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FSC n° 390 - SNUipp

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Le cerveau met lamain à la pâteAttention, arrêt sur images !13 eUniversitéd’automnedu <strong>SNUipp</strong>Dans la classe des CE2-CM1 de l’école Chavanne à St-Chamond, on essaie de comprendre ce quise passe dans notre cerveau quand on regarde des écrans. Des séances tirées d’un module de« la main à la pâte » mais adaptées par l’enseignant.Sur le tableau blanc défilent alternativementles images d’unmarteau et d’une bougie. Quandils voient le marteau, les élèvesdoivent taper du poing sur latable. Ils doivent souffler quand c’est la bougiequi apparait, mais seulement si celle-ciest allumée. Fou rire général après ce premieressai chez les écoliers de Chavanne,un hameau de St Chamond (42). « C’est dela science » a dit le maitre Julien Masson.C’est nouveau et drôle pour les CE2 maisles CM1ont déjà vécu l’année dernière cespetites expériences qui permettent de comprendrecomment réagit notre cerveau faceaux écrans. Alors on se prend au jeu. Lavidéo est relancée et on recommence plusconcentrés. « Qu’est-ce qui vous pose problème?» demande le maitre. « Ca va tropvite, l’excitation nous fait rater, c’est la bougie,on souffle tout le temps dès qu’on lavoit » répondent Jeannette, Cyrille et Adrien.« Et à quelles autres situations cela vousfait-il penser ? » poursuit le maitre. Lesélèves pensent au jeu « Jacques a dit », àdes pas de danse, à la conduite automobile.« Oui vous l’avez compris, on parleaujourd’hui des automatismes, des chosesqu’on fait sans y penser. » La maitrise desautomatismes, c’est la 9e des 20 séancesdétaillées dans le module de la main à lapâte intitulé « Les écrans, le cerveau et …l’enfant ». Un module élaboré l’an dernieren relation avec l’avis de l’Académie dessciences sur l’enfant et les écrans. Julienl’utilise pour la 2 e année consécutive.Piégés par les imagesRetour à la séance avec le test de « Stroop ».Cette fois les élèves sont par groupes detrois, avec un chronomètre et une ardoise.Ils doivent mesurer le temps mis par un desleurs pour énumérer d’abord les couleursde 20 carrés disposés en deux lignes surune feuille. Il faudra dire ensuite la couleurde l’encre utilisée pour écrire les noms deces couleurs (ici la couleur de l’encre estconforme au nom de la couleur). Enfin, ilfaut indiquer la couleur de l’encre d’unetroisième série de mots mais là, sans conformité,avec par exemple le mot bleu impriméen rouge. Un diagramme tracé au tableaupar le maitre permet de reporter lesmesures des élèves et bien sûr de se rendrecompte que la troisième lecture est pluslente et génère plus d’erreurs. « On estpiégé, dit Alicianne, parce qu’on a deuxinformations en même temps ». Marie, elle,a mis la feuille à l’envers. « Je lisais moinsbien et je pouvais mieux me concentrer surla couleur de l’encre. » Mais que nousapprennent ces expériences ? Pour les CE2,le côté ludique et utilitaire du travail primedans cette première séance « ça nous aideà nous concentrer » disent-ils. Les CM1vontplus loin en liant les expériences à cellesde l’année passée. « On peut comprendreq La semaine sans écranscomment fonctionne notre cerveau, commenton peut être piégé par les images,comment on réagit face aux écrans ». C’estbien la finalité du module. A travers desséances sur la mémoire, les sensations, laperception, le sommeil, il s’agit de poser unregard scientifique élémentaire sur le cerveauet d’explorer les raisons pour lesquellesles écrans sont si fascinants etcaptivants. Pour Julien les séances aidentles élèves à se connaître en train d’apprendre.« Le module est pertinent mais trèsdense. Je ne le fais pas intégralement, etj’adapte les séances à ma classe».www.fondation-lamap.org/fr/cerveauAlexis BisserkineDans le module de la main à la pate, l’élaboration d’une « charte pour bien utiliser des écrans » sert de filrouge aux différentes séances. Si Julien Masson n’a pas retenu cette modalité c’est que la dimensiond’éducation au bon usage des écrans est très présente au niveau de l’école tout entière qui organisechaque année une « semaine sans écrans ». Cette semaine-là, l’école est ouverte jusqu’à 19h00 etpropose aux enfants des activités et des jeux avec l’aide des parents et des associations. C’est l’occasionde redécouvrir l’intérêt des jeux de société, des jeux extérieurs, des jeux avec les copains. Mais celapermet aussi de parler avec les élèves de leur mode de consommation des écrans. « On s’est aperçu quepour certains élèves, la télé était un mode d’endormissement régulier » dit Julien qui défend le cotémilitant de cet engagement d’équipe. «C’est un défi à relever, il n’y a rien à gagner» poursuit-il. «Oui maisdes fois, on est à deux doigts de craquer ! » conclut une élève.© DR27Enfantset numérique

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