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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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cas a amené nos chercheurs à identifier les ingrédients des coopératives viables,que nous détaillons ci-après.Les coopératives sont des associationsLes coopératives qui réussissent sont des associations volontaires intégréeslocalement. Leurs membres ont une identité collective <strong>et</strong> participent à la vieassociative de la coopérative. Ils partagent ces caractéristiques avec d’autrestypes d’organisations de l’économie sociale (Defourny, Develtere <strong>et</strong> Fonteneau,2001). L’homogénéité des intérêts est généralement considérée comme unfacteur crucial pour la dynamique sociale des groupes mais aussi pour leursactivités professionnelles. Les membres s’expriment plus facilement quand ils ontquelque chose en commun <strong>et</strong> partagent les mêmes expériences. Ils travaillerontd’autant plus volontiers avec la coopérative (<strong>et</strong> donc augmenteront leur activité)si les autres coopérateurs font de même. Pour préserver une homogénéitésuffisante des intérêts de leurs membres, les coopératives ont tendance à limiterleurs activités à des secteurs très étroits (Skurnik, 2002). Les fréquents contacts<strong>et</strong> interactions impliquant les membres, les dirigeants <strong>et</strong> les administrateurs sontessentiels pour renforcer la confiance <strong>et</strong> la fidélité. Certaines des coopérativesde notre échantillon investissent beaucoup dans la gestion des relations entremembres <strong>et</strong> apportent à ces derniers c<strong>et</strong>te valeur supplémentaire qui les fidélise.<strong>La</strong> coopérative Menshat Kasseb de Gizeh (Egypte), par exemple, ne se contentepas de transformer <strong>et</strong> de commercialiser les pro<strong>du</strong>its agricoles de ses membres;elle propose aussi des formations, des cours d’économie domestique pourses membres de sexe féminin, des soins de santé <strong>et</strong> une assistance spécifiquepour les p<strong>et</strong>its agriculteurs <strong>et</strong> les plus pauvres (par exemple en subventionnantl’expédition vers les marchés). Pour réussir, une coopérative a besoin de dirigeantsou d’entrepreneurs indépendants compétents en matière d’organisationprofessionnelle <strong>et</strong> d’économie <strong>et</strong> entr<strong>et</strong>enant de bonnes relations avec lesmembres <strong>et</strong> les agents externes. Ces leaders doivent exprimer <strong>et</strong> défendre lesintérêts indivi<strong>du</strong>els <strong>et</strong> collectifs de la communauté qu’ils représentent.<strong>La</strong> plupart des coopératives dynamiques que nous avons étudiées avaient aussiune mission explicite <strong>et</strong> une vision claire <strong>du</strong> rôle de leur organisation, de ses défis<strong>et</strong> de ses stratégies. Elles pouvaient même se développer dans un environnementpeu hospitalier pour les entreprises coopératives indépendantes, comme entémoignent les quelque 400 groupes Mooriben <strong>du</strong> Niger. Sanda Maman Saniconstate que le partage d’une vision commune <strong>et</strong> le sentiment d’appartenanceà une même «famille éten<strong>du</strong>e» sont des facteurs de réussite déterminants.De plus, notre étude montre que les coopératives qui réussissent sont très axées surles résultats <strong>et</strong> font preuve de créativité pour trouver des solutions aux problèmesLA RENAISSANCE DES COOPÉRATIVES AFRICAINES AU 21E SIÈCLE : LEÇONS DU TERRAIN63

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