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N°387 - février2011 - 4,60 - 7 FSs l<strong>en</strong>ceécologie • alternatives • non-viol<strong>en</strong>ceEt merde !Éoli<strong>en</strong>Retour sur une polémiqueFinances solidairesPour un label crédible


Résistance et résili<strong>en</strong>ceà Jean-Baptiste Nedelcu,de la FEVE, Formation et Expérim<strong>en</strong>tationau Vivre Ensemble.La FEVE organise <strong>en</strong> Isère, les 5 et 6 février 2011, un colloqueintitulé "Résistance et résili<strong>en</strong>ce". Pouvez-vous nousprés<strong>en</strong>ter la FEVE ?La FEVE (Formation et Expérim<strong>en</strong>tation au Vivre Ensemble) est uneformation pour une quinzaine de jeunes de 22 à 35 ans proposée parla communauté de l’Arche de Saint-Antoine l’Abbaye, sur le thème duvivre <strong>en</strong>semble et de la non viol<strong>en</strong>ce gandhi<strong>en</strong>ne. La formation duredeux ans, dont un an à temps complet dans la communauté afin d’expérim<strong>en</strong>terconcrètem<strong>en</strong>t le cont<strong>en</strong>u des cours. Ceux-ci sont donnéspar des membres de l’Arche et par d’autres interv<strong>en</strong>ants de différ<strong>en</strong>tshorizons et les thèmes abordés tourn<strong>en</strong>t autour de la gestion desconflits, du pouvoir dans un groupe, de la création de projets… L’objectifétant de transmettre une expéri<strong>en</strong>ce de vie collective à des jeunes<strong>en</strong> recherche, afin qu’ils cré<strong>en</strong>t par la suite leurs propres projets : écolieux,habitats groupés, communautés,…Pourquoi avez-vous choisi d'associer les idées de résistanceet de résili<strong>en</strong>ce ?La philosophie de la Non Viol<strong>en</strong>ce proposée par Gandhi conti<strong>en</strong>t,selon nous, ces deux attitudes. Face aux viol<strong>en</strong>ces du monde, à tousniveaux, il est toujours possible d’opposer une attitude constructive,que ce soit par la résistance non viol<strong>en</strong>te à une situation ou par la créationd’alternatives. A travers ce colloque, nous avons souhaité proposeraux part<strong>ici</strong>pants une r<strong>en</strong>contre avec des personnes ayant apportédes réponses très variées à des situations de viol<strong>en</strong>ce : La NEF faceaux viol<strong>en</strong>ces de l’économie de marché, l’Association Tch<strong>en</strong>dukua quisouti<strong>en</strong>t les indi<strong>en</strong>s Kogis face à une situation d’oppression insout<strong>en</strong>able,l’art thérapie pour susciter la résili<strong>en</strong>ce chez des individus <strong>en</strong>souffrance, les faucheurs volontaires face aux viol<strong>en</strong>ces du monde del’agro-industrie… Pour nous, chacune de ces actions est une réponsediffér<strong>en</strong>te, mais toutes vont dans le même s<strong>en</strong>s : l’élaboration d’unesociété respectueuse de l’humain et de la nature. A chacun de trouversa façon de s’impliquer.Face à des difficultés ou à des viol<strong>en</strong>ces, qu'elles soi<strong>en</strong>tpersonnelles, politiques ou écologiques, n'est-ce pas deuxattitudes opposées que de les combattre (résistance) ou de lesaccepter pour pouvoir vivre avec (résili<strong>en</strong>ce) ?le mois de Lasserpequoi de neuf ?Nous abonnonsvotre bibliothèqueAfi n d'améliorer notre visibilité et de toucherde nouveaux publics, nous cherchons à développernotre prés<strong>en</strong>ce dans les bibliothèquespubliques. Pour ce faire, nous offronsun abonnem<strong>en</strong>t gratuit de six mois à toutebibliothèque qui <strong>en</strong> fait la demande… <strong>en</strong>espérant qu'<strong>en</strong>suite elle s'abonne.Vous pouvez donc montrer cette annonce àla personne chargée des périodiques dansles bibliothèques que vous connaissez etleur suggérer de nous <strong>en</strong>voyer un courrierpour demander à bénéfi cier de cette offre.Manuel de transition2 e édition !En collaboration avec les éditionsEcosociété (Québec), S!l<strong>en</strong>cepublie la traduction du livre Manuelde transition, de la dép<strong>en</strong>dance aupétrole à la résili<strong>en</strong>ce locale de RobHopkins. Alors que se précis<strong>en</strong>t lepic de production pétrolière et leréchauffem<strong>en</strong>t climatique, ce livre explique les étapes àsuivre pour faire passer les idées, mettre <strong>en</strong> place desgroupes d'actions autour de la question de la résili<strong>en</strong>celocale. Celle-ci est la capacité, pour des sociétés, àrésister à des coups durs et à retrouver de la vitalité.Cette résili<strong>en</strong>ce est d'autant meilleure que l'organisationde ces sociétés est complexe et les relationssociales développées. La première édition étantépuisée <strong>en</strong> deux mois, une deuxième édition a étélancée <strong>en</strong> janvier 2011.Vous pouvez nous le commander directem<strong>en</strong>tau prix de 20 € (+ 4,50 € de port).Prochains régionauxLes prochains numéros régionauxdevrai<strong>en</strong>t porter sur l'Auvergne(numéro prévu <strong>en</strong> été 2011). Lesreportages ont déja été effectués,mais nous pouvons <strong>en</strong>corecompléter par des prés<strong>en</strong>tationsbrèves. Les dernières infos doiv<strong>en</strong>tnous parv<strong>en</strong>ir avant le 20 avril2010. Si vous habitez <strong>en</strong> Lorraine(numéro prévu <strong>en</strong> janvier 2012), <strong>en</strong>Nord Midi-Pyrénées (Aveyron,Lot, Tarn et Tarn-et-Garonne, été2012), vous pouvez comm<strong>en</strong>cer ànous <strong>en</strong>voyer des docum<strong>en</strong>ts deprés<strong>en</strong>tation des initiatives que vousconnaissez.2 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


sommaireSur un plan psychologique, la résili<strong>en</strong>ce n’est pas synonyme de résignation! Il s’agit de trouver <strong>en</strong> soi une force intérieure qui permettede dépasser une souffrance provoquée par un élém<strong>en</strong>t extérieur à soiet de trouver une solution constructive qui permette de continuer àvivre malgré tout.Sur le plan collectif, la résistance active non viol<strong>en</strong>te est une forme derésili<strong>en</strong>ce : un groupe social peut dégager une intellig<strong>en</strong>ce collectivequi permette de trouver des solutions à des situations très problématiques.Ainsi, différ<strong>en</strong>ts moy<strong>en</strong>s sont possibles pour faire émerger cephénomène de "résili<strong>en</strong>ce sociale" : l’action non viol<strong>en</strong>te face à un projetdangereux pour les libertés ou l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, la création d’alternativesde vie, l’art, etc. Une personne isolée ne peut porter ces différ<strong>en</strong>tesdim<strong>en</strong>sions, mais des groupes d’humains, lorsqu’ils s’uniss<strong>en</strong>t,peuv<strong>en</strong>t impulser une dynamique créative et synergique. C’est ce qu<strong>en</strong>ous t<strong>en</strong>tons de transmettre à travers la FEVE.Pour plus d’informations sur le colloque (bulletin d'inscription)et la formation :> FEVE-Arche de Saint-Antoine, 38160 Saint-Antoine-l’Abbaye,tél. : 04 76 36 45 97, www.feve-nv.com. nédito / dossier du moisEt merde ! 4 à 19Bande dessinéeP<strong>en</strong>dant que la planète flambe50 gestes simples pour continuerà nier l'évid<strong>en</strong>cede Derrick J<strong>en</strong>s<strong>en</strong> et Stephanie MCMillan 31Non-viol<strong>en</strong>cePapouasie : qui veut la peaude Viktor Mambor ?de Guillaume Gamblin 33EnergiesEoli<strong>en</strong> : retour sur une polémiquede Jean Aubin 34Bande dessinéeBiomiamiam #6BM s'achète (<strong>en</strong>fin) un congélode JBGG 37Finances solidairesLe Label FINANSOLest-il crédible ?de Jean-Pierre Cattelain 38Prochain dossier :Ça marche !V<strong>en</strong>ez nous voirles 17 et 18 février !Vous pouvez v<strong>en</strong>ir discuter avec nous lors des expéditionsde la revue. Cela se passe un jeudi de 15 h à 20 h et c’estsuivi par un repas pris <strong>en</strong>semble offert par Sil<strong>en</strong>ce. Celase poursuit le v<strong>en</strong>dredi de 10 h à 18 h et le repas de midivous est offert. Le nouveau numéro vous est aussi offert.Prochaines expéditions : 17 et 18 février, 17 et 18mars, 14 et 15 avril…Pour passer une info...Les prochaines réunions du comité de rédaction se ti<strong>en</strong>dront à 10 h les samedis26 février (pour le n° d'avril), 26 mars (pour le n° de mai), 30 avril(n° de juin)…Vous pouvez proposer des articles à ce comité de rédaction jusqu’au mercrediqui le précède, avant 16 h. Vous pouvez proposer des informationsdestinées aux pages brèves jusqu’au mercredi qui le suit, avant 12 h.Les infos cont<strong>en</strong>ues dans ce numéro ont été arrêtées le 5 janvier 2011.Abécédaire illustréde l'écologie pittoresqueHabitat passifde Borkowski 40Les Dessinateurs <strong>en</strong> action 4820 Alternatives21 Climat22 Le nucléaire,ça boum !(Dominique Lalanne)22 Paix22 Société23 Politique23 2011 ressemblera-telleà 2008 ?(Agnès Sinaï)brèves24 Nucléaire24 Éducation25 Énergies26 Femmes26 Nord-Sud27 Environnem<strong>en</strong>t28 Ag<strong>en</strong>da30 Annonces41 Courrier43 LivresS!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 3


DessinacteurséditorialRéhabilitons la merdeet ses multiples bi<strong>en</strong>faitsLesujet peut sembler incongru, vulgaire et/ousans intérêt voire provocateur.Il n'<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong>. Comme l'a écrit AntoninArtaud : "Là où ça s<strong>en</strong>t la merde ça s<strong>en</strong>t l'être."Cela nous r<strong>en</strong>voie à notre corps ram<strong>en</strong>é à sa plus simplecondition, au cycle de la nourriture et de sa digestion donc àla vie. De ce rapport mystérieux quand on est <strong>en</strong>fant à ce quisort de nous, à ce stade où nous appr<strong>en</strong>ons à contrôler notresphincter, au fait que notre merde donne nombre d'indicationssur ce que nous mangeons et sur notre état de santé.Tous les jours ou presque, parfois même plusieurs foispar jour, nous éprouvons le besoin de vider nos intestins,comm<strong>en</strong>t le faisons-nous et où ? Qu'<strong>en</strong> fait-on <strong>en</strong>suite ?La merde est une matière, une étape d'un cycle, le corps pr<strong>en</strong>dce dont il a besoin et rejette le reste. S'interroger sur comm<strong>en</strong>tla réutiliser, c'est aussi s'interroger sur la façon dont nos sociétésl'appréh<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t et la gèr<strong>en</strong>t. La question de la merde est doncsociologique et fait appel tout autant au privé qu'au public.Ce dossier pourrait aussi s'intituler : "tout ce que vous aveztoujours voulu savoir sur la merde sans jamais oser le demander".Dossier coordonné par Béatrice Blondeau avec le concours précieuxdu réseau L'Intestinale RAE prés<strong>en</strong>té page 9Béatrice Blondeau nMonde de merde…Musée L<strong>en</strong>ine au L<strong>en</strong>in caféWC à Berlin…Néons…Daquella ManeraPiterart Marie Clem'sJBBd o s s i e rDe la merde 5Béatrice BlondeauDe la notion de déchet 6Béatrice BlondeauLes toilettes traditionnelles berbèresde la vallée du Draâ 8Didier Bourrut-LacoutureLes fondem<strong>en</strong>ts de l'IntestinaleRéseau de l'assainissem<strong>en</strong>t écologique 9Mima GalèsEloge de la toilette à compostPourquoi et comm<strong>en</strong>t sortir de l’égout 10Pierre BesseTrier nos eaux usées domestiques 13B<strong>en</strong>jamin BerneLes toilettes à compost :mais comm<strong>en</strong>t ça fonctionne ? 16Béatrice Blondeau auprès de Label Vert(e)Une psychologie sociale de la merdeEtes-vous fécophile ou fécophobe ? 18Adam ChestermanCouverture : © The Giant Vermin


st de la merde Une vie de merde Merder Je me suis foutu dans la merde Se démerder En chier des ronds de chapEt merde !De la merdeWili-HybridFèces, étrons, selles, commissions, crottes, déjections,bronzes, colombins, cacas, merdes… sont autant dequalificatifs pour désigner nos productions intestinales.Et ces productions, que sont-elles ?Un êt r e h u m a i n p r o d u i t plus d e si xt o n n e s d’e xc r é m e n t s au c o u r s d e sa v i e. Un epersonne de 70 ans a passé <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>nesix mois de son exist<strong>en</strong>ce aux toilettes et un individuconstipé, plus du double.Selon un rythme propre à chacun, on expulsequotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 1 à 3 fois par jour et <strong>en</strong>France ; une selle dite normale pèse <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne150 g, elle varie ailleurs de 100 à 300 g.Les caractéristiques d'une crotte dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tprincipalem<strong>en</strong>t de l'âge et du régime alim<strong>en</strong>taire.Un végétari<strong>en</strong> produit des étrons généralem<strong>en</strong>tplus gros, plus facilem<strong>en</strong>t expulsés et moinsodorants.Le carnivore, lui, a des crottes plus d<strong>en</strong>sesdont l’odeur est plus forte.Une crotte est constituée à de 65 à 80 % d'eau,d'élém<strong>en</strong>ts minéraux et de matière organique sousforme de résidus alim<strong>en</strong>taires non absorbés parl'organisme, de cellules intestinales desquamées(mortes, dont l'organisme se débarrasse) et de milliardsde micro-organismes (bactéries, virus etc.).Si l'urine d'une personne <strong>en</strong> bonne santé estthéoriquem<strong>en</strong>t stérile, les selles sont, a contrario,pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t porteuses de parasites (vers) et/ou de virus et germes de maladies dangereuses et/ou contagieuses. Les fèces sont donc pathogèneset nécessit<strong>en</strong>t un traitem<strong>en</strong>t avant de pouvoir êtreutilisées.Chaque jour, sur la planète, 12 millions detonnes de merde humaine sont produites.Cette production humaine est la seconde aprèscelle des bovins. Que faire de toute cette merde ?Béatrice Blondeau nS!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 5


Et merde !voir un œil qui dit merde à l'autre Avoir de la merde dans les yeux Le fouille-merde Raconter de la merde C'est le bout de la merde NDe la notionde déchetLa façon dont on appréh<strong>en</strong>de un être, une situation, unechose est déterminante. Or aujourd'hui, la merde est presqueuniquem<strong>en</strong>t considérée comme un déchet sale, <strong>en</strong>combrantet dont il faut se débarrasser. C'est pourtant un élém<strong>en</strong>timportant du cycle de toute vie.M for MatthijsLa m e r d e, c'e st "s a l e et ç a p u e", c'e stc e q u i n'a pa s d'i n t é r ê t c a r t r i v i a l, c e l a n o u sr<strong>en</strong>voie à notre condition, à ce que l'on veutoublier, ce qui est humiliant, tout au moins perçucomme tel, voire dégradant. On tire la chasse d'eauet hop ! ça disparaît. Et on n'y p<strong>en</strong>se plus.D'ailleurs, hormis quand on jure, quand parlet-onréellem<strong>en</strong>t de la merde ? En tant que telle ?Presque jamais ! Une seule exception : <strong>en</strong> tantqu'indicateur de notre état de santé, et donc chezle médecin, c'est-à-dire dans un contexte précis etcirconscrit. Dans lequel on répond, très gêné, auxquestions suivantes : "à quelle fréqu<strong>en</strong>ce allez-vousà la selle ?", "vos selles sont comm<strong>en</strong>t ?", "souffrezvousde constipation ou bi<strong>en</strong> de diarrhée ?" ; "perdez-vousdu sang dans vos selles ?". Que répondreà de telles questions – qui parmi nous examineses selles ? Or examiner ses selles chaque matinrevi<strong>en</strong>t à s'<strong>en</strong>quérir seul-e de sa santé.De la même façon, on va parler de presque tousnos troubles mais très rarem<strong>en</strong>t de ceux-ci. Il estcommuném<strong>en</strong>t admis de faire part d'une prise desang ou d'une opération de l'app<strong>en</strong>dice. Ent<strong>en</strong>dezvoussouv<strong>en</strong>t quelqu'un dire : "ce matin, je suispassé au laboratoire déposer mes selles" ou bi<strong>en</strong> "jedois subir une coloscopie", ou <strong>en</strong>core "depuis monopération j'ai une poche, j'appréh<strong>en</strong>dais beaucoupmais je parvi<strong>en</strong>s à vivre conv<strong>en</strong>ablem<strong>en</strong>t avec ?". Ades proches, on peut év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t dire : "j'ai malau v<strong>en</strong>tre" ou bi<strong>en</strong> "j'adore le poivron mais j'évited'<strong>en</strong> manger car je ne le digère pas bi<strong>en</strong> du tout".Selles dont je ne parleOui, le sujet de la digestion et des manifestationsqui l'accompagn<strong>en</strong>t parfois, du type rot etpet, ainsi que des excrém<strong>en</strong>ts, est tabou !Il n'<strong>en</strong> a pas toujours été ainsi. Comme nousle rappelle Michael Camille, histori<strong>en</strong> d'art, "lamerde avait sa place dans l'ordre des choses. C<strong>en</strong>'était pas <strong>en</strong>core une sécrétion honteuse : ellefaisait partie du cycle de la vie et de la mort, etde la r<strong>en</strong>aissance". Si jusqu'au 18e siècle, déféquerétait naturel, on déféquait quand et là où l'<strong>en</strong>vi<strong>en</strong>ous <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ait. En 1731, l'Ethique galante, traitéde savoir-vivre, jugeait utile de préciser : "Quandon passe à côté d'une personne <strong>en</strong> train de se livrerà un besoin naturel, on fait semblant de ne pasle remarquer, il est par conséqu<strong>en</strong>t contraire à lapolitesse de la saluer." Chez les Romains, beaucoupde toilettes, collectives et mixtes, étai<strong>en</strong>t deslieux de r<strong>en</strong>contre. Aujourd'hui dans les sociétésoccid<strong>en</strong>tales, signe de progrès, il convi<strong>en</strong>t de chierseul-e, dans un lieu fermé et privé, et de ne pas <strong>en</strong>parler. L'une des premières règles éducatives quereçoit un <strong>en</strong>fant est d'aller aux toilettes, de ne pasjouer avec son caca et d'éviter d’aborder le sujet.Philippe Grands<strong>en</strong>ne, pédiatre ayant apportéson concours à l'exposition Crad'expo, <strong>en</strong> 2004-6 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Et merde !e pas se pr<strong>en</strong>dre pour de la merde Crotte de bique Laisser pisser Semer sa merde Être dans la merde jusqu'au cou Mouci Avoir un œil qui dit merde à l'autre2005, à la Cité des sci<strong>en</strong>ces de Paris, apporte luiaussi son éclairage : "Autrefois, les fonctions ducorps étai<strong>en</strong>t admises par tous, même si leursorigines étai<strong>en</strong>t mal comprises. Elles étai<strong>en</strong>t nomméessans vergogne, par des termes réalistes quechacun compr<strong>en</strong>ait, et ri<strong>en</strong> ne semblait devoirpolir ce langage cru et concret. Aujourd'hui quela circulation du sang, les excrém<strong>en</strong>ts liquideset solides, la sueur, les odeurs de nos sécrétionsdiverses ont été expliqués par la sci<strong>en</strong>ce, ellessont beaucoup moins acceptées... jusqu'à la mortelle-même qui est occultée. Ainsi, pour parler detoutes ces choses indignes, il est de bon ton d'utiliserune terminologie sci<strong>en</strong>tifique qui masque laréalité. Cela prés<strong>en</strong>te ‘l'avantage’ d'introduire unedistance <strong>en</strong>tre ces saletés et nous-mêmes. C'estmoralem<strong>en</strong>t correct."Selles que je préfèrePourtant, il nous est tout simplem<strong>en</strong>t impossiblede vivre sans manger, et manger impliqueque le corps garde ce qui lui est primordial pour<strong>en</strong>suite rejeter le reste."Ajoutons à cela qu'<strong>en</strong> déléguant une bonnepartie de la gestion de la fonction excrétrice, beaucoupd'<strong>en</strong>tre nous s'install<strong>en</strong>t dans une dép<strong>en</strong>dancevis-à-vis de services extérieurs auxquels ilssoumett<strong>en</strong>t une fonction basique qu'ils ne sont pluscapables d'assumer. Pourtant, à plusieurs niveaux,nous pouvons reconquérir un espace de liberté." (1)Si nous acceptons de considérer nos excrém<strong>en</strong>tsnon comme des déchets mais au contrairecomme des maillons de la chaîne de la vie, nousleur r<strong>en</strong>dons alors un statut de matières s'inscrivantdans un cycle naturel. Des matières qu'il estpossible de réutiliser ou de recycler. Dès lors, lamerde n'est plus un déchet mais une ressourcequ'il convi<strong>en</strong>t d'appr<strong>en</strong>dre à gérer.Béatrice Blondeau nDominique Mazin est psychologue et psychanalyste.Spécialiste de l'<strong>en</strong>fance, elleexplique : "L'intérêt pour le pipi-cacacomm<strong>en</strong>ce dès que l'<strong>en</strong>fant acquiert la propreté,c'est-à-dire l'autonomie, <strong>en</strong>tre 2 et 3 ans. Il découvrequ'il a le pouvoir de commander son corps,c'est très nouveau pour lui, cela le fascine. Il adonc <strong>en</strong>vie de jouer avec : je produis, je ne produispas, je ‘fais’, ‘je ne fais pas’. Et, quand il se r<strong>en</strong>dcompte du pouvoir qu'il a ainsi sur les adultes, il<strong>en</strong> rajoute et <strong>en</strong> profite. Petit à petit, il appr<strong>en</strong>d que‘c'est sale’. L'adulte met des tas de règles autour decette satisfaction toute primaire : l'<strong>en</strong>fant ne peutpas jouer n'importe quand, ni n'importe où, niavec n'importe quoi. Et au fur et à mesure qu'ilaccepte ces règles que je qualifierais de ‘règles debi<strong>en</strong>séance’, il comp<strong>en</strong>se la frustration qui accompagnecette acceptation <strong>en</strong> jouant des symboles :d'autres matières comme l'eau du bain, le sable, laterre, la peinture ; et les mots. Cela tombe bi<strong>en</strong>, ilsait parler. C'est donc l'âge des ‘gros mots’, vers 3ans : le plaisir qu'il y pr<strong>en</strong>d est imm<strong>en</strong>se, car sonpouvoir grandit : pouvoir du langage, pouvoir surles adultes. De même, il appr<strong>en</strong>d à dessiner et esttout aussi ravi de prés<strong>en</strong>ter un beau caca bleu surune feuille de papier ! A cet âge, l'<strong>en</strong>fant découvreaussi ses émotions, appr<strong>en</strong>d à les exprimer et àles maîtriser. Et c'est tout naturellem<strong>en</strong>t que lesémotions négatives, incorrectes, sales, à jeter, seretrouv<strong>en</strong>t associées au pipi-caca. Les jeux sales,les mots sales serv<strong>en</strong>t spontaném<strong>en</strong>t à exprimer dela colère ou de l'agressivité. Les mots sont même<strong>en</strong>couragés : il vaut mieux dire un bon gros motque frapper quelqu'un ou casser quelque chose !"Evacuer mais <strong>en</strong>core ?Dans nos sociétés dites moderneset dans bi<strong>en</strong> d'autres, allerchier nécessite de s'isoler.Aller aux toilettes et ne ri<strong>en</strong> yfaire d'autre que ses besoins etse consacrer à quelque chosede purem<strong>en</strong>t physiologique ? Oubi<strong>en</strong> <strong>en</strong> "profi ter" pour faire autrechose <strong>en</strong> même temps, c'est-à-diremettre à profi t ce temps imposé ?Les activités les plus communém<strong>en</strong>tpratiquées, conjointem<strong>en</strong>tà celle d'expulser, sont :n la lectur<strong>en</strong> les mots croisésn le tricotn les jeux vidéosn l'écritur<strong>en</strong> la réfl exionn les rêvesn fumer...et vous, qu'y faites-vous ?Les toilettes peuv<strong>en</strong>t aussi constituerun <strong>en</strong>droit, le seul parfois, où l'onpeut s'isoler sans forcém<strong>en</strong>t faireappel à leur fonction première.(1) Un petit coin pour soulager laplanète, Christophe Elain,Ed. Eauphilane, 2009.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 7


erde Merde à celui qui le lira Y a pas à tortiller du cul pour chier droit Foutre la merde Pisser dans un vioD. R.iiAgoni : anci<strong>en</strong>nes toilettessèches <strong>en</strong> surplond.(1) Nommée ainsi faute d'avoirtrouvé un nom utilisé communém<strong>en</strong>tpour les lieux visités ;c'est un sujet dont on ne parlepas toujours facilem<strong>en</strong>t.(2) Evitant de plus l'effet pyramidebi<strong>en</strong> connu des utilisateurs detoilettes à litière biomaîtrisée(TLB), effet plus rare pourcertaines toilettes compactesmanufacturées, celles-ci ayantsouv<strong>en</strong>t un système de répartition(tambour, raclette ...).(3) Quantité diff<strong>ici</strong>le à évaluer maissans doute assez faible. Leshommes pass<strong>en</strong>t le plus clairde leur temps à l'extérieur, lesfemmes et les <strong>en</strong>fants sont auxchamps, à la lessive, au portage…On peut supposer qu'ilsurin<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t dans la nature(4) Une charge de compost dequelques m 3 de produit de TLBse v<strong>en</strong>d 1500 dirhams (dh),contre 2500 dh pour la mêmequantité de fumier de mouton.Par comparaison, le salaireminimum m<strong>en</strong>suel est de 2200dh, un kilo d'orange vaut de 6 à10 dh, un repas dans un restaurantpopulaire de 25 à 35 dh.Les toilettestraditionnellesberbères de lavallée du DraâDans le sud du Maroc, il y avait diversesmanières et lieux pour se soulager. Ainsi,dans de nombreux villages de la valléedu Draâ, c’était la toilette traditionnelleberbère (1) appelée kanif à Tamegroute,mais qui pourrait aussi porter des nomscomme amkhar (ou amrrar), cheikhdar,almekhad... La toilette traditionnelle berbère fait partieintégrante des constructions de deux à trois étages ; sonexist<strong>en</strong>ce daterait d’au moins quatre siècles, comme certainesdes maisons qui l'abrit<strong>en</strong>t...La d é f é c a t i o n s'effect ue ac c rou p i aude s s u s d'u n s i m p l e t r o u, l e s ma t i è r e s c h u t e n tdans une chambre construite lors de l'édificationde la maison. Cette chambre est de dim<strong>en</strong>sionsvariables suivant la taille de l'habitation etle nombre d'utilisateurs, qui peut varier de 8 à16 personnes — parfois plus lorsque les trous detoilette de deux familles aboutiss<strong>en</strong>t dans la mêmechambre de rét<strong>en</strong>tion.La surface au sol de cette chambre peut varierde 4 à 9 m².La hauteur de la chambre peut varier de 2 m,lorsque la pièce de défécation est situé au premierétage, à 5 m lorsque le trou est situé sur le toitterrasse.Le nettoyage anal se fait au moy<strong>en</strong> d'un caillourugueux ou d’un petit bloc d'argile aggloméréeramassé au retour du champ et posé à coté de latoilette. Le bloc est jeté d'un geste franc dans letrou. Dans le cas de l'argile, le choc contre un filtre-tamisva l'émietter et la disperser à la surface.Des toilettes à plusieurs niveauxC'est une des idées particulièrem<strong>en</strong>t remarquablesde ces toilettes traditionnelles berbères :l'ossature des étages de la maison est conservéedans la chambre de rét<strong>en</strong>tion. Le palmier mâle estpréféré <strong>en</strong> raison de sa longévité et de son imputrescibilité.Le treillis de roseaux serrés qui, dansles autres pièces, va recevoir le mortier de terre dusol, est remplacé dans cette chambre par un tressageaéré appelé filtre-tamis. Il y a autant de filtresque d'étages <strong>en</strong>tre le sol de la toilette et l'ouverturede vidage de la chambre, au niveau de la rue. Toutce qui tombe par le trou éclate et se disperse à lasurface de la chambre (2) , permettant ainsi l’oxygénationet le mélange des divers élém<strong>en</strong>ts.Les liquides admis dans la chambre sontl'urine (3) et une bouillie, composée de 1,5 à 2 kg dechaux vive mélangée à 10 ou 20 l d'eau, versée parle trou tous les 15 à 20 jours.Y sont versés quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t les restes de lathéière, les c<strong>en</strong>dres et charbon de bois de la cuisine,la terre de balayage de la maison (de 1 à 2 kg/jour), les restes de repas et déchets de cuisine neservant pas à nourrir les ânes, moutons…Les peaux d'orange, réputées pour dégager dugaz, favoriser l'oxygénation et diffuser une bonneodeur, sont particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ues.La chambre est vidée lorsque le niveau atteintle dernier filtre, la périod<strong>ici</strong>té allant de 4 à 8 ans.Le produit est apporté <strong>en</strong> bord de champ où ilva séjourner <strong>en</strong>core de 6 mois à 1 an avant d'êtreépandu <strong>en</strong> surface. Il est utilisé pour alim<strong>en</strong>ter lespalmiers, les céréales (blé, avoine...), la tomate, lescourges. On préfère le fumier de mouton pour leslégumes feuilles et racines (4) .La reconnaissance et la valorisation des toilettestraditionnelles berbères, intimem<strong>en</strong>t lié à la polycultureet à l'élevage de proximité, font intégralem<strong>en</strong>tpartie des avancées vers un av<strong>en</strong>ir "durable".Didier Bourrut-Lacouture nl'article intégral se trouve sur http://toiletteacompost.org/Les-Toilettes-Traditionnelles8 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


lon Sortir quelqu'un de la merde Chier une p<strong>en</strong>dule Plus l'étron est balaise, plus le chieur estEt merde !i Filtre-tamis, au sommet de l'édifice.h Détail d'une ouverture d'évacuation à la base.Un premier rassemblem<strong>en</strong>t eut lieu le 1 er avril2006 à Saint-Merd, petit bled au fin fondde la Corrèze : l'Internationale des toilettessèches. Ces r<strong>en</strong>contres eur<strong>en</strong>t tôt fait de se voirrebaptisées "Intestinales". Dans le Dictionnaireculturel d'Alain Rey se trouve le terme intestinal.C'est un adjectif relatif au mot "intestin", dontl'étymologie oscille <strong>en</strong>tre intestinum, "<strong>en</strong>trailles"et intestinus, signifiant "intérieur". Ainsi, l'intestinest bi<strong>en</strong> l'organe qui relie l'estomac à l'anus et quipermet l'assimilation de toute bonne (ou mauvaise)chose qu'on ingère. Il convi<strong>en</strong>t de préciser qu'onévoque l'intestin comme un véritable deuxièmecerveau. En effet, des c<strong>en</strong>taines de millions d<strong>en</strong>eurones spécifiques y sont prés<strong>en</strong>ts et <strong>en</strong> pilot<strong>en</strong>tle travail, permettant une quasi autonomie parrapport au cerveau.Pour un réseau, le terme "Intestinale" interpelle,voire interloque (ce qui nous va bi<strong>en</strong>) sanspour autant prét<strong>en</strong>dre à une quelconque dominationintellectuelle de son prochain (ce qui nous vabi<strong>en</strong> aussi). Ce terme rec<strong>en</strong>tre notre action sur leconcret d'une fonction vitale et quotidi<strong>en</strong>ne.Des r<strong>en</strong>contres annuelles et des actions concrètestelles que la rédaction d'un communiqué <strong>en</strong>réaction au projet d'arrêté Assainissem<strong>en</strong>t non collectif(ANC), puis la rédaction de préconisationssur ce même projet d'arrêté auprès du ministère del'Ecologie ont été réalisées. Des groupes de travailthématiques se mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place, dont notamm<strong>en</strong>tun sur l'élaboration d'un guide des bonnespratiques du compostage des résidus de toilettesD. R.Les fondem<strong>en</strong>ts de l'IntestinaleRéseau de l'assainissem<strong>en</strong>t écologiquesèches, ou un autre sur le rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t des acteursde la filière. Le réseau ti<strong>en</strong>t aussi quelques standsou confér<strong>en</strong>ces dans des salons.En septembre 2009, le nouvel arrêté sur l'ANCparait et reconnaît les toilettes sèches comme procédépossible d'assainissem<strong>en</strong>t.Lors des r<strong>en</strong>contres de l'automne 2009, l'<strong>en</strong>jeuglobal du réseau est défini : restaurer le cycl<strong>en</strong>aturel de l'eau et la fertilité des sols. Son objectif :promouvoir et développer l'assainissem<strong>en</strong>t écologique.Le réseau doit donc fédérer et sout<strong>en</strong>ir sesmembres, se poser <strong>en</strong> interlocuteur des instancesoff<strong>ici</strong>elles, et aussi recueillir les ressources permettantà ses membres d'agir.S'<strong>en</strong>suit un gros travail de définition de l'assainissem<strong>en</strong>técologique dans lequel on fait la partbelle à l'accessibilité à tous de cette pratique, quece soit culturellem<strong>en</strong>t, socialem<strong>en</strong>t, techniquem<strong>en</strong>tou économiquem<strong>en</strong>t, visant tant la responsabilisationde l'Homme que son autonomie.Concernant la suite du programme, sontprévus une action auprès du ministère sur laréglem<strong>en</strong>tation et les textes d'application de cetteréglem<strong>en</strong>tation sur le terrain, la montée <strong>en</strong> compét<strong>en</strong>cedes membres <strong>en</strong> matière de compostage et devie des sols, l'élaboration d'un cahier des chargesde qualité de l'animation/location de toilette sècheévènem<strong>en</strong>tielle... Vaste programme.D. R.Mima Galès nhttp://rae-intestinale.org/Où évacuer ?Pour nous, occid<strong>en</strong>taux possédantun foyer (ce qui n'est pas le casde tout le monde, de nombreusespersonnes vivant dans la rue etétant confrontées chaque jour auproblème de pouvoir se soulager),uriner et déféquer se pratiqu<strong>en</strong>tdans les toilettes, le plus souv<strong>en</strong>tavec eau et tout-à-l'égout. Nostoilettes classiques consomm<strong>en</strong>t50 l d'eau potable par jour etpar personne : un tiers de notreconsommation. Pour évacuer <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne 150 g par jour, il faut 30fois ce volume <strong>en</strong> eau. Ajoutons àcela l'eau utilisée pour le traitem<strong>en</strong>tdes matières <strong>en</strong> station d'épuration.Ailleurs, <strong>en</strong>viron un milliard depersonnes, soit presque 20 %de la population mondiale,viv<strong>en</strong>t sans eau potable.38 % de cette population n'a pasaccès à des toilettes dites déc<strong>en</strong>tes.Un tiers d'<strong>en</strong>tre eux défèqu<strong>en</strong>tchaque jour à l'air libre, avec leseffets corollaires sur l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tet la santé humaine. Ainsi chaqueannée, plus de deux millions depersonnes meur<strong>en</strong>t de diarrhée.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 9


Et merde !l'aise Caca boudin Faire un caca nerveux C'est de la merde Une vie de merde Merder Je me suis foutu dans la merde Se démerder En(1) Miquel G., La Qualité de l'eau et del'assainissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France, Rapport215 tome 1 (rapport) et tome 2(annexes), 2002-2003, Office parlem<strong>en</strong>taired’évaluation des choixsci<strong>en</strong>tifiques et technologiques,www.s<strong>en</strong>at.fr/rap/l02-215-1/l02-215-1.html et www.s<strong>en</strong>at.fr/rap/l02-215-2/l02-215-2.html.(2) Un exemple <strong>en</strong>tre c<strong>en</strong>t : Bladdercancer and exposure to waterdisinfection by-products throughingestion, bathing, showering,and swimming in pool, CristinaM. Villanueva et al., Americanjournal of epidemiology, janvier2007, cité par le Journal de l’Environnem<strong>en</strong>tdu 21/09/07 www.journaldel<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.net.(3) Pour une critique de cettethéorie, incluse dans une étudesur le thème de cet article, voirPromotion de l’éco-assainissem<strong>en</strong>tà travers la création d’une<strong>en</strong>treprise de location de toilettes àcompost : Justin Cagadou, rapportau Fonds social europé<strong>en</strong> del’association Areso, sur www.toiletteacompost.org.(4) EcoSanRes, Closing the Loop onPhosphorus, www.ecosanres.org/<strong>PDF</strong>%20files/Fact_sheets/ESR4lowres.pdf, traductionfrançaise sur le site www.toiletteacompost.org(5) L’explosion de l’usine AZFà Toulouse le 21 novembre2001 n’étant qu’un accid<strong>en</strong>tdans une longue série.Eloge de la toiletteà compostPourquoi et comm<strong>en</strong>tsortir de l’égoutUne file indi<strong>en</strong>ne d’individus, avec chacun <strong>en</strong> bouche untuyau prov<strong>en</strong>ant du derrière de celui qui le précède : tel estle spectacle étonnant qui s’offre à qui observe avec un peude recul notre système de gestion de l’eau, 80 % d’<strong>en</strong>tre nousrejetant leurs eaux usées dans les rivières où un tiers desmêmes puis<strong>en</strong>t pour boire.Co m p t e r s u r l e s s t a t i o n s d’é p u r a t i o np o u r r égé n é r e r l’e au se r a i t bi e n n a ï f : el l esreti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le plus gros de la matière organique,certes, mais laiss<strong>en</strong>t filer à peu près toutce qui est soluble : l’azote (prov<strong>en</strong>ant de l’urine),le phosphore (excrém<strong>en</strong>ts et poudres à laver), lesdéterg<strong>en</strong>ts, les bactéries fécales et autres virus (1) .Comme la rivière sert aussi d’égout aux industries,il s’y rajoute des métaux lourds et composésorganiques toxiques. La station de potabilisationfait de son mieux mais, avec une ressource sabotéede la sorte, elle est contrainte d’abuser du chlore,qui n’annule pas le risque sanitaire, loin s’<strong>en</strong> faut,mais représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong> lui-même une m<strong>en</strong>ace supplém<strong>en</strong>tairepour le buveur (2).Assainissem<strong>en</strong>t physiqueP<strong>en</strong>dant ce temps, les spécialistes de l’agricultur<strong>en</strong>ous dis<strong>en</strong>t que la terre s’épuise du faitqu’avec les récoltes, on lui <strong>en</strong>lève des nutrim<strong>en</strong>ts– azote, phosphore, potasse, etc. – et que donc ilfaut les lui r<strong>en</strong>dre, théorie plus que simpliste <strong>en</strong>l’occurr<strong>en</strong>ce (3) , mais qui a au moins le mérite d’unecertaine logique. Ayant donc <strong>en</strong>voyé à la rivièrele phosphore cont<strong>en</strong>u dans nos alim<strong>en</strong>ts, on va<strong>en</strong> chercher d’autre dans des mines qui seront àpeu près épuisées dans 60 ans (4) , dans des paysoù la possession de ces gisem<strong>en</strong>ts est un motifde guerres sans fin. Ayant de même <strong>en</strong>voyé à larivière l’azote, on <strong>en</strong> fait du neuf, moy<strong>en</strong>nant forcecombustible fossile, dans des usines qui explos<strong>en</strong>trarem<strong>en</strong>t, mais alors franchem<strong>en</strong>t (5) . Quantau pot<strong>en</strong>tiel d’humus que pourrait générer notrematière fécale, comme il advi<strong>en</strong>t de la bouse devache dans le pré, il ne peut se réaliser que parl’épandage des boues d’épuration ; or la pollutioncroisée par les métaux et les poisons chimiquesque ces boues ont subie à la station r<strong>en</strong>d leurretour à la terre pour le moins problématique.Ce n’est pourtant pas faute de moy<strong>en</strong>s financiers,car il est diff<strong>ici</strong>le d’imaginer système pluscoûteux, au point que la possibilité économiquede maint<strong>en</strong>ir et de r<strong>en</strong>ouveler les réseaux d’égoutdans l’av<strong>en</strong>ir est une hypothèse de plus <strong>en</strong> plusrisquée, même dans nos pays riches. Ailleurs, leconstat est fait : l’assainissem<strong>en</strong>t par l’eau est tropcher, c’est l’un de ses principaux défauts. Or nousGibffe10 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


tre Avoir de la merde dans les yeux Le fouille-merde Raconter de lachier des ronds de chapeau Avoir un œilEt merde !vo<strong>ici</strong> pourtant avec cette idée <strong>en</strong> tête, que toutemerde doit être plongée dans l’eau sitôt émise, etemportée dare-dare vers la rivière. Sur ce cons<strong>en</strong>sussans faille s’est assise la loi : tu ne chieras point sice n’est dans l’eau, tu te connecteras au réseau d’égoutsitôt qu’il passera devant chez toi. Et nous vo<strong>ici</strong>contraints de part<strong>ici</strong>per au saccage des rivières, dem<strong>en</strong>acer de nos maladies nos voisins de l’aval, etde financer l’absurde.Et pourtant… En 1788, Mirabeau écrit, à proposde l’<strong>en</strong>treprise des frères Perier consistant àdistribuer aux logem<strong>en</strong>ts parisi<strong>en</strong>s de l’eau pompéedans la Seine, <strong>en</strong> aval d’un égout : "c’est verserson pot de chambre dans sa carafe" (6) . Au milieudu 19e siècle, à Londres, plusieurs systèmes detoilettes sèches ont été mis au point et commercialisés,comme l’Earth-Closet de H<strong>en</strong>ry Moule,breveté, fabriqué et v<strong>en</strong>du p<strong>en</strong>dant plusieursdéc<strong>en</strong>nies. Un peu partout sur Terre, des peuplesont trouvé des solutions simples, non technologiques,parfaitem<strong>en</strong>t respectueuses de l’eau, etaussi efficaces pour la maîtrise du risque sanitaireque pour la valorisation du pot<strong>en</strong>tiel fertilisant :ainsi les antiques toilettes à séparation chinoises,mali<strong>en</strong>nes, yéménites (ces dernières à chaqueétage dans des immeubles de 4 ou 5 niveaux), latoilette à poussière népalaise (7) , la toilette à litièresi simple et si peu coûteuse (8) . Dans nos villes françaises,le souv<strong>en</strong>ir demeure de la tinette à chevalqui collectait le cont<strong>en</strong>u de pots de chambre versl’aire de compostage où il était converti <strong>en</strong> poudrette,<strong>en</strong>grais reconnu. Des industriels fabriqu<strong>en</strong>tet v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t depuis cinquante ans des modèles detoilettes sèches plus sophistiqués les uns que lesautres (9) . Le développem<strong>en</strong>t expon<strong>en</strong>tiel des initiativespartout dans le monde, sous tous les climatset dans tous les milieux économiques et culturelsne laisse plus de place au doute : une autre toiletteest possible.Assainissem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>talCe cloaque dans lequel nous sommes immergésn’est que le produit de notre état m<strong>en</strong>tal : nousavons mis toute notre foi dans une sci<strong>en</strong>ce hyperlucideau détail et aveugle à l’<strong>en</strong>semble, et dansune industrie qu’on a crue toute puissante pourl’éternité, quand elle était seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> train dedétruire à grand feu les réserves énergétiques dela planète. Nous avons abandonné sans rétic<strong>en</strong>c<strong>en</strong>otre souveraineté sur nos fonctions les plus élém<strong>en</strong>taires: manger, chier, pour la remettre à unMonstre bicéphale, moitié Etat, moitié Marché,dont les servants, bureaucrates et marchands,nous ont <strong>en</strong>traînés dans ce sac. Ne r<strong>en</strong>contrantnulle résistance, le Monstre a r<strong>en</strong>du l’inacceptablebanal, le scandaleux, le compliqué, le cher,le dangereux obligatoires. Ce faisant il montre laconsidération qu’il a pour nous, <strong>en</strong> nous jugeantd’emblée incapables de la moindre compét<strong>en</strong>ce, de(6) Voir le texte intitulé L’histoirede l’eau sur www.cieau.com/toutpubl/sommaire/texte/3/f3.htm, et égalem<strong>en</strong>t Les lieuxde Roger-H<strong>en</strong>ri Guerrand,éd. La découverte/poche.(7) Pour un tour d’horizon mondialdes systèmes anci<strong>en</strong>s et modernesde toilette sèche, voir : Esrey,S. et al, Assainissem<strong>en</strong>t écologique,ASDI, Stockholm, Suède, 2001,www.ecosanres.org/<strong>PDF</strong> files/Assainissem<strong>en</strong>t Ecologique.pdf.Voir aussi Christophe Elain,Un petit coin pour soulager laplanète, éd. Eauphilane, 2009.(8) Voir le site de Joseph Orszàgh,www.eautarcie.com.(9) Des toilettes sèches à la maison– guide des fabricants et des distributeurs,CD réalisé par Toilettesdu Monde www.tdm.asso.fr.GnackgnackgnackS!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 11


Et merde !erde C'est le bout de la merde Ne pas se pr<strong>en</strong>dre pour de la merde Crotte de bique Laisser pisser Semer sa merde Être dansreconnaître le lâche soulagem<strong>en</strong>t que nous éprouvonslorsque la chasse d’eau fait son œuvre, noyantle poisson dans un bol d’eau claire, mais nous nepouvons qu’admettre que ce sont là de bi<strong>en</strong> faiblesexcuses à notre soumission et à notre compl<strong>ici</strong>té.Easy(10) Ces exig<strong>en</strong>ces sont celles duRèglem<strong>en</strong>t sanitaire départem<strong>en</strong>tal,la plus anci<strong>en</strong>neréglem<strong>en</strong>tation de l’hygiènepublique <strong>en</strong>core <strong>en</strong> vigueur.la moindre capacité à exercer une responsabilité– la gestion de ses propres excrém<strong>en</strong>ts – qui estpourtant par nature parfaitem<strong>en</strong>t à la mesure del’individu.La contradiction ne l’effraie manifestem<strong>en</strong>tpas : au particulier non raccordé à l’égout, ilimpose à juste titre d’utiliser le sol comme outild’épuration et d’élimination de l’eau usée, et il sedonne pour lui comme règle de rejeter les efflu<strong>en</strong>tsdes stations d’épuration dans des cours d’eau perman<strong>en</strong>ts! Ayant fondé les plus anci<strong>en</strong>nes de seslois sur les trois exig<strong>en</strong>ces de ne pas causer de nuisances(odeurs), ne pas être cause de pollution, ne pasfaire courir de risque sanitaire (10) , il n’<strong>en</strong> respecte luimêmeaucune, mais n’hésitera pas à y faire appelcontre toute velléité d’insoumission.La sortie de crise ne peut passer que par unediminution du volume d’affaires des négociants <strong>en</strong>matériel, et une diminution du pouvoir et de laprét<strong>en</strong>tion de l’Etat comme normalisateur, au profitd’une reconnaissance de la capacité du citoy<strong>en</strong>à concevoir, à mettre <strong>en</strong> œuvre et à <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir dessystèmes somme toute très simples, d’une reconnaissancedes petites communautés – hameau,quartier – à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge collectivem<strong>en</strong>tdes services tels que le compostage <strong>en</strong> pied d’immeubledu résidu de toilettes sèches, et le retour àl’agriculture locale du pot<strong>en</strong>tiel fertilisant.Rev<strong>en</strong>diquer pour l’assainissem<strong>en</strong>t une gestionpublique plutôt que déléguée à des multinationalesest sans nul doute légitime, mais poser cetterev<strong>en</strong>dication sans considérer cette indisp<strong>en</strong>sablerévolution technique et politique, c’est vouloirmettre dans la main gauche du Monstre ce qu’ilti<strong>en</strong>t dans sa main droite, sans plus de conséqu<strong>en</strong>ces.Sans doute le tabou qui nous inhibe a-t-il étépour lui un atout majeur, sans doute nous faut-ilAyant négligé de déf<strong>en</strong>dre des systèmes simples,autonomes et bon marché, nous nous sommeslaissé imposer des solutions complexes et coûteuses,lesquelles nourriss<strong>en</strong>t le Capital, et donn<strong>en</strong>t àl’Etat un excell<strong>en</strong>t prétexte à taxes, à contrôles età contraintes. En r<strong>en</strong>onçant de la sorte, <strong>en</strong> mêmetemps qu’une part profonde de notre liberté, nousabandonnons un de nos droits les plus précieux,celui d’être pauvre et de vivre tel, <strong>en</strong> assumanttoutes ses responsabilités et sans m<strong>en</strong>dier d’assistanceéconomique, tandis que le Monstre, effrayépar l’idée que nous pourrions être t<strong>en</strong>tés par uncertain dépouillem<strong>en</strong>t, ne cesse de nous imposerune multitude d’attributs matériels, des kilomètresde tuyaux, de câbles, de voiries, et maint<strong>en</strong>ant,sous le joli nom de "services", des contrôles deconformité sur tout. Et il exige de nous que nousfinancions la toile d’araignée dans laquelle il nous<strong>en</strong>ferme.Au fond, l’<strong>en</strong>jeu majeur est peut-être culturel :aujourd’hui l’heure est v<strong>en</strong>ue de mettre nos excrém<strong>en</strong>tssur la table, de dépasser le tabou qui nousimprègne, de r<strong>en</strong>verser des paradigmes aussi bi<strong>en</strong>technosci<strong>en</strong>tifiques que politiques. De pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce de nos erreurs de civilisation, de nostares culturelles. Cette attitude vaut dans tous lesdomaines : agriculture et alim<strong>en</strong>tation, commerce,énergie, santé, ordre social, etc., mais ce thème del’assainissem<strong>en</strong>t, par son caractère universel, trivialet fortem<strong>en</strong>t symbolique, est peut-être celui oùcette remise <strong>en</strong> cause, où cette remise <strong>en</strong> chantierde soi et du monde, peut se faire le plus facilem<strong>en</strong>tet le plus rapidem<strong>en</strong>t. Ça peut être un premier pas,souv<strong>en</strong>t jubilatoire d’ailleurs, sur la voie nouvelledu retour à notre dim<strong>en</strong>sion biologique, à la communionmatérielle avec notre mère la Terre, à uneresponsabilité partagée avec nos frères humains, àl’exercice d’une liberté aussi large que consci<strong>en</strong>tede ses limites.Au fond, c’est d’un éveil qu’il s’agit, éveil à unerelation r<strong>en</strong>ouvelée à la nature, à l’air vif et à lalumière qui nous sont promis si nous parv<strong>en</strong>onsà sortir de l’égout.Pierre Besse nAvec la compl<strong>ici</strong>té active de l’équipe "toilettes àcompost" issue de l’association Areso(www.areso.asso.fr)Texte paru dans le N° 26 de la revue Ecorev, printemps2007. www.ecorev.org.12 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Et merde !la merde jusqu'au cou Mouche à merde Merde à celui qui le lira Y a pas à tortiller du cul pour chier droit Foutre la merde PisserTrier nos eaux uséesdomestiquesAujourd’hui, tout le monde (oupresque) a compris pourquoi il estnécessaire de trier nos déchetsménagers. Grâce aux filières decollectes sélectives, les différ<strong>en</strong>tesfractions cont<strong>en</strong>ues dans notrepoubelle (papier, verre, déchetsorganiques, etc.) sont recycléesbeaucoup plus efficacem<strong>en</strong>t quelorsque tout est mélangé à la source.Le m ê m e pr incipe p e u t êt r e a ppliqu é au xe f f lu e n t s dom e st iqu e s. Ce u x-c i s o n t <strong>en</strong> ef f etcomposés de deux fractions aux caractéristiquestrès différ<strong>en</strong>tes : les excrém<strong>en</strong>ts d’une part etles eaux ménagères (eaux usées domestiques sansles rejets v<strong>en</strong>ant des toilettes) de l’autre. Urines etmatières fécales représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 1 à 2 % du volumede nos eaux usées (une personne produit 1,5 ld’excrém<strong>en</strong>ts par jour, sur un total d’<strong>en</strong>viron 100 ld’eaux usées). Mais ils conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la majoritéde la pollution : 90 % de la charge azotée, plusde 50 % du phosphore, presque la moitié de lamatière organique et l’ess<strong>en</strong>tiel des germes pathogènes.En comparaison, les eaux ménagères sontun gros volume très faiblem<strong>en</strong>t pollué.Une richesse à utiliserComme pour les déchets ménagers, gérer cesdeux fractions séparém<strong>en</strong>t est particulièrem<strong>en</strong>tintéressant si l’on souhaite valoriser nos rejetsdomestiques. Car si l’azote, le phosphore et lamatière organique d’origine humaine sont despolluants pour les milieux aquatiques, ils sont desressources importantes pour le sol, ses micro-organismeset les plantes. Leur rôle est tout à faitfondam<strong>en</strong>tal dans la fertilité des sols. La partiecont<strong>en</strong>ue dans nos excrém<strong>en</strong>ts provi<strong>en</strong>t d’ailleursintégralem<strong>en</strong>t des sols agricoles. Elle a simplem<strong>en</strong>ttransité par notre assiette avant de dev<strong>en</strong>irnos excrém<strong>en</strong>ts. Un retour vers les terres agricolesest donc logique mais égalem<strong>en</strong>t nécessairepour comp<strong>en</strong>ser l’épuisem<strong>en</strong>t des sols au fur et àmesure des récoltes. A l’heure actuelle, l’agricultureconv<strong>en</strong>tionnelle mainti<strong>en</strong>t la fertilité des surfacesagricoles par l’apport d’<strong>en</strong>grais industrielsdont la fabrication nécessite force énergies fossileset ressources non r<strong>en</strong>ouvelables (le phosphore <strong>en</strong>particulier).La recherche d’un recyclage agricole optimaldes excrém<strong>en</strong>ts humains est un des objectifs principauxde l’assainissem<strong>en</strong>t écologique et la gestiondiffér<strong>en</strong>ciée des eaux usées domestiques (le tri deseaux usées) un de ses principes fondam<strong>en</strong>taux.Il existe plusieurs possibilités pour opérer letri des eaux usées. Nous nous conc<strong>en</strong>trerons <strong>ici</strong>sur les techniques prévues pour la gestion desexcrém<strong>en</strong>ts. Mais il existe égalem<strong>en</strong>t tout un panelde systèmes pour la gestion et la valorisation deseaux ménagères.Comm<strong>en</strong>t gérer au mieuxles excrém<strong>en</strong>ts humains <strong>en</strong>milieu urbain et périurbain ?Les toilettes sèches sont la technique la pluscohér<strong>en</strong>te pour gérer les excrém<strong>en</strong>ts humains. Enévitant de mélanger urine et matières fécales à unechasse d’eau, on évite <strong>en</strong>suite : 1) d’<strong>en</strong>lever cetteeau pour récupérer un matériau suffisamm<strong>en</strong>tconc<strong>en</strong>tré d’un point de vue agronomique et 2)de traiter l’eau pour qu’elle ne prés<strong>en</strong>te plus derisques pour la santé et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Il existede très nombreux modèles de toilettes sèches.Certains sont prévus pour être installés dans desimmeubles ayant jusqu’à 4 étages (systèmes àtuyaux de chute reliés à des cuves de compostage<strong>en</strong> sous-sol). En Allemagne, plusieurs lotissem<strong>en</strong>tsécologiques périurbains sont équipés de ce typede toilettes depuis le milieu des années 1990.iiA Allermohe, près de Hambourg(Allemagne), lotissem<strong>en</strong>téquipé de toilettes sèches.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 13D. R.


Et merde !ans un violon Sortir quelqu'un de la merde Chier une p<strong>en</strong>dule Plus l'étron est balaiseise Caca boudin Faire un caD. R.iiCollecte de l'urine dans un c<strong>en</strong>tre de vacances.produites par une personne <strong>en</strong> un an conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<strong>en</strong>viron 4 kg d’azote. Elles permett<strong>en</strong>t parexemple de fertiliser 400 m 2 de culture pour unapport d’azote de 100 kg/ha. De plus, elles sontfaciles à collecter puisque liquides. Les Suédoissont les principaux promoteurs de cette approchequ’ils ont développée à l’échelle collective. L’urinepure est stockée dans des cuves chez les particuliers(maisons individuelles ou lotissem<strong>en</strong>ts) puiscollectée et valorisée par des agriculteurs. Deuxsystèmes de toilettes à séparation des urines à lasource exist<strong>en</strong>t : les toilettes à séparation ayantune chasse d’eau pour l’évacuation des matièresfécales et les toilettes sèches à séparation.D. R.iiA Gebers (Suède), stockagede l'urine <strong>en</strong> souterrain, dans unlotissem<strong>en</strong>t (voir page suivante).(1)Pour plus d’informations sur lesprojets pilotes <strong>en</strong> assainissem<strong>en</strong>técologique, consulter les comptesr<strong>en</strong>dus des voyages d’étude <strong>en</strong>Allemagne et <strong>en</strong> Suède de l’associationToilettes du monde : www.toilettesdumonde.org/file/CR1_VoyageEtudeAllemagne_TDM.pdfet www.toilettesdumonde.org/file/TDM_CR_suede09.pdfLa séparation des urines à la source consisteà récupérer les urines avant qu’elles n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>contact avec les matières fécales. Cela est r<strong>en</strong>dupossible grâce à des cuvettes de toilettes ayantune sorte d’<strong>en</strong>tonnoir à l’avant, permettant unecollecte des urines "à la source". L’intérêt de cetteapproche réside dans un constat simple : l’urineconc<strong>en</strong>tre la majorité des nutrim<strong>en</strong>ts cont<strong>en</strong>usdans nos eaux usées (87 % de l’azote, 50 % duphosphore et 54 % du potassium) et constitue à cetitre un <strong>en</strong>grais tout à fait intéressant. Les urinesInnovation à tous les étagesD’autres techniques de gestion différ<strong>en</strong>ciée desefflu<strong>en</strong>ts domestiques exist<strong>en</strong>t (1) : les toilettes àchasse d’eau sous vide <strong>en</strong>voyant les excrém<strong>en</strong>ts etles déchets ferm<strong>en</strong>tescibles des ménages dans undigesteur produisant du biogaz (assez peu certes,mais produit et valorisé localem<strong>en</strong>t) ; les systèmesassurant une séparation des matières fécales de lachasse d’eau ; les toilettes à micro-chasse d’eau(<strong>en</strong>viron 1 l par chasse) permettant de collecterun efflu<strong>en</strong>t très conc<strong>en</strong>tré, intéressant d’un pointde vu agronomique, etc. Et l’innovation dans cedomaine n’est certainem<strong>en</strong>t pas terminée.La mise <strong>en</strong> œuvre de la plupart de ces techniquesest aujourd’hui bi<strong>en</strong> connue et ne posera pasde problèmes pour des constructions neuves <strong>en</strong>ville ou à la campagne. En zone d’assainissem<strong>en</strong>tnon collectif , le panel de techniques apporte d<strong>en</strong>ombreuses solutions pour modifier une installation"toutes eaux".14 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Et merde !ca nerveux C'est de la merde Une vie de merde Merder Je me suis foutu dans la merde Se démerder En chier des ronds deD. R.D. R.i Toilette à séparation Biotechnik.L'urine est collectée à part… si l'on pisse assis.i A Gebers, près de Stockholm (Suède), ce lotissem<strong>en</strong>t est équipé de toilettes à séparation des urines.La question de la place de ces systèmes <strong>en</strong>milieu urbain est plus délicate. Mises <strong>en</strong> œuvreà l’échelle de quelques dizaines ou c<strong>en</strong>taines delogem<strong>en</strong>ts, leur cohabitation avec les réseaux detout-à-l’égout ne va pas de soi. Les systèmes d’assainissem<strong>en</strong>tcollectif sont très peu ouverts à uneévolution vers d’autres modes de fonctionnem<strong>en</strong>t.Bi<strong>en</strong> que ce sujet soit politiquem<strong>en</strong>t incorrect(vu les sommes pharamineuses investies dans lacréation et l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t des réseaux d’égouts), plusieurschercheurs se sont p<strong>en</strong>chés sur la question.Leurs travaux défrich<strong>en</strong>t les aspects techniques etéconomiques relatifs à un changem<strong>en</strong>t de cap <strong>en</strong>matière d’assainissem<strong>en</strong>t (2) . Quelques scénarios sedessin<strong>en</strong>t, dont le plus simple consisterait à collecterles sous-produits de toilettes sèches de la mêmemanière que les déchets ménagers (collecte <strong>en</strong>porte-à-porte). Les services mun<strong>ici</strong>paux sont déjàorganisés pour ce type d’activité et les plateformesde compostage sont tout à fait aptes à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>charge ces matières (3) .Une large diffusionLes choix faits hier ne doiv<strong>en</strong>t pas nous empêcherde p<strong>en</strong>ser l’av<strong>en</strong>ir différemm<strong>en</strong>t. La rechercheet l’expérim<strong>en</strong>tation doiv<strong>en</strong>t continuer dansce domaine. Mais le chantier le plus urg<strong>en</strong>t à faireavancer est celui de la s<strong>en</strong>sibilisation du grandpublic. Les <strong>en</strong>jeux liés aux choix techniques <strong>en</strong>matière d’assainissem<strong>en</strong>t sont un sujet <strong>en</strong>coretotalem<strong>en</strong>t ignoré du grand public.En France, de plus <strong>en</strong> plus de structuress’investiss<strong>en</strong>t dans ce domaine (4) . La location detoilettes sèches pour des évènem<strong>en</strong>ts de plein air(festival, foires, etc.) connaît un développem<strong>en</strong>timportant depuis 5 ans et assure une s<strong>en</strong>sibilisationdirecte, par la pratique, du grand public.D’après les loueurs, <strong>en</strong>viron 2 500 000 personnesaurai<strong>en</strong>t utilisé une toilette sèche lors d’unévènem<strong>en</strong>t. Les toilettes sèches sont égalem<strong>en</strong>tdev<strong>en</strong>ues réglem<strong>en</strong>taires <strong>en</strong> assainissem<strong>en</strong>t noncollectif depuis 2009 (5) , r<strong>en</strong>forçant la crédibilité deces techniques, notamm<strong>en</strong>t auprès des élus.B<strong>en</strong>jamin Berne nToilettes du Monde(2) Voir notamm<strong>en</strong>t :- les résultats du programme derecherche AKWA 2100 www.idswater.com/Common/Paper/Paper_16/heissel%20Paper.pdf- l’étude "Dynamique desforces de changem<strong>en</strong>t dansle domaine de l’évacuationdes eaux usées", www.eawag.ch/publications/eawagnews/www_<strong>en</strong>57/<strong>en</strong>57f_scre<strong>en</strong>/<strong>en</strong>57f_roth<strong>en</strong>berger_s.pdf.(3) Voir le texte de Anne Spiteri: "Eau potable et assainissem<strong>en</strong>t,un nouveauparadigme est possible" : http://blog.mondediplo.net/2009-01-13-Pour-un-nouveau-paradigme-de-la-gestion-de-l-eau.(4) Voir le site du Réseau del’assainissem<strong>en</strong>t écologique :www.rae-intestinale.org.(5) Voir l’article 17 de l’arrêté du7 septembre 2009 : www.assainissem<strong>en</strong>t-non-collectif.developpem<strong>en</strong>t-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ARRETE_prescriptions_techniques_ANC_7_septembre_2009_cle781f53.pdfQue faire de toute cette merde humaine ?"Ri<strong>en</strong> ne se crée, ri<strong>en</strong> ne se perd, tout se transforme."LavoisierDe l'énergie ? En Chine, la société Biogaz proposeainsi de s’éclairer et de se chauffer grâce àla ferm<strong>en</strong>tation bactéri<strong>en</strong>ne, qui produit du gaz.Des usines tourn<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t avec cette énergie.L’<strong>en</strong>treprise p<strong>en</strong>se pouvoir un jour remplacer lepétrole de nos voitures. En Suède, des bus roul<strong>en</strong>tainsi de manière expérim<strong>en</strong>tale.Un matériau de construction ? Au Japon, desbriques sont réalisées à partir de boues façonnéeset cuites à très haute température. Leur coût resteélevé mais, fabriquées et v<strong>en</strong>dues à grande échelle,il baisserait inévitablem<strong>en</strong>t.Des objets ? Toujours au Japon, il existe unoffice des égouts de Tokyo qui fait fabriquer etcommercialise des objets <strong>en</strong> boue qui acquièr<strong>en</strong>t àla cuisson une jolie patine : des vases et des bijouxfaisant fureur auprès de certains jeunes.Mais surtout et avant tout de l'<strong>en</strong>grais !Aujourd'hui, 40 % du recyclage des boues d'épurationest utilisé par et pour l'agriculture. Encorefaut-il que ces boues ne soi<strong>en</strong>t pas polluées.Le compost, qui comme nous l'avons vu est deloin et à tout niveau préférable aux stations d'épurationet aux boues, est ess<strong>en</strong>tiel. Il est à utiliserdans son jardin mais aussi à donner, échanger,voire v<strong>en</strong>dre à des agriculteurs. Il s'agit sans doutelà de la meilleure utilisation possible : naturelle,noble et rationnelle. R<strong>en</strong>dre à la terre ce qui lui aété prélevé afin de pouvoir de nouveau s'<strong>en</strong> nourrir.Pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte et respecter un cycle. BBS!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 15


apeau Avoir un œil qui dit merde à l'autre Avoir de la merde dans les yeux Le fouille-merde Raconter de la merde C'est le bout deEt merde !Les toilettes à compost :mais comm<strong>en</strong>t çafonctionne ?Vous êtes convaincus de mieux gérer vos déjections ?Mais vous hésitez <strong>en</strong>core car les questions sont nombreuses.Vo<strong>ici</strong> quelques réponses aux questions les plus fréqu<strong>en</strong>tes.■■Label Vert(e), 2 bis, rue duPont-du-Rateau, 49250 Saint-Mathurin-sur-Loire, tél. : 06 2822 03 77, www.labelverte.org.Un e p r é c i s i o n : l e s t o i l e t t e s s è c h e ss o n t d e s t o i l e t t e s f o n c t i o n n a n t s a n s e a u.On trouve dans cette catégorie les toilettesà compost (dites toilettes à litière biomaîtrisée ouTLB), à séparation, à lombricompostage... Il est <strong>ici</strong>question des toilettes à compost, dans lesquellesurine et matière fécale sont mélangées, toilettesécologiques aujourd'hui les plus répandues <strong>en</strong>France.La litière ?Comme pour les animaux ?C'est la litière qui remplace la chasse d'eau.Elle est composée de sciure et de copeaux de boiset permet de maîtriser les odeurs <strong>en</strong> absorbant lesliquides. De plus, le mélange litière-excrém<strong>en</strong>ts estidéal pour obt<strong>en</strong>ir un bon compost. Il vous suffitdonc d’ajouter une ou deux louches de litière aprèschaque passage, afin de recouvrir vos déjections.Peut-on utiliser autre chose quede la sciure et des copeaux ?La sciure constitue la litière la plus adaptée,car elle est fine et très absorbante. Les copeauxde bois, plus grossiers, absorb<strong>en</strong>t moins bi<strong>en</strong> lesliquides mais prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l'avantage de ménagerune bonne aération dans la litière, ce qui joueégalem<strong>en</strong>t un rôle important dans la maîtrise desodeurs.L'ess<strong>en</strong>tiel est donc de trouver de la matièresèche et riche <strong>en</strong> carbone, un minimum absorbanteet disponible localem<strong>en</strong>t : bale de céréaleset de chanvre, son, broyat de carton, de paille,de foin sec ou de feuilles mortes, etc. Faites desexpéri<strong>en</strong>ces !Où trouver sciure et copeaux ?Beaucoup d'artisans travaill<strong>en</strong>t le bois : agriculteurspour constructions diverses, apiculteurs pourles ruches, m<strong>en</strong>uisiers, ébénistes... L'important estde s'assurer que le bois est non traité. Si la scierieest assez loin, il est aussi possible de limiter lesdéplacem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> stockant chez soi au sec ce quiest nécessaire pour plusieurs mois, voire un an.Consommation moy<strong>en</strong>ne : 500 l de sciure parpersonne et par an, quand on n'a que des toilettessèches.Les toilettes sèches laiss<strong>en</strong>t-ellesune odeur désagréabledans une maison ?Absolum<strong>en</strong>t pas ! Le simple fait de couvrir nosexcrém<strong>en</strong>ts avec de la litière permet d'amorcer unprocessus de compostage et d'éviter ainsi les mauvaisesodeurs.Faut-il vidanger souv<strong>en</strong>tles toilettes sèches ?Cela varie selon la taille du récipi<strong>en</strong>t et l<strong>en</strong>ombre de personnes qui fréqu<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une toilette,mais sachez qu’une vidange par semaine est leminimum nécessaire pour une toilette d'intérieur.Au-delà d'une semaine, le mélange litière-excrém<strong>en</strong>tsa t<strong>en</strong>dance à se tasser excessivem<strong>en</strong>t au16 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


la merde Ne pas se pr<strong>en</strong>dre pour de la merde Crotte de bique Laisser piEt merde !ser Semer sa merde Être dans la merde jusqu'au cou Mouche à merde Merde à celui qui lefond du récipi<strong>en</strong>t et n'est plus suffisamm<strong>en</strong>t aéré.Dès lors, le compostage s'arrête et laisse la place àdes ferm<strong>en</strong>tations malodorantes.Et peut-on composterle papier toilette ?Oui, car le papier est composé de cellulose quiest elle-même riche <strong>en</strong> carbone. Utilisez de préfér<strong>en</strong>cedu papier blanc non parfumé et si possiblerecyclé.Peut-on y jeter des tamponshygiéniques usagés ?La plupart ne se compost<strong>en</strong>t pas, sauf ceux dela marque Natracare que l'on trouve <strong>en</strong> Biocoop(100 % coton). Ils sont cep<strong>en</strong>dant un peu long àcomposter (plusieurs cycles).En cas de traitem<strong>en</strong>tsmédicam<strong>en</strong>teux, que faire ?Il est toujours mieux de composter plutôtque d'<strong>en</strong>voyer les molécules chimiques dans lesmilieux aquatiques via la chasse d'eau et les systèmesd'assainissem<strong>en</strong>t conv<strong>en</strong>tionnels. Concernantle compost obt<strong>en</strong>u, nous conseillons <strong>en</strong> cas dedoute de l'utiliser au pied des arbres fruitiers oudes haies plutôt que dans le potager.De quelle surface faut-il disposerpour aménager une airede compostage ?2 à 4 m 2 suffis<strong>en</strong>t, dans un jardin d'au moins25 m 2 , pour composter le cont<strong>en</strong>u des toilettessèches avec les épluchures de cuisine et les déchetsverts.Et si nous n'avons pas de jardin,d'autres solutionssont-elles possibles ?Depuis septembre 2009, la loi oblige les utilisateursde toilettes sèches par compost à traiter leursrésidus sur la parcelle même où elles sont utilisées.Donc pas de jardin, pas de toilettes sèches.Réussir un compost requiert-ildes connaissances précises ?Oui. Le compostage est à la portée de tous, ycompris les <strong>en</strong>fants, mais il nécessite un minimumd'appr<strong>en</strong>tissage, notamm<strong>en</strong>t lorsqu'il doit permettred'assainir les déjections humaines, soit grâce àune montée <strong>en</strong> température significative, soit aprèsun délai de compostage suffisamm<strong>en</strong>t long. Sousun climat tempéré comme celui que nous avons <strong>en</strong>France, il est communém<strong>en</strong>t admis qu'après deuxans sans apport de matières fraîches, il est possiblede réintroduire sans risque le compost dans lescycles agricoles.Se cont<strong>en</strong>ter de faire un tas au fonddu jardin, comme le font la majorité desg<strong>en</strong>s, n'est pas du compostage. Creuserun trou pour <strong>en</strong>fouir est <strong>en</strong>core pirepour les risques de pollution. Ce n'estpas parce qu'on utilise des toilettessèches que l’on est écolo, l'importantest de bi<strong>en</strong> composter. Pour cela, voir ;■■Guide de bonnes pratiques pour lecompostage des sous-produits de toilettessèches à télécharger sur internet : www.rae-intestinale.org/media/gbp.pdf■■Le livre La pratique du compost etdes toilettes sèches d'Eric Sabot, EditionsLa Maison Autonome.■■Label Vert(e) organise régulièrem<strong>en</strong>tdes formations sur le compostagede la litière des toilettes sèches.Quelle est la valeurfertilisante du compostde déjections humaines ?On estime pouvoir fertiliser de 350 à 400 m 2de sol avec le compost annuel d'une personne.Peut-on utiliser un compostde déjections humainesdans le jardin potager ?Sous réserve d'att<strong>en</strong>dre le temps nécessaire(2 ans sous un climat tempéré) et de respecterun certain bon s<strong>en</strong>s (par exemple, ne pasappliquer sur des légumes à manger crus),ce compost a tout à fait sa place dans unjardin potager.Comm<strong>en</strong>t installer destoilettes sèches chez soi ?Si vous souhaitez autoconstruire, ilvous suffit de trouver un récipi<strong>en</strong>t facileà nettoyer et dont la taille vous convi<strong>en</strong>t,puis d'y adapter une assise confortable. Desplans de toilettes sèches sont téléchargeablesgratuitem<strong>en</strong>t sur la page "Ecologie Pratique"du site www.eco-bio.info. Adaptez-les à votrecréativité !Pour les personnes qui ne souhait<strong>en</strong>tpas autoconstruire : de nombreux sites surinternet propos<strong>en</strong>t des modèles manufacturés.Les ébénistes et m<strong>en</strong>uisiers locaux peuv<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t répondre à cette demande si on leurfournit des plans.Propos recueillis par Béatrice Blondeauauprès de Label Vert(e) nS!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 17


Et merde !ra Y a pas à tortiller du cul pour chier droit Foutre la merde Pisser dans un violon Sortir quelqu'un de la merde Chier une p<strong>en</strong>dule PlusUne psychologie sociale de la merdeEtes-vous fécophile ou fécophobe ?Épanouissem<strong>en</strong>tperso.Estime de soi etdes autresAppart<strong>en</strong>anceSécuritéBesoins physiologiquesPyramide de Maslow(1) Beaucoup ont reproché à Maslowd’avoir fait des raccourcis rapidesconcernant les besoins humains.Les mêmes critiques s’appliqu<strong>en</strong>tdans le cas prés<strong>en</strong>t. Pourtant, sonmodèle a le mérite de permettreune certaine catégorisationdes besoins et des raisonsqui provoqu<strong>en</strong>t le dégoût qu<strong>en</strong>ous ress<strong>en</strong>tons concernant lamerde. Evidemm<strong>en</strong>t, nous nedévelopperons pas <strong>ici</strong> tous lesélém<strong>en</strong>ts relevés par Dellström-Ros<strong>en</strong>quist concernant chaqu<strong>en</strong>iveau de la pyramide <strong>en</strong> li<strong>en</strong>avec les excrém<strong>en</strong>ts ; pour cela,au lecteur de se r<strong>en</strong>seigner !Dans Le Rapport de Brodeck, Philippe Claudel énonce unconstat des plus réalistes : "L’homme est ainsi fait qu’ilpréfère se croire un pur esprit, un faiseur d’idées, de songes,de rêves et de merveilles. Il n’aime pas qu’on lui rappelle qu’ilest aussi un être de matières, et que ce qui coule <strong>en</strong>tre sesfesses le constitue autant que ce qui s’agite et germe dans soncerveau". Qui peut le nier ?To u t le m o n d e a d é j à fa i t l’e x pér i<strong>en</strong>ced’u n e s i t u a t i o n g ê n a n t e l ié e au c u l : u n v o i s i nqui pète, un gamin qui se fait dessus, uncaca qui pue dans des toilettes publiques…Les expéri<strong>en</strong>ces quotidi<strong>en</strong>nes montr<strong>en</strong>t quelorsque l’on parle d’utilisation de toilettes, lesexcrém<strong>en</strong>ts constitu<strong>en</strong>t, si ce n’est un réel tabou,au moins un sujet dont on ne parle pas ou alors <strong>en</strong>plaisantant. Au-delà des blocages psychologiquesque cela peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer vis-à-vis de l’utilisation detoilettes sèches, ce non-dit a pour effet de déresponsabiliserles individus du dev<strong>en</strong>ir de leurs propresexcrém<strong>en</strong>ts. La prise <strong>en</strong> charge sociale d’unproblème implique de le porter sur la place publiqueet le faire dev<strong>en</strong>ir une res publica (une chosepublique). Elle est d’autant plus compliquée qu’ellerelève de la sphère intime. Ainsi, pour pouvoirs’approcher des toilettes sèches dans le domainede la psychologie sociale, il faut d’abord étudierles représ<strong>en</strong>tations que les g<strong>en</strong>s <strong>en</strong> ont. Trois élém<strong>en</strong>tsclefs ont été mis <strong>en</strong> avant : les individus ontt<strong>en</strong>dance à considérer l’assainissem<strong>en</strong>t comme unproblème qui ne les concerne pas ; ils évit<strong>en</strong>t alorsde parler des excrém<strong>en</strong>ts et de leur manipulation.Il existe <strong>en</strong>suite un désintérêt généralisé concernantla crise sanitaire immin<strong>en</strong>te et les avantagesà mettre <strong>en</strong> place un système d’assainissem<strong>en</strong>t écologique.Les alternatives sanitaires pein<strong>en</strong>t donc àse faire adopter et accepter.Eviter d'<strong>en</strong> parlerDe toute évid<strong>en</strong>ce, les individus évit<strong>en</strong>t deparler des toilettes sèches et de tout ce qui s’y rattache.Certains dirai<strong>en</strong>t que c'est un mécanisme dedéf<strong>en</strong>se. Que cette réaction soit apprise ou innée,elle a pour effet d’être un frein à certaines pratiquesdans nos sociétés. Sur le terrain, cela se traduit pardes comportem<strong>en</strong>ts d’évitem<strong>en</strong>t, autant du contactphysique avec ses excrém<strong>en</strong>ts que le fait de lesvoir ou les s<strong>en</strong>tir. Là où certaines cultures ne trouv<strong>en</strong>tri<strong>en</strong> à redire à la manipulation des excrétashumains (des cultures fécophiles), d’autres trouv<strong>en</strong>tcela répugnant (des cultures fécophobes). La Francese trouve <strong>en</strong>tre ces deux extrêmes, laissant alorssous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre une possible acceptation de cettemanipulation, et donc des toilettes sèches. D<strong>en</strong>ombreuses explications de la peur des excrém<strong>en</strong>ts(qui est, il faut le dire, rationnelle à un certainniveau) ont été proposées. Dellström-Ros<strong>en</strong>quist(2005), psychosociologue suédoise, part de lapyramide de Maslow pour l’expliquer.Faire ses besoins, tous ses besoinsSelon Maslow, les besoins humains peuv<strong>en</strong>têtre hiérarchisés (dessin ci-contre) ; les besoins d<strong>en</strong>iveau inférieur domin<strong>en</strong>t la motivation de l’individutant qu’ils sont insatisfaits. Une fois ces besoinssuffisamm<strong>en</strong>t comblés, l’individu se conc<strong>en</strong>tre surceux de niveau supérieur: besoin de dormir et demanger pour survivre. Ensuite, ils doiv<strong>en</strong>t se s<strong>en</strong>tir<strong>en</strong> sécurité. Vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t après les rapports sociaux.On arrive alors aux besoins de statut social. Le plusélevé sur la pyramide est l’actualisation de soi, àsavoir le développem<strong>en</strong>t de soi et de son bi<strong>en</strong>-êtrepsychologique (1) . Ceci étant dit, une fois appliquéau domaine de l’assainissem<strong>en</strong>t écologique et dela manipulation de ses excrém<strong>en</strong>ts, on obti<strong>en</strong>t deschoses intéressantes.Les besoins physiologiques correspond<strong>en</strong>t au faitque nous avons tous besoin d’uriner et de déféquer.Les besoins de sécurité r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t au constatque la plupart des g<strong>en</strong>s évit<strong>en</strong>t d’aller dans unetoilette publique après la tombée de la nuit, de parla peur de se faire violer, agresser… Sans parlerdu fait que les toilettes peuv<strong>en</strong>t être une m<strong>en</strong>aceà la santé si elles ne sont pas propres. Les besoinsinterpersonnels, <strong>en</strong>suite, r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t aux tabous etaux normes culturellem<strong>en</strong>t admis vis-à-vis de lagestion des excrém<strong>en</strong>ts. D’ailleurs, la manipulationdes excrém<strong>en</strong>ts relève d’un statut social faible dansla plupart des sociétés. Nous avons donc un besoinde déni (actualisation de soi), dans le s<strong>en</strong>s où nouspréférons éviter d’<strong>en</strong> parler !Finalem<strong>en</strong>t, l’application du modèle de Maslowà la problématique des excrém<strong>en</strong>ts montre que lesémotions <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec l’assainissem<strong>en</strong>t humain (ledégoût principalem<strong>en</strong>t) sont fortes et influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t noscomportem<strong>en</strong>ts de nombreuses façons. L'évitem<strong>en</strong>tphysique des excrém<strong>en</strong>ts met <strong>en</strong> lumière un autrepoint crucial : nous évitons d’évoquer m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>tle sujet ; on n’y p<strong>en</strong>se pas !18 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Et merde !l'étron est balaise, plus le chieur est à l'aise Caca boudin Faire un caca nerveux C'est de la merde Une vie de merde Merder Je me suis foutu dPour aller plus loinVers d'autres perceptionsdu confortDans une perspective historique, la propreté etle confort se sont avérés des facteurs importantsdans le développem<strong>en</strong>t des toilettes. Le problème,c’est que ce que nous considérons comme confortabl<strong>en</strong>e l’est pas forcém<strong>en</strong>t pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, etpar ext<strong>en</strong>sion pour nous. Au demeurant le confort,la propreté, le dégoût et l’évitem<strong>en</strong>t physique etm<strong>en</strong>tal sont des produits d’idées et de perceptionssocialem<strong>en</strong>t construites. Pour atteindre un nouvelassainissem<strong>en</strong>t, plus écologique et sain (pour nouset pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t), ces idées et perceptionsdoiv<strong>en</strong>t changer.Pour cela, différ<strong>en</strong>ts facteurs ont été définisau travers d’expéri<strong>en</strong>ces sur le terrain. Le premierconcerne les besoins humains <strong>en</strong> matière d’assainissem<strong>en</strong>t,qui doiv<strong>en</strong>t être satisfaits dans toutdispositif d’assainissem<strong>en</strong>t écologique si l’on veutque celui-ci soit accepté. Le fait que les individusévit<strong>en</strong>t tout contact avec les excrém<strong>en</strong>ts met <strong>en</strong>lumière. Le deuxième facteur : la facilité et l’habitudede la toilette à eau supprime toute demanded’installer des toilettes sèches. Le troisième facteurrelève de besoins cognitifs : les g<strong>en</strong>s aim<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>dreet être au courant de ce qu’ils font ou de cequ’on leur fait ! S’ils se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dans le vague, dansla confusion, alors les dispositifs qu’on propose neseront jamais acceptés. Le quatrième facteur estsimple: les décideurs possèd<strong>en</strong>t les mêmes blocageset besoins que le grand public. Ainsi, très peude polit<strong>ici</strong><strong>en</strong>s à l’heure actuelle veul<strong>en</strong>t s’impliquerdans des projets d’assainissem<strong>en</strong>t.La tâche de la psychologie sociale est d’aider àcompr<strong>en</strong>dre et à débloquer les situations de mise<strong>en</strong> place de systèmes d’assainissem<strong>en</strong>t écologique.Au-delà d’expliquer pourquoi les individus possèd<strong>en</strong>tces blocages, cette discipline permet de mettre<strong>en</strong> œuvre des projets correspondant aux att<strong>en</strong>tes etaux demandes des populations concernées.Dans un article publié dans le numéro dejanvier 1999 d'Art Press intitulé "Plutôtle fumier que le trésor", Catherine Milletécrit : "les artistes qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l'excrém<strong>en</strong>tvoire l'utilis<strong>en</strong>t comme matériau sont à ce pointnombreux qu'on peut <strong>en</strong>visager l'<strong>en</strong>semble deleurs pratiques comme un champ défini de l'artcontemporain". Piero Manzani est l'un des pionniersavec ses Merda d'artista. En mai 1961, il lesmet <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te : des boîtes de conserve de "30 gnets de merde d'artiste conservée au naturel"v<strong>en</strong>dues à prix d'or. Réflexion dans la droite lignede l'urinoir de Duchamp sur le marché de l'artet son statut. L'on songe aussi bi<strong>en</strong> sûr aux toilescouvertes d'excrém<strong>en</strong>ts de Richard Hamilton, àMarc Quinn remplissant un moulage de sa têteavec sa merde, à Günter Bruss et ses performancesi "Art", cynisme et spéculation autour du caca : Cloaca.Cloaca (nom emprunté à Cloaca Maxima, grand égoutcollecteur dans la Rome antique), est une installation, réalisée<strong>en</strong> 2000 par l'artiste Wim Delvoye qui représ<strong>en</strong>te un tubedigestif humain géant et fonctionnel. Les excrém<strong>en</strong>ts ainsiproduits sont emballés sous vide et marqués d'un logo quipastiche celui de Coca-Cola et sont <strong>en</strong>suite v<strong>en</strong>dus jusqu'à3000 €. Ce "cacART" est dev<strong>en</strong>u un objet de spéculationpour les collectionneurs, et Cloaca une véritable <strong>en</strong>treprise,aujourd'hui cotée <strong>en</strong> bourse... voir www.wimdelvoye.be.Les blocages vis-à-vis de la manipulation desexcrém<strong>en</strong>ts résult<strong>en</strong>t d’un passé lourd de normeset de coutumes, et le changem<strong>en</strong>t des m<strong>en</strong>talitésn’est pas une mince affaire. La problématique del’assainissem<strong>en</strong>t est une question de pluridisciplinarité,nécessitant la collaboration des chercheurs,des individus ciblés, des décideurs, des associations…Pourévoluer vers une véritable psychologiecommunautaire, une socialisation de la merde !Adam Chesterman nM2 Psychologie Sociale de l’Environnem<strong>en</strong>tAssociation Eco-Psy : ecopsy30@gmail.com /06 73 97 00 04La merde dans l'art contemporainle corps <strong>en</strong>duit de merde, les photos d'excrém<strong>en</strong>ts<strong>en</strong> très gros plans d'Andres Serrano, etc., la listeest longue...Elle donne à croire que la merde humainedemeure un tabou qu'il convi<strong>en</strong>t de transgresser,notamm<strong>en</strong>t par la provocation. De plus, pourAndré Rouillé : "chez Andres Serrano, la merderejoint la mort, non <strong>en</strong> tant que destin de l’homme(comme dans les vanités), mais <strong>en</strong> tant qu’exclusion: ce que l’on fuit, abhorre et exclut ; ce quel’on ne peut pas supporter de regarder. Dans l’exclusion,la mort et la merde côtoi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core tousles marginaux, les extrêmes et les déviants".Quant au rapport merde, art et arg<strong>en</strong>t, jevous laisse le soin de poursuivre la réflexion <strong>en</strong>la matière. BB.D. R.Livresn Un petit coin pour sauverla planète, toilettes sèches ethistoires d'eau, ChristopheElain, Eauphilane, 2009.n Comm<strong>en</strong>t chier dans les bois- pour une approche <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taled'un art perdu, Kathle<strong>en</strong>Meyer, Edimontagne, 2001.n Guide pratique : toilettes sè-ches, les compr<strong>en</strong>dre et les utiliser,A petits pas et Empreinte, 2010n In caca veritas, Josh Richman,Glénat, 2008n Les Lieux, histoire des com-modités, Roger-H<strong>en</strong>ri Guerrand,La Découverte, 2009n Une vieille histoire de lamerde, Alfredo Lopez Austinet Francisco Toledo, Le CastorAstral, CEMCA, 2009n Ode à la merde, Pierre Cusson,L'Archange minotaure, 2002n Histoire de la merde :prologue, Dominique Laporte,Christian Bourgois, 1978n Histoire et bizarrerie socialesdes excrém<strong>en</strong>ts, des originesà nos jours, Martin Monestier,Le Cherche-Midi, 1997n De la souillure – essai sur les no-tions de pollution et de tabou, MaryDouglas, La Découverte, 2001.n Des détritus, des déchets, del'abject – une philosophie écologique,François Dagognet, collectionLes Empêcheurs de tourner <strong>en</strong>rond, Institut Synthélabo, 1997Revuesn Eaux, la pollution de nos WC,Sil<strong>en</strong>ce n° 242, mars 1999n Toilettes sèches : quandl’écologie s’invite au petitcoin, La Maison écologiqu<strong>en</strong>° 25, février-mars 2005Livres pour <strong>en</strong>fantsn Dans la maison d'Imane,les toilettes n'ont pas d'eau,Sumati et Amandine Daviet,Jeune Pousse, 2008n Dans la maison d'Imane, oncomposte, Sumati et AmandineDaviet, Jeune Pousse, 2009Docum<strong>en</strong>tair<strong>en</strong> La Fabuleuse histoire desexcrém<strong>en</strong>ts, Thierry Berrod, 2008Adresses internet pourlocation de toilettes sèches :n www.toilettesdumonde.org/articles.php?lng=fr&pg=95n www.passerelleco.info/article.php?id_article=699S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 19


Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoy<strong>en</strong>.Par l'obéissance, il assure l'ordre, par la résistance, il assure la libertéAlainPrêterson jardinIl y a des jardiniers qui cherch<strong>en</strong>tdes jardins pour y faire leurpotager et des possesseurs dejardins qui ont arrêté d'<strong>en</strong> faireun pour une raison ou une autre.Comm<strong>en</strong>t faire se r<strong>en</strong>contrer lespremiers avec les seconds ?Comm<strong>en</strong>t trouver un arrangem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre ceux qui ont le tempset la force et ceux qui ne l'ontpas ou plus ? En s'inscrivant surle site : pretersonjardin.com.FinistèreDéplacem<strong>en</strong>tsécologiquesLe CRADE, C<strong>en</strong>tre de recherchesur l'av<strong>en</strong>ir des déplacem<strong>en</strong>tsécologiques, a été créé àConcarneau <strong>en</strong> 2010 par deuxpassionnés de vélos. Ils ontproposé un atelier de réparationdes vélos <strong>en</strong> étant prés<strong>en</strong>ts surdes marchés depuis juillet 2010.Cela a permis d'<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> contactavec une tr<strong>en</strong>taine de cyclistes, derécupérer et réparer une cinquantainede vélos. Ils se sont installésde manière précaire dans un localsitué sur le port, afi n d'y développerune recyclerie. Celle-ci estouverte les après-midi. Le lieu estpr<strong>en</strong>eur d'autres initiatives autourde la thématique des transports.CRADE, 8, rue des Thoniers,29900 Concarneau, tél. : 02 9897 47 57 ou 06 50 46 08 75.20 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011AudeLe chantdu piss<strong>en</strong>litP<strong>en</strong>dant une tr<strong>en</strong>taine d'années,Jeannine Garrigaud a cultivé saferme <strong>en</strong> biodynamie. Souhaitanttransmettre son savoir, <strong>en</strong>Côtes-d'ArmorLe couv<strong>en</strong>t alternatif"LRaeAaoût 2009, elle a v<strong>en</strong>du sonexploitation à une SCA, Sociétécivile agricole, dont le capitalapparti<strong>en</strong>t <strong>en</strong> partie à la foncièreTerre de li<strong>en</strong>s. L'association Lechant du piss<strong>en</strong>lit a vu le jour pourtransformer les lieux <strong>en</strong> fermeécole<strong>en</strong> biodynamie. Depuis, onpeut y suivre des stages variés toutau long de l'année : traction animale,fumure, arboriculture, petitsfruits, maraîchage, élevage, artspaysagers, plantes aromatiques,transformation des sous-produitsanimaux, éducation à l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,sem<strong>en</strong>ces… Pour ceux etcelles qui ont un statut d'agriculteurou de conjoint-e d'agriculteur,certains stages sont fi nancés pardes fonds professionnels. Pour lesporteurs de projets, il existe aussides prises <strong>en</strong> charge. Le Chant dupiss<strong>en</strong>lit, La Bouichère, 11140 Galinagues,tél. : 04 68 20 90 82.Vers une banqueéthiqueeuropé<strong>en</strong>neL'idée de créer une banquecoopérative éthique europé<strong>en</strong>nee couv<strong>en</strong>t alternatif" est né <strong>en</strong> mars 2006 dans un anci<strong>en</strong>couv<strong>en</strong>t du dix-huitième siècle qui se trouve sur la commune deCamlez (730 habitants), à 6 km de la mer, une commune quin'a plus aucun commerce, ni aucun service. Le couv<strong>en</strong>t était vide depuis17 ans. Le projet, porté par Sylvain Bouder, anci<strong>en</strong> patron de bar-restaurant-concert,visait à réunir plusieurs activités commerciales et culturellespour créer un pôle dynamique. Le couv<strong>en</strong>t offre 800 m 2 de surface, audépart <strong>en</strong> très mauvais état, <strong>en</strong>tourant une cour. L'achat est réalisé surdes fonds privés puis loué avec un loyer faible à des porteurs de projet,autour des idées de développem<strong>en</strong>t local et de commerce équitable.En échange du faible loyer, les personnes qui s'install<strong>en</strong>t s'<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t àrénover les parties qu'elles occup<strong>en</strong>t. Une crêperie ouvre tout de suite"Chez Nénène", puis un boulanger arrive <strong>en</strong> mai 2007. Suit <strong>en</strong>suite uncharcutier traiteur qui v<strong>en</strong>d aussi des légumes bio. La Cour des miracles,café associatif voit le jour fi n 2007 et anime un lieu d'expos, une sallede musique. S'install<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite un atelier de peinture et une boutiqued'huiles ess<strong>en</strong>tielles. Chacun travaille <strong>en</strong> indép<strong>en</strong>dant, une associationgère les activités collectives, comme chaque année la part<strong>ici</strong>pation à lasemaine de la solidarité internationale. Un marché, avec une tr<strong>en</strong>tainede stands, est organisé <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec une Amap dans la cour une foispar semaine, p<strong>en</strong>dant tout l'été. Gros succès auprès des touristes. Si<strong>en</strong> été, le lieu est très vivant, le reste de l'année, les activités ont du malà survivre et certains cherch<strong>en</strong>t du travail à l'extérieur : le boulanger setransforme <strong>en</strong> bûcheron p<strong>en</strong>dant l'hiver.n Le couv<strong>en</strong>t alternatif, 6, route de Pont-Losquet, Le Bourg, 22450Camlez, tél. : 02 96 92 48 58.n Restaurant crêperie A la table, tél. : 06 03 9637 85.attire de nouveaux part<strong>en</strong>aires.Après la Nef (France), BancaEtica (Italie), Fare (Espagne), troisautres sociétés fi nancières fonctionnantsous forme coopérative sesont dites intéressées : Credal(Belgique), Hefboom (Belgique),Œkog<strong>en</strong>o (Allemagne). Autotal, cela représ<strong>en</strong>terait 85 000coopérateurs pour une collected'épargne de l'ordre du milliardd'euros. Les diffi cultés administrativespour fusionner sont toutefoisnombreuses et il n'est pas sûr quela naissance de la banque éthiqueeuropé<strong>en</strong>ne annoncée au départpour cette année, se concrétiseaussi vite. La Nef, 114, boulevarddu 11-Novembre-1918, 69626Villeurbanne cedex, tél. : 04 7269 08 60, www.lanef.com.FinistèreLes Moy<strong>en</strong>sdu bordL'association Les Moy<strong>en</strong>s du bordvise à animer différ<strong>en</strong>tes démarchesculturelles autour de Morlaix,<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec des pratiquesartistiques contemporaines. Elle aD. R. D. R.


développé un c<strong>en</strong>tre de ressourcespour collecter informations etdocum<strong>en</strong>tations dans le domainedes arts plastiques, accompagnerles artistes dans leurs démarches,informer et ori<strong>en</strong>ter le public,dynamiser les pratiques collectives.Elle anime <strong>en</strong> octobreMultiples, le salon de la petiteédition d'artiste. Les Moy<strong>en</strong>s dubord, 32 bis, rue Basse, 29600Morlaix, tél. : 02 98 88 25 62http://lesmoy<strong>en</strong>sdubord.free.fr.Médias■ ■Le Postillon, 59, rue Nicolas-Chorier, 38000 Gr<strong>en</strong>oble, unesprit critique dans la cuvette gr<strong>en</strong>obloise,un autre son de clocheque le Daubé local, de la contreinfoqui ne demande qu'à grandir.■■Shi-z<strong>en</strong>, "le fémininéthique et pas toc", 24,rue Louis-Blanc, 75010 Paris,www.shiz<strong>en</strong>-lemag.fr, fémininpeut-être, féministe sans doutepas. On a <strong>en</strong>core droit à despages de mode, de produits debeauté… à la mode éthique,un écoquartier au Conflu<strong>en</strong>t àLyon où les prix sont deux foisplus chers qu'ailleurs, on a aussidroit au test psy et à l'horoscope.Deuxième degré ? Pas sûr.■■Imagine, demain lemonde, 23, rue Pierreuse, B4000 Liège, tél. : (+32) 04 38013 37, www.imagine-magazine.com. Dans son numéro de janvierfévrier2011, l'excell<strong>en</strong>te revuebelge consacre une vingtainede pages de reportages auxterritoires <strong>en</strong> transition et au picpétrolier, aux monnaies locales, àl'éoli<strong>en</strong> citoy<strong>en</strong>, à la biodiversité…MarseilleLe Pointde basculeLe Point de Bascule est unlocal existant depuis 2006où se crois<strong>en</strong>t culture,D. R.D. R.politique, et alternatives. Audépart du projet, il y avait desplast<strong>ici</strong><strong>en</strong>s à la recherche delocaux. Ils trouv<strong>en</strong>t un <strong>en</strong>trepôtde 500 m 2 au 108, rue deBreteuil (6 e ). Des artistes ysont hébergés <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce,des associations citoy<strong>en</strong>nes yti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leurs perman<strong>en</strong>ces.En quatre ans, plus de 600artistes y sont passés, plus de300 soirées ont été organisées,15 000 personnes ontfréqu<strong>en</strong>té les lieux. Particularitédu lieu : pas de subv<strong>en</strong>tions,pas de communication média.Tout mise sur le relationnel. Lelieu r<strong>en</strong>contre des difficultésà s'autofinancer et a lancé finnovembre 2010 un appel àl'aide pour pouvoir continuer.On peut sout<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> <strong>en</strong>voyantun don à Vivem<strong>en</strong>t maint<strong>en</strong>ant, 11/37, rue du Bon-Docteur-François-Morucci,13006 Marseille, accueil@lepointdebascule.fr.D. R.Canons à neigeLa fuite <strong>en</strong>avantLes premiers canons à neige ontété utilisés dans les stations deski p<strong>en</strong>dant l'hiver 1979/1980.Depuis la surface <strong>en</strong>neigéeartif<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>te chaqueannée : 5300 hectares cet hiversoit 20 % du domaine skiablefrançais. La puissance d'énergieque cela demande progresseproportionnellem<strong>en</strong>t et atteintaujourd'hui 300 MW (un quart deréacteur nucléaire). Idem pour laconsommation d'eau qui a atteint20 millions de m 3 soit ce queconsomme <strong>en</strong> un an une ville de300 000 habitants ! Comme lescanons à neige fonctionn<strong>en</strong>t <strong>en</strong>période froide et que le nucléaireest utilisé p<strong>en</strong>dant ce temps àalim<strong>en</strong>ter le chauffage électrique,l'électr<strong>ici</strong>té nécessaire provi<strong>en</strong>tde c<strong>en</strong>trales thermiques… quiréchauff<strong>en</strong>t l'atmosphère et fontfondre la neige… Pour <strong>en</strong> savoirplus : Mountain wilderness,5, place Bir-Haleim, 38000Gr<strong>en</strong>oble, tél. : 04 76 01 8908, www.mountainwilderness.fr.Bla, bla, bla…Le sommet de Cancun a débouchésur un accord minimum : lamise <strong>en</strong> place d'un Fonds vertalim<strong>en</strong>té par les pays du Nordpour aider les pays du Sud àaccéder à des technologies nonpolluantes (que leur v<strong>en</strong>dront lespays du Nord qui récupèrerontainsi leur mise comme c'est déjàle cas pour l'aide au développem<strong>en</strong>t!). Ce fonds sera effectifd'<strong>ici</strong>… 2020 ! Autant dire, ri<strong>en</strong>de nouveau sous le Soleil…R<strong>en</strong>dez-vous l'année prochaine àDurban, pour une nouvelle messe.3 % de CO 2<strong>en</strong> plusL'année 2009 a été stable au niveaudes émissions de gaz à effetde serre. Ceci du fait de la criseéconomique. Mais <strong>en</strong> 2010, reprisede la croissance oblige, le tauxaura <strong>en</strong>core augm<strong>en</strong>té de 3 %.2010 :année chaudeSi la France a connu son moisde décembre le plus froid depuis40 ans, cela ne change ri<strong>en</strong> auniveau mondial. A l'autre bout del'Europe, la Bulgarie a connu elleson mois de décembre le pluschaud (21°C le 2 décembre àSofia) ! L'année 2010 a connudes records liés au dérèglem<strong>en</strong>tclimatique : hiver le plus doux<strong>en</strong> Amérique du Nord, nombrerecord d'ouragans sur l'AtlantiqueNord (19 contre 11 <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne)…La température moy<strong>en</strong>ne duglobe a été supérieure de 0,55°Cà la moy<strong>en</strong>ne 1961-1990.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 21


D. R.Le nucléaire,Éliminer l'arme nucléaire,est-ce possible ?Les pessimistes diront qu'il est impossible de "désinv<strong>en</strong>ter l'arme nucléaire".Mais l'éliminer n'est pas la désinv<strong>en</strong>ter. L'interdire ou l'abolir est-ce possible? Une Conv<strong>en</strong>tion d'élimination a été proposée. Est-ce réaliste ?epuis son utilisation sur lesvilles d'Hiroshima et deDNagasaki, l'arme nucléaireest dénoncée comme violant laCharte des Nations Unies. Danssa première délibération, l'ONUa demandé <strong>en</strong> 1946 "l'éliminationdes armes atomiques, desarmem<strong>en</strong>ts nationaux ainsi que detous les autres types d'armes dedestruction massive". Si l'objectifde l'élimination préoccupe depuistoujours, la volonté politique d'yarriver n'a jamais vu le jour.P<strong>en</strong>dant la guerre froide, lacourse aux armem<strong>en</strong>ts a faitrage et la m<strong>en</strong>ace de frappeétait omniprés<strong>en</strong>te. A la fin dela guerre froide, une remise <strong>en</strong>cause aurait pu voir le jour, iln'<strong>en</strong> a ri<strong>en</strong> été, au contraire, lespays nucléaires ont <strong>en</strong>trepris desprogrammes de modernisationet plusieurs pays non-nucléairesse sont équipés de la bombe.La situation change car le dangerd'utilisation augm<strong>en</strong>te. Des payscomme la France n'exclu<strong>en</strong>t pasl'utilisation <strong>en</strong> premier à titre de"frappe d'avertissem<strong>en</strong>t" et desgroupes terroristes pourrai<strong>en</strong>tposséder une bombe. Par un effetdomino mal contrôlé, les 2000bombes <strong>en</strong> état d'alerte peuv<strong>en</strong>talors cibler des villes. Ce dangera bi<strong>en</strong> été id<strong>en</strong>tifié par le groupeGlobal zéro formé d'anci<strong>en</strong>sresponsables politiques de hautniveau qui signale l'urg<strong>en</strong>ced'un processus d'élimination.En fait, les premiers gagnantsd'une élimination des armesnucléaires serai<strong>en</strong>t paradoxalem<strong>en</strong>tles pays les plus puissants,car l'arme nucléaire leur est inutile.Ainsi les États-Unis dispos<strong>en</strong>t detelles frappes conv<strong>en</strong>tionnellesque leur domination militaire n'aaucun besoin de frappe nucléaire.ça boum !La surveillance nucléaire mondialeest très performante, grâce àl'Ag<strong>en</strong>ce internationale de l'énergieatomique, l'AIEA. Si l'arme nucléaireétait interdite, tout contrev<strong>en</strong>antserait très vite id<strong>en</strong>tifié. Il n'y adonc aucun problème de contrôle.La mise au point d'une Conv<strong>en</strong>tiond'élimination n'est pas un problème.Pour les armes chimiquesune telle Conv<strong>en</strong>tion a vu le jour<strong>en</strong> 1997 et l'élimination quasitotale va aboutir dans les prochainesannées. Le contrôle desarmes chimiques est pourtant bi<strong>en</strong>plus diff<strong>ici</strong>le que celui des armesnucléaires. L'intérêt d'une telleConv<strong>en</strong>tion est de bi<strong>en</strong> isoler diplomatiquem<strong>en</strong>tles quelques paysdélinquants et d'organiser la pressiondiplomatique pour les obligerà respecter la loi internationale.La Conv<strong>en</strong>tion d'élimination desarmes nucléaires arrive donc dansun contexte historique où sa mise<strong>en</strong> œuvre est possible. Les troisquart des pays ont voté <strong>en</strong> safaveur à l'ONU. Mais force estde constater que les pays les pluspuissants n'<strong>en</strong> veul<strong>en</strong>t pas. Pourtant,si quelques pays nucléairesle voulai<strong>en</strong>t, le processus pourraits'<strong>en</strong>cl<strong>en</strong>cher, la pression diplomatiquedevi<strong>en</strong>drait alors capablede faire céder les récalcitrants.Les peuples sauront-ils am<strong>en</strong>erleurs responsables à la raison ?Dominique Lalannedo.lalanne@wanadoo.frPour <strong>en</strong> savoir plus :Observatoire des armem<strong>en</strong>ts,187, montée de Choulans,69005 Lyon,tél. : 04 78 36 93 03,www.obsarm.org.L'arméeprivatiséeLa privatisation de l'armée françaiseavance à grands pas, nousappr<strong>en</strong>d l'ag<strong>en</strong>ce d'informationsIndigo Publications. Outre lescontrats "classiques" de soustraitancecomme l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, Sodexofournit aujourd'hui certains repas <strong>en</strong>Afghanistan, le Secrétariat généralpour l'administration (SGA) prévoitle transfert intégral au privé del'habillem<strong>en</strong>t des armées, et deuxsecteurs sont <strong>en</strong> progression rapide: la maint<strong>en</strong>ance du matériel,assurée par Dassault <strong>en</strong>tre autres,et le transport stratégique (92%de fret vers l'Afghanistan est déjàassuré par des opérateurs souscontrat). En tout, les activités externaliséesdans l'armée ont doublédepuis 2008, elles sont estiméespar un réc<strong>en</strong>t rapport de la Courdes comptes à 1,6 milliard d'euros.La raison : faire des économies…mais pour l'instant aucun chiffr<strong>en</strong>e vi<strong>en</strong>t appuyer cet argum<strong>en</strong>t.Prolongem<strong>en</strong>t logique, aujourd'hui,selon l'ag<strong>en</strong>ce, "l'idée de soustraiterdes missions militaires à dessociétés de sécurité n'est plus unsujet tabou. L'Elysée a commandéun rapport au Secrétariat généralde la déf<strong>en</strong>se et de la sécuriténationale (SGDSN)" à ce sujet.Prov<strong>en</strong>cePour un espacede ressources surla non-viol<strong>en</strong>ceDiverses associations et institutionsdu domaine éducatif et familial(Man, Ifman, Le Petit Prince, EcoleRecree, Réseau d'aide à la par<strong>en</strong>talité,Accords d'âges, 1 2 3 petitspas…) sont <strong>en</strong> phase de mise<strong>en</strong> place d'un c<strong>en</strong>tre de ressourcespour une culture de non-viol<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce. Après une étude defaisabilité et un temps d'interconnaissance,l'assemblée généraleconstitutive de l'association Cap,"Coopérations à la paix", a eu lieuà l'automne 2010. Cet "Espaceprov<strong>en</strong>çal de ressources pourune culture de non-viol<strong>en</strong>ce et dumieux vivre-<strong>en</strong>semble" est <strong>en</strong>corelargem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> construction. Un lieuainsi que des moy<strong>en</strong>s de financem<strong>en</strong>tsont <strong>en</strong>core recherchés. Leprojet a pour ambition de toucherle périmètre des Bouches-du-Rhône, des Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ceet du Vaucluse. Contacts :Stéphanie Delion, 6, impasse Vinc<strong>en</strong>t-Scotto,13650 Meyrargues,stephanie.delion@free.fr ; HuguesLe<strong>en</strong>hardt, 1654 route de Rans,13480 Cabriès, tél : 04 42 2294 45, hugues.le<strong>en</strong>hardt@free.fr.Les immigrés nous <strong>en</strong>richiss<strong>en</strong>t !Il y a <strong>en</strong> France <strong>en</strong>viron 5,3 millions de résid<strong>en</strong>ts étrangers. Une équipe dechercheurs de l'université de Lille, sous la direction de Xavier Chojnicki, a épluchéles comptes du ministère des affaires sociales pour estimer les coûts de l'immigration.Résultat : l'immigration rapporte et pas qu'un peu : s'ils reçoiv<strong>en</strong>t 47,9 milliardsde l'Etat, ils cotis<strong>en</strong>t pour 60,3 milliards soitun solde positif de 12,4 milliards, et cecimalgré un plus fort taux de chômage poureux. Les chercheurs insist<strong>en</strong>t sur un autreaspect : les immigrés font les travaux queles Français ne veul<strong>en</strong>t plus faire. Et ils lefont <strong>en</strong> acceptant d'être moins bi<strong>en</strong> payés.Sans les immigrés, nous aurions de grosmanques : plus de la moitié des médecinshospitaliers dans les banlieues sontétrangers, 42 % des employés des <strong>en</strong>treprisesde nettoyage, 60 % des ateliersde mécanique automobile, 90 % des<strong>en</strong>treprises d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> d'autoroutes…(Economie politique des migrations,sous la direction de Xavier Chojnicki,Revue Regards croisés sur l'économie,novembre 2010, éd. La Découverte).Els Alocs22 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


2011 ressemblera-t-elle à 2008 ?En ces premiers jours de l’année, le décollage du prix du barilà 92 $ rappelle les débuts de 2008 : les prix du pétroleavai<strong>en</strong>t doublé <strong>en</strong> huit mois et l’économie mondiale était <strong>en</strong>traînéedans la tourm<strong>en</strong>te, dont la chute de Lehman Brothers <strong>en</strong>septembre 2008 fut l’apothéose. La hausse réc<strong>en</strong>te et assez rapidedu prix de l’or noir augure-t-elle un scénario comparable ?C’est une probabilité, à trois différ<strong>en</strong>ces de contexte près.La première différ<strong>en</strong>ce est d’ordre économique : elle ti<strong>en</strong>t au faitque, début 2008, les économies mondiales étai<strong>en</strong>t moins <strong>en</strong>dettéesqu’aujourd’hui. Aujourd’hui, les fi nances publiques sont épuisées. LesEtats ont brûlé leurs cartouches. L’Espagne à elle seule aura besoinde 190 milliards d’euros <strong>en</strong> 2011. La Banque c<strong>en</strong>trale europé<strong>en</strong>nesemble être le dernier recours. Mais elle est c<strong>en</strong>sée conserver sa propresouveraineté, son indép<strong>en</strong>dance vis-à-vis des Etats. Jusqu’à quel stade duchaos économique ?La seconde ti<strong>en</strong>t à la société elle-même : il y a trois ans, les citoy<strong>en</strong>savai<strong>en</strong>t accepté de payer des c<strong>en</strong>taines de milliards de dollars etd’euros pour sauver banques, assurances et industries automobiles dela faillite. Mais aujourd’hui, les Grecs sont presque chaque jour dans larue. Les Islandais se mobilis<strong>en</strong>t contre la privatisation de leurs ressourcesgéothermiques. En Irlande, toutes les prestations sociales ont étéamputées et le FMI a appelé à de nouvelles coupes budgétaires, dansune sidération générale. En 2008, les citoy<strong>en</strong>s étai<strong>en</strong>t mis à contribution.En 2010, ils l’étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core. Mais joueront-ils <strong>en</strong>core le jeu <strong>en</strong> 2011 ?L’appel de l’anci<strong>en</strong> footballeur Eric Cantonna <strong>en</strong> faveur d’un retrait desdépôts bancaires exprime un ras-le-bol aussi légitime qu’individualiste. Ilne manifeste pas l’émerg<strong>en</strong>ce d’un véritable mouvem<strong>en</strong>t social organisé.Le risque est plutôt de voir le mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t populaire capté par lessirènes populistes de l’extrême droite, qui, <strong>en</strong> 2010, a franchi la barredes 10% dans plusieurs pays europé<strong>en</strong>s.La troisième différ<strong>en</strong>ce de contexte est d’ordre géologique : jusqu’<strong>en</strong>2008, la demande de pétrole augm<strong>en</strong>tait, mais l’offre suivait.Aujourd’hui, on s’interroge sur les marges de manoeuvre réelles despays de l’OPEP par rapport à leurs déclarations de réserves. Surtout,dans son rapport annuel de 2010, l’Ag<strong>en</strong>ce internationale de l’énergiepublie un graphique sans ambiguïté : le pic de pétrole conv<strong>en</strong>tionnela eu lieu autour de 2007, l’offre de brut conv<strong>en</strong>tionnel va se réduire aurythme d’<strong>en</strong>viron 20 millions de barils/jour tous les dix ans. En clair,<strong>en</strong> 2020, le débit d’extraction des principaux puits aura été réduit d’untiers. L’Ag<strong>en</strong>ce internationale de l’énergie prévoit un recours accru dansles deux prochaines déc<strong>en</strong>nies au pétrole non conv<strong>en</strong>tionnel et à desressources fossiles qui rest<strong>en</strong>t à découvrir, futurs gisem<strong>en</strong>ts de pétrolelourd et autres gaz de schiste très polluants, c<strong>en</strong>sés fournir jusqu’à 80millions de barils par jour <strong>en</strong> 2035, tout <strong>en</strong> préconisant des politiquesclimatiques pour faire décroître au plus vite la demande.C’est sans doute une similitude <strong>en</strong>tre ces dernières années : cesfameuses politiques climatiques sembl<strong>en</strong>t s’éloigner, tel un mirage. Laconfér<strong>en</strong>ce de Cancun sur le climat de décembre 2010 aura su inv<strong>en</strong>terun énième trompe-l’œil, histoire de rafi stoler provisoirem<strong>en</strong>t les fi ssures del’horizon. La question de l’amont fossile des crises climatique et économique<strong>en</strong> cours demeure un imp<strong>en</strong>sé de la démesure actuelle.Agnès SinaïD. R.i Johanna SigurdardottirIslandeAssembléeconstituanteLa crise fi nancière de 2008 a provoquéla nationalisation des troisprincipales banques. En 2009,une coalition degauche (socialistes,communistes,féministes,écologistes)a gagné lesélections et,pour la premièrefois, unefemme, JohannaSigurdardottir,a été nomméepremier ministre.Ce gouvernem<strong>en</strong>tdevaitalors rembourser3,5 milliardsd'euros, ce quifait 100 euros par mois p<strong>en</strong>danthuit ans pour chacun des320 000 habitants ! Un référ<strong>en</strong>dum,le 7 mars 2010, refuse cettesolution à 93 %. Le gouvernem<strong>en</strong>tdécide alors de réformer sonfonctionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> lançant unappel à candidature pour réécrirela Constitution du pays. 522citoy<strong>en</strong>s se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t et 25 ontété élus. La réécriture se fera <strong>en</strong>trefévrier et juin 2011. Une leçon dedémocratie… quand nos réformesconstitutionnelles sont toutesrédigées <strong>en</strong> Conseil des ministres.ClassesinvisiblesA l'Assemblée nationale, il n'ya aucun député qui soit issu dumilieu ouvrier et seulem<strong>en</strong>t 1 %(soit 6 députés) issus du milieu desemployés de bureau. Pourtant,les ouvriers représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 22,8 %de la population active et lesemployés de bureau 29,8 %.On retrouverait sans doute lamême distorsion sociologiquesi on analysait les invités sur lesplateaux de télévision : il y a ceuxqui parl<strong>en</strong>t et ceux qui regard<strong>en</strong>t.DéliresécuritaireQui a dit : "L'ordre et la sécurité[seront rétablis] de façon pér<strong>en</strong>ne[dans les] quartiers extrêmem<strong>en</strong>tdiffi ciles […] dev<strong>en</strong>us aujourd'huides zones de non-droit où règnela loi du caïdat […] <strong>en</strong> faisantappel à l'armée év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t[…] Les g<strong>en</strong>darmes sav<strong>en</strong>t trèsbi<strong>en</strong> m<strong>en</strong>er ces opérations de'pacifi cation', ils l'ont montréplusieurs fois à l'étranger".Et qui a dit : "C’est une occupationde pans du territoire, desquartiers dans lesquels la loireligieuse s’applique, c’est uneoccupation. Certes, y a pas deblindés, y a pas de soldats, maisc’est une occupation tout de mêmeet elle pèse sur les habitants".Le premier, c'est François Rebsam<strong>en</strong>,sénateur-maire de Dijon,socialiste, dans Le nouvel Observateurdu 18 novembre 2010.La deuxième, c'est Marine leP<strong>en</strong>, Front national, <strong>en</strong> meetingà Lyon le 10 décembre 2010.Cherchez les différ<strong>en</strong>ces.L'écologie,ça comm<strong>en</strong>ceà bi<strong>en</strong> faire…Promesse du candidat Sarkozy<strong>en</strong> 2007 : un super-ministère del'écologie qui supervise tous lesautres ministères pour assurerune cohér<strong>en</strong>ce… Avec Jean-LouisBorloo et le Gr<strong>en</strong>elle de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,le gouvernem<strong>en</strong>t a essayéde nous faire croire à la réalité decet <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. Après le remaniem<strong>en</strong>tdu 14 novembre 2010,il n'<strong>en</strong> est plus ri<strong>en</strong> : le ministèrede l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t non seulem<strong>en</strong>trevi<strong>en</strong>t à son budget minabled'origine, mais <strong>en</strong> plus il perd lessecteurs de l'énergie et de la mer.L'énergie passe au ministère del'économie, une bénédiction pourAreva et EDF <strong>en</strong> grosses diffi cultésfi nancières qui pourront négocierdes aides diverses. Les pêcheursvont pouvoir négocier leur dépassem<strong>en</strong>tde quotas au côté des lobbysagroalim<strong>en</strong>taires. Bref, commel'a annoncé Sarkozy au dernier salonde l'agriculture, "l'écologie, çacomm<strong>en</strong>ce à bi<strong>en</strong> faire". Le mot dela fi n à Eva Joly : "c'est un gouvernem<strong>en</strong>tde r<strong>en</strong>oncem<strong>en</strong>t durable".Y'a plusde sous !La plupart des emplois aidésont été "susp<strong>en</strong>dus" par legouvernem<strong>en</strong>t lors du derniertrimestre 2010, offi ciellem<strong>en</strong>tpar manque de crédits.Les aides pour lerachat du courantphotovoltaïque ontété susp<strong>en</strong>duespour quatre mois <strong>en</strong>décembre 2010.Le gouvernem<strong>en</strong>t ademandé au parlem<strong>en</strong>tune rallongebudgétaire de 960millions pour pouvoirpayer les fonctionnaires<strong>en</strong> décembre 2010.Deux millions deretraités n'ont reçu leurp<strong>en</strong>sion que le 13décembre 2010 au lieudu début du mois.Y'a donc vraim<strong>en</strong>tplus de sous ?Le même gouvernem<strong>en</strong>ta mis <strong>en</strong> place avecles autres de l'Unioneuropé<strong>en</strong>ne, une réservefi nancière de 500 milliardsd'euros pour v<strong>en</strong>ir<strong>en</strong> aide aux Etats <strong>en</strong>diffi culté, compr<strong>en</strong>dre,ceux dont les banquesont des soucis.D. R.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 23


Le nucléairetue les filles ?Des études militaires ont permisd'observer, dans les années 1960,autour des lieux d'essais nucléaires,une baisse de la natalité, plussouv<strong>en</strong>t pour les filles que pour lesgarçons. Des études médicales ontrepris ces observations et ont m<strong>en</strong>édes suivis statistiques dans les zonescontaminées autour de Tchernobyl.Par rapport aux moy<strong>en</strong>nesdes naissances observées dansles différ<strong>en</strong>ts pays, il manque dansces zones contaminées <strong>en</strong>viron unmillion de naissances, <strong>en</strong> 25 ans,et ce déf<strong>ici</strong>t touche d'abord lesfilles dans des proportions de troisfilles pour un garçon. Poursuivantces études, d'autres recherchesont été m<strong>en</strong>ées <strong>en</strong> Allemagne et<strong>en</strong> Suisse autour des réacteursnucléaires par le C<strong>en</strong>tre allemandde recherche <strong>en</strong> santé <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale.Celles-ci conclu<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t à une baisse statistiquedes naissances et observ<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t un déf<strong>ici</strong>t plus importantpour le sexe féminin. Entre 1970et 2010, soit <strong>en</strong> quarante ans,dans les zones situées à moins de35 kilomètres de distance des 31c<strong>en</strong>trales nucléaires allemandes etsuisses, le nombre de naissancesde fillettes est inférieur de 20 000par rapport au nombre prévisible.Ceci s'explique par une augm<strong>en</strong>tationimportante des avortem<strong>en</strong>tsspontanés. Reste à connaître lescauses de cette hausse des faussescouches. L'IPPNW, Associationinternationale des médecins contrela guerre nucléaire, avance (www.lecourrier.ch, 2 décembre 2010)que l'on a peut-être sous-estimé lesconséqu<strong>en</strong>ces des émissions à fai-hhDepuis le 26avril 2007, descitoy<strong>en</strong>s sontprés<strong>en</strong>ts àG<strong>en</strong>ève devantle siège del'OMS pourdemander quecess<strong>en</strong>t lesm<strong>en</strong>ssonges surTchernobyl.ble dose, <strong>en</strong> particulier concernantle tritium relâché <strong>en</strong> grande quantitépar les réacteurs. (référ<strong>en</strong>ce :Ralf Kusmierz, Dr. Kristina Voigt1,Dr. Hag<strong>en</strong> Scherb, Institute ofBiomathematics and Biometry, HelmholtzZ<strong>en</strong>trum MŸnch<strong>en</strong>, GermanResearch C<strong>en</strong>ter for Environm<strong>en</strong>talHealth Ingolstaedter Landstr. 1,D-85764 Neuherberg, Germany,scherb@helmholtz-mu<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>.de)Ile-de-FranceContaminationbaladeuseEn janvier 2010, le CEA, Commissariatà l'énergie atomique, prêteun "tamis moléculaire" à l'<strong>en</strong>treprise2M Process, située à Saint-Maur(Val-de-Marne). Le matériel est référ<strong>en</strong>cécomme neuf. Une dizaine demois plus tard, <strong>en</strong> novembre 2010,le CEA s'aperçoit que le tamis adéjà servi au c<strong>en</strong>tre de recherchemilitaire de Valduc, près de Dijon,où l'on <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t les bombesatomiques. L'appareil se révèle trèsfortem<strong>en</strong>t émetteur de tritium. Uncontrôle effectué alors dans l'<strong>en</strong>treprise2 M Process montre une fortecontamination des bâtim<strong>en</strong>ts…et des six salariés. L'appareil estévacué et selon les autorités toutest réglé. Mais dans les faits, iln'<strong>en</strong> est ri<strong>en</strong> et des mesures de radioactivitéfaites dans le voisinageindiqu<strong>en</strong>t que non seulem<strong>en</strong>t letritium a contaminé l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tjusqu'à 200 m du bâtim<strong>en</strong>t, maisque le taux de contamination semainti<strong>en</strong>t, l'<strong>en</strong>treprise 2 M Processétant dev<strong>en</strong>ue elle-même émettricede rayonnem<strong>en</strong>ts nocifs. Le RéseauSortir du nucléaire et la Crii-Radalert<strong>en</strong>t alors les voisins, et <strong>en</strong>particulier les par<strong>en</strong>ts d'élèves d'unD. R.TchernobylCombi<strong>en</strong> de temps l'OMSpeut-elle m<strong>en</strong>tir ?T<strong>en</strong>ue depuis 1959 à soumettre ses docum<strong>en</strong>ts à l'AIEA, Ag<strong>en</strong>ceinternationale de l'énergie atomique, fief du lobby nucléaire,l'OMS, Organisation mondiale de la santé, annonce toujoursque le nombre de morts suite à l'accid<strong>en</strong>t de Tchernobyl n'est quede 54 personnes à ce jour et de l'ordre de 9000 dans l'av<strong>en</strong>ir.Une étude parue aux Etats-Unis, "Chernobyl. Consequ<strong>en</strong>ces of thecatastrophe for people and the <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t" publiée <strong>en</strong> janvier 2010par les Annales de l'Académie des Sci<strong>en</strong>ces, donne des chiffres bi<strong>en</strong>différ<strong>en</strong>ts : elle chiffre le nuage radioactif autour de 10 milliards decuries, soit 100 fois plus que les retombées d'Hiroshima et Nagasaki,estime qu'il y a déjà eu <strong>en</strong>viron un million de morts <strong>en</strong> 25 ans et qu'ilfaut s'att<strong>en</strong>dre au total à des conséqu<strong>en</strong>ces sur la santé pour au moins9 millions de personnes… soit 1000 fois plus qu'annoncé par l'OMS.Cette étude chiffre par exemple très précisém<strong>en</strong>t que sur les830 000 personnes qui sont interv<strong>en</strong>ues sur le site pour "noyer"le réacteur, déjà au moins 125 000 sont mortes. A ceci s'ajout<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre 600 000 et 900 000 autres morts uniquem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Ukraine,Russie et Biélorussie selon les études publiées par ces Etats. L'étudesignale aussi le coût économique qui serait de 500 milliards pources trois Etats et probablem<strong>en</strong>t de l'ordre de 2000 milliards d'eurospour l'<strong>en</strong>semble des pays… soit un coût équival<strong>en</strong>t à la constructionde l'<strong>en</strong>semble des réacteurs nucléaires du monde <strong>en</strong>tier !collège situé tout contre l'<strong>en</strong>treprise.L'incid<strong>en</strong>t est classé au niveau2 (sur une échelle de sept). Le 14décembre 2010, l'IRSN, Institutde radioprotection et de sûreténucléaire, annonce que le tamisest passé sur le site de la sociétéEtude et diffusion à Bondoufle(Essonne) pour étalonnage. Lesite a été aussi contaminé. LeRéseau Sortir du nucléaire s'étonnede cette annonce tardive : leCEA savait parfaitem<strong>en</strong>t que letamis était passé p<strong>en</strong>dant troismois sur ce site. Il demandeque les expertises <strong>en</strong> cours surcette affaire soi<strong>en</strong>t confiées àdes organismes indép<strong>en</strong>dants.La Crii-Rad a porté plainte pourmise <strong>en</strong> danger des personnes.Résistance pédagogiqueSanctionmaint<strong>en</strong>uecontreAlain RefaloLe 21 juillet 2009, l'inspecteurd'académie de Haute-Garonneavait infligé un abaissem<strong>en</strong>td'échelon comme sanction àl'égard d'Alain Refalo, pour "refus24 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011d’obéissance, manquem<strong>en</strong>t audevoir de réserve, incitation à ladésobéissance collective, attaquepublique contre un fonctionnairede l’Education nationale". Cet<strong>en</strong>seignant avait <strong>en</strong> effet décidéd'<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> "désobéissance pédagogique"face aux réformesde l'Education nationale, dansle cadre du mouvem<strong>en</strong>t dit des"<strong>en</strong>seignants désobéisseurs". Le 14octobre 2010, la commission derecours du Conseil supérieur de lafonction publique de l’Etat (CSFPE)avait recommandé à l'unanimitéà l'inspecteur d'académie deremplacer ce déclassem<strong>en</strong>t par unsimple blâme, jugeant la sanction"disproportionnée". En décembre2010, l'inspecteur d'académie aannoncé le mainti<strong>en</strong> de l'abaissem<strong>en</strong>td'échelon demandé, qui serajoute aux 28 jours de ret<strong>en</strong>uesur salaire et au refus de promotionde l'<strong>en</strong>seignant concerné.Plusieurs c<strong>en</strong>taines d'<strong>en</strong>seignantssont <strong>en</strong>trés <strong>en</strong> résistancepédagogique partout <strong>en</strong> Francedepuis deux ans, 2880 ontsigné la "charte de la résistancepédagogique". Enseignants <strong>en</strong>résistance, 8, rue Jean-de-La-Fontaine,69380 Chazay-d’Azergues,http://resistancepedagogique.org.D. R.iiAlain Refalo.


jjVue idéale du Projet Desertec (avant la tempête de sable !)Solaire■ ■Algérie : gigantisme. Legouvernem<strong>en</strong>t algéri<strong>en</strong> a signé unaccord avec la société Cevital,le 17 décembre 2010, pour laconstruction de c<strong>en</strong>trales solairesdans le Sahara. On est dans legigantisme… mais le discours ducommuniqué off<strong>ici</strong>el conjoint estintéressant : "Le coût d’une c<strong>en</strong>tralesolaire est inférieur à celui d’unec<strong>en</strong>trale nucléaire. Le solaire estécologique et sans risques alorsque le nucléaire consomme del’uranium, dégage des déchetsdangereux et représ<strong>en</strong>te un risquepour les populations et l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t"(…) "L'Algérie ne sera pas àla merci des dét<strong>en</strong>teurs de technologiescontrairem<strong>en</strong>t au nucléaireoù il faudrait s’approvisionner <strong>en</strong>uranium et retraiter les déchetsnucléaires à l’étranger" (…) "Lesolaire est la meilleure solutionpour préparer l’après-pétrole". Lepremier projet prévoit une c<strong>en</strong>tralesolaire de 600 MW… Cevitalannonce qu'à terme, avec 3 %de la surface du Sahara, il seraitpossible de fournir <strong>en</strong> électr<strong>ici</strong>tétout le Maghreb et l'Europe.■ ■Bulle spéculative. Comm<strong>en</strong>ous l'avons déjà expliqué, <strong>en</strong>2009, les tarifs de rachat del'électr<strong>ici</strong>té photovoltaïque étai<strong>en</strong>ttrès intéressants ! Trop sans doute !Les projets se sont multipliéspour atteindre un record <strong>en</strong> août2009 : il y a eu pour 800 MWde demande de raccordem<strong>en</strong>tà ERDF <strong>en</strong> un seul mois… soitla puissance d'un petit réacteurnucléaire. Il y a eu au total41 700 installations raccordées<strong>en</strong> un an. Les mesures prises par legouvernem<strong>en</strong>t vis<strong>en</strong>t à limiter cesdemandes à 500 MW… par an !■■Nouveau coup de freinpour le photovoltaïque. Le2 décembre 2010, le gouvernem<strong>en</strong>ta annoncé la susp<strong>en</strong>sionpour trois mois de l'obligationpour EDF d'acheter la productionélectrique des installationsphotovoltaïques de plus de 3 kW.Off<strong>ici</strong>ellem<strong>en</strong>t pour redéfinir unfinancem<strong>en</strong>t qui favoriserait laproduction française, off<strong>ici</strong>eusem<strong>en</strong>t,parce que les conditionsétai<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t favorables quela filière se développait plus vitequ'espérée par le gouvernem<strong>en</strong>t.■ ■Destruction des sols. Bi<strong>en</strong>sûr avant c'était un terrain militaire: le plateau d'Albion et sesmissiles nucléaires. Maint<strong>en</strong>ant,à Revest-du-Bion (Alpes-de-Haute-Prov<strong>en</strong>ce), on y trouve, sur troishectares, 4800 panneaux solaires(1,2 MWc). La société propriétaireEco Delta, avec le souti<strong>en</strong>financier de la Caisse des dépôtset consignations, a inauguré sac<strong>en</strong>trale solaire le 24 novembre2010… après un investissem<strong>en</strong>tde quatre millions d'euros. Elleannonce déjà <strong>en</strong>core plus grand :66 hectares, 110 000 panneauxet 110 millions d'investissem<strong>en</strong>taux Mées (même départem<strong>en</strong>t)pour début 2011. Une fois<strong>en</strong>core, nous sommes dans lafuite <strong>en</strong> avant technologique etcapitalistique qui considère queles terrains non urbanisés sontdes terrains vides. On détruit lanature au nom de l'écologie !ParisChauffagepar les égoutsSi le principal volume d'eau prés<strong>en</strong>tdans les égouts de Paris provi<strong>en</strong>tdu ruissellem<strong>en</strong>t de la pluie, ilexiste d'importantes sources d'eauchaude prov<strong>en</strong>ant des particuliers.Dans le cadre de son plan climat,la ville de Paris et la Compagnieparisi<strong>en</strong>ne de chauffage urbain<strong>en</strong>visag<strong>en</strong>t de mettre <strong>en</strong> placedes pompes à chaleur dans les<strong>en</strong>droits les plus propices pourrécupérer cette chaleur. Le groupescolaire Wattignies (12 e ) devraitêtre le premier bâtim<strong>en</strong>t mun<strong>ici</strong>palchauffé avec ce procédé.Siem<strong>en</strong>sCorsePrivés der<strong>en</strong>ouvelables ?La production d'électr<strong>ici</strong>té <strong>en</strong>Corse est ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t fourniepar des c<strong>en</strong>trales au fuel lourd(55 %, 300 MW), qui pollu<strong>en</strong>ténormém<strong>en</strong>t, loin devantl'hydraulique (3 barrages, 24 %)la micro-hydraulique (13 installations,3%), l'éoli<strong>en</strong> (trois sitesproduisant 1 %, 18 MW), lebiogaz (0,3 %) et le photovoltaïque(0,02 %). Elle importe 10 %de son électr<strong>ici</strong>té par le biais d'uncâble la reliant à l'Italie, câblequi alim<strong>en</strong>te aussi la Sardaigne.Pourtant ni le v<strong>en</strong>t, ni le soleil nemanqu<strong>en</strong>t et le prix de revi<strong>en</strong>tdu kWh de l'éoli<strong>en</strong> et du solairesont souv<strong>en</strong>t compétitifs (avecrecours à des générateurs lorsdes pointes de consommation,le prix de revi<strong>en</strong>t du kWh estdouble de celui du thermique <strong>en</strong>métropole). Le pot<strong>en</strong>tiel éoli<strong>en</strong>est estimé à plus de 400 MW.Le gouvernem<strong>en</strong>t a pris un arrêtéle 23 avril 2008 qui limite lerecours aux énergies "fatales" à80 MW sur l'île (soit 30 %). Par"fatales", il faut <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre des énergiesqui produis<strong>en</strong>t de manièrediscontinue, ce qui est le cas duv<strong>en</strong>t et du soleil. Les variations deproduction pourrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet fairesauter un réseau de distribution quin'est pas relié à d'autres réseaux.C'est la version off<strong>ici</strong>elle…Sauf que… à la Réunion, autreîle gérée par la France, le tauxde r<strong>en</strong>ouvelables est déjà de40 %. Comm<strong>en</strong>t cela a-t-il étépossible ? EDF a installé sur placeune énorme batterie de 1 MW.En Corse, outre cette solution destockage, d'autres pistes peuv<strong>en</strong>têtre utilisées comme une meilleureinterconnection avec la Sardaignepermettant de mieux gérer les variationsde production. Enfin, il faudraitavoir une politique de maîtrisede la consommation : la pointede production hivernale augm<strong>en</strong>tede 3 % par an. (http://24ore.club-corsica.com, 2 janvier 2011)Gaz de schistescontre nucléaire et contreénergies r<strong>en</strong>ouvelablesAlors que le pétrole est proche de son pic de production, que lecharbon pourrait être freiné pour des raisons <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales(changem<strong>en</strong>t climatique), que l'uranium reste limité (pic prévuvers 2015), le gaz pourrait être l'énergie qui va le plus se développerdans les années à v<strong>en</strong>ir. De nouvelles méthodes d'extraction permett<strong>en</strong>taujourd'hui d'aller chercher de nouveaux gaz dans le sous-sol.Ainsi, aux Etats-Unis, le gaz de schiste qui ne représ<strong>en</strong>tait que 1 % del'approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gaz <strong>en</strong> 2000 est aujourd'hui passé à 20 %…provoquant une baisse importante des prix. Selon un rapport del'Ag<strong>en</strong>ce internationale de l'énergie, r<strong>en</strong>du public le 9 novembre 2010,les stocks connus laiss<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser que le prix du gaz restera modéré aumoins jusqu'<strong>en</strong> 2035, ce qui devrait être un frein aussi bi<strong>en</strong> pour uneév<strong>en</strong>tuelle relance du nucléaire que pour le développem<strong>en</strong>t des énergiesr<strong>en</strong>ouvelables. Mais ceci <strong>en</strong>traînera d'importantes pollutions, l'extractionétant très polluante… (source : Les Echos, 10 novembre 2010)iiAffiche diffusée au QuébecD. R.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 25


D. R.Le travailde nuit nuitUne étude "Cécile" m<strong>en</strong>ée par leDr Guénel (Inserm U1018-CESP,Villejuif) auprès de 2500 femmesdont la moitié atteintes d'un cancerdu sein a permis de montrer quecelui-ci se décl<strong>en</strong>che plus souv<strong>en</strong>tchez lesfemmes quitravaill<strong>en</strong>t lanuit : +30 %chez cellesqui travaill<strong>en</strong>trégulièrem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tre 23h et5h du matin ;+60 % pourcelles quitravaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong>alternancele jour oula nuit. Sontparticulièrem<strong>en</strong>ttouchéesles infirmières,lesemployéesdu transport,la restauration,lesouvrières etles hôtesses de l'air. Le travailde nuit a été reconnu commecancérigène probable par leC<strong>en</strong>tre international de recherchesur le cancer <strong>en</strong> 2007.SoudanManifestantescontre le fouetAprès la diffusion sur internet d'unevidéo montrant des pol<strong>ici</strong>ers hilares<strong>en</strong> train de fouetter une femmeaccusée de ne pas avoir respectéla loi islamique, une cinquantainede femmes ont manifestéle 13 décembre 2010 devant leministère de la Justice, à Khartoum; <strong>en</strong> s'asseyant devant unebanderole "Humilier vos femmes,c'est humilier toute la population".Le gouvernem<strong>en</strong>t a parfaitem<strong>en</strong>tcompris le message… <strong>en</strong> arrêtantles manifestantes et <strong>en</strong> confisquantle matériel de la correspondantede la BBC prés<strong>en</strong>te sur place.Pub sexistes :ri<strong>en</strong> à redire !L'année 2010 s'est <strong>en</strong>coredistinguée par une tripotée depubl<strong>ici</strong>tés sexistes, de "Chantal a<strong>en</strong>core oublié le cantal" à "quittervotre anci<strong>en</strong>ne voiture pour unejeune". Saisi à plusieurs reprisespar des particuliers ou des associations,le jury de déontologiepubl<strong>ici</strong>taire (JDP) ne trouve le plussouv<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> à redire. Quant àl'autorité de régulation professionnellede la publ<strong>ici</strong>té (ARPP), elleaffirme recevoir peu de plaintespour sexisme. Comme c'estétrange... Pour agir quand même,Emeline nous livre sur son blogles adresses des responsables etfinanceurs de publ<strong>ici</strong>tés sexistes :femininlemporte.canalblog.com.HandicapéesPeu connue, l'association Réponsesinitiatives femmes handicapées(RIFH) a pour but de sout<strong>en</strong>ir lesfemmes handicapées dans leuraccès aux droits et à l'information.Elle organise des r<strong>en</strong>contres, publiquesou <strong>en</strong> direction du personnelmédical, parfois à l'échelle internationale.Certaines ont eu pourobjectif de lever les tabous sur lasexualité des femmes handicapéesmoteur, souv<strong>en</strong>t oubliées dans ledébat sur handicap et sexualité.RIFH, 31, Carle-Hébert, BP46,92404 Courbevoie cedex, tél. :01 43 33 84 14, www.rifh.org.Viol, la hontedoit changerde campLes associations Osez le féminisme! le Comité féministe contrele viol et Mixcité ont lancé le 24novembre 2010 une campagnecontre le viol intitulée "Viol, lahonte doit changer de camp".L'objectif de cette campagne estde briser le sil<strong>en</strong>ce de la sociétéet de démonter les préjugés qui<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t le viol : dans huit cassur dix, la victime connaît levioleur, et pourtant seuls 2 %des violeurs sont condamnés.Cette campagne démonte laculpabilité qu'on veut faire pesersur les femmes <strong>en</strong> considérantqu'elles "l'aurai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> cherché".Témoignages, argum<strong>en</strong>ts, pétitionsur le site : www.contreleviol.fr.D<strong>en</strong>ys PiningreMax Havelaarcontre ChristianJacquiauEn 2006, Christian Jacquiaupublie un excell<strong>en</strong>t ouvrage "Lescoulisses du commerce équitable"dans lequel il montre clairem<strong>en</strong>tles limites de certains acteurs et <strong>en</strong>particulier de Max Havelaar. Al'époque,MaxHavelaarn'attaquepas lelivre, lesdonnéesprés<strong>en</strong>téesy étantsérieusem<strong>en</strong>t étayées. ChristianJacquiau répond alors à d<strong>en</strong>ombreux <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s dans lesmédias. En 2008, il est contactépar une journaliste, Daniel Audion,de l'Echo des Savanes. De cet<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, la revue publie ceci :"Lorsque j'ai prés<strong>en</strong>té mon précéd<strong>en</strong>touvrage, les Coulisses de lagrande distribution, on m'a dit : Ily a une solution à ces pratiquesabusives, c'est Max Havelaar. J'aidonc <strong>en</strong>quêté, je n'ai trouvé quedu vide. Cet organisme ne s'adressequ'aux producteurs et ignoreles salariés de ces producteurs. Ilsfont travailler des quasi-esclavessur les sites de production, parfoisdes femmes aux corps rongéspar les produits chimiques". MaxHavelaar attaque <strong>en</strong> diffamationet réclame 100 000 €. ChristianJacquiau affirme n'avoir jamaist<strong>en</strong>u de tels propos. Le journalistes'avère être Fred Neidhard, réalisateurd'impostures télévisuelles etauteur de BD. En première instance,le 21 juin 2010, le tribunal acondamné Christian Jacquiau, celui-cin'ayant pas pu prouver queles propos publiés ne sont pas lesvrais. Il a fait appel. Un comitéde souti<strong>en</strong> s'est mis <strong>en</strong> place :www.souti<strong>en</strong>-christianjacquiau.fr.L'ananas demoins <strong>en</strong>moins cher…Cet hiver, les ananas se trouv<strong>en</strong>t àmoins de 1€ pièce. La revue belgede consommateurs Test-Achatsa m<strong>en</strong>é une <strong>en</strong>quête sur ces ananaslow-cost. Première découverte: ils sont bourrés de pest<strong>ici</strong>deset d'autres substances chimiquestoxiques. Au Honduras, cet usagemassif de produits toxiques setraduit, pour les ouvriers agricolespar des problèmes pulmonaires.Ces ouvriers travaill<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>tplus de 14h par jour, avec uneprotection sociale très faible, unsalaire tout aussi faible. La revuesignale que ceux qui essai<strong>en</strong>t dese syndiquer sont lic<strong>en</strong>ciés et missur liste noire pour ne plus retrouverd'emploi. Test-Achats suggèred'éviter les marques DelMonteet Dole. (www.test-achats.be)Bi<strong>en</strong>s mal acquisLa cour de cassation de Parisa donné raison, le 9 novembre2010, aux associations voulantporter devant la justice le cas desbi<strong>en</strong>s immobiliers achetés partrois dictateurs africains sur le solfrançais. L’affaire des "bi<strong>en</strong>s malacquis" concerne le présid<strong>en</strong>t duCongo D<strong>en</strong>is Sassou Nguesso, lechef d’Etat de Guinée EquatorialeTeodoro Obiang Nguema, et ledéfunt présid<strong>en</strong>t du Gabon OmarBongo Ondimba. La plainte portéeinitialem<strong>en</strong>t par l'associationTranspar<strong>en</strong>cy international portesur le soupçon de corruption,détournem<strong>en</strong>t de bi<strong>en</strong>s publics,blanchim<strong>en</strong>t, abus de bi<strong>en</strong>s sociaux,abus de confiance et recel.Transpar<strong>en</strong>cy international France,2bis, rue de Villiers, 92300Levallois-Perret, tél. : 01 47 58 8208 www.transpar<strong>en</strong>ce-france.org.26 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Concours de photos"Laisse béton !"Le réseau d'étudiants Grappe(Groupem<strong>en</strong>t des associationsporteuses de projets <strong>en</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t)organise un concoursphoto/vidéo dans le cadre de laSemaine de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t qui sedéroulera <strong>en</strong> mars 2011 dans lesvilles d’Avignon, Clermont-Ferrand,Dijon, Lyon, Montpellier, Pau,Perpignan, R<strong>en</strong>nes, Strasbourg,Toulouse et Tours. Le concoursporte cette année sur le thèmeLaisse béton ! et est ouvert à tout-epart<strong>ici</strong>pant-e qui souhaite "laisserbéton" le béton, la performance,la compétitivité, la télé, la voiture,la routine, le système….Les photos et les vidéos sontà <strong>en</strong>voyer (par http://dl.free.fr) jusqu’au 15 février 2011auprès des associations organisatricesde la Semaine del’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t de chaque ville.Plus d'informations : Grappe,Université Montpellier II, placeEugène-Bataillon, c/o L’OuvreTête, BP 32, 34095 Montpellier,www.reseaugrappe.org.NantesVinci récupèrel'actuelaéroport !Discrètem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>dant les fêtesde fi n d'année, l'Etat a confi éla gestion de l'actuel aéroportNantes-Atlantique et celui deSaint-Nazaire à Vinci qui avaitdéjà obt<strong>en</strong>u la concession pourl'év<strong>en</strong>tuel aéroport de Notre-Dame-des-Landes. L'ACIPA,association citoy<strong>en</strong>ne intercommunaledes populations concernéespar le projet d'aéroport deNotre-Dame-des-Landes, dans uncommuniqué du 4 janvier 2011,s'interroge sur la collusion <strong>en</strong>tre lePS au niveau local et l'UMP à latête de l'Etat pour ces attributionsde marché. ACIPA, BP5, 44130Notre-Dame-des-Landes, tél. : 0671 00 73 69, http://acipa.free.fr.NantesCapitale verteeuropé<strong>en</strong>ne ?Le titre de "capitale verte europé<strong>en</strong>ne"est décerné chaqueannée par l'Union europé<strong>en</strong>neavec l'aide d'un jury d'experts.Nantes sera lauréat pour 2013.Le prix serait justifi é pour le planclimat de la ville et pour la politiquedes transports… deux sujetsoù on pourrait pourtant parler del'acharnem<strong>en</strong>t du maire à vouloirconstruire un nouvel aéroport àNotre-Dame-des-Landes, seulprojet d'aéroport <strong>en</strong> France àl'heure actuelle. Les travaux del'aéroport sont annoncés justem<strong>en</strong>tà partir de 2013. La Fnaut, Fédérationnationale des associationsd'usagers des transports, qui a uneautre vision des transports à elle,profi té de son assemblée généralepour donner un "ticket rouge" aumaire de Nantes. Alors pourquoice grand écart sur la vision dela ville ? Une piste : comm<strong>en</strong>t sedéplac<strong>en</strong>t les experts europé<strong>en</strong>s ?MarseilleForum alternatifmondial de l'eauUn "Appel de Marseille" a étélancé le 24 novembre 2010 pourl'organisation d'un forum alternatif<strong>en</strong> prévision du forum mondial del'eau qui se ti<strong>en</strong>dra à Marseille <strong>en</strong>2012. Différ<strong>en</strong>tes organisationsinternationales comme le Councilof Canadians, Food & WaterWatch, le Contrat mondial del'eau… lanc<strong>en</strong>t un appel pourqu'un forum déf<strong>en</strong>de l'idée quel'eau est un bi<strong>en</strong> commun. Pour <strong>en</strong>savoir plus : http://fame2012.org.AubagneDes bus toujoursgratuitsLe 15 mai 2009, la communautéde communes d'Aubagnea mis <strong>en</strong> place la gratuité dansles transports <strong>en</strong> commun. Finseptembre 2010, elle a publié unpremier bilan positif de l'opération: la hausse de fréqu<strong>en</strong>tationdes bus a été de 71 %. Une<strong>en</strong>quête m<strong>en</strong>ée auprès de 800passagers indique que 18 % sontde nouveaux usagers qui avantpr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t leur voiture (63 %) ou undeux roues (27 %) ou marchai<strong>en</strong>t(10 %). Le coût de l'opérationse monte à 700 000 € par an,ce qui a été fi nancé par uneaugm<strong>en</strong>tation de la cotisationtransports pour les <strong>en</strong>treprisesde plus de neuf salariés, celle-cipassant de 0,6 % à 1,05 %.VarConsigne desbouteilles de vinL’association EcoSci<strong>en</strong>ce-Prov<strong>en</strong>ce,<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Sived,Mondialisation,cont<strong>en</strong>eurs et gaz toxiquesMondialisation oblige, le transport par cont<strong>en</strong>eurs explose. EnEurope, chaque semaine, il <strong>en</strong> arrive un million. Pour éviter lapropagation des maladies, de plantes ou d'animaux indésirables,la plupart de ces cont<strong>en</strong>eurs (97 %) sont traités avec des gazasphyxiants, principalem<strong>en</strong>t du bromure de méthyle ou du 1-2-dichloroétane,deux produits classés comme cancérigène, mutagène et reprotoxique.En 2008, une étude de l'Institut c<strong>en</strong>tral de médecine professionnelleet maritime del'Université deHambourg aprocédé à desanalyses sur500 cont<strong>en</strong>eurspris au hasardsur le port. Al'ouverture, prèsd'un sur cinq dépasseles normesautorisées pourle 1-2-dichloroétane,un surdix pour le bromurede méthyle.Après annoncede ces résultats,la même étudea été réalisée<strong>en</strong> 2009 sur leport du HavreDawvon(3 millions de cont<strong>en</strong>eurs par an) : un cont<strong>en</strong>eur sur quatre r<strong>en</strong>fermeune quantité de gaz supérieure au seuil de sécurité, et 4 % des taux trèstoxiques de phénol ou de Vikane. Ce sont les douaniers et les dockersqui <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t les premiers dans les cont<strong>en</strong>eurs qui sont les plus exposés.Depuis novembre 2010, les douaniers du Havre dispos<strong>en</strong>t de masqueà gaz pour opérer. Mais cela ne suffi t pas : l'étude allemande a aussisuivi des boîtes de chaussures <strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance de Chine : à leur ouverture<strong>en</strong> magasin, le taux de b<strong>en</strong>zène qui s'<strong>en</strong> dégageait était parfoisplus fort que lors de l'ouverture du cont<strong>en</strong>eur. D'autres produits peuv<strong>en</strong>têtre durablem<strong>en</strong>t imprégnés de gaz toxiques, <strong>en</strong> particulier tous lestextiles et les meubles comportant des mousses. Les syndicats craign<strong>en</strong>tun nouveau scandale sanitaire. (Politis, 16 décembre 2010, p10 et 11)syndicat de gestion des déchets,et quatre viticulteurs locaux, ontlancé <strong>en</strong> décembre 2010, un projetexpérim<strong>en</strong>tal de consigne desbouteilles de vin. Une étiquette estapposée sur les bouteilles, lesquellesiront à une station de lavage etpourront resservir six fois, au-delà,elles s'us<strong>en</strong>t et le verre est recyclé.Des magasins du départem<strong>en</strong>tpart<strong>ici</strong>p<strong>en</strong>t à la récupération desbouteilles consignées. L'opérationdevrait ainsi permettre laréutilisation de 10 000 bouteillesdans un premier temps. (source :Cniid-Infos, décembre 2010)SavoiePolluer ne coûtepas cher !Le 29 novembre 2010, s'estt<strong>en</strong>u à Albertville, le procès desexploitants de l'incinérateur deGilly-sur-Isère. Alors que celui-ciavait dû être fermé <strong>en</strong> catastrophe<strong>en</strong> 2001 après la découverted'une importante pollution à ladioxine, seul l'exploitant s'est retrouvédevant la cour, le procureurdemandant une modeste amandede 200 000 €. Les associationslocales avai<strong>en</strong>t demandé quesoi<strong>en</strong>t appelées comme témoinsles autorités de l'époque, notamm<strong>en</strong>tle préfet Pierre-Eti<strong>en</strong>ne Bischet Albert Gibello, présid<strong>en</strong>t duSyndicat intercommunal propriétairede l'incinérateur, pour qu'ilsexpliqu<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t l'usine a pudysfonctionner aussi longtemps,mais le tribunal n'a pas suivi cettedemande. Il faudra maint<strong>en</strong>antatt<strong>en</strong>dre la publication att<strong>en</strong>due<strong>en</strong> 2011 de l'étude épidémiologiquelancée par l'Institut nationalde veille sanitaire <strong>en</strong> 2001, poursavoir si l'on observe une augm<strong>en</strong>tationsignifi cative des cancers…Acalp, Association citoy<strong>en</strong>neactive de lutte contre les pollutions,http://acalp.blogspot.com.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 27


santépolitique,sociétéfêtes, foires,salonséducationfilms, spectacle,culturedans la ruehabitatnord / sudBiobio formationdécroissancefemmespaixénergies<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tvéloBordeaux : Gironde <strong>en</strong> transition, 1 er février à 19h à la Maison de lanature et de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, 3, rue de Tauzia, prés<strong>en</strong>tation du groupe et débat.V<strong>en</strong>ir avec un pique-nique. www.gironde-<strong>en</strong>-transition.org.Semur-<strong>en</strong>-Auxois : faire connaissance autour d'un film, 7 févrierà 15h au C<strong>en</strong>tre social de Semur, organisé par Semur <strong>en</strong> transition. Projectiondu fi lm "In transition 1.0" suivie de débats par c<strong>en</strong>tres d'intérêt. Contact : semur<strong>en</strong>transition@gmail.com.Loir-et-Cher : initiative de transition <strong>en</strong> V<strong>en</strong>dômois, 8 février à 20h,au Minotaure, salle Porte d'eau, à V<strong>en</strong>dôme. Transition <strong>en</strong> V<strong>en</strong>dômois,8, Grande rue, 41100 V<strong>en</strong>dôme, tél : 09 51 89 08 02,transition<strong>en</strong>v<strong>en</strong>domois@mailoo.org.Lille : Sous le signe de Jonas, 11 février à 20h, àla MRES, 23, rue Gosselet, pièce de théâtre suivie d'une prés<strong>en</strong>tationdes "villes <strong>en</strong> transition" par Luc Semal et MathildeSzuba. Le petit théâtre utile, www.petit-theatre-utile.net.Ariège : groupes de transition locaux, 11 févrierà 20h30 à la salle polyval<strong>en</strong>te de Montbrun-Bocage,le groupe local de Sil<strong>en</strong>ce organisera <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avecl'association La Maison Montbrun une projection-débat, avec Kitty deBruyn. de Salies-de-Béarn <strong>en</strong> transition. Jean-Claude Geoffroy, tél :05 61 04 92 67, jeanclaude.geoffroy@orange.fr.Paris : alternatives énergétiques et agriculture,12 février à 14h à la Maison des associations du 13 e , 11,rue Caillaux (M° Maison-Blanche) : atelier-débat et projectionsde docum<strong>en</strong>taires sur la question de l'agriculture et de l'énergie <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de membresde la coopérative Enercoop et du collectif Relocalisons. Relocalisons, 148, rue de Verdun,escalier 4, 94500 Champigny-sur-Marne, tél : 06 87 34 17 50, www.relocalisons.org.Semur-<strong>en</strong>-Auxois : faire connaissance autour d'un film, 12 févrierà 15h à la salle Ciney, mairie de Semur, organisé par Semur <strong>en</strong> transition. Projectiondu fi lm "In transition 1.0" suivie de débats par c<strong>en</strong>tres d'intérêt. Contact :semur<strong>en</strong>transition@gmail.com.Le mois de la transitionBesançon : débat sur la transition, 15 février à 20h, au C<strong>en</strong>tre 1901,35, rue Polygone organisé par le groupe local de Sil<strong>en</strong>ce de Besançon <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariatavec Attac. Projection In transition 1.0 suivi d'un débat avec Marie-PierreNajman de la rédaction. Martine Lionnet, tél : 03 84 78 01 19.Isère : In transition 1.0, 20 février de 10 à 18h, à Meylan (près de Gr<strong>en</strong>oble),au restaurant bio La balade des joyeux marmitons, 18, rue Aiguinards,Gr<strong>en</strong>oble <strong>en</strong> transition organise la projection du fi lm "In transition 1.0" suivie d'unediscussion-débat. Repas partagé, chacun apporte quelque chose (bio/local). R<strong>en</strong>contreavec Trièves <strong>en</strong> Transition. Jeux, animations (à défi nir...). www.gr<strong>en</strong>oble.transitionfrance.fr,gr<strong>en</strong>oble@transitionfrance.fr.Bourg-<strong>en</strong>-Bresse : r<strong>en</strong>contre transition, le 24février à 19h, à l'AGLCA, salle 04, Maison de la Vie Associative,2, boulevard Irène-Joliot-Curie, projection du fi lmIn transition 1.0, échanges, apéro dînatoire partagé. Plus d'infos :j.garnier1@wanadoo.fr.Finistère : journée citoy<strong>en</strong>ne sur la transition,26 février à la salle L'Avel Vor de Plougastel-Daoulas.En clôture des r<strong>en</strong>contres citoy<strong>en</strong>nes organisées par le Collectifcitoy<strong>en</strong> du canton de Daoulas du 12 au 26 février. Projectiondu fi lm "In transition 1.0", repas et soirée festive. Contact : solidariteecologie@plougastel.infini.fr.Nantes : lancem<strong>en</strong>t d'une dynamique detransition, 27 février, à 13h30, lieu à préciser. Pr<strong>en</strong>drecontact avec Xavier Pétillon : presid<strong>en</strong>t@adda.asso.fr.Gard : Territoires <strong>en</strong> transition, 5 et 6 mars, Saint-Jean-du-Gard, séminaireorganisé par le Mouvem<strong>en</strong>t des objecteurs de Croissance. Axe 1 : comm<strong>en</strong>tnos quartiers, villes et villages peuv<strong>en</strong>t parv<strong>en</strong>ir à passer de la dép<strong>en</strong>dance aupétrole à la résili<strong>en</strong>ce locale ? Axe 2 : La démocratie directe territoriale, à partir d'expéri<strong>en</strong>cesconcrètes : le mun<strong>ici</strong>palisme libertaire, les coopératives mun<strong>ici</strong>pales, les monnaieslocales... Avec Luc Semal et Mathilde Szuba, Jean Zin… Inscriptions et réservations surwww.les-oc.info.Tous les joursG<strong>en</strong>ève : 4 e année pour l'indép<strong>en</strong>dancede l'OMS, tousles jours depuis le 26 avril 2007, vigiledevant le siège de l'OMS pour demanderl'abrogation de l'accord de 1959 qui l'obligeà soumettre ses informations à l'AIEA,Ag<strong>en</strong>ce internationale de l'énergie atomique.Pour part<strong>ici</strong>per : Paul Roullaud, tél. : 02 4087 60 47, www.indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>twho.info.Jusqu'au 13 marsParis : Photo Femmes Féminisme,à la Galerie des bibliothèques (4 e , M°Saint-Paul), exposition de photos de féministesde l'inv<strong>en</strong>tion de la photo à nos jours.200 clichés de 1860 à 2010 et d'autres docum<strong>en</strong>tsde la collection Marguerite-Durand. Galeriedes bibliothèques, 22, rue Mahler, 75004 Paris.Jusqu'au 27 févrierVal<strong>en</strong>ce : Surtout, n'<strong>en</strong> oubliezaucun ! au C<strong>en</strong>tre du patrimoine arméni<strong>en</strong>,exposition sur les bandesdessinéesqui trait<strong>en</strong>t de la question des différ<strong>en</strong>tsgénocides. C<strong>en</strong>tre du patrimoine arméni<strong>en</strong>,14, rue Louis-Gallet, 26000 Val<strong>en</strong>ce, tél. : 04 7580 13 00, www.patrimoinearm<strong>en</strong>i<strong>en</strong>.org.Jusqu'au 5 févrierDrôme : 9 e R<strong>en</strong>contres de l'écologieau quotidi<strong>en</strong>, à Die et dans lavallée de la Drôme. Thème de l'année :"Grandir <strong>en</strong> humanité". Vo<strong>ici</strong> des extraits duprogramme : V<strong>en</strong>dredi 28 janvier, à la sallepolyval<strong>en</strong>te de Die, à 20h30, confér<strong>en</strong>ce-débatRevivre avec Guy Corneau, psychanalyste.Samedi 29, à la salle polyval<strong>en</strong>te de Die, à10h, la permaculture ; à 10h40, massage pourbébés, à 12h, repas partagé sur le marché ; à14h; confér<strong>en</strong>ce-débat : changer le regard surla vieillesse ; à 16h30 : écologie et démocratieavec Hervé Kempf et Michèle Rivasi. Dimanche30, à la salle polyval<strong>en</strong>te de Die, à 10h,zone de gratuité, à 14h, éducation à la paix ; à14h : les grands prédateurs <strong>en</strong> politique ; à20h : comm<strong>en</strong>t mieux habiter le monde. Lundi31, à la salle polyval<strong>en</strong>te de Die, à 20h30, débat: comm<strong>en</strong>t naviguer dans un monde chaotique.Mardi 1 er février, à la salle polyval<strong>en</strong>tede Die, à 14h, docum<strong>en</strong>taire Electros<strong>en</strong>sibles ;17h : docum<strong>en</strong>taire : Pillage des ressources <strong>en</strong>Afrique : des guerres dans nos portables ; à20h30 au cinéma Le Pestel Small is beautiful.Mercredi 2 février, à la salle polyval<strong>en</strong>te deDie, à 17h, cercle de parole "grandir <strong>en</strong> humanité",19h : repas de clôture suivie d'une soiréedanse. Programme complet : Ecologie au Quotidi<strong>en</strong>,Le Chastel 26150 Die, tél. : 04 75 21 0056, Site : www.ecologieauquotidi<strong>en</strong>.fr.Du 31 janvier au 4 févrierHautes-Alpes : chaux dans le bâtianci<strong>en</strong> et l'écoconstruction, stagethéorique et pratique. Le Gabion, domainedu Pont-Neuf, route de Saint-André,05200 Embrun, tél. : 04 92 43 89 66, www.legabion.org.Paris : Le présid<strong>en</strong>t desriches, à 19h45, au CICP,21ter, rue Voltaire(M°Rue-des-Boulets), débat avecles auteurs du livre Monique Pinçon-Charlotet Michel Pinçon. Librairie Quilombo, 23, rue Voltaire,75011 Paris, tél. : 01 43 71 21 07, www.librairie-quilombo.org.Lille : ateliers éducation à la paix,de 19h à 22h, à la MRES, 23, rue Gosselet,ateliers pour professionnels etbénévoles <strong>en</strong>gagés sur des actions d'éducationà la paix. Plusieurs ateliers programmésp<strong>en</strong>dant l'année. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts : IFMAN,MRES, 23, rue Gosselet, 59000 Lille, tél. : 03 2095 91 46, ifman.npdc@online.fr.Périgueux : l'eau, bi<strong>en</strong> communde l'humanité, à 20h30 au C<strong>en</strong>tre dela communication, confér<strong>en</strong>ce et débatavec Danielle Mitterrand, présid<strong>en</strong>te de France-Libertés.Attac Périgueux, maison de la viesociale, 2, cours Fénelon, 24003 Périgueux cedex,perigueux@attac.org, tél. : 06 78 01 49 83.Drôme : abattage des arbres, 1 erau 12 février à Die, formation. CFPPA,av<strong>en</strong>ue de la Clairette, 26150 Die, tél. : 0475 22 04 19, www.cfppa-die.educagri.fr.G<strong>en</strong>ève : r<strong>en</strong>contre desobjecteurs de croissance,à 18h30, à laMaison des associations, pour débattreautour du thème : quelles formes de résistanc<strong>en</strong>otre réseau doit-il privilégier ? Plus :www.roc-ge.ch.Bas-Rhin : soins pour bébé au naturel,à 14 h, formation à l'associationGraine, à Hagu<strong>en</strong>au, Ecotidi<strong>en</strong>ne, LydiaChristmann, 15, rue Principale, 67370 Sparsbach,tél. : 03 88 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Angers : cercle de sil<strong>en</strong>ce, à 18h,place du Pilori, pour apporter son souti<strong>en</strong>aux sans-papiers et dénoncer cequ'ils subiss<strong>en</strong>t.Lille : des émotions à vivrepour soi et avecl'autre, de 19h à 22h, à laMRES, 23, rue Gosselet, Quellessont ces émotions qui surgiss<strong>en</strong>t quand je vis unconfl it ? Est-ce que je les étouffe, je les apprivoise,je leur donne leur juste place, je les amplifi e ouje les écoute ? Quelle juste place laisser aux émotionschez l'autre et chez moi ? Comm<strong>en</strong>t lesémotions color<strong>en</strong>t-elles ma vie ? Quelle est cetteécoute des émotions qui permet de mieux vivreles confl its ? IFMAN-Lille, tél. : 03 20 95 91 46.Rhône-Loire : interculturalité etconflits, à Vénissieux, près de Lyon.Formation interactive : questions-réponses,exercices, réfl exions, apports théoriques. IfmanRhône-Loire, 20, rue de l’Anci<strong>en</strong>ne-Gare, 69200Vénissieux, tél. : 04 77 89 20 28, www.ifman.fr.Drôme : coopérer… appr<strong>en</strong>dre àfaire <strong>en</strong>semble, 3 au 8 février auxAmanins, r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tesdisciplines : éducation à la paix, corps et approchecorporelle, études des dynamiques relationnelles,communication non-viol<strong>en</strong>te, méthodeEspère, éducation à la coopération, intellig<strong>en</strong>cecollective, la sociocratie. Les Amanins, 26400 LaRoche-sur-Grâne, tél. : Olivier Massicot, 06 88 9768 58, www.lesam<strong>en</strong>ins.com.Toulouse : souti<strong>en</strong> aux 7 étudiantsdu Mirail, à partir de 8h30, rassemblem<strong>en</strong>tdevant le Tribunal de grandeinstance, 2, allée Jules-Guesde. Souti<strong>en</strong> à 7étudiants passant <strong>en</strong> justice suite à une plaintede l'université après des "dégradations" p<strong>en</strong>dantles grèves de juin 2009. www.luttes-etudiantes.com.Toulouse : Résistance à l'air dutemps, à 20h30 , salle du Sénéchal,17, rue Rémusat, soirée avec DanielMermet et ses invités. http://lemaidanielb<strong>en</strong>said.blogspot.com.Creuse : made in China, à 20h30 àl'espace Fayolle, à Guéret, théâtre : uneusine rachetée par un groupe chinois,les ressources humaines, le néocapitalisme, lapollution, la vie moderne et la mondialisation.www.ville-gueret.fr, tél. : 05 55 52 84 97.Haute-Vi<strong>en</strong>ne : s'initier à l'agriculturebiodynamique, à Feytiat,Bioformation organisée par le Gablim, tél. :05 55 31 86 80, www.gablim.com.Chambéry : vélorution, à18h, place du Palais-de-Justice.Drôme : autoconstructionet installation d'un chauffeeausolaire, 4 au 6 février à Die.CFPPA, av<strong>en</strong>ue de la Clairette, 26150 Die, tél. : 0475 22 04 19, www.cfppa-die.educagri.fr.Gironde : action directe non-viol<strong>en</strong>te,4 au 6 février, comm<strong>en</strong>t créerdes communautés d'activistes, initiationà la désobéissance non-viol<strong>en</strong>te, comm<strong>en</strong>tse former et former à son tour. Accueil le v<strong>en</strong>dredisoir, stage le week-<strong>en</strong>d. Informations :autrechose@no-log.org.Paris : Individus, capitalisme,émancipation, à 19h, à La MaisonVerte, 127-129, rue Marcadet (18 e ,M°Jules-Joffrin), débat <strong>en</strong>tre S. Wahnich (histori<strong>en</strong>ne,co-fondatrice de l'Université populaire du18 e ), F. de Singly (sociologue), P. Corcuff (sci<strong>en</strong>cepolitique, membre du Conseil Sci<strong>en</strong>tifi qued'Attac France) et C. Calame (anthropologue,membre du Conseil Sci<strong>en</strong>tifi que d'Attac France).R<strong>en</strong>contre animée par S. Lavignotte (pasteur à laMaison Verte et théologi<strong>en</strong>). La Maison Verte, 127-129, rue Marcadet, 75018 Paris, tél. : 01 42 54 6125, http://blog.lamaisonverte.org.28 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Si vous désirez prés<strong>en</strong>ter S!l<strong>en</strong>ce lors d’un de ces r<strong>en</strong>dez-vous n’hésitez pasà nous contacter : 04 78 39 55 33 (Béatrice, le mardi et le jeudi de préfér<strong>en</strong>ce)Paris : quel av<strong>en</strong>ir pour le syndicalisme? à 20h, à la Bibliothèque LaRue, 10, rue Robert-Planquette, 18 e(M°Blanche). Face à la trahison de syndicatsp<strong>en</strong>dant les réc<strong>en</strong>ts mouvem<strong>en</strong>ts sociaux,comm<strong>en</strong>t se réapproprier les luttes sociales ?La Rue, bibliothèque anarchiste, 10, rue Robert-Planquette, 75018 Paris.Bas-Rhin : la maison passive, à9h30, formation avec Laur<strong>en</strong>t Guichard,conseiller <strong>en</strong> écoconstruction, àHerbitzheim, Ecotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann, 15,rue Principale, 67370 Sparsbach, tél. : 03 88 8920 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Angers : cantine végétari<strong>en</strong>ne, à12h30 (et chaque v<strong>en</strong>dredi), repasautogéré de la préparation à la vaisselle,à prix libre. A l'Etincelle, 26, rue Maillé,49000 Angers.Isère : Résistanceet résili<strong>en</strong>ce, 5et 6 février à l'Archede Saint-Antoine. La résistanceet la résili<strong>en</strong>ce sont deux voies privilégiéesde la non-viol<strong>en</strong>ce. Ce colloque, avecla part<strong>ici</strong>pation exceptionnelle de Jean Vanier(fondateur des communautés de l'Archedu même nom), nous invite à nous questionnersur ces deux moy<strong>en</strong>s de vivre autrem<strong>en</strong>tnotre relation au monde. Au programme :une confér<strong>en</strong>ce de Jean Vanier, suivie d'unéchange. Deux tables rondes avec : MarianneSébasti<strong>en</strong> (fondatrice de l'associationhumanitaire internationale Voix libres), FrançoisRoux (avocat, chef du bureau de la Déf<strong>en</strong>sedu tribunal spécial pour le Liban, à LaHaye), Philippe Leconte (présid<strong>en</strong>t duconseil de surveillance de la Nef - Nouvelleéconomie fraternelle, coopérative de financessolidaires), Jean-Baptiste Libouban(membre des communautés de l'Arche deLanza del Vasto, co-fondateur des Faucheursvolontaires)… Des ateliers avecchacun des interv<strong>en</strong>ants. Arche de Saint-Antoine, 38160 Saint-Antoine-l'Abbaye, tél. :04 76 36 45 97, arche-de-st-antoine.com.Vélorution, à Paris, à 14h, place dela Bastille ; à Angers, à 15h, place duPilori ; à Avignon à 14h30, place Pie ;à Cherbourg, à 14h, place Napoléon ; à Nantes,à 14h, place Royale ; à Nice, à 14h, placeGaribaldi ; à Poitiers, à 10h10, porte de Paris ;à R<strong>en</strong>nes, à 15h, place Hoch, à Rou<strong>en</strong>, à 14h,parvis de la Cathédrale ; à Tours, à 14h15,place Jean-Jaurès. N'hésitez pas à décorervotre vélo et à v<strong>en</strong>ir avec de sympathiques banderoles! Plus d'infos et des r<strong>en</strong>dez-vous plus irréguliersdans d'autres villes : http://velorution.org.Côtes-d'Armor : un bateau pourGaza, à 17h à la salle des fêtes deCavan, fest-noz <strong>en</strong> souti<strong>en</strong> à la Palestine.AFPS Trégor, afpstregor@free.fr.Partout : journée contreles mutilations sexuelles,journée d'informationmise <strong>en</strong> place par l'ONU : dans lemonde, 6000 filles sont excisées <strong>en</strong>core chaquejour, 10 % <strong>en</strong> meur<strong>en</strong>t, toutes <strong>en</strong> souffr<strong>en</strong>tà vie. Cette pratique est surtout développéedans les pays africains sub-sahéli<strong>en</strong>s. EnFrance, l'excision est un délit passible de dixans d'emprisonnem<strong>en</strong>t. Une vingtaine de procèsont déjà eu lieu. www.droits<strong>en</strong>fant.com/excision.htm.Dakar : Forum social mondial, 6au 11 février, dixièmes r<strong>en</strong>contres internationales,avec un thème c<strong>en</strong>tral :l'exploitation des ressources naturelles et lepillage écologique de l'Afrique. Autres thèmesspécifiques : la mémoire de l'esclavage, lesmigrants… www.fsm2011.org.Rhône-Loire : responsabled'équipe, 7 et 8 février àVénissieux, près de Lyon.Formation interactive : questions-réponses,exercices, réflexions, apports théoriques.Ifman Rhône-Loire, 20, rue de l’Anci<strong>en</strong>ne-Gare, 69200Vénissieux, tél. : 04 77 89 20 28, www.ifman.fr.Hautes-Alpes : <strong>en</strong>duits correcteursthermiques, 7 au 11 février, stagethéorique et pratique. Le Gabion, domainedu Pont-Neuf, route de Saint-André, 05200 Embrun,tél. : 04 92 43 89 66, www.legabion.org.Lyon : coopératives d'habitants,de 18h à 20h, au c<strong>en</strong>tre social duGrand Taillis, 20, rue Villard à Bron(tram T2 arrêt "Hôtel de ville Bron"). R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tssur le site www.habicoop.fr.Bordeaux : nuit des sans, à partirde 20h30, place Saint-Michel, côté ruedes Faures. Réappropriation de l'espacepublic par les sans papiers, sans terre,sans logis, sans voix… Zone de gratuité,stands associatifs, repas partagé…Toulouse : la Relâche à la Chapelle,(et tous les lundis) à partir de18h, à la Chapelle, 36, rue Danielle-Casanova, accueil des AMAP, suivi de l'Edito,temps de libre prise de parole, suivi à 20h d'unconcert. L'Atelier idéal, La Chapelle, 36, rue Danielle-Casanova, 31000 Toulouse, tél. : 05 61 1237 55, www.atelierideal.lautre.net.Ariège : travail du bois etcharp<strong>en</strong>te traditionnelle,8 et 9 février à Mirepoix,techniques et procédés, calculs, découpes…Ecorce, Petite Fournet et Barbéou, 09500Mirepoix, tél. : 05 61 69 55 38, www.ecorce.org.Paris : le virus du libre-échangeet l'union europé<strong>en</strong>ne, à 20h, auFoyer de Gr<strong>en</strong>elle, 17, rue de l'Arve,15 e (M°La Motte-Piquet-Gr<strong>en</strong>elle). Débat avecFrédéric Viale, auteur du livre L'Horreur europé<strong>en</strong>ne.Comm<strong>en</strong>t l'Europe qui pourrait êtregarante de la paix et de la prospérité est véroléepar l'idéologie économique dominante. Attac15 e , www.local.attac.org/paris15.Haute-Savoie : l'héritage du conseilnational de la résistance, à l'auditoriumde War<strong>en</strong>s, à Passy, la retraite parrépartition, prés<strong>en</strong>tation de Bernard Friot, économiste.Université Populaire de Sallanches-Passy, M.H<strong>en</strong>ry Mainardi, 605, rue de Savoie 74700 Sallanches,tél. : 04 50 58 04 25 ou 04 50 93 81 96.Montpellier : salon desmétiers et des professionnelsde l'écologie,9 au 11 février, à la faculté dessci<strong>en</strong>ces, http://smpe.free.fr, smpe.communication@gmail.com.Hauts-de-Seine : psychiatrie etdroits de l'homme, à 20h, à la maisonde la vie associative, 28, rue Victor-Hugo,à Malakoff (M°Plateau-de-Vanves-Malakoff). Débat avec Gislhaine Rivet,responsable du groupe Santé et bioéthique dela Ligue des droits de l'homme. LDH 92 sud,http://ldh92sud.over-blog.com.Paris : Journal La Page, à18h30, au Moulin à Café,9, place de la Gar<strong>en</strong>ne,14e (M°Pernety), r<strong>en</strong>contre avecles lecteurs pour cette revue de quartier trimestrielle.La Page, 6, rue de l'Eure, 75014 Paris,lapage.14@wanadoo.fr.Lille : coopération et solidaritéinternationale, de 19h à 21h, auCafé citoy<strong>en</strong>, place du Vieux-Marchéaux-Chevaux.Débat. Le Pas de Côté, tél. : 03 2052 18 48, contact@lepasdecote.org.Lille : comm<strong>en</strong>t l'électr<strong>ici</strong>té arriveà notre prise de courant ? à 19h,au Café citoy<strong>en</strong>, place du Vieux-Marché-aux-Chevaux. Confér<strong>en</strong>ce sur le réseauélectrique et comm<strong>en</strong>t le citoy<strong>en</strong> peut yinterv<strong>en</strong>ir. Virage-Energie, 23, rue Gosselet,59000 Lille, www.virage-<strong>en</strong>ergie-npdc.org.Loire : une fiscalité équitableest-elle possible? à 20h15 à l'EspaceJosé-Cuadros, MJC de Saint-Chamond,film et soirée-débat, <strong>en</strong>trée gratuite. MJCde Saint-Chamond, 2A, av<strong>en</strong>ue de la Libération,42400 Saint-Chamond, tél. : 04 77 22 74 48.Moselle : vannerie, 12 et13 février, formation àl'association Artopie, àMeis<strong>en</strong>thal, Ecotidi<strong>en</strong>ne, LydiaChristmann, 15, rue Principale, 67370 Sparsbach,tél. : 03 88 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Suisse : pour la protectionface à la viol<strong>en</strong>cedes armes., votation danstout le pays. Au nom de la déf<strong>en</strong>sepassive, tous les foyers suisses dispos<strong>en</strong>t d'armesà feu : elles sont estimées 2,3 millions, lestrois-quarts d'origine militaire. Cela n'est passans conséqu<strong>en</strong>ce : <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 280 personnessont tuées chaque année par ces armes… LesSuisses vont voter à propos d'une initiative quidemande l'instauration d'un registre des armes,que les armes ne soi<strong>en</strong>t plus remises aux militairesà la fin de leur service, que des collectes d'armessoi<strong>en</strong>t faites pour <strong>en</strong> diminuer le nombre.Cela ne concerne ni le sport, ni la chasse, ni lescollections. L'initiative est portée par plus de 70groupes dont de nombreux groupes féministes :les femmes et les <strong>en</strong>fants sont majoritaires dansles tués. Groupe pour une Suisse sans armée, casepostale 151, 1211 G<strong>en</strong>ève 8, www.gssa.ch.Ardèche : solidarité internationale,compr<strong>en</strong>drepour agir, 14 et 18février, au mas de Beaulieu. Terre ethumanisme, Mas de Beaulieu, BP19, 07230 Lablachère,Virginie tél. : 04 75 36 65 40, virginie@terrehumanisme.org.Toulouse : faut-il durcir les sci<strong>en</strong>ceshumaines ? à 10h, Maison de larecherche du Mirail, Université du Mirail,séminaire universitaire : la mathématisationdes sci<strong>en</strong>ces sociales ne conduit-elle pasà aller vers de la recherche "appliquée" au détrim<strong>en</strong>tdes théories et des concepts ? ClaireJudde de Larivière, judde@univ-tlse2.fr.Lyon : tr<strong>en</strong>te ans demonnaies sociales etcomplém<strong>en</strong>taires etaprès ? 16 au 18 février à l'Institutdes droits de l'homme, av<strong>en</strong>ue Berthelot. Colloqueinternational (espagnol, anglais, français).Il existerait aujourd'hui <strong>en</strong>tre 4000 et5000 monnaies locales dans une cinquantainede pays. La plupart sont apparues après 1980.En France, ce fur<strong>en</strong>t d'abord les Sel, systèmesd'échanges locaux (<strong>en</strong>viron 300 groupes) puisles Sol. En Grande-Bretagne, ce sont les Letspuis les monnaies locales des villes <strong>en</strong> transition,etc. Echanges pluridisciplinaires sur lesujet. Jeudi 17 au soir, confér<strong>en</strong>ce grand publicsur le sujet. V<strong>en</strong>dredi 18 : r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre acteursdes monnaies sociales. Programme etinscriptions : http://confer<strong>en</strong>ces.ish-lyon.cnrs.fr/index.php/cc-conf/2011/about/organizingTeam.Paris : femmes et performanceséconomiques,une liaison dangereuse ?à 17h, amphithéâtre Durkheim, 17,rue de la Sorbonne, 5 e , table-ronde avec Françoisde Singly, directeur du C<strong>en</strong>tre de recherchesur les li<strong>en</strong>s sociaux (cerlis), Margaret Maruani,directrice du MAGE et de la revue Travail, g<strong>en</strong>re etsociétés, Jacqueline Laufer, sociologue, MarionPaoletti, politologue, Michel Ferrary, HEC G<strong>en</strong>ève,Irène Jonas, sociologue, Danièle Meulders, économiste,Catherine Vidal, neurobiologiste. MAGE,Groupem<strong>en</strong>t de recherche europé<strong>en</strong> Marché du travailet g<strong>en</strong>re <strong>en</strong> Europe, Cerlis-Université Paris Descartes,45, rue des Saints-Pères, 75270 Paris Cedex06, tél. : 01 42 86 33 41, www.mage.cnrs.fr.Lyon : les chiffres ont un visage, à20h, à la MJC du Vieux-Lyon, 5, placeSaint-Jean, 5 e (M°Saint-Jean), montagephoto du collectif Item pour rappeler que lesquelques 30 000 personnes expulsées chaqueannée ne sont pas que des chiffres, mais aussides personnes, des par<strong>en</strong>ts, des <strong>en</strong>fants, quiont des parcours, des vies, des familles, deshistoires… Collectif Item, 7, rue Mortier, 69003Lyon, tél. : 04 78 72 18 40, www.collectifitem.com.Lyon : expédition de S!l<strong>en</strong>ce. 17 et18 février. Jeudi à partir de 15h, repasbio et végétari<strong>en</strong> offert à 20h30. V<strong>en</strong>dredià partir de 9h30, repas de midi offert.Paris : semaine anticoloniale,du 18au 27 février avec différ<strong>en</strong>tesmanifestations dontsamedi 19 et dimanche 20, salonanticolonial à La Bellevilloise (20 e ) ; le lundi21, à la mairie du 2 e , colloque "y'a-t-il <strong>en</strong>coredu colonialisme dans l'aide au développem<strong>en</strong>t? ; mercredi 22, salle JeanDame (2 e , M°Bourse), soirée-débat avecl'AFASPA, Survie, Plateforme panafricaine…; jeudi 24, soirée sur la situation <strong>en</strong>Amérique du Sud à la Maison de l'AmériqueLatine ; v<strong>en</strong>dredi 25, soirée Saharouie aucinéma La Clef (5 e ) ; samedi 26 : manifestationde rue ; dimanche 27 : journée anticolonialeà l'Ile-Saint-Louis. Programme :www.anticolonial.net.Paris : cercle de sil<strong>en</strong>ce, à 18h30,place du Palais-Royal, 1er (M°Palais-Royal), une heure de sil<strong>en</strong>ce pour dénoncerles conditions d'accueil et de vie dessans-papiers. www.educationsansfrontieres.org.Toulouse : capitalisme et droitsde la Terre-Mère, à 20h30 à la salleOsete, 4/6, rue du Lt-Cl-Pélissier.France-Amérique Latine-Toulouse, 29, rue Robert-Aron, Appt. 112, 31100 Toulouse, tél. : 06 98 2545 46, http://faltoulouse.free.fr.Bas-Rhin : fabriquer ses produitsd'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ménager, à 14 h, formationà Sparsbach, Ecotidi<strong>en</strong>ne, LydiaChristmann, 15, rue Principale, 67370 Sparsbach,tél. : 03 88 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Paris : pas de pub à latélé, 11 à 12h, placeRaoul-Dautry (devant lagare Montparnasse, 15°), heure desil<strong>en</strong>ce pour la campagne du Man "Télévision :pas de publ<strong>ici</strong>té à destination des <strong>en</strong>fants".Man, 114, rue de Vaugirard, 75006 Paris, tél. : 0145 44 48 25, www.nonviol<strong>en</strong>ce.fr.Bas-Rhin : faut-il purifier l'eau demon robinet, à quel prix ? à 14 h,formation à l'association Graine, à Hagu<strong>en</strong>au,Ecotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann, 15, ruePrincipale, 67370 Sparsbach, tél. : 03 88 89 2083, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Ariège : toilettes sèches, àMirepoix, comm<strong>en</strong>t lesconstruire soi-même…Ecorce, Petite Fournet et Barbéou, 09500Mirepoix, tél. : 05 61 69 55 38, www.ecorce.org.Lyon : obsolesc<strong>en</strong>ce programmée,défaut de conception ouconception de défaut ? à 19h, auCCO, à Villeurbanne, café-citoy<strong>en</strong> animé parS!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 29


des représ<strong>en</strong>tants du CNIID, C<strong>en</strong>tre nationald'information indép<strong>en</strong>dante sur les déchets,les Amis de la Terre et Art G<strong>en</strong>s. Pour compr<strong>en</strong>drepourquoi votre machine à laver tombeaussi vite <strong>en</strong> panne, pourquoi on ne peut paschanger une pièce cassée de votre téléviseur…CCO Jean-Pierre Lachaize, 39, rue Courteline,69100 Villeurbanne, tél. : 04 78 93 41 44,www.cco-villeurbanne.org.Lille : jeux coopératifs, à 20h, à laMRES, découverte de jeux divers etvariés et découverte d'autres personnes.Soirée gratuite. Le Pas de Côté, tél. : 03 2052 18 48, contact@lepasdecote.org.Toulouse : le PIB aux orties,vive le bonheurintérieur brut, à 20h àl"Ecole supérieure de commerce,20, boulevard Lascrosses (M°Compans-Caffarelli).Confér<strong>en</strong>ce-débat avec Olivier Brossard,à propos du rapport Stieglitz et la possibilitéde quantifier la vie. GREP Midi-Pyrénées, 5,rue des Gestes, BP 71340, 31013 Toulouse Cedex6, tél. : 05 61 13 60 61, www.grep-mp.fr.Gironde : clown activiste,25 au 27 février, près deBordeaux, stage de formationpour rejoindre la brigade desNezfragés. http://nezfrages.over-blog.com.Loire : la guerre des riches contreles pauvres, à 20h15 à l'Espace José-Cuadros,MJC de Saint-Chamond,film et soirée-débat, <strong>en</strong>trée gratuite. MJC deSaint-Chamond, 2A, av<strong>en</strong>ue de la Libération,42400 Saint-Chamond, tél. : 04 77 22 74 48.Bas-Rhin : construction <strong>en</strong> bottesde paille, à 14 h, formation à Sparsbach,Ecotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann, 15,rue Principale, 67370 Sparsbach, tél. : 03 88 8920 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Gard : fête des habitantsdes yourtes, au c<strong>en</strong>treculturel de Bessèges, projectionde films sur la transition etl'habitat alternatif, repas biologique partagé,bal folk… Organisé par les associationsChey<strong>en</strong> et Demeures nomades. R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts: tél. : 04 66 54 84 77 le matin, yourteschey<strong>en</strong>@orange.frou blog Yurtao, la voie de layourte, section Chey<strong>en</strong>.Bas-Rhin : autoconstruire sa maisonécologique, à 1O h, formation àSparsbach, Ecotidi<strong>en</strong>ne, Lydia Christmann,15, rue Principale, 67370 Sparsbach, tél. :03 88 89 20 83, www.ecotidi<strong>en</strong>ne.fr.Var : semaine espérantiste méditerrané<strong>en</strong>ne,à Agay, près de Saint-Raphaël, une semaine de r<strong>en</strong>contresavec cours de trois niveaux, excursions, programmeculturel… Inscriptions : Monique Prezioso,92, impasse Jean-Moulin, 83700 Saint-Raphaël,tél. : 04 94 83 06 88.Bouches-du-Rhône : salon deséconomies d'énergie, 26 et 27 févrierà l'espace culturel Saint-Exupéry,boulevard Mermoz, à Marignane : écoconstruction,solutions pour diminuer le recours auxénergies fossiles… Entrée gratuite. Office detourisme, boulevard Frédéric-Mistral, 13700 Marignane,tél. : 04 42 31 12 97, www.tourisme-marignane.com.Bretagne et Pays-de-Loire : fest-noz desouti<strong>en</strong> aux opposantsau projet d'aéroportà Notre-Dame-des-Landes, 26et 27 février, à la salle de l'Erdre, Complexede la Papinière, à Sucé-sur-Erdre. ACIPA,BP5, 44130 Notre-Dame-des-Landes, tél. :06 71 00 73 69, http://acipa.free.fr.Lorraine : Bure zone libre,assemblée générale del'association avec une fêtele 26 au soir. BZL, Bure zone libre, 2,rue de l'Eglise, 55290 Bure, tél. : 03 29 45 41 77,burezoneblog.overblog.com.Ardèche : solidarité internationale,compr<strong>en</strong>drepour agir, 28 février au 4mars, au mas de Beaulieu. Terre ethumanisme, mas de Beaulieu, BP19, 07230 Lablachère,Virginie tél. : 04 75 36 65 40, virginie@terre-humanisme.org.Gratuites : Les annonces de Sil<strong>en</strong>ce sont gratuites pour les abonnés. Elles sont égalem<strong>en</strong>t gratuites pour les offresd'emplois. Pour passer une annonce, joindre le bandeau d'expédition qui <strong>en</strong>toure la revue ou joindre un chèquecorrespondant à un abonnem<strong>en</strong>t. Taille des annonces : Nous vous demandons de faire le plus concis possible. Audelà de 500 signes, nous nous réservons le droit de faire des coupes. Délais : Les dates de clôture sont indiquées <strong>en</strong>page "Quoi de neuf", page 2. Prévoir <strong>en</strong>viron deux mois <strong>en</strong>tre l'<strong>en</strong>voi d'une annonce et sa publication. Dom<strong>ici</strong>liées :Sil<strong>en</strong>ce accepte les annonces dom<strong>ici</strong>liées à la revue contre une part<strong>ici</strong>pation de 5 e <strong>en</strong> chèque. Pour répondre àune telle annonce, mettre votre réponse dans une <strong>en</strong>veloppe. Ecrire sur cette <strong>en</strong>veloppe au crayon les référ<strong>en</strong>ces del'annonce, puis mettre cette <strong>en</strong>veloppe dans une autre et <strong>en</strong>voyer le tout à la revue. Sélection : Sil<strong>en</strong>ce se réserve ledroit de ne pas publier les annonces qui lui déplais<strong>en</strong>t.Agir <strong>en</strong>semble■■ Dans la continuité des marches pourla décroissance, ce printemps nous proposonsde partir marcher, <strong>en</strong> itinérance,<strong>en</strong> petite tribu int<strong>en</strong>tionnelle et s'essayer àvivre une empreinte écologique minimale,p<strong>en</strong>dant un temps, ou plus, <strong>en</strong> s'affranchissantde toute contrainte de planninget obligations et tester notre capacité àvivre de cueillettes uniquem<strong>en</strong>t cru (pouréviter le matériel et consommation d'énergie),sans achats, sur le pourtour méditerrané<strong>en</strong>où il fait doux vivre, <strong>en</strong> cherchantnon pas l'ascétisme mais l'épicurismedans la simpl<strong>ici</strong>té. Se donner du tempspour se r<strong>en</strong>contrer et coexpérim<strong>en</strong>ter. Lesdates et lieux de départs sont à établir<strong>en</strong>semble : tribunature@no-log.org.■ ■ Rhône-Alpes. Dans le cadre de laréalisation du premier guide-annuairedes adresses et initiatives originales,écologiques ou solidaires existant dansla région Rhône-Alpes, les éditions leP’tit Gavroche cherch<strong>en</strong>t des contacts,des coordonnées, des sites internet liésà ces alternatives situées dans l’un deshuit départem<strong>en</strong>ts de la région. Ce guideécorégional paraîtra <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> librairieset festivals <strong>en</strong> mai 2011. Pour part<strong>ici</strong>pervous devez <strong>en</strong>voyer votre contact ou vosinformations avant le 1 er mars 2011, parcourrier électronique ou postal (adressesans local public). Editions le P’tit Gavroche,84, montée de la Grande-Côte,69001 Lyon, courriel : ptitgavroche@gmail.com, site : www.guidaltern.org.■ ■ Nancy. Un passionné (lamusegueule@gmail.com)vous invite à lerejoindre pour créer une associationvisant à promouvoir les principes, techniqueset matériaux de la construction/ rénovation écologique. Comm<strong>en</strong>t ?Par la mutualisation de docum<strong>en</strong>ts,l'organisation de chantiers-écoles etde chantiers part<strong>ici</strong>patifs, la mise <strong>en</strong>place d'ateliers de formation ou <strong>en</strong>corela projection de films. Et si on…Vivre <strong>en</strong>semble■■Lyon. Nous, Audrey (29 ans) et Ludo(26 ans) actifs dans le courant de simpl<strong>ici</strong>tévolontaire ou de sobriété heureuse,souhaitons créer un habitat groupé de 4à 6 familles <strong>en</strong> milieu urbain (Lyon ou Villeurbanne)<strong>en</strong> rénovation (grande maison,immeuble, atelier) et auto construction aumax (achat <strong>en</strong> 2011 si possible). Compter100 000 à 200 000 € / foyer. L’idée estde diminuer au maximum les espacesindividuels et de valoriser l’espacecommun. Exemple : 40-50m² pour deuxadultes et un <strong>en</strong>fant, et des espacescommuns importants (une grande piècede vie <strong>en</strong> guise de cuisine / salon ; unechambre d’amis ; une laverie ; une sallede jeux ; un placard à bricolage ; un jardinou un balcon où on pourrait faire unmini potager, etc.). Tout est discutableavec le groupe, évidemm<strong>en</strong>t. Nousrecherchons des personnes de tout âgequi partag<strong>en</strong>t globalem<strong>en</strong>t notre vision.Nous p<strong>en</strong>sons qu’une expéri<strong>en</strong>ce devie <strong>en</strong> communauté (coloc ou autre) estess<strong>en</strong>tielle, ainsi qu’une réflexion personnellesur sa vision du vivre <strong>en</strong>sembleet une bonne maturité affective. Noussouhaitons des personnes ouvertes auxcommunications non viol<strong>en</strong>tes. Contact :Audrey, audrey.bonjean@gmail.com.■ ■ Strasbourg. Hommes, fonctionnaire,45 ans, muté à Strasbourg <strong>en</strong> mars prochaincherche logem<strong>en</strong>t, studio pas cherou év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t colocation (trois nuitspar semaine car n'habitant pas la région,arrivant lundi matin, partant jeudi soir). Al'écoute de toute proposition. Michel, tél. :06 84 13 68 17, messaouta@yahoo.fr.■ ■ Seine-et-Marne. Nous avons un projetd'habitat groupé écologique à Chevry-Cossigny. Nous souhaiterions autoconstruire(au moins partiellem<strong>en</strong>t) <strong>en</strong>semble,créer des espaces privatifs d'habitat etpartager des espaces communs dans unesprit de solidarité et de simpl<strong>ici</strong>té. Notreprojet est <strong>en</strong> cours d'élaboration et auraitbesoin d'une diversité de part<strong>ici</strong>pants <strong>en</strong>âge et <strong>en</strong> composition familiale. Cela vousintéresse ? Thérèse et Marc Evin, tél. :01 64 05 69 79, famillevin@aliceadsl.fr.■ ■ Rhône. Nous sommes deux personnessouhaitant vivre dans un habitat groupécoopératif avec un esprit alternatif, àla campagne, dans la région lyonnaise. Sice projet vous intéresse, rejoignez-nous :amaurier@hotmail.fr ou 06 26 44 72 96.■ ■ Pyrénées-Ori<strong>en</strong>tales. Couple, +de 50 ans, nous recherchons 2 ou 3part<strong>en</strong>aires pour un projet d'auto-construction<strong>en</strong> paille sur 1700 m 2 à acheter<strong>en</strong>semble, dans un village à 5 mn dePrades (6000 h), très nature. Nous espéronsun budget de 100 000 € chacunmax. Tél. : 04 68 05 32 76 ou 06 13 7198 26, ecohabiterconfl<strong>en</strong>t@gmail.com.■ ■ Nancy. Un quinquagénaire, untr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire et un chat habit<strong>en</strong>t déjà<strong>en</strong>semble et souhait<strong>en</strong>t partager leurduplex avec jardin avec une personneproche de la simpl<strong>ici</strong>té volontaire et dela sobriété heureuse. La chambre estdisponible à partir du mois de mars. Vouspouvez nous r<strong>en</strong>contrer avant. Contact :Eti<strong>en</strong>ne Maire, maireti<strong>en</strong>ne@yahoo.fr.R<strong>en</strong>contres■ ■ Erratum Réf 385.02. Si tu n'es nibobo, ni béat / ni Maïf-Camif-Télérama/ mais plutôt libertaire / et libéré d'avecta mère / si tu apprécies le bocage <strong>en</strong>Bourgogne / si tu as large soif et bonnetrogne / ch'tatan : pr<strong>en</strong>ds le train / j'aiun petit grain et plein d'<strong>en</strong>train / lescurieux peuv<strong>en</strong>t m'écrire / lic<strong>en</strong>cieux etsil<strong>en</strong>creux s'abst<strong>en</strong>ir ! Lilasdelice@gmail.com ou écrire à S!l<strong>en</strong>ce qui transmettra.■■ JH avec projet collectif d’habitat écologique,cherche JF qui se reconnaît dansau moins un de ces thèmes : harmonieavec la nature, petit projet maraîchage,compte Nef, création, autonomie, unbout de chemin <strong>en</strong>semble… Pour l’heureje suis postier et accompagnateur <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne montagne, auto-constructeuravec plein d’idées. Pratique la montagne,la cuisine saine, le voyage le plusvert possible. Je recherche le partageautour d’un lieu de vie écologique avecnos savoir-faire réciproques. Ouvert àd’autres personnes désirant réaliserleurs projets dans le partage. Installation<strong>en</strong>visagée dans le sud de la Francedes Pyrénées aux Alpes… M’écrire àguilaumus@hotmail.fr ou 04 66 27 22 68.■ ■ Réf 387.01. Objecteur de croissancede 40 ans, seul, sans projet, chercheune amie pour le li<strong>en</strong> et des plaisirsoccasionnels sur R<strong>en</strong>nes-Métropole.Recherches■ ■ Affiches. En vue d'un projet rédactionnel,S!l<strong>en</strong>ce cherche à <strong>en</strong>trer <strong>en</strong>contact avec des collectionneurs d'affichesmilitantes écologistes, antimilitaristes,féministes, antinucléaires… de 1968à nos jours. Merci de nous écrire ou d<strong>en</strong>ous <strong>en</strong>voyer un message <strong>en</strong> passant parle formulaire de contact sur revuesil<strong>en</strong>ce.net <strong>en</strong> précisant ce que vous collectionner,nous repr<strong>en</strong>drons contact avec vous.Terrains■ ■ Creuse. V<strong>en</strong>ds terrain 5 hect. idéalexploitation maraîchère bio dans laCreuse, une source abondante toutel'année, occupé par chevaux depuis troisans, situé à 10 km au sud de Guéret.Compr<strong>en</strong>ant quatre parcelles dontune constructible (CU positif) avec letéléphone et l'électr<strong>ici</strong>té déjà raccordéssur un chalet construit <strong>en</strong> 2008 de 19m²avec chauffage électrique. Source surune des parcelles. Parcelles : 2788 m²constructible, 24415 m² prés, 9750 m²taillis, 13895 m² prés (et source). Tél. :05 55 64 88 32, sfrappe@free.fr.■ ■ Rhône, Monts d'Or du Lyonnais,v<strong>en</strong>ds 1400 m 2 de terrain avec usage deterres voisine (1 hectare), avec cabanon,sans EDF, sans adduction d'eau, 50 Wc<strong>en</strong> photovoltaïque, 110 m 2 de captageeau de pluie et stock 15 000 m 3 . Zon<strong>en</strong>aturelle ND. Terrain accessible <strong>en</strong>voiture, mais isolé. Vue impr<strong>en</strong>able.Seuls les jardiniers bio expérim<strong>en</strong>tés sontinvités à faire une offre. Prix plancher :15 000 €. La meilleure offre sera ret<strong>en</strong>ue.Pour <strong>en</strong> savoir plus : vianova@sfr.fr.■ ■ Bourgogne. Cherchons terre de 1à 5 ha avec petite partie constructible(petit budget) pour créer un écolieu<strong>en</strong> permaculture végétali<strong>en</strong>ne et <strong>en</strong>coopérative d'habitant-es : coopération,solidarité et sobriété heureuse pourune transition douce vers l'ère post-industrielle(basse technologie, maîtrisedes outils, autoproduction, relocalisation…)Georges Héritier, tél. : 01 6456 09 85, geoheritier@hotmail.com.Divers■■ V<strong>en</strong>ds poste clôture Secur-Solis-6Wavec panneau solaire intégré et noticecomplète. En plus selle cuir, piquets etfil bleu de clôture. Le tout 300 €. Tél. :05 55 64 88 32, sfrappe@free.fr.■ ■ Loire-Atlantique. Je donneles numéros 265 à 353 de Sil<strong>en</strong>ceà qui vi<strong>en</strong>dra les chercher. PatrickDuval, 33, rue du Jaunais, 44400Rezé, tél. : 02 40 04 24 29.■■Je recherche le DVD : Vivre-Ikuru deKurosawa. Jean-Pierre, 71300 Mary,03 85 79 92 17, lepoub71@yahoo.fr.■■ Je suis à la recherche de deux films :Le choix de Sophie d'Alan J. Pakulasous-titré <strong>en</strong> français et J'accuse d'AbelGance. Je peux échanger contreun autre DVD ou un livre. D'avancemerci. Roger Prédour, Sur le gué,03350 Cerilly, tél. : 04 70 06 15 47.30 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


B. D .32 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Non-viol<strong>en</strong>cePapouasie : qui veut la peaude Viktor Mambor ?Ardiansyah Matrai était journaliste indép<strong>en</strong>dant <strong>en</strong> PapouasieOccid<strong>en</strong>tale. Son corps a été retrouvé dans une rivière le 30juillet 2010. Il avait eu le mauvais goût d'<strong>en</strong>quêter sur ladéforestation illégale m<strong>en</strong>ée par les multinationales prés<strong>en</strong>tesdans la région. Il travaillait pour l'hebdomadaire Jubi, seulorgane de presse indép<strong>en</strong>dant <strong>en</strong> Papouasie Occid<strong>en</strong>tale.Viktor Mambor, son rédacteur <strong>en</strong> chef, est v<strong>en</strong>u témoigner <strong>en</strong>Europe de la situation (1) .Co m m e s o n collègue m a l he u r e u x,vi K t o r fa i t l'o b j e t d e m e n a c e s e t d'intimidations quotidi<strong>en</strong>nes, par SMS, appels téléphoniqueset prés<strong>en</strong>ces répétées d'inconnus devantsa maison. Il sait qu'il pr<strong>en</strong>d des risques pour luiet sa famille <strong>en</strong> déf<strong>en</strong>dant une information indép<strong>en</strong>dantesur l'accès aux droits fondam<strong>en</strong>taux des"peuples de la forêt". Son père, un leader indép<strong>en</strong>dantiste,a passé tr<strong>en</strong>te ans derrière les barreaux etil y est mort. Comme des milliers d'autres Papous(voir <strong>en</strong>cadré).Journalistes sous influ<strong>en</strong>ce…ou sous pressionLa presse ? Elle est t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> partie par desmilitaires et <strong>en</strong> partie par les autorités locales. Lesjournalistes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t se connecter à internet dansles bureaux de la police, qui les "conseille" au passage…Viktor essaie de faire vivre une autre information.Outre le journal Jubi, il dirige l'Alliancedes journalistes indép<strong>en</strong>dants. Avec d'autres, ilessaie de donner aux Papous les moy<strong>en</strong>s de leurpropre information à travers radios et télés communautaires,sites internet…Il est égalem<strong>en</strong>t membre de Foker, une fédérationde 180 mouvem<strong>en</strong>ts sociaux et travaillepour l'ONG Stop Aids Now ! Papua qui lutte contrele VIH et fournit des moy<strong>en</strong>s de prév<strong>en</strong>tion à lapopulation et aux personnes prostituées. Selonlui, l'Etat indonési<strong>en</strong> est responsable de la mort demilliers de Papous <strong>en</strong> ne garantissant pas l'accèsaux soins les plus élém<strong>en</strong>taires ni à l'éducation àla grande majorité de la population. Il parle d'uneforme de "génocide indirect" des Papous. Ce quin'a pas l'art de plaire aux autorités.Solidarité internationaleversus multinationalesAux viol<strong>en</strong>ces militaires se conjugu<strong>en</strong>taujourd'hui les agissem<strong>en</strong>ts des sociétés multinationalesv<strong>en</strong>ant exploiter les ressources naturellesfaramineuses de l'île. L'or et le cuivre(Freeport), le pétrole (British Petroleum, Shell), lebois surtout. Le prix de v<strong>en</strong>te du bois est multipliépar tr<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre la Papouasie et l'Europe. La déforestationest galopante.Face aux m<strong>en</strong>aces qui les vis<strong>en</strong>t, ViktorMambor et d'autres déf<strong>en</strong>seurs des droits humainsfont appel aux volontaires des Brigades de PaixInternationales (PBI) pour les accompagner et lesprotéger. Une forme de dissuasion non-viol<strong>en</strong>teissue de la société civile (2) . Malheureusem<strong>en</strong>t, lesautorités ont t<strong>en</strong>dance à expulser les étrangersindésirables. Les volontaires de PBI sont régulièrem<strong>en</strong>tassignés à résid<strong>en</strong>ce. Ils réalis<strong>en</strong>t alors unsuivi téléphonique régulier qui leur permet d'informerla communauté internationale sur les violationsdes droits humains et au besoin d'activerun réseau d'alerte urg<strong>en</strong>te qui va faire pression surles autorités <strong>en</strong> cas de grave préoccupation pour lasécurité d'un activiste accompagné.Pour lors, Viktor est retourné <strong>en</strong> Papouasie,où il va continuer à dénoncer l'exploitation et ladestruction de la forêt et de son peuple par la logiqueaveugle du marché international et ses alliésmilitaires. Jusqu'à quand ?Guillaume Gamblin nde Nouvelle-Guinée, à 200 km au Nordde l'Australie, 3L'île e forêt tropicale du monde,est peuplée de nombreux peuples autochtonesPapous. Sa partie ori<strong>en</strong>tale est aujourd'huil'Etat indép<strong>en</strong>dant de Nouvelle-Guinée. Sa partieouest, la Papouasie Occid<strong>en</strong>tale, d'abord coloniséepar les Pays-Bas, a été <strong>en</strong>vahie militairem<strong>en</strong>t etannexée par l'Indonésie <strong>en</strong> 1961. Elle subit depuisun régime militaire colonialiste et une répressionféroce qui a fait plus de c<strong>en</strong>t mille morts sur unepopulation d'un million et demi de Papous.Serge Perrini Viktor Mambor lors deson passage à Lyon.Non-Viol<strong>en</strong>ce XXI souti<strong>en</strong>tfi nancièrem<strong>en</strong>t les Brigadesde Paix Internationales.Non-Viol<strong>en</strong>ce XXI est un fondsassociatif <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t dédié aufi nancem<strong>en</strong>t d'une culture d<strong>en</strong>on-viol<strong>en</strong>ce. Sout<strong>en</strong>ez Non-Viol<strong>en</strong>ce XXI <strong>en</strong> faisant un don !114 rue de Vaugirard, 75006Paris, Tèl. : 01 45 48 37 62,http://nonviol<strong>en</strong>ce21.com(1) Il était accueilli à Lyon du 1er au3 octobre par le MAN et les Brigadesde Paix Internationales-PBI.(2) PBI, 21 ter rue Voltaire, 75011Paris. Tèl. : 01 43 73 49 60,www.pbi-France.org .S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 33


EnergiesEoli<strong>en</strong> :retoursur unepolémiqueHans Kosina(1) La réglem<strong>en</strong>tation n'impose pasde distance minimale, mais limitel'émerg<strong>en</strong>ce sonore (niveau debruit ajouté au bruit préexistant).Celle-ci ne doit pas dépasser 5décibels dans la journée et 3 décibelsla nuit (art R111-3 du codede l'urbanisme et art. R1334-32 et -33 du code de la santépublique), ce qui est très faible.(2) Selon l'étude Avian collisions withwind turbines ; Summary of existingstudies and comparisons to othersources of avian collision mortalityin the USA, août 2001, il existemoins d'une collision par an etpar éoli<strong>en</strong>ne. Selon une autre étudede 2001, portant sur 15 000éoli<strong>en</strong>nes A summary and comparisonof birth mortality from anthropog<strong>en</strong>iccauses with an emphasis ofcollisions, chaque éoli<strong>en</strong>ne tuerait<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 1,8 oiseau par an. Acomparer avec les autres causes :pour 10 000 décès d'oiseaux,5820 sont dus aux immeubleset baies vitrées, 1370 aux lignesélectriques, 850 aux voitures,et moins de 1 aux éoli<strong>en</strong>nes.Contrairem<strong>en</strong>t à des pays comme le Danemark, l’Allemagne,l’Espagne, où les éoli<strong>en</strong>nes se multipli<strong>en</strong>t sans susciterde problèmes, elles ont t<strong>en</strong>dance <strong>en</strong> France à soulever lapolémique. En li<strong>en</strong> avec le lobby nucléaire ? Jean Aubinrevi<strong>en</strong>t sur les différ<strong>en</strong>ts élém<strong>en</strong>ts de cette controverse.Cet t e s p éc i f ic i t é f r a nç a i se n’e st p roba bl e m e n t pa s s a n s l i e n av e c l e p o i d s d ulobby nucléaire, dissimulé sous des associationsqui déclar<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>dre le paysage ou lesriverains contre les implantations d’éoli<strong>en</strong>nes.Valéry Giscard d’Estaing, sous la présid<strong>en</strong>ceduquel ont été mis <strong>en</strong> place les élém<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tielsdu plan nucléaire français, s’est <strong>en</strong>gagé fermem<strong>en</strong>tdans cette bataille. Mais la contestation provi<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t de certains élém<strong>en</strong>ts du monde écologiste,qui accept<strong>en</strong>t volontiers les petites éoli<strong>en</strong>nesde quelques mètres de diamètre, mais refus<strong>en</strong>tl’éoli<strong>en</strong> industriel. Parmi les élém<strong>en</strong>ts de la polémique,certains argum<strong>en</strong>ts sont parfaitem<strong>en</strong>t recevables,d’autres <strong>en</strong> revanche ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du mythe,de l’obsession, quand ce n’est pas de la mauvaisefoi la plus grossière. Examinons d’abord ceux-ciavant de regarder les argum<strong>en</strong>ts plus sérieux.Tintamarre et plume d'oiseauLe bruit ? Les rares éoli<strong>en</strong>nes implantées vo<strong>ici</strong>une quinzaine d’années étai<strong>en</strong>t parfois bruyantes.Ce n’est plus le cas : tous ceux qui se sont approchésd’une éoli<strong>en</strong>ne réc<strong>en</strong>te ont pu constater qu’elleest incomparablem<strong>en</strong>t plus sil<strong>en</strong>cieuse qu’untracteur ou qu’une simple route départem<strong>en</strong>tale.Le chuintem<strong>en</strong>t que le v<strong>en</strong>t produit dans les palesest le plus souv<strong>en</strong>t couvert par le bruissem<strong>en</strong>tdes feuilles des arbres ou du champ de maïs, sibi<strong>en</strong> que la nuisance sonore d’une éoli<strong>en</strong>ne, quin’est jamais située à moins de quatre à cinq c<strong>en</strong>tsmètres d’une habitation, est pratiquem<strong>en</strong>t inexistante,sauf peut-être dans quelques dispositionstrès particulières du terrain (1) .Le découpage <strong>en</strong> rondelles des oiseaux ?La vitesse de rotation est l<strong>en</strong>te, même si du faitdu grand diamètre, la vitesse <strong>en</strong> bout de pale estrapide. Les oiseaux voi<strong>en</strong>t donc le mouvem<strong>en</strong>tdes pales : les études ont montré qu’une grandeéoli<strong>en</strong>ne peut tuer un à cinq oiseaux par an (2) , unbilan à mettre <strong>en</strong> regard des dix à c<strong>en</strong>t qui sonttués annuellem<strong>en</strong>t par kilomètre de ligne à hautet<strong>en</strong>sion ou d’autoroute. Même la baie vitrée d’unemaison <strong>en</strong> campagne est largem<strong>en</strong>t plus meurtrièrequ’une éoli<strong>en</strong>ne.C’est laid ! On peut juger qu’une éoli<strong>en</strong>ne prés<strong>en</strong>temoins de charme que d’autres infrastructureséconomiques, raffinerie pétrolière, parking desupermarché, pylône de ligne à haute t<strong>en</strong>sion, tourde retransmission de téléphone, silo à céréales ouporcherie industrielle. C’est une question de goût,mais ce goût est lié au jugem<strong>en</strong>t qu’on porte surtelle ou telle activité : <strong>en</strong> fonction de ses priorités,chacun sera plus ou moins <strong>en</strong>clin à juger bellesou moches les raffineries de pétrole, les éoli<strong>en</strong>nes,34 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Energiesles affiches publ<strong>ici</strong>taires ou les tours de téléphoneportable.La proximité d’une éoli<strong>en</strong>ne fera perdre dela valeur à ma maison. C’est possible, surtout sic’est vous qui le dites, et si vous allez faire signerdans tout le canton une pétition qui affirme quela vue, le bruit et l’odeur — non, pas l’odeur toutde même ! — sont insupportables. Mais ce seraitsûrem<strong>en</strong>t pire avec une porcherie industrielle, uneautoroute ou une voie de TGV à cinq c<strong>en</strong>ts mètres,ou un aéroport à cinq kilomètres.Une énergie coûteuse ?V<strong>en</strong>ons-<strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant aux argum<strong>en</strong>ts plussérieux.Le coût, d’abord. L’électr<strong>ici</strong>té d’origine éoli<strong>en</strong>neou solaire bénéfice aujourd’hui d’un tarif incitatifgaranti sur quinze ans. Aujourd’hui, ce tarif estsupérieur au prix du marché de l’électr<strong>ici</strong>té, mais,avec la t<strong>en</strong>dance lourde au sur<strong>en</strong>chérissem<strong>en</strong>tgénéral de l’énergie, la différ<strong>en</strong>ce ne peut que seréduire, voire s’inverser (3) . Déjà, lors du pic 2008du tarif de l’énergie, le prix de revi<strong>en</strong>t du kWhissu des c<strong>en</strong>trales à gaz avait rejoint celui du kWhd’origine éoli<strong>en</strong>ne. En att<strong>en</strong>dant que ce rattrapagede prix s’installe dans la durée, le surcoût estpayé par une contribution spéciale sur la factured’électr<strong>ici</strong>té. Chaque ménage français acquitteainsi pour l’éoli<strong>en</strong> 3,50 € par an (4) . Ce montant, leprix de deux à trois litres de carburant, ne semblepas exorbitant pour favoriser le démarrage d’unefilière, si celle-ci est utile. La question porte surcette utilité. Actuellem<strong>en</strong>t, la substitution de l’éoli<strong>en</strong>au nucléaire et aux émissions existantes de gazà effet de serre est plus que dérisoire : elle est nulle,puisque la consommation d’électr<strong>ici</strong>té continue àmonter si rapidem<strong>en</strong>t que la production éoli<strong>en</strong>n<strong>en</strong>e couvre que la moitié de cette augm<strong>en</strong>tation (5) .Mais il est absurde d’incriminer l’éoli<strong>en</strong> aulieu de se poser la question de cette augm<strong>en</strong>tationcontinue et de l’impasse d’une telle t<strong>en</strong>dance. Ondoit <strong>en</strong> revanche rester vigilant afin que l’énergiej En 2010, 40 000 MW d'éoli<strong>en</strong> ont été installés.D. R.La t<strong>en</strong>tation del'île de PâquesPiller la planètejusqu'à l'effondrem<strong>en</strong>tJean AubinEd. LME2010 - 253p. – 18 €Après la réédition de Croissanceinfinie, la grande illusion,Jean Aubin poursuitdans ce livre la réflexion sur la finitude des ressourcesterrestres et la destruction écologique.Le mérite de cette lecture réside dans la clarté etla grande pédagogie de ses propos. Abordant lesquestions énergétiques, climatiques, démographiques,celles de l'eau et de la faim, et les choixhumains et de société qui leur sont liés, Jean Aubindonne une vision d'<strong>en</strong>semble qui nous amène àvoir comm<strong>en</strong>t nous pouvons faire adv<strong>en</strong>ir l'improbable,et éviter l'auto-destruction qu'ont connusles habitants de l'île de Pâques. Le prés<strong>en</strong>t articleest issu d'un extrait de ce livre stimulant. GGéoli<strong>en</strong>ne (ou solaire) ne constitue pas un alibi <strong>en</strong>or dans la course folle vers le toujours plus, ou unecaution écologique facile au milieu d’une gestionglobale aberrante.Souv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>t varie,bi<strong>en</strong> fol est qui s'y fie !L’irrégularité de la production. Le manque deconstance pose évidemm<strong>en</strong>t problème : les éoli<strong>en</strong>nesproduis<strong>en</strong>t plus de 80 % du temps, mais pasà pleine puissance. En ram<strong>en</strong>ant leur productioneffective à leur puissance maximale, tout se passecomme si elles produisai<strong>en</strong>t le quart du temps<strong>en</strong>viron. En revanche, si la production éoli<strong>en</strong>n<strong>en</strong>’est pas régulière, elle est largem<strong>en</strong>t prévisible :grâce à la météo, on peut prévoir trois jours à(3) Lesechos.fr, 16 avril 2007, MyriamChauvot, "Energies r<strong>en</strong>ouvelables: la Bourse est-elle <strong>en</strong>proie à une bulle verte ?" : leprix du kWh éoli<strong>en</strong> y est déjàprés<strong>en</strong>té comme devant serapprocher du kWh thermique,pour un tarif du pétrole à 60 $(rappelons qu'il a atteint 147 $lors de la pointe de 2008)(4) La Croix, 7 juin 2010, MarieVerdier : "L'énergie éoli<strong>en</strong>ne <strong>en</strong>cinq questions" : "Le surcoût parrapport au prix de marché del’électr<strong>ici</strong>té est supporté par leconsommateur au travers de lacontribution au service public del’électr<strong>ici</strong>té (CSPE) dont celui-cis’acquitte sur sa facture à raisonde 4,50 € pour 1000 kWh. Lacommission de régulation del’électr<strong>ici</strong>té (CRE) a estimé quele surcoût imputable à la productionéoli<strong>en</strong>ne s’élèverait cetteannée à 320 millions d’euros,soit 14 % de l’<strong>en</strong>veloppe globaleCSPE. De ce fait, la contributiond’un ménage français àl’éoli<strong>en</strong> s’élève à 3,50 € par an."(5) Entre 2007 et 2008, la consommationd'électr<strong>ici</strong>té <strong>en</strong> Franceest passée de 480,4 à 486,1 TWh(augm<strong>en</strong>tation de 5,7 TWh)p<strong>en</strong>dant que la productionéoli<strong>en</strong>ne augm<strong>en</strong>tait de 2,5TWh. Source : www.planetoscope.com/eoli<strong>en</strong>ne/804-Production-d-electr<strong>ici</strong>te-d-origine-eoli<strong>en</strong>ne-<strong>en</strong>-France-<strong>en</strong>-KWh-.html. En 2009,la consommation électrique areculé (<strong>en</strong> raison de la crise),alors que la production éoli<strong>en</strong>nea continué à augm<strong>en</strong>ter. RTEprévoit à moy<strong>en</strong> terme uneaugm<strong>en</strong>tation de consommationélectrique annuelle de 1 à1,3 % (soit 5 à 6,3 TWh de plus).Source : www.notre-planete.info/actualites/actu_1509_hausse_consommation_electr<strong>ici</strong>te_France_m<strong>en</strong>ages.phpS!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 35


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Finances solidairesWiterLe Label FINANSOLest-il crédible ?Un nombre croissant d'épargnants, <strong>en</strong> recherche detranspar<strong>en</strong>ce et de cohér<strong>en</strong>ce, place son arg<strong>en</strong>t dans desfonds de placem<strong>en</strong>t "éthiques", "solidaires" ou "responsables".En creusant ces derniers, on constate pourtant que derrière lafaçade la réalité n'est pas toujours belle à voir.s o c i a t i o n FINANSOL, <strong>en</strong> c o l l a b o -r a t i o n av e c l e q u o t i d i e n La Cr o i x, a r éc e m-L’a sm<strong>en</strong>t publié la dernière édition du Baromètrede la Finance Solidaire. Et la revue AlternativesÉconomiques a publié <strong>en</strong> septembre 2010 un horssériesur les placem<strong>en</strong>ts solidaires, sous-titré "Plusde 100 produits d’épargne au banc d’essai".Ces docum<strong>en</strong>ts, très bi<strong>en</strong> conçus, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tun argum<strong>en</strong>taire pour l’épargne solidaire et responsable,<strong>en</strong> soulignant la croissance spectaculairedes dépôts faits par les particuliers avec lesouci d’une plus grande transpar<strong>en</strong>ce dans l’utilisationde leurs fonds. Les crises boursières sontpassées par là. Un nombre croissant d’épargnants,échaudés par le comportem<strong>en</strong>t des grandes banques,cherch<strong>en</strong>t à donner du s<strong>en</strong>s à leur arg<strong>en</strong>tet à part<strong>ici</strong>per, à leur niveau, à une économiecitoy<strong>en</strong>ne, à donner un coup de pouce à des associationsou sociétés qui ont leur sympathie ; au pire,certains cherch<strong>en</strong>t simplem<strong>en</strong>t à se donner bonneconsci<strong>en</strong>ce. Toujours est-il que le concept de financesolidaire, objet de plusieurs sondages, est de plus<strong>en</strong> plus reconnu, et que les sommes placées dansle financem<strong>en</strong>t solidaire, tous supports confondus,ont augm<strong>en</strong>té de 47 % <strong>en</strong>tre 2008 et 2010.Sortir de la finance classiqueCes docum<strong>en</strong>ts établiss<strong>en</strong>t une liste complètedes 111 produits financiers qui ont reçu le labelFINANSOL, garantissant le caractère social ettranspar<strong>en</strong>t des placem<strong>en</strong>ts, et le financem<strong>en</strong>td’activités d’utilité sociale qui ne pourrai<strong>en</strong>t êtrefinancées directem<strong>en</strong>t par la finance classique.Sans surprise pour qui connaît un peu leconcept, parmi les distributeurs et gestionnaireson trouve des noms ou sigles connus : NEF,Oïkocrédit, Garrigue, Habitat et Humanisme,Terre de Li<strong>en</strong>s, qui ont <strong>en</strong> commun, quel que soitleur statut légal, de constituer des sociétés financièressans but lucratif (voyez, ça existe !), à quoion peut ajouter une banque : le Crédit Coopératif.Mais dans cette liste on trouve aussi LCL (<strong>en</strong>38 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Finances solidairesd’autres termes, Le Crédit Lyonnais), Natixis, BNPParibas, la Société Générale…!Depuis 2004, le réseau international desAmis de la Terre mène des études docum<strong>en</strong>tées,<strong>en</strong> collaboration avec le CERES, BankTrack etautres organismes experts, sur l’utilisation d<strong>en</strong>otre arg<strong>en</strong>t par les grandes banques, et ontconclu que, sous l’angle <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal, lesétablissem<strong>en</strong>ts français les plus risqués sont BNPParibas, la Société Générale et le Crédit Agricole.Les Amis de la Terre, avec la CLCV, Confédérationde la consommation, du logem<strong>en</strong>tet du cadre de vie, ont publié déjàdeux éditions du guide écocitoy<strong>en</strong>Environnem<strong>en</strong>t : Comm<strong>en</strong>t choisir mabanque ?. Ils épingl<strong>en</strong>t <strong>en</strong> particulierles trois banques ci-dessus pour"leur implication dans des projetscontroversés aux impacts sociauxet <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux lourds". Ilssoulign<strong>en</strong>t le comportem<strong>en</strong>t positifde la NEF et du Crédit Coopératif,et <strong>en</strong> appell<strong>en</strong>t aux citoy<strong>en</strong>s : n’est-ilpas grand temps d’interpeller votrebanque habituelle sur l’usage qu’ellefait de votre arg<strong>en</strong>t, et probablem<strong>en</strong>td’<strong>en</strong> changer ?Un exerciced'aveuglem<strong>en</strong>tsélectif ?Comm<strong>en</strong>t expliquer alors queFinansol décerne son label à certainsde ces établissem<strong>en</strong>ts peurecommandables ?La réponse, à un niveau primaire,est simple : Finansol labelliseles produits financiers (SICAV,FCPE, parts sociales, livrets d’épargne…),et non les établissem<strong>en</strong>tsqui les gèr<strong>en</strong>t.Ce qui signifie <strong>en</strong> pratiqueque, peu importe que BNP Paribasinvestisse des milliards dans des<strong>en</strong>treprises d’armem<strong>en</strong>t (EADS,Thalès), des compagnies minières(charbon à ciel ouvert aux Etats-Unis, uranium auNiger, sables bitumineux au Canada) ou pétrolières(financem<strong>en</strong>t de Total <strong>en</strong> Birmanie), des barragescontroversés et des c<strong>en</strong>trales nucléaires... si cettebanque a l’astuce de monter un FCPE, fonds communsde placem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>treprises, intitulé MultiparSolidaire Dynamique Socialem<strong>en</strong>t Responsable (sic),et de créer une niche toujours bonne à pr<strong>en</strong>drepour l’image. Plus fort dans la peinture <strong>en</strong> vertécolo, tu meurs…Le label Finansol est "attribué par un comitécomposé de personnalités indép<strong>en</strong>dantes représ<strong>en</strong>tativesde la société civile". Finansol est uneassociation loi 1901, qui fédère 57 financeurs solidaires,banques et mutuelles (donc, BNP et LCL ydispos<strong>en</strong>t d’un siège au même titre que la NEF ouOïkocrédit).Quelle chance y a-t-il, dans ces conditions,pour que Finansol pr<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> compte, non pointtant les produits financiers isolés, que les établissem<strong>en</strong>tsqui les gèr<strong>en</strong>t, prête att<strong>en</strong>tion au contextegéopolitique et social de la pratique bancaire, etoffre un guide crédible aux particuliers et associationsqui souhait<strong>en</strong>t que leur arg<strong>en</strong>tcontribue à une économie juste ?Pour le mom<strong>en</strong>t, le comité d’experts,composé de neuf membres,se cont<strong>en</strong>te de définir les critèresd’attribution du label, statue sur lescandidatures, et contrôle la conformitédes placem<strong>en</strong>ts labellisés.Donc, a priori, sans se préoccuperaucunem<strong>en</strong>t de la gouvernance desétablissem<strong>en</strong>ts : qu’importe si 94%des fonds sont investis dans desplacem<strong>en</strong>ts boursiers sans la moindretranspar<strong>en</strong>ce, du mom<strong>en</strong>t que6% sont investis dans l’économiesociale, par exemple via un FCPRgéré par Natixis (eh oui…) ?Cep<strong>en</strong>dant, il est permis d’espérerune évolution positive. Leprésid<strong>en</strong>t de Finansol, François deWitt, déclarait récemm<strong>en</strong>t dans un<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec une journaliste d’AlternativesEconomiques :"Jusqu’à prés<strong>en</strong>t, notre label aété accordé aux produits d’épargne.Nous p<strong>en</strong>sons que ceux de nosfinanceurs qui le souhait<strong>en</strong>t doiv<strong>en</strong>tpouvoir être labellisés 'pourl’<strong>en</strong>semble de leur œuvre', commeon dit dans les milieux artistiques".On att<strong>en</strong>d la mise <strong>en</strong> œuvre… tout<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>ant déjà qu’il ne s’agiraitpas d’<strong>en</strong>lever le label aux banquesles plus crapuleuses, mais de créerun super-label qui ne serait guèrelisible que par les initiés.Att<strong>en</strong>dre des banques classiques qu’ellesappliqu<strong>en</strong>t, avec l’arg<strong>en</strong>t qui leur est confié parles citoy<strong>en</strong>s, une politique de solidarité et de responsabilitésociale, relève du vœu pieux, voire del’aveuglem<strong>en</strong>t.Que faire ?Donc, que peut faire le citoy<strong>en</strong> lambda (qu’ilait à sa disposition des fonds importants, ou desrev<strong>en</strong>us limités, la question est la même : que fontles banques et caisses d’épargne de l’arg<strong>en</strong>t quileur est confié) ?S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 39


Finances solidairesLa possession d’un compte courant bancaireest une quasi-obligation <strong>en</strong> France, donc, auminimum, transférer son ou ses comptes dansun établissem<strong>en</strong>t plus "éthique", par ex Le CréditCoopératif (qui collabore avec la NEF pour certainsproduits), <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant la Banque CoopérativeEthique Europé<strong>en</strong>ne (ouverture prévue fin 2011).Et puis, mettre <strong>en</strong> pratique les "circuits courts",pour financer directem<strong>en</strong>t, sans l’intermédiaire debanques, la création et le développem<strong>en</strong>t de petitesstructures : installation d’agriculteurs bio avecTerre de Li<strong>en</strong>s, prêts à des <strong>en</strong>treprises d’énergiesr<strong>en</strong>ouvelables avec la NEF, investissem<strong>en</strong>t (<strong>en</strong>position minoritaire, mais avec "effet levier") dansdes <strong>en</strong>treprises artisanales ou coopératives avecles Cigales ou Herrikoa, souscription d’un "livretde partage" <strong>en</strong> faveur d’une association militante,par exemple Habitat et Humanisme (le titulaireabandonne tout ou partie des intérêts de son placem<strong>en</strong>t,et peut déduire 66 % de son don de sesimpôts sur le rev<strong>en</strong>u).On peut aussi mettre<strong>en</strong> œuvre descircuits <strong>en</strong>coreplus courts : investir, ou prêter directem<strong>en</strong>t, à unchômeur désireux de créer son propre emploi, etpratiquer la solidarité de voisinage.Et puis, tâcher, non tant de vivre sans arg<strong>en</strong>t,mais de limiter le recours aux euros, retrouverl’esprit du troc mutualisé, des échanges de servicessans référ<strong>en</strong>ce obligée à leur valeur fiduciaire :part<strong>ici</strong>per à un SEL, système d'échanges locaux,ou <strong>en</strong>core au système SOL.Les labels et certifications, <strong>en</strong> toutes sortes dedomaines, sont dev<strong>en</strong>us un véritable business,source d’emplois parfois parasites, de rev<strong>en</strong>us, detrafics d’influ<strong>en</strong>ce et d'opérations suspectes. Enaucun cas des labels du style "tourisme durable","<strong>en</strong>treprise solidaire" ou "placem<strong>en</strong>ts verts" nedoiv<strong>en</strong>t disp<strong>en</strong>ser le citoy<strong>en</strong> d’une recherche desolutions simples et saines.Jean-Pierre Cattelain nMes remerciem<strong>en</strong>ts aux membres de la Plateformedes Finances Solidaires de Franche-Comté pour leursouti<strong>en</strong> lors de mes recherches.Warrein HolgadoiiIl reste des zones d'ombres chez Finansol !L'abécédaire illustréde l'écologie pittoresquepar BorkowskiEnfin on reconnait les bi<strong>en</strong>faitsde la passivité qui pourrait soignernos maisons dev<strong>en</strong>ueshyperactives et angoissées.40 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Vous pouvez nous <strong>en</strong>voyer des textes pour le courrier des lecteurs soit par courrierpostal, soit <strong>en</strong> passant par le formulaire de contact qui se trouve sur le site de Sil<strong>en</strong>ce :www.revuesil<strong>en</strong>ce.net.CourrierA contre-s<strong>en</strong>s...Inspiré par les objecteurs de croissance, aspiré par ce système capitaliste <strong>en</strong> décad<strong>en</strong>ce…Consci<strong>en</strong>t du drame écologique qui se joue, consommateur malgré tout…Emerveillé par les beautés de la nature, émetteur quotidi<strong>en</strong> de CO2 par sa voiture…Elevé par la lecture de grands p<strong>en</strong>seurs, de grandes idées, rabaissé par la dure loi du marché…Convaincu des dangers de la sci<strong>en</strong>ce à grande vitesse, con, vaincupar les multinationales et leurs grandes messes…Bon, j’suis pas poète, ni grand écrivain, mais écrire, parfois, ça fait sacrém<strong>en</strong>t du bi<strong>en</strong>…Avoir foi <strong>en</strong> des valeurs et les bafouer un peu plus chaque jour…Comm<strong>en</strong>t vivre serein ?...Ce serait plutôt psyco-socio-schizophrène ??Que faire, qui croire, où aller, quoi p<strong>en</strong>ser ???...On vit une <strong>en</strong>fance très heureuse, on ne manque de ri<strong>en</strong>, on <strong>en</strong> a même trop… Génération desannées 80, génération télé, ordinateur, jeux et jouets <strong>en</strong> tout g<strong>en</strong>re, et surtout <strong>en</strong> plastique…L’esprit s’ouvre, s’aiguise, sait ce qu’il ne veut pas, sans pourtant jamais savoir ce qu’il veut…On fait de grandes études, pour se forger, pour s’occuper aussi (désolée Papa Maman !), pouravoir un av<strong>en</strong>ir !!... qu’ils dis<strong>en</strong>t !!... Mais quel av<strong>en</strong>ir ? Faire 5 ans d’études d’agro pour seretrouver cadre dans une boîte de phytos ? NON MERCI ! On s’est inspiré de la lecture degrands hommes de l’altermondialisme, un autre monde est possible, on y croit, dur comme fer.On méprise les idées productivistes avec lesquelles on t<strong>en</strong>te de nous formater… euh, de nous former,pardon ! Mais on s’<strong>en</strong> accommode quand même pour aller au bout et obt<strong>en</strong>ir son diplôme! Ingénieur agro ! Avec ça, on p<strong>en</strong>se qu’on pourra agir quelque part pour quelque chose…On y croit… on se bat ?... Mouais… bof… on fait quelques manifs, signe des pétitions, onpoursuit ses lectures, on prêche toujours à des convertis, on essaie de consommer moins etmieux. On a la chance de voyager, de faire de belles r<strong>en</strong>contres, de regretter une fois de plus lesystème capitaliste et le modèle de développem<strong>en</strong>t occid<strong>en</strong>tal tant vanté auprès des pays dits« <strong>en</strong> voie de développem<strong>en</strong>t ». On cherche à s’<strong>en</strong>gager… dans quelque chose, quelque part…mais où, comm<strong>en</strong>t, avec qui ? la coopération ? qui fait perdurer le mythe du colonialisme etdu tout pour le développem<strong>en</strong>t, NON MERCI ! Et là déjà, on s<strong>en</strong>t le pouvoir de la foi <strong>en</strong> sesvaleurs, celui qui résonnait <strong>en</strong> soi, celui qui nous faisait vibrer, qui perd de l’int<strong>en</strong>sité.Alors on cherche du boulot, comme tout le monde, dans le but d’<strong>en</strong>trer sur ce p… de marchédu travail, comme tout l’monde… <strong>en</strong>fin, le monde capitaliste… On finit quand mêmepar trouver un boulot, pas trop capitaliste, pour lequel on a <strong>en</strong>vie de se lever le matin,mais on vit <strong>en</strong> plein cœur de ce monde triste et dés<strong>en</strong>chanté, la région parisi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce.Beaucoup de stress, peu de producteurs locaux, <strong>en</strong>core moins de bio. Une bell<strong>en</strong>ature qui nous <strong>en</strong>toure, une grande forêt… mais que de tortures nous lui faisons…On nous fait croire qu’<strong>en</strong> avançant dans l’âge on gagne <strong>en</strong> sérénité, <strong>en</strong> « sagesse ». A presque 30ans, on a plutôt l’impression du contraire… de plus <strong>en</strong> plus de doutes, de moins <strong>en</strong> moins confiance.Comm<strong>en</strong>t connaître le bonheur quand on se s<strong>en</strong>t vivre à contres<strong>en</strong>s ? Comm<strong>en</strong>t donner la vie, lapartager sereinem<strong>en</strong>t, avancer, quand on doute de chacun de ses pas ? Comm<strong>en</strong>t être <strong>en</strong> harmonieavec ses convictions de sobriété heureuse quand on fait ses courses <strong>en</strong> grandes surfaces parce qu’onn’a ni jardin, ni producteur local ? Quand on fait le plein de sa caisse (b<strong>en</strong> ouais, parce qu’on <strong>en</strong>a deux <strong>en</strong> plus !) toutes les semaines parce que le boulot, la famille, les potes sont trop éloignés ?Quand on pr<strong>en</strong>d des nouvelles de ses amis par internet ? Quand on achète parfois, même rarem<strong>en</strong>t,des vêtem<strong>en</strong>ts fabriqués <strong>en</strong> Chine par des <strong>en</strong>fants ? Comm<strong>en</strong>t avancer dans la vie quand on n’arrivemême pas à pr<strong>en</strong>dre le temps de se faire du bi<strong>en</strong>, d’écouter son corps, d’apaiser son âme ?Comm<strong>en</strong>t profiter des plaisirs de la vie quand on sait que le budget mondial consacré aux arméespermettrait à ceux qui sont privés de ce droit le plus légitime d’accéder à l’eau potable ? Que les phytosavérés dangereux et interdits <strong>en</strong> Occid<strong>en</strong>t se retrouv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dus dans les campagnes des pays ditspauvres ? Que le traitem<strong>en</strong>t des déchets nucléaires est un problème insolvable ? Que tous les écosystèmessont affectés et que des milliers de vies meur<strong>en</strong>t chaque jour des effets de nos pollutions ?...La liste est trop longue… On <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>t à se dire, merci M. Paccalet « L’humanité disparaîtra,bon débarras !! ». On <strong>en</strong> rit, on <strong>en</strong> pleure, on écrit quelques chansons, on oublie etpuis ça revi<strong>en</strong>t… A moins d’habiter sur Mars, on ne peut échapper à la rechute…Que faire ?Une psychothérapie collective peut-être ? Je ne suis pas au bord de la dépression, mais cettelettre pourrait être un appel à débats, <strong>en</strong>fin échanges (toujours les mêmes convertis !!)et égalem<strong>en</strong>t la première étape de ma thérapie, mettre des mots, des points de susp<strong>en</strong>sionet d’exclamation (j’adore !) sur ce que l’on ress<strong>en</strong>t, ça fait du bi<strong>en</strong>, ça libère !!... J’ail’impression égalem<strong>en</strong>t de cette façon de ne pas perdre de vue le combat, il est bi<strong>en</strong> là, <strong>en</strong>moi, même s’il me tourm<strong>en</strong>te beaucoup. J’espère que si j’ai la chance d’avoir des <strong>en</strong>fants, ilsera toujours là… qu’il aura une autre place si j’arrive à franchir le cap, qui sait ?...Fatty(no.co@laposte.net)Enthousiasmes"Les mots divis<strong>en</strong>t, les actionsuniss<strong>en</strong>t". En lisant Sil<strong>en</strong>ce,j'ai l'impression qu'on est<strong>en</strong>semble dans l'action.Continuez ! De mon côté, je nem'arrêterai pas. Vive la vie.Charlie BallangerV<strong>en</strong>déePan sur le bec !En ce 25 novembre 2010, journéede la jupe, je reçois mon numérode S!l<strong>en</strong>ce (385). Toute cont<strong>en</strong>te,je le dépouille de son emballagepapier, et je le feuillette pour choisirl'article que je lirai <strong>en</strong> premier.Initiatives de transition, bi<strong>en</strong>... Larésili<strong>en</strong>ce, connaispas, je vais lire...Quand une imagearrête monatt<strong>en</strong>tion : page17, <strong>en</strong> haut àdroite, il y a unephoto d’un stagede « tripalium »pour fabriquerdes éoli<strong>en</strong>nes <strong>en</strong>bois. On peut yvoir 11 hommesdont 10 debout,habillés (T shirts et pantalons detravail), dans des postures plusou moins viriles (bi<strong>en</strong> campés surleurs deux pieds, les mains surles hanches ou dans les poches).Devant eux, la seule femmedu groupe est à g<strong>en</strong>oux(position d'asservissem<strong>en</strong>t!),<strong>en</strong> maillot de bain.Alors, qu'est-ce que ça veutdire? Et puis quel est le rapportavec les éoli<strong>en</strong>nes ? En ce jourde s<strong>en</strong>sibilisation de la causeféminine, S!l<strong>en</strong>ce mon cher,ça me choque de découvrir detelles images dans tes pages !J'espère ne pas être laseule à réagir !Chloé RebattuRhôneSil<strong>en</strong>ce : Vous fournissez uneinterprétation possible decette photo. On peut <strong>en</strong> effetregretter l'inégalité numérique<strong>en</strong>tre hommes et femmes dansce type de stages. Les membresde l'association Tripalium s'<strong>en</strong>sont expliqués dans l'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>de ce même numéro 385 pages2 et 3, répondant à l'interpellationde Sil<strong>en</strong>ce à ce sujet.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 41


CourrierLa résili<strong>en</strong>ce, un concept ambiguJ'ai bi<strong>en</strong> apprécié votre article sur la "transition" et les "transitionneurs"et sur le fait que - à l'image de notre époque - la CHOSE n'a pas besoind’être vraim<strong>en</strong>t là pour qu'on <strong>en</strong> fasse beaucoup de MOTS !! C'est lesyndrome de la VITRINE, et c'est terrible de voir que même le milieu «alternatif » (de vitrine ???) est susceptible de tomber dans ce piège del’illusion sur lequel repose la société boursière (il faut v<strong>en</strong>dre, et vite,quoi que ce soit qui inspire confiance <strong>en</strong> sa r<strong>en</strong>tabilité - qui devi<strong>en</strong>t,aujourd’hui, sa simple capacité de donner de l’espoir - ; et vite autrechose, et <strong>en</strong>core autre chose, car l’illusion de r<strong>en</strong>tabilité/viabilité nedure pas, tel un mirage, il faut donc mirage sur mirage pour continuerdans cette voie, à un rythme haletant d’où découl<strong>en</strong>t <strong>en</strong> chaîne toutes leshâtes, toutes les pressions… c’est du « toujours plus » puissance 10 !!).Mais autre chose me pose problème : autant le tableau que donne Hopkins :"contribue/ne contribue pas à la résili<strong>en</strong>ce" me paraît plein d’exemplesconcrets jud<strong>ici</strong>eux pour se remettre dans le réel, le vivant, les valeurshumaines et l’eff<strong>ici</strong><strong>en</strong>ce, (ti<strong>en</strong>s, on pourrait mettre <strong>en</strong> regard « faire de lapub autour de ce qui n'existe pas, faire pr<strong>en</strong>dre les mots pour les choses »et « agir - sans parler de ce qu'on fait », mais est-ce recevable ? le cons<strong>en</strong>sus,toujours <strong>en</strong>thousiasmant, semble justem<strong>en</strong>t se faire dans la grandemesse de la « communication », qui permet de faire exister ce qui n’existepas), autant son concept de résili<strong>en</strong>ce m’est suspect par sa définitionmême : "l'aptitude d'un système à maint<strong>en</strong>ir son intégrité et à continuerde fonctionner sous l’impact de changem<strong>en</strong>ts et de chocs prov<strong>en</strong>ant del’extérieur". Quand les fourmis ont une rivière à traverser, elle font un pontde leurs corps ; des milliers y succomb<strong>en</strong>t, mais une partie arrive à traverser<strong>en</strong> passant sur ce pont : c’est le principal pour leur grand organisme, leurgrand corps de fourmis. Hopkins, comme beaucoup d’autres, pr<strong>en</strong>d pourréfér<strong>en</strong>ce ce grand corps social, de type animal, cet organisme dont nousavons peu à peu perdu l’intuition et l’intellig<strong>en</strong>ce stupéfiantes. Certes,l’individualisme nourri par le système de ces soixante dernières années apour conséqu<strong>en</strong>ce ou pour but insidieux de nous réduire à moins que ri<strong>en</strong>,de détruire l’énergie collective, mais si cela fonctionne, c’est parce quel’individualisme – au s<strong>en</strong>s de la consci<strong>en</strong>ce et de l’expéri<strong>en</strong>ce individuelles– nous correspond profondém<strong>en</strong>t ; si l’étape de la consci<strong>en</strong>ce individuelleest <strong>en</strong> train de se dépasser vers autre chose de plus humain <strong>en</strong>core, c<strong>en</strong>’est pas régresser vers une consci<strong>en</strong>ce de groupe qu’il nous faut, maisdépasser le clivage <strong>en</strong>tre consci<strong>en</strong>ce individuelle et intuition collective.A la réflexion, il me semble que l’espèce animale homme – non l’individu <strong>en</strong>évolution – fait preuve justem<strong>en</strong>t de beaucoup d’intuition, d'une merveilleuserésili<strong>en</strong>ce : ce n'est pas parce que des milliards d'individus <strong>en</strong> crèv<strong>en</strong>t etque l'imm<strong>en</strong>se majorité a vocation, pour la préservation de ce système,à dev<strong>en</strong>ir du bétail, que cela prouve que ce système n'est pas résili<strong>en</strong>t, aucontraire, il poursuit parfaitem<strong>en</strong>t son but de "paradis terrestre" pourla minorité oligarchique, avec poubelles tout autour et esclaves dans cespoubelles, avec bi<strong>en</strong> sûr une caste d’intellectuels, de s<strong>en</strong>soriels et de manuelspour servir directem<strong>en</strong>t l'oligarchie dans ce paradis. Ri<strong>en</strong> de nouveau, il semainti<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t et garde son cap élitiste <strong>en</strong> surfant magnifiquem<strong>en</strong>tsur les catastrophes humaines et naturelles. Comme son credo impl<strong>ici</strong>teest que la terre restera vivable et agréable (avec les jets privés, on trouvetoujours un <strong>en</strong>droit où aller passer l’été ou l’hiver) si l’on supprime 90%de la population, il n’y a aucun problème de résili<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> réalité, pour le« système » et pour l’homme dont il s’agit, qui vit dans la peur panique,avec armes à la main, et qui fait un carnage pour ne pas s<strong>en</strong>tir cette peur.Avec ce fameux concept phare de résili<strong>en</strong>ce, qui fait déjà mode, j’ai bi<strong>en</strong>peur que Rob Hopkins ne fasse les délices des serviteurs du système <strong>en</strong>place : ce concept sert trop bi<strong>en</strong> la com' autour du développem<strong>en</strong>t durable.Alors, si on dit résili<strong>en</strong>ce « locale », c’est tout autre chose ? On pourrait direque oui, et que cela signifierait inv<strong>en</strong>ter un système local qui soit résili<strong>en</strong>t,mais <strong>en</strong>core une fois, cette fameuse résili<strong>en</strong>ce qui devi<strong>en</strong>t si vite un conceptsi précieux, si unanimem<strong>en</strong>t approuvé, si <strong>en</strong>thousiasmant et rassurant à lafois, me donne à p<strong>en</strong>ser que nous avons malgré tout désir de changem<strong>en</strong>t,une terrible peur du changem<strong>en</strong>t, peur de ne plus nous y reconnaître, de voirtout passer par-dessus bord ; et <strong>en</strong> fait, nous voulons tout changer maistout garder, ou plutôt ne changer que ce qui ne va pas. C’est pourquoi l’idéed’un système qui ne se laisse pas détruire par les assauts extérieurs, qui aune force et une souplesse telles qu’il peut surmonter toutes les épreuves,est pour nous très séduisante : Hopkins est le sauveur qu’il nous fallait.Or non, ça c’est impossible, on ne peut pas garder les avantages mêmeparaissant « durables » de ce système et supprimer ses inconvéni<strong>en</strong>ts.Il faut avoir le courage de vivre complètem<strong>en</strong>t autre chose, d’allervers le totalem<strong>en</strong>t inconnu, de choisir de ne garder que l’humanité, lecœur, l’amour, et de laisser tomber tout regret pour quoi que ce soit.Enfin, j’ai peut-être mal compris l’objectif de Hopkins. Je l’espère.Alma WangParisjjExercice autour de la résili<strong>en</strong>ce (voir n° 385)D. R.42 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


Si vous ne disposez pas d’une librairie indép<strong>en</strong>dante près de chez vous, vous pouvezcommander vos livres auprès de Quilombo. Une partie de la somme est reverséeà S!l<strong>en</strong>ce. Il suffit de remplir sur papier libre, vos coordonnées, les ouvrages quevous souhaitez vous procurer, d’inscrire le montant des livres (notés sous les titresde chaque livre), de rajouter 10% du prix total pour les frais de port. Règlem<strong>en</strong>tpar chèque (à l'ordre de Quilombo Projection). R<strong>en</strong>voyez le tout à : Quilombo/Sil<strong>en</strong>ce, 23, rue Voltaire, 75011 Paris. Délai de livraison <strong>en</strong>tre 10 et 15 jours.livresLe royaume descieux est <strong>en</strong> vousLéon TolstoïEd. Le Passager Clandestin2010 - 192 p. - 12 €Tout au long de cet essai LéonTolstoï, à la fin du dix-neuvièmesiècle, s’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d à la religioncatholique et à ses m<strong>en</strong>songes.Ce livre et son auteur ont inspiré, <strong>en</strong>treautres, la non-viol<strong>en</strong>ce de Gandhi de parles positions qu’il développe et les réponsesqu’il apporte à la viol<strong>en</strong>ce des Egliseset de l’État qui bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t manœuvr<strong>en</strong>tmain dans la main. Tolstoï est croyantcertes, mais il ne se reconnaît pas dans lesdéclarations et appels quand il s’agit deservir les puissants, de partir à la guerrepour quelque raison que ce soit. Il prône<strong>en</strong> effet une non-résistance au mal par laviol<strong>en</strong>ce c’est-à-dire que la réaction de toutun chacun doit être de refuser de part<strong>ici</strong>peret de dénoncer toute instrum<strong>en</strong>talisationdes croyances. Il n’est ni anarchiste nicommuniste… pour lui la révolution ne peutse faire qu’individuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> rejetant lesordres des puissants et <strong>en</strong> proclamant saliberté de ne pas subir, de refuser de servir.Tolstoï dénonce <strong>ici</strong> une manipulation, et demanière claire, concise et argum<strong>en</strong>tée, destextes "sacrés" à des buts de soumission dupeuple. JP.Les sols du mondepourront-ils nourrir neufmilliards d'humains ?Yves Coquet et Alain RuellanEd. Le Pommier / Les petitespommes de savoir2010 - 64 p.Après des explications sur laformation des sols et les différ<strong>en</strong>tssols que l'on trouve dansle monde, les auteurs nous montr<strong>en</strong>tce qui <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> jeu pour yfaire pousser des végétaux :l'<strong>en</strong>soleillem<strong>en</strong>t, la disponibilité<strong>en</strong> eau, mais aussi d'autres facteurscomme la richesse <strong>en</strong> azote (que l'on peutaméliorer par la culture de légumineuses),les risques d'érosion par l'eau et par lev<strong>en</strong>t, la place de la matière organique…En s'appuyant sur les meilleurs résultats et<strong>en</strong> extrapolant à l'<strong>en</strong>semble de la planète,les auteurs avanc<strong>en</strong>t que l'on pourraitnourrir… dix fois plus de monde ! Ce sontd'autres facteurs qui expliqu<strong>en</strong>t qu'un milliardde personnes souffr<strong>en</strong>t de la faim :l'inégalité des niveaux de production, lesd<strong>en</strong>sités de population, et surtout les problèmesde réseaux économiques et politiques.Les auteurs propos<strong>en</strong>t d'aller versune "agriculture de précision", c'est-à-direune agriculture qui bénéf<strong>ici</strong>e des savoirslocaux, qui cultiv<strong>en</strong>t les espèces locales etqui y intègre les connaissances sci<strong>en</strong>tifiques.Des rappels fondam<strong>en</strong>taux même sila question politique reste <strong>en</strong>tière. MB.Indignez-vous !Stéphane HesselEd. Indigène2010 – 29d - 3 €Précieuse, l'indignation toujours intactede cet homme radieux de 93 ans, résistant,échappé d'un camp de la mort, corédacteurde la Déclaration universelle desdroits de l'homme, anci<strong>en</strong> ambassadeurde France. Toujours lucide, il reste actif<strong>en</strong> souti<strong>en</strong> aux combats pour les droitsaujourd'hui. Alors que "la finn'est pas bi<strong>en</strong> loin", et pr<strong>en</strong>antappui sur l'héritage du Conseilnational de la Résistance ilnous livre quelques éclats deréflexions. Un adversaire principal: l'indiffér<strong>en</strong>ce. Et deux défisc<strong>en</strong>traux aujourd'hui : l'écartgrandissant <strong>en</strong>tre riches etmiséreux, et les droits humainset l'état de la planète. Hesselnous livre aussi son indignationconcernant la situation <strong>en</strong> Palestine, ettermine son plaidoyer avec un chapitresur "la non-viol<strong>en</strong>ce, le chemin que nousdevons appr<strong>en</strong>dre à suivre". Un cailloud'espoir dans la chaussure d'une sociétéqui marche à reculons. GG.15 ans, clandestineLoriane K.Ed. J’ai lu2010 - 286 p. - 6,70 €Un témoignage dans le quotidi<strong>en</strong> d’unefamille angolaise de sans-papiers quidevra att<strong>en</strong>dre sept ans avant de se voirrégulariser. Et ce après maintes complicationsadministratives, peurdu quotidi<strong>en</strong> et sil<strong>en</strong>ce quantà leurs conditions de vie. Sanscompter les frustrations d<strong>en</strong>e pouvoir vivre comme leur<strong>en</strong>tourage, collègues de travailet ami-es d’école.Quelques fois nous pouvons ress<strong>en</strong>tirdes similitudes avec Lejournal d’Anne Franck, quant àla peur au v<strong>en</strong>tre qui vous rongeà tout instant, au moindre bruitdans la cage d’escalier, au moindre pol<strong>ici</strong>eraperçu dans la rue. La peur de retournerdans un pays inconnu.Un livre d’une humanité poignante quinous fait compr<strong>en</strong>dre nos privilègesd’Occid<strong>en</strong>taux et nous pousse à rejoindreRESF. JP.SuperphénixDéconstruction d'un mytheChristine BergéEd. La découverte2010 - 148 p. - 13 €Le programme nucléaire prévoyait laconstruction d'une quarantaine de surgénérateurs.Cela aurait permis de multiplier,<strong>en</strong> théorie, par c<strong>en</strong>t la production électriqued'origine nucléaire. Malheureusem<strong>en</strong>t,la mise au point des surgénérateursn'a pas été couronnée desuccès. Après deux petits réacteursexpérim<strong>en</strong>taux (Rapsodieet Phénix), la France se lance, <strong>en</strong>1975, dans un prototype industriel: Superphénix, construitau bord du Rhône <strong>en</strong>tre Lyon etG<strong>en</strong>ève. Celui-ci va multiplier lespannes, <strong>en</strong>gloutissant des sommesgigantesques et provoquantune opposition de plus <strong>en</strong> plus forte. Il estfinalem<strong>en</strong>t arrêté <strong>en</strong> 1997. Depuis cettedate, EDF essaie de le "déconstruire", cequi ne va pas sans mal. L'auteure qui seprés<strong>en</strong>te comme anthropologue se perddans la communication d'EDF. Son objetd'étude serait la déconstruction du mytheque cela représ<strong>en</strong>tait. C'est assez peu visible,les témoignages de personnes sur lesite étant succincts, quant aux voisins, auxopposants… ils sont pratiquem<strong>en</strong>t abs<strong>en</strong>ts.Le résultat est peu probant. MBMon combat contreles empoisonneursAndré AschieriEd. La découverte.2010 - 260 p. - 18 €Voilà le livre d’un véritable écologistesoucieux du bi<strong>en</strong> public.André Aschieri, le maire deMouans-Sartoux raconte sonexpéri<strong>en</strong>ce au sein de l’Afsset,Ag<strong>en</strong>ce française de sécuritésanitaire de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t etdu travail. Soucieux autant desanté que du bi<strong>en</strong> public : sa ville dans leVar est <strong>en</strong> régie mun<strong>ici</strong>pale pour l’eau etfait figure d’exemple <strong>en</strong> matière d’écologiepratique. Elle a même une régie mun<strong>ici</strong>paleagricole. Et André Aschieri avait réussi <strong>en</strong>2005 à rouvrir la ligne ferroviaire Cannes-Grasse.Veilleur des questions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales, ilmet <strong>en</strong> garde contre les nanotechnologies etrappelle le succès industriel de l’amiante <strong>en</strong>son temps. Aschieri n’a pas oublié le miragede la grippe H1N1 et les contradictions dela risible Roselyne Bachelot. Trou de lasécu, demandez à Rosy ? L’auteur rappelleque Brice Hortefeux voulait organiser desc<strong>en</strong>tres pour administrer des vaccins à lachaîne au rythme d’une injection toutes lesdeux minutes. CG.Pour une nouvellearchitecture vernaculaireLearning from vernacularPierre FreyEd. Actes sud2010 - 180 p. - 36 €Les écoles d'architecture, lespublications, les expositionssont dominées par l'architectureindustrielle internationale.L'auteur a, lui, fait le choix d'étudierles pratiques vernaculaires,c'est-à-dire locales et le plus possible <strong>en</strong>S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 43


Nous avonségalem<strong>en</strong>t reçu...n Mouvem<strong>en</strong>ts, n°63, juillet-septembre 2010,éd. La Découverte, 170 p. 15 €. Une quinzaine decontributions autour de la question climatique,du rôle des forums sociaux, du rôle d'Attac, lesvilles <strong>en</strong> transition, etc.n Tom sauve la nature, Stéphan Val<strong>en</strong>tin et Laur<strong>en</strong>tHoussin, Jouv<strong>en</strong>ce jeunesse, 5,90 €. Diff<strong>ici</strong>le de faireplus moralisateur, réactionnaire et caricaturalque cette petite BD qui incite à des gestes écologiquesindividuels pour sauver le monde. Au passage,une incitation à la délation. Navrant.n Egypte. Histoire, société, culture, JosephConfavreux. Alexandra Romano, éd. La découverte /Poche.2010 - 9 €. Ce livre dresse un portrait socialdu pays. Quelle est la réalité de la paysannerie,du peuplem<strong>en</strong>t du Sinaï, comm<strong>en</strong>t les femmesport<strong>en</strong>t-elles le voile et comm<strong>en</strong>t fait-on l’amourau Caire ? Une autre façon de voyager.n Désobéir pour le service public, Les Désobéissants,éd. Le passager clandestin, 2010, 62 p., 5 €.Alors que de passionnantes résistances se fontjour dans les services publics, un collectif d'activistesextérieurs à ceux-ci expose de multiplesmanières de résister. S'ils lanc<strong>en</strong>t de bonnespistes (gratuité pour rallier l'opinion publique,grève tournante — illégale mais détournable —pour partager le poids de la grève…), cela a uncôté généraliste fourre-tout, et le ton et le discourssont parfois dérangeants.n Haidar El Ali, itinéraire d'un écologiste auSénégal, Bernadette Gilbertas, éd. terre vivante,2010, 270 p. 20 €. Fils de commerçant libanais,Haidar El Ali se passionne pour la plongéesous-marine. Il découvre <strong>en</strong> mer les problèmesde surpêche et des déchets. Il réalise desdocum<strong>en</strong>taires et les projette un peu partoutavec un camion-cinéma. Il mène campagnepour déf<strong>en</strong>dre les lamantins sur le fleuve Sénégal,crée des sociétés de microcrédits pour lesfemmes, mais surtout mène un travail de fondpour reconstituer la mangrove <strong>en</strong> replantantdes millions d'arbres… avec le financem<strong>en</strong>t demultinationales.n Gr<strong>en</strong>elle de l'<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, la supercherieécologique, Jean-Christophe Mathias, éd. Sang de laTerre, 2010, 156 p. 13 €. Que le Gr<strong>en</strong>elle soit uneescroquerie médiatique, plus personne n'<strong>en</strong>doute. Il y a bi<strong>en</strong> sûr quelques analyses intéressantes,mais l'auteur, doté d'un ego démesuré,se place régulièrem<strong>en</strong>t au c<strong>en</strong>tre des débats !Inintéressant.n La sci<strong>en</strong>ce infuse, c/o Jean Bourguignon, 103,rue Vand<strong>en</strong>schriek, 1090 Bruxelles, www.jbgg.be. Sila seule page m<strong>en</strong>suelle de BiomiamMiam nevous suffit pas, l'auteur publie son propre "écolozineau bord de la crise de nerfs", v<strong>en</strong>du à prixlibre. Dans le n° paru <strong>en</strong> décembre, une longueexplication de la crise "nationaliste" que traversela Belgique aujourd'hui, mais aussi dessujets plus légers.n Pourquoi le Daubé est-il daubé ? Histoirecritique du Dauphiné libéré, Le Postillon, éd. LeMonde à l'<strong>en</strong>vers, 15, rue Georges-Jacquet, 38000Gr<strong>en</strong>oble, 2010, 80 p. 5 €. Le Dauphiné Libéré estné de la Résistance autour de Gr<strong>en</strong>oble, maisaujourd'hui, il n'<strong>en</strong> reste plus qu'une large diffusiondes idées dominantes, <strong>en</strong> situation dequasi-monopole. Un rappel historique de celuiqui se voit aujourd'hui surnommé Le Daubé.n 15 ateliers pour une culture de paix, Odetteet Michel Neumayer, éd. La Chronique sociale (Lyon),2010, 240 p., 17,50 €. Comm<strong>en</strong>t faire pr<strong>en</strong>dreconsci<strong>en</strong>ce du pot<strong>en</strong>tiel de la non-viol<strong>en</strong>ce ?Les auteurs, <strong>en</strong>seignants <strong>en</strong> éducation nouvelleet formateurs pour adultes, propos<strong>en</strong>t <strong>ici</strong>des ateliers pour faire des animations plus oumoins longues sur le sujet et selon le contexte.livresdehors du système marchand, faisant longuem<strong>en</strong>tréfér<strong>en</strong>ce aux réflexions d'IvanIllich. Face aux milliards de mal-logés, ilprône donc une démarche qui s'appuie surl'autoconstruction, les matériaux locaux,la modestie… Il dénonce avec justessele design, nom commercial du beau et ledéveloppem<strong>en</strong>t durable, nom commercialde l'écologie. Le livre propose un tourd'horizon de techniques <strong>en</strong>core utiliséesun peu partout dans le monde, avec deremarquables maquettes : tout un panelde possibilités pour éviter le béton desmultinationales. On regrettera seulem<strong>en</strong>tson usage abusif de l'anglais, langage desmêmes multinationales. MB.Passer les bornesRodolphe ChristinEd. Yago2010 - 166 p. - 15 €Après son Manuel de l’antitourisme,Rodolphe Christinnous prés<strong>en</strong>te <strong>ici</strong> ses réflexionsquant à la distinction <strong>en</strong>tretouriste et voyageur, car "Levoyageur désire le divers aulieu du divertissem<strong>en</strong>t, tandisque le touriste, dans la plupartdes cas, cherche le contraire".Etre voyageur c’est se mettre<strong>en</strong> péril même s’il n’y a plus deterritoires à découvrir.Derrière notre besoin d’exotisme, se cache<strong>en</strong> fait le besoin de sortir du quotidi<strong>en</strong>.Ceci peut tout aussi bi<strong>en</strong> se voir réaliserune fois franchies les portes du logem<strong>en</strong>t,une fois établi que "voyager c’est <strong>en</strong>trerdans un rapport singulier avec le monde"car "l’ordinaire n’est qu’une appar<strong>en</strong>ce :il est extraordinaire". Et c’est le travaildes s<strong>en</strong>s qui procurera ce que ne pourrontjamais proposer les images des télévisionset revues.À pr<strong>en</strong>dre connaissance avant tout"voyage". Et appr<strong>en</strong>dre à se méfier de laliberté que nous procur<strong>en</strong>t ces espaces oùnous sommes sans surveillance sociale etoù l’on se croit tout permis, caché derrièrele masque de l’inconnu, du touriste. JP.Pour une terre communeAndré ChassaigneEd. Arcane 172010 - 210 p. - 19 €André Chassaigne, élu communiste rural,s’est fait connaître par son am<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>topposé aux OGM. Dans cetessai, il essaie de rattraper letemps perdu par le productivismede son parti. Et à bi<strong>en</strong>lire l’ouvrage c’est peine perdue.Certes il est passé d’admirateurdes sci<strong>en</strong>ces génétiquesà opposant aux OGM <strong>en</strong> pleinchamp, mais sans ri<strong>en</strong> abdiquerdevant le danger du nucléaire,ni d’un certain nombre dechimères sci<strong>en</strong>tistes. Tout danssa démarche est à demi-pas, comme si saposture résidait dans un cons<strong>en</strong>sus possible<strong>en</strong>tre un capitalisme qu’il abhorreet des citoy<strong>en</strong>s soucieux de leur précairevie. André Chassaigne raconte souv<strong>en</strong>tde manière trucul<strong>en</strong>te sa naïveté devantles nouveaux problèmes écologiques. Dessolutions, l’élu auvergnat n’<strong>en</strong> manquepas, sout<strong>en</strong>ant les Amaps, les marchésde producteurs ou le bio, mais dans unegrande planification ! On ne change pasun kolkozi<strong>en</strong> même auvergnat, du jour aul<strong>en</strong>demain. CG.Duro compañer@s !Oaxaca 2006Récits d'une insurrection mexicainePauline Ros<strong>en</strong>-CrosEd. Tahin-Party2010 - 362 p. - 7 €Pauline Ros<strong>en</strong>-Cros s'est livréeà un exercice des plus diff<strong>ici</strong>les...mettre <strong>en</strong> perspective un<strong>en</strong>semble de docum<strong>en</strong>ts trèsvariés et principalem<strong>en</strong>t desource mexicaine afin de restituerdans leur contexte les événem<strong>en</strong>tspolitiques de ce qu'onallait appeler la Commune deOaxaca. Elle y arrive avec brio ! Coupuresde presse, interview, notes de voyages etextraits d'ouvrages (littéraires commeaudio-visuels) s'<strong>en</strong>tremêl<strong>en</strong>t pour nousreplonger dans cette formidable révoltepopulaire avec ses espoirs, ses doutes etses contradictions. Qu'on <strong>en</strong> juge par larichesse des sujets abordés : l'autogestion,la place des "jeunes", la part<strong>ici</strong>pationindigène, le rôle des médias, la vie autourdes barricades, l'insurrection féminine et<strong>en</strong> filigrane, la place des appuis internationaux(prés<strong>en</strong>ts ou non) au Mexique àce mom<strong>en</strong>t là. Les illustrations (photos,gravures, pochoirs) sont pertin<strong>en</strong>tes et lesdocum<strong>en</strong>ts annexes complèt<strong>en</strong>t efficacem<strong>en</strong>tla lecture. Le tout dans une fluiditéqui met ce livre d'histoire populaire à laportée de tou(te)s pour un prix modique.Une réussite ! PM.RomansSylvanersA la forêt nous sommes liésJ<strong>en</strong>nifer DarlympleEd. Patte d'Ourse2010 - 256 p. - 14 €Comme beaucoup d'adolesc<strong>en</strong>ts,la jeune Zoya se s<strong>en</strong>t mal dansl'univers froid de Kadrapolis.Cherchant à la protéger, safamille se trouve plongée dans l'inconnu,au coeur d'une forêt <strong>en</strong>neigée où habit<strong>en</strong>tles An-Bharu. Intimem<strong>en</strong>t liés aux arbresqui les abrit<strong>en</strong>t, ils ont développé une façonde voir et de vivre différ<strong>en</strong>te que tout ceque Zoya a jamais connu. Bi<strong>en</strong> déterminés44 S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011


l e l i v r e d u m o i sDes fraises <strong>en</strong> hiverà protéger leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, ils vontprogressivem<strong>en</strong>t l'accueillir...Sylvaners, c’est bi<strong>en</strong> sûr une histoired'amour portée par une langue trèsvivante. Et J<strong>en</strong>nifer Darlymple sait de quoielle parle, elle qui vit pleinem<strong>en</strong>t l'écologieau quotidi<strong>en</strong> et a publié une soixantained'histoires pour <strong>en</strong>fants... Des arbresmeur<strong>en</strong>t, d’autres sont replantés : c’estl’<strong>en</strong>jeu du livre mais c'est bi<strong>en</strong> plus quecela. Sylvaners, c’est l'appr<strong>en</strong>tissage dela coopération et pour finir, l'espoir d'uneréconciliation. EC.JeunesseLa princesse Rose-PralineGaël Aymon et Juli<strong>en</strong> CastaniéEd. Tal<strong>en</strong>ts Hauts2010 - 26 p. - 11,50 €À travers un style graphique simple maisdynamique, les auteurs nouscont<strong>en</strong>t l’histoire d’une princesse<strong>en</strong>fermée dans une tourpar la reine, sa mère, jalousede sa beauté. Tout au fil del’histoire nous croisons descontes qui font partie de notreClaude-Marie VadrotEd. Delachaux et Nieslé2010 - 174 p. - 19 €La mondialisation, c'est surtoutaller exploiter les plus pauvrespour payer moins chernos produits. Et dans le domainede l'alim<strong>en</strong>tation, c'est maint<strong>en</strong>antchose courante : deux millions detonnes de légumes sont importés<strong>en</strong> France chaque année… soit lamoitié de notre consommation !Hors-Europe, nous importons principalem<strong>en</strong>tdu Maroc, d'Israël, duK<strong>en</strong>ya, d'Arg<strong>en</strong>tine… Tout cela estminutieusem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>sé par les groupesagro-alim<strong>en</strong>taires pour optimiserles profits, avec comme conséqu<strong>en</strong>ce qu'<strong>ici</strong> la moitié de nospaysans vit avec un salaire de misère. Et comme le monde devi<strong>en</strong>tfou, de plus <strong>en</strong> plus de nourriture arrive par avion : 10 % des produitsv<strong>en</strong>dus au marché de gros de Rungis, <strong>en</strong> région parisi<strong>en</strong>ne arriv<strong>en</strong>tdéjà via l'aéroport d'Orly. Cet aéroport est <strong>en</strong> train d'agrandirses hangars frigorifiques pour suivre la demande. Moy<strong>en</strong>nant quoi,le consommateur est cont<strong>en</strong>t : il peut manger n'importe quel fruitet légume <strong>en</strong> toute saison. L'auteur qui a essayé d'interv<strong>en</strong>ir auprèsd'acheteurs sur les marchés n'a recueilli la plupart du temps qu'unétonnem<strong>en</strong>t. Il y a du travail à faire si l'on veut faire compr<strong>en</strong>drel'importance de manger de saison, localem<strong>en</strong>t. Cet excell<strong>en</strong>t livre,écrit sous forme d'<strong>en</strong>quête, devrait y contribuer. Il regorge de chiffreseffroyables. MB.culture, mais revus et corrigés pour donnervie à une jeune fille libre qui refuseles princes et préfère vivre sa vie. La finest des plus originale, loin du "ils vécur<strong>en</strong>theureux et eur<strong>en</strong>t beaucoup d’<strong>en</strong>fants".Un ouvrage plaisant qui, soyez-<strong>en</strong> sûr,fera sourire les adultes et découvrir aux<strong>en</strong>fants une facette autre des personnagescélèbres qui parcour<strong>en</strong>t ce conte. JP.MusiqueÀ ma zoneClaudine LebègueEd. La Passe du V<strong>en</strong>t2010 - 13 titres, 40 mn + 152p. – 15 €Claudine Lebègue est uneartiste à part <strong>en</strong>tière. Elle nese cont<strong>en</strong>te pas de nous livrerun CD de chansons de trèsbonne facture, elle le prés<strong>en</strong>teà l’intérieur d’un livre qui n’estri<strong>en</strong> d’autre que sa biographie, traitéeavec humour et gravité.Claudine, née <strong>en</strong> 1956, fait partie de lapremière génération à avoir habité <strong>en</strong>HLM et ce sont <strong>en</strong>tre autres des années delivres"vie collective" avec des habitants arrivantde divers horizons culturels et sociaux.Son livre-cd est un témoignage de la vie descités, trop souv<strong>en</strong>t décriées et dénoncéesalors que ce fut comme un grand village…avant que tout se dégrade, les bâtim<strong>en</strong>tscomme les relations humaines. C’est aussiune biographie d’une fille des cités, d’unetiti parisi<strong>en</strong>ne, d’une personne s<strong>en</strong>siblehumaine et chaleureuse.Claudine nous livre <strong>ici</strong> 13 titres de grandechanson française, avec des acc<strong>en</strong>ts breli<strong>en</strong>smais aussi plus contemporains à traversdiverses influ<strong>en</strong>ces quant aux accompagnem<strong>en</strong>tsmusicaux.Pour compléter ce travail, Claudine proposeun spectacle de très bonne qualité oùil n’est pas uniquem<strong>en</strong>t question de reproduireles chansons mais aussi de les mettre<strong>en</strong> scène.À lire, à écouter et à applaudir si vous avezl’occasion d’assister à un de ses spectacles.JP.FilmRemue-ménage dansla sous-traitanceIvora Cusack, Olivier Azam, Boris Perrin360° et même plus(www.360etmemeplus.org)2008 - 70 mn"Une chambre toutes les dix-sept minutes" :voilà un rythme de sportif olympi<strong>en</strong> quiconvi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> aux employées de la sociétéArcade. Ces femmes de chambretoutes d’origine africainesont <strong>en</strong> mesure d’accomplirchaque jour cet exploit et cedurant des périodes de 15 jourssi nécessaire. La femme africain<strong>en</strong>e coûtant que 1,63 € parchambre, à ce prix-là, on n'a pasde raison de faire son lit !Ce film raconte les années delutte de 35 femmes de ménage<strong>en</strong> grève à partir de janvier 2002 dans larégion parisi<strong>en</strong>ne contre leur employeur,Arcade, sous-traitant du groupe Accor.Durant une année, et fortes d’un comité desouti<strong>en</strong> indéfectible, elles investiss<strong>en</strong>t deshôtels du groupe pour y dénoncer la politiquesalariale et les conditions de travail.Vivant d’une popote qu’elles v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t durantles manifestations, elles ne flanch<strong>en</strong>t pas,<strong>en</strong>traînées par Faty, la plus combative d’<strong>en</strong>treelles.Les filles parl<strong>en</strong>t de guerre dans ce conflitqu’elles gagneront haut la main. Faty dev<strong>en</strong>ueindésirable au sein du groupe partiraavec une indemnité après <strong>en</strong>core un an deconflit. On ressort de ce film séduit par lavictoire. CG.S!l<strong>en</strong>ce n°387 février 2011 45


Groupes locauxVous êtes nombreux/ses à nous demandercomm<strong>en</strong>t nous aider à distance.Vous pouvez déjà lancer un appel dans la revue pour mettre <strong>en</strong> place ungroupe local. Celui-ci peut <strong>en</strong>suite développer de multiples activités : prés<strong>en</strong>ter larevue dans différ<strong>en</strong>tes manifestations, festivals, fêtes, sous forme de stands oude v<strong>en</strong>tes à la criée ; organiser des débats autour des thèmes de la revue (év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> invitant les auteur-e-s) ; trouver des points de v<strong>en</strong>te, de nouveauxabonné-e-s ; développer des activités selon les <strong>en</strong>vies de chacun-e…Groupes locaux existants :> Indre-et-Loire. Zazu Ferrandon,zazu@neuf.fr.> Est-Puy-de-Dôme. Jean-MarcPineau, Marette, 63290 Paslières,pineau.jeanmarc@wanadoo.fr.> Paris. Mireille Oria, 52 bis, boulevardRichard-L<strong>en</strong>oir, 75011 Paris,tél. : 01 43 57 20 83.> Drôme. Patr<strong>ici</strong>a et Michel Aubart,obarm@laposte.net,tél. : 06 84 51 26 30.> Bretagne. Alexis Robert, La Guette<strong>en</strong> Beauvais, 35380 Paimpont,tél. : 02 99 07 87 83.> Besançon. Martine Lionnet La Croixde Pierre, 70130 La Vernotte, tél. :03 84 78 01 19 (pas de rappel pourles téléphones portables).> Ariège et sud Haute-Garonne.Jean-Claude, tél. : 05 61 04 92 67,jeanclaude.geoffroy@orange.fr.> Val-de-Marne. groupesil<strong>en</strong>ce94@voila.fr et/ou 06 24 79 81 30.> Seine-et-Marne. Frank Rolland,ecologiedurable@yahoo.fr,tél. : 06 85 27 16 10.Numéros réc<strong>en</strong>tsLes numéros <strong>en</strong>core disponibles <strong>en</strong> versionpapier sont indiqués page suivante. Lorsqueles numéros sont épuisés, nous les proposons progressivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> téléchargem<strong>en</strong>t gratuitsur notre site internet (www.revuesil<strong>en</strong>ce.net). Sur ce site vous trouverez égalem<strong>en</strong>t lessommaires détaillés de chaque numéro, ainsi qu’une prévisualisation des quatres premièrespages. Mais égalem<strong>en</strong>t nos points de v<strong>en</strong>te, un bulletin d’abonnem<strong>en</strong>t, les index… Ainsi qu’unformulaire courriel pour que vous puissiez nous <strong>en</strong>voyer des informations par ce biais. Ce siteest <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t animé par des bénévoles.386383385382384381Dev<strong>en</strong>ez Réd'acteuret gagnez votre abonnem<strong>en</strong>t gratuit !S!l<strong>en</strong>ce aimerait se faire davantagel'écho des alternatives existantes.Nous n'avons cep<strong>en</strong>dant ni les moy<strong>en</strong>s ni le temps pour courir les routes et lesgares toute l'année. Le meilleur moy<strong>en</strong> de parler des alternatives autour de chezvous… c'est vous. Au minimum, vous pouvez nous <strong>en</strong>voyer des docum<strong>en</strong>ts sur lesinitiatives de votre connaissance. Au maximum, vous dev<strong>en</strong>ez journaliste et vousnous proposez un article clé <strong>en</strong> main, avec quelques photos.Pour dev<strong>en</strong>ir vous-même réd'acteur, une explication vous est donnée sur notresite internet www.revuesil<strong>en</strong>ce.net à la rubrique Part<strong>ici</strong>per / Ecrire dans la revue.Si votre reportage est ret<strong>en</strong>u et publié, vous bénéfi ciez d'un abonnem<strong>en</strong>t d'un angratuit.380378377Sil<strong>en</strong>ce9, rue Dum<strong>en</strong>ge, 69317 Lyon Cedex 04Tél. : 04 78 39 55 33www.revuesil<strong>en</strong>ce.net376375374Abonnem<strong>en</strong>ts : Claire Gr<strong>en</strong>et : mardi et jeudi : 10h-12h/14h-17hDépositaires, stands et gestion :Béatrice Blondeau : mardi et jeudi : 10h-12h/14h-17hRédaction : Guillaume Gamblin et Michel Bernard :lundi et mercredi : 10h-12h / 14h-17hVirem<strong>en</strong>ts bancaires : CCP 550 39 Y LYON(IBAN : FR92 2004 1010 0700 5503 9Y03 840 - Code BIC : PSSTFRPPLYO)Pour la Belgique : règlem<strong>en</strong>t à Brabant-Ecologie, 33 route de R<strong>en</strong>ipont -B - 1380 Ohain, Tél. : 00 32 2 633 10 48 - CCP OOO-15-19-365-54Pour la Suisse : règlem<strong>en</strong>t à Contratom, CP 65 - CH 1211 G<strong>en</strong>ève 8 -Tél. : (41) 22 740 46 12 - CCP 17-497696-4373372371Editeur : Association S!l<strong>en</strong>ce - N° de commission paritaire : 0910 G 87026 - N° ISSN : 0756-2640 - Datede parution : 1 er trimestre 2011 - Tirage : 5550 ex. - Administrateurs : Alain Arnaud, Olivier Bidaut, DelphineBoutonnet, Dami<strong>en</strong> Bouveret, Myriam Cognard-Dechavanne, Emili<strong>en</strong>ne Grossemy, Jean-Marc Luquet, PascalMartin, Marie-Pierre Najman, Emmanuel Tissier - Directeur de publication : Jean-Pierre Lepri - Comité derédaction : Michel Bernard, Béatrice Blondeau, Guillaume Gamblin, Emili<strong>en</strong>ne Grossemy, Jean-Pierre Lepri,Marie-Pierre Najman - Pilotes de rubriques : Patrice Bouveret, Christian David, Sophie Dodelin, Esteban, AnneGirard, Natacha Gondran, Daniel Juli<strong>en</strong>, Steph<strong>en</strong> Kerckhove, Annie Le Fur, Eveline Mana, Baptiste Mylondo,Fabrice Nicolino, Jocelyn Peyret, Xavier Sérédine, Francis Vergier - Maquette : Dami<strong>en</strong> Bouveret 06 03 5054 93 - Dessins : Jean Baptiste Blondeau, Coco, Dessinacteurs, JBGG, Lasserpe - Correcteurs : BernadetteBidaut, Emmanuelle Pingault, Sylvie Michel, Raymond Vignal, Françoise Weité - Photographes : Dawvon, ElsAlocs, Easy, Gibffe, The Giant Vermin, Gnackgnackgnack, Warrein Holgado, Hans Kosina, M fo Matthijs, DaquellaManera, Serge Perrin, D<strong>en</strong>ys Piningre, Piterart, RaeA, Roger Sanderson, Siem<strong>en</strong>s, Wili-Hybrid, Witer - Et pource n° : Jean Audin, Pierre Besse, B<strong>en</strong>jamin Berne, Didier Bourrut-Lacouture, Eva Cantav<strong>en</strong>era, Jean-PierreCattelain, Adam Chesterman, Dominique Lalanne, Agnès Sinaï - Couverture : The Giant Vermin - Internet :Olivier Bidaut, Dami<strong>en</strong> Bouveret, Xavier Sérédine - Archives : Mimmo Pucciarelli.Les textes sont sous la responsabilité de leurs auteurs. 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Je m’abonne àFrance métropolitaine Découverte1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 20 F Particulier 1 an 46 F Institution 1 an 60 F Souti<strong>en</strong> 1 an 60 F et + Petit futé 2 ans 74 F Groupés par 3 ex* 1 an 115 F Groupés par 5 ex* 1 an 173 F Petit budget 1 an 32 F* à la même adresseSuisse Découverte1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 45 FS Particulier 1 an 85 FSAutres pays et Dom-tom Découverte1 er abonnem<strong>en</strong>t 6 n° 27 F Particulier 1 an 55 F Institution 1 an 68 F Souti<strong>en</strong> 1 an 60 F et + Petit futé 2 ans 85 F Petit budget 1 an 39 FNuméros disponibles 360 Autoproduire pour se reconstruire 361 Les nouvelles formes du colonialisme 362 Les jardins partagés 363 Téléphone (insup)portable ! 365 Villes vers la sobriété 366 Alim<strong>en</strong>tation et empreinte écologique 368 A la recherche de l’écologie radicale 369 Avions, il est temps d’atterrir ! 371 Valse des paniers autour des AMAP 372 Démarches part<strong>ici</strong>patives d’habitat 373 Le cons<strong>en</strong>sus, source d’émancipation ? 374 Le corps, champ de bataille 376 Les murs, médias alternatifs 377 Élues et G<strong>en</strong>re 378 Appr<strong>en</strong>dre sans école 380 Les frontières de la non-viol<strong>en</strong>ce 382 L'éducation l<strong>en</strong>te 383 Vivre <strong>en</strong> colocation 384 Sortir de la bio industrielle : une urg<strong>en</strong>ce sociale ! 385 Du pic de pétrole à la résili<strong>en</strong>ce localeNuméros régionaux 325 Nord-Pas-de-Calais 331 Ariège et Hautes-Pyrénées 337 Paris 348 C<strong>en</strong>tre 353 Haute-Garonne et Gers 359 Seine Saint-D<strong>en</strong>is 364 Savoies 370 Nièvre et Saône-et-Loire 375 Gard et Lozère 381 Essonne et Val-de-Marne 386 V<strong>en</strong>dée et Maine-et-LoireCochez le(s) numéro(s) désiré(s). Faites le total (4,60 € l'exemplaire).Ajoutez les frais de port (2 € pour un ex., 3 € pour 2 ex., 4 € pour 3 ex. et plus).Indiquez le total de votre règlem<strong>en</strong>t(anci<strong>en</strong>(s) numéro(s) + abonnem<strong>en</strong>t(s) :Vos coordonnées :Nom :Prénom :Adresse :Me r c i d’é c r i r e e n m a j u s c u l e sVotre abonnem<strong>en</strong>t gratuit ?Si vous trouvez cinq personnes qui s’abonn<strong>en</strong>tà l’essai pour 6 mois (à 20 e) ou <strong>en</strong> leur offrantcet abonnem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> nous r<strong>en</strong>voyant leursadresses et un chèque de 100 e, vous bénéf<strong>ici</strong>ezd’un abonnem<strong>en</strong>t gratuit d’un an.Code Postal : Ville :Si vous désirez recevoir notre s!berlettre m<strong>en</strong>suelle, indiquez-nous votre courriel (lisiblem<strong>en</strong>t) :Optez pour le virem<strong>en</strong>t automatiqueA U T O R I S AT I O NDE PRÉLÈVEMENT 8 F par trimestre(abonnem<strong>en</strong>t petit budget)J’autorise l’établissem<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>eur de mon compte à prélever sur ce dernier,si sa situation le permet, un montant de : 11 F par trimestre(abonnem<strong>en</strong>t normal) …… F par trimestre(abonnem<strong>en</strong>t de souti<strong>en</strong>)Je peux susp<strong>en</strong>dre mon prélèvem<strong>en</strong>t sans aucun frais par simple lettre à la revue Sil<strong>en</strong>ce.Important :indiquez vos coordonnéesci-dessus puis remplissezl’autorisation de prélèvem<strong>en</strong>tci-dessous <strong>en</strong> y joignantobligatoirem<strong>en</strong>t un relevéd’id<strong>en</strong>tité bancaire (RIB) oupostal (RIP).ÉTABLISSEMENT TENEUR DE MON COMPTE À DÉBITERNom de mon ag<strong>en</strong>ce bancaire ou CCP :Me r c i d’é c r i r e e n m a j u s c u l e sNOM ET ADRESSEDU CRÉANCIER :Sil<strong>en</strong>ce9, rue Dum<strong>en</strong>ge69317 LYON Cedex 04N° NATIONALD’ÉMETTEUR :545517Adresse :Date et signature obligatoires :Code Postal : Ville :COMPTE À DÉBITERÉtablissem<strong>en</strong>t Code guichet N° de compte Clé


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