13.07.2015 Views

UbUntU : « UmUntU ngUmUntU ngabantU - Mondomix

UbUntU : « UmUntU ngUmUntU ngabantU - Mondomix

UbUntU : « UmUntU ngUmUntU ngabantU - Mondomix

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

44 Sorties / cinémacinema© D.R.Polluting Paradisedécharge dans le jardin d’EdenFatih Akin, réalisateur de Head On et De l’autre côté,suit la lente destruction d’un petit village turc aprèsl’installation d’une décharge publique. Un documentairesubjectif et militant qui privilégie l’émotion aux grandsdiscours. Texte : Ravith TrinhPassionné par le thème du déracinement et du transfert culturel,Fatih Akin, réalisateur allemand d’origine turque, a marqué les espritsavec des œuvres empreintes d’une très grande sensorialité. Pour laradiographie d’une relation autodestructrice dans Head On (2004), larelation des destins croisés de l’inestimable De l’autre côté (2007) oule récit de la construction improvisée d’un restaurant (Soul Kitchen,2009), Fatih Akin filme en cinéaste émotif qui sublime les sentimentsde ses protagonistes pour dresser leur portrait. Sa seule incursiondans le documentaire Crossing the Bridge (2005), qui décrit la vitalitémusicale en Turquie, confirme sa préférence pour l’esthétisme audidactisme.« Les paysans scandent leur détresseauprès des politiciens et des technocrates,mais rien n’y fait »Même combat avec Polluting Paradise. Tourné pendant plus de cinqans, le documentaire suit la lente dégradation du village de Camburnu,au sud-est de la Turquie, suite à l’installation d’une décharge publique,malgré la protestation des habitants et du maire. Nappe phréatiquecontaminée, pollution des rivières, air irrespirable, rejets de massenoire gluante... Pas de système de tri des déchets, si ce n’est celuides matières organiques, pratiqué avec minutie par les chiens errantset les corbeaux. Les paysans des alentours, la plupart cultivateurs dethé, se transforment en activistes et scandent leur détresse auprèsdes politiciens indifférents et des technocrates, mais rien n’y fait.Fatih Akin a demandé à son chef opérateur de rester sur place poursuivre la situation du village et saisir les événements en temps réel. Cetournage « à l’aveuglette » a influé sur la structure du documentaire.Au lieu d’un réel travail d’investigation, Fatih Akin choisit de s’en tenirau point de vue des habitants, en insistant sur la dégradation de ceparadis perdu autrefois vert, aujourd’hui gris. Si le résultat manqueclairement d’objectivité, Fatih Akin ne s’est pas adonné à un travaildocumentaire mais plutôt à un film militant en exacerbant une certainesensorialité de la crasse, de la laideur et de la saleté. On en ressortdégoûtés, à défaut d’être informés, mais le ressenti et l’émotion nesont-ils pas les mediums les plus universels pour aider à une prisede conscience ?Sortie le 29 MAI en salles

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!