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16<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>Pontissalienne</strong> n° 114 - Avril 2009CHÔMAGE“Il faut percer <strong>le</strong> mystère duPo<strong>le</strong> emploi” lance AlainMarguet, président del’Amica<strong>le</strong> des frontaliers à Morteau.Selon lui, <strong>le</strong>s chômeurs quipointent actuel<strong>le</strong>ment àl’A.N.P.E. de Morteau ou Pontarliersont pour la plupart destravail<strong>le</strong>urs ayant terminé <strong>le</strong>urcontrat de 90 jours en Suisse.Le nombre de demandeursd’emploi serait pourtant passéde 640 à 1 036 à la fin du moisde janvier sur <strong>le</strong> bassin de Morteau.Soit une hausse d’environ56,6 % en un an ! Un chiffre nonconfirmé par l’agence nationa<strong>le</strong>pour l’emploi (A.N.P.E.). Unefois encore, latransparence n’estpas de mise. “Sur20 licenciés dansune usine suisse,tous ne sont pasfrontaliers. Le Pô<strong>le</strong>emploi compte parexemp<strong>le</strong> ceux quiont fini <strong>le</strong>ur mission,comme empi<strong>le</strong>r<strong>le</strong>s boîtes dechocolat ou ceuxqui ont terminé decueillir <strong>le</strong> tabac.Pour l’instant, ceuxqui ont un contrattravail<strong>le</strong>nt encore”Pas de clause de la guillotineDeux tiers des nouveaux chômeurs seraient frontaliersPrésident de l’Amica<strong>le</strong> des frontaliers, Alain Marguet s’élève contre<strong>le</strong>s fausses idées et <strong>le</strong>s chiffres annoncés. “Arrêtons de fabu<strong>le</strong>r”dit-il, et “que <strong>le</strong> Po<strong>le</strong> emploi annonce la cou<strong>le</strong>ur !”,alors que <strong>le</strong> Groupement Transfrontalier Européen est, lui, beaucoupplus pessimiste. Deux sons de cloche différents.Haussede 56 % duchômage àMorteau.analyse <strong>le</strong> président qui s’élèvecontre <strong>le</strong>s fausses idées et lamauvaise interprétation deschiffres. Il y aurait 84 000 travail<strong>le</strong>ursdans <strong>le</strong> canton de Neuchâte<strong>le</strong>t 9 000 frontaliers. Conséquence,mieux vaut “relativiser”d’autant que “<strong>le</strong> groupe Swatchannonce une reprise” croit savoirce dernier. En janvier à <strong>La</strong>Chaux-de-Fonds, 127 personnesauraient reçu l’imprimé E 301(N.D.L.R. : formulaire qui permetaux autorités de chômagecompétentes de prendre en compte<strong>le</strong>s périodes de cotisation réaliséesdans un pays del’U.E./A.E.L.E. afin de savoir sivous avez droit aux prestationsde chômage.), 50 à Pontarlier et28 pour la Vallée de Joux.<strong>La</strong> Suisse, sûr qu’il ne faut pasla dévaloriser, d’autant que lasignature des accords bilatérauxrend optimiste. Les Suisses nesont pas “eurosceptiques”.“C’estun gage de confiance” concèdeHasna Charid, juriste au GroupementTransfrontalier Européen,antennes de Morteau etPontarlier. Pourtant, la juristeest loin de rejoindre Alain Marguetsur bien des points. Selonel<strong>le</strong>, la crise est là. “Ce serait dela langue de bois de dire que laSuisse n’est pas en crise. Si vousm’aviez posé cette question il ya quelques mois, j’aurai répondupar la négative.Aujourd’hui,nous la ressentons ! Il y a deslicenciements, <strong>le</strong>s frontaliers sontinquiets, il n’y a plus d’heuressupplémentaires… Beaucoupviennent nous voir.” Ils franchissent<strong>le</strong> seuil du GroupementTransfrontalier soit pour se rassurerou simp<strong>le</strong>ment connaître<strong>le</strong>urs droits après un licenciement.“Dernièrement, quatrecadres sont venus après un licenciement.”Toutes <strong>le</strong>s catégoriessocioprofessionnel<strong>le</strong>s seraienttouchées. Et l’ensemb<strong>le</strong> des secteurs: “Il y a l’horlogerie, la mécanique…et maintenant <strong>le</strong> dentaire”énumère Hasna Charid.Heureusement, la signature desaccords bilatéraux n’entraînerapas “la clause de la guillotine.”Les six accords signés en 1999entre la Suisse et l’Union européenneen même temps que celuisur la libre circulation ne sontpas caducs, d’où cet optimismelatent. Néanmoins, <strong>le</strong>s Pô<strong>le</strong>semploi de Morteau et Pontarlierconnaissent une hausse marquéedu nombre de demandeursd’emploi. En décembre et janvier,<strong>le</strong>s nouveaux chômeurs sonttoujours plus nombreux. Et deuxtiers d’entre eux déclarent avoirperdu <strong>le</strong>ur emploi en Suisse…Après <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in-emploi, place àla régulation du marché. ■E.Ch.DES SOLUTIONS À LA CRISE ?Douze postes sauvés à SaignelégierL’entreprise horlogère Maurice <strong>La</strong>croixqui devait licencier vingt personnes à Saignelégiera trouvé des mesures alternatives en se séparantde “seu<strong>le</strong>ment” de huit salariés.Pour une fois, <strong>le</strong> dialogue syndical a fonctionné.Après plus de 15 jours de tractationsavec la direction de l’usined’horlogerie Maurice <strong>La</strong>croix, <strong>le</strong>syndicat Unia a pu négocier desmesures alternatives au licenciement.C’est assez rare pour <strong>le</strong> noter, surtouten Suisse. Ainsi, la réduction volontairedu temps de travail et la retraiteanticipée ont été <strong>le</strong>s premièresmesures avancées, permettant de passerde 20 à 8 licenciements.“En périodede crise, il est donc possib<strong>le</strong> de sauverdes postes par la négociation. Enl’occurrence, nous en avons épargnédouze”, calcu<strong>le</strong> Éric Bauer, qui représente<strong>le</strong> syndicat Unia dans <strong>le</strong> Jura.Il s’agit ici de négocier une diminutionvolontaire du temps de travail,Les frontaliers sont souvent<strong>le</strong>s premiers touchés par une récession.20 emploisdes retraites anticipées et une réinsertiondans un autre site. Le syndicatannonce éga<strong>le</strong>ment qu’un plansocial a été obtenu.Maurice <strong>La</strong>croix - qui embauche prèsde 300 salariés dans <strong>le</strong> monde - expliquecette mesure de licenciement par <strong>le</strong>net ra<strong>le</strong>ntissement des ventes demontres sur <strong>le</strong>s marchés internationaux.<strong>La</strong> manufacture horlogère varéduire son personnel de 15 % d’iciavril 2009. Selon un communiqué, cettemesure concerne aussi bien <strong>le</strong> personnelde Saignelégier que celui deZurich. <strong>La</strong> casse est néanmoins limitée.“Hélas, toutes <strong>le</strong>s entreprises nesont pas aussi transparentes que Maurice<strong>La</strong>croix”, déplore Éric Bauer. Certaineslicencient en catimini, sansavertir <strong>le</strong>s partenaires sociaux, descollaborateurs en arrêt maladie ouqui ne seraient plus assez rentab<strong>le</strong>s.“C’est pourquoi nous visons à étendrela convention col<strong>le</strong>ctive du travail dansde tel<strong>le</strong>s entreprises pour permettreaux travail<strong>le</strong>urs de moins subir la crise.”■E.Ch.ChezMaurice<strong>La</strong>croixà Saignelégier,on a voululimiterla casse.

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