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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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domaines choisis par le réseau. Le centre de commande peut aussi faire office desuperviseur avisé des affiliés <strong>du</strong> premier niveau, être en charge de la promotiondes marques ou intro<strong>du</strong>ire des mécanismes d’assurance collective conçus pouraider les membres en difficulté.Nos études par pays laissent supposer que le précédent modèle de structuresfédératives <strong>et</strong> organisations faîtières imposées (que nous pourrions appelerdes «réseaux stratégiques dépendants») est abandonné presque partout. Cesstructures n’ont toutefois pas été remplacées par des réseaux stratégiquesvolontaires <strong>et</strong> autonomes comme on aurait pu s’y attendre, mais le plus souventpar des réseaux consensuels volontaires <strong>et</strong> (relativement) autonomes.Ces études montrent clairement que le modèle de mouvement archétypique(organisation faîtière – fédérations – unions – coopératives primaires) n’existepas dans la pratique. En Egypte <strong>et</strong> au Kenya, pays qui se rapprochent le plus dece modèle, les structures sont souvent tombées en désuétude ou contestées.En Egypte, l’organisation faîtière (General Cooperative Union) <strong>et</strong> les unionsnationales organisées par secteur (agriculture, consommateurs, pêche,pro<strong>du</strong>cteurs <strong>et</strong> habitat) restent affaiblies par l’ingérence de leurs ministèresde tutelle respectifs. Au Kenya, plusieurs coopératives secondaires souffrentd’une gestion calamiteuse qui a notamment entraîné des r<strong>et</strong>ards de paiementdes agriculteurs pour leurs pro<strong>du</strong>its. <strong>La</strong> libéralisation <strong>du</strong> marché au début desannées 1990 a eu des eff<strong>et</strong>s profonds <strong>et</strong> souvent bénéfiques sur la relationqu’entr<strong>et</strong>iennent les coopératives primaires, secondaires, voire tertiaires, <strong>et</strong>même sur la performance des premières. Owango <strong>et</strong> al. (1998), par exemple, ontconstaté que la fin <strong>du</strong> monopole de commercialisation <strong>du</strong> lait en ville des KenyaCooperative Creameries avait considérablement accru le rôle <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> laitcru non réglementé. C<strong>et</strong>te situation a également contribué à une hausse des prix<strong>du</strong> lait payés aux pro<strong>du</strong>cteurs pouvant aller jusqu’à 50 pour cent. <strong>La</strong> fourniturede services vétérinaires <strong>et</strong> d’insémination artificielle par les coopératives depro<strong>du</strong>cteurs de lait a fortement augmenté. Leur pro<strong>du</strong>ction basée sur les besoinsdes clients <strong>et</strong> les facilités de crédit dont elles ont bénéficié leur ont permis deconcurrencer efficacement le secteur privé indépendant. L’organisation faîtière,ayant failli à représenter les unions coopératives auprès <strong>du</strong> gouvernement pourdemander de meilleurs services, ne semblait pas apporter de valeur ajoutée.<strong>La</strong> mauvaise gestion <strong>et</strong> les querelles <strong>et</strong>hniques qui la secouaient contribuèrentencore à la disqualifier.Au Nigéria <strong>et</strong> au Ghana, l’organisation faîtière <strong>et</strong> les coopératives secondaires(pourtant viables sur le plan économique) ont été «prises en otage» <strong>et</strong> investiespar le gouvernement. Au Sénégal <strong>et</strong> au Niger, notre tour d’horizon a révéléune configuration éten<strong>du</strong>e <strong>et</strong> assez inextricable d’unions représentant desLA RENAISSANCE DES COOPÉRATIVES AFRICAINES AU 21E SIÈCLE : LEÇONS DU TERRAIN49

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