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20.07.2015 Views

Et merde !erde C'est le bout de la merde Ne pas se prendre pour de la merde Crotte de bique Laisser pisser Semer sa merde Être dansreconnaître le lâche soulagement que nous éprouvonslorsque la chasse d’eau fait son œuvre, noyantle poisson dans un bol d’eau claire, mais nous nepouvons qu’admettre que ce sont là de bien faiblesexcuses à notre soumission et à notre complicité.Easy(10) Ces exigences sont celles duRèglement sanitaire départemental,la plus ancienneréglementation de l’hygiènepublique encore en vigueur.la moindre capacité à exercer une responsabilité– la gestion de ses propres excréments – qui estpourtant par nature parfaitement à la mesure del’individu.La contradiction ne l’effraie manifestementpas : au particulier non raccordé à l’égout, ilimpose à juste titre d’utiliser le sol comme outild’épuration et d’élimination de l’eau usée, et il sedonne pour lui comme règle de rejeter les effluentsdes stations d’épuration dans des cours d’eau permanents! Ayant fondé les plus anciennes de seslois sur les trois exigences de ne pas causer de nuisances(odeurs), ne pas être cause de pollution, ne pasfaire courir de risque sanitaire (10) , il n’en respecte luimêmeaucune, mais n’hésitera pas à y faire appelcontre toute velléité d’insoumission.La sortie de crise ne peut passer que par unediminution du volume d’affaires des négociants enmatériel, et une diminution du pouvoir et de laprétention de l’Etat comme normalisateur, au profitd’une reconnaissance de la capacité du citoyenà concevoir, à mettre en œuvre et à entretenir dessystèmes somme toute très simples, d’une reconnaissancedes petites communautés – hameau,quartier – à prendre en charge collectivementdes services tels que le compostage en pied d’immeubledu résidu de toilettes sèches, et le retour àl’agriculture locale du potentiel fertilisant.Revendiquer pour l’assainissement une gestionpublique plutôt que déléguée à des multinationalesest sans nul doute légitime, mais poser cetterevendication sans considérer cette indispensablerévolution technique et politique, c’est vouloirmettre dans la main gauche du Monstre ce qu’iltient dans sa main droite, sans plus de conséquences.Sans doute le tabou qui nous inhibe a-t-il étépour lui un atout majeur, sans doute nous faut-ilAyant négligé de défendre des systèmes simples,autonomes et bon marché, nous nous sommeslaissé imposer des solutions complexes et coûteuses,lesquelles nourrissent le Capital, et donnent àl’Etat un excellent prétexte à taxes, à contrôles età contraintes. En renonçant de la sorte, en mêmetemps qu’une part profonde de notre liberté, nousabandonnons un de nos droits les plus précieux,celui d’être pauvre et de vivre tel, en assumanttoutes ses responsabilités et sans mendier d’assistanceéconomique, tandis que le Monstre, effrayépar l’idée que nous pourrions être tentés par uncertain dépouillement, ne cesse de nous imposerune multitude d’attributs matériels, des kilomètresde tuyaux, de câbles, de voiries, et maintenant,sous le joli nom de "services", des contrôles deconformité sur tout. Et il exige de nous que nousfinancions la toile d’araignée dans laquelle il nousenferme.Au fond, l’enjeu majeur est peut-être culturel :aujourd’hui l’heure est venue de mettre nos excrémentssur la table, de dépasser le tabou qui nousimprègne, de renverser des paradigmes aussi bientechnoscientifiques que politiques. De prendreconscience de nos erreurs de civilisation, de nostares culturelles. Cette attitude vaut dans tous lesdomaines : agriculture et alimentation, commerce,énergie, santé, ordre social, etc., mais ce thème del’assainissement, par son caractère universel, trivialet fortement symbolique, est peut-être celui oùcette remise en cause, où cette remise en chantierde soi et du monde, peut se faire le plus facilementet le plus rapidement. Ça peut être un premier pas,souvent jubilatoire d’ailleurs, sur la voie nouvelledu retour à notre dimension biologique, à la communionmatérielle avec notre mère la Terre, à uneresponsabilité partagée avec nos frères humains, àl’exercice d’une liberté aussi large que conscientede ses limites.Au fond, c’est d’un éveil qu’il s’agit, éveil à unerelation renouvelée à la nature, à l’air vif et à lalumière qui nous sont promis si nous parvenonsà sortir de l’égout.Pierre Besse nAvec la complicité active de l’équipe "toilettes àcompost" issue de l’association Areso(www.areso.asso.fr)Texte paru dans le N° 26 de la revue Ecorev, printemps2007. www.ecorev.org.12 S!lence n°387 février 2011

Et merde !la merde jusqu'au cou Mouche à merde Merde à celui qui le lira Y a pas à tortiller du cul pour chier droit Foutre la merde PisserTrier nos eaux uséesdomestiquesAujourd’hui, tout le monde (oupresque) a compris pourquoi il estnécessaire de trier nos déchetsménagers. Grâce aux filières decollectes sélectives, les différentesfractions contenues dans notrepoubelle (papier, verre, déchetsorganiques, etc.) sont recycléesbeaucoup plus efficacement quelorsque tout est mélangé à la source.Le m ê m e pr incipe p e u t êt r e a ppliqu é au xe f f lu e n t s dom e st iqu e s. Ce u x-c i s o n t en ef f etcomposés de deux fractions aux caractéristiquestrès différentes : les excréments d’une part etles eaux ménagères (eaux usées domestiques sansles rejets venant des toilettes) de l’autre. Urines etmatières fécales représentent 1 à 2 % du volumede nos eaux usées (une personne produit 1,5 ld’excréments par jour, sur un total d’environ 100 ld’eaux usées). Mais ils contiennent la majoritéde la pollution : 90 % de la charge azotée, plusde 50 % du phosphore, presque la moitié de lamatière organique et l’essentiel des germes pathogènes.En comparaison, les eaux ménagères sontun gros volume très faiblement pollué.Une richesse à utiliserComme pour les déchets ménagers, gérer cesdeux fractions séparément est particulièrementintéressant si l’on souhaite valoriser nos rejetsdomestiques. Car si l’azote, le phosphore et lamatière organique d’origine humaine sont despolluants pour les milieux aquatiques, ils sont desressources importantes pour le sol, ses micro-organismeset les plantes. Leur rôle est tout à faitfondamental dans la fertilité des sols. La partiecontenue dans nos excréments provient d’ailleursintégralement des sols agricoles. Elle a simplementtransité par notre assiette avant de devenirnos excréments. Un retour vers les terres agricolesest donc logique mais également nécessairepour compenser l’épuisement des sols au fur et àmesure des récoltes. A l’heure actuelle, l’agricultureconventionnelle maintient la fertilité des surfacesagricoles par l’apport d’engrais industrielsdont la fabrication nécessite force énergies fossileset ressources non renouvelables (le phosphore enparticulier).La recherche d’un recyclage agricole optimaldes excréments humains est un des objectifs principauxde l’assainissement écologique et la gestiondifférenciée des eaux usées domestiques (le tri deseaux usées) un de ses principes fondamentaux.Il existe plusieurs possibilités pour opérer letri des eaux usées. Nous nous concentrerons icisur les techniques prévues pour la gestion desexcréments. Mais il existe également tout un panelde systèmes pour la gestion et la valorisation deseaux ménagères.Comment gérer au mieuxles excréments humains enmilieu urbain et périurbain ?Les toilettes sèches sont la technique la pluscohérente pour gérer les excréments humains. Enévitant de mélanger urine et matières fécales à unechasse d’eau, on évite ensuite : 1) d’enlever cetteeau pour récupérer un matériau suffisammentconcentré d’un point de vue agronomique et 2)de traiter l’eau pour qu’elle ne présente plus derisques pour la santé et l’environnement. Il existede très nombreux modèles de toilettes sèches.Certains sont prévus pour être installés dans desimmeubles ayant jusqu’à 4 étages (systèmes àtuyaux de chute reliés à des cuves de compostageen sous-sol). En Allemagne, plusieurs lotissementsécologiques périurbains sont équipés de ce typede toilettes depuis le milieu des années 1990.iiA Allermohe, près de Hambourg(Allemagne), lotissementéquipé de toilettes sèches.S!lence n°387 février 2011 13D. R.

Et merde !la merde jusqu'au cou Mouche à merde Merde à celui qui le lira Y a pas à tortiller du cul pour chier droit Foutre la merde PisserTrier nos eaux uséesdomestiquesAujourd’hui, tout le monde (oupresque) a compris pourquoi il estnécessaire de trier nos déchetsménagers. Grâce aux filières decollectes sélectives, les différ<strong>en</strong>tesfractions cont<strong>en</strong>ues dans notrepoubelle (papier, verre, déchetsorganiques, etc.) sont recycléesbeaucoup plus efficacem<strong>en</strong>t quelorsque tout est mélangé à la source.Le m ê m e pr incipe p e u t êt r e a ppliqu é au xe f f lu e n t s dom e st iqu e s. Ce u x-c i s o n t <strong>en</strong> ef f etcomposés de deux fractions aux caractéristiquestrès différ<strong>en</strong>tes : les excrém<strong>en</strong>ts d’une part etles eaux ménagères (eaux usées domestiques sansles rejets v<strong>en</strong>ant des toilettes) de l’autre. Urines etmatières fécales représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 1 à 2 % du volumede nos eaux usées (une personne produit 1,5 ld’excrém<strong>en</strong>ts par jour, sur un total d’<strong>en</strong>viron 100 ld’eaux usées). Mais ils conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la majoritéde la pollution : 90 % de la charge azotée, plusde 50 % du phosphore, presque la moitié de lamatière organique et l’ess<strong>en</strong>tiel des germes pathogènes.En comparaison, les eaux ménagères sontun gros volume très faiblem<strong>en</strong>t pollué.Une richesse à utiliserComme pour les déchets ménagers, gérer cesdeux fractions séparém<strong>en</strong>t est particulièrem<strong>en</strong>tintéressant si l’on souhaite valoriser nos rejetsdomestiques. Car si l’azote, le phosphore et lamatière organique d’origine humaine sont despolluants pour les milieux aquatiques, ils sont desressources importantes pour le sol, ses micro-organismeset les plantes. Leur rôle est tout à faitfondam<strong>en</strong>tal dans la fertilité des sols. La partiecont<strong>en</strong>ue dans nos excrém<strong>en</strong>ts provi<strong>en</strong>t d’ailleursintégralem<strong>en</strong>t des sols agricoles. Elle a simplem<strong>en</strong>ttransité par notre assiette avant de dev<strong>en</strong>irnos excrém<strong>en</strong>ts. Un retour vers les terres agricolesest donc logique mais égalem<strong>en</strong>t nécessairepour comp<strong>en</strong>ser l’épuisem<strong>en</strong>t des sols au fur et àmesure des récoltes. A l’heure actuelle, l’agricultureconv<strong>en</strong>tionnelle mainti<strong>en</strong>t la fertilité des surfacesagricoles par l’apport d’<strong>en</strong>grais industrielsdont la fabrication nécessite force énergies fossileset ressources non r<strong>en</strong>ouvelables (le phosphore <strong>en</strong>particulier).La recherche d’un recyclage agricole optimaldes excrém<strong>en</strong>ts humains est un des objectifs principauxde l’assainissem<strong>en</strong>t écologique et la gestiondiffér<strong>en</strong>ciée des eaux usées domestiques (le tri deseaux usées) un de ses principes fondam<strong>en</strong>taux.Il existe plusieurs possibilités pour opérer letri des eaux usées. Nous nous conc<strong>en</strong>trerons <strong>ici</strong>sur les techniques prévues pour la gestion desexcrém<strong>en</strong>ts. Mais il existe égalem<strong>en</strong>t tout un panelde systèmes pour la gestion et la valorisation deseaux ménagères.Comm<strong>en</strong>t gérer au mieuxles excrém<strong>en</strong>ts humains <strong>en</strong>milieu urbain et périurbain ?Les toilettes sèches sont la technique la pluscohér<strong>en</strong>te pour gérer les excrém<strong>en</strong>ts humains. Enévitant de mélanger urine et matières fécales à unechasse d’eau, on évite <strong>en</strong>suite : 1) d’<strong>en</strong>lever cetteeau pour récupérer un matériau suffisamm<strong>en</strong>tconc<strong>en</strong>tré d’un point de vue agronomique et 2)de traiter l’eau pour qu’elle ne prés<strong>en</strong>te plus derisques pour la santé et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Il existede très nombreux modèles de toilettes sèches.Certains sont prévus pour être installés dans desimmeubles ayant jusqu’à 4 étages (systèmes àtuyaux de chute reliés à des cuves de compostage<strong>en</strong> sous-sol). En Allemagne, plusieurs lotissem<strong>en</strong>tsécologiques périurbains sont équipés de ce typede toilettes depuis le milieu des années 1990.iiA Allermohe, près de Hambourg(Allemagne), lotissem<strong>en</strong>téquipé de toilettes sèches.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 13D. R.

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