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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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de planification <strong>et</strong> la participation financière de l’Etat devinrent une question depolitique générale <strong>du</strong> gouvernement.Deuxièmement, les détenteurs <strong>du</strong> pouvoir firent totalement confiance au secteurcoopératif placé sous l’aile <strong>du</strong> gouvernement <strong>et</strong> lui réservèrent une place de choix dansleurs rhétorique <strong>et</strong> stratégies de développement 1 . De nombreux dirigeants africainssaluèrent les coopératives pour leur contribution au «socialisme villageois» (Senghorau Sénégal), au «socialisme africain» (Nyerere en Tanzanie) <strong>et</strong> à l’augmentation de lapro<strong>du</strong>ctivité de l’agriculture (Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire). C<strong>et</strong>te confianc<strong>et</strong>otale pouvait se tra<strong>du</strong>ire pour les coopératives par un traitement spécial <strong>et</strong> desavantages, souvent des positions de monopole ou de monopsone. Ce fut le casnotamment en Ouganda <strong>et</strong> en Tanzanie qui accordèrent aux coopératives unmonopole virtuel pour l’égrenage <strong>du</strong> coton <strong>et</strong> les usines de café. Mais en réalité,les coopératives furent affaiblies par les gouvernements. Ceux-ci créèrent desoffices de commercialisation pour gérer les exportations, <strong>et</strong> nombreuses furent lescoopératives rurales qui en devinrent de simples agents. Ces offices apportaientle financement nécessaire pour les cultures <strong>et</strong> la commercialisation <strong>et</strong> organisaientsimplement l’écoulement des récoltes sur les marchés internes ou étrangers. Celadans un contexte où la philosophie de développement dominante donnait la prioritéà une in<strong>du</strong>strialisation basée sur une importation de substitution, au détriment <strong>du</strong>développement rural relégué plus ou moins loin derrière. Au mieux, l’agricultureétait perçue comme un moyen de nourrir à bas coût des populations urbaines«politiquement sensibles» <strong>et</strong> d’engranger les indispensables devises.Troisièmement, les gouvernements de nombreux pays transformèrent leurspolitiques initiales de développement coopératif, passant de l’incitation àdes formes plus ou moins marquées de coercition. A tel point que le secteurcoopératif perdit complètement son caractère volontaire <strong>et</strong> devint strictementsoumis à des impératifs politiques <strong>et</strong> idéologiques. Le développement coopératifétait supposé se faire de façon volontaire <strong>et</strong> rapide mais le volontariat, quiimpliquait une certaine lenteur, fut ren<strong>du</strong> obligatoire pour gagner en rapidité.L’antinomie fut tranchée en faveur de l’avancement rapide <strong>du</strong> secteur. Dès 1961,par exemple, le Bénin légiféra pour créer des coopératives d’aménagement ruralsous tutelle de l’Etat en charge des cultures vivrières. En Haute Volta (l’actuelBurkina Faso), l’accès aux terres cultivables <strong>du</strong> domaine public fut réservé à ceuxqui acceptaient d’adhérer à une coopérative. En Tanzanie, après une commissiond’enquête présidentielle spéciale (en 1966), seize unions coopératives <strong>et</strong> descentaines de sociétés furent annexées par l’Etat.1A quelques exceptions notables cependant. Nkrumah, le premier leader <strong>du</strong> Ghana après l’indépendance,n’était pas partisan des coopératives de commercialisation <strong>du</strong> cacao qu’il jugeait socialement<strong>et</strong> politiquement conservatrices.14 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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