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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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stimuler le développement participatif à partir de la base, même si le stimulusvenait d’en haut» (Dadson, 1988).Les bailleurs de fonds <strong>et</strong> les gouvernements continuèrent donc à privilégierles coopératives en tant qu’instruments <strong>et</strong> relais institutionnels idéaux pourdévelopper la participation <strong>et</strong> distribuer les financements. Une revue des proj<strong>et</strong>ssoutenus par la Banque mondiale réalisée en 1986, par exemple, montraque 50 pour cent de tous les proj<strong>et</strong>s agricoles en Afrique impliquaient desorganisations coopératives (Pohlmeier, 1990). Les bailleurs de fonds bilatérauxtels les pays scandinaves augmentèrent la part des dépenses de développementrural consacrées à la promotion des coopératives. Les membres des coopérativesdevinrent donc des partenaires actifs des proj<strong>et</strong>s de développement mais paspour autant les patrons ni les propriétaires de leurs coopératives. Beaucoupd’éléments attestent <strong>du</strong> maigre bilan des bailleurs concernant le renforcementinstitutionnel des coopératives, <strong>du</strong> fait de leur impatience ou parce qu’ilsn’avaient jamais vraiment considéré les coopératives comme des organisationscommunautaires indépendantes avec leurs propres programme <strong>et</strong> logiquemais plutôt comme des agences chargées de la mise en œuvre de leurs proj<strong>et</strong>s(Banque mondiale, 1986). <strong>La</strong> Banque mondiale conclut, après une étude deplus de 100 proj<strong>et</strong>s, que les coopératives devaient remplir d’autres fonctions ouservir les non-membres, sans pour autant évaluer suffisamment leur capacitéinstitutionnelle à le faire. De plus, les bailleurs entr<strong>et</strong>enaient des relationsindivi<strong>du</strong>alisées avec les coopératives <strong>et</strong> ne voyaient pas la nécessité de renforcerle mouvement dans son ensemble (Braverman, 1991; Develtere, 1994). Lescoopératives restèrent donc des «don-opératives».Très souvent, les coopératives restèrent aussi «gov-opératives». Selon lesconclusions de Braverman <strong>et</strong> al. (1991), la plupart se transformèrent ensimples agents de collecte de pro<strong>du</strong>its agricoles pour le compte des offices decommercialisation publics, en moyens de distribution des facteurs de pro<strong>du</strong>ctionagricole ou en organismes de prêt des ressources mises à disposition par lesgouvernements ou les bailleurs. Elles ne furent guère considérées comme desentreprises privées. A l’instar des structures quasi non gouvernementales, ellesfurent presque toujours soumises aux contrôles de prix de l’administration <strong>et</strong>ne purent donc pas réaliser des profits suffisants. Leurs activités <strong>et</strong> structuresorganisationnelles étaient très réglementées par des lois trop détaillées pour êtrecomprises par le membre moyen, en particulier en l’absence d’effort sérieux deformation.L’énorme attention qu’accordèrent les gouvernements <strong>et</strong> les bailleurs de fondsaux coopératives transforma ces dernières en groupes de pression pour obtenirdes aides ou des subventions. Leurs membres <strong>et</strong> dirigeants développèrent une20 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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