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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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Certaines coopératives périclitent, d’autres sont trèsdynamiques <strong>et</strong> pérennes sur le long termeNous l’avons déjà vu, la plupart des coopératives au Kenya trouvent leurorigine dans la promotion <strong>du</strong> développement coopératif contrôlé par l’Etat.En transformant l’économie rurale par l’intégration des p<strong>et</strong>its agriculteurs àl’économie monétaire nationale, le gouvernement prit l’initiative de diriger leurconstitution <strong>et</strong> leur gestion. L’adhésion ne se faisait pas sur la base de lienscommuns <strong>et</strong> d’une confiance mutuelle mais sur une injonction hiérarchiquevisant les personnes qui se consacraient à des activités économiques similaires.Dans le secteur agricole, par exemple, les pro<strong>du</strong>cteurs de cultures de renteétaient obligés de rejoindre ces structures s’ils voulaient commercialiser leurspro<strong>du</strong>its. Le mouvement des COOPEC prit également son origine dans les avis<strong>et</strong> les encouragements <strong>du</strong> gouvernement (République <strong>du</strong> Kenya, 2002: 147).C<strong>et</strong>te démarche <strong>du</strong> gouvernement contraire à la nature «démocratique» descoopératives eut des eff<strong>et</strong>s adverses sur la croissance <strong>et</strong> la pérennité de cesstructures.Le cas de la coopérative d’épargne <strong>et</strong> de crédit Kamukunji Jua Kali illustreclairement l’impact négatif de la promotion des coopératives par le gouvernement.C<strong>et</strong>te COOPEC <strong>du</strong> secteur informel implantée à Nairobi fut formée en 2001sur l’avis <strong>du</strong> gouvernement pour proposer des services de crédit aux artisans.Elle est donc une émanation de l’association Kamukunji Jua Kali enregistréesous la loi des sociétés de 1994 pour protéger les artisans <strong>du</strong> harcèlement <strong>du</strong>Conseil municipal. Il semble toutefois qu’elle ait été créée dans la perspectived’obtenir l’aide <strong>du</strong> gouvernement plutôt que pour servir les intérêts communsde membres soudés par une confiance mutuelle. Des quelque 2 000 membresde l’association, 50 seulement dont 20 inactifs sont membres de la COOPEC.C<strong>et</strong>te situation s’explique par un manque de confiance, la plupart des artisansredoutant que les responsables de la COOPEC détournent leurs fonds. Lecapital social de 52 000 shillings kenyans est trop faible pour que des créditsraisonnables puissent être consentis aux membres. C<strong>et</strong>te COOPEC continue àfonctionner sans personnel <strong>du</strong> fait de son faible niveau d’activité.Il ne faudrait pas pour autant en conclure que les coopératives formées àl’instigation <strong>du</strong> gouvernement se portent mal. <strong>La</strong> coopérative des pro<strong>du</strong>cteurslaitiers Githunguri créée en 1961 témoigne <strong>du</strong> contraire. Elle compte aujourd’hui12 000 membres au lieu de 31 lors de sa création. Son activité initiale de collectede lait auprès des membres pour le vendre à KCC a prospéré depuis la mise enservice en 2004 d’une usine qui collecte <strong>et</strong> transforme près de 80 000 litres delait par jour au lieu de 25 000 litres en 1999. Elle possède dix-huit véhicules pourtransporter le lait des 41 centres de collecte dans la division de Githunguri <strong>du</strong>CROISSANCE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE DU MOUVEMENT COOPÉRATIF AU KENYA105

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