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FSC n° 390 - SNUipp

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13 e Enfant« Les parents ? Un rôle central »Universitéd’automnedu <strong>SNUipp</strong>Quelle est l’évolution del’illettrisme en France ?EN. Le taux d’illettrisme a baisséen France entre 2004 et 2012,puisque nous avons renouveléavec l’INSEE l’enquête IVQ, enutilisant le même outil de mesure.Nous sommes passé de 9 % de lapopulation des 18-65 ans ayantété scolarisé en France, soit3 100 000 personnes, à 7 % decette même population, ce quireprésente 2500000 personnes.Même si la baisse est significativele problème est encore importantet nécessite plus que jamais unepoursuite de la mobilisation. C’estla méthode de travail « réunirpour mieux agir » qui a permis,nous en sommes persuadés,d’obtenir ces résultats.En quoi consistent les actionséducatives familiales ?EN. La démarche des Actions Educativeset Familiales (AEF)s’adresse à des familles dont lesparents peuvent être en situationd’illettrisme. Les AEF, démarcheinnovante, font le pari que lamobilisation des parents est plusfacile et plus forte au moment destemps clés de la vie scolaire desenfants. Un déclic peut alors seproduire pour faciliter leur engagementdans une démarche deréacquisition des savoirs de baseet pour leurs enfants grâce à l’installationd’un climat de réussiteéducative. Mobiliser des parentsd’élèves par le biais d’actions auxquellesparticipent leurs enfants,permet de faciliter l’entrée dans laculture de l’écrit pour ces enfantset aide ces parents à construireune relation positive avec l’écoletout en s’engageant pour réapprendrela base de la base.Comment partager laréussite éducative entredifférents acteurs ?EN. La première des règles, le principede base, et il n’est pas nouveauc’est de considérer queÉric NedelecÉric Nedelec est le coordonnateur national de l’Agence Nationale de Luttecontre l’Illettrisme. Il a débuté sa carrière professionnelle il y a trente-deuxans comme instituteur, pour ensuite prendre des responsabilités auxFrancas, mouvement d’éducation populaire. Avant son arrivée à l’ANLCI en2004 il était conseiller en formation continue dans l’Éducation nationale. Ilcoordonne aujourd’hui le plan national d’action et l’action territoriale del’ALNCI et il assure le lien avec tous les grands partenaires.l’Education est l’affaire de tous etque chacun a sa place à la placequi est la sienne. Si l’école occupeévidemment une place centrale,elle ne peut pas tout toute seuleet elle ne doit pas porter seule laresponsabilité de la réussite éducative.Parler de partage est trèsjuste, mais dans ce partage lesparts que prennent chacun nesont pas ni de la même taille, nide la même nature, ce qui estimportant c’est la somme detoutes ces parts. Et lorsqu’onparle des acteurs qui participentà la réussite éducative, aucun nedoit être oublié et notammentcelles et ceux que nous appelons« Il faut sensibiliser,informer, outiller. »les acteurs en coulisse, qui ont unrôle déterminant notammentavec les familles populairesQuelle place peuventoccuper les parents ?EN. Avant de s’interroger sur laplace qu’ils peuvent occuper, ilfaut se poser la question de laplace qui leur est accordée, etsurtout de la place que peuventprendre, y compris au milieu deleurs pairs, les parents en situationd’illettrisme. Il n’est jamaissimple d’être reconnu quand onest pour un grand nombre de raisonséloigné de l’école. Cetteplace pour certains parents est àconquérir.Comment leur permettre dedevenir acteur de ladémarche ?EN. Le plus important est de les© mira / NAJAmettre en confiance, de leur montrerqu’ils sont considérés commedes alliés. Cela implique une certainebienveillance à leur égard etsurtout d’être conscient des difficultésque rencontrent celles etceux qui ont du mal avec la lectureet l’écriture. C’est parfois avectoutes les bonnes intentions dumonde que l’on n’incite pas lesadultes parents en situation d’illettrismeà se sentir, eux aussi, légitimespour accompagner lascolarité de leurs enfants.Quels sont les exemples d’unedémarche partenariale ?EN. Les exemples de démarchespartenariales sont nombreux, ilsentrent parfois dans le cadre dedispositifs, je pense notammentaux contrats d’accompagnementà la scolarité. Ce qui est importantlorsqu’on parle de partenariat c’estde s’interroger sur la nature dupartenariat et sur son objet. Le travailpartenarial doit générer del’action ou venir de l’action, tous lescadres partenariaux qui existent nesont pas pour autour générateursd’activités partenariales.Quelles sont les propositionsactuelles pour lutter contrel’illettrisme ?EN. Il faut continuer ! Continuer àmettre en œuvre cette méthodede travail collective qui produitdes résultats. Il faut sensibiliser,informer, outiller et permettre endisposant de données claires,comparables d’orienter les actionsde chacun.Comme beaucoup de nos partenairesla Ligue de l’Enseignementn’a pas forcément et je dirais« heureusement » d’actions fléchéesillettrisme. C’est à travers lesactions éducatives, culturelles,citoyennes, associatives, récréatives,qu’elle permet à des enfants,des jeunes et des adultes d’avoird’abord accès à ce qui pourrafavoriser leur émancipation.Propos recueillis par Fabienne Berthet77etsociété

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