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42 38VOYAGELes questionsde BeyrouthDepuis 2005, Blaise Merlin organise à Paris des festivals fondés sur l’improvisationet l’art de la rencontre. Il revient, bouleversé, de Beyrouth,où il a dansé avec des maîtres en la matière…Texte : François Mauger Photographies : Peter Corser« Je ne m’attendais pas à un tel choc ». Dans son appartement de la Goutte d’Or,attablé devant un thé matinal, Blaise Merlin semble encore soufflé. Musicien etanimateur des nuits parisiennes depuis une décennie, fondateur des festivals LaVoix Est Libre et Musiques & Jardins (aujourd’hui rebaptisé Rhizomes en hommageà la pensée antillaise), le fluet trentenaire ressemble pourtant à l’un de cesacrobates qu’il affectionne, l’un de ces improvisateurs déments qui retombenttoujours sur leurs pattes. Visiblement, Beyrouth l’a plutôt laissé sur le cul.« Si tu as compris le Liban,c’est qu’on te l’a mal expliqué »dicton libanaisC’était son premier séjour dans la capitale libanaise. Il reconnaît : « J’avais entête les images du journal télévisé de quand j’étais gamin. Pour moi, Beyrouth,c’était cette ville qui symbolisait la guerre, les prises d’otage. Mon imaginaired’enfant, mes premières angoisses sur le chaos du monde, ont été nourris parça. Mais c’était aussi une ville qui avait une réputation de fête, de culture, depensée, d’échange… Une ville mythique mais ambivalente. J’avais envie decomprendre ses deux facettes ».Patchwork urbain et culturelScrutant son thé, il reprend ses esprits et ses premières impressions remontent àla surface. « Quand on va de l’aéroport vers le centre-ville, on traverse d’abord desquartiers pauvres, les quartiers populaires. Les premières affiches qu’on voit, cesont des portraits de martyrs. Ensuite, quand on approche du centre-ville, ce sontdes portraits de Rafic Hariri. On fait immédiatement le rapprochement entre cesportraits et le chaos ambiant, on voit que les repères sont complètement brouillés.On sent qu’on n’arrive pas dans un lieu d’unité architecturale, culturelle, commeà Paris ou à Rome. On arrive dans un endroit où tout est morcelé, segmenté,une sorte de patchwork urbain et culturel. Il y a là-bas un dicton qui détourne unadage sur la physique quantique : “Si tu as compris le Liban, c’est qu’on te l’a maln°57 Mai/Juin 2013

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