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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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Des coopératives de pro<strong>du</strong>cteurs étroitement contrôlées en Afrique lusophoneLes pays africains lusophones – Angola, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Mozambique,Sao-Tomé-<strong>et</strong>-Principe – n’obtinrent leur indépendance qu’en 1975. Jusqu’àc<strong>et</strong>te date, ils avaient le statut de colonies portugaises avec des systèmesadministratifs distincts. Bien que le cadre juridique <strong>du</strong> développementcoopératif au Portugal <strong>et</strong> dans ces colonies ait été créé par la loi-cadre de 1888,le régime politique <strong>du</strong> Portugal entre 1928 <strong>et</strong> 1974 n’était pas favorable à untel développement dont il niait les principes <strong>et</strong> valeurs fondamentaux, à savoirla liberté d’association, la démocratie <strong>et</strong> l’autonomie. Le Portugal était un Etatcorporatiste avec une structure économique <strong>et</strong> sociale annexée à des entreprisesd’Etat; il contrôlait toutes les organisations de la société civile, y compris lescoopératives. <strong>La</strong> législation coopérative était donc très restrictive <strong>et</strong> prévoyaitune forte intervention de l’Etat.En Afrique, <strong>et</strong> en particulier en Angola <strong>et</strong> au Mozambique, les coopérativesagricoles accomplissaient essentiellement un travail de vulgarisation pourle compte d’organismes semi-publics comme l’Institut <strong>du</strong> café en Angola oul’Institut <strong>du</strong> coton au Mozambique. En raison de l’interventionnisme <strong>et</strong> <strong>du</strong> quasimonopolede l’Etat, seules les grosses entreprises agricoles pouvaient créer descoopératives <strong>et</strong> des associations viables. Ces coopératives se consacraient àla commercialisation de cultures d’exportation comme le café, le coton <strong>et</strong> labanane ou à la fourniture de services comme le décorticage <strong>du</strong> café, le battage<strong>du</strong> coton ou l’octroi de crédits.Des coopératives aux origines non colonialesNous avons déjà souligné que les pays africains n’avaient pas tous des antécédentscoloniaux ayant donné naissance à une approche spécifique <strong>du</strong> développementcoopératif. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils aient atten<strong>du</strong> les grandsmouvements d’indépendance que connut le continent pour expérimenter desformes modernes de coopération.En Afrique <strong>du</strong> Sud, par exemple, la tradition coopérative remonte aux années1920 lorsque l’intro<strong>du</strong>ction de la première législation coopérative distinguales coopératives agricoles des coopératives commerciales, distinction quiper<strong>du</strong>re aujourd’hui. Jan Theron (2005) identifie au moins quatre origines <strong>du</strong>développement coopératif en Afrique <strong>du</strong> Sud. Premièrement, les coopérativesagricoles bénéficièrent d’une série de mesures visant à promouvoir uneagriculture «blanche», dont l’établissement d’offices de commercialisation despro<strong>du</strong>its agricoles au sein desquels les agriculteurs étaient bien représentés <strong>et</strong>qui contrôlaient le prix de vente d’un éventail de pro<strong>du</strong>its agricoles.10 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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