20.07.2015 Views

L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

les coopératives afin de mobiliser des ressources. C’est le cas notamment dela Fédération des coopératives maraîchères Niya <strong>et</strong> de l’Union des pro<strong>du</strong>cteurséleveurs Tahoua.Notre étude de terrain a mis en lumière plusieurs faiblesses majeures descoopératives nigériennes, au premier rang desquelles l’absence de compétencesen matière de gestion, en particulier pour la tenue des comptes. Il n’est pasrare que le livre de caisse soit remplacé par des cahiers de notes au domicile <strong>du</strong>trésorier. Beaucoup de coopératives n’ont pas de plan comptable, de comptebancaire ni de coffre-fort. Très souvent, les fédérations <strong>et</strong> les unions utilisent lesoutils de gestion suggérés ou imposés par le bailleur de fonds: généralementconçus pour de p<strong>et</strong>ites organisations de base, ces outils sont égalementemployés dans de grandes coopératives. Et quand le bailleur de fonds change,le système de gestion change aussi.Les responsables des coopératives au Niger sont très peu formés. Lors de notreétude, nous n’en avons rencontré aucun ayant suivi au moins deux sessionsde formation en matière de développement organisationnel, de gestion<strong>et</strong> d’économie des coopératives. Même ceux qui avaient été sensibilisés auxprincipes de base soulignaient le besoin aigu de formations sur ces thèmes. Unrapide examen <strong>du</strong> programme de formation existant a permis d’établir que lecontenu était invariablement le même quels que soient le type <strong>et</strong> le niveau descoopératives visitées. C<strong>et</strong>te situation peut être imputée en partie à l’absencede compétences techniques <strong>et</strong> professionnelles spécialisées des formateursconcernés. Les formations sont généralement dispensées par des personnes peupédagogues, voire pas <strong>du</strong> tout, <strong>et</strong> sans connaissance réelle de la théorie <strong>et</strong> de lapratique des coopératives.<strong>La</strong> communication interne <strong>et</strong> externe des coopératives étudiées s’est révéléelargement inadéquate. Aucune coopérative ne disposait d’un plan decommunication opérationnel. Seule la fédération Mooriben était consciente quecela posait un problème majeur qu’il fallait régler impérativement. Beaucoup decoopératives nigériennes fonctionnent dans un contexte de conflits permanents,surtout celles qui pro<strong>du</strong>isent de la richesse. Très peu envisagent de se doter demécanismes de gestion des conflits internes. C<strong>et</strong>te situation affecte bien sûr leurcapacité à r<strong>et</strong>enir leurs membres. Même les coopératives qui réussissent courenten permanence le risque de perdre des membres désabusés <strong>et</strong> de disparaître.Le secteur coopératif nigérien n’a pas de culture d’entreprise. Beaucoup deses sociétés se concentrent exclusivement sur l’obtention de proj<strong>et</strong>s soutenuspar des bailleurs de fonds <strong>et</strong> sur la collecte des cotisations des membres. Etrerentable afin de générer des excédents pour les membres <strong>et</strong> l’entreprise ne faitpas partie de leurs préoccupations essentielles.234 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!