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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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En général, les Français laissèrent une tradition d’implication forte <strong>et</strong> directe <strong>du</strong>gouvernement dans des programmes coopératifs essentiellement ruraux. Lesadministrations coloniales soutenant <strong>et</strong> supervisant les coopératives disposaientde moins de personnel que leurs homologues britanniques <strong>et</strong> léguèrent unsecteur économique <strong>et</strong> social hétérogène avec des coopératives, des mutuelles<strong>et</strong> d’autres types d’associations. Le secteur était également moins intégré quecelui des colonies britanniques.Quand ils devinrent indépendants, les territoires belges en Afrique ne possédaientqu’un nombre limité de coopératives contrôlées par l’Etat. Au Congo,83 coopératives avaient été enregistrées dont 63 dans le domaine agricole(Desroche, 1964). Ces dernières étaient principalement liées au «paysannatorganisé» (des collectifs d’agriculteurs supervisés par des administrateurscoloniaux) <strong>et</strong> commercialisaient de nouveaux types de pro<strong>du</strong>its intro<strong>du</strong>its parles Belges comme le coton, le caoutchouc, le café ou l’huile de palme. L’Etatcolonial avait également établi dix à quinze coopératives au Rwanda-Urundi.Desroche estimait le taux de pénétration à un peu plus d’un pour cent de lapopulation dans les territoires belges. Ces coopératives coexistaient avec unefoule de p<strong>et</strong>ites entreprises de type coopératif organisées en tant qu’associationsou unions professionnelles sous l’égide de missionnaires.L’expérimentation coopérative post-colonialeAprès l’indépendance, la plupart des pays africains accordèrent aux coopératives unepriorité tout aussi importante, si ce n’est plus, <strong>et</strong> ce indépendamment de leur traditioncoloniale. Le système coopératif <strong>et</strong> l’approche de la coopération ne furent toutefoispas altérés. Comme pendant la période coloniale, les coopératives contrôlées parle gouvernement restèrent la norme. C<strong>et</strong>te ère d’expérimentation, qu’ont connuessimultanément l’Afrique, l’Asie <strong>et</strong> l’Amérique latine, fut caractérisée par cinq traitsspécifiques qui allaient marquer fortement le secteur coopératif (Develtere, 1994).Premièrement, il y eut une intensification <strong>et</strong> un élargissement de l’engagementgouvernemental dans le développement coopératif. Supposées mobiliser lesressources humaines locales au bénéfice de toute la nation <strong>et</strong> transcenderles structures de classes ou les divisions <strong>et</strong>hniques existantes, les coopérativesfurent encouragées par les gouvernements dans le cadre de leur stratégiepopuliste-nationaliste. Les gouvernements renforcèrent l’appareil administratifchargé <strong>du</strong> développement coopératif <strong>et</strong> aménagèrent la législation coopérativepour l’adapter à la nouvelle stratégie. Alors que dans la plupart des cas, lerôle de promotion, de contrôle <strong>et</strong> de conseil <strong>du</strong> secteur était attribué à desdépartements ou ministères spécifiquement liés aux coopératives, le processusLE DÉVELOPPEMENT COOPÉRATIF EN AFRIQUE JUSQU’AUX ANNÉES 199013

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