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FSC n° 390 - SNUipp

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Écrire mais aussi jouer à fairesemblant, un équilibre savantUniversitéd’automnedu <strong>SNUipp</strong>© CADIEU / NAJACet équilibre entre ces différentes dimensionsde l’école maternelle est sans doutel’enjeu essentiel des nouveaux programmesactuellement en réflexion et d’une formationà la spécificité des maternelles qu’il estindispensable de relancer. Et l’universitéd’automne illustrait parfaitement ce défi.Mireille Brigaudiot, maître de conférencesen sciences du langage et ancienne formatriceen IUFM, invite les enseignants à réinvestirles activités symboliques sur le cycle« maternelle » en continuum. L’activité dufaire-semblant est pour la chercheuse labase des futures activités abstraites. Et elleregrette la rupture entre la classe des PS où« les deux-trois ans jouent librement » etcelle de GS « conçue comme un petit CP ».Pour elle, ces activités sont nécessairesmême pour les grands pour ne pas perdre« ceux qui, en sont encore à simuler desactions avec des objets ».Ces activités n’invalident en rien celles toutaussi nécessaires de travail sur la phonologiedès la GS. Pour André Ouzoulias, ancienformateur en psychopédagogie, il faut viserune compréhension de l’idée de graphophonologieà l’entrée au CP pour tous lesélèves. Pour lui, si « on vise d’emblée leniveau des relations graphèmes-phonèmes,on marginalise au moins 20 % des enfants ».Il préconise donc de travailler sur des unitésplus accessibles comme la syllabe oraleet pour cela, d’écrire car cette activité « dissipele brouillard et éclaire le paysage ».Ces contenus d’apprentissage influencentles formes scolaires à mettre en place.Retour des coin-jeux, travail individuel. Lesrituels, forme iconique de la maternelle, sontaussi aujourd’hui l’objet d’une réflexion.Catherine Dumas, IEN chargée de missionmaternelle dans le Gard, questionne cettehabitude devenue peut-être routinière. Larégularité, la répétitivité procurent auxenfants une sécurité affective. Pour autant,l’inspectrice interroge : « si les rituels sontliés à des procédures systématiques etdénuées de sens, qu’apprennent lesenfants ? »q À la maternelle on apprend !q Et les moins de 3 ansUn cycle, des nouveauxprogrammes dès 2014Une note de la DEPP a présenté en ce début d’année scolaire, les résultats d’une évaluation de 2011auprès d’élèves en début de CP qui reprend les items d’une première étude menée en 1997. Ellemontre que le niveau de performance des élèves a progressé de manière très significative. Lepourcentage d’élèves les plus faibles est passé de 10 % à 3 % en quatorze ans. Les domaines quimontrent les progrès les plus importants sont la prélecture, l’écriture et la numération. D’après laDEPP, près d’un tiers de l’élévation du niveau des élèves est attribuable à la hausse constatée duniveau de diplôme des parents et à la baisse de la proportion des catégories sociales défavoriséesparmi les familles des élèves. Mais, d’une manière générale, les progrès observés sont plusimportants pour les élèves issus des catégories sociales les moins favorisées. Les inégalités socialesont ainsi tendance à se réduire à l’issue de l’école maternelle. Une nouvelle évaluation suréchantillon représentatif sera réalisé à cette rentrée en CE2 et devrait permettre de déterminer siles progrès observés sont transférés ou non à l’entrée en CE2.D’après l’enquête de rentrée du <strong>SNUipp</strong>-FSU, 307 postes ont été créés à cette rentrée pour lascolarisation des moins de 3 ans notamment dans les zones de revitalisation rurale et d’éducationprioritaire. Ce dispositif inscrit dans la loi est envisagé comme un levier pour la réussite scolaire desenfants de milieux défavorisés mais ce levier ne sera actionné dans tous les départements loin s’enfaut ! Près de deux tiers des départements ne consacrent aucun moyen à ce dispositif. Quand onsait que les taux de scolarisation oscillaient entre 40 % (Haute Loire) et 3 % comme à Paris, il n’estpas certain que les 300 postes suffisent à offrir un accueil adéquat pour ces tout petits écoliers.Classe avec de petits effectifs, locaux et matériels adaptés, formation des enseignants en chargede la scolarisation, collaboration avec les partenaires de la petite enfance, avec les familles,accompagnement des équipes... autant d’incontournables pour que ce dispositif se mette à lahauteur de ces petits enfants.Bien d’autres éléments devront faire partiede la réflexion sur les nouveaux programmes: langage oral, épanouissementde l’enfant, confiance en sa capacité àprendre et apprendre... Le chantier estouvert et devrait aboutir à des programmesapplicables à la rentrée 2014. Lamaternelle redevenue un cycle complet dela TPS-PS à la GS est le préambule à lanouvelle définition des cycles inscritedans la loi de refondation de l’école. Mais,la maternelle ne se redessinera pas sansque les conditions d’accueil des élèvessoientprises en« relancer uneformationà la spécificité desmaternelles. »compte autraversnotammentdes effectifsparclasse etpar la miseen œuvre d’un grand plan de formationinitiale et continue spécifique alimenté parles récents travaux de la recherche et l’expertiseaccumulée par la profession. Pourlutter contre les inégalités, la petite école,lieu d’apprentissage premier, aux dimensionscomplexes est primordiale, une prioritéen somme. lydie buguet© tréviers / NAJA5913 e maternelle

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