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20.07.2015 Views

erde Merde à celui qui le lira Y a pas à tortiller du cul pour chier droit Foutre la merde Pisser dans un vioD. R.iiAgoni : anciennes toilettessèches en surplond.(1) Nommée ainsi faute d'avoirtrouvé un nom utilisé communémentpour les lieux visités ;c'est un sujet dont on ne parlepas toujours facilement.(2) Evitant de plus l'effet pyramidebien connu des utilisateurs detoilettes à litière biomaîtrisée(TLB), effet plus rare pourcertaines toilettes compactesmanufacturées, celles-ci ayantsouvent un système de répartition(tambour, raclette ...).(3) Quantité difficile à évaluer maissans doute assez faible. Leshommes passent le plus clairde leur temps à l'extérieur, lesfemmes et les enfants sont auxchamps, à la lessive, au portage…On peut supposer qu'ilsurinent souvent dans la nature(4) Une charge de compost dequelques m 3 de produit de TLBse vend 1500 dirhams (dh),contre 2500 dh pour la mêmequantité de fumier de mouton.Par comparaison, le salaireminimum mensuel est de 2200dh, un kilo d'orange vaut de 6 à10 dh, un repas dans un restaurantpopulaire de 25 à 35 dh.Les toilettestraditionnellesberbères de lavallée du DraâDans le sud du Maroc, il y avait diversesmanières et lieux pour se soulager. Ainsi,dans de nombreux villages de la valléedu Draâ, c’était la toilette traditionnelleberbère (1) appelée kanif à Tamegroute,mais qui pourrait aussi porter des nomscomme amkhar (ou amrrar), cheikhdar,almekhad... La toilette traditionnelle berbère fait partieintégrante des constructions de deux à trois étages ; sonexistence daterait d’au moins quatre siècles, comme certainesdes maisons qui l'abritent...La d é f é c a t i o n s'effect ue ac c rou p i aude s s u s d'u n s i m p l e t r o u, l e s ma t i è r e s c h u t e n tdans une chambre construite lors de l'édificationde la maison. Cette chambre est de dimensionsvariables suivant la taille de l'habitation etle nombre d'utilisateurs, qui peut varier de 8 à16 personnes — parfois plus lorsque les trous detoilette de deux familles aboutissent dans la mêmechambre de rétention.La surface au sol de cette chambre peut varierde 4 à 9 m².La hauteur de la chambre peut varier de 2 m,lorsque la pièce de défécation est situé au premierétage, à 5 m lorsque le trou est situé sur le toitterrasse.Le nettoyage anal se fait au moyen d'un caillourugueux ou d’un petit bloc d'argile aggloméréeramassé au retour du champ et posé à coté de latoilette. Le bloc est jeté d'un geste franc dans letrou. Dans le cas de l'argile, le choc contre un filtre-tamisva l'émietter et la disperser à la surface.Des toilettes à plusieurs niveauxC'est une des idées particulièrement remarquablesde ces toilettes traditionnelles berbères :l'ossature des étages de la maison est conservéedans la chambre de rétention. Le palmier mâle estpréféré en raison de sa longévité et de son imputrescibilité.Le treillis de roseaux serrés qui, dansles autres pièces, va recevoir le mortier de terre dusol, est remplacé dans cette chambre par un tressageaéré appelé filtre-tamis. Il y a autant de filtresque d'étages entre le sol de la toilette et l'ouverturede vidage de la chambre, au niveau de la rue. Toutce qui tombe par le trou éclate et se disperse à lasurface de la chambre (2) , permettant ainsi l’oxygénationet le mélange des divers éléments.Les liquides admis dans la chambre sontl'urine (3) et une bouillie, composée de 1,5 à 2 kg dechaux vive mélangée à 10 ou 20 l d'eau, versée parle trou tous les 15 à 20 jours.Y sont versés quotidiennement les restes de lathéière, les cendres et charbon de bois de la cuisine,la terre de balayage de la maison (de 1 à 2 kg/jour), les restes de repas et déchets de cuisine neservant pas à nourrir les ânes, moutons…Les peaux d'orange, réputées pour dégager dugaz, favoriser l'oxygénation et diffuser une bonneodeur, sont particulièrement bienvenues.La chambre est vidée lorsque le niveau atteintle dernier filtre, la périodicité allant de 4 à 8 ans.Le produit est apporté en bord de champ où ilva séjourner encore de 6 mois à 1 an avant d'êtreépandu en surface. Il est utilisé pour alimenter lespalmiers, les céréales (blé, avoine...), la tomate, lescourges. On préfère le fumier de mouton pour leslégumes feuilles et racines (4) .La reconnaissance et la valorisation des toilettestraditionnelles berbères, intimement lié à la polycultureet à l'élevage de proximité, font intégralementpartie des avancées vers un avenir "durable".Didier Bourrut-Lacouture nl'article intégral se trouve sur http://toiletteacompost.org/Les-Toilettes-Traditionnelles8 S!lence n°387 février 2011

lon Sortir quelqu'un de la merde Chier une pendule Plus l'étron est balaise, plus le chieur estEt merde !i Filtre-tamis, au sommet de l'édifice.h Détail d'une ouverture d'évacuation à la base.Un premier rassemblement eut lieu le 1 er avril2006 à Saint-Merd, petit bled au fin fondde la Corrèze : l'Internationale des toilettessèches. Ces rencontres eurent tôt fait de se voirrebaptisées "Intestinales". Dans le Dictionnaireculturel d'Alain Rey se trouve le terme intestinal.C'est un adjectif relatif au mot "intestin", dontl'étymologie oscille entre intestinum, "entrailles"et intestinus, signifiant "intérieur". Ainsi, l'intestinest bien l'organe qui relie l'estomac à l'anus et quipermet l'assimilation de toute bonne (ou mauvaise)chose qu'on ingère. Il convient de préciser qu'onévoque l'intestin comme un véritable deuxièmecerveau. En effet, des centaines de millions deneurones spécifiques y sont présents et en pilotentle travail, permettant une quasi autonomie parrapport au cerveau.Pour un réseau, le terme "Intestinale" interpelle,voire interloque (ce qui nous va bien) sanspour autant prétendre à une quelconque dominationintellectuelle de son prochain (ce qui nous vabien aussi). Ce terme recentre notre action sur leconcret d'une fonction vitale et quotidienne.Des rencontres annuelles et des actions concrètestelles que la rédaction d'un communiqué enréaction au projet d'arrêté Assainissement non collectif(ANC), puis la rédaction de préconisationssur ce même projet d'arrêté auprès du ministère del'Ecologie ont été réalisées. Des groupes de travailthématiques se mettent en place, dont notammentun sur l'élaboration d'un guide des bonnespratiques du compostage des résidus de toilettesD. R.Les fondements de l'IntestinaleRéseau de l'assainissement écologiquesèches, ou un autre sur le recensement des acteursde la filière. Le réseau tient aussi quelques standsou conférences dans des salons.En septembre 2009, le nouvel arrêté sur l'ANCparait et reconnaît les toilettes sèches comme procédépossible d'assainissement.Lors des rencontres de l'automne 2009, l'enjeuglobal du réseau est défini : restaurer le cyclenaturel de l'eau et la fertilité des sols. Son objectif :promouvoir et développer l'assainissement écologique.Le réseau doit donc fédérer et soutenir sesmembres, se poser en interlocuteur des instancesofficielles, et aussi recueillir les ressources permettantà ses membres d'agir.S'ensuit un gros travail de définition de l'assainissementécologique dans lequel on fait la partbelle à l'accessibilité à tous de cette pratique, quece soit culturellement, socialement, techniquementou économiquement, visant tant la responsabilisationde l'Homme que son autonomie.Concernant la suite du programme, sontprévus une action auprès du ministère sur laréglementation et les textes d'application de cetteréglementation sur le terrain, la montée en compétencedes membres en matière de compostage et devie des sols, l'élaboration d'un cahier des chargesde qualité de l'animation/location de toilette sècheévènementielle... Vaste programme.D. R.Mima Galès nhttp://rae-intestinale.org/Où évacuer ?Pour nous, occidentaux possédantun foyer (ce qui n'est pas le casde tout le monde, de nombreusespersonnes vivant dans la rue etétant confrontées chaque jour auproblème de pouvoir se soulager),uriner et déféquer se pratiquentdans les toilettes, le plus souventavec eau et tout-à-l'égout. Nostoilettes classiques consomment50 l d'eau potable par jour etpar personne : un tiers de notreconsommation. Pour évacuer enmoyenne 150 g par jour, il faut 30fois ce volume en eau. Ajoutons àcela l'eau utilisée pour le traitementdes matières en station d'épuration.Ailleurs, environ un milliard depersonnes, soit presque 20 %de la population mondiale,vivent sans eau potable.38 % de cette population n'a pasaccès à des toilettes dites décentes.Un tiers d'entre eux défèquentchaque jour à l'air libre, avec leseffets corollaires sur l'environnementet la santé humaine. Ainsi chaqueannée, plus de deux millions depersonnes meurent de diarrhée.S!lence n°387 février 2011 9

erde Merde à celui qui le lira Y a pas à tortiller du cul pour chier droit Foutre la merde Pisser dans un vioD. R.iiAgoni : anci<strong>en</strong>nes toilettessèches <strong>en</strong> surplond.(1) Nommée ainsi faute d'avoirtrouvé un nom utilisé communém<strong>en</strong>tpour les lieux visités ;c'est un sujet dont on ne parlepas toujours facilem<strong>en</strong>t.(2) Evitant de plus l'effet pyramidebi<strong>en</strong> connu des utilisateurs detoilettes à litière biomaîtrisée(TLB), effet plus rare pourcertaines toilettes compactesmanufacturées, celles-ci ayantsouv<strong>en</strong>t un système de répartition(tambour, raclette ...).(3) Quantité diff<strong>ici</strong>le à évaluer maissans doute assez faible. Leshommes pass<strong>en</strong>t le plus clairde leur temps à l'extérieur, lesfemmes et les <strong>en</strong>fants sont auxchamps, à la lessive, au portage…On peut supposer qu'ilsurin<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t dans la nature(4) Une charge de compost dequelques m 3 de produit de TLBse v<strong>en</strong>d 1500 dirhams (dh),contre 2500 dh pour la mêmequantité de fumier de mouton.Par comparaison, le salaireminimum m<strong>en</strong>suel est de 2200dh, un kilo d'orange vaut de 6 à10 dh, un repas dans un restaurantpopulaire de 25 à 35 dh.Les toilettestraditionnellesberbères de lavallée du DraâDans le sud du Maroc, il y avait diversesmanières et lieux pour se soulager. Ainsi,dans de nombreux villages de la valléedu Draâ, c’était la toilette traditionnelleberbère (1) appelée kanif à Tamegroute,mais qui pourrait aussi porter des nomscomme amkhar (ou amrrar), cheikhdar,almekhad... La toilette traditionnelle berbère fait partieintégrante des constructions de deux à trois étages ; sonexist<strong>en</strong>ce daterait d’au moins quatre siècles, comme certainesdes maisons qui l'abrit<strong>en</strong>t...La d é f é c a t i o n s'effect ue ac c rou p i aude s s u s d'u n s i m p l e t r o u, l e s ma t i è r e s c h u t e n tdans une chambre construite lors de l'édificationde la maison. Cette chambre est de dim<strong>en</strong>sionsvariables suivant la taille de l'habitation etle nombre d'utilisateurs, qui peut varier de 8 à16 personnes — parfois plus lorsque les trous detoilette de deux familles aboutiss<strong>en</strong>t dans la mêmechambre de rét<strong>en</strong>tion.La surface au sol de cette chambre peut varierde 4 à 9 m².La hauteur de la chambre peut varier de 2 m,lorsque la pièce de défécation est situé au premierétage, à 5 m lorsque le trou est situé sur le toitterrasse.Le nettoyage anal se fait au moy<strong>en</strong> d'un caillourugueux ou d’un petit bloc d'argile aggloméréeramassé au retour du champ et posé à coté de latoilette. Le bloc est jeté d'un geste franc dans letrou. Dans le cas de l'argile, le choc contre un filtre-tamisva l'émietter et la disperser à la surface.Des toilettes à plusieurs niveauxC'est une des idées particulièrem<strong>en</strong>t remarquablesde ces toilettes traditionnelles berbères :l'ossature des étages de la maison est conservéedans la chambre de rét<strong>en</strong>tion. Le palmier mâle estpréféré <strong>en</strong> raison de sa longévité et de son imputrescibilité.Le treillis de roseaux serrés qui, dansles autres pièces, va recevoir le mortier de terre dusol, est remplacé dans cette chambre par un tressageaéré appelé filtre-tamis. Il y a autant de filtresque d'étages <strong>en</strong>tre le sol de la toilette et l'ouverturede vidage de la chambre, au niveau de la rue. Toutce qui tombe par le trou éclate et se disperse à lasurface de la chambre (2) , permettant ainsi l’oxygénationet le mélange des divers élém<strong>en</strong>ts.Les liquides admis dans la chambre sontl'urine (3) et une bouillie, composée de 1,5 à 2 kg dechaux vive mélangée à 10 ou 20 l d'eau, versée parle trou tous les 15 à 20 jours.Y sont versés quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t les restes de lathéière, les c<strong>en</strong>dres et charbon de bois de la cuisine,la terre de balayage de la maison (de 1 à 2 kg/jour), les restes de repas et déchets de cuisine neservant pas à nourrir les ânes, moutons…Les peaux d'orange, réputées pour dégager dugaz, favoriser l'oxygénation et diffuser une bonneodeur, sont particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues.La chambre est vidée lorsque le niveau atteintle dernier filtre, la périod<strong>ici</strong>té allant de 4 à 8 ans.Le produit est apporté <strong>en</strong> bord de champ où ilva séjourner <strong>en</strong>core de 6 mois à 1 an avant d'êtreépandu <strong>en</strong> surface. Il est utilisé pour alim<strong>en</strong>ter lespalmiers, les céréales (blé, avoine...), la tomate, lescourges. On préfère le fumier de mouton pour leslégumes feuilles et racines (4) .La reconnaissance et la valorisation des toilettestraditionnelles berbères, intimem<strong>en</strong>t lié à la polycultureet à l'élevage de proximité, font intégralem<strong>en</strong>tpartie des avancées vers un av<strong>en</strong>ir "durable".Didier Bourrut-Lacouture nl'article intégral se trouve sur http://toiletteacompost.org/Les-Toilettes-Traditionnelles8 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011

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