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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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Le CDI-Bwamanda en République démocratique <strong>du</strong> Congo est unautre exemple de réseau stratégique hautement intégré. Ce Centre dedéveloppement intégral (CDI) créé en 1968 est l’une des seules organisationsde l’économie sociale survivantes <strong>du</strong> pays. C’est aussi l’un des rares agentséconomiques d’une région de quelque 60 000 km2 dans la province <strong>du</strong> Nordde l’Equateur, qui emploie plus de 550 personnes. Ses activités sont axéessur la commercialisation <strong>du</strong> café, <strong>du</strong> soja, <strong>du</strong> maïs <strong>et</strong> <strong>du</strong> riz. Entre 1975<strong>et</strong> 2003, il a ach<strong>et</strong>é pour plus de 38 millions de dollars de café <strong>et</strong> pourplus de 17 millions de dollars d’autres cultures à plus de 100 000 famillesd’agriculteurs. L’essentiel <strong>du</strong> café est ven<strong>du</strong> via le circuit de commerceéquitable Max Havelaar. Les bénéfices sont réinvestis dans la santé,l’infrastructure sociale <strong>et</strong> l’entr<strong>et</strong>ien des routes. Quelque 115 000 personnessont affiliées au CDI Mutual Health Insurance Scheme (mutuelle de santé)(Develtere & Stessens, 2005).Citons également les Groupements Naam, un mouvement d’agriculteursné dans la province <strong>du</strong> Yatenga au Burkina Faso. Inspiré par les formestraditionnelles <strong>et</strong> modernes de coopération, ce mouvement prêche ledéveloppement sans destruction (développer sans abîmer). Il se développerapidement <strong>et</strong> concerne aujourd’hui plus de 1 500 villages dans tout le pays.Il compte plus de 600 000 affiliés organisés au sein de 5 000 groupes locaux.Ses quelque 85 unions sont représentées par la Fédération nationale desGroupements Naam. Chaque groupe participe à des activités de pro<strong>du</strong>ctionalimentaire <strong>et</strong> de commercialisation, des initiatives d’entraide, la formationdes a<strong>du</strong>ltes <strong>et</strong> la lutte contre la sécheresse. Les groupes créent des puits, desbarrages, des potagers, des terres boisées pour les villages <strong>et</strong> des banquescéréalières. Ils sont également à l’origine des Banques traditionnellesd’épargne <strong>et</strong> de crédit (BTEC). En 1976, ils ont fondé un mouvement régionald’agriculteurs impliquant des organisations partenaires de neuf pays ouestafricains, baptisé Six-S en référence à leur objectif commun, «Se Servir de laSaison Sèche en Savane <strong>et</strong> au Sahel».Les principales tendances dans ce domaine complexe sont apparemment d<strong>et</strong>rois ordres. Premièrement, on constate une érosion lente mais irrévocable <strong>du</strong>modèle coopératif unifié dans les pays (essentiellement anglophones) où il avaitété intro<strong>du</strong>it. Dans certains pays comme la Tanzanie ou l’Egypte (Putterman,1995; Aal, 1998), où les coopératives étaient fortement liées à d’autres officesde commercialisation, agences de crédit <strong>et</strong> instituts de formation contrôlés par legouvernement, il a fallu peaufiner les détails institutionnels pendant des annéesavant de pouvoir séparer les coopératives <strong>du</strong> gouvernement. Gibbon (1992: 87),dans son étude de l’agriculture africaine sous ajustement structurel, concluaitLA RENAISSANCE DES COOPÉRATIVES AFRICAINES AU 21E SIÈCLE : LEÇONS DU TERRAIN51

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