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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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En 2003, l’OIT <strong>et</strong> l’ACI ont organisé en Tanzanie un atelier sur le thème <strong>du</strong>renforcement de la participation des coopératives à la conception <strong>et</strong> à la miseen œuvre de CSRP dans les pays africains. Faisant écho à nos précédentesobservations, c<strong>et</strong> atelier a conclu que la participation des coopératives auprocessus de CSRP était sérieusement entravée par l’absence d’organisationsfaîtières représentant le mouvement coopératif. Cependant, d’autres segmentsde la société civile, telles les organisations de femmes, les organisationscommunautaires <strong>et</strong> les ONGs, manquent aussi souvent de structures nationales<strong>et</strong> représentatives qui exprimeraient les intérêts de tout le groupe. Selon nous,trois raisons supplémentaires expliquent la faible participation <strong>du</strong> secteurcoopératif aux processus de ré<strong>du</strong>ction de la pauvr<strong>et</strong>é.Premièrement, les membres des coopératives ont tendance à se concentrersur des enjeux locaux. Ils ne voient pas pourquoi <strong>et</strong> comment leur coopérativedevrait participer à l’élaboration des politiques publiques au niveau national.Plusieurs enquêtes auprès des membres, <strong>du</strong> personnel <strong>et</strong> des dirigeants descoopératives montrent clairement que pour les membres, la coopérative estla source d’un revenu décent, pas un instrument de négociation (FAO, 1996;Bingen 2003). En revanche, le personnel <strong>et</strong> les dirigeants des coopérativescitaient généralement des avantages comme des contacts avec les ONGs, l’accèsaux institutions formelles de crédit, la formation <strong>et</strong> la participation au débatpolitique. <strong>La</strong> participation civique, la démocratisation <strong>et</strong> la décentralisation nesignifiaient rien ou presque dans la vie quotidienne de la grande majorité despauvres membres de coopératives.Deuxièmement, les partenaires internationaux des coopératives africaines nese sont pas beaucoup penchés sur le suj<strong>et</strong>. <strong>La</strong> plupart des organisations de lasociété civile engagées dans des processus de CSRP s’appuient très fortement surleurs partenaires. <strong>La</strong> sensibilisation <strong>et</strong> le lobbying sont devenus des composantsclés de la plupart des programmes qui les soutiennent. Les coopératives <strong>et</strong> leurspartenaires internationaux se concentrent sur les dimensions économiques <strong>et</strong>sociales <strong>du</strong> développement, ce qui fait leur force relative, mais ont négligé lacomposante politique. Ou peut-être en ont-elles peur au vu des expériencespassées?Enfin, les gouvernements ont oublié que les coopératives étaient des groupesreprésentatifs des pauvres. Ils assimilent la société civile aux nouvelles forces <strong>et</strong>élites sociales <strong>et</strong> politiques préoccupées par la pauvr<strong>et</strong>é, l’égalité entre hommes<strong>et</strong> femmes, la démocratisation <strong>et</strong> le développement <strong>du</strong>rable. Contrairement auxcoopératives, elles font entendre leur voix, sont très visibles <strong>et</strong> n’esquivent pasle débat politique ni les conflits. Elles sont en mesure de jouer le jeu politiqueà court terme <strong>du</strong> fait de leur forte crédibilité (internationale) <strong>et</strong> des ressourcesLA RENAISSANCE DES COOPÉRATIVES AFRICAINES AU 21E SIÈCLE : LEÇONS DU TERRAIN83

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