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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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Dans ce contexte, l’apport de la présente étude est réel. Malgré l’intérêtdéclinant des bailleurs de fonds à l’égard des coopératives, au profit <strong>du</strong> marché,<strong>et</strong> le désengagement de l’Etat, il apparaît clairement dans c<strong>et</strong> ouvrage que lescoopératives n’ont pas disparu; le secteur coopératif reste actif en Afrique <strong>et</strong>continue à jouer un rôle important dans l’économie. Dans certains pays, lenombre de membres <strong>et</strong> de coopératives a augmenté de manière considérableparallèlement à la libéralisation de l’économie, suite à la relance de coopérativesjusqu’ici peu performantes <strong>et</strong> à l’émergence de nouvelles structures. On estimeque sept pour cent de la population africaine appartient à une coopérativemais dans certains pays comme l’Egypte, le Sénégal, le Ghana, le Kenya<strong>et</strong> le Rwanda, le taux de pénétration dépasse dix pour cent. Nos donnéesindiquent qu’il existe environ 150 000 coopératives de taille variable dansles pays couverts par l’étude. On trouve les plus grandes dans les secteurscoopératifs «traditionnels» comme le crédit <strong>et</strong> l’agriculture <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>ites dansles domaines investis plus récemment par ces structures comme l’artisanat, ladistribution, la fabrication <strong>et</strong> les services sociaux. Par exemple, la coopératived’épargne <strong>et</strong> de crédit (COOPEC) Harambee au Kenya est sans doute l’une desplus grandes coopératives d’Afrique en termes d’effectif puisqu’elle compte84 920 membres <strong>et</strong> Mwalimu, une autre coopérative COOPEC kenyane réaliseun chiffre d’affaires annuel de 711 562 812 dollars kenyans (98 828 816 dollarsaméricains) avec 44 400 membres. Les p<strong>et</strong>ites coopératives peuvent être viablesaussi, à l’instar de la coopérative de thé rooibos en Afrique <strong>du</strong> Sud qui, avec36 membres seulement, génère un chiffre d’affaires annuel de 1 250 000 rands(198 413 dollars américains).C<strong>et</strong>te période de «liberté coopérative» a également été le témoin d’un renouveaude l’intégration <strong>du</strong> secteur: en eff<strong>et</strong>, les fédérations précédemment imposéespar l’Etat <strong>et</strong> non viables ainsi que les organisations faîtières sont devenuessuperflues <strong>et</strong> d’autres réseaux coopératifs consensuels, volontaires, autonomes,stratégiques <strong>et</strong> plus viables apparaissent. Ces réseaux émergents répondentaux besoins des membres dans le nouvel environnement socio-économique quise développe plutôt que de répondre aux demandes des politiques publiquescomme c’était le cas par le passé. De fait, ils affaiblissent de plus en plus le modèlecoopératif unifié très répan<strong>du</strong> jusqu’ici dans les pays anglophones. Plusieurssignes montrent que le secteur évolue vers le modèle francophone d’économiesociale qui combine des coopératives <strong>et</strong> d’autres groupements comme lesorganisations communautaires mus par des motivations socio-économiques. Enaccord avec les principes coopératifs, c<strong>et</strong>te tendance marque une évolution descoopératives qui ne sont plus instrumentalisées par l’Etat mais se rapprochentde leur forme idéale de groupes autonomes réunis au sein d’entreprises où lepouvoir est exercé démocratiquement. Assurément, on constate une certaine<strong>renaissance</strong> des coopératives en Afrique.370 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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