14.07.2015 Views

FSC n° 390 - SNUipp

FSC n° 390 - SNUipp

FSC n° 390 - SNUipp

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Quand les adultes« désapprennent »13 eUniversitéd’automnedu <strong>SNUipp</strong>Les mauvais résultats de la France aux évaluations PIAAC sur les compétencesdes adultes en lecture et en maths interpellent d’abord le monde du travail.En France, plus d’un adulte surcinq reconnaît avoir des compétencesen lecture très faibles.C’est près d’un sur trois pour cequi concerne la « numératie »,anglicisme désignant les compétences enmatière de résolution de problèmes et d’utilisationde concepts mathématiques. C’estlà la principale conclusion pour la Francede l’étude menée par l’OCDE sur l’évaluationdes compétences des adultes (PIAAC)et rendue publique début octobre. Les compétencesdes adultes ont été évaluées surune échelle de 1 à 5. Pour l’Hexagone lespersonnes ayant un niveau inférieur ouégal à 1 représentent en lecture 21,6% dessondés soit 4 points de plus que la moyennedes pays de l’OCDE. En « numératie » la proportiond’adultes de niveau 1 est de 28%contre 19% pour la moyenne de l’OCDE. Al’inverse, les adultes français classés auxniveaux 4 et 5 sont peu nombreux, le pourcentagese situe 4 points en dessous de lamoyenne européenne : 7,7% pour la compréhensionde la lecture par exemplecontre 11,8% pour les autres pays del’OCDE.Très moyen aux évaluations PISASi ces résultats ne sont pas sans rappelerle rang moyen de la France aux évaluationsPISA, l’analyse que l’on peut en faireest radicalement différente. En effet PISAévalue les jeunes à 15 ans, à la fin de leurscolarité obligatoire, et leurs résultatsreflètent directement le niveau d’efficacitédu système éducatif de leur pays. Enrevanche, avec PIAAC, c’est un public sortidu système scolaire, parfois depuis denombreuses années, que l’on évalue. Et lesrésultats de l’enquête montrent que cesont les individus les plus âgés qui sontles moins performants. La sociologueMarie Durut-Bellat estime en fait que cesdonnées interrogent au premier chef lemonde du travail et pas l’école (fsc 389).« En France, on valorise peu l’intelligencedes ouvriers (…) on continue à organiserle travail comme si on avait affaire à desgens non qualifiés alors que la moitié aumoins sont bacheliers » remarque-t-elle.« De plus, la formation continue est peudéveloppée. Une fois qu’on est sorti del’école, on n’y revient jamais donc ondésapprend plus que dans d’autres pays.Comme en Allemagne par exemple qui ades résultats médiocres dans PISA maisremonte dans PIAAC grâce à sa formationpour adultes ». Autrement dit, quand lemonde du travail ne s’appuie pas ou peusur les compétences acquises à l’école, lesadultes perdent ces compétences.© mira / NAJA95grandinterview

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!