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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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était une relecture <strong>du</strong> paradigme coopératif; les deux pouvaient être superposéspour se compléter.Evoquons enfin la troisième période marquante de l’histoire récente descoopératives, celle <strong>du</strong> renouveau. <strong>La</strong> crise économique au Sénégal qui entraînal’adoption de plans d’ajustement structurel (PAS) dans les années 1990, relançale mouvement coopératif perçu comme une solution à la portée de victimes deplus en plus vulnérables <strong>et</strong> exposées notamment à l’instabilité des emplois, àla fragilité de la couverture sociale <strong>et</strong> aux crises économiques futures. Les PASintro<strong>du</strong>isirent une nouvelle donne car les coopératives, très développées surtoutdans les zones rurales, devenaient l’instrument d’auto-promotion des classesmoyennes urbaines. En eff<strong>et</strong>, la crise des années 1990 avait fortement précariséles classes moyennes.C<strong>et</strong>te croissance <strong>du</strong> mouvement coopératif intervint entre 1990 <strong>et</strong> 2000, périodequi coïncida avec le déclin des sociétés d’habitat promues par l’Etat comme laSociété immobilière <strong>du</strong> Cap Vert (SICAP), l’Habitation à loyer modéré (HLM)<strong>et</strong> l’Habitat moderne (HAMO). Notons aussi que la plupart des programmesd’habitat social con<strong>du</strong>its par des associations nationales ne concernaient que lesemployés des secteurs public <strong>et</strong> privé. Dans les années 1980, l’offre de logementdes sociétés publiques d’habitat devint onéreuse <strong>et</strong> très sélective, ne laissantque deux options aux classes populaires: l’auto-construction ou l’organisationen coopératives. <strong>La</strong> mise à disposition par l’Etat de parcelles destinées à desgroupes organisés <strong>et</strong> le succès des premières coopératives renforcèrent lemouvement mutualiste qui s’était forgé une excellente réputation dans lesecteur de l’habitat, notamment dans les villes encore en chantier où les sociétéspubliques n’avaient pas pu répondre à la demande de logements.Dans d’autres domaines également, notamment l’accès au financement, lesbanques s’étaient révélées incapables d’accompagner les acteurs de ces proj<strong>et</strong>s.Les populations avaient donc réhabilité des pratiques courantes comme les«tontines» <strong>et</strong> diverses formes d’arrangements financiers de type mutualiste.L’artisanat, la pêche, la sylviculture, les bureaux de promotion <strong>du</strong> tourisme <strong>et</strong>de la gestion <strong>du</strong> patrimoine historique sont autant de secteurs qui bénéficièrentd’une relance rapide <strong>du</strong> système coopératif, dans certains cas en gardant leurancienne appellation qui parfois semblait quelque peu surannée. On peut dèslors se demander si la démarche sectorielle <strong>et</strong> l’absence de dialogue avec lesmouvements sociaux caractéristiques de ce renouveau coopératif ne furentpas les principaux freins à sa capacité d’évoluer, avec d’autres secteurs del’économie sociale, pour proposer une solution alternative en réponse à l’échecdes politiques de développement.336 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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