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journal des auteurs - SACD

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n°147sommaireCinéma / Théâtre / Musique / Danse / Mise en Scène / Arts du Cirque / Arts de la rue / Télévision / Animation / Radio / Création InteractiveÉditorial ........................................................................ 1Directeur de la publication : Pascal RogardRédactrice en chef : Catherine WalrafenRédaction : Brigitte BoidotConception graphique : Éditions ScopeImpression : SPEIConseil d’administration 2007-2008Président : Jacques Fansten (cinéma)Premier vice-président : Yves Nilly (radio)Vice-présidents : Louis Dunoyer de Segonzac (musique),Louise Doutreligne (théâtre),Christine Miller et Charles Nemes (télévision), Bertrandvan Effenterre (cinéma)Administrateurs délégués : Guy Carrara(arts du cirque), Daniel Larrieu (danse), Didier Long (miseen scène), Frédéric Michelet (arts de la rue), AnnabellePerrichon (animation)Administrateurs : Bruno Allain, Bernard Cavanna,Didier Cohen, Claude Confortès, Jean-Paul Farré,Émile Gaudreault, Philippe Hersant, Caroline Huppert,Éric Kristy, Marie-Anne Le Pezennec, Luc Jabon, EduardoManet, Claude Miller, Michel Sibra,Christiane Spièro, Bertrand Tavernier, Anne Valton.<strong>SACD</strong> : 11 bis, rue Ballu - 75442 Paris Cedex 09<strong>journal</strong><strong>des</strong><strong>auteurs</strong>@sacd.fr - Tél. : 01 40 23 44 44En couverture :Bossa Fataka Rameau de Dominique Hervieu et JoséMontalvo, nouveaux directeurs du Théâtre National deChaillot à compter de juillet 2008. Ce spectacle pourenfant a été créé en 2006 au Centre ChorégraphiqueNational de Créteil et est actuellement en tournée.Photo : Laurent Philippe, copyrightCCN Créteil Cie M-H (M. Henry im)Une société en actionDébatDes mots… et <strong>des</strong> jeux de maux.................................. 2TélévisionDisparition du logo <strong>des</strong> chaînes.................................. 3DanseRencontre avec Kataline Patkaïet Laurent Pichaud...................................................... 4ActualitéEntretiens de ValoisPour un souffle nouveau du Spectacle vivant ?........... 6GestionPour une transparence renforcée............................... 7RadioLa fiction sur les radios publiques en Europe............ 8Écriture pour la jeunesse :Une activité d’utilité publique.................................... 10Du côté <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong>SocialL’Agessa, la couverture sociale <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong>............. 12ServicesLe catalogue de la Bibliothèque................................ 13JuridiqueLe contrat particulier de représentation................... 14InternationalAffaires européennes................................................ 15Actions culturelles........................................................ 16


une société en action > cinémacinémaDes mots… et <strong>des</strong> jeux de maux…PAR BERTRAND VAN EFFENTERRE - VICE-PRÉSIDENT CINÉMADans le monde du cinéma, il y a <strong>des</strong> mots qui cachent bien leur jeu.Tenez, par exemple, « chronologie <strong>des</strong> médias »…Dans les réunions professionnelles,il se trouve toujoursquelqu’un pour prendre laparole avec comme argumentprincipal d’une diatribe contreles changements d’une réglementationque tout le mon<strong>des</strong>ait dépassée : « Ne touchezpas à la chronologie <strong>des</strong>médias ! »Et là soudain, tout le monde setait, les représentants de l’administrationse félicitent ensilence de ne pas avoir à prendreparti, les représentants <strong>des</strong>organisations professionnelles se félicitent bruyammentd’avoir chacun joué leur rôle sans s’être trompé dans leur textequi est le même depuis trente ans… On se lève, on se sert lamain, on s’embrasse en se disant « à la prochaine »…Et le monde du cinéma, tel l’émeu quand il a peur, se metla tête dans le sable de la chronologie, trop content que rienne bouge !!!Emmanuel Robert-EspalieuAlors c’est quoi ce gros mot qui fait se taire tout le monde ?« Chronologie », ça a un petit côté scientifique, objectif, impartial…En parlant de chronologie, on entre dans la vérité dela succession <strong>des</strong> dates et <strong>des</strong> évènements, on pénètre dansl’intangible, l’inviolable, presque le sacré ! À l’école on nousapprenait que « la chronologie et la géographie sont les deuxyeux de l’histoire »… Eh bien, dans le cinéma, la chronologie<strong>des</strong> médias c’est la règle d’or, le nombre Π du métier, notre3,1415926 à nous !!!Plus prosaïquement, il s’agit de la succession dans le temps<strong>des</strong> différents mo<strong>des</strong> d’exploitation <strong>des</strong> films, la salle, lavidéo, les chaînes de télévision à péage et en clair. Au fur et àmesure de l’apparition <strong>des</strong> nouveaux mo<strong>des</strong> d’exploitation, laprofession a instauré <strong>des</strong> délais censés permettre une exploitationoptimale du film et en même temps protéger le lieu del’exploitation première du film, la salle de cinéma :• location ou vente de vidéos et DVDs, 6 mois après la sortieen salles ;• diffusion sur les plateformes légales de VOD (vidéo à lademande) : 33 semaines après la sortie en salles ;• achat à la carte en paiement à la séance : 9 mois après lasortie en salles ;• diffusion sur les chaînes à péages : 12 mois après la sortieen salles ;• diffusion sur les chaînes en clair : 24 mois après la sortie ensalles lorsque la chaîne est coproductrice du film, 36 mois sic’est un achat simple.Ces délais ont varié dans le temps. J’ai fait partie naguère d’unecommission du CNC appelée « commission du délai vidéo » danslaquelle l’essentiel <strong>des</strong> discussions portait sur la date de départdu délai : date d’obtention du visa de censure ou première datede sortie du film en salle ? Querelle, oh combien essentielleet fondamentale ! Et tous ceux qui ont participé aux négociationsces dernières années sur le délai VOD se souviennentavec émotion <strong>des</strong> âpres négociations qui ont abouti au chiffrefatidique de 33 semaines ! Parfois le monde du cinéma a <strong>des</strong>ingulières ressemblances avec celui de Clochemerle. Commelui, il a ses Ernest Tafardel, ses Barthélémy Piéchut et autresAlphonsine de Courtebiche… La seule différence est que ceuxdu cinéma laissent dans leur sillage comme une fragrance depop-corn !Aujourd’hui la situation a changé.L’exploitation en salle ressemble de plus en plus au craps ou àla roulette anglaise : on jette les films (de plus en plus de films !)en pâture au public et on attend de voir celui qui émerge dunaufrage dans lequel tous les autres ont sombré. Sauf raresexceptions, le travail en profondeur n’existe plus, le public estconsidéré uniquement comme un consommateur tout juste bonà payer son abonnement et à ingurgiter, moyennant finances,toutes sortes de confiseries par ailleurs redoutablement nocivespour sa santé. Les statistiques montrent que dans la plupart<strong>des</strong> sorties, les films engrangent la moitié de leurs entrées lapremière semaine ! Pris dans un engrenage infernal, les distributeurssont obligés d’investir <strong>des</strong> sommes de plus en plus


cinéma/télévision < une société en actionimportantes dans la publicité avec l’espoir que leur « produit »sorte du lot. Et les producteurs, sur les recettes <strong>des</strong>quellessont retenus ces frais, passent désormais par pure perte lasortie en salle. « Pour mémoire », comme il est dit pudiquementdans les plans de financement <strong>des</strong> films religieusementexaminés en commission d’agrément au CNC… Cette publicitésera totalement oubliée lorsque le film sortira six mois plustard en DVD ou lors du passage sur les écrans de télévision.Pour 90% <strong>des</strong> films, les frais de sortie auront été dépensés enpure perte, pour une exploitation nulle et sans possibilité queces frais soient amortis par d’autres exploitations. Au planéconomique, le système est devenu totalement délirant ! Lachronologie <strong>des</strong> médias a bien défendu la salle, mais la sallene défend plus les films !Si la chronologie a un sens, celui de protéger chaque moded’exploitation, il faut certainement aujourd’hui inventer denouvelles règles sans se voiler la face devant la perversion dusystème actuel.La première idée, en réalité déjà en discussion, est de raccourcirces fameux délais : de six mois, on passerait à quatre moispour la sortie vidéo et DVD, à six mois pour l’exploitation surles chaînes à péage, etc. On tiendrait compte ainsi de l’accélérationde la diffusion <strong>des</strong> films en permettant, sans doute,une meilleure visibilité du public sur les possibilités différentesde voir les films.Mais deux variantes pourraient utilementcompléter ce premier pas.• La première consisterait à lier les délais de la chronologie àl’investissement apporté à la production. Aujourd’hui, les sallesn’investissent plus dans les films, et pourtant l’exploitationen salles est surprotégée par rapport à la diffusion sur leschaînes à péage ou en clair. En gardant la même chronologie,c’est-à-dire salle, vidéo, chaîne à péage, chaîne en clair, maisen liant les délais qui séparent ces différents mo<strong>des</strong> d’exploitationà l’investissement fait dans la production, on redonneraità ceux qui investissent le plus dans la fabrication <strong>des</strong> filmsune prime qui justifierait leurs investissements. Les chaînesen clair par exemple, elles qui ont <strong>des</strong> obligations importantesd’investissement dans la production, ne seraient certainementpas opposées à la possibilité de diffuser les films coproduitsplus près de leur sortie en salles. Et, peut-être, redonneraitonaux salles le désir d’investir dans la production… On peuttoujours rêver !• La deuxième variante consisterait à établir une chronologieglissante. C’est déjà le cas aujourd’hui pour les très gros succèsen salles pour lesquels Canal + décale souvent sa diffusionau-delà <strong>des</strong> 12 mois réglementaires. On pourrait l’envisagerdans les deux sens et permettre à un film qui n’a pas trouvé sonpublic en salles de tenter de le trouver tout de suite en vidéoou en diffusion télévisuelle. On a constaté que les téléfilms quisortent en DVD juste après leur diffusion font souvent de trèsbonnes ventes en DVD, bénéficiant encore de la publicité et dela presse faites au moment de la diffusion.Lier les deux variantes conduirait à une chronologie <strong>des</strong> médiasadaptée à la situation particulière de chaque film, qui tiendraitcompte à la fois <strong>des</strong> investissements – protéger ceux qui prennent<strong>des</strong> risques – et du résultat de l’exploitation. Au systèmeactuel qui tient plutôt du laminoir, on substituerait un systèmeplus fin et plus adapté à la réalité extrêmement diversifiée <strong>des</strong>films. La chronologie défendrait, enfin (!), les films.Si on veut que la chronologie <strong>des</strong> médias cesse d’être le malqui ronge aujourd’hui la carrière <strong>des</strong> films, si on veut qu’elleredevienne le socle fondateur de l’exploitation qu’elle a été àses débuts, il faut sans doute accepter de se poser quelquesquestions qui font mal.télévisionUne bonne nouvelleDepuis <strong>des</strong> années, les <strong>auteurs</strong> de films detélévision se plaignent de la présence, aussienvahissante qu’inutile, du logo <strong>des</strong> chaînessur leurs œuvres. Depuis <strong>des</strong> années, nousne comprenons pas le refus, notamment <strong>des</strong>dirigeants successifs du service public, derenoncer à cette incrustation. Nous avons, àmaintes reprises, réitéré notre demande.Enfin, nous avons été écoutés.Éric Stemmelen, directeur de l’antenneet <strong>des</strong> programmes de France 2, vient denous répondre, par une lettre du 12 mars2008, que «dorénavant France 2 a décidé derenoncer à l’incrustation de son logo, lorsde la diffusion en première partie de soirée,d’œuvres audiovisuelles françaises». Il aajouté «qu’il s’agit là d’une manifestationsupplémentaire du respect et de l’intérêtque France 2 porte aux œuvres et auxcréateurs, qui méritent de voir leur travaildiffusé dans les meilleures conditions. Lepassage au 16/9, qui sera effectué le 7avril prochain, va également dans ce sens,permettant au téléspectateur de profiterpleinement de l’intégralité de l’image, enparticulier pour les films de cinéma et detélévision».Merci à Eric Stemmelen. Et, évidemment,nous demandons aux dirigeants <strong>des</strong> autreschaînes de suivre ce bon exemple!


une société en action > dansedanseles «Rencontres internationales chorégraphiques de Seine-Saint-Denis»Dans le cadre de l’action culturelle, la <strong>SACD</strong> soutient les «Rencontres internationaleschorégraphiques de Seine-Saint-Denis» qui se dérouleront cette annéedu 15 mai au 8 juin. Onze créations, 23 compagnies invitées, 16 pays représentés,l’opportunité de voir une scène chorégraphique engagée, joyeuse et créative,46 représentations.DR.Une occasion d’une parole croisée entre deux jeunes <strong>auteurs</strong>,qui racontent leurs conceptions de l’écriture de la danse avantcette édition prometteuse.> Propos recueillis par Irène Filiberti, <strong>journal</strong>isteEntretien avec Laurent PichaudInventer au présentIrène Filiberti : La façon dont vous investissez le champ chorégraphique,la particularité de vos projets adaptés aux lieux,interrogeant les limites de la représentation comme du représentableont souvent un aspect étrangement décalé. Pourriez-vousnous donner une idée de votre propre conception de l’écriture entermes chorégraphiques et, dans ce cadre, évoquer commentse pose à vous la notion d’auteur ?Laurent Pichaud : Avant d’initier mes propres projets, j’avaisdéjà accompli un parcours d’interprète que je poursuis encoreaujourd’hui. Certaines questions autour de ces termes ont donc étérésolues depuis. La différence entre les deux statuts, interprète ouchorégraphe, se joue autour de la notion de travail et de responsabilité.Je dirais qu’il y a l’auteur de la chorégraphie, et que l’interprète –selon différents alliages relevant de la nature <strong>des</strong> processus decréation réinventés à chaque projet – est auteur de sa danse. Dansma démarche, c’est le processus qui prime. Il touche à la partprofondément chorégraphique de l’interprétation. N’écrivant pasmoi-même la danse, j’écris avec l’état de présence du danseurqui travaille et est travaillé par ces processus, que ce soit enrépétitions mais aussi en scène. Cela induit presque plus unphénomène de présentation que de représentation. Et c’estd’ailleurs cette créativité du présent en scène que je prolongemaintenant dans l’in situ : investir chorégraphiquement <strong>des</strong> lieuxqui généralement n’ont pas besoin de danse nous déborde etnous fait risquer <strong>des</strong> états de présence inconnus qui requièrentun « être-entier » qui ne dépend plus uniquement de sa simplespécialisation artistique. Le corps devient civique. L’in situm’assure que cela nous échappe et cela a pour conséquenceun engagement de soi donc une responsabilité plus grande.Ces approches ont eu un prolongement économique. J’ai décidéde partager les droits d’auteur avec les interprètes. Mais cen’est pas fixe ni équivalent. Comme je n’avais pas de modèle,les conditions se sont précisées au fur et à mesure. J’accordeaujourd’hui 30% à la part irrémédiable de la conception et 70%à l’interprétation (montant à diviser par le nombre de danseurs).Car au fil du temps et <strong>des</strong> différentes recherches artistiques quej’ai pu mener, je reste convaincu d’une chose : c’est dans le vivantde l’interprétation que se trouve le vivant de l’art chorégraphique.Un vivant travail sur soi.Représentation de àtitré - 17 et 18 mai à Montreuil.


danse < une société en actionEntretien avec Kataline PatkaïUn langage étrangerIrène Filiberti : Quand vous évoquez votre parcours, vousprécisez que vous étiez scénographe avant d’être chorégrapheet vos premiers projets ont d’emblée pris pour thème une certaine« sex-attitude ». Vos pièces ou performances interrogentl’identité comme genre autant que la présence physique etles stéréotypes. Depuis la fondation de votre compagnie en2002, votre parcours se déploie sur quatre créations, dont ladernière s’intitule Rock Identity. Quelle importance accordezvous à l’écriture ?Kataline Patkaï : Considérer mon travail en termes d’écriture estun fait récent pour moi. J’ai fait mes débuts il y a cinq ans et je n’aipas le parcours classique d’un danseur. Une suite de hasards heureuxm’a conduit vers ces démarches lorsque j’étais en Belgique etque j’ai croisé le travail d’Anne Teresa de Keersmaeker et de HugoDehaes. Puis en France, Joël Borges m’a en quelque sorte repéréeet permis de me développer. Quand j’ai réalisé mes propres projetsj’ai investi le corps et commencé à saisir quelque chose du langagede la danse. Mais jusqu’à maintenant, l’écriture n’était pour moiqu’une manière de mémoriser, une trame très élémentaire. Letravail avec Marie-Jo Fagianelli, l’incroyable qualité de corps et derapport au mouvement qu’elle développe a profondément modifiéce rapport, en se délestant notamment de tout artifice.Au fil <strong>des</strong> projets, le nombre d’interprètes a augmenté, et la nécessitéde l’écriture a pris de l’importance. Comment expliquer, définirle trajet d’un mouvement ? Je n’ai pas seulement besoin de savoirécrire pour transmettre aux autres, mais aussi pour clarifier mesintentions et mon propos. Dans un solo sur les icône rock, j’ai cherchécomment les mouvements pouvaient se succéder, se réinterpréterde manière inconsciente, comment ils pouvaient créer uneattitude. À partir de ces reprises composées de bribes gestuelles,j’ai commencé à écrire et je me suis rendu compte que je cherchaisà tirer mon propos vers une énergie pure, instinctive, c’est devenula base de mon propre travail. Comme je n’ai pas de notions duphrasé, encore moins de répertoire, je fais autrement. Mais je croisque si l’écriture provient d’une succession de mouvements et dequalités, elle est aussi dépendante d’un contexte, d’un univers quilui donne sa direction. Elle change aussi en fonction <strong>des</strong> contraintes,notamment économiques.DR.Dans ce cadre, que peut évoquer pour vous la notion d’auteur ?C’est encore un terme nouveau pour moi. Je pense que cela parlede la propriété de ce qui se fait sur scène. Avant de transmettredu matériel aux interprètes, j’ai d’abord besoin que cela passepar mon corps. Il valide l’origine de quelque chose. Je suis auteur,donc responsable de ce que je montre. Le travail est issu d’uneconstruction collective et il est nécessaire d’être vigilant. On sereconnaît aussi dans les autres, on s’apporte beaucoup. Et pourmoi, cela reste encore une légitimité à construire.Représentation de Sisters - 26, 27 et 28 mai à Montreuil.DR.> Plus d’informations :www.rencontres-choregraphiques.com


une société en action > actualitéspectacle vivantEntretiens de Valois : pour un souffle nouveau du spectacle vivant ?PAR PASCAL ROGARD - DIRECTEUR GÉNÉRALPour le spectacle vivant, le baromètre semble s’être arrêté en ce début d’annéesur «maussade» ou «incertain».Plus que jamais, la création a toute sa place dans notre société,qu’il s’agisse d’éclairer un avenir mystérieux voire dangereux,d’analyser un passé parfois flou ou simplement de laisser librecours à une imagination débridée.C’est dans cet esprit que la <strong>SACD</strong>, qui prendra une part active auxEntretiens de Valois, lancés officiellement par la ministre de laCulture en février pour élaborer avec l’ensemble <strong>des</strong> professionnels<strong>des</strong> propositions de réforme, apportera sa contribution.Entre les craintes d’assister à un affaiblissement <strong>des</strong> efforts enfaveur du spectacle vivant et l’espoir de sortir <strong>des</strong> Entretiens deValois avec <strong>des</strong> propositions concrètes et ambitieuses, il est évidentque cette envie collective de redonner un nouveau souffle auspectacle vivant est essentielle. Essentielle pour relever les troisdéfis principaux qui nous attendent dans les années à venir :La présentation, par le ministère de la Culture et de la Communication,d’un budget 2008 en stagnation, voire en retrait selonla méthode de comptabilisation, a renforcé les craintes de tousceux qui s’inquiètent d’un désengagement de l’État ou, du moins,d’une révision à la baisse <strong>des</strong> ambitions.En effet, les contraintes budgétaires qui pèsent sur les collectivitéspubliques, et sur l’État en particulier, ne sont pas sansmenaces pour la pérennité de notre création, qui repose autantsur l’accompagnement <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong>, le soutien aux compagniesindépendantes que sur le maintien d’un réseau théâtral privé etpublic qui est un atout indéniable de notre politique.Si <strong>des</strong> réformes doivent évidemment être menées pour redonnerde l’élan et du dynamisme à une politique qui s’essouffle et quin’a pas atteint tous ses objectifs, notamment sur la démocratisation<strong>des</strong> publics ou encore sur la rémunération <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong>, ellesne sauraient pour autant s’inscrire dans une vision uniquementcomptable et marchande, sauf à vouloir démanteler la vitalité etla diversité de la création.Jean-Pierre Delagarde• l’amélioration de la circulation et de la diffusion <strong>des</strong> œuvresdont le niveau reste notoirement préoccupant ;• le maintien et le renforcement <strong>des</strong> dispositifs d’aide à la créationet d’accompagnement <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> ;• la mise en œuvre effective d’un rapprochement équilibré<strong>des</strong> théâtres publics et privés pour sortir d’un hermétismesclérosant.Essentielle aussi est l’idée autour de laquelle nous nous retrouvonsactuellement avec Muriel Mayette, Administrateur de laComédie-Française et Jean-Paul Alègre, Président <strong>des</strong> ÉcrivainsAssociés du Théâtre pour proposer de consacrer dans les lieux quisouhaiteraient y participer, une journée au spectacle vivant.Il ne s’agit pas là d’une énième fête ni d’une auto-congratulationd’une profession en mal de reconnaissance mais bien plus d’uneenvie de lutter contre les barrières sociales ou culturelles quifreinent le renouvellement de notre public et de faire connaîtreet partager la magie et l’émotion tant du spectacle vivant que<strong>des</strong> lieux dans lesquels il se livre et s’expose.Le chantier de la réforme du spectacle vivant est maintenantouvert, espérons que l’édifice final sera aussi solide et robustequ’équilibré.


europe < une société en actionpodcasting, <strong>des</strong> feuilletons interactifs pour les 16-25 ans et <strong>des</strong>coproductions de « films sonores » entre la BBC et le British FilmInstitute, <strong>des</strong>tinés aux nouvelles plateformes de diffusion.N’oublions pas, comme le répètent les professionnels anglais,que leur audience (et leur marché potentiel) est unique aumonde grâce aux échanges avec le Canada, l’Australie, laNouvelle-Zélande…Un bémol toutefois, la réduction annoncée de 65% du budget <strong>des</strong>programmes de création de BBC World Service et <strong>des</strong> réductionsde personnel prévues à la BBC télévision et radio, y compris chezles réalisateurs et techniciens, ceux-ci trouvant cependant <strong>des</strong>débouchés dans une production indépendante en plein essor.Nouvelles audiencesOn en profitera pour rappeler ces chiffres à ceux qui doutentencore de l’importance de ce média pour les <strong>auteurs</strong> : les 19pays présents à cette rencontre diffusent à eux seuls 112 heuresde fiction originale chaque semaine avec une audience estiméeà 125 millions de personnes.Les pays qui ont misé les premiers sur Internet et les nouveauxsupports raflent la mise. Leurs fictions et documentaires decréation sont écoutés, font gagner de nouveaux auditeurs, surtoutparmi les jeunes, sont téléchargés, et lorsque l’offre existe, achetés.Les stratégies de développement sur les nouveaux supportssont toujours largement gagnantes, et l’offre de fiction apparaîtincontournable dès lors qu’on raisonne en termes d’offre audioet pas seulement radio. La création de plateformes permetégalement de s’ouvrir aux productions indépendantes et favoriseles coproductions avec d’autres médias, presse, télévision,édition et les lieux de diffusion artistique.Les nouveaux supports attirent <strong>des</strong> créateurs jeunes quiproposent <strong>des</strong> univers de plus en plus variés, ambitieux etsophistiqués. Le monde de l’audio touche <strong>des</strong> publics nouveauxà la recherche de programmes différents. N’oublions pas quela majorité <strong>des</strong> œuvres de fiction et documentaire proposées àla radio n’existent pas ailleurs. Il y a en radio une liberté de ton,de forme, <strong>des</strong> écritures nouvelles, une offre d’œuvres littérairessouvent sans égal. C’est à la radio que l’on découvre chaqueannée en Europe le plus grand nombre de nouveaux <strong>auteurs</strong>de fiction, romanciers et scénaristes.La radio passe de sa diffusion historique par les on<strong>des</strong> non pasà une diffusion numérique, mais à une diffusion multisupports.Il ne s’agit plus seulement de radio mais bien d’un nouveaupaysage audio, d’un nouveau marché de l’audio.assemblée généralele jeudi 19 juin 2008 à 14hL’assemblée générale se tiendrale jeudi 19 juin 2008 à 14h au Cinéma<strong>des</strong> cinéastes.Pour participer activement à la vie de votre Société, votez nombreuxpour élire vos représentants au Conseil d’Administration,à la commission de contrôle du budget, à la commission du droitde communication et pour approuver les comptes.Vous pouvez voter par correspondance (jusqu’au vendredi 13juin à minuit) ou sur place le jour de l’assemblée. Et pour vousrendre encore plus accessibles ces votes, un site dédié, dontles modalités d’accès figureront sur les convocations, seraouvert à compter du lundi 19 mai à minuit jusqu’au vendredi13 juin à minuit.> Plus d’informationsLettre spéciale assemblée générale 2008 sur www.sacd.frRenseignements : direction administrative et financière01 40 23 44 09 – muguette.henry@sacd.fr


une société en action > écritureécritureÉcrire pour la jeunesse : une activité d’utilité publiquePour le numéro 20 de son <strong>journal</strong>, dont un dossier était consacré au théâtrejeune public et à ses <strong>auteurs</strong>, Théâtre Ouvert a demandé à Jean-Claude Grumberg,fidèle compagnon de route, de raconter comment il a été amené à écrire pourla jeunesse et pourquoi il y trouve un plaisir si particulier.La Jeune Fille aux mains d’argent d’Olivier PyPourquoi écrire pour les enfants ? En fait je n’ai jamais eu l’occasionde me poser la question. Le Petit Violon, ma première piècepour la jeunesse, n’étant qu’une réponse amicale à l’amicalecommande que me passa un soir à table, entre poire et fromage,Nicolas Kent, directeur d’un théâtre londonien, qui avait déjàmonté L’Atelier, Dreyfus et Zone libre. N’osant lui dire non, touten n’ayant pas très envie, et surtout ne sachant pas commentm’attaquer à ce genre d’exercice, je fis le mort quelques mois,pensant que ça lui passerait. Ca ne lui passa pas. Pire, il insista.Ce que j’ignorais c’est que, derrière l’amitié, il y avait une réelleattente. Tous les théâtres subventionnés du Royaume-Uni devaientcette année-là, sous peine de sanction financière, créer une pièceinédite à <strong>des</strong>tination du jeune public. Les <strong>auteurs</strong> anglais étaientsubmergés de comman<strong>des</strong>. Il insista donc, vint me voir plusieursfois à Paris pour me dire ce qu’il entendait par « pièce pour lajeunesse ». Cela devait parler <strong>des</strong> jours de la semaine, <strong>des</strong> moisde l’année, <strong>des</strong> couleurs, de la nature, du grand et du petit, <strong>des</strong>chiffres, <strong>des</strong> lettres, de l’enfance, que sais-je encore. En fait, ilvisait <strong>des</strong> enfants de six/sept ans. Je fus terrorisé.Un soir, au téléphone, il me dit qu’il lui fallait la pièce à la fin dela semaine, il devait la faire traduire d’urgence afin de la mettreen répétition. N’ayant toujours pas trouvé le courage de lui direnon, j’écrivis donc, sans trop réfléchir, Le Petit Violon, persuadéqu’il allait me renvoyer l’ouvrage et renoncer à la production. Cefut lorsque je me rendis à Londres pour assister à la premièrede ce Little violin, lorsque je vis les six/sept/huit ans envahir cepetit théâtre du Nord de Londres situé dans un quartier où l’onparle, dit-on, soixante-dix langues, lorsque je vis ces enfants detoutes couleurs garnir les bancs du Tricycle Theatre, lorsque jevis les enfants sourds-muets, les enfants aveugles se glisser aucoude à coude avec les autres enfants et que je découvris quesur la scène aussi les acteurs étaient de toutes couleurs et detous handicaps confondus, que je compris qu’il ne s’agissait pasAgnès Mellon10


écriture < une société en actionlà uniquement de théâtre, qu’il s’agissait de fabriquer dans cepetit lieu clos non pas de futurs spectateurs pour théâtre adulte,mais de fabriquer <strong>des</strong> citoyens capables, malgré leurs différencesd’origine, de culture, de religion, de rire, de s’émouvoir, de pleurer,coude à coude, ensemble, d’une seule voix.Voilà. Le théâtre pour la jeunesse m’apparut soudain comme unefomidable machine à fabriquer <strong>des</strong> citoyens libres et égaux endroit. Le Petit Violon fut ensuite créé en français par la compagnieAm Stram Gram de Genève, dans une magnifique et très poétiquemise en scène. C’est ainsi que je suis devenu, sans y penser,sans l’avoir voulu ni souhaité, un auteur « jeune public ». Un anou deux après, il y eut en France <strong>des</strong> élections présidentiellesavec au deuxième tour une finale inédite : Chirac/Le Pen. Lorsde la manifestation, forcément unitaire, entre les deux tours– je pense que c’était un premier mai – manifestation contre lefascisme, la dictature, l’intolérance, etc, etc, je suis resté à lamaison et j’ai écrit Marie <strong>des</strong> grenouilles que j’ai qualifiée sanspeur ni reproche de « pièce antifasciste pour enfants ». C’est enécrivant Marie <strong>des</strong> grenouilles cet après-midi là que je m’aperçusqu’écrire pour la jeunesse ne me posait aucun problème, et qu’aucontraire je ressentais une liberté, une joie, une insouciance quasiinédites. Il suffisait d’y avoir un peu pensé avant de se mettre àtable, avec appétit disons, et de se laisser aller, tout venait, toutcoulait de source.Aujourd’hui j’en suis à ma septième, toutes éditées dans lamagnifique collection Heyoka Jeunesse chez Actes Sud. Septpièces dites « pour la jeunesse » qui me paraissent refléterles mêmes préoccupations, aborder les mêmes thèmes quemes pièces dites « pour adultes ». Ce qu’il y a de profondémentdifférent, outre cette liberté, cette allégresse, cette énergie quenous communiquent les enfants, c’est cette sensation d’êtrenécessaire, attendu, espéré. Avant même que vos pièces soientreprésentées, dès la parution disons, elles circulent, les enfantset leurs maîtres s’en emparent, les lisent et les jouent en classe,vous recevez les lettres, <strong>des</strong> questions, <strong>des</strong> <strong>des</strong>sins, <strong>des</strong> conseils,<strong>des</strong> recommandations – « Continue, tu vas finir par être connu »m’écrivit un jour un jeune lecteur de dix ans – certaines classesvous envoient <strong>des</strong> suites, ou même de nouvelles fins. Aprèsquarante-cinq ans d’écriture assidue pour <strong>des</strong> spectateurs, <strong>des</strong>metteurs en scène, <strong>des</strong> directeurs et <strong>des</strong> critiques, repus, blasés,submergés, baillant d’avance à l’idée de voir ou de lire un de vosouvrages, écrire pour la jeunesse me paraît non seulement unesorte de récréation mais surtout une activité – peu lucrative il estvrai – d’utilité publique.Au-delà <strong>des</strong> enfants, j’ai découvert <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> magnifiquesécrivant pour la jeunesse d’authentiques chefs d’œuvre de théâtre.Je n’en citerai que trois que j’aime et admire particulièrement :L’Ogrelet, de Suzanne Lebeau, Le Pays de rien, de Nathalie Papin,et La Révolte <strong>des</strong> couleurs, de Sylvie Bahuchet. Trois pècesd’aujourd’hui, parlant du monde d’aujourd’hui, à <strong>des</strong> enfantsd’aujourd’hui. Moi, je ne sais pas si je vais continuer à écrire pourPinocchio de Joël Pommerat, d’après Carlo Collodila jeunesse, sept me paraît un bon chiffre. Sept pièces comme lessept nains de Blanche Neige, les sept femmes de Barbe Bleue,les sept d’un coup du Petit Tailleur, les sept fils enfin <strong>des</strong> pauvresbûcherons, sans oublier les sept malheureuses filles de l’ogre.En guise de conclusion – soyons cuistre – je ne peux que conseilleraux pouvoirs publics, à l’éducation nationale, aux responsables detous poils, de rendre obligatoire, comme en Angleterre, ne seraitcequ’une année, la création par tous les théâtres subventionnésde la République, quelle que soit la taille de leur salle ou de leursubvention, d’au moins une œuvre inédite pour la jeunesse. Lereste, le plaisir, la joie, la liberté, l’invention, suivront, et même,avec un peu de chance, qui sait, la fabrique de citoyens se mettraà fonctionner et à porter ses fruits.À NOTER >Jean-Claude GrumbergCet article est publié avec l’aimable autorisationde Micheline Attoun et Lucien Attoun.L’écriture théâtrale pour le jeune public attire aujourd’hui denombreux <strong>auteurs</strong> tels que Catherine Anne, Philippe Dorin,Joël Jouanneau, Yves Lebeau, Sylvain Levey, Fabrice Melquiot,Joël Pommerat, Olivier Py, Karin Serres, Luc Tartar, CatherineZambon...Des Maisons d’éditions comme Actes Sud, L’École <strong>des</strong> Loisirs,Théâtrales n’hésitent pas à accueillir ces <strong>auteurs</strong> dans leurscatalogues, favorisant ainsi la circulation de ces textes.À signaler la sortie d’un guide-annuaire jeune public,Le Piccolo, édité par La Scène, 514 pages, 35 €Elisabeth Carecchio11


du côté <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> > socialsocialL’Agessa, la couverture sociale <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong>Être affilié à la Sécurité sociale, être assuré d’une protection sociale appropriée,penser à sa retraite, autant de démarches qui peuvent sembler complexes, maisqui sont cependant indispensables pour vous éviter de mauvaises surprises dansvotre vie personnelle.Catherine Plantec, assistante sociale à la <strong>SACD</strong> a interrogéThierry Dumas, directeur de l’Agessa qui nous rappelle lesmissions de cet organisme.Catherine Plantec - Thierry Dumas, vous êtes Directeur de l’Associationpour la Gestion de Sécurité Sociale <strong>des</strong> Auteurs (Agessa)depuis avril 2004. Pouvez-vous, tout d’abord, nous présenterles origines de l’institution et du régime <strong>des</strong> artistes <strong>auteurs</strong> ?Thierry Dumas - Le régime <strong>des</strong> artistes <strong>auteurs</strong> a été créé parle législateur en 1975. L’objectif était d’assurer une protectionsociale aux artistes-<strong>auteurs</strong>, ainsi que de mettre fin à la coexistencede plusieurs régimes.La gestion de ce régime a été confiée à deux associations loi1901 : la Maison <strong>des</strong> Artistes, pour la branche <strong>des</strong> arts graphiqueset plastiques, et l’Agessa pour les branches <strong>des</strong> écrivains,<strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> et compositeurs, du cinéma et de l’audiovisuel etenfin <strong>des</strong> photographes.L’Agessa a commencé à fonctionner au début de l’année1978.Cette association est chargée de recouvrer les cotisations auprès<strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> et diffuseurs ainsi que d’affilier les artistes <strong>auteurs</strong>au régime général de la Sécurité Sociale.C.P. - En matière de Sécurité Sociale comment se traduit laprotection sociale d’un auteur ?T.D. - Pour la couverture <strong>des</strong> risques maladie, maternité etvieillesse la protection sociale est identique à celle <strong>des</strong> salariés.Cela signifie qu’un auteur peut prétendre à la prise en charge <strong>des</strong>es frais de santé mais également au versement d’indemnités<strong>journal</strong>ières s’il est à jour de ses cotisations en cas de maladie.À noter toutefois que le risque accident du travail-maladieprofessionnelle n’est pas couvert.Les <strong>auteurs</strong> affiliés bénéficient également de la retraite de basede la sécurité sociale.C.P. - Tous les <strong>auteurs</strong> sont ils concernés par ce régime ?T.D. - Oui mais sous certaines conditions. Tous les revenus d’<strong>auteurs</strong>ont soumis au versement de cotisations au régime de SécuritéSociale <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong>. Les cotisations liées au risque maladie ne sontpas plafonnées et sont soit précomptées, c’est-à-dire retenuesà la source par la structure ou la société qui rémunère l’auteur,soit réglées directement par l’auteur auprès de l’Agessa.Pour que celles-ci ouvrent droit aux prestations sociales, il estnécessaire d’être affilié au régime. L’auteur doit faire cette démarched’affiliation directement auprès de l’Agessa.Il existe toutefois <strong>des</strong> conditions pour pouvoir s’affilier :• avoir une activité appartenant à une branche professionnellerelevant de l’Agessa ;• résider fiscalement en France ;• avoir perçu au moins 7 524 euros de droits d’auteur en 2007pour une affiliation au 1er janvier 2008.Toutefois, les deman<strong>des</strong> seront examinées par <strong>des</strong> commissionsprofessionnelles internes si ce montant n’est pas atteint. Cescommissions sont composées de représentants <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> et<strong>des</strong> diffuseurs.C.P. - Comment cela se passe-t-il pour la retraite de base de lasécurité sociale ?T. D. - Si les cotisations maladie sont dues du premier au derniereuro, les cotisations vieillesse sont plafonnées, c’est-à-dire qu’onne peut cotiser au-delà d’un certain montant annuel de revenus.Ce « plafond sécurité sociale » est fixé à 33 276 euros pour l’année2008 et prend en compte l’ensemble <strong>des</strong> revenus perçus.Les cotisations vieillesse ne sont donc pas précomptées maisréglées trimestriellement par l’auteur affilié. Ce calcul ne peutse faire qu’après l’affiliation car c’est à ce moment que l’auteurdéclare ses revenus auprès de l’Association.12


services < du côté <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong>Au sujet de la retraite plusieurs points sont à retenir :• Le fait de déclarer ses salaires en même temps que sesdroits d’<strong>auteurs</strong> permet à l’Agessa de prendre en compte lescotisations déjà prélevées sur les salaires dans le calcul <strong>des</strong>cotisations dues sur les droits d’auteur. Le but est de ne pascotiser au-delà du revenu global correspondant au plafond dela sécurité sociale.• Si l’auteur ne remplit pas de dossier d’affiliation auprès del’Agessa, il ne cotisera pas pour sa retraite de base et n’auradonc pas droit au versement d’une pension.• Les <strong>auteurs</strong> ayant également le statut d’intermittent peuventpenser qu’il est inutile de cotiser sur leurs droits d’auteur puisqu’ilscotisent déjà sur leurs salaires. Il faut savoir qu’ils necotisent pas sur la totalité de leurs revenus salariés mais surun forfait correspondant au plafond <strong>journal</strong>ier de la sécuritésociale et ce, pour chaque jour effectivement travaillé. Ce plafond<strong>journal</strong>ier est fixé à 153 euros pour l’année 2008.Une fois l’affiliation prononcée, les revenus seront à déclarertous les ans. Cela peut se faire à présent en ligne sur le sitewww.agessa.org.Il faut retenir également que ces cotisations sont fiscalementdéductibles <strong>des</strong> revenus (hormis une part de la CSG).C.P. - Existe-t-il une action particulière pour les <strong>auteurs</strong> endifficulté ?T. D. - Si l’Agessa n’est pas habilitée à accorder <strong>des</strong> délais depaiement, les <strong>auteurs</strong> qui ne peuvent régler leurs cotisationsvieillesse ou maladie peuvent solliciter l’intervention de la commissiond’action sociale de l’Agessa. Cette commission étudie lesdeman<strong>des</strong> de prise en charge de tout ou partie <strong>des</strong> cotisationsen fonction <strong>des</strong> revenus du foyer.> En savoir plusVous pouvez joindre l’Agessa :01 48 78 25 00 de 9H30 à 12H30 et de 14h30 à 16H30ou être accueilli sans rendez-vous dans ses locaux :21 bis rue de Bruxelles, Paris 9 e.À NOTER >Vous trouverez également de nombreuses informations ainsique les dossiers d’affiliation à télécharger sur le site :www.agessa.org.servicesLe catalogue de la bibliothèque est en ligneLe catalogue de la bibliothèque est enligne sur votre « espace membre ».Vous pouvez désormais consulter, en fonction de différents critères,plus de 18 000 notices bibliographiques. Vous trouverez<strong>des</strong> informations sur <strong>des</strong> textes de théâtre contemporain, françaisou étranger, du matériel de presse du spectacle vivant, <strong>des</strong>périodiques, <strong>des</strong> scénarios de cinéma et de télévision.> En savoir plusVotre espace membre :http://portail.sacd.fr/login.phpJean-Pierre Delagarde13


du côté <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> > juridiquejuridiqueLe contrat particulier de représentationconclu entre un auteur et un entrepreneur de spectacle vivantpar l’intermédiaire de la <strong>SACD</strong>> Le droit de représentationLe Code de la Propriété Intellectuellereconnaît à chaque auteur un droit dereprésentation. La représentation d’uneœuvre est légalement définie commela communication de l’œuvre au public(notamment par récitation publique, exécutionlyrique, représentation dramatique,présentation publique, télédiffusion…).Ce droit est patrimonial : l’auteur peut autoriserou interdire l’exploitation de son œuvresous forme de représentations publiqueset tirer profit de cette exploitation.> La nécessité d’un écritLe Code de la Propriété Intellectuelleimpose une obligation : les contrats dereprésentation doivent être constatés parécrit. C’est pourquoi un auteur ne peuttransmettre son autorisation de représenterune de ses œuvres à un entrepreneur <strong>des</strong>pectacle vivant par simple accord verbal.Cette autorisation n’est juridiquement pasvalable. Il faut donc recourir à un « contratde représentation ».> Le contrat de représentationLe contrat de représentation est établi parla <strong>SACD</strong> entre un auteur membre et unentrepreneur de spectacle vivant. Il indiquele titre de l’oeuvre concernée et la natureexclusive ou non de l’autorisation donnée.Cet outil contractuel permet à un auteur(ou ses ayants droit) :- d‘autoriser une personne (physique oumorale) à représenter une œuvre,- de fixer précisément les conditions danslesquelles les représentations de l’œuvrevont avoir lieu.Les clauses essentielles de ce contratsont les suivantes :• la durée de l’autorisation,• les territoires d’exploitation,• la définition du mode d’exploitation (l’exploitationest limitée aux représentationssous forme de spectacle vivant, les droitsde captation et d’adaptation audiovisuellesseront négociés par contrats distincts),• le périmètre du contrat (il ne concernela plupart du temps que l’œuvre principale,les œuvres associées comme lamusique de scène, la chorégraphie ou lamise en scène devant faire l’objet d’autresaccords),• la rémunération de l’auteur, toujoursproportionnelle aux recettes d’exploitationde l’œuvre (taux <strong>des</strong> droits d’auteur,assiette de perception),nombre de représentationsgaranties, minimum et déditspar représentation,• les conditions spécifiques négociées(avance sur droits,...)• les modalités de perception <strong>des</strong> droitsd’auteur par la <strong>SACD</strong>.> Le rôle de la <strong>SACD</strong>La <strong>SACD</strong> est mandatée par ses membrespour la gestion de leurs droits de représentationdramatique.Chaque auteur membre de la <strong>SACD</strong>conserve néanmoins le droit d’autoriserou d’interdire la représentation de sonœuvre sous forme de spectacle vivant. Maisl’autorisation donnée par l’auteur doit êtretransmise par la <strong>SACD</strong> (et non directementpar l’auteur à l’entrepreneur de spectaclevivant) et elle doit impérativement êtreconforme aux «conditions générales »déterminées par la Société ou négociéesavec les entrepreneurs de spectacle vivant(l’auteur ne peut négocier en <strong>des</strong>sous <strong>des</strong>conditions déterminées par la <strong>SACD</strong>).C’est dans le cadre de ce mandat que la<strong>SACD</strong> (pôle autorisations et contrats dela Direction du Spectacle Vivant) intervientpour formaliser l’autorisation queles <strong>auteurs</strong> donnent à l’entrepreneur <strong>des</strong>pectacle vivant sous la forme du « contratparticulier de représentation » (l’autorisation<strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> peut aussi prendre laforme d’une lettre-contrat).> En savoir plus :www.sacd.fr> Consultation sur la copie privéeContre toute attente, la DG Marché intérieur de la Commissioneuropéenne a réouvert le dossier de la redevance « copie privée »en lançant une consultation le 14 février dernier sur le sujet,alors que sa proposition de recommandation avait été retirée endécembre 2006 suite à la mobilisation du secteur et à l’interventiond’États membres dont la France.Même si le Commissaire McCreevy (en charge du marché intérieur)assure « qu’il ne peut être question de remettre en cause la compensationpour copie privée », la consultation, ouverte jusqu’au18 avril prochain, aborde d’éventuelles modifications d’élémentsessentiels de ce système.La <strong>SACD</strong>, dans sa lettre au Commissaire McCreevy, s’est étonnéede cette initiative et a rappelé la nécessité de maintenir un systèmede redevance pour copie privée.> En savoir plus :http://europa.eu14


actualité < une société en actioninternationalAffaires européennes> Présidence française de l’Union européenneL’ancien ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres aété nommé, par le Conseil <strong>des</strong> ministres, « Ambassadeur chargéde la dimension culturelle » de la Présidence française de l’Unioneuropéenne, qui débutera le 1 er juillet 2008.> 2008, année européennedu dialogue interculturel• La ministre de la Culture et de la Communication a inauguré,lors du colloque qui s’est tenu à l’UNESCO le 13 mars dernier,l’entrée de la France dans l’année européenne du « dialogueinterculturel », rappelant ainsi l’adoption par l’UNESCO de laConvention pour la protection et la promotion de la diversité <strong>des</strong>expressions culturelles.• De nombreux cinéastes nommés « Ambassadeurs de la cultureeuropéenne » parmi lesquels : Radu Mihaileanu, Luc et Jean-Pierre Dardenne et Marjane Satrapi.> Plus d’informationsLe discours de la ministrewww.culture.gouv.fr/culture/actualites/Les projets culturels et tous les événements 2008www.interculturaldialogue2008.eu> Contenus créatifs en ligneLa <strong>SACD</strong> a profité de la consultation de la Commission européennerelative aux contenus créatifs en ligne portant sur l’interopérabilité<strong>des</strong> DRMs, les licences multi-territoriales, les offreslégales et la lutte contre la piraterie, pour mettre en évidencele problème de la rémunération <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> de l’audiovisuelen Europe. Elle a ainsi souligné la nécessité d’harmoniser lesmo<strong>des</strong> de rémunération <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> européens en appliquantdans tous les pays de l’UE <strong>des</strong> mécanismes leur garantissantune rémunération juste et équitable. Cela doit impérativementconstituer un préalable au développement, pour le répertoireaudiovisuel, de licences multi-territoriales envisagées par laCommission européenne.> « Paquet Télécom »La révision du cadre législatif européen relatif aux services etréseaux de communications électroniques (« Paquet Télécom »)est actuellement débattue au Parlement européen. La <strong>SACD</strong> souhaiteprofiter de cette opportunité pour consolider les propositionsrelatives au respect <strong>des</strong> droits de propriété intellectuelle,qu’elle a poussées, et que la Commission a accepté d’introduiredans ses propositions de révision.Ces deux dispositions visent d’une part, au respect du droitd’auteur et <strong>des</strong> droits voisins par les opérateurs de télécommunicationet d’autre part, au respect de ces mêmes droits par lesabonnés, via l’information donnée par les opérateurs de télécommunicationavant et dans les contrats.De nombreuses rencontres ont lieu avec <strong>des</strong> députés européensafin de les convaincre non seulement de maintenir ces dispositionsmais également d’aller plus loin en introduisant :• une obligation générale de coopération <strong>des</strong> fournisseursd’accès Internet, que les autorités nationales de régulationdevraient faire respecter ;• un meilleur équilibre entre la protection <strong>des</strong> données personnelleset la protection <strong>des</strong> droits de propriété intellectuelle.Le vote de ces textes en première lecture au Parlement européenest prévu pour juillet et la Présidence française du Conseilsouhaiterait son adoption définitive avant la fin de l’année.>Coalition françaiseLe 21 février 2008, la Coalition française pour la diversité culturellea été reçue par la ministre de la Culture et de la Communication.Au cours de cette rencontre, Mme Albanel a rappelé le soutiende l’État à l’action de la Coalition et les membres de la Coalitionont pu faire part de leurs préoccupations, concernant notammentla réouverture du dossier copie privée au niveau européen.Pascal Rogard, président de la Coalition, a également soulignéles inquiétu<strong>des</strong> suscitées par la négociation d’accords de libreéchange incluant <strong>des</strong> protocoles de coopération culturelle avecla Corée et l’Inde, qui pourraient déstabiliser les quotas de diffusioneuropéens.> En savoir plus :www.coalitionfrancaise.org15


du côté <strong>des</strong> <strong>auteurs</strong> > actions culturellesen brefAudiovisuel> Rencontres CNC-<strong>SACD</strong>La prochaine rencontre se déroulera le lundi 2 juin à 14h à laMaison <strong>des</strong> Auteurs-<strong>SACD</strong> et aura pour thème : Du documentaireà la fiction : quelles écritures pour parler du réel ?À partir d’exemples d’œuvres de fiction et de documentaires,identifier les avantages et les limites de chaque genre.> En savoir plus :Inscription : rencontrescncsacd@sacd.frElisa Fourniret 01 40 23 46 22Consultez les archives <strong>des</strong> précédentes rencontres sur :www.sacd.frArts du Cirque> Jeunes Talents CirqueLes dix projets de l’édition 2008 ont été sélectionnés.Aiuaoi de Tobias Wegner, Le Cirque à Jean Kévin de GuillaumeTop, Grenouille mode d’emploi d’Olivier Pasquet, Sway de SergeLazar et Anke Budher, Miettes de Rémi Luchez, un projet deGuillaume Sauzay, Rictus de Julien Le Cuziat (Cie Im-posture),Eight characters d’Isak Lindberg (Tide Company), un projet deJonathan Guichard et Franck-Nicolas Feldman, Magica Melodiade Nicolas Leresche et Anne Delahaye.L’action culturelle Cirque de la <strong>SACD</strong> soutient activement ces projetsqui seront présentés en septembre 2008 au Théâtre de la CitéInternationale à Paris.Agenda du printemps 2008La <strong>SACD</strong>, à travers son action culturelle, est partenaire de ces manifestations.• Juste pour Rire à Nantes, du 18 au 26 avril.La <strong>SACD</strong> y remettra un prix à un jeune talent.www.justepourrire-nantes.fr• Festival du moyen métrage à Brive, du 23 au 28 avril,organisé par la SRF.www.festivalcinemabrive.fr• Festival national de théâtre amateur à Châtillon-sur-Chalaronne du 30 avril au 4 mai. La <strong>SACD</strong> y remettrale Prix Jean Tardieu.• Festival de Cannes du 14 mai au 25 mai.Le Prix du scénario sera remis pour la 15 ème année.Le Pavillon <strong>des</strong> Auteurs accueillera les scénaristes, réalisateurset professionnels. www.festival-cannes.fr• Quinzaine <strong>des</strong> réalisateurs à Cannes, du 15 au 25 maiLa <strong>SACD</strong> y remettra un prix. Elle renouvelle ses rendez-vous,les « 5 à 7 » sur la terrasse de la Quinzaine.www.quinzaine-realisateurs.com• Semaine de la Critique à Cannes, du 15 au 23 mai.Un prix <strong>SACD</strong> récompensera une œuvre.www.semainedelacritique.com• Rencontres Chorégraphiques internationalede Seine-Saint-Denis du 15 mai au 8 juin.www.rencontres-choregraphiques.com/2007• Festival Regards croisés à Grenoble du 26 au 31 mai.Diffusion <strong>des</strong> nouvelles écritures théâtrales.www.troisiemebureau.com• 1.2.3. théâtre! au Théâtre de l’Est Parisien, du 3 au 22 juin.www.theatre-estparisien.net• Festival international d’animation à Annecy,du 9 au 14 juin.www.annecy.org• Festival Pocket Films à Paris du 13 au 15 juin.www.festivalpocketfilms.fr• Questions de danse, questions d’artiste à Marseille,du 13 au 26 juin.www.kelemenis.fr• Festival Uzes Danse du 14 au 21 juin.www.uzesdanse.fr• Festival Montpellier-Danse, du 22 juin au 5 juillet.www.montpellierdanse.com• Grand Prix de littérature dramatique au Théâtre de l’Odéon,le 24 juin.www.aneth.net/actu_grandprix.htm• Prix <strong>des</strong> Cent livres – Emmanuelle Marie,organisé par les EAT. Remise le 25 juin à la <strong>SACD</strong>.www.eatheatre.fr• Nuit <strong>des</strong> lutins du court métrage, au Palais de Chaillot, le 26 juin.www.leslutins.com/du_court_metrage• Printemps de la Danse en Charente, du 26 au 28 juin.www.printempsdanse.org16


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