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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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<strong>La</strong> double voie coopérative en Afrique centrale belgeAu Congo belge <strong>et</strong> dans le territoire appelé à l’époque Rwanda-Urundi, lesindigènes furent autorisés à m<strong>et</strong>tre sur pied leurs propres coopératives dèsles années 1920. Le cadre de référence, à savoir la très libérale législationmétropolitaine belge sur les coopératives, ouvrit la porte aux entreprises semipubliquesappelées coopératives dans les colonies, qui devaient à la fois générerdes revenus pour les structures administratives tribales établies <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ire desavantages pour la population locale. Ce système hybride ressemblait aux sociétéscoopératives municipales (publiques) créées en Belgique (<strong>La</strong>mbert, 1963). EnAfrique centrale, les activités de ces coopératives étaient très variées: pro<strong>du</strong>itslaitiers, construction <strong>et</strong> «in<strong>du</strong>stries tribales» (poterie, huileries <strong>et</strong> tannage).Nombre de ces coopératives publiques faisant concurrence à des entrepreneurseuropéens privés, ce système <strong>du</strong>t être révisé dans les années 1940. Après laSeconde Guerre mondiale, les autorités coloniales belges commencèrent àpromouvoir les coopératives indigènes en tant que vecteurs de leur politiquesociale, é<strong>du</strong>cative <strong>et</strong> agricole. Des départements des coopératives furent créésau sein des autorités nationales <strong>et</strong> provinciales. Les gouverneurs des provincesétaient directement impliqués dans la stratégie de développement coopératif.Ils devaient enregistrer les nouvelles coopératives <strong>et</strong> fixer les prix auxquelselles achèteraient la pro<strong>du</strong>ction de leurs membres. Les gouverneurs devaientégalement nommer les comités é<strong>du</strong>catifs <strong>et</strong> les conseillers des coopératives, cequi était caractéristique de l’approche paternaliste des Belges. Deux des quatremembres de ces comités devaient avoir la nationalité belge. Le gouverneurnommait également un «contrôleur» chargé de l’inspection financière<strong>et</strong> disposant d’un droit de v<strong>et</strong>o. L’équipe de gestion était nommée par le«commissaire de district».Mais le cadre juridique plutôt libéral <strong>et</strong> la politique originale de laissez-faire desautorités belges laissèrent de l’espace aux acteurs locaux dans les colonies. Lesmissionnaires catholiques, pour beaucoup issus de familles très impliquées dansles coopératives des mouvements de travailleurs <strong>et</strong> d’agriculteurs catholiquesen Belgique, créèrent des coopératives d’épargne ou de crédit (COOPEC). Descoopératives indigènes en mauvais termes avec les autorités coloniales parcequ’elles faisaient concurrence à des hommes d’affaires belges reçurent lesoutien <strong>et</strong> l’appui de missionnaires. Lorsque les problèmes persistèrent <strong>et</strong> que lesautorités coloniales refusèrent de reconnaître les sociétés ou unions coopérativeslocales, les missionnaires <strong>et</strong> les coopérateurs indigènes se tournèrent vers despré-coopératives, des associations ou des unions professionnelles.LE DÉVELOPPEMENT COOPÉRATIF EN AFRIQUE JUSQU’AUX ANNÉES 19909

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