racistes. Alors queles syndicats de pol<strong>ici</strong>ers ont protesté,quelques jours plus tard,une étude publiée cette fois-ci pardes services institutionnels validaitles données d’Amnesty international.P A R I SInc<strong>en</strong>diedramatiqueDans la nuit du 14 au 15 avril,un inc<strong>en</strong>die a détruit un hôtel du9e arrondissem<strong>en</strong>t. Bilan : 23morts, dix blessés grave, 60autres blessés. Toutes les personnesétai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> connues desservices de la préfecture puisqu’ilEpson stylus 800. L’<strong>en</strong>semble, acheté<strong>en</strong> 1993, est complètem<strong>en</strong>t obsolète auregard des standards actuels et n’estpas évolutif, mais il peut <strong>en</strong>core r<strong>en</strong>dredes services comme simple «machine àécrire». A chercher à Mulhouse ou àBelfort. Tél : 03 89 06 06 47 le soir,du lundi au jeudi.n Propriétaire de chambres d’hôtes etde gîte rural <strong>en</strong> Basse-Normandie(Orne), je propose le gîte et le couvert<strong>en</strong> échange d’aide à la t<strong>en</strong>ue de la maisonet du potager pour la période du1er au 20 juillet 2005, à personnedynamique, aimant les <strong>en</strong>fants et possédantle permis de conduire.Maryvonne Montcharmont, LePommerel, 61320 Le Champ-de-la-Pierre, tél : 02 33 27 56 71.n Etudiante <strong>en</strong> architecture, je chercheà part<strong>ici</strong>per à une expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>construction écologique, autoconstruction,p<strong>en</strong>dant les vacances d’été. Je proposemon aide contre le gîte et le couvert.Mon téléphone : 06 66 66 56 59.Vivre <strong>en</strong>sembl<strong>en</strong> De retour depuis une année de missionde solidarité et après huit ansd’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t solidaire à l’étranger, jesouhaite m’<strong>en</strong>gager <strong>en</strong> France dans unprojet alternatif, écologique, respectueuxdes droits humains, dans la philosophiede S!l<strong>en</strong>ce, pour une décroissancesout<strong>en</strong>able et dans un échangesolidaire des compét<strong>en</strong>ces acquises auservice des plus démunies. Je suis <strong>en</strong>préretraite, avec une petite <strong>en</strong>trée m<strong>en</strong>suellesuffisante pour mon choix de vie.Je suis sans dom<strong>ici</strong>le fixe et donc disponiblepour réfléchir avec un collectifpour construire et ou part<strong>ici</strong>per à unprojet. Mes régions de prédilection sontSociétéDRs’agissait de personnes logés làpar la mairie : précaires, sanslogem<strong>en</strong>t, sans papiers… Ils sont6000 à Paris logés ainsi et90 000 <strong>en</strong> France. Le plus souv<strong>en</strong>tdans des hôtels bas degamme, pour des sommes quicoût<strong>en</strong>t énormém<strong>en</strong>t à l’Etat. L<strong>en</strong>ombre des personnes augm<strong>en</strong>teavec l’actuelle politique de refusd’accorder des droits d’asile.Solution pour le gouvernem<strong>en</strong>t :accélérer l’exam<strong>en</strong> des dossiers etexpulser plus vite. Solution réelle: accepter d’appliquer laConstitution française qui prévoitdans son préambule la libre circulationdes personnes.L Y O NDeuxièmemarche desparapluiesPour célébrer la Journée mondialedu réfugié, Forum réfugiésorganise sa deuxième Marche desparapluies le lundi 20 juin 2005.Au son des fanfares et batucadasavec des échassiers et autresartistes, nous marcherons avec lesdemandeurs d’asile et les réfugiéssous les parapluies marqués dumessage «Il faut protéger les réfugiés»,pour terminer par une grandefête sur les quais du Rhône.l’Ardèche et la Drôme, mais je suisprête à m’installer n’importe où, <strong>en</strong>vue d’une qualité de vie, de partage,d’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t, de témoignage…Je reste à votre disposition pour poursuivreun dialogue <strong>en</strong> vue d’un av<strong>en</strong>irpeut-être commun. Solidairem<strong>en</strong>t, àbi<strong>en</strong>tôt, Evelyne, tél : 06 03 60 80 87,epascual@caramail.com.n C<strong>en</strong>tre. Cherche part<strong>en</strong>aires : uninstit motivé (retraité ?) pour animerclasse nouvellem<strong>en</strong>t créée pour5-11 ans méthode Montessori ouSteiner ; un maraîcher logé sur place(bâtim<strong>en</strong>t écologique) étant capable deproduire légumes pour l’école. Veuillezcontacter zwkpir8 _9@yahoo.frn Drôme. A v<strong>en</strong>dre dans la vallée dela Drôme, quatre appartem<strong>en</strong>ts dansune anci<strong>en</strong>ne maison, de 50 à 90 m 2 ,pouvant conv<strong>en</strong>ir pour 2 à 5 personneschacun. Logem<strong>en</strong>ts accompagnésSILENCE N°324 Juin 200531


Annoncesde parcelles <strong>en</strong> permaculture (1,3 hectarepar personne, <strong>en</strong>fants inclus).Les parcelles sont sur une ferme bio etvégétari<strong>en</strong>ne, avec 20 ha <strong>en</strong> cultureset 70 <strong>en</strong> forêt. Sources, ruisseau,lac, rivière, 600 m2 de polytunnels,10 ânes travailleurs, atelier de transformationet magasin. Prix : <strong>en</strong>tre89 700 et 119 600 € compr<strong>en</strong>ant lesparcelles et l’utilisation partagée d’unebibliothèque et d’un bureau équipéd’ordinateurs, imprimante, scanner,fax, internet, DVD). Possibilité d’utiliserun dortoir pour les visiteurs etsalles polyval<strong>en</strong>tes. 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Laisser message téléphoniqueau 04 75 21 22 62 <strong>en</strong> laissant votr<strong>en</strong>uméro (fixe de préfér<strong>en</strong>ce), votreheure (soir de préfér<strong>en</strong>ce),je vous rappellerai.R<strong>en</strong>contresn Sud-Ouest (64), Anne, s<strong>en</strong>sible,proche de la nature, intéressée aussipar l’écologie relationnelle, l’intimité,souhaite r<strong>en</strong>contrer homme de 48 à60 ans, libre, aimant une vie simple,ouvert d’esprit, pour partager desheures, des jours, et peut-être une vieavec une femme t<strong>en</strong>dre, de 54 ans.Tél : 05 59 06 66 63.n Réf 324.01. Cette douce flâneuse,depuis 54 ans, aime les arbres, leslivres, les amis, Schubert, la t<strong>en</strong>dresse,la fantaisie. Elle travaille paisiblem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> libéral et rêve de r<strong>en</strong>contrer unhomme bon pour vivre à côté…ou <strong>en</strong>semble. Région Rhône-Alpes.Ecrire à la revue qui transmettra.Recherchesn Dordogne. Groupe d’autoconstructeursrégion Sarlat, cherche diversmatériaux et matériels à récupérerdans le secteur : poêle à bois, chauffeeaugaz, tuyaux de poêle, boisd’œuvre, groupe électrogène, capteurssolaires, clôture pour chevaux, ordinateurset autre…Cécile : 05 53 74 95 63.n Bruxelles. Un tout jeune «atelier»de simpl<strong>ici</strong>té volontaire cherche unterrain à cultiver (bio bi<strong>en</strong> sûr !) dansle sud de Bruxelles (maxi Etterbeck,Schaerbeck), à louer, prêter, échangercontre services… Tout est possible !Marie-Laure et D<strong>en</strong>is, rue de Haerne,182, 1040 Bruxelles, tél : 048 61 9029 77, m.laret@gmail.com.n Recherche terrain avec point d’eaupour installer notre yourte de 7 m dediamètre soit 40 m 2 . Ceci pour uneannée à partir de juillet 2005, près deR<strong>en</strong>nes. 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Dans le but d’offrir un servicede vaisselle non jetable aux différ<strong>en</strong>tesassociations et structures qui <strong>en</strong>ont besoin, dans le but de proposer decuisiner plutôt que d’acheter toutemballé, nous cherchons pour un projetde cuisine itinérante à Lille, de lavaisselle, des ust<strong>en</strong>siles de cuisine, unlocal pour les stocker, et des contactsd’expéri<strong>en</strong>ces similaires <strong>en</strong> d’autreslieux. Martin Boutry, 8, Les Tilleuls,59152 Gruson, tél : 03 20 41 35 06.n Cherche cassettes de l’émissionLà-bas si j’y suis. Envoyer liste émissionsdisponibles à F. Thompson, prehyr51, B 5580 Rochefort. Merci.n L’association Co-pains vise à revaloriserles vieux fours à pains. Elle faitde la boulangerie itinérante, d’un fourà l’autre, pour partager, échanger legoût du bon bain au levain, à l’anci<strong>en</strong>ne.L’association cherche des foires,festivals, marchés bio ou artisanauxdébut juillet <strong>en</strong> Bretagne et Pays-de-Loire, fin juillet-début août <strong>en</strong>Limousin et Dordogne, fin août et septembredans le Beaujolais, Auvergne,Rhône-Alpes. Co-pains, Louise Haryet Octave Turcan, 158, rue Valvire,50000 Saint-Lô, tél : 06 12 78 4001, octave.turcan@laposte.net.n V<strong>en</strong>dée. Couple + deux <strong>en</strong>fants,cherche habitat (80 m 2 ) pour août,loyer modéré, étudierait toutes propositions,<strong>en</strong>tre Saint-Gilles-Croix-de-Vie etChallans, cause mutation. Tél : 02 5152 79 46, laisser un message, merci, J.et H. Auneau.n Quimper. Nous essayons de mettre<strong>en</strong> place un jardin d’<strong>en</strong>fants s’inspirantde la pédagogie Steiner aux <strong>en</strong>vironsde Quimper. autour de ce projet, noussommes une association regroupantdes <strong>en</strong>fants et des par<strong>en</strong>ts concernés,des personnes motivées et une jardinièred’<strong>en</strong>fants. Mais il nous manqueun local pour mettre <strong>en</strong> place cetteinitiative. Si vous pouvez nous aider,nous sommes intéressés par une location,restauration, prêt de tout bâtim<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> ville ou <strong>en</strong> campagne (voirmême un terrain). Merci de contacterGilles Paupain, tél : 06 84 33 33 42pour l’association Les <strong>en</strong>fants d’aujourd’hui.n La Corbinière des Landes est unjardin bocager et un lieu de paix. Sides lecteurs connaiss<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> France ouailleurs, d’autres jardins de paix, mercide nous les signaler. La Corbinière desLandes, Goméné 22230 Merdrignac,tél : 02 96 26 56 84.n Cherche à acheter <strong>en</strong> Poitou-Char<strong>en</strong>tes, V<strong>en</strong>dée ou Bretagne, maisonHQE équipée <strong>en</strong> EnR ou bâtim<strong>en</strong>tanci<strong>en</strong> matériaux sains pour aménagem<strong>en</strong>tmaison écologique + év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>tgîte, avec jardin ou verger.Budget : 280 000 €. Tél : 03 81 5093 55, jp.cattelain@wanadoo.fr.n Qui peut me conseiller sur le choixdes lessives (lave-linge, lave-vaisselle)qui ne serv<strong>en</strong>t qu’à laver, pas à faireun dépôt au fond du bac dégraisseur.Merci à tous. 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DRProlifération nucléair<strong>en</strong> New-York : manif anti-guerre. Le 1er mai, des milliers de manifestantsont manifesté devant l’ONU à la veille de l’ouverture de la confér<strong>en</strong>cede révision du traité de non-prolifération nucléaire. Emm<strong>en</strong>ée parles maires d’Hiroshima et Nagasaki, la manifestation demandait l’éliminationdes armes nucléaires mais aussi la fin de la guerre <strong>en</strong> Irak.n Russie : arrêt de la production de plutonium. Actuellem<strong>en</strong>t troisréacteurs produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core du plutonium militaire : deux à Severskdans la région de Tomsk (Sibérie occid<strong>en</strong>tale) et un à Jeleznogorskdans la région de Krasnoïarsk (sud de la Sibérie). Le gouvernem<strong>en</strong>trusse a annoncé, fin février, leur fermeture d’<strong>ici</strong> 2008. Un petit pas pourlimiter la prolifération… car les stocks de plutonium disponibles dans lemonde sont malheureusem<strong>en</strong>t énormes.n Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> pour le désarmem<strong>en</strong>t. Le 10 mars dernier,sout<strong>en</strong>u pas six groupes parlem<strong>en</strong>taires, une motion a été votée réaffirmantque l’objectif de l’Union europé<strong>en</strong>ne est l’élimination complète desarmes nucléaires. Dans un texte repr<strong>en</strong>ant de nombreuses propositionsdes ONG, l’Union europé<strong>en</strong>ne propose de mettre <strong>en</strong> place un processussimilaire à celui qui a conduit à l’interdiction des mines antipersonnel ouau protocole de Kyoto. Le texte est particulièrem<strong>en</strong>t intéressant pour lesantinucléaires car il précise dans son article 2 : «Le parlem<strong>en</strong>t reconnaîtqu’il existe une possibilité technique intrinsèque d’utiliser des installationsnucléaires et des matières fissiles à des fins civiles et militaires».Le «et» est ainsi dans le texte. C’<strong>en</strong> est donc fini du mythe du nucléairecivil et cela veut dire qu’une dénucléarisation des armes doit inclure l’arrêtde toutes les installations nucléaires.Le Parlem<strong>en</strong>t invite les Etats membres àprés<strong>en</strong>ter «un cal<strong>en</strong>drier visant à l’instaurationd’une zone dénucléarisée <strong>en</strong>Europe». Evidemm<strong>en</strong>t, la France refused’<strong>en</strong>gager une telle démarche ! Et bi<strong>en</strong> sûr,nos chers députés n’émett<strong>en</strong>t que des vœuxet n’ont pas de pouvoirs contraignants surle Conseil europé<strong>en</strong>. Donc on peut prédirequ’il ne s’agit que d’un nouveau vœu pieux.(Stop-Essai, avril 2005)n Russie : arrêt de la productionde plutonium. Actuellem<strong>en</strong>t troisréacteurs produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core du plutoniummilitaire : deux à Seversk dans la régionde Tomsk (Sibérie occid<strong>en</strong>tale) et un àJeleznogorsk dans la région deKrasnoïarsk (sud de la Sibérie). Le gouvernem<strong>en</strong>trusse a annoncé, fin février, leurfermeture d’<strong>ici</strong> 2008. Un petit pas pourlimiter la prolifération… car les stocksde plutonium disponibles dans le mondesont malheureusem<strong>en</strong>t énormes.E C O S S EContre lessous-marinsnucléairesCette année, le G8 se réunit <strong>en</strong>Ecosse… pas très loin de la basemilitaire des sous-marinsnucléaires britanniques deFaslane. Les groupes pacifistesqui demand<strong>en</strong>t le désarmem<strong>en</strong>tde ces sous-marins, pour respecterla loi internationale, appell<strong>en</strong>tà de nouvelles actions contre labase le 4 juillet prochain. Aum<strong>en</strong>u : actions de blocage des<strong>en</strong>trées de la base et pour les pluscourageux, baignade <strong>en</strong> zoneinterdite. La coordination mènede courageuses actions de désobéissancedepuis plusieurs annéeset annonce son bilan actuel :2184 arrestations, 497 jugem<strong>en</strong>ts,2154 jours de prison,47 000 € d’am<strong>en</strong>des…n En Ecosse : Trid<strong>en</strong>tPloughshares, 42-46 Bethel St,Norwich NR2 1NR, tél : 084545 88 366.n En France : Union pacifiste,BP 196, 75642 Paris cedex 13,tél : 01 45 86 08 75.Essais nucléairesPolynési<strong>en</strong>sirradiésAprès des années de lutte, lesassociations polynési<strong>en</strong>nes ontobt<strong>en</strong>u du gouvernem<strong>en</strong>t françaisqu’une étude épidémiologique soitfaite sur les conséqu<strong>en</strong>ces sanitairesdes essais nucléaires.L’Inserm et l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t depublier un rapport préliminaire <strong>en</strong>février dernier qui conclut que lesanomalies chromosomiques sonttrois fois plus importantes <strong>en</strong>Polynésie qu’<strong>en</strong> Europe aveccomme conséqu<strong>en</strong>ce un nombreanormal de cancers de la thyroïdeet une multiplication par c<strong>en</strong>t decertains cancers rares du sang. Sice nombre élevé de cancers étaitdéjà connu, les autorités niai<strong>en</strong>tpour le mom<strong>en</strong>t un rapport avecles essais, mais <strong>en</strong> procédant àdes irradiations sur du sang avecdu cobalt 60, les médecins del’étude sont arrivés aux mêmesmodifications chromosomiques etcela a permis d’estimer les dosesreçues par les Polynési<strong>en</strong>s : del’ordre de 200 millisieverts, alorsque la dose annuelle admissibl<strong>en</strong>’est que de 1 millisievert. Ceserait principalem<strong>en</strong>t les 41essais aéri<strong>en</strong>s de 1966 à 1974qui serai<strong>en</strong>t à l’origine de cettehausse des cancers. (Stop Essais,mars 2005)I L E - L O N G U EDeux mortsdans un siloà missilesAfin d’évacuer au mieux le souffle<strong>en</strong> cas d’explosion accid<strong>en</strong>telled’un missile, les couvercles dessilos ne sont pas fixés mais seulem<strong>en</strong>tposés sur une corniche.Pour le stockage des nouveauxmissiles M51, plus longs que lesprécéd<strong>en</strong>ts, un chantier a étéouvert à l’Ile-Longue, faceà Brest (Finistère) pour agrandirdes silos. Le 23 février, deuxouvriers chargés d’<strong>en</strong>lever uncouvercle de silo, ignorant cedétail technique, ont attaquéun couvercle au marteau-piqueurpour percer un trou et y passerH É R A U L TLycée et porte-avionsPaixun câble pour un <strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t pargrue, les vibrations ont provoquéla chute du couvercle de 12 mde haut et la mort des deux personnes.L’armée tue <strong>en</strong> préparantla guerre. (Télégramme de Brest,24 février 2005)C L E R M O N T -F E R R A N DUnionpacifisteL’Union pacifiste de France prés<strong>en</strong>terases activités lors d’uneréunion à l’Université populairede Clermont, le mardi 14 juin à20 h : prés<strong>en</strong>tation d’une vidéosur Louis Lecoin suivi d’un débatavec Marie-Christine Massebœuf.R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : UPC, 3, rueGaulthier-de-Blauzat, 63000Clermont-Ferrand,tél : 04 73 35 88 94.P A R I SSouti<strong>en</strong>à VanunuVanunu Mordechai a fait dix-huitans de prison <strong>en</strong> Israël pour avoirrévélé que son pays fabriquait <strong>en</strong>secret la bombe atomique. Libéréil y a un an, il a demandé à pouvoirquitter Israël mais cela luia été refusé, le gouvernem<strong>en</strong>testimant qu’il pouvait <strong>en</strong>coreavoir des secrets à r<strong>en</strong>drepublics ! Début avril, il s’est vuprolonger son assignation à résid<strong>en</strong>ced’un an. Pour demanderque Vanunu Mordechai puissesortir d’Israël, un rassemblem<strong>en</strong>test organisé le 21 de chaque moisà 18 h devant l’ambassaded’Israël, 3, rue Rabelais, Paris 8 e .R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : Vanunulibre.net.Une charte de jumelage a été signée le 1 er mars <strong>en</strong>tre le lycée professionnelCharles-de-Gaulle àSète et le porte-avions Charlesde-Gaulleafin de «développerl’éducation à la déf<strong>en</strong>se» : lesélèves se verront proposer desvisites à bord et des stages pourdécouvrir les filières professionnellesoffertes par le porteavions.Evidemm<strong>en</strong>t, un modèlede contrat d’embauche est proposéà la sortie. Les plus pauvresrisqu<strong>en</strong>t de se laisser embobiner.(Dépêches de l’éducation,1 er mars 2005)Fausse publ<strong>ici</strong>té pour l’armée de l’air.DRSILENCE N°32433Juin 2005


DRTsunami,crevetteset grandsmagasinsNord/SudLe 26 janvier, un mois après letsunami, Auchan prés<strong>en</strong>te dansses pages de promotion des crevettessurgelées originaire deMalaisie et d’Indonésie. Quelrapport avec le raz-de-marée ?Le World Rainforest Movm<strong>en</strong>tnous le rappelle : «En Thaïlande,premier producteur mondial decrevettes, 80 000 hectares demangroves ont été rasés de 1961à 1993 pour les transformer <strong>en</strong>bassins d’élevage de crevettes».Fin janvier, l’Union mondiale pourla nature (UICN) rappelle dansun communiqué que «les mangroveset autres forêts côtièresont contribué à sauver des vieshumaines (…) Les pays les plustouchés par le tsunami, Indonésie,Sri Lanka, Thaïlande et Inde, fontpartie de ceux où la couvertureforestière a reculé dans les dixdernières années (…) Depuis desannées, les associations de protectionde la nature mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong>garde contre la vulnérabilitéaccrue des rivages et demand<strong>en</strong>tl’arrêt de la destruction desmangroves.Mais il y abeaucoup d’intérêtséconomiques<strong>en</strong> jeu.Les Europé<strong>en</strong>sachèt<strong>en</strong>t desfruits de merà bas prix auxnégociants asiatiques».En janvier,Auchana fait don de100 000 € pour une ant<strong>en</strong>nemédicale sur place, ce qui lui apermis de largem<strong>en</strong>t communiquersur sa générosité. (correspondanceSophie Divry,La Décroissance)MigrationsmédicalesLes métiers de la santé connaissantune désaffection dans lespays occid<strong>en</strong>taux, on assiste àune arrivée de plus <strong>en</strong> plus importantede médecins et d’infirmièresdes pays de l’Est et du Sud.L’<strong>en</strong>trée des dix derniers paysdans l’Union europé<strong>en</strong>ne devraitdonner déjà de larges mouvem<strong>en</strong>tspuisqu’un sondage indiqueque 48% des professionnels desanté hongrois souhait<strong>en</strong>t passerà l’ouest, 49% des Tchèques,35% des Polonais. En Grande-Bretagne, le recrutem<strong>en</strong>t se faitdans les anci<strong>en</strong>nes colonies :30.000 infirmières étrangèrestravaill<strong>en</strong>t déjà chez nos voisins.Aux Etats-Unis, un quart desmédecins et 100 000 infirmièressont étrangères. Ceci a une conséqu<strong>en</strong>cedramatique : les médecinset les infirmières manqu<strong>en</strong>t dansleurs pays d’origine. En Jamaïquepar exemple, de 3000 médecinsdans les années 70, il n’<strong>en</strong> resteaujourd’hui plus qu’un millier. AuGhana, 43% des postes de médecinsne sont pas pourvus, 26% <strong>en</strong>Namibie, 36% au Malawi, 49%au Lesotho… les médecins sontpartis <strong>en</strong> Afrique du Sud où 80%des médecins <strong>en</strong> zones ruralessont des étrangers. Après le pillagedes ressources, le pillage descompét<strong>en</strong>ces. (Alternatives économiques,janvier 2005)Commerceéquitabl<strong>en</strong> Grande distribution et grossearnaque. Le torréfacteur Lobodisa comm<strong>en</strong>cé à v<strong>en</strong>dre du caféd’origine équitable avec le logoMax Havelaar <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te négociéedirectem<strong>en</strong>t avec certains grandsmagasins locaux. Comme celadonnait de bons résultats, lafirme a souhaité passer un accordgénéral de distribution avec lac<strong>en</strong>trale d’achat de ces grandsmagasins pour être prés<strong>en</strong>te partout.Surprise : les c<strong>en</strong>tralesd’achats lui ont alors demandéune «marge arrière» (une remise)de 30 % comme pour les autresproduits. La preuve s’il le fallaitque ces grands magasins commercialis<strong>en</strong>tles produits équitablesuniquem<strong>en</strong>t parce que cela sev<strong>en</strong>d et non par éthique. Un produitsolidaire ne s’achète pas <strong>en</strong>grand magasin.n Basket équitable ? La firmeVeja Fair Trade vi<strong>en</strong>t de lancerune basket dite équitable. Audépart, l’idée est de faire fabriquerces chaussures dans debonnes conditions, au Brésil, dansquatre coopératives, directem<strong>en</strong>tP A R I SAu delà des frontièresDRsur le lieu de production du cotonbio et du caoutchouc nécessairesà sa fabrication. Le caoutchoucest récolté de manière «sauvage»c’est-à-dire sans plantations,directem<strong>en</strong>t dans la forêt. Lessalariés sont payés jusqu’à 65%plus cher que les salaires locaux.Les bénéfices des coopérativesdoiv<strong>en</strong>t servir à des projets d’éducationet de développem<strong>en</strong>tdurable. De ce côté là, c’est effectivem<strong>en</strong>tplus équitable. Parcontre, du côté commercialisation,on peut trouver à redire :lancem<strong>en</strong>t «<strong>en</strong> grandes pompes»le 16 février au Palais de Tokyo,lieu d’exposition d’art contemporain,à Paris. Cela sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d-ilque le commerce équitable estune mode ? Que l’on met deschaussures pour faire de l’art ?Nouvelle née à Paris, la boutique Au delà des frontières propose desproduits issus du «commerce équitable», achetés auprès d’artisansdu Sud via la plate-forme du commerce équitable ou via l’associationMinga. La boutique se veut un lieu d’information sur les problématiquesNord-Sud et dispose pour cela d’un espace d’information où sontorganisées de nombreuses animations et expositions. Au delà des frontières,106, rue Amelot, 75011 Paris, tél : 01 48 06 85 04.CyclamedA supprimer ?inspection générale des affaires sociales,L’ Igas, a demandé <strong>en</strong> février «de mettre finà Cyclamed» suite à une <strong>en</strong>quête m<strong>en</strong>ée depuisseptembre 2004 à la demande du ministère de la Santé. Le rapportconclut que les performances <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales sont médiocres.Repr<strong>en</strong>ant les mêmes argum<strong>en</strong>ts que ceux avancés par le CNIID(voir S!l<strong>en</strong>ce de mars), l’Igas estime que Cyclamed ne répond pasaux obligations de la profession de recycler ses déchets. Cyclamedne récupère <strong>en</strong> effet que 11% des déchets médicam<strong>en</strong>teux et 14 207tonnes part<strong>en</strong>t à l’incinération contre 510 tonnes (35%) effectivem<strong>en</strong>tredistribuées aux pays du Sud.Le côté humanitaire subit égalem<strong>en</strong>t des critiques : l’OMS, la Croix-Rouge et Médecins sans frontières demand<strong>en</strong>t l’arrêt de Cyclamed.Pour eux, le fait que les médicam<strong>en</strong>ts ne comport<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t pasde mode d’emploi dans les langues des pays où ils sont redistribuésa déjà eu comme conséqu<strong>en</strong>ces de mauvaises utilisations. Il y a égalem<strong>en</strong>tdes différ<strong>en</strong>ces au niveau des antibiotiques : certains sont doséspour des personnes qui au Nord ont déjà des formes de résistanceà des virus alors que dans d’autres pays, où cette résistance n’existepas, les doses sont dangereuses. L’OMS préconise que l’on aide à utiliserles médicam<strong>en</strong>ts produits dans le pays plutôt que d’<strong>en</strong> importer.A l’inverse, Cyclamed a le souti<strong>en</strong>, pour le mom<strong>en</strong>t d’ONG commeFrères des hommes, Médecins du monde, l’Ordre de Malte,Pharmaci<strong>en</strong>s sans frontières…que c’est un gadget parfaitem<strong>en</strong>tindisp<strong>en</strong>sable ? La société Vejaannonce qu’<strong>ici</strong>, elle travaille avecune <strong>en</strong>treprise de réinsertion pourle stockage et la distribution deses produits. La v<strong>en</strong>te <strong>en</strong> grandessurfaces ne résout <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> laquestion de l’exploitation <strong>ici</strong> parles réseaux de commercialisation.Véja, tél : 01 40 29 40 80.B O L I V I EContre laprivatisationde l’eauLa commune d’El Alto, dans labanlieue de La Paz, avait confiéla gestion de son eau à la compagnieAgua de Illimani, une filialede la multinationale Suez, ex-Lyonnaise des eaux. Les prix del’eau ont alors comm<strong>en</strong>cé à grimpersans que la qualité soitmeilleure, provoquant un mouvem<strong>en</strong>tde colère de plus <strong>en</strong> plusfort de la part des habitants. Le10 janvier, une grève générale aété très suivie, et la foule a essayéd’<strong>en</strong>vahir le siège de la compagnieprotégée par la police. Legouvernem<strong>en</strong>t bolivi<strong>en</strong> a alorsannoncé la rupture du contratavec la compagnie pour éviter d<strong>en</strong>ouvelles émeutes : c’est de cettecommune populaire que sont parties<strong>en</strong> 2003 les manifestationsayant <strong>en</strong>traîné la chute du gouvernem<strong>en</strong>t.Le gouvernem<strong>en</strong>tdevra verser 70 millions de dollarsà la compagnie pour cetterupture de contrat. (Politis,20 janvier 2005)SILENCE N°324 Juin 200534


EnergiesUne technologiequi tombe pile ?Les ressources fossiles ont beau s’épuiser,la société industrielle a plus d’un tour dansson sac. Et si l’on manquera bi<strong>en</strong>tôt de pétrole,gaz ou charbon, si l’effet de serre bouleversele climat, nul besoin de réduire notreconsommation énergétique car l’échappatoireexiste : la pile à combustible ou la valorisationde l’hydrogène comme source d’énergie.Vo<strong>ici</strong> le nouveau dada des industriels,sci<strong>en</strong>tifiques et politiquesqui prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t répondre une foisde plus par la technologie aux désastresécologiques.Ils s’investiss<strong>en</strong>t donc dans ce secteur“innovant et écologiste” supposé subv<strong>en</strong>irà terme aux besoins énergétiques croissantssans achever la planète. Sous l’appar<strong>en</strong>tebi<strong>en</strong>faisance de ces initiatives, ils’agit <strong>en</strong> fait d’une nouvelle duperie : lapile à combustible, au bilan énergétiqu<strong>en</strong>égatif, représ<strong>en</strong>te avant tout un nouveleldorado pour le milieu industriel et s’inscritdans la fuite <strong>en</strong> avant technologique.Le principe de la pile à combustible ?Faire réagir, dans une structure adaptée (1)de l’hydrogène avec l’oxygène de l’air, cequi produit de l’électr<strong>ici</strong>té. Les prét<strong>en</strong>dusavantages ? L’hydrogène est disponible <strong>en</strong>quantité illimitée. Le seul déchet produitest de l’eau. Pas de CO2. Pas de bruit.Les perspectives ? Des piles à combustiblesont déjà utilisées occasionnellem<strong>en</strong>t(dans les fusées, par l’équipe deJean-Louis Eti<strong>en</strong>ne au pôle Sud, dans desbus à Madrid ou à Turin) mais des produitsgrand public devrai<strong>en</strong>t arriver sur lemarché d’<strong>ici</strong> quelques mois ou années, lesprévisions variant selon les chercheurs.Paxitech, start-up essaimé du CEA-Gr<strong>en</strong>oble, prés<strong>en</strong>te déjà des piles à combustiblespour alim<strong>en</strong>ter des clôturesélectriques, des lampes frontales ou deslecteurs DVD. On <strong>en</strong> parle aussi pourl’équipem<strong>en</strong>t des voitures du futur.“Actuellem<strong>en</strong>t, trois marchés à court termesont susceptibles de s’ouvrir. Ils irai<strong>en</strong>t dupetit portable (400 W à 10 kw) pour leschargeurs de batterie, des groupes électrogènesou <strong>en</strong>core des relais de téléphoniemobile, <strong>en</strong> passant par des transportspublics (de 50 kw à 400 kw) pour arriverdans les applications stationnaires (plus de10 kw) pour les logem<strong>en</strong>ts collectifs et les<strong>en</strong>treprises” (2).Le c<strong>en</strong>tre de développem<strong>en</strong>t le plus<strong>en</strong> vue ? Gr<strong>en</strong>oble “Gr<strong>en</strong>oble, qui vi<strong>en</strong>td’accueillir la Confér<strong>en</strong>ce internationale del’hydrogène, a été choisie comme pôle nationalpour développer la PAC” (3).Comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eston arrivé là ?Le principe de la pile à combustibleest connu depuis 1839, mais son usag<strong>en</strong>’a jamais été développé à cause des obstaclesde miniaturisation et de coûts. C<strong>en</strong>’est qu’à partir des années 1980, devantles premiers constats de la réduction desréserves d’énergies fossiles, que des sci<strong>en</strong>tifiques(d’abord aux Etats-Unis, puis <strong>en</strong>Europe) comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t à voir <strong>en</strong> elle l’énergiedu futur.En France, les recherches rest<strong>en</strong>tconfid<strong>en</strong>tielles jusqu’à la création, <strong>en</strong> juin1999, du réseau Paco. Objectif : “favoriserle couplage sur les technologies de la pile àcombustible <strong>en</strong>tre la recherche publique etles <strong>en</strong>treprises afin d’assurer une réussiteindustrielle”. Pour ce faire, plus de 10 millionsd’euros d’arg<strong>en</strong>t public serai<strong>en</strong>tinvestis chaque année. Ce réseau a aussipour but de “favoriser la création d’<strong>en</strong>treprisesdédiées à la pile à combustible”.D’où la création de cinq structures, dontdeux à Gr<strong>en</strong>oble (Axane et Paxitech).Gr<strong>en</strong>oble éclot, à partir de 1994,comme pôle de développem<strong>en</strong>t de la pileà combustible, grâce au positionnem<strong>en</strong>tde nombreux acteurs : Air Liquide,Schneider Electric, EDF-GDF, CEA-Gr<strong>en</strong>oble, INPG, Institut national polytechniquede Gr<strong>en</strong>oble, qui seront doncrejoints dont :• Axane, implantée à Sass<strong>en</strong>age, a étécréée <strong>en</strong> 2001 par Air Liquide, dont elleest une filiale à 100%. Elle a pour stratégiede développer des petits générateurspour des applications secours. Elleregroupe aujourd’hui tr<strong>en</strong>te salariés et estdirigée par Patrick Saglan.• Paxitech est la “première start-up dudomaine des nouvelles technologies à bénéf<strong>ici</strong>erde la politique d’essaimage du CEA”(4). Crée <strong>en</strong> 2003 et implantée à Claix,elle est dirigée par R<strong>en</strong>aud Musdale.Ces différ<strong>en</strong>ts acteurs permett<strong>en</strong>t àGr<strong>en</strong>oble de s’insérer dans le grand projetDRBus à hydrogène <strong>en</strong> Allemagne.(1) Structure qui doit être composée de deux électrodesséparés par un électrolyte.(2) Dauphiné libéré, 26 décembre 2001.(3) Isère magazine, journal du conseil général.(4) Le CEA, Commissariat à l’énergie atomique est unestructure mixte civile et militaire. Elle est à l’origine dela mise <strong>en</strong> place de la filière nucléaire dite “civile”.SILENCE N°32435Juin 2005


Energieseuropé<strong>en</strong> de développem<strong>en</strong>t de l’hydrogène,Hychain, mêlant des acteurs privés etpublics français (la Métro (5), le conseilgénéral de l’Isère, la région Rhône-Alpes),itali<strong>en</strong>s (Modène), espagnols (Castillà) etallemands (Ruhr et Westphalie). “Il coûte45 millions d’euros, auquel le conseil généralpart<strong>ici</strong>pera à hauteur de 500 000 euros,tout comme la Métro” (6).Paclab et la“culture gr<strong>en</strong>obloise”Fort de ces atouts, le CEA-Gr<strong>en</strong>obledécide de lancer le projet Paclab, le c<strong>en</strong>tred’excell<strong>en</strong>ce europé<strong>en</strong> sur les piles à combustiblepour les transports propres.N’ayant pas <strong>en</strong>core réellem<strong>en</strong>t vu le jour,il a pour ambition de “fédérer les forces derecherche, de développem<strong>en</strong>t technologiqueet de formation au service du déploiem<strong>en</strong>tindustriel des piles”. Il s’appuie sur ce quifonde l’économie gr<strong>en</strong>obloise, à savoir lafameuse liaison recherche-industrie. Aucœur du projet, il y a donc (7) :- La formation : l’INPG, crée ainsi desprogrammes spéciaux et dope son laboratoireélectrochimique.- La recherche et développem<strong>en</strong>t : leLit<strong>en</strong> du CEA (Laboratoire d’innovationspour les technologies des énergies nouvelleset les nanomatériaux) est le principalregroupem<strong>en</strong>t de compét<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>France dans le domaine des nouvellesénergies.- Les acteurs industriels exploitants(EDF, GDF, GEG, Isergie, SMTC, Semitag)ou fournisseurs de technologies (AirLiquide, Axane, Schneider, Paxitech)- Les collectivités locales “qui ontmontré, avec Minatec leur capacité à m<strong>en</strong>erdes grands projets <strong>en</strong> commun”.Outre le secteur industriel, Paclab aaussi un but de communication qui “viserale grand public sans l’adhésion duquel lafilière hydrogène ne pourra pas s’imposer”.On reconnaît <strong>ici</strong> facilem<strong>en</strong>t la “culturegr<strong>en</strong>obloise” dans la conniv<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tresci<strong>en</strong>tifiques, industriels et politiques detous bords pour exploiter ce filon commecela s’est fait pour d’autres (électr<strong>ici</strong>té,chimie, nucléaire, micro, bio ou nanotechnologies)(8).Un bilan écologiqu<strong>en</strong>égatifEn fait, il y a trois raisons de critiquerles investissem<strong>en</strong>ts dans la pile à combustible.Si le fonctionnem<strong>en</strong>t même d’une pileà combustible n’<strong>en</strong>traîne que très peu depollution, l’obt<strong>en</strong>tion d’hydrogène est parcontre très énergivore.Il y a certes pléthore d’hydrogène surnotre planète. Mais cet hydrogène se trouveprincipalem<strong>en</strong>t dans la nature sousforme d’oxyde, (dans l’eau qui nous <strong>en</strong> -toure), ou d’hydrocarbures (qui conti<strong>en</strong> -n<strong>en</strong>t du carbone, de l’hydrogène et plusou moins d’oxygène). Pour disposer d’hydrogène,il faut donc casserles molécules pour ne garderque l’hydrogène. Plusieurssolutions exist<strong>en</strong>t.On peut procéder parélectrolyse de l’eau (9). Leproblème ? cela nécessitede… l’électr<strong>ici</strong>té. Et pasqu’un peu : pour produire 1gd’hydrogène il faut 82,4Watt par heure (Wh). Pourremplacer les 20 millions detonnes d’ess<strong>en</strong>ce et 20 millionsde gazole consomméspar an <strong>en</strong> France, il faudrait1130 millions de milliardsde watts par heure (TWh)alors qu’actuellem<strong>en</strong>t laconsommation d’électr<strong>ici</strong>té est de 450TWh. Il faudrait donc construire 160nouvelles c<strong>en</strong>trales nucléaires (10). Bi<strong>en</strong>qu’il ne soit pas question de substituerL’obt<strong>en</strong>tiond’hydrogèn<strong>en</strong>écessitebeaucoupd’énergie,ce qui annulel’interêtécologiquede la pile àcombustible.totalem<strong>en</strong>t les carburants fossiles pourl’instant, il apparaît que si la pile à combustiblev<strong>en</strong>ait à pr<strong>en</strong>dre de l’importance,il faudrait multiplier le parc de c<strong>en</strong>tralesnucléaires et leurs conséqu<strong>en</strong>ces (dé -chets, risques, cancers…). Il faudrait égalem<strong>en</strong>tréaliser les électrolyseurs pour lesquelsdes problèmes techniques sont<strong>en</strong>core à résoudre, notamm<strong>en</strong>t celui desélectrodes.On peut aussi extraire de l’hydrogènepar décomposition de la molécule d’eaugrâce à un apport de chaleur à haute température.Le problème ? La production decette chaleur à haute température nécessitepour l’instant de brûler des combustiblesfossiles et donc d’émettre des gaz àeffet de serre, ce qu’il faudrait justem<strong>en</strong>téviter.Il y a des méthodes chimiques pour<strong>en</strong> extraire des hydrocarbures. Le problème? Une tonne d’hydrogène fabriquéerejette onze tonnes dedioxyde de carbone ou gazcarbonique (CO2) dans l’atmosphèreet quinze si l’oninclut les résidus. Donc augm<strong>en</strong>tationde l’effet de serreet réchauffem<strong>en</strong>t climatique.L’obt<strong>en</strong>tion d’hydrogène,quelle que soit la méthodeemployée, nécessite doncbeaucoup d’énergie ou provoquedes rejets de CO2, cequi annule l’interêt écologiquede la pile à combustible.En outre, des étudesmontr<strong>en</strong>t que le remplacem<strong>en</strong>tdu pétrole par l’hydrogènereprés<strong>en</strong>terait un danger pour lacouche d’ozone stratosphérique.“Les auteurs d’une étude du JetPropulsion Laboratory et du California(5) Agglomération gr<strong>en</strong>obloise.(6) Dauphiné libéré du 28 février 2005.(7) Les Clefs du CEA, Hiver 2004-2005.(8) Voir Des nanotechnologies et de ce qui va avec,S!l<strong>en</strong>ce n°321.(9) L’électrolyse de l’eau consiste à séparer l’oxygèneet l’hydrogène <strong>en</strong> faisant passer un courant électriquedans de l’eau.(10) Les stocks d’uranium étant limités, il faudraitdévelopper ce que le CEA appelle des réacteurs nu -cléaires de quatrième génération… ce qui pour euxsignifie de nouveaux surgénérateurs. Le CEA, commecertains élus de l’Isère, n’ont toujours pas digéré l’arrêtde Superphénix <strong>en</strong> 1997 au nord du départem<strong>en</strong>t.DRPubl<strong>ici</strong>té parue <strong>en</strong> Suisse pour une voiture à hydrogène.SILENCE N°32436Juin 2005


tion de l’économie. La vie <strong>en</strong> vert facilite lapoursuite des destructions et attribue lescauses à l’irresponsabilité des citoy<strong>en</strong>s.Avec la pile à combustible, le conseilgénéral réussit une fois de plus à se donnerun beau rôle. Ce qui est loin de refléterla réalité de la portée de ses actions.Fuite <strong>en</strong> avanttechnologiqueDRBus à hydrogène au Canada.Institute of Technology suppos<strong>en</strong>t que, vu lesimperfections des technologies de productionet d’acheminem<strong>en</strong>t des gaz légers, il yaurait une déperdition de 10% à 20% del’hydrogène utilisé <strong>en</strong> remplacem<strong>en</strong>t desénergies fossiles. Les quantités d’hydrogèneainsi relâchées dans l’atmosphère représ<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre 60 et 120 millions de tonnes.Selon les auteurs de l’étude publiée par“Sci<strong>en</strong>ce”, de tels apports bouleverserai<strong>en</strong>tles équilibres chimiques des hautes couchesde l’atmosphère, contribuant à une augm<strong>en</strong>tationde la conc<strong>en</strong>tration de la vapeur d’eaustratosphérique et au refroidissem<strong>en</strong>t desplus hautes régions du ciel terrestre. D’oùdes réactions de transformation de composésbromés et chlorés inactifs, <strong>en</strong> moléculesnéfastes pour l’ozone” (11).Ce risque, nuancé par d’autres études,a cep<strong>en</strong>dant de quoi laisser pantois etdubitatif face à l’<strong>en</strong>thousiasme monolithiquedes acteurs investis dans la pile àcombustible.Nouvel eldoradoPour les collectivités locales gr<strong>en</strong>obloises,les prét<strong>en</strong>dus avantages écologiquesne sont qu’un prétexte. Les motivationsréelles sont la création d’emploiset l’image.Leur communication nous le rabâche :l’important dans les investissem<strong>en</strong>ts des collectivitéslocales, ce n’est pas leur bi<strong>en</strong>fondémais leur capacité à créer des emploiset donc à sout<strong>en</strong>ir la croissance. Pour sedonner une image écologique, le conseilgénéral (socialistes et verts) précise :“Le conseil général, <strong>en</strong> accord avec leCEA-Gr<strong>en</strong>oble, a choisi de produire de l’hydrogèneselon des modes de production pro -pres ne faisant pas appel aux énergies fossiles: à partir de la biomasse, bois, déchets(11) Le Monde, 7 mai 2004.(12) Isère magazine.(13) Nicolas Bardi, “Avec Paclab, la région gr<strong>en</strong>obloisepeut viser un rôle de leader dans les piles à combustible”,in Les Clefs du CEA, Hiver 2004-2005.(14) Dauphiné libéré, 11 décembre 2004.(15) Jacques Chirac, in his own words.verts, ou par l’électrolyse de l’eau <strong>en</strong> avaldes c<strong>en</strong>trales hydroélectriques. Deux filièresqui, à terme, souti<strong>en</strong>dront l’activité économiquede notre départem<strong>en</strong>t” (12).Mieux vaudrait utiliser ces énergiesr<strong>en</strong>ouvelables <strong>en</strong> direct plutôt que parl’intermédiaire d’une pile à combustible.De toute manière, ces investissem<strong>en</strong>tsdans une technologie “propre” ne se fontpas dans la simple et noble int<strong>en</strong>tion de“sauver la planète” mais avant tout parceque “les conditions sont réunies pour l’épanouissem<strong>en</strong>td’une initiative dans le domainede l’hydrogène qui fasse de Gr<strong>en</strong>oble lacapitale europé<strong>en</strong>ne de l’énergie” (13).Etre une référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> micro, bio ounano technologies ne suffit pas aux technarques.Gr<strong>en</strong>oble doit viser plus et raflerle rôle de leader aussi dans le secteur del’énergie. Toujours plus d’ingénieurs et dechercheurs, toujours plus d’arg<strong>en</strong>t investi,toujours plus d’autocongratulations sur ledynamisme gr<strong>en</strong>oblois.Avec la pile à combustible commeavec les nanotechnologies, ce qui intéressele techno-gratin ce n’est pas de fairequelque chose d’utile et nécessaire, maisde valorisant. Pour eux, la vraie questionde base est : quelle nombre de retombéesmédiatiques peut-on espérer d’un investissem<strong>en</strong>tdans la pile à combustible ?“Le projet ambitieux, appelé Hychainest aussi et surtout un <strong>en</strong>jeu économiquepour l’agglomération gr<strong>en</strong>obloise. Les élusne s’<strong>en</strong> cach<strong>en</strong>t pas : « Nous voulons réussircette étape d’industrialisation et positionnerl’Isère dans la filière industrielle de l’hydrogèneau niveau europé<strong>en</strong> » précise ainsiSerge Revel” (14).Serge Revel, ard<strong>en</strong>t promoteur de lapile à combustible, est un des trois élusverts au conseil général, vice-présid<strong>en</strong>tchargé du développem<strong>en</strong>t durable, del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et du shéma départem<strong>en</strong>taldes déchets.On voit l’importance de son rôle dansun conseil général, qui comme les autrescollectivités locales, se met aux nouvellesrègles du capitalisme vert. Ainsi le “développem<strong>en</strong>tdurable” légitime la domina-La pile à combustible perpétue la fuite<strong>en</strong> avant technologique, afin d’esquiver leproblème de l’énergie. Le principe de lapile à combustible a beau être relativem<strong>en</strong>tsimple, elle n’est toujours pas commercialiséeà grande échelle car un certainnombre de verrous technologiquessubsist<strong>en</strong>t (miniaturisation, abaissem<strong>en</strong>tdes coûts). Ce qui signifie bi<strong>en</strong> que sonutilisation implique un haut degré detechn<strong>ici</strong>té et de spécialisation dans lasociété. En clair, il est peu probable quel’on puisse réparer soi-même son moteurà pile à combustible et <strong>en</strong>core moinsqu’on puisse aller le recharger <strong>en</strong> hydrogènechez le garagiste du coin. La mise <strong>en</strong>place d’un réseau de distribution d’hydrogèneimplique de nombreux <strong>en</strong>jeux financierset sécuritaires, et nécessite une organisation“industrielle et étatique” de lasociété. Ainsi, la pile à combustible poursuitcette même logique de “recherche etdéveloppem<strong>en</strong>t”, qui ne vise pas à nousdonner plus d’emprise sur nos exist<strong>en</strong>ces,mais au contraire à nous r<strong>en</strong>dre plusdép<strong>en</strong>dants du système techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>.Tout le monde est d’accord : “La planètebrûle” (15). Une question restecep<strong>en</strong>dant : comm<strong>en</strong>t éteindre le feu ?Nombreux sont les pompiers-pyromanesdu développem<strong>en</strong>t durable. Lespromoteurs de la pile à combustible, malgrétous leurs beaux discours, <strong>en</strong> font partie.Car la réalisation de la pile à combustibleet les discours qui l’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t ne t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tqu’à permettre aux gaspillages énergétiquesde se perpétuer.Aucune technologie ne peut résoudredes problèmes politiques. La pile à combustible,qui n’est pas une technologieplus verte qu’une autre, peut tout au plusoffrir un nouveau marché à l’appétit dutechno-gratin. Elle pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> tout cas lechemin opposé à celui d’une nécessairedécroissance.On n’éteint pas un feu <strong>en</strong> lui soufflantdessus. Il faut avant tout chercher à sedébarrasser des inc<strong>en</strong>diaires.Vinc<strong>en</strong>t Peyret nSILENCE N°32437Juin 2005


PolitiquePetite phrase«Le temps est v<strong>en</strong>u de recouvrerla richesse volée et de proclamerque produire de bons alim<strong>en</strong>tsest la forme la plus élevée du donet l’acte le plus révolutionnairequi soit»Vandana Shiva.Ethic <strong>en</strong> tocUn nouveau mouvem<strong>en</strong>t vi<strong>en</strong>tde voir le jour : Ethic commeEntreprises de taille humaineindép<strong>en</strong>dantes et de croissance.Il s’agit d’un groupe de lobby mis<strong>en</strong> place par le patronat pourcontrer la mauvaise image demarque que les médias donnerai<strong>en</strong>tde l’<strong>en</strong>treprise et selonleurs déclarations, de contrerle «désamour du capitalisme» !ExploitationéquitableSoyons réaliste ! le commercepour être équitable ne peut sefaire que dans un contexte libéralde croissance. Le collectif de productionaudiovisuel La Mare auxcanards a réalisé un court métragesur un nouveau concept : l’exploitationéquitable. De manièretrès professionnelle, le reportag<strong>en</strong>ous montre comm<strong>en</strong>t exploiterau mieux les personnes <strong>en</strong> difficulté,comm<strong>en</strong>t se faire de la tunesur les exclus. Si vous avez unrésistances2005FESTIVALINTERNATIONALDE FILMS8 au 17 juillet2005Foix - Ariègewww.cine-resistances.frDRaccès au haut débit sur internet,il est visible <strong>en</strong> allant àhttp://mareauxcanards.ouvaton.org. Sur le même site, égalem<strong>en</strong>tun appel à finances pour laFondation Jérôme Polidor qui sepropose de supprimer le travail :«parce qu’on peut vivre sanstravailler, mais pas sans arg<strong>en</strong>t».Egalem<strong>en</strong>t un film sans titre dontle synopsis est «Une biscottelibertaire t<strong>en</strong>te de s’échapper deson paquet. Mais, à l’heure dupetit-déjeuner, il est parfois diff<strong>ici</strong>lede se libérer de son destinalim<strong>en</strong>taire…». Contact :jerome.polidor@free.fr.ManipulationsmédiatiquesPour éviter de parler des chosesréellem<strong>en</strong>t importantes, <strong>en</strong> politique,on parle de contre-feu :c’est-à-dire que l’on parle d’autrechose. Ainsi, <strong>en</strong> 2003, les troisprincipaux quotidi<strong>en</strong>s (Le Monde,Libération, Le Figaro) ont publié478 articles sur la réforme dela sécurité sociale… et 1284articles sur le port du voile. Levoile aura servi à masquer la plusgrave récession sociale de l’aprèsguerre.(CQFD, 15 mars 2005)A V I G N O NPrivatisationde la cultureLe Festival d’Avignon a unnouveau présid<strong>en</strong>t pour sonconseil d’administration :Louis Schweitzer, actuel PDGde R<strong>en</strong>ault et futur présid<strong>en</strong>t duMedef international… mais aussiadministrateur du musée duLouvre. Les intermitt<strong>en</strong>ts du spectacley voi<strong>en</strong>t une nouvelle dérivevers la privatisation de la cultureet une provocation vis-à-visde la profession.DécroissanceLe programmede la marche6 juin au 3 juilletVo<strong>ici</strong> le programme détailléde la marche pour la décroissancequi partira de Lyon le 6 juinpour aller manifester devant legrand prix de formule 1 à Magny-Cours le 3 juillet. Pour les étapes,les lieux indiqués sont ceux desarrivées le soir. Les * signal<strong>en</strong>tles étapes joignables par le train.n Lundi 6 juin, à 20 h : confér<strong>en</strong>cedébatà Lyon, salle Victor-Hugo,mairie du 6e, 33, rue Bossuet, avecPaul Ariès (politologue, écrivain),Majid Rahnema (diplomate etanci<strong>en</strong> ministre, écrivain), FrançoisSchneider (docteur, chercheur, écologue),Jacques Testard (biologiste,directeur de recherche à l’Inserm).n Mardi 7 juin, à 10 h, départ dela place Antonin-Poncet (Bellecour)<strong>en</strong> direction de Vaugneray (20 km).n Mercredi 8 juin, Bess<strong>en</strong>ay, 14 km.n Jeudi 9 juin, Montrottier, 12 km.n V<strong>en</strong>dredi 10 juin, Violay, 16 km.n Samedi 11 juin, col des Sauvages,15 km.n Dimanche 12 juin, Amplepluis*12 km.n Lundi 13 juin, lac des Sapins,6 km, journée de repos.n Mercredi 15 juin, Saint-Victorsur-Rhins*(Loire), 8 km.n Jeudi 16 juin, Pradines, 14 km.n V<strong>en</strong>dredi 17 juin, Roanne*,12 km.n Samedi 18 juin, confér<strong>en</strong>ce àRoanne.n Dimanche 19 juin, Mably, 8 km.n Lundi 20 juin, Melay, 20 km.n Mardi 21 juin, Avrilly, 16 km.n Mercredi 22 juin, Digoin*, 18 km.n Jeudi 23 juin, Pierrefitte-sur-Loire, 15 km.n V<strong>en</strong>dredi 24 juin, Dompierre-sur-G R E N O B L ESci<strong>en</strong>ce etdespotismeGr<strong>en</strong>oble est une technopoleoù le développem<strong>en</strong>t de nouvellestechnologies se fait dans la conniv<strong>en</strong>cetotale <strong>en</strong>tre sci<strong>en</strong>tifiques,industriels et politiques (voirarticle dans S!l<strong>en</strong>ce n°321). Pourrépondre à la multiplication descritiques <strong>en</strong>vers ce «système» cesderniers mois (voir www.piecesetmaindoeuvre.com),la communautéd’agglomération (la Métro) adécidé d’organiser un grand débatcontradictoire intitulé Sci<strong>en</strong>ce etdémocratie. Il aura lieu les 16 et17 juin prochain, à la Maison dela Culture (4, rue Paul-Claudel),Besbre*, 17 km.n Samedi 25 juin, confér<strong>en</strong>ce àDompierre.n Dimanche 26 juin, Beaulon,11 km.n Lundi 27 juin, Gannay-sur-Loire,16 km.n Mardi 28 juin, Decize*, 17 kmet journée de repos.n Jeudi 30 juin, Fleury-sur-Loire,14 km.n V<strong>en</strong>dredi 1 er juillet, Luth<strong>en</strong>ay,6 km.n Samedi 2 juillet, Magny-Cours(15 km de Nevers*), 14 km.n Dimanche 3 juillet, rassemblem<strong>en</strong>tsur le circuit avec SergeLatouche (professeur de sci<strong>en</strong>ceséconomiques à Paris XI), AlbertJacquard, José Bové…La Décroissance, 11, place Croix-Paquet, 69001 Lyon,tél : 04 72 00 09 82.Institut d’études économiques etsociales pour la décroissance sout<strong>en</strong>able,41, rue des Martyrs-de-Vingré, 42000 Saint-Eti<strong>en</strong>ne,tél : 04 77 41 18 16.<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce «d’anci<strong>en</strong>s ministreset premiers ministres» et de«grandes pointures». Si une critiqueradicale de la société techn<strong>ici</strong><strong>en</strong>nea réussi (et c’est rare)à semer le trouble parmi sespromoteurs, ce débat reflète unevision particulière de la démocratie: les grosses pointures sontprévues pour écraser les oppositionsde simples citoy<strong>en</strong>-ne-s.Que faut-il p<strong>en</strong>ser d’une démocratiequi lance des débats contradictoiresaprès que les grandesdécisions soi<strong>en</strong>t prises et sansqu’il soit <strong>en</strong>visagé de rev<strong>en</strong>ir dessus.Cela rejoint d’autres manifestationsde «démocratie part<strong>ici</strong>pative»(pseudo-consultations,conseils de quartiers) qui serv<strong>en</strong>tavant tout aux décideurs àlégitimer leurs actes.La DécroissanceSILENCE N°324 Juin 200538


DRComplim<strong>en</strong>tsIl paraît que nous avons trop t<strong>en</strong>dance à passer les courriers négatifs.C’est que les positifs, plus nombreux, sont aussi souv<strong>en</strong>t courts.En vo<strong>ici</strong> quelques -uns.• Vo<strong>ici</strong> maint<strong>en</strong>ant six mois que je me régale de vos écrits qui m’ont faitpr<strong>en</strong>dre consci<strong>en</strong>ce de beaucoup de choses et m’ont fait beaucoup avancer.Si seulem<strong>en</strong>t toute le monde s’intéressait à ces sujets ! Etant étudiante, j<strong>en</strong>e pr<strong>en</strong>ds que l’abonnem<strong>en</strong>t petit budget, mais j’aimerais vous aider plusque cela. Je tâcherai donc de faire connaître au maximum votre formidablerevue. Laëtitia Oillic, Morbihan.• J’ai découvert votrerevue grâce au journalLa Décroissance. Je latrouve passionnanteet stimulante. JulietteNicollet, Isère.• Bravo pour votre revuequi est un vrai bol d’oxygèneet une bouffée d’espérance.Clélie et JulioDain Silveira, Paris.• On est <strong>en</strong>chanté decette revue, instructive,positive et tout… Marie-Laure et D<strong>en</strong>is Colinia,Bruxelles.• Fél<strong>ici</strong>tations pour cette revue que j’ai découverte récemm<strong>en</strong>t chez desamis. Bravo <strong>en</strong>core ! Je p<strong>en</strong>se que nous devi<strong>en</strong>drons rapidem<strong>en</strong>t des fidèlesde votre journal. Pascal Thév<strong>en</strong>in, Isère.• Je vous remercie et vous assure de toute ma reconnaissance pour la qualitéde votre revue, si précieuse et indisp<strong>en</strong>sable pour donner des points devue plus “humanistes” quant aux sujets épineux qui régiss<strong>en</strong>t notrePlanète. Maryvonne Montcharmont, Orne.• Nous vous remercions et vous fél<strong>ici</strong>tons pour cette source inouïede réflexions et d’informations. Sandrine Mouthuy, Bruxelles.• Merci et bravo pour votre revue qui fait du bi<strong>en</strong> par où elle passe.Ivan Roux, Isère.J’ai eu pour cadeau un abonnem<strong>en</strong>t qui s’est terminé <strong>en</strong> janvier 2005.J’aimerais donc poursuivre sans interruption. Sil<strong>en</strong>ce m’appr<strong>en</strong>d beaucoupde choses et me permet de sortir de mon sil<strong>en</strong>ce. Grâce à vous, je vi<strong>en</strong>s defaire un jeûne d’une semaine avec Jeûne et randonnées et j’<strong>en</strong> revi<strong>en</strong>s avecun nouveau goût de vivre et de redonner s<strong>en</strong>s à ma vie. Roseline Fél<strong>ici</strong>an,Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce.Transmettre une adresseJ’ai beaucoup apprécié la lettre d’Hélène Lardon, page 42 du n°322.J’aimerais le lui communiquer ainsi que lui demander un r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t.Pourriez-vous me transmettre ses coordonnées ?Stéphane Marcos n28, rue de l’Arg<strong>en</strong>t,22000 Saint-Brieuc.Le témoignage d’Hélène Lardon, dans le n°322, m’a beaucoup intéresséeet j’aurais aimé pouvoir le lire <strong>en</strong> <strong>en</strong>tier. J’ai essayé, sans succès, de trouverses coordonnées sur minitel. Pourriez-vous év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t me transmettrela totalité de son courrier ou alors lui communiquer ma demande et monadresse.Nathalie Mlekuz n43, rue du Caire, 75002 Paris.Sil<strong>en</strong>ce : nous ne communiquons pas les adresses des abonné-e-s.Nous cherchons un système pour favoriser ces échanges,mais c’est délicat.Déc<strong>en</strong>trem<strong>en</strong>tL’homme aime à se croire le c<strong>en</strong>tre du monde, voire de l’univers, et il fondesa vie comme tel. Malgré que l’on sache que la Terre tourne autour duSoleil, il n’<strong>en</strong> a pas pour autant modifier son vocabulaire : ainsi “le soleilse lève”, “le soleil se couche”.Nous changerions certainem<strong>en</strong>t de comportem<strong>en</strong>t avec la nature si l’hommecessait ce g<strong>en</strong>re de messages. (…) L’homme serait bi<strong>en</strong> plus humbledevant la nature et bi<strong>en</strong> plus respectueux <strong>en</strong> s’imaginant la tête <strong>en</strong> bas,tournant autour du Soleil.Courrier(…) Et nous répétons à notre tour bêtem<strong>en</strong>t aux <strong>en</strong>fants “vi<strong>en</strong>s voir lecoucher du Soleil”. Cette simple contemplation naïve et innoc<strong>en</strong>te nousplace au c<strong>en</strong>tre d’une fausse consci<strong>en</strong>ce, dans un paysage erroné.(…) Qu’<strong>en</strong> est-il dans d’autres cultures, comme les animistes, par exemple,qui sembl<strong>en</strong>t plus “écolos” que le plus <strong>en</strong>gagé des Verts ?Sylvie Nowak nArdèche.Max Havelaarnous mène <strong>en</strong> bateauMax Havelaar se prés<strong>en</strong>te comme l’unique fournisseur de produitséquitables. Faites un tour sur leur site, c’est assez édifiant. A titred’exemple, on y trouve le chiffre d’affaires du commerce équitable<strong>en</strong> France et, oh surprise, il s’agit du même chiffre d’affairesque les seuls produits Max Havelaar !Ils essai<strong>en</strong>t de nous faire croire que les petits producteurs du Sud ne peuv<strong>en</strong>tvivre sans nous fournir des jus de bananes. Ce sont des raisonnem<strong>en</strong>tsqui n’ont ri<strong>en</strong> à <strong>en</strong>vier à la p<strong>en</strong>sée globalisée actuelle. En opposant sonnom sur un joujou flottant à 500 000 €, Max rejoint le camarade révolutionnaireEdouard (Leclerc) au club de ceux qui trouv<strong>en</strong>t que tout est bonpour v<strong>en</strong>dre plus. Mais au fait pourquoi un bateau Max Havelaar ?Victor Ferreira, le directeur de Max Havelaar France a “vite compris quelformidable outil de s<strong>en</strong>sibilisation représ<strong>en</strong>tait le V<strong>en</strong>dée Globe pour lapromotion du commerce équitable <strong>en</strong> France”. C’est évid<strong>en</strong>t que le MaxHavelaar perdu au milieu de Bonduelle, Véolia ou autre Hugo Boss affichesa différ<strong>en</strong>ce. Max Havelaar, une nouvelle marque de jambon se demandera-t-on? C’est évidemm<strong>en</strong>t que le consommateur lambda (puisqu’on n’estplus des humains, mais des consommateurs) déjà quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t asserviau culte des marques et produits, ne va pas faire l’amalgame <strong>en</strong>tre MaxHavelaar et les autres.Mais Max Havelaar est rusé, il vous rétorquera n’avoir ri<strong>en</strong> déboursé, secont<strong>en</strong>tant de demander de l’arg<strong>en</strong>t à d’autres, malin, non ? Le bricolagefait que Max Havelaar <strong>en</strong>c<strong>en</strong>se Best Western “première marque d’hôtelleriemondiale qui constitue <strong>en</strong> France avec 230 établissem<strong>en</strong>ts l’un despremiers réseaux d’hôtellerie trois et quatre étoiles”.Ça tourne au pathétiquem<strong>en</strong>t cynique.Je vois le topo : tranquillem<strong>en</strong>t installé dans votre transat un verre de jusd’ananas équitable dans la main au bord de la piscine de votre hôtel BestWestern préféré, vous vous imaginez que vous aussi un jour vous traverserezles océans grâce à ce g<strong>en</strong>til label qui aide les pauvres là-bas, sponsoriseles marins d’<strong>ici</strong> et qui <strong>en</strong> plus vous offre une bonne consci<strong>en</strong>ce à peu defrais, tellem<strong>en</strong>t bonne d’ailleurs que c’est promis vous n’omettrez pasde mettre une pleine cargaison de jus de fruits équitable labellisé MaxHavelaar dans le coffre de votre 4x4 <strong>en</strong> partant.C’est sans doute mieux pour Best Western de s’acheter une bonneconsci<strong>en</strong>ce <strong>ici</strong> à peu de frais, <strong>en</strong> “sponsorisant” Max Havelaar plutôt quede faire quelque chose pour sa main-d’œuvre exploitée : la chaîne est prés<strong>en</strong>te<strong>en</strong> Amérique c<strong>en</strong>trale et du Sud, <strong>en</strong> Afrique, <strong>en</strong> Asie… où noussavons tous que salaire minimum et sécurité sociale ont la même réalitépour les populations locales que les vagues du cap Horn pour nous :on sait que ça existe, mais on ne les a jamais vues !Autre sponsor de Max Havelaar : Opel. Comme quoi pour Max Havelaarles valeurs de l’industrie automobile s’accord<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t avec cellesdu commerce équitable. Il serait peut-être temps pour eux de quitter lesmers du Sud pour s’amarrer à la réalité du contexte économique actuel.(…) Dis Victor, je rêve de faire de la F1. Tu me trouves un demi-milliond’euros et je colle l’autocollant de ton asso sur ma voiture. Tu vas voir,<strong>en</strong> terme de retombées (puisqu’il n’y a que ça qui semble t’intéresser !ça va être mieux que la voile puisque c’est évid<strong>en</strong>t que les g<strong>en</strong>s préfèr<strong>en</strong>tles bagnoles !Marion Brodeau nIsère.Développem<strong>en</strong>t personnel (1)Circuit de l’arg<strong>en</strong>t contre recherche personnelle. Perversion du systèmeet des pratiques. Je voudrais r<strong>en</strong>trer dans le sujet au travers de ma propreexpéri<strong>en</strong>ce. Enfant, j’ai pratiqué le judo, adulte, l’aïkido et le taï ji quan.L’aïkido par exemple, <strong>en</strong>seigne respect et tolérance. C’est un art martialbasé uniquem<strong>en</strong>t sur la déf<strong>en</strong>se. L’organisation est simple, c’est le plusanci<strong>en</strong> et le plus qualifié du groupe qui dirige le cours, l’<strong>en</strong>seignant peutainsi changer à chaque cours suivant la prés<strong>en</strong>ce et la disponibilitéde chacun.SILENCE N°324 Juin 200539


CourrierLe taï ji quan est un art martial ; son intérêt, de par son origine,doit s’évaluer dans trois directions :- son aspect martial qui est fondam<strong>en</strong>tal dans la mesure où le tai ji quanconstitue une des grandes origines des techniques de combat à mains nues.- son rapport à la médecine chinoise à laquelle il apparti<strong>en</strong>t de plein droit.Pour cette médecine globale, la santé n’est jamais un acquis définitif etelle dép<strong>en</strong>d de notre attitude juste (plans physique et émotionnel non dissociés)avec notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. La rigueur, l’opiniâtreté et la régularitéde la pratique sont nécessaires.- son rapport avec le taoïsme : son li<strong>en</strong> à cette spiritualité chinoise estindiscutable.Il ne s’agit pas <strong>ici</strong> seulem<strong>en</strong>t de bi<strong>en</strong> faire, de bi<strong>en</strong> vivre sa séance d’exercicespuis de faire n’importe quoi et n’importe comm<strong>en</strong>t, dans le quotidi<strong>en</strong>.Le taï ji qua, l’aïkido ne sont que des arts martiaux, ceux qui cherch<strong>en</strong>td’emblée autre chose se tromp<strong>en</strong>t de chemin.L’ambiguïté avec le taï ji quan vi<strong>en</strong>t du fait de la l<strong>en</strong>teur du mouvem<strong>en</strong>t.C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’est souv<strong>en</strong>t pas pointé, à tort, comme unart martial. Si tel est le cas, c’est qu’il est souv<strong>en</strong>t montré <strong>en</strong> Occid<strong>en</strong>t pardes médiocres professeurs <strong>en</strong> manque de compét<strong>en</strong>ces et plutôt attirés parleur souci de r<strong>en</strong>tabilité. J’ai bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t vu, <strong>en</strong> France, des pratiques bi<strong>en</strong>étranges qui consistai<strong>en</strong>t plutôt à singer des mouvem<strong>en</strong>ts empruntés au taïji quan qu’à une réelle pratique (on peut <strong>en</strong> dire autant du qi gong, duyoga et sûrem<strong>en</strong>t de bi<strong>en</strong> d’autres).De quelles compét<strong>en</strong>ces parle-t-on alors ? De celle d’un gourou qui déti<strong>en</strong>tle savoir et par qui tout doit passer (à quelles fins ?) ou de celles d’un vraiprofesseur guidé par l’unique souci de faire progresser ses élèves.En abordant la r<strong>en</strong>tabilité, on quitte ce domaine pour passer dans unejungle sans éthique basée sur le profit. Tout s’achète, tout se v<strong>en</strong>d. Il s’agitalors d’organiser des stages très onéreux suivant le principe : ce qui estcher est bi<strong>en</strong>. Une fois le cli<strong>en</strong>t accroché, faire miroiter par exemple unfutur titre d’<strong>en</strong>seignant, classique. Enseigner pour quoi faire ? Pour récupérerl’arg<strong>en</strong>t investi. Le cli<strong>en</strong>t au départ bi<strong>en</strong> int<strong>en</strong>tionné se retrouvepeut-être malgré lui bi<strong>en</strong> loin de ses aspirations initiales…Ces pratiques sont très dommageables pour les formateurs compét<strong>en</strong>ts.Méfiance, nous sommes peut-être le cli<strong>en</strong>t idéal !Dans ces domaines, il s’agit surtout de ne pas perdre l’objectif initial :mieux se connaître soi-même pour mieux vivre avec les autres et surtoutpas pour mieux profiter, dominer ou asservir autrui.La pratique alternative ne pourrait-elle pas consister se passer absolum<strong>en</strong>tde l’arg<strong>en</strong>t ? Le maître appr<strong>en</strong>d autant de son élève que l’élève de sonmaître. Juste partager, échanger et transmettre.Pierre Amet nAlpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ceDéveloppem<strong>en</strong>t personnel (2)En réponse à l’article de Flor<strong>en</strong>ce Nawratil dans le numéro 321,j’aimerais rappeler les analyses d’Yvan Illich dans La némésis médicale.Il me semble que sous couvert de dénonciation de techniques servant soidisantun “système néo-libéral” se cache <strong>en</strong> fait une apologie aveugled’un système traditionnel occid<strong>en</strong>tal de santé dont le caractère néo-libéralet iatrogène (qui crée ses propres maladies) était déjà dénoncépar Illich <strong>en</strong> 1974.L’auteure ne s’<strong>en</strong> cache pas <strong>en</strong> débutant par “… les méthodes traditionnellesremboursées <strong>en</strong> partie par la sécurité sociale et <strong>en</strong> principe dénuéesde toute manipulation, des méthodes du développem<strong>en</strong>t personnel beaucoupmoins fiables”. A peu près tous les mots de cette phrase peuv<strong>en</strong>têtre discutés !D’emblée, ce qui saute aux yeux, c’est le crédit donné à la reconnaissancedes organismes du pouvoir. Ainsi être remboursé par la sécu serait uncritère d’eff<strong>ici</strong><strong>en</strong>ce et de probité. Je l’<strong>en</strong>courage à lire le livre d’Ivan Illichqui démontre, chiffres à l’appui (ce qui ne semble pas le cas de la thèsecitée de Michel Lacroix) que la validation par un Etat de telle ou telletechnique de santé dép<strong>en</strong>d plus des intérêts croisés de différ<strong>en</strong>ts acteurs,principalem<strong>en</strong>t économiques, plus que l’intérêt de l’individu. Quant àla fiabilité de telle ou telle approche, Illich définit le terme de “iatrogénésemédicale” mettant <strong>en</strong> lumière la morbidité croissante de l’acte médical.Il débute ainsi son étude : “l’infirmité, l’impuissance, l’angoisse et la maladie<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drées par les soins professionnels dans leur <strong>en</strong>semble constitu<strong>en</strong>tl’épidémie la plus importante qui soit et cep<strong>en</strong>dant la moins reconnue”.La thèse déf<strong>en</strong>due par l’auteure s’appuie alors de manière récurante surdes amalgames, des généralisations rapides pour ne pas dire un manichéismepuéril.Ainsi, “les méthodes de l’affirmation de soi s’inscriv<strong>en</strong>t dans les nouvellespratiques de managem<strong>en</strong>t”. Inversion de causalité. La fin de toutes cesDRt<strong>en</strong>tatives n’est quand même pas dans les visées du managem<strong>en</strong>t. Qu’il <strong>en</strong>utilise certaines, admettons, mais l’outil est neutre, l’int<strong>en</strong>tion certainem<strong>en</strong>tpas.L’auteure mélangeant un peu tout, met dans un même panier psychanalyseet lutte des pouvoirs <strong>en</strong>tre des individus <strong>en</strong>core aux prises avec leurs frustrations,leurs manques ou leur immaturité.Il me semble au contraire que toutes ces techniques représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t unechance salutaire. Toute t<strong>en</strong>tative d’action profonde sur la société n’est-ellepas <strong>en</strong>richie par des personnalités pleines, au clair avec leurs frustrations,et ne rejouant pas sans cesse avec le même psychodrame ?Cela éviterait les altercations stériles, la viol<strong>en</strong>ce “contre-productive” et ledialogue de sourds.Ainsi, <strong>en</strong> déf<strong>en</strong>dant un système de soins “traditionnel”, toute cette thèsedéf<strong>en</strong>d <strong>en</strong> fait un ordre établi qui pour perdurer désire des individus aliénésà un monopole médical qui “colonise la vie quotidi<strong>en</strong>ne et aliène lesmoy<strong>en</strong>s de soins” (Illich). En fait, <strong>en</strong>core et toujours des consommateurset non des acteurs. (…)Thierry Casasnovas nLe Pain de Sucre, 66200 Montescot.Développem<strong>en</strong>t personnel (3)Il est temps de se questionner sur le développem<strong>en</strong>t personnel, vastemarché, signe des temps, réponse tant au mal-être qu’à une quête de s<strong>en</strong>sde nos vies souv<strong>en</strong>t sans idéal. Votre numéro de mars 2005 (n°321)a donc ret<strong>en</strong>u toute mon att<strong>en</strong>tion. Mais je ne peux laisser sans réponseles deux articles. Tant d’ignorance et de parti-pris exprimé ne peuv<strong>en</strong>trester sans complém<strong>en</strong>t d’informations (…).[Je vais] t<strong>en</strong>ter d’apporter quelques informations sur ce champ de la“psy”, vaste source de tant d’abus, il est vrai, manne pour les charlatans<strong>en</strong> quête de pouvoir sur l’autre, faute souv<strong>en</strong>t de clarté vis-à-vis d’euxmêmes.Discernem<strong>en</strong>t est dans ce domaine un mot ess<strong>en</strong>tiel. Et lesvocables utilisés, forts divers, doiv<strong>en</strong>t nous aider à ne pas amalgamer dansl’indiffér<strong>en</strong>cié des pratiques diverses (écoute anonyme, psychologieclinique, psychanalyse, coaching, développem<strong>en</strong>t personnel, etc.).D’où parle-t-on, de quelle expéri<strong>en</strong>ce, formation, recul personnel se donnet-onles moy<strong>en</strong>s pour évoquer un tel sujet ?(…) Pour ma part, je fus infirmière psychiatrique p<strong>en</strong>dant <strong>en</strong>viron vingtans, et aujourd’hui je suis psychologue clin<strong>ici</strong><strong>en</strong>ne, exerçant mon activité<strong>en</strong> profession libérale. Je continue à me former à la psychanalyse d’ori<strong>en</strong>tationlacani<strong>en</strong>ne. Voilà d’où je m’autorise à compléter vos informations.Le premier article respire le manque de discernem<strong>en</strong>t, et l’oppositionsociologie/psychologie qui y est faite met <strong>en</strong> lumière un manque réel d’intégration,un manque de consci<strong>en</strong>ce. Chacun chemine à son rythme, certes,mais il est important d’ouvrir son point de vue pour percevoir que individuelou collectif ne s’oppos<strong>en</strong>t pas mais sont des voies différ<strong>en</strong>tes et complém<strong>en</strong>taires.Quant au deuxième article, soit il date, soit il manque sérieusem<strong>en</strong>t d’informations,notamm<strong>en</strong>t dans le registre de la formation. En effet, 2004 futune année de lutte dans le champ “psy” m<strong>en</strong>ée par des psychanalystes,soucieux de se faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre face à un projet de réglem<strong>en</strong>tation. Souscouvert de protection des usagers, l’am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t Accoyer visait à codifierles pratiques de psychothérapies afin de traquer et pénaliser les dérivessectaires et autres “gourous” avides de pouvoir et de remplir leur tirelire.Une loi fut votée <strong>en</strong> juin 2004 qui réglem<strong>en</strong>te le titre de psychothérapeuteet le soumet à des conditions de formations strictes, notamm<strong>en</strong>t dans lacapacité des dits psychothérapeutes de reconnaître des pathologies m<strong>en</strong>taleset de les diagnostiquer.Nous sommes loin du champ du développem<strong>en</strong>t personnel et autres outilsde “coaching”, de mieux-être ou de communication, parfois il est vrai misSILENCE N°32440Juin 2005


au service non pas de l’être mais d’une société <strong>en</strong> mal de repère et d’idéal,de patrons soucieux de tirer un maximum de profit de leur personnel.Discernem<strong>en</strong>t donc indisp<strong>en</strong>sable et information des usagers pour sout<strong>en</strong>irleur choix.Ce que je sais après quelque 30 ans à côtoyer des malades psychiques, plusou moins invalidés par leur souffrance, à me former <strong>en</strong>core et toujours,c’est-à-dire questionner sans répit mes bases théoriques, mais aussi à<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre pour moi-même diverses thérapies et formations complém<strong>en</strong>taires; et à lire, relire, étudier, me soumettre au regard de mes pairs dansma pratique ; ce que je sais donc, c’est que je ne sais pas grand chose surle psychisme humain, si vaste et mystérieux !(…) Je sais qu’il faut des années pour prét<strong>en</strong>dre accompagner autrui <strong>en</strong>tant que psychologue ou psychanalyste et que ce n’est pas la même éthiquequi souti<strong>en</strong>t ces pratiques que l’improvisation de transmission de quelquesoutils, conseils, prêt à p<strong>en</strong>ser <strong>en</strong> quelques stages ou week-<strong>en</strong>d !Je sais qu’il est de notre éthique d’avoir travaillé les questions du rapportde pouvoir sur l’autre, de notre désir d’aider (…) Il ne s’agit nullem<strong>en</strong>t de“diriger” les âmes ou les êtres, mais de les accompagner à travers leursouffrance, leurs symptômes parfois très invalidants, de les sout<strong>en</strong>ir dansleur cheminem<strong>en</strong>t intérieur pour retrouver, trouver leur désir propre <strong>en</strong>fouisous les désirs et conditionnem<strong>en</strong>ts divers, dont ceux de la société et de sa“normose” ambiante.L’individu n’est pas à opposer au groupe social. La démarche du psychothérapeuteou de psychanalyse est bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>te du développem<strong>en</strong>t personnel,et cela n’exclut <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> que chacun pr<strong>en</strong>ne sa part d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tlà où il se s<strong>en</strong>t appelé dans le champ social, associatif, politique, etc.,s’il le désire et quand son énergie de vie retrouve son élan.A chacun de choisir la ou les voies où œuvrer pour changer le monde !Je sais pour l’avoir expérim<strong>en</strong>té (…) que ce “travail sur soi” a aussi euun impact dans notre rapport aux autres et au monde égalem<strong>en</strong>t.L’individu est un être de relations et le changem<strong>en</strong>t qu’il opère surlui-même trouve nécessairem<strong>en</strong>t écho dans la société où il vit !Nous pouvons vouloir changer le monde par des grandes luttes, des rev<strong>en</strong>dications,des actions collectives… Nous pouvons aussi changer le monde<strong>en</strong> se changeant soi-même. Soyez les changem<strong>en</strong>ts que vous voulez voirdans le monde disait Gandhi.Cela est valable aussi pour d’autres champs que celui abordé dans cesarticles et je p<strong>en</strong>se à l’écologie, thème cher aux lecteurs de S!l<strong>en</strong>ce.On peut ainsi manger bio par peur, suite à la crise de la vache follepar exemple… on mange alors bio pour soi et son petit nombril.C’est un temps, un premier pas souv<strong>en</strong>t. Ce devrait être un passage.Encore faut-il des “passeurs” pour éduquer, nous informer, nous aiderà ouvrir notre esprit, à mieux compr<strong>en</strong>dre les mécanismes de l’agriculture,des industries agro-alim<strong>en</strong>taires… Alors ce choix devi<strong>en</strong>t souci du collectif,acte militant autant qu’individuel. Et l’on se s<strong>en</strong>t à travers ce choixacteur d’un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t plus vaste, qui touche le monde et peut mêmerejoindre la solidarité nord-sud — chère à un de mes amis et éveilleurssur le chemin, Pierre Rabhi — s’il s’accompagne au fil des jours dedécroissance, de moindre consommation, d’écologie au quotidi<strong>en</strong>,de consci<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> acte dans nos relations, etc. (…).Marie-Dominique Burgaud nLoire-Atlantique.Développem<strong>en</strong>t personnel (4)Chère Flor<strong>en</strong>ce Nawratil, as-tu déjà fait un travail sur toi-même ?Il y a un temps pour tout : se plaindre est nécessaire… au début !Mais il y a bi<strong>en</strong> un mom<strong>en</strong>t où il faut savoir s’arrêter, observer, pour <strong>en</strong>finse mettre <strong>en</strong> route et construire la société que l’on veut. Accuser toujoursl’autre n’est pas constructif.Aussi lorsqu’un thérapeute interrompt la plainte d’un pati<strong>en</strong>t pour lui direde comm<strong>en</strong>cer ses phrases par “je”, pourquoi y voir une attaque ou unealiénation ? Alors qu’il est tout simplem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> train de lui remettre <strong>en</strong>treles mains son propre pouvoir ! Ce qui n’empêche <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> la possibilité devoir la réalité d’une injustice si elle existe réellem<strong>en</strong>t, au contraire :la personne appr<strong>en</strong>d à émettre son propre jugem<strong>en</strong>t, à faire la part deschoses, débarrassée si possible d’émotions parfois fort aveuglantes !Je fais un travail sur moi-même depuis sept ans et n’ai vraim<strong>en</strong>t pasl’impression que mon intellig<strong>en</strong>ce et ma liberté de p<strong>en</strong>ser ai<strong>en</strong>t étéatteintes ; au contraire, puisque me voilà <strong>en</strong> train de lire S!l<strong>en</strong>ce…à moins que cette revue n’essaie de modeler ses lecteurs ?Nelly Dupuis nSeine-Saint-D<strong>en</strong>is.Développem<strong>en</strong>t personnel (5)DRCourrierLes deux articles conjoints de Flor<strong>en</strong>ce Nawratil et de Flor<strong>en</strong>ce de Lunam’ont donné beaucoup à réfléchir, eu égard à ma propre expéri<strong>en</strong>ce. J’aiété, à partir de 1973, diagnostiqué “sclérosé <strong>en</strong> plaques”. J’ai suivi lesvoies traditionnelles de la médecine, pour m’apercevoir assez rapidem<strong>en</strong>tqu’elle ne m’offrait ri<strong>en</strong> d’autre que le réconfort d’une prét<strong>en</strong>due horriblefatalité. Puis j’ai <strong>en</strong>trepris une psychothérapie avec un psychothérapeutebio-énergét<strong>ici</strong><strong>en</strong> et j’ai réussi à sortir de ce processus grâce à ce travail,j’y revi<strong>en</strong>drai. Mais je réagirai d’abord aux deux articles.Celui de Flor<strong>en</strong>ce Nawratil m’a surpris et je fus étonné de trouver un tellangage et de telles analyses dans Sil<strong>en</strong>ce. Souv<strong>en</strong>t justes, mais pour arriverà des conclusions tellem<strong>en</strong>t réductrices ! (…) J’ai p<strong>en</strong>sé : “faut-il quecette personne n’ait qu’une expéri<strong>en</strong>ce partielle de ce que peuv<strong>en</strong>t être cesapproches, à moins qu’elle n’<strong>en</strong> ait eues que de malheureuses, que ce soitpersonnellem<strong>en</strong>t ou par personnes interposées !”. Je me suis dit qu’elledevait être heureuse du fameux am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t Accoyer qui est v<strong>en</strong>u mettrede l’ordre dans la jungle <strong>en</strong> distinguant les bons et les mauvais… Le thérapeuteavec lequel j’ai fait mon propre chemin qui m’a conduit hors dela sclérose <strong>en</strong> plaque est sculpteur et ne possédait qu’un seul diplôme…d’apiculteur ! L’approche de Flor<strong>en</strong>ce Nawratil laisse <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre que depuisles années quatre-vingt, le “paradigme” ayant changé, “psychothérapiessérieuses” et “développem<strong>en</strong>t personnel” ne sont guère différ<strong>en</strong>ciables,si ce n’est que les premières sont susceptibles d’être plus ou moins remboursées— gage de sérieux ? — alors que pour les secondes, il faut payer.(…) Le développem<strong>en</strong>t personnel ne vaudrait que par sa capacité “adaptogène”et [son seul objectif] ne serait plus qu’une espèce de formatage desindividus ? Le développem<strong>en</strong>t “marketing” du mieux-être a-t-il quelquechose à voir avec une véritable évolution personnelle ?Quand je repris le journal pour lire l’article de Flor<strong>en</strong>ce de Luna, j’ai cruavoir le p<strong>en</strong>dant janussi<strong>en</strong> du premier ! Là aussi, un langage et des analysessouv<strong>en</strong>t justes et qui me convi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t mieux que ceux de l’autreFlor<strong>en</strong>ce. J’y relève une phrase qui me semble très importante : “car ils’agit d’une bataille à gagner sur notre vision de l’humain et de son épanouissem<strong>en</strong>t”.Néanmoins, elle me semble <strong>en</strong>trer elle aussi dans les mêmesdifficultés lorsqu’elle réclame “une loi acceptant de reconnaître les bi<strong>en</strong>faitsde certaines techniques issues d’écoles sérieuses avec des <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tstrès pointus et spécialisés (…) avec le statut égal au niveaudes remboursem<strong>en</strong>ts”. J’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ds qu’elle réclame, avec d’autres, qu’onreconnaisse que ces techniques peuv<strong>en</strong>t nous guérir de maladies avecune garantie au moins égale à celles de la médecine la plus off<strong>ici</strong>elle…Quel rêve décevant !Finalem<strong>en</strong>t, son approche diffère-t-elle vraim<strong>en</strong>t de celle de Flor<strong>en</strong>ceNawratil ? Flor<strong>en</strong>ce de Luna semble regretter que l’”on” (par exemplel’Etat) ne reconnaisse pas certains types de soins “pointus” (…) alors queFlor<strong>en</strong>ce Nawratil regretterait que certains types de “recherches sur soi”ne soi<strong>en</strong>t pas contrôlés et pat<strong>en</strong>tés par un Etat qui saurait tout et garantiraitleur efficacité. Quel est alors le rôle de la personne ?SILENCE N°32441Juin 2005


Courrier[Pour sortir de la sclérose <strong>en</strong> plaques, il m’a fallu] sortir de ce queje croyais être le cadre des données de mon problème (…) j’ai dû sortirdu processus pathologique dans lequel je m’<strong>en</strong>fermais. Ces données étai<strong>en</strong>tsimples : tu es atteint d’une maladie dont on ne sait pas trop ce qu’elle estsi ce n’est qu’elle est fichtrem<strong>en</strong>t invalidante et que nous médecins nesavons pas soigner. Ces données étai<strong>en</strong>t inscrites dans un cadre.Sans sortir de ce cadre, impossible d’inv<strong>en</strong>ter une solution. C’est <strong>en</strong> sortantde ce cadre qui m’était imposé, par la médecine certes, mais aussi par lescroyances que je portais <strong>en</strong> moi et que port(ai)<strong>en</strong>t les humains qui m’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t(…) que j’ai pu changer les données du problème dans lequelje vivais et sortir de la sclérose <strong>en</strong> plaques. Je ne dis pas qu’il fautconstamm<strong>en</strong>t sortir du cadre, mais il est parfois indisp<strong>en</strong>sableet nécessaire de le faire.J’ai retiré de ce cheminem<strong>en</strong>t qui a duré dix années d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t int<strong>en</strong>separsemées de poussées parfois très fortes, une compréh<strong>en</strong>sion de la santéet de la maladie qui diffère considérablem<strong>en</strong>t de l’idéologie régnante,quand bi<strong>en</strong> même elle relève de “médecines parallèles”. (…)J’ai écrit un petit texte d’une cinquantaine de pages, dans lequel j’exposeles points forts qui ont marqué mon évolution, pourquoi cela a fonctionnépour moi et pourquoi cela pourrait fonctionner pour d’autres. [Modifierles valeurs] ne peut se faire que l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gagnant les consci<strong>en</strong>ces uneà une. Connaissez-vous l’histoire du c<strong>en</strong>tième singe de K<strong>en</strong> Keyes (Visionbooks, K<strong>en</strong>tucky) ? (…) Quand une connaissance atteint un certainnombre d’individus, c’est brusquem<strong>en</strong>t les connaissances de l’<strong>en</strong>sembledes individus qui sont changées (…).Dominique Auger nNord.Développem<strong>en</strong>t personnel (6)J’ai lu avec intérêt “idéologie déguisée <strong>en</strong> bi<strong>en</strong>-être” dans le n°321de S!l<strong>en</strong>ce. Il n’y a pas de doute qu’il existe bi<strong>en</strong> des animateurs dans ledéveloppem<strong>en</strong>t personnel qui se caractéris<strong>en</strong>t par des pratiques peu scrupuleuseset peu rigoureuses <strong>en</strong> termes sci<strong>en</strong>tifiques (<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t baséessur l’affirmation de certitudes non-vérifiables) et qui, de plus, véhicul<strong>en</strong>t(voire inculqu<strong>en</strong>t consciemm<strong>en</strong>t ou inconsciemm<strong>en</strong>t des idéologies de soumissionet de résignation à la p<strong>en</strong>sée néo-libérale dans la mesure où ils nefont aucune critique du système, ni<strong>en</strong>t l’importance du contexte social danstoute transformation et cherch<strong>en</strong>t toujours à faire assumer la responsabilitéou la faute par l’individu, au lieu de regarder la machine sociale <strong>en</strong> faceet de condamner des pratiques déplorables.On pourrait <strong>en</strong> plus reprocher à certains dans le développem<strong>en</strong>t personneld’<strong>en</strong>courager à la consommation aveugle, le nombrilisme, la sur-simplification,le prosélytisme, le capitalisme outrancier (stages <strong>en</strong> hôtel de luxe)et d’autres formes d’aliénation.Mais, et c’est pour cela que j’écris, cet article met tout le développem<strong>en</strong>tpersonnel dans le même sac et ceci est, à mon avis, erroné et regrettable.Ayant beaucoup lu et suivi de nombreux stages de développem<strong>en</strong>t personnelet ayant beaucoup de connaissances autour de moi qui <strong>en</strong> ont fait demême, je peux constater qu’une très grande diversité d’approches existedans ce domaine. (…) J’ai vécu des stages où les animateurs travaill<strong>en</strong>tsur le contexte social, politique et écologique, utilis<strong>en</strong>t des approches bi<strong>en</strong>étayées par la pratique et la théorie sci<strong>en</strong>tifique. Les outils qu’ils proposai<strong>en</strong>tpeuv<strong>en</strong>t se mettre au service de l’émancipation de l’individu et luipermett<strong>en</strong>t de contester l’ordre établi. Que certains choisiss<strong>en</strong>t de ne pasle faire ne relève pas forcém<strong>en</strong>t de la responsabilité de l’animateur… mais<strong>en</strong>core de ce fameux contexte social.Pourtant, il reste inévitable (et je dirais souhaitable que l’individu assumeune part de responsabilité pour ce qui lui arrive, car si chacun pose sesresponsabilités devant la porte des autres, on crée un cercle v<strong>ici</strong>eux où pluspersonne n’est responsable et donc ri<strong>en</strong> ne peut plus bouger.(…) Toute action, que ce soit dans le développem<strong>en</strong>t personnel, dans lesmédias, dans l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t politique, dans l’éducation, ou dans la vie professionnelle,familiale, ou du temps libre, est susceptible de tomber dansles mêmes pièges de résignation, de valeurs et d’idéologie véhiculéesinconsciemm<strong>en</strong>t, de brouillard qui cach<strong>en</strong>t les responsabilités. Il n’y a quela vigilance de chacun et un travail sur soi qui <strong>en</strong>globe un travail de compréh<strong>en</strong>siondu monde et un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t à vivre autrem<strong>en</strong>t, qui peuv<strong>en</strong>tdéjouer ces pièges. Il existe des approches du développem<strong>en</strong>t personnelqui peuv<strong>en</strong>t nous aider à évoluer dans ce s<strong>en</strong>s. Si ceci peut s’accompagnerd’une certaine joie, d’un certain plaisir et d’un certain rec<strong>en</strong>tragede l’esprit, tant mieux, car cela rebutera moins.Gregg West nIsère.Détester un peuple ?Je vous écris pour vous faire part de ma déception quand je vois que vousrecommandez un livre au titre aussi ridicule que “50 bonnes raisons dedétester les Américains”.La critique des Etats-Unis, bi<strong>en</strong> que nécessaire, me semble s’être transformée<strong>en</strong> cabale contre un peuple tout <strong>en</strong>tier, ce qui, du reste, est bi<strong>en</strong> pratiquepour oublier ses propres faiblesses.(…) La généralisation absurde et abusive d’une partie influ<strong>en</strong>te de lapopulation à son <strong>en</strong>semble me hérisse.D’autre part, nous grands démocrates, épris de liberté des peuples, ferionsbi<strong>en</strong> de contrôler un peu plus ce que font nos dirigeants (<strong>en</strong> Afrique parexemple).Enfin, faire l’apologie de la haine <strong>en</strong>tre les prét<strong>en</strong>dues “nationalités” (l’<strong>en</strong>nemi,c’est le néolibéralisme, pas les Américains !) est grotesque et dangereux.Je vous serais donc reconnaissante d’éviter à l’av<strong>en</strong>ir de donner de bonnesraisons de détester un peuple, quel que soit ce peuple, fut-ce terriblem<strong>en</strong>t àla mode, et même si cela peut paraître être le dernier mythe national quifasse cons<strong>en</strong>sus.Aurore Flipo nIsère.CriquetsSuite à l’article sur les invasions de criquets, je vous signale que quandj’avais 25 ans (67 aujourd’hui), <strong>en</strong> vacances <strong>en</strong> Corse, j’avais r<strong>en</strong>contrédeux personnes à la retraite forcée suite à la guerre <strong>en</strong> Algérie. Leurmétier était alors d’aller dans le désert dénicher les nids de sauterelles etde les tuer prév<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t. Peut-être est-il possible de repr<strong>en</strong>dre l’idéeaujourd’hui ?Nicole Fouqué nSeine-Saint-D<strong>en</strong>is.Déf<strong>en</strong>dre La PosteA quoi sert Chronopost ? Un livreur vous réveille à l’aube pour vousdemander où vous habitez… et à la campagne, comme il ne connaît pas, lepaquet, affranchi très cher, vous arrive après seulem<strong>en</strong>t deux ou trois jours.Notre bureau de poste, avec son préposé que l’on considère presquecomme un membre de la famille, ce bon vieux bureau de poste assure destournées qui nous évit<strong>en</strong>t de perdre notre temps sur les routes, nous évitede consommer du pétrole qui pollue, de dép<strong>en</strong>ser notre arg<strong>en</strong>t de plus <strong>en</strong>plus compté. Le colis arrivait jusqu’à maint<strong>en</strong>ant dans les mêmes délais.Et puis, il y a le côté humain. Notre postière a des <strong>en</strong>fants qui vont àl’école dans notre village, elle y fait ses courses. Elle vit avec nous et certainsviv<strong>en</strong>t grâce à elle.La tournée du facteur,sa visite, fait partie d<strong>en</strong>otre vie.A bi<strong>en</strong> y réfléchir, nouspouvons agir : si nousdécidons tous (moi ycompris) d’ignorer la concurr<strong>en</strong>ce, de chercher systématiquem<strong>en</strong>t à utiliserles services publics, peut-être sera-t-il possible de conserver une qualité devie que beaucoup nous <strong>en</strong>vi<strong>en</strong>t (…)Il n’y a pas que La Poste à déf<strong>en</strong>dre, je p<strong>en</strong>se aussi aux hôpitaux <strong>en</strong> refusantles cliniques privées… et si vous avez d’autres idées, je suis intéressé.Claude Garcia nMorbihan.Curieux recordde consommationDimanche 27 février comm<strong>en</strong>ce un battage médiatique pour alerter lapopulation française sur une vague de froid sans précéd<strong>en</strong>t depuis 1971.Nous sommes abonnés au tarif Tempo d’EDF, un système qui permet degérer pour le distributeur la demande de consommation électrique dans lespériodes à risque. Tempo, c’est trois tarifs dont le rouge <strong>en</strong> période de fortedemande électrique. Le rouge est près de dix fois plus cher que le tarifbleu <strong>en</strong> heure pleine obligeant les abonnés à être très rigoureux (utilisationd’un chauffage non-électrique, gérer le chauffe-eau, ne pas utiliser de grosélectroménagers…). Dimanche soir à 20h, nous constatons que le tarifannoncé pour le lundi… est bleu ! A n’y ri<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre.SILENCE N°32442Juin 2005


DRLe mardi, nous appr<strong>en</strong>ons par tous les médias qu’EDF a dû importer del’électr<strong>ici</strong>té auprès de l’Espagne et de l’Allemagne pour faire face à lademande record du lundi. Le directeur du réseau de transport d’électr<strong>ici</strong>té(RTE), André Merlin affirme “cette situation doit appeler l’att<strong>en</strong>tion desFrançais sur l’importance que représ<strong>en</strong>te la maîtrise de la consommationd’électr<strong>ici</strong>té, ess<strong>en</strong>tielle dans une période où l’équilibre <strong>en</strong>tre la demande etl’offre est partiellem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>du”. Enfin, le RTE précise que la France vadevoir mettre <strong>en</strong> service de nouvelles capacités de production dès 2008.Conclusion personnelle : EDF a soit ignoré l’information sur la période defroid, mais impossible puisque le RTE travaille conjointem<strong>en</strong>t avec les servicesde Météo France ou provoqué cette surconsommation <strong>en</strong> ne mettantpas le tarif rouge pour la période concernée.Tout ceci ayant une incid<strong>en</strong>ce plus ou moins importante <strong>en</strong>traînant l’importationd’énergie <strong>en</strong> mettant ainsi <strong>en</strong> cause notre autonomie énergétique.Tout ceci justifiant à court terme la nécessité de s’équiper de système deproduction supplém<strong>en</strong>taire… comme l’EPR pour ne pas revivre cettesituation.Bruno Lacroix nManche.Travail, régionet <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tBeaucoup de constats amers, révoltés, à faire au cours de ces derniersmois. Après avoir quitté la région parisi<strong>en</strong>ne pour (<strong>en</strong>fin) pouvoir vivreavec mon ami, je cherche diff<strong>ici</strong>lem<strong>en</strong>t du travail.Peut-on vivre sans voiture à la campagne ? Surtout pas pour trouver dutravail ! Etant à 25 km de Brest, le réseau de transport est minable (saufle billet à 2 € depuis septembre 2004 dans le départem<strong>en</strong>t du Finistère).Pour joindre Brest, 1h10 de trajet contre 25 minutes <strong>en</strong> voiture.Trouver du travail ? Mais même avec un concours dans la territoriale, diff<strong>ici</strong>lede trouver. Ex-emploi-jeune <strong>en</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans une mairie, je n’aidroit à ri<strong>en</strong> : pas de RMI (car ne vivant pas seule), pas de droit auxAssedic (car une mairie ne cotise pas). Je cherche partout : c<strong>en</strong>tres de loisirs,Nature et découvertes, secrétariat, grands magasins, Biocoop… (ehoui, les Biocoop fonctionn<strong>en</strong>t comme des commerces classiques et demand<strong>en</strong>tune grande flexibilité dans le travail d’oùla nécessité d’habiter près).(…) Je suis <strong>en</strong> rage : je ne trouvepas d’issue. Va-t-il falloir que jeretourne à Paris ?Les employeurs publics ? recoursmaximum aux CDD, vacataires,emplois-jeunes, contractuels… LesANPE ne serv<strong>en</strong>t pas à grand chose :il n’y a même pas d’atelier à l’orald’un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d’embauche, on vousfournit juste un fascicule sur le sujet.Aux étudiants qui lis<strong>en</strong>t S!l<strong>en</strong>ce :att<strong>en</strong>tion si vous faites des études <strong>en</strong><strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, peu de débouchés aubout, contrairem<strong>en</strong>t à ce qui estannoncé depuis quelques années.Combi<strong>en</strong> de DESS <strong>en</strong> écologie despopulations, milieux aquatiques… quise retrouv<strong>en</strong>t sans ri<strong>en</strong> !Patr<strong>ici</strong>a K. nFinistère.Canon à puréeCourrierTerri<strong>en</strong> handicapé de 1973, sans roues, je me suis ori<strong>en</strong>té vers l’écritureautant par passion que manque de choix. J’essaye depuis de nombreusesannées de tracer mon chemin personnel par ce biais. Mon handicap estphysique et se traduit par une démarche particulière, des gestes saccadésqui ne me permett<strong>en</strong>t pas d’exercer une activité manuelle telle que l’horlogerie,et <strong>en</strong>fin un léger trouble d’élocution.R<strong>en</strong>contrant de nombreuses difficultés de considération dans les actes dema vie courante et n’ayant trouvé aucun réconfort au sein des associationsspécialisées, j’ai dû cibler mon travail sur ma situation et laisser <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sd’autres sujets d’écriture, qui pourtant me ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à cœur !J’ai donc décidé de créer un journal personnel dans lequel je me raconted’une façon humoristique. Son objectif est de t<strong>en</strong>ter de faire changer progressivem<strong>en</strong>tles m<strong>en</strong>talités <strong>en</strong> ce qui concerne mon type de handicap, dedécrire quels effets produit le regard, pas toujours t<strong>en</strong>dre, des “g<strong>en</strong>s bi<strong>en</strong>p<strong>en</strong>sant” sur moi, et de trouver de réelles solutions pour lutter contre ladiscrimination qui laisse hélas bi<strong>en</strong> des séquelles…Rassurez-vous, vous n’avez pas à faire à un gars sinistre plein de colère,mais plutôt à un petit humain joyeux, aussi musclé qu’un flocon de neigequi aime, à la petite cuillère, savourer la vie !Vous pouvez pr<strong>en</strong>dre contact avec moi pour découvrir un numéro de monjournal “Canon à purée”Stéphane Jeanselme n9, rue Hermann-Lachapelle, 75018 Paris,tél : 01 42 55 83 37.Sauver les languesIl y a <strong>en</strong>viron 6000 langues dans le monde. La plupart d’<strong>en</strong>tre elles n’ontpas été étudiées. La moitié sont m<strong>en</strong>acées de disparition rapide. Certainssystèmes linguistiques sont très originaux et sont liés à une connaissancede l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, égalem<strong>en</strong>t lui-même m<strong>en</strong>acé. En effet, la diversité culturellese calque sur la biodiversité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale. Par exemple, un payscomme le Mexique ne comporte pas moins de 240 langues connues etrépertoriées, et la Papouasie est une des régions la plus riche sur le plande la diversité biologique et linguistique. Les dix principales langues lesplus parlées dans le monde concern<strong>en</strong>t 90% des locuteurs. Certaineslangues ne sont plus parlées que par quelques c<strong>en</strong>taines ou quelques milliersd’individus. L’abandon d’une langue se fait le plus souv<strong>en</strong>t sous lapression d’un groupe dominant par contrainte économique, voire parrépression ou génocide.En France, il existe une dizaine de langues régionales, n’ayant aucune exist<strong>en</strong>celégale. Ce sont l’alsaci<strong>en</strong>, le basque, le breton, le catalan, le corse, leflamand, le franco-prov<strong>en</strong>çal, le gallo, l’occitan, le picard (pardon, j’<strong>en</strong>oublie certainem<strong>en</strong>t). La France refuse d’<strong>en</strong> reconnaître l’exist<strong>en</strong>ce et s’appuiesur l’article 2 de la Constitution française qui dit que le français estla langue de la République à l’exclusion de toutes les autres (ce qui n’empêchepas d’exiger des nouveaux adhér<strong>en</strong>ts de l’Union europé<strong>en</strong>ne de ratifierles traités sur la liberté linguistique).Certaines de ces langues comme le breton sont <strong>en</strong> grave danger car ellesne bénéf<strong>ici</strong><strong>en</strong>t d’aucune protection et d’aucun moy<strong>en</strong> de diffusion. Le bretonest la dernière langue celtique à être <strong>en</strong>core parlée sur le contin<strong>en</strong>teuropé<strong>en</strong> (…). Certaines langues régionales comme le breton ou le basqueont un fonctionnem<strong>en</strong>t très original qui les différ<strong>en</strong>ci<strong>en</strong>t de langues commele français ou l’anglais. Il existe <strong>en</strong> breton une liberté de p<strong>en</strong>ser inconnue<strong>en</strong> français. Le basque forme un groupe linguistique à lui seul, complètem<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>t des autres langues europé<strong>en</strong>nes.Ces langues font partie du patrimoine de l’humanité et devrai<strong>en</strong>t êtredéf<strong>en</strong>dues à ce titre. Pourtant, c’est le contraire, puisque la France organiseune répression linguistique <strong>en</strong> francisant et ridiculisant les noms de lieux(Kroaz-h<strong>en</strong>t devi<strong>en</strong>t ainsi croissant alors qu’il signifie croisem<strong>en</strong>t), <strong>en</strong> arrêtantles militants pour des raisons d’ordre politique : mainti<strong>en</strong> d’un étatc<strong>en</strong>tralisé et bureaucratique. Se battre pour la diversité linguistique, c’estdéf<strong>en</strong>dre la vie dans sa dim<strong>en</strong>sion la plus élém<strong>en</strong>taire : la diversité.J’invite les esprits curieux à appr<strong>en</strong>dre une langue m<strong>en</strong>acée et à la fairevivre, c’est un acte de désobéissance civile. Pour ceux qui veul<strong>en</strong>t <strong>en</strong> savoirplus, lire Ces langues, ces voix qui s’effac<strong>en</strong>t de Daniel Nettle et SuzanneRomaine, aux éditions Autrem<strong>en</strong>t, collection Frontière.Rose-Marie Ragot nMorbihan.SILENCE N°32443Juin 2005


CourrierA-t-on le tempsd’att<strong>en</strong>dre ?Vivre autrem<strong>en</strong>t par conviction et le montrer afin que l’exemplesoit aussi suivi par d’autres est un avis que je partage et concrétise.Mais il me semble impossible d’accélérer les prises deconsci<strong>en</strong>ce, malgré le fait que notre époque, telle qu’elle ‘évolue’,aille dans le mur, sans avoir la volonté de freiner, <strong>en</strong>core moinsd’arrêter sa course folle.A-t-on vraim<strong>en</strong>t le temps d’att<strong>en</strong>dre ? Pas vraim<strong>en</strong>t puisqu’il y aurg<strong>en</strong>ce. Si beaucoup ont consci<strong>en</strong>ce de l’absurdité de notreépoque, on ne peut pas dire qu’ils soi<strong>en</strong>t aussi nombreux à changerde m<strong>en</strong>talité.En fait, ils voudrai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> vivre autrem<strong>en</strong>t, mais sans seremettre <strong>en</strong> cause. Alors on continue à utiliser son ‘pouvoir’d’achat, à conduire sa petite auto aussi vite qu’avant, à exiger lebénéfice de tous ses droits sans mesure, à vouloir travaillermoins pour dép<strong>en</strong>ser plus <strong>en</strong> loisirs…On peut évoquer le poids des habitudes, le conformisme ou lapeur d’être différ<strong>en</strong>t, la primauté de l’avoir sur l’être…En revanche, on parie sur les <strong>en</strong>fants auxquels on voudrait transmettrela consci<strong>en</strong>ce des périls écologiques, sociaux, humains,que les ‘puissants’ de notre époque leur lègu<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> souhaitantqu’ils trouveront, eux plutôt que nous, les moy<strong>en</strong>s de les fairedisparaître et de réparer les dégâts.Pourtant l’information circule… sur les perturbations des élém<strong>en</strong>ts,l’alim<strong>en</strong>tation, l’<strong>en</strong>fouissem<strong>en</strong>t des déchets, les flots visqueuxqui coul<strong>en</strong>t au cul des pétroliers ou sur nos côtes, l’altérationde la santé, le sacrifice de la nature et le massacre des animaux.Mais ri<strong>en</strong> n’y fait !Quelques poignées d’irréductibles se mobilis<strong>en</strong>t. Ils sont moinsconsidérés que les sportifs millionnaires, les stars nourries aucaviar, les bonim<strong>en</strong>teurs de la politique ou quelques ‘chi<strong>en</strong>s degarde’ de la presse et de l’audio-visuel.Alors que chacun devrait avoir un peu d’audace, alors qu’il suffiraitd’oser, on surfe sur les manipulations sans esprit critique, onse leurre sur notre puissance toute factice, on accepte les véritéstronquées avec complaisance et naïveté, on vit <strong>en</strong> soi la t<strong>en</strong>tationde l’innoc<strong>en</strong>ce.Comm<strong>en</strong>t réagir sans intolérance ni sectarisme ? Comm<strong>en</strong>tadmettre l’indiffér<strong>en</strong>ce, l’individualisme ? Comm<strong>en</strong>t accepter lamort dans la rue de sans-logis ? Vouloir persuader ne sert à ri<strong>en</strong>,puisque nul n’écoute, parce que beaucoup ont trop peur d’êtreperçus comme des marginaux. Et puis, on vous dira, comme jel’ai <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, que personne ne nous a appris à r<strong>en</strong>oncer à l’air dutemps et que ceux qui s’estim<strong>en</strong>t plus qualifiés et pass<strong>en</strong>t à latélévision minimis<strong>en</strong>t les faits.P<strong>en</strong>dant ce temps, je vois ces pauvres auxquels je sers un bol desoupe chaude, les rires tristes qui m’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t chaque hiver. Etj’<strong>en</strong>rage contre l’errance forcée où ils viv<strong>en</strong>t. Mais je croise aussides êtres consci<strong>en</strong>ts de la valeur humaine, <strong>en</strong>tre cœur et raison,des êtres p<strong>en</strong>sants.J’ai lu avec att<strong>en</strong>tion ce que vos articles cont<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t et je suisravi d’y avoir trouvé des questionnem<strong>en</strong>ts, des alternatives à lacroissance, des propos positifs et des suggestions. Merci pour cetair frais que j’ai pu respirer !Jean-D<strong>en</strong>is Dunoyer nGironde.KiosqueEst-ce un choix de ne pas paraître <strong>en</strong> kiosque ? La lecturede S!l<strong>en</strong>ce dans notre <strong>en</strong>tourage <strong>en</strong> a déjà convaincu plus d’un.Fanny Carré nHaute-Garonne.Sil<strong>en</strong>ce : c’esteffectivem<strong>en</strong>t unchoix. Nous préféronsla diffusion parle biais de réseauxalternatifs.SILENCE N°324 Juin 200544


Eduquer sanspunitions nirécomp<strong>en</strong>sesJean-Philippe FaureEd. Jouv<strong>en</strong>ce (74161Saint-Juli<strong>en</strong>-<strong>en</strong>-G<strong>en</strong>evois)2005 - 96 p. - 4,90 €Inspiré de lacommunicationnon-viol<strong>en</strong>tedéveloppée parMarshallRos<strong>en</strong>berg, l’auteur<strong>ici</strong> prés<strong>en</strong>tefort agréablem<strong>en</strong>tcomm<strong>en</strong>tpeut se p<strong>en</strong>serune éducationnon-directive.Dans la lignée deréflexions m<strong>en</strong>éespar Rudolf Stei -ner, Maria Mon -tessori, Krishnamurti ou <strong>en</strong>coreIvan Illich, il part du principe quel’éducation habituelle ne respectepas l’imaginaire de l’<strong>en</strong>fant à quil’on inculque un savoir sans sesoucier de ce qu’il <strong>en</strong> p<strong>en</strong>se.Savoir que l’on ne sait pas grandchose,savoir que l’on peut setromper, savoir que l’on peut êtrecompris par d’autres et que laparole permet de communiquer etd’évoluer sans cesse dans sessavoirs et ses s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts… toutcela est prés<strong>en</strong>té, avec la notiond’empathie, de respect des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts,de la parole claire… Unlivre qui ouvre la tête et que peuv<strong>en</strong>tlire avec bénéfice par<strong>en</strong>ts ou<strong>en</strong>seignants. MB.Les jeuneset la politiqueGérard LechaEditions Libertaires (17190Saint-Georges-d’Oléron)2004 - 210 p. - 13 €A <strong>en</strong> croire les grands médias,les jeunes ne s’intéress<strong>en</strong>t pasà la politique ni aux politiques(tous des pourris). Mais lorsquel’auteur se lance dans une étudepsychosociologique pour le comptede l’université, il découvre queles “jeunes” ont une certaine idéede la politique et que s’ils sontsouv<strong>en</strong>t peu visibles c’est parcequ’ils ne sont pas (<strong>en</strong>core) <strong>en</strong>trésdans le moule. Certains heureusem<strong>en</strong>tresteront jeunes <strong>en</strong>corelongtemps. L’<strong>en</strong>quête, datant de1990, porte sur 800 jeunes et lelivre est un vaste comm<strong>en</strong>taire,avec de nombreuses questionsliées au pacifisme, à l’armée,à la patrie, sujet d’étude de l’auteur.Ainsi, par exemple, pour qu’iln’y ait plus de guerre, il faut…que chaque homme refuse de lafaire (280) avant l’instaurationd’un gouvernem<strong>en</strong>t mondial(231). Le plus grand péril c’est…la pollution de l’eau et de l’air(345), la mort des forêts (326),la guerre nucléaire (259)…La suite à découvrir dans le livre.MB.Qu’Allahbénissela FranceAbd al MalikEd. Albin Michel2004 – 207 p. – 15 €Ce livre retrace la vie, sommetoute banale, d’un <strong>en</strong>fant immigrédans une grande ville française.Petite délinquance (vols, trafic dedrogue), conversion à l’islamismeà l’adolesc<strong>en</strong>ce, musique rap, leparcours de ce jeune congolaisn’a ri<strong>en</strong> d’original. Pour se sortirde cette spirale de viol<strong>en</strong>ce, l’auteurs’<strong>en</strong> remet à la foi et plusparticulièrem<strong>en</strong>t au soufisme qui<strong>en</strong> appelle à la réconciliation<strong>en</strong>tre les religions. A travers ceparcours on peut quand mêmese demander si la religion est forcém<strong>en</strong>tnécessaire pour échapperà une condition aussi pénible soitelle.Même si c’est parfois un peudur, il est diff<strong>ici</strong>le d’accrocherà cette autobiographie qui n’évitepas certains clichés et qui parsa rédaction est malheureusem<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong> dans l’air du temps. MJ.SILENCE N°324 Juin 200545Paysan dansla tourm<strong>en</strong>teIgnace PittetEd. L’Harmattan2004 - 190 p. - 17 €A travers sa propre histoire, l’auteurnous amène progressivem<strong>en</strong>tau constat de l’échec actuelde la mondialisation et des alternativesà développer notamm<strong>en</strong>tà partir de la simpl<strong>ici</strong>té volontaire.Un itinéraire de vie qui comm<strong>en</strong>cedans une petite ferme suisse,avec des études de théologie,mai 68, une vie d’ermite dansles Cév<strong>en</strong>nes sur le modèle deThoreau. Pour se r<strong>en</strong>dre à unpélerinage, il découvre les possibilitésdu stop et part avec sa futurefemme sur les routes dumonde. Cela les pousse jusqu’<strong>en</strong>Californie. Au début des années80, ce sont les expéri<strong>en</strong>ces communautaires,puis un projet <strong>en</strong>Cév<strong>en</strong>nes d’accueil de personnes<strong>en</strong> difficulté. Enfin l’installation,<strong>en</strong> 1989, comme arboriculteurà Pontcharra (Isère). Le secteuragricole étant sinistré, c’est letemps des vaches maigres, puisle choix de la reconversion <strong>en</strong> bio.Attiré par la Coordination rurale,il regarde aussi avec intérêt ceque font les altermondialistes,trouve <strong>en</strong> Pierre Rabhi une voieimportante de sagesse et lanceun appel pour un mondeplus solidaire. FV.R O M A N SLe journalBernard MarisEd. Albin Michel2005 - 336 p. - 20 €Bernard Maris, économiste, signeles chronique d’Oncle Bernarddans Charlie-Hebdo. Sous prétexted’une sombre opération financièreautour d’un hebdomadaireappelé <strong>ici</strong> Le Journal, l’auteur <strong>en</strong>profite pour dire tout le mal qu’ilp<strong>en</strong>se des journalistes parisi<strong>en</strong>set des journaux liés aux grandsgroupes capitalistiques.On assiste à des querelles deLivrespouvoir à tous les niveaux, avecmélange <strong>en</strong>tre finance, presse,édition, politique… On y retrouvedes bribes d’histoire liée àLibération (l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t maoïstedes débuts), au Nouvel Obs (lerédactionnel comme moy<strong>en</strong> dedonner du cerveau disponible à lapubl<strong>ici</strong>té), et aussi à Charlie-Hebdo (les confér<strong>en</strong>ces de rédaction).Pour s’aérer de toutes ceshorreurs, il y a l’histoire émouvanted’une sans-papier mali<strong>en</strong>nequi arrive à Paris. La vraie vie,celle que précisém<strong>en</strong>t ne racont<strong>en</strong>tjamais ces journaux de complaisance.Efficace dans l’écriture.MB.Les pommierssauvagesPhilippe PerratEd. De Borée(63540 Romagnat)2005 - 284 p. - 17 €Premier roman pour PhilippePerrot, agriculteur bio, qui achoisi d’écrire le livre comme unjournal intime d’un <strong>en</strong>fant dontles par<strong>en</strong>ts néo-ruraux, ont unjour une vache malade et craign<strong>en</strong>tl’abattage du troupeau.C . D .Africa wantsto be freeSurvie, 210, rue Saint-Martin,75003 Paris2005 - 16 auteurs - 12 €franco de port.Depuis vingt ans, l’associationSurvie mène un travail de fourmipour faire émerger <strong>en</strong> France lesinformations sur les comportem<strong>en</strong>ts colonialistes que nous continuonsd’avoir dans nos anci<strong>en</strong>nes colonies. Celui-ci lui a valu quelques procèsret<strong>en</strong>tissants (généralem<strong>en</strong>t gagnés), mais aussi de solides amitiés dansles milieux démocratiques africains. Pour les sout<strong>en</strong>ir financièrem<strong>en</strong>t,seize artistes africains ont offert une de leurs chansons pour cette compilation.Du reggae, du rap africain… Une excell<strong>en</strong>te qualité. FV.


LivresCe fil conducteur est l’occasionde nombreuses anecdotes de lavie à la campagne, des rapports<strong>en</strong>tre agriculteurs et vacanciers.Le livre vaut surtout le détourpar les réflexions du père (del’auteur) sur le s<strong>en</strong>s de la vie,sur l’aspiration à une vie simple,à retrouver de vraies valeurs.“Le bonheur (…) c’est uniquem<strong>en</strong>tune décision que chacunpeut pr<strong>en</strong>dre à n’importe quelmom<strong>en</strong>t de sa vie. Sans att<strong>en</strong>dred’avoir de l’arg<strong>en</strong>t, l’amour, lasanté… sans att<strong>en</strong>dre le grandsoir ou des jours meilleurs”[p.191]. Littérature légère, maispleine d’optimisme. FV.B . DDécouvertesinterditesR<strong>en</strong>é Bickel116, rue de Mittlewihr,68150 Ostheim2004 - 120 p. - 15 €Les témoignagessur l’utilisationdes produitsBeljanski sontéloqu<strong>en</strong>ts : ilsfont état d<strong>en</strong>ombreux casde rémissionsdans le domainedu cancer et dusida. Et pourtant,le professeurMirkoBeljanski sera poursuivi par leslobbies pharmaceutiques et l’Etatpour avoir osé commercialiserson produit. R<strong>en</strong>é Bickel, moitié<strong>en</strong> dessins, moitié <strong>en</strong> texte, raconte<strong>ici</strong> une histoire de ce professeurmalheureusem<strong>en</strong>t tropméconnu. FV.JeunessebafouéeRibéraEd. Bamboo2005 - 48 p. - 12,50 €Après le premier tomeMontserrat qui racontait sa viede jeune adolesc<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant laguerre civile à Barcelone, le dessinateurde la série Le vagabonddes limbes poursuit sa narrationdans ce deuxième tome. Noussommes maint<strong>en</strong>ant sous la dictatureinstaurée par Franco et pourun jeune qui veut vivre du dessinet de la musique jazz, c’est loind’être évid<strong>en</strong>t. Comme dans lepremier tome, l’ouvrage est plustourné sur les relations humainesque sur la politique et c’est ce qui<strong>en</strong> fait sa force. Il fera son servicemilitaire dans les Pyrénéesespagnoles et revi<strong>en</strong>dra àBarcelone où après son mariage,il s’<strong>en</strong>fuira pour Paris. Superbesdessins pour un super biographie.MB.Tout va bi<strong>en</strong>D<strong>en</strong>is Robertet Thomas Clém<strong>en</strong>tEd. Dargaud /Poisson Pilote2005 - 48 p. - 9,80 €D<strong>en</strong>is Robert, anci<strong>en</strong> journaliste àLibération, a essayé de remonterles filières de blanchim<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t.Il a ainsi mis au jour lecurieux fonctionnem<strong>en</strong>t de lasociété Clearstream qui auLuxembourg, sous couvertd’échanges <strong>en</strong>tre institutions bancaires,gère de nombreux comptesoccultes. Son <strong>en</strong>quête a donnélieu à la publication du livreRévélation$ aux éditions Arènes.Le livre a provoqué quelquesvagues et les financiers ont choiside le combattre <strong>en</strong> le traînantaux tribunaux. Cela n’a pas suffià le faire taire. Après un autrelivre, La boîte noire, toujours auxArènes, il a réalisé un docum<strong>en</strong>taireL’affaire Clearstreamraconté à un ouvrier de chezDaewoo, avec Pascal Lor<strong>en</strong>t.Décidé à <strong>en</strong>foncer le clou sur ceshistoires d’arg<strong>en</strong>t sale, il comm<strong>en</strong>ce<strong>ici</strong> une série de “fiction”avec au dessin Thomas Clém<strong>en</strong>t.Le premier tome “Yvan et la banquière”met <strong>en</strong> jeu un journalisteà qui une banquière mourantecomm<strong>en</strong>ce à faire des confid<strong>en</strong>cessur les méthodes utilisées pourgagner beaucoup d’arg<strong>en</strong>t. Si lefond de l’histoire est très bi<strong>en</strong>, sile dessin est à la hauteur, l’histoirepèche un peu par son rythmeun peu l<strong>en</strong>t. MB.NOUS AVONS ÉGALEMENT REÇUn Ingrid Bétancourt ou la médiatisation de la tragédie colombi<strong>en</strong>ne,Delphine Caroff, éd. L’Harmattan, 2004, 196 p. 17,50 €. Partant de l’histoired’Ingrid Bétancourt, la candidate des Verts, <strong>en</strong>levée depuis maint<strong>en</strong>ant plus detrois ans par les FARC, l’auteure étudie comm<strong>en</strong>t fonctionne la démocratiecolombi<strong>en</strong>ne et comm<strong>en</strong>t elle est décrite de l’extérieur. Entre pouvoirs liés à ladrogue, théories révolutionnaires, forces paramilitaires et faiblesse économique, ladémocratie a bi<strong>en</strong> du mal à exister.n Les nouveaux indicateurs de richesse, Jean Gadrey, Flor<strong>en</strong>ce Jany-Catrice,éd. La Découverte/Repères, 2005, 128 p. Les économistes s’appui<strong>en</strong>t depuis delongues années sur des indicateurs comme le PIB, produit intérieur brut, quicomptabilise tous les échanges financiers, positifs ou négatifs (il augm<strong>en</strong>te avecles catastrophes !). De nouveaux indices essai<strong>en</strong>t de se mettre <strong>en</strong> place commel’IDH, indice de développem<strong>en</strong>t humain du Programme des Nations-Unies pour ledéveloppem<strong>en</strong>t, le baromètre des inégalités <strong>en</strong> France, l’empreinte écologique, etc.L’ouvrage prés<strong>en</strong>te de manière concise ces t<strong>en</strong>tatives de mesures de la richesse etles nombreuses limites de chacune.n Le guide des sem<strong>en</strong>ces et des plants. Réseau sem<strong>en</strong>ces paysannes, éd.Alterr<strong>en</strong>at Presse (Le Bourg, 82120 Mansonville), 2004, 192 p. 14 €.Prés<strong>en</strong>tation de l’intérêt d’avoir un réseau de sem<strong>en</strong>ces pour préserver la biodiversitéet annuaires des ressources <strong>en</strong> bio et biodynamie.n La dérive sanglante du Rwanda, Dominique Payette, éd. Ecosociété(Montréal, Québec), 2004, 176 p. 16 €. Journaliste, l’auteure se r<strong>en</strong>d auRwanda, un an après le génocide. Elle y découvre un modèle social basé sur lathéorie des races du 19e siècle : les Hutus, Tutsis et Twas parl<strong>en</strong>t la même langue,ont les mêmes traditions, la même culture, la même religion… Le livre abordesurtout les conséqu<strong>en</strong>ces du génocide (punir ou pardonner), la difficulté de sortirde l’ethnisme… et s’interroge assez peu sur les causes politiques du massacre.n Friedrich Liebling, psychologue libertaire, Gerda Fellay, éd. ACL, BP 1186,69202 Lyon cedex 1, 2004, 96 p. 10 €. Friedrich Liebling a connu tous les mauxdu 20e siècle : misère matérielle, guerre, persécution comme juif, perte desproches dans les camps de conc<strong>en</strong>tration, exilé d’une région aujourd’hui <strong>en</strong>Ukraine, demandeur d’asile <strong>en</strong> Suisse… Il ouvre une école de psychiatrie <strong>en</strong>1951, à presque 57 ans. Celle-ci, à sa mort <strong>en</strong> 1982, est dev<strong>en</strong>ue une des plusgrandes au monde. Militant pacifiste avant la première guerre mondiale, il militeratoujours pour une résolution non-viol<strong>en</strong>te des conflits et propose l’éducationculturelle comme moy<strong>en</strong> d’y parv<strong>en</strong>ir. Selon lui, le désir de pouvoir est une névroseet s’<strong>en</strong> soigner conduit à adopter une position libertaire.n De la taille à la conduite des arbres fruitiers, coordination de Jean-MarieLespinasse et Evelyne Leterne, éd. du Rouergue (Rodez), 2005, 352 p. 39 €.Beau livre technique richem<strong>en</strong>t illustré. Plutôt pour les professionnels.n Un sociologue sur les terres du Land Art, Jean-Paul Brun, éd. l’Harmattan,2004, 294 p. 27 €. De 1996 à 2000, l’auteur réalise sa thèse sur les premiersartistes du Land-Art. Se s<strong>en</strong>tant dans l’obligation de voir les œuvres <strong>en</strong> place,le livre est écrit comme un journal, ce qui le r<strong>en</strong>d lisible même si vous n’avez pasbeaucoup de connaissances dans ce domaine de l’art contemporain.n Le tigre et l’araignée, les deux visages de la viol<strong>en</strong>ce, Olivier Clerc, éd.Jouv<strong>en</strong>ce, 2004, 220 p. 16 €. La viol<strong>en</strong>ce peut s’exprimer de manières différ<strong>en</strong>tes.Il y a ceux qui tel le tigre frapp<strong>en</strong>t et r<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dedans avec une viol<strong>en</strong>cebi<strong>en</strong> visible. Il y a ceux qui font dans le harcèlem<strong>en</strong>t, les sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus, la manipulationet l’empoisonnem<strong>en</strong>t telle l’araignée. Tout le monde navigue <strong>en</strong>tre lesdeux. Si la société condamne ouvertem<strong>en</strong>t l’attitude du tigre, elle est beaucoupplus démunie pour éviter les pièges de l’araignée. La communication non-viol<strong>en</strong>tepermet différ<strong>en</strong>tes approches.n Changeurs de monde, Grégore Chapelle, éd. Couleur Livres (B 6000Charleroi), 2004, 110 p. Pour changer le monde, il faudrait comm<strong>en</strong>cer parchanger les modes d’éducation, que l’école soit vraim<strong>en</strong>t ouverte à tous, fonctionnede manière part<strong>ici</strong>pative et <strong>en</strong>courage à <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre, à essayer et essayer<strong>en</strong>core et non pas à subir et à se résigner. Il faudrait <strong>en</strong>suite changer les médiasqui <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la peur à coup de mauvaises nouvelles. Il est temps de découvrirqu’il y a aussi du bonheur dans notre vie. Enfin, il faudrait changer le monde politique,arrêter d’avoir des élus qui ne vis<strong>en</strong>t que leur réélection, ce qui passe parune redéfinition de la démocratie : celle-ci doit comm<strong>en</strong>cer par le bas et passepar nos choix au quotidi<strong>en</strong>. Après de brillantes dénonciations, l’auteur s’égarequelque peu dans l’idée d’un gouvernem<strong>en</strong>t mondial, même <strong>en</strong>visagé avec desONG mondiales. Sinon, bonnes référ<strong>en</strong>ces au mode d’action de Gandhi : le changem<strong>en</strong>t,on peut le comm<strong>en</strong>cer tout de suite et dans plein de domaines.n La danse du cœur, Marie-Noëlle Trotignon, éd. Société des Ecrivains, 2004,136 p. 16 €. Recueil de textes poétiques sur les forces qui sont <strong>en</strong> nous et notrepossibilité de grandir si nous <strong>en</strong> avons la volonté.n Sus aux immondes ! Louis Mandler, éd. Panormitis, 2004, 90 p. 14 €.Longue tirade contre tout ce qui ne va pas : le pouvoir, l’arg<strong>en</strong>t, les tyrannies…exercice littéraire.n Le grand banquet, Linda McQuaig, éd. Ecosociété (Montréal), 2004, 330 p.Si le capitalisme a toujours eu pour moteur l’accumulation du capital, jamais iln’avait atteint un tel état de cupidité et par là-même de destruction de notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel ou social. L’auteure, journaliste canadi<strong>en</strong>ne, rappelle comm<strong>en</strong>tla loi a accompagné cette évolution jusqu’aux accords de libre-échange commel’ALENA et l’OMC qui permett<strong>en</strong>t aux multinationales de se protéger efficacem<strong>en</strong>tcontre les pouvoirs locaux et les Etats. Puis, elle s’interroge sur les ruptureset les contre-ruptures qui ont pu avoir lieu : cela passe par l’apparition des haiespour clôturer les parcelles agricoles et partager les communaux au Moy<strong>en</strong>-Age,à la révolution socialiste à Vi<strong>en</strong>ne, <strong>en</strong> Autriche dans les années 20 <strong>en</strong> passant parles Luddites qui au 19 e siècle luttèr<strong>en</strong>t contre la machinisation des taches. Lelivre est plein de récits passionnants, mais ne débouche que sur l’espoir que nousserons <strong>en</strong>core nous révolter.SILENCE N°324 Juin 200546


) Courriers :9 rue Dum<strong>en</strong>ge, F 69317 Lyon Cedex 04& Comptabilité - Abonnem<strong>en</strong>ts :04 74 07 08 68 le mardi04 78 39 55 33 le jeudi& Rédaction : 04 78 39 55 33 le mercredi& Stands, correspondants :04 78 39 55 33 le v<strong>en</strong>dredi& Dépositaires : 04 77 63 00 65) Virem<strong>en</strong>ts bancaires :CCP 550 39 Y LYON) Distribution <strong>en</strong> Belgique :Brabant-Ecologie - Route de R<strong>en</strong>ipont, 33B - 1380 Ohain - Tél / fax : 02 633 10 48CCP 000 15 19 365 54) Distribution <strong>en</strong> Suisse :Contratom CP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8tél : (41) 22 740 46 12CCP 17-497696-4Imprimé sur papier 100 % recycléblanchi sans chlore par Atelier 26 - LoriolTél : 04 75 85 51 00Les textes sont sous la responsabilitéde leurs auteurs. Les brèves sont des résumésdes informations que l’on nous communique.La reproduction des textes est autorisée,sauf avis contraire, sous réserve d’<strong>en</strong> indiquerla source et le nom des auteurs(photos et dessins non compris)N° de commission paritaire : 64946N°ISSN 0756-2640Date de parution : 2 ème trimestre 2005Tirage : 7 700 exEditeur : Association Sil<strong>en</strong>cePrésid<strong>en</strong>t : Xavier SérédineVice-présid<strong>en</strong>t : Jacques CaclinTrésorière : Myriam CognardSecrétaire : Madeleine NutcheyRÉALISATION DE LA REVUEDirectrice de publication :Madeleine NutcheySecrétaires de rédaction :Michel Bernard et Michel JarruGestion et abonnem<strong>en</strong>ts : Michel JarruMaquette et publ<strong>ici</strong>té : Patrice FarineStands, lieux de dépôts : Dorothée FesslerRédaction:Michel Bernard, AlexandreEsteban, Dorothée Fessler, Alain-Claude Galtié,R<strong>en</strong>é Hamm, Madeleine Nutchey, JocelynPeyret, Sylviane Poul<strong>en</strong>ard, MimmoPucciarelli, Francis VergierConseillers sci<strong>en</strong>tifiques: Roger Bernard,Richard Grantham, Jacques Grinevald,H<strong>en</strong>ri Persat, André PicotDessinateurs : Altho, Lasserpe, Mahl<strong>en</strong>Correcteurs : Raymond Vignal,Françoise WeitéEt pour ce numéro : Christiane Bess<strong>en</strong>ay,Laur<strong>en</strong>t Combe, Flor<strong>en</strong>ce De Luna,Marguerite Descamps, Simon Deveysmith,Thierry Godard, Michel Guérin, Didier Jeanet Zad, Vinc<strong>en</strong>t Martin, ChristianMaillebouis, Paulette Mazoyer, MireilleOria, Vinc<strong>en</strong>t Peyret, Dominique Rey, CécileRousseau-Traoré, Reine Rosset, MyriamTravostino, Bernard Valette, Alice VillevertCouverture : illustration de Patrice FarineNuméros régionauxn 218 AlsaceFess<strong>en</strong>heim. Projet Alter Alsace. Lutterbach.Imagination au pouvoir. Alsace Nature. Steiner.Bilinguisme . . . . . . . . . . . . . . . . . 3,8 €n 272-273 RhôneCroix-Rousse. La Du<strong>en</strong>de. Le Bastringue.Cabiria. La Gryphe. Bioclima tique. RéseauSanté. Radio-Canut. Hommes viol<strong>en</strong>ts . 6 €n 285-286 IsèreSuperphénix. Moulin Guitare. 400 couverts.MNEI. Jardin alpin. Lo Parvi. P’tit vélo. Terrevivante. Encre Rage . . . . . . . . . . . . . 6 €n 291-292 AquitaineTerre de Jor. Champ d’action. Démos. Iskatola.Abbadia. Nola-Nohika. Maison des femmes.Azimuts. Boussac. Utopia. . . . . . . . . . 6 €n 298-299 Franche-ComtéCirque Plume. Eau secours ! TGV. Jardins deCocagne. La Fraternelle. La Batailleuse.Biolopin. Spirale. Pochon magique. MaisonVoisine. Convivialité . . . . . . . . . . . . . 6 €n 305-306 Bouches-du-Rhôneet VaucluseCours Juli<strong>en</strong>. Loubatas. Ecoforum. Jardins del’Espérance. Ilotopie. Mille babords, Ballonrouge. CIRA. Longo Maï. GERES. Graines devie. Pic Noir . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 €n 312-313 Poitou-Char<strong>en</strong>tesLes maisons de Béruges. Déf<strong>en</strong>se du maraispoitevin. Kvinpetalo, un c<strong>en</strong>tre esperantiste.La Tambouille. Le hameau de la Brousse.Maison du MER 17. . . . . . . . . . . . . 6 €Suisseje règle un total de :NOMPrénomAdresseCode postalBon de commandeAnci<strong>en</strong>s numéros - Seuls les numéros prés<strong>en</strong>tés ci-après sont disponibles.Ils sont à commander uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (frais de port <strong>en</strong> sus).n 318-319 Drôme / Ardèche.Terre et humanisme. Tofoulie. Le loup. Jeûneet randonnée. La CRII-Rad. Naître à la maison.Jardins solidaires . . . . . . . . . . . . 6 €Autres numérosn 277 Land-Art et écologieNoël Mamère. Après 11 septembre. Camionset montagnes. Déchets et industrie . . . . 4 €n 284 Jeûner et sortie du nucléaireDéveloppem<strong>en</strong>t : de la pauvreté à la misère.Ecovillages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 289 Un monde écolo possible ?Croissance des associations. Sud et pest<strong>ici</strong>des.Mauvais garçons . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 290 Ne pas oublier le trainService public et gratuité. Micro-hydraulique.Cosmétiques pseudo-naturels. . . . . . . . 4 €n 294 Enfance <strong>en</strong> collectifProstitution. Trucs bioclimatiques . . . . . 4 €n 300 Nos lecteurs ont du tal<strong>en</strong>t40 pages réalisées par les lecteurs… . . 4 €n 301 La face cachée des vaccinsCommunauté ? Eoli<strong>en</strong>nes. Indép<strong>en</strong>dance dela Nef . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 304 Toujours sexistes ?Société de frugalité. Auto-déstructuration.Nucléaire : secret déf<strong>en</strong>se. . . . . . . . . . 4 €n 307 EcocitésCarole Poliquin. Féminisme. Grands corpsd’Etat. Entraide. . . . . . . . . . . . . . . . 4 €n 310 Nature politique de l’écologieAgribio et circuits courts. Les trois SEL de lavie. Le jeûne de Louis lecoin . . . . . . . . 4 €Les frais de port sont de 2 € pour un ex n , 3 € pour 2 ex n , 4 € pour 3 ex et plus n .n Annuaire de la presse alternative, édition 2004, 8 pages, plus de 400 adresses, 4 € (port compris)Abonnem<strong>en</strong>tAtt<strong>en</strong>tion ! Du fait de la parution de numéros doubles, 12 numéros ne correspond<strong>en</strong>t pas à un an.France métropolitain<strong>en</strong> Découverte 1ère année 6 n° 15 €n Particulier 12 n° 40 €n Institution 12 n° 80 €n Souti<strong>en</strong> 12 n° 50 € et +n Petit futé 24 n° 65 €n Groupés par 3 ex 3 x 12 n° 100 €n Groupés par 5 ex 5 x 12 n° 150 €n Petit budget 12 n° 25 €n Découverte 1ère année 6 n° 25 FSn Particulier 12 n° 60 FSAutres pays et Dom-tomn Découverte 1ère année 6 n° 22 €n Particulier 12 n° 45 €n Institution 12 n°a 90 €n Souti<strong>en</strong> 12 n° 50 € et +n Petit futé 24 n° 70 €n Petit budget 12 n° 40 €n 311 OGM Viol<strong>en</strong>ce marchandeJeûne sortir du nucléaire. SEL : échec économique,réussite sociale. . . . . . . . . . . . 4 €n 314 Le réseau REPASCroissance/décroissance. SEL : de la monnaieau temps comme mode d’échange. . . . . 4 €n 315 Décroissance et non-viol<strong>en</strong>ceTransport fluvial. Les restes du festin. OGM :faucheurs volontaires . . . . . . . . . . . . 4 €n 316 Réflexions fêtesVivre sans nucléaire : après le jeûne. Nord/Sud :les prix du sang. Agriculture bio . . . . . 4 €n 317 Vivre à la campagnesans voiture ?Nord/Sud : Vaccins et colonialisme. SEL :Analyses internes ou récupération . . . . . 4 €n 320 Ecologie et culturesalternativesDécroissance : Pétrole et géologie politique.Finances : Imaginer une banque transpar<strong>en</strong>te.Bureautique et économies d’énergie . . . . 4 €n 321 Est-ce paix l’espéranto ?Développem<strong>en</strong>t personnel : <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>tpour qui ? Société : Autour des nanotechnologies.Energies : Atelier solidaire . . . . . . 4 €n 322 Décroissance <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>tEnergies : Acceptabilité de l’électr<strong>ici</strong>té verte.Alternatives : A fleur de terre. Culture : Pourle libre accès à la culture . . . . . . . . . . 4 €n 323 L’écologie au quotidi<strong>en</strong>Santé : les soins par les abeilles. Décroissance :diminuer notre vouloir d’achat. Constitution :vers une Europe militaire ! . . . . . . . . . 4 €Sil<strong>en</strong>ce diffuse une cinquantained’ouvrages par correspondance.Envoi du catalogue contreune <strong>en</strong>veloppe timbrée.VilleFrance : Règlem<strong>en</strong>t à Sil<strong>en</strong>ce, 9, rueDum<strong>en</strong>ge, 69317 Lyon cedex 04Belgique : Règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, Route de R<strong>en</strong>ipont, 33,B - 1380 OhainSuisse : Règlem<strong>en</strong>t à ContratomCP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8


LivresS<strong>en</strong>s dessusdessousL’école dumonde à l’<strong>en</strong>versEduardo GaleanoEd. Homnisphères (21, rueMademoiselle, 75015 Paris)2004 - 350 p. - 20 €Quand Alice passe à travers lemirage, elle découvre le monde àl’<strong>en</strong>vers. Pour l’auteur, EduardoGaleano, écrivain et journalisteuruguay<strong>en</strong>, aujourd’hui, il n’estplus nécessaire de passer à traversle miroir : le monde est déjàsuffisamm<strong>en</strong>t fou <strong>ici</strong>, <strong>en</strong> particulierlorsque l’on voit ce que l’onappr<strong>en</strong>d à nos <strong>en</strong>fants : la résignation,l’amnésie, la compétitionet le crime, le découragem<strong>en</strong>t…mais aussi le racisme, le machisme,l’injustice, le prêt-à-p<strong>en</strong>ser etavec comme fond à tout cela l’exterminationde la planète. A l’écoledu monde à l’<strong>en</strong>vers, on vousappr<strong>en</strong>d que tuer n’est pas bi<strong>en</strong>,sauf si vous le faites à une grandeéchelle, avec une armée parexemple ; voler n’est pas bi<strong>en</strong>,sauf si vous le faites à la boursepar exemple ; tromper n’est pasbi<strong>en</strong>, sauf si vous travaillez dansla communication…Avec beaucoup d’humour,Eduardo Galeano nous montrecomm<strong>en</strong>t les <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dansce monde : de celui qui naît dansun camp de conc<strong>en</strong>tration pourriches à celui qui sniffe de lacolle dans la rue. Il multiplie lesblagues sur les rapports Nord-Sud : “Il existe un lieu où le Nordet le Sud s’affront<strong>en</strong>t dans desconditions équitables : c’est unterrain de football, au Brésil, àl’embouchure du fleuve Amazone.La ligne de l’équateur coupe <strong>en</strong>son milieu le stade Zerão, <strong>en</strong>Amapa, de telle manière quechaque équipe joue une mi-tempsau Sud et l’autre au Nord”[p.27]. En résumé, les puissantsfont la loi et les autres la subiss<strong>en</strong>t.Cela peut concerner lesrègles du commerce, les règles<strong>en</strong>tre les peuples, <strong>en</strong>tre les richeset les pauvres, <strong>en</strong>tre les hommeset les femmes… et à l’école onvous appr<strong>en</strong>d à obéir à cette loi,et ri<strong>en</strong> qu’à cette loi. Et pour éviterla dissid<strong>en</strong>ce, les puissants ontinv<strong>en</strong>té le concept de la sécuritéet sa conséqu<strong>en</strong>ce, la peur. Cellecise cultive par les statistiques,la communication, les images…et aussi par des mots magiquescomme “le développem<strong>en</strong>t”. C’estplein de poésie comme ce petittexte sur ce qu’est la pauvreté :“Pauvres sont ceux qui n’ont pasle temps de perdre leur temps /Pauvres sont ceux qui n’ont pasde sil<strong>en</strong>ce et qui ne peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>acheter / Pauvres sont ceux quiont des jambes et qui ont oubliéde marcher comme les pouletsont des ailes et ne sav<strong>en</strong>t plusvoler / Pauvres sont ceux quimang<strong>en</strong>t des ordures et les pay<strong>en</strong>tcomme si c’était de la nourriture/ Pauvres sont ceux qui ont ledroit de respirer de la merdecomme si c’était de l’air /Pauvres sont ceux qui n’ontd’autres libertés que de choisir<strong>en</strong>tre l’une ou l’autre chaîne detélévision / Pauvres sont ceux quiviv<strong>en</strong>t des drames passionnelsavec des machines / Pauvres sontceux qui sont toujours plus nombreuxet toujours plus seuls /Pauvres sont ceux qui ne sav<strong>en</strong>tpas qu’ils sont pauvres”. Ne ratezpas le dernier chapitre sur ledroit à délirer, un catalogue detout ce qu’on est <strong>en</strong> droit derêver. FV.Toits et mursvégétauxNigel Dunnettet Noël KingsburyEd. du Rouergue (Rodez)2005 - 254 p. - 36 €Traditionnels dans les pays scandinaves,les toits végétaux ontt<strong>en</strong>dance à maint<strong>en</strong>ant s’utiliserde plus <strong>en</strong> plus dans l’habitatécologique. Outre le côté esthétique,les toits peuv<strong>en</strong>t ainsi dev<strong>en</strong>irdes lieux de prom<strong>en</strong>ades, voiremême des potagers. Du côtéarchitecture, cela demande uncertain nombre de précautionspour la mise <strong>en</strong> œuvre (la terregorgée de pluie pèse lourd), maiscela aide à l’isolation du bâtim<strong>en</strong>t(notamm<strong>en</strong>t pour réduire leseffets de surchauffe nocturne <strong>en</strong>milieu urbain), sert de coupe-feu,amortit les bruits extérieurs,régule l’écoulem<strong>en</strong>t des eaux,contribue à diminuer la pollutionatmosphérique. Un programmem<strong>en</strong>é à Toronto prévoyant 6 % dela surface des toits végétalisésL E LIVRE D U M O I Spermettrait un espace de dét<strong>en</strong>tepour le public de 650 000 m2 etavec 10 % <strong>en</strong> potager de produire4700 tonnes par an de produitsalim<strong>en</strong>taires. Ce livre, richem<strong>en</strong>tillustré explique tout l’intérêtde ces toits et montre les différ<strong>en</strong>testechniques utilisablespour les mettre <strong>en</strong> œuvre selon lap<strong>en</strong>te du toit. Un peu spécialisé,mais passionnant. MB.Manueld’architectur<strong>en</strong>aturelleDavid WrightEd. Par<strong>en</strong>thèses (Marseille)2004 - 250 p. - 14 €Ceci est la réédition d’un ouvragepublié initialem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1979… etpresque toujours parfaitem<strong>en</strong>td’actualité aujourd’hui. En effet,alors que pour nombre de bâtim<strong>en</strong>tsde haute qualité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale,on progresse dans lacomplexité technologique, l’auteur,américain, donne <strong>ici</strong> laGaza,la vie <strong>en</strong> cageHervé Kempf, Jérôme EquerEd. Seuil2005 - 250 p. 26 €Hervé Kempf pour les textes, etJérôme Equer pour les photos,ont passé quatre fois quinze joursà Gaza, <strong>en</strong> 2004, un voyage à chaquesaison. Plutôt que de faire un nouveaulivre sur le conflit israélo-palestini<strong>en</strong>,ils se sont attachés à la vie detous les jours des habitants de cette<strong>en</strong>clave, espérant que cet éclairage humain plus que politique seraitsuffisamm<strong>en</strong>t parlant pour inciter les belligérants et ceux qui les souti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tà s’<strong>en</strong>gager plus dans la direction de la paix. Le livre intervi<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t dans un contexte particulier qui est l’annonce début 2004,par Ariel Sharon du projet de retirer les colonies israéli<strong>en</strong>nes de labande de Gaza d’<strong>ici</strong> fin 2005 et la mort d’Arafat. Le livre particulièrem<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong> équilibré <strong>en</strong>tre l’image et le texte, aborde différ<strong>en</strong>ts thèmescomme l’<strong>en</strong>trée diff<strong>ici</strong>le pour les visiteurs, l’impression de prison quel’on ress<strong>en</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t, la destruction des villes et des campagnesqui ont le malheur de se trouver près des limites avec Israël ou les colonies,ce qui se passe dans ces colonies <strong>en</strong>tre ceux, nombreux résignésà partir et ceux, les plus religieux, qui souhait<strong>en</strong>t se battre, la vie auquotidi<strong>en</strong> dans des villes sans emploi, une agriculture <strong>en</strong> recul du faitde l’urbanisation grandissante et de la confiscation des terres par lescolonies et les zones de sécurité, l’éducation aux <strong>en</strong>fants, la résistancepalestini<strong>en</strong>ne, le rôle des Nations-Unies… Chaque sujet est abordécomme un reportage qui jongle sur les quatre périodes de l’année.La lecture est aisée, les photos sont magnifiques et la conclusion estclaire : il y a bi<strong>en</strong> un occupant et des emprisonnés et finalem<strong>en</strong>t, le peude haine que l’on ress<strong>en</strong>t du côté des Palestini<strong>en</strong>s est presqu’étonnant :même des dirigeants du Hamas sont prêts à donner une chance à lapaix si Israël ti<strong>en</strong>t son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t sur les retraits… à condition quecela ne couvre pas de nouvelles colonies du côté Cisjordanie.Remarquable ouvrage. MB.démarche à suivre pour avoir êtrele plus autonome et le plus simplepossible. Cette démarche s’appuiesur de nombreuses observations<strong>en</strong> amont et sur finalem<strong>en</strong>t beaucoupde logique : profiter aumieux des avantages offerts parl’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (lumière, <strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t,v<strong>en</strong>t, sols), favoriserune inertie importante de l’habitation(isolation), favoriser toutce qui est passif (et donc netombe pas <strong>en</strong> panne)… le toutest illustré par une multitude dedessins souv<strong>en</strong>t drôles qui fontque l’on avance dans une lecturesomme toute technique sansaucune difficulté. Seule erreur del’éditeur : ne pas avoir réactualiséla bibliographie : les revues indiquéessont celles de 1979 ! MB.SILENCE N°324 Juin 200548

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