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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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chance d’avoir leur chambre sont envahis par ceux qui n’ont nulle part où aller<strong>et</strong> qui deviennent des squatters permanents. C’est le cas en particulier pourles adolescents. Les hommes âgés se rassemblent sur la place, véritable lieusocial. <strong>La</strong> nuit, les salons se transforment en chambres à coucher. Cela expliquela prolifération de matelas <strong>et</strong> de nattes dans les cours des maisons pendant lajournée. L’espace de vie est dès lors fragmenté, l’intimité à l’intérieur n’existepas <strong>et</strong> le logement est compromis ou, dans le meilleur des cas, confiné. Lesrevêtements des murs, ou de ce qui en tient lieu, <strong>et</strong> des sols sont approximatifs,voire bricolés. L’équipement est inadéquat <strong>et</strong> les installations donnentl’impression d’être provisoires. <strong>La</strong> pollution atteint des proportions inédites dansc<strong>et</strong> environnement où la pauvr<strong>et</strong>é est généralisée.Financement des coopératives d’habitatPlusieurs institutions appuient les coopératives d’habitat, notamment desONGs comme Habitat for Humanity qui soutient les coopératives d’ICS. Audelàde l’appui institutionnel, technique <strong>et</strong> financier de l’Etat, les coopérativessont très peu soutenues par les bailleurs de fonds <strong>et</strong> comptent beaucoup surleurs membres. Ces derniers, au regard de leur histoire <strong>et</strong> de leur structuresociologique, appartiennent en majorité aux classes moyennes ou populaires <strong>et</strong>règlent difficilement leurs cotisations.Les coopératives s’adressent donc souvent aux banques pour obtenir des crédits,en particulier à la BHS qui leur accorde un taux préférentiel de 8 pour cent. Ellesse tournent également vers la Direction de la monnaie <strong>et</strong> <strong>du</strong> crédit (DMC), unprocessus qui leur procure des avantages comme des prêts à taux zéro d’unmontant maximum de 2 millions de francs CFA, remboursables en 48 mois.Le financement pose généralement de sérieux problèmes liés à l’accès au créditbancaire, au potentiel d’épargne limité des membres <strong>du</strong> fait de leur profil socioéconomique<strong>et</strong> de la capacité limitée des coopératives à démarcher les bailleursde fonds <strong>et</strong> les partenaires financiers potentiels. A cela s’ajoutent des coûts depro<strong>du</strong>ction élevés, au-delà des possibilités des membres.Coopératives, ré<strong>du</strong>ction de la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> protection socialePauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> réajustements stratégiquesLes ajustements relatifs à l’habitat témoignent des procédés par lesquels lespauvres s’efforcent de sauvegarder une certaine liberté d’action mais montrentaussi que leur liberté de choix est confisquée. Comme Sen le définissaitprécisément dans son analyse (1992), la pauvr<strong>et</strong>é est une perte de «liberté deLE MOUVEMENT COOPÉRATIF SÉNÉGALAIS, INTÉGRÉ À L’ÉCONOMIE SOCIALE355

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