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FSC n° 390 - SNUipp

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13 e mater-« Une régularité sécurisantemais pas une routine »Universitéd’automnedu <strong>SNUipp</strong>Les rituels à l’écolematernelle sont-ils devenusroutiniers ?CD. Les rituels sont inscrits depuislongtemps dans les habitudes del’école maternelle, mais il n’y aaucun texte officiel qui demandede les mettre en œuvre. Commed’autres pratiques (les ateliers, lesemplois du temps stéréotypés…)ils existent depuis longtemps etprocèdent d’une culture partagéequi fonde l’identité de l’école. Maissi les rituels sont liés à des procéduressystématiques et dénuéesde sens, qu’apprennent lesenfants ? Par exemple, pourquoifait-on la météo au regroupementdu matin tous les jours dès la PS ?Ne faut-il pas questionner ces étiquettesaffichées qui restentfigées toute la journée sur unesituation météorologique qui pardéfinition peut être emmenée àchanger dans la journée ? Quelsens pour les enfants si en pluscette situation se reproduit sur lestrois années de l’école maternelleà l’identique ? Il est donc importantde les interroger pour lesréorganiser.Quelles sont lescaractéristiques des rituels ?CD. Le premier point serait la régularité.Les rituels liés à la constructionde l’emploi du temps vontfaciliter la lecture de ce que peutêtre une journée de classe etoffrir une régularité sécurisante,notamment pour les enfants lesplus fragiles. Le fait qu’ilsreviennent pratiquement à l’identiquetous les jours rassure l’enfant.Un autre point consiste en larépétitivité des gestes,desparoles et des situations qui« Pourquoi fait-on lamétéo au regroupementdu matin tous les joursdès la PS ? »Catherine DUMASIEN chargée de mission maternelle pour le département du Gard,Catherine Dumas a longtemps été enseignante en école maternelle puismaître formateur et conseillère pédagogique. Convaincue que les rituelsconstituent des instruments légitimes dans une organisation de lajournée de classe, elle mène avec un groupe d’enseignants une réflexionsur leur place dans la pédagogie de l’école maternelle. Elle a contribuéà l’ouvrage Construire des rituels à la maternelle (RETZ).varient peu mais qui vont procurerde la sécurité affective. Enfinles rituels doivent reposer sur descontraintes claires faciles à reproduire,connues et reconnues partous. Le rituel de l’appel, parexemple, permet de se rendrecompte qu’on existe, qu’onappartient à la communauté scolaire,que l’absence est parlée. Ilsont là une fonction intégrative.Les rituels doivent enfin aider àcréer des automatismes, ce quiconstitue un besoin dans le parcoursscolaire.Quelles sont les spécificitésdes rituels?Ces rituels ont trois spécificités :ils se situent à un moment particulieren début de matinée, ils sedéroulent dans un espace dédiéet ils procèdent bien souvent dela parole. C’est précisément cetéchange entre pairs et avec l’enseignantqui va poser problème.Quand on est face à 25-30 enfantsil est plus facile d’avoir une parolemagistrale que de permettre à laparole de circuler. Or, ce regroupementest très compliqué àmettre en œuvre en regard dudéveloppement de l’enfant. Cen’est pas naturel pour un enfantde TPS ou de PS que de se retrouverdans un espace clos, avec despetits camarades qu’on ne connaîtpas, ou peu, avec des règlesstrictes à respecter (lever le doigt,écouter un enseignant qui nes’adresse pas qu’à soi mais à ungroupe,échanger avec despairs…). Pour entrer dans cesrègles il faut du temps. Il faut pouvoirlaisser à l’enfant le temps dedevenir élève dans les troisannées de l’école maternelle. Il ya donc des rituels qui ne peuvent© mira / NAJApas être mis en œuvre dès la rentréede PS…Enfin ils ont une fonctionde lanceur des activités de lajournée et de constitution dugroupe classe élément fondateurde la communauté scolaire.Comment faire des rituelsun momentd’apprentissage ?CD. On est peut-être trop ambitieuxsur ces moments-là en demandantaux enfants de répondre àdes problématiques qui lesdépassent.. Il est plus pertinent deparler « temps » en aidant lesjeunes enfants à se projeter dansun futur immédiat qui leur estaccessible. Celui qui pleure dansune classe de petits par exemple,c’est parce qu’il ne sait pas ce quiva se passer plus tard, ni quand samaman va revenir… La vraie questionest : qu’est-ce qui va me permettre,dans la construction desrituels, de sécuriser les enfants ?La date sera davantage un objectifde GS, avec des outils plus scolairescomme le calendrier.Attention toutefois l’accumulationd’outils et d’affichage n’est pasune aide pour les enfants.Comment les faire évoluerau fil de l’année ?CD. Les rituels s’inscrivent dans letemps de la PS à la GS. La régularitésécurisante sur laquelle ilsreposent doit évoluer dans l’espaceet dans le temps pour qu’ilsne deviennent pas une routine.Quand l’attention du groupe commenceà baisser, il faut trouverune situation qui soit un peu différentede la précédente et quiremette la classe en questionnement.L’idée est de faire évoluerl’objet rituel en respectant ledéveloppement de l’enfant et enne modifiant à chaque fois qu’uneseule variable. Enfin, il est nécessairede penser la progressivitédes contenus et des pratiques enconseil de cycle et savoir faire deschoix. Propos recueillis par Vincent Martinez61nelle

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