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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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autres entités économiques, les coopératives étaient mandatées pour recruter<strong>et</strong> licencier leur personnel d’encadrement sans l’autorisation <strong>du</strong> Commissioner(République <strong>du</strong> Kenya, 1997b).Si c<strong>et</strong>te libéralisation était de nature à favoriser le développement d’unmouvement coopératif autonome, auto-géré <strong>et</strong> <strong>du</strong>rable, les coopératives n’yétaient pas préparées. Aucun mécanisme de régulation ne fut mis en placepour remplir le rôle dévolu jusqu’ici au gouvernement. L’impact immédiat surles coopératives fut donc essentiellement négatif. Des dirigeants élus abusèrentdangereusement de c<strong>et</strong>te liberté nouvellement acquise, au détriment denombreuses coopératives. De de plus en plus de cas de corruption, de mauvaisegestion flagrante des responsables, de vol de ressources des coopératives, defractionnement de coopératives viables en p<strong>et</strong>ites unités non économiques,de non-restitution par les employeurs des dépôts des membres destinés auxcoopératives (en particulier aux COOPEC), d’absence d’élections dans lescoopératives, de favoritisme à l’embauche <strong>et</strong> au renvoi de personnel, de refusde quitter un poste malgré un vote en ce sens en bonne <strong>et</strong> <strong>du</strong>e forme desresponsables des coopératives, de conflits d’intérêts entre représentants decoopératives, de litiges sans fin, d’investissements non autorisés <strong>et</strong> des paiementsillégaux aux comités de gestion furent signalés (Manyara, 2004: 42-43).C<strong>et</strong>te tendance présentait néanmoins quelques exceptions avec certainescoopératives qui profitèrent de la libéralisation. Par exemple, la coopérativedes pro<strong>du</strong>cteurs laitiers Githunguri se dota d’un comité de gestion motivé <strong>et</strong>bienveillant qui entra en fonction en 1999 <strong>et</strong> mit sa nouvelle liberté au servicede l’amélioration des performances. Habilitée à embaucher <strong>et</strong> à licencier sonpersonnel, elle recruta des professionnels pour la gérer au quotidien. Elle mitses biens en garantie pour emprunter quelque 70 millions de shillings kenyansà Oikocredit (Pays-Bas) afin de créer une usine de transformation de pro<strong>du</strong>itslaitiers qui l’enrichit considérablement. Ces actions n’auraient pas été facilementréalisables sous l’ancien contrôle de l’Etat. <strong>La</strong> coopérative des pro<strong>du</strong>cteurs laitiersLimuru <strong>du</strong> district de Kiambu bénéficia d’avantages similaires.L’impact globalement négatif de la libéralisation sur la majorité des coopérativesamena le gouvernement à intervenir en m<strong>et</strong>tant en place un nouveau cadrejuridique. <strong>La</strong> loi sur les coopératives de 1997 fut amendée par celle de 2004(Cooperative Soci<strong>et</strong>ies (Amendment) Act of 2004). C<strong>et</strong>te dernière visaitessentiellement à instaurer une régulation <strong>du</strong> mouvement coopératif par l’Etatau travers <strong>du</strong> Commissioner au développement coopératif. Ce dernier, bien quemoins dépendant des politiques <strong>du</strong> fait qu’il était nommé par la Commissionde service public <strong>du</strong> Kenya plutôt que par le ministère <strong>du</strong> Développement descoopératives, vit ses pouvoirs élargis.CROISSANCE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE DU MOUVEMENT COOPÉRATIF AU KENYA103

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