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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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ce mode d’organisation apporta notamment une reconnaissance juridique <strong>et</strong>donc une possibilité d’amélioration des revenus» (Ibid: 43). Hamer (1981) attesteégalement que très souvent en Afrique, des groupes se tournèrent vers la formulecoopérative pour s’opposer aux intermédiaires ou les contourner tout en bénéficiantd’une protection de l’Etat. De surcroît, des acteurs locaux <strong>et</strong> internationaux telsque les organisations non gouvernementales, le clergé ou l’élite traditionnelle,fournirent parfois les ressources <strong>et</strong> la protection politiques nécessaires pour protégerles initiatives populaires d’une ingérence trop marquée de l’Etat.Le soutien massif des gouvernements au secteur coopératif engendrad’énormes difficultés. L’expansion rapide <strong>du</strong> secteur dépassa largement lescapacités de gestion des responsables des coopératives. A l’époque, la con<strong>du</strong>itedes coopératives incombait à des personnes non qualifiées pour c<strong>et</strong>te tâche <strong>et</strong>incapables d’assurer la supervision des opérations techniques, ce qui n’arrangeapas la situation. Le départ de responsables <strong>et</strong> gestionnaires compétents descoopératives africaines au profit de la sphère politique ne fit qu’aggraver lasituation. Comme Kabuga (2005) le remarque, n’importe quel indivi<strong>du</strong> auxmotivations, à l’intégrité <strong>et</strong> aux compétences discutables qui voulait diriger unecoopérative pouvait parvenir à ses fins. Ce fut la porte ouverte au népotisme,à la corruption, à la mauvaise gestion <strong>et</strong> à l’absence de rigueur financière. Lescepticisme des fermiers augmenta encore lorsqu’ils réalisèrent que ce n’étaitpas eux mais les agences <strong>et</strong> comités gouvernementaux qui fixaient les priorités <strong>et</strong>les objectifs, que les programmes de vulgarisation <strong>et</strong> d’animation rurale avaientpour mission de leur imposer ces conditions <strong>et</strong> que – finalement – les excédentsgénérés par le secteur agricole alimentaient des proj<strong>et</strong>s de développementurbain <strong>et</strong> in<strong>du</strong>striel. Ces facteurs entraînèrent une dévaluation rapide descoopératives en tant qu’instrument politique de développement rural. Toutefois,le rôle de développement essentiel assigné à ces structures les avaient ren<strong>du</strong>estrop importantes pour que leur disparition puisse être envisagée. Les effortsconsentis pour les sauver entraînèrent généralement un contrôle accru <strong>du</strong>gouvernement (Hussi <strong>et</strong> al., 1993).En plus des gouvernements, des organisations internationales commel’Organisation internationale <strong>du</strong> Travail (OIT) <strong>et</strong> l’Alliance coopérativeinternationale (ACI) soutinrent le développement coopératif. En 1966,l’OIT adopta la Recommandation 127 sur les coopératives (pays en voie dedéveloppement) qui appelait les gouvernements à élaborer une stratégie dedéveloppement coopératif complète <strong>et</strong> planifiée avec un organe central chargéde m<strong>et</strong>tre en œuvre une politique d’aide <strong>et</strong> d’encouragement des coopératives.Ces organismes considéraient l’implication <strong>et</strong> la tutelle <strong>du</strong> gouvernementcomme temporaires mais nécessaires.16 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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