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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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Avant-proposL’éradication de la pauvr<strong>et</strong>é en Afrique subsaharienne reste aujourd’hui l’undes défis majeurs de la communauté internationale. Ces vingt-cinq dernièresannées, le nombre de pauvres a doublé, passant de 150 à 300 millions depersonnes dont la moitié survit avec un dollar ou moins par jour. Selon le rapportde la Commission pour l’Afrique, «l’Afrique a besoin d’entrepreneurs <strong>et</strong> decapitalistes africains prospères afin de tirer la croissance de l’innovation <strong>et</strong> de lapro<strong>du</strong>ctivité nécessaire pour une ré<strong>du</strong>ction à long terme de la pauvr<strong>et</strong>é».Les coopératives sont omniprésentes en Afrique <strong>et</strong> représentent une partsubstantielle <strong>du</strong> secteur privé dans la plupart des pays <strong>du</strong> continent. L’effortglobal con<strong>du</strong>it par les Nations Unies pour ré<strong>du</strong>ire la pauvr<strong>et</strong>é doit nous amenerà identifier le potentiel <strong>du</strong> mouvement coopératif à contribuer au processusde développement 1 <strong>et</strong> sur c<strong>et</strong>te base à fixer un objectif. En 1993, la Banquemondiale reconnut le potentiel de développement des coopératives, à conditionqu’elles soient restructurées, séparées des Etats <strong>et</strong> gérées selon des principesd’économie de marché. 2 A c<strong>et</strong>te époque, de nombreux rapports faisaient étatdes échecs des coopératives qui étaient intro<strong>du</strong>ites en Afrique en tant quemodèle externe conçu spécifiquement à des buts coloniaux. Les puissancescoloniales se servaient alors des coopératives comme d’un outil stratégiquepour regrouper les pro<strong>du</strong>cteurs ruraux, de sorte que les cultures d’exportationessentielles comme le café, le cacao <strong>et</strong> le coton puissent être collectées de façonplus rentable. Après l’indépendance, les gouvernements des Etats devenussouverains accordèrent un rôle essentiel aux coopératives, en particulier pour ledéveloppement des zones rurales. Ces structures bénéficièrent d’un traitementde faveur <strong>et</strong> de monopoles d’approvisionnement <strong>et</strong> de commercialisation qui lesprotégeaient de la concurrence, privilèges qui leur coûtèrent la perte totale deleur autonomie, <strong>du</strong> contrôle démocratique <strong>et</strong> de l’efficacité économique. Ellesdevinrent des outils <strong>du</strong> gouvernement ou des organisations collectives soumisesau parti au pouvoir. Beaucoup de pays africains connurent c<strong>et</strong>te situation jusqu’àl’intro<strong>du</strong>ction de programmes d’ajustement structurel à la fin des années 1980.C<strong>et</strong> ajustement entraîna le r<strong>et</strong>rait de l’Etat des fonctions économiques <strong>et</strong> dedéveloppement, <strong>et</strong> la soudaine libéralisation des coopératives contrôlées parl’Etat. <strong>La</strong> grande majorité des partenaires pour le développement promurentles concepts de libéralisation, de déréglementation <strong>et</strong> de privatisation. Déslors dans ce contexte, les coopératives furent perçues comme un modèleobsolète. <strong>La</strong> désintégration, dans les années 1990, de nombreux mouvementscoopératifs contrôlés par l’Etat sembla confirmer c<strong>et</strong>te observation. C’est alorsqu’émergea une troisième génération de coopératives africaines: d’authentiquesix

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