Le dernier bulletin communal, de janvier 2012 - Bienvenue à ...

Les marginaux magnifiques.Le titre est un peu provocateur, nous en convenons, mais il nous plait bien et nous semble bientraduire ce que nous avons ressenti lors de l’entrevue que nous avons eue avec M. et Mme Daniel Durand.Tout le monde en effet, à Beuzeville la Grenier, connaît Jeanine et Daniel Durand et les ont engrande estime. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité les rencontrer pour mieux les connaître…Daniel DurandQ : M. Durand, parlez nous un peu de vous.D.D : Il n’y a pas grand-chose à raconter, d’autres personnes auraient certainement plus de choses à dire.Je suis né en 1937, à Beuzeville comme mon père. Mon grand-père avait commencé à exploiter la ferme,ici, vers 1895. Je suis donc la 3 ème génération d’exploitants sur cette ferme et avec Patrice, notre fils, c’estla 4 ème génération.Les terres appartiennent à la famille de Lillers. Le marquis et la marquise venaient nous voir tous les ans.C’étaient des propriétaires remarquables, très humains et ils s’arrangeaient toujours pour répondre à nosdemandes quand il y avait quelque chose à améliorer ou quand la famille s’agrandissait. Pensez, la maisondate de 1780. Ils trouvaient toujours une solution qui satisfasse à la fois le locataire et, naturellement, leursintérêts de propriétaires. Ils étaient châtelains à N.D. de Gravenchon et maintenant, ils sont à Limpiville.J’ai un frère. Nous étions six mais les autres frères et sœurs sont décédés très jeunes.Q : Et votre enfance, la guerre et l’entrée dans la vie activeD.D. : Je suis allé à l’école communale, jusqu’au certificat d’études primaires, l’année de mes 14 ans. Jeme souviens bien des soldats allemands avec leurs chevaux, même si j’étais petit. Il y en avait pas mal dansla région, et ici même, à Beuzeville, dans différentes maisons. Je me souviens aussi de l’arrivée des Anglais.On était plusieurs gamins au bord de la route et ils se sont arrêtés et nous ont donné du chocolat…J’aurais bien aimé être pâtissier ou menuisier et j’aime toujours bien travailler de mes mains et apprendrequelque chose. Mais en ce temps là, à 14 ans, l’idée s’est faite naturellement de rester à la ferme.41