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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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Des coopératives semi-publiques aux sociétés mutuelles dans lescolonies françaisesContrairement à la Grande-Br<strong>et</strong>agne, la France opta pour une interventiondirecte dans l’organisation <strong>et</strong> l’administration des structures locales en Afrique.En Algérie, par exemple, <strong>et</strong> dès 1875, les autorités coloniales créèrent desbanques céréalières au sein des communautés locales pour éviter les pénuriesalimentaires <strong>et</strong> la famine. Une loi de 1893 fixa le cadre des sociétés indigènesde prévoyance, de secours <strong>et</strong> de prêts mutuels (SIP). Fort de l’expérience acquiseauprès de ces sociétés en Algérie, en Tunisie <strong>et</strong> en Indochine, le gouvernementde l’empire colonial prescrivit par décr<strong>et</strong> en 1910 l’établissement de sociétésde prévoyance en Afrique occidentale française. Ces sociétés remplissaient destâches multiples: constitution <strong>et</strong> tenue d’un stock de marchandises, fournitured’outils agricoles, transformation de pro<strong>du</strong>its agricoles, assurance en cas desinistre <strong>et</strong> d’accidents, octroi de prêts, amélioration des méthodes de pro<strong>du</strong>ction,entres autres. L’idée d’origine était d’encourager les initiatives de prévoyanc<strong>et</strong>raditionnelles <strong>et</strong> spontanées dans un cadre coopératif <strong>et</strong> volontaire modernemais les autorités françaises leur donnèrent vite un caractère systématique <strong>et</strong>obligatoire. <strong>La</strong> base territoriale de ces institutions semi-publiques s’étendaitbien au-delà <strong>du</strong> village. Leur administration était assurée par des fonctionnairescoloniaux.Après la Seconde Guerre mondiale, des sociétés coopératives autonomesfonctionnant parallèlement aux sociétés de prévoyance purent voir le jourgrâce à l’extension aux territoires d’outremer de la législation française surles coopératives. Cependant, contrairement aux Britanniques, les Françaisn’intervinrent pas dans la promotion <strong>et</strong> la supervision de ces coopératives. Ilsréagirent seulement lorsque le mouvement coopératif émergent commença àmontrer sa force politique, en bloquant l’intégration naissante <strong>du</strong> mouvement<strong>et</strong> en s’impliquant dans le fonctionnement quotidien des coopératives.L’implication d’organismes publics <strong>et</strong> semi-publics pourtant nombreux dans ledéveloppement coopératif ne déboucha jamais sur une stratégie coopérativeglobale comparable à celle des Britanniques. Les Français s’appuyèrentprincipalement sur la méthodologie d’«animation rurale» dans l’organisationdes coopératives. C’était un moyen d’orchestrer l’implication des paysans dansle cadre de plans agricoles conçus à un niveau central. Avec la transformationdes sociétés de prévoyance en sociétés mutuelles de pro<strong>du</strong>ction rurale puis ensociétés mutuelles de développement rural, les Français indiquèrent clairementque leur objectif ultime était le développement rural <strong>et</strong> que les coopérativesn’étaient pas la seule forme institutionnelle <strong>et</strong> juridique privilégiée.8 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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