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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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ou les contrôler. Le contrôle pourra être «défensif», le gouvernement tentantde maîtriser toutes les initiatives de la société civile, ou «instrumentalisé», lesautorités essayant de m<strong>et</strong>tre les coopératives au service de leur propre politiqueéconomique. Comme cela a été décrit en détail, la plupart des régimes africainspostérieurs à l’indépendance percevaient avant tout les coopératives comme desinstruments de la bureaucratie <strong>du</strong> gouvernement <strong>et</strong> de l’Etat. Les coopérativesétaient en ce sens soumises à une logique politique. Après le rapport de 1993 dela Banque mondiale qui fit autorité, le secteur coopératif était censé être exposéà la nouvelle orthodoxie <strong>du</strong> secteur privé. <strong>La</strong> question fut alors de savoir si lesgouvernements avaient per<strong>du</strong> le contrôle des coopératives <strong>et</strong> quel eff<strong>et</strong> cela avaiteu sur le secteur. Il convient de remarquer que l’entrée en vigueur des mesuresincitant à un ajustement structurel coïncida avec le passage de régimes autoritairesà d’autres relativement démocratiques dans divers pays africains. Le tableau 2.5fournit un aperçu des relations entre les gouvernements <strong>et</strong> le secteur coopératifdans les pays étudiés. Il indique pour chaque pays la législation propre auxcoopératives, la principale agence gouvernementale en charge des coopératives,le mécanisme d’enregistrement <strong>et</strong> les autres mesures de soutien.Le tableau montre clairement que dans la plupart des pays africains, la relationentre le gouvernement <strong>et</strong> les coopératives fut reconsidérée dans les années1980 <strong>et</strong> 1990: le cadre législatif existant était alors perçu comme obsolète <strong>et</strong>devant être remplacé. Divers pays lancèrent un processus consultatif associantles coopératives pour définir les grandes lignes d’une législation adaptée. Cestentatives ne donnèrent pas les résultats atten<strong>du</strong>s, comme l’a reconnu le rapportd’avancement de la sixième Conférence ministérielle sur les coopératives de l’ACI(1999). Cela s’explique principalement par l’absence de connaissances <strong>et</strong> decapacités au sein <strong>du</strong> secteur coopératif <strong>et</strong> par la tendance des gouvernements às’arroger le processus d’élaboration des lois. Diverses organisations internationalescomme l’OIT, l’ACI <strong>et</strong> certains mouvements coopératifs <strong>du</strong> Nord intervinrent <strong>et</strong>jouèrent un rôle décisif dans la création d’une nouvelle génération de lois pourles coopératives. <strong>La</strong> déclaration de 1995 de l’ACI sur l’identité coopérative <strong>et</strong> laRecommandation 193 de l’OIT pour la promotion des coopératives eurent uneff<strong>et</strong> catalyseur sur la transformation des relations entre les gouvernements <strong>et</strong>le secteur coopératif <strong>et</strong> sur le nouveau cadre législatif concomitant. Le servicedes coopératives de l’OIT aida divers gouvernements à formuler des politiquesde développement coopératif modernes <strong>et</strong> exhaustives. Plusieurs pays africainsadoptèrent explicitement la nouvelle définition <strong>et</strong> les nouveaux principes, parexemple l’Afrique <strong>du</strong> Sud avec sa récente loi (2005) sur les coopératives. Commenotre présentation l’indique clairement, beaucoup de pays africains s’appuienttoujours sur un cadre juridique ancien <strong>et</strong> souvent obsolète ou qui fonctionne mal.LA RENAISSANCE DES COOPÉRATIVES AFRICAINES AU 21E SIÈCLE : LEÇONS DU TERRAIN67

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