Et merde !ans un violon Sortir quelqu'un de la merde Chier une p<strong>en</strong>dule Plus l'étron est balaiseise Caca boudin Faire un caD. R.iiCollecte de l'urine dans un c<strong>en</strong>tre de vacances.produites par une personne <strong>en</strong> un an conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong>viron 4 kg d’azote. Elles permett<strong>en</strong>t parexemple de fertiliser 400 m 2 de culture pour unapport d’azote de 100 kg/ha. De plus, elles sontfaciles à collecter puisque liquides. Les Suédoissont les principaux promoteurs de cette approchequ’ils ont développée à l’échelle collective. L’urinepure est stockée dans des cuves chez les particuliers(maisons individuelles ou lotissem<strong>en</strong>ts) puiscollectée et valorisée par des agriculteurs. Deuxsystèmes de toilettes à séparation des urines à lasource exist<strong>en</strong>t : les toilettes à séparation ayantune chasse d’eau pour l’évacuation des matièresfécales et les toilettes sèches à séparation.D. R.iiA Gebers (Suède), stockagede l'urine <strong>en</strong> souterrain, dans unlotissem<strong>en</strong>t (voir page suivante).(1)Pour plus d’informations sur lesprojets pilotes <strong>en</strong> assainissem<strong>en</strong>técologique, consulter les comptesr<strong>en</strong>dus des voyages d’étude <strong>en</strong>Allemagne et <strong>en</strong> Suède de l’associationToilettes du monde : www.toilettesdumonde.org/file/CR1_VoyageEtudeAllemagne_TDM.pdfet www.toilettesdumonde.org/file/TDM_CR_suede09.pdfLa séparation des urines à la source consisteà récupérer les urines avant qu’elles n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>contact avec les matières fécales. Cela est r<strong>en</strong>dupossible grâce à des cuvettes de toilettes ayantune sorte d’<strong>en</strong>tonnoir à l’avant, permettant unecollecte des urines "à la source". L’intérêt de cetteapproche réside dans un constat simple : l’urineconc<strong>en</strong>tre la majorité des nutrim<strong>en</strong>ts cont<strong>en</strong>usdans nos eaux usées (87 % de l’azote, 50 % duphosphore et 54 % du potassium) et constitue à cetitre un <strong>en</strong>grais tout à fait intéressant. Les urinesInnovation à tous les étagesD’autres techniques de gestion différ<strong>en</strong>ciée desefflu<strong>en</strong>ts domestiques exist<strong>en</strong>t (1) : les toilettes àchasse d’eau sous vide <strong>en</strong>voyant les excrém<strong>en</strong>ts etles déchets ferm<strong>en</strong>tescibles des ménages dans undigesteur produisant du biogaz (assez peu certes,mais produit et valorisé localem<strong>en</strong>t) ; les systèmesassurant une séparation des matières fécales de lachasse d’eau ; les toilettes à micro-chasse d’eau(<strong>en</strong>viron 1 l par chasse) permettant de collecterun efflu<strong>en</strong>t très conc<strong>en</strong>tré, intéressant d’un pointde vu agronomique, etc. Et l’innovation dans cedomaine n’est certainem<strong>en</strong>t pas terminée.La mise <strong>en</strong> œuvre de la plupart de ces techniquesest aujourd’hui bi<strong>en</strong> connue et ne posera pasde problèmes pour des constructions neuves <strong>en</strong>ville ou à la campagne. En zone d’assainissem<strong>en</strong>tnon collectif , le panel de techniques apporte d<strong>en</strong>ombreuses solutions pour modifier une installation"toutes eaux".14 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011
Et merde !ca nerveux C'est de la merde Une vie de merde Merder Je me suis foutu dans la merde Se démerder En chier des ronds deD. R.D. R.i Toilette à séparation Biotechnik.L'urine est collectée à part… si l'on pisse assis.i A Gebers, près de Stockholm (Suède), ce lotissem<strong>en</strong>t est équipé de toilettes à séparation des urines.La question de la place de ces systèmes <strong>en</strong>milieu urbain est plus délicate. Mises <strong>en</strong> œuvreà l’échelle de quelques dizaines ou c<strong>en</strong>taines delogem<strong>en</strong>ts, leur cohabitation avec les réseaux detout-à-l’égout ne va pas de soi. Les systèmes d’assainissem<strong>en</strong>tcollectif sont très peu ouverts à uneévolution vers d’autres modes de fonctionnem<strong>en</strong>t.Bi<strong>en</strong> que ce sujet soit politiquem<strong>en</strong>t incorrect(vu les sommes pharamineuses investies dans lacréation et l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t des réseaux d’égouts), plusieurschercheurs se sont p<strong>en</strong>chés sur la question.Leurs travaux défrich<strong>en</strong>t les aspects techniques etéconomiques relatifs à un changem<strong>en</strong>t de cap <strong>en</strong>matière d’assainissem<strong>en</strong>t (2) . Quelques scénarios sedessin<strong>en</strong>t, dont le plus simple consisterait à collecterles sous-produits de toilettes sèches de la mêmemanière que les déchets ménagers (collecte <strong>en</strong>porte-à-porte). Les services mun<strong>ici</strong>paux sont déjàorganisés pour ce type d’activité et les plateformesde compostage sont tout à fait aptes à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>charge ces matières (3) .Une large diffusionLes choix faits hier ne doiv<strong>en</strong>t pas nous empêcherde p<strong>en</strong>ser l’av<strong>en</strong>ir différemm<strong>en</strong>t. La rechercheet l’expérim<strong>en</strong>tation doiv<strong>en</strong>t continuer dansce domaine. Mais le chantier le plus urg<strong>en</strong>t à faireavancer est celui de la s<strong>en</strong>sibilisation du grandpublic. Les <strong>en</strong>jeux liés aux choix techniques <strong>en</strong>matière d’assainissem<strong>en</strong>t sont un sujet <strong>en</strong>coretotalem<strong>en</strong>t ignoré du grand public.En France, de plus <strong>en</strong> plus de structuress’investiss<strong>en</strong>t dans ce domaine (4) . La location detoilettes sèches pour des évènem<strong>en</strong>ts de plein air(festival, foires, etc.) connaît un développem<strong>en</strong>timportant depuis 5 ans et assure une s<strong>en</strong>sibilisationdirecte, par la pratique, du grand public.D’après les loueurs, <strong>en</strong>viron 2 500 000 personnesaurai<strong>en</strong>t utilisé une toilette sèche lors d’unévènem<strong>en</strong>t. Les toilettes sèches sont égalem<strong>en</strong>tdev<strong>en</strong>ues réglem<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> assainissem<strong>en</strong>t noncollectif depuis 2009 (5) , r<strong>en</strong>forçant la crédibilité deces techniques, notamm<strong>en</strong>t auprès des élus.B<strong>en</strong>jamin Berne nToilettes du Monde(2) Voir notamm<strong>en</strong>t :- les résultats du programme derecherche AKWA 2100 www.idswater.com/Common/Paper/Paper_16/heissel%20Paper.pdf- l’étude "Dynamique desforces de changem<strong>en</strong>t dansle domaine de l’évacuationdes eaux usées", www.eawag.ch/publications/eawagnews/www_<strong>en</strong>57/<strong>en</strong>57f_scre<strong>en</strong>/<strong>en</strong>57f_roth<strong>en</strong>berger_s.pdf.(3) Voir le texte de Anne Spiteri: "Eau potable et assainissem<strong>en</strong>t,un nouveauparadigme est possible" : http://blog.mondediplo.net/2009-01-13-Pour-un-nouveau-paradigme-de-la-gestion-de-l-eau.(4) Voir le site du Réseau del’assainissem<strong>en</strong>t écologique :www.rae-intestinale.org.(5) Voir l’article 17 de l’arrêté du7 septembre 2009 : www.assainissem<strong>en</strong>t-non-collectif.developpem<strong>en</strong>t-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ARRETE_prescriptions_techniques_ANC_7_septembre_2009_cle781f53.pdfQue faire de toute cette merde humaine ?"Ri<strong>en</strong> ne se crée, ri<strong>en</strong> ne se perd, tout se transforme."LavoisierDe l'énergie ? En Chine, la société Biogaz proposeainsi de s’éclairer et de se chauffer grâce àla ferm<strong>en</strong>tation bactéri<strong>en</strong>ne, qui produit du gaz.Des usines tourn<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t avec cette énergie.L’<strong>en</strong>treprise p<strong>en</strong>se pouvoir un jour remplacer lepétrole de nos voitures. En Suède, des bus roul<strong>en</strong>tainsi de manière expérim<strong>en</strong>tale.Un matériau de construction ? Au Japon, desbriques sont réalisées à partir de boues façonnéeset cuites à très haute température. Leur coût resteélevé mais, fabriquées et v<strong>en</strong>dues à grande échelle,il baisserait inévitablem<strong>en</strong>t.Des objets ? Toujours au Japon, il existe unoffice des égouts de Tokyo qui fait fabriquer etcommercialise des objets <strong>en</strong> boue qui acquièr<strong>en</strong>t àla cuisson une jolie patine : des vases et des bijouxfaisant fureur auprès de certains jeunes.Mais surtout et avant tout de l'<strong>en</strong>grais !Aujourd'hui, 40 % du recyclage des boues d'épurationest utilisé par et pour l'agriculture. Encorefaut-il que ces boues ne soi<strong>en</strong>t pas polluées.Le compost, qui comme nous l'avons vu est deloin et à tout niveau préférable aux stations d'épurationet aux boues, est ess<strong>en</strong>tiel. Il est à utiliserdans son jardin mais aussi à donner, échanger,voire v<strong>en</strong>dre à des agriculteurs. Il s'agit sans doutelà de la meilleure utilisation possible : naturelle,noble et rationnelle. R<strong>en</strong>dre à la terre ce qui lui aété prélevé afin de pouvoir de nouveau s'<strong>en</strong> nourrir.Pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte et respecter un cycle. BBS!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 15