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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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<strong>La</strong> période 1990 à 2005 se caractérisa par une multipolarité dans la croissanceurbaine avec notamment l’émergence de villes secondaires religieuses commeTouba, qui dépassa le million d’habitants en 2004, <strong>et</strong> Médina Gounas dansle Sud-Est. On assista à une certaine rivalité entre ces nouvelles villes <strong>et</strong> lesautres, <strong>du</strong> fait notamment des investissements considérables des migrantsinternationaux (depuis les Etats-Unis <strong>et</strong> des pays européens comme l’Italie,l’Espagne, la France, la Belgique <strong>et</strong> d’autres pays africains). Ces derniers, par leurintérêt pour l’habitat en <strong>du</strong>r, stimulèrent une expansion urbaine sans précédent.On peut citer également la ville de Richard Toll, devenue grâce à l’in<strong>du</strong>strie d<strong>et</strong>ransformation de la canne à sucre un important bassin d’emploi, dans unevallée <strong>du</strong> fleuve Sénégal en plein développement qui entraîna la création decentres urbains autour de Saint-Louis, la capitale <strong>du</strong> Nord.Sur un autre axe, Mboro, dans la région de Thiès, profite de l’arrivée desIn<strong>du</strong>stries chimiques <strong>du</strong> Sénégal (ICS) qui constitue un important vivier denouveaux emplois. Ces opportunités économiques ont dopé la croissance dec<strong>et</strong>te zone qui a vu des milliers de travailleurs s’installer aux abords de l’usine.De façon générale, l’architecture urbaine sénégalaise va connaître desbouleversements radicaux qui prendront la forme d’importants programmesd’investissement immobilier planifié pour remplacer l’habitat informel <strong>et</strong>anarchique, par exemple à Thiès, Dakar, Touba, Kébémer, dans la future villede Diamniadio <strong>et</strong> dans les zones d’aménagement concerté de différentes villes.Dans les zones urbaines, la composition socio-économique de chaque quartierest plus ou moins homogène; certaines zones périphériques se sentent reléguées,ce qui entr<strong>et</strong>ient un sentiment d’exclusion au sein des groupes sociaux qui nebénéficient pas des avantages de la vie en ville.Les zones urbaines <strong>et</strong> rurales ne sont pas aussi opposées qu’il y paraît, <strong>et</strong> c’est là un desphénomènes contemporains les plus marquants. Malgré des infrastructures insuffisantes(routes, équipements, p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes in<strong>du</strong>stries), il existe des connexionsmatérielles <strong>et</strong> des flux de toutes sortes dans les deux sens. Les facteurs d’hybridationl’emportent sur les différences fortes. Ces hybridations sont autant de passerelles quimontrent les influences réciproques <strong>et</strong> les continuités. Les chômeurs des villes ne sontpas des migrants venus des zones rurales. De même, les exclus des cités urbaines nese recrutent pas que parmi les ruraux établis dans les villes. <strong>La</strong> ville fabrique ses propresexclus. <strong>La</strong> part de la croissance urbaine imputable aux migrants est relativement faiblecomparée aux eff<strong>et</strong>s de l’accroissement naturel de la population des villes. <strong>La</strong> plupart desmigrants vivant dans de grandes villes comme Dakar viennent de p<strong>et</strong>ites villes <strong>et</strong> de villessecondaires. Le mythe des villes déstabilisées par une culture de migrants en ruptureavec les valeurs citadines s’estompe pour céder la place à une structure inégalitaire baséesur l’accès aux ressources <strong>et</strong> au pouvoir dans la ville elle-même.344 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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