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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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attitude éminemment opportuniste <strong>et</strong> passive. Leur contribution financière,en termes de capital social ou de cotisations d’adhésion, était minime, voirenulle. Cela entraîna une sous-capitalisation avec une tendance au financementexterne qui amenait à externaliser la responsabilité plutôt qu’à l’assumer eninterne. Le parrainage politique éroda encore plus l’autonomie <strong>et</strong> la justificationéconomique des coopératives (Holmén, 1990). C<strong>et</strong>te situation, combinée auxcontraintes en matière de profit, se tra<strong>du</strong>isit par des inefficacités, une gabegie<strong>et</strong> des irrégularités à grande échelle.Simultanément, dans les années 1970 <strong>et</strong> 1980, plusieurs évolutions favorisèrentl’émergence d’une autre approche des coopératives. Nous en citerons au moinsquatre qui, selon nous, infléchirent la trajectoire des coopératives en Afrique.Comme en Amérique latine, en Asie <strong>et</strong> dans les Caraïbes, le mouvementsyndical émergent suscita un type différent de COOPEC. Du fait de leurs liensinstitutionnels étroits avec ce mouvement, ces coopératives attirèrent une classeurbaine, é<strong>du</strong>quée <strong>et</strong> salariée pour qui elles représentaient un vecteur d’ascensionsociale. Elles ne se considéraient pas comme un mécanisme de distribution desubventions des bailleurs de fonds ou des gouvernements. Elles prélevaientl’épargne automatiquement sur le salaire mensuel de leurs membres. Cesexpériences profitèrent à de nombreux proj<strong>et</strong>s ruraux d’épargne <strong>et</strong> de crédit, cequ’illustrent parfaitement les Banques populaires <strong>du</strong> Rwanda.Deuxièmement, certains bailleurs de fonds financèrent massivement laformation coopérative, <strong>et</strong> ce de façon différente par rapport aux précédentesexpériences. Ils n’investirent pas seulement dans la formation <strong>du</strong> personnel<strong>du</strong> département des coopératives <strong>et</strong> des responsables des fédérations <strong>et</strong> desorganisations faîtières mais aussi dans celle des responsables des coopératives,des administrateurs, des superviseurs <strong>et</strong> des membres. Le Service consultatif surles matériels d’é<strong>du</strong>cation coopérative (CEMAS) piloté par l’Alliance CoopérativeInternationale (ACI) <strong>et</strong> le Matériel <strong>et</strong> techniques pour la formation en gestiondes coopératives (MATCOM) de l’OIT sont représentatifs de ce type de proj<strong>et</strong>.Ceux-ci <strong>et</strong> d’autres programmes de formation combinaient théorie <strong>et</strong> pratique.L’approche était orientée sur le travail <strong>et</strong> adaptable aux circonstances (OIT, 1988).Troisièmement, une coalition de dirigeants de coopératives locales <strong>et</strong>d’agences de financement essaya dans divers pays d’intro<strong>du</strong>ire un processusde déréglementation <strong>du</strong> secteur coopératif, ce qui donna lieu à des tentativesde réforme législative. Dans la plupart des cas, les discours ne furent pas suivisd’actions concrètes. Tant que les gouvernements continuaient à bénéficier d’unereconnaissance internationale <strong>et</strong> de ressources financières substantielles pour leurrôle central dans le développement coopératif, rien ou presque n’incitait à limiterLE DÉVELOPPEMENT COOPÉRATIF EN AFRIQUE JUSQU’AUX ANNÉES 199021

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