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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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Les eff<strong>et</strong>s de Masibambane 2000 sur l’emploi ont été différents. C<strong>et</strong>tecoopérative a fourni <strong>du</strong> travail à beaucoup de personnes en plus des équipesde travailleurs employées par les entrepreneurs dits émergents car elle a faittourner les opportunités de travail entre ses membres afin de les répartir aussilargement que possible.Potentiel d’emploi <strong>et</strong> obstacles possiblesAfin d’apprécier le potentiel des coopératives en matière d’emploi, il faut d’abordadm<strong>et</strong>tre le déclin spectaculaire des opportunités d’emploi formel en Afrique <strong>du</strong> Suddepuis dix ans. 36 C<strong>et</strong>te situation a des conséquences directes sur les coopératives.<strong>La</strong> première est liée à la prévision d’un taux de chômage chronique élevé malgréles projections les plus optimistes en matière de croissance économique, ce qui nelaissera pas beaucoup de choix hormis le recours à l’entraide.Le modèle de la coopérative de thé rooibos est de toute évidence appropriédans ce contexte, d’autant plus que les opportunités d’emploi sont encore pluslimitées en zone rurale qu’en zone urbaine. Aussi, l’applicabilité de ce modèleprésuppose une mise en œuvre dynamique de programmes de réforme foncière.Deuxièmement, le déclin de l’emploi formel est également lié à l’utilisationaccrue d’intermédiaires tels que les sous-traitants qui fournissent un ensemblede services. L’échec de Masibambane est revelateur dans ce cadre. En eff<strong>et</strong>, unsous traitant est théoriquement indépendant de l’entreprise. Or dans le cas deMasibambane, le but déclaré de la formation de sous traitants émergents étaitde leurs perm<strong>et</strong>tre de devenir indépendants. En réalité, il s’agissait d’exonérerle programme qui avait conçu ce modèle des obligations légales liées à l’emploid’équipes de travailleurs (même si elles obligent les sous traitants a respectercertaines normes de travail).De même, dans le secteur privé, les employeurs externalisent les emplois à grandeéchelle. Ce phénomène perm<strong>et</strong> aux coopératives de proposer les mêmes servicesque des intermédiaires comme des entrepreneurs; elles peuvent en eff<strong>et</strong> réaliserle même travail pour le même coût mais en exploitant moins les travailleurs.C<strong>et</strong> argument est encore plus sé<strong>du</strong>isant quand les services sont fournis à ungouvernement ostensiblement engagé dans le développement coopératif.36Une étude <strong>du</strong> PNUD mentionne, pour l’emploi formel <strong>et</strong> informel, 67,5 % <strong>et</strong> 32,5 % sur un totalde 10 896 420 personnes employées en 2002. Le total de 4 783 502 personnes sans emploi ajoutéà celui des personnes employées dans le secteur informel dépasse très n<strong>et</strong>tement le nombre d<strong>et</strong>ravailleurs de l’économie informelle. Ces chiffres sont à rapprocher de la situation en 1990, quandle nombre de travailleurs <strong>du</strong> secteur formel représentait 82,7 % <strong>du</strong> total des emplois contre 19,2 %pour l’emploi informel, <strong>et</strong> lorsque l’emploi formel était largement supérieur au total combiné des employés<strong>du</strong> secteur informel <strong>et</strong> des sans-emploi. Voir le rapport <strong>du</strong> PNUD, 2004, Tableau 3, 238-239.COOPÉRATIVES EN AFRIQUE DU SUD : RÉÉMERGENCE D’UN MOUVEMENT327

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