13 eUniversitéd’automnedu <strong>SNUipp</strong>peut pas attendre 3 ans ! »Vous trouvez que lesenseignants ne sont pasassez reconnus ?SS. C’est certain. Rien ne réussirasans s’appuyer sur les enseignants.Aujourd’hui, la dégradationde leurs conditions de travail,la persistance d’injonctions detoutes sortes et les difficultés de« faire école », les placent dans unmétier sous tensions. Un sentimentde malaise parcourt notreprofession. C’est de confiancedont nos collègues ont besoinpas de contrôles tatillons sur les« Ouvrir le dialogueavec la communautééducative estabsolument nécessairepour préparersereinement la rentréeprochaine. »« Un sentiment demalaise parcourt notreprofession. »en maternelle. Mettre en œuvredes mesures qualitatives pour lamaternelle, les RASED, la directiond’école nécessite un budgetà la hauteur des ambitions affichées.Des groupes de travailvont s’ouvrir. Ils doivent débouchersur du concret. En éducationprioritaire, « le plus de maitresque de classes » s’implante àpetits pas. Moins de 300 postessont prévus pour la rentrée prochaine.Tant mieux pour lesécoles qui en bénéficieront maiscela ne suffit pas à enclencher lagrande transformation de l’école.Il faut aussi accompagner lesenseignants d’une vraie formationcontinue.Le ministre s’y est pourtantengagé...SS. Oui mais pas avant 2015. Toutcela est bien trop lointain. On nepeut pas attendre la mise en placedes nouveaux programmes. C’estmaintenant que les enseignantsdoivent pouvoir revitaliser leurmétier avec des nouvelles connaissancesprofessionnelles. Il faut aiderles enseignants à aider les élèves.Des formations continues solides et« Le " plus de maitres quede classes " s’implante àpetits pas (…) cela nesuffit pas à enclencher lagrande transformationde l’école. »alimentées par les résultats de larecherche, voilà une autre urgenceheures de service par exemple.Certaines de nos missionsdoivent être mieux reconnue. Enéducation prioritaire, parexemple, nous plaidons pour desconditions de travail spécifiquesavec un allégement du serviced’enseignement sans pour autantréduire celui des élèves. Il aussiindispensable que la dimensionde relation aux familles, facteurde réussite notamment pourcelles qui sont les plus éloignéesde l’école, soit davantage intégréeet reconnu dans notretemps de service.Les créations de postesne suffisent pas à votrebonheur ?SS. Elles servent surtout à absorberla hausse démographiquedans les écoles. Et c’est tantmieux car cela redonne un peude souffle après les années desuppressions. Mais un tel retard aété pris qu’il n’est pas rare d’avoirplus de 25 élèves voire 30 élèves23
Enfantset numériqueDossierUne éducation au bonusage du numérique13 e université d’automne du <strong>SNUipp</strong> - 18-19-20 octobre 201324L’intrusion du numérique et de l’internet dans la sphère publique etprivée n’est pas nouvelle, mais elle semble toujours autantquestionner les missions éducatives de l’école et des enseignants.À en croire des spécialistes de l’éducation au numérique, la maîtrisetechnique de l’outil compte moins que la posture de l’éducateur pourqu’Internet devienne un outil créateur de savoirs et de citoyenneté.«Aucours du XXI e siècle, toutle monde sera « native »,alors il faut passer à l’airede la « sagesse numérique», c’est-à-dire penserà la combinaison de l’humain et de lamachine, faire la bonne symbiose entre lesdeux. Il faut réfléchir aux capacités du cerveauet aux capacités des machines, laisserà ces dernières ce qu’elles font mieux quele premier et réciproquement ». MarcPrensky est d’un naturel enthousiaste. Cetaméricain, est l’auteur du concept controverséde « digital natives » désignant les personnesnées avec le numérique. Auteur denombreux ouvrages, cet ancien enseignantà Harlem (New-York) parcourt le monde,pour y donner des conférences et faire lapromo de ses livres. Une des idées qu’ildéveloppe depuis plus de dix ans et qui acertainement fait son chemin depuis, c’estque le numérique révolutionne le métierd’enseigner. La toile regorge de connaissances,d’informations, elle peut en délivrerbien plus qu’un cerveau humain ou mêmeune bibliothèque classique ne peuvent encontenir. Dès lors estime-t-il, « l’enseignantn’est plus la personne qui a toute la sagesseet qui parle. Avant c’était le conférencier,maintenant c’est le guide, c’est l’entraîneur,c’est le partenaire, c’est celui qui fait monteret remonter la pensée des jeunes, mais lesjeunes apprennent d’eux-mêmes, ils ont lesoutils ».Cette vision du rôle du numérique dans l’enseignementse heurte toutefois à des réalitésà la fois multiples, complexes et plus terreà-terreà commencer par le niveau d’équipementdes écoles. Pour l’enseignant lenumérique intervient à troisniveaux. Tout d’abord il y aune obligation d’enseignement.Tout élève doit pouvoirterminer son CM2 avec le B2i(Brevet informatique et l’internet),c’est-à-dire en maîtrisantcertains des outils dumultimédia et de l’internet. Ledeuxième niveau qui paraît paradoxalementsi simple à Marc Prensky est celui des mutationsque le numérique pourrait générerdans la posture de l’enseignant, dans sespratiques et sa pédagogie. Le troisième, etnon des moindres c’est, celui de l’éducationà l’usage du numérique. Ce dernier niveau,l’école ne peut le porter seule (il y va ausside la responsabilité des parents et desautres structures éducatives fréquentéespar les jeunes) mais elle doit y contribuer.Deux fois plus de temps devantles écrans que devant le maîtreSociologue, professeure à la Sorbonne etspécialiste auprès de l’Unesco des contenus,des comportements à risques et d’éducationaux médias, Divina Frau-Meigs est l’auteured’un kit publié en 2007 sur l’éducation auxmédias et destiné aux parents, enfants etenseignants. « Les enfants passent enFrance et en Europe 1 450 heures devant lesécrans par an, ce qui est près du double dutemps qu’ils passent devant leurs enseignantset énorme parrapport à celui passé« L’enseignant n’est plus lapersonne qui a toute lasagesse et qui parle. Avantc’était le conférencier,maintenant c’est le guide. »avec les parents. C’estleur second tempsaprès le sommeil »,assurait-elle àFenêtres sur cours fin2011. « Croire qu’il n’ya pas d’impact de