MusiqueImbert Imbert,débat deboutDébat de boue - 2007Bouh ! - Sortie <strong>en</strong> Février 2010Pour <strong>en</strong> savoir pluswww.myspace.com/imbertimbert4 2 S!l<strong>en</strong>ce n°376 février 2010Imbert Imbert est un mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>un peu à part dans le mondemusical français : chant etcontrebasse sont ses deuxcompagnons de route. Couvert de récomp<strong>en</strong>ses, ayant part<strong>ici</strong>péà plusieurs formations (dont Jim Murple Memorial), portantcrête et paillettes, il a, <strong>en</strong> 2007, sorti son premier album Débatde boue. Vous aurez certainem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du d’une oreilledistraite le morceau éponyme. Entre noirceur, optimisme ettextes à fleur de peau, son premier album nous ballade dansdes univers intimes, crus et touchants qui peuv<strong>en</strong>t choquer.Mais qui interpell<strong>en</strong>t sans fioriture.AUJOURD’HUI, ALORS QU’IL PRÉPARE SONDEUXIÈME ALBUM, IMBERT IMBERT RÉPOND Àquelques unes de nos questions.Ton univers musical est assez complexe, il estdiff<strong>ici</strong>le de cerner un style particulier.J’ai été marqué par des maestros comme BrunoChevillon à la contrebasse et B<strong>en</strong>oît Delbecq aupiano arrangé. J’étais <strong>en</strong> pamoison devant ces mus<strong>ici</strong><strong>en</strong>s.Et maint<strong>en</strong>ant je cherche à rev<strong>en</strong>ir à mesdiverses influ<strong>en</strong>ces, du punk au jazz et la musiqueimprovisée, synonyme de liberté musicale. Où ri<strong>en</strong>n’est figé, tout est vivant.Qu’essaies-tu de faire passer à travers tescompositions tant au niveau musique que destextes ?J’ai été am<strong>en</strong>é, étape par étape, à <strong>en</strong>tamer une"carrière solo", après avoir joué avec Jim MurpleMemorial p<strong>en</strong>dant un an.A 30 ans, j’ai franchi ce pas, vivre du métierque j’avais choisi vers l’âge de 17 ans. Depuis, j’aipassé une grosse partie de mon temps à jouer de lacontrebasse, à lire, à pleurer sur notre sort… et jeme suis retrouvé à vouloir expurger ma colère. J’aiégalem<strong>en</strong>t part<strong>ici</strong>pé à de nombreuses formations :des groupes de reprises, de rock, de la musiqueimprovisée, etc.En formation groupe, composer c’est faire descompromis. Être <strong>en</strong> solo c’est ne pas faire ces compromis,le r<strong>en</strong>du est très personnel. Mais, avant queje joue mes propres compositions, seul, je n’avaisjamais chanté de ma vie. La musique et l’écritureont fini par me ressembler, une course vers moi,pour <strong>en</strong> arriver à ce solo. Si ce travail peut servird’autres causes que la mi<strong>en</strong>ne, c’est tant mieux.Comm<strong>en</strong>t as-tu découvert la revue S!l<strong>en</strong>ce ?J’ai découvert S!l<strong>en</strong>ce il y a peu, quand David(le tourneur) m’<strong>en</strong> a glissé un exemplaire : le« meilleur magazine écologiste » d’après lui.Je suivais déjà les actualités militantes, maisc’est à travers la revue que j’ai découvert que j<strong>en</strong>’étais pas seul ! C’est rassurant, même si ce n’estpas <strong>en</strong>core gagné, de se r<strong>en</strong>dre compte de la déterminationd’un grand nombre de personnes.Quant à mon souti<strong>en</strong> à des causes militantes,certaines vont d’elles-mêmes. Pour les faucheurs(concert de souti<strong>en</strong> <strong>en</strong> août 2009), je n’avais jamaispart<strong>ici</strong>pé à un fauchage, mais j’avais <strong>en</strong>vie de sout<strong>en</strong>iret de part<strong>ici</strong>per à ma manière, d’où le concert.De même pour le Réseau Sortir du nucléaire[auquel il a proposé un concert de souti<strong>en</strong> <strong>en</strong>février 2009] pour lequel tout est dans le nom etauquel j’adhère totalem<strong>en</strong>t.Quel li<strong>en</strong> fais-tu <strong>en</strong>tre le fait d’être un artisteet celui d’être <strong>en</strong>gagé ?Jusque-là, j’avais peu de moy<strong>en</strong>s pour sout<strong>en</strong>irdes mouvem<strong>en</strong>ts. J’avais <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du parler desgroupes militants, mais j’avais peu de temps à yconsacrer.Un souti<strong>en</strong> artistique est pour moi une formede souti<strong>en</strong> aux causes qui me ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à cœur.Même si celui-ci est minime, j’ai l’impression d’êtreutile.Mes chansons parl<strong>en</strong>t des choses du cœur, sansprise de parti, sans lignée. Mais si cela permet quele public r<strong>en</strong>contre les faucheurs… c’est gagné.Je p<strong>en</strong>se que peu de ceux qui appréci<strong>en</strong>t meschansons « achèt<strong>en</strong>t » des 4x4, du moins je l’espère.Dans mes concerts j’essaie d’être très clair surcertaines positions.Après, au quotidi<strong>en</strong>, cela me dérange de jouerdans des salles avec du gros son, des grosseslumières… j’ai joué une fois sur une petite installationsolaire.Anna ManoEntreti<strong>en</strong> réalisé parJocelyn Peyret ■
Vous pouvez nous <strong>en</strong>voyer des textes pour le courrier des lecteurssoit par courrier postal, soit <strong>en</strong> passant par le formulaire decontact qui se trouve sur le site de Sil<strong>en</strong>ce : www.revuesil<strong>en</strong>ce.net.CourrierCombattre le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d'impuissance"Contre le réchauffem<strong>en</strong>t climatique,donnez-nous des jardins et desespaces de débats."A Cop<strong>en</strong>hague, la montagneaccoucha d'une souris.Notre atmosphère aurait besoin quele monde se débarrasse de lamarchandisation du monde, qui ad'avantage de responsabilités que lespeuples (même si chacune, chacunde nous a sa part à assumer).Il nous faut continuer de débattreaprès le sommet de Cop<strong>en</strong>hague,face à la complexité des <strong>en</strong>jeux(remontée des famines, réfugiésclimatiques, santé, remplacem<strong>en</strong>t desforêts par des plantationsartif<strong>ici</strong>elles, fiscalité...)Pourquoi ne pas organiser desdébats sur nos lieux d'habitation ?Outre le fait que cela rejette moinsde gaz à effet de serre que d'aller <strong>en</strong>avion ou <strong>en</strong> voiture à Cop<strong>en</strong>hague, ilfaut maint<strong>en</strong>ir la pression populaireune fois passé le sommet.Au-delà des <strong>en</strong>jeux cités plus haut,se pose égalem<strong>en</strong>t la question de ladémocratie face à l'<strong>en</strong>doctrinem<strong>en</strong>tdes masses que constitu<strong>en</strong>t des filmscomme HOME de Yann Arthus-Bertrand (sponsorisé par de grossesfirmes, contribuant grandem<strong>en</strong>t à lacrise climatique). (…) Ce film faitpartie d'une vaste campagne quiessaie de nous faire tout accepter, aunom de la crise climatique. Malgrél'urg<strong>en</strong>ce à réagir face auréchauffem<strong>en</strong>t, nous ne pouvons pasaccepter le capitalisme vert, sesOGM, son agriculture int<strong>en</strong>sive,<strong>en</strong>core moins les inégalités. Or, lefilm, s'il feint de s'apitoyer sur ladésertification, sur les famines quigangrèn<strong>en</strong>t notre monde, n'évoqueLe "syndrome du Titanic"tétanise l'av<strong>en</strong>iraucun mot sur les OGM, ni lesagrocarburants, que d'autresprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t comme une solution auproblème qu'ils ont créé. Pas un motnon plus sur les luttes paysannesinternationales, ni sur lesalternatives (agroécologie, échangesinternationaux de sem<strong>en</strong>ces commele fait Kokopelli). Et les quelqueshumains montrés dans HOME sontfilmés "de haut" (par avion ouhélicoptère). En regardant ce film,j'ai assisté à un reportage d'unprét<strong>en</strong>du savant qui observe d'autreshumains comme des animaux d'unlaboratoire. Quant au tonmiséricordieux et faussem<strong>en</strong>tcompassionnel qui domine tout dudébut à la fin, il doit nous mettresous nos gardes. Yann Arthus-Bertrand joue le même rôle que lesprêtres de l'église catholique, avantla révolution française de 1789,lorsqu'ils prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t les inégalitéset les famines comme une fatalité.Les conséqu<strong>en</strong>ces socialescalamiteuses, suite à lamondialisation marchande, nepeuv<strong>en</strong>t être oubliées ni sacrifiéessur l'autel d'une écologiemystificatrice, qui <strong>en</strong>rôlerait lespeuples sous de fausses solutions, <strong>en</strong>les aliénant avec un nouvel opium.Et puis, la marchandisation dumonde, avec toutes ses crises, réduitla sécurité alim<strong>en</strong>taire. Il est plusqu'urg<strong>en</strong>t de multiplier les jardins, àl'heure où les famines explos<strong>en</strong>t dansles pays les moins nantis, p<strong>en</strong>dantque les soupes populairesréapparaiss<strong>en</strong>t dans les pays qui seprét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t "avancés".Christian DavidRhône.Dans son film "Le syndrome du Titanic", Nicolas Hulot improvise une théoriequ’il n’étaye ni ne développe, théorie selon laquelle les humains que noussommes sont pareils aux passagers du Titanic.Proposer une lecture du monde par le biais d’un syndrome du Titanic, c’estlimiter le problème à un syndrome d’aveuglem<strong>en</strong>t. Or l’Occid<strong>en</strong>t estaujourd’hui dans le déni quasi-total de ce qui s’est passé : nous avonsdépassé l’iceberg qui nous a percuté, le pic pétrolier qui signifie la fin touteproche de l’ère « pétrole » ! Oui, nous l’avons déjà percuté !Notre mode de p<strong>en</strong>sée politique ne doit plus s’inscrire dans la prévision de lacatastrophe, mais dans une organisation post-catastrophe. Nous avons <strong>en</strong>corele temps « d’évacuer ». Le paquebot économie mondiale pr<strong>en</strong>d l’eau. Mais ilne coulera pas forcém<strong>en</strong>t très vite : les capitaines (gouvernants, patrons demultinationales) ont tout intérêt à le garder à flot car ils tir<strong>en</strong>t leur pouvoirde la dép<strong>en</strong>dance des populations qu’ils gouvern<strong>en</strong>t. Pour tous les passagers,le paquebot a <strong>en</strong>core du s<strong>en</strong>s : travailler pour un salaire, se nourrir, sechauffer, se véhiculer et vivre la société des loisirs et du confort. Ils n’ontaucun intérêt à quitter le navire. Lorsque ce s<strong>en</strong>s disparaîtra, il resteraév<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t l’armée pour contrôler tout le monde, le désespoir d’unepopulation totalem<strong>en</strong>t dép<strong>en</strong>dante… et quelques passagers de premièreclasse, voguant sur le seul canot de sauvetage disponible ?La Terre n’est pas un paquebot : il est impossible de sauter de ce bateau,impossible d’espérer des secours… Si Nicolas Hulot avait plutôt la franchisede prés<strong>en</strong>ter le Titanic comme le symbole de notre système économique, alorsles spectateurs <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t peut-être à une <strong>en</strong>vie toute simple : s’investirdans la construction d’un autre système, basé sur d’autres valeurs…Pourquoi ne pas quitter le bateau ? Or si Nicolas Hulot tétanise lesspectateurs, il joue le jeu des multinationales !Johann CharvelHaute-NormandieAnt<strong>en</strong>nes hostiles(…) J'ai été embauchée une semaine <strong>en</strong> octobre 2009 comme cuisinière parune <strong>en</strong>treprise sous-traitant la préparation de repas à l'Espace Malraux,établissem<strong>en</strong>t culturel public de Chambéry (Savoie) où nous travaillons autroisième étage, juste sous le toit.Arrivée <strong>en</strong> pleine santé, je me s<strong>en</strong>s mal dès le premier soir : j'ai la tête lourdeet brouillée, des troubles de la stabilité, je souffre de névralgie (ce qui nem'arrive jamais). Je subis une pression constante sur les tempes à la limitedu supportable, j'ai la nausée avec mal au v<strong>en</strong>tre et des bouffées de chaleur,<strong>en</strong>vie de vomir, de pleurer. N'ayant pas une santé d'ordinaire fragile et étantd'un naturel plutôt joyeux, je me demande ce qui m'arrive. Le l<strong>en</strong>demainmatin, je constate que deux de mes collègues seplaign<strong>en</strong>t de maux de tête et comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t leurjournée <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant des cachets contre la douleur.J'<strong>en</strong> discute alors autour de moi. Des employés del'espace Malraux m'inform<strong>en</strong>t que "c'est normal,à cause de l'ant<strong>en</strong>ne de téléphonie mobile situéesur le toit juste au dessus de nos têtes" etappart<strong>en</strong>ant à l'<strong>en</strong>treprise Bouygues Télécom. Ilsm'appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que ces symptômes sont récurr<strong>en</strong>tssur toutes les personnes travaillant au troisièmeétage. De plus ils ont appris que les ouvriers deBouygues Télécom ont obligation, d'après leur<strong>en</strong>treprise, de couper l'alim<strong>en</strong>tation de l'ant<strong>en</strong>nes'ils doiv<strong>en</strong>t effectuer des travaux proches decelle-ci durant plus de huit minutes, et ce pouréviter les effets indésirables sur la santé… Huitminutes… Qu'<strong>en</strong> est-il des 84 heures passées danscet <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t hostile pour notre équipe decuisiniers ? Et des travailleurs de l'EspaceMalraux qui oeuvr<strong>en</strong>t dans ces locaux ? (…)Constatant cela, les employés de l'EspaceMalraux particulièrem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sibles à cettequestion n'arriv<strong>en</strong>t pourtant pas à se faire<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre de leur direction ni de la mairie quisemble être <strong>en</strong> li<strong>en</strong> direct avec l'<strong>en</strong>treprise car lebâtim<strong>en</strong>t est public. (…)Sophie DodelinIsèreAnt<strong>en</strong>nes relaisJ'ai lu avec intérêt votre numéro de novembre 2009. La brève sur l'ant<strong>en</strong>nerelais sise <strong>en</strong> face de l'école Gerson et à propos de laquelle Bouygues vi<strong>en</strong>tde gagner un procès contre des par<strong>en</strong>ts d'élèves a attiré mon att<strong>en</strong>tion. Jesuis le directeur de cette école !Contrairem<strong>en</strong>t à ce qui a été dit par certains par<strong>en</strong>ts à l'AFP (et qui a étérepris sans vérification par les autres médias - France Info ayant seulevérifié) la baisse des effectifs n'est pas aussi impressionnante que certainsl'annonc<strong>en</strong>t. Nous avons 130 élèves au lieu de 143 att<strong>en</strong>dus (-13) et pas 80au lieu de 157 (-77) comme déclaré par les par<strong>en</strong>ts les plus excités ! Parailleurs les familles qui sont parties ont pour la plupart rejoint l'école privéedu quartier qui a aussi une ant<strong>en</strong>ne de l'autre côté de la rue !B<strong>en</strong>oît Armanddirecteur de l'école élém<strong>en</strong>taire Gerson, Lyonpartisan de la décroissance - sans portable !Le bonheurest dans l'oliveOn dit trop ce qui ne va pas, j'essaie d'évoluerautrem<strong>en</strong>t... Grâce à vous, à l'équipe, à vosabonnés, à votre petite annonce, je suis allée<strong>en</strong> Italie découvrir la récolte des olives.Cette expéri<strong>en</strong>ce m'a apporté un grosbonheur : partager la vie de Patr<strong>ici</strong>a etMarco et celle de quelques lecteurs deS!l<strong>en</strong>ce qui comme moi sont allés à Tatti <strong>en</strong>Toscane.Une foule de petits bonheurs suffit pourparfumer la vie, il faut juste savoir less<strong>en</strong>tir…Monique MichelIsèreÜ Pause p<strong>en</strong>dant lacueillette des olivesD.R.D.R.S!l<strong>en</strong>ce n°376 février 20104 3
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