Le dernier bulletin communal, de janvier 2012 - Bienvenue à ...

LES LIMITES DE BEUZEVILLE LA GRENIERLe Français aime l’histoire, parait-il. L’étude du passé est en effet souvent utile à lacompréhension du présent. Continuons donc notre petit tour dans les archives de Beuzeville la Greniercommencé l’année dernière et arrêtons-nous le 5 octobre 1822.C’est peu de dire que c’était une autre époque. Les guerres Napoléoniennes étaient terminéesdepuis moins de 10 ans et la Restauration avait placé Louis XVIII sur le trône de France en 1814. Il estgénéralement admis qu’il a réussi à ramener une certaine prospérité dans un pays épuisé par lesguerres et à concilier les héritages Napoléoniens et de la Révolution avec ceux de l’Ancien Régime.Ainsi, l’organisation administrative du pays se poursuivait et, à Beuzeville, ce « cinquième jourdu mois d’octobre 1822 », un personnage considérable, le Géomètre en chef de la Seine Inférieure, estvenu en personne procéder à la délimitation du territoire de Beuzeville et des communes environnantes.A l’époque, Beuzeville était un village de 857 habitants selon le recensement de 1821 et si, LouisXVIII était roi de France, Adrien Lanctuit, lui, était Maire de Beuzeville et administrait la commune.On ignore tout de ce lointain prédécesseur de Gérard Capot mais on peut supposer qu’il avait dela personnalité. Chaque maire des communes faisant l’objet des travaux du géomètre en chef étaitaccompagné de deux « indicateurs », c’était notamment le cas pour les communes de Mirville, Bréauté,Houquetot, Le hertelay, St Jean, ou les signatures du maire et de deux « indicateurs » figurent sur leprocès-verbal. Sauf pour la commune de Beuzeville où Adrien Lanctuit est le seul signataire de tous lesdocuments. Notre Maire, Adrien Lanctuit devait donc avoir une certaine personnalité pour assumer seulla tâche partagée ailleurs. Le 1 er octobre 1830, il a été suspendu de ses fonctions pour non conformisme(source Beuzeville la Grenier…une minute d’arrêt. P.25)L’expression « indicateurs » pour les personnes ayant assisté le géomètre et les maires esttroublante et évoque des méthodes un brin policières, surtout quand on voit que, pour réaliser cestravaux de délimitations de territoires, le Géomètre en chef était accompagné du Contrôleur desContributions Directes et qu’il agissait conformément aux instructions du Ministre des Finances !La délimitation du territoire de chaque commune devait donc avoir aussi, et peut être surtout, despréoccupations d’ordre fiscal !Un Procès-verbal de délimitation du territoire a donc été établi pour Beuzeville et pour chacunedes communes limitrophes. Il n’y avait pas alors, semble t-il, « la Grenier » dans la dénomination deBeuzeville qui a changé plusieurs fois dans la période révolutionnaire : L’Ingénue, Saint-Martin-le-Généreux puis, en 1801, Beuzeville.Les limites actuelles de Beuzeville ont été fixées en 1824. Les délimitations de 1822 ne serontdonc pas définitives et font apparaître quelques différences :La commune du Hertelay, bordée par Beuzeville, Bréauté et Houquetot a été réunie à Bréauté en1825. La limite de Beuzeville, dans ce secteur était plus proche de Plaval que maintenant.Vers Mirville, le géomètre évoquait la réunion d’une petite partie d’une enclave de Gruchet,dépendant du Valasse « considérable de superficie et située entre les limites de cinq communes ».Cette enclave du Valasse, située loin des limites de la commune de Gruchet, provenait despossessions de l’abbaye du Valasse, qui avaient été attribuées à la commune de Gruchet à la Révolution.Les choses en étaient restées là et, une trentaine d’années plus tard, le géomètre en chef de la SeineInférieure proposait de réunir à Beuzeville la partie allant du Vashouis aux fermes du Petit Bec :38