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FSC n° 390 - SNUipp

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grandinterviewAgnèsvan zanten« Il existe en France desphénomènes de marchéscolaire que nousappelons « marchésofficieux » parce qu’il n’ya pas de politique demarché clairementaffichée comme telle. »13 e université d’automne du <strong>SNUipp</strong> - 18-19-20 octobre 201396« Les autorités localestolèrent un certainnombre de pratiquesentre autres parcequ’elles pensent quec’est la seule façon delimiter les inscriptionsdans le privé. ».../...qu’il y ait de la mixitédans les établissements.A Londres, dans certainsquartiers les effets du libre choixont été tels que les autorités ontdécidé que dans chaque établissementil devait y avoir un tiersde bons élèves, un tiers demoyens et un tiers de faibles. Onlaisse aux parents la possibilitéde choisir mais on refuse l’inscriptionà partir du moment oùça déséquilibre la compositionsociale du lycée. En France, onpourrait aussi demander auxdirecteurs d’école, principaux descollèges ou proviseurs des lycéesde se concerter au niveau de certainssecteurs en laissant choisirles parents mais en faisant un tripar la suite pour équilibrer. Laresponsabilité de la décision nedoit pas se situer au niveau desétablissements car il s’agit d’unproblème qui déborde leur cadre,mais au niveau d’un territoirelocal qui peut ou non correspondreavec les découpagesadministratifs existants (districtsou bassins). Une politique adaptéeaux territoires suppose queles acteurs locaux aient une certaineautonomie mais qu’ilsrendent compte des effets deleurs choix aux autorités éducativeset politiques locales ainsiqu’aux usagers.Le système d’éducationprioritaire est actuellementen chantier, qu’est-ce quivous parait le plus urgent ?L’éducation prioritaireaujourd’hui c’est un empilementde dispositifs avec une multiplicitéd’acteurs, et cela s’est faitsans attention portée aux effetsproduits par cette proliférationdans les établissements. La priorité,c’est de faire un suivi de cequi est mis en œuvre et favoriserla cohérence des actions et lacoordination des intervenants.On constate aussi une dilutiondes moyens avec une extensionqui fait qu’aujourd’hui un cinquièmedes collégiens sont scolarisésen EP. Je pense qu’il fautmieux afficher quels sont les établissementsà qui il faut donnerplus de moyens. Mais la réponsen’est pas facile car pour que ces© mira / NAJAétablissements deviennent plusefficaces, il faut agir simultanémentsur la mixité scolaire via lamise en œuvre des modes derégulation adaptés et changer lapédagogie. Il faut donc avoir uneréflexion sur les moyens pédagogiques.Par exemple un desmoyens qu’on a donné à l’éducationprioritaire c’est la réductiondu nombre d’élèves par classe.Or celle-ci a été très faible et onsait qu’elle ne peut avoir d’incidenceque si elle est beaucoupplus massive. Si les enseignantsne changent pas de pratiquespédagogiques, le fait d’avoirmoins d’élèves induira un plusgrand confort dans la classe,mais pas pour autant une améliorationde l’efficacité.L’école se heurte toujours àun important taux d’échecscolaire. Pourquoiselon-vous ?Avec les élèves en très grandedifficulté on ne peut pas appliquerles mêmes méthodesqu’avec les élèves moyensfaibles.Il faut avoir une actionpédagogique très ciblée sur cescatégories d’élèves ; leur donnerce qu’on connaît de mieux sanspour autant les sortir de laclasse, ce qui favorise leur stigmatisationet à terme leur relégation.Cela implique unepratique différenciée dans laclasse, avec éventuellementdeux enseignants par classe. Lesproblèmes ne peuvent pas serésoudre simplement avec ladiminution des effectifs parclasse ou la prime qu’on a don-

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