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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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des personnes privées <strong>et</strong> des organisations. Très souvent, l’organisation descoopératives relevait presque exclusivement des gouvernements nationaux.Leur capacité dans ce domaine semblait plus grande dans les pays dotés deprogrammes de développement local comme le développement communautaire<strong>et</strong> l’animation rurale. Les partis politiques entr<strong>et</strong>enaient souvent des relationsd’interdépendance avec les coopératives pour élargir leur influence politique<strong>et</strong> diffuser leur idéologie. <strong>La</strong> population subissait des pressions, de trois typesessentiellement, pour rejoindre les coopératives: 1) coercition directe, 2) créationd’une situation de monopole privant de certains avantages économiques ceuxou celles qui décidaient de rester à l’écart <strong>et</strong> 3) incitations sous forme debénéfices prospectifs (Fals-Borda <strong>et</strong> al., 1976).En termes de performance <strong>et</strong> d’impact des coopératives, l’équipe de l’UNRISDétablit que les activités des coopératives étudiées avaient peu de rapportavec les modèles économiques <strong>et</strong> sociaux dominants. Leur performance serévéla non pertinente dans le contexte plus large <strong>du</strong> changement social <strong>et</strong>économique. Seule une très p<strong>et</strong>ite proportion <strong>du</strong> nombre total d’agriculteursétait touchée par les coopératives, <strong>et</strong> ils étaient encore moins nombreux à endépendre réellement. Alors que les politiques coopératives agricoles tendaientgénéralement vers l’auto-assistance, l’innovation <strong>et</strong> une pro<strong>du</strong>ctivité accrue, laré<strong>du</strong>ction des inégalités sociales <strong>et</strong> économiques <strong>et</strong> le changement structurel,l’étude de l’UNRISD constata que les coopératives contribuaient peu à laréalisation de ces objectifs. Très souvent, ces structures renforçaient les schémasd’exploitation <strong>et</strong> la stratification sociale existants ou intro<strong>du</strong>isaient de nouvellesinégalités. Les pauvres avaient été à peine impliqués par les programmescoopératifs évalués; la position des femmes avait souffert <strong>du</strong> processus dedéveloppement coopératif <strong>et</strong> les moyens de pro<strong>du</strong>ction n’avaient pas vraimentété transférés à la collectivité. Les politiques générales <strong>et</strong> le fonctionnement descoopératives africaines incombaient à des fonctionnaires plutôt qu’aux dirigeantsofficiels des coopératives. C<strong>et</strong> «intermédiaire» jouissait d’avantages personnelsconsidérables. Les chercheurs conclurent aussi à l’absence d’innovation agricole<strong>et</strong> de gains de pro<strong>du</strong>ctivité majeurs. Les coopératives rurales avaient beaucoupde mal à gérer de front les problèmes de pro<strong>du</strong>ctivité <strong>et</strong> d’égalité.Malgré ces nombreux inconvénients, les chercheurs émirent l’opinion que lebilan des coopératives africaines n’était pas entièrement négatif en matièred’encouragement de l’initiative locale <strong>et</strong> de l’autosuffisance. Les coopératives decoton <strong>et</strong> de café, par exemple, avaient au moins intro<strong>du</strong>it de nouvelles formesd’organisation sociale au niveau local. En outre, la participation sociale localeétait loin d’être négligeable, en particulier dans les p<strong>et</strong>ites coopératives, malgréles liens étroits avec les gouvernements centraux.18 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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