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Et merde !ra Y a pas à tortiller du cul pour chier droit Foutre la merde Pisser dans un violon Sortir quelqu'un de la merde Chier une p<strong>en</strong>dule PlusUne psychologie sociale de la merdeEtes-vous fécophile ou fécophobe ?Épanouissem<strong>en</strong>tperso.Estime de soi etdes autresAppart<strong>en</strong>anceSécuritéBesoins physiologiquesPyramide de Maslow(1) Beaucoup ont reproché à Maslowd’avoir fait des raccourcis rapidesconcernant les besoins humains.Les mêmes critiques s’appliqu<strong>en</strong>tdans le cas prés<strong>en</strong>t. Pourtant, sonmodèle a le mérite de permettreune certaine catégorisationdes besoins et des raisonsqui provoqu<strong>en</strong>t le dégoût qu<strong>en</strong>ous ress<strong>en</strong>tons concernant lamerde. Evidemm<strong>en</strong>t, nous nedévelopperons pas <strong>ici</strong> tous lesélém<strong>en</strong>ts relevés par Dellström-Ros<strong>en</strong>quist concernant chaqu<strong>en</strong>iveau de la pyramide <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec les excrém<strong>en</strong>ts ; pour cela,au lecteur de se r<strong>en</strong>seigner !Dans Le Rapport de Brodeck, Philippe Claudel énonce unconstat des plus réalistes : "L’homme est ainsi fait qu’ilpréfère se croire un pur esprit, un faiseur d’idées, de songes,de rêves et de merveilles. Il n’aime pas qu’on lui rappelle qu’ilest aussi un être de matières, et que ce qui coule <strong>en</strong>tre sesfesses le constitue autant que ce qui s’agite et germe dans soncerveau". Qui peut le nier ?To u t le m o n d e a d é j à fa i t l’e x pér i<strong>en</strong>ced’u n e s i t u a t i o n g ê n a n t e l ié e au c u l : u n v o i s i nqui pète, un gamin qui se fait dessus, uncaca qui pue dans des toilettes publiques…Les expéri<strong>en</strong>ces quotidi<strong>en</strong>nes montr<strong>en</strong>t quelorsque l’on parle d’utilisation de toilettes, lesexcrém<strong>en</strong>ts constitu<strong>en</strong>t, si ce n’est un réel tabou,au moins un sujet dont on ne parle pas ou alors <strong>en</strong>plaisantant. Au-delà des blocages psychologiquesque cela peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer vis-à-vis de l’utilisation detoilettes sèches, ce non-dit a pour effet de déresponsabiliserles individus du dev<strong>en</strong>ir de leurs propresexcrém<strong>en</strong>ts. La prise <strong>en</strong> charge sociale d’unproblème implique de le porter sur la place publiqueet le faire dev<strong>en</strong>ir une res publica (une chosepublique). Elle est d’autant plus compliquée qu’ellerelève de la sphère intime. Ainsi, pour pouvoirs’approcher des toilettes sèches dans le domainede la psychologie sociale, il faut d’abord étudierles représ<strong>en</strong>tations que les g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> ont. Trois élém<strong>en</strong>tsclefs ont été mis <strong>en</strong> avant : les individus ontt<strong>en</strong>dance à considérer l’assainissem<strong>en</strong>t comme unproblème qui ne les concerne pas ; ils évit<strong>en</strong>t alorsde parler des excrém<strong>en</strong>ts et de leur manipulation.Il existe <strong>en</strong>suite un désintérêt généralisé concernantla crise sanitaire immin<strong>en</strong>te et les avantagesà mettre <strong>en</strong> place un système d’assainissem<strong>en</strong>t écologique.Les alternatives sanitaires pein<strong>en</strong>t donc àse faire adopter et accepter.Eviter d'<strong>en</strong> parlerDe toute évid<strong>en</strong>ce, les individus évit<strong>en</strong>t deparler des toilettes sèches et de tout ce qui s’y rattache.Certains dirai<strong>en</strong>t que c'est un mécanisme dedéf<strong>en</strong>se. Que cette réaction soit apprise ou innée,elle a pour effet d’être un frein à certaines pratiquesdans nos sociétés. Sur le terrain, cela se traduit pardes comportem<strong>en</strong>ts d’évitem<strong>en</strong>t, autant du contactphysique avec ses excrém<strong>en</strong>ts que le fait de lesvoir ou les s<strong>en</strong>tir. Là où certaines cultures ne trouv<strong>en</strong>tri<strong>en</strong> à redire à la manipulation des excrétashumains (des cultures fécophiles), d’autres trouv<strong>en</strong>tcela répugnant (des cultures fécophobes). La Francese trouve <strong>en</strong>tre ces deux extrêmes, laissant alorssous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre une possible acceptation de cettemanipulation, et donc des toilettes sèches. D<strong>en</strong>ombreuses explications de la peur des excrém<strong>en</strong>ts(qui est, il faut le dire, rationnelle à un certainniveau) ont été proposées. Dellström-Ros<strong>en</strong>quist(2005), psychosociologue suédoise, part de lapyramide de Maslow pour l’expliquer.Faire ses besoins, tous ses besoinsSelon Maslow, les besoins humains peuv<strong>en</strong>têtre hiérarchisés (dessin ci-contre) ; les besoins d<strong>en</strong>iveau inférieur domin<strong>en</strong>t la motivation de l’individutant qu’ils sont insatisfaits. Une fois ces besoinssuffisamm<strong>en</strong>t comblés, l’individu se conc<strong>en</strong>tre surceux de niveau supérieur: besoin de dormir et demanger pour survivre. Ensuite, ils doiv<strong>en</strong>t se s<strong>en</strong>tir<strong>en</strong> sécurité. Vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t après les rapports sociaux.On arrive alors aux besoins de statut social. Le plusélevé sur la pyramide est l’actualisation de soi, àsavoir le développem<strong>en</strong>t de soi et de son bi<strong>en</strong>-êtrepsychologique (1) . Ceci étant dit, une fois appliquéau domaine de l’assainissem<strong>en</strong>t écologique et dela manipulation de ses excrém<strong>en</strong>ts, on obti<strong>en</strong>t deschoses intéressantes.Les besoins physiologiques correspond<strong>en</strong>t au faitque nous avons tous besoin d’uriner et de déféquer.Les besoins de sécurité r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t au constatque la plupart des g<strong>en</strong>s évit<strong>en</strong>t d’aller dans unetoilette publique après la tombée de la nuit, de parla peur de se faire violer, agresser… Sans parlerdu fait que les toilettes peuv<strong>en</strong>t être une m<strong>en</strong>aceà la santé si elles ne sont pas propres. Les besoinsinterpersonnels, <strong>en</strong>suite, r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t aux tabous etaux normes culturellem<strong>en</strong>t admis vis-à-vis de lagestion des excrém<strong>en</strong>ts. D’ailleurs, la manipulationdes excrém<strong>en</strong>ts relève d’un statut social faible dansla plupart des sociétés. Nous avons donc un besoinde déni (actualisation de soi), dans le s<strong>en</strong>s où nouspréférons éviter d’<strong>en</strong> parler !Finalem<strong>en</strong>t, l’application du modèle de Maslowà la problématique des excrém<strong>en</strong>ts montre que lesémotions <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l’assainissem<strong>en</strong>t humain (ledégoût principalem<strong>en</strong>t) sont fortes et influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t noscomportem<strong>en</strong>ts de nombreuses façons. L'évitem<strong>en</strong>tphysique des excrém<strong>en</strong>ts met <strong>en</strong> lumière un autrepoint crucial : nous évitons d’évoquer m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>tle sujet ; on n’y p<strong>en</strong>se pas !18 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011

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