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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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ConclusionAprès l’indépendance en 1960, les pays africains mesurèrent la distancequi les séparait d’un développement équitable. En dépit de leur jeunesse <strong>et</strong><strong>du</strong> poids écrasant de la colonisation occidentale, ils proposaient des servicesgratuits. Certains d’entre eux, sé<strong>du</strong>its par les pays de l’Est, considérèrent qu’ilfallait donner la priorité à la planification <strong>du</strong> développement. En Tanzanie, auSénégal, au Mali <strong>et</strong> au Bénin, pour ne citer que ces exemples, émergèrent desformes de mutualisation <strong>et</strong> des coopératives encouragées par les autoritésnationales. Ces dernières devinrent interventionnistes <strong>et</strong> furent handicapées pardes infrastructures <strong>et</strong> des équipements inadéquats, d’où des difficultés d’accèsaux services mais dans des proportions moins préoccupantes que <strong>du</strong>rant lestrois dernières décennies marquées par les programmes d’ajustement structurel.<strong>La</strong> volonté de s’attaquer aux fondements des inégalités était manifeste chez unepartie des élites indépendantes. A titre d’exemple, on peut signaler le modèlede socialisme autogestionnaire dont Mamadou Dia entre autres, Premier ministre<strong>du</strong> Sénégal au début des années 1960, s’était efforcé de j<strong>et</strong>er les bases au seinauprès des p<strong>et</strong>its agriculteurs (Favreau <strong>et</strong> Fall, 2005). L’animation rurale permit augouvernement central de promouvoir la planification démocratique, en mêm<strong>et</strong>emps que d’autres mesures similaires. Les coopératives de pro<strong>du</strong>ction prirent enmain la commercialisation des pro<strong>du</strong>its. Leur caisse de dépôts finançait leurs besoinsen équipement selon une approche participative. Elles étaient relayées à diverséchelons par des caisses d’investissement locales. Les communes rurales étaientenvisagées selon le modèle d’inspiration chinoise des communes populaires. Lemouvement coopératif allait susciter des coopératives de développement. Selonle message passionné de M. Dia, «c’était cela la pierre de touche de ma politique,mon objectif : la fin de l’économie de traite, avec la mise en place d’un tel dispositif(…). Dans ces conditions, toute l’économie agricole était socialisée, non dans unsens étatique, mais dans un sens autogestionnaire» (1985 : 120).M. Dia s’attaquait ainsi à divers acteurs de l’économie de traite tirant leursprébendes d’un tel système. Les classes populaires n’avaient pas pensé ce modèlequi leur était favorable sans qu’elles le sachent.. Tout fonctionnait commesi M. Dia, en tant que Premier ministre <strong>et</strong> avec l’appui d’intellectuels austèresmais téméraires, était seul à savoir <strong>et</strong> à faire ce qui était dans l’intérêt des classespopulaires paysannes. Le socialisme autogestionnaire ne parvint pas à s’implantermais resta influent malgré l’emprisonnement <strong>du</strong> Premier ministre par le présidentSenghor. Il marqua fortement les organisations de pro<strong>du</strong>cteurs agricoles <strong>et</strong> lesinitiatives des ONG qui passèrent vite des actions d’urgence ren<strong>du</strong>es nécessairespar la sécheresse des années 1972 <strong>et</strong> 1973 <strong>et</strong> le cycle de désertification consécutifà des actions de développement communautaire à la base.LE MOUVEMENT COOPÉRATIF SÉNÉGALAIS, INTÉGRÉ À L’ÉCONOMIE SOCIALE361

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